« Royaume de Navarre » : différence entre les versions

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}}
Le '''royaume de Navarre'''<ref>{{lang-es|Navarra}} et {{lang-eu|Nafarroa}}.</ref> (en {{lang-eu|''Nafarroako Erresuma''}} ; en {{lang-oc|''Reiaume de Navarra''}} ; en {{lang-la|''Regnum Navarrae''}} ; en {{lang-es|''Reino de Navarra''}}) est un [[royaume]] [[Moyen Âge|médiéval]] fondé en [[Bataille de Roncevaux (824)|824]] par les [[Vascons]], dont le premier roi est [[Eneko Arista]], premier d'une lignée de 17 [[Liste des rois de Navarre|rois]] [[basques]]<ref>Ambroise Mainhaguiet, ''Le royaume de la Basse-Navarre, 1523-1790'', FeniXX, 196 pages</ref> qui régneront sur le royaume jusqu'en [[1234]]<ref name="Davant">{{Ref-Davant-Histoire}}.</ref>. Attaquée depuis trois siècles au nord des [[Pyrénées]], dans le [[duché de Vasconie]] par les [[Francs]], et au sud par les [[Wisigoths]], puis les [[Omeyyades]] ([[musulman]]s), la [[Vasconie]] est réduite au petit [[royaume de Pampelune]], terres ancestrales du ''Saltus Vasconum''<ref name="Goyhenetche">{{Ref-Goyhenetche-Histoire PB1 |passage=125-158}}.</ref>.
 
La [[Haute-Navarre]] fut conquise en [[1512]] par les couronnes d'[[couronne d'Aragon|Aragon]] et [[Couronne de Castille|Castille]] {{Incise|et fut [[Bataille de Noain|annexée]] en [[1516]] dans l'actuel royaume d'[[Espagne]]}} et l'autre partie ([[Basse-Navarre]]), restée indépendante, fut unie à la couronne de [[Royaume de France|France]] à partir de [[1589]] — d'où le titre de « [[roi de France et de Navarre]] » inauguré sous le règne de {{souverain2|Henri IV (roi de France)}}.
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== Histoire ==
{{Article détaillé|Liste des rois de Navarre}}
=== FondationAntiquité et haut Moyen Âge ===
==== Vue d'ensemble ====
La Navarre était peuplée par les [[Vascons]]. Cette contrée fut successivement envahie par les [[Romains]], dont elle resta longtemps la fidèle alliée, par les [[Suèves]], les [[Wisigoths]], et menacée par le [[califat de Cordoue]]. Au {{VIIIe siècle}}, la Navarre était sous le contrôle des [[Banu Qasi]] ([[Wisigoths]] convertis à l'[[islam]]). L'avènement du premier [[Liste des rois de Navarre|roi de Navarre]] ou ''roi de Pampelune'' ne s'est pas fait sans heurts, tant sur le plan intérieur, en raison de l'opposition d'une partie de la population [[christianisme|chrétienne]] à l'alliance avec les [[musulmans]], qu'extérieur, la Navarre étant menacée d'un côté par l'[[émirat de Cordoue]] (en [[781]], {{souverain2|'Abd al-Rahmān Ier}} s'était emparé de [[Pampelune]]) et de l'autre par l'[[Empire carolingien]], avec les interventions de [[Charlemagne]] d'abord, puis de son fils [[Louis le Pieux|Louis ''le Débonnaire'']]. En [[778]], [[Charlemagne]] la soumit ainsi que tous les pays voisins jusqu'à l'[[Èbre]]. La Navarre s'étendait à cette époque sur les deux versants des Pyrénées.
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Au {{s-|I}} avant notre ère, le territoire de l'actuelle Navarre est peuplée par des [[Vascons]] (en latin ''Vascones''), population apparentée aux Basques (comme leur nom l'indique), vivant entre la Garonne et les Pyrénées (partie de la [[Gaule]] appelée [[Aquitaine protohistorique|Aquitaine]] par [[Jules César]]) ainsi que dans des régions au sud et au sud-ouest des Pyrénées.
 
Vers -100, les [[Rome antique|Romains]], qui ont éliminé [[Carthage]] en -146, contrôlent la quasi totalité de l'[[Hispanie]]. En -75, le général et homme politique [[Pompée]] fonde une ville qui va devenir [[Pampelune]].
Le royaume de Navarre (également nommé royaume de Pampelune), est né d'une alliance entre les [[musulmans]] et les [[christianisme|chrétiens]] qui ont désobéi à l'autorité religieuse pour défendre leur indépendance nationale. Il faut préciser que le [[Banu Qasi]] [[Musa ibn Musa]], surnommé ''le troisième roi d'Espagne'', était le demi-frère et le gendre d'[[Eneko Arista]] (Eneko Aritza en [[basque]]), premier [[Liste des monarques de Navarre|roi de Navarre]], et que d'autres [[mariage]]s ont renforcé l'alliance des deux [[dynastie]]s.
 
Le {{s-|V}} est marqué par les invasions des [[Suèves]] (vers 420), puis des [[Wisigoths]] du [[Royaume wisigoth|royaume de Toulouse]] (à partir de 440), qui chassés de Gaule en 507, fondent le [[Royaume wisigoth|royaume de Tolède]].
[[Louis le Pieux|Louis ''le Débonnaire'']], alors [[Liste des ducs d'Aquitaine|roi d'Aquitaine]], donna la Navarre au comte [[Aznar Sanche|Aznar]]. Devenu empereur, il dut faire face à plusieurs soulèvements des Vascons. En [[824]], les Vascons d’Eneko Arista écrasent une seconde fois l’[[Francs|armée franque]] lors de la [[Bataille de Roncevaux (824)|troisième bataille de Roncevaux]]. Après cette victoire, Eneko Arista est proclamé [[Royaume de Pampelune|roi de Pampelune]]. Son fils [[García Ier de Navarre|García Íñiguez]] voit son titre de roi de Navarre confirmé en [[860]]. L'indépendance de la Navarre est proclamée à la [[Diète d'Empire|diète de Tribur]] (887), et le titre de roi reconnu à García et à ses successeurs. <gallery>
 
Au début du {{s-|VIII}}, le royaume wisigoth est détruit par l'[[Conquête musulmane de l'Hispanie|invasion musulmane]] (711-716) qui s'étend jusque dans le sud de la Gaule ([[Narbonne]] est prise en 719) et dans le nord de l'Hispanie, où leur contrôle n'est cependant pas complet ([[royaume des Asturies]]). En 750, lorsque les [[Omeyyades]] perdent le [[Califat omeyyade|califat]] au profit des [[Califat abbasside|Abbassides]], ils conservent cependant le pouvoir en Hispanie, qu'ils appellent ''[[Al-Andalus]]'' et fondent l'[[émirat de Cordoue]] en 756.
 
==== De l'Aquitaine préromaine au duché de Vasconie ====
L'[[Aquitaine protohistorique|Aquitaine préromaine]] (au sud de la Garonne), peu celtisée et marquée par la culture protobasque (par exemple, le nom préromain d'[[Auch]] est ''Elimberri'') est absorbée sous le règne d'Auguste dans la [[Gaule aquitaine|province romaine d'Aquitaine]] (au sud de la Loire), dont le chef-lieu est [[Burdigala|Bordeaux]].
 
Elle réapparait au {{s-|IV}}, dans le cadre des [[Tétrarchie|réformes]] de [[Dioclétien]], lorsque la province d'Aquitaine est divisée en trois, sous la forme de l'Aquitaine troisième ou [[Novempopulanie]] (chef-lieu : [[Eauze]], puis Auch).
 
Après la [[Déclin de l'Empire romain d'Occident|chute de l'Empire romain d'Occident]] (476) et la conquête du royaume de Toulouse par les Francs (507), la province de Novempopulanie, qui correspond à l'[[archidiocèse d'Auch]], se transforme en une entité politico-militaire plus ou moins dépendante des [[Mérovingiens|rois mérovingiens]], le [[duché de Vasconie]], institué peu après l'an 600. Les [[Liste des comtes et ducs de Gascogne|ducs de Vasconie]] contrôlent un territoire au sud des Pyrénées, le ''Saltus Vasconum''.
 
D'abord vassaux des Francs (602-660), les ducs sont de fait indépendants de 660 à 769, date à laquelle [[Charlemagne]], devenu [[Royaumes francs|roi des Francs]] en 768, rétablit son autorité sur le duc [[Loup II de Vasconie|Loup II]].
 
==== Pampelune dans les années 770 entre le royaume franc et l'émirat de Cordoue ====
Vers cette date, Pampelune passe sous le contrôle d'une puissante famille du nord de l'émirat de Cordoue, les [[Banu Qasi]], issue du [[comte Cassius]], notable du royaume wisigoth [[Muladi|converti à l'islam]] dès 713. Les Banu Qasi sont implantés à [[Tudela]] et [[Olite]], au sud de Pampelune, et un des leurs, [[Abou Taur de Huesca|Abou Taur]] est [[Wali (arabe)|gouverneur]] de [[Huesca]].
 
En 778, une conjuration contre l'émir de Cordoue, ourdie par le gouverneur de [[Barcelone]], [[Sulayman ben Yaqzan ibn al-Arabi|Soulayman ibn al-Arabi]], lance [[Charlemagne]] dans une campagne en vue de s'emparer de [[Saragosse]]. Cette campagne est relativement bien connue, en raison de l'épisode de la [[Bataille de Roncevaux (778)|bataille de Roncevaux]] du 15 août 778 : Pampelune, sur le chemin entre [[Col de Roncevaux|Roncevaux]] et Saragosse, y occupe une place importante.
 
Les deux armées franques s'emparent l'une de Barcelone, Gérone et Huesca, l'autre de Pampelune. Elles se rejoignent à Saragosse, mais le gouverneur refuse d'ouvrir les portes, contrairement à ce que pensait Sulayman. Charlemagne décide de rentrer en Francie sans plus attendre, étant menacé par une révolte saxonne. À Pampelune, il ordonne la destruction des remparts. Durant le passage du col de Roncevaux, l'arrière-garde franque est attaquée par des Vascons qui l'emportent. Cet épisode sera magnifié par la suite dans la Chanson de Roland (XI), qui en fait une bataille épique entre Roland et le roi de Saragosse.
 
En [[781]], l'émir de Cordoue, {{souverain2|'Abd al-Rahmān Ier}}, s'empare de [[Pampelune]].
 
=== La Navarre sous la dynastie vasconne (824-1234) ===
 
==== Cartes de la Navarre de 824 à 1037 ====
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Fichier:Péninsule ibérique en 850.png|Fondation du royaume de Navarre
Fichier:Péninsule ibérique en 875.png|Le royaume de Navarre de 814 à 875
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Fichier:Péninsule ibérique en 1037.png|L'unification des royaumes sous {{souverain-|Sanche III}}
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==== Fondation du royaume de Pampelune par Eneko Arista ====
L'avènement du premier [[Liste des rois de Navarre|roi de Navarre]] ou roi de Pampelune ne s'est pas fait sans heurts, tant sur le plan intérieur, en raison de l'opposition d'une partie de la population [[christianisme|chrétienne]] à l'alliance avec les [[musulmans]], qu'extérieur, la Navarre étant menacée d'un côté par l'[[émirat de Cordoue]] (et de l'autre par l'[[Empire carolingien]], avec les interventions de [[Charlemagne]] d'abord, puis de son fils [[Louis le Pieux]].
 
Le royaume de Navarre (également nommé royaume de Pampelune), est né d'une alliance entre les [[musulmans]] et les [[christianisme|chrétiens]] qui ont désobéi à l'autorité religieuse pour défendre leur indépendance nationale. Il faut préciser que le [[Banu Qasi]] [[Musa ibn Musa]], surnommé ''le troisième roi d'Espagne'', était le demi-frère et le gendre d'[[Eneko Arista]] (Eneko Aritza en [[basque]]), premier [[Liste des monarques de Navarre|roi de Navarre]], et que d'autres [[mariage]]s ont renforcé l'alliance des deux [[dynastie]]s.
 
