« Ensilage » : différence entre les versions

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[[Image:Fahrsilo.JPG|thumb|Silo simple terminé. Après compactage, le fourrage a été recouvert d'un film plastique puis chargé uniformément avec du sable afin de chasser l'air. Un treillis plastique a enfin été posé pour prévenir les dégâts d'oiseaux ou de petits animaux. Les pneus sur les côtés assurent l'étanchéité en bordure. L'aire de déchargement est bétonnée pour la propreté.|alt=]]
L{{'}}'''ensilage''' est une méthode de [[Conservation des aliments|conservation]] des [[fourrage]]s par acidification passant par la [[fermentation lactique]] [[anaérobie]] d'un fourrage humide. En fonction des différentes techniques utilisées, et de la nature des fourrages, on obtient un produit fini [[acide]] dont le pourcentage d'humidité varie de 50 % à 85 % environ. Plus le taux de [[matière sèche]] est élevé, plus les conditions d'[[anaérobiose]] sont difficiles à atteindre. À contrario, un taux d'humidité élevé entraîne des pertes au désilage et par fuite de jus, source potentielle d'odeurs.
[[Fichier:Maissilage Zeilitzheim 1.jpg|vignette|Front de prélèvement d'un [[Silo (stockage)|silo]] de maïs, Allemagne, 2009.]]
Cette technique a largement contribué à l'industrialisation de l'agriculture ainsi qu'au développement des élevages intensifs. Elle est devenue depuis la seconde moitié du {{s-|XX|e}} un élément essentiel des systèmes de [[polyculture]]-[[élevage]]. Elle est parfois abandonnée lorsqu'il s'agit d'élaborer des produits animaux de haute qualité gustative.
 
== Place de l'ensilage dans la conservation des fourrages ==
Il existe plusieurs voies de [[stockage]] et de conservation des [[fourrage]]s<ref name=":4">{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Renaud|titre=Récolte des fourrages à travers les âges|éditeur=France agricole|date=2002|isbn=2-85557-077-8|isbn2=978-2-85557-077-8|oclc=401347009|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/401347009|consulté le=2022-12-15}}</ref> :
* la voie sèche, soit en ''[[foin]]'' soit par ''déshydratation'' artificielle en usine. La conservation en foin est rendue possible par la [[dessiccation]], soit uniquement sous l'action du soleil (séchage naturel), soit complétée par un séchage en grange utilisant de l'air chaud généralement produit par des brûleurs. Cela conduit à un pourcentage d'humidité du fourrage voisin de 15 %, qui assure sa stabilité. Le foin demande un investissement moindre. Il est souvent perçu comme « plus naturel » par les consommateurs de produits animaux, l'ensilage et le maïs-fourrage étant d'utilisation récente et liés à la révolution fourragère, du moins en Occident. Cependant, si le foin prend la pluie, la perte peut être importante ;
* les voies intermédiaires telles que le ''haylage''<ref>Terme américain (contraction de ''hay'', foin, et de ''silage'', ensilage) qui désigne un enrubannage à fortes teneurs en [[matière sèche]].</ref> ou l'''enrubannage'' de grosses balles<ref name=":0">[http://www.afpf-asso.fr/files/fichiers/Recolte_conservation_herbe.pdf Récolte et conservation de l'herbe AFPF]</ref> qui s'est fortement développé récemment pour les plantes prairiales ;
* la voie humide, dénommée ''ensilage'', qui s'applique à un grand nombre de plantes fourragères pourvu qu'elles soient suffisamment riches en sucres fermentescibles, en particulier aux graminées fourragères, au [[maïs]] plante entière, aux grains humides, à la [[pomme de terre]] et aussi à des coproduits agro-alimentaires comme les [[bagasse]]s de canne à sucre, la [[pulpe de betterave]], les [[drêche]]s de brasserie, la pulpe de pomme de terre, certains écarts de triage de légumes. Elle est cependant difficile à réussir avec des fourrages comme les [[ brassicaceae| crucifères]] et la [[Luzerne cultivée|luzerne]], pauvres en sucres solubles et riches en azote. L'ensilage est privilégié lorsque les conditions climatiques sont humides ou incertaines. Le débit d'un chantier d'ensilage peut être très important et c'est la raison majeure du succès de cette technique ;
* certaines plantes peuvent être conservées humides sans être ensilées à l'abri de l'air, ; c'est le cas de la [[betterave fourragère]] (et autrefois des carottes et navets fourragers) en ''silo aéré'' et abrité, des citrouilles simplement en tas à l'extérieur ou du [[topinambour]] ''en terre''. Les choux fourragers étaient conservés jusqu'aux fortes gelées ''sur pied''. De même, si le climat et l'état du sol le permettent, il est parfois possible de faire pâturer en hiver.
 
La plupart de ces méthodes sont tombées en désuétude à cause du succès de l'ensilage.
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== Évolution des moyens de récolte et de stockage ==
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Fichier:The book of ensilage; or, The new dispensation for farmers (1881) (20396894705).jpg|Exemple d'ensilage réalisé sous hangar en 1881, : le fourrage était recouvert de paille, puis de planches et enfin de pierres pour être suffisamment tassé.
Fichier:Silo closesml.jpg|Silo-tour construit vers 1900 au Texas.
Fichier:Ensilage en AOF, année 1930.png|Ensilage de fourrages en silo-fosse, Afrique Occidentale Française, années 1930.
Fichier:August and Nathan Little Soldier cutting silage - NARA - 285339.jpg|Ensilage de maïs aux États-Unis en 1949.
Fichier:Saint-Amant 16 Ensileuse 2008.jpg|Faucheuse récolteuse à fléaux;. Ces machines dotées d'un unique rotor étaient peu coûteuses et peu exigeantes en puissance mais lentes et ne réalisaient qu'un hachage approximatif. Elles ont été utilisées comme ensileuses d'herbe dans les années 1940 à 1960.
Fichier:Chopping grass for silage - geograph.org.uk - 1241307.jpg|Type de machine très utilisé pour l'ensilage d'herbe dans les décennies 1970 à 2000. Elle comprend un [[Pickup (agriculture)|pickup]] pour le ramassage et un volant hacheur qui effectue en même temps l'éjection du fourrage via une goulotte orientable vers la remorque. Le pickup peut être remplacé par des becs à maïs.
Fichier:Bundesarchiv Bild 183-W0520-0013, KAP Prenzlau, Roggenernte.jpg|Fauche et andainage de [[seigle]] à l'aide d'une faucheuse-conditionneuse automotrice avant le passage de l'ensileuse, Allemagne de l'Est, 1980.
Fichier:MB TRAC rolling silage.jpg|Compactage d'un ensilage en Australie (silo-taupinière), 2007.
Fichier:Claas Jaguar900.jpg|Ensileuse avec trémie de stockage. La trémie autorise l'ensileuse à travailler sans être suivie en permanence d'une remorque, 2007.
Fichier:Malabar Farm Main Dairy Barn.JPG|Ferme laitière américaine idéale avec son silo-tour pour l'ensilage d'herbe ([[Ferme pédagogique]] ''Malabar''), Ohio, 2008 .
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Il arrive occasionnellement que de l'herbe soit conservée dans la nature sous une forme équivalente à l'ensilage, notamment lorsque des chutes abondantes de feuilles mortes ou de neige recouvrent rapidement de l'herbe en début d'hiver. Les animaux sauvages grattent alors sous cette couche pour se nourrir. Les légumes lactofermentés et la [[choucroute]] sont une forme de conservation identique à l'ensilage appréciée depuis longtemps en alimentation humaine.
 
En 1877, un agriculteur solognot, Auguste Goffart, publia ses propres expériences sur la conservation en vert des fourrages. Il avait été influencé par les pratiques de paysans allemands inspirés par la choucroute depuis le début du {{s-|XIX}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Auguste Goffart|titre=Manuel de la culture et de l'ensilage des maïs et autres fourrages verts|lieu=Paris|éditeur=G. Masson|date=1877|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Ce livre fut l'objet d'une attention considérable aux États-Unis puis en [[Grande-Bretagne]], les fermiers américains commencèrent à ensiler du maïs pour leurs vaches laitières. Rapidement, on mit au point des silos -tours chargés par des broyeurs-souffleurs (ensileuses à poste fixe) alors que les ensileuses mobiles n'existaient pas.
 
Avant que du matériel spécialisé et les bâches plastiques ne soient disponibles, on utilisait le matériel dévolu à la fenaison pour rentrer l'herbe préfanée. Les tas étaient réalisés à l'abri des pluies et fortement chargés car le fourrage n'était pas souvent haché.
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À partir des années 1950, le matériel spécialisé est devenu d'usage courant et l'ensilage se développe vraiment. Le stockage sous hangar est resté longtemps populaire même avec les bâches plastiques, car il permettait l'affouragement en ''libre-service'' des animaux à l'abri. De plus le tas pouvait être chargé de petites bottes de foin ou de paille. Le problème était de faire avancer simultanément et assez vite la consommation de l'ensilage et celle du foin.
 
À partir des années 1990, l'utilisation d'ensileuses automotrices de forte puissances (jusqu'à {{nobr|600 chevaux}} aujourd'hui) s'est généralisée, permettant une récolte très rapide. Sur ces machines, la conduite au travail est souvent déléguée à un robot alors que le chauffeur s'occupe du remplissage optimal de la remorque suiveuse et s'assure de la qualité du travail. La table de coupe peut être remplacée suivant les besoins par un système ramasseur (''pick up'') ou une table de coupe à maïs composée à ''becs rotatifs'' qui ont remplacé les traditionnels ''becs à maïs'' à chaînes. Étant donné la rapidité du chantier, le déchargement et la confection du silo nécessitent beaucoup de place et les tas sont presque toujours en extérieur<ref name=":4" />.
 
L'utilisation des bâches plastiques pour les ruminants ou des silos tours surtout pour les porcs est aujourd'hui la règle. Certains silos tours parfaitement étanches sont munis de systèmes permettant l'évacuation de l'oxygène. L'utilisation de bâches et pneus sur les silos horizontaux est aujourd'hui contestée pour des raisons écologiques et esthétiques et l'utilisation des pneus usagés est réglementée<ref>{{Article|titre=De l’orge sur le tas d’ensilage pour remplacer les pneus|périodique=CARACTERRES|date=2012|lire en ligne=https://www.caracterres.fr/de-lorge-sur-le-tas-densilage-pour-remplacer-les-pneus}}</ref> ; des couvertures naturelles comme l'ensemencement en céréales (orge notamment), ont été expérimentées ; la formation d'un feutrage racinaire dense après germination facilite le retrait de la couche isolante avant l'utilisation (désilage)<ref>{{Article|titre=Semer des céréales pour couvrir son silo|périodique=Réussir bovins|date=2010|lire en ligne=https://www.reussir.fr/bovins-viande/semer-des-cereales-pour-couvrir-son-silo}}</ref>. Les graines peuvent être semées seules ou dans un broyat de végétaux<ref>{{Lien web |titre=Quelles alternatives pour les plastiques agricoles en Wallonie ?
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==== Préparation du fourrage avant ensilage ====
[[Fichier:Mähwerk Modell Fella Ramos 911 TL.jpg|vignette|Trois faucheuses-conditionneuses sur un même tracteur. Autriche, 2018]]
L'ensilage peut être [[Foin|préfané]] ou non. Le préfanage abaisse le taux d'humidité, il est très pratiqué pour les ensilages d'herbe. Il utilise les mêmes machines que pour la [[fenaison]]. Pour des raisons de débit de chantier, des machines très performantes équipées de conditionneurs accélérant le séchage peuvent être utilisées. On vise alors un taux de matière sèche d'environ 35 %. L'ensilage a lieu jusqu'à {{nobr|60 heures}} après la coupe<ref name=":3" />.
 
==== Silos-tours ====
[[Fichier:Harvestore Silos Britton Michigan.JPG|vignette|Tours ''Harvestore'' à atmosphère appauvrie en oxygène (silos-tours). [[Britton (Michigan)|Britton]], [[Michigan]], États-Unis, 2012.|alt=|gauche]]
Pour l'herbe, autour de 50 % de matière sèche, il s'agit du « ''haylage'' » dont la conservation peut nécessiter des [[Silo agricole|silos]]-tours limitant le contact avec l'air. C'est l'épaisseur de l'ensemble qui assure l'anaérobiose (la privation d'air ou d'oxygène). Cette technique mise au point aux [[États-Unis]] dès les débuts de l'ensilage, d'abord pour le maïs, nécessite des investissements importants (silo, soufflerie, mécanisme de désilage).
 
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==== Ensilage sous emballage étanche ====
[[Fichier:8' x 150' Silo Bag shown just after filling and sealing.jpg|vignette|Ensilage en silo-boudin. [[Comté de Chippewa (Wisconsin)|Chippewa County, Wisconsin]], États-Unis, 2009.|alt=]]Une technique largement développée aujourd'hui est l'enrubannage des balles, rondes ou carrées. Réalisé par des [[enrubanneuse]]s, elle consiste à enrouler un [[film plastique]] autour de chaque botte et à obtenir ainsi l'anaérobiose. Il existe des enrubanneuses pour balles d'un poids allant d'une cinquantaine de kilos (machines chinoises notamment) à environ une tonne.
 
Une autre méthode consiste à introduire le fourrage dans un tube de plastique (silo-boudin) au moyen d'une machine spéciale.
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<gallery mode="packed" caption="Balles">
Fichier:Wrapped bales 3235.jpg|L'ensilage en balles de végétaux enrubannés par du film plastique est une méthode en progression.
Fichier:Silageballen-patpatpat1.jpg|Le plastique blanc accumule moins de chaleur et rend d'éventuelles déchirures ou trous plus visibles (ici près de Bâle, en Suisse).
Fichier:Kuilvoerbalen.jpg|Les balles peuvent être rectangulaires, optimisant le stockage.
Fichier:Row of white silage bales in Brastad.jpg|Rangée de balles à Öhed, [[Brastad]], Suède.
Fichier:Kverneland Taarup 7517 baler.jpg| Enrubanneuse pour balles rondes.
Fichier:Sheep feeding on silage in the snow, Baltasound - geograph.org.uk - 1725708.jpg| Moutons dans la neige se nourrissant d'une balle d'ensilage posée dans un râtelier cylindrique (après retrait du plastique). Îles Shetland, Grande-Bretagne.
</gallery>
 
==== Méthodes traditionnelles ====
En dessous de 40 % de matière sèche, on parle des méthodes les plus communes d'ensilage. La technique la plus largement utilisée est celle du silo -couloir (silo-bunker ou bunker au Canada). Le fourrage, tout d'abord haché en particules dont la longueur avoisine le centimètre, est stocké à plat, en couches successives, sur une aire bétonnée entre deux murs, puis compacté à l'aide de [[Tracteur agricole|tracteurs]] afin d'expulser le maximum d'air interstitiel et mis en anaérobiose définitive par recouvrement à l'aide d'une bâche de [[polyéthylène]] lestée par du sable (photo de titre) ou traditionnellement par des pneus usagés<ref name=":4" />.
 
