BULL ET LES COMMUNICATIONS

par Claude Rolland

D�s lors que les techniques de communications � distance ont �t� utilis�es autour des ordinateurs (� partir du d�but des ann�es 60), BULL les a mises en œuvre, au point d’en faire rapidement une comp�tence distinctive.
Leur d�veloppement est li� au contexte extr�mement complexe et foisonnant de l’environnement.
C’est pourquoi il est propos� d’�crire l’histoire des Communications dans BULL en les situant en permanence dans ce contexte : �volution de l’offre des PTTs, point des recherches les plus caract�ristiques, offre des concurrents (constructeurs g�n�ralistes ou soci�t�s sp�cialis�es).
Les Communications ne se r�duisent pas seulement aux ‘couches basses’ (pour citer le mod�le ISO), il faut aussi inclure dans le domaine pr�sent� les couches sup�rieures applicatives.
De plus, de nombreux aspects de la ‘Microinformatique’ doivent �tre abord�s.
Enfin, il semble judicieux de scinder la pr�sentation en grandes p�riodes d’environ 5 ans, en commen�ant par ‘avant 1965’.

CONTEXTE.

Les Communications sont tr�s ch�res et tr�s lentes (inf�rieures � 300 bauds). En France en particulier, un retard important a �t� pris dans le d�veloppement du r�seau t�l�phonique (‘Le 22 � Asni�res’…), concentr� autour de centraux analogiques. Le m�dia est le fil de cuivre et plus rarement le c�ble coaxial. De rares liaisons hertziennes compl�tent le tableau. Les liaisons sont point � point.

La liaison Ordinateur - Communications (‘datacoms’) est apparue n�cessaire assez t�t, essentiellement pour transmettre des fichiers de donn�es . Rappelons qu’il n’y a pas d’Operating System � cette �poque. Les datacoms – d�riv�es des applications du Telex- sont trait�es en commandes de base (selecting, ouverture de la communication, synchronisation, d�but de transfert, fin de transfert, r�p�tition �ventuelle, fin de communication, …).

Les premiers terminaux sont de type machine � �crire, n’ont pas de buffer, et sont trait�s en mode caract�re; les transmissions sont asynchrones, utilisant les interruptions du syst�me central.

La premi�re application d’importance est probablement SABRE, application de r�servation a�rienne d�velopp�e en 1963/64 sur IBM 7094.

BULL GENERAL ELECTRIC.

Jusqu’au milieu des ann�es 60, BULL se limite � des �tudes rest�es pour la plupart en interne, telles que la r�alisation d’un Time Sharing mono-langage (LSA) sur Gamma M-40 pour des machines � �crire IBM, et des r�alisations exp�rimentales sur Gamma 30 (embryons de syst�mes transactionnels avec des terminaux Telex).

De son c�t�, GENERAL ELECTRIC d�veloppe le processeur de communications Datanet 30 qu’il utilise comme concentrateur de messages TTY ; le Dartmouth College utilise le Datanet 30 comme frontal de son syst�me de Time Sharing. Le Datanet 30 est bel et bien le premier frontal de l’industrie.

CONTEXTE.

L’offre PTTs se d�veloppe. En France, les centraux num�riques vont se multiplier, permettant de combler peu � peu le retard. Les liaisons sont maintenant multipoints.

Les Operating Systems se d�veloppent.

L’ECMA tente de normaliser dans les programmes une interface T�l�communications bas�e sur les caract�res de contr�le STX, ETB, ETX, EOT dans le code ASCII. BULL participe � cette tentative, qui �choue avec l’apparition des premi�res proc�dures de communication, avec le mode de transmission synchrone et la bufferisation (par exemple la BSC 2780, puis la SDLC d’IBM) : elles permettent d’�crire des applications en assembleur qui s’adressent � une m�thode d’acc�s (BTAM ou QTAM chez IBM). Elles g�rent directement les terminaux , car l’Operating System n’offre rien au-del� de la m�thode d’acc�s pour �crire des applications. Il s’agit principalement de transferts de fichiers, de Remote Batch (RJE/CRJE d’IBM en liaison avec des terminaux 2780), et aussi de Time Sharing pour des terminaux MAE g�r�s en asynchrone mode caract�re.

Les Frontaux de communications.

 

BULL GE ayant fait figure de pr�curseur en la mati�re, les premiers ordinateurs sp�cialis�s pour les communications se d�veloppent: ils permettent une flexibilit� et une ind�pendance d’administration du r�seau par rapport au central (notamment en �vitant les sysgens en cas de modification de l’environnement r�seau).

IBM introduit d’abord un concentrateur non programmable 270x, puis le frontal NCP vers 1970, mais garde l’administration sur le central. Cette rigidit� perdurera quand SNA verra le jour.

Premi�res grandes applications commerciales.

Ce sont pour la plupart des applications transactionnelles d�velopp�es en sp�cial.

SABRE est port� sur IBM 360/75 sous ACP (Aircraft Control Program) avec un BTAM sp�cifique. United Airlines et Air France ont leur syst�me de r�servation sur UNIVAC 1108 en 1968. La Redoute a mis son syst�me de commandes en ligne sur IBM 360/50 (�quip� d’une ‘Bulk Core Storage’, puis d’un ‘Data Cell Drive’) en 1967. Le Club M�diterran�e a eu son syst�me de r�servation (d�velopp� en sp�cial sur IBM 360/40) �galement en 1967.

BULL GENERAL ELECTRIC.

GE continue le d�veloppement du Datanet 30, connect� aux centraux GE 400 et GE 600 (GE 400 livr� � la Pr�fecture de Police).

BULL GE et UNIVAC introduisent le Remote Batch en m�me temps qu’IBM : ils utilisent l’UNIVAC 1004 comme terminal RJE.

Puis GE utilise le GE 115 comme terminal GERTS (General Electric Remote Terminal Service, plus tard renomm� GRTS).

CONTEXTE.

Les premiers satellites de communications apparaissent (TELSTAR) r�serv�s en priorit�, il est vrai, au t�l�phone. Des lignes � 9600 bauds sont lou�es par les PTTs aux entreprises.

Les terminaux �cran avec buffer commencent � se r�pandre, et le mode Message vient compl�ter les fonctionnalit�s des proc�dures : IBM 3270 / proc�dure BSC 3270, VT de DEC, IRISCOPE 300 / proc�dure TMM/VU de CII, VIP7700 / proc�dure VIP mode message de HONEYWELL.

Le COBOL CTG (Communication Task Group) introduit par le CODASYL sous l’impulsion de Ron HAM permet de faire des SEND/RECEIVE dans les programmes COBOL. Mais cette libert� de programmation sans accompagnement structurant par l’Operating System cause des soucis aux programmeurs quant aux temps de r�ponse au terminal et � la coh�rence des transactions. La solution viendra un peu plus tard avec les moniteurs transactionnels et les contraintes – b�n�fiques - qu’ils exigeront.

IBM introduit la dimension Time Sharing TSO et la dimension Transactionnelle CICS dans l’OS/360; CICS est aussi disponible sous DOS/VS. CICS n’�tant pas la strat�gie officielle de l’Engineering IBM, ne s’impose d’abord pas clairement ; IBM introduit aussi IMS/DC, dans le sous-syst�me IMS destin� � g�rer les bases de donn�es, ainsi qu’ACP (Advanced Control Program, sous-syst�me d�riv� de SABRE).

De gros efforts architecturaux sont faits aussi bien par les constructeurs que dans la recherche. La motivation des constructeurs en la mati�re – que ce soient IBM ou la CII- est que chacun esp�re imposer son architecture de r�seaux propri�taire, sans anticiper du tout le succ�s � venir du concept des syst�mes ouverts.

Il faut ici mettre en lumi�re l’�volution rapide et novatrice du r�seau ARPANET, ainsi que les gros investissements faits par la CII dans le domaine des r�seaux, enfin le r�le de XEROX PARC dans la cr�ation des r�seaux locaux.

Le r�seau ARPANET.

ARPA (Advanced Research Project Agency) avait �t� cr�� en 1957 par le Pentagone pour rattraper le retard que les US estimaient avoir pris apr�s le choc du lancement de SPOUTNIK par l’URSS. En 1964, Paul BARAN propose de relier les labos de recherche am�ricains par un vrai ‘R�seau’ d�centralis� avec maillage et chemins d’acc�s altern�s ; de plus les donn�es � transmettre seraient d�coup�es en paquets (ou datagrammes), un paquet �tant susceptible d’�tre transmis en un seul coup d’un nœud � un autre, le suivant pouvant tr�s bien prendre un autre chemin si besoin est, pourvu que l’ensemble des donn�es transmises soit reconstitu� correctement � la destination finale : c’est l’invention de la commutation de paquets (packet switching). Sur ces bases le r�seau ARPANET est fond� en 1968. Outre les fonctions de s�curit�, il permettait aux universit�s d’acc�der aux supercalculateurs situ�s dans d’autres labos (resource sharing), acc�d�s en Time Sharing. Un syst�me de courrier �lectronique permettait aux chercheurs de communiquer entre eux. En 1972, les premi�res versions du File Transfer Protocol (FTP) apparaissent, de m�me que celles de TELNET (Remote Logging ou R-Logging).

Cyclades.

A l’INRIA, sous la direction de Louis Pouzin et de Hubert Zimmermann, est d�velopp� CYCLADES, copie exp�rimentale d’ARPANET ; de nombreux �changes entre les deux �quipes sont effectu�s.

Les d�veloppements de la CII dans les communications.

Apr�s l’exp�rience 10070, la CII se lance dans des d�veloppements importants autour de la ligne IRIS, en particulier dans le domaine des communications.

Elle d�veloppe la s�rie de terminaux �crans IRISCOPE 200 et 300.

Elle d�veloppe sur base MITRA 125 la s�rie de datanets MCR (Moniteur de Contr�le R�seau): ce sont les processeurs frontaux et concentrateurs MCR1 en 1972, puis les MCR2 qui seront en plus commutateurs avec l’arriv�e de la station de transport NNA (voir chapitre 4) en 1974, enfin les MCR3 en 1976, qui, apr�s la fusion CII-HB, ajoutent le transport DSA ainsi que la passerelle DSA (voir �galement chapitre 4).

Les premiers terminaux de Remote Batch sont acquis de la SPERAC (SPS 5005), avant que la CII d�veloppe son propre terminal sur base MITRA 15.

Sur le syst�me d’exploitation SIRIS, tout ceci est g�r� par les proc�dures de transmission TMM (Transmission Mode Message) : TMM/VU pour les terminaux IRISCOPE 300 (synchrones) ; TMM/UC pour les liaisons par ligne ordinateur-ordinateur, TMM/RB pour le Remote Batch. Le Time Sharing, le transactionnel STRATEGE, le syst�me de bases de donn�es et de requ�tes SOCRATE, et le syst�me documentaire MISTRAL compl�tent l’offre logiciel.

XEROX PARK pionnier des r�seaux locaux.

XEROX PARK est en 1975 � l’origine de l’invention d’ETHERNET, protocole de r�seau local (LAN) simple et bon march�, dont les sp�cifications ne seront publi�es qu’en 1981. Une suite de protocoles compl�te est aussi d�velopp�e : il s’agit de XNS, qui ne se r�pandra pas en dehors de XEROX, laissant place � TCP/IP…On le retrouvera plus tard seulement dans l’offre de NOVELL Netware (protocole de transport IPX).

HONEYWELL BULL.

La nouvelle compagnie h�rite du DATANET 355, successeur du DATANET 30 venant de GE.

HONEYWELL a ses propres concentrateurs H316 et H516 � la fusion avec BULL ; une tentative de raccorder le H516 (rebaptis� DATANET 2000) au L64 aura lieu en 1976,qui n’aura pas de suite.

Comme chez IBM, l’OS GCOS3 est tridimensionnel : au batch s’ajoutent le Time Sharing TSO, le Remote Batch et le Direct Access. Le transactionnel restera encore un produit non int�gr� ; c’est par exemple le cas de l’application sp�ciale pour les Postes Norv�giennes d�velopp�e par l’�quipe BERTIN, int�gr�e vers 1975 sous le nom de DMIV-TP.

Le terminal VIP7200 est d�velopp� � Boston, g�r� en asynchrone, suivi du VIP7300. Le VIP7700 est propos� en mode message g�r� par la proc�dure VIP.

A noter que le r�seau commercial France ouvre un service Time Sharing sur 635 sous GCOS 3, avec un certain succ�s.

Le d�veloppement du L64 sur MULTICS :

Le syst�me de Time Sharing d�velopp� sur GE-645 au MIT a �t� utilis� intensivement pour le d�veloppement du L64. Un deuxi�me GE-645 install� � Paris a m�me permis des d�veloppements crois�s entre Billerica et Paris, en jouant sur le d�calage horaire: m�me avec des temps de r�ponse parfois longs, electronic mail, compilateurs et simulateurs acc�d�s localement ou � distance ont �t� des outils indispensables.

Les premiers L64 disposaient d’un contr�leur de communications int�gr�: le MLA (MultiLine Attachment) d�velopp� par l’�quipe de Jean AKRICHE. Le moniteur software est BTNS (Basic Terminal Network Support) d�velopp� par l’�quipe de Ren� HOMEYER ; rappelons qu’� l’origine, le L64 �tait un syst�me moyen et bas de gamme ne justifiant pas de frontal de communications s�par�. Les proc�dures de communications support�es sont la VIP, la TTY, et la BSC 2780.

L’�quipe de Ren� HOMEYER d�veloppe �galement MCS, un environnement permettant de supporter les applications en COBOL CTG. Cet environnement requis par les normalisateurs ne sera que tr�s peu utilis�.

CONTEXTE.

Cette p�riode a �t� extr�mement active. Les chercheurs travaillent sur ARPANET, CYCLADES en France, mais aussi dans les labos d’ATT ; les constructeurs b�tissent leurs architectures r�seau (SNA d’IBM, DNA ou DECNET de DEC, NNA de CII, puis DSA de CII-HB), et lan�ent les grands r�seaux transactionnels, les organismes de normalisation (CCITT,ISO), les PTTs installent leurs premi�res offres normalis�es de ‘r�seaux num�riques � int�gration de services’ (RNIS alias ISDN).

ARPANET et CYCLADES : TCP/IP.

ARPANET, dont les performances ont �t� acc�l�r�es gr�ce � des lignes sp�ciales � 56 Kbps, a un succ�s qui d�borde le cadre strict des labos de recherche et des universit�s : des mailing lists apparaissent, regroupant des abonn�s sur des sujets non professionnels. TCP/IP na�t de la collaboration transatlantique entre Vinton CERF, Robert KAHN, et Louis POUZIN, ce dernier travaillant avec Hubert ZIMMERMANN au r�seau exp�rimental CYCLADES. Michel ELIE paticipe aussi � cet effort. IP(Internet Protocol) est con�u pour permettre des communications � base de datagrammes sur des r�seaux de structures diff�rentes : c’est la cr�ation de Vinton CERF. TCP (Transmission Control Protocol) fournit des communications fiables sur des datagrammes IP :c’est Louis POUZIN qui con�oit le contr�le de flux de TCP.

Dans les labos d’ATT.

AT&T Bell Labs ont investi d�s le d�but d’UNIX. En 1978, ils inventent UNIX to UNIX Copy Protocol (UUCP). Sur UUCP, des universit�s cr�ent USENET avec son service de news et ses mailing lists analogues � celles d’ARPANET. USENET d�bordera largement ce cadre initial : par exemple, en 1982,le European Unix Network (EUNET) utilisera avec succ�s UUCP et USENET.

IBM/SNA.

IBM lance son architecture de r�seaux, apr�s avoir rattrap� les id�es ‘en l’air’ du mod�le en couches ; tr�s hi�rarchis�, il distingue les Physical Units (PU : centraux, frontaux, nœuds de r�seaux, concentrateurs distants, terminaux inintelligents, et plus tard intelligents) et les Logical Units (LU : couches r�seaux et applicatives) ; le routing dans SNA est contr�l� par les PU-5 des h�tes (mainframes au d�but sur lesquels tourne SSCP ); VTAM fournit l’interface communications aux applications tournant sur les mainframes. L’administration reste sur le central.

Notons aussi qu’IBM lance son protocole de r�seaux locaux bas� sur TOKEN RING.

DECNET .