[[Louis le Pieux]], alors [[Liste des ducs d'Aquitaine|roi d'Aquitaine]], donna la Navarre au comte [[Aznar Sanche|Aznar]]. Devenu empereur, il dut faire face à plusieurs soulèvements des Vascons. En [[824]], les Vascons d’Eneko Arista écrasent une seconde fois l’[[Francs|armée franque]] lors de la [[Bataille de Roncevaux (824)|troisième bataille de Roncevaux]]. Après cette victoire, Eneko Arista est proclamé [[Royaume de Pampelune|roi de Pampelune]].
 
==== Les successeurs d'Eneko (860-1234) ====
Son fils [[García Ier de Navarre|García Íñiguez]] voit son titre de roi de Navarre confirmé en [[860]]. L'indépendance de la Navarre est proclamée à la [[Diète d'Empire|diète de Tribur]] (887), et le titre de roi reconnu à García et à ses successeurs.
 
À la mort de {{souverain2|Sanche III de Navarre}} ''le Grand'' ([[1035]]), ce royaume, qui comprenait alors tout le nord-est de l'Espagne (sauf les terres de [[Catalogne]], qui seront rattachées à la couronne aragonaise en 1134 avec le mariage de {{souverain3|Raimond-Bérenger IV de Barcelone}}) se partage en trois royaumes : Navarre, [[Castille]], [[Royaume d'Aragon|Aragon]].
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En 1076, {{souverain3|Sanche IV de Navarre}} est détrôné par [[Sanche Ier d'Aragon|Sanche Ramirez]], roi d'Aragon, son cousin, qui réunit les deux couronnes et les transmit à ses successeurs. À la mort d'{{souverain2|Alphonse Ier d'Aragon}} ([[1134]]), la Navarre redevient un royaume indépendant avec la proclamation de [[García V de Navarre|García Ramírez]].
 
{{souverain2|Sanche VI de Navarre}} est entraîné dans la lutte entre les [[rois de France]] et [[Liste des monarques d'Angleterre|d’Angleterre]] au {{XIIe siècle}}, et y perd [[Bayonne]] et le [[Labourd]]. En [[1177]], [[Richard Cœur de Lion|Richard ''Cœur de Lion'']] intervient contre les vassaux du roi de Navarre, en guerre contre lui. {{souverain2|Sanche VII de Navarre}} participe à la grande victoire des chrétiens sur les musulmans à [[bataille de Las Navas de Tolosa|Las Navas de Tolosa]] ([[1212]]), et meurt sans héritier.<gallery>
 
==== Cartes de la Navarre (1037-1224) ====
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Fichier:Péninsule ibérique en 1065.png|La Navarre de 1037 à 1065
Fichier:Péninsule ibérique en 1085.png|La fin du royaume de Pampelune en 1085
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</gallery>
 
=== Moyen Âge : entre indépendance et influences françaises ===
=== Maison de Champagne ===
==== Période de la maison de Champagne ====
 
En [[1234]], [[Thibaut Ier de Navarre|Thibaut de Champagne]], fils de [[Blanche de Navarre (1177-1229)|Blanche]] la deuxième sœur de {{souverain2|Sanche VII de Navarre}} , commence une [[Maison de Blois|nouvelle dynastie]]. Il lutte contre les Anglais sur sa frontière nord. Son fils ainé {{souverain3|Thibaut II de Navarre}} lui succède puis son fils cadet {{souverain3|Henri Ier de Navarre|le Gros}}. À la mort de ce dernier sans héritier mâle, sa veuve, la régente [[Blanche d'Artois]], se réfugie en [[France]]. Le roi de France prend la régence et soumet en [[1276]] ses vassaux révoltés.
 
==== UnionPériode de l'union personnelle avec lale royaume de France ====
[[Fichier:Arms of Louis le Hutin.svg|thumb|90px|right|Armes du roi de France et de Navarre]]
Le mariage de {{souverain3|Jeanne Ire de Navarre}} avec [[Philippe IV le Bel|Philippe ''le Bel'']] ([[1284]]) unit ''de facto'' provisoirement la couronne de Navarre et celle de France. À la mort de Jeanne en 1305, l'indépendance de la Navarre est respectée par Philippe et leur fils [[Louis le Hutin]] se fait couronner à [[Pampelune]]. Il ne deviendra roi de France qu'en 1314. Toutefois en 1316 et 1322 [[Philippe le Long|Philippe ''le Long'']] et [[Charles IV de France|Charles ''le Bel'']] régnent en dépit des droits de leur nièce Jeanne. En 1328 leur cousin [[Philippe VI de Valois|Philippe de Valois]] leur succède sur le trône de France. Mais ce dernier étant étranger à la dynastie navarraise et la règle de [[primogéniture]] masculine ne s'appliquant pas à la Navarre, celle-ci est restituée à la petite-fille de {{souverain-|Jeanne Ire}}. {{souverain3|Jeanne II de Navarre}} hérite donc du royaume, qui ne partage plus le même souverain avec la France : la maison d'[[Maison d'Évreux-Navarre|Évreux (capétienne)]], dont est issu [[Philippe III de Navarre|Philippe]], le mari de {{souverain-|Jeanne II}}, sera à la tête du royaume pendant un siècle.
 
