Calcul Poutre Alv
Calcul Poutre Alv
Calcul Poutre Alv
U : 2289
EDSPIC : 583
THESE
prsente par
Sbastien DURIF
tel-00872126, version 1 - 11 Oct 2013
DOCTEUR DUNIVERSITE
SPECIALITE : Gnie Civil
M.
Dinar CAMOTIM
Rapporteur
M.
Abdelouahab KHELIL
Rapporteur
Rapporteur
M.
Jan BUJNAK
Examinateur
M.
Alain BUREAU
Ingnieur, CTICM
Examinateur
M.
Emmanuel FERRIER
Examinateur
M.
Jean-Pierre MUZEAU
Examinateur
M.
Olivier VASSART
Examinateur
M.
Abdelhamid BOUCHAR
Directeur de thse
Doctorat (SbastienDURIF)
2009-2012
REMERCIEMENTS
Cette thse sest droule au sein du laboratoire Institut Pascal (anciennement LaMi) de
lUniversit Blaise Pascal.
Je remercie le prof. Jean Pierre MUZEAU qui ma initi la construction mtallique et ma
permis de continuer mes tudes en thse de doctorat.
Je remercie le Prof. Abdelhamid BOUCHAIR pour son encadrement, sa rigueur et son
investissement qui mauront permis daller au bout de ce travail.
ABSTRACT
The aim of this thesis is to develop an analytical approach so as to define the ultimate failure load of
cellular beams with sinusoidal openings. Indeed, the evolution of the conception techniques led to
the development of a new opening shape for cellular beams: the sinusoidal openings (AngelinaTM
beam). This new opening shape involves new failure modes at ultimate limit state and cannot be
calculated with existing methods. Thus, experimental tests have been carried out on full scale cellular
beams with sinusoidal openings (10m span).
It has been shown, through those experimental studies led on three beam configurations, that the
main failure mode is linked to the Vierendeel mechanism. At ultimate limit state, the local bending of
the members of the most stressed opening leads to either the formation of four plastic hinges or the
local buckling of the compressed opening web panels. A finite element model has been developed on
the software SAFIR in order to better understand the different observed failure modes. This model
has been validated on the basis of the experimental results and allowed identifying two main points:
firstly, the existence of a rotational restraint between the intermediate web-post and the opening
web panel and secondly, the failure of the sinusoidal opening corresponds to a mechanism
combining the failure of each opening quarters.
A second experimental and numerical test campaign has been conducted on isolated parts of the
previous tested beams, in order to study locally the behavior of the opening quarters under local
bending. Those studies allowed validating a finite element model developed on Cast3m software.
This model has been used for a parametrical study which allowed quantifying the rotational restraint
supplied by the intermediate web-post on the adjacent opening panel. This study confirmed the
importance of the stiffness supplied by the intermediate web-post to the opening panels. Thus, it has
to be taken into account to get a representative analytical failure load of each opening quarter.
Finally, this thesis led to the development of a new analytical model for the calculation of the
ultimate strength of the different opening parts. Due to the possible local buckling, the model is
based on theoretical elements on the stability of plates. Furthermore, a detailed numerical study of
the mechanism of failure of an isolated opening allowed justifying a cinematic approach for the
failure of the opening. This approach combines the ultimate strength of each opening parts. The
proposed analytical model permits to consider each opening quarter failure mode and strength. A
comparative study with finite element results has showed that this model is reliable and
representative of reality for defining the ultimate limit state of cellular beams with sinusoidal
openings.
Keywords: Cellular beams, sinusoidal openings, experimental tests, numerical studies, Vierendeel
mechanism, local buckling, analytical model.
Doctorat (SbastienDURIF)
2009-2012
RESUME
Lobjectif de ce travail de thse est de dvelopper une approche analytique permettant de dfinir la
charge ultime dune poutre cellulaire ouvertures sinusodales. En effet, lvolution des techniques
de production a permis le dveloppement dune nouvelle forme de poutre cellulaire munie
douvertures sinusodales : la poutre AngelinaTM. Cette nouvelle forme douverture implique de
nouveaux modes de ruine. De ce fait, en vue de dvelopper un modle de calcul analytique adapt
cette nouvelle forme douverture, une campagne dessais exprimentaux a t mene sur des
poutres cellulaires ouvertures sinusodales grande chelle (10m).
Au travers de ces tudes exprimentales sur trois configurations de poutre, nous avons montr que
le principal mode de ruine est li la flexion Vierendeel. En effet, la flexion locale des membrures de
louverture la plus sollicite engendre soit la formation de 4 rotules plastiques aux 4 coins de
louverture, soit linstabilit locale des parois dme comprimes. Un modle aux lments finis a t
dvelopp sur le logiciel SAFIR afin danalyser les diffrents modes de ruines observs. Ce modle a
t valid sur la base des rsultats exprimentaux et nous a permis didentifier deux points
particuliers : dune part lexistence dun maintien rotationnel entre le montant intermdiaire et la
paroi douverture et dautre part, la ruine de louverture ne se produit quau travers dun mcanisme
combinant les ruines des diffrents quarts douverture.
Une seconde campagne dtudes exprimentales et numriques a ensuite t mene sur des parties
isoles, extraites des poutres pralablement testes, afin dtudier de manire locale le
comportement la flexion des quarts douverture. Ces tudes ont servi valider un second modle
aux lments finis, dvelopp sur le logiciel Cast3m. Celui-ci nous a permis, au travers dune tude
paramtrique, de quantifier le maintien rotationnel apport par le montant intermdiaire sur la paroi
dme douverture adjacente. Cette tude a confirm limportance de la rigidit apporte par le
montant intermdiaire aux parois dme adjacente. Ainsi, cet apport de rigidit doit tre pris en
compte dans lapproche analytique pour dfinir de manire raliste la rsistance au voilement local
des diffrentes parties dune ouverture sinusodale.
Finalement, cette thse a abouti au dveloppement dun nouveau modle analytique de calcul de la
rsistance ultime des parois dune ouverture sinusodale. Du fait des ventuelles instabilits locales,
le modle analytique sest appuy sur des lments thoriques de stabilit des plaques. De plus, une
tude numrique dtaille du mcanisme de ruine dune ouverture isole nous a permis de justifier
une approche cinmatique de ruine de louverture sinusodale. Cette approche combine les
rsistances ultimes des diffrents quarts douverture. Le modle analytique propos permet de
considrer la fois la rsistance ultime de chaque partie de louverture et leurs modes de ruine. Une
tude comparative avec des rsultats numriques a montr que ce modle est fiable et reprsentatif
de la ralit pour caractriser ltat limite ultime des poutres cellulaires ouvertures sinusodales.
Mots clefs : Poutres cellulaires, ouvertures sinusodales, essais exprimentaux, tudes numriques,
flexion Vierendeel, voilement local, modle analytique.
Doctorat (SbastienDURIF)
2009-2012
Doctorat (SbastienDURIF)
2009-2012
Introduction Gnrale
INTRODUCTION GENERALE
Depuis des dcennies lacier est utilis pour les constructions de btiments et douvrages dart.
Les connaissances acquises sur ce matriau ont permis de dvelopper des lments de structures
toujours plus optimiss. Les ingnieurs de structure cherchent toujours les solutions permettant
daugmenter les portes et les performances des structures tout en matrisant les cots. Les
ouvertures ralises dans les mes des poutres en acier font partie des solutions innovantes qui
permettent de faire passer les conduits de service tout en allgeant la structure et en augmentant
ses performances mcaniques. Ce procd permet de rduire lpaisseur du plancher et par
consquent le cot du btiment.
La ralisation des ouvertures dans lme des poutres a connu des volutions au niveau
industriel. Pour les ouvertures hexagonales, lapproche la plus courante correspond loxycoupage
dun profil lamin chaud standard dcoup suivant une ligne en dents de scie. Les deux parties
dcoupes sont ensuite rassembles par soudage. La poutre finale est ainsi rehausse de la moiti
de la hauteur des ouvertures apparentes. Ce concept permet de gagner en inertie de flexion suivant
laxe principal sans apport de matire tout en permettant la cration douvertures. La mme
dmarche a permis dvoluer vers les poutres cellulaires ouvertures circulaires. En parallle avec ce
dveloppement, plusieurs tudes sont ralises afin de proposer des mthodes reprsentatives pour
le calcul et le dimensionnement de ces poutres ouvertures rgulires dans lme.
Rcemment, une nouvelle forme douverture est propose. Elle offre des possibilits plus
larges que les formes existantes au niveau esthtique et doptimisation de production. Les
ouvertures sinusodales prsentent plusieurs avantages en comparaison avec la forme courante
circulaire. Tout dabord, la forme sinusodale offre une plus large gamme douvertures permettant
notamment lintroduction de gaines rectangulaires. De plus, sa fabrication ncessite un seul trait de
dcoupe quand il en faut deux pour les poutres ouvertures circulaires. Cette forme douverture
tant nouvelle, il nexiste pas dtude connue qui traite de son comportement mcanique. La
prsente tude a pour objectif de matriser le comportement mcanique de ces nouvelles poutres
et de proposer une dmarche analytique pour le calcul de leurs rsistances. La dmarche suivie
consiste tudier des prouvettes lchelle 1 en combinant les approches exprimentales et de
modlisation par lments finis en vue de proposer une mthode analytique de calcul de la
rsistance.
Le document est organis en cinq parties. La premire prsente les travaux existants sur le
comportement gnral des poutres larges ouvertures dmes. Nous nous intressons en premier
lieu linfluence de la prsence dune large ouverture isole puis nous prsentons les
dveloppements associs aux poutres cellulaires ouvertures rgulires. En effet, le comportement
dune ouverture isole permet dillustrer les prmices des modles mcaniques servant
reprsenter le comportement des poutres ouvertures multiples. Ensuite, nous soulignons au
travers des tudes existantes que les changements des formes douvertures reviennent modifier
significativement le comportement mcanique de la poutre au point de justifier de nouvelles tudes.
Ainsi, lvolution de louverture circulaire en ouverture sinusodale peut impliquer certains
Introduction Gnrale
changements dans le comportement des poutres, notamment au niveau des modes de ruine sous
leffet de la flexion Vierendeel. Cest ce qui nous a amen lancer des tudes exprimentales et
numriques sur cette nouvelle forme douverture.
En deuxime partie, nous prsentons les rsultats de la srie de trois essais exprimentaux
raliss sur des poutres cellulaires ouvertures sinusodales. Lobservation exprimentale a permis
didentifier diffrents modes de ruine en fonction de la forme de louverture sinusodale. Ensuite, un
modle lments finis, construit et valid sur la base des rsultats exprimentaux, est utilis pour
tudier dans le dtail les modes de ruine observs. Les principaux rsultats tirs de ces tudes
numriques ont permis, dune part, de caractriser la ruine de la poutre par plastification ou
instabilit de parties de louverture (quarts douverture), et dautre part, de rvler lexistence dun
maintien semi-rigide des parois de louverture par le montant dme pleine adjacent.
Afin de comprendre lorigine de cette semi-rigidit, dans une troisime partie, nous nous
intressons des zones isoles de louverture. Au travers dune gomtrie simplifie dprouvettes,
de nouveaux essais et un nouveau modle numrique sont proposs pour identifier cette semirigidit. Lobjectif est damliorer la connaissance de la rsistance dune partie isole de louverture
(quart douverture) en vue de dvelopper un modle analytique de vrification dune ouverture
globale. Nous proposons, sur la base de plans dexpriences, un modle mathmatique (mta
modle) capable de quantifier cette semi-rigidit en fonction des paramtres gomtriques
douverture. En effet, nous constatons, en appliquant les rgles actuelles de vrification de section,
que celles-ci ne permettent pas de considrer les conditions relles de maintien des sections autour
dune ouverture. Cest pourquoi, nous choisissons de nous concentrer ensuite sur lanalyse prcise
des rgles existantes pour tre en mesure de dvelopper un nouveau modle analytique de calcul
qui suit les mmes dmarches que celles des normes actuelles.
La quatrime partie expose lapplication des normes actuelles de classification de sections aux
parois autour dune ouverture sinusodale. Nous montrons la ncessit de revenir au dveloppement
dun nouveau modle de calcul de stabilit de plaque pour dcrire le mieux possible la rsistance de
ces sections. En effet, nous intgrons, dans le calcul de la contrainte critique dune plaque, les
conditions relles de maintien des sections considres pour en dduire une rsistance plus adapte.
Les travaux de cette partie permettent de mieux caractriser la rsistance de chaque section grce
une meilleure prise en compte des conditions aux limites. Ainsi, nous proposons une dmarche de
calcul de rsistance dun quart douverture la plus prcise possible. Ensuite, chaque quart
douverture est vrifi vis--vis de ses sollicitations propres en fonction de sa position le long de la
poutre et autour de louverture.
Dans la dernire partie, nous tudions les mcanismes de ruine des quarts douverture isols
et leur interaction autour de louverture, en vue de proposer un modle analytique. Ainsi, le
comportement mcanique dune douverture isole charge en console est analys. En effet, les
tudes numriques ralises en partie deux ont permis de mettre en vidence lexistence dun
mcanisme de ruine de louverture sinusodale. Lobjectif de ltude est de considrer, en plus de la
ruine dune partie de louverture, la combinaison des ruines des diffrentes parties qui la composent.
La modlisation par lments finis montre lexistence dune succession de mcanismes de ruine des
diffrents quarts qui composent louverture. Sur la base de ltude thorique de rpartitions des
Introduction Gnrale
efforts autour dun cadre hyperstatique, nous montrons la nouvelle rpartition defforts dans les
diffrentes membrures aprs la formation dune ou plusieurs rotules plastiques. Le modle
analytique dvelopp est valid par comparaison avec le modle lments finis pour diffrentes
configurations gomtriques de poutres cellulaires ouvertures sinusodales.
Pour des raisons de clart du manuscrit, plusieurs parties ont t retires et insres en
Annexe. LAnnexe A rappel la terminologie utilise et lAnnexe B prsente les travaux effectus pour
traiter linteraction moment-effort axial dune section en t. Les autres annexes servent de
complments pour les diffrentes parties du manuscrit. Enfin, lAnnexe G prsente le modle
analytique dvelopp durant ce travail de recherche et propose un exemple dapplication afin
dillustrer le principe de vrification utilis par ce dernier.
1234567-
Introduction
Bilan des premires tudes menes sur les poutres alvolaires
Comportement des poutres larges ouvertures isoles
Poutres ouvertures multiples
Poutres ouvertures dme en construction mixte
Poutre AngelinaTM
Conclusion
1. INTRODUCTION
Les poutres de grandes portes sont de plus en plus utilises en construction mtallique pour
obtenir une grande flexibilit dans lutilisation des surfaces. Ces grandes portes ncessitent en
gnral dutiliser des profils de grande hauteur auxquels viennent sajouter les passages pour
quipements techniques et circuits de ventilation. Pour rduire la hauteur totale des planchers, une
des solutions pratiques est de prvoir des ouvertures dans lme des poutres afin de permettre le
passage des conduits techniques tout en maintenant une paisseur de plancher minimale (voir
Figure I-1). Ce procd permet de rduire la hauteur dtage et par consquent la hauteur globale du
btiment [LAG, 08].
Figure I-1 Exemple de plancher avec intgration de conduits au travers des ouvertures des poutres cellulaires [DUR, 09]
Les ouvertures larges peuvent aller de 40 80% de la hauteur finale des poutres. La prsence
de ces ouvertures implique des changements au niveau du comportement mcanique des poutres,
notamment lapparition de modes de ruine locaux autour des ouvertures. Ces ouvertures dans lme
ont peu dinfluence sur la rsistance la flexion de la poutre mais affaiblissent la rsistance au
cisaillement. Le transfert de ce cisaillement devient alors un critre principal de dimensionnement.
Une premire prsentation chronologique des tudes menes sur les poutres munies de larges
ouvertures est donne dans le paragraphe suivant et prsente les premires observations de ruines
spcifiques ce genre de poutres communment appeles poutres alvolaires (ouvertures
hexagonales) ou poutres cellulaires (ouvertures circulaires).
Ensuite nous prsentons dune part les rgles de calculs qui permettent de traiter le
comportement mcanique dune poutre munie dune ouverture isole. Puis nous exposons les
modes de ruine et les rgles de calcul lies aux poutres munies de multiples ouvertures. Enfin, nous
introduisons la nouvelle forme douverture sinusodale, objet du prsent travail. Au travers des
diverses recherches effectues sur les poutres cellulaires, nous montrons que les rgles de calcul
existantes ne sont pas adaptes cette forme douverture, do lintrt de dvelopper un nouveau
modle analytique.
Les premires tudes exprimentales cites par [KER, 84], [DEM, 99], et[TSA, 10] peuvent tre
attribues aux chercheurs Altifillish, Cooke et Toprac en 1957. Les tudes exprimentales ont t
menes sur des poutres alvolaires (ouvertures de forme hexagonale rgulirement rparties sur la
longueur de la poutre). Ces essais se composaient de 3 poutres bi-appuyes en flexion 4 points. Deux
modes de ruine ont pu tre observs, une ruine par flexion globale avec plastification des
membrures suprieure et infrieure par effort axial ainsi quune ruine par flexion locale des coins de
louverture lie au cisaillement global de louverture (voir Figure I-2). Ces essais furent les premiers
identifier une flexion locale des membrures de louverture la plus sollicite, phnomne
communment appel flexion Vierendeel. Cette flexion locale des membrures suprieure et
infrieure de louverture critique est illustre sur la Figure I-2 avec la formation de 4 rotules
plastiques aux 4 coins de louverture hexagonale.
Equation I-1
Halleux proposa en 1967 des rsultats exprimentaux sur 5 poutres alvolaires. Bazile et Texier
en 1968 et Husain et Speirsen 1971 ont fait plusieurs essais mettant en vidence le flambement du
montant intermdiaire entre deux ouvertures proches des appuis (o le cisaillement est lev). Les
auteurs reliaient ce mode de ruine au fait que les ouvertures de ces poutres alvolaires avaient un
faible espacement qui impliquait des montants intermdiaires lancs [DEM, 99]. Ces diverses
tudes exprimentales ont permis de formuler les premires conclusions thoriques sur le
comportement ltat ultime des poutres munies douvertures isoles ou rgulirement rparties
(poutres alvolaires).
Dans la suite de cette premire partie, nous nous intressons tout dabord au comportement
mcanique dune poutre en acier munie dune large ouverture rectangulaire isole dans lme. Puis
nous prsentons lvolution des techniques de fabrication qui ont men au dveloppement des
poutres cellulaires. Enfin, nous exposons ltat de lart relatif aux tudes ralises sur les poutres
cellulaires en considrant les approches exprimentales, numriques et analytiques. Lobjectif est de
faire le bilan des approches utilises, de leurs forces et de leurs faiblesses, en vue davoir une base de
travail pour le cas particulier des poutres cellulaires ouvertures sinusodales.
3.1. Introduction
Les poutres avec ouvertures isoles de formes rectangulaires sont relativement courantes
dans le domaine de la construction. Elles ont permis de passer des gaines techniques et des
quipements dans des zones limites des planchers. Les larges ouvertures ont en rgle gnrale des
tailles comprises entre 30 et 75% de la hauteur de la poutre.
Compte tenu de la distribution des efforts internes le long des poutres, le mode de ruine
autour des ouvertures dpend de la position de louverture sur cette longueur. En effet, il a t
observ exprimentalement, que les ouvertures non renforces, situes dans des zones soumises
un moment flchissant pur, atteignent leur ruine par plastification en compression et traction des
deux membrures, suprieure et infrieure, qui entourent louverture (voir 3.3).
Par contre, les mmes ouvertures situes dans une zone de fort cisaillement, montrent un
comportement plus complexe d la flexion locale des membrures engendre par le transfert de
cisaillement aux quatre coins de louverture[RED, 78], [DAR, 03].Les observations exprimentales ont
montr un mode de ruine sapparentant celui dun cadre de poutre chelle (ou poutre Vierendeel)
avec la formation des 4 rotules plastiques (comme prsent sur la Figure I-4).
Figure I-4 Formation des rotules plastique par flexion Vierendeel [RED, 78]
Les principales formules analytiques de calcul de la rsistance dune poutre munie dune
ouverture isole sont prsentes ci-aprs. Elles sont prsentes en deux catgories, les vrifications
globales (lies au panneau dme et la section perfore) et les vrifications locales (lies aux
membrures suprieures et infrieures).
La seconde mthode est adapte seulement pour les poutres avec raidisseurs transversaux
intermdiaires. Les deux mthodes de vrification sont bases sur les mmes vrifications que celles
pour une poutre me pleine.
La ruine dun panneau dme pleine (ou munie dune ouverture) due au voilement par
cisaillement est caractrise par une premire phase de voilement. Cependant le panneau dme
natteint pas sa charge ultime lors du voilement et offrent une rsistance postcritique.