DEC promeut son architecture DNA (‘DECNET’) sur VAX/VMS. Pour ses r�seaux locaux, DEC promeut aussi ETHERNET. Les syst�mes VAX sont largement distribu�s dans les labos et les universit�s, comme l’ont �t� auparavant les PDP 7 et PDP 10. Cela explique en grande partie qu’ETHERNET sera adopt� dans les futurs r�seaux locaux de machines UNIX.

La CII et NNA.

Comme il a �t� dit plus haut, la CII a investi lourdement dans les communications. En parall�le avec les d�veloppements hardware et software, une �quipe d’architectes (Claude BOULLE, Alain BRON, Michel BOURGUIGNON, Charles de BOURBON, Michel ELIE ) a mis au point NNA, sur un mod�le en couches pur, utilisant les datagrammes comme ARPANET et CYCLADES. Cet effort aboutit en 1975, � peu pr�s � la date de la fusion avec HONEYWELL-BULL. Cette �quipe travaillera � la normalisation ISO, puis sur DSA et ISO/DSA dans le cadre CII-HONEYWELL BULL.

La normalisation : CCITT et ISO.

Les PTTs s’accordent dans le cadre du CCITT(Comit� Consultatif International pour le T�l�phone et les T�l�communications) autour de la norme X25, des circuits virtuels et de la commutation de paquets.

Des proc�dures de communications sont propos�es, et IBM, promoteur de SDLC, impose plus ou moins HDLC. X25 sera la pierre angulaire de l’ISO/OSI (Open System Intercommunications), et � la base de nombreuses offres de RNIS par les PTTs. Une autre norme, X21, bas�e sur la commutation de circuits, sera aussi l�gitim�e ; elle sera adopt�e pour le r�seau nordique NPDN, et le r�seau canadien DATAPAC.

En 1977, un certain nombre d’architectes travaillant dans les comit�s ISO sp�cifient OSI, norme bas�e sur le mod�le � 7 couches (physique, link, r�seau, transport, session, pr�sentation, application). Hubert ZIMMERMANN sera un de ces contributeurs importants, ainsi que Charlie BACHMANN. Les sp�cifications finales du mod�le de r�f�rence OSI ne seront publi�es qu’en 1980.

Le divorce est consomm� entre d’une part les tenants des Circuits Virtuels (OSI), c’est � dire les PTTs, le CNET, les architectes de CII-HONEYWELL BULL (abandonnant ainsi le support des datagrammes qu’ils avaient impl�ment�s dans NNA � la CII), et DEC, et d’autre part les tenants des datagrammes (IP). En 1983, ARPANET s’imposera la g�n�ralisation des datagrammes IP(et donc de l’ensemble TCP/IP) � l’exclusion de tout autre protocole de transport. Les motivations de chaque camp �taient diff�rentes : les PTTs soutenaient les Circuits Virtuels, car elles voulaient offrir des liaisons s�curis�es de bout en bout, � la mani�re du Telex, alors que les supporters des datagrammes �taient plus soucieux de performances et de flexibilit� (par exemple pour les applications transactionnelles avec liaisons sp�cialis�es si besoin �tait). Notons pourtant que les datagrammes �taient aussi b�nis par l’ISO...

Quant IBM, sa politique de participation d�fensive tendait � retarder de fait toute normalisation, dangereuse � ses yeux, car for�ant l’ouverture de ses r�seaux.

TRANSPAC et le MINITEL.

TRANSPAC, lanc� par les PTTs fran�aises, avec Philippe PICARD comme patron, est le premier service fiable de transfert de donn�es (RNIS) fourni aux entreprises.

Les PTTs avaient exp�riment� les Circuits Virtuels sur le r�seau CADUCEE. TRANSPAC est bas� sur les Circuits Virtuels.

Les PTTs lancent aussi en France le MINITEL pour le grand public, sur la norme TELETEL, avec l’annuaire comme premier service. Une foule de serveurs appara�tra sur des machines d�partementales aussi bien que les gros serveurs. Ce succ�s durable se limitera � la France, � la diff�rence de DATAPAC, de CEEFAX et de PRESTEL ; cela en grande partie gr�ce � la gratuit� du terminal Minitel pour l’usager et � la facilit� d’acc�s du ‘kiosque’ (3615,…). Le kiosque permet aux PTTs, en situation de monopole, de se rattraper financi�rement en faisant payer l’acc�s � des services pour la plupart gratuits chez d’autres fournisseurs…

Le rapport NORA-MINC.

En janvier 1978 para�t le rapport NORA-MINC. D’une inspiration r�solument colbertiste, il pr�conise une initiative forte de la part du gouvernement fran�ais pour promouvoir la ‘T�l�matique’ dans la soci�t� : les �coles, les universit�s, et le grand public. Impliquant des terminaux �crans, il n’avait pas anticip� l’arriv�e proche des micros, et les profonds changements culturels induits. Tel quel, il a suscit� une certaine prise de conscience, elle aussi de nature culturelle, et a probablement contribu� au succ�s du Minitel, et au fait que les PTTs et les fournisseurs (ALCATEL, THOMSON,SAGEM,…) ont commenc� � s’int�resser � l’informatique. .

CII-HONEYWELL BULL.

DSA et le DATANET.

DSA, proche du mod�le OSI tel que d�fini � l’�poque, est l’œuvre de l’�quipe r�seaux de l’ex-CII, avec forte participation de Charlie BACHMANN et de l’�quipe d’ architectes de John COULEUR � Phoenix. Le circuit virtuel est en fait la ‘session DSA’.

L’�quipe R�seaux de l’ex-CII (sous la direction de Claude BOULLE) est charg�e par le Planning Central (DCP, dirig� par Fran�ois SALLE) de d�velopper un frontal unifi� pour les lignes 64 (mod�les haut de gamme) et 66, en liaison avec Boston, Phœnix, et Paris. Ce frontal devra impl�menter l’architecture DSA, pour l’imposer face � SNA. L’administration de r�seau sera sur le frontal.

Il reprendra le nom de DATANET, dont les premiers mod�les (DN 71XX) sont bas�s sur le MINI 6 invent� et fabriqu� � Boston. Le logiciel du Datanet, d�velopp� sur machine nue sous la direction de Pierre MEUNIER, est DNS (DataNet System). Une factory sur Motorola 68000 est d�velopp�e par Jean-Pierre MIEVILLE.

Phœnix fournit l’interface canal (via DIA) ad�quat sur le 66, ainsi que la session DSA et VCAM minimum sur GCOS 66. Ce ne sera que bien plus tard, avec TP8, que l’interface VCAM sera utilis�e. DNS pr�servera les anciennes interfaces GRTS pour TSS ainsi que la foule d’utilitaires r�seaux �crits en GMAP, et impossibles � reprendre imm�diatement

Sur le 64,l’interface canal est d�velopp� par l’�quipe BOULLE (Andr� HALD). Sur GCOS 64, le Datanet est g�r� par FNPS (le pendant de BTNS pour le MLA - d’ailleurs BTNS / MLA ne respectent que de fa�on approximative les couches basses ISO). La session OSI/DSA est fournie sur VCAM, donc dans le central, ce qui p�che quant � l’orthodoxie architecturale, qui la situe dans le frontal tout comme le transport et les couches basses. FNPS et VCAM sont d�velopp�s par Ren� HOMEYER. Au d�part de Ren� HOMEYER en 1979, les d�veloppements de FNPS et de VCAM seront repris par Alain TOURNE.

Le Datanet �voluera avec les mod�les du DPS 6. Le parc install� atteindra 4500 syst�mes. Le dernier mod�le avant la g�n�ration suivante de frontaux sera introduit en 1991 : ce sera le Datanet 7500, bas� sur le DPS 6 MRX/A, multiprocesseur.

Sur le Mini 6, DSA est support� directement par GCOS 6; les d�veloppements sont faits par l’�quipe de G�rard LAUZEL.

Les derniers terminaux introduits par CII-HB.

Boston lance en 1980 son dernier terminal de la s�rie VIP, le VIP 7800 synchrone et asynchrone, supportant la couleur.

CII-HB (�quipe MESCAM) lance le QUESTAR 200 couleur, et les concentrateurs TCU associ�s.

L’existence simultan�e de ces deux lignes de terminaux entra�ne des surco�ts dans les logiciels de communications des syst�mes (proc�dures, formes, etc…).

