livres
Ô le bel inconnu
Reynaldo Hahn par Philippe Blay. Fayard, 699 p., 28 €.
Publiée en 1976, alors qu’il était presque impossible d’évoquer Reynaldo Hahn (1874-1947) autrement que par dérision, l’agréable monographie de Bernard Gavoty avait le mérite d’exister. A l’époque, fouiller les greniers de Radio France pour nourrir une série d’émissions réhabilitant le musicastre ami de Proust, relevait du hara-kiri… A présent que deux générations d’interprètes ont fait valoir à ses mélodies et à sa musique de chambre le droit d’être prises au sérieux tandis que ses partitions lyriques ou chorégraphique sortent de l’oubli, la place était prête pour un ouvrage attestant, preuves en main, que l’envergure du compositeur de ne saurait se réduire à ce chef-d’œuvre ingénu. Aussi le livre de Philippe Blay s’ouvre-t-il sur l’évocation des détours de la longue marche qui, depuis 1947, a porté le gentil Reynaldo du purgatoire des artistes mondains au parnasse où le nom d’Hahn, rayonne désormais. La pléthore des sources consultées, méconnues ou inédites, témoigne de la place qu’a occupé un compositeur prétendument marginal, tandis que la révélation de son catalogue dément les soupçons) est encadré par l’évocation des premières œuvres dramatiques ( et ) qui ouvrent sur des considérations esthétiques plus vastes : et . Dernière œuvre majeure avant un crépuscule actif et fécond encore assombri par la guerre : (1935) dont le retentissement ne le consolera pas de se sentir plus inconnu que méconnu – « On s’est hypnotisé sur mes succès mondains. Ils ne m’ont jamais suffi. J’ai, dans beaucoup de pages, mis beaucoup de moi-même et peut-être qu’un jour on s’en apercevra. » Nul doute qu’une biographie si pénétrante y .
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