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- Le coup d'État roumain du 23 août 1944 est un épisode de la Seconde Guerre mondiale. Organisé par la résistance roumaine sous l'égide du roi Michel Ier, il permet de renverser le dictateur Ion Antonescu, de mettre fin à la collaboration du royaume de Roumanie avec les forces de l'Axe et de faire entrer le pays dans le camp des Alliés. En effet, malgré l'avancée de l'Armée rouge sur le front de l'Est et son entrée en Roumanie en mars 1944, Ion Antonescu refusait de rompre son alliance avec le Troisième Reich. Début 1944 l'opposition roumaine à la dictature du maréchal Antonescu (formée par les partis agrarien, libéral, social-démocrate et communiste) forme en juin 1944 une coalition nommée « Bloc national démocrate » qui, avec le roi Michel Ier, vise à renverser le Conducător, à déclarer la guerre à l'Axe et à retourner l'ensemble de l'armée roumaine contre l'Allemagne nazie (jusque-là seules deux divisions intégrées à l'Armée rouge, « Tudor Vladimirescu » et « Horia-Cloșca-Crișan », combattaient contre les nazis). De longues tractations officieuses ont lieu avec les Alliés occidentaux à Ankara (la Turquie est neutre) par l'intermédiaire du prince Barbu Știrbei, et avec l'Union soviétique à Stockholm (la Suède aussi est neutre) par l'intermédiaire de Neagu Djuvara, diplomate roumain qui négocie sous l'égide de l'ambassadeur Frederic Nanu un armistice avec l'ambassadrice soviétique Alexandra Kollontaï. L'offensive soviétique sur Iași et Chișinău en Moldavie, le 20 août 1944, avait semé assez de panique dans l'état-major roumain pour qu'Ion Antonescu perde le soutien de l'armée : le 23 août, le roi convoque donc le maréchal pour une entrevue au palais royal, le destitue et le fait arrêter, nomme un nouveau gouvernement composé de militaires et d'hommes politiques pro-Alliés et annonce à la radio le renversement d'Antonescu, la demande d'armistice avec les Alliés et la déclaration de guerre à l'Allemagne nazie et à la Hongrie. Pour l'armistice, Staline fit tarder sa réponse jusqu'au 12 septembre 1944 afin de permettre à l'Armée rouge d'occuper entièrement la Roumanie en s'emparant de tout le matériel de l'armée roumaine qui avait reçu l'ordre de ne pas se défendre. Dans les heures et les jours qui suivent, les forces du Troisième Reich, commandées par le général Johannes Frießner, tentent de prendre le contrôle de la capitale roumaine et de stabiliser le front le long d'une ligne fortifiée située sur les Carpates orientales, le Siret et le bas-Danube, mais ce plan échoue car les forces roumaines parviennent à repousser les troupes de l'Axe hors de leur pays et, début septembre, il ne reste plus d'unité allemande importante sur le territoire. L'Armée rouge est à Bucarest le 31 août et le véritable maître de la Roumanie jusqu'au coup d'État. L'ambassadeur allemand Manfred Freiherr von Killinger se suicide pour ne pas être capturé par les soviétiques. Malgré l'entrée en guerre de la Roumanie contre le Troisième Reich le 24 août 1944 et la signature de l'armistice du 12 septembre 1944 avec les Alliés, l'occupation de la Roumanie par l'Union soviétique est celle d'un « pays impérialiste ennemi » et l'URSS, représentée à Bucarest par Andreï Vychinski, intervient directement dans les affaires du pays au point d'organiser un nouveau coup d'État le 6 mars 1945. Celui-ci impose un gouvernement communiste, lequel débouche le 30 décembre 1947 par la proclamation de la République « populaire » roumaine. (fr)
- Le coup d'État roumain du 23 août 1944 est un épisode de la Seconde Guerre mondiale. Organisé par la résistance roumaine sous l'égide du roi Michel Ier, il permet de renverser le dictateur Ion Antonescu, de mettre fin à la collaboration du royaume de Roumanie avec les forces de l'Axe et de faire entrer le pays dans le camp des Alliés. En effet, malgré l'avancée de l'Armée rouge sur le front de l'Est et son entrée en Roumanie en mars 1944, Ion Antonescu refusait de rompre son alliance avec le Troisième Reich. Début 1944 l'opposition roumaine à la dictature du maréchal Antonescu (formée par les partis agrarien, libéral, social-démocrate et communiste) forme en juin 1944 une coalition nommée « Bloc national démocrate » qui, avec le roi Michel Ier, vise à renverser le Conducător, à déclarer la guerre à l'Axe et à retourner l'ensemble de l'armée roumaine contre l'Allemagne nazie (jusque-là seules deux divisions intégrées à l'Armée rouge, « Tudor Vladimirescu » et « Horia-Cloșca-Crișan », combattaient contre les nazis). De longues tractations officieuses ont lieu avec les Alliés occidentaux à Ankara (la Turquie est neutre) par l'intermédiaire du prince Barbu Știrbei, et avec l'Union soviétique à Stockholm (la Suède aussi est neutre) par l'intermédiaire de Neagu Djuvara, diplomate roumain qui négocie sous l'égide de l'ambassadeur Frederic Nanu un armistice avec l'ambassadrice soviétique Alexandra Kollontaï. L'offensive soviétique sur Iași et Chișinău en Moldavie, le 20 août 1944, avait semé assez de panique dans l'état-major roumain pour qu'Ion Antonescu perde le soutien de l'armée : le 23 août, le roi convoque donc le maréchal pour une entrevue au palais royal, le destitue et le fait arrêter, nomme un nouveau gouvernement composé de militaires et d'hommes politiques pro-Alliés et annonce à la radio le renversement d'Antonescu, la demande d'armistice avec les Alliés et la déclaration de guerre à l'Allemagne nazie et à la Hongrie. Pour l'armistice, Staline fit tarder sa réponse jusqu'au 12 septembre 1944 afin de permettre à l'Armée rouge d'occuper entièrement la Roumanie en s'emparant de tout le matériel de l'armée roumaine qui avait reçu l'ordre de ne pas se défendre. Dans les heures et les jours qui suivent, les forces du Troisième Reich, commandées par le général Johannes Frießner, tentent de prendre le contrôle de la capitale roumaine et de stabiliser le front le long d'une ligne fortifiée située sur les Carpates orientales, le Siret et le bas-Danube, mais ce plan échoue car les forces roumaines parviennent à repousser les troupes de l'Axe hors de leur pays et, début septembre, il ne reste plus d'unité allemande importante sur le territoire. L'Armée rouge est à Bucarest le 31 août et le véritable maître de la Roumanie jusqu'au coup d'État. L'ambassadeur allemand Manfred Freiherr von Killinger se suicide pour ne pas être capturé par les soviétiques. Malgré l'entrée en guerre de la Roumanie contre le Troisième Reich le 24 août 1944 et la signature de l'armistice du 12 septembre 1944 avec les Alliés, l'occupation de la Roumanie par l'Union soviétique est celle d'un « pays impérialiste ennemi » et l'URSS, représentée à Bucarest par Andreï Vychinski, intervient directement dans les affaires du pays au point d'organiser un nouveau coup d'État le 6 mars 1945. Celui-ci impose un gouvernement communiste, lequel débouche le 30 décembre 1947 par la proclamation de la République « populaire » roumaine. (fr)
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