« Ridicule » : différence entre les versions

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| réalisation = [[Patrice Leconte]]
| scénario = [[Rémi Waterhouse]]
*| Musiquemusique : = [[Antoine Duhamel]]
| acteur = [[Charles Berling]] <br> [[Fanny Ardant]] <br> [[Bernard Giraudeau]] <br> [[Jean Rochefort]] <br> [[Judith Godrèche]]
| production = [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] <br> [[Philippe Carcassonne|Cinéa]] <br> [[EpithèteÉpithète Films]] <br> [[France 3#France 3 Cinéma|France 3 Cinéma]] <br> [[Studio Canal]] <br> [[PolyGram Filmed Entertainment|Polygram Audiovisuel]] <br> [[Société pour le financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle|Sofica Investimage 4]]
| pays = {{France}}
| genre = [[Film historique|Historique]], [[comédie dramatique]]
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| année de sortie = 1996
}}
'''''Ridicule''''' est un [[Cinémacinéma français|film]] [[France|français]] de [[Patrice Leconte]] sorti en [[1996 au cinéma|1996]].
 
Lors de la [[22e cérémonie des César|{{22e}} cérémonie des César]], le film reçoit quatre [[César du cinéma|César]], dont celui du [[César du meilleur film|meilleur film]] et du [[César du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]]. Il fut également nommé à l'[[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film en langue étrangère]].
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== Synopsis ==
 
« ''{{Citation|Dans ce monde (c'est-à-dire à la cour), un vice n'est rien mais un ridicule tue.'' »}}
 
En 1780, Grégoire Ponceludon de Malavoy ([[Charles Berling]]), jeune aristocrate provincial désargenté et candide, arrive à la Cour de [[Versailles]] désirantpour demander au roi [[Louis XVI]] les moyens d'assécher les marais de la [[Dombes]], sources d'épidémies qui déciment les familles de ses paysans. Faute de pouvoir être reçu en audience, il tente de faire carrière en menant une vie mondaine qui lui permettrait de se faire remarquer. Il participe à cette vie de cour où l'honneur et les mots d'esprit (souvent moqueurs et parfois méchants) sont le centre d'une effervescence raffinée et décadente.
 
Il comprend rapidement que pour obtenir une audience, il doit d'abord mener une vie mondaine qui lui permettrait de se faire remarquer. Il participe à cette vie de cour où l'honneur et les mots d'esprit (souvent moqueurs et parfois méchants) sont le centre d'une effervescence raffinée et décadente.
Au cours du film, le baron de Malavoy aura en effet l'occasion de ''[[Mot d'esprit|faire de l'esprit]]'' avec une vivacité sans égale. La plupart des gentilshommes de province, comme lui soucieux de leurs terres, subissent, à la veille de la [[Révolution française]], la lourdeur bureaucratique de l'[[Royaume de France|État royal]], mais le baron se fraie un chemin au sein de la Cour bon gré mal gré.
 
Au cours du film, le baron de MalavoyGrégoire aura en effet l'occasion de ''[[Mot d'esprit|faire de l'esprit]]'' avec une vivacité sans égale. La plupart des gentilshommes de province, comme lui soucieux de leurs terres, subissent, à la veille de la [[Révolution française]], la lourdeur bureaucratique de l'[[Royaume de France|État royal]]. Mais, maisen ledépit barondes embuches, il parvient à se fraiefrayer un chemin au sein de la Cour bon gré mal gré.
Le marquis de Bellegarde ([[Jean Rochefort]]) finit par lui prêter main-forte, en lui donnant le gîte et en l'introduisant à la Cour où Grégoire fait montre d'un talent que redoutent les courtisans déjà installés. En conséquence, des intrigues se nouent entre un favori éphémère du roi, l'abbé de Villecourt ([[Bernard Giraudeau]]), sa maîtresse, Madame de Blayac ([[Fanny Ardant]]) (qui devient en même temps la maîtresse du baron), Grégoire de Ponceludon et Mathilde de Bellegarde, fille du marquis ([[Judith Godrèche]]).
 
Le marquis de Bellegarde ([[Jean Rochefort]]) lui prête main-forte, en lui donnant le gîte et en l'introduisant à la Cour, où Grégoire fait montre d'un talent que redoutent les courtisans déjà installés.
Le jeune baron est confronté à de nombreuses intrigues avant de pouvoir rencontrer le roi en privé, une rencontre « fortuite » dans les jardins du [[château de Versailles]] étant arrangée par ses protecteurs. Invité à une démonstration de tir d'un nouveau [[Canon (artillerie)|canon]], le baron, qui vise une charge d'[[ingénieur]], propose une amélioration de la pièce. Cela vexe un [[officier]] d'[[artillerie]] qui l'insulte. Pour ne pas perdre la face, le baron est obligé de provoquer l'officier en [[duel#Duel d’honneur (après 1547)|duel]] et le tue. Aux yeux de tous, Mathilde de Bellegarde, qui assiste au duel, se jette dans les bras du baron. C'est au tour de Madame de Blayac de perdre la face : toute la Cour sait que son jeune amant l'a abandonnée et se réjouit de sa déchéance. Ce faisant, le baron échoue dans son projet d'obtenir une charge, car le roi refuse alors de recevoir « ''pour le moment'' » un homme qui a tué l'un de ses officiers.
 
Des intrigues se nouent entre Grégoire, l'abbé de Villecourt ([[Bernard Giraudeau]]), courtisan venimeux et redoutable, sa maîtresse, Mme de Blayac ([[Fanny Ardant]]) (qui deviendra aussi la maîtresse de Grégoire), et Mathilde de Bellegarde, fille du marquis ([[Judith Godrèche]]).
Grégoire, invité à une réception où on le fait trébucher (croc-en-jambe) au cours d'une danse de manière à le ridiculiser — rappelons que le ridicule est une tare impardonnable dans ce milieu —, quitte Versailles avec Mathilde après avoir prononcé une diatribe saignante dans laquelle il dénonce l'absurdité et le « ridicule » du combat de courtisans, pouvant faire plonger les humiliés dans la misère la plus sombre.
 
Grégoire est confronté à de nombreuses intrigues avant de pouvoir enfin croiser le roi, lors d'une rencontre arrangée par Mme de Blayac dans les jardins du [[château de Versailles]].
Quelques années plus tard, en [[1794]], alors que la [[Révolution française|révolution]] a contraint nombre de nobles à l'exil, le marquis de Bellegarde alors réfugié en [[Grande-Bretagne (royaume)|Grande-Bretagne]], semble cependant nostalgique de cette période, et le décor final montre parfaitement son état d'esprit (un ciel anglais recouvert de nuages, un paysage mélancolique...).
 
Le jeune baron est confronté à de nombreuses intrigues avant de pouvoir rencontrer le roi en privé, une rencontre « fortuite » dans les jardins du [[château de Versailles]] étant arrangée par ses protecteurs. Invité à une démonstration de tir d'un nouveau [[Canon (artillerie)|canon]], le baronGrégoire, qui vise une charge d'[[ingénieur]], propose une amélioration de la pièce. Cela vexe un [[officier]] d'[[artillerie]] qui l'insulte. Pour ne pas perdre la face, le baronGrégoire est obligé de provoquer l'officier en [[duel#Duel d’honneur (après 1547)|duel]] et le tue. Aux yeux de tous, Mathilde de Bellegarde, qui assiste au duel, se jette alors dans les bras dude baronGrégoire. C'est au tour de Madame de Blayac de perdre la face :car toute la Cour sait que son jeune amant l'a abandonnée et se réjouit de sa déchéance. Ce faisant, le baron échoue dans son projet d'obtenir une charge, car le roi refuse alors de recevoir « ''pour le moment'' » un homme qui a tué l'un de ses officiers.
Toujours fidèle à sa volonté d'assainir les terres de Dombes, le citoyen Grégoire Ponceludon (il a renoncé à la particule) obtient du gouvernement révolutionnaire, en sa récente qualité d'ingénieur [[hydrographie|hydrographe]] du [[Génie civil]], de réaliser cette importante entreprise aux côtés de Mathilde, devenue son épouse entre-temps.
 
Mais Grégoire échoue dans son projet, car le roi ne peut recevoir « pour le moment » un homme qui a tué l'un de ses officiers.
 
Grégoire, invité à une réception où, à la suite d'un complot de Mme de Blayac, on le fait trébucher (croc-en-jambe)tomber au cours d'une danse de manière à le ridiculiser — rappelons que {{incise|le ridicule est une tare impardonnable dans ce milieu}}, quitte Versailles avec Mathilde après avoir prononcé une diatribe saignante dans laquelle il dénonce l'absurdité et le « ridicule » du combat dedes courtisans, pouvantpendant faireque plongerle lespeuple humiliéscroupit dans la misère la plus sombre.
 
Quelques années plus tard, en [[1794]], alors que la [[Révolution française|révolution]] a contraint nombre de nobles à l'exil, le marquis de Bellegarde alors, réfugié en [[Grande-Bretagne (royaume)|Grande-Bretagne]], semble cependant nostalgique de cette période, et le décor final montre parfaitement son état d'esprit (un ciel anglais recouvert de nuages, un paysage mélancolique...).
 
Toujours fidèle à sa volonté d'assainir les terres de Dombes, le citoyen Grégoire Ponceludon (il a renoncé à la particule) obtient du gouvernement révolutionnaire, en sa récente qualité d'ingénieur [[hydrographie|hydrographe]] du [[Géniegénie civil]], de réaliser cette importante entreprise aux côtés de Mathilde, devenue son épouse entre-temps.
 
== Fiche technique ==
{{colonnes|nombre=2|taille=35|
* Titre : ''Ridicule''
* Accroche : ''{{citation|Il n'épargne personne…''}}
* Réalisation : [[Patrice Leconte]]
* Scénario : [[Rémi Waterhouse]] avec la collaboration de [[Michel Fessler]] et [[EricÉric Vicaut]]
* Musique : [[Antoine Duhamel]]
* Photographie : [[Thierry Arbogast]]
* Décors : [[Ivan Maussion]]
Ligne 48 ⟶ 58 :
* Montage : [[Joëlle Hache]]
* Son : [[Dominique Hennequin]]
* ProducteurProduction : [[Gilles Legrand]], [[Philippe Carcassonne]] et [[Frédéric Brillion]]
* Musique : [[Antoine Duhamel]]
* Sociétés de production : [[Philippe Carcassonne|Cinéa]], [[Épithète Films]] et [[France 3|France 3 Cinéma]], avec la participation de [[Studiocanal]], [[PolyGram Filmed Entertainment|Polygram Audiovisuel]], [[Société pour le financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle|Sofica Investimage 4]] et [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]]
* Producteur : [[Gilles Legrand]], [[Philippe Carcassonne]] et [[Frédéric Brillion]]
* Pays d'originede production : {{France}}
* Langue originale : [[français]]
* Format : {{Unité|35|mm}} - Couleur
* Genre : [[Comédiecomédie dramatique]]
* Pays d'origine : {{France}}
* Langue : [[français]]
* Lieux de tournage :
** [[Château de Neuville (Gambais)|Château de Neuville]] ([[Yvelines]])
** [[Château de Champs-sur-Marne]] ([[Seine-et-Marne]])<ref>Claire Bommelaer, « Champs-sur-Marne, l'élégance à la française - Un haut lieu du cinéma », in Le Figaro, mardi 2 juillet 2013, page 29.</ref>
** [[Jardin de Versailles|Jardins du Château de Versailles]] ([[Yvelines]])
* Genre : [[Comédie dramatique]]
* Durée : 102 minutes
* Date de sortie : {{date|9|mai|1996|au cinéma}}
Ligne 69 ⟶ 75 :
* [[Judith Godrèche]] : Mathilde de Bellegarde
* [[Bernard Giraudeau]] : l'abbé de Villecourt
* [[Bruno Zanardi]] : Paul, le fils de Charlotte
* [[Bernard Dhéran]] : le comte de Montalieri
* [[Albert Delpy]] : le baron de [[Guéret]]
* [[Carlo Brandt]] : le chevalier de Milletail
* [[Urbain Cancelier]] : [[Louis XVI]]
Ligne 88 ⟶ 94 :
}}
 
== AnalyseProduction ==
=== Tournage ===
{{section à sourcer|date=décembre 2019}}
* Les scènes d'extérieur de la résidence du marquis de Bellegarde ont été tournées au [[château de Villiers-le-Bâcle]], propriété de l'humoriste [[Yves Lecoq]].
 
