ASC N°21 - Les Énergies Renouvelables
ASC N°21 - Les Énergies Renouvelables
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Septembre 2012
royalismesocial.com
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Bibliothque / Vidothque :
Tribune royaliste du combat social N21
- Nos matres : Charles Peguy P 3 et 4 - Lhonneur du travail PP. BLANCHER et JP CHAUVIN P57 LES ENERGIES RENOUVELABLES : - Nature et idologie Frdric WINKLER P 8 et 9 - La grande question de lnergie Jean-Philippe CHAUVIN P 10 - Le dfi nergtique pour la France daujourdhui et de demain Jean-Philippe CHAUVIN P 11 et 12 - Du Pic de Hubbert et lessentiel changement nergtique Augustin DEBACKER P 13 - De la solution de lnergie hydraulique Augustin DEBACKER P 13 et 14 LES ROYALISTES CONTRE LES DELOCALISATIONS : - Dlocalisations : lhypocrisie des lus socialistes Jean-Philippe CHAUVIN P 15 - Non aux dlocalisations spculatives : Oui aux relocalisations productives ! Jean-Philippe CHAUVIN P 16 - Les principes sociaux de la monarchie Jean-Franois BERTRAND P 17 18 - La rpublique cest le rgne de ltranger Olivier TOURNAFOND P 19 - La glorieuse rvolution vu par un Britannique Lewis RUSSEL P 20 et 21 - Rconcilier lcologie et le Christianisme Benjamin GUILLEMAIND P 22 et 23 Contact : [email protected]
ASC royalismesocial.com 2012
Mtronome :
Le phnomne littraire de Lornt Deutsch enfin adapt dans une srie documentaire passionnante ! 2000 ans d'histoire au rythme du mtro parisien pour rvler les secrets et les trsors des lieux qui nous sont familiers. Toute l' me de Paris prend corps dans une histoire raconte par un guide pas comme les autres, Lornt Deutsch, en 4 pisodes de 52 minutes o se mlent reconstitutions en 3D, vestiges, archives et visites exclusives de lieux oublis ou improbables. Donner envie aux Franais de se rapproprier leur histoire en renchantant le mtro et en leur donnant de nouvelles raisons d aimer la ville, quelle ide plus simple et gnreuse ?
Mtronome
De Fabrice Hourlier 2012
Matriser le nuclaire :
Chercheur au CNRS et au Commissariat lnergie atomique (CEA Saclay), professeur mrite lEcole polytechnique o il a dirig pendant douze ans le dpartement de physique, Jean-Louis Basdevant nous explique ici en termes clairs, sans quations ni calculs mais avec quelques schmas et beaucoup dexemples, ce quest lnergie nuclaire, quoi on lemploie et en quoi il faut sen mfier. Il nous procure toutes les cls pour comprendre les mcanismes qui sont loeuvre dans les ractions nuclaires, avant, pendant et aprs. Biographie de l'auteur : Jean-Louis Basdevant est lauteur de plusieurs manuels de physique publis chez Ellipses, aux ditions de lEcole Polytechnique et chez Vuibert, tous publis en anglais par Springer, ainsi que le traducteur de deux livres de vulgarisation, lun anglais (Barrow, 2010) et lautre amricain (Hayes, 2010). Spcialiste de mcanique quantique, cest lun des meilleurs chercheurs et enseignants franais dans le domaine de lnergie nuclaire.
Matriser le nuclaire
Aux ditions Eyrolles
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Nos matres
Jeunesse
Charles Pguy nat dans une famille modeste : sa mre, Ccile Qur, est rempailleuse de chaises, et son pre, Dsir Pguy, est menuisier. Ce dernier meurt d'un cancer de l'estomac quelques mois aprs la naissance de l'enfant, qui est lev par sa grand-mre et sa mre. En 1885, il est remarqu par le directeur de l'cole normale d'instituteurs d'Orlans, Thodore Naudy, qui le fait entrer au lyce d'Orlans, et lui obtient une bourse qui lui permet de continuer ses tudes. Pendant ces annes passes Orlans, Pguy suit des cours de catchisme auprs de l'abb Cornet, chanoine de la cathdrale. Au lyce Pothier, quoique bon lve, il se fait remarquer par son caractre : en avril 1889, le proviseur du lyce crit sur son bulletin : Toujours trs bon colier, mais j'en reviens mon conseil du dernier trimestre : gardons-nous du scepticisme et de la fronde et restons simple. J'ajouterai qu'un colier comme Pguy ne doit jamais s'oublier ni donner l'exemple de l'irrvrence envers ses matres. Il obtient finalement son baccalaurat le 21 juillet 1891. Demi-boursier d'tat, Pguy prpare ensuite le concours d'entre l'cole normale suprieure au lyce Lakanal, Sceaux, puis Sainte-Barbe. Il frquente encore la chapelle du lyce Lakanal en 18911892. D'aprs son condisciple Albert Mathiez, c'est peu la fin de cette priode qu'il devient un anticlrical convaincu et pratiquant . Il intgre l'cole normale suprieure de Paris le
31 juillet 1894, sixime sur vingt-quatre admis. Entre temps, de septembre 1892 septembre 1893, il fait son service militaire au 131e rgiment d'infanterie. Normale sup', il est l'lve de Romain Rolland et de Bergson, qui ont une influence considrable sur lui. Il y affine galement ses convictions socialistes, qu'il affirme ds sa premire anne l'cole. Lorsque clate l'affaire Dreyfus, il se range auprs des dreyfusards. En fvrier 1897, il crit son premier article dans la Revue socialiste, et en juin 1897, achve d'crire Jeanne d'Arc, une pice de thtre ; au cours des annes prcdentes, il a consacr une grande partie de son temps se documenter en vue de cela. A propos de la Commune de Paris 18701871 Charles Pguy a crit dans Notes de jeunesse, 35-36. : Le 18 mars mme fut une journe rpublicaine, une restauration rpublicaine en un certain sens, et non pas seulement un mouvement de temprature, un coup de fivre obsidionale, mais une deuxime rvolte, une deuxime explosion de la mystique rpublicaine et nationaliste ensemble, insparablement patriotique...
