Luigi Einaudi

président de la République italienne de 1948 à 1955, homme d'État, universitaire et journaliste

Luigi Einaudi, né le à Carru dans la province de Coni (Piémont) et mort le à Rome, est un universitaire, économiste, journaliste et homme d'État italien, deuxième président de la République, de 1948 à 1955.

Luigi Einaudi
Illustration.
Luigi Einaudi en décembre 1948.
Fonctions
Sénateur à vie

(6 ans, 5 mois et 29 jours)
Législature IIe et IIIe
Groupe politique Libéral-social-républicain
(1955-1958)
Mixte (1958-1961)
Président de la République italienne

(6 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 11 mai 1948
Président du Conseil Alcide De Gasperi
Giuseppe Pella
Amintore Fanfani
Mario Scelba
Prédécesseur Enrico De Nicola
Successeur Giovanni Gronchi
Ministre du Budget

(11 mois et 18 jours)
Président du Conseil Alcide De Gasperi
Gouvernement De Gasperi IV
Prédécesseur Poste créé
Successeur Giuseppe Pella
Vice-président du Conseil des ministres

(11 mois et 23 jours)
Président du Conseil Alcide De Gasperi
Gouvernement De Gasperi IV
Ministre des Finances et du Trésor

(6 jours)
Président du Conseil Alcide De Gasperi
Gouvernement De Gasperi IV
Prédécesseur Piero Campilli
Successeur Giuseppe Pella
Gouverneur de la Banque d'Italie

(3 ans, 4 mois et 6 jours)
Prédécesseur Vincenzo Azzolini
Successeur Donato Menichella
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Carrù (royaume d'Italie)
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès Rome (Italie)
Nationalité italienne
Parti politique PLI
Conjoint Ida Pellegrini
Diplômé de Université de Turin
École polytechnique
de Turin

Université Bocconi
Religion Catholicisme romain

Signature de Luigi Einaudi

Luigi Einaudi
Présidents de la République italienne
Ministres du Budget d'Italie
Ministres des Finances d'Italie

Considéré comme l'un des pères fondateurs de la République italienne, Luigi Einaudi est également un grand économiste, de renommée mondiale.

Gouverneur de la Banque d'Italie depuis 1945, il se voit confier la vice-présidence du Conseil des ministres, couplée au ministère du Trésor, devenant l'une des figures du quatrième gouvernement d'Alcide De Gasperi.

En 1948, sa carrière est récompensée par son élection à la présidence de la République, pour un mandat de sept ans, à l'issue duquel il dispose du droit de siéger à vie au Sénat de la République.

Biographie

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De Carrù aux rédactions

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Luigi Einaudi en 1919

Né à Carrù, un petit village du Piémont, Luigi Einaudi est le fils d'un concessionnaire de la collecte des impôts.

Sorti diplômé du Lycée classique Cavour (Liceo Classico Cavour), au sein duquel il obtenait les meilleures notes, il poursuit ses études à l'Université de Turin. Durant cette période, Einaudi, proche du mouvement socialiste, rédige quelques chroniques dans la revue Critica Sociale, dirigée par Filippo Turati. Einaudi délaisse, cependant, ses convictions socialistes, et, ayant désormais un positionnement libéral, quitte la Critica. C'est en 1895 qu'il quitte l'Université, de laquelle il sort diplômé en droit.

Collaborant pour quelques journaux, comme La Stampa ou le Corriere della Sera, ayant le titre de correspondant de presse pour le magazine britannique The Economist et directeur du magazine La Riforma Sociale, il est cependant contraint de quitter les rédactions en 1926, à la suite de l'avènement, puis de l'emprise du fascisme sur le pays, bien qu'il dirige La Riforma jusqu'en 1935.

La politique

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Le , Luigi Einaudi se voit nommé au Sénat du Royaume par le roi Victor-Emmanuel III, sur proposition du président du Conseil, Francesco Saverio Nitti.

L'avènement de la dictature fasciste, assumée par Benito Mussolini, contraint cependant Einaudi à cesser ses activités politiques, quitter le Parlement et s'exiler en Suisse ; lui-même n'a jamais caché son antifascisme, puisqu'il fut l'un des signataires, en 1925, du Manifeste des intellectuels antifascistes (Manifesto degli intellettuali antifascisti).

Le , à la suite de la chute du régime fasciste, Einaudi se voit nommer recteur de l'Université de Turin ; d'autre part, il écrit de nouveau pour le Corriere, rédigeant quelques chroniques politiques et économiques.

Nommé Gouverneur de la Banque d'Italie en janvier 1945, il est désigné, dans le même temps, à faire part de la Consulta Nazionale.

Il , Einaudi est nommé vice-président du Conseil des ministres, ministre des Finances et du Trésor dans le quatrième gouvernement d'Alcide De Gasperi. Tout en gardant la vice-présidence du Conseil, le il quitte les deux ministères pour assumer le portefeuille du Budget, étant ainsi le premier assumant une telle charge[1]. Sa politique économique est considérée comme étant à l'origine du Miracle économique italien des années 1950, celle-ci se résumant à la diminution de la fiscalité et des droits des douanes.

Président de la République

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Le , bien qu'on lui ait prêté une certaine sympathie pour la monarchie, Luigi Einaudi est élu président de la République italienne, au quatrième tour de scrutin ; il a recueilli 518 suffrages des 872 grands électeurs convoqués pour le scrutin, bien qu'à l'origine, le président du Conseil, Alcide De Gasperi, ait soutenu la candidature du ministre des Affaires étrangères, Carlo Sforza.

Luigi Einaudi, considéré comme étant l'un des pères de la République italienne, assuma ses fonctions présidentielles avec dignité, si bien que les partis semblaient favorables à sa réélection, lorsque son mandat de sept ans prit fin, en 1955. Mais le président Einaudi s'y étant opposé, celui-ci rendit ses pouvoirs à son successeur, Giovanni Gronchi. En sa qualité d'ancien président de la République, Einaudi eut le privilège de siéger, de droit, au Sénat de la République.

Luigi Einaudi est le père de Giulio Einaudi, fondateur des éditions Einaudi et le grand-père du compositeur Ludovico Einaudi[2].

Notes et références

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Bibliographie

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  1. Lo scrittoio del Presidente
  2. Prediche inutili
  3. Miti e paradossi della giustizia tributaria
  4. La guerra e l'unità d'Europa
  5. Lezioni di politica sociale

Liens externes

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