Ltat de contraintes dun panneau dme cisaill est reprsent dans le repre des contraintes
principales (compression et traction) orient suivant les diagonales du panneau (voir Figure I-5).
Figure I-5 Contraintes principales de compression et traction dun panneau en cisaillement pur [Ali, 09]
Figure I-6 Mcanisme de ruine dun panneau dme avec ouverture centre [LIA, 04]
La vrification dun panneau dme lanc muni dune ouverture isole a fait lobjet du
dveloppement dun modle analytique simplifi. Cette rsistance
u voilement par cisaillement
est donne par :
Equation I-2
O Vb,Rd est la rsistance au voilement par cisaillement selon lEC3-1-55.2 [EC3-1-5]. De plus,
pour une ouverture circulaire d0 (hauteur douverture) = l0 (longueur douverture). Cette dernire
mthode suit les formules de lEurocode 3 -1-5, bass sur des modles considrant leffet dun
champ de traction. Cette mthode nest donc applicable qu des ouvertures isoles [JOH, 07].
3.2.2.
La rsistance leffort tranchant est vrifie en considrant les deux modes de ruine
susceptibles de se produire et qui correspondent la rsistance plastique du T et la rsistance au
voilement par cisaillement du panneau dme du t en console. Louverture est centre mi-hauteur
de lme, et leffort tranchant est suppos rparti parts gales entre les deux ts. Ainsi, chaque T
reprend un effort tranchant sollicitant gal VEd/2. Dans les cas de dissymtrie, la rpartition de
leffort tranchant dans chaque membrure peut se faire au prorata des aires de cisaillement des deux
membrures. La rsistance plastique leffort tranchant de la section perfore est donne par
lEquation I-3.
Equation I-3
Avec :
- hw : hauteur dme totale de la poutre
- D : hauteur douverture
3.2.3.
Au niveau dune large ouverture, le moment global se rpartit dans les membrures de
louverture sous la forme dun effort de compression et de traction comme illustr la Figure I-7.
[BIT, 04]
Figure I-7 Rpartition du moment flchissant global dans les membrures dune ouverture rectangulaire
Equation I-4
Equation I-5
Equation I-6
Leffet dun effort tranchant lev dans les ts est pris en compte en considrant une section
efficace de lme. Une formule dinteraction simple peut tre utilise pour calculer lpaisseur dme
efficace dans le but de tenir compte des interactions M-V et M-N-V : [EN3-1-1] [VEL, 06]
Si 0,5 : tweff = tw
- Si > 0,5 : tweff = tw x (1-(2 x - 1))0,5
-
Avec : = VEd/V0,pl,Rd
Par consquent, les efforts internes appliqus au niveau de ces points de moment nul sont un
effort normal et un effort de cisaillement. Ainsi, le moment flchissant global de la poutre peut se
dcomposer, au droit de louverture, en efforts de compression et de traction dans les membrures
suprieure et infrieure. Leffort tranchant au niveau du point de moment nul permet de calculer la
variation du moment interne local le long de louverture. Ce moment local supplmentaire est
appel moment Vierendeel. Ces moments locaux, qui quilibrent le transfert de cisaillement autour
de louverture, ont leurs maximums au niveau des 4 coins de louverture rectangulaire.
Le moment local Vierendeel sollicitant scrit :
MV = VT,supx L0/2
Equation I-7
Equation I-8
Il faut noter que cette interaction est une approximation qui se base sur linteraction M-N dune section
rectangulaire. On verra ultrieurement que cette interaction peut savrer conservative par rapport
linteraction exacte et parfois mme non scuritaire. Une approche simplifie et plus exacte est prsente en
Annexe B.
Equation I-9
Dans les cas douvertures autres que rectangulaires, Redwood propose une adaptation des
mthodes prsentes en considrant des longueurs douvertures rectangulaires quivalentes. Par
exemple, dans le cas dune ouverture circulaire, il est propos de considrer une ouverture
rectangulaire quivalente de longueur L0 = 0,45 x (diamtre de louverture circulaire) et de hauteur
h = 0,90 x (diamtre de louverture circulaire) [RED, 78] et [LAW, 06].
Les travaux de J.K. Ward [WAR, 90] bass sur les lments finis ont permis de proposer une
mthode spcifique pour les ouvertures circulaires. Ltude propose de vrifier la rsistance de
toutes les sections en t autour de louverture. Ainsi, partir de la section en T la plus faible autour
de louverture, soumise un effort normal et un effort tranchant, les efforts internes sont calculs
dans les sections inclines autour du centre de louverture. Ces sections inclines sont soumises
une combinaison deffort axial, de cisaillement et de flexion locale. Les rsistances des sections en T
dans les plans inclins sont dtermines et compares aux sollicitations pour chaque section.
Figure I-9 Dfinition des sections en T autour dune ouverture [DUR, 12-1]
Cette approche incrmentale donne des rsultats plus prcis par rapport une vrification
douverture rectangulaire quivalente, en comparaison avec les rsultats issus de calculs par
lments finis, pris comme rfrence. Ainsi, ce modle analytique est utilis pour ltude des poutres
ouvertures circulaire uniformment rparties sur la longueur (poutres cellulaires).
Pour valuer le moment rsistant des sections en T autour de louverture, il est ncessaire de
connatre la capacit de dformation de leurs fibres les plus sollicites en compression avant
lapparition dun voilement local. Pour ce faire, une classification douverture a t dveloppe sur la
base dun critre de stabilit de paroi. Cette classification dfinit si les sections en t, constituant
louverture, peuvent tre considres comme pouvant atteindre leurs rsistances plastiques (classe 1
et 2), ou doivent tre limites leurs rsistances lastiques (classe 3). Le paragraphe suivant
3.3.2.
Dans les cas douvertures non raidies faible lancement, celles-ci restent susceptibles de
voiler localement par flexion Vierendeel. Du fait que la membrure infrieure est soumise de la
traction due la flexion globale (en cas de moment positif), le voilement local est plus mme de se
produire au niveau de la membrure suprieure comprime par flexion globale. Plusieurs facteurs
influencent la stabilit locale de la membrure comprime et de ce fait la rsistance la compression
des sections en T le long de cette membrure. Lawson dans la rfrence [LAW, 87] dcrit les
diffrentes hypothses permettant dtablir un critre de stabilit de lme de la membrure
comprime dune ouverture rectangulaire (voir Figure I-8).
Premirement, il y a une volution des contraintes, de la compression la traction, le long de
la membrure suprieure. La partie dme en bord libre de cette membrure tant dun ct
comprime et de lautre tendue par flexion Vierendeel. Deuximement, la semelle est suppose
maintenue latralement, ce qui permet de considrer lme comme appuye sur la semelle2.
Troisimement, lexistence de la continuit procure par lme pleine adjacente louverture est
prise en compte. Ces effets sont reprsents sur la Figure I-10.
Figure I-10 Illustration des conditions de maintien et de chargement supposes par Lawson pour tudier la stabilit de lme
dune membrure douverture rectangulaire [LAW, 87]
Louverture (ou la demi-ouverture) est donc modlise comme une plaque appuye sur trois
bords et charge par un diagramme de contrainte linaire avec une partie en traction et une partie
en compression. La rsistance au voilement de cette plaque est calcule pour reprsenter celle dune
demi-ouverture dme rectangulaire. Lawson dcrit le critre de voilement dme pour une me en
console (correspondant la partie dme de la membrure dune ouverture). Ce critre a t choisi
afin destimer la stabilit de cette paroi pour justifier ou non une rsistance plastique totale des
Cette hypothse est utilise initialement pour les poutres mixtes o le maintien est assur par la dalle. La
classification est tendue aux poutres en acier seul sans revenir sur cette hypothse.
sections qui composent la membrure comprime. Les conditions dcrites par la Figure I-10 amnent
la formule ci-dessous (Equation I-10), dduite des rgles du British Standard 5190 de 1985 et
dcrite par Lawson dans la rfrence [LAW, 87].
Equation I-10
Avec :
k : facteur symbolisant linfluence combine de la forme du diagramme de flexion locale le
long du t suprieure et de leffet de continuit.
- st : hauteur dme au-dessus de louverture.
Le critre st < 9,5tw, utilis comme critre de classification dune paroi en console comprime,
est ici utilis pour lme du t de louverture. Si ce critre nest pas vrifi, la norme anglaise propose
dutiliser la formule de lEquation I-10. Celle-ci tient compte de lapport de rigidit des supports
adjacents et de la variation de sollicitation sur la longueur de la membrure.
Pour un rapport de contraintes dans lme de chaque ct de louverture infrieur -0,5,
alors k est en thorie gal 0,66. En considrant un coefficient multiplicateur de 0,75 pour
continuit, k = 0,66 x 0,75 = 0,5 [LAW, 87] . Dans les cas o lme est en compression uniforme sur
toute la longueur de louverture le coefficient k prend la valeur k = 1,0. [LAW, 87]
Ainsi, dans lexemple dune ouverture soumise un rapport de contraintes de -1 entre ses
deux cts (traction = compression)3, cela donne :
Equation I-11
En considrant st = 9,5tw, qui est la limite de la classe 2 pour une paroi en console dans
lancienne version du BS 5950 de 1985, alors le critre devient :
Equation I-12
Cette configuration de chargement est la seule considre dans les modles de calcul actuels de vrification
de stabilit locale de lme au droit dune ouverture. [ENV3-1-1] [VEL, 06]
Cette formule est reprise dans lannexe N, pour la classe 2. Elle permet de justifier dune
rsistance plastique totale des sections comprimes, avec dw la hauteur dme libre dune membrure
au droit dune ouverture:[ENV, 95]
Equation I-13
Ce critre dfini dans lannexe N de la version ENV des Eurocodes utilise un 10 au numrateur.
Cette valeur de 10 est due la classification donne dans le British Standard BS 5950 de 2001
[BS, 01], qui dfinit la classe 2 (classe de sections pour lesquelles la rotule plastique peut se former
sans prsence de voilement local) par ce coefficient pour une paroi en console (mme valeur que les
Eurocodes). Le terme 32tw de lEquation I-13 reprend la mme classification du BS 5950 pour une
paroi interne soumise compression induite par flexion, l o lEurocode utilise une valeur de 38tw.
Il faut prciser que le cheminement est le mme quant au critre de classe 3 dfini dans
lAnnexe N (classification de membrure comprime dune ouverture permettant de justifier dune
rsistance pas plastique mais lastique des sections de la membrure comprime). La littrature
reprendra ensuite cette forme de classification pour justifier la rsistance plastique ou lastique des
sections autour dune ouverture [CHU, 01], [VEL, 06] sans remettre en question son applicabilit du
fait de la bonne concordance des rsultats finaux analytiques avec les rsultats numriques pour les
cas des poutres alvolaires tudies. Cette petite tude de lvolution des critres de vrification de
stabilit de parois permet de mieux comprendre les fondements du critre utilis communment
dans la littrature pour justifier la rsistance des sections des membrures dune ouverture.
Les mthodes de calcul voluent avec les techniques de conception et de fabrication. Lapparition de
nouvelles poutres munies douvertures uniformment rparties, implique de nouveaux modles
mcaniques. La partie suivante prsente les diffrentes vrifications effectuer pour les poutres
alvolaires. Ces vrifications sont principalement bases sur les premiers modles dvelopps ciavant pour les ouvertures isoles, notamment pour vrifier la rsistance des ouvertures vis--vis de
la flexion Vierendeel.
poutre de plus grande hauteur poids gal. Ainsi, linertie globale du profil originel et sa rsistance
la flexion se trouvent augmentes mais en affaiblissant la rsistance au cisaillement. Le principal
avantage de ce type de poutre est daugmenter la hauteur de la poutre sans augmenter le poids.
Dans certains cas la hauteur peut tre double, ce qui amliore grandement la rigidit autour de
laxe de flexion principal tout en intgrant des ouvertures dans lme qui permettent le passage de
conduits de ventilation et rduisent ainsi lpaisseur de plancher.
Figure I-11 Principes de ralisation des poutres alvolaire ( gauche) et cellulaire ( droite) [DUR, 09]
Les poutres alvolaires ont volu vers des ouvertures circulaires appeles poutres cellulaires.
Ces poutres sont labores suivant le mme principe que les alvolaires mais avec deux traits de
dcoupe pour la ralisation (voir Figure I-11). Cette forme douverture permet le passage de services
lgrement plus grands et vite la concentration de contraintes observes au niveau des coins de
louverture hexagonale. Leur aspect esthtique les rend populaires auprs des architectes. Les
modes de ruine spcifiques ce type de poutre sont la formation de rotule par flexion Vierendeel et
une instabilit locale du montant intermdiaire (voir Figure I-12).
La variation de moment le long de la poutre implique un diffrentiel defforts axiaux dans les
membrures, entre les Ts de deux ouvertures successives, qui est quilibr par un effort de
cisaillement horizontal dans lme. Ce cisaillement horizontal gnre des contraintes de compression
dans les parois autour de louverture, ce qui peut crer une instabilit locale du montant
intermdiaire. Plusieurs tudes exprimentales ont t menes pour analyser les modes de ruine
spcifiques gnrs par la prsence des ouvertures dme et en particulier le flambement du
montant dme (Figure I-12) [BIT, 06]. Dautres tudes exprimentales ont t menes en situation
dincendie (ou hautes tempratures) [BAI, 04], avec notamment une tude sur le flambement du
montant et linfluence de hautes tempratures sur la reprsentativit des modles analytiques
dvelopps [NAD, 07] (Figure I-13).
Figure I-12 Modes de ruine de poutres mixtes cellulaires avec une ruine par flexion Vierendeel (gauche) flambement du
montant (droite)
Figure I-13 Ruine par flambement du montant lors dessais hautes tempratures [NAD, 07]
La principale diffrence de ce type de poutre avec les poutres ouvertures dme isoles est
linteraction entre ouvertures avec un comportement mcanique proche de celui dune poutre
chelle. En effet les ouvertures sont spares par un montant soumis aux efforts relatifs la
prsence des ouvertures adjacentes. Ainsi, les approches de calcul des ouvertures isoles ncessitent
dtre compltes par des critres qui tiennent compte de linteraction entre ouvertures. Les
paragraphes suivants prsentent brivement les rsultats des tudes exprimentales et numriques
rcentes menes sur les poutres cellulaires et prsentent les modles thoriques utiliss pour
reprsenter le comportement ltat limite ultime des poutres ouvertures multiples.
le fait que des modles qui utilisent des lments coques reprsentent fidlement le comportement
complexe de ces poutres, en particulier les phnomnes lis aux instabilits locales, tout en
optimisant les ressources en termes de calcul par les logiciels lments finis.
Dautres auteurs ont propos des tudes exprimentales et numriques sur des configurations
plus complexes telles que la situation dincendie [NAD, 07], [NAI, 11] ou lassemblage par
boulonnage [HOFF, 12]. Le deuxime cas met en avant une problmatique importante des poutres
cellulaires non traite dans le prsent document et qui concerne leurs assemblages sur les poteaux
adjacents. Dautres travaux rcents ont t publis sur linfluence des formes douvertures
innovantes et en particulier limpact sur la distribution des contraintes gnratrices dinstabilit (ou
de modes de ruine spcifiques). Ces tudes seront brivement rsumes en fin de partie.[TSA, 11].
Un nombre important dtudes exprimentales puis numriques ont pu tre menes sur les
poutres alvolaires et cellulaires afin de dceler leurs modes de ruine et de comprendre comment se
rpartissent les efforts autour des ouvertures. En vue de dvelopper des rgles de calcul pouvant
sintgrer dans une norme, tel que lEurocode, plusieurs modles analytiques ont t dvelopps
pour reprsenter la rsistance ultime de ces poutres. Tous les auteurs saccordent sur le fait quune
poutre ouvertures multiple peut tre reprsente dun point de vue thorique par une poutre
chelle. Les paragraphes suivants visent tudier cette reprsentation et donnent les rgles de calcul
tires des derniers travaux de recherches pour dterminer la rsistance des poutres cellulaires vis-vis des principaux modes de ruine.
Nuds rigides
Membrure suprieure
Montants
Figure I-14 Poutre Vierendeel
Membrure infrieure
Ce type de poutre a comme particularit davoir des points dinflexion au milieu des
membrures et montants si les charges sont appliques aux nuds. Une simple modlisation sur le
logiciel de calcul de structure Robot permet dillustrer cette hypothse. La Figure I-15 montre les
diagrammes de moment flchissant sur les membrures dune poutre chelle appuye aux deux
extrmits et charge aux nuds.
Figure I-15 Moments flchissant dune poutre chelle avec charges nodales obtenus par Robot
Les diagrammes dcrits la Figure I-15, dans les zones fort cisaillement, sont bitriangulaires
et ont un point dinflexion au milieu de chaque membrure. Ainsi, lhypothse de considrer une
articulation au milieu de chaque membrure est raliste. Cette hypothse permet de reprsenter le
moment global au droit dune ouverture par des efforts axiaux de compression et traction dans les
membrures suprieure et infrieure de louverture.
Plusieurs tudes ont montr que la modlisation dune poutre cellulaire par une poutre
chelle est cohrente et donne des rsultats fiables. [KOL, 64] [BIT, 04], [BIT, 06], [CHU, 01], [LAW,
06], [LIU, 03], [MAN, 09-2], [TSA, 10], [VAS, 09-1].
De manire similaire aux poutres alvolaires, plusieurs auteurs ont tudi les diffrents modes
de ruine spcifiques aux poutres cellulaires [GAN, 11] [EHA, 12], qui sont rsums ci-aprs :
- cisaillement de la section perfore d la forte rduction dme au droit de louverture,
- flexion globale, par traction ou compression des ts au droit de louverture dans la zone la plus
sollicite,
- formation de rotules plastiques autour de louverture par flexion Vierendeel,
- plastification dun montant intermdiaire par cisaillement horizontal,
- flambement du montant intermdiaire,
- dversement global de la poutre d la faible rigidit torsionnelle des poutres cellulaires.
Ces diffrents modes de ruine sont dtaills successivement avec leurs modles de calcul
analytiques.
Des tudes exprimentales ont t menes pour analyser la stabilit globale des poutres
alvolaires par Kerdal et Nethercot [KER, 84], puis par Zirakian et Showkati [ZIR, 06] (voir Figure
I-16). Ensuite des tudes numriques menes par Mohebkhah [MOH, 04][MOH, 05] sur le
dversement des poutres alvolaires montrent clairement laugmentation de llancement des
poutres par la prsence des ouvertures dans lme.
Figure I-16 Montage et mise en vidence de la dforme hors plan par dversement global [ZIR, 06]
Peu dtudes traitent le dversement avec distorsion de lme des sections des poutres
alvolaires. Les principales tudes exprimentales sur ce mode de ruine peuvent tre attribues
Zirakian et Showkati [ZIR, 06]. Plusieurs tudes numriques ont suivi et ont aliment les informations
sur ce mode de ruine [EHA, 11], [SWE, 11]. Ces tudes numriques montrent que si les larges
ouvertures sont suffisamment espaces, la distorsion de lme est limite. Des modles empiriques
sont proposs pour le calcul de rsistance au dversement global. Ils sont calibrs sur la base des
rsultats numriques. Cependant, le calcul analytique de la rsistance au dversement des poutres
avec ouvertures dme reste encore un grand champ dinvestigation scientifique. En pratique, le
dversement est limit en maintenant les poutres vis--vis du dversement et de la distorsion au
travers de maintiens hors plan ou bracons.
Certains travaux se sont intresss loptimisation des maintiens (rigidits et positions) [MOH,
05] [SHO, 12]. Les rcentes tudes menes par Showkati et al. [SHO, 12] exposent un montage
exprimental original permettant dvaluer lefficacit dun maintien lastique hors plan grce un
ressort (ELBSB sur la Figure I-17) dont la rigidit peut tre calibre suivant les besoins.
Figure I-17 Dtail de la zone de chargement de la poutre alvolaire avec le ressort servant de maintien lastique hors plan
(ELBSB)[SHO, 12]
Ces tudes ont permis davoir les premires observations sur la stabilit globale des poutres
alvolaires et cellulaires. Les mthodes et conclusions proposes requirent plus dinvestigations afin
damliorer la comprhension de ce phnomne complexe. Le principal document de rfrence pour
le dimensionnement de ce type de poutre dans la littrature est la norme amricaine AISC 36005[AIS, 05].
Dans le cadre de la prsente thse, le dversement nest pas considr et des maintiens sont
disposs tout au long de la poutre. En effet les tudes exprimentales et numriques ralises ont
montr que des maintiens ponctuels aux appuis et aux points de chargement suffisent viter le
dversement et la distorsion de lme des poutres testes. Ainsi, ltude se concentre sur la ruine
locale des ouvertures.