Un crivain mystique
Sa conversion au catholicisme a probablement eu lieu entre 1907 et 1908 ; il confie en septembre 1908 son ami Joseph Lotte : Je ne t'ai pas tout dit... J'ai retrouv la foi... Je suis catholique... . Cependant, son entourage remarquait depuis quelques annes dj ses inclinations mystiques ; ainsi, les frres Jean et Jrme Tharaud se souviennent l'avoir fait pleurer en racontant les miracles de la Vierge, la Nol 1902. Le 16 janvier 1910 parat son Mystre de la charit de Jeanne d'Arc, qui s'inscrit clairement dans la
Un intellectuel et un visionnaire
Le 28 octobre 1897, il pouse civilement Charlotte-Franoise Baudouin, sur de Marcel Baudouin, un de ses proches amis dcd trois mois plus tt. Un an plus tard, il fonde la librairie Bellais, prs de la Sorbonne et qui fut le quartier gnral du mouvement dreyfusiste; son chec l'agrgation de philosophie
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nombreux affrontements entre dreyfusards et antidreyfusards.
Pguy antimoderne
La rforme scolaire de 1902, portant sur les humanits modernes et l'enseignement secondaire unique, est sans doute la premire occasion laquelle Pguy exprime aussi violemment son rejet du monde moderne : Comme le chrtien se prpare la mort, le moderne se prpare la retraite . Dans ses Cahiers de la quinzaine, il crit : Aujourd'hui, dans le dsarroi des consciences, nous sommes malheureusement en mesure de dire que le monde moderne s'est trouv, et qu'il s'est trouv mauvais. Il se spare ainsi peu peu de la gauche pour rejoindre les rangs nationalistes et souhaite une guerre avec l'Allemagne pour recouvrer l'intgrit du territoire. Deux annes plus tard, dans Zangwill, il allie ce rejet de la modernit celui du progrs, grande loi de la socit moderne . Pguy critique dans la modernit la vanit de l'homme qui prtend remplacer Dieu, et un certain avilissement moral auquel il est selon lui impossible d'chapper dans le monde moderne.
Oeuvres
Essais * De Jean Coste, 1902 * Notre Patrie, 1905 * Situations, 19071908 * Notre jeunesse, 1910 * Victor-Marie, Comte Hugo, 1910 * Un nouveau thologien, 1911 * L'Argent, 1913 * Note conjointe sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, 1914 * Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartsienne, 1914 * Clio. Dialogue de l'histoire et de l'me paenne, 1931 * L'Argent suite, 1932 * Vronique. Dialogue de l'histoire et de l'me charnelle, Gallimard, 1972 Posie * Le Porche du Mystre de la deuxime vertu, 1912 * Le Mystre des Saints Innocents, 1912 * La Tapisserie de Sainte Genevive et de Jeanne dArc [11], 1913 * La Tapisserie de Notre-Dame, 1913 * ve, 1913
Thtre * Jeanne d'Arc, Paris, Librairie de la Revue socialiste, 1897 * Le Mystre de la charit de Jeanne dArc [12], 1910 Divers * Lettres et entretiens, 1927 * Correspondance Charles Pguy - Pierre Marcel, Paris, L'Amiti Charles Pguy, XXVII uvres compltes * uvres compltes de Charles Pguy (1873-1914), Paris, NRF, Gallimard, 1916-1955 (20 vols.) * uvres potiques compltes, Bibliothque de la Pliade, Gallimard, 1941 * uvres en prose compltes I, Bibliothque de la Pliade, Gallimard, 1987 * uvres en prose compltes II, Bibliothque de la Pliade, Gallimard, 1988 * uvres en prose compltes III, Bibliothque de la Pliade, Gallimard, 1992
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Lhonneur du travail
Travailler plus pour gagner plus , proclamait N. Sarkozy. Voil un slogan qui rsume lui seul ltat desprit qui sest impos, parfois contre son gr, au monde du travail en France, et parfois aussi son dtriment. Entre les 35 heures de la gauche et le travailler plus pour gagner plus de la logique librale, cest toujours la lutte incessante entre deux idologies qui sentredchirent depuis trop longtemps dj. rig toutes nos grandes villes et villages, et qui avait acquis un savoir-faire ayant pu et su traverser les sicles malgr les soubresauts de lhistoire ? Certes, aprs la rvolution bourgeoise de 1789, et larrive de lre industrielle au XIXme sicle, lidologie du libralisme conomique qui simposa en France en 1791 par le vote du dcret dAllarde et de la loi Le Chapelier, qui supprimrent les corporations et interdisaient, sous peine de mort, aux ouvriers de se runir pour grer leur statut, beaucoup dabus de la part des patrons dindustries auront pour consquence lmergence didologies, comme le socialisme et le communisme, idologies invents par des bourgeois afin dexploiter les rancoeurs et la misre ouvrires et les utiliser pour une ventuelle autre rvolution. Tout au long du XIXme sicle puis du XXme, des lois et propositions de lois seront votes afin de soulager la misre ouvrire des abus du libralisme. Les catholiques et les royalistes sociaux en furent les pionniers, ds la Restauration. Mme si tout le monde ne retient que lanne 1936, le Front Populaire et ses congs pays, ce nest pas la gauche que lon doit lorigine des grandes avances sociales. Sans parler bien videmment des dlocalisations visant faire, par exemple, travailler des enfants chinois moindre cot et dans des conditions de servitude souvent effroyables, ou de ceux, dans notre pays, qui profitent des avantages sociaux pour viter le plus longtemps possible de travailler et vivre aux frais de lEtat, et donc indirectement aux frais des travailleurs eux-mmes qui paient leurs impts. On pourrait aussi rajouter cela certains syndicats qui nont que la grve comme seul et unique contre-pouvoir, et qui en abusent le plus souvent possible sans pour autant obtenir forcment satisfaction. Bref, entre une volont certaine pour beaucoup de travailler le moins possible et gagner un maximum dargent, et de lautre ct une volont tout aussi certaine de gagner un maximum dargent en faisant travailler au maximum les ouvriers ou employs moindre cot, fussent-ils en France ou ailleurs, la valeur du travail en ce dbut du XXIme sicle est souvent dvalorise ou mal comprise dans lesprit des Franais. On pourrait aller jusqu se demander ds lors o est ce peuple de travailleurs qui a construit les cathdrales, Nanmoins, au del de lhistorique de la lgislation sociale en France, force est de constater quaujourdhui, cest encore pour beaucoup de gens une tare de travailler. Alors que ceux qui travaillent devraient justement tre contents davoir un travail, malgr tout, cest souvent avec un sentiment de bagnard que le travailleur franais va travailler. Certes, il