Ammestre

dirigeant principal de la ville impériale libre de Strasbourg

L'ammestre ou ammeistre est un dirigeant de la ville impériale libre de Strasbourg, alors cité-État du Saint-Empire romain germanique au Moyen Âge et à l'époque moderne. Ce titre correspond à celui d'échevin, c'est-à-dire à un magistrat municipal occupant une fonction de représentation.

Ammestre de Strasbourg
Image illustrative de l’article Ammestre
Armoiries de la ville impériale libre de Strasbourg

Image illustrative de l’article Ammestre
Carl Spielman (-), ammestre en
(Musée historique de Strasbourg)

Création
Mandant élection par cooptation
Durée du mandat annuelle
Abrogation
Premier titulaire Bourcard Twinger ()[1]
Dernier titulaire François Xavier Alexis Poirot ()[2]

Liste des ammestres de Strasbourg

Considéré comme « chef de l'État » de la cité[1], il était élu parmi les délégués des corporations et exerçait sa fonction pour un an[3]. Créé en , cette charge perdura après l'annexion de Strasbourg au royaume de France en et jusqu'à la Révolution française.

L'étymologie fait correspondre ce mot à une contraction du terme allemand « Ambahtmeister » (Amt : fonction ; et Meister : maître)[4]. Ce terme a pu ultérieurement désigner le maire de Strasbourg[5].

Histoire

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Entre les XIIIe et XVIIe siècles, Strasbourg constitue une ville libre d'Empire indépendante et gouvernée par trois conseils et un ammestre. L’ensemble est appelé le « Magistrat », avec un singulier collectif marqué par une majuscule à ce mot[6]. Il était également appelé « Régime permanent » ou « Régence perpétuelle » (en allemand : bestændige Regiment[7]). Cette organisation permettait aux grandes familles patriciennes strasbourgeoises de détenir les pouvoirs, selon un système oligarchique.

Gouvernement

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Avec des variantes et des ajouts, le système municipal strasbourgeois est organisée avec trois pôles de pouvoir, depuis le XIIIe siècle, jusqu'à la Révolution française.

Un exécutif

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Le pouvoir exécutif était composé d'un ammestre issu de la bourgeoisie et secondé par quatre stettmestres issus de la noblesse. Ces derniers étaient également élus pour un an mais exerçaient leurs fonctions à tour de rôle pendant un trimestre[8].

Trois conseils

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Cérémonie du Schwörtag vers 1785
(Musée historique de Strasbourg)

Le Magistrat se composait également de trois « chambres secrètes » (Geheime Stuben)[9],[10] :

  • Le Conseil des XIII (Rat der Dreizehnte, ou dreizehner Kammer[11]) veillait sur les affaires diplomatiques et militaires. Il était composé de douze membres et présidé par l'ammestre ;
  • Le Conseil des XV (Fünfzehnte, ou fünfzehner Kammer[12]) s'occupait des questions relatives à la justice et aux finances à partir de sa création en  ;
  • Le Conseil des XXI (alten Herren[12]) ou « Grand Conseil » (Grosser Rat), n'avait pas de mandat spécifique. Il comportait parfois plus de 21 membres, certains étant soit convoqués occasionnellement, ou requis comme suppléants pour compléter, le cas échéant, les autres conseils.

Les corporations

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En bas du système, on trouve les vingt corporations des métiers, qui élisaient 300 échevins d'où étaient issus les Conseils.

Stabilisation

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Définitivement établie dans tous ses rouages en , la Constitution urbaine de Strasbourg ou « charte de serment » (Schwörbrief) subsista sans changement jusqu'en et était solennellement lue, au début de chaque année, à l'ensemble des bourgeois lors de la cérémonie de prestation de serment (Schwörtag).

Liste des ammestres de Strasbourg

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Notes et références

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  1. a et b Himly 1972, p. 65
  2. Himly 1972, p. 118
  3. Rott 1974, p. 103
  4. Émile Littré: Dictionnaire de la langue française (1872-77), consulté en ligne le 2 décembre 2014.
  5. Article Ammeistre, CNRTL, consulté en ligne le 2 décembre 2014.
  6. Le Magistrat au XVIIe siècle (schéma)
  7. Code historique et diplomatique de la ville de Strasbourg : chroniques d'Alsace, t. 1, Strasbourg, G. Silbermann, , 236 p. (lire en ligne)
  8. Himly 1972, p. 112
  9. Livet et Rapp 1981, p. 111
  10. Kintz 2008, p. 70
  11. Muller 1862, p. 2
  12. a et b Muller 1862, p. 3

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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