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Une Croisade au XXe siècle: Civilisation chrétienne contre pangermanisme
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Livre électronique160 pages2 heures

Une Croisade au XXe siècle: Civilisation chrétienne contre pangermanisme

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À propos de ce livre électronique

"Une Croisade au XXe siècle", de Lois Dabbadie. Publié par Good Press. Good Press publie un large éventail d'ouvrages, où sont inclus tous les genres littéraires. Les choix éditoriaux des éditions Good Press ne se limitent pas aux grands classiques, à la fiction et à la non-fiction littéraire. Ils englobent également les trésors, oubliés ou à découvrir, de la littérature mondiale. Nous publions les livres qu'il faut avoir lu. Chaque ouvrage publié par Good Press a été édité et mis en forme avec soin, afin d'optimiser le confort de lecture, sur liseuse ou tablette. Notre mission est d'élaborer des e-books faciles à utiliser, accessibles au plus grand nombre, dans un format numérique de qualité supérieure.
LangueFrançais
ÉditeurGood Press
Date de sortie20 mai 2021
ISBN4064066304744
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    Une Croisade au XXe siècle - Lois Dabbadie

    IRE PARTIE.

    Table des matières

    BISMARCK ET GUILLAUME II.

    La guerre franco-allemande de 1870 démontra l’impéritie monstrueuse du gouvernement de Napoléon III, et la complète organisation du bloc teuton qui avait pris corps au lendemain de Sadowa.

    Depuis cette catastrophe, le vaillant peuple français, jadis capable d’affronter le choc de plusieurs nations coalisées, subit une dure hégémonie consacrée par le traité de Francfort.

    Sous le régime de la République libérale, si bien représentée par le grand patriote Thiers, notre France ne fut point lente à reprendre quelque prestige.

    Bismark aussitôt médita une nouvelle agression; Gortschakof sut lui interdire pareille tentative de massacre .

    L’homme qui attisa des discordes civiles chez nous, et procura aux meneurs de la Commune quelques milliers de chassepots, n’allait point être à court d’expédients. Diviser une nation c’est l’affaiblir. Gambetta, Ferry, Brisson, par leur malencontreuse haine du catholicisme, avaient mis en émoi le clairvoyant Thiers; or celui-ci mourut; sauf le comte do Mun, aucun debater ne pouvait mettre en garde la France contre les sinistres dispositions de ces farouches sactaires. Bismarck leur donna l’exemple du Kultur Kampf; il fit même de discrètes politesses au vaniteux Gambetta, et volontiers l’eut entraîné dans une brutale persécution du catholicisme. Que si Gambetta craignit de se compromettre par une prompte entente avec le chancelier allemand, il émit toutefois comme signal des persécutions, dites légales, cette sentence grandiloquente; Le cléricalisme, c’est l’ennemi!

    Plus tard un parti radical-socialiste, faisant sienne la formule de Rabagas, et opprimant les catholiques jusque dans l’armée française, allait fournir à l’élève de Bismarck une co-opération aveugle, ou criminelle.

    Lorsqu’il découvrit les inconvénients du Kulturkampf pour l’Allemagne, notre subtil ennemi ne persista point dans l’expérience; fort satisfait d’avoir en France des imitateurs sans discernement, à loisir il observa l’œuvre de démolition que nos verbeux politiciens poursuivaient avec un incroyable manque d’esprit civique.

    Bismarck suggéra des expéditions coloniales aux hommes d’état français, pour leur donner du souci. Prévoyant l’alliance franco-russe, il crut fourvoyer irrémédiablement la République Française dans des aventures contre l’Italie, la Chine et l’Angleterre.

    Ces expéditions nous donnèrent la Tunisie, le Tonkin, Madagascar, et plusieurs autres territoires. On y gaspilla des millions de francs, par la faute des ministres, de leurs bureaucrates. Elles furent parfois meurtrières et faillirent coûter bien plus. Néanmoins l’agrandissement du domaine colonial stimula d’heureuse façon l’énergie française, procura quelques débouchés pour notre industrie, alors que les marchandises allemandes faisaient irruption chez nous.

    Sous la présidence de Sadi Carnot, le gouvernement républicain regagna l’estime européenne, qu’il avait perdue tant soit peu, au cours du précédent septennat; l’empire des tsars soutenait d’une manière définitive la diplomatie française.

    Guillaume II signifia tout-à-coup, en mars 1890, au prince de Bismarck, son intention de diriger lui-même la politique allemande.

    Durant plusieurs années, ce nouveau souverain donna l’illusion aux naïfs qu’il était pacifique, bavard, fanfaron, malade, fantasque. En 1893 le kaiser ne commit pas l’imprudence de chercher noise aux deux peuples qui fraternisèrent à Cronstadt et à Toulon; car les ambassadeurs d’Allemagne, d’Angleterre et d’Autriche-Hougrie représentèrent au gouvernement italien, très hostile à la République Française, que des provocations seraient inopportunes. En décembre 1391, par l’organe du chancelier Caprivi, les déclarations relatives à la politique teutonne prirent un caractère de sereine bienveillance à l’égard des voisins de l’ouest comme des voisins de l’est.