La mthode analytique prsente correspond celle communment utilise [ENV, 95], [BIT,
98] et [MAN, 09-2]. Au droit d'une ouverture, les efforts globaux NEd, VEd et MEd se rpartissent entre
la membrure suprieure et la membrure infrieure de la faon suivante (voir Figure I-18).
e
Nm.sup(i)
Nm.sup(i+1)
Vm.sup(i)
Vm.sup(i+1)
Mh.Ed
Vh.Ed
MEd(i)
MEd(i+1)
Vh.Ed
VEd(i)
VEd(i+1)
Mh.Ed
d.inf
Vm.inf(i)l
Vm.inf(i+1)
Nm.inf(i)
Nm.inf(i+1)
dG
Figure I-18 Sollicitations dans les ts pour une poutre cellulaire [MAN, 09-2]
Nm.Ed.inf NEd
A 0.inf
MEd
Vm.Ed.inf VEd
A v.0.inf
A v.0.inf A v.0.sup
Equation I-14
Equation I-15
Nm.Ed.sup NEd
A 0.sup
A 0.inf A 0.sup
Vm.Ed.sup VEd
Avec :
z G.0.sup
MEd
a 0 z G.0.inf
A v.0.sup
A v.0.inf A v.0.sup
Equation I-16
Equation I-17
Equation I-18
Avec :
-
Figure I-19 Double courbure du montant intermdiaire interprte comme le flambement du montant
Le montant est soumis de la flexion. Le diagramme de flexion est considr linaire, passant
par un point dinflexion au milieu du montant (dans les cas de poutre symtrique). Cette rpartition
deffort suit celle obtenue pour une poutre chelle (Vierendeel) avec ROBOT (voir Figure I-15).
Par consquent, comme pour les membrures, la flexion locale du montant est induite par
leffort tranchant horizontal :
Equation I-19
Avec :
- y : distance verticale de la section du montant tudie partir du milieu du montant,
- Mh,Ed : Moment induit par la possible dissymtrie de la poutre, nul dans le cas de poutre
symtrique.[BIT, 06], [MAN, 09-1], [DUR, 09]
De plus, ces observations ont montr que leffort normal global dans la poutre, et par
consquent les membrures, a une influence sur linstabilit des montants :
-
Ainsi il peut tre observ une antisymtrie de la dforme du montant. La premire tape de
la vrification consiste dterminer la position dw de la section critique du montant intermdiaire
(Figure I-20).
e
w
a0 / 2
wEd.sup
Mh.Ed
dw
Sections
critiques
Vh.Ed
Vh.Ed
a0 / 2
wEd.inf
Mh.Ed
dw
La contrainte de bord libre se calcule au niveau de la section critique. Elle est ensuite
compare la contrainte critique de flambement du montant tel que:
wEd wRd
Equation I-20
- wEd est la contrainte principale de compression dans le demi-montant tudi. Cette contrainte
est calcule dans la section critique de la partie vrifie, au droit de louverture o la
compression est maximale (voir Figure I-20)
- wRd est la contrainte principale rsistante (affecte dun facteur de rserve postcritique, qui
prend en compte la ruine par mcanisme aprs lapparition du flambement local dun
montant).
- : facteur de rserve post-critique. Il exprime la rserve procure par les membrures au droit
des ouvertures au-del de lapparition de linstabilit des montants.
Pour plus de prcision sur la dtermination des contraintes sollicitantes et rsistantes il est prconis
de se rfrer aux documents [BIT, 06], [MAN, 09-2] et [DUR, 09]. Lawson sest intress
dvelopper un modle de calcul simplifi pour le flambement du montant intermdiaire, le modle
propos permet de tenir compte des ventuelles excentricits douvertures [LAW, 06] [VEL, 06]. Son
modle est bas sur la courbe de flambement c de lEurocode 3. Il repose sur des hypothses
simplificatrices plus fortes et fournit des rsultats assez conservatifs. [WON, 09]
5. POUTRE
OUVERTURE
DAME
EN
CONSTRUCTION MIXTE
Figure I-21 Flexion Vierendeel dans lessai dune ouverture de grande dimension avec raidisseurs horizontaux
Darwin et Clawson ont t parmi les premiers adapter au mixte les modles de calcul de
Redwood sur les poutres acier seul. Leurs travaux ont permis dintgrer la dalle dans la rsistance
au cisaillement de la poutre mixte. Puis Lawson et al. ont dvelopp les modles bass sur lanalyse
des efforts locaux autour dune ouverture. [LAW, 06] et [VEL, 06]
Une poutre mixte possde en gnral une semelle suprieure en bton trs rsistante et, par
consquent, la semelle suprieure en acier na pas besoin dtre plus importante que ce qui est exig
pour la phase de construction. Ceci peut tre facilement exploit avec les poutres reconstitues mais
cela est galement possible avec les poutres cellulaires. La moiti suprieure et la moiti infrieure
peuvent tre prises dans des profils diffrents. Dans les poutres mixtes mes ajoures, laction
mixte est favorable pour la flexion Vierendeel car le profil en T suprieur est renforc par la dalle en
bton. Cet effet est le plus prononc dans langle o le bton est comprim, mais le dveloppement
de la compression dans le bton est en gnral limit par le degr de connexion de la dalle. Cela
signifie que la totalit de la rsistance la compression de la dalle ne peut tre exploite.
Si louverture est trs grande comme illustr la Figure I-21, la rsistance au cisaillement est
svrement limite par la flexion Vierendeel. Une mesure efficace consiste prvoir des raidisseurs
horizontaux au-dessus et en-dessous de louverture. Ces raidisseurs augmentent de manire
importante la rsistance en flexion des sections en T et, par consquent, la rsistance au
cisaillement. En mme temps, la compression verticale dans lme augmente et il peut savrer
ncessaire dajouter des raidisseurs verticaux pour viter linstabilit locale de lme illustre dans la
Figure I-22.
Figure I-22 Modes de ruine au niveau douvertures de grandes dimensions [VEL, 06]
Les principaux modes de ruine inhrents aux poutres mixtes ouvertures dme sont similaires
ceux dune poutre en acier seul. Le voilement local de lme en bord douverture se dtermine
partir de la classification de louverture. Cette classification peut reprendre celle propose par
lAnnexe N dcrite prcdemment. Celle-ci est en effet dveloppe au dpart en considrant les
hypothses dune poutre mixte, pour laquelle on suppose la semelle suprieure maintenue
latralement par la dalle.
La flexion globale est reprise par la traction de la membrure infrieure et la compression de la
dalle de bton. Cette compression est limite par les efforts longitudinaux dvelopps par les
connecteurs depuis lappui jusquau point concern. Lorsque les ouvertures sont places trop prs
des appuis, la force dveloppe par les goujons est limite. De la mme manire, leffort de
compression se dveloppe aussi dans la membrure suprieure acier de la poutre (du fait de la
connexion partielle).
De plus des tudes exprimentales ont t menes dans le cadre dun projet de recherche
europen [LAW, 06] et [VEL, 06] pour travailler sur le dveloppement dune action mixte locale au
niveau des ouvertures proches des appuis ne bnficiant donc que dun degr partiel de connexion
avec la dalle de bton. Les premiers modles thoriques permettant de traiter cette particularit
sont prsents ci-aprs.
Equation I-21
- h : hauteur de la poutre,
- d0 : hauteur de louverture,
- hw : hauteur de lme.
- Vc,Rd : rsistance au cisaillement de la dalle en bton :
Equation I-22
- bf : largeur de la semelle
- hs : hauteur de la dalle
- hp : hauteur de profil du bac
Ce ct correspond au bord de louverture le plus proche de la mi-trave pour une poutre simple sous charge
uniforme.
Laction mixte locale est directement lie au nombre de connecteurs au-dessus de louverture.
Il est cependant ncessaire de tenir compte dun coefficient rducteur de cette composante afin de
considrer leffet nfaste de la flexibilit de louverture au cisaillement.
En effet, cette flexibilit entrainant une augmentation locale de la flche au niveau de
louverture, rduit leffet favorable de laction mixte. La rsistance supplmentaire apporte par
laction mixte peut tre calcule comme tant :
Equation I-23
O:
- yet : distance de laxe neutre lastique du T au bord extrieur de la semelle (on peut
prendre yet = tf comme premire approche),
- yc : hauteur de bton comprim,
- Nc,0 : effort de compression dvelopp par les connecteurs placs directement audessus de louverture ;
Nc,0 = nsc,0Pd
Equation I-24
Avec :
- nsc,0 : nombre de goujons connecteurs au-dessus de louverture.
- Pd : effort rsistant dun connecteur au cisaillement.
- kl : coefficient rducteur d la longueur de louverture.
Le moment rsistant supplmentaire dduit de cette action mixte sajoute lquilibre
de louverture rectangulaire comme dcrit par lEquation I-27. Les diffrentes actions
prsentes prcdemment sont dcrites la Figure I-23.
Figure I-23 Effets locaux au niveau dune ouverture dans une poutre mixte [VEL, 06]
Mv = V x L 0 + Nc x
Equation I-25
Avec :
- Nc : effort de compression agissant dans la dalle
- V : effort tranchant global au niveau de louverture
- : flche nette au niveau de louverture. (Voir Figure I-23 (b))
A ltat limite ultime, il a t montr que lon pouvait approximer ce dplacement tel que
= L0/ (1000 x ht), ce qui correspond environ 3 fois le dplacement ltat limite de service,
signifiant bien limpact de la plastification locale des sections en T. Cette flche est bien
videmment fonction du rapport M/V et des dimensions de louverture.
Cette augmentation du moment sollicitant peut aussi se retranscrire par la rduction de la
rsistance, cest pourquoi un coefficient de rduction kl a t introduit :
Equation I-26
Equation I-27
Avec :
- Minf,red : rsistance la flexion du T infrieur, rduite par linteraction avec leffort tranchant
et leffort axial (interaction quadratique en plastique et linaire en lastique, Equation I-8 et
Equation I-9).
- Msup,red : rsistance la flexion du T suprieur, rduite par linteraction avec leffort tranchant
et leffort axial (interaction quadratique en plastique et linaire en lastique).
- Mvc,Rd : rsistance apporte par laction mixte locale dfinie prcdemment.
Ces mthodes de calcul de poutre munie douverture en construction mixte ont t adaptes
aux cas de poutres cellulaires. Ladaptation de ces travaux la forme douverture sinusodale ne fera
pas lobjet de notre travail. En revanche, elles peuvent constituer des perspectives importantes.
Il sagit dans le dernier paragraphe qui suit, de prsenter la nouvelle forme douverture
rcemment dveloppe pour un nouveau type de poutre cellulaire : la poutre AngelinaTM, poutre
ouvertures sinusodales.
6. POUTRE ANGELINATM
6.1. Introduction
Une nouvelle forme de poutres cellulaires avec ouvertures sinusodales est apparue
rcemment dans les offres des fabricants (appele AngelinaTM, Arcelor Mittal et Differdange S.A.).
Peu dtudes ont t menes visant comprendre le comportement mcanique de ces poutres en
vue doptimiser la forme douverture. Certains travaux numriques et exprimentaux sont mens sur
des formes douvertures varies [TSA, 10]. Elles ont permis danalyser en particulier le flambement
du montant intermdiaire en fonction des diffrentes formes douvertures et de proposer une
formule empirique de vrification de sa rsistance [TSA, 11].
La Figure I-24 montre des rsultats numriques et exprimentaux de dforme ultime sur des
chantillons de poutre cellulaire avec des formes douvertures variant lgrement de la simple forme
circulaire. Tsavdaridis tudie aussi bien le phnomne de flambement du montant que celui de la
flexion Vierendeel pour ces diverses formes douvertures. [TSA, 10], [TSA, 11]
Figure I-24 Flambement des montants intermdiaires aprs essai et illustration des contraintes de von Mises [TSA, 11]
Tsavdaridis conclut sur ltude de linfluence des formes douverture dans la flexion
Vierendeel : Cependant, la forme de louverture influence aussi de manire significative la position
des rotules plastiques et la squence de formation de ces rotules plastiques. [TSA, 10]. Il est dit
clairement que dune part la forme joue sur la position de la section critique (rendant ainsi difficile de
gnraliser les comportements entre diverses ouvertures un simple modle douverture
rectangulaire) et dautre part, il expose aussi lexistence dun mcanisme de ruine spcifique. Ces
remarques sont corrobores par dautres auteurs, notamment Chung & al dans larticle [CHU, 01].
Par consquent, dvelopper une nouvelle forme douverture implique de nouvelles tudes afin de
dfinir clairement son comportement.
La poutre AngelinaTM est ralise partir de poutrelles H ou I dcoupes dans lme suivant
une ligne sinusodale et dont les deux parties sont dcales et soudes, la poutrelle Angelina ainsi
obtenue peut avoir une hauteur gale 1,5 fois la hauteur du profil dorigine. En effet, partir dun
ou de deux profils de base, les poutrelles Angelina offrent une multitude de configurations
gomtriques, dentraxes et douvertures. Ce type de fabrication permet un ajustement prcis de la
hauteur de la poutrelle et rduit les chutes lors de la fabrication.
TM
Ce nouveau type de poutre cellulaire intgre aisment dans les ouvertures, tous les types de
fluides ncessaires et notamment des gaines de ventilation rectangulaires de grandes dimensions.
Un des avantages de cette forme est quelle permet de donner la dimension souhaite aux montants
dextrmits sans surcots. En effet, la zone proche des appuis reprsente la rgion de cisaillement
maximal, critique pour les poutres ouvertures dme. Enfin, outre ses avantages techniques, cette
forme douverture aux lignes arrondies donne ces poutres une lgante expression architecturale.
Figure I-26 Distribution des efforts globaux au droit dune ouverture sinusodale
Chaque quart douverture est ensuite vrifi en fonction des sollicitations qui lui sont
attribues. La Figure I-27 prsente lexemple de sollicitations locales du quart douverture de la
membrure suprieure de louverture illustre Figure I-26.
Figure I-27 Vrification dune section en t situe labscisse x sur un quart douverture
Cette forme douverture qui se rapproche de la large ouverture peut tre aborde avec les
mmes principes mcaniques. Les modes de ruine attendus pour ce genre de poutre sont:
-
flexion Vierendeel,
flexion globale,
cisaillement global,
cisaillement horizontal du montant.
Par consquent, dans le cas dune poutre ouvertures circulaires, la vrification des sections
seffectue autour de louverture par incrments dangle (1 est souvent choisi). Pour les ouvertures
sinusodales, comme louverture est plus allonge que le cercle, le choix sest alors port sur la
vrification des sections verticales suivant leurs abscisses x par pas unitaire. La longueur des
diffrents quarts douverture rend complexe lide dune approche par sections angulaires. Des
tudes numriques sont menes dans le cadre de cette thse pour analyser la distribution des
contraintes principales autour de louverture sinusodale et tudier la pertinence des diffrents choix
faits sur le modle analytique.
Chaque section est ainsi sollicite en flexion compose et la rsistance est vrifie de manire
incrmentale, telle que le moment appliqu MV,Ed, dans une section en T donne, soit infrieur
son moment rsistant avec prise en compte de leffort normal:
Equation I-28
lamins chaud. Ainsi, adapter directement le critre de lEurocode revient classifier les parois
dme le long de louverture comme des parois en console avec un bord attach la semelle et un
bord libre du ct de louverture (voir Figure I-30).
En premire approche, ladaptation des classifications fournies par la norme europenne [EC31-1] est dcrite la Figure I-28. Ainsi, le quart douverture est parcouru du plus petit T, au milieu de
louverture, jusquau T le plus grand situ prs du montant symbolis par des hachures sur la Figure
I-27. Cependant, sous moment positif (fibres du bord libre comprimes), les sections se retrouvent
rapidement de classe 4 (Figure I-28).
Figure I-29Evolution des moments sollicitant et rsistant pour un quart douverture en flexion simple
Cette figure permet dobserver lvolution du moment rsistant, lastique ou plastique selon
la classe de section, en fonction de la position de la section tudie sur la longueur du quart
douverture soumis une flexion simple (do la linarit du moment sollicitant). Pour une abscisse5
infrieure x = 490mm, le moment rsistant devient infrieur au moment rsistant lastique des
sections car les sections tudies aux abscisses x < 490mm sont de classe 4. Par consquent, la
section proche du montant, dabscisse x = 0, a une rsistance trs faible avec un moment sollicitant
maximal. Cette premire observation analytique permet de mettre en avant lerreur de la seule
classification verticale des sections qui implique que la section adjacente au montant dme est la
section critique par voilement local.
En ralit, le calcul aux lments finis, expos dans la suite du rapport, met en vidence le fait
que le voilement ne se produit jamais au niveau de la section de hauteur maximale mais pour des
sections plus loignes du montant [VAS, 09-2]. Nous nous sommes donc orients sur la redfinition
des rsistances des sections en considrant au mieux le maintien apport par le montant
intermdiaire (voir PARTIE IV).
Lutilisation directe de la classification de lEC3 (Figure I-30) savre trop conservative et peu
reprsentative de la ralit. Des modles ont t proposs de manire fournir des rsultats
analytiques plus proches des rsultats numriques. Ces modles sappuient, soit sur une
combinaison de classification, soit sur ladaptation dun critre de classification douverture donn
dans la prcdente version ENV des Eurocodes. Ces diffrents modles sont prsents en quatrime
partie de ce document avant de proposer une approche spcifique base sur la prise en compte du
maintien lastique fourni par le montant dme.
Enfin, un autre aspect du calcul de la rsistance des sections mrite une amlioration. Il sagit
de linteraction plastique Moment-Effort axial qui est peu considre dans la littrature. En effet, il
est souvent prconis pour vrifier les sections en t soumises une flexion compose, de
considrer une interaction quadratique pour les cas de sections de classe infrieure 3, sinon de
considrer une interaction linaire [ENV, 95], [VEL, 06] [CHU, 03] (voir Equation I-8 et Equation I-9).
Cependant, une forme quadratique dinteraction M-N pour des sections en T nest pas
reprsentative de la ralit et peut savrer non scuritaire dans certains cas ou souvent trop
conservative. Ltude de linteraction plastique M-N dune section en T est dtaille dans lAnnexe
B, les principaux rsultats thoriques sont donns dans le paragraphe suivant.
Caractristiques plastiques:
Equation I-29
Caractristiques lastiques:
MN,el,Rd=Mel,Rd x [1-(N/Npl)]
Equation I-30
La Figure I-31 donne la comparaison entre les diagrammes dinteraction M-N quadratique et
rel.
Figure I-31 Courbes dinteraction quadratique (en rouge), approxime pour un t (en bleu)
La Figure I-31 montre que lutilisation dun modle quadratique peut savrer mal adapte aux
cas de sections non symtriques comme les ts. En effet, suivant les configurations de sollicitations
(signe de N et M), la courbe dinteraction peut se retrouver linaire ou parabolique (avec un moment
rsistant final pouvant dpasser le moment plastique initial de la section). Tenir compte dun modle
prcis dinteraction M-N est donc primordial afin de dvelopper un modle analytique fiable et
raliste. Enfin lAnnexe B propose une adaptation du travail de Baptista ([BAP, 06-1], [BAP, 06-2],
[BAP, 06-3]) sur linteraction M-N de profils non-symtriques afin de dvelopper une formule
simple dutilisation permettant de donner le moment rsistant plastique rel dune section en T en
flexion compose.
7. CONCLUSION
Ltat de lart sur les poutres cellulaires prsent dans cette premire partie permet de donner
les lments de base visant caractriser le comportement mcanique des poutres larges
ouvertures multiples. Il a t montr que les principaux modes de ruine spcifiques la prsence
douvertures circulaires ou autres, sont lis majoritairement au transfert de cisaillement autour des
ouvertures. Cependant, la forme et la proximit des ouvertures dune poutre alvolaire entrainent
quelques diffrences dun point de vue thorique et pratique. La forme joue sur la position de la
section critique. Ainsi, il est difficile de gnraliser aux comportements de diverses ouvertures le
modle simple douverture rectangulaire.
Plusieurs autres tudes exprimentales et numriques ont mis en vidence certains
phnomnes locaux que ce soit sur des ouvertures rectangulaires ou sur des ouvertures section
variable telles que les ouvertures circulaires. La flexion Vierendeel notamment est plus complexe
caractriser dun point de vue thorique sur une forme circulaire que sur une forme rectangulaire, du
fait de la variation de la position de la section critique en fonction de la forme de louverture. De
nombreuses recherches ont t menes afin de proposer des modles de calcul permettant de
mieux dfinir la rsistance de ces formes douverture. Ainsi, les mthodes permettant de traiter un
mme phnomne qui est la flexion Vierendeel se voient voluer avec lvolution des formes
douverture. De ce fait, lapparition dune nouvelle forme de poutre cellulaire avec des ouvertures
sinusodales donne lieu naturellement de nouvelles recherches.