* Lieux de tournage :
''Ridicule'' montre la vie à la Cour au {{s-|XVIII|e}}, où la seule manière de s'adresser au roi est d'user d'esprit, d'intelligence et de beau langage. La rivalité est omniprésente dans les salons, les courtisans s'humilient les uns les autres, dans l'espoir d' augmenter leur crédit auprès du roi. Un des protagonistes du film va même jusqu'à se donner la mort après avoir cru rater de très peu une rencontre avec le roi. Le monarque apparaît là comme un dieu inaccessible impitoyable, égoïste et capable de conduire les hommes à la mort, sans même s'en rendre compte. Le héros de Ridicule, le baron de Malavoy, bien qu'étranger à cette ambiance, est obligé d'y entrer pour pouvoir s'adresser au roi, afin d'obtenir les fonds nécessaires à l'assèchement des marais de la Dombes. Il se découvre très vite un don particulier pour le beau langage, mais ne parviendra cependant pas à obtenir une vraie conversation avec le roi.
** [[Château de Neuville (Gambais)|Château de Neuville]] ([[Yvelines]])
 
** [[Château de Champs-sur-Marne]] ([[Seine-et-Marne]])<ref>Claire Bommelaer, « Champs-sur-Marne, l'élégance à la française - Un haut lieu du cinéma », in ''[[Le Figaro]]'', mardi 2 juillet 2013, page 29.</ref>
{{passage inédit}}
** [[Jardin de Versailles|Jardins du Château de Versailles]] ([[Yvelines]])
Historiquement parlant, le film se veut proche des descriptions qui nous sont parvenues de la Cour sous l'Ancien Régime, bien que celui-ci évoque davantage les façons de la Cour de Louis XIV que celles de Louis XVI : le [[Roger de Bussy-Rabutin|comte de Bussy-Rabutin]] décrit dans ses mémoires sur le début du règne de [[Louis XIV]], l'aspect peu accessible du souverain, et l'extrême difficulté qu'il a à faire parvenir des messages au roi, alors qu'il est issu d'une des plus anciennes et influentes familles du royaume.
 
[[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Le duc de Saint-Simon]] de son côté, relate dans ses mémoires son ambassade en Espagne pour les fiançailles de [[Louis XV]] et de l'infante [[Marie-Anne-Victoire d'Espagne]] en 1720, et apprécie les séances hebdomadaires où le [[Philippe V (roi d'Espagne)|roi d'Espagne]] reçoit tout demandeur, à la différence de ce qui se passe en France. On peut aussi citer le témoignage de [[Norbert Elias]] qui décrit le phénomène de Cour dans lequel se laissent enfermer [[Louis XV]] mais surtout [[Louis XVI]] (qui cherchait à fuir ce milieu en se réfugiant sur les toits ou en pratiquant des métiers manuels) . Le roi devient presque inaccessible, au contraire d'Henri IV (1589-1610), qui a sillonné toute la France et dormi dans des auberges modestes. A la cour, [[boutade|saillies]] verbales circulaient régulièrement et étaient appris et utilisés (vente Rothschild Sotheby's {{date-|mai 2006}}, l'exemplaire personnel du [[Abel-François Poisson de Vandières|Marquis de Marigny]] - frère de la [[Madame de Pompadour|Marquise de Pompadour]]).
 
Pourtant, si les costumes semblent cohérents par rapport aux descriptions de l'époque, cf. par exemple le livre de fête intitulé « Le Mariage du dauphin » - fils de Louis XV -<ref>Fiches descriptives disponible sur [ebibliophilie.com ebibliophilie.com]</ref>{{,}}<ref>De la même manière, les exemplaires du « Sacre de Louis XVI », 30 dernières pages de gravures, représentent les tenues des grands du royaume pour le sacre et sont proches de celles choisies par le réalisateur.</ref>, le film prend quelques libertés, en particulier pour la scène du bal d'Automne et dépeint assez grotesquement [[Louis XVI]] et [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] notamment.
 
