Moumou: Nouvelle
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À propos de ce livre électronique
Écrit en prison en 1852, alors que Tourgueniev était incarcéré pour des propos que contenait son article sur Gogol qui venait de mourir, Moumou, dont la figure de la dame-propriétaire tyrannique est inspirée de la mère de l’auteur lui-même, était après les Mémoires d’un chasseur un nouveau réquisitoire terrible contre le servage, qui allait finir par être bientôt aboli, et est devenu un des textes les plus célèbres et populaires de la littérature russe.
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Aperçu du livre
Moumou - Ivan Tourgueniev
(1855-1940).
Préface
UNE MYTHOLOGIE DU SACRIFICE
Des trois grands Russes de la génération de 1820, Tourgueniev (1818), Dostoïevski (1821) et Tolstoï (1828), le premier n’a pas conquis en France la gloire des deux autres : non pas qu’il leur soit inférieur, mais parce qu’il est suspect de n’être pas assez russe. Il a beaucoup voyagé à l’étranger, c’est vrai, il a longuement séjourné en France, rue de Douai à Paris et dans la datcha qu’il s’était fait construire à Bougival, amant (ou sigisbée) de la cantatrice Pauline Viardot, sœur de la Malibran. Proche ami de Flaubert, de Maupassant, de George Sand, de Mérimée — lequel a été le premier à traduire certains de ses contes —, il serait donc moins purement russe
que les deux autres, il aurait dilué dans les influences européennes le génie slave qui a besoin de la terre natale pour s’épanouir.
Déraciné, quelle disgrâce ! Occidentalisé, quelle trahison ! Parisien, quelle tare ! On sait que le même reproche a longtemps plombé la renommée de Tchaïkovski, taxé de cosmopolitisme
parce qu’il admirait Mozart, Schumann et Bizet et dirigeait ses symphonies à l’étranger. Stravinski a fait une fois pour toutes justice de ce jugement stupide, en proclamant « Tchaïkovski le plus russe d’entre nous tous ». On pourrait dire de même que Tourgueniev est, avec Tchekhov, le plus russe de tous les écrivains russes. Les auberges en rondins, les bals de district, les lièvres tapis dans l’avoine, les haltes dans une clairière de bouleaux, les levers de soleil sur les moissons, qui les a décrits aussi bien que ce gentilhomme ? L’éloignement l’a servi, en le forçant à fixer dans les mots les détails qui le frappaient peut-être moins quand il les avait eus sous les yeux.
Ses paysages, ses évocations de la nature sont célèbres en Russie. Nul n’a su rendre avec autant d’énergie poétique la réalité odorante d’un sous-bois à midi, l’envol de perdrix au-dessus d’un champ de blé, les teintes rosées d’un nuage traversé par un rayon de soleil, une charrette qui s’embourbe dans les fondrières du dégel, un froissement de sarcelles dans les roseaux, la montée des étoiles dans le ciel. Il peint avec le même bonheur l’intimité baroque d’une demeure seigneuriale ou la simplicité d’une isba de paysan. Nous humons la buée qui flotte sur le flanc des coteaux, nous respirons l’odeur du seigle fauché, nous voyons la fumée du samovar s’élever en spirales vers les poutres, le cuir des harnais briller dans l’écurie. C’est d’abord cela, Tourgueniev, la présence physique, évidente et sensuelle, de la campagne et des maisons russes, la discrétion d’un lyrisme rustique déroulé sans emphase, avec la justesse d’un homme qui a longtemps chassé dans les bois et marché à grandes enjambées en notant les variations de la lumière, du crépuscule du matin au crépuscule du soir. Mémoires d’un chasseur est son titre le plus connu. Ce n’est pas un chroniqueur des villes, c’est un poète de la nature.
Son art du portrait n’est pas moins admirable. Tout l’intéresse, tout l’amuse chez les humains : la coquette à la recherche d’un mari, le jeune homme timide qui se laisse rafler sa fiancée par son père, l’officier de garnison épris de la boulangère, les enfants qui se racontent des histoires de fantômes, les rivaux en amour qui se battent en duel, les rêveurs qui se couchent sous un arbre en épiant le mouvement des feuilles. « Ce n’était ni le frémissement joyeux et rieur du printemps, ni le lent et doux murmure de l’été, ni le chuchotement timide et frais de l’arrière-automne, mais une sorte de babil ensommeillé. »
Tourgueniev a créé le modèle de l’homme de trop
, celui qui rate toutes les occasions de s’imposer et laisse filer sa vie en regrets inutiles. On le trouve à l’aise aussi bien pour faire parler un paysan qu’un hobereau ; il donne au cocher, au meunier, au domestique leur langage propre, avec un naturel auquel George Sand, malgré tous ses efforts, n’a jamais atteint, ni Proust, malgré Françoise, ni en général aucun écrivain français,