Cette forme sinusodale apporte une innovation architecturale et prsente une nouvelle forme
de ruine par flexion Vierendeel. En effet, la partie convexe de la forme sinusodale qui tait concave
pour le cercle donne lieu des instabilits locales lies aux sollicitations de flexion Vierendeel [MAN,
09-1], [DUR, 12-1]. Cette forme dinstabilit est totalement nouvelle et correspond la principale
problmatique autour de cette forme douverture.
Les premires adaptations des modles existants de calcul analytique ont montr quelques
difficults reprsenter, de manire juste, la rsistance de ces poutres et notamment la stabilit de
la paroi sinusodale constituant louverture. Dans le but de dvelopper la comprhension du
comportement mcanique de ce type de poutre, des essais destructifs sur trois poutres AngelinaTM
grandes chelles ont t labors. Ces essais permettent de dvelopper et valider un modle
numrique capable de reprsenter fidlement le comportement mcanique de ces poutres. Ce
modle numrique reprsente un outil pour ltude dtaille des modes de ruine et des distributions
de contraintes autour des ouvertures sinusodales.
Notre objectif est de dvelopper un nouveau modle analytique pour calculer la rsistance
ultime de ces poutres. Chaque hypothse sera justifie soit dun point de vue thorique soit au
travers dobservations numriques.
PARTIE II -ETUDE
COMPORTEMENTALE DES POUTRES
CELLULAIRES A OUVERTURES
SINUSODALES -
1.1. Introduction
Dans la premire partie, il a t montr que la forme de louverture a un impact sur le
fonctionnement mcanique des poutres cellulaires et en particulier sur leur mode de ruine. Dans le
cadre du prsent document, ltude est porte sur les poutres ouvertures sinusodales. En
labsence de donnes sur le comportement de ces poutres, des essais exprimentaux sont raliss
sur des poutres lchelle 1. Ils servent de base pour observer les modes de ruine spcifiques de ces
poutres et valider un modle numrique le plus prcis possible. Lobservation exprimentale
combine des tudes comportementales numriques aident bien caractriser les modes de ruine
de ces ouvertures, linfluence des paramtres gomtriques douverture sur le schma de ruine et
donnent les axes dinvestigation pour adapter et amliorer les modles analytiques existants.
Ces essais concernent trois poutres grande chelle charges en flexion quatre points (Figure II-1).
Les poutres testes sont quipes de plusieurs instruments de mesure. Pour mesurer les
dplacements, des capteurs de type LVDT sont utiliss en parallle avec des systmes de mesure
sans contact 3D (cibles et camras). Pour observer lvolution de ltat de dformation (et de
contraintes) dans certaines zones autour des ouvertures, plusieurs jauges de dformation uni-axiales
ou rosettes sont localises autour des ouvertures 1 et 2 de la Figure II-1. Ces ouvertures reprsentent
les zones de ruine potentielles pour les trois poutres. Ces mesures seront confrontes aux rsultats
de calcul dun modle lments finis pour le valider.
Tout dabord cette partie prsente de manire synthtique le programme exprimental et le
montage des essais. Puis elle prsente le modle numrique et enfin la comparaison des diffrents
rsultats validant loutil numrique. Cette partie sera consacre ltude dtaille numrique des
poutres testes et des parties de louverture prises isolment. Lanalyse de quarts douverture
permet de critiquer les diffrentes hypothses et approximations faites analytiquement pour mieux
dfinir les points traiter afin de dvelopper un modle analytique.
1.2.1.
Les essais sont effectus sur trois spcimens de poutre dnommes AS012, AS016 et AS018.
Dans le but de couvrir une gamme la plus large possible douvertures sinusodales, il a t choisi de
tester trois configurations douvertures extrmes, ouverture standard (AS012), grande ouverture
(AS016) et petite ouverture (AS018) [MAN, 09-1]. Les poutres AS012 et AS016 sont labores partir
dun profil IPE 450 tandis que la poutre AS018 est faite partir dun profil IPE 400. Les modes de
ruine attendus sont directement fonction de la forme de louverture. Ainsi, dans le cas dune grande
ouverture il est plus probable dobtenir la plastification de louverture alors que, pour le cas de la
petite ouverture, les parois comprimes seront plus sensibles des phnomnes dinstabilit locale.
Les jauges de dformation seront donc disposes de manires diffrentes pour les trois poutres en
fonction des tudes numriques prliminaires. De plus les limites lastiques de chaque poutre ont
t choisies afin de favoriser un mode de ruine plutt quun autre. La Figure II-2 et le Tableau II-1
dcrivent les paramtres gomtriques et matriels nominaux de chaque poutre teste.
Poutre teste
Limite lastique (MPa)
Profil originel
Hauteur du profil : Hini (mm)
Largeur de semelle : b (mm)
Epaisseur de semelle : tf (mm)
Epaisseur dme : tw (mm)
Rayon de raccordement : r (mm)
Hauteur finale : Htot(mm)
Hauteur douverture : a0(mm)
Longueur de sinusode : ls (mm)
Largeur de montant : w (mm)
Nombre douvertures
Longueur douverture: L0 (mm)
AS012
AS016
460
235
IPE 450
450
190
14,6
9,4
21
675
735
450
570
638
420
205
350
6
1481
1190
AS018
460
IPE 400
400
180
13,5
8,6
21
507,5
215
325
202
852
10500
10778
9750
10028
6700
6978
Des mesures dimperfections gomtriques sont ralises sur les trois poutres testes pour
valuer lamplitude des dfauts rels. Des prouvettes de traction sont prleves dans diffrentes
parties des poutres testes pour obtenir les caractristiques relles des matriaux. Ainsi, les
caractristiques relles, gomtriques et matrielles, peuvent tre utilises dans le modle
numrique dans le cadre de la validation. Il a t observ que les caractristiques gomtriques et
matrielles mesures prsentent certains carts par rapport aux valeurs nominales.
1.2.2.
1.2.2.1.
Caractristiques de louverture
Pour les trois poutres, les caractristiques gomtriques sont mesures en plusieurs points sur
la longueur de la poutre. Lcart maximum entre la valeur nominale et celle mesure des diffrentes
dimensions de louverture reste infrieur 5%. Le Tableau II-2 montre un exemple de valeurs
mesures de hauteur (a0) et longueur douverture (L0) pour la poutre AS012. La diffrence est
calcule en considrant le rapport tel que :
Les valeurs ngatives de montrent que les dimensions de louverture sont gnralement plus
faibles que les valeurs nominales. Les mesures faites sur les paramtres gomtriques du profil
initial telles que lpaisseur dme, lpaisseur de semelle, la largeur de semelle montrent la mme
tendance avec ainsi des valeurs positives de . Cependant, ces carts restent suffisamment faibles
pour tre ngligs dans le modle numrique.
1.2.2.2.
Les imperfections initiales sont utilises comme donnes dentre dans le modle numrique
pour les calculs en grands dplacements. En ralit la forme ainsi que lamplitude de ces
dformations initiales peuvent influer sur le mode de ruine des parties comprimes de louverture
critique susceptibles de voiler [DUR, 12-1]. Dans les poutres en flexion 4 points, le dversement est
vit par les maintiens latraux disposs le long des poutres testes. Cependant, il reste ncessaire
dintroduire ces imperfections dans le modle numrique afin de sassurer que les maintiens
disposs sont suffisants. En effet, de nombreux essais effectus sur les poutres cellulaires ont eu des
rsultats inexploitables cause de mauvais maintiens latraux ne pouvant empcher le dversement
des poutres testes [DEM, 99] [TSA, 10].
Pour raliser les mesures des imperfections gomtriques hors plan, il a t choisi de prendre
comme repre une ligne mdiane trace entre les deux milieux des semelles des sections extrmes
de la poutre. Lcart des milieux des semelles des autres sections sur la longueur de la poutre permet
davoir une approximation de lallure de la dforme initiale ainsi que de son amplitude. Un exemple
de mesure est donn Figure II-3. La ligne mdiane correspond la ligne servant de repre forme par
les milieux des semelles des deux extrmits de la poutre. Les points (+) symbolisent les positions des
points de mesures par rapport la ligne mdiane, lcart est exagr afin dillustrer lallure de la
dforme initiale.
Figure II-3 Exemple dimperfection initiale globale hors plan de la poutre AS012
La Figure II-3 montre que limperfection initiale peut tre approxime par un arc damplitude
maximale de 11mm ce qui correspond un ratio de L/950 (avec L : longueur de la poutre). Il a t
choisi dutiliser ces valeurs mesures.
1.2.2.3.
Pour obtenir les imperfections gomtriques locales initiales, les dfauts de planit de
chaque montant intermdiaire sont mesurs. Cette imperfection influence directement le voilement
local des parois comprimes autour de louverture. La Figure II-4 prsente les points de a f
sur lesquels ont t mesurs les dfauts de planit de chaque montant intermdiaire. Les mesures
ont t effectues sur trois montants le long de la poutre. Ces mesures permettent, de la mme
faon que pour limperfection globale, didentifier la forme et lamplitude de limperfection.
Figure II-4 Position des points de mesure pour limperfection hors plan du montant
Les mesures faites sur les montants intermdiaires affichent une imperfection initiale avec une
forme en C et une amplitude maximale gale H/430 (avec H, hauteur de la poutre finale). A noter
que les Eurocodes prconisent, pour les calculs numriques en grands dplacements, une valeur
maximale dimperfection gale H/200 [EC3-1-5] (cependant ces imperfections de leurocode
intgre lexistence de contraintes rsiduelles qui sont considres par lintermdiaire de ces
imperfections initiales majores). Le Tableau II-3 donne les mesures effectues sur la poutre AS012.
Montants n
1
3
5
Limperfection semble donc tre identique sur toute la longueur de la poutre. La valeur
maximale mesure est celle considre dans le modle numrique.
1.2.2.4.
Caractristiques matrielles
Afin dobtenir les valeurs relles des limites lastiques et la courbe de comportement relle de
lacier constituant chaque poutre, plusieurs essais de traction sont raliss sur des prouvettes
prleves dans lme des poutres. La Figure II-5 donne un exemple de la courbe de traction dun
chantillon prlev sur la poutre AS016 avec la courbe bi-linaire quivalente utilise dans la
modlisation sur le logiciel dlments finis SAFIR. Les rsultats de toutes les poutres sont rsums
au Tableau II-4. Ce tableau donne la valeur de la limite lastique fy mesure, la valeur de la limite
ultime fu et la valeur du module dcrouissage E.
Remarque : Le module dYoung est difficile obtenir car les dformations sont trs faibles et le
rsultat est parasit par les ventuels glissements entre les mors et lprouvette. Pour cette raison
nous avons choisi de considrer un module dYoung gal 210 000 MPa pour toutes les poutres. Le
module dcrouissage en revanche est plus raliste car il est calcul partir de la dformation pour
laquelle lacier atteint sa limite lastique jusqu sa limite ultime. Comme les dformations plastiques
ainsi que les charges sont plus grandes, linfluence dventuels glissements de lprouvette dans les
mords de traction est moins importante.
Il a t choisi de considrer comme module dcrouissage E : la pente de la droite qui relie le
premier point pour lequel lacier atteint sa limite lastique (fy) avec le point de limite ultime (fu), voir
Figure II-5. Il peut tre constat que les valeurs mesures de limite lastique sont nettement plus
grandes que les valeurs nominales notamment pour la poutre AS016 pour laquelle la valeur nominale
est de 235 MPa.
Poutre
AS012
AS016
AS018
Limite Elastique
fy(MPa)
499
320
468
Limite ultime
fu(MPa)
624
454
590
Module dcrouissage E
(MPa)
938,7
619
847
Tableau II-4 Valeurs mesures des caractristiques matrielles des trois poutres testes
Figure II-5 Exemple de modlisation bilinaire des caractristiques matrielles de lacier de la poutre AS016
1.2.3.
Montage exprimental
Comme ltude est axe sur le mode de ruine local des poutres testes (ruine dans les
ouvertures), des maintiens latraux anti-dversement ponctuels sont disposs sur la longueur des
poutres. Ces appuis hors plan sont localiss aux appuis extrmes, aux points de chargement et mitrave (points de compression maximale des semelles suprieures), voir Figure II-7. La bonne
disposition de ces maintiens est primordiale car, si les poutres venaient dverser, les rsultats des
essais seraient inexploitables pour ltude escompte. Les simulations prliminaires ont permis de
confirmer que ces maintiens taient suffisants pour viter le dversement des poutres.
Des tudes aux lments finis prliminaires labores par le Centre Technique Industriel de la
Construction Mtallique (CTICM) ont permis de choisir les positions des jauges de dformations et
rosettes. Un exemple de disposition de jauges est fourni Figure II-8. Les dplacements verticaux et
horizontaux de diffrents points de la poutre sont mesurs grce la combinaison de deux systmes
de mesures, par capteurs de dplacement et par mesure vido. La mesure vido utilise deux
camras permettant de retracer le dplacement 3D des diffrentes cibles disposes sur la poutre.
La Figure II-9 prsente un exemple de montage de poutre munie des diffrents appareils de
mesure dont les cibles pour la mesure vido en noir et blanc. Lavantage certain du systme de
mesure par vido est quil permet davoir autant de points de mesure que ceux qui sont visibles par
les deux camras de manire trs aise ; avec des capteurs de dplacement, les mesures sont
souvent limites au nombre de capteurs disponibles ou au nombre de voix de mesure disponibles par
les appareils dacquisition.
Figure II-9 Montage exprimental avec cibles de mesure par vido (poutre AS012)
Du fait que les poutres sont isostatiques en flexion quatre points, la ruine est attendue autour
des ouvertures 2 et 5. Ainsi, dans le but de navoir instrumenter quune seule ouverture, les
ouvertures 5 et 6 seront raidies laide de raidisseurs sinusodaux de part et dautre de lme (pour
les poutres AS012 et AS108) et de raidisseurs plats disposs sur les semelles pour la poutre AS016.
Louverture critique n2 pourra ainsi tre largement instrumente de capteurs horizontaux, de jauges
de dformation et de cibles afin de permettre des mesures les plus pertinentes possibles du mode de
ruine de louverture.
1.2.4.
Avant chaque essai, des chargements prliminaires sont appliqus afin de vrifier la bonne
rponse des instruments de mesures. Les trois essais suivent la mme procdure en trois tapes.
Tout dabord un premier essai est effectu dans le domaine lastique avec des cycles de chargedcharge. Ensuite la seconde tape correspond au renforcement des ouvertures 5 et 6 laide de
raidisseurs locaux (voir Figure II-10).
Figure II-10 Photographie prise aprs raidissage des ouvertures 5 et 6 de la poutre AS012
La symtrie des poutres assure ainsi que la ruine apparat systmatiquement autour de
louverture 2. La troisime tape consiste ensuite au chargement jusqu la ruine de la poutre,
caractrise par la chute deffort global repris par la poutre durant le dplacement vertical du vrin.
Afin dobtenir cette branche descendante de la courbe force-dplacement caractristique de la
ruine, il est ncessaire dutiliser un chargement en dplacement contrl.
1.2.5.
Nous pouvons observer sur la Figure II-11 les courbes force-dplacement vertical ( mi-trave)
de la poutre AS012 en phase de test lastique et en phase de test jusqu la ruine de la poutre (aprs
raidissage des ouvertures 5 et 6). La comparaison de ces deux courbes montre que le fait de raidir les
ouvertures 5 et 6 ne change pas le comportement global de la poutre et que la rigidit flexionnelle
est approximativement la mme.
Figure II-11 Comparaison des courbes force-dplacement entre la phase 1 et la phase 3 de lessai sur la poutre AS012
Ce travail sest principalement concentr sur ltude la ruine, nous ne prsentons que les
rsultats lis au chargement jusqu la ruine des poutres. Pour les trois poutres testes, la ruine est
attendue autour de louverture 2. Les ruines locales peuvent tre dues soit la plastification, soit au
voilement local par flexion Vierendeel des diffrentes parties de louverture critique. Les poutres
cellulaires ouvertures sinusodales ne peuvent pas avoir de flambement du montant intermdiaire
de par leurs conceptions qui donnent une largeur de montant intermdiaire w importante (voir
Figure II-2) avec une restriction de w > 250mm. De ce fait, le mode de ruine observ de chacune des
poutres testes est li la flexion Vierendeel.
1.2.5.1.
La poutre AS016 a la plus grande ouverture et par consquent les plus petites dimensions de
sections en t au niveau des membrures suprieures et infrieures de louverture. Ainsi il peut tre
observ une ruine par plastification des deux membrures de louverture aux 4 coins (limites entre la
partie droite et la partie sinusodale de louverture), mode de ruine similaire une ouverture
rectangulaire. La Figure II-12 prsente la ruine de louverture 2 de la poutre AS016 avec les 4 rotules
plastiques.
Figure II-12 Formation de quatre rotules plastiques ltat ultime (poutre AS016)
Lors de cet essai, seules les rotules plastiques ont t observes. Aucun voilement local na t
observ ou mesur. En effet, la Figure II-13 donne un exemple de mesures de dformation de deux
jauges (ubg1, ubd1) disposes sur le mme point de part et dautre de lme. Le point de mesure
correspond un des coins sur lequel a t observe la formation dune rotule plastique. Les deux
courbes reprsentant lvolution des dformations en fonction du temps sont trs proches. Cela
indique quil ny a aucune flexion hors plan au niveau du point mesur, ce qui justifie le fait que la
formation de la rotule se fait sans aucun voilement local.
Figure II-13 Diagramme Dformation en fonction du Temps pour un coin de louverture AS016
Les contraintes obtenues partir des mesures de dformation aux quatre coins de louverture
sont donnes Figure II-14. Les diagrammes sont tracs en utilisant un module dYoung
E = 210 000 MPa pour des contraintes infrieures la limite lastique mesure et un module
E = 0 MPa pour les contraintes suprieures.
Figure II-14 Mesures de contraintes sur lme aux 4 coins de la seconde ouverture de la poutre AS016
Cette simplification qui ne reprsente pas lcrouissage sert simplement montrer que la
limite lastique est atteinte dans chaque point mesur aux quatre coins de louverture. Cela permet
de justifier la formation de rotules plastiques.
1.2.5.2.
Pour les deux autres configurations de poutre (AS012, AS018), un comportement diffrent a
t observ, avec un voilement local des parois sinusodales comprimes de louverture critique. Ce
dernier a t confirm par les mesures de capteurs de dplacement horizontaux et des jauges de
dformations situes de part et dautre de lme au niveau du point de la section critique.
Les figures suivantes montrent les mesures de dplacement hors plan faites sur les sections
critiques des poutres AS012 et AS018. Pour la poutre AS012, la Figure II-16 montre le diagramme de
dplacement hors plan mesur au point localis par la Figure II-15 (capteur horizontal H07) et le
diagramme deffort global en fonction du temps. Lvolution du dplacement hors plan commence
acclrer avant datteindre leffort ultime de la poutre. Ce diagramme met en vidence lexistence
dun voilement local qui apparat avant la charge ultime. De plus, il semble que la poutre ait une
rserve de rsistance car elle atteint la ruine aprs le voilement local de la paroi. Ltude dtaille
faite par modlisation lments finis a permis de confirmer que la ruine globale de la poutre est due
la combinaison de plusieurs ruines locales des diffrentes parties de louverture.
incident na pas deffet sur la dtection du voilement local grce la redondance des mesures
effectues.
Figure II-17 Voilement local observ sur la section critique de la poutre AS018
Figure II-18 Mesure des dformations principales de part et dautre de lme au niveau du point de mesure en fonction du
temps, pour la poutre AS018
La Figure II-18 montre que la poutre atteint sa charge ultime au-del de lapparition du
voilement. En effet, la charge applique a continu augmenter alors que le voilement local est dj
entam de faon notable. Par consquent, la mme conclusion concernant la poutre AS012 peut tre
faite cette poutre AS018. La ruine locale par voilement de la paroi comprime de louverture
critique nentraine apparemment pas immdiatement la ruine globale de la poutre. Une certaine
redistribution deffort autour de louverture semble se dvelopper et apporter la poutre une
rsistance supplmentaire jusqu la ruine globale. Cependant, les mesures de voilement montrent
que la ruine reste fortement lie la ruine locale des parties de louverture les plus critiques. Seule
une analyse numrique dtaille permettrait de mieux apprhender les causes de la ruine globale de
la poutre ainsi que les ventuelles redistributions defforts autour de louverture.
A partir des tudes thoriques et numriques prliminaires des ouvertures sinusodales, il tait
attendu dobserver deux modes de ruine : soit la plastification des coins de louverture soit le
voilement local des parois sinusodales de louverture. Ces deux modes de ruine ont pu tre identifis
et la premire hypothse est que lexistence de lun ou de lautre semble dpendre de la hauteur
dme des sections en t des membrures suprieures et infrieures au droit de louverture. Cette
hypothse revient dire que le mode de ruine observ semble dpendre de la taille douverture par
rapport la hauteur de poutre.
