« Charte de Grenoble » : différence entre les versions

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<big>'''Préambule'''</big>
 
Les représentants des étudiants français, légalement réunis auen Congrès nationalNational à Grenoble, le 24 avrilAvril 1946, conscients de la valeur historique de l’époque ;
 
*Où l’Union françaiseFrançaise élabore la nouvelle déclarationDéclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ;
*Où s’édifie le Statut pacifique des Nations ;
*Où le monde du travail et de la jeunesse dégage les bases d’une révolution économique et sociale au service de l’Homme ;
*Affirment leur volonté de participer à l’effort unanime de reconstruction, ;
*Fidèles aux buts traditionnels poursuivis par la jeunesseJeunesse étudiante française lorsqu’elle était à la plus haute conscience de sa mission, ;
*Fidèles à l’exemple des meilleurs d’entre eux, morts dans la lutte du peuple français pour sa liberté ;
*Constatant le caractère périmé des institutions qui les régissent ;
*Déclarent vouloir se placer, comme ils l’ont fait si souvent au cours de notre Histoirehistoire, à l’avant-garde de la jeunesse française, en définissant librement, comme bases de leurs tâches et de leurs revendications, les principes suivants :
 
;Article 1 : L’étudiant est un jeune travailleur intellectuel.
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<big>'''Droits et devoirs de l'étudiant en tant que jeune : '''</big>
 
;Article 2 : En tant que jeune, l’étudiant a droit à une prévoyance sociale particulière, dans les domaines physique, intellectuel et moral.
 
;Article 3 : En tant que jeune, l’étudiant a le devoir de s’intégrer à l’ensemble de la jeunesseJeunesse mondialeNationale et Mondiale.
 
<big>'''Droits et devoirs de l'étudiant en tant que travailleur : '''</big>
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<big>'''Droits et devoirs de l'étudiant en tant qu'intellectuel :'''</big>
 
;Article 6 : En tant qu’intellectuel, l’étudiant a le droit à la recherche de la vérité, et à la liberté qui en est la condition première.
 
;Article 7 : En tant qu’intellectuel, l’étudiant a le devoir :
::* Dede définirrechercher, propager et défendre la véritéVérité, ce qui implique le devoir de faire partager et progresser la culture et de dégager le sens de l’Histoire.l’histoire ;
::* Dede défendre la liberté contre toute oppression, ce qui, pour l’intellectuel, constitue la mission la plus sacrée.
 
== La portée nationale et internationale de la Charte ==
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La charte est immédiatement présenté par l’[[UNEF]] à l'[[Union internationale des étudiants]] (UIE) qui tient son congrès fondateur en 1946 à [[Prague]]. L’UIE en adopte les grandes lignes, mais vite noyautée par les organisations issues du bloc communiste, l’UIE est discréditée. Dès lors la Conférence Internationale des Étudiants (CIE) est créée mais sur une ligne beaucoup plus apolitique.
 
La Charte de Grenoble cependant, continue à influencer les débats entre organisations étudiantes. C’est ainsi qu’une réunion à Beyrouth des unions nationales des étudiants des pays arabes retient dans ses conclusions, l’esprit de la Charte de Grenoble, en affirmant la nécessité d’un syndicalisme étudiant et en affichant leur croyance que « '' l'étudiant doit en tant que jeune et en tant qu'intellectuel, rechercher la vérité de même qu'il doit, en tant que travailleur producteur dans son milieu, jouer un rôle essentiel pour contribuer à l'éclaircissement des données sociales et économiques '' » <ref name="l'étudiant">''L'étudiant'', 8e année, no.2-3, février-mars 1964, p.2-6. L'étudiant ici est la revue mensuelle de la Conférence Internationale des Étudiants (CIE)</ref> On retrouve donc bien les termes clés du statut de l’étudiant exposé en 1946 à Grenoble : l’étudiant est présenté successivement comme un « ''jeune'' » un « ''intellectuel'' » et un « ''travailleur'' » qui doit « ''rechercher la vérité'' ».
 
En [[Belgique]], le syndicat étudiant flamant Vereniging van Vlaamse Studenten (VVS) adopte en 1962 une charte définissant son engagement syndical reprenant la Charte de Grenoble. La même situation se reproduit dans d’autres pays, notamment au [[Québec]] avec l'[[Association pour une solidarité syndicale étudiante]] (ASSÉ).
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== Exemple d’utilisation syndicale de la Charte ==
 
La Charte n’est pas qu’un outil intellectuel, elle est surtout un appui pour des campagnes syndicales concrètes. La première utilisation remarquable de sece document date de 1948 lors de la création en France de la [[Sécurité sociale]]. S’appuyant sur l’article 2 qui affirme qu’en tant que jeune travailleur, l’étudiant a droit à une « prévoyance sociale particulière », l’[[UNEF]] réclame un régime propre aux étudiants (congrès de Strasbourg en 1947). Suit un long travail de lobbying mené notamment par [[Charles Lebert]] qui aboutit par la loi du 23 octobre 1948 à un régime spécifique de sécurité socialsociale dont la gestion est dévolue à une mutuelle créée à l'occasion : la [[MNEF]].
 
Selon l’article 4, « en tant que travailleur, l’étudiant a droit au travail et au repos dans les meilleures conditions et dans l’indépendance matérielle ». Cette déclaration, sert de base aux syndicats étudiants pour réclamer une [[allocation d'autonomie]] qu’elle soit appelée ainsi ou salaire étudiant ou pré-salaire ou encore allocation d’étude. Un exemple frappant de cette exploitation de la charte se trouve dans un tract l’[[UNEF-ID]] daté de [[1996]]. En introduction à un chapitre consacré à l’allocation d’étude, ce syndicat écrit «''l’étudiant est un jeune travailleur en formation et doit donc avoir la possibilité matérielle d’y consacrer le temps nécessaire''» <ref name="tract UNEF-ID">''Tous ensemble, construisons l’université de demain !'', Supplément à Étudiant de France, no. 184, janvier 1996, p.3. «''Une allocation d’étude individualisée pour tous''»</ref>.
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