==== Nouvelle indépendance ====
 
À la mort de {{souverain-|Jeanne II}} ([[1349]]), {{souverain2|Charles II de Navarre}} (1332-1387) reprend fermement les rênes du royaume. L'époque de {{Charles II}} marque l'apogée militaire de la Navarre : il s'implique dans les guerres espagnoles, notamment entre la Castille et l’Aragon lors de la ''[[Guerre des Deux Pierre|guerre des deux Pierre]]''<ref>{{harvsp|Ramirez de Palacios|2015|p=259-296}}.</ref>, et entre en conflit à plusieurs reprises contre les rois de France {{souverain2|Jean II le Bon}} et {{souverain2|Charles V le Sage}}. Ce dernier finit par le déposséder de ses biens en [[Normandie]]<ref>{{harvsp|Ramirez de Palacios|2015|p=345-382}}.</ref> après la [[bataille de Cocherel]]. Il profite alors de la [[Première guerre civile de Castille|guerre civile de Castille]] et du [[traité de Libourne]] pour recouvrer temporairement les territoires de [[Guipuscoa]] et d'[[Alava]] (1368-1373). En [[1376]], {{Charles II}} envoie même des troupes en [[Albanie]], dont avait hérité par mariage son frère [[Louis de Navarre]]<ref>{{harvsp|Ramirez de Palacios|2015|p=333}}.</ref> puis, en [[1383]]-[[1385]], il intervient au [[Portugal]] en faveur de la Castille<ref>{{harvsp|Ramirez de Palacios|2015|p=430}}.</ref>. Son fils {{Charles III}} (roi de [[1387]] à [[1425]]) revient à la diplomatie et à la paix avec ses voisins.
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La Navarre passe ensuite aux maisons d'[[maison d'Ivrée|Ivrée]] (ou de [[maison de Trastamare|Trastamare]]), de [[maison de Grailly|Grailly]] (ou [[Liste des comtes de Foix|de Foix]]) et d'[[Liste des comtes d'Albret|Albret]].
 
==== GuerrePériode de guerre civile navarraise(1451-1461) ====
[[File:Navarra - Guerra Civil (1451-1461).svg|thumb|La Navarre durant la [[Guerre civile de Navarre|guerre civile]]]]
De [[1451]] jusqu'à [[1461]], une querelle successorale conduit à une [[Guerre civile de Navarre|guerre civile]]. {{souverain2|Charles III de Navarre}} meurt sans fils en [[1425]]. Sa fille {{souverain3|Blanche Ire de Navarre}} est mariée à l’héritier d’[[Royaume d'Aragon|Aragon]] [[Jean II d'Aragon|Jean]]. Le [[contrat de mariage]] prévoit que les deux royaumes ne fusionneront pas et que le premier fils hérite du royaume de Navarre. À la mort de {{souverain-|Blanche Ire}} en [[1441]], Jean d'Aragon conserve la Navarre, spoliant son fils [[Charles de Viane|Charles, prince de Viane]].
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=== Époque moderne ===
=== Conquête de la Navarre par la Castille ===
==== Conquête de la Navarre par Ferdinand d'Aragon (1512) ====
{{Article détaillé|Conquête de la Haute Navarre par l'Espagne (1512-1529)}}
[[Fichier:Péninsule ibérique en 1516.png|thumb|La Navarre à la veille de la conquête espagnole (1500)]]
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En [[1512]], [[Ferdinand le Catholique|Ferdinand ''le Catholique'']], roi d'Aragon et régent de Castille, et fils de {{souverain-|Jean II}}, envahit la Navarre où règnent {{souverain2|Catherine de Navarre|Catherine Ire}} (de Grailly) et son mari {{souverain2|Jean III de Navarre}} (d'Albret), et conquiert rapidement la [[Haute-Navarre]], et une partie de la Basse-Navarre d’outre-Pyrénées. Jean d’Albret tente de reconquérir le royaume de sa femme, une première fois en 1512, mais échoue malgré l’aide française, et une deuxième fois en [[1516]], date à laquelle il meurt.
 
En [[1518]]-[[1519|19]], le royaume est touché par une épidémie de [[peste]]. Profitant de la [[guerre des Communautés de Castille]], {{souverain3|Henri II de Navarre}} entreprend, avec l’aide française, une reconquête rapide de son royaume. Il est reconnu comme roi par les représentants de la ville de Pampelune le {{Date|19|mai|1521}}. Après quelques succès, il est battu à [[bataille de Noain|Noain]] le {{Date|30|juin|1521}}, et perd à nouveau pratiquement toute la Navarre. La résistance navarraise se focalise à [[Château d'Amaiur|Amaiur]] (1521-1522) et [[Fontarrabie]] (1521-1524).
[[Fichier:Péninsule ibérique en 1556.png|vignette|La Navarre après la conquête espagnole (1530)|alt=]]
 
==== Dernière période d'indépendance ====
{{Henri II}} installe sa capitale à [[Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques)]] et y réunit en 1523 les [[États généraux de Navarre]]. La [[Chancellerie de Navarre]] est également restaurée. En [[1524]], [[Charles Quint]] envoie [[Philibert de Chalon]] envahir la [[Guyenne]] et la Basse-Navarre.
 
{{Henri II}} et {{souverain2|François Ier (roi de France)}} sont faits prisonniers à [[Bataille de Pavie (1525)|Pavie]] le {{Date|24|février|1525}}. {{Henri II}} parvient à s'évader quelques mois plus tard. En 1527 il épouse la [[Marguerite de Valois-Angoulême|sœur de {{souverain-|François Ier}}]]. Une nouvelle campagne permet la reconquête de la Basse-Navarre avec la reprise de [[Saint-Jean-Pied-de-Port]] le {{Date|10|octobre|1527}}.
 
La [[Paixpaix des Dames]] ayant mis fin en 1529 à la guerre entre Charles Quint et {{souverain-|François Ier}}, ce dernier épousant la [[Éléonore de Habsbourg|sœur du premier]], le sort de la Navarre est scellé. Charles Quint abandonne l’idée de reconquérir la Basse-Navarre dont doit désormais se contenter {{Henri II}}. La Haute-Navarre et Pampelune restent espagnoles.
 
En [[1548]], [[Jeanne d'Albret]], héritière du royaume, épouse [[Antoine de Bourbon]]. Craignant de nouvelles revendications sur la Haute-Navarre, Charles Quint fait proclamer son fils [[Philippe II (roi d'Espagne)|Philippe]] roi de Navarre à Pampelune par les États de Navarre.
Ligne 151 ⟶ 193 :
{{Louis XIII}} et ses successeurs ajoutèrent le titre de roi de Navarre à celui de roi de France<ref>{{Bouillet note}}.</ref>.
 