== Distinctions ==
Ligne 104 ⟶ 107 :
 
=== Récompenses ===
* [[2e cérémonie des Critics' Choice Movie Awards|Critics' Choice Movie Awards 1997]] : [[Critics' Choice Movie Award du meilleur film en langue étrangère|meilleur film en langue étrangère]]
** [[Critics' Choice Movie Award du meilleur film en langue étrangère]]
* [[22e cérémonie des César|César 1997]] :
** [[César du meilleur film|Meilleur film]]
** [[César du meilleur réalisateur|Meilleur réalisateur]] :pour [[Patrice Leconte]]
** [[César des meilleurs décors|Meilleurs décors]] :pour [[Ivan Maussion]]
** [[César des meilleurs costumes|Meilleurs costumes]] :pour [[Christian Gasc]]
* [[2e cérémonie des Lumières|Lumières 1997]] :
** [[Lumière du meilleur film|Meilleur film]]
** [[Lumière de la meilleure actrice|Meilleure actrice]] :pour [[Fanny Ardant]]
** [[Lumière du meilleur acteur|Meilleur acteur]] :pour [[Charles Berling]]
* {{lien|42e cérémonie des David di Donatello|trad=David di Donatello 1997|texte=David di Donatello 1997|lang=it}} : [[David di Donatello du meilleur film étranger|meilleur film étranger]]
** [[50e cérémonie des British Academy Film Awards|BAFTA 1997]] : [[British Academy Film Award du meilleur film en langue étrangère|BAFA du meilleur film en langue étrangère]]
** [[David di Donatello du meilleur film étranger]]
* {{lien|17e cérémonie des London Film Critics Circle Awards|trad=London Film Critics Circle Awards 1997|texte=London Film Critics Circle Awards 1997}} : [[London Film Critics Circle Award du meilleur film en langue étrangère|meilleur film en langue étrangère]]
* [[50e cérémonie des British Academy Film Awards|BAFTA 1997]] :
** [[British Academy Film Award du meilleur film en langue étrangère|BAFA du meilleur film en langue étrangère]]
* {{lien|17e cérémonie des London Film Critics Circle Awards|trad=London Film Critics Circle Awards 1997|texte=London Film Critics Circle Awards 1997}} :
** [[London Film Critics Circle Award du meilleur film en langue étrangère]]
 
=== Nominations ===
* [[17e cérémonie des Boston Society of Film Critics Awards|Boston Society of Film Critics Awards 1996]] : meilleur film en langue étrangère
** {{lien|Boston[[1re Societycérémonie ofdes FilmSatellite CriticsAwards|Satellite Awards 1997]] : [[Satellite Award du meilleur film en langue étrangère|trad=Bostonmeilleur Societyfilm ofen Filmlangue Critics Award for Best Foreign Language Film}}étrangère]]
* [[1re54e cérémonie des SatelliteGolden AwardsGlobes|SatelliteGolden AwardsGlobes 1997]] : [[Golden Globe du meilleur film en langue étrangère|meilleur film en langue étrangère]]
** [[Satellite Award du meilleur film en langue étrangère]]
* [[54e cérémonie des Golden Globes|Golden Globes 1997]] :
** [[Golden Globe du meilleur film en langue étrangère]]
* [[22e cérémonie des César|César 1997]] :
** [[César du meilleur acteur|Meilleur acteur]] :pour [[Charles Berling]]
** [[César du meilleur acteur dans un second rôle|Meilleur acteur dans un second rôle]] :pour [[Bernard Giraudeau]] et [[Jean Rochefort]]
** [[César du meilleur scénario original ou adaptation|Meilleur scénario original ou adaptation]] :pour [[Rémi Waterhouse]]
** [[César de la meilleure musique originale|César de la meilleureMeilleure musique]] :pour [[Antoine Duhamel]]
** [[César de la meilleure photographie|Meilleure photographie]] :pour [[Thierry Arbogast]]
** [[César du meilleur son|Meilleur son]] :pour [[Jean Goudier]], [[Dominique Hennequin]] et [[Paul Lainé]]
** [[César du meilleur montage|Meilleur montage]] :pour [[Joëlle Hache]]
* [[69e cérémonie des Oscars|Oscars 1997]] : [[Oscar du meilleur film international|meilleur film étranger]]
 
** [[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film étranger]]
== Analyse ==
{{section à sourcer|date=décembre 2019}}
''Ridicule'' montre la vie à la Cour au {{s-|XVIII|e}}, où la seule manière de s'adresser au roi est d'user d'esprit, d'intelligence et de beau langage. La rivalité est omniprésente dans les salons, les courtisans s'humilient les uns les autres, dans l'espoir d' augmenter leur crédit auprès du roi. Un des protagonistes du film va même jusqu'à se donner la mort après avoir cru rater de très peu une rencontre avec le roi. Le monarque apparaît là comme un dieu inaccessible impitoyable, égoïste et capable de conduire les hommes à la mort, sans même s'en rendre compte. Le héros de ''Ridicule'', le baron de Malavoy, bien qu'étranger à cette ambiance, est obligé d'y entrer pour pouvoir s'adresser au roi, afin d'obtenir les fonds nécessaires à l'assèchement des marais de la Dombes. Il se découvre très vite un don particulier pour le beau langage, mais ne parviendra cependant pas à obtenir une vraie conversation avec le roi.
 