La même technique peut être utilisée en l'absence de murs limitant le silo ; elle procure alors un silo-taupinière ou silo-meule en Afrique et au Canada (fréquent pour la pulpe de betterave). Cette méthode reste la plus économique et se prête à toutes les évolutions<ref>{{Lien web|titre=Le retour des silo-meules|url=http://lait.org/fichiers/Revue/PLQ-2017-05/conservation.pdf|site=lait.org|date=mai 2017|consulté le=30 septembre 2018}}</ref>.
 
En zone tropicale et à la saison sèche, l'ensilage est traditionnellement réalisé en silos-fosses ou silos-tranchées de 1,5 à {{unité|2 |m}} de profondeur (photo historique), il peut être tassé au tracteur lorsque le remplissage atteint le niveau du sol, il est ensuite recouvert d'un plastique ou d'une couche de paille puis d'une couche de terre<ref name=":2">{{Lien web|auteur1=J. Pagot|titre=Note sur les techniques pratiques de fabrication de l'ensilage en zone tropicale|url=https://agritrop.cirad.fr/433638/1/ID433638.pdf|site=cirad|date=|consulté le=14 décembre 2019}}</ref>. Cette technique a l'avantage de protéger le silo de l'action du soleil et est économique mais les autres types de silos sont aussi utilisés. Une variante est l'ensilage en cuves de béton préfabriquées (silos-cuves) que l'on enterre également.
 
=== Maïs et sorghos à grain plantes entières ===
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[[Fichier:Maize cutting in Child Okeford 20071020.jpg|gauche|vignette|Ensilage de maïs avec une automotrice Claas 900. Angleterre, 2007|alt=]]
[[Fichier:Claas Jaguar 940 détail avant.jpg|vignette|Détail de la table de coupe à becs rotatifs (scies circulaires) d'une ensileuse [[Claas]] 940, ici en position repliée pour le transport.]]
En ce qui concerne le [[maïs]], les conditions optimum de récolte se situent entre 30 et 35 % de matière sèche. C'est une valeur obtenue naturellement par le mûrissement de la plante entière. À ce stade, la teneur en sucres solubles, l'équilibre entre grain et tige, la facilité de tassement et de mise en anaérobiose sont les plus favorables. Un hachage trop fin (dimension moyenne inférieure au centimètre) ne permet pas une bonne rumination des animaux dont l'ensilage est la nourriture principale s'il n'est pas corrigé dans la ration. Il peut conduire à un trouble métabolique appelé [[acidose]], ; cependant, la plupart des grains doivent être éclatés pour obtenir une bonne efficacité digestive pour le bétail.
 
L'ensilage de [[Sorgo commun|sorgho]] à grain se réalise de la même façon que celui de maïs.
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==== Méthodes ====
[[Fichier:Case IH MX135, Strautmann Giga vitesse II.jpg|vignette|Récolte d'herbe préfanée au moyen d'une [[Ramasseuse-chargeuse|remorque autochargeuse-hacheuse]] pour l'ensilage. Le hachage est moins efficace que celui des ensileuses. 2009.|alt=]]
En ce qui concerne les graminées fourragères et les mélanges de [[graminée]]s et de [[légumineuse]]s, si des valeurs similaires sont souhaitables, elles ne sont pas toujours possibles car la teneur en matière sèche des graminées au moment de la récolte n'est que de 12 à 15 %. ParUn préfanage au champ après [[Fauchage (agriculture)|fauchage]] on peut faire remonter cette teneur à 30 % pour les graminées ou 40 % pour les légumineuses; ; cet objectif est parfois risqué car il nécessite un minimum de trois belles journées de suite (pas toujours évident fin avril début mai). En cas d'impossibilité, on ensile directement des graminées en utilisant une ensileuse à table de coupe, mais une teneur en matière sèche inférieure à 28 % conduit à des pertes par écoulement de jus et au désilage, sources d'odeurs, après la confection du silo<ref name=":3">{{Lien web|titre=Réussir ses ensilages d’herbe|url=ttps://www.arvalis-infos.fr/reussir-ses-ensilages-d-herbe-@/view-27156-arvarticle.html|site=Arvalis|date=mars 2019|consulté le=17 décembre 2019}}</ref>.
 
En région de plaine et lorsque le climat n'est pas trop humide, une première coupe en ensilage précède une seconde en foin.
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Le second levier est la qualité de l'ensilage qui dépend de la teneur en [[éléments nutritifs]] et de la [[digestibilité]] de l'herbe. Il est donc important de récolter l'herbe au bon stade de maturité, car une herbe trop mûre aura une teneur en éléments nutritifs plus faible et une digestibilité plus faible.
 
