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'''SeaWIFS''' (''Sea-viewing Wide Field-of-View Sensor'') est un instrument embarqué à bord du satellite commercial {{Lien|OrbView-2}} (SeaStar), un capteur conçu pour recueillir des données biologiques de l'[[océan mondial]]. Actif à partir de [[septembre 1997]] à [[décembre 2010]], sa mission première était de quantifier la [[
== Instrument ==
[[Fichier:SeaStar_satellite_orbit.jpg|vignette|Le satellite SeaStar, à bord duquel se trouvait SeaWiFS]]
SeaWiFS est l'unique [[Instrument de mesure|instrument scientifique]] sur le [[Satellite artificiel|satellite]] OrbView-2 de [[GeoEye]], aussi appelé SeaStar. SeaWiFS est aussi une expérience de suivi pour le ''[[Coastal Zone Color Scanner]]'' du [[Programme Nimbus]] ([[Nimbus 7]]). Lancé le
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== L'estimation de la chlorophylle ==
[[Fichier:AYool_SEAWIFS_annual.png|vignette|Les concentrations moyennes de [[chlorophylle]] de surface marine, dérivées de SeaWIFS, pour la période de 1998 à 2006.]]
Les concentrations en chlorophylle sont dérivées à partir des images couleurs de l'océan. Généralement parlant, plus l'eau est verte, plus il y a de phytoplancton dans l'eau et plus les concentrations en chlorophylle sont élevées. La chlorophylle-a absorbe plus de [[lumière bleue]] et rouge que de vert, tandis que la lumière réfléchie change du bleu au vert lorsque la quantité de chlorophylle dans l'eau augmente. À partir de ces connaissances, les scientifiques ont été en mesure d'utiliser les ratios des différents couleurs réfléchies pour estimer les concentrations de chlorophylle.
[[Fichier:Voyager_-_Filters_-_Clear.png|vignette|Les couleurs visibles du spectre correspondant aux longueurs d'onde en nanomètres]]
Plusieurs formules estiment la concentration de chlorophylle en comparant le ratio des lumières bleue et verte, puis en reliant ces ratios à des concentrations connues en chlorophylle aux mêmes moments et emplacements que les observations par satellite. La [[couleur]] de la lumière est définie par sa [[longueur d'onde]], et la lumière visible a des longueurs d'onde de 400 à 700 nanomètres, avec une progression du violet ({{unité|400|nm}}) au rouge ({{unité|700|nm}}). Une formule typiquement utilisée pour les données SeaWiFS (appelée OC4v4) divise la [[réflectance]] (c.-à-d. la proportion de lumière réfléchie par la surface d'un matériau) de la concurrence de plusieurs longueurs d'onde (443, 490, ou {{unité|510|nm}}) par le facteur de réflectance à {{unité|550|nm}}.
La réflectance (R) retournée par cette formule est alors branchée sur un polynôme cubique qui relie la bande rapport à la chlorophylle<ref name="O'Reilly">{{article|nom=O'Reilly|prénom=John E.|auteur2=Maritorena, Stéphane|auteur3=Mitchell, B. Greg|auteur4=Siegel, David A.|auteur5=Carder, Kendall L.|auteur6=Garver, Sara A.|auteur7=Kahru, Mati|auteur8=McClain, Charles|titre=Ocean color chlorophyll algorithms for SeaWiFS|journal=Journal of Geophysical Research|date=1 janvier 1998|volume=103|numéro=C11|pages=24937–24953|doi=10.1029/98JC02160|bibcode=1998JGR...10324937O}}</ref>.
