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Neverland: Thriller
Neverland: Thriller
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Livre électronique176 pages2 heures

Neverland: Thriller

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À propos de ce livre électronique

Darcy habite dans une petite ville au nord de Boston appelée Peabody. Entourée de Mike et Miranda Silverman, elle y vivait une vie paisible. Jusqu’à l’accident.
Au volant de sa vieille Chevrolet, chantant à tue-tête, la route était dégagée, le soleil brillait, et puis... un énorme BOUM. Ensuite… plus rien. Blackout complet à part Ezra, cette entité mystérieuse, qui la hante jour et nuit.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Née en 1983, Émilie n'en est pas à son coup d'essais. Après avoir passé quatorze ans dans le milieu pharmaceutique, c’est dans la culture qu’elle a trouvé sa voie. Chroniqueuse pour le magazine namurois Cinqmille, collaboratrice artistique pour plusieurs artistes de notre plats pays et internationaux, cette Belge au sang teinté de Guinness a le monde artistique en intraveineuse. Certains diront que c’est une vocation, d’autres une passion, elle vous dira que c’est juste l’air qu’elle respire. Sa Madeleine de Proust ? La musique Folk et celtique.
LangueFrançais
Date de sortie15 avr. 2021
ISBN9782390560128
Neverland: Thriller

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    Aperçu du livre

    Neverland - Emilie Malburny

    Prologue

    Mardi 12 août 2014. Drôle de date.

    Difficile de s’imaginer que tout peut s’arrêter du jour au lendemain, en plein été et parce qu’on l’a décidé.

    C’est donc avec l’absence de caféine matinale que la nouvelle est arrivée à mes oreilles.

    Incrédule, limite catatonique, le regard hagard dans le miroir.

    Moustache, mon British shorthair, miaulant inlassablement, attendant pour avoir son dû.

    Pauvre bête… tu ne peux pas comprendre… mais Peter Pan n’est plus.

    Le Capitaine Crochet l’a rattrapé et jeté au crocodile… Tic-Tac… Tic-Tac… Je l’entends d’ici…

    Oui, Moustache, je suis prostrée.

    Je n’en reviens pas que Hook ait réussi son coup.

    Peter Pan. De loin, mon dessin animé préféré… Mais entre Lilly La Tigresse et Wendy, il n’y a pas photo, la petite squaw reste ma favorite. Parce que, Wendy, je la trouvais… un peu nunuche ?

    Le rapport ? Aucun, tu as raison, Moustache. Autant petite, je chantais à tue-tête « À la file indienne » tel un enfant perdu plus que dévoué, autant la mort de Peter Pan est la confirmation que personne n’est éternel, pas même au Pays Imaginaire.

    Serait-ce la malédiction de Neverland ?

    Mon esprit divague… et Moustache qui miaule toujours de plus en plus fort. Il n’en a rien à faire, lui : « Donne-moi à manger, humain !  »

    Comme si notre vie ne se résumait qu’à cela : Chaton – Métro – Boulot – Chaton – Dodo.

    Sommes-nous à ce point programmés pour ne pas penser que demain tout peut cesser d’exister ?

    Je ne parle pas de guerres, non. Je parle de ce moment où, en une fraction de seconde, ta vie bascule ou disparaît. Ce moment où soit tu deviens papillon, soit tu redeviens poussière.

    Pourquoi les étoiles ont-elles le don de s’éteindre lorsque l’on se brosse les dents ?

    Bref, tout ça pour vous dire que cette journée commença bizarrement.

    Mais, après tout, si Peter Pan n’était pas vraiment celui que l’on pense ?

    1.

    J’habite, au nord de Boston, dans une petite ville appelée Peabody. Dans le Comté d’Essex, dans le Massachusetts… Cinquante et un mille deux cent cinquante-et-un habitants, autant être précis.

    Enfin, depuis quelque temps, le nombre commence à décroître plus qu’à l’habitude. La semaine dernière, nous étions tombés à cinquante et un mille deux cent quarante-six, si je compte bien.

