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FOYERS DE CHARITE

Publié le 15/01/2025 à 14:05 par papilacabane Tags : sur afrique france place monde soi fond travail histoire femmes cadre

« Nous sommes déterminés à faire la vérité » : lancement d’une commission d’étude sur les Foyers de charité

« Nous sommes déterminés à faire la vérité. » Un an après la démission de la première commission, une nouvelle « commission indépendante d’étude pluridisciplinaire sur les Foyers de charité » a été missionnée par les co-délégués pontificaux Laurent Landete et Christine Foulon pour faire toute la lumière sur cette œuvre, née en 1936 sous l’inspiration de Marthe Robin et dont l’histoire est marquée par de nombreux scandales d’abus spirituels et sexuels. « Son objectif est triple », précise sœur Christine Foulon : « Mettre à disposition de tous une histoire partagée, grâce à des regards extérieurs ; comprendre comment de telles dérives ont pu avoir lieu dès les débuts des Foyers et pendant des décennies ; identifier les leviers à même de supprimer les facteurs de ces abus. »

« Nous veillerons à ce que toutes les archives soient ouvertes »

La commission, composée de six membres aux compétences variées – histoire, droit, sociologie, théologie et psychanalyse (1) –, se penchera sur l’histoire des Foyers de charité depuis leur fondation jusqu’aux années 2000, précise la lettre de mission. Ses travaux devraient s’achever en octobre 2026 par la remise et la publication d’un rapport.

L’un des membres, l’historien Florian Michel, avait déjà participé à la commission d’étude sur l’Arche, qui avait remis en janvier 2023 un rapport de 900 pagesfaisant la lumière sur les abus et l’emprise perpétrés par Jean Vanier et Thomas Philippe. « Nous veillerons à ce que toutes les archives, également connexes soient ouvertes », martèle Laurent Landete. Si la commission est financée par la Fondation des Foyers, qui tient la bourse de l’œuvre, le délégué pontifical assure de sa « totale indépendance ». « Nous sommes sur une ligne de crête », explique-t-il, « à la fois une exigence de lucidité, et la nécessité d’embarquer toutes les personnes avec nous et de bien les accompagner ».

Parallèlement à cette commission, les délégués pontificaux, épaulés depuis septembre 2024 par une nouvelle direction générale et s’appuyant sur un conseil provisoire composé à la fois de membres des Foyers et de personnes extérieures, ont commencé leur travail de réforme. Plusieurs grands chantiers sont en cours, concernant le processus de gouvernance, l’accompagnement des victimes ou encore la formation.

Mise en place d’un programme de formation

Jusqu’à récemment, la formation dans les foyers était quasi inexistante. « Pour certains membres âgés, cela se limitait à l’homélie du prêtre », déplore ainsi sœur Christine Foulon. Un déséquilibre renforçant la possibilité d’emprise des pères de Foyers sur les autres membres. Face à cette grave lacune, la nouvelle direction a décidé de « mettre en place un programme de formation global et continu » à tous les niveaux, aussi bien pour d’éventuels nouveaux entrants que pour les membres plus anciens, prêtres, responsables de foyers ou encore conseils d’administration. « Formation sur des réalités d’Église, mais aussi très humaines : gestion de l’argent, ressources humaines, formation à l’écoute et à l’accompagnement… », détaille Benoît Durieux, le nouveau directeur général.

Dans cet objectif de formation, se pose la question du statut des œuvres du père Georges Finet, mis en cause pour abus sexuels sur des jeunes femmes mineures, souvent dans le cadre de la confession. Avec en arrière fond également l’ombre de Marthe Robin, déclarée vénérable par l’Église catholique en 2014, mais accusée en 2020 de « fraude mystique » dans un ouvrage retentissant du carme Conrad de Meester. Un dossier éminemment complexe, qui justifie que son procès de canonisation soit actuellement « en pause », selon les délégués pontificaux, sans être formellement arrêté. « Sur ces points, le travail de la commission aidera beaucoup », anticipent-ils.

Signe de ce recentrement : en 2023-2024, trente nouveaux membres, venant majoritairement de pays africains, ont suivi une année complète de formation au Foyer de charité de Branguier, dans le Sud de la France, mettant notamment l’accent sur la connaissance de soi, la prévention des abus ou encore la réparation. « Des choses ont émergé à Branguier », se réjouit Christine Foulon, qui souhaite que la libération de la parole et le travail commencés en France servent de « catalyseurs » pour le reste du monde.

« Il faudra certainement fermer des foyers »

Aujourd’hui, les Foyers de charité comptent près de 900 membres répartis dans 68 foyers. Si l’œuvre a connu une grosse hémorragie entre 2016 et 2022 – 103 départs, qui s’ajoutent aux 116 membres décédés –, elle a également accueilli 116 nouveaux entrants, dont la moitié en Afrique. Laurent Landete en tire les conséquences : « Dans un avenir proche, il faudra certainement fermer des foyers, en regrouper d’autres, notamment en France. » Pour autant, le délégué pontifical se veut « au service du renouveau » et voit dans la progressive prise de conscience des membres des Foyers, qu’il tient à impliquer dans ce processus de réforme, un « signe d’espoir ». Aujourd’hui, les nouvelles entrées ne sont pas gelées, avec la possibilité seulement d’engagements temporaires d’une durée de trois ans. Une décision prise « pour ne pas décourager les membres », selon Laurent Landete. « Notre horizon, c’est de préparer une assemblée générale en mobilisant les foyers », ajoute sœur Christine Foulon. Une prochaine étape qui pourrait avoir lieu au plus tôt en 2026.

Christine Foulon est également en première ligne pour « écouter, accompagner les victimes, et trouver des réparations pour chacune d’entre elles ». « Ce sont souvent des situations très anciennes, avec beaucoup de colère, de souffrance exacerbée », ajoute-t-elle. Une vingtaine de victimes d’abus sexuels se sont tournées vers la Commission reconnaissance et réparation (CRR), créée à la suite du rapport de la Ciase, à laquelle les Foyers ont adhéré en 2022. Seize dossiers ont déjà abouti. Pour les autres, victimes d’abus spirituels ou psychologiques, une médiation peut s’avérer nécessaire. La cellule d’écoute, créée en 2017, est toujours ouverte.

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(1) Les historiens Florian Michel, professeur d’histoire à l’université Paris 1, et Christian Sorrel, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Lyon 2 ; Guillaume Drago, professeur de droit public à l’université Paris 2 Panthéon-Assas ; la sociologue Isabelle Jonveaux, chargée de cours à l’université de Fribourg ; le père Pascal Thuillier, docteur en théologie, supérieur du Séminaire des Carmes de l’Institut catholique de Paris ; le père Laurent Lemoine, théologien et psychanalyste.