<math> Chl = antilog(0.366-3.067\mathsf{R}+1.93\mathsf{R}^2 +0.64\mathsf{R}^3 -1.53\mathsf{R}^4) </math><ref name=BioObook>{{
Cette formule, avec d'autres, a été dérivée empiriquement en utilisant des concentrations de chlorophylle observées. Pour faciliter ces comparaisons, la NASA dispose d'un système de données océanographiques et atmosphériques appelé SeaBASS (''SeaWiFS Bio-optical Archive and Storage System'')<ref>{{
De nombreux algorithmes de concentration de chlorophylle ont été testés pour déterminer ceux qui sont plus adaptés chlorophylle à l'[[Échelle (proportion)|échelle]] mondiale. Divers algorithmes fonctionnent différemment dans différents environnements. De nombreux algorithmes d'estimation des concentrations en chlorophylle sont plus précis en eau claire profonde que dans l'eau peu profonde. Dans les eaux peu profondes, la [[réflectance]] due à d'autres [[pigments]], des [[Déchet|détritus]] et le fond de l'océan peut entraîner des inexactitudes. Les buts déclarés de la SeaWiFS de la chlorophylle estimations sont « ... de produire des radiances de sortie de l'eau avec une [[Incertitude de mesure|incertitude]] de {{unité|5|%}} dans des régions d'eau claire et des concentrations de chlorophylle-a à l'intérieur de {{unité|±35|%}} de l'intervalle de 0,05 à {{unité|50
== Correction atmosphérique ==
[[Fichier:Coccolithophore_bloom.jpg|vignette|Une image SeaWiFS en vraies couleurs d'un [[Efflorescence algale|bloom de phytoplancton]] [[Prymnesiophyceae|coccolithophore]], au large de l'[[Alaska]]]]
La lumière réfléchie sous la surface de l'océan est appelé radiance spectrale ré-émise par les eaux et est utilisée pour estimer les concentrations de chlorophylle. Cependant, seulement environ 5 à {{unité|10|%}} de la lumière au sommet de l'atmosphère (anglais : ''top of the atmosphere'', TOA) est due à la radiance spectrale ré-émise par les eaux<ref>Gene Carl Feldman, [http://oceancolor.gsfc.nasa.gov/SeaWiFS/BACKGROUND/SEAWIFS_970_BROCHURE.html],"SeaWiFS Project – Detailed Description", OceanColor WEB, 7/30/2003</ref>{{,}}<ref name="Gordon">{{Article|prénom1=Howard R.|nom1=Gordon|auteur2=Brown, Otis B.|nom2=Brown, Otis B.|auteur3=Evans, Robert H.|nom3=Evans, Robert H.|auteur4=Brown, James W.|nom4=Brown, James W.|auteur5=Brown, Otis B.|auteur6=Brown, Otis B.|auteur7=Brown, Otis B.|auteur8=Brown, Otis B.|auteur9=Brown, Otis B.|auteur10=Brown, Otis B.|titre=A semianalytic radiance model of ocean color|périodique=Journal of Geophysical Research|volume=93|numéro=D9|date=1 janvier 1988|doi=10.1029/JD093iD09p10909|bibcode=1988JGR....9310909G|pages=10909}}</ref>. Le reste de la lumière
Une description de la lumière, ou radiance, observée par les capteurs du satellite peut être plus formellement exprimée par l'équation de [[transfert radiatif]] suivante :
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<math> L_T(\lambda) = L_r(\lambda)+L_a(\lambda)+L_{ra}(\lambda)+TL_g(\lambda)+t(L_f(\lambda)+L_W(\lambda)) </math>
Où L<sub>T</sub>(λ) est le total de la radiance au sommet de l'atmosphère, L<sub>r</sub>(λ) est la [[diffusion de Rayleigh]] par des molécules de l'air, L<sub>un</sub>(λ) est la [[Diffusion des ondes|diffusion]] par les [[aérosols]] en l'absence d'air, L<sub>ra</sub>(λ) sont les interactions entre les molécules de l'air et des aérosols, TL<sub>g</sub>(λ) sont les reflets, t(L<sub>f</sub>(λ) est de réflexions à partir de la mousse, et L<sub>W</sub>(λ)) est les reflets de la surface de l'eau, ou la radiance spectrale ré-émise par les eaux. D'autres divisions de la radiance existent, en composantes légèrement différentes, bien que, dans chaque cas, les paramètres de [[réflectance]] doivent être résolus afin d'estimer la radiance spectrale ré-émise par les eaux et ainsi de concentrations en chlorophylle.▼
▲Où L<sub>T</sub>(λ) est le total de la radiance au sommet de l'atmosphère, L<sub>r</sub>(λ) est la [[diffusion de Rayleigh]] par des molécules de l'air, L<sub>un</sub>(λ) est la [[diffusion]] par les [[aérosols]] en l'absence d'air, L<sub>ra</sub>(λ) sont les interactions entre les molécules de l'air et des aérosols, TL<sub>g</sub>(λ) sont les reflets, t(L<sub>f</sub>(λ) est de réflexions à partir de la mousse, et L<sub>W</sub>(λ)) est les reflets de la surface de l'eau, ou la radiance spectrale ré-émise par les eaux. D'autres divisions de la radiance existent, en composantes légèrement différentes, bien que, dans chaque cas, les paramètres de [[réflectance]] doivent être résolus afin d'estimer la radiance spectrale ré-émise par les eaux et ainsi de concentrations en chlorophylle.
== Données produites ==
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[[Fichier:Feb_05_1999_argentina.jpg|vignette|Une image SeaWiFS en fausses couleurs montre une forte concentration de chlorophylle de phytoplancton dans le Confluent du courant du Brésil, à l'est de l'Argentine. Les couleurs chaudes indiquent de hautes teneurs en chlorophylle, et des couleurs plus froides, une concentration inférieure de la chlorophylle.]]