Ce seront les derniers terminaux inintelligents (‘dumb terminals’) d�velopp�s dans la compagnie, les g�n�rations suivantes �tant achet�es en Extr�me Orient (WYSE).

Les applications de communications.

Sur 66 comme signal� ci-dessus, peu d’applications sont vraiment int�gr�es � ce moment. Le nouveau transactionnel TDS66, qui est aussi conforme COBOL 74, se voit dot� d’un logiciel de pr�sentation sous-trait� � une SSII hollandaise pour g�rer les nouveaux terminaux VIP 7700, et plus tard 7800 couleur.

Sur 64, TDS64 est d’embl�e bas� sur FORMS et VCAM. Con�u au d�part par Michel JABSTRASKI et Maurice LESIMPLE, il recevra de grosses extensions (notamment pour les besoins de l’EDF) par l’�quipe TDS dirig�e successivement par Philippe PICOT et par Violette COHEN. TDS est livr� pour la premi�re fois en pilote sur la release 1C en 1977 chez JOURDAN, � Romans.

De m�me que TDS, IOF (Interactive Operating Facility, le Time Sharing du 64), et QUERY (plus tard IQS, syst�me de requ�tes du 64) sont int�gr�s d’embl�e dans GCOS 64. Ils seront livr�s en 1978 sur la release 1D. IOF est d�velopp� par les �quipes de Jean-Pierre ONIMUS et de Guy HIOT ; QUERY par Jean-Jacques LACLAVERIE.

Le d�veloppement d’un Remote Batch est d�cid� sur GCOS 64  en fin 1977, sous la pression de DCP; ce sera RBF, d�velopp� sur lien VIP par Jean-Pierre MOULARDE et son �quipe, bien int�gr� � IOF, pour g�rer des terminaux Remote Batch Mini 6. Un transfert de fichiers FTF compl�te ce d�veloppement. Il �voluera vers 1985 en UFT, qui sera aussi port� sur DPS 6, DPS 8, et IBM.

Sur le Mini 6, plusieurs d�veloppements de transactionnels sont effectu�s: l’un � Paris, par Guy LE BOURHIS, un autre � Hemmel : c’est TPS 6, qui sera le support de l’application de l’American Express.

Les premiers grands r�seaux clients.

Face aux grands r�seaux transactionnels tels que SITA (r�servation a�rienne et gestion de bagages), ESTEREL(r�seau fran�ais des agences de voyages), et SWIFT (r�seau interbancaire), d�velopp�s sur mat�riels concurrents, CII-HB commence � installer ses premiers clients transactionnels.

Pour le 66 : Credito Italiano, Swiss Life, KOP, Douanes Danoises, Postes Fran�aises, Postes Norv�giennes, Banco de Sabadell, Kansalis Osake Pankki, Australian Telecoms.

Pour le 64 : HCL, FIAT, Taxes Su�doises (pour lesquelles une grosse RPQ est d�velopp�e pour supporter X21), EDF (�galement grosse RPQ � la fois pour CII-HB et IBM afin que des m�mes transactions d�velopp�es en COBOL s’int�grent aussi bien sous TDS 64 que sous CICS).

Pour le Mini 6 : r�seau de compensation interbancaire de la Banque de France, et respectivement dans les grands r�seaux de 64 et de 66.

A noter que pratiquement aucun r�seau (mis � part le r�seau interne de la Compagnie ) ne fera communiquer 64 et 66.

CONTEXTE.

Cette �poque a vu l’apparition du PC d’IBM, de MICROSOFT, et du LISA d’APPLE. D’abord non connect�s, les PC se connectent ensuite aux ordinateurs en �mulation terminal.

Les premi�res machines bureautiques sont d’abord non connect�es (traitement de texte, par exemple le DISPLAYWRITER d’IBM).

A signaler en 1985 la d�cision de la Cour F�d�rale de Justice des Etats Unis de saucissonner AT&T, favorisant la concurrence.

Des lignes sur support fibre optique commencent � �tre tir�es. Les transferts de donn�es � d�bit acceptable se rentabilisent sur les r�seaux PTT, jusqu’� 56 Kbps (T1 aux US, E1 en Europe).

La progression d’UNIX.

UNIX continue de se d�velopper dans les universit�s am�ricaines. En 1983,la version 4.2 BSD (Berkeley Software Distribution) est livr�e. Financ�e par le DoD, qui finan�ait aussi ARPANET, cette version doit supporter uniquement TCP/IP, avec le r-logging (TELNET), UUCP, et FTP.

D�sormais, plus ou moins tous les constructeurs, voulant se doter d’une offre de syst�mes d�partementaux comp�titifs, d�velopperont ou acquerront des machines UNIX, dont le co�t baisse gr�ce aux microprocesseurs Motorola 68000 et Intel 286. TCP/IP se r�pandra ainsi tout naturellement. Son �volution se fera de fa�on souple et rapide � coups de RFC (Requests For Comments), dont la RFC 1006, permettant de porter des applications ISO sur transport TCP/IP. De nombreuses souches portables TCP/IP se feront concurrence en fonctionnalit�s et performance, la communaut� UNIX faisant son march�.

Rappelons que pendant quelques ann�es encore, les syst�mes VAX avec l’OS VMS de DEC resteront les plus r�pandus des syst�mes d�partementaux dans la recherche et la gestion.

Les applications distribu�es.

La distribution des applications commence dans la gestion. La coexistence de plusieurs centraux dans les grandes entreprises (sur le m�me site ou dans des sites diff�rents) permet le back-up de donn�es � coup de transferts de fichiers et l’utilisation simultan�e de syst�mes transactionnels r�partis gr�ce au transactionnel � 2 niveaux (LU 6 d’IBM), puis transactionnel coop�ratif sym�trique (LU 6.2). Les clients ne vont que de fa�on tr�s prudente dans l’utilisation de ces m�canismes, qui leur laissent la responsabilit� de la coh�rence de l’ensemble.

CII-HONEYWELL BULL (BULL A PARTIR DE 1983).

Pour ce qui concerne le domaine des communications, les d�veloppements, les acquisitions et les coop�rations se font dans plusieurs directions, notamment avec les fusions avec SEMS et TRANSAC.

Les micros et stations de travail. .

R2E, acquis en 1978 par CII HONEYWELL-BULL, d�veloppe le MICRAL 30, sous PROLOGUE. Le BM 30 (son nom commercial) est vendu � partir de 1984. PROLOGUE continuera d’�tre commercialis� sur le BM 30 jusqu’en 1987, date � laquelle il sera d�finitivement remplac� par MS/DOS. R2E sera rattach� � BULL TRANSAC en 1987.

Un contrat avec CONVERGENT TECHNOLOGY en 1982 apporte le CORAIL, d�velopp� sur Intel 8086 et vendu sous le nom de B4000 (il �tait vendu auparavant par SEMS, alors dans le groupe THOMSON ).

Un deuxi�me contrat porte sur l’acquisition par BULL TRANSAC du QUESTAR 400, qui sera vendu comme station bureautique multipostes principalement dans les banques (BNP), les assurances (UAP, Touring Club Suisse), et l’industrie (usine de roulements � billes allemande KUGELFISCHER, c�bleries CORTAILLAUD en Suisse), et �quipera toutes les �quipes commerciales de BULL. Le syst�me d’exploitation CTOS du QUESTAR 400 re�u de CONVERGENT recevra des modifications � Paris dans l’�quipe de Claude BOULLE(notamment le support de l’ISO/OSI) ; cela cr�era en permanence un certain retard dans la mise sur le march� des nouveaut�s d’origine du QUESTAR 400, notamment vis � vis d’UNISYS, qui le commercialise concurremment.

Un contrat pr�c�dent conclu en 1979 par CII- HB Petits Syst�mes avec CPT, avait apport� le TTX 80, �voluant en TTX 90 en 1983 ; cette station bureautique autonome pleine page sera vendue et largement utilis�e dans les secr�tariats de la Compagnie. TTX 80 et 90 �taient des close gaps qui ne pouvaient communiquer que par transferts d’images de disquettes. BULL d�veloppera le TTX 35, station autonome demi-page, moins ch�re que – et incompatible avec - les TTX 80/90. Le TTX 35 sortira en 1985 et n’aura qu’un succ�s limit�.

