La Commission européenne a proposé mardi d’imposer des droits de douane sur de nouveaux produits agricoles et engrais russes importés dans l’Union européenne (UE) afin d’« affaiblir » une source de revenus permettant à Moscou de financer sa guerre contre l’Ukraine. Ces taxes viennent s’ajouter à celles imposées par l’UE au printemps qui visaient notamment les céréales, les oléagineux russes et leurs produits dérivés.

« Ces droits de douane sont minutieusement calculés », a souligné le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic. « Nous visons à affaiblir davantage l’économie de guerre de la Russie, tout en réduisant les dépendances de l’UE », a-t-il expliqué dans un communiqué.

Bruxelles a précisé que ces mesures ne concerneraient pas le transit via l’UE de produits agricoles à destination de pays tiers, en Afrique ou au Moyen-Orient par exemple, afin de « préserver la sécurité alimentaire mondiale ».

La Commission ne mentionne pas quels produits agricoles spécifiques ou engrais sont visés par ces nouvelles mesures. Elle assure toutefois qu’une fois adoptées par le Conseil, « toutes les importations agricoles en provenance de Russie seront soumises aux droits de douane de l’UE ».

Les produits agricoles de Biélorussie, proche allié de Moscou, seront aussi visés.

A la fin du mois de mai 2024, les Vingt-Sept avaient déjà donné leur accord pour imposer des droits de douane prohibitifs sur de premiers produits agricoles. Dans les différents trains de sanctions adoptées contre Moscou depuis 2022, les Européens avaient longtemps pris soin de ne cibler ni le secteur agricole ni les engrais. Ils redoutaient de déstabiliser les échanges et de fragiliser la sécurité alimentaire de pays d’Asie et d’Afrique dépendant de l’agriculture russe.

Une situation qui indignait Kiev, à l’heure où l’UE plafonnait ses importations de produits agricoles ukrainiens exemptés de droits de douane.