Race nordique

terme utilisé pour désigner les populations d'Europe du Nord et de Scandinavie

La « race nordique » était un concept anthropologique qui a marqué le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Ce concept est aujourd'hui considéré comme idéologique et non scientifique[1].

Femme suisse de « type nordique », selon l'ouvrage d'Augustus Henry Keane (en), Man, Past and Present (1899).
Répartition des différentes « races »de l'Europe, selon Madison Grant dans son ouvrage The Passing of the Great Race (1916).

Genèse du concept

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Ce terme est apparu sous la plume de l'anthropologue Joseph Deniker qui le définissait[2] comme un groupe ethnique, propre à des individus présentant une communauté de caractères physiques visibles ou mesurables : cheveux lisses, couleur d'yeux claire, épiderme clair, haute stature et crâne dolichocéphale. Il y distinguait six branches principales (nordique, littoral, oriental, dinarique, ibérique et occidentale) et quatre branches mixtes ou intermédiaires [3](subnordique, nord-occidentale, vistulienne, subadriatique).

Deniker s'écartait donc de l'approche antérieure de Meiners[4] et Blumenbach[5], qui faisaient reposer la notion de peuple caucasien sur l’hypothèse de « peuples autochtones », et pour qui l'environnement régissait le phénotype, ou apparence physique, des hommes d'une région de la Terre. Deniker s'en remettait, lui, à l'observation directe des caractéristiques physiques mesurables des individus.

Emmanuel Mounier évoque la race nordique dans son « Traité du caractère[6] ».

Controverses

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L'un des premiers, l'hygiéniste berlinois Rudolf Virchow a critiqué cette classification comme non scientifique, en raison de la dispersion des données craniométriques présentées à l'appui de cette thèse. Au Congrès d'Anthropologie de Karlsruhe (1885), Virchow alla jusqu'à dénoncer ce « mysticisme nordique », tandis qu'un de ses collaborateurs, Josef Kollmann, établit que les peuples d'Europe, qu'ils soient allemands, Italiens, britanniques ou français, constituaient un mélange de plusieurs races ; il ajouta que « les données de la craniologie jetaient un doute sur la prétendue superiorité d'une race européenne sur l'autre[7]. »

Notes et références

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  1. (de) Hans Jürgen Lutzhöft (1971) Der Nordische Gedanke in Deutschland 1920-1940, Ernst Klett Verlag, Stuttgart.
  2. Joseph Deniker, Races et peuples de la terre, Schleicher Frères, (réimpr. 1926, impr. A. Taffin-Lefort), 750 p., 1 vol. in-12 (lire en ligne)
  3. Deniker (J.), « Essai d'une classification des races humaines, basée uniquement sur les caractères physiques », Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, vol. 12, no 12,‎ , p. 320-336 (lire en ligne).
  4. « Esquisse d'une histoire de l'humanité » (1785)
  5. « De l'unité du genre humain, et de ses variétés », trad. du latin en français sur la 3. éd. par Frédéric Chardel, Paris, libr. Allut, an XIII (1804).
  6. E. Mounier, Traité du caractère, Éditions du Seuil, coll. « Esprit », , p. 159.
  7. (it) Andrea Orsucci, « Ariani, indogermani, stirpi mediterranee: aspetti del dibattito sulle razze europee (1870–1914) », Cromohs,‎ [1] « Ariani, indogermani, stirpi mediterranee: aspetti del dibattito sulle razze europee (1870–1914) » (version du sur Internet Archive)

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Madison Grant, The Passing of the Great Race, New York : C. Scribner's Sons, 1916 (publié en français en 1926 chez Payot sous le titre de Le Déclin de la grande race et préfacé par Georges Vacher de Lapouge), réédité aux Éditions de L'Homme Libre, 2002.

Liens externes

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