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{{homon|Solar}}
{{Ébauche|Infobox Appareil informatique}}
| nom = Solar 16
'''SOLAR 16''' est une gamme de [[mini-ordinateur]]s créée par la Division Informatique Industrielle (DII) de la société [[Télémécanique]]. Fondée en 1924 à Nanterre, la Télémécanique Électrique commence par fabriquer des contacteurs électromécaniques. Après la Seconde Guerre mondiale, elle connait une remarquable croissance à l'international. Dans les années 1960, elle commence à ajouter à son catalogue des produits d'automatisation incluant de l'électronique. En 1967, elle fait l'acquisition du département automatisme de [[Mors (automobile)|MORS]] situé à Crolles (38) qui avait déjà produit un calculateur industriel le MAT 01. De 1967 à 1971, elle va mettre sur le marché plusieurs séries de calculateurs
| image = Solar16-40-ACONIT.jpg
[[T2000|T2000/20 T2000/10]], et [[T1000]] à mots de 19 bits.
| légende = Panneau frontal d'un SEMS Solar-16-40, collection de l'ACONIT (Grenoble)
| fabricant = Télémécanique (puis SEMS et Bull)
| type = Mini-ordinateur
| génération = Troisième génération
| début = 1975
| fin = 1990
| os = BOS/D, RTES/D (temps-réel), MPES (multifonction)
| processeur = Circuits intégrés [[Transistor-Transistor logic|TTL]], cycle d'horloge 130 à 140ns (7 MHz)
| stockage = Disques à têtes fixes (0,25 à {{unité|1 Mo}}), disques durs (2,5 à 5 Mo), floppy, bande magnétique
| mémoire = DRAM : 32 à 512 Kmots de 16 bits (700ns). SRAM : 32 à 128 Kmots de 16 bits (420 ns)
| prédécesseur = [[T1600]]
}}{{Sources à lier|date=juillet 2023}}
 
'''SOLAR 16''' est une gamme de [[mini-ordinateur]]s créée par la Division Informatiqueinformatique Industrielleindustrielle (DII) de la société [[Télémécanique]]. Fondée en 1924 à Nanterre, la Télémécanique Électrique commence par fabriquer des contacteurs électromécaniques. Après la Seconde Guerre mondiale, elle connaitconnaît une remarquable croissance à l'international. Dans les années 1960, elle commence à ajouter à son catalogue des produits d'automatisation incluant de l'électronique. En 1967, elle fait l'acquisition du département automatisme de [[Mors (automobile)|MORS]] situé à Crolles (38Isère) qui avait déjà produit un calculateur industriel le MAT 01. De 1967 à 1971, elle va mettre sur le marché plusieurs séries de calculateurs [[T2000|T2000/20 T2000/10]], et [[T1000]] à mots de 19 bits.
En 1972<ref name ="imagiria">"50 ans d'informatique à Grenoble", par Interstices [https://interstices.info/wp-content/uploads/jalios/grenoble/50ans/frameset80.html]</ref>, alors que sort la première calculatrice de poche<ref name ="imagiria"/>, l'ordinateur [[T1600]] à mot de 16 bits est commercialisé avec une offre logicielle importante fonctionnant avec ou sans disque. Elle comprend l'operating system BOS, l'assembleur ASM, le langage PL1600, un moniteur temps réel RTES. Dans le cadre de l'enseignement informatique, [[École supérieure d'électricité|l'École Supérieure d'Electricité]] développe et porte sur le T1600 un moniteur de temps partagé TSM et un langage conversationnel d'enseignement, le [[LSE (langage de programmation)|LSE]]. Un [[BASIC|Basic]] est par ailleurs développé à [[Institut national des sciences appliquées de Lyon|l'INSA de Lyon]]. Des T1600 sont ainsi installés dans des lycées. Une usine de {{unité|14000|m|2}} est construite à [[Échirolles]] (38) dans la banlieue sud de [[Grenoble]] et achevée en 1971. Elle rassemble la conception matérielle et logicielle, l'intégration et la maintenance des ordinateurs. La production des cartes est faite à [[Carros]] (06), l'assemblage des modules à [[Crolles]].
 