Il est également important de veiller à la conservation de l'ensilage pour préserver ses qualités nutritives (absence d'oxydation, limitation des pertes de [[matière sèche]]...).
 
En résumé, pour obtenir un ensilage d'herbe de qualité tout en maximisant la récolte, il est important de concilier les différents aspects de la gestion de l'herbe pour répondre aux besoins en quantité et qualité des produits<ref>{{Lien web |langue=Français |auteur=robin vergonjeanne |titre=Notre or vert c’est l’ensilage d’herbe |url=https://www.web-agri.fr/herbe/article/143228/notre-or-vert-c-est-l-ensilage-d-herbe- |site=Web-agri |date=08 juin 2020 |consulté le=10 mai 2023}}</ref>.
 
=== Céréales immatures et méteils plantes entières ===
Ces ensilages concernent surtout les régions où les rendements en maïs sont faibles (montagne, régions tropicales sèches) et certaines formes d'[[agriculture durable]].[[Fichier:Loaders compacting silage, Revivim 2007.jpg|vignette|Remplissage et compactage d'un ensilage de blé plante entière en silo-couloir. [[Revivim]], Israël, 2007.|alt=|gauche]]Les céréales utilisées sont principalement le [[triticale]], le [[seigle]] et l'[[Avoine cultivée|avoine]]. Le blé est possible mais, en Europe, il est mieux valorisé en grains secs et ne concerne donc que des opérations d'ajustement en cas de pénurie.
 
Les [[Sorgho fourrager|sorghos fourragers]], sorghos à sucre ([[Sorgo commun|''sorgum bicolor'']] notamment en Chine<ref>{{Lien web|titre=Le sorgho à sucre en Chine|url=http://www.fao.org/ag/fr/magazine/0202sp2.htm|site=FAO|date=2002|consulté le=17 décembre 2019}}</ref>) et les nombreuses variétés fourragères de céréales et grandes graminées tropicales, [[éleusine]], ''[[andropogon]]'' ''sudanensis'' (Sudan grass), [[Millet Perle|millet perlé]] (ou mil à chandelles)<ref>{{Lien web|auteur1=Marc F. Clément|titre=Le millet perlé|url=https://www.agrireseau.net/grandescultures/documents/Millet%20et%20horticulture_2010.pdf|site=Agriculture, pêcheries et alimentation Québec|date=2010|consulté le=18 décembre 2019}}</ref>, moha (''[[setaria italica]]''), herbe à éléphant (''[[pennisetum purpureum]]''), ''[[Paspalum]]'' s'ensilent de la même façon<ref name=":2" />.
 
Les [[méteil]]s modernes sont des associations céréales-légumineuses où la légumineuse est généralement un [[pois fourrager]] ou une [[vesce]]. La céréale sert de tuteur. Le taux de matière séche à la récolte doit être inférieur à 32 % pour que le compactage en silo soit possible. En Amérique et en Afrique, on utilise parfois des méteils maïs, éleusine ou sorgho associés à du soja, du [[niébé]] ou du [[lablab]]<ref>{{Lien archive|langue=en|auteur1=|titre=Lablab purpureus|horodatage archive=20050130183159|url=http://www.fao.org/ag/AGP/AGPC/doc/GBASE/DATA/PF000047.HTM|site=Wayback machine|périodique=|date=|consulté le=16 décembre 2019}}</ref>{{',}}<ref name=":2" />.
 
Ces ensilages sont aussi réalisables en balles enrubannées<ref>{{Article|auteur1=Emmanuel Gsell|titre=Fiche technique : céréales immatures et méteils|périodique=Agriculture et territoires, Chambres d'agriculture d'Auvergne|date=septembre 2013|lire en ligne=http://www.haute-loire.chambagri.fr/sites/agri43/IMG/pdf/_Fiche_technique_meteils_-3.pdf|pages=}}</ref>.
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Voir aussi [[Drêche#Drêches fermentées]]
 
Ces produits industriels supportent un transport plus ou moins long et obligent parfois à un remplissage du silo en plusieurs temps. Étant de consistance assez molle, ils ne peuvent généralement être tassés avec des engins, aussi les autres précautions usuelles doivent -elles être respectées rigoureusement :
 
* prévoir un écoulement pour les jus ;
* ne pas utiliser des silos trop larges et hauts ;
Ligne 128 ⟶ 127 :
* recouvrir les drêches de manière hermétique (film plastique) ;
* tasser uniformément mais sans excès de manière à éliminer les poches d’air entre le tas et la bâche ;
* laisser les drêches fermenter durant 3trois semaines. Elles s’acidifient naturellement (ph{{nobr|pH < 4,5}}), dans le cas d’une utilisation prolongée (6six mois), utiliser un agent conservateur d’ensilage ;
* dessiler tous les jours très proprement sans décompacter le silo<ref>{{Lien web|titre=dreche de brasserie ensilage|url=http://fr.lpernia.com/blog/2016/08/dreche-de-brasserie-ensilage|date=2016-08-21|consulté le=2016-08-21}}</ref>.
 
