NICE ANGES ET DES MONTS !
De la promenade des Anglais, deux siècles nous contemplent. Ce temps, de 1760 à la Seconde Guerre mondiale, où Nice fut «villégiature d’hiver de Riviera», l’Unesco l’a distinguée pour sa Valeur universelle exceptionnelle (VUE) le 27 juillet dernier. Comment naît-on villégiature? À la fin du XVIII siècle, Nice est tout de même à vingt-huit heures de, dit Alexandre Dumas en 1851. Qui devient la capitale (150 000 résidents en 1900 !) de ce bout de côte compris entre mer et montagne, entre le fleuve La Magra, près de La Spezia, et le Var: la Riviera. Fallait-il que l’Unesco trouve une valeur universelle exceptionnelle aux hivers de cette bonne société? Oui, parce qu’ils ont doté la ville d’une physionomie et d’un tissu architectural unique, tant elle s’est efforcée d’offrir confort et élégance à ces visiteurs qui en avaient vu d’autres, tant ils ont absorbé des styles et des idées venus de partout, et retardé la Révolution industrielle qui risquait de menacer le bleu de son ciel. Oui, aussi, parce que Nice était l’endroit où les grands de ce monde, en bras de chemise, discutaient diplomatie avec une liberté qui n’aurait pas été de mise dans leurs palais et ministères. Oui, enfin, pour tous les artistes qui y ont trouvé la lumière qu’ils cherchaient. Quelle ville, hormis une capitale, peut se vanter d’avoir inspiré Corot, Berthe Morisot, Toulouse-Lautrec, Signac ou Renoir? Mais aussi Munch, Dufy, Picabia, Chagall? Et Matisse, qui noua un lien si fort avec Nice qu’il lui fit une donation majeure, dont elle n’aurait pu rêver : il était déjà célèbre dans le monde entier ! Aujourd’hui, pousser la porte du musée Matisse c’est aussi découvrir la Villa des Arènes. Le musée des Beaux-Arts fait entrer dans la villa de la princesse Kotschoubey. Circa expose à la Villa Henry, au pied du Mont-Boron, et la Maison abandonnée et la Villa Cameline ne font qu’un à Libération.
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