y a des travaux difficiles qui nencouragent pas lapprciation du travail et qui poussent ce sentiment de bagne. Mais au del de ces travaux difficiles, mme celui qui aime ce quil fait, qui aime son boulot, considre souvent son travail comme quelque chose de ncessaire dans sa vie afin de pouvoir gagner de largent, vivre de cet argent et alimenter ainsi ses loisirs. Voil donc quoi se rsume aujourdhui le travail, pour une partie de nos concitoyens conditionns par une socit qui, en somme, dvalorise la travail bien fait : pour ceux-ci, le travail cest une simple condition sine qua none, et non plus une notion visant dvelopper en soi un honneur fabriquer, grer ou contrler tout ce que lentreprise ou le secteur dans lequel se trouve le travailleur lui impose. On ne travaille plus pour lhonneur du travail, ou pour son minente dignit, mais simplement pour justifier un salaire la fin du mois ! Cette sinistre logique dans laquelle nous avons vcu jusqu prsent est peut-tre lune des causes principales de leffondrement de lintrt que lon porte au monde du travail. La question que lon est en droit de se poser est : et si cette logique-l tait fausse ? Si elle lest, et nous-mmes nen doutant nullement, nous somme dans la possibilit den proposer une autre ! Si avec Ren de la Tour du Pin nous savions que le travail navait pas pour but la seule production des richesses, mais la sustentation de lhomme, nous pouvons rajouter dsormais, grce Charles Pguy, que le travail na pas pour seul but lobtention dun salaire la fin du mois, mais le dveloppement de lhonneur des hommes et de toute la civilisation quils incarnent. Le salaire ntant dans cette dfinition que la consquence de cet honneur et non le but principal du travail en lui-mme. Le monde du travail serait bien diffrent sil tait gr selon cette logique l. Cette mme logique qui fit jadis les cathdrales pour reprendre limage symbolique de la consquence de cet honneur, image et honneur quillustra justement Pguy dans ses crits. Patrons et employs, formule simple du binme associ mais souvent oppos, devraient justement, au del dun certain esprit syndicaliste visant ne se soucier que de leurs avantages chacun, avoir le souci de ce qui les unit dans ce monde du travail au sein mme du corps de mtier qui les fait vivre. Cet honneur du travail, nous allons vous le faire dcouvrir, ou plus exactement cest Charles Pguy qui va vous le faire dcouvrir, avec ce magnifique extrait de son oeuvre LArgent crit en 1913 : Il y a eu lge antique, (et biblique). Il y a eu lge chrtien. Il y a lge moderne. Une ferme en Beauce, encore aprs la guerre, tait infiniment plus prs dune ferme gallo-romaine, ou plutt de la mme ferme gallo-romaine, pour les murs, pour le statut, pour le srieux, pour la gravit, pour la structure mme et linstitution, pour la dignit, (et mme, au fond, dune ferme de Xnophon), quaujourdhui elle ne se ressemble elle-mme. Nous essaierons
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plus infime dtail. Nous avons connu cette pit de louvrage bien fait, pousse, maintenue jusqu ses plus extrmes exigences. Jai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du mme esprit et du mme cur, et de la mme main, que ce mme peuple avait taill ses cathdrales. Que reste-t-il aujourdhui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre, et peut-tre du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peuttre qui aimait le travail pour le travail, et pour lhonneur, et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son tude ne pas en fiche un coup. Ce sera dans lhistoire une des plus grandes victoires, et sans doute la seule, de la dmagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer quelle compte. Cette victoire. Il y a eu la rvolution chrtienne. Et il y a eu la rvolution moderne. Voil les deux quil faut compter. Un artisan de mon temps tait un artisan de nimporte quel temps chrtien. Et sans doute peut-tre de nimporte quel temps antique. Un artisan daujourdhui nest plus un artisan. Dans ce bel honneur de mtier convergeaient tous plus beaux, tous les plus nobles sentiments. Une dignit. Une fiert. Ne jamais rien demander personne, disaient-ils. Voil dans quelles ides nous avons t levs. Car demander du travail, ce ntait pas demander. Ctait le plus normalement du monde, le plus naturellement rclamer, pas mme rclamer. Ctait se mettre sa place dans un atelier. Ctait, dans une cit laborieuse, se mettre tranquillement la place de travail qui vous attendait. Un ouvrier de ce tempsl ne savait pas ce que cest que
de le dire. Nous avons connu un temps o quand une bonne femme disait un mot, ctait sa race mme, son tre, son peuple qui parlait. Qui sortait. Et quand un ouvrier allumait sa cigarette, ce quil allait vous dire, ce ntait pas ce que le journaliste a dit dans le journal de ce matin. Les libres-penseurs de ce temps-l taient plus chrtiens que nos dvots daujourdhui. Une paroisse ordinaire de ce temps-l tait infiniment plus prs dune paroisse du quinzime sicle, ou du quatrime sicle, mettons du cinquime ou du huitime, que dune paroisse actuelle. (...) Il y a des innocences qui ne se recouvrent pas. II y a des ignorances qui tombent absolument. Il y a des irrversibles dans la vie des peuples comme dans la vie des hommes. Rome nest jamais redevenue des cabanes de paille. Non seulement, dans lensemble, tout est irrversible. Mais il y a des ges, des irrversibles propres. Le croira-t-on, nous avons t nourris dans un peuple gai. Dans temps-l un chantier tait un lieu de la terre o des hommes taient heureux. Aujourdhui un chantier est un lieu de la terre o des hommes rcriminent, sen veulent, se battent ; se tuent. De mon temps tout le monde chantait. (Except moi, mais jtais dj indigne dtre de ce temps l). Dans la plupart des corps de mtiers on chantait. Aujourdhui on rencle. Dans ce temps-l on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires taient dune bassesse dont on na pas ide. Et pourtant tout le monde bouffait. Il y avait dans les plus humbles maisons une sorte daisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on navait pas compter. Et on pouvait lever des enfants. Et on en levait. Il ny avait pas cette espce daffreuse strangulation conomique qui prsent danne en anne nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien, on ne dpensait rien ; et tout le monde vivait.
