« République arabe unie » : différence entre les versions

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| nom langue = {{ar}}
| nom français = République arabe unie
| année début = 1er février 1958
| année fin = 2 septembre 1971
| gouvernement = [[État fédéral|République fédérale]] [[socialisme|socialiste]] à [[parti unique]]
| drapeau = Flag of the United Arab Republic (1958–1971).svg
| drapeau lien = [[Drapeau de la République arabe unie|Drapeau]]
| blason = Coat_of_arms_of_United_Arab_Republic_Coat of arms of the United Arab Republic (Syria_1958-61,_Egypt_1958-19711958–1971).svg
| blason lien = [[Armoiries de la République arabe unie|Armoiries]]
| hymne = ''[[Wallah Zaman Ya Silahi]]''
| carte = United Arab Republic (orthographic projection).svg
| légende = La République arabe unie en 1958.
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| leaderA2 = [[Anouar el-Sadate]]
| leaderA2 date = (D{{er}}) {{période-|1970|1971}}
| p1 = [[Fichier:Flag of Egypt 1922(1922–1953).svg|20px]] [[République d'Égypte (1953-1958)|République d'Égypte]]
| p2 = [[Fichier:Flag of Syria-flag 1932-58(1932–1958, 1961-631961–1963).svg|20px]] [[République syrienne (1930-1958)|République syrienne]]
| p3 =
| p1 drapeau =
| p2 drapeau =
| s1 = [[Fichier:Flag of Egypt.svg|20px]] [[Égypte|République arabe d'Égypte]]
| s2 = [[Fichier:Flag of Syria-flag 1932-58(1932–1958, 1961-631961–1963).svg|20px]] [[Syrie|République arabe syrienne]] (1961)
| s1 drapeau =
| s2 drapeau =
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Le Parlement syrien entérine l'union à près de 93 %, les électeurs syriens disent oui à l'union par référendum à plus de 92 %.
 
Un État unifié entre les deux pays est créé, avec [[Le Caire]] comme [[capitale]]. Le {{date-|22 février 1958}}, un référendum porte Nasser à la présidence<ref>https://www.cairn.info/la-revolution-arabe--9782262051129-page-181.htm</ref>. À la suite de la fusion, des manifestations de joie éclatent dans beaucoup de pays arabes, mais aussi des émeutes en Irak, où des manifestants demandent la fin du [[pacte de Bagdad]], la démission de [[Nouri Saïd]] et l'intégration de l'Irak dans cette nouvelle république. Le {{date-|14 juillet}}, le gouvernement de Nouri Saïd est renversé,. Le roi, les membres de la famille royale et l'ancien régent [[Abdelilah ben Ali el-Hachemi|Abd al-Ilah]] sont assassinés le lors du coup d'État du général [[Abdul Karim Qasim]]. Nouri Saïd se cacha, mais futest capturé et abattu le jour suivant. Au [[Fédération des émirats arabes du Sud|Yémen du Sud]], sous domination [[Royaume-Uni|britannique]], une révolte unioniste éclate, mais elle est sévèrement réprimée. Cette révolte oppose les républicains soutenus par Nasser et la dynastie nord-yéménite soutenue par son voisin saoudien. C'est ce qui pousse le [[Royaume mutawakkilite du Yémen]] (Nord) à rejoindre la République arabe unie pour obtenir le soutien égyptien face aux Britanniques ; ne l'obtenant pas, l'imam [[Ahmed ben Yahya]] se retire de l'union<ref>Pierre Rondot, ''Études 1972/01'', {{p.|37-60}}, 1972, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4418677/f45 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4418677/f45]. Consulté le {{1er}} mai 2011.</ref>.
 