    Pas que les gens préfèrent fuir la ville du célèbre Georges, mais des disparitions soudaines ont un peu mis la panique il y a de cela six mois. Vous connaissez l’esprit un peu paranoïaque des petites bourgades. Nous sommes devenus, en l’espace de quelques semaines, le nouveau « puits vers l’enfer », en référence au forage profond de douze kilomètres dans la péninsule de Kola entre la Norvège et la Finlande ou par pur ennui ou juste pour installer un climat anxiogène, ce dont ils ont le secret.

    En tout cas, il ne fait visiblement plus bon s’arrêter à Peabody. Mais, malgré la panique ambiante, j’ai continué ma vie sans me soucier de qui serait le prochain.

    Ce matin, comme tous les autres, je me suis rendue chez Mike, mon voisin et occasionnel petit ami, pour aller à Salem.

    Nous travaillons pour le même bureau d’avocats. Hormis que moi, je ne suis qu’une assistante, une paralégale pour être exacte.

    Au volant de ma vieille Chevrolet, communément appelée la « capucine », tout se passait bien, la route était dégagée, le soleil brillait et, puis… plus rien…

    Je n’ai pas directement compris ce qu’il se passait, même pas du tout, je dois dire. La minute d’avant, je chantais à tue-tête que j’allais me balancer du chandelier avec Sia, Mike me suppliant de me taire et là… Black out complet… Comme si nous étions passés dans un trou noir, un coup à appeler Mulder et Scully. J’ai juste ressenti un énorme BOUM dans l’entièreté de mon corps et perçu un bruit de métal froissé.

    Lorsque la lumière est revenue dans mon champ de vision, je l’ai trouvée bien terne. Et verdâtre et floue. La tête comme enserrée dans un étau, les narines remplies d’une odeur âcre et humide, un goût métallique dans la bouche.

    2.

    Au départ, j’ai cru que ma vision trouble était le fruit de la perte de mes lunettes, mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas la seule cause.

    J’avais mal partout, mais sans être une douleur de choc, comme une douleur d’immobilité. Vous savez, comme lorsque vous restez trop longtemps allongés dans la même position et que vous n’arrivez plus à vous mouvoir correctement : les muscles douloureux et tendus. Les aiguilles de votre esprit vous piquant au vif juste avant que les fourmis ne viennent vous agacer davantage.

    J’avais l’impression d’être là depuis des semaines, alors que, dans mon esprit, les ténèbres ne s’étaient abattues qu’à peine quelques secondes auparavant.

    Il n’y avait aucun bruit, mis à part le bip lancinant d’une machine. Un masque à oxygène m’aidant visiblement à respirer.

    C’est là que j’ai aperçu une ombre… juste avant de me rendormir. Mon sommeil était plutôt agité et mes rêves, sans queue ni tête.

    Un seul revenait sans cesse : j’étais coincée dans un immeuble en ruines. Genre forteresse moyenâgeuse au milieu d’un lac profond où nageaient des crocodiles à tête de clowns riant sans interruption.

    Oui… des crocodiles à tête de clown… Je déteste les clowns et il reste à supposer que le crocodile me ramène à ce cher Robin Williams. Ceci explique peut-être cela… Les rêves sont souvent le récapitulatif de vos pensées et parfois le reflet de vos craintes les plus profondes.

    Je me suis réveillée plusieurs fois, sans avoir le temps de dire ou de faire quoi que ce soit.

    La notion du temps n’était plus et, à chaque fois que je tentais de regarder autour de moi, mes yeux se refermaient comme si par magie quelqu’un le leur commandait.

    L’ombre était devenue une présence, une personne m’observait dans un coin de cette chambre sombre, pas de visage, juste une personne dégageant une odeur plutôt agréable, chaude, musquée, enveloppante.

    Lors de mon dernier réveil, j’ai réussi à articuler quelques mots :

    « Ne me rendormez pas…

    — Pourquoi ? Tu as mal. Si tu dors, tes blessures guériront plus vite.

    — Ne me rendormez pas !

    — Comme tu voudras…  »

    Un homme, la présence était un homme. Enfin, cela me paraissait évident vu le timbre de sa voix. Après m’avoir fait boire quelques gorgées d’eau et avant d’avoir pu poser une autre question, une porte en métal glissa, laissant passer un peu d’air frais, et se referma.