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puisque aujourdhui cest cela qui manque tant, un respect de la femme par la femme elle-mme). Un respect de la famille, un respect du foyer. Et surtout un got propre et un respect du respect mme. Un respect de loutil, et de la main, ce suprme outil. Je perds ma main travailler, disaient les vieux. Et ctait la fin des fins. Lide quon aurait pu abmer ses outils exprs ne leur et pas mme sembl le dernier des sacrilges. Elle ne leur et pas mme sembl la pire des folies. Elle ne leur et pas mme sembl monstrueuse. Elle leur et sembl la supposition la plus extravagante. Cet t comme si on leur et parl de se couper la main. Loutil ntait quune main plus longue, ou plus dure, (des ongles dacier), ou plus particulirement affecte. Une main quon stait faite exprs pour ceci ou pour cela. Un ouvrier abmer un outil, pour eux, cet t, dans cette guerre, le conscrit qui se coupe le pouce. On ne gagnait rien, on vivait de rien, on tait heureux. Il ne sagit pas ldessus de se livrer des arithmtiques de sociologue. Cest un fait, un des rares faits que nous connaissons, que nous ayons pu embrasser, un des rares faits dont nous puissions tmoigner, un des rares faits qui soit incontestable. Bien videmment, pour obtenir cet tat desprit qui a forg jadis la grandeur et lhonneur de nos anciens, et donc de notre civilisation, il faudra librer le monde du travail du joug du libralisme conomique, et ne plus faire du travail une simple valeur marchande, ni lobjet dun combat idologique pour la prparation ventuelle dune rvolution soi-disant mancipatrice et qui nest quun nouvel asservissement, comme ont pu le constater les travailleurs russes au temps de Lnine et de ses successeurs. Cet honneur du travail dcrit par Charles Pguy, et qui malheureusement nexiste plus aujourdhui si ce nest de faon modeste dans quelques mtiers et par quelques artisans ou ouvriers, reste pour nous royalistes le but ultime dun tat desprit quil faudra se forger face la mdiocrit actuelle rsultant des deux sicles de rpublique en France, et faire connatre, au sein des corps de mtier devenus autonomes et libres, sous la protection du Roi qui aura lui pour honneur et devoir de garantir leur prennit. Pour que le travail redevienne un honneur et quil retrouve son minente dignit sociale P-P Blancher et J-P Chauvin
Ces ouvriers ne servaient pas. Ils travaillaient. Ils avaient un honneur, absolu, comme cest le propre dun honneur. Il fallait quun bton de chaise ft bien fait. Ctait entendu. Ctait un primat. Il ne fallait pas quil ft bien fait pour le salaire ou moyennant le salaire. Il ne fallait pas quil ft bien fait pour le patron ni pour les connaisseurs ni pour les clients du patron. Il fallait quil ft bien fait luimme, en lui-mme, pour lui-mme, dans son tre mme. Une tradition, venue, monte du plus profond de la race, une histoire, un absolu, un honneur voulait que ce bton de chaise ft bien fait. Toute partie, dans la chaise, qui ne se voyait pas, tait exactement aussi parfaitement faite que ce quon voyait. Cest le principe mme des cathdrales. Et encore cest moi qui en cherche si long, moi dgnr. Pour eux, chez eux il ny avait pas lombre dune rflexion. Le travail tait l. On travaillait bien. Il ne sagissait pas dtre vu ou pas vu. Ctait Itre mme du travail qui devait tre bien fait. Et un sentiment incroyablement profond de ce que nous nommons aujourdhui lhonneur du sport, mais en ce temps-l rpandu partout. Non seulement lide de faire rendre le mieux, mais lide, dans le mieux,
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La Tour du Pin disait : Noubliez pas que vous tes les usufruitiers de la terre que vous devez transmettre Lcologie fait parti de la doctrine traditionnelle qui nest pas conservatrice car elle est empirique. Cette doctrine ne garde que le positif en vue du progrs, cest la diffrence avec le conservatisme, qui lui garde tout, mme le passif et le progressisme qui tire un trait sur le pass pour reconstruire ternellement Lcologie, cest transmettre comme la Monarchie. Le respect de lenvironnement dans lordre naturel. La Monarchie est un systme hrditaire respectant le principe de la famille, quoi de plus naturel. Jamais aucun systme politique na plus respect lenvironnement dans ses entreprises humanistes. Qua fait la Rpublique depuis plus de deux cent ans ? Elle a soumis la France un systme dlection qui, par le jeu des minorits additionns, donne une majorit finissant par gouverner dans un mcontentement gnral accept et pour le plus grand profit du parti victorieux : A nous, toutes les places . Elle a dtruit au nom dun soi-disant progrs et pour liminer un mtier encore libre, le monde paysan. Elle a falsifi lhistoire son profit faisant de notre pass, des temps obscurs et nos rois, des rois fainants et intrigantsElle a couvert, au nom du progressisme nos villes de banlieue, de tours immondes, vritables cages lapins o sentassent le peuple dsargent. Alain Paucard parle du rgne des Criminels du bton . Cette rpublique a autoris les cultures intensives, favoris le regroupement des terres (SAFER) de triste mmoire, pour le profit des plus gros. Les destructions massives des haies qui protgeaient la faune et la flore des cultures de lOuest. Etait-ce pour dcourager de nouveaux Chouans pour sy cacher ? Comme le dit la vieille chanson de Gilles Servat Madame la Colline , vritable plaidoyer contre les bulldozers et les trononneuses La Rpublique aurait elle peur dune autre rvolte lOuest, na-t-elle pas dj fait tout ce quil fallait dj, pour bien liminer les Bretons : de la Rvolution la Guerre de 14-18 (1 300 000 victimes dont 20% de Bretons) en passant par le Camp de Conlie !!! Le bilan est lourd pour la Gueuse . La Monarchie en comparaison, prserve dans le temps les saines expriences passes. Son histoire la prouv dans son urbanisme visage humain.
