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Littérature Fantastique Belge et Belgitude: Étude des nouvelles fantastiques de Jean Ray
Littérature Fantastique Belge et Belgitude: Étude des nouvelles fantastiques de Jean Ray
Littérature Fantastique Belge et Belgitude: Étude des nouvelles fantastiques de Jean Ray
Livre électronique115 pages1 heure

Littérature Fantastique Belge et Belgitude: Étude des nouvelles fantastiques de Jean Ray

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Littérature Fantastique Belge Et Belgitude

LangueFrançais
ÉditeurAnchal Verma
Date de sortie25 mai 2020
ISBN9789354069253
Littérature Fantastique Belge et Belgitude: Étude des nouvelles fantastiques de Jean Ray
Auteur

Anchal Verma

Anchal Verma is a French language trainer and author. She has over 10 years of experience teaching French and has taught French in one of the premier institutions of India, Indian Institute of Technology, New Delhi. She holds a Master's degree in French Literature from University of Delhi and a M.Phil degree in French and Francophone Studies from Jawaharlal Nehru University, where she was a research scholar. She has qualified the UGC-NET (National Eligibility Test) for eligibility for Assistant Professor in French. She also has been recipient of national fellowship such as Junior Research Fellowship (JRF) from UGC, New Delhi, India. Anchal Verma lives in New Delhi, India. You can contact Anchal at [email protected].

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    Aperçu du livre

    Littérature Fantastique Belge et Belgitude - Anchal Verma

    Ce projet est consacré à la littérature fantastique belge francophone. Nous nous appuyons notre étude sur le recueil des sept nouvelles fantastiques s’intitulant Le Grand Nocturne écrit par l’auteur belge du XXe siècle : Jean Ray. Ce livre a un double but. D’une part, découvrir l’univers fantastique de Jean Ray, c’est-à-dire, étudier des traits du fantastique belge francophone, afin d’examiner chez Jean Ray, l’essence du fantastique, par le biais de son recueil de nouvelles Le Grand Nocturne. D’autre part, examiner des traits de la belgitude, autrement dit, dévoiler, dans quelle manière la crise identitaire nationale chez Jean Ray, un écrivain belge, se reflète dans ses sept nouvelles fantastiques. Dans cette entreprise, il sera question aussi d’étudier des rapports entre la littérature fantastique belge francophone de Jean Ray et le mouvement de la belgitude.

    La littérature fantastique est souvent considérée comme un sous-genre appartenant à la « paralittérature », appelée également l’« infralittérature », la « littérature de masses », la « littérature populaire » en bref, les « contre-littératures », ce qui est contre la grande littérature (autrement dit, la littérature canonique), à laquelle on attribuait une position inférieure, car cela concurrençait l’existence de la grande littérature, mais qui (la paralittérature) est devenue de nos jours, « très important statistiquement » selon Bernard Mouralis, un professeur et critique littéraire français.

    D’après l’auteur français Florent Montaclair, la notion du genre fantastique comme un genre littéraire universel, était née, grâce à des romantiques français qui ont créé le genre fantastique afin de l’utiliser comme un outil, pour lutter contre les écrivains classiques (et leur penchant pour les règles). Ce qu’explique l’auteur Florent Montaclair dans son œuvre Le vampire dans la littérature romantique française (2011), qu’en 1829, ces trois romantiques : Jean-Jacques Ampère, un historien et écrivain français, François-Adolphe Loève-Veimars, un traducteur d’allemand, écrivain français et Jean-Baptiste Defauconpret, un traducteur de Walter Scott, pour combattre les écrivains classiques, ils ont affirmé l’existence d’un genre littéraire universel du fantastique, un genre sans normes fixes, qui avait pour maître, l’auteur allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann.

    Mais qu’est-ce que le fantastique ? Le Petit Robert propose la définition suivante de l’adjectif « fantastique » : « Qui est créé par l’imagination, qui n’existe pas dans la réalité. »

    Tzvetan Todorov, un essayiste, philosophe et historien français d’origine bulgare, dans son ouvrage consacré à la littérature fantastique, Introduction à la littérature fantastique (1970) un ouvrage monumental, grâce auquel le fantastique est devenu un objet de recherche littéraire et c’est dans ce livre qu’il a défini le fantastique du XIXe siècle en termes d’hésitation, autrement dit, d’incertitude ressentie par un individu qui se retrouve confronté à un fait surnaturel. Dans son livre, Todorov a décrit les deux genres voisins du fantastique où le surnaturel existe aussi- l’étrange et le merveilleux, car selon Todorov, le fantastique est situé entre ces deux genres. D’après Todorov, dans le genre de l’étrange, dit aussi le « surnaturel expliqué », la présence des éléments surnaturels est expliquée à la fin du récit par la raison et dans l’autre genre du merveilleux appelé aussi le « surnaturel accepté » la présence des éléments surnaturels est justifiée, acceptée et le surnaturel ne provoque aucune réaction (de peur, horreur etc) chez le personnage principal et le lecteur.