    *

    Les heures s’écoulaient, des bruits sourds et effrayants me parvenaient de dehors : j’entendais des cris, des pleurs, des supplications. Et à cet instant, j’aurais pu tuer pour un autre verre d’eau fraîche. Les quelques gorgées reçues avaient réveillé ma soif.

    Où étais-je et qui était cette personne ? Pas Mike, c’était une certitude.

    D’ailleurs, où était Mike ?

    Je tentai de l’appeler, mais aucune réponse. Ma gorge était douloureuse et, malgré mon impression de crier, je me rendis vite compte que les sons trouvaient péniblement leur chemin vers la sortie.

    La porte métallique s’ouvrit à nouveau, reproduisant le même son rouillé. Une silhouette entra. Cette fois, mon état général étant moins altéré par les médicaments, je pus directement distinguer les détails de son visage. Celui-ci semblait vouloir raser les murs.

    Un complice ? Il s’approcha, me délia les poignets et posa une pile de vêtements propres sur le lit.

    Il m’aida à me relever, en douceur, comme s’il connaissait par cœur les gestes, comme s’il les pratiquait au quotidien.

    Son regard était impassible, ses pupilles noires, inexpressives. Pas un mot ne sortit de sa bouche.

    Lorsqu’il posa le plateau-repas sur mes jambes, je ne relevai aucune parole et le laissai me nourrir comme un enfant qui apprend à manger. Sur la surface en plastique, une bouteille d’eau, une sorte de bouillie de flocons d’avoine, un peu de compote de pommes et un yaourt : un petit déjeuner typiquement sain, mais loin de ce que mon estomac semblait réclamer.

    Je m’appliquai à ingurgiter avec le plus de précautions possible chacune des cuillérées qu’il me présentait.

    La moitié des contenants resta sur le carreau, mais c’est avec un grand sourire qu’il me proposa la bouteille d’eau avec une paille en inox qui en sortait. Je bus quelques gorgées, comme pressée par ce manque et cette gorge enflée qui réclamait apaisement.

    Ce manège se produisit à chaque repas, et ce pendant ce que je pus comprendre être plusieurs jours.

    À la vingtième représentation mécanique, je lui demandai, d’une voix plus assurée, de me laisser libre de mes mouvements. Le jeune homme ne répondit pas et resserra les boucles.

    Plus le temps passait et plus je sentais l’anxiété monter et la folie m’envahir.

    Je n’ai jamais su rester assise plus de cinq minutes. Pour moi, regarder la télévision est un calvaire et travailler derrière un bureau, le bagne. Un comble pour un paralégal. J’avais beau demander des nouvelles de Mike, il ne répondait pas, ne sourcillait pas. Il agissait comme un zombie, comme si on lui avait lavé, aspiré, remplacé le cerveau.

    Le lendemain, lorsqu’il déposa le plateau, je le jetai par-dessus les barreaux du lit médicalisé et lui affirmai :

    « Je ne m’alimenterai plus tant que vous ne me laisserez pas libre dans cette… cellule. »

    Il me regarda, impassible, resserra les liens, nettoya le carnage étalé sur le sol et sortit sans dire un mot.

    Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit sur un individu encagoulé. Son pas était lourd et contrarié, ses rangers frappant le sol comme le feraient les militaires.

    « Alors, comme ça, Darcy Holloway, on refuse de s’alimenter ?  »

    La question était posée calmement, d’une voix grave et plaisante à l’oreille.

    « Oui, j’aimerais pouvoir bouger sans devoir appeler et prévenir chaque fois que j’ai un besoin primaire. »

    Je le vis esquisser un sourire timide.

    « Et pourquoi penses-tu que je vais accéder à ta demande, Darcy ?  »

    Il avait un ton provocateur, une intonation qui laissait percevoir une once d’amusement sadique.

    « Parce que je peux être très convaincante et très insupportable, Monsieur…  »

    Je laissai ma phrase en suspens espérant qu’il la compléterait, mais il n’en fit rien et enchaîna sans me donner son identité.

    « Crois-tu que ce n’est pas le cas dans les autres chambres ? Crois-tu que tu m’impressionnes ?

    — Vous appelez cela une chambre ? C’est une cellule et, à mon avis, ils sont mieux traités au South Bay House of

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