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Tout cologiste le sait, les espces vivantes, doivent avoir leur territoire pour s'panouir en paixIl faut relire Konrad Lorenz. Dveloppons la Francophonie, aidons les pays du Tiers-monde combattre le dsert qui avance ? Relisons Rgine Pernoud Le Moyen-ge, pour quoi faire ? qui, avec deux spcialistes historicoscientifiques prouvait quen utilisant les techniques du Moyen-ge des moines dfricheurs, on pourrait creuser des puits partoutPourquoi extraire des lites du Tiers-Monde pour notre confort alors quelles seraient plus utiles chez elles ? Leur absence va sinistrer encore plus la situation locale. Ne parlons pas des catastrophes climatiques la clef. Ecoutons Benot XVI : Lexprience montre que toute attitude irrespectueuse envers lenvironnement porte prjudice la convivialit humaine, et inversement . Le retour du Roi sera un placement pour lavenir. Jaime penser cette fort des Landes plant sous nos rois et dont nous jouissons encore des bienfaits aujourdhui. Quelle prsence dme et quelle conscience pour le futur Lhomme qui plantait des arbres (Giono) est une belle image pour symboliser luvre monarchique. Ecoutons Jean Gionot dans La Chasse au Bonheur (1988) : Il faut faire notre bilan. Nous avons un hritage laiss par la nature et par nos anctresUne histoire est reste inscrite dans les pierres des monuments ; le pass ne peut pas tre entirement aboli sans asscher de faon inhumaine tout avenir. Les choses se transforment sous nos yeux avec une extraordinaire vitesse. Et on ne peut pas toujours prtendre que cette transformation soit un progrsNos destructions sont innombrables. Telle prairie, telle fort, telle colline sont la proie des bulldozers et autres engins ; on aplanit, ou rectifie, on utilise ; mais on utilise toujours dans le sens matriel, qui est forcement le plus bas. Telle valle, on la barre, tel fleuve, on le canalise, tel eau
on la turbine. On fait du papier journal avec des cdres dont les croiss ont ramen les graines dans leurs poches. Pour rendre les routes roulantes on met bas les alignements darbres de Sully. Pour crer des parkings, on dmolit des chapelles romanes, des htels du XVIIe, de vieilles hallesQuon rejette avec un dgot quon ne va pas tarder payer trs cher tout ce qui jusquici, faisait le bonheur des hommes Le rchauffement climatique risque de changer la face du monde, dans sa gographie, comme dans ses multiples consquences environnementales. Il est important que lhomme soit lcoute de ce qui lentoure car la disparition dune espce pourrait avoir de graves consquences pour notre survie. Mais cela nintresse pas notre gouvernement, les yeux rivs sur le Cac40Du moment que lon se remplit les poches. On est pass proche de la catastrophe avec les abeilles, mais ce nest pas finis et on continu traiter les champs jusqu quand ? Comment continuer soutenir une agriculture intensive et consommer des produits quil faut traiter avec des combinaisons et des masques ? Existe-t-il des gens pour croire quils nabsorbent pas cette chimie ? Et quelle ne les rendra pas malade plus ou moins brve chance, voir les tuer Ecoutez les graves recommandations de Claude Bourguignon sur le dsastre de nos terres de culture. Le business compte plus que la sant du citoyen. La dgradation de l'environnement, la dforestation, les migrations de populations, la pollution et le gaspillage, tout cela change et vont changer non seulement les socits mais tout l'cosystme. C'est la vie de l'homme travers les espces, d'abord, qui est en danger, l'environnement, saccag aura de graves consquences... Frdric WINKLER
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La France possde un vaste territoire terrestre mais aussi maritime, et elle dispose de la 2me Zone conomique exclusive : ce sont des atouts importants pour une stratgie nergtique du XXIe sicle mais pas suffisants si la volont et lintelligence politiques nordonnent pas ces atouts et ses possibilits, comme le soulignent MM. Philippe Folliot et Xavier Louy dans leur ouvrage intitul France-sur-Mer, un empire oubli , vritable mine de renseignements sur les potentialits franaises. Au-del des nergies dorigine fossile comme le ptrole dont la France pourrait devenir grande productrice si les forages au large de la Guyane, plus de 6.000 mtres de profondeur mais avec des risques environnementaux srieux, savrent aussi fructueux que certains le pensent, ou comme les gaz de schiste dont est riche le sous-sol franais, au-del dune nergie nuclaire qui dpend largement des rserves duranium trangres (la France nextrait plus duranium sur son territoire depuis une dizaine dannes), ce sont les nergies dorigine renouvelable qui apparaissent comme lavenir possible, voire ncessaire, de la stratgie nergtique franaise. La mer est une chance pour la France, mais que la Rpublique a trop souvent nglige : cest pourtant de l que pourrait venir la principale rponse la forte demande nergtique de notre socit, comme le rappelle avec justesse les deux auteurs cits plus haut. Au-del des hydroliennes qui utilisent les courants marins et sont aujourdhui en passe de trouver leur place dans le rseau nergtique, et des oliennes
offshore flottantes places en mer qui supplent les oliennes terrestres parfois dcries pour leur impact sur les paysages, de nombreuses autres possibilits sont offertes par la mer : lnergie houlomotrice, cest--dire lnergie des vagues, qui pourrait tre lune des plus prometteuses long terme des nergies renouvelables maritimes, et dont la France pourrait, avec ses littoraux mtropolitains comme ultramarins, tirer le maximum dnergie lectrique possible ; lnergie marmotrice, dont la France matrise la technologie mais qui pose nanmoins aujourdhui des problmes dinstallation ; lnergie marthermique (ou nergie thermique des mers, ETM), qui est produite en utilisant la diffrence de temprature entre les eaux superficielles et les eaux profondes des ocans (une ide que Jules Verne avait dailleurs lui-mme mise dans Vingt mille lieux sous les mers , ds 1869) ; lnergie osmotique qui consiste exploiter le gradient de salinit entre leau de mer et leau douce, sur les estuaires des grands fleuves ; etc. Mais il y a aussi les carburants dorigine renouvelable que peut produire la mer, travers lexploitation et la transformation des algues : cela, dailleurs, viterait le principal inconvnient des agrocarburants (pourtant utiles et parfois trs prometteurs) qui est doccuper trop de terres au dtriment des productions nourricires. Dans France-surMer , les auteurs expliquent que selon les experts, le phytoplancton pourrait parfaitement prendre la relve des crales comme biocarburants et combler la totalit des besoins nergtiques de la France, en couvrant une surface infime du territoire, sur le