En 1972<ref name ="imagiria">"50 ans d'informatique à Grenoble", par Interstices [https://interstices.info/wp-content/uploads/jalios/grenoble/50ans/frameset80.html]</ref>, alors que sort la première calculatrice de poche<ref name ="imagiria"/>, l'ordinateur [[T1600]] à mot de 16 bits est commercialisé avec une offre logicielle importante fonctionnant avec ou sans disque. Elle comprend l'operatingle systemsystème d'exploitation BOS, l'assembleur ASM, le langage PL1600, un moniteur temps réel RTES. Dans le cadre de l'enseignement informatique, l'[[École supérieure d'électricité|l'École Supérieure d'Electricité]] développe et porte sur le T1600 un moniteur de temps partagé TSM et un langage conversationnel d'enseignement, le [[LSE (langage de programmation)|LSE]]. Un [[BASIC|Basic]] est par ailleurs développé à l'[[Institut national des sciences appliquées de Lyon|l'INSA de Lyon]]. Des T1600 sont ainsi installés dans des lycées. Une usine de {{unité|14000|m|2}} est construite à [[Échirolles]] (38Isère) dans la banlieue sud de [[Grenoble]] et achevée en 1971. Elle rassemble la conception matérielle et logicielle, l'intégration et la maintenance des ordinateurs. La production des cartes est faite à [[Carros]] (06Alpes-Maritimes), l'assemblage des modules à [[Crolles]].
Au début des années 1970, [[Digital Equipment Corporation]] sort les premiers exemplaires de sa gamme [[PDP-11]]. Elle est plus facile à produire donc moins chère que la génération précédente des [[PDP-8]]. La gamme [[Data General Nova]] de {{Lien|lang=en|fr=Data General}} concurrence aussi le T1600. Télémécanique décide de renouveler son offre en faisant appel à des concepteurs américains pour une nouvelle gamme appelé SOLAR 16. Elle monte une équipe franco-américaine de 90 personnes dirigée par Jesse T. Quatse (Carnegie Mellon University). Les développements commencent à Echirolles en 1973 et dureront 21 mois.
 
Au début des années 1970, [[Digital Equipment Corporation]] sort les premiers exemplaires de sa gamme [[PDP-11]]. Elle est plus facile à produire donc moins chère que la génération précédente des [[PDP-8]]. La gamme [[Data General Nova]] de {{Lien|lang=en|fr=Data General}} concurrence aussi le T1600. Télémécanique décide de renouveler son offre en faisant appel à des concepteurs américains pour une nouvelle gamme appelé SOLAR 16. Elle monte une équipe franco-américaine de 90 personnes dirigée par Jesse T. Quatse ([[Carnegie Mellon University]]). Les développements commencent à Echirolles en 1973 et dureront 21 mois<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Jesse T.Quatse |titre=Brief Sketch of SOLAR |url=https://web.archive.org/web/20110301015815/http://www.quatse.com/Solar.html |site=web.archive.org |date=2011-03-01 |consulté le=2024-02-29}}</ref>.
 
== Matériel ==
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* SOLAR 16-65 (CPU : 16 bits) - le haut de gamme
* SOLAR 16-40 (CPU : 16 bits) - le milieu de gamme
* SOLAR 16-05 (CPU : 16 bits avec [[Unité arithmétique et logique|ALU]] 4 bits) - un basentrée de gamme économique
 
Les 16-40 et les 16-65 peuvent avoir jusqu'à quatre processeurs : processeur de calcul, processeur d'entrée/sortie (IOP16M), processeur spécialisé de télécommunication, etc. À la différence du PDP-11 qui ne possède qu'un seul bus l'{{Lien|lang=en|fr=Unibus}}, les 16/65 et 16/40 possèdent un bus mémoire et un bus entrée/sortie. Le 16/05 ne possède que le bus entrée/sortie tout en restant compatible avec les autres modèles de la série.
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* Le passage aux mémoires à semi conducteurs.
* L’utilisation des floppys pour les données et même pour le système.
* Une très (trop !) grande modularité matérielle.
* La mise en œuvre d'alimentations à découpage modulaires et compactes.
* Un design noir industriel modulaire et minimaliste.
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Au niveau logiciel, plusieurs systèmes d'exploitation sont disponibles BOS/D, RTES/D (temps-réel), MPES (multifonction). SOLAR 16 possède un système de gestion de fichiers évolué FMS, un système de gestion de base de données DBMS (SGBD), des utilitaires de développement d'écrans de saisie FMS, des moniteurs transactionnels MCS et MUTEX.
 
