« Siège de Dijon » : différence entre les versions

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{{autre|batailles|Bataille de Dijon}}
{{ébauche|militaire|Bourgogne|Renaissance}}
{{Infobox Conflit militaire|
|conflit=Siège de Dijon
|image= LouisIIdeLaTremoilleSiège de Dijon en 1513.jpgpng
|légende=Portrait Siège de LouisDijon IIen de1513, laMusée Trémoilledes attribuéBeaux-Arts à [[Benedetto Ghirlandaio]]de Dijon.
|guerre=[[Guerres d'Italie]]
|date=du 8 au 13 septembre [[1513]]
|lieu=[[Dijon]]
|issue=[[Traité de Dijon]]
|combattants1=[[Fichier:Flag of France (XIV-XVI).svg|border|20px]] [[Royaume de France]]
|combattants2=[[File:Early Swiss cross.svg|20px]] [[Confédération des XIII cantons|Confédération suisse]]<br />{{Saint-Empire}}
|combattants2=[[Suisse]]s<br />[[Allemand]]s
|commandant1=[[Louis II de La Trémoille|Louis de la Trémoille]]
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|guerre=[[Guerres d'Italie]]
|batailles={{Quatrième guerre d'Italie}}
| géolocalisation= France/Côte-d'Or
}}
Le '''Siègesiège de Dijon''' (8 au {{date|13 septembre [[1513]]}}) est le dernier affrontement de la quatrième [[Guerres d'Italie|guerre d'Italie]], initiée par [[Louis XII de France|Louis XII]] avec les victoires d'[[Bataille d'Agnadel|Agnadel]] et de [[Bataille de Ravenne (1512)|Ravenne]] mais dont la suite des opérations se révèle plutôt néfaste pour les armées françaises. Ce [[siège (militaire)|siège]] oppose une armée impériale composée de [[Suisses]], d'Allemands et de [[Francs-Comtois]] aux forces françaises défendant la capitale de [[Duché de Bourgogne|Bourgogne]]. {{article détaillé|Guerres d'Italie|Louis XII de France}}
 
Le '''Siège de Dijon''' (8 au 13 septembre [[1513]]) est le dernier affrontement de la quatrième [[Guerres d'Italie|guerre d'Italie]], initiée par [[Louis XII de France|Louis XII]] avec les victoires d'[[Bataille d'Agnadel|Agnadel]] et de [[Bataille de Ravenne (1512)|Ravenne]] mais dont la suite des opérations se révèle plutôt néfaste pour les armées françaises. Ce [[siège (militaire)|siège]] oppose une armée impériale composée de Suisses, d'Allemands et de Francs-Comtois aux forces françaises défendant la capitale de [[Bourgogne]]. {{article détaillé|Guerres d'Italie|Louis XII de France}}
 
 
== Phase préliminaire ==
Après les défaites de [[Bataille de Novare (1513)|Novare]] et de [[Bataille de Guinegatte (1513)|Guinegatte]], Louis XII s'attend à une contre-attaque des armées impériales sur le sol même du royaume. Dijon, dont le [[gouverneur]], [[Louis II de la Trémoille|Louis de la Trémoille]] est rentré de la campagne d'Italie, se prépare dès le mois de juillet avec l'accumulation d'importantes reserves alimentaires et militaires. La Trémoille ordonne également d'incendier les faubourgs de la ville, qui auraient pu abriter l'avance ennemie jusque sous les murs de la cité.
 
Pendant ce temps, la [[Diète fédérale|Diète]] de [[Zurich]] fait lever environ {{formatnum:unité|30000|hommes}} hommes dans les milices
régulières. L'armée des Confédérés est passée en revue le {{date-|17 août}} et part le soir-même.
 
L'empire mobilise {{formatnum:unité|1000|cavaliers}} cavaliers allemands, {{formatnum:unité|4000|hommes}} hommes d'armes [[Comté de Hainaut|hennuyers]] et 500 pièces d'[[artillerie]] qui rejoignent les Suisses à [[Besançon]] le {{date-|27 août}}, où concourent également {{formatnum:unité|2000}} |[[Franche-Comté|Francs-Comtois]].}}
 
Les premières dissensions apparaissent lorsque les Impériaux veulent marcher directement sur [[Paris]] alors que les Suisses veulent passer par la [[Duché de Bourgogne|Bourgogne]] pour encaisser d'anciennes [[Solde (armée)|solde]]s impayées. Les Confédérés l'emportent et l'armée impériale décide de marcher sur Dijon, en deux colonnes.
 
La première colonne - les Allemands et les contingents de [[Zurich]] et [[Berne]] - prend successivement [[Fontaine-Française]], le château de [[Saint-Seine]], [[Lux (Côte-d'Or)|Lux]], [[Til-Châtel]], [[Marcy (Nièvre)|Marcy]] (Marcilly sur Tille?) et [[Is-sur-Tille]]. La deuxième colonne saccage [[Mirebeau-sur-Bèze|Mirebeau]] et le monastère de [[Bèze]].
 