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Et pourtant ! La transition nergtique voque et dfendue par les spcialistes de lnergie et de lenvironnement est peine bauche et reste trop souvent au stade des discours plus que des ralisations concrtes : lEtat semble craindre que les efforts demand aux producteurs comme aux consommateurs franais soient mal accepts et nentranent des mcontentements, voire des conflits. Il est vrai que rompre avec un systme dont chacun profite mais dont les consquences, elles, savrent en dfinitive dsastreuses, nest pas simple, et sans doute faut-il prparer le terrain, en particulier sur le plan psychologique autant que sur le plan nergtique lui-mme. Mais cette politique est ncessaire, et cest lEtat qui peut donner limpulsion majeure, comme il la fait dans les annes 60 en ce domaine comme en tant dautres alors. Ce vritable basculement nergtique nest possible que sil sinscrit dans une stratgie plus globale encore qui prenne en compte lamnagement du territoire, mais aussi du temps de travail et de son organisation, ainsi que la ncessit dune consommation moins dispendieuse en nergie. Economies dnergie, ractivation dun tissu rural dense et susceptible de sautoorganiser (et de se suffire lui-mme le plus largement possible) en partie, redensification de lhabitat des centres-villes, mise en valeur
de lOutre-mer et des espaces mtropolitains, etc. sont autant de moyens de russir cette transformation nergtique franaise : notre pays a la possibilit de montrer lexemple et de devenir un modle pour les autres nations, et la France peut le faire par elle-mme au regard de toutes les possibilits dnergie renouvelable dont elle dispose. Philippe Folliot et Xavier Louy expliquent, dans leur ouvrage cit plus haut, que la France a les atouts nergtiques, territoriaux et humains pour devenir en moins dun demi-sicle la premire puissance mondiale ! Quoi que lon pense de ce pronostic, travailler du mieux que lon peut pour la grandeur franaise est toujours ncessaire, et la question nergtique est lun des enjeux majeurs des prochaines dcennies : un basculement de la production et consommation franaises vers des nergies renouvelables et inpuisables donnerait la France un avantage certain. Et puisque la Rpublique ne le peut pas, voire ne le veut pas, travaillons instaurer les conditions institutionnelles ce basculement nergtique porteur de tant de promesses et garant de la prennit, audel de notre propre pays, de la plante Jean-Philippe Chauvin
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Sil est une illusion consumriste qui a la vie dure, cest bien celle qui pose lintemporalit dans la consommation dnergie issue des combustibles fossiles et, en premier lieu, du ptrole. De fait, si ce chimrique espoir peut rsister quelques temps aux dmonstrations mathmatiques, il ne saurait raisonnablement tenir plus longtemps en prsence de faits tangibles et vidents. Ainsi, la limite de production du ptrole tend elle revenir rgulirement sur le tapis politicomdiatique, se prsentant comme la rvlation scientifique de ces dernires annes : 40 ans, estime le responsable de Total Allemagne, Michel Mallet. Si cette limite doit videmment tre relativise par la prise en compte des ventuelles rationalisations et dveloppements, la conclusion reste toujours sans appel : dans quelques annes, la consommation mondiale devra se passer de lnergie ptrolire ou, tout du moins, la relguer une place secondaire voire anecdotique. Ce changement complet de paradigme nergtique semble si brusque et abrupt que les doutes citoyens se multiplient sur notre capacit systmique changer aussi vite de ligne de base nergtique : les quelques solutions proposes, telles que la voiture lectrique ou les moteurs hydrogne, ne rivalisent pas encore avec les performances actuelles et soulvent videmment dautres problmes conomiques. Pourtant, sil semble de prime abord vident que la consommation effrne dune ressource non renouvelable chelle humaine mne
annes. On distingue donc, dans la transformation de lnergie hydraulique en nergie hydrolectrique : les centrales hydrolectriques, les centrales marmotrices (issues des mares), les hydroliennes (issues des courants marins) ainsi que lexploitation de lnergie des vagues, lnergie houlomotrice, encore en dveloppement en France (systme Searev). La France, attire par lnergie hydraulique depuis la loi du 16 Octobre 1919 jusquaux annes 1960, a depuis dlaiss ces nergies propres pour leur prfrer la dangereuse nergie nuclaire et amorce donc tardivement limpratif changement paradigmatique : alors quen Norvge lnergie hydrolectrique reprsente 95.7% (127 Terawattheure) de leur production nationale, au Brsil 84% (391 Terawattheures), la France stagne une faible moyenne de 10 %, arguant pourtant la prsence de plus de 60 000 seuils et barrages identifis (chiffres Ministre de lEnvironnement) mais uniquement 2000
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ouvrages (microcentrales pour la plupart) rellement en activit, ce qui explique partiellement limpossibilit pour la France dobtenir les 21% dlectricit dorigine renouvelable demand par la directive Sources Energies Renouvelables n2001/77/CE du 27 Septembre 2001. Si lnergie hydrolectrique est limite par linluctable impact des constructions artificielles sur lenvironnement et par les alas mtorologiques, de nombreuses tudes montrent le potentiel rel de cette nergie en France. Ainsi, lune des plus compltes, date de 2006 pour le Ministre de lEconomie, des Finances et de lIndustrie corroborait les conclusions du rapport Pintat de 1975 qui, la suite du choc ptrolier, avait dtermin les diffrents potentiels dexploitation pour lnergie hydraulique : prs de 100TWh/an, soit 50 % de plus quaujourdhui (potentiel de 23,4 TWh supplmentaires selon une tude de 1992). Pourtant, peu de relles avances furent observes dans ce domaine depuis la publication de ce rapport en 2006 : les 6 propositions ne furent pas rellement mises en place car il manquait le moteur essentiel, la volont politique (ce fut dailleurs la 5proposition de ltude). Or, cette volont politique absente, lavance considrable quavait la France dans le domaine de la Recherche et du Dveloppement sur lexploitation de lnergie hydraulique ne put porter ses fruits. Lexemple le plus flagrant ce niveau reste ltude de lnergie hydrothermique, dfinie par lUnion Europenne comme l'nergie emmagasine sous forme de chaleur dans les eaux de surface . Non seulement lide dutiliser les diffrences de temprature marine avait t conue par le Franais Jules Verne ds 1869, mais elle fut galement conceptualise par le physicien franais Arsne dArsonval
une dizaine danne plus tard et concrtise par lingnieur Georges Claude, fondateur dAir Liquide, dans les annes 1930 dans la baie de Matanza, Cuba. Mais faute de volont politique et dinvestissements, lide fut laisse dautres, notamment aux Etats-Unis et au Japon qui ont depuis repris (1963), dvelopp et concrtis leurs avances technologiques et scientifiques. Lexemple nest pas unique, mais reprsentatif des lacunes franaises : aujourdhui, certaines entreprises, ples de comptitivit ou laboratoires tentent seuls laventure de lnergie hydrolienne par le biais de projets de dveloppement, comme Marenergie en Bretagne par le Ple de Comptitivit Mer de Bretagne ou HARVEST, par un conglomrat de plusieurs laboratoires franais. Exemplaires par les rsultats, il ne manquerait plus quune vritable volont politique pour dvelopper ces solutions proposes lchelle nationale ou, pourquoi pas, dvelopper dautres technologies telles que lexploitation de lnergie osmotique, actuellement en vogue en Norvge. Selon lentreprise Statkraft, leader sur lexploitation de cette nergie, 50% de la production lectrique de lUnion Europenne pourrait tre osmotique La volont politique est la pierre angulaire des volutions sociales et nergtiques. Rpublicaine, cette volont reste court terme, centralisatrice et peu attentive aux vritables enjeux nergtiques, se retrouvant donc dans lnergie nuclaire en dlaissant le choix long terme des nergies propres. Il faut donc, pour amorcer cet essentiel changement de paradigme nergtique, une vision politique long terme, dcentralisatrice, soucieuse du Bien Commun et attentive aux vritables enjeux sociaux : une volont royale. Augustin DEBACKER http://franceroyale.e-monsite.com/