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== Qualité de l'ensilage et utilisation par le bétail ==
{{Article détaillé|Fourrage}}
L'ensilage est un mode de conservation basé sur l'acidification. En fin de fermentation, le pH doit se situer en-dessous de 4,5 voire 4,2 pour des ensilages très humides.
[[Fichier:Mixer-wagon.JPG|vignette|Mélangeuse- distributrice prête à être chargée en ensilage. Certaines machines peuvent de plus désiler elles-mêmes et peser les composants du mélange.]]
Le taux de matière sèche varie assez largement dans les ensilages mais il est possible de définir des valeurs optimales à essayer d'atteindre pour obtenir un fourrage de meilleure qualité.
 
Dans tous les cas, la production de fourrage de qualité est conditionnée par la teneur en sucres solubles qui seront transformés en [[acide lactique]] et [[Acide propionique|propionique]] par les [[bactérie]]s lactiques naturellement présentes sur le fourrage, par la qualité du tassement, par la rapidité du chantier et de la mise en [[Anaérobie|anaérobiose]] et, en conséquence, de l'acidification.
[[Fichier:Solomix mixer wagon, diet feeder with two vertical augers.jpg|vignette|Distribution.]]
Un autre facteur de qualité est la longueur de hachage du fourrage, : plus le fourrage est haché, moins il restera d'air après tassement, mais le hachage fin diminue la valeur en fibres de la ration. Le désilage doit aussi être réalisé soigneusement en réalisant une coupe nette au front, si possible.
 
=== Additifs autorisés ===
[[Fichier:Two open silos in Noorderkempen.jpg|vignette|Deux silos en cours d'utilisation : à gauche, un silo-couloir avec du maïs ; à droite, un silo-taupinière avec de l'herbe. [[Campine]], Belgique, 2010.]]
Ce sont des conservateurs visant à augmenter la rapidité d'acidification, la stabilité et la durée de conservation de l'ensilage. Ils sont de trois types :
* biologiques (bactéries lactiques sélectionnées accompagnées ou non de sources de sucre soluble) augmentant la fermentation lactique. Ce sont par exemple des souches sélectionnées de ''[[Lactobacillus plantarum]]'', ou des inoculats incluant des souches de ''[[Lactobacillus buchneri]]'', ''[[Enterococcus faecium]]'' et de ''[[Pediococcus]]'' ;
Ligne 159 ⟶ 158 :
Les bottes enrubannées peuvent être servies dans des rateliers adaptés ou déroulées mécaniquement à l'auge.
 
Les silos -couloirs sont adaptés à l'utilisation en ''libre-service'', méthode économique ne nécessitant qu'une barrière ratelier ou même un fil de clôture électrique mais peu adaptée aux grands troupeaux. Le désilage mécanique avec des tracteurs ou des chariots élévateurs munis d'outils adaptés est très fréquent.
 
Les remorques ou automotrices mélangeuses-distributrices sont de plus en plus utilisées.
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* risque d'apport de ''[[Listeria]]'' en cas d'ensilage mal acidifié qui permet le développement de la bactérie (notamment dans les élevages laitiers, surtout si on y produit des fromages au lait cru). Il existe également des risques de méningite pour les jeunes bovins allaitants nourris à l'ensilage de maïs et soumis à un stress important (conditions d'élevage, changement brutal d'alimentation, [[wikt:allotement|réallotement]]…) ;
* risque de production d'[[éthanol]] toxique pour les ruminants, généralement à la suite d'une fermentation alcoolique permise par une mauvaise étanchéité du silo ou de la feuille de plastique ;
* risque de présence excessive de bactéries [[butyrique]]s (''Clostridium tyrobutyricum''). Sans danger pour les animaux et pour l'homme, elles sont préjudiciables à la transformation fromagère, et sont responsables de mauvais goûts dans les [[fromage]]s à pâte molle et de gonflement voirvoire d'éclatement pour certains fromages à pâte pressée non cuite (Gouda, Saint-Nectaire, etc.) et surtout des [[Fromage à pâte pressée cuite|fromages à pâte pressée cuite]], en particulier à pâte dure et mi-dure et qui ont mûri pendant une longue période<ref>{{Article|prénom1=C.|nom1=DEMARQUILLY|titre=Ensilage et contamination du lait par les spores butyriques|périodique=INRAE Productions Animales|volume=11|numéro=5|date=2020-07-06|issn=2273-7766|issn2=2273-774X|doi=10.20870/productions-animales.1998.11.5.3964|lire en ligne=https://productions-animales.org/article/download/3964/12255|consulté le=2022-06-03|pages=359–364}}</ref>. Ces bactéries peuvent se multiplier et entraîner un gonflement tardif ou gonflement butyrique consécutif à une production de gaz (H<sub>2</sub> et CO<sub>2</sub> ) quelques semaines après la fabrication. Ces bactéries peuvent former des [[spore]]s résistantes dans les ensilages souillés ; on observe aussi ce phénomène dans les foins récoltés avec des résidus de terre, et qui ont moisi<ref>{{Lien web |langue=fr-CH |titre=Faits intéressants |url=https://www.fromagesuisse.ch/production/faits-interessants |site=Notre Fromage Suisse |consulté le=2022-05-30}}</ref> ;
* risque de pollution : le liquide produit par l'ensilage de végétaux trop humides est acide, corrosif, odorant et polluant (puissant [[Eutrophisation|eutrophisant]]) ;
* risque de [[saturnisme]] : les [[lixiviat]]s d'ensilage, très acides et corrosifs, peuvent faciliter la migration et la biodisponibilité de polluants métalliques, dont le [[plomb]] accumulé dans le sol, des métaux provenant du silo, ou le [[toxicité des munitions|plomb toxique]] de grenaille de plomb de chasse ou de [[ball-trap]] facilement et communément piégé dans le maïs fourrager en raison de la forme des feuilles (en entonnoir) du [[maïs]]<ref>D. A. Rice, M. F. McLoughlin, W. J. Blanchflower et T. R. Thompson, ''Chronic lead poisoning in steers eating silage contaminated with lead shot–Diagnostic criteria'' ; Earth and Environmental Science Bulletin of Environmental Contamination and Toxicology Volume 39, Number 4, 622-629, DOI: 10.1007/BF01698454 ([http://resources.metapress.com/pdf-preview.axd?code=q66pwq3007628813&size=largest Résumé])</ref>.
* risque lié aux agents conservateurs utilisés sous forme de solutions aqueuses.
 