Au niveau des langages de programmation, outre l'assembleur ASM16 et le macro assembleur MACP, les langages suivants sont disponibles PL16 (langage inspiré du [[PL/I|PL/1]] permettant de faire ce que fait l'assembleur, mais dans un langage structuré), [[Fortran|Fortran IV]], [[BASIC|Basic-16]], [[Générateur automatique de programmes|RPG II]]. Ils seront rejoints plus tard par le Fortran temps-réel et le [[COBOL|COBOL 74]]. Un interpréteur [[Lisp]] fut développé<ref>{{Lien web |auteur=Patrick Greussay |titre=Le Système VLISP 16 |url=https://www.artinfo-musinfo.org/en/issues/vlisp/16.html |site=www.artinfo-musinfo.org |consulté le=2024-02-29}}</ref> pour le SOLAR 16 à l'université [[Paris 8]], un interpréteur [[APL (langage)|APL]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stéphane Pommier|titre=Introduction à APL|lieu=Paris|éditeur=Dunod|année=1982}}</ref> par [[École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne|l'École des Mines de Saint-Étienne]] et un compilateur [[Pascal (langage)|Pascal]] à l'[[École nationale supérieure des mines de Nancy|l'École des Mines de Nancy]]<ref name="pascal-solar"> Alain Tisserant, 1977 [http://www.sudoc.fr/104604166 Compilateur du langage Pascal pour miniordinateurs: réalisation sur Solar 16] </ref>{{,}}<ref name="pug1977">Alain Tisserant, [http://www.bitsavers.org/pdf/pascalNews/08_Pascal_Newsletter_May77.pdf Pascal Newsletter n°8 Mai 1977] p. 58 </ref>.
 
== Polybus Hautehaute Disponibilitédisponibilité ==
 
Parallèlement aux développements réalisés à [[Échirolles]], une équipe POLYBUS d'une dizaine de personnes est créé à Rennes (35Ille-et-Vilaine)
auprès du [[CCETT]] qui mène alors les études préparatoires à la mise en place d'un réseau national de [[commutation par paquets]]. Dans le cadre d'un contrat de recherche avec le CCETT, cette équipe développe des architectures SOLAR 16 multiprocesseurs tolérantes aux pannes avec mémoires et bus entrée/sortie partagés, un OS spécifique MOS ainsi que des liaisons synchrones rapides. Cette architecture s'inspire du PLURIBUS de BBN ([[Bolt, Beranek and Newman]]) développé pour les nœuds du réseau [[Arpanet]].
 
En {{date-|février 1975}}, dans le cadre de l'appel d'offres [[Transpac]] pour la constitution d'un réseau national [[X.25]], SESA répond avec Télémécanique en proposant les matériels SOLAR 16 POLYBUS. L'offre fait partie de laest shortsérieusement listétudiée, mais en {{date-|décembre 1975}} c'est finalement le consortium SESA-TRT qui gagneremporte le marché. Par la suite, des éléments POLYBUS sont utilisés pour réaliser des systèmes complexes comme le commutateur de message télex/télégraphique du Ministèreministère des Affaires Étrangèresétrangères (1980).
 
== Marché ==
 
La commercialisation du SOLAR 16 démarre au SICOB de 1975. En 1975, le chiffre d'affaires de la DII est d'une centaine de millions de NF (de l'ordre de 630 millions d'euros 2007. SOLAR fait jeu égal en Europe avec les PDP-11. Plus de {{formatnum:16000}} unités seront vendues dans le monde, le plaçant au deuxième rang mondial dans les ventes de mini-ordinateurs. Il est aussi produit sous licence aux États-Unis par [[:en:{{lien|Calcomp|CALCOMP]]}} (la compagnie existe toujours) et utilisé principalement dans ses systèmes de CAO. Le SOLAR 16 est vendu par [[Thomson (entreprise francaise)|THOMSON-CSF]] pour la réalisation du réseau de contrôle aérien Chinois<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Jesse T. Quatse |titre=Jesse's Biographical Sketch |url=https://web.archive.org/web/20110228053126/http://www.quatse.com/Bio.html |site=web.archive.org |date=2011-02-28 |consulté le=2024-02-29}}</ref>. Il a été alors produit sous licence à Canton.
 
