Chirurgie bariatrique

chirurgie dont l'objectif est la perte de poids du patient

La chirurgie bariatrique est un type de chirurgie portant sur l'anatomie de l'estomac et de l'intestin dans une perspective de réduction du poids de l'opéré. Elle influe ainsi sur la production des hormones de régulation de l'appétit et du stockage énergétique, réduisant la prise des aliments, et parfois leur absorption, diminuant l'apport calorique journalier, et aboutissant, sous réserve de modifications de comportement, à améliorer la qualité de vie dans l'obésité[1] en induisant une perte de poids variable et réduisant les complications de santé.

Anneau gastrique modulable.

Indications

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La chirurgie bariatrique est une technique réservée aux personnes réunissant les trois critères suivants :

Le protocole comporte normalement un suivi pluridisciplinaire — endocrinologue, médecin-nutritionniste, chirurgien digestif ou viscéral, psychiatre ou psychologue, diététicien-nutritionniste — avant et après l'acte chirurgical. La consultation psychiatrique a pour but de repérer les éventuelles contre-indications que sont, en particulier, les troubles du comportement alimentaire : boulimie ou autre. Néanmoins, une étude pratiquée en France a montré l'inégalité de la qualité du suivi en fonction des équipes, parfois même le non-respect des protocoles et des contre-indications[3].

Techniques

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La chirurgie bariatrique regroupe un ensemble de techniques qui modifie l’anatomie du système digestif, pouvant être classées en deux types principaux[4] :

Ces techniques sont généralement pratiquées par cœlioscopie (laparoscopie), plus rarement, pour raisons de sécurité, par incision de la paroi abdominale (laparotomie). La durée de l’hospitalisation est de deux à dix jours.

Résultats

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L'efficacité de la chirurgie bariatrique sur la perte de poids est à peu près constante et elle diminue sensiblement la mortalité et la morbidité cardio-vasculaires[6] et générales[7],[8] des patients obèses. La mortalité reste cependant supérieure à celle de la population générale[9].

La perte de poids peut atteindre parfois 40 % du poids initial[10]. Cette réduction pondérale s'accompagne d'une amélioration de l'hypertension artérielle, du bilan lipidique et la guérison d'un diabète préexistant dans plus de trois-quarts des cas[11].

L'amélioration de la glycémie est très précoce, avant même toute perte de poids[12]. De même, la chirurgie prévient la survenue d'un diabète de type 2[13].

En cas de stéatose hépatique non alcoolique associée à l'obésité, la chirurgie bariatrique diminue nettement le risque de complications[14] : 29 % des patients ont ensuite une histologie normale à la biopsie de suivi ; 74 % voient leur maladie (NASH disparaitre sans progression de la fibrose ; 70 % ont une fibrose qui régresse, mais chez ceux qui présentaient déjà une fibrose sévère avant la chirurgie, cette fibrose sévère persistait dans 47 % des cas, à moyen terme après la chirurgie (malgré la résolution de la NASH dans 69 % des cas), ce qui confirme que la perte de poids peut ne pas suffire pour inverser une fibrose sévère du foie[15].

Efficacité des techniques

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L’analyse des données disponibles indique que les différentes techniques de chirurgie bariatrique sont efficaces[réf. souhaitée].

Dans l’ensemble, les techniques mixtes, qui associent restriction gastrique et malabsorption intestinale, sont plus efficaces que les interventions qui ne font que réduire la capacité gastrique.

Les techniques laparoscopiques offrent quant à elles de nombreux avantages, comme une réduction de la durée d’hospitalisation, bien qu’elles ne soient pas exemptes de complications. Seules deux approches laparoscopiques sont assez au point et leurs effets assez connus pour ne plus être considérées comme expérimentales.

Complications

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Il peut y avoir des complications digestives du genre lésions organiques (érosions ou ulcères, fistules, sténose, hernie interne). Un reflux gastro-œsophagien ou des troubles de la motricité œsophagienne sont possibles après un bypass gastrique ou une sleeve gastrectomie dans des proportions proches[16]. Des troubles du transit tels que nausées et vomissements, douleurs abdominales, voire Dumping syndrome, une diarrhée sont décrits[17].

Suivi ultérieur

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Les patients qui subissent une importante perte de poids doivent être suivis annuellement par une équipe multidisciplinaire qui, en plus de l’équipe chirurgicale (notamment attentive aux complications précoces et tardives), inclut des nutritionnistes, des psychologues et des médecins spécialistes. Une chirurgie plastique est souvent nécessaire.

La récidive de l'obésité peut se voir dans un peu moins d'un cas sur dix sur le long terme[18].

Certains médicaments toxiques pour l'estomac devront être si possible évités : aspirine, anti-inflammatoires, corticoïdes.

La prise de médicaments par voie orale doit être soigneusement étudié, la chirurgie bariatrique pouvant modifier leur pharmacocinétique. Ainsi une contraception non orale doit être préférée[19].

Une grossesse devra être idéalement menée après stabilisation du poids[19].

Engagement du patient

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La réussite de l'opération est liée au respect par le patient de trois engagements[20] :

Aspects économiques

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Dans l’ensemble, la chirurgie bariatrique s’avère une intervention coûteuse.