Les premiers syst�mes UNIX de BULL/SEMS.

Ils proviennent de 2 origines : en bas de gamme c’est la machine SM90 du CNET commercialis�e sous le nom SPS 7; en haut de gamme c’est la machine provenant d’un contrat avec RIDGE COMPUTERS commercialis�e sous le nom de SPS 9. De technologies (68000 vs RISC) et d’OS (dialectes diff�rents d’UNIX) incompatibles, elles peuvent difficilement coexister sur site, et les applications ne sont compatibles qu’au niveau du source…

Ils supportent TCP/IP exclusivement.

JANUS (OSF SNA/DSA).

La coexistence de centraux au sein des r�seaux BULL et IBM des grands clients n�cessitera le d�veloppement de JANUS (vendu sous l’appellation OSF/SNA) sur le Datanet par une �quipe R�seaux dirig�e par Jean Claude LAMACHE. JANUS est une passerelle SNA/DSA permettant de connecter des syst�mes BULL frontalis�s par Datanet; et aussi de connecter directement le Datanet sur le canal IBM. Les terminaux VIP ou QUESTAR peuvent acc�der � CICS et IMS/DC; de m�me, les terminaux du r�seau IBM (3270) peuvent acc�der � TDS, DMIV-TP ou TP8 (qui est la derni�re �volution en date du transactionnel sur DPS8 supportant le multiprocesseur). L’�mulation des fonctionnalit�s respectives du VIP et du QUESTAR pour les centraux IBM, et du 3270 pour les centraux BULL, est r�alis�e sur Datanet par des �mulateurs appel�s ‘Mappers’. UFT est port� sur IBM. JANUS aura un grand succ�s commercial chez les grands clients BULL (BNP, CREDITO ITALIANO, BELL Canada, EDF, KUGELFISCHER), et sera en plus une source appr�ciable de services de conseils et de RPQs. On d�nombrera jusqu’� 350 installations.

L’environnement PID/STID(OSF ISO/DSA).

C’est un environnement cr�� pour permettre � des applications ISO s’appuyant sur un sous-ensemble des couches 3, 4, 5 (r�seau, transport, session) du mod�le OSI, de communiquer avec le monde DSA. Les STID (stations ISO/DSA) sont d’abord impl�ment�es sur QUESTAR 400/CTOS � partir de 1983, puis sur MICRAL/DOS. Elles rassemblent les fonctionnalit�s du Terminal Manager, de l’UFT, et des UA(‘user agents’) de messagerie (voir chapitre 6). Sur les Datanets puis les centraux DPS7, les STID se connectent aux PID (Prises ISO/DSA) pour compl�ter la traduction.

Les applications distribu�es.

La coexistence de centraux BULL entre eux et avec IBM entra�ne le d�veloppement de XCP1 (compatible LU 6), puis de XCP2 (compatible LU 6.2) sur TDS et TPS 6. Au-del� de requ�tes lanc�es � partir des terminaux (ou micros en �mulation terminal), il n’y a pas encore r�ellement de bases distribu�es, du fait des co�ts de communications prohibitifs g�n�r�s par les trafics induits.

Le succ�s du Minitel en France entra�ne le d�veloppement de plusieurs moniteurs VIDEOTEX sur les transactionnels de DPS7 et DPS8 (GAV acquis de TELESYSTEMES, MOSCATEL d�velopp� par l’op�ration commerciale de Bordeaux) et surtout sur DPS6.

CONTEXTE.

Alors que les r�seaux Internet, dont ARPANET est � l’origine, se r�pandent aux US et traversent l’oc�an pour communiquer avec les labos et universit�s europ�ennes, les constructeurs (g�n�ralistes ou sp�cialis�s) investissent dans la bureautique distribu�e, et dans les infrastructures pour les applications clients distribu�es. La concurrence devient f�roce avec la diffusion de la micro et d’UNIX, sur microprocesseurs de plus en plus comp�titifs. L’offre pl�thorique combin�e avec les d�buts de la crise �conomique fait que le client devient roi, et que la fid�lit� � son constructeur n’est plus la r�gle.

Les infrastructures de r�seaux locaux (LANs).

Pour supporter le travail en groupes (workgroups), l’offre LAN se structure principalement en r�seaux Ethernet � 5 Mbps nominaux, sur cuivre en paires torsad�es blind�es (Shielded Twisted Pair STP) ou non (Unshielded Twisted Pair UTP), avec une t�te de grappe qui communiquera avec l’ext�rieur. De nombreux protocoles de r�seaux locaux existent : TCP/IP est le principal, mais il y a aussi IPX de Novell, LAN Manager de Microsoft (pour MS/DOS), son pendant pour UNIX LMX, l’offre de Retix, 3COM avec son logiciel 3+OPEN (3COM fait vite machine arri�re en revenant � son business d’origine dans les �quipements mat�riels de r�seaux). IBM continue � soutenir le protocole de r�seau Token Ring, notamment autour des AS/400 lanc�s en 1987, qui constituent l’offre d�partementale d’IBM la meilleure avant la g�n�ration UNIX.

Des machines sp�cialis�es b�ties � base de microprocesseurs performants permettent l’interconnexion des r�seaux locaux directement ou � travers des WANs : ce sont les concentrateurs (HUBs), les ponts agissant au niveau de la couche r�seau (bridges), les routers multiprotocoles agissant au niveau de la couche transport, les combin�s bridges/routers. De nombreuses start-ups proposent ces �quipements (3COM, CISCO, SYNERNETICS, NSC, …).

Le trafic aux nœuds d’interconnexions pouvant maintenant devenir le goulot d’�tranglement, on voit appara�tre les liaisons en fibre optique normalis�es sur anneaux FDDI � 100 Mbps nominaux permettant de r�aliser les ‘backbones’ des r�seaux d’entreprises.

On en arrive au c�blage structur� en bureaux, immeubles, campus, et � la notion ‘d’immeubles intelligents’.

La bureautique distribu�e.

Un grand nombre de compagnies se lancent dans le d�veloppement d’offres de bureautique distribu�e destin�es � tourner sur des stations regroup�es en grappes sur LAN et exploit�es en workgroups. WANG et XEROX proposent des offres sp�cialis�es, tandis qu’IBM propose PROFS, et surtout DEC qui, avec ALL-IN-ONE, pr�sente une offre int�gr�e que BULL prendra comme mod�le. Les fonctionnalit�s couramment fournies sont : le traitement de texte, la gestion de documents et la PAO, un agenda �lectronique, une messagerie �lectronique dot�e d’un annuaire, une passerelle TELEX, et, pour les offres int�gr�es, des ponts avec la gestion des bases de donn�es.

Des standards naissent laborieusement : X400 (CCITT et ISO) pour la messagerie, ODA(Office Document Architecture) pour les documents, EDI (Echange de Documents Informatis�s), utilis� pour les �changes interbancaires et la mon�tique .

Des r�seaux � valeur ajout�e (Value Added Networks) permettent de g�rer des messageries sectorielles, comme par exemple GALIA (r�seau sp�cialis� pour les flux de pi�ces d�tach�es d’automobiles).

Les architectures � 3 �tages (3-tier architectures).

Une �tude de consultants anglais connue sous le nom de ‘KERNEY REPORT’ circule dans les grandes entreprises (avec le relais bienveillant des constructeurs…), qui tend � d�montrer qu’il existe une corr�lation forte entre le succ�s des entreprises sur leur march� et leur ma�trise dans la circulation de l’information interne et externe.

Les grands constructeurs aid�s des gourous justifient alors une architecture en r�seau � 3 �tages pour la totalit� du traitement de l’information dans l’entreprise : l’�tage ‘corporate’ dans lequel seront situ�s les centraux porteurs des donn�es et des applications strat�giques, l’�tage d�partemental avec les minis traitant les applications locales dans une agence ou une petite filiale : c’est le domaine des VAX, des syst�mes UNIX, des AS/400 ; enfin l’�tage ‘office’ avec ses PCs ou stations bureautiques.

Si cette architecture de riches a fortement impressionn�, elle a �t� rarement impl�ment�e dans sa totalit�, car tr�s rapidement il est apparu au gr� des fusions et restructurations d’entreprises qu’une souplesse bien plus grande �tait n�cessaire ; de plus, le ‘commit’ g�n�ralis� des bases de donn�es et des transactions entre station de travail, �tages d�partemental et corporate s’est av�r� trop compliqu� � impl�menter et trop cher en termes de trafics g�n�r�s sur le r�seau. C’est ainsi que l’UAP, qui s’est lan��e dans une architecture 3-tier en 1988, fait machine arri�re en 1991.