    Mais c’est difficile à définir le fantastique, affirme Jean-Baptiste Baronian, l’éditeur, l’auteur et le spécialiste de la littérature fantastique et il propose dans son livre Panorama de la littérature fantastique de langue française (1978) que le fantastique est plutôt une notion, une idée, exprimée par les récits que notre quotidien pourrait à tout instant être déséquilibré.

    D’après Jean-Baptiste Baronian, le fantastique belge, est un « fantastique de réaction ». La littérature fantastique s’est développée en Belgique au XXe siècle et le fantastique a joué un rôle important dans la littérature belge car c’était avec le fantastique que la littérature belge francophone s’est distinguée de la littérature française et a affirmé son identité, puisque le fantastique au XXe siècle, (contrairement en Belgique) était un genre marginalisé en France. De plus, certains écrivains comme Raymond Trousson, l’essayiste, l’historien et professeur belge, considère le fantastique comme une « spécialité belge ».

    Étant toujours conscients de leur crise identitaire nationale, et sachant que : « […] la littérature donne traditionnellement […] une identité aux nations, c’est-à-dire que les nations ont du mal à exister sans littérature […] La littérature […] est un lieu dans lequel se jouent des questions qui sont liées à l’identité la plus profonde. »

    Ainsi certains auteurs belges francophones expriment, par le recours à la littérature fantastique dans leurs œuvres, une crise identitaire nationale, autrement dit, la « belgitude ». Le terme de la « belgitude » a été forgé par le sociologue belge C. Javeau, dans les années 70-80 du XXe siècle, ce qui exprime la crise identitaire chez les Belges, depuis la création du royaume de Belgique en 1830, qui décrit le souci du Belge à se définir « Belge », à cause de la complexité d’identité nationale, l’absence d’une identité pure belge. José Fontaine, un philosophe belge définira la belgitude dans ces termes: « C'est cela la belgitude, l'idée qu'être belge c'est avoir l'identité de la non-identité, d'être petit, minuscule, sans épaisseur, médiocre, hybride...tous défauts revendiqués comme tels et qui, assumés, deviennent la gloire belge actuelle. »

    Il faut ajouter ici que bien que le mouvement de la belgitude ait officiellement été lancé dans les années 70-80, après la mort de l’auteur Jean Ray (en 1964). En examinant ses récits fantastiques, notamment ses récits du recueil Le Grand Nocturne, nous avons trouvé des traits préliminaires de la belgitude chez lui, c’est-à-dire que chez lui se reflètent les idées et les valeurs de la belgitude, de la crise identitaire nationale.

    Nous allons maintenant brièvement présenter Jean Ray, un écrivain belge que nous proposons étudier dans ce projet.

    Jean Ray est journaliste et écrivain belge, né à Gand en 1887 et mort en 1964. Né Raymond Jean-Marie De Kremer, l’auteur gantois a utilisé plus de vingt pseudonymes (Jean Ray, John Flanders, John Sailor, Kaptain Bill…). Le plus connu parmi eux, est celui de Jean Ray, réservé surtout pour signer ses récits fantastiques. De plus, d’après l’auteur Christian Delcourt, l’écrivain Jean Ray a écrit en néerlandais sous le pseudonyme de John Flanders et en français sous celui de Jean Ray. Étant donné que ce sont ses écrits en français, dans le domaine du fantastique, auxquels nous nous intéressons, donc nous allons nous concentrer essentiellement sur ses écrits sous le nom de Jean Ray.

    La liste de ses œuvres est assez vaste. Il a écrit plus de 9000 récits, de récits fantastiques, de récits policiers, d’horreur et des textes divers. En 1972 a été créé le prix Jean Ray par la maison d’édition belge Marabout, pour honorer la mémoire de l’écrivain belge. Pendant la deuxième guerre mondiale, la période de l’occupation allemande de la Belgique, un groupe d’écrivains belges dont Jean Ray, ont créé dans les années 40, la maison d’édition « Les auteurs associés » spécialisée dans la publication de romans policiers et de récits fantastiques belges.

    Jean Ray est l’un des premiers auteurs fantastiques belges, considéré comme un grand maître de la littérature fantastique belge francophone, mais qui est peu connu dans le monde. Chez Jean Ray, ce qui nous intéresse surtout, ce sont ses nouvelles fantastiques, où il a vraiment montré son talent d’un écrivain fantastique.

    Notre corpus littéraire se compose de récits du recueil Le Grand Nocturne de Jean Ray. Le Grand Nocturne est un recueil de sept nouvelles, publié en 1942. Ce recueil est composé de ces deux nouveaux récits Le Grand Nocturne (la première nouvelle de ce recueil qui s’intitule aussi Le Grand Nocturne) et Les sept châteaux du roi de la mer et avec cinq récits déjà publiés autrefois. Parmi ces cinq récits, les deux récits La Ruelle ténébreuse et Le Psautier de Mayence ont été publiés dans son livre La Croisière des ombres qui était son deuxième livre, publié en 1932, les deux récits Le Fantôme dans la cale en 1925 et Quand le Christ marcha

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