 
Bien que conçu principalement pour le contrôle de processus industriels, SOLAR 16 est utilisé dans les télécommunications, la gestion des transactions, la conduite de machines-outils, les laboratoires d'analyses médicaux (offre SYSLAB). Il fit aussi carrière dans les universités et les organismes de recherche : [[École polytechnique (France)|École Polytechniquepolytechnique]], [[IMAG]], [[Institut de recherche et coordination acoustique/musique|IRCAM]], [[INSERM]], MICADO, etc. Les souffleries à rafale R2Ch et R3Ch de l'[[Onera]] à [[Meudon]] utilisaient un ordinateur Solar-16/45 pour l'acquisition de données<ref name="gao">''[https://books.google.fr/books?id=xMNZK7QKEqEC&lpg=PA174 World Directory of Aerospace Vehicle Research and Development]'' (1990) General Accounting Office, Washington DC, p. 171 et p. 174</ref>.
 
== La Restructurationrestructuration de la Minimini-informatique française ==
 
En 1976, poussé par l’étatl’État, dans le cadre des rectifications de frontières entre la CGE et THOMSON, TELEMECANIQUE se sépare de sa division informatique. Celle-ci fusionne avec la partie B de la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] qui produisait les mini-ordinateurs concurrents MITRA et devient une filiale de THOMSON. Au terme d'une fusion très dure, la nouvelle compagnie SEMS ([[Société Européenne de Mini-informatique et Systèmes]]) continue à produire des SOLAR 16.
 
Après la nationalisation de [[Bull (entreprise)|Bull]], la SEMS passa sous son contrôle. En 1984, Bull rebaptise la gamme SOLAR en SPS5 et crée de nouvelles déclinaisons les SOLAR 16-30, 16-70, 16-85 et 16-90. Leur production s'est arrêtée au début des années 1990.
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* Michel Deguerry et René David, ''De la logique câblée au calculateur industriel. Une aventure du Laboratoire d’Automatique de Grenoble'', Grenoble, Eda Publishing, 2008.
* Michel Deguerry ''[http://histoire-cnrs.revues.org/document1443.html#tocfrom6 Mors Télémécanique]'' Revue d'histoire du CNRS {{numéro}}2 ({{date-|mai 2000}}).
* [[Jacques Jublin]] et [[Jean-Michel Quatrepoint]], ''French Ordinateurs'', Éditions Alain Moreau (1976).
* Jean-Hervé Lorenzi et EricÉric Le Boucher, ''Mémoires Voléesvolées'', Éditions Ramsay (1979).
* Gilles Carpentier ''[http://aae.isep.fr/revue_signaux/100_demi-siecle.pdf Un demi-siècle d'informatique]''.
* Jesse T. Quatse [http://quatse.com/Bio.html biographie (en anglais)] et [http://quatse.com/Solar.html description du Solar (en anglais)]
* Patrick Le Coq [http://www.microelec.patricklecoq.fr/guide/solar.html Calculateur Solar SPS5]
* Colloque 50 ans d'Informatique à Grenoble ''[http://50ans.imag.fr/images/galerie/Source/02.jpg Photographie du Solar 16-05]''
* ACONIT: [http://db.aconit.org/dbaconit/consulter.php?idcollection=72&PHPSESSID=83abde73ad2d430a5b0e0a359ce14059 Photographies du Solar-16/65] et du [http://db.aconit.org/dbaconit/consulter.php?idcollection=1860&PHPSESSID=83abde73ad2d430a5b0e0a359ce14059 Solar-16/40]
* ACM SIGAPL APL Quote Quad ''[http://doi.acm.org/10.1145/586058.586071 Applied APL programming]'' APL sur un Solar 16 ({{date-|mars 1979}}).
* Patrick Greussay ''[http://www.artinfo-musinfo.org/en/issues/vlisp/16.html Le Système VLISP 16]'' Un interpréteur Lisp pour le Solar 16.
* ACM SIGAPL APL Quote Quad ''[http://doi.acm.org/10.1145/586058.586071 Applied APL programming]'' APL sur un Solar 16 (mars 1979).
* [http://www.sudoc.fr/004870220 SOLAR 16 : présentation simplifiée : maîtrise d'informatique C2, ENSIMAG {{1re|année}}] (Grenoble, [[ENSIMAG]], 1979)
* [http://www.sudoc.fr/004870212 SOLAR 16 : complément de présentation : maîtrise d'informatique C4, ENSIMAG {{2e|année}}] (Grenoble, [[ENSIMAG]], 1979)
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[[Catégorie:Ordinateur primitif]]
[[Catégorie:Mini-ordinateur]]
[[Catégorie:Histoire de l'informatique en France]]
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