==== Un enjeu du conflit entre la France et l'Espagne ====
=== Enjeu des luttes franco-espagnoles ===
La Navarre est dès lors séparée en deux entités : la [[Haute-Navarre]], occupée depuis 1512, où un [[Vice-roi de Navarre|vice-roi]] représente le roi d’Espagne, et la [[Basse-Navarre]], où le [[roi de France et de Navarre]] ne possède qu’un ensemble de petites vallées.
 
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Les guerres suivantes ([[guerre de Dévolution]], [[guerre de Hollande]], [[guerre des Réunions]], [[guerre de la Ligue d'Augsbourg]]) maintiennent la tension et la militarisation sur la « frontière » entre Haute et Basse-Navarre. La restitution de la Navarre occupée est cependant toujours envisagée dans le [[traité de Vienne (1668)]] ou dans [[Traité de La Haye (1698)|celui de La Haye (1698)]].
 
==== Réunification avortée sous le règne de Louis XIV ====
En [[1700]], le roi d'Espagne (et de Haute-Navarre) {{souverain2|Charles II (roi d'Espagne)}} meurt sans postérité. Le [[dauphin (titre)|dauphin]] [[Louis de France (1661-1711)|Louis de France]], fils de {{souverain2|Louis XIV}}, roi de France et de (Basse-)Navarre, et de [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse]], sœur ainée de {{Charles II}}, est alors susceptible de réunir sur sa personne les couronnes de France et d'Espagne et incidemment de réunifier le royaume de Navarre. Le dauphin reste cependant en retrait de la [[Succession d'Espagne (1680-1701)|succession d'Espagne]], se réserve pour le trône de France et cède ses droits sur l'Espagne à son second fils qui devient {{souverain2|Philippe V (roi d'Espagne)}} d'Espagne. Le dauphin ne régnera finalement nulle part. Il meurt avant son père {{Louis XIV}} en [[1711]] et n'aura donc pas l'occasion d'envisager le futur de la Navarre avec son fils Philippe. Peu après, en 1712, [[Louis de France (1682-1712)|Louis de France]], le frère ainé de Philippe meurt à son tour, sans avoir pu régner. Finalement c'est le neveu de Philippe, [[Louis XV]], qui devient roi de France en 1714. La question navarraise semble être alors reléguée à un second plan.
 
Toutefois, la [[guerre de Succession d'Espagne]] (1701-1714) qui assure le trône à {{Philippe V}} n'a eu que peu d'incidence en Navarre. La Haute-Navarre et les provinces basques ([[Alava]], [[Biscaye]] et [[Guipuscoa]]) sont en effet des soutiens fidèles de {{Philippe V}} et de sa dynastie tout le temps du conflit. Pour récompenser cette fidélité {{Philippe V}} maintient expressément le [[régime foral]] basque et navarrais alors qu'il supprime tous les autres par les [[décrets de Nueva Planta]]. CetteC'est "exceptionalitécette « exceptionnalité forale" » , interprétée cependant hors d'une optique navarraise, qui va devenir plus tard la source du [[nationalisme basque]].
 
=== Division définitive ===
À la mort de {{Louis XIV}} en [[1715]], la division du royaume de Navarre est définitive. Il y a désormais deux royaumes de Navarre : le royaume espagnol de Haute-Navarre, et le royaume de Navarre en Basse-Navarre.
Les souverains français et espagnols, tous issus de {{Louis XIV}}, sont alliés et aucun n'a de prétention sur le territoire navarrais de l'autre. Mais les rois de France ne reconnaissent pas<ref>{{Harvsp|Pinoteau|2004|p=889-890|id=Pinoteau2004}}.</ref> le titre de roi de Navarre que se donnent les rois d'Espagne.
 
==== Mesures institutionnelles des rois de Castille, puis d'Espagne ====
=== Annexion ===
Pour éviter un retour toujours possible du [[Guipuscoa]] et de l'[[Alava]] à la Navarre (comme ce fut le cas [[Traité de Libourne|en 1366-1373]]) et pour s'assurer la conservation de l'héritage de la [[seigneurie de Biscaye]] (1379), les rois de Castille érigent au cours du {{s-|XV}} ces trois territoires anciennement navarrais en [[Territoire historique|provinces autonomes forales]].
 
Ces provinces, ainsi que la Haute-Navarre conquise définitivement en 1522, ne sont pas affectées par les [[décrets de Nueva Planta]] (1715) ou la [[Provinces d'Espagne#Division provinciale de 1833|division territoriale de l'Espagne en 1833]] et sont conservées telles quelles.
 
