Juan de Pareja (Vélasquez)

peinture de Diego Vélasquez
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Juan de Pareja (1610-1670), était un mulâtre espagnol, né à Séville d'une mère noire et qui travailla à l'atelier du peintre Diego Vélasquez. C'était l'esclave-assistant du peintre, qu'il aidait pour la préparation des couleurs et des toiles. Il peignit aussi lui-même, ayant appris la technique en dépit de son maître, qui y était opposé[1]. Il obtint la liberté à la fin de sa vie et s'établit comme peintre.

Juan de Pareja

En 1648, Diego Vélasquez fut envoyé en mission à Rome en tant que premier peintre de la cour du roi d'Espagne Philippe IV afin d'acheter des œuvres pour l'Alcázar de Madrid. Il emmena Juan de Pareja dans son voyage. Pendant son séjour à Rome, Velázquez exécuta un portrait de Juan de Pareja, qui fut exposé au Panthéon le à l'occasion de la fête de Saint Joseph, patron de la Congrégation des Virtuoses du Panthéon. Selon le biographe de Vélasquez, Antonio Palomino, le tableau fut admiré par tous les peintres présents car il atteignait la vérité. Pourtant, Vélasquez avait réalisé le portrait de Juan de Pareja comme un simple exercice préparatoire à son tableau le Portrait du pape Innocent X.

Le tableau devait rester à Rome au retour de Vélasquez. La première information probable que l'on a, date de 1704, lorsqu'il est inventorié dans la collection de monseigneur Ruffo, maître de chambre du Pape et membre d'une famille liée à l'Espagne. Il est décrit comme portrait d'«un servo che fu servitore del Sr. Diego Velasquez (...) cosa stupenda»[2]. Ce tableau, ou une copie, a appartenu ensuite à la collection Acquaviva, où Preciado de la Vega l'a vu en 1765 au palais du cardinal Trajano. À la fin du XVIIIe siècle, il était passé à Naples où l'a acheté sir William Hamilton. Le tableau est resté un long moment dans diverses collections britanniques, et a été identifié en 1848 pour la première fois comme original de Vélasquez par Stirling, en le comparant à la copie alors existante dans la collection Howard et actuellement conservée à la Hispanic Society of America[3]. Il a été vendu aux enchères chez Christie's (Londres) le .

Le portrait de Juan de Pareja est actuellement exposé au Metropolitan Museum of Art[4] de New York qui l'a acheté en 1971 pour 5,5 millions de dollars, un record pour l'époque. Il est considéré comme l'une des plus belles pièces du musée.


Vélasquez représente Juan de Pareja à demi profil et avec la tête légèrement tournée vers le spectateur qu'il regarde fixement. Juan de Pareja est habillé avec élégance d'une cape et d'une colerette en broderie des Flandes. La lumière tombe directement sur le front et est diffusée avec des reflets bronsés par le teint sombre. Le personnage se détache nettement sur le fond neutre malgré la gamme chromatique réduite, où dominent les verts de différentes intensités. Le geste est altier et sûr. Le regard, tout particulièrement, reflète ce caractère altier et sérieux. Vélasquez, comme dans ses portraits de bouffons, est capable de doter de dignité les personnages qui par leur profession ou condition, sont censés en manquer aux yeux de l'opinion publique.

Bibliographie

  • Thomas Hoving, Making the Mummies Dance, New York, Simon and Schuster, 1993
  • Antonio Palomino, El Museo pictorico y escala optica, 1724
  • Elizabeth de Treviño, Je suis Juan de Pareja, Bell Books, 1965.

Notes et références

  1. Antonio Palomino, El Museo pictórico y escala óptica, éd. Madrid, 1947, livre III, p. 128. On peut y lire : « el amo (por el honor del arte) nunca le permitió que se ocupase en cosa que fue pintar, ni dibujar, sino moler colores y aparejar algún lienzo y otras cosas del arte y de la casa, ėl se dio tan buena maña que, a vueltas de su amo y quitándoselo del sueňo, llegó a hacer de la Pintura cosas muy dignas de estimación », c'est-à-dire : « le maître (pour l'honneur de l'art), ne lui permit jamais de s'occuper de quoi que ce fût en matière ni de peinture, ni de dessin, sinon que de moudre les couleurs et monter quelque toile et autres choses de l'art et de la maison, et il devint si doué que, à l'insu de son maître et en se privant de sommeil, il réussit à faire en peinture des choses très dignes d'estimation. »
  2. «un esclave qui a été serviteur du Sr Diego Velasquez (...) chose extraordinaire»
  3. La copie a une taille plus petite : 73,66 cm x 58,42 cm. La plupart des critiques estiment qu'il s'agit d'une excellente copie.
  4. Numéro de catalogue 1971.86 Gallery 618

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