Historiquement parlant, le film se veut proche des descriptions qui nous sont parvenues de la Cour sous l'Ancien Régime, bien que celui-ci évoque davantage les façons de la Cour de Louis XIV que celles de Louis XVI : le [[Roger de Bussy-Rabutin|comte de Bussy-Rabutin]] décrit dans ses mémoires sur le début du règne de [[Louis XIV]], l'aspect peu accessible du souverain, et l'extrême difficulté qu'il a à faire parvenir des messages au roi, alors qu'il est issu d'une des plus anciennes et influentes familles du royaume.{{passage inédit}}
 
[[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Le duc de Saint-Simon]] de son côté, relate dans ses mémoires son ambassade en Espagne pour les fiançailles de [[Louis XV]] et de l'infante [[Marie-Anne-Victoire d'Espagne]] en 1720, et apprécie les séances hebdomadaires où le [[Philippe V (roi d'Espagne)|roi d'Espagne]] reçoit tout demandeur, à la différence de ce qui se passe en France. On peut aussi citer le témoignage de [[Norbert Elias]] qui décrit le phénomène de Cour dans lequel se laissent enfermer [[Louis XV]] mais surtout [[Louis XVI]] (qui cherchait à fuir ce milieu en se réfugiant sur les toits ou en pratiquant des métiers manuels) . Le roi devient presque inaccessible, au contraire d'Henri IV (1589-1610), qui a sillonné toute la France et dormi dans des auberges modestes. AÀ la cour, les [[boutade|saillies]] verbales circulaient régulièrement et étaient apprisapprises et utilisésutilisées (vente Rothschild Sotheby's {{date-|mai 2006}}, l'exemplaire personnel du [[Abel-François Poisson de Vandières|Marquis de Marigny]] - frère de la [[Madame de Pompadour|Marquise de Pompadour]]).
 
Pourtant, si les costumes semblent cohérents par rapport aux descriptions de l'époque, cf. par exemple le livre de fête intitulé « Le Mariage du dauphin » - fils de Louis XV -<ref>Fiches descriptives disponible sur [ebibliophilie.com ebibliophilie.com]</ref>{{,}}<ref>De la même manière, les exemplaires du « Sacre de Louis XVI », 30 dernières pages de gravures, représentent les tenues des grands du royaume pour le sacre et sont proches de celles choisies par le réalisateur.</ref>, le film prend quelques libertés, en particulier pour la scène du bal d'Automne et dépeint assez grotesquement [[Louis XVI]] et [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] notamment.
 
== Autour du film ==
{{Anecdotes|date=juillet 2022}}
* Les auteurs ont sans doute tiré le nom du personnage interprété par Charles Berling, « Ponceludon de Malavoy », d'une personnalité du monde des lettres champenois, [[Aubin Louis Hédouin de Malavois]], né en 1783 à Épernay, mort à Reims en 1866. Il tirait son surnom « Pons-Ludon » du nom d'une propriété qu'il avait entre Reims et Cormontreuil. C'est un certain Comte Pierre-Emmanuel Luneau qui reprit la propriété de M. Hédouin. Pour l'anecdote, la demeure, toujours existante, est située sur l'un des anciens marais asséché au {{s-|XVIII}}.
* Les scènes d'extérieur de la résidence du marquis de Bellegarde ont été tournées au [[château de Villiers-le-Bâcle]], propriété de l'humoriste [[Yves Lecoq]].
* Les acteurs [[Albert Delpy]] et [[Marie Pillet]] sont conjoints à l'époque du film.
* On notera la présence d'un personnage historique assez intéressant vis-à-vis des thèmes du langage, de l’expression et de la compréhension au travers de Paul, l'élève sourd du marquis de Bellegarde, qui est envoyé auprès de l'abbé [[Charles-Michel de L'Épée]]. L'abbé de L'Épée fut un des premiers à s’intéresser à la question de l'enseignement public pour les sourds, en ménageant une place primordiale à la [[langue des signes]] comme langue d'instruction.
 