=== Époque contemporaine ===
==== En France : la Basse-Navarre depuis la Révolution française====
[[Fichier:Polverel Tableau Navarre.png|thumb|''Tableau de la Constitution du royaume de Navarre'', publié par les États de Navarre et défendu par le syndic du royaume [[Étienne Polverel]] à Paris (1789).|alt=]]
Malgré la protestation expresse des [[États généraux de Navarre]], la [[Révolution française]] entraîne en [[1790]] l'abolition des [[for (droit)|fors]] basques et navarrais, la dissolution de l'organisation territoriale et des institutions du royaume de (Basse-)Navarre et l'[[annexion]] de la Navarre à la France, avec la création d'un département des [[Basses-Pyrénées]]{{note|groupe=N|texte=Annexion de la Navarre par la France : le {{date|12 janvier 1790}}, l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale]] française décrète que la Navarre est {{citation|réuni[e] au Béarn pour former un seul Département}}<ref>{{lien web |langue=fr |description=Décret du {{date-|12 janvier 1790}}
|url=https://www.google.es/books/edition/Archives_parlementaires_de_1787_%C3%A0_1860/X5ZJAAAAYAAJ?hl=eu&gbpv=1&dq=basques%20b%C3%A9arn&pg=PA171&printsec=frontcover}}.</ref> – appelé le {{date-|8 février 1790-}}, département du Béarn<ref>{{lien web |langue=fr |description=Décret du {{date-|8 février 1790}} |url=https://www.google.es/books/edition/Archives_parlementaires_de_1787_%C3%A0_1860/X5ZJAAAAYAAJ?hl=eu&gbpv=1&dq=navarre&pg=PA496&printsec=frontcover}}.</ref>, puis le {{date-|26 février 1790-}}, département des Basses-Pyrénées<ref>[https://books.google.fr/books?id=K2X7S9G4eRsC&pg=PA151 Décret du {{date-|26 février 1790}}] « qui ordonne de présenter à la sanction et à l'acceptation du roi, la rédaction générale des décrets sur la division de la France en {{nobr|83 départemens}} ».</ref>. Ces décrets entrent en vigueur par [[Lettres patentes|lettres-patentes]] du [[Roi des Français|roi des François]]{{sic}}<ref>{{Ouvrage |titre=Lettres-patentes du Roi |sous-titre=sur décrets de l'Assemblée nationale des {{date-|15 janvier 1790-}}, {{date-|16 février- 1790-}} et {{date-|26 février 1790}}, qui ordonnent la division de la France en quatre-vingt-trois départements |éditeur=Imprimerie nationale |année=1790 |mois=mars |jour=4 |lire en ligne=https://archive.org/details/lettrespatentesd00fran_13 |id=letpat_mars}}.</ref> le {{date|4 mars 1790}}. Tout cela avait été précédé dès le {{date-|22 décembre 1789}}, par un [[Décret de la division de la France en départements|décret portant constitution des assemblées primaires et des assemblées administratives]]<ref>[https://books.google.fr/books?id=-tRIAAAAcAAJ&pg=PA232 Décret portant Constitution des Assemblées primaires & des Assemblées administratives].</ref> ; et le {{date-|30 décembre 1789-}}, avait été lue à l'Assemblée une adresse {{citation|par laquelle la Navarre adhère au décret qui l'a confondue avec la France}}<ref>''[[Le Moniteur universel|Gazette nationale, ou Le Moniteur universel]]'', {{Numéro avec majuscule|130}}, mercredi {{date-|30 décembre 1789}}, [http://ufdc.ufl.edu/AA00000839/00001/806j lire en ligne].</ref>.}}.
 
===== Les états généraux de 1789 et l'Assemblée nationale constituante =====
À la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], le souverain prend bien le titre de [[roi de France et de Navarre]] mais ne prend aucune mesure « effective » concernant le territoire ou les institutions navarraises. Cette fiction navarraise prend fin avec la [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]] ([[1830]]).
 
En août 1788, dans une situation de crise financière et politique grave, [[Louis XVI]] décide de réunir les [[États généraux (France)|états généraux du royaume]] (ce qui n'a pas eu lieu depuis [[États généraux de 1614|1614]]). Lors des élections des députés de la [[Béarn|souveraineté de Béarn]], qui inclut la Basse-Navarre, sont élus deux membres du [[Parlement de Navarre (Pau)|parlement de Navarre]] : pour la noblesse, Jean-Baptiste d'Esquille, président à mortier ; pour le tiers état, [[Jean-Henry d'Arnaudat]], conseiller.
 
Réunis le 5 mai 1789 à Versailles, les états généraux deviennent l'[[Assemblée nationale constituante (1789)|Assemblée nationale constituante]] le 9 juillet.
 
Le 4 août, l'assemblée décide l'[[Nuit du 4 août 1789|abolition de tous les privilèges]] existant dans le royaume ; le 25 août, elle vote la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]]. Louis XVI entérine ces deux lois le 9 octobre : ses sujets deviennent des citoyens français et lui-même le [[roi des Français]] (titre officialisé par la [[constitution de 1791]]).
 
===== Redécoupage territorial : communes, districts et départements =====
Une des premières grands mesures de l'assemblée constituante est en 1790 la réforme des circonscriptions administratives. Les paroisses rurales et les villes deviennent des [[Commune (France)|communes]], regroupées en [[Canton français|cantons]], [[District (subdivision départementale)|districts]] et [[Département français|départements]]. Un décret du 12 janvier 1790 concerne spécifiquement le « royaume de Navarre » (la Basse-Navarre), qui doit faire partie d'un département avec le Béarn et les deux autres provinces basques ([[Labourd]] et [[Soule (province)|Soule]]).
 
À partir de mars 1790, les communes de Basse-Navarre font donc partie du [[Pyrénées-Atlantiques|département des Basses-Pyrénées]] (chef-lieu : [[Navarrenx]], puis [[Pau]]) et du [[district de Saint-Palais]], dont le territoire reprend approximativement celui de la Basse Navarre.
 
Malgré la {{refnec|protestation expresse}} des [[états généraux de Navarre]], la [[Révolution française]] entraîne donc en 1789-[[1790]] l'[[Abolition des coutumes et des fors au Pays basque français|abolition des fors navarrais]], la dissolution de l'organisation territoriale et des institutions du royaume de (Basse-)Navarre et l'[[annexion]] de la Navarre à la France{{note|groupe=N|texte=Annexion de la Navarre par la France : le {{date|12 janvier 1790}}, l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale]] décrète que la Navarre est {{citation|réuni[e] au Béarn pour former un seul Département}}<ref>{{lien web |langue=fr |description=Décret du {{date-|12 janvier 1790}}
|url=https://www.google.es/books/edition/Archives_parlementaires_de_1787_%C3%A0_1860/X5ZJAAAAYAAJ?hl=eu&gbpv=1&dq=basques%20b%C3%A9arn&pg=PA171&printsec=frontcover}}.</ref> – appelé le {{date-|8 février 1790-}}, département du Béarn<ref>{{lien web |langue=fr |description=Décret du {{date-|8 février 1790}} |url=https://www.google.es/books/edition/Archives_parlementaires_de_1787_%C3%A0_1860/X5ZJAAAAYAAJ?hl=eu&gbpv=1&dq=navarre&pg=PA496&printsec=frontcover}}.</ref>, puis le {{date-|26 février 1790-}}, département des Basses-Pyrénées<ref>[https://www.google.es/books/edition/Archives_parlementaires_de_1787_%C3%A0_1860/X5ZJAAAAYAAJ?hl=eu&gbpv=1&dq=b%C3%A9arn&pg=PA718&printsec=frontcover Décret du {{date-|26 février 1790}}] « qui ordonne de présenter à la sanction et à l'acceptation du roi, la rédaction générale des décrets sur la division de la France en {{nobr|83 départemens}} ».</ref>. Ces décrets entrent en vigueur par [[Lettres patentes|lettres-patentes]] du [[Roi des Français|roi des François]]{{sic}}<ref>{{Ouvrage |titre=Lettres-patentes du Roi |sous-titre=sur décrets de l'Assemblée nationale des {{date-|15 janvier 1790-}}, {{date-|16 février- 1790-}} et {{date-|26 février 1790}}, qui ordonnent la division de la France en quatre-vingt-trois départements-|éditeur=Imprimerie nationale |année=1790 |mois=mars |jour=4 |lire en ligne=https://archive.org/details/lettrespatentesd00fran_13 |id=letpat_mars}}. La Navarre n'est toutefois pas expressément mentionnée dans la liste des territoires départementalisés.</ref> le {{date|4 mars 1790}}. Tout cela avait été précédé dès le {{date-|22 décembre 1789}}, par un [[Décret de la division de la France en départements|décret portant constitution des assemblées primaires et des assemblées administratives]]<ref>[https://books.google.fr/books?id=-tRIAAAAcAAJ&pg=PA232 Décret portant Constitution des Assemblées primaires & des Assemblées administratives].</ref> ; et le {{date-|30 décembre 1789-}}, avait été lue à l'Assemblée une adresse {{citation|par laquelle la Navarre adhère au décret qui l'a confondue avec la France}}<ref>''[[Le Moniteur universel]]'', {{Numéro avec majuscule|130}}, {{date-|30 décembre 1789}}, [http://ufdc.ufl.edu/AA00000839/00001/806j lire en ligne].</ref>.}}.
 