Ouvriers, employs, chmeurs, patrons...etc. Si lASC vous intresse, nhsitez pas nous envoyer tous les renseignements dont vous pouvez disposer sur lexercice de vos professions et les abus dont il convient de poursuivre la rforme. Devenez acteur dune conomie plus humaine libre du rgne de largent : [email protected]
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D'ailleurs, dans la rage de dconstruction lgislative qui a agit la majorit socialiste au mois de juillet, certains aspects les plus condamnables de la politique sarkozienne ont t trangement prservs, en particulier sur l'ouverture dominicale des grands magasins, et il n'y a mme pas eu d'annonce sur ce sujet pourtant important... Il faudra pourtant bien rouvrir le dbat et pas seulement au seulement au seul bnfice des consommateurs ! Dans son dition du lundi 30 juillet 2012, le quotidien conomique Les chos rappelle qu'un ancien ministre de l'Intrieur, en 2010, avait dclar que l'introduction d'un critre de prfrence locale dans le Code des marchs publics est impossible car elle constituerait une mconnaissance des rgles communautaires [europennes], ce que confirme l'un des administrateurs du STIF, Philippe Sainsard, qui explique aussi que nous ne pouvons pas tenir compte de la localisation d'un prestataire , car les lois europennes et celles de l'OMC ne l'autorisent pas : ainsi la dictature du libre-change, travers l'Union europenne et ses institutions politiques et judiciaires, a, avec un tel renoncement, de beaux jours devant elle ! M. Montebourg a beau se battre contre une telle logique de l'abandon social, il me parat bien isol au sein d'un gouvernement et d'un Parti socialiste gagns, l'un et l'autre depuis fort longtemps, par l'idologie d'un libre-change mondial (baptis mondialisation pour tant de nos concitoyens) qui se moque bien des protections sociales ou des frontires nationales. Au regard de cette Rpublique si peu protectrice de la France quand, dans le mme temps, elle contraint fiscalement de plus en plus les mnages et, surtout, les classes moyennes encore solvables, il est temps de rflchir au moyen politique institutionnel de remettre l'conomique sa place qui, si elle ne doit videmment pas tre mconnue ou nglige, ne doit jamais tre la premire dans une socit digne de ce nom... Jean-Philippe CHAUVIN
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Dans un Etat politiquement juste, conomiquement quilibr, ce que lon nomme la question sociale ne se poserait pas en termes aussi pressants. Nous avons vu que la monarchie trouve sa raison dtre dans la nature fondamentalement sociale de lhomme et quelle a pour fonction de maintenir la masse des biens spirituels qui font que chacun de nous en naissant trouve infiniment plus quil napporte . Le premier service demand au roi par le peuple est la distribution de la justice. Sans la Rvolution, la question sociale en France ne serait que le problme de ladaptation dune tradition de justice lvolution continuelle des problmes sociaux dans le temps. Du reste il y eut des conflits sociaux mme la grande poque des corporations, au Moyen-ge. Lvolution de la socit, les gosmes individuels entranent des heurts qui refltent surtout lopposition invitable entre les revendications de lindividu et les exigences de la socit. Cet aspect Immuable de la condition humaine se retrouve partout o la force ncrase pas toutes liberts. Bon ou mauvais, lent ou rapide, le changement est une loi de la nature humaine qui nous oblige repenser tout moment le problme de lharmonie entre la libert et lordre. Le programme social de la Monarchie nest pas affaire de dmagogie ou dopportunisme. Les principes fondamentaux en ont t formuls par le Comte de Chambord ds l865, une poque o la droite et le centre rpublicains combattaient la formation des syndicats. Depuis, les princes, ainsi que les crivains monarchistes, nont cess
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pourvu, a brusquement multipli les changes, donn naissance au grand commerce et provoqu une telle intensification de la production que la question essentielle a t perdue de vue. Par contrecoup, toutes les rgles morales qui doivent gouverner lconomie comme les autres activits humaines ont t, elles aussi, mconnues : juste prix, juste salaire, loyaut de la marchandise, toutes ces notions qui doivent assurer lquilibre des changes et les soumettre lordre humain, sont devenues lettres mortes. Historiquement cest lencontre du capitalisme que la politique sociale de la monarchie a tout dabord t dfinie et formule. Dans ce rapport, nous allons, notre tour, lexposer dailleurs sommairement. Mais en condamnant le capitalisme libral, nous rprouvons aussi sa consquence naturelle, qui est le communisme. Nous ne nous priverons pas au surplus, den analyser les causes et les consquences. Pour situer plus commodment les principes sociaux de la monarchie en fonction de lvolution conomique et sociale de notre temps, il est prfrable de rappeler les traits essentiels du capitalisme et du marxisme. Le capitalisme se place sous le signe du progrs. Entendez quil se donne lui-mme pour une chose meilleure que celle qui le prcdait. Et cest bien pourquoi le communisme ne lui dnie pas cette qualit, car, se donnant lui aussi pour laboutissement heureux dune volution
fatale domine par la loi du progrs continu, le communisme considre le capitalisme comme lavatar ncessaire et dernier qui prcde son propre avnement. Or la permanence de cette ide est prcisment un des signes de leur perversit, tous deux. Lide athe par excellence, dit Simone Weil, est lide de progrs . Jean-Franois BERTRAND Extrait de : Idologies et ralits politiques
Voyez-vous, le capitalisme nest pas fondamentalement raciste ; il peut exploiter le racisme pour ses fins, mais le racisme ne lui est pas intrinsque. Le capitalisme veut fondamentalement que les gens soient des engrenages interchangeables, et les diffrences entre eux, telles que les diffrences raciales, ne sont dhabitude pas fonctionnelles. Ou elles peuvent ltre pour un temps, comme quand on veut une mainduvre sur-exploite, par exemple, mais ces situations sont plutt anormales. Sur une longue priode, vous pouvez vous attendre ce que le capitalisme soit antiraciste, prcisment parce quil est anti-humain. Et la race est en fait une caractristique humaine - il ny aucune raison pour quil sagisse dune caractristique ngative, mais cest une caractristique humaine. Cest pourquoi les identifications bases sur la race interfrent avec lidal capitaliste de base selon lequel les gens devraient tre disponibles juste comme consommateurs et producteurs, des engrenages interchangeables qui achteront toute la camelote qui est produite : cest cela quils servent en fin de compte, et toute autre proprit quils pourraient avoir est plutt inintressante et mme une nuisance dhabitude. - Noam Chomsky (1989)