En revanche, ses coûts pourraient être compensés en grande partie par la diminution de la prévalence des maladies associées à l’obésité (maladies cardiaques et diabète, par exemple), par la réduction de leurs conséquences sur l’utilisation des ressources du système de santé et des pertes de productivité causées par l’incapacité, de même que par l’amélioration de la qualité de vie des patients.

Notes et références

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  1. Haute Autorité de santé, « Obésité : prise en charge chirurgicale chez l’adulte - Synthèse des recommandations » [PDF], sur www.has-sante.fr, (consulté le )
  2. (en) (liste des auteurs non précisée), « NIH conference. Gastrointestinal surgery for severe obesity. Consensus Development Conference Panel », Ann Intern Med, vol. 115, no 12,‎ , p. 956-61. (PMID 1952493, résumé) modifier
  3. rédaction. « Chirurgie de l'obésité : engouement et dérives » Rev Prescire 2003;23(245):869-70.
  4. « Prise en charge chirurgicale de l'obésité chez l’adulte : les différentes techniques », sur www.has-sante.fr, (consulté le )
  5. J. Cahais, R. M. Lupinacci, O. Oberlin et N. Goasguen, « Less Morbidity with Robot-Assisted Gastric Bypass Surgery than with Laparoscopic Surgery? », Obesity Surgery, vol. 29, no 2,‎ , p. 519–525 (ISSN 1708-0428, PMID 30328002, DOI 10.1007/s11695-018-3545-9, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Sjöström L, Peltonen M, Jacobson P et al. « Bariatric surgery and long-term cardiovascular events » JAMA 2012;307:56-65. PMID 22215166
  7. (en) Sjöström L, Narbro K, Sjöström CD et al. « Effects of bariatric surgery on mortality in Swedish obese subjects » N Engl J Med. 2007;357:741–52. PMID 17715408
  8. (en) Adams TD, Gress RE, Smith SC et al. « Long-term mortality after gastric bypass surgery » N Engl J Med. 2007;357:753–61. PMID 17715409
  9. Carlsson L, Sjöholm K, Jacobson P et al. Life expectancy after bariatric surgery in the Swedish Obese Subjects Study, N Engl J Med, 2020;383:1535-1543
  10. (en) Colquitt J, Clegg A, Loveman E, Royle P, Sidhu MK. « Surgery for morbid obesity » Cochrane Database Syst Rev. 2005: CD003641. PMID 16235331
  11. (en) Buchwald H, Avidor Y, Braunwald E, Jensen MD, Pories W, Fahrbach K, Schoelles K. « Bariatric surgery: a systematic review and meta-analysis » JAMA 2004;292:1724–37. PMID 15479938
  12. (en) Pories WJ, Swanson MS, MacDonald KG et al. « Who would have thought it? An operation proves to be the most effective therapy for adult-onset diabetes mellitus » Ann Surg. 1995;222:339–50. PMID 7677463
  13. (en) Carlsson LM, Peltonen M, Ahlin S et al. « Bariatric surgery and prevention of type 2 diabetes in swedish obese subjects » N Engl J Med. 2012;367:695-704. PMID 22913680
  14. Aminian A, Al-Kurd A, Wilson R et al. Association of bariatric surgery with major adverse liver and cardiovascular outcomes in patients with biopsy-proven nonalcoholic steatohepatitis, JAMA, 2021;326:2031-2042
  15. #, « Persistance d’une fibrose hépatique sévère malgré une perte de poids substantielle avec chirurgie bariatrique », Institut national de la santé et de la recherche médicale (communiqué de presse),‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Salminen P, Grönroos S, Helmiö M et al. Effect of Laparoscopic Sleeve Gastrectomy vs Roux-en-Y Gastric Bypass on Weight Loss, Comorbidities, and Reflux at 10 Years in Adult Patients With Obesity: The SLEEVEPASS Randomized Clinical Trial, JAMA Surg, 2022.doi:10.1001/jamasurg.2022.2229
  17. D'après un article sur le site web de l'Association Française de Formation Médicale Continue en Hépato-Gastro-Entérologie
  18. (en) Sjöström L, Lindroos AK, Peltonen M, Torgerson J, Bouchard C, Carlsson B et al. « Lifestyle, diabetes, and cardiovascular risk factors 10 years after bariatric surgery » N Engl J Med. 2004;351:2683-93. PMID 15616203
  19. a et b Fisher SA, Stetson BT, Kominiarek MA, Pregnancy After Bariatric Surgery, JAMA, 2023;329:758–759
  20. Brochure HAS : Chirurgie de l’obésité. Ce qu’il faut savoir avant de se décider !, p. 10

Bibliographie

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  • Dr Cécile Ciangura, Marie Citrini, Dr Muriel Coupaye, Dr Wioletta de Charr, Dr Emmanuelle Di Valentin, Viviane Gacquière, Gersende Georg, Anne-Sophie Joly, Jérôme Lemarié, Dr Valérie Lindecker-Cournil, Pr Jean Mouiel, Dr David Nocca, Anne-Françoise Pauchet-Traversat et Dr Frank Stora (ill. Fabrice Mathé, groupe test : Khadija Badid, Catherine Deschamps, Katia Heyraud, Véronique Perez Carbonell), Chirurgie de l’obésité : Ce qu’il faut savoir avant de se décider ! (Brochure d’information), Haute Autorité de Santé, , 18 p. (lire en ligne [PDF])  

Liens externes

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