La Revue du Vin de France

Notre guide de survie dans l'univers des labels du vin

«Les labels? Si on pouvait arrêter d’en créer, ce serait pas mal! Le consommateur n’y comprend plus rien, et nous non plus! » Ce directeur de syndicat de viticulteurs est passablement excédé. Mais s’il lâche cette phrase, c’est en off. Il sait bien que se passer de label est devenu plus que compliqué. La raison est simple: le consommateur aime les labels. C’est ainsi. D’après l’étude Sowine/Dynata 2023 publiée fin mars, 55 % des acheteurs prennent en effet le temps de regarder si une bouteille de vin affiche une certification environnementale lors de l’achat. Pour les acheteurs sur Internet, le chiffre monte à 94 %. Le label agit comme un blancseing. Les connaisseurs et experts en vin, eux, n’en ont pas besoin? Détrompez-vous! 77 % d’entre eux y prêtent attention. Et la tendance ne risque pas de s’inverser: 67 % des 18-25 ans vin, « cette bascule des consommateurs qui attendent une garantie de qualité incarnée par une certification a commencé il y a une quinzaine d’années. Les scandales alimentaires, comme celui de la viande de cheval dans les lasagnes, ont accentué l’évolution. Les consommateurs veulent de la transparence, ils ne veulent plus qu’on leur mente sur leur santé. Ce mouvement a été concomitant avec le développement des réseaux sociaux qui confèrent au consommateur la capacité de demander des comptes, de donner un avis ». En matière de notoriété, les labels ne sont pas tous égaux: toujours selon l’étude Sowine/Dynata, 86 % des interrogés ont déjà entendu parler du label AB, 43 % d’Eurofeuille, le label bio européen, 36 % savent ce qu’est, au moins sur le papier, Vignerons Engagés, 34 % connaissent la norme Haute valeur environnementale (HVE) et 25 % le label Terra Vitis. Une chose est sûre pour les vignerons, il faut arborer au moins un de ces logos sur leurs étiquettes! Certaines appellations telle que vérifient la présence d’un label avant de jeter leur dévolu sur une bouteille de vin.

Le label agit comme un blanc-seing

Mais à quoi servent ces labels? Selon l’étude Sowine/Dynata, pour 48 % des acheteurs, ils garantissent la qualité du vin, pour 44 % le respect de l’environnement, pour 37 % l’origine du vin et son mode de production. 29 % des sondés ont ainsi l’impression de faire attention à leur santé, 24 % à celle des producteurs. Enfin, 9 % avouent tout simplement suivre la tendance. Pour Marie Mascré, cofondatrice de Sowine, l’agence conseil en marketing et communication référente dans l’universSaint-Émilion ont même intégré dans leur cahier des charges une certification environnementale obligatoire. Mieux, l’AOC Baux-de-Provence passe en 100 % bio dès le millésime 2023.

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