Dans sa correspondance avec ses proches et avec le roi, La Trémoille témoigne des efforts désespérés qu'il fait pour mettre en défense à la fois la cité de Dijon et l'ensemble de sa province, mais partout les fortifications, mal entretenues, s'avèrent obsolètes.
 
== Le siège ==
{{Citation bloc|Et le neufvième jour dud. mois fust assiegee par lesd. Suisses en nombre de plus de
cinquante mille avec trante pieces de grosse artillerie et icelle ville baptue depuis led. jour
jusques au mardi XIIIe dud. mois que accord et appoinctement fut faict avec eulx par le
Sieur de La Trémoille, gouverneur de Bourgogne, et soubz promesse de grans deniers et
aucuns ostagiers a eulx donné puis après leverent leurd. siege et s'en alerent et sans avoir
tué personne de la ville ne d'aultres dont l'on doige tant parler.
(Archives municipales de Dijon, B 168 f° 267)}}
Le {{date-|8 septembre}}, les armées suisse et impériale arrivent sous les murs de Dijon et encerclent la ville. Le {{date-|9 septembre}}, les bombardements commencent afin d'ouvrir une brèche dans l'enceinte pour y donner l'assaut. Face à ce péril, La Trémoille décide de faire creuser des fossés derrière les murailles les plus menacées.
 
Le {{date-|10 septembre}}, alors que les premiers bombardements se sont avérés vains, les Suisses décident d'installer une deuxième batterie dans l'espoir d'ouvrir deux brèches à la fois. Durant ces préparatifs, La Trémoille envoie des négociateurs qui reviennent bredouilles. Après plusieurs heures de bombardements, deux brèches apparaissent mais la défense de la ville parvient à contenir les assaillants.
Le 8 septembre, les armées suisse et impériale arrivent sous les murs de Dijon et encerclent la ville. Le 9 septembre, les bombardements commencent afin d'ouvrir une brèche dans l'enceinte pour y donner l'assaut. Face à ce péril, La Trémoille décide de faire creuser des fossés derrière les murailles les plus menacées.
 
Le {{date-|11 septembre}}, les assiégeants persistent à élargir les brèches alors que les premières difficultés de ravitaillement se font sentir dans l'armée impériale. Alors que les Suisses, dans l'attente d'une solde promise par l'empereur le 1{{er1er}} septembre, commencent à manquer d'entrain pour un siège qui dure plus longtemps que prévu, la Trémoille décide d'enfoncer un coin entre les alliés et promet aux Confédérés d'intercéder en leur faveur pour le paiement de leurs arriérés. Malgré les pressions exercées par les Impériaux et les Francs-Comtois, les Suisses se montrent sensibles à cette promesse et acceptent une trêve.
Le 10 septembre, alors que les premiers bombardements se sont avérés vains, les Suisses décident d'installer une deuxième batterie dans l'espoir d'ouvrir deux brèches à la fois. Durant ces préparatifs, La Trémoille envoie des négociateurs qui reviennent bredouilles. Après plusieurs heures de bombardements, deux brèches apparaissent mais la défense de la ville parvient à contenir les assaillants.
 
Le 11 septembre, les assiégeants persistent à élargir les brèches alors que les premières difficultés de ravitaillement se font sentir dans l'armée impériale. Alors que les Suisses, dans l'attente d'une solde promise par l'empereur le 1{{er}} septembre, commencent à manquer d'entrain pour un siège qui dure plus longtemps que prévu, la Trémoille décide d'enfoncer un coin entre les alliés et promet aux Confédérés d'intercéder en leur faveur pour le paiement de leurs arriérés. Malgré les pressions exercées par les Impériaux et les Francs-Comtois, les Suisses se montrent sensibles à cette promesse et acceptent une trêve.
 
Le 12 septembre, sous la pluie et dans la boue, les Allemands et les Francs-Comtois montent à l'assaut mais sont en nombre insuffisant pour enfoncer les défenses dijonnaises derrière leurs fossés. Le même jour, Français et Suisses signent le [[traité de Dijon]], en huit articles, dont le premier stipule la restitution au pape des terres enlevées précédemment par le roi de France. Les Suisses récupèrent le [[duché de Milan]] et le [[comté d'Asti]] et la somme à verser pour la préservation de la Bourgogne est fixée à {{formatnum:400000}} [[écu (monnaie)|écus]], payables pour moitié le 27 septembre et le solde le 11 novembre. Les Suisses exigent un acompte immédiat, que La Trémoille obtient de la ville de Dijon, pour un montant de {{formatnum:25000}} [[franc (monnaie)|francs]].
 
