« Revue nègre » : différence entre les versions

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== Histoire ==
La création de la ''Revue nègre'' est liée à l'émergence en [[France]] de la musique dite de jazz : celle-ci débarque à Paris quelques mois avant la fin de la [[Première Guerre mondiale]] via les jazz-bands composés de soldats américains et influence des musiciens comme [[Igor Stravinsky]] (''Ragtime'', 1919), des poètes comme [[Jean Cocteau]], [[Guillaume Apollinaire]] ou [[Blaise Cendrars]], des peintres, avant de se diffuser dans les dancings parisiens à travers la mode du [[Charleston (danse)|charleston]]. D'autres styles sont révélés comme le [[Jazz Nouvelle-Orléans]] depuis [[Londres]] où [[Duke Ellington]] donna très tôt une série de concerts. D'autre part, au début des [[années 1920]], les spectacles de [[music-hall]] et de cabaret se diffusent auprès d'un plus grand public. En 1921, on peut même parler d'une « [[négrophilie]] »<ref>Selon [[Petrine Archer-Straw|P. Archer-Straw]] in ''Negrophilia: Avant-garde Paris and Black Culture in the 1920'', New York, Thames and Hudson, 2000.</ref> : le [[prix Goncourt]] est remis cette année-là au [[Martinique|Martiniquais]] [[René Maran]] pour ''Batouala, véritable roman nègre''. La ''Revue nègre'' s'inscrit dans le contexte de la "folie noire", elle en est à la fois le produit et l'instrument de son amplification.<ref name=":0">{{Lien web|titre=Joséphine Baker, Paul Colin et le « Tumulte Noir » des Années Folles.|url=https://www.le-mot-juste-en-anglais.com/2018/01/jos%C3%A9phine-baker-paul-colin-et-le-tumulte-noir-des-ann%C3%A9es-folles.html|site=Le mot juste en anglais|consulté le=2020-05-31}}</ref>
 
La création de la « Revue nègre » a pour cadre le [[théâtre des Champs-Élysées]] qui a déjà connu des heures de gloires et de scandales au moment de la période des [[Ballets russes]] (1913-1917) et cherche un second souffle. En 1925, [[André Daven]], directeur artistique de ce théâtre parisien, se met en quête d'un nouveau type de spectacle. Son ami le peintre [[Fernand Léger]] qui a travaillé sur les [[Ballets suédois]], au succès mitigé, est par ailleurs depuis longtemps marqué par l'[[Art africain traditionnel|Art nègre]], tout comme ses complices Apollinaire, Picasso, Max Jacob et certains des premiers surréalistes : Léger suggère de créer un spectacle entièrement joué par des Noirs. Daven croise alors une américaine, [[Caroline Dudley Reagan]] (qui deviendra la compagne de [[Joseph Delteil (poète)|Joseph Delteil]]), laquelle se met en quête pour Daven d'une troupe composée de Noirs. C'est à [[New York]] que Dudley, en véritable impresario, réussit à convaincre douze musiciens noirs dont [[Sidney Bechet]], et huit choristes dont [[Joséphine Baker]], soit vingt personnes en tout, de partir pour Paris, ville réputée pour sa libéralité.
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L'esprit artistique de la revue est inédit, mêlant musique de jazz-band et chorégraphie originales, numéros burlesques, scénographie à décors mobiles devant lesquels le corps en partie dénudé peut s'exprimer sans vulgarité. On peut dire que ce spectacle constitue un événement au sens où, d'une part, il révèle pour la première fois en France une authentique « culture noire » détachée des pesanteurs colonialistes, et d'autre part, il permet à un genre d'essence populaire d’émerger en un lieu réservé aux expériences artistiques de type moderniste.
 
L'affiche promotionnelle est créée par le jeune affichiste [[Paul Colin (affichiste)|Paul Colin]], dont elle contribue à lancer la brillante carrière<ref name=":0" />.
 
La première a lieu le {{date|2|octobre|1925}}, Joséphine Baker passe en première partie. Dans la salle bondée, sont notamment présents [[Robert Desnos]], [[Francis Picabia]] et [[Blaise Cendrars]]. Le succès est au rendez-vous : Daven remporte son pari.
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