Au Liban l'agitation est à son comble et fragilise l'équilibre communautaire et déclenche la [[crise de 1958 au Liban]] et le gouvernement, se sentant menacé par cette union, reçoit un groupe d’observateurs de l'ONU, la [[Groupe d'observation des Nations unies au Liban|GONUL]], avec l’appui logistique et financier des États-Unis<ref>[http://www.cairn.info/revue-tiers-monde-2006-2-page-449.htm « Analyses bibliographiques », ''Revue Tiers Monde 2/2006 ({{n°|186}})'', 2006, Armand Colin, {{p.|449-464}}. (Ouvrage analysé : André Urban, ''États-Unis, Tiers Monde et crises internationales (1953-1960)'', Paris, L’Harmattan, 2005, 352 p.)] Consulté le {{1er}} mai 2011.
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Le {{date-|8 mai 1958}}, le drapeau de la RAU est hissé sur la citadelle de [[Tripoli (ville du Liban)|Tripoli]] au Liban et des combats éclatent dans les grandes villes libanaises, entre partisans du président Chamoun et les milices nationalistes arabes commandées par [[Rachid Karamé]] et [[Fouad Chéhab]]<ref name="page 881">Chronique du {{s-|XX}}, {{p.|881}}.</ref>.
 
Les baasistes libanais, qui entrent dans le conflit, reçoivent des armes et de l'argent en provenance de Damas. Devant l'agitation, Chamoun annonce renoncer à se représenter. Mais la chute de [[Fayçal II|Fayçal]], dernier roi d'Irak, ravive les tensions. Le président Chamoun arrive à convaincre les Américains que les insurgés sont manipulés par Nasser. Le {{date-|15 juillet}}, les Américains envoient près de {{unité|5400|[[United States Marine Corps|marines]]}} sur les plages de [[Beyrouth]]. Quant aux Britanniques, ils envoient {{unité|2000|parachutistes}} à [[Amman]], pour éviter au roi [[Hussein (roi de Jordanie)|Hussein]] de subir le même sort que le roi [[Fayçal II|Fayçal]]<ref name="page 881"/>{{,}}<ref>Stephen Blackwell,''Intervention and the Struggle for Jordan King Hussein, Nasser and the Middle East Crisis, 1955–1958'', 2009,
{{ISBN|9780415540971}}</ref>, un total de {{unité|3500|militaires}} britanniques étant dans ce pays au {{date-|17 juillet}} et 50 avions militaires américains fournissaient une couverture aérienne pour le déploiement des troupes britanniques. Ils restèrent jusqu'au {{date-|29 octobre}} retournant à Chypre puis en Angleterre. Une centaine de personnes furent tués dans ce pays durant la crise<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Jans Bock-Schroeder |titre=King Hussein of Jordan |url=https://bock-schroeder.com/hussein-king-of-jordan |site=bock-schroeder.com |périodique=Bock-Schroeder Foundation |date=25-01-2015 |consulté le=20-11-2023}}.</ref>.
 
En Irak, la jeune république se sait fragile et des accords sont conclus entre le chef d'État irakien et Nasser en vue de l'adhésion de ce pays. Dès {{date-|octobre 1958}}, des accords économiques, scientifiques et culturels sont conclus. Mais ne voulant pas abandonner le pouvoir, le général [[Abdel Karim Kassem|Kassem]] s'éloigne de l'Égypte pour se rapprocher de l'Union [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]].
 
En Syrie, la joie laisse vite la place au pessimisme. Nasser éclipse peu à peu le parti Baas qui s'est volontairement sabordé en tant que force politique sur ordre d'de [[Michel Aflak]], qui déclarait à la presse que Nasser avait désormais auprès de lui une idéologie politique fiable, la sienne. Il s'était engagé envers lui à dissoudre le Baas syrien - ce qu'il fait par décision personnelle et sans convoquer un congrès<ref>{{pourquoiOuvrage|prénom1=Maureen|nom1=McConville|titre=Asad of Syria : the struggle for the Middle East|éditeur=University of California Press|date=1989|isbn=0-520-06667-7|isbn2=978-0-520-06667-0|isbn3=0-520-06976-5|oclc=19130614|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/19130614|consulté le=2022-10-29}}</ref> - il comptait alors diffuser ses idées dans le parti unique [[Nassérisme|nassérien]], l'Union nationale<ref>{{refsouArticle|prénom1=C. Ernest|nom1=Dawn|prénom2=Catherine|nom2=Kaminsky|prénom3=Simon|nom3=Kruk|titre=Le nationalisme arabe et le nationalisme juif|périodique=The American Historical Review|volume=89|numéro=5|date=1984-12|issn=0002-8762|doi=10.2307/1867141|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.2307/1867141|consulté le=2022-10-29|pages=1364}}</ref>. La bureaucratie égyptienne étouffe par sa présence l'administration syrienne qui se sent rapidement annexée. {{pourquoi}} {{refsou}} La Syrie est en effet envahie d'officiers et de [[bureaucratie|bureaucrates]] égyptiens, pour la plupart corrompus et incapables. {{pourquoi}} {{refsou}} Dans une circulaire interne, le Baas se demande si Nasser agit vraiment pour l'intérêt panarabe. {{refsou}}
 