* La fille du marquis de Bellegarde, incarnée par [[Judith Godrèche]], personnage typique du [[siècle des Lumières]], férue de sciences et de techniques, s'est embarquée dans la création d'un [[Scaphandre à casque|scaphandre]] primitif (elle manque de se noyer en le testant dans un puits), alimenté par une pompe à soufflets, dénommé « machine hydrostatergatique ». Ce détail est historiquement correct, le modèle réel étant le scaphandre de Fréminet (1774).
*On notera la présence d'un personnage historique assez intéressant vis-à-vis des thèmes du langage, de l’expression et de la compréhension au travers de Paul, l'élève sourd du marquis de Bellegarde, qui est envoyé auprès de l'abbé [[Charles-Michel de L'Épée]]. L'abbé de L'Épée fut un des premiers à s’intéresser à la question de l'enseignement public pour les sourds, en ménageant une place primordiale à la [[langue des signes]] comme langue d'instruction.
*La fille du marquis de Bellegarde, incarnée par Judith Godrèche, personnage typique du [[siècle des Lumières]], férue de sciences et de techniques, s'est embarquée dans la création d'un [[Scaphandre à casque|scaphandre]] primitif (elle manque de se noyer en le testant dans un puits), alimenté par une pompe à soufflets, dénommé « machine hydrostatergatique ». Ce détail est historiquement correct, le modèle réel étant le scaphandre de Fréminet (1774).
 
== Notes et références ==
{{références}}
<references />
 
== Voir aussi ==
{{Autres projets|wikiquote=Ridicule (film)|wikt=ridicule}}
* [[Mot d'esprit]]
=== Articles connexes ===
* [[Décret du 14 frimaire an II sur l'assèchement des marais]] : décret sur l'assèchement de la Dombes, en 1793.
 
* [[Charles-Michel de L'Épée]] (1712-1789), abbé qui s'est occupé d'instruire les [[surdité|sourds-muets]].
=== Bibliographie ===
* ''Ridicule'', {{numéro|521}} de ''[[L'Avant-scène#L'Avant-scène cinéma|L'Avant-scène Cinéma]]'', {{date-|avril 2003}}, {{nombre de pages|86}}, {{ISBN|2-84725-017-4}}.
* {{Lien web |format=PDF |auteur1=Frédéric Strauss |auteur2=Michel Cyprien |titre=''Ridicule'', de Patrice Leconte |année=2009 |éditeur=[[Centre national du cinéma et de l'image animée]] |site=transmettrelecinema.com |lire en ligne=https://www.cnc.fr/cinema/education-a-l-image/college-au-cinema/dossiers-pedagogiques/dossiers-maitre/ridicule-de-patrice-leconte_295094}}, {{nombre de pages|29}}, dossier pédagogique {{n°|175}}.
 
=== Liens externes ===
* {{Bases cinémaLiens}}
 
{{Palette|Patrice Leconte|César du meilleur film|Film représentant la France à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère|Lumière du meilleur film|National Board of Review Award du meilleur film international}}
{{Portail|cinéma français|années 1990|château de Versailles|culture sourde}}
 
[[Catégorie:Film français sorti en 1996]]
Ligne 168 ⟶ 174 :
[[Catégorie:Comédie dramatique française]]
[[Catégorie:Film réalisé par Patrice Leconte]]
[[Catégorie:HistoireFilm de France au3 cinémaCinéma]]
[[Catégorie:Film se déroulant dans les années 1780]]
[[Catégorie:Film se déroulant dans les années 1790]]
[[Catégorie:Histoire de France au cinéma]]
[[Catégorie:Film sur la Révolution française]]
[[Catégorie:Film se déroulant à Versailles]]
Ligne 187 ⟶ 193 :
[[Catégorie:Film avec un César de la meilleure réalisation]]
[[Catégorie:Film d'ouverture du Festival de Cannes]]
[[Catégorie:LangueFilm en langue des signes au cinémafrançaise]]
[[Catégorie:Film avec une musique composée par Antoine Duhamel]]
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