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Les franais ont clbr dimanche (2002) le 213me anniversaire de ce fameux jour de 1789 o le peuple de Paris sest empar de la Bastille. La prise de la prison royale symbolise le dbut de la rvolution franaise. Elle est aujourdhui considre comme une bonne chose . La tyrannie fodale fut renverse et ce fut le dbut de la dmocratie moderne. Pourtant, ce nest pas ce que disent les faits. La rvolution et les guerres napoloniennes qui suivirent ont affaibli la France un point tel que le pays na jamais retrouv la prdominance qui fut la sienne en Europe sous la royaut. (...) Il peut sembler trange de dire que la France sest engage sur la voie du dclin alors mme quelle se trouvait la veille de ses plus grands succs militaires. Certes, Napolon Bonaparte remporta de nombreuses victoires, mais il finit par perdre la guerre et le prix pay par le pays fut exorbitant. Dans la priode qui comprend la rvolution, la guerre civile et lEmpire, deux millions de franais furent tus, en majorit des hommes jeunes. Presque autant quau cours des guerres mondiales, mais, lpoque, la population tait bien moins nombreuse. Ladoption de la loi sur lgalit successorale, consolide dans le Code Napolon, eut un effet encore plus dsastreux
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les visions les plus hautes par la pratique constante de la charit mutuelle. Ambroise Rendu Voltaire quant lui se veut le dfenseur de la tolrance. En son nom il cherchera branler le systme des valeurs traditionnelles, relativiser le devoir. Or, le corporatisme est dans son essence mme base sur le devoir : le meilleur des compagnons le devoir moral de transmettre ce quon lui a enseign. Quesnay (1694-1774), Turgot (1727-1781) et leurs disciples pensent avoir dcouvert lordre conomique naturel quil suffit de respecter pour rsoudre tous les problmes, mettre fin lensemble des conflits. Ils forgent ainsi le libralisme physiocratique (lagriculture est la seule source de richesse) dans le dessein de dtruire lordre conomique traditionnel. Rousseau peut tre considr comme le pdagogue rvolutionnaire par excellence. Linfluence de Rousseau a t dterminante, sa pense a orient la rvolution vers la destruction systmatique de lordre social traditionnellement fonde sur lexistence des corps intermdiaires. URBVM urbvm.com
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Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos liberts que des armes entires prtes au combat. Si le peuple amricain permet un jour que des banques prives contrlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, dabord par linflation, ensuite par la rcession, jusquau jour o leurs enfants se rveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis.
Thomas Jefferson (Lettre au Secrtaire de la Trsorerie Albert Gallatin, 1802)
Cest la question que certains se posent, devant lapparente inertie des chrtiens, face un problme qui semble avoir t pris en main par des milieux paens ou socialisants. A vrai dire il ny a jamais eu dopposition. Depuis St-Benoit, StFranois dAssise, le scoutisme, les milieux catholiques ont toujours intgr le respect de la nature dans leurs comportements. La dgradation de la nature est un phnomne rcent qui a son origine dans les thories conomiques librales, qui, depuis la Rvolution, ont orient lconomie vers lindustrialisation, la production de masse, le rendement et le profit, cela dans tous les secteurs de production. En quelques dcades on est pass dune socit rurale, base de petites fermes agricoles familiales et dun important rseau dartisans et de petits commerces, une socit trs urbanise, compose de grandes entreprises o les salaris taient coups de leurs racines territoriales taille humaine et culturelles, riches de solidarits de proximit. Et de nombreux milieux catho se sont laisss blouir aux
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combat spirituel pour la messe, le catchisme, les sminaires, qui leur parut prioritaire. Et progressivement les milieux socialistes se servirent de la dfense de la nature comme dun levier politique dbouchant sur la mondialisation, pendant que dautres chafaudaient des thses qui difiaient la Terre-Mre, laquelle les hommes devaient se soumettre. P. Bernardin dnona cette drive extrme de lcologie, mais son ouvrage savra comme une sorte de plaidoyer contre toute considration cologique et fut trs dmobilisateur. Au mme titre les milieux issus ou proches des conomistes libraux tiennent un discours aussi dmobilisateur et critiquent systmatiquement lcologie ; on lobserve par exemple RadioCourtoisie o certaines missions ne manquent pas une occasion de dnigrer au prtexte de quelques erreurs dapprciation comme les oliennes ou le rchauffement climatique. Cela sans se rendre compte que cest le libralisme qui est la cause premire de ces drives. Je crois avoir t un des premiers, la fin du sicle dernier, avec S. de Beketch inviter des agriculteurs biologiques, comme Mme Florian traiter des sujets sensibles sur la sant, avec les consquences de la malbouffe, contre laquelle lartisanat constitue un rempart, tant il est vrai quartisanat et cologie mnent un mme combat. Puis dautres patrons dmission ont petit petit trait ces sujets, comme G. Marin ou D. Rochard Mais je tiens signaler au passage tout le travail effectu par lHomme Nouveau pour faire connatre des auteurs qui ont t des
prophtes, comme Chesterton ou Schumacher et encourager quelques auteurs qui comme P. de Plunkett ou votre invit de ce soir, Falk van Gaver, qui ont trait dune cologie chrtienne. Alors : conclusion. Comment rconcilier Ecologie et christianisme ? A vrai dire, il ny a jamais eu de rupture relle. Mais seulement quelques milieux gars, qui se sont laiss berner par le discours libral. Il faut donc ragir et se rapproprier ce combat pour une cologie chrtienne et une conomie sociale. Dautant plus que nous avons deux Papes, Jean-Paul II et Benot XVI qui ne manquent pas une occasion de nous rappeler limportance primordiale du respect de la nature et de la troisime voie. LEncyclique Sollicitudo rei socialis parue en 1987 sur la question sociale est une vritable charte pour, non pas revenir aux lampes huile et aux bateaux voile, mais sengager rsolument dans une conomie de dveloppement intgral de lHomme, dont il dfinit les conditions et les limites. Cest dans ce document quil dnonce les structures de pch engendres par le libralisme conomique et le collectivisme marxiste. Benjamin Guillemaind www.alliance-sociale.org
Intervention au Journal des enjeux actuels, dArnault Guyot Jeannin sur Radio Courtoisie, le Mardi (21 h.30) 30 Aot 2011
Parce qu'en politique aussi ce pome trouve tout son sens : Si tu ralentis, ils s'arrtent Si tu t'arrtes, ils se couchent, Si tu faiblis, ils flanchent Si tu doutes, ils dsesprent, Si tu hsites, ils reculent Si tu critiques, ils dmolissent ... Si tu marches, ils courent, Si tu cours, ils te dpasseront
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