BULL.

Tous les d�veloppements de BULL de cette p�riode (en particulier pour les communications ) ont �t� regroup�s dans le paradigme marketing BLUEGREEN : bureautique distribu�e, relationnel, 3-tier architecture.

Affinity.

Affinity est un d�veloppement sur QUESTAR 400 et PC destin� � donner acc�s aux bases de donn�es (relationnelles, CODASYL, et textuelles) sur centraux DPS 7 et DPS 8, ou d�partementaux (DPS 6 et UNIX) par l’interm�diaire de requ�tes g�n�r�es et transmises. Les donn�es rapatri�es (par KERMIT au d�but, puis par TEMPUS LINK d�velopp� sur licence de la soci�t� canadienne MICROTEMPUS) peuvent alors �tre trait�es localement, par exemple par tableur. Dans le jargon BLUEGREEN, Affinity est le ‘User Agent’(UA) ou ‘client’ local des applications acc�d�es sur ‘Server’ distant. Affinity s’int�gre compl�tement dans l’architecture et les applications workgroup de BULL. C’est un d�veloppement de l’�quipe de Jean-Jacques LACLAVERIE.

Les PCs sont reli�s aux h�tes via des concentrateurs TCU, ou directement par cartes int�gr�es (KORTEX ou MICROMATICS par exemple).

DOAS (Distributed Office Automation System).

L’offre normalis�e bureautique de BULL est regroup�e dans DOAS : messagerie X400 avec UA sur QUESTAR 400 et sur PC, et serveurs de messagerie et de classement de documents (conformes ODA) sur DPS 6 et DPS 7 (DFA6 et DFA7). MISTRAL est pont� avec DOAS, et accessible sur PC et QUESTAR 400 via Affinity.

Affinity et DOAS ont �t� install�s en pilote tr�s t�t � la BNP, qui les a utilis�es par la suite de fa�on intensive dans ses agences.

Le support des WANs.

Un concentrateur X25 est achet� � TELEMATICS et install� � des centaines d’exemplaires dans les grands r�seaux (CREDITO ITALIANO).

ARES est lanc� sur la ligne DPS 7 en 1987 (� l’annonce de BLUEGREEN). Il est dot� (avec un retard de un an) d’un frontal int�gr�, le ‘Microfep’ (commercialis� sous le nom de CNP7) ,d�velopp� par l’�quipe R�seaux de Louveciennes sur Motorola 68000, dont l’OS baptis� CNS �crit en C reproduit int�gralement les fonctionnalit�s du Datanet.

Le BULL CABLING SYSTEM (BCS).

Le BCS est un ensemble de produits et de services lanc�s � cette �poque par une �quipe de l’organisation producteur(Henri VIALARD-GOUDOU) en liaison avec les r�seaux commerciaux.

L’ensemble de produits est constitu� de prises normalis�es pour �quiper les bureaux, de c�bles Ethernet et FDDI �galement normalis�s, d’armoires de r�partition, de r�p�teurs, de HUBs et de ponts/routeurs acquis aupr�s de la compagnie anglaise BICC. Le tout s’accompagne de r�gles de c�blage structur� , notamment pour l’anneau FDDI �quipant les backbones des campus. Des �quipes d’ITCs sp�cialis�s fournissent les services d’installation associ�s. BCS a eu un succ�s certain en France, au B�n�lux, dans les pays nordiques, et aux US (o� les produits BICC �taient remplac�s par les produits 3COM). La tour BULL a �t�, d�s son ach�vement en 1989,la vitrine de BCS.

 

UNIX et la normalisation ISO.

De gros investissements continuent � �tre effectu�s sur UNIX, dont la Direction G�n�rale veut faire le fer de lance de sa strat�gie d’ouverture et de standardisation. En particulier, � c�t� des souches portables TCP/IP acquises aupr�s de petits fournisseurs sp�cialis�s, l’�quipe de d�veloppement de Grenoble (Pierre MAXIMOVITCH),se lance dans le d�veloppement d’un stack ISO dont les premi�res versions livr�es s’av�reront de performances insuffisantes.

Notons que des petites SSII fran�aises ont d�j� d�velopp� des liaisons OSI/DSA entre syst�mes UNIX et DPS7 et DPS8.

CONTEXTE.

Cette p�riode a �t� marqu�e par un mouvement g�n�ral vers le lib�ralisme en mati�re de communications ( d�r�gulation des PTTs, s’accompagnant d’une baisse importante des tarifs), aussi par de nouvelles technologies de communications � grand d�bit (ATM), puis par l’essor rapide d’Internet et la supr�matie de TCP/ IP, par la baisse rapide du prix des PC (de 10000$ en moyenne � 3000$) pour une puissance quadruplant tous les 3 ans, et pour couronner le tout, l’alliance WINTEL (MS/WINDOWS - INTEL) autour du PC.

Cette p�riode est aussi marqu�e par la chute rapide de la position dominante d’IBM, et par l’�rosion des mainframes d’IBM, d’UNISYS, et de BULL, au profit d’une informatique d�centralis�e – m�me si cette �rosion est plus lente que pr�dite par les gourous. De plus, les grandes architectures 3-tier autour des mainframes sont belles et bien caduques.

La d�r�gulation des PTTs.

Commenc� avec les ‘BabyBell’, le ph�nom�ne de d�r�gulation des PTTs s’intensifie : privatisation de British Telecom, qui s’exporte (service de messagerie X400 lanc� en France d�s 1992, alliance avec la G�n�rale des Eaux dans le futur Cegetel ); privatisation annonc�e (mais repouss�e plusieurs fois ) de France Telecom, qui conclue avec Deutsche Telekom une alliance pour reprendre l’Am�ricain Sprint et former Global One .

S’ensuit une baisse importante des tarifs de t�l�communications, dont profitent en premier les entreprises : des audio ou vid�oconf�rences sont de loin plus rentables qu’auparavant; d’autant plus qu’apr�s la Guerre du Golfe, et avec la chasse aux co�ts internes (les ‘cost killers’…), des directives sont donn�es pour limiter les d�placements transatlantiques.

ATM.

La technologie ATM (Asynchronous Transfer Mode) permet de d�cupler les transferts sur les backbones et les r�seaux c�bl�s en fibre optique : 1 Gbps nominaux. ATM encapsule directement dans le hardware les 3 premi�res couches r�seau (au sens ISO). Long � se normaliser surtout dans le domaine administratif, il suscite d’embl�e malgr� tout de nombreuses offres commerciales de Hubs et de routeurs, tant est grande l’attente pour les gros d�bits.

FRAME RELAY sur X25.

De nouveaux moyens logiciels contribuent � am�liorer aussi le d�bit des lignes sur WAN. Tel que le ’FRAME RELAY’ qui consiste � supprimer optionnellement le contr�le d’int�grit� dans X25, en comptant sur la qualit� des nouvelles lignes : on gagne ainsi jusqu’� 40%.

Les Autoroutes de l’information. Internet.

Lanc� par les gourous, le concept d’Autoroutes de l’Information (utilis� en public par Al GORE d�s 1992) pla�t bien � la communaut� des multinationales, des PTTs, et des constructeurs qui voient poindre de nouvelles sources de profits � l’ombre du concept. Car cela reste un concept, au moins jusqu’au d�collage d’Internet.

En effet Internet, lanc� avec ARPANET, g�n�ralis� dans les universit�s et les labos de recherche du monde entier, utilis� par des groupes d’int�r�ts divers et des clubs, et promu par les PTTs de certains pays avanc�s tels que la Finlande, attaque d�sormais le grand public, d’abord dans des ‘cybercaf�s’, puis � domicile. Cela a �t� possible gr�ce � quelques progr�s importants dans la facilit� d’utilisation, comme l’interface MOSAIC, la technique des liens hypertextes (dans le langage HTML) pour d�finir des encha�nements de pages sur les sites serveurs d’informations, le protocole de base du web HTTP, CGI (protocole de liaison avec les reste des applications), l’int�gration transparente de FTP dans le web, le SSL (syst�me de s�curisation des transactions). Le WorldWide Web (www, ou web) est n�.

