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Un texte chinois du {{s|V|e}} relate le voyage d'un moine bouddhiste chinois du nom de [[Faxian]] qui, rentrant de Ceylan en Chine, séjourne en [[413]] à ''Ye-po-ti'' (c'est-à-dire Yavadvipa).
 
Les plus anciens documents écrits trouvés à Java sont des inscriptions en [[sanscrit]] et en [[écriture pallava]] trouvées dans la région de [[Jakarta]]. Elles datent du {{s-|V|e}} et attestent de l'existence d'un roi du nom de [[Purnawarman]], dont le royaume, [[Tarumanagara]], s'étendait à l'est de [[Jakarta]].
 
L'inscription dite de Canggal, au nord-ouest de [[Yogyakarta]], datée de [[732]] {{ap JC}}, déclare que [[Sanjaya]], ''raka'' (seigneur) de [[royaume de Mataram (premier)|Mataram]] a érigé un monument pour honorer [[Shiva]]. L'inscription dite de Kalasan à l'est de Yogyakarta, datée de [[778]], mentionne un roi [[Sailendra]] qui observe les rites bouddhiques. Les temples du centre de Java construits entre les {{s2-|VIII|X|}} sont de rite bouddhique ou shivaite, mais présentent parfois des éléments des deux rites, qui coexistaient.
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Une inscription de [[907]] montre que l'autorité du roi [[Balitung]] (règne 899-910), qui se déclare descendant de Sanjaya, s'étend sur une partie de l'est de Java Est. En [[928]], le roi [[Mpu Sindok]] transfère définitivement son palais à Java Est.
 
L'inscription de [[temple de Sdok Kok Thom|Sdok Kok Thom]] au [[Cambodge]], datée de [[1053]], dit que le roi [[Khmer (ethnie)|khmer]] [[Jayavarman II]] (règne 802-869) a établi sa capitale à [[Angkor]] après s'être libéré de la suzeraineté de �JavaJava. La stèle dit notamment : {{Citation|Un brahmane [ … ] bien versé dans la magie, vint [ … ] à l'invitation du roi pour établir un rituel pour que le Cambodge puisse ne plus dépendre de Java.}}<ref>''ibidem''</ref>. Une inscription trouvée dans le centre de Java et datée de 922 rapporte un jugement en faveur d'un certain Dhanadi qui s'était plaint d'avoir été traité de « fils de Khmer ». Du {{s mini-|VIII|e}} au {{s-|X|e}}, des liens existaient donc entre les deux pays.
 
Des inscriptions javanaises et des textes arabes montrent qu'aux {{s2-|IX|X|}} Java, et sans doute d'autres parties de l'Indonésie actuelle, entretenaient des échanges commerciaux avec l'[[océan Indien]] et la côte est de l'[[Afrique]]. L'inscription de Kancana notamment, trouvée à Java Est et datée de [[860]] {{ap JC}}, mentionne, dans une liste de personnes dépendantes, le mot ''jenggi'', c'est-à-dire ''[[zenj]]i''. Un capitaine persan, [[Ibn Shahriyar]], dans son ''[[Livre des merveilles de l'Inde]]'', rapporte le témoignage d'un marchand arabe du nom d'Ibn Lakis qui en [[945]], voit arriver sur la côte du [[Mozambique]] « un millier d'embarcations » montées par des ''[[Waq-Waq]]'' qui viennent d'îles « situées en face de la Chine » chercher des produits et des esclaves ''zeng''. En arabe, ''Zeng'' ou ''[[Zenj]]'' désigne à l'époque les habitants de la côte est de l'Afrique. Une inscription ultérieure parle d'esclaves noirs offerts par un roi javanais à la cour impériale de Chine.
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==Début de la période moderne==
[[File:Codice Casanatense Javanese.jpg|thumb|Gravure portugaise des alentours de 1540 tirée du ''Códice Casanatense'' montrant un couple javanais]]
À Java Ouest, grâce à des inscriptions, on sait que l'actuelle [[Bogor]], à 60 km au sud de Jakarta, était le site de Pakuan, la capitale du royaume de [[sunda]]nais de [[Pajajaran]] (1333-1579), dont le roi le plus connu est le mythique Siliwangi, qu'on a identifié comme étant le roi Sri Baduga Maharaja (règne 1482-1521). La puissance commerciale de Pajajaran reposait sur le contrôle de ports du ''Pasisir'' comme [[Banten (ville)|Banten]] et Kalapa (aujourd'hui un quartier du nord de Jakarta).
 
Demak impose son hégémonie à Banten et Cirebon. En 1527 Fatahillah, un prince de Cirebon, conquiert le port de Kalapa, privant de débouché maritime l'hindouiste Pajajaran, allié aux Portugais catholiques installés à [[Malacca (ville)|Malacca]] (qu'ils ont prise en 1511) et aux [[Moluques]]. Sur les ruines de Kalapa, Fatahillah construit Jayakarta. Pajajaran sera finalement conquise par Banten en 1579. La cour de Pajajaran se réfugie à Sumedang, à l'est de l'actuelle Bandung. Elle maintiendra une tradition qui est toujours au cœur de l'identité des [[Sunda]]nais.
 
