Catherine Domain, vous étiez l'une des amies d'Ella Maillart, cette étonnante aventurière, écrivaine, photographe, exploratrice, reporter. Racontez-nous les circonstances de votre première rencontre…
Un jour à Genève, dans les années 60, j'ai vu sur le canapé d'un ami, Roland, le livre Oasis interdites d'Ella Maillart. «Comme j'aimerais la rencontrer, ai-je lancé. Dommage qu'elle soit morte.»
«Mais pas du tout, me rétorque Roland, elle vit en Valais!» Il se trouve qu'il la connaissait. C'est ainsi qu'il m'a emmenée à Chandolin, dans le chalet de l'écrivaine qui avait déjà plus de soixante ans.
La rencontre a été plutôt chaleureuse, même si elle a nous a servi un déjeuner bio pas terrible… Devenue guide de voyage, elle était très bonne conseillère concernant les expéditions et les longs périples. Très attentive aux uns et aux autres, elle prodiguait ses recommandations comme si elle distribuait des gâteaux. Lorsqu'elle avait reçu Nicolas Bouvier avec son compagnon de route Thierry Vernet, elle leur avait suggéré: «C'est très simple, vous n'avez qu'à partir et, si ça ne va pas, revenir!» Je connaissais Nicolas Bouvier, car il était venu déjeuner chez Roland avec Eliane son épouse en rentrant du Japon. J'avais été très impressionnée par l'écrivain suisse.
Le temps a passé et, en 1970, alors que je vivais à Paris, j'ai quitté l'homme de ma vie, à trente ans, et décidé de faire le tour du monde. Je me