Les districts sont abolis par la [[constitution de 1795]]. En 1800, le [[Consulat (histoire de France)|Premier Consul]] [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] établit à leur place les [[Arrondissement français|arrondissements]] (sous-préfectures) : le territoire de l'ancien district de Saint-Palais est alors réparti entre les arrondissements de [[Arrondissement de Bayonne|Bayonne]] (principale ville du Labourd) et de [[Arrondissement de Mauléon|Mauléon]] (principale ville de la Soule).
 
===== La fin du titre de « roi de France et de Navarre » =====
Au moment de la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], [[Louis XVIII]], frère de Louis XVI, reprend le titre de « [[roi de France et de Navarre]] », mais ne change rien à l'organisation issue de la Révolution et du [[Consulat (histoire de France)|Consulat]]. Ce titre purement symbolique disparaît après la [[Trois Glorieuses|révolution de 1830]] : le nouveau roi, [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe d'Orléans]] est de nouveau titré « roi des Français », comme Louis XVI de 1789 à 1792.
 
===== La Basse-Navarre dans la France contemporaine =====
 
{{pas clair|L'ex-royaume de Navarre subit un processus complet d'''abolitio nominis'' [[Roi de France et de Navarre#Historique#Le dépérissement et la fin du titre|(1789 et 1830)]] qui laisse la place à un Pays basque [[Bidépartementalisation#Pyrénées-Atlantiques|informel]] jusqu'à la création en 2017 d'une [[Intercommunalité en France#Situation_au_1er_janvier_2021|modeste]] (EPCI de troisième niveau) [[Communauté d'agglomération du Pays Basque|communauté d'agglomération basque]].}}
 
La réforme administrative de 1926 ([[Raymond Poincaré]]) supprime l'[[arrondissement de Mauléon]], dont le territoire est réparti entre ceux de Bayonne et d'[[Arrondissement d'Oloron-Sainte-Marie|Oloron-Sainte-Marie]].
 
==== En Espagne : soutien des Navarrais au carlisme et guerres carlistes ====
En Haute-Navarre, les institutions navarraises sont restaurées de manière effective après la [[Guerre d'indépendance espagnole|guerre contre Napoléon]], mais le courant centralisateur voit d'un mauvais œil cette autonomie. En effet, après 1824 et la fin de la [[vice-royauté du Pérou]], la Haute-Navarre seule conserve sa [[Vice-royauté|condition de royaume]] et pourrait être logiquement tentée par l'indépendance. Et dans le même temps le roi de France continue alors de porter le titre de roi de Navarre.
 
EnLa Haute-Navarre, les institutions navarraises sont restauréeschute de manière effective après la [[GuerreCharles d'indépendance espagnole|guerre contre NapoléonX]], maisen leFrance courant centralisateur voit d'un mauvais œil cette autonomie. En effet(1830), après 1824 et la fin de la [[vice-royauté du Pérou]], la Haute-Navarre seule conserve sa [[Vice-royauté|condition de royaume]] et pourrait être logiquement tentée par l'indépendance. La crise dynastique de succession au trône d'Espagne en [[1833]] et le début de la [[Première Guerre carliste]] (1833-1839) vont entrainer la Haute-Navarre dans un conflit qui lui était en principe étranger. Les Navarrais soutiennent alors en masse le prétendant [[Charles de Bourbon (1788-1855)|don Carlos]] qui installe sa cour à [[Estella-Lizarra]] et règne « en » Navarre. Cependant, la victoire finale des libéraux centralisateurs de Madrid va entraîner l'abolition formelle du [[régime foral]] et la réduction du royaume de (Haute-)Navarre en simple province espagnole ([[1841]]).
 
Ces quatre provinces forales vont être à nouveau l'épicentre des [[guerres carlistes]] (1833-1839 et 1872-1876), qui de lutte dynastique se transforment en lutte idéologique (conservatisme carliste contre libéralisme centralisateur).
===Évolutions institutionnelles postérieures===
Pour éviter un retour toujours possible du [[Guipuscoa]] et de l'[[Alava]] à la Navarre (comme ce fut le cas [[Traité de Libourne|en 1366-1373]]) et pour s'assurer la conservation de l'héritage de la [[seigneurie de Biscaye]] (1379), les rois de Castille érigent au cours du {{s-|XV}} ces trois territoires anciennement navarrais en [[Territoire historique|provinces autonomes forales]]. Ces provinces, ainsi que la Haute-Navarre conquise définitivement en 1522 ne sont pas affectées par les [[décrets de Nueva Planta]] (1715) ou la [[Provinces d'Espagne#Division provinciale de 1833|division territoriale de l'Espagne en 1833]] et sont conservées telles quelles.
 