Ces rsultats exprimentaux vont tout dabord servir valider le modle numrique dvelopp
sur le logiciel aux lments finis SAFIR. Ensuite, une fois ce modle numrique valid, il est possible
de prsenter une tude numrique dtaille de la ruine de chaque poutre teste afin de mieux
comprendre le comportement de ces poutres.
Figure II-19 Modle dune poutre avec des conditions de symtrie (gauche). Exemple de maillage dune ouverture (droite).
De plus, de prcdentes tudes faites avec le logiciel SAFIR pour tudier le comportement au
feu de poutres cellulaires ont donn de trs bons rsultats en comparaison avec les rsultats
exprimentaux et prouvaient dj les bonnes capacits du modle MEF reprsenter le
comportement de poutres cellulaires. [NAD, 07]
Dans la partie exprimentale prsente ci-dessus, les mesures des dfauts gomtriques ne
montraient pas de diffrences importantes avec les valeurs nominales. Ainsi, les caractristiques
gomtriques nominales ont t considres dans le modle numrique lexception des
imperfections initiales pour lesquelles la forme et lamplitude sont bases sur les mesures faites sur
les poutres. Une loi de comportement bi-linaire a t choisie pour reprsenter le matriau acier
dans le modle. Cette loi considre un module dYoung, une limite dlasticit et un module
dcrouissage E, dduits des essais de traction (voir Figure II-5 et Tableau II-4).
Une analyse non-linaire est effectue en grands dplacements avec un chargement en
dplacement contrl afin de pouvoir clairement observer la ruine de la poutre et une partie du
domaine post-critique (branche descendante de la courbe force-dplacement). Les conditions aux
limites respectent au mieux celles des essais, avec des poutres bi-appuyes au niveau des semelles
infrieures, maintenues ponctuellement latralement au niveau des semelles et munies de
raidisseurs sinusodaux autour des ouvertures 5 et 6. Le maillage a t choisi afin de dfinir avec
suffisamment de prcision le comportement de la poutre, la densit de maillage tant accentue au
niveau de louverture critique n2.
Le modle est valid sur la base des rsultats exprimentaux en considrant la comparaison
des charges ultimes, des modes de ruine et des courbes globales force-dplacement des poutres
testes. Une fois le modle valid, il sert de base pour une tude dtaille des distributions deffort
autour de louverture. Les principaux rsultats de cette tude sont donns par la suite.
Poutre AS012
La poutre AS012 correspond une configuration douverture standard avec a0/Htot = 0,67. Les
rsultats numriques montrent que la ruine semble induite par le voilement local prcdemment
observ sur les essais. Cette instabilit locale apparait sur deux quarts douverture, lun sur la
membrure suprieure et lautre sur la membrure infrieure de louverture critique, comme il peut
tre constat sur la reprsentation des iso-dplacements hors plan de la Figure II-20 (b). Il peut tre
observ sur cette mme figure le dtail des ouvertures 5 et 6 pour lesquelles les raidisseurs ont t
modliss (Figure II-20 (c)).
(a)
(b)
(c)
Figure II-20 Modle lments finis: (a) poutre globale, (b) iso-dplacements hors plan (ouverture 2, charge ultime), (c)
raidisseurs sinusodaux
Pour les deux quarts douverture, o le dplacement hors plan maximum a t observ
exprimentalement, le modle lments finis (M.E.F.) montre une flexion hors plan caractristique
de voilement local. La Figure II-21 compare les courbes force-dplacement (dplacement vertical
mi-trave) mesures exprimentalement ou obtenues par le modle MEF avec et sans crouissage.
Lcrouissage considr est celui dune loi bilinaire, avec, comme module dcrouissage E, celui
mesur exprimentalement, voir Tableau II-4. La comparaison entre ces courbes, montre une trs
bonne concordance entre le modle numrique MEF et les essais.
Il peut tre remarqu sur la Figure II-21 quil ny a pas beaucoup dcart entre les deux courbes
numriques qui restent relativement proches de la courbe exprimentale. De plus, il peut tre
observ sur la Figure II-22, que le modle numrique reprsente fidlement la forme de la dforme
observe lors des essais, notamment le voilement local autour de louverture 2.
1.4.2.
Poutre AS016
La poutre AS016 a la particularit davoir une ouverture de grande taille (a0/Htot = 0,78). Les
essais ont montr un mode de ruine similaire une ouverture rectangulaire, avec la formation de
quatre rotules aux quatre coins de louverture. Les courbes reprsentant la force en fonction du
dplacement vertical obtenues numriquement et exprimentalement sont donnes Figure II-23.
Outre la courbe exprimentale, les courbes numriques reprsentent diffrents cas tudis
numriquement avec diffrentes valeurs de module dcrouissage E. En effet, comme la ruine
correspond une plastification avance de louverture 2, linfluence de lcrouissage est donc
nettement plus importante. Il a donc t choisi de comparer les rsultats pour diffrentes valeurs de
lcrouissage avec E = 0, E/100 et = valeur mesure avec les essais de traction donns Tableau II-4.
Le palier plastique obtenu numriquement indique clairement un mode de ruine par plastification, le
palier horizontal correspondant au cas dcrouissage nul.
Nous observons sur la Figure II-23 que considrer un crouissage permet au modle MEF
dtre plus reprsentatif de la ralit par rapport un modle sans crouissage, ce qui est logique du
fait du mode de ruine plastique de cette poutre.
1.4.3.
Poutre AS018
La poutre AS018 est caractrise par une ouverture de petite taille par rapport la hauteur
totale avec a0/Htot = 0,42. Ainsi le mode de ruine observ lors des essais est similaire celui de la
poutre AS012 avec une ruine locale par voilement des parois comprimes de louverture 2. Les
courbes de force-dplacement mesures et calcules numriquement sont donnes Figure II-24. Sur
cette figure il peut tre observ que le modle MEF reprsente fidlement le comportement mesur
exprimentalement. De mme que, dans les cas prcdents, il a t choisi dtudier linfluence de la
prise en compte de lcrouissage.
Il peut tre constat que dans ce cas, lcrouissage permet daugmenter la prcision du
modle, mme si le modle lastique-parfaitement plastique donne dj des rsultats satisfaisants.
En effet, comme la ruine se situe dans le domaine lasto-plastique, linverse de la poutre AS016
pour laquelle il y avait une importante plastification, dans ce cas lcrouissage est bien moins
influent.
1.4.4.
Poutre
AS012
AS016
AS018
Fult exp.(kN)
494,3
274
621,8
Fult MEF(kN)
529
242,6
614,9
MEF/Essai
1,07
0,89
0,99
Le plus gros cart observ est pour la poutre AS016. Les observations faites sur la Figure II-23
montrent que cet cart est certainement d lerreur faite sur la loi du matriau. En effet il a t
montr que si lon considrait un crouissage de E = E/100 = 2100 MPa au lieu de E = 619 MPa, le
modle serait plus reprsentatif de la ralit. Cependant lcart obtenu avec le modle qui considre
E = 619 MPa reste acceptable.
Finalement, au travers de ces diffrentes comparaisons entre les rsultats exprimentaux et
numriques il ressort que le modle MEF fournit des rsultats fiables et proches de la ralit. Le
modle peut donc tre considr comme valid. Ce modle va donc servir doutil numrique pour
tudier en dtail ltat de contrainte autour de louverture critique de chaque poutre afin didentifier
les causes et les modes de ruine.
1.4.5.
Ce chapitre dcrit en dtail chaque poutre et donne lvolution des contraintes durant le
chargement pour les sections critiques des quatre quarts douverture. Lanalyse de lventuelle ruine
des diffrentes parties de louverture permet de mieux dfinir le mode de ruine de chaque poutre.
Par exemple, la poutre AS016 a une ruine par formation de quatre rotules plastiques aux quatre
coins de louverture; la Figure II-25 prsente les positions des diffrentes sections critiques o la
formation des rotules a pu tre observe (Figure II-12). Lvolution des contraintes des sections en
T critiques autour de louverture est tablie sur plusieurs points sur la hauteur de ces sections (voir
Figure II-25). Afin davoir une visualisation plus nette de ltat de contrainte au sein des sections et
simplifier les comparaisons, il a t choisi de privilgier pour ltude une loi lastique-parfaitement
plastique.
Figure II-25 Sections critiques autour de louverture 2 (poutre AS016) et position, sur les sections en t tudies, des
lments sur lesquels sont tudies les contraintes
La poutre AS016 correspond au cas de plastification complte de louverture. Ltude est axe
sur lvolution des contraintes sur chaque section (a), (b), (c) et (d) dfinie la Figure II-25. Le critre
de plastification tant celui de von Mises, il a t jug plus pertinent dtudier les contraintes
quivalentes de von Mises, dduites des contraintes principales calcules par le modle MEF. Mme
sil a pu tre constat des carts plus grands des charges ultimes entre le modle sans crouissage et
le modle avec, limportant dans cette tude est que lutilisation du modle simplifi sans
crouissage ne bouleverse pas le mode de ruine et donc la distribution de contrainte autour de
louverture. Ainsi la courbe force-dplacement est celle dfinie par la Figure II-26. Sur cette figure, le
plateau plastique est clairement identifiable et le dplacement vertical pour lequel la poutre ne
reprend plus deffort est approximativement de 41mm.
Linstant pour lequel le dplacement vertical est de 41 mm sert de rfrence lors de ltude de
la distribution de contrainte autour de louverture. Les volutions des contraintes quivalentes de
von Mises sur la hauteur des sections, en fonction du dplacement vertical appliqu, sont donnes
par les Figure II-27 Figure II-30.
4
Dpl. Vert.=41mm
5
Dpl.Vert.=41
mm
Dpl.Vert.=41mm
Dpl.Vert. =41mm
3
4
Les Figure II-27 Figure II-30 montrent que tous les lments, sur la hauteur des sections
tudies, atteignent leur limite lastique. Cela confirme la formation de rotules plastiques dans
chacune de ces sections. Ces figures montrent que la formation des rotules correspond
approximativement linstant pour lequel la poutre arrive au plateau plastique pour un dplacement
vertical de 41mm. Il peut tre conclu que la ruine globale de la poutre peut tre attribue la
formation de ces quatre rotules plastiques, aux quatre coins de louverture, confirmant ainsi les
observations exprimentales.
Ltude sur les deux autres poutres sera effectue de la mme manire, en dtaillant ltat de
contrainte dans les quatre sections considres comme critiques. En revanche, la position de ces
sections change avec la forme douverture. En effet, dans le cas de voilement local dune paroi de
louverture, la section critique sera dfinie comme la section pour laquelle llment en bord libre
douverture a le dplacement hors plan maximal. La Figure II-31 permet dillustrer la notion de
section critique en identifiant leurs positions partir de ltude des iso-dplacements hors plan des
nuds de louverture 2. Comme le comportement des deux poutres AS012 et AS018 est assez
similaire, il a t choisi de ne prsenter que ltude de la poutre AS012. (Voir [DUR, 12-2])
Figure II-31 Iso-dplacements hors plan la charge ultime (gauche), position des sections critiques (droite)6
Les parties de louverture sans dplacement hors plan sont susceptibles de plastifier, les positions des
sections critiques pour ces parties sont donc similaires celles de la Figure II-25.
Tout dabord il peut tre vu sur la Figure II-32 que la forme de la dforme de la poutre
permet didentifier les zones dinstabilit. Ltude des contraintes, au niveau des sections critiques
des quarts douvertures avec dimportants dplacements hors plan, permet de valider lexistence
dun voilement local prcdent la ruine de la poutre. Ltude des autres parties de louverture donne
des informations intressantes sur ltat de contrainte global autour de louverture.
La ruine globale de la poutre AS012 est dfinie par la branche descendante de la courbe forcedplacement donne Figure II-33 (courbe correspondant celle donne Figure II-21 avec un module
dcrouissage E = 0). Le dplacement vertical correspondant la charge maximale est de 91mm,
cette valeur peut donc tre assimile une rfrence caractrisant la ruine globale de la poutre dans
la suite de ltude. Les diagrammes donnant lvolution des contraintes quivalentes de von Mises
sur la hauteur des sections critiques sont montrs par les Figure II-35 Figure II-38.
La Figure II-34 donne le dplacement hors plan aux nuds en bord libre des sections (a) et (d)
pour lesquelles il a t observ le maximum de dplacement horizontal (voir Figure II-32). Les deux
courbes ont une allure caractristique dun voilement local. De plus, linflexion des deux courbes
correspond approximativement un dplacement vertical de 91mm comme il avait pu tre observ
lors de lessai. Cette observation met en vidence le lien entre linstabilit locale de louverture et la
ruine globale de la poutre. Ltude des contraintes permettra de rentrer dans le dtail de la ruine
locale de chaque quart douverture.
Figure II-34 Dplacement hors plan des sections (a) et (d) en fonction du dplacement vertical global
Dpl.Vert. =91mm
5
Dpl.Vert.=91mm
2
1
4
3
Lanalyse des contraintes montre que les quarts douverture sont chargs en traction et
compression suivant le moment de flexion global de la poutre. De plus, une flexion locale des
sections en t due laction Vierendeel est ajoute aux efforts axiaux de flexion globale. Ainsi,
chaque section est charge par une combinaison defforts axiaux de traction ou de compression et
de flexion en fonction de leurs positions autour de louverture (voir Figure II-38). Il peut tre observ
que les deux quarts douverture correspondant aux sections (a) et (d) sont soumis une compression
des parois en bord libre qui implique le voilement local de lme de ces sections. Cependant, la partie
en bord libre des deux autres quarts douverture correspondant aux sections (b) et (c) sont
majoritairement en traction. Par consquent aucun voilement ne peut apparatre dans ces sections.
Dpl.Vert.=91m
m
4
Dpl. Vert.=91mm
Les contraintes quivalentes de von Mises dans les sections (a) et (d) montrent une chute de
contrainte avant que les lments les plus sollicits natteignent leur limite lastique. Cette
observation confirme la redistribution deffort lie la flexion hors plan qui tmoigne de lexistence
dun voilement local des parties comprimes des sections en t. En parallle avec cette instabilit, les
sections des quarts douverture (c) et (b) forment des rotules plastiques. Finalement, la ruine globale
de la poutre peut tre assimile la combinaison de plusieurs ruines locales par voilement ou
plastification des quatre quarts douverture autour de louverture critique n2, en fonction de leurs
positions respectives. Les mmes observations peuvent tre faites sur la poutre AS018.
1.5. Bilan
Les tudes exprimentales ont permis dobserver diffrents modes de ruine des poutres
cellulaires ouvertures sinusodales. La confrontation avec les rsultats numriques, obtenus laide
du modle MEF dvelopp sur SAFIR, a permis de valider le modle. En effet, le modle numrique a
montr quil tait capable de reprsenter fidlement le comportement des poutres cellulaires. De
plus, nous avons constat que considrer lcrouissage dans le comportement de lacier permet
damliorer la qualit des rsultats, notamment, dans les cas de ruine par plastification. Cependant,
un modle simplifi avec un crouissage nul reste une bonne approximation et permet de faciliter
lanalyse des rsultats lors dtudes numriques plus dtailles.
Les tudes numriques et exprimentales ont permis de montrer que pour des poutres avec
de grandes ouvertures type AS016 (a0/Htot=0,78), la ruine semble similaire une ouverture
rectangulaire avec la formation de quatre rotules aux quatre coins de louverture. Ensuite, dans le
cas douvertures plus petites, la ruine globale est aussi lie la ruine locale des quatre parties de
louverture. En revanche, ces ruines combinent la fois un voilement local et la plastification de
diffrentes parties de louverture en fonction de leurs positions dans louverture. Ainsi, la ruine
globale correspond un mcanisme de ruine de louverture critique et non la ruine isole dune
seule partie de cette ouverture.
Ces observations numriques ouvrent ainsi des pistes pour permettre de dvelopper un
modle analytique le plus reprsentatif de la ralit. Elles montrent notamment que pour dfinir
correctement la rsistance dune partie de louverture, la position de la section critique ne peut pas
tre dduite de manire forfaitaire dans les cas dinstabilit. Seul un calcul incrmental peut
permettre de correctement dterminer la rsistance de chaque quart douverture en fonction des
sollicitations qui lui sont propres, comme propos Figure II-39.
Figure II-39 Distribution des efforts internes dans les membrures suprieures et infrieures dune ouverture due aux efforts
globaux MEd and VEd
Le modle numrique est valid et peut tre utilis pour une tude numrique plus complte.
Afin de mieux apprhender la rsistance locale de chaque partie de louverture prise sparment, il
est propos dtudier plus en dtail le comportement dun quart douverture pris isolment.
Confronter les rsultats MEF obtenus pour un modle de poutre globale avec le modle de quart
douverture isol correspondant, peut permettre de mieux comprendre les causes du voilement local
dans les parties de louverture en bord libre, soumises de la compression. Cette tude vise
particulirement juger de la pertinence des conditions aux limites et hypothses prises par la
thorie qui vrifie la rsistance dune ouverture au travers de la rsistance de chaque quart
douverture comme propos Figure II-40.
2. ETUDE
NUMERIQUE
DES
POUTRES
OUVERTURES SINUSODALES
Ce paragraphe expose les diffrences existant entre les approches analytiques et les rsultats
obtenus par le modle lment finis. En effet, il est vident que lhypothse qui consiste considrer
une rotule plastique parfaite est impossible obtenir de manire numrique car elle ncessiterait
des dformations infinies des fibres extrmes. Par ailleurs, les calculs MEF sont raliss en grand
dplacements. Le fait de calculer en grands dplacements implique des effets du second ordre qui ne
sont pas considrs dans les calculs de RDM et dans la thorie des poutres. Enfin, la gomtrie des
sections tudies en thorie peut ne pas tre exactement identique avec la gomtrie reprsente
par le modle lments finis.
2.1.1.
Il existe donc plusieurs diffrences entre la thorie et le modle lments finis qui impliquent
certains carts de charge ultime. Il sagit dans la suite de ce paragraphe de donner un ordre de
grandeur de ces carts de charge ultime pour un cas dont la thorie permet davoir la solution
exacte.
2.1.2.
Le cas tudi pour caractriser la prcision du modle numrique par rapport une solution
thorique considre comme rfrence est celui dune poutre en flexion 4 points isostatique
section constante rectangulaire. Ce premier cas permet didentifier limportance des carts lis la
plastification et aux calculs en grands dplacements. Ensuite, le mme calcul est effectu pour une
section en IPE pour laquelle la section thorique considre le cong de raccordement ; ceci dans le
but didentifier les valeurs des carts possibles entre deux modles qui sont proches de ceux utiliss
par la suite.
Pour valuer la prcision de la modlisation des phnomnes lasto-plastiques, le cas dune
poutre en flexion 4 points est analys. Deux types de sections sont utiliss. Une section rectangulaire
et une section de profil IPE 400. Les rsultats du calcul lments finis sont compars aux solutions
analytiques connues. Les deux poutres sont reprsentes en lments coques. La section
rectangulaire est modlise avec des lments coques verticaux (la largeur de la section est donc
considre au travers de lpaisseur des lments coques). Les dimensions des poutres sont
rsumes sur la Figure II-42 et dans le Tableau II-6. De plus, le Tableau II-6 donne leffort Fpl
correspondant leffort de plastification thorique des deux poutres.
Longueur (m)
Hauteur (mm)
Largeur (mm)
Limite lastique fy (MPa)
Moment plastique : Mpl (kN.m)
Fpl (kN)
Section
rectangulaire
10
200
100
235
235
59
Section
IPE 400
400
180
235
307
77
Les Figure II-43 et Figure II-44 donnent les courbes force-dplacement obtenues par calcul
MEF non-linaire. Les valeurs maximales de chacune des deux courbes sont considres comme les
efforts ultimes de chacune des deux poutres.
Le Tableau II-7 compare les efforts ultimes calculs analytiquement avec ceux dduits des courbes
obtenues par lments finis.
Fult,
Section
Rectangulaire
58.8kN
Section IPE
400
76.8kN
58.4kN
0.6
73.6kN
4.3
thorique
Fult, MEF
Ecarts %
Tableau II-7 Comparaison effort ultimes thoriques et numriques pour les deux types de sections tudies
Nous pouvons constater que pour le cas tudi de la section rectangulaire, le calcul MEF
donne une valeur du moment plastique trs proche de celle obtenue analytiquement (cart de
lordre de 0,6 %). Ainsi, le modle reprsente de faon trs satisfaisante lvolution de la
plastification sur la hauteur de la section rectangulaire. En revanche lcart est plus important pour
un calcul avec une section telle quun IPE 400. Cet cart est li au fait que le modle numrique ne
considre pas le cong de raccordement. De plus, il est possible que le logiciel considre moins bien
la redistribution des efforts dans lpaisseur des lments constituant les semelles du profil IPE.
