Les Jeux actuels ont-ils encore à voir avec l’olympisme voulu à l’origine par le baron Pierre de Coubertin?
Non, il y a une rupture fondamentale. Son idée, c’était que ces Jeux olympiques modernes soient la réunion d’athlètes issus des élites du monde occidental. Il n’a jamais imaginé qu’il puisse y avoir des femmes, des ouvriers et même des indigènes, comme on les appelait à l’époque. Le congrès de rénovation des Jeux qui a occidentaux et vise à adopter une définition internationale de l’amateurisme. Or cet amateurisme, à rebours de la définition actuelle, est une barrière sociale pour exclure des clubs et des compétitions ceux qui doivent passer professionnels pour gagner leur vie parce qu’ils n’appartiennent pas à la , la classe de loisirs, des aristocrates du sport en somme. Paradoxalement, cette notion initialement très sélective provoque aujourd’hui une forme de nostalgie partagée par ceux qui sont choqués par la surmédiatisation et le business autour des Jeux. Disons que ce qui reste du projet de Coubertin, c’est l’idée d’épanouissement par le dépassement de soi et la volonté de paix par le sport. Mais en réalité Coubertin n’a jamais eu le contrôle de l’organisation des Jeux.