En 1576 un prince javanais, Senopati, s'empare d'une région du centre de Java qui porte toujours l'ancien nom de [[Sultanat de Mataram|Mataram]], le royaume de Sanjaya au {{VIIIe siècle}}. Senopati et son fils soumettent Demak et le ''Pasisir'' de Java central. La tradition javanaise appelle le petit-fils de Senopati ''[[Sultan Agung]]'', "le grand sultan" (règne 1613-46). Il poursuit l'œuvre de conquête de ses prédécesseurs en s'attaquant d'abord à Java Est, puis à Java Ouest. Agung écrase notamment un soulèvement à Sumedang, la principauté sundanaise héritière du royaume hindouiste de Pajajaran. Ce prince de l'intérieur contraint les principautés du ''Pasisir'' à détruire leurs flottes et leur interdit le commerce maritime.
 
Un des aspects qu'on peut voir dans cette "[[Reconquête|reconquista]]" du ''Pasisir'' par une puissance de l'intérieur est une réaction de conceptions culturelles et politiques traditionnelles propres à une société agraire, face au cosmopolitisme musulman des villes portuaires ouvertes sur le monde. Le nouveau Mataram avait pleinement conscience du nom dont il héritait. Ses rois se proclamaient héritiers de l'ancien royaume de Majapahit. L'émergence de Mataram ferme en quelque sorte une parenthèse et marque le retour à un pouvoir et une société agraire comme à l'époque classique.
 
En [[1597]], [[Cornelis de Houtman]], qui dirige la première expédition néerlandaise vers l'Asie, fait escale à Banten, devenu un sultanat prospère grâce à la culture du poivre, une de ces épices si prisées qui ont valu l'arrivée des Européens dans l'archipel indonésien. En [[1619]], la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou "[[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]]", créée en 1602 par des marchands néerlandais), qui a chassé les Portugais des [[Moluques]], conquiert Jayakarta. Sur les ruines, ilselle reconstruisentreconstruit [[Jakarta|Batavia]], où la VOC installe son nouveau siège. Agung tente par deux fois de prendre Batavia, sans succès. En effet, d'une part ses alliés des autres principautés javanaises le trahissent, et d'autre part Batavia résiste parce qu'elle est ravitaillée par mer alors qu'Agung n'a pas de flotte.
 
L'exploitation du [[Teck de Java|teck à Java]] est un enjeu de première importance pour la marine néerlandaise à partir du début {{S-|XVII}}, qui devra lui permettre d'accroitre son influence sur l'[[Insulinde]].
[[Fichier:1718 Chatelain Map of Java - Geographicus - Java-chatelain-1718.jpg|thumb|Carte de Java datant de 1718]]
Après la mort d'Agung, Mataram entame son déclin. Le royaume est miné par des guerres de successions dont les Néerlandais tirent parti. Pour financer leurs campagnes contre les princes rebelles, les rois de Mataram s'endettent auprès de la VOC en mettant en gage des territoires du ''Pasisir''. Par un traité signé en 1743, Mataram cède à la VOC ses territoires du ''Pasisir'' et Blambangan. Un autre traité en 1749 accorde aux Néerlandais la souveraineté sur tout le royaume.
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En [[1755]], les Néerlandais réussissent à contraindre le roi, le Sunan Paku Buwono III et son oncle Mangkubumi prétendant au trône, à signer le traité de Giyanti. C'est la fin de la [[troisième Guerre de succession javanaise]]. Mataram, qui ne contrôle plus que la moitié de Java central et la moitié de Java Est, est divisé en deux. Mangkubumi en reçoit une moitié, prend le titre de Sultan Hamengku Buwono I et installe sa capitale à [[Yogyakarta]], à côté de la tombe de Senopati. Son neveu conserve l'autre moitié et sa capitale, [[Surakarta]]. À l'extrémité orientale de Java, les derniers princes de Blambangan se convertissent à l'islam vers 1770. Désireux d'éliminer la menace balinaise de Java, les Néerlandais ont fini par en faire disparaître le dernier État hindouiste.
[[Image:Mataram 1830-en.png|thumb|right|200px|Le partage du [[royaume de Mataram]]]]
À la fin du {{s-|XVIII|e}}, la VOC contrôle le ''Pasisir'' mais délègue son administration à des ''bupati'' (comtes). Malgré le traité de 1749, les relations entre les rois javanais et la VOC ressemblent plus à une alliance. Après plus d'un siècle marqué par les guerres et la violence politique, Java va connaître une période de ''pax neerlandica''. Les cours princières vont rivaliser dans la création culturelle et artistique, marquée notamment par un retour aux sources, aussi bien indigènes qu'indiennes. Début {{S-|XVIII}}, la VOC met en place le [[Blandong]], un système de travail forcé pour exploiter le [[teck]]<ref>{{Article |prénom1=Frédéric |nom1=Durand |titre=Trois siècles dans l'île du teck. Les politiques forestières aux Indes néerlandaises (1602-1942) |périodique=Publications de la Société française d'histoire des outre-mers |volume=13 |numéro=1 |date=1993 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/sfhom_1768-7144_1993_ant_13_1_1029 |consulté le=2020-07-20 |pages=251–305 }}</ref>.
 
En [[1799]], la VOC est déclarée en faillite. Ses actifs sont repris par le gouvernement des Pays-Bas.
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{{portail|Histoire|Indonésie}}
 
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[[Catégorie:Île de Java]]
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