    Guillaume II prépara néanmoins le triomphe du pangermanisme, rêvant de poursuivre la politique bismarckienne jusqu’aux plus extrêmes conséquences. Bismarck voulut régenter le monde, Guillaume II médite de l’asservir.

    Organisateur émérite, le Kaiser tripla méthodiquement ses forces militaires, stimula l’industrie et le commerce de son empire au moyen de cartels, institua l’ubiquiteux espionnage boche, tout en décuplant la richesse allemande. Ses banquiers juifs devinrent omnipotents aux pays voisins. Et tandis que nos parlementaires, ambitieux, sectaires, veules, jaloux, voleurs, interdisaient aux hommes d’élite l’accès aux fonctions suprêmes ou délicates, opprimaient nos généraux, sans leur laisser la moindre initiative, de crainte d’un coup d’état, l’empereur d’Allemagne choisissait avec discernement ses principaux collaborateurs.

    Les scandaleux tripotages du Panama inspirèrent à ce monarque une géniale combinaison. Assurément son rôle dans l’affaire Dreyfus est mystérieux; en tous cas il réussit, de façon machiavélique, à mettre le désarroi, dans l’état-major français d’abord, puis dans toute la nation, avec l’aide suspecte de Zola et d’autres métèques. Le parti radical-socialiste lui doit les démissions du président Casimir-Périer, des généraux Mercier, Billot, Chanoine, Zurlinden, du ministre Cavaignac, et l’avènement au pouvoir de Bris son, de Combes, d’André, de Clemenceau, de Picquart, dignes prédécesseurs de Monis et de Berteaux, de Caillaux et de Messimy, d’Augagneur et de Painlevé. En témoignage d’une gratitude profonde, sans doute, le contre-espionnage français fut aboli.

    Avec le parlementarisme gambettiste, selon Waldeck-Rousseau, et surtout Combes, il ne restait plus au Kaiser grand’chose à obtenir. De ces ministres, les successeurs prirent l’habitude, en l’exagérant au Palais-Bourbon et ailleurs, d’oublier l’ennemi d’outre-Rhin, et de découvrir dans les ordres religieux tout suspect d’attachement au Saint-Siège; même nos généraux et nos amiraux, en raison de leurs croyances catholiques, n’eurent point la confiance d’une république inféodée à la franc-maçonnerie. Par surcroît, des naturalisations faciles, puis l’accès partout, furent le privilège des juifs allemands, de par le patronage des loges. Guillaume II eut ainsi le bonheur d’être servi par Combes autant que Bismarck espéra voir Gambetta bouleverser la France.

    L’empereur d’Allemagne avait toujours craint la perspicacité du tsar Alexandre III; il se réjouit de découvoir en Nicolas II un philanthrope sans méfiance. Rien n’était plus facile à l’élève du faussaire d’Ems que d’avoir des représentants aux grandes parlottes de la Haye, pour promettre en son nom, quitte à ne rien tenir plus tard. Il dissiperait ainsi les préventions du nouvel autocrate assez longtemps pour accomplir quelques perfidies. L’évènement justifia son espoir. Nicolas II eut l’occasion d’admirer sa troublante intelligence. Guillaume II affecta de féliciter la diplomatie russe d’avoir mis fin aux malentendus qui exaspéraient la méfiance du gouvernement britannique et il suggéra l’occupation des territoires chinois de Mandchourie. L’astucieux Kaiser était d’autant mieux averti de la puissance japonaise que des officiers-instructeurs allemands le renseignèrent. Mais il démontra au tsar combien la Russie, bloquée par des glaces polaires, étouffant pour ne point heurter diverses limites imposées par le Foreign Office, prendrait un puissant essor quand elle annexerait ce rivage sur une mer libre: Moukden, Port Arthur et Dalny seraient villes russes dans le voisinage des Nippons craintifs, résignés, affirma Guillaume II.

    Il intrigua longtemps, comme Bismarck, pour amener un conflit entre la France et l’Angleterre; les incidents de Bangkok et de Fachoda stimulèrent son activité ; lord Salisbury manqua lui donner ce spectacle.

    Les guerres du Transvaal et de Mandchourie fournirent à Guillaume II l’occasion d’accroître eu France et en Russie des rancunes fort légitimes contre l’impérialisme anglais dont Palmerston, Beaconsfield, Salisbury, Chamberlain, représentèrent avec une morgue peu attrayante l’idéal accapareur. Mais l’avènement d’un grand monarque interrompit les succès diplomatiques du Kaiser; tout-à-coup Edouard VII dirigea les affaires européennes avec une intelligence loyale et bienfaisante qui rappelait celle de son beau-frère Alexandre III.