==== La Navarre face aux nationalismes basque et espagnol ====
Ces quatre provinces forales vont être alors l'épicentre des [[guerres carlistes]] (1833-1839 et 1872-1876) et vont être prises ensuite comme référence géographique par le [[Histoire du nationalisme basque|nationalisme basque]] (1894). Curieusement le nationalisme basque insiste à considérer que la Navarre, qui était à l'origine un « tout » politique, n'est qu'une « partie » du projet nationaliste (''[[Zazpiak Bat]]'').
Ces provinces sont ensuite prises comme référence géographique par le [[Histoire du nationalisme basque|nationalisme basque]] (1894), qui, de façon très curieuse, insiste pour considérer que la Navarre, qui {{pas clair|était à l'origine un « tout » politique, n'est qu'une « partie » du projet nationaliste (''[[Zazpiak Bat]]'')}}<ref>Cette assertion relève du débat entre courants nationalistes : la moindre des choses serait de fournir des références.</ref>.
 
L'EspagneDe leur côté, conscienteles autorités espagnoles, {{pas clair|conscientes de ce changement de paradigme}}, a veillé depuis lors{{refnec|veillent à alimenter une [[Relations entre le Pays basque et la Navarre|rivalité entre Basques et Navarrais]]}}. Cette [[Diviser pour mieux régner|politique]] a ainsi permis d'exclureexclu la Haute-Navarre des [[Statut d'autonomie du Pays basque|statuts d'autonomie basques de 1936 et 1979]], puis d'érigera érigé la Haute-Navarre même en [[Communauté forale de Navarre|communauté autonome forale différenciée]] (1982). [[La Rioja]], également [[Monastère Santa María la Real de Nájera#Le Panthéon Royal|ancien territoire navarrais]], est aussi érigée en communauté automne (1982) ce qui assure le fractionnement complet de la Navarre historique.
 
De surcroît, [[la Rioja]], ancien [[Monastère Santa María la Real de Nájera#Le Panthéon Royal|territoire du royaume de Navarre]], a été érigée en [[Communautés autonomes d'Espagne|communauté autonome]] (1982), ce qui aboutit au fractionnement du territoire de la Navarre historique.
Côté français, le royaume de Navarre subit un processus complet d'''[[Damnatio memoriae|abolitio nominis]]'' [[Roi de France et de Navarre#Historique#Le dépérissement et la fin du titre|(1789 et 1830)]] qui laisse la place à un Pays basque [[Bidépartementalisation#Pyrénées-Atlantiques|"informel"]] jusqu'à la création en 2017 d'une [[Intercommunalité en France#Situation_au_1er_janvier_2021|modeste]] (EPCI de troisième niveau) [[Communauté d'agglomération du Pays Basque|communauté d'agglomération basque]].
 
== Héraldique ==
Ligne 192 ⟶ 265 :
{{Blasonnement|image=Blason Royaume Navarre.svg|description=De gueules aux chaînes d'or placées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel<ref name="armoiries" />|texte=Armes de Navarre moderne<br>Il est difficile de dire exactement à quelle date les rois de Navarre remplacèrent les rais d'escarboucle par des chaînes : selon les auteurs, les dates citées vont du règne de [[Charles II de Navarre]] à 1700. Ces armes s'appliquent de nos jours tout autant à la Navarre française ou Basse-Navarre qu'à la Navarre espagnole ou Haute-Navarre.}}
 
== Institutions du royaume de Navarre avant 1512 ==
 
=== Merindades de Navarre ===
{{Article détaillé|Mérindades de Navarre}}
 
=== Chambre des comptes de Navarre ===
{{Article détaillé|Chambre des Comptes de Navarre}}
 
== Institutions de Basse-Navarre (1521-1789) ==
De 1512 à 1589, les rois de Navarre de la [[maison d'Albret]] ne règnent plus que sur la [[Basse-Navarre]], mais ils sont aussi détenteurs de fiefs français : la [[Pays d'Albret|seigneurie d'Albret]] (capitale : [[Nérac]]), le [[comté de Foix]], ainsi que le [[Béarn]] (capitale : [[Pau]]), vicomté considérée comme territoire souverain. Le mariage de [[Jeanne d'Albret]] (reine de 1555 à 1572) avec [[Antoine de Bourbon]] (1518-1562), premier [[prince du sang]], fait en 1589 de leur fils [[Henri IV (roi de France)|Henri III de Navarre]] le [[Liste des monarques de France|roi de France]] [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], qui inaugure la [[dynastie des Bourbons]].
 
En 1589, la Basse-Navarre devient donc une des possessions personnelles du roi de France, dotée cependant du rang de royaume. Le titre de « [[roi de France et de Navarre]] » marque une sorte d'égalité statutaire entre les deux royaumes, mais en pratique, Henri IV et ses successeurs sont avant tout rois de France et s'efforcent d'intégrer la Basse-Navarre dans les institutions (peu unifiées) du royaume. Cela se marque en premier lieu par un rapprochement de la Basse-Navarre avec le Béarn : certaines institutions dites « de Navarre » concernent aussi le Béarn et ont leur siège à [[Pau]].
 
=== États généraux de Navarre ===
{{Article détaillé|États généraux de Navarre}}
 
=== Chancellerie de Navarre ===
{{Article détaillé|Chancellerie de Navarre}}
 
=== Parlement de Navarre ===
{{Article détaillé|Parlement de Navarre (Pau){{!}}Parlement de Navarre}}
 
=== Sénéchaussée de Navarre ===
{{Article détaillé|Sénéchaussée de Navarre}}
 
=== Chambre des Comptes de Navarre ===
{{Article=== détaillé|Chambre des Comptescomptes de Navarre}}Pau ===
{{Article détaillé|Chambre des comptes de Pau}}
=== Merindades de Navarre ===
{{Article détaillé|Mérindades de Navarre}}
 
== Monnaie ==
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