Il existe aussi un risque d'exposition à la poussière des agriculteurs et des travailleurs de la filière [[alimentation animale|alimentation du bétail]] à des poussières de céréales ou d'ensilage contaminées<ref>[http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=ED%204411 Mycotoxines en milieu de travail. Document INRS]</ref>{{,}}<ref>[http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=FAR%2018 Fiche d'aide au repérage de cancérogène. Agroalimentaire. Fabrication d'aliments pour animaux. Document INRS.]</ref>. Cependant il semblerait que le foin moisi ou mal conservé soit plus problématique de ce point de vue, générant beaucoup de poussières et d'antigènes allergisants<ref>{{Lien web |titre=Poumon de fermier |url=https://www.cchst.ca/oshanswers/diseases/farmers_lung.html |site=CCHST (Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail) |date=16 août 2023}}</ref>.
 
=== RisquesMesures face aux risques environnementaux ===
En Europe, la récupération des jus, s'il y en a, est obligatoire. Le préfanage permet de les limiter en augmentant le taux de matière sèche. La récupération des bâches et emballages plastiques agricoles est organisée. Le conditionnement desconsiste bâchesà usagéesnettoyer peutplier êtreet effectuéficeler avecà certainesla pressesmain àles bottesbâches usagées rondesd'ensilage facilitant leur transport vers les centres de retraitement. Les plastiques d'enrubannage et les filets de bottes sont mis à part dans des sacs séparés. En France grâce à ce tri à la source 90 % de ces plastiques agricoles sont collectés dont plus de 70 % sont valorisés<ref>{{Lien web |auteur=Tanguy Dhelin |titre=Recyclage des plastiques agricoles : une réussite française |url=https://www.pleinchamp.com/actualite/recyclage-des-plastiques-agricoles-une-reussite-francaise |site=Pleinchamp |date=31 janvier 2022}}</ref>. Le [[recyclage des pneus]] utilisés sur les silos est encore problématique, mais ils sont souvent remplacés par des sacs de sable.
[[Fichier:ExcédentAzoteUE.jpg|vignette]]
L'ensilage est lié aux pratiques d'élevages intensives : fortes fumures azotées et potassiques pour les ensilages, épandage de lisiers. Les régions européennes les plus concernées par les excédents d'azote dans le sol semblent correspondre aux zones d'élevage très intensif (Pays-bas, Flandres, Irlande, Danemark, Allemagne, Scanie, Bretagne, Plaine du Pô). Cependant l'ensilage n'est pas toujours incompatible avec une gestion durable de l'exploitation et est aussi pratiqué en agriculture biologique. Par exemple l'ensilage de maïs en proportion raisonnable est un bon complément à l'herbe pâturée ou récoltée précocement et permet de maintenir un bon niveau de production et d'engraissement du troupeau tout au long de l'année, sans forcément acheter du tourteau pour l'équilibrer<ref>{{Lien web |auteur=Lena Guillaume |titre=Du maïs ensilage en bio : c'est possible ! |url=https://www.agri53.fr/du-mais-ensilage-en-bio-cest-possible |site=Réussir agricole 53 (hebdomadaire agricole et rural de la Mayenne) |date=8 mai 2020}}</ref>.
 