ISO vs TCP/IP.

Les comit�s de normalisation ISO continuent, notamment autour d’UNIX, de la s�curit� et de l’administration de r�seaux. Il faudrait choisir un transactionnel de r�f�rence (TUXEDO plut�t que ENCINA ?), un algorithme pour �quiper les serveurs de s�curit� (KERBEROS ?), des interfaces pour �crire des applications d’administration de r�seaux et de syst�mes (CMIS/CMIP ?). Cela se concr�tisera avec l’effort de rationalisation effectu� par l’OPEN SYSTEM FOUNDATION (OSF- voir page 18). L’administration US semblant vouloir imposer ISO, lance sa directive GOSIP, qui contraint les organismes d’�tat am�ricains � acheter (mais pas forc�ment � utiliser …) les produits garantis conformes ISO. Quelques organismes fran�ais embo�tent le pas (EDF). Mais le syst�me d’approbation est lourd et lent. Cela, auquel s’ajoute le succ�s d’Internet, assoit le succ�s de TCP/IP, standard ‘de facto’ imparfait, mais �voluant rapidement au gr� des besoins par le m�canisme de RFCs. De plus, la limitation dans le nombre d’adresses IP disponibles est lev�e avec la version IP V5 sortie en 1995.

Les serveurs de workgroups.

Alors qu’UNIX continue d’�tre leader dans le domaine des serveurs, IBM tente d’imposer OS/2 sur sa ligne de PC/DOS avec un succ�s limit�. De fait, IBM Corporate n’a pas su choisir entre OS/2, AIX, AS/400,…et WINDOWS/NT pour �quiper ses serveurs. Au contraire, Microsoft pr�pare son succ�s avec WINDOWS/NT, fonctionnant en multiprocesseur sur de puissants microprocesseurs Intel.

L’architecture client-serveur.

L’architecture 3-tier n’a pas march� en particulier � cause de la difficult� d’impl�menter le ‘commit’ du transactionnel r�parti et des bases de donn�es distribu�es. L’architecture client-serveur tend alors � s’y substituer. D’autant plus que, d’une part les transactions v�hicul�es entre le client et le serveur sont surtout des ‘read’ (commit pas n�cessaire ), d’autre part le design interne d’UNIX le rend impropre � la r�alisation de transactionnels lourds ‘� la mainframe’. Enfin d’un point de vue conceptuel, l’architecture client-serveur semble plus facile et plus souple de r�alisation et d’�volution (ajouts ou retrait ind�pendants de clients et/ou de serveurs sans n�cessit� de r�g�n�rer une installation, serveur d�charg� de la pr�sentation et de la m�morisation du contexte des transactions).

IBM BLUEPRINT et APPN.

IBM arrive maintenant � l’extr�me limite de l’exploitation de SNA, dont la rigidit� le rend impossible � supporter le d�veloppement foisonnant des r�seaux de ses clients : � chaque �volution du r�seau, aussi petite soit-elle, il faut reg�n�rer l’ensemble ! Avec BLUEPRINT, IBM tente de reprendre l’avantage en inventant une architecture prenant en compte l’existant en mati�re de transports r�seaux, et en faisant des ouvertures explicites � des partenariats. IBM con�oit APPN (Advanced Peer-to-Peer Networking) : il s’agit d’une interface session g�n�rale et publi�e permettant d’accommoder sur tous types de transports (SNA, ISO, TCP/IP, IPX, …), tous types d’applications. IBM fournit avec APPN un protocole de r�seaux avec auto-apprentissage de la topographie par les routeurs associ�s, et la fa�on pour un client de faire �voluer son r�seau existant SNA. Ce gros investissement sera lanc� sous la direction de Helen HANCOCK : ce sera son dernier coup d’�clat avant son d�part d’IBM en 1994. IBM aura beaucoup de mal � imposer APPN chez ses clients, m�me en proposant une gamme �tendue de services associ�s. Nombreux seront ceux qui pr�f�reront basculer directement sur TCP/IP.

Les administrations de r�seaux

Les r�seaux install�s chez les clients comprennent d�sormais un grand nombre d’�quipements de nature diverse : mainframes, serveurs sp�cialis�s, grappes de PCs, frontaux, hubs, routeurs, mais aussi des appareils de climatisation ou d’alarme. Il n’est plus possible de se contenter des outils classiques d’automatisation d’exploitation. Un certain nombre de constructeurs et de grosses SSII se lancent alors dans le d�veloppement de syst�mes d’administration qui sont � peu pr�s normalis�s et ouverts : description des objets � administrer dans des MIBs (Management Information Bases), langages portables et interfaces pour �crire les applications d’administration. IBM propose ainsi NETVIEW, HP propose OPENVIEW, et Computer Associates propose CA/Universe.

 

BULL.

 

BULL investit lourdement dans UNIX et dans PURPLEWAY. PURPLEWAY se voudra d’ailleurs le f�d�rateur de tous les d�veloppements de la p�riode 1990-1995. PURPLEWAY est lanc� en 1990 par le strat�ge Jacques PANTIN, et les architectes Georges LEPICARD et Alain BRON.

PURPLEWAY et DCM.

PURPLEWAY est l’effort de rationalisation de l’ensemble de l’offre BULL. Il sera annonc� en 1992 sous le nom de Distributed Computing Model (DCM). Ce mod�le veut aussi d�crire l’architecture informatique et r�seaux des clients, et l’ambition de BULL est d’y aider avec une panoplie de services associ�s. DCM embrasse l’infrastructure de communications, les syst�mes d’exploitation, les interfaces d’ancrage des bases de donn�es, du transactionnel, des syst�mes de requ�tes, les pr�sentations sur stations et PCs, les applications clientes, le g�nie logiciel associ�, et l’administration de l’ensemble.

DCM s’appuie sur les travaux de l’OPEN SYSTEM FOUNDATION (OSF), cr��e en 1988 par un ensemble de compagnies s’engageant sur UNIX : IBM, BULL, HP, DEC, APOLLO, HITACHI, NIXDORF, PHILIPS, SIEMENS.

L’OSF partage entre ses adh�rents un environnement applicatif commun au moyen de logiciels que chacun apportera, d�velopp� sur les recommandations de l’X/OPEN GROUP:

- OSF-MOTIF pour les applications graphiques,

- OSF-DCE pour un acc�s transparent � certains services : RPC(remote procedure call), RTS (remote time service), threads, KERBEROS pour le serveur de s�curit�, X500 pour les services d’annuaire,

DCM utilise l’architecture client-serveur, et investit principalement sur UNIX pour les nouveaux services : OPENTEAM comme serveur de r�seaux locaux fournissant par exemple une passerelle Affinity vers les mainframes, le transactionnel TUXEDO (sur lequel l’�quipe de d�veloppement de Hemmel ajoutera une interface COBOL – ce sera d’ailleurs son dernier d�veloppement), dictionnaire de donn�es distribu� d�riv� de PCTE/EMERAUDE , serveur de s�curit� bas� sur KERBEROS.

Enfin ISM, Information System Management, qui donnera lieu � de gros efforts de normalisation, et qui sera finalement le seul vrai succ�s de DCM, tant du point de vue notori�t�, que de services g�n�r�s. ISM sera d�velopp� et activement promu par Denis ATTAL et son �quipe. ISM permettra d’administrer l’ensemble des produits BULL, et son ouverture autorisera l’insertion de produits h�t�rog�nes.

Le support de l’ISO.

BULL continuera relativement tard � investir sur ISO. Un stack ISO portable et performant sera enfin impl�ment� sur UNIX par l’�quipe de Grenoble ; ce stack fera partie de l’accord de coop�ration sur UNIX sign� avec IBM en 1992.

A la demande de l’EDF, d�sireuse de remplacer son architecture r�seaux RETINA, une qualification de l’offre BULL (r�seau ISO, syst�mes DPS 7 avec Datanets, et serveurs UNIX entour�s de PCs avec OPENTEAM) sera effectu�e avec succ�s dans le cadre du projet ARPOSE. De m�me HFSI demandera une d�monstration ISO de serveurs UNIX autour de DPS 8 pour satisfaire les r�glements GOSIP, effort qui s’av�rera inutile. ISO sera enfin support� � 100% par le nouveau frontal MAINWAY.