Cette dernire tude nous permet ainsi de nous faire une ide des carts possibles de charge
plastique entre le modle analytique et le modle MEF pour les prochains calculs. Un cart autour de
5% pourra ainsi tre considr comme acceptable si cet argument est accompagn dune tude fine
permettant de mettre en vidence la plastification de section sur le modle MEF, notamment au
travers dune analyse des contraintes dans la section.
La rpartition des efforts globaux autour dune ouverture se dduit de lhypothse de poutre
chelle. Au droit de louverture les efforts globaux sont quilibrs par des efforts locaux dans
chacune des deux membrures de louverture comme illustr la Figure II-46.
2.2.1.
Etude comparative
Ltude est mene ltat limite ultime. Ainsi, les calculs sont lancs en chargement contrl
pour le modle de poutre globale et de quart douverture. La modlisation du quart douverture
ncessite un chargement dans deux directions perpendiculaires, une modlisation en dplacement
contrl est de ce fait impossible. Cest pourquoi le chargement du modle de quart douverture sera
appliqu en contrle de force. Ainsi, le chargement li N et V est augment de manire
incrmentale. La configuration de poutre globale en flexion 4 points permet davoir une relation
simple de proportionnalit entre les efforts N et V du modle de quart douverture et simplifie le
chargement. Le moment flchissant global sur la poutre peut scrire en fonction de leffort F
sollicitant :
Equation II-1
Avec, : abscisse du milieu de louverture tudie par rapport au repre global.
Leffort tranchant global V peut scrire en fonction de leffort sollicitant F tel que:
Equation II-2
Leffort normal Nsup (effort axial dans la membrure suprieure) et leffort tranchant Vsup (effort
tranchant dans la membrure suprieure) peuvent tre dduit en fonction de labscisse tel que :
-
Le coefficient K() de relation proportionnelle entre leffort axial et leffort tranchant dans
chaque quart douverture scrit tel que :
Equation II-3
Cette relation de proportionnalit permet de modliser le quart douverture souhait avec les
mmes conditions de chargement que celles supposes du mme quart douverture dans la poutre
globale. La comparaison de ces deux modles va ainsi permettre dvaluer la reprsentativit du
modle de quart douverture.
La premire comparaison est ralise pour la gomtrie de la poutre AS012 (configuration
douverture standard) et les deux quarts douvertures correspondant (comprim et tendu)
reprsents sur les Figure II-47 et Figure II-48. En effet, les essais et la modlisation ont montr que
la ruine par instabilit se produit dans ces deux quarts douverture, avec un dplacement hors plan
dans les deux parties sinusodales.
Figure II-47 Reprsentation des iso-dplacement hors plan dune ouverture et dfinition des deux quarts douverture tudis
Figure II-48 Illustration des deux modles de quart douverture isols critiques
Les premires comparaisons du modle de quart douverture comprim (Figure II-48 (a)) avec
la poutre globale montrent une charge ultime du quart douverture infrieure denviron 10% celle
de la poutre globale. Ceci est d un problme dinstabilit de nud induit par un chargement de
compression ponctuel du quart douverture. Cette instabilit nexiste pas dans le cas du quart
douverture tendu (Figure II-48 (b). La partie suivante entre dans le dtail de la rpartition de
contrainte dans le quart douverture comprim, isol et en tant que partie de la poutre globale.
2.2.2.
Figure II-49 Diagramme comparant les contraintes obtenues pour les modle MEF de poutre globale, de quart isol et le
modle analytique.
Nous observons sur la Figure II-49 que le modle analytique reprsente bien la valeur de la
contrainte de compression induite par flexion Vierendeel dans llment correspondant la section
critique du modle de poutre globale jusqu atteindre une certaine plastification. Cette premire
observation permet dj de conforter lhypothse prise analytiquement sur les sollicitations.
Les diagrammes ci-dessous (Figure II-52 Figure II-54) comparent les contraintes obtenues sur
la longueur de la sinusode pour la poutre globale et pour le modle de quart douverture (pour la
lgende, se rfrer la Figure II-51). Deux conditions dappui du quart douverture sont considres
pour valuer linfluence du maintien en rotation apport par le montant dme adjacent. La Figure
II-50 montre les deux conditions dappui considres (articulation ou encastrement). Ces conditions
traduisent lapport du montant dme sur la rigidit relle de la paroi sinusodale.
Figure II-50 Reprsentation du quart douverture avec la condition dappui ou dencastrement son extrmit
Les modlisations de la poutre globale et du quart douverture sont ralises avec le mme
nombre dlments sur la longueur de la sinusode.
Figure II-51 Points tudis sur la longueur de la sinusode des modles MEF (poutre globale et quart douverture isol)
Figure II-52 Comparaison des contraintes de von Mises sur la longueur de la sinusode entre le modle MEF de poutre
globale et celui du quart douverture isol comprim articul
Figure II-53 Comparaison des contraintes de von Mises sur la longueur de la sinusode entre le modle MEF de poutre
globale et celui du quart douverture isol comprim encastr
400
350
300
250
200
150
100
50
0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
Chargement (kN)
Figure II-54 Comparaison des contraintes de von Mises sur la longueur de la sinusode entre le modle MEF de quart
douverture isol comprim articul et encastr
Les comparaisons des courbes dvolution des contraintes de von Mises, sur la longueur de la
sinusode, en fonction de la charge applique (Figure II-52 Figure II-54) montrent des rsultats
assez concordants entre les diffrents modles tudis. Les courbes du modle de quart douverture
et de la poutre globale se superposent. Ceci montre que pour la mme valeur de charge, le modle
de quart douverture isol est quivalent celui appartenant la poutre globale et confirme
lobservation faite sur la Figure II-49. Cette concordance du modle analytique avec le modle de
quart douverture reste valable du moment que lon reste dans le domaine lastique et quaucune
redistribution lastoplastique ne sopre autour de louverture ou au sein dun mme quart
douverture. De plus, il peut tre observ sur la Figure II-54 quil ny a aucune diffrence entre les
deux modles de quart douverture encastr et articul. En ce qui concerne la rpartition des
contraintes sur la longueur de la sinusode, les courbes se superposent parfaitement.
Cette tude nous a permis de constater que le modle de quart douverture peut fournir une
bonne reprsentation de la distribution des contraintes en bord libre, lieu dinitiation de linstabilit.
Ltude qui suit cherche mieux tudier la rpartition de ces contraintes sur la hauteur de la section
critique.
2.2.3.
Les premires comparaisons faites sur la fibre extrme mettent en vidence la bonne
concordance des contraintes sollicitantes sur la fibre en bord libre le long de la sinusode pour les
modles de quart seul, de poutre globale et analytique. Cependant, il est intressant dtudier cette
rpartition sur la hauteur des sections. Pour ce faire, cinq points (1, 2, 3, 4, 5) sont observs dans
lme du T de la section critique (o le dplacement latral est le plus lev). Les volutions des
contraintes sur ces cinq points en fonction de la charge applique sont illustres sur la Figure II-55.
Figure II-55 Diagramme reprsentant la rpartition des contraintes sur la section critique
On peut remarquer que pour le modle de poutre globale, les contraintes nvoluent pas de
faon linaire traduisant un comportement lastique. Sur les calculs MEF, de la poutre globale, les
contraintes des points 2 et 3 sont suprieures celle de llment 1 en bord libre douverture (fibre
extrme o il devrait rsider les contraintes maximales). Nous pouvons donc supposer que les
lments ne peuvent pas atteindre leurs limites lastiques et sont soumis une instabilit. Cette
observation est directement en accord avec les observations faites durant ltude des rsultats
exprimentaux et numriques de la partie prcdente.
Il faut rappeler que les contraintes observes la Figure II-55 sont calcules dans le plan
moyen des lments. La chute de contrainte reprise par les lments proches du bord libre de
louverture (lments 1 et 2) est caractristique dun voilement local. Elle est due linfluence des
contraintes de peau de ces lments qui, du fait dune flexion locale combine au critre de
plastification de von Mises, rduisent leurs contraintes moyennes. Ce phnomne a pu tre
clairement observ sur le modle de quart douverture dans le paragraphe suivant (Figure II-57).
2.2.4.
Il sagit dtudier lvolution des contraintes de peau pour un exemple de quart douverture et
voir leurs volutions en fonction du dplacement maximal hors plan. Le quart douverture est
modlis laide dlments coque quatre nuds, quatre points de Gauss sur la surface. Pour cette
tude, le choix sest port sur 9 points dintgration sur lpaisseur de chaque lment coque.
Ltude des dplacements hors plan rvle que les trois lments 9, 10 et 11 ont les dplacements
hors plan maximum et sont reprs sur la Figure II-56. Sur les 9 points dintgration dans lpaisseur
des lments coques, seuls les deux points extrmes (nots a et b sur la Figure II-56) seront tudis.
Figure II-56 Prsentation des lments coques tudis et des deux points dintgration extrmes sur lpaisseur des lments
(a et b)
Lhistogramme de la Figure II-57 donne pour chaque lment coque tudi, les contraintes
quivalentes de von Mises obtenue sur le 1er et le 9me point dintgration dans lpaisseur de
llment coque, soit sur les points a et b des lments 9, 10 et 11.
Figure II-57 Diagramme comparant les contraintes de peau des lments 9, 10, 11au niveau des points de Gauss extrmes a
et b dans lpaisseur des lments coques
La Figure II-57 montre que la chute de contrainte moyenne observe la Figure II-58
correspond avec la forte variation oppose des contraintes de peau. Cette baisse de contrainte est,
de plus, en accord avec lacclration du dplacement hors plan des nuds de cette zone (voir
Figure II-59), ce qui dnote lapparition pour une certaine contrainte critique dune flexion locale
hors plan caractristique dune instabilit.
Figure II-58 Diagramme reprsentant les contraintes de la fibre moyenne des lments coques 9, 10 et 11
Figure II-59 Dplacement hors plan du point en bord libre de llment coque 10
2.2.5.
Il sagit dans cette partie, de comparer les valeurs des contraintes obtenues dans le modle de
poutre globale (MEF poutre globale), de quart douverture appuy son extrmit (MEF quart
appuy) et celui encastr son extrmit (MEF quart encastr) pour un calcul non linaire avec une
limite dlasticit infinie, ce qui carte toute influence de plastification.
Une premire comparaison des iso-dplacements hors plan entre le modle de poutre globale,
de quart douverture encastr et de quart douverture appuy permet de mettre en avant le fait que
la section critique change suivant la condition dappui. En effet, le fait de maintenir en rotation la
ligne dappui du modle de quart douverture carte la zone de dplacement hors plan. Ainsi, la
section critique pour le cas du quart douverture encastr se retrouve moins lance et donc plus
rsistante (voir Figure II-60 et Figure II-61).
y
x
Figure II-60 Dplacements hors plan modle global (en haut), quart appuy ( droite), quart encastr ( gauche)
Le modle de poutre globale donne une position de section critique (zone de dplacement
maximum hors plan) qui se situe entre les deux positions observes dans les deux cas de quart
douverture modliss. En effet, en reprant labscisse de la section verticale qui a le maximum de
dplacement hors plan par labscisse xcr, cela donne pour les diffrents modles prsents en Figure
II-60 :
- poutre globale, xcr = 271,9 mm
- quart douverture appuy, xcr = 226,2 mm
- quart douverture encastr, xcr = 342 mm
Ensuite, le diagramme de la Figure II-61 compare les contraintes moyennes de llment en
fibre extrme de dplacement hors plan maximal pour le modle de poutre globale, de quart
douverture appuy et celui encastr.
Figure II-61 Diagramme comparant les contraintes en bord libre de llment le plus sollicit
Le diagramme de la Figure II-61 montre une nette influence de la condition dappui du quart
douverture sur lvolution de la contrainte dans llment en bord libre. La contrainte ultime
(lastique) dans les deux modles de quart douverture nest pas la mme ; llment du quart
douverture encastr a une contrainte ultime lastique nettement suprieure celle du mme quart
simplement appuy (articul). Ce diagramme permet dobserver que le modle de poutre globale se
situe entre les deux courbes des modles de quart douverture isols. Cette observation permet de
conforter lhypothse que la rigidit de la paroi sinusodale dun quart douverture au sein dune
ouverture de poutre cellulaire a un comportement intermdiaire entre celui dun quart simplement
appuy et dun quart encastr. Cette observation est trs intressante car elle permet de justifier
lexistence dune semi-rigidit rotationnelle de la connexion du quart douverture avec le montant
dme adjacent.
Cette semi-rigidit (maintien rotationnel lastique) doit bien videmment varier suivant les
formes gomtriques douvertures et autres conditions de chargement ou dappui de la poutre
globale. Cependant, si nous cherchons caractriser de manire prcise la rsistance de la poutre et
donc du quart douverture alors, il faut se concentrer sur linfluence des paramtres gomtriques
sur la semi-rigidit de lappui du quart douverture car cette semi-rigidit influe directement sur la
stabilit de la paroi sinusodale constituant le quart douverture. Cette nouvelle information ouvre
ainsi une piste dinvestigation pour amliorer le calcul de stabilit de cette paroi sinusodale.
Enfin, nous avons pu constater au travers de ces tudes numriques que la meilleure faon de
caractriser cet appui tait de se placer en situation purement lastique. La modlisation en
lasticit pure permet de ne pas parasiter les rsultats avec dventuelles redistributions plastiques
qui empchent de correctement considrer lapport du montant adjacent dans la rigidit du quart
douverture, notamment dans le cas douvertures peu soumises instabilit. Cest pourquoi, nous
avons choisi de baser ltude suivante sur un calcul de mode propre dinstabilit (ou tude
eulrienne).
Ainsi, dans le but de pouvoir explorer tous les cas de figure et dterminer la rigidit de lappui
pour nimporte quelle configuration douverture, nous choisissons dlaborer une tude
paramtrique de poutre globale. Elle est effectue avec les mmes conditions de chargement pour
dfinir au mieux la rigidit apporter au quart douverture.
2.2.6.
Etude Eulrienne
Cast3m est un outil de calcul par lments finis permettant deffectuer des calculs nonlinaires, comprenant des non-linarits matrielles. Il peut effectuer une tude eulrienne des
modes propres dinstabilit, afin de dfinir les imperfections initiales les plus pnalisantes. Ce
modle sera trs utile pour ltude des contraintes critiques de voilement des diffrents modles
prcdemment tudis avec SAFIR. Nous allons tout dabord prsenter une brve comparaison des
rsultats fournis par CAST3M avec des calculs analytiques sur des modles simples pour lesquels les
rsultats sont connus. Ceci nous permettra de dfinir la densit de maillage pour laquelle nous
obtenons une bonne estimation du rsultat de calcul de mode propre de voilement.
- Plaque simplement appuye sur ses 4 bords comprime uniformment sur deux bords
opposs :
Le calcul analytique fournit une formule donnant la contrainte critique dune telle plaque :
Cr 4
Avec :
E
t
12(1 ) b
- t : paisseur de la plaque
- b : largeur de la plaque
- k : coefficient de contrainte critique fonction du chargement et de la forme de plaque ; pris
gal 4 pour une plaque carre
Le Tableau II-8 rsume les rsultats obtenus avec le modle MEF CAST3M (Fcr, MEF) et les
compare la thorie (Fcr, tho) pour diffrentes configurations gomtriques de plaques et diffrentes
densits de maillage (avec na : nombre dlment sur la longueur a et nb: nombre dlments sur la
largeur de plaque b).
a =b (mm)
20
20
200
200
200
200
t (mm)
2
2
2
2
2
2
na
20
100
20
50
70
100
nb
20
100
20
50
70
100
Fcr, MEF
6787,5
6651
76,91
75,94
75,73
75,57
Fcr, Tho
7592
7592
75,92
75,92
75,92
75,92
Ecart %
10,6%
12,39%
-1,3%
-0,03%
0,24%
0,46%
Tableau II-8 Comparaison des rsultats MEF et analytiques de contrainte critique pour diverses configurations gomtriques
de plaque appuye
Cette premire tude permet de constater que 50 lments sur une longueur de plaque de
200 mm suffisent obtenir une prcision acceptable. La densit de maillage utilise habituellement
dans les modlisations de quart douverture correspond au double.
- Plaque encastre sur les 2 bords chargs uniformment :
Le calcul analytique fournit une formule donnant la contrainte critique dune telle plaque :
Cr 6.97
Avec :
E
t
12(1 ) b
- t : paisseur de la plaque
- b : largeur de la plaque
- Le coefficient de voilement k a t pris gal 6.97, ce qui correspond au cas de la plaque
carre encastre sur les bords non chargs.
Figure II-62 Premier mode dinstabilit de la plaque encastre sur les 2 bords uniformment comprims
a=b
(mm)
200
200
200
200
t (mm)
na
nb
2
2
2
2
50
50
50
50
50
50
50
50
k
(N.mm/rad)
0
1000.
1x106
1x108
Fcr, MEF
(MPa)
75,94
78,39
145,89
147,01
Fcr, Tho.
(MPa)
132,29
132,29
132,29
132,29
Tableau II-9 Etude de linfluence dun coefficient de semi-rigidit sur la charge critique dune plaque uniformment
comprime
Cette seconde tude permet de donner les ordres de grandeurs du coefficient de maintien
rotationnel k appliqu la plaque : soit un appui simple (k = 0 N.mm/rad), soit un encastrement
(k =108 N.mm/rad) car pour k = 108 on constate que leffort critique MEF est gal celui obtenu par
le logiciel en considrant un encastrement.
La Figure II-63 prsente lanalyse du premier mode dinstabilit de la poutre globale modlise
sur CAST3M. La poutre modlise est celle correspondant la configuration de poutre AS012 de
lessai. Ltude eulrienne mene grce au modle dvelopp sur CAST3M permet dobtenir leffort
critique pour lequel le premier mode de voilement de la poutre est atteint. Il savre que ce premier
mode dinstabilit correspond celui observ pralablement sur SAFIR en lasticit pure (modle
avec une limite lastique infinie). Il correspond une instabilit dans le quart comprim de la
seconde ouverture (Figure II-63).
Figure II-63 Premier mode dinstabilit dune poutre globale avec instabilit locale de la seconde ouverture
Pour le cas de la poutre AS012, ltude eulrienne permet dobtenir un coefficient de charge
critique KPG = 26547, ce qui quivaut une charge critique FCR = 265,47 kN. Ainsi, le travail consiste
chercher de manire incrmentale la valeur du coefficient de maintien rotationnel k tel que la
charge critique du quart douverture soit gale celle de la poutre globale, ce qui donne :
k = 1,3x106 N.mm/.
AS016 :
Pour le cas de la poutre AS016, ltude eulrienne donne un coefficient de charge critique
KPG = 32581. Le mode propre fait intervenir forcment une forme dinstabilit bien quil avait t
observ sur cette poutre non pas une dinstabilit mais la plastification des 4 coins de louverture.
Ainsi la rigidit des parois sinusodales est suffisamment grande pour permettre une plastification de
louverture. Par consquent ce comportement se retrouve dans le calcul eulrien avec une charge
critique dinstabilit relativement leve par rapport la prcdente poutre : FCR = 325,81 kN.
Pour obtenir une telle charge critique il faut appliquer un coefficient de maintien rotationnel
k = 5,05x105 N.mm/ au modle de quart douverture isol.
AS018 :
Pour le dernier modle de poutre globale, le coefficient de charge critique calcul sur CAST3M
est KPG= 34834, quivalent une charge critique FCR = 348,34 kN. Afin de retrouver cette valeur de
coefficient de charge critique, il a fallu appliquer la ligne dappui du quart douverture un
coefficient de semi-rigidit k = 3,19x106 N.mm/.
La valeur du coefficient de maintien rotationnel traduit bien le fait que cette dernire poutre
est bien plus rigide que les trois prcdentes, du fait dun lancement de montant intermdiaire plus
faible.
2.2.8.
Bilan
poutre globale avec un lment constitutif. Cela revient comparer les rsultats dune analyse
globale avec une analyse locale. Les carts de rsultats peuvent ainsi tre mal interprts.
En effet une forte approximation est faite au niveau des sollicitations pour effectuer le lien
entre leffort critique de la poutre globale et celui du quart douverture, car nous considrons que
louverture fonctionne exactement comme une poutre chelle. Mais lerreur inhrente cette
approximation peut varier suivant la forme de louverture. De plus, le rapport entre les efforts N et V
au sein des parties dune ouverture varie en fonction de la taille de louverture. Il va de soi que la
rigidit de la paroi sinusodale peut varier en fonction du type de sollicitation. Ainsi, faire varier les
paramtres douverture revient faire varier le systme de chargement. Une tude paramtrique
visant calibrer un coefficient de maintien rotationnel lastique ne peut donc pas tre base sur la
comparaison du modle de quart douverture isol et dun modle de poutre globale.
