ILLIMITÉ
Le business des surdoués
«Ma fille m’a parlé de la mort, et du fait qu’elle croyait être un écureuil dans une autre vie. » Kevin* s’interroge. Après avoir répondu à un questionnaire sur Internet, le quadragénaire vient de découvrir qu’il était « zèbre », l’autre nom des surdoués que la psychologue Jeanne Siaud-Facchin a popularisé. « Je suis sûr que ma fille l’est aussi », écrit-il sur l’un des 70 groupes Facebook consacrés au sujet, où échangent quotidiennement plus de 9 000 membres. Et pour cause. Depuis une dizaine d’années, le haut potentiel intellectuel (HPI), catégorie qui regroupe les personnes dont le quotient intellectuel (QI) est supérieur ou égal à 130, fascine. « Il y a quasiment 70 % des gamins pour lesquels, en (éd. Odile Jacob, 2008). Dans cet ouvrage vendu à près de 240 000 exemplaires, la thérapeute associe le surdoué à « une sensibilité, une émotivité, une réceptivité affective ». Une définition contestée par Nicolas Gauvrit, psychologue et chercheur en sciences cognitives: « Elle a décrit les HPI avec des traits de personnalité un peu vagues, ce qui n’est pas prouvé par la recherche. Cela a permis à beaucoup de gens de s’y retrouver. »
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits