VALÉRIE PLANTE REÇOIT THE GOOD LIFE
« L’homme de la situation. » C’était, en 2017, son premier slogan de campagne. Une pointe d’ironie, un poil de provocation, dans un milieu où l’humour est très rarement convié. Un naturel, une spontanéité que la « mairesse » n’a jamais perdus. Dans un hôtel de ville provisoire, calme et quasi désert, voisin du bâtiment officiel qui, depuis deux ans, est en rénovation, Valérie Plante nous reçoit sans cérémonial autour d’une petite table ronde, délaissant le grand bureau formel qu’elle n’utilise jamais, nous dit-elle. Une décontraction qui est à son image. Enthousiaste, animée, l’édile de 48 ans a l’éclat de rire facile, un trait de caractère qui est sa marque et aussi une cible pour ses adversaires. Arme ou armure ? Parodiée par les humoristes, critiquée par la presse, raillée par des opposants qui, au sein même de son parti, affirment que la mairesse ne partage pas son pouvoir. Peu lui importe, c’est avec des convictions fortes et des promesses claires qu’elle s’est fait élire et réélire. Avec un programme axé sur le logement, la mobilité et l’inclusion, et en affirmant que c’est justement en tapant du poing sur la table et sans plaire à tout le monde que les choses avancent. Une politicienne certes devenue de plus en plus aguerrie, mais d’un nouveau genre, dans cette ville que plus aucune femme n’avait dirigée depuis sa création, il y a près de quatre siècles, par la pionnière française Jeanne Mance.
The Good Life: Montréal a été l’épicentre de la crise de Covid-19 au Canada. Comment la ville a-t-elle vécu la pandémie et comment s’en relève-t-elle ?
Valérie Plante: Au tout début de la pandémie, Montréal s’est retrouvée avec le titre malheureux de « ville épicentre de la pandémie au pays », et ça nous a beaucoup troublés. Ici comme dans toutes les villes du monde, nous avons suivi les règles sanitaires établies par les gouvernements supérieurs. Mais ce qui a été fabuleux, c’est qu’il y a eu une grande résilience, une grande mobilisation de la population. J’ai beaucoup travaillé avec le milieu économique, si bien qu’au mois de mai 2021, un an plus tard, Montréal était la ville avec la meilleure balance commerciale du pays, et la deuxième en Amérique du Nord avec la meilleure relance économique. Nous nous sommes serré les coudes et je pense que l’écosystème culturel, économique, philanthropique et politique de Montréal est l’une des forces de la ville. Ici, on est tissé serré et ça nous permet de rester
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