MAINWAY.

Le Datanet arrive en fin de parcours avec l’arr�t d�finitif de la ligne DPS 6. En 1990 et 1991,on envisage s�rieusement d'impl�menter un nouveau frontal sur UNIX. Ce projet sera arr�t� pour raisons de non-fiabilit� du syst�me, de performances insuffisantes pour concentrer des r�seaux transactionnels lourds, et aussi de non-continuit� de service en cas de panne (UNIX pas encore multiprocesseur � cette �poque), enfin de non-compatibilit� avec l’existant Datanet.

Mainway est alors d�velopp� sur une architecture distribu�e ouverte. Le cœur de Mainway est un Hub de tr�s haut d�bit achet� � SYNERNETICS, soci�t� sp�cialis�e dans le haut de gamme des �quipements r�seaux locaux. En cours de projet, SYNERNETICS sera rachet�e par 3COM.

Du c�t� mainframe, des cartes d’interface sont d�velopp�es sur Motorola 68XXX . Ce sont les FCP7 et FCP8, respectivement connect�s au canaux du DPS7 et du DPS8. A la connexion canal pr�s, FCP7 et FCP8 sont identiques. Ils comportent les deux transports: TCP/IP, souche portable en C achet�e � un fournisseur sp�cialis� (LACHMAN), et ISO (et son avatar ISO/DSA) provenant du d�veloppement de Grenoble. La sortie de FCP7 et FCP8 est une sortie FDDI qui se raccorde au Hub cœur de Mainway. Cela permet de r�aliser des r�seaux locaux FDDI structur�s autour de DPS7 et DPS8 ou FDDI-Ethernet en utilisant la fonction pont du Hub.

mainway.jpg (18584 octets)

La fonction support WAN est r�alis�e par un d�veloppement �galement sur Motorola 68XXX. Le syst�me CNS du processeur int�gr� Microfep du DPS7 est port� sur ces processeurs WAN. Le support de la session TCP/IP sur WAN est ajout� ensuite. Autant de cartes WAN que n�cessaire (jusqu’� un maximum de 8) peuvent �quiper Mainway.

Le Hub cœur de Mainway supporte des connexions FDDI, TCP/IP et ATM.

Les redondances et la qualit� des composants du Hub assurent � Mainway une fiabilit� et une �volutivit� sur site qui n’avaient pas pu �tre atteintes sur Datanet.

Tel quel, Mainway est install� en client�le � partir de 1994. Il atteint d�s le d�but la fiabilit� du Datanet 7500 en fin de vie, gr�ce � la fiabilit� intrins�que des composants hardware et un d�veloppement logiciel fait essentiellement de r�utilisation, avec des techniques de g�nie logiciel modernes (gestion automatique des modifications, gestion automatique des configurations, langage C portable ).

Mainway est le r�sultat d’un d�veloppement des �quipes hardware/software de Claude CAMOZZI et Claude ROLLAND.

L’accord avec 3COM.

3COM devient un acteur majeur dans le domaine des �quipements r�seaux. 3COM avait absorb� BICC (qui fournissait la majeure partie de l’offre du Bull Cabling System BCS) en 1992 ; 3COM ach�te SYNERNETICS en 1993 ; puis US ROBOTICS fournisseur de modems-fax-r�pondeurs.

BULL conclue en 1993 un accord avec 3COM portant sur l’ensemble de son offre pour mise au catalogue BULL et fourniture de services d’installation associ�s.

La filialisation du r�seau interne de BULL.

Suivant une tendance g�n�rale de diversification vers la vente de services, et vers la mesure et donc la diminution des co�ts internes, BULL conclue avec FRANCE TELECOM un accord au terme duquel le r�seau interne IBT est filialis� en 1995 dans une entit� commune, qui vendra des services d’accueil pour les grands clients, en particulier ceux ayant besoin de liaisons internationales.

 

 

CONTEXTE.

 

La d�r�gulation des PTTs s’acc�l�re. Une directive europ�enne agit dans ce sens (sauf pour le Portugal et la Gr�ce). France Telecom est partiellement privatis�e ; plusieurs op�rateurs sont d�sormais en concurrence sur l’ensemble des territoires.

Les communications par satellite permettent d’�quiper en t�l�phonie cellulaire les pays en voie de d�veloppement, par un saut technologique de plusieurs d�cennies.

L’annonce r�cente de la technologie ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line) promet de bient�t transf�rer des donn�es cent fois plus vite (1.5 Mbps nominaux) qu'avec les modems actuels, sans investissements nouveaux en lignes, en empruntant les fils t�l�phoniques existants. Le principe d’ADSL est d’exploiter la totalit� de la bande passante disponible, en particulier les fr�quences inaudibles. Microsoft, Intel, Compaq, Alcatel se rallient � ADSL.

La maturit� d’Internet.

Internet est maintenant une technique de communication m�re, pour laquelle se pose d�sormais le probl�me de la r�gulation et de la protection des donn�es. Au d�but de 1998, Francis LORENTZ a remis au gouvernement un rapport sur le commerce �lectronique sur Internet. Jacques STERN (et d’autres) �tudient en ce moment le probl�me du cryptage des donn�es sur Internet.

La domination de WINTEL. L’�volution du paysage Constructeurs.

Le tandem MICROSOFT-INTEL domine le march� des microprocesseurs, des PCs, des serveurs (avec WINDOWS/NT version 4.0 et le Transaction Server sortis en 1996/1997), et des logiciels. Transaction Server, en m�me temps que le succ�s des Networks Computers (voir paragraphe suivant) pourraient bien d�moder le Client/Serveur.

MICROSOFT entre dans le capital de APPLE , ce qui le rend incontournable pour les utilisateurs de Word et d’Excel sur MAC, c’est � dire presque tous.

Un moment contest� sur Internet qu’il a abord� avec un certain retard, MICROSOFT se r�tablit, et va m�me jusqu’� bundler Internet Explorer dans WINDOWS. Des proc�s pour prise de monopole abusif sont intent�s aux US � Bill Gates, qui pour l’instant s’en sort .

D’une fa�on g�n�rale, la survie des constructeurs ‘classiques’ passe par l’alliance avec des soci�t�s d’�quipements ou des op�rateurs de t�l�communications, des leaders du multim�dia ou de l’entertainment’, ou une �volution vers la fourniture de solutions cl�s en main.

On assiste au d�clin d’APPLE, et avec le rachat de DIGITAL par COMPAQ survenu en janvier 1998 , on pressent la disparition prochaine de DIGITAL…

Les NETWORK COMPUTERS.

Larry ELLISON, patron d’ORACLE, essaye de contester cette domination en lan�ant le concept de Network Computer (NC), PC l�ger � prix (fix� � moins de 5000 FF) et � fonctionnalit�s r�duites, ses applications �tant t�l�charg�es � partir du serveur auquel il est connect�. Le NC est destin� en priorit� au march� des entreprises (‘intranet’), car il tend � r�duire fortement les co�ts internes d’une �quipe bureautique. Les sp�cifications du NC sont publi�es. Et ORACLE ‘b�nira’ les impl�menteurs de ces sp�cifications.

SUN (inventeur du langage JAVA) est le principal d�veloppeur de NC, avec sa ‘NETBOX’, bo�tier Internet se connectant sur le t�l�viseur, attaquant donc le march� grand public .

A l’heure actuelle, le succ�s du NC n’est pas encore compl�tement d�montr�, tant le rapport co�t/performance des PCs diminue.

BULL .

BULL se transforme peu � peu en prestataire de services et de solutions cl� en main, bien que le chiffre d’affaires et le r�sultat positif de 1997 proviennent encore des grands serveurs.

BULL a n�goci� avec NEC un accord de commercialisation des serveurs EXPRESS 5800 tournant sous WINDOWS/NT.

ISM continue � �tre une source notable de services.

BULL Electronics remporte de nombreux march�s de d�veloppement de cartes � puces et de lecteurs associ�s: c’est l’entit� de BULL qui d�gage actuellement le meilleur profit.

BULL, avec d’autres fournisseurs, vient d’�tre s�lectionn� pour participer � l’effort d’�quipement en microinformatique et Internet des �coles, lyc�es et coll�ges d�cid� par le gouvernement.

 

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