    Devant la Russie, qu’une campagne malheureuse venait d’affaiblir, et la France gouvernée par les loges maçonniques, une impérieuse tentation de frapper son grand coup agita Guillaume II.

    Mais il avait un partenaire timide: l’empereur François-Joseph d’Autriche ne voulut agir qu’en des circonstances évidemment favorables. Or le roi Edouard VII opérait la réconciliation de l’Angleterre avec la France; c’est donc vainement que Guillaume II provoqua le peuple français en 1905. Il dût se montrer ensuite souple, patient, lorsque la conférence d’Algésiras régla, ou plutôt enfouit, cette question marocaine soulevée par lui. Dès lors il résolut d’entraîner son brillant second, Habsbourg, au milieu des Balkans, pour le contraindre à perpétrer un horrible crime de lèse-humanité.

    Quelques années auparavant, le Kaiser s’était rendu à Jérusalem; certes il ressemblait peu à Godefroy de Bouillon prosterné au Saint-Sépulcre après sa victoire; mais plufôt à quelque fastueux chef de brigands! Aussi l’impression qu’il produisit, en traversant Constantinople, dût être une sorte de magnétisme. Passer la revue discrète des contingents turcs, qu’il opposerait aux Russes dans une guerre prochaine, et non point accomplir un pélerinage, lui importait en l’occurrence. Toutefois il osa se poser en protecteur des chrétiens pour faire contraste avec le Président de la République Française dont les gestes protocolaires, à l’égard du Vatican, furent dictés par les loges.

    Guillaume II avait choisi pour le représenter à Constantinople un diplomate éminent: Marshall de Bieberstein; et celui-ci était devenu grand-vizir occulte; les Turcs marcheraient donc an premier signal.

    C’est pourquoi l’empereur allemand fit annexer d’une manière définitive la Bosnie-Herzégovine par l’Autriche-Hongrie; en même temps Saxe-Cobourg, roi bulgare, prenait le titre de tsar, véritable bravade que la Russie n’eut point tolérée en d’autres époques. Mais, sagement Nicolas II subit l’affront, et engagea même le gouvernement serbe à se résigner en présence des mobilisations inquiétantes de la Double-Monarchie.

    Le fourbe teuton n’avait point réussi à exaspérer contre l’Autriche-Hongrie deux Gouvernements slaves; son impatience d’obliger l’empereur d’Autriche à faire la guerre devint extrême. Il revint aux machinations en Occident, et déterra d’un tour de main la question marocaine. Son coup d’Agadir vaut une charge à fond. consortiums

    Guillaume II profitait du régime des consortiums franco-allemands, qu’organisèrent Caillaux et de Schœn; et il pouvait choisir entre deux excellentes perspectives. Si la France eut résisté, sa préparation militaire, aussi défectueuse par la faute du ministre Messimy en 1911, que par celle de ses prédécesseurs André et Berteaux en 1905, aurait permis à l’envahisseur de pénétrer dans Paris avant que les armées du tsar Nicolas II fussent réunies aux abords de la frontière allemande. Autrement, céder aux injonctions teutonnes, jusqu’à renonveler, en d’autres termes, non moins ambigus, la convention d’Algésiras, et de plus faire abandon, par peur, d’un territoire colonial, n’était-ce pas le plus terrible aveu de décadence que formulerait, à la face du monde, le peuple français, quarante ans après la guerre de 1870?

    Caillaux prépara une fusion franco-teutonne. Jaurès le soutint. Les pangermanistes se réjouirent d’avance. Un sculpteur boche, ayant atelier à Paris, modelait pour la venue triomphale du kaiser, en France, des bustes de toutes les grandeurs.

    Pris d’inquiétude, parce qu’on ne sentait point, comme état-tampon, la France entre l’Allemagne et l’Angleterre, déjà sir Edward Grey disait: nous ne serons pas le chien qui se met dans la mangeoire pour empêcher le cheval de manger.

    Dans toute la France passa un frisson belliqueux. On s’émut des conséquences immédiates du traité marocain. Quelles alliances résisteraient à cet abaissement? Le peuple français, auquel dès lors ni les Russes, ni les Anglais, ni les Serbes, ni les Belges, ne pouvaient reconnaître le moindre courage, dégénérerait-il jusqu’au point où il serait mûr pour la kultur allemande, qu’on lui infuserait en confisquant son indépendance?

    Tout-à-coup notre illustre vétéran de Rezonville décrivit les œuvres ténébreuses du ministère Caillaux: " Je suis,

    " disait le comte de Mun, à la Chambre des Députés, un

    " très ancien et très déterminé partisan du protectorat de

    " la France au Maroc; je l’ai toujours considéré comme

    " une conséquence nécessaire de la domination de la

    " France sur l’Algérie et l’achèvement de l’œuvre accomplie

    "depuis 80 ans par les gouvernements successifs

    " dans l’Afrique du Nord. J’ai soutenu devant l’opinion

    " les efforts qui nous ont été imposés, bien que

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