Les données SeaWiFS sont librement accessibles à partir d'une variété de [[site web|sites web]], dont la plupart sont gérés par le gouvernement. L'emplacement principal pour les données SeaWiFS est le site web OceanColor de la NASA, qui maintient la série chronologique de l'ensemble de SeaWiFS de la mission. Le site web permet aux utilisateurs de parcourir des images SeaWiFS en fonction de sélections de temps et d'espace. Le site permet également la navigation sur différentes échelles temporelles et spatiales avec des échelles spatiales allant de {{unité|4|km}} à {{unité|9|km}} pour les données cartographiées. Les données sont fournies qu'à de nombreuses échelles temporelles, y compris quotidienne, plusieurs jours (par exemple, 3, 8), mensuelles, saisonnières, jusqu'à des composites de l'ensemble de la mission.
Les données peuvent être consultées et récupérées dans une variété de formats et quatre niveaux de traitement, de non-transformées à sorties modélisées<ref>{{Lien web|titre=Product Level Descriptions|url=http://oceancolor.gsfc.nasa.gov/PRODUCTS/product_level_desc.html|série=Ocean ColorWeb|site=Ocean ColorWeb|consulté le=29 octobre 2013}}</ref>. Le niveau 0 est non transformé, donc ce sont des données qui ne sont pas habituellement fournies aux utilisateurs. Les données de niveau 1 sont reconstruites, mais soit non ou peu transformées. Les données de niveau 2 contiennent des dérivées de variables géophysiques, mais ne sont pas sur une grille uniforme de l'espace/temps. Les données de niveau 3 contiennent des dérivées des variables géophysiques effectuées ou mappées sur une grille uniforme. Enfin, les données de niveau 4 contiennent des variables modélisées ou dérivées telles que la [[productivité primaire]]<ref>{{
Les scientifiques qui visent à calculer des concentrations de chlorophylle ou d'autres paramètres qui diffèrent de ceux fournis sur le OceanColor site peuvent utiliser les niveaux 1 ou 2 de données. Ceci, par exemple, pour calculer les paramètres d'une région particulière du globe, alors que le standard de données SeaWiFS produites est conçu pour l'exactitude globale avec de nécessaires compromis pour des régions spécifiques. Les scientifiques qui s'intéressent à la relation entre les sorties SeaWiFS et d'autres processus utilisent généralement des données de niveau 3, en particulier s'ils n'ont pas la capacité, la formation, ou l'intérêt de travailler avec les niveaux 1 ou 2 de données. Les données de niveau 4 peuvent être utilisées de façon similaire quand un produit déjà modélisé est d'intérêt.
== Logiciel ==
La NASA offre un logiciel gratuit conçu spécifiquement pour fonctionner avec les données SeaWiFS par le biais du site web de couleur de l'océan. Ce logiciel, SeaDAS (''SeaWiFS Data Analysis System'')<ref>{{
== Applications ==
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L'estimation de la quantité mondiale ou régionale de la chlorophylle, et, par conséquent, le phytoplancton, a de grandes implications pour le changement climatique et la production de la pêche. Le phytoplancton joue un rôle important dans l'absorption mondiale de [[dioxyde de carbone]], un des principaux contributeurs au [[changement climatique]]. Un pourcentage de ce phytoplancton coule au fond de l'océan, prenant ainsi le dioxyde de carbone de l'atmosphère et le séquestrant dans les profondeurs de l'océan pour au moins un millier d'années. Par conséquent, le degré de [[Productivité primaire|la production primaire]] de l'océan pourrait jouer un grand rôle dans le ralentissement du changement climatique. Ou, si la production primaire ralentit, le changement climatique pourrait être accéléré. Certains ont proposé une {{lien|trad=Iron Fertilization|fr=fertilisation par le fer}} de l'océan dans le but de promouvoir des blooms de phytoplancton et éliminer le dioxyde de carbone de l'atmosphère. Peu importe si ces expériences sont réalisées ou non, l'estimation des concentrations en chlorophylle dans les océans du monde et de leur rôle dans la [[pompe biologique]] de l'océan pourrait jouer un rôle clé dans notre capacité à prévoir et à s'adapter au changement climatique.
Le phytoplancton est un élément clé dans la base de l'océan de la [[Réseau trophique|chaîne alimentaire]] et des océanographes ont émis l'hypothèse d'un lien entre la chlorophylle océanique et la production de la [[Pêche (halieutique)|pêche]]. Le degré auquel le phytoplancton est relié à la production de poissons marins, dépend du nombre de [[Réseau trophique|liens trophiques]] de la chaîne alimentaire et du degré d'efficacité de chaque lien. Les estimations du nombre de liens trophiques et de l'efficience trophique du phytoplancton à la [[pêche commerciale]] ont été largement débattues, mais
== Références ==
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* [https://web.archive.org/web/20170118185241/https://oceancolor.gsfc.nasa.gov/ OceanColor Site Web]
{{Portail|information géographique|astronautique|océans}}
[[Catégorie:Télédétection spatiale]]
[[Catégorie:Instrument spatial]]
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