== Impacts sur le goût du lait ou de la viande ==
Ils sont discutés, mais il semble que l'ensilage affecte au moins le goût du [[lait]], moins riche et moins varié que lorsque les animaux mangent du [[foin]] ou bien entendu de l'herbe en [[pâture]], et que cela ne passe pas inaperçu des consommateurs<ref>{{Lien web|titre=Lait de foin Une nouvelle filière plus vertueuse|url=https://www.quechoisir.org/actualite-lait-de-foin-une-nouvelle-filiere-plus-vertueuse-n58941/|site=Que choisir ?|date=septembre 2018|consulté le=13 décembre 2019}}</ref>.
 
Les tests effectués sur ce sujet sont nombreux. Dans une thèse de docteur vétérinaire en faisant la recension en 2010, l'auteur arrivait aux conclusions suivantes :
 
* l'effet sur les [[fromage]]s au lait de vache porte sur la couleur de la pâte et la qualité du goût, mais s'atténue quand l'affinage dure six mois ou plus<ref name=":1">{{ouvrage|url=http://oatao.univ-toulouse.fr/4061/1/hartmann_4061.pdf|passage=27|titre=Influence du type d'alimentation sur la texture et la flaveur du fromage|nature ouvrage=thèse de docteur vétérinaire|éditeur=Université Paul-Sabatier|auteur=Aurélien Voisin|lieu=Toulouse|année=2010}}.</ref> ;
* {{citation|l’utilisation d’ensilage de maïs dans la ration, donne des fromages nettement plus blancs, une texture plus ferme et moins fondante, et des goûts moins aromatiques, une flaveur moins prononcée… L’emploi d’herbe sous forme d’ensilage donne des fromages plus jaunes, légèrement moins fermes, avec un goût moins intense, moins typique, plus amer et moins plaisant.}} Cependant, ces caractéristiques sont fortement atténuésatténuées avec des ensilages de qualité et une distribution soignée ;
 
* {{citation|l’utilisation d’ensilage de maïs dans la ration, donne des fromages nettement plus blancs, une texture plus ferme et moins fondante, et des goûts moins aromatiques, une flaveur moins prononcée… L’emploi d’herbe sous forme d’ensilage donne des fromages plus jaunes, légèrement moins fermes, avec un goût moins intense, moins typique, plus amer et moins plaisant.}} Cependant ces caractéristiques sont fortement atténués avec des ensilages de qualité et une distribution soignée ;
* la conclusion générale était qu'il est tout à fait possible de faire de bons fromages avec une alimentation à base d'ensilage mais que dans les tests le consommateur préférait souvent les fromages issus d'une alimentation naturelle et d'un mode de conservation mettant en valeur une riche diversité florale<ref name=":1" />.
 
Le lait de vaches recevant de l'ensilage peut être contaminé par des spores de ''[[Clostridium butyricum]]'', néfastes à la fabrication de fromages. Les précautions usuelles diminuent ce risque<ref>{{Lien web|auteur1=C. Demarquilly|titre=Ensilage et contamination du lait par les spores butyriques|url=https://www6.inra.fr/productions-animales/1998-Volume-11/Numero-5-1998/Ensilage-et-contamination-du-lait-par-les-spores-butyriques|site=Inra productions animales|date=1998|consulté le=13 décembre 2019}}</ref>. Ces précautions sont une préoccupation constante des éleveurs, d’autant que le prix du lait payé à l'éleveur tient compte de la qualité bactériologique<ref>{{Lien web|auteur1=Èloïse Modric|titre=Maîtriser les butyriques|url=https://www.gie-elevages-bretagne.fr/admin/upload/Plaquette_Butyriques_CNIEL_VF_07_2016.pdf|site=CNIEL|date=2016|consulté le=13 décembre 2019}}</ref>.
 
La position des entreprises laitières et fromagères sur le sujet est variable. LesSi cahiersla des chargesréglementation bio imposentne unementionne limitepas maximumde contre-indications à l'utilisationalimentation depar l'ensilage<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Règlement (UE) 2018/848 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018 relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques, et abrogeant le règlement (CE) no 834/2007 du Conseil|date=2022-01-01|lire en ligne=http://data.europa.eu/eli/reg/2018/848/2022-01-01/fra|consulté le=2024-06-25}}</ref>, le cahier des charges biodynamique [[Demeter (marque de certification)|Demeter]] limite son utilisation. Dans des [[Appellation d'origine contrôlée|appellations d'origine contrôlée]] prestigieuses, fromagères comme le [[Comté (fromage)|Comté]], le Margériaz ([[Bauges]]) et le [[Laguiole (fromage)|Laguiole]] ou de viande comme le [[Fin gras du Mézenc]], l'ensilage est interdit. Ces dispositions font l'objet de décrets (exemple pour le Comté<ref>{{Lien web|titre=Décret n°2007-822 du 11 mai 2007 relatif à l'appellation d'origine contrôlée " Comté "|url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=FBE8CF202D8984D4871CD0C7F0D7D06B.tpdjo13v_3&dateTexte=?cidTexte=JORFTEXT000000618053&categorieLien=cid|site=Legifrance|date=mai 2007|consulté le=13 décembre 2019}}</ref>).
 
== Autres usages ==
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