Le {{date-|12 septembre}}, sous la pluie et dans la boue, les Allemands et les Francs-Comtois montent à l'assaut mais sont en nombre insuffisant pour enfoncer les défenses dijonnaises derrière leurs fossés. Le même jour, Français et Suisses signent le [[traité de Dijon]], en huit articles, dont le premier stipule la restitution au pape des terres enlevées précédemment par le roi de France. Les Suisses récupèrent le [[duché de Milan]] et le [[Comté d'Asti (1531-1861)|comté d'Asti]] et la somme à verser pour la préservation de la Bourgogne est fixée à {{formatnum:unité|400000}} |[[écu (monnaie)|écus]]}}, payables pour moitié le {{date-|27 septembre}} et le solde le {{date-|11 novembre}}. Les Suisses exigent un acompte immédiat, que La Trémoille obtient de la ville de Dijon, pour un montant de {{formatnum:unité|25000}} |[[franc (monnaie)|francs]].
}}
== La fin du siège et les conséquences ==
 
Les Suisses quittent le terrain des opérations entre le 14 et le {{date-|15 septembre}}, avec leur acompte et cinq otages dijonnais. Leurs ex-alliés allemands et francs-comtois, en infériorité numérique, leur emboîtent le pas.
 
Dès le {{date-|14 septembre}}, [[Louis XII de France|Louis XII]] est informé du contenu du traité et le récuse, arguant avec mauvaise foi, de l'insuffisance des pouvoirs accordés à La Trémoille pour accepter les concessions territoriales prévues par l'accord. Les Suisses ne seront jamais payés, malgré les menaces pesant sur la vie des otages. Ceux-ci seront d'ailleurs libérés assez rapidement, grâce à l'entregent de La Trémoille, qui plaide leur cause à la cour, et à la générosité de leurs familles qui finissent par payer une grande partie de leur rançon.
 
L'habileté de La Trémoille a permis d'éviter l'invasion de la Bourgogne par l'Empire et ses alliés. En revanche, les promesses non-tenues envers les Suisses auront des conséquences quelque deux années plus tard, lorsque le successeur de Louis XII, [[François Ier de France|François I{{erIer}}]], échouera à négocier un accord avec les troupes suisses qui gardent l'accès au duché de Milan.
 
Le siège de Dijon apparaît comme une victoire diplomatique remportée par La Trémoille, qui compense en partie l'échec que celui-ci venait de subir en Italie contre les mêmes Suisses, mais il sera dans un premier temps désavoué par Louis XII…
 
== BibliographieNotes et références ==
{{Références}}
*VISSIÈRE Laurent, ''‘Sans poinct sortir hors de l’orniere’. Louis II de La Trémoille (1460-1525)'', Paris, Éditions Honoré Champion, 2008.
 
*CHÉDEAU Catherine, "Le siège de Dijon en 1513" in AUDISIO Gabriel, ''Prendre une ville au XVIe siècle, articles réunis par G. Audisio, groupe de recherche interdisciplinaire AIX-16, Aix-en-Provence'', Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l’histoire », 2004, p. 17-32.
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
*CHÉDEAU Catherine Chédeau, "« Le siège de Dijon en 1513" in», AUDISIOdans Gabriel Audisio (dir.), ''Prendre une ville au XVIe siècle{{s-|XVI|e}}, articles réunis par G. Audisio, groupe de recherche interdisciplinaire AIX-16, Aix-en-Provence'', Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l’histoire », 2004, {{p. |17-32}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Vissière|lien auteur1=Laurent Vissière|directeur1=oui|prénom2=Alain|nom2=Marchandisse|directeur2=oui|prénom3=Jonathan|nom3=Dumont|directeur3=oui|titre=1513, l'année terrible|sous-titre=le siège de Dijon|lieu=Dijon|éditeur=[[Éditions Faton]]|année=2013|pages totales=250|isbn=978-2-87844-175-8|présentation en ligne=https://www.cairn.info/revue-le-moyen-age-2015-1-page-167.htm#pa239}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Laurent |nom1=Vissière|lien auteur1=|titre=‘''Sans poinct sortir hors de l’orniere''’|sous-titre= {{nobr|Louis {{II}}}} de La Trémoille (1460-1525)|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|nature ouvrage= |collection=Études d’histoire médiévale|numéro dans collection= 11|année=2008|pages totales= 613|isbn= |présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2009_num_87_3_7711_t19_0882_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=https://crm.revues.org/11603|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=http://laboratoireitalien.revues.org/535|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_103_0679#s1n16|texte=présentation en ligne}}.
 
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
 
{{Palette|Quatrième guerre d'Italie}}
{{Portail|Histoire militaire|Bourgogne|Renaissance|Royaume de France|Bourgogne}}
 
{{DEFAULTSORT:DijonSiege, Siege deDijon}}
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