Les dissensions entre le Baas et Nasser entraînent une répression contre les militants de gauche, les [[communisme|communistes]] d'abord et le Baas ensuite<ref>[http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2009-3-page-12.htm Leyla Dakhli, « Arabisme, nationalisme arabe et identifications transnationales arabes au {{s-|XX}} », Vingtième Siècle. ''Revue d'histoire 3/2009 ({{n°|103}})'', {{p.|12-25}}, 2009, Presses de Sciences po.] Consulté le {{1er}} mai 2011. [http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=21937767 cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=21937767].
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* L'Égypte voulait fédérer le monde arabe autour d'elle-même, alors qu'elle n'en avait pas les moyens économiques et financiers. Elle voulait imposer son hégémonie dans la région par la voie du [[panarabisme]]. Elle était donc incapable de faire naître chez les Arabes un espoir de changement.
* Nasser a imposé à la Syrie une bureaucratie autoritaire et un régime sous parti unique, l'Union nationale, un parti fondé en toute hâte pour la création de la RAU. Les baasistes expliquent qu'un véritable parti politique proche du peuple aurait dû exister pour expliquer tous les changements politiques aux Syriens. Aflak et [[Akram Hourani|Hourani]] dénonçaient dès 1956 le caractère autoritaire de la nouvelle constitution égyptienne qui {{citation|empêche la participation réelle du peuple}}.
D'après le chercheur en géopolitique Alexandre Aoun, « bien que l’expérience ait été brève, la RAU a suscité un immense espoir parmi les peuples du [[Proche-Orient]]. Mais Nasser a sous-estimé la complexité de son projet unitaire et les divisions entre les forces politiques arabes »<ref name=":0" />.
 
== Représentation internationale ==
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=== Manifestations sportives ===
Dans les compétitions internationales, l'Égypte et la Syrie sont représentées communément. AinsiLa République arabe unie participe sous cette dénomination à [[République arabe unie aux Jeux olympiques|trois Jeux olympiques d'été]] entre 1958 et 1971, même si seuls [[Jeux olympiques d'été de 1960|ceux de Rome en 1960]] ont lieu alors que l'Égypte et la Syrie sont unies (et la majorité des athlètes de la délégation commune sont égyptiens). Ensuite, les [[Jeux de l'Amitié (1960-1963)|Jeux de l’Amitié de Dakar]], en 1963, invitent, avant son éclatement, la République arabe unie<ref>[{{Article |url=http://www.cairn.info/revue-les-cahiers-d-outre-mer-2010-2-page-175.htm |auteur=Jean-Pierre Augustin, « |titre=Éléments géopolitiques du sport africain », ''|périodique=Les Cahiers d'Outre Mer 2/|année=2010 ({{n°|numéro=250}})'', {{p.|pages=175-190}}, 2010, |éditeur=Presses universitaires de Bordeaux.] Consulté|consulté le=1 {{1ermai 2011}}.</ref>, maiet 2011c'est alors l'Égypte qui la représente puisqu'elle en conserve officiellement le nom.
.</ref>, et c'est alors l'Égypte qui la représente puisqu'elle en conserve officiellement le nom.
 
== Notes et références ==
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{{Palette|Histoire de l'Égypte|Histoire de la Syrie}}
{{Portail|République|Syrie|Égypte|monde arabe|Moyen-Orient|relations internationales|XXe siècle}}
 
[[Catégorie:Nationalisme arabe]]
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[[Catégorie:Ancienne république en Afrique|Arabe unie, République]]
[[Catégorie:Ancienne république en Asie|Arabe unie, République]]
[[Catégorie:Gamal Abdel Nasser]]