Afin deffectuer une tude comparative reprsentative de la ralit, il a t choisi de fonder
cette tude sur un modle facile tester exprimentalement. Il sagit du modle de montant isol,
prlev sur les poutres pralablement testes (voir Figure II-65). Ces chantillons permettent de
tester le quart douverture en matrisant mieux les conditions aux limites et de chargement. Le dtail
de ltude eulrienne mene sur CAST3M est donn dans la troisime partie.
A noter que la prsence dun raidisseur transversal aux points de chargement est un
paramtre important. Il doit tre pris en compte, que ce soit pour les calculs ou les essais. Son impact
sur la rigidit du quart douverture est tudi en dtail.
3. CONCLUSION
Dans cette partie, nous avons tout dabord prsent les tudes exprimentales effectues sur
trois poutres cellulaires grande chelle avec ouvertures sinusodales. Ces tudes avaient pour
objectif damliorer la comprhension du comportement de ce type douverture. Les essais ont t
effectus sur trois configurations douverture, visant reprsenter au mieux les gammes douverture
possibles en fabrication. Les observations ont montr que la forme de louverture influe sur le mode
de ruine exclusivement li la flexion Vierendeel.
Les mesures faites des dplacements et des dformations ont permis didentifier lexistence
dun mcanisme de ruine de louverture la plus sollicite, avec plastification ou voilement local des
diffrentes parties constituant louverture. En effet, les ouvertures de grandes tailles ont un mode de
ruine similaire aux ouvertures rectangulaires, avec la formation de quatre rotules plastiques aux 4
coins de louverture. En revanche, les ouvertures de moyennes et petites tailles ont une ruine qui
implique le voilement local des parois de louverture dont lme en bord libre est comprime.
La comparaison des rsultats numriques avec les rsultats exprimentaux a permis de valider
le modle lments finis dvelopp sur SAFIR. De plus, lanalyse dtaille des rsultats numriques a
permis de confirmer les observations exprimentales. Nous avons poursuivi deux objectifs : tout
dabord, mieux comprendre le fonctionnement et la rsistance de chaque partie de louverture, puis
tudier plus en dtail le mcanisme de ruine dune ouverture pour mieux dfinir ltat ultime dune
ouverture sinusodale. Nous avons pu ainsi confirmer que dans le cas de grande ouverture, la ruine
correspond la formation de 4 rotules plastiques. Puis, pour les ouvertures de petite et moyenne
tailles, la ruine de louverture combine le voilement local des quarts douverture dont lme en bord
libre est comprime avec la plastification des autres.
Une seconde tude numrique plus exhaustive sest concentre sur ltude du voilement local
dun quart douverture soumis aux sollicitations dduites de la forme douverture et du chargement.
Cette tude a permis de mieux dfinir le voilement local de la paroi sinusodale. De plus, la
comparaison entre le modle de poutre globale et celui de quart douverture isol a permis de
mettre en vidence que le calcul analytique donne une bonne estimation des sollicitations dans les
diffrentes parties de louverture. De plus, cette tude a rvl lexistence dun maintien semi-rigide
entre le quart douverture et le montant dme entre deux ouvertures. Ce maintien explique lallure
de la dforme hors plan de la paroi sinusodale aprs voilement. Cette tude a ainsi permis de
dgager une nouvelle piste de recherche.
Le travail sest donc orient sur la dfinition dun nouveau modle dtude permettant de
caractriser la semi-rigidit existant entre le montant intermdiaire et le quart douverture, afin
daider mieux dfinir la rsistance ultime des diffrentes sections le long dun quart douverture
sinusodale.
Les premires approches numriques pour caractriser cette connexion ont montr quil tait
prfrable duser dun calcul en lasticit pure afin de saffranchir de tout effet de plastification qui
empche de mettre en vidence linfluence dune semi-rigidit. Cependant, les critres permettant
de caractriser cette semi-rigidit restent approximatifs avec le modle aux lments finis du logiciel
SAFIR. Il a donc t choisi de dvelopper un modle numrique sur le logiciel MEF CAST3M capable
deffectuer des calculs de modes propres dinstabilit. Ces calculs permettent de retrouver
linfluence des paramtres gomtriques sur la connexion semi-rigide entre le montant et le quart
douverture.
La troisime partie est axe sur le dveloppement dun nouveau modle numrique qui utilise
le calcul eulrien et la caractrisation du maintien semi-rigide, apport par le montant dme, au
travers dune tude paramtrique. Lexploitation des rsultats se fait par une approche dite des plans
dexpriences pour caractriser le coefficient de semi-rigidit en fonction des diffrents paramtres
gomtriques douverture.
1234567-
Introduction
Programme exprimental
Analyse des rsultats exprimentaux et numriques
Bilan
Analyse de la connexion montant/quart douverture
Etude par plans dexprience
Conclusion
1. INTRODUCTION
En seconde partie, nous avons constat que pour tudier la semi-rigidit de la liaison entre le
montant intermdiaire et la paroi dme sinusodale de louverture, il est prfrable dutiliser un
systme dans lequel les chargements sont matriss analytiquement. Ainsi, un nouveau modle
gomtrique de base, diffrent de celui de la poutre globale, est utilis.
En effet, effectuer une tude paramtrique visant caractriser linfluence des paramtres
gomtriques sur lvolution de cette semi-rigidit doit exclure linfluence de la variation du systme
de chargement autour de louverture. Or, dans un modle comme celui de la poutre globale ou dune
ouverture complte, la variation des paramtres douverture fait aussi varier le rapport entre les
efforts axiaux et tranchants des diffrentes parties de louverture. Par consquent, nous avons choisi
de dvelopper un nouveau modle, bas sur la gomtrie initiale des poutres testes mais
permettant ltude des paramtres gomtriques pour une sollicitation fixe. Le choix sest port sur
une sollicitation de flexion simple qui permet dobserver les diffrents phnomnes associs la
ruine par voilement des parois douverture sinusodale.
Cette troisime partie sarticule en deux axes principaux, tout dabord nous prsentons une
nouvelle campagne dessai sur un nouveau modle gomtrique du montant isol. La seconde tape
consiste dvelopper une formule empirique permettant de quantifier le maintien rotationnel
apport par le montant intermdiaire au quart douverture.
Le premier objectif des essais est dtudier le comportement local des quarts douverture
soumis une flexion simple et de comparer les modes de ruine obtenus avec les rsultats
exprimentaux sur poutre globale. Cela permet de justifier de la bonne reprsentativit de ce
modle de montant isol (voir Annexe A pour le rappel des terminologies).
Un programme exprimental est donc men sur des chantillons prlevs dans les zones les
moins sollicites des poutres pralablement testes [DUR, 12-1]. Chaque chantillon est constitu de
deux demi-ouvertures spares par le montant dme intermdiaire. Cette configuration permet de
conserver lintgralit de la connexion entre louverture sinusodale et le montant dme pour en
tudier la semi-rigidit (Figure III-4). De plus, chaque essai est doubl avec ou non la prsence dun
raidisseur transversal pouvant savrer dterminant sur le mode de ruine de lchantillon. Les
gomtries correspondant aux trois poutres prcdemment testes pourront tre tudies. Les
rsultats exprimentaux serviront de base la validation du modle numrique dvelopp sur
CAST3M. Ce dernier est ensuite utilis pour une tude paramtrique visant au dveloppement et la
calibration du modle analytique pour prdire la rsistance des diffrentes parois autour dune
ouverture sinusodale.
2. PROGRAMME EXPERIMENTAL
Raidisseurs transversaux
Figure III-2 Modles des chantillons prlevs sur les poutres Angelina
S
TM
originelles
Figure III-3 Proprits gomtriques dun chantillon de montant isol muni dun raidisseur transversal et sinusodal
Echantillon type
Limite lastique (MPa)
Profil originel
Htot : Hauteur totale (mm)
a0 : hauteur douverture (mm)
ls : longueur de sinusode
(mm)
w : largeur de montant (mm)
A
460
IPE 450
675
450
B
460
IPE 450
735
570
C
325
IPE 400
507,5
215
638
420
325
205
350
202
Les chantillons identiques deux deux seront nomms en plus des lettres A, B, C, par le
chiffre 1 ou 2. Ensuite, la dnomination supplmentaire S (raidisseur) vise caractriser les
chantillons munis de raidisseurs. Par exemple :
- chantillons A-S-2 : deuxime essai de configuration A muni dun raidisseur
- chantillon A-1 : premier essai de configuration A sans raidisseur.
traction (voir Tableau II-4). Le calcul comprend deux tapes. La premire correspond un calcul de
modes propres dinstabilit de la structure. Le premier mode est automatiquement insr comme
imperfection initiale de la structure. Ensuite le calcul non-linaire en grands dplacements est
effectu sur la nouvelle gomtrie de lchantillon. Il rsulte de ce calcul lallure de la dforme
ultime ainsi que la courbe force-dplacement. La partie descendante de la courbe force-dplacement
correspond la phase post-ultime de lessai.
Ce modle numrique est utilis, aprs validation, pour une tude paramtrique de diverses
configurations gomtriques douvertures dans le but de dvelopper un nouveau modle analytique
permettant de vrifier de manire plus raliste la rsistance locale dun quart douverture.
ET NUMERIQUES
Les rsultats exprimentaux et numriques sont compars sur la base des courbes forcedplacement ainsi que sur les modes de ruine observs. Comme chaque essai mobilise deux quarts
douverture simultanment, la ruine apparat seulement sur un seul des deux quarts durant les
essais, lautre quart douverture ne peut donc pas tre exploit.
Comme indiqu prcdemment, les modes de ruine observs sur les poutres globales sont soit
la plastification de louverture, soit le voilement local de la partie sinusodale autour de louverture.
Ces deux modes de ruines se retrouvent dans les modles de montants isols correspondant. Les
rsultats sont rsums dans la partie suivante puis prsents sous forme plus dtaille par catgorie
avec et sans raidisseur transversal.
Echantillon
A-O-1
A-O-2
A-S-1
A-S-2
B-O-1
B-O-2
C-O-1
C-O-2
C-S
Fult,
Test(kN)
290,4
306
306,4
343,3
211,8
191,9
393,5
420
418,4
Xcr ,Test
(mm)
380
380
330
330
240
240
250
Xcr, FEM
(mm)
367
367
345
345
230
230
236
245
235
Fult,
MEF(kN)
310
310
318
318
195
195
402
402
404
Fult,
anal.(kN)
114
114
114
114
146
146
130
130
130
Ecart
(MEF/Test)
1,07
1.01
1.04
0.93
0,92
1.02
1,02
0.96
0,97
Tableau III-2 Rsum des rsultats numriques et exprimentaux des chantillons tests
Les comparaisons des diffrents rsultats exprimentaux avec les rsultats numriques
montrent une bonne concordance du modle numrique avec les essais. De plus, nous avons
globalement observ que les modes de ruine (dtaills dans les parties suivantes) de la majorit des
chantillons sont proches de ceux constats sur les poutres globales lors des essais grande chelle.
Par contre, nous avons not que le modle analytique sous-estime beaucoup la rsistance des
quarts douverture. La simple classification verticale des sections est videmment trop conservative
et mne une forte rduction de la rsistance plastique des sections le long du quart douverture.
Cet cart important nat principalement du fait que le calcul de la rsistance des sections en T des
quarts douverture ne considre pas de manire raliste les conditions aux limites des sections en T
le long du quart douverture. En effet, la prsence du montant dme adjacent au quart douverture
est un lment qui rigidifie la paroi sinusodale ou du moins, les sections proches du montant et qui
sont les plus lances (voir Figure III-4).
Figure III-4 Modle dun quart douverture avec un maintien rotationnel lastique k
Figure III-5 Comparaison des rsultats exprimentaux et numriques pour les chantillons A
De plus, nous pouvons observer, pour les essais des chantillons A, une dforme relativement
proche de celle obtenue avec le modle MEF (voir Figure III-6). Ainsi, ces premires comparaisons
indiquent que le modle lments finis reprsente de manire raliste le comportement de cette
configuration dchantillon. En effet, sur le Tableau III-2 nous notons que les positions des sections
critiques entre les essais et le calcul MEF sont similaires.
a)
b)
Figure III-6 Comparaison des dformes ultimes pour lessai A (a) et la modlisation (b)
Pour la configuration gomtrique B, nous observons que le mode de ruine est diffrent de
celui constat pour la configuration A. En effet, il correspond une plastification de la partie droite
de louverture (voir Figure III-7). Ce mode de ruine est concordant avec celui observ sur la poutre
parente prcdemment teste (AS016), la taille importante de louverture implique des sections en
t au droit de louverture plus rduite, do une rsistance plastique plus faible.
Figure III-7 Comparaison entre les dformes ultimes obtenues exprimentalement et numriquement (chantillon B)
Lobservation exprimentale montre que le mode de ruine des chantillons C-1 et C-2 est une
combinaison dune instabilit locale de la sinusode avec une instabilit globale par flambement du
montant de lchantillon (Figure III-11). Cette remarque est confirme par les rsultats numriques
pour lesquels nouspouvons clairement identifier cette interaction de mode de ruine sur la dforme
modale ainsi que sur la dforme ultime (Figure III-9).
Figure III-9 Dforme modale (gauche) et dforme ultime (droite) de lchantillon C-1
Le flambement global a clairement pu tre observ sur lchantillon C-2 (Figure III-11). Ce type
de ruine na pas influenc la valeur de leffort ultime en comparaison avec lchantillon C-1 pour
lequel linstabilit globale tait moins vidente. La cause principale du flambement nat de la
configuration du chargement qui revient comprimer le montant intermdiaire. Cette configuration
nest pas typique au niveau dune poutre cellulaire ; ainsi ce mode de ruine nest pas reprsentatif du
comportement local autour dune ouverture. Ce phnomne de flambement global sera vit lors
des essais suivants, grce la prsence de raidisseurs transversaux (C-S).
Figure III-12 Comparaison des courbes force-dplacement exprimentales et numriques (chantillons A-S-1 et A-S-2)
De plus, pour lchantillon A-S-2, un des deux quarts douverture est renforc par un raidisseur
sinusodal de part et dautre de lme. De ce fait, linstabilit locale ne sest produite que dun ct
de lchantillon alors que le ct renforc reste dans le domaine lastique. La Figure III-13 donne la
courbe force-dplacement du ct du quart douverture raidi ; elle montre clairement un
comportement lastique du quart douverture. Ces raidisseurs ont t seulement disposs par
soudure par points et nous pouvons noter que ce systme suffit largement renforcer localement la
rsistance de la sinusode. Les observations sont les mmes pour le quart douverture correspondant
du modle de montant isol C-S.
Figure III-13 Courbe force-dplacement vertical exprimentale du quart douverture avec raidisseur sinusodal (A-S-2)
Figure III-14 Comparaison des courbes force-dplacement vertical exprimentales et numriques (C-S)
Figure III-15 Dforme du premier mode de voilement (gauche) et dforme ultime (droite) de lchantillon C-S
lobservation des ondes de voilement. Sur chacun de ces tests, nous avons constat que linstabilit
locale des deux quarts douverture seffectue dans la mme direction. Lobservation de deux ondes
de voilement dans la mme direction avec un faible dplacement hors plan global du montant
intermdiaire (clairement identifi sur les modlisations) rappelle le comportement dune plaque
constitue dun raidisseur semi-rigide dcrit par le schma du milieu de la Figure III-16.
Figure III-16 Illustration du comportement dun raidisseur rigide et dun raidisseur souple [MAN, 94]
Dans le cas dun raidisseur avec une raideur torsionnelle insuffisante, le raidisseur tourne avec
la plaque. Il ne fournit pas un appui rigide qui permet de sparer totalement londe de voilement de
la plaque en deux ondes de voilement antisymtriques. Par consquent, le comportement observ
sur ces chantillons sans raidisseur transversal montre que le modle dchantillon sans raidisseur a
un montant intermdiaire insuffisamment rigide. Dans ces cas, le montant intermdiaire ne permet
pas davoir une ruine locale du quart douverture sans interaction avec le second quart douverture.
Lhypothse ainsi mise analytiquement, o lon considre une ligne dappui hors plan au niveau de
la jonction de la sinusode et du montant ne peut pas sappliquer.
Enfin, ce comportement est propre au modle de montant isol, car les dplacements hors
plan du montant sont nuls dans un modle de poutre globale. Pour amliorer la bonne
reprsentativit du modle de montant isol il est ncessaire dappliquer un raidisseur transversal au
niveau du montant intermdiaire.
4. BILAN
Le modle numrique dvelopp sur CAST3M reprsente de manire prcise le comportement
local observ sur les chantillons de montants isols avec et sans raidisseur transversal et peut ainsi
tre valid. Ce modle peut donc tre utilis pour une tude paramtrique de cette ruine locale.
Les diffrents types de montants isols tests ont montr deux principaux modes de ruine : la
plastification des sections de la partie droite de louverture et linstabilit locale dans la partie
sinusodale. La plastification de louverture, et donc du quart, est directement lie la taille
douverture. Ainsi la plastification sobtient pour des cas de grandes ouvertures qui impliquent des
hauteurs relativement faibles au niveau des sections en T de la partie droite de louverture. Pour les
autres configurations douverture nous avons toujours observ une ruine par instabilit dans la
sinusode comme pour les modles de poutre globale.
Enfin, les observations exprimentales et numriques ont permis de mettre en vidence le fait
que les chantillons de montants isols, sans raidisseurs transversaux, taient moins reprsentatifs
de la ralit du comportement des quarts douverture en situation de poutre globale. En effet il
existe sur ces modles une interaction entre les instabilits locale et globale de lchantillon. Cette
interaction peut perturber linterprtation des rsultats, en termes de rigidit et de modes propres
dinstabilit des parois.
Figure III-17 Modle gomtrique dchantillon et rappel des diffrents termes utiliss
Profil : IPE450
ls = 638mm
a0= 450mm
w= 205mm
Htot= 675mm
L0 = w + 2 x ls = 1481mm
w/L0 = 0,13mm
Le Tableau III-3 prsente les rsultats de la premire tude visant donner une tendance de
linfluence de la longueur de sinusode sur la valeur du coefficient de maintien rotationnel
lastique k.
Figure III-18 Illustration du systme de chargement des deux modles, montant isol (gauche) et quart douverture seul
(droite)
Figure III-19 Illustration du premier mode dinstabilit du modle de montant isol (gauche) et du modle de quart
douverture (droite)
Le Tableau III-3 donne les rsultats de cette premire tude paramtrique. Il donne la valeur
du coefficient k imposer au modle de quart douverture pour obtenir un coefficient de charge
critique (Kcr2) gal celui du modle de montant isol correspondant (Kcr1).
Test n
1
2
3
4
5
6
ls
900
750
638
410
240
105
a0
450
450
450
450
450
450
w
205
205
205
205
205
205
L0
1905
1705
1481
1025
685
415
w/L0
0,1
0,12
0,14
0,2
0,3
0,49
Kcr1
1047,0
1269,6
1495,4
2245,6
3299,7
4966,9
kx 106
2,39
2,35
2,25
1,72
0,847
0
Kcr2
1046,9
1269,6
1495,4
2245,6
3299,8
5009
Il peut tre observ sur le Tableau III-3 que le test n6 pose le problme davoir un coefficient
critique du modle de quart douverture (Kcr2) suprieur celui obtenu avec le modle de montant
isol Kcr1, alors que le coefficient de maintien rotationnel k est nul (cependant, il peut tre observ
que les carts de charge critique restent largement acceptables, infrieurs 5%). Par consquent,
tant donn quun maintien rotationnel ngatif na pas de sens, il est impossible de retrouver la
rigidit du montant isol par la seule modlisation du quart douverture.
Cette observation peut remettre en question la capacit du modle de quart douverture
reprsenter de manire fidle, le comportement du modle de montant isol avec les conditions aux
limites supposes Figure III-4(la condition dappui du quart peut tre simplement appuye ou
maintenue lastiquement en rotation). Les diagrammes des Figure III-20 et Figure III-21 permettent
de donner linfluence des paramtres ls, et ls/L0 grce aux valeurs du Tableau III-3.
Les premiers diagrammes (Figure III-20 Figure III-21) permettent didentifier clairement
linfluence du paramtre de longueur de la sinusode. Il est possible de dfinir une courbe qui
caractrise lallure donne sur la Figure III-21, permettant de dfinir ainsi la valeur du coefficient k
en fonction du rapport adimensionnel ls/L0. Dautres tudes du mme type sur les autres paramtres
douverture et de profil ont permis de montrer que les paramtres a0, w, Htot, tf, tw et b ont aussi
une influence. Ainsi, pour un paramtre pris isolment, il est ais de dfinir une courbe qui donne la
valeur du coefficient k en fonction de ce paramtre, car la rponse peut se tracer au travers dune
courbe.
