Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Le Coffret de Santal
Le Coffret de Santal
Le Coffret de Santal
Livre électronique133 pages38 minutes

Le Coffret de Santal

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Extrait : "RENDEZ-VOUS - Ma belle amie est morte, Et voilà qu'on la porte, En terre, ce matin, En souliers de satin..."
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie6 févr. 2015
ISBN9782335034837
Le Coffret de Santal

En savoir plus sur Ligaran

Auteurs associés

Lié à Le Coffret de Santal

Livres électroniques liés

Poésie pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Le Coffret de Santal

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Le Coffret de Santal - Ligaran

    etc/frontcover.jpg

    À NINA

    J’offre ce coffret de santal.

    Préface

    Au plus grand nombre je déplais.

    Car je semble tombé des nues,

    Rêvant de terres inconnues

    D’où j’exile les gens trop laids.

    La tête au vent, je contemplais

    Le ciel, les bois, les splendeurs nues.

    Quelques rimes, me sont venues.

    Public, prends-les ou laisse-les.

    Je les multiplie et les sème

    Pour que, par hasard, ceux que j’aime

    Puissent les trouver sous leurs pas.

    Quand ceux-là diront que j’existe,

    La foule, qui ne comprend pas,

    Paiera. C’est l’espoir de l’artiste.

    Divinations

    Nocturne

    À ARSÈNE HOUSSAYE

    Bois frissonnants, ciel étoilé,

    Mon bien-aimé s’en est allé,

    Emportant mon cœur désolé !

    Vents, que vos plaintives rumeurs,

    Que vos chants, rossignols charmeurs,

    Aillent lui dire que je meurs !

    Le premier soir qu’il vint ici

    Mon âme fut à sa merci.

    De fierté je n’eus plus souci.

    Mes regards étaient pleins d’aveux.

    Il me prit dans ses bras nerveux

    Et me baisa près des cheveux.

    J’en eus un grand frémissement ;

    Et puis, je ne sais plus comment,

    Il est devenu mon amant.

    Et, bien qu’il me fût inconnu,

    Je l’ai pressé sur mon sein nu

    Quand dans ma chambre il est venu.

    Je lui disais : « Tu m’aimeras

    Aussi longtemps que tu pourras ! »

    Je ne dormais bien qu’en ses bras.

    Mais lui, sentant son cœur éteint,

    S’en est allé l’autre matin,

    Sans moi, dans un pays lointain.

    Puisque je n’ai plus mon ami,

    Je mourrai dans l’étang, parmi

    Les fleurs, sous le flot endormi.

    Au bruit du feuillage et des eaux,

    Je dirai ma peine aux oiseaux

    Et j’écarterai les roseaux.

    Sur le bord arrêtée, au vent

    Je dirai son nom, en rêvant

    Que là je l’attendis souvent.

    Et comme en un linceul doré,

    Dans mes cheveux défaits, au gré

    Du flot je m’abandonnerai.

    Les bonheurs passés verseront

    Leur douce lueur sur mon front ;

    Et les joncs verts m’enlaceront.

    Et mon sein croira, frémissant

    Sous l’enlacement caressant,

    Subir l’étreinte de l’absent.

    Que mon dernier souffle, emporté

    Dans les parfums du vent d’été,

    Soit un soupir de volupté !

    Qu’il vole, papillon charmé

    Par l’attrait des roses de mai,

    Sur les lèvres du bien-aimé !

    Romance

    À PHILIPPE BURTY

    Le bleu matin

    Fait pâlir les étoiles.

    Dans l’air lointain

    La brume a mis ses voiles.

    C’est l’heure où vont,

    Au bruit clair des cascades,

    Danser en rond,

    Sur le pré, les Dryades.

    Matin moqueur,

    Au-dehors tout est rose.

    Mais dans mon cœur

    Règne l’ennui morose,

    Car j’ai parfois

    À son bras, à cette heure,

    Couru ce bois.

    Seule à présent j’y pleure.

    Le jour paraît,

    La brume est déchirée,

    Et la forêt

    Se voit pourpre et dorée.

    Mais, pour railler

    La peine qui m’oppresse,

    J’entends piailler

    Les oiseaux en liesse.

    Rendez-vous

    À J. KECK

    Ma belle amie est morte,

    Et voilà qu’on la porte

    En terre, ce matin,

    En souliers de satin.

    Elle dort toute blanche,

    En robe de dimanche,

    Dans son cercueil ouvert

    Malgré le vent d’hiver.

    Creuse, fossoyeur, creuse

    À ma belle amoureuse

    Un tombeau bien profond,

    Avec ma place au fond.

    Avant que la nuit tombe

    Ne ferme pas la tombe ;

    Car elle m’avait dit

    De venir cette nuit.

    De venir dans sa chambre :

    « Par ces nuits de décembre,

    Seule, en mon lit étroit,

    Sans toi, j’ai toujours froid. »

    Mais, par une aube grise,

    Son frère l’a surprise

    Nue et sur mes genoux.

    Il m’a dit : « Battons-nous.

    Que je te tue. Ensuite

    Je tuerai la petite. »

    C’est moi qui, m’en gardant,

    L’ai tué, cependant.

    Sa peine fut

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1