Alliance (Bible)

alliance entre Dieu avec l'humanité ou la postérité d'un certain prophète
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L'Alliance biblique est une alliance entre Dieu et l'humanité en général ou avec le peuple descendant d'un prophète en particulier comme Noé, Abraham, Jacob-Israël. A priori cette alliance n'aurait de sens que pour le judaïsme et le christianisme qui croient au caractère sacré de la Bible, cependant l'islam se manifeste également volontiers comme descendant de cette tradition biblique.

Le concept d'Alliance garde tout le long de la Bible quelques caractéristiques permanentes :

  • Elle est conclue à l'initiative de Dieu qui demande aux hommes de croire en lui et en certaines propositions religieuses.
  • Elle engage l'homme à respecter des pratiques rituelles et sociétales particulières ; ce sont dans la Bible des commandements.
  • Selon le respect de sa lettre par l'homme, l'Alliance s'assortit de sanctions ou récompenses, rétributives ou salutaires.
  • Si l'homme a la foi en Dieu et observe ses commandements, il est selon la Bible récompensé ; il en recueille les fruits d'abord dans sa vie intérieure qui l'aident à mieux vivre, et le salut est la récompense après la mort.

L'Alliance dans le judaïsme

Dans la Torah, le terme hébreu בְּרִית (bĕriyth), qui signifie « alliance », vient du verbe « couper » parce que la coutume était de conclure les pactes avec des morceaux de chair coupés lors d'un sacrifice animal[1].

Des chercheurs supposent que l'ablation du prépuce (la circoncision, en hébreu la brit milah, hébreu : בְרִית מִילָה) représente symboliquement la conclusion d'un pacte avec Dieu[2].

Le Dieu d'Isrraël conclut et réactualise l'Alliance avec différents prophètes :

  • Tout d'abord, après le Déluge, avec Noé et sa descendance (autant dire selon la Bible l'humanité tout entière) ; cette première Alliance s'étend même à tous les êtres vivants rescapés de l'arche, que Dieu promet de ne plus exterminer en masse ; le signe de l'Alliance est un arc-en-ciel.
  • Comme la Terre était léguée à Noé, le pays de Canaan est promis à Abraham, descendant de Sem qui est un fils de Noé[3], et à sa descendance ; le signe de l'Alliance est alors la circoncision.
  • L'alliance se transmet par le fils d'Abraham, Isaac, puis par le fils de celui-ci, Jacob, qui prit le nom d'Israël.
  • Dans le Tanakh (appelé Ancien Testament par les Chrétiens), parmi les descendants de Jacob-Israël, ce fut Moïse qui réceptionna la plus importante actualisation de l'Alliance. Après avoir reçu la révélation de sa mission lors de l'épisode du Buisson ardent, Moïse reçut de Dieu le Décalogue ; par l'intermédiaire de Moïse qui mena son peuple hors d'Égypte, Dieu accomplit sa promesse de l'installer dans le pays de Canaan.

L'Alliance dans le christianisme

Jésus-Christ a interdit qu'aucun iota de l'Alliance soit révoqué : "Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise" (Matthieu, 5, 17-18).

L'Église catholique a maintes fois rappelé qu'elle n'a jamais révoqué l'ancienne Alliance[4],[5] en ayant ainsi implicitement adapté l'évolution de la foi catholique dans le respect de la tradition israélite. On retrouve d'un point de vue religieux l'importance du respect des dix commandements reçus par le prophète Moïse (canoniquement reconnu comme saint) et par l'étude des textes de l'Ancien Testament avec une place prépondérante accordée à la prière des Psaumes[6], mais aussi l'interdit du travail le dimanche en transposition du shabbat[7] et, avant la réforme de concile Vatican II, la nécessité de séparer les hommes des femmes dans les assemblées de prières, distinction encore respectée dans certaines communautés[8], mais aussi d'un point de vue traditionnel l'importance des fiançailles et de l'abstinence des fiancés jusqu'au mariage. D'un point de vue historique l'Église souligne son attachement à l'ancienne Alliance à travers les deux saints auxquels elle accorde le plus haute vénération, à savoir Marie et Joseph[9]

Au Moyen Âge, si le peuple juif institue la Bar Mitzvah, cérémonie religieuse officialisant le passage dans la maturité spirituelle environ 12 ans après la circoncision du nouveau né, de même, l'Église catholique a créé un parallèle de cette maturité spirituelle en instituant le sacrement de confirmation proposé dès le début de l'adolescence après le baptême du nouveau-né, l'instruction religieuse catholique étant appelé catéchisme[10].

En solidarité avec le peuple de la première Alliance, le 2 février 2019, le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale d'Allemagne, a sollicité la réintroduction de la fête de la circoncision de Jésus dans le calendrier liturgique qui a été célébrée par les Catholiques tous les 1er janvier jusqu'en 1974, puis supprimée de manière discrétionnaire par le pape Paul VI[11].

Notes et références

  1. Concordance de Strong.
  2. Covenants in biblical times were often sealed by severing an animal, with the implication that the party who breaks the covenant will suffer a similar fate. In Hebrew, the verb meaning to seal a covenant translates literally as "to cut". It is presumed by Jewish scholars that the removal of the foreskin symbolically represents such a sealing of the covenant. - "Circumcision." Mark Popovsky. Encyclopedia of Psychology and Religion. Ed. David A. Leeming, Kathryn Madden and Stanton Marlan. New York: Springer Publishing, 2010. p. 153-154.
  3. Gn 11,10-29
  4. Jean Duhaime, « « L’ancienne Alliance jamais révoquée » dans les interventions récentes des papes », Théologiques, vol. 24, no 2,‎ , p. 147–166 (ISSN 1188-7109 et 1492-1413, DOI 10.7202/1050505ar, lire en ligne, consulté le )
  5. https://www.cairn.info/revue-communio-2018-5-page-123.html
  6. « Aux représentants de la communauté juive (Paris, 12 septembre 2008) | BENOÎT XVI », sur www.vatican.va (consulté le )
  7. « Audience générale: pour le chrétien, le vrai repos est une "bénédiction de la réalité" - Vatican News », sur www.vaticannews.va, (consulté le )
  8. « -pourquoi-dans-certaines-eglises-hommes-et-femmes-sont-ils-separes / [Question du jour] : Pourquoi, dans certaines églises, hommes et femmes sont-ils séparés ? », sur La Croix Africa, (consulté le )
  9. La-Croix.com, « Saint Joseph : notre dossier sur le père adoptif de Jésus-Christ », sur Croire (consulté le )
  10. Pierre Flament, « Lukas Visher. La confirmation au cours des siècles », Revue de l'histoire des religions, vol. 159, no 2,‎ , p. 263–264 (lire en ligne, consulté le )
  11. « Le cardinal Marx souhaite fêter la circoncision de Jésus, en solidarité avec les juifs », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Karl Barth, Christ et Adam, Genève, Labor et Fides, 1960
  • Martin Noth, Die Gesetze im Pentateuch, in Studien 1, p. 9–141.
  • Geerhardus Vos, « The Doctrine of the Covenant in Reformed Theology » in R. B. Gaffin, Jr. (Ed.), Redemptive History and Biblical Interpretation: The Shorter Writings of Geerhardus Vos, Phillipsburg, Presbyterian & Reformed, 2001 (ISBN 0-87552-513-X)

Articles connexes

Lien externe