Cependant, le fait de faire varier indpendamment, par exemple, deux ou plusieurs
paramtres, implique que la rponse ne peut plus se tracer au travers dune courbe mais sous forme
dune surface. Ainsi, pour tablir un modle permettant de dfinir la valeur du maintien rotationnel
k il faut se servir de techniques avances, bases sur des tudes plus compltes que celles
proposes. Un outil puissant qui permet de rpondre ce type de problme est la thorie des plans
dexprience [PIL, 98] [GOU, 06] [CHE, 12].
Des tudes rcentes sur les poutres alvolaires ont combin les mthodes de programmation
gntique, de rgression multi-linaire et la mthode des moindres carrs pour proposer des
modles empiriques de prdiction de charge ultime de poutre alvolaires [GAN, 11]. Cette approche
existait dj dans lindustrie, afin doptimiser diffrents systmes au travers dun outil nomm les
plans dexprience [PIL, 01].
Le principal objectif des plans dexprience est doptimiser le nombre dessais qui sont
ncessaires pour identifier les effets de diffrents facteurs sur un systme. De plus ils fournissent un
bon outil pour dfinir les essais qui sont utiles au dveloppement de modles analytiques empiriques
servant prdire la rponse dun systme en fonction des paramtres les plus influents. Les plans
dexprience sont utiliss pour prdire loptimisation de problmes mcaniques ou structurels [MAD,
12], [AUD, 12] [GAN, 11].
Dans le cas prsent de ltude, il sagit dtudier linfluence de la forme douverture sur le
coefficient de maintien rotationnel k. Ainsi, trois facteurs sont tudis : la hauteur douverture (a0),
la longueur de sinusode (ls) et la largeur de montant (w).
La rponse du systme (dans notre cas, la valeur du coefficient de maintien rotationnel) peut
tre influence par la valeur de chaque paramtre, pris sparment, ou par linteraction de ces
paramtres (voir Annexe C pour plus de dtail). Ici, il nest pas possible danticiper linfluence de ces
interactions et cest la raison pour laquelle elles ne peuvent pas tre cartes de lanalyse. Le plan
dexprience doit donc permettre de considrer toutes les formes dinteraction entre ces diffrents
facteurs, nous tablissons un plan complet [PIL, 01] [AUD, 12].
Un plan complet signifie que toutes les combinaisons possibles entre les trois paramtres sont
tudies. Pour cela, ltude se planifie suivant les tapes ci-dessous [BAL, 08-1] [BAL, 08-2]:
-
Niveaux
1
2
3
a0
250
445
640
ls
200
515
830
w
200
480
760
Tableau III-4 Dtail des valeurs des trois paramtres tudis a0, ls et w
Il sagit ensuite deffectuer une tude paramtrique visant calibrer les valeurs de ces
paramtres pour conserver deux modles dtudes fiables et reprsentatifs lun de lautre. Une
premire tude a permis de montrer que le cas critique est celui dune ouverture maximale avec une
longueur de sinusode minimale et une longueur de montant maximale. Il a donc t choisi de fixer la
hauteur douverture sa valeur maximale et de faire varier les deux autres paramtres w et ls. Il est
possible de chercher pour quelles valeurs limites de sinusode ls et de montant w, la dforme
modale du modle de montant isol reste en accord avec les hypothses prises par le modle de
quart douverture.
Le Tableau III-5 prsente les diffrents cas tudis qui permettent de calibrer les valeurs
extrmes des paramtres ls et w, en se basant sur le cas limite a0 = 640mm, ls = 200 et w = 760.
Cas
ls
Kcr1
Kcr2 (k = 0)
A
B
C
D
E
200
200
200
250
300
760
650
600
600
600
1856,2
2105,6
2243,5
2097,2
1963,6
1952,3
2172,4
2289,3
2037,0
1829,9
Dplacement hors
plan du montant
oui
oui
oui
oui
non
Tableau III-5 Rsultats de ltude des modes de ruines des modles dchantillons et quart douverture
Le Tableau III-5 montre que les configurations A, B, C et D reprsentent des ouvertures avec
une faible longueur de sinusode en comparaison avec la largeur de montant. Ces configurations ont
ainsi une forte probabilit davoir un montant dme suffisamment large pour que lon observe des
dplacements hors plan dans le quart douverture, mais aussi dans la partie de montant dme. En
effet, en prsence de montants dme trop larges, le raidisseur transversal na plus une efficacit
totale sur la largeur du montant.
La Figure III-22 prsente la dforme modale du modle de montant isol obtenue sur
CAST3M pour la configuration douverture D du Tableau III-5. Cette figure montre des dplacements
hors plans de nuds situs sur le montant dme (lignes blanches). Ces dplacements hors plan
prouvent que, pour cette configuration douverture, les conditions aux limites du modle de quart
douverture ne sont plus valables.
Le cas de la configuration D du Tableau III-5 est donc limite car, mme si le modle de
montant isol garde une valeur de coefficient de charge critique Kcr1 suprieure celle du quart
douverture (Kcr2), la dforme modale montre quelques dplacements hors plan du montant. La
configuration suivante (configuration E) apparat alors satisfaisante dun point de vue qualitatif et
quantitatif. Les coefficients de charge critique des deux modles sont identiques et la dforme
modale du modle dchantillon est en accord avec celle du modle de quart douverture isol.
La Figure III-23 dcrit la dforme modale des modles de montant isol et de quart
douverture de la configuration douverture E. La figure ne montre aucun dplacement hors plan des
nuds dans la largeur du montant. Lhypothse dappui hors plan du modle de quart douverture
isol est respecte pour cette configuration.
Figure III-23 Dforme modale des deux modles tudis pour le cas E du Tableau III-5
Par consquent, les bornes appliquer aux valeurs de ls et de w se dduisent de cette dernire
configuration et sont dcrites dans le Tableau III-6.
Niveaux
1
2
3
a0
250
445
640
ls
300
565
830
w
200
400
600
Tableau III-6 Nouvelles valeurs des paramtres douverture pour ltude paramtrique
Remarque : La hauteur douverture joue un rle important dans ce problme de dplacement hors
plan du montant intermdiaire. Car, plus louverture est grande, moins la partie droite de louverture
est soumise linstabilit. En situation relle, la ruine interviendrait forcment dans cette partie. Mais
le calcul eulrien recherche une instabilit lastique, ce qui implique que lon suppose une limite
lastique infinie. Ainsi, comme la partie droite est trs peu lance, dans le cas de grandes ouvertures,
le systme se retrouve trs rigide si la sinusode est courte. Linstabilit peut difficilement apparatre
de manire localise et se gnralise sur la partie de montant, devenue trop large pour tre
suffisamment rigidifie par le raidisseur transversal.
En calcul lastoplastique, les ouvertures avec de larges montants et de faibles longueurs de
sinusodes se comportent comme des ouvertures rectangulaires et non comme des ouvertures
sinusodales.
N
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
a0
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2
2
2
2
2
2
2
2
ls
1
1
2
2
1
2
3
3
3
1
1
2
2
1
2
3
3
w
1
2
1
2
3
3
1
2
3
1
2
1
2
3
3
1
2
Kcr1
3970,2
2864,2
2296,9
1806,5
2208,2
1494,6
1535,4
1276,3
1102,1
3727,1
2694,5
2213,4
1755,8
2078,7
1450,8
1498,9
1251,4
kx 106
2,37
1,537
3,386
2,074
1,102
1,486
3,568
2,104
1,514
1,577
1,003
2,85
1,867
0,649
1,319
3,275
2,06
Kcr2
3970,3
2864,3
2296,9
1806,5
2208,2
1494,6
1535,4
1276,3
1102,2
3727
2694,4
2213,4
1755,7
2078,7
1450,8
1498,7
1251,4
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
2
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
1
1
2
2
1
2
3
3
3
3
1
2
1
2
3
3
1
2
3
1077,7
3521
2542,1
2128,6
1701,5
1963,6
1405,5
1458,7
1224,5
1053
1,469
1,109
0,612
2,29
1,557
0,305
1,072
2,863
1,92
1,364
1077,7
3521,4
2542,1
2128,6
1701,5
1963,7
1405,4
1458,7
1224,5
1053
k = 0 + 1 x a0 + 2 x ls + 3 x w
Equation III-1
k = 0 + 1 x a0 + 2 x ls + 3 x w + 11 x a0+ 22 x ls+ 33 x w
Equation III-2
Equation III-3
Les coefficients i sont dtermins partir des rsultats de ltude paramtrique au travers dune
rgression multilinaire qui est communment appele la mthode de la surface de rponse (base
sur la mthode des moindres carrs). Le dtail de la mthode de rsolution est donn en Annexe C.
La mthode de la surface de rponse permet de trouver les valeurs des diffrents coefficients des
Equation III-1 Equation III-3. Ces coefficients sont dtaills dans le Tableau III-8.
Coefficient
0
1
2
3
11
22
33
12
13
23
Modle linaire
(x106)
2.83
-0.00172
0.00207
-0.361
Modle pur
quadratique
(x 106)
2.45
-0.00185
0.0069
-0.00817
1.39 x 10-7
-4.27x 10-6
5.69 x 10-6
Modle quadratique
Paramtres
complet (x 106)
3.05
-0.00507
0.00699
-0.00769
1.39 x 10-7
-4.27 x 10-6
5.69 x 10-6
3.14 x 10-6
3.64 x 10-6
3.71 x 10-6
1
a0
ls
w
a 0
ls
w
a0x ls
a0 x w
ls x w
Tableau III-8 Valeurs des diffrents coefficients pour les modles de surfaces de rponse
Equation III-4
Figure III-24 Illustration de lcart relatif pour les diffrents modles mathmatiques avec les rsultats MEF
La Figure III-24 montre que le modle quadratique complet reste proche des rsultats MEF
alors que les deux autres modles montrent des carts bien plus importants dans certains cas. Cette
comparaison met en avant limportance de considrer les termes dinteraction pour prdire la valeur
du maintien rotationnel. Au regard des rsultats obtenus, le modle quadratique complet pourrait
tre considr comme fiable et valid. Cependant, pour valider un mta modle comme ceux
prsents, il est ncessaire deffectuer des tests qui nont pas servi la calibration du modle.
Le Tableau III-9 expose les trois tests effectus pour valider le modle mathmatique dvelopp.
a0
ls
w
MEF k
(mm) (mm) (mm) (N.mm/)
500
500
350
500
400
700
300
500
500
2.035
1.0853
1.716
Ecarts
Modle
linaire %
5.60
8.66
-9.03
Ecart modle
quadratique
pur %
1.47
9.98
-10.49
Ecart Modle
quadratique
complet %
4.20
5.10
-3.21
Tableau III-9 Comparaison des carts entre les diffrents mta-modles et les rsultats MEF
Le Tableau III-9 montre que le modle quadratique complet reste proche des rsultats MEF.
Les carts pour les modles linaire et quadratique peuvent apparaitre importants dans des cas pour
lesquels les paramtres sont sur des valeurs extrmes. Ces derniers exemples confirment lintrt
duser dun modle quadratique complet. Finalement, le modle quadratique complet permet
davoir une prdiction fiable et raliste de la valeur du coefficient de maintien rotationnel en
fonction des paramtres gomtriques douverture.
7. CONCLUSION
Lobjectif de cette partie a t de dfinir de manire prcise la semi-rigidit de la liaison entre
la paroi dune ouverture sinusodale et le montant dme pleine adjacent. Cette semi-rigidit a t
mise en vidence en fin de deuxime partie au travers dun coefficient de maintien rotationnel k. Le
principe a t de faire une tude paramtrique sur la base de calculs eulriens afin dtudier
linfluence des diffrents paramtres gomtriques douverture sur la semi-rigidit de la connexion.
Cependant ces paramtres gomtriques ne jouent pas seulement sur la rigidit du modle mais
aussi sur le systme de chargement. Cest pourquoi nous avons ax lanalyse sur un modle
gomtrique plus simple que celui dune poutre globale, le modle de montant isol.
Aprs avoir valid le nouveau modle numrique, dvelopp sur Cast3m, sur la base des
tudes exprimentales, il a pu tre utilis en tant quoutil numrique pour effectuer ltude
paramtrique en calcul eulrien. Cette tude a consist comparer les premiers modes dinstabilit
du montant isol et du modle de quart douverture isol muni dun maintien rotationnel lastique.
Nous avons pu ensuite calibrer la valeur de ce maintien rotationnel afin dobtenir un premier mode
de voilement du modle de quart isol similaire celui obtenu avec le mme quart dans le modle
de montant isol. Cette tude a permis didentifier clairement la semi-rigidit de liaison entre
montant dme et la paroi du quart douverture.
Pour que cette tude soit valable, il est impratif que les modes de voilement des deux quarts
douverture, entre chantillon de montant isol et poutre globale, soient identiques. Il est donc
ncessaire de retenir seulement les cas avec instabilit locale dans le quart douverture. Dans ce but
nous avons choisi dtudier exclusivement un modle de montant isol muni dun raidisseur
transversal afin dviter les modes dinstabilit combins entre instabilit locale et globale du
montant isol.
De plus, afin dassurer que le modle de quart douverture isol reste reprsentatif du
montant isol correspondant dans la poutre globale, plusieurs tudes numriques ont t
ncessaires afin de calibrer les bornes gomtriques des paramtres douverture ls, w et a0. Une fois
les deux modles valids et les bornes gomtriques des diffrents facteurs tudis tablies, une
tude paramtrique a t mene sur la base de plans dexpriences.
Le rsultat final est une loi polynomiale qui dfinit la valeur du coefficient k en fonction des
paramtres gomtriques douverture w, ls et a0 (Equation III-3 et Tableau III-8). Ce coefficient peut
tre directement appliqu un modle de quart douverture seul, pour dfinir de manire plus
prcise la rigidit hors plan de chacune des sections du quart douverture. Ce calcul a pour objectif
damliorer le modle analytique qui dfinit la rsistance des diffrentes sections dun quart
douverture. Un nouveau modle analytique intgrant le maintien rotationnel dfini ci-dessus peut
tre dvelopp afin de mieux considrer les conditions aux limites des diffrentes sections dun quart
douverture.
La partie suivante se concentre sur le dveloppement du modle analytique de calcul de la
rsistance des sections T appartenant au quart douverture. Le travail consiste tout dabord
valuer les modles existants. Une fois les problmes correctement identifis, il sera possible de
proposer une adaptation de ces modles au cas considr du quart douverture et douvrir une piste
de dveloppement pour insrer le calcul du coefficient de maintien rotationnel.
123456-
Introduction
Etude des premiers modles analytiques de quarts douverture
Etude du critre de stabilit
Adaptation du calcul de plaque au quart douverture
Plaques semi-compactes
Conclusion
1. INTRODUCTION
Les parties prcdentes ont pour principal objectif de mieux comprendre le comportement
complexe des poutres cellulaires et particulirement les poutres ouvertures sinusodales. Les essais
ainsi que les tudes numriques faites sur les poutres chelle 1 ont permis de clairement identifier
les modes de ruines inhrents une poutre ouvertures sinusodales. Ces tudes ont valid le fait
que la ruine dune ouverture sinusodale peut tre due soit la plastification des coins de
louverture, soit linstabilit des parois sinusodales dont les fibres en bord libre sont comprimes.
Ainsi, nous avons montr que la position de la zone de ruine peut varier suivant la forme de
louverture. Elle peut se situer la jonction de la sinusode avec la partie droite pour la plastification
(considre comme le coin de louverture), ou dans la sinusode pour le voilement local (voir Figure
IV-1).
Figure IV-1 Illustration des deux cas de ruine possible autour dune ouverture sinusodale
Les tudes numriques ont permis de valider les hypothses analytiques relatives la
distribution des efforts autour de louverture ainsi que lapproche qui consiste dcomposer
louverture en quatre quarts. Dans cette partie quatre, il sagit de dvelopper un modle de calcul
permettant de dfinir la rsistance de chaque quart douverture de la faon la plus prcise possible.
Le premier paragraphe rsume les modles existants de calcul de la rsistance dune ouverture
hexagonale ou circulaire en vue dvaluer leurs adaptations aux ouvertures sinusodales.
Ces modles sont bass sur les principes des Eurocodes et notamment sur la classification des
sections. Ces applications vont montrer plusieurs lacunes tant donn que ces modles nont pas t
dvelopps pour traiter le cas particulier de louverture sinusodale. Ainsi, nous allons dvelopper un
nouveau critre de stabilit de plaque qui nous permet de mieux reprsenter la stabilit des sections
qui composent louverture sinusodale.
En appliquant les thories sur la stabilit des plaques, nous proposons un nouveau calcul du
coefficient de contrainte critique k. Ce coefficient de contrainte critique peut par la suite tre utilis
pour dfinir la rsistance ultime de plaques comprimes correspondant aux diffrentes sections
constituant le quart douverture. Ainsi, ce travail aura pour finalit de mieux dfinir les rsistances
plastiques et lastiques des diffrentes sections en T qui composent louverture tout en continuant
adopter la dmarche des Eurocodes.
2. ETUDE
DES
PREMIERS
MODELES
Figure IV-2 Exemple de modle de quart douverture seul avec ltude dune section verticale dabscisse x
Poutre teste
AS012
AS016
234
AS018
588,4
Analytique/MEF
0,38
0,70
0,29
Tableau IV-1 Comparaison efforts ultimes Essais/MEF/Analytique des essais de la deuxime partie
Ltude effectue en deuxime partie a montr que le modle de quart douverture tait bien
reprsentatif des sollicitations autour dune ouverture. Lapplication de la classification de lEurocode
aux cas de sections constituant une ouverture sinusodale montre des rsultats conservatifs et trs
loigns des rsultats MEF. Il est donc ncessaire denvisager une autre approche ou de dvelopper
un nouveau critre de classification de ces sections.
Les exemples traits dans les deux paragraphes suivants mettent en vidence les problmes
lis cette simple application pour deux cas de chargement dun quart douverture.
2.1.1.
Dans une zone de moment constant sur la longueur dune poutre cellulaire, les membrures
sont soumises des efforts de compression ou de traction sans cisaillement. Cette configuration
permet donc dtudier le comportement dun quart douverture en traction simple. Le modle
numrique donne une ruine par traction du T au droit de louverture en membrure infrieure (ou
compression pour la membrure suprieure). En revanche, le modle analytique, en considrant une
rsistance de sections uniquement base sur lapplication des critres de classification de lEurocode,
donne une ruine par instabilit locale de lme en flexion compose. En effet, la traction au droit de
louverture implique un moment flchissant dans les sections les plus lances de la paroi sinusodale
comme illustr sur la Figure IV-3.
La zone de compression se trouve au niveau des fibres en bord libre, ce qui correspond au cas
le plus dfavorable et peut entrainer, selon le calcul analytique inspir de lEurocode 3, une
rduction importante de la rsistance des sections due au voilement local. La consquence aberrante
est que dun point de vue analytique, la rsistance dun lment en T tendu de section constante
est suprieure celle du mme lment avec une variation de section comme illustr la Figure
IV-4.
Figure IV-4 Comparaison dun lment section constante et un lment section variable type quart douverture
sinusodale
Il est bien vident que la rsistance la traction du second cas est gale au T de hauteur
constante (le plus petit t du quart douverture). Lcart vient dun point particulier : la classification
des sections verticales est trop svre et mal adapte aux sections en T dune ouverture. Appliquer
simplement la classification des sections verticales implique que les sections les plus lances se
retrouvent en classe 4, avec des rsistances infrieures la rsistance plastique du petit T. De plus,
les premiers modles consistaient calculer le moment plastique en flexion simple et le rduire par
interaction M-N quadratique. Or, cette mthode entraine une erreur importante sur la position relle
de laxe neutre plastique et donc de la zone rellement comprime sur la hauteur dme. Diminuer
cette hauteur amliore ncessairement la classification de la section.
Les observations faites entre les rsultats numriques et analytiques permettent de mettre en
vidence limportance de linteraction M-N plastique dun T. En effet les effets de la flexion lie
lexcentrement de leffort axial sont opposs leffet de leffort axial, ce qui implique que les sections
en T se situent sur la partie parabolique du diagramme dinteraction plastique M-N. (voir dtails en
Annexe B). Enfin elles montrent le premier problme, li la seule classification verticale des
sections qui savre tre trs conservative.
2.1.2.
Les premires tudes de quarts douverture en flexion simple faites sur le modle de montant
isol en troisime partie permettent de confirmer lcart de rsultat qui existe entre le modle rel
(ou numrique) avec le modle analytique. Le Tableau IV-2 rappelle les rsultats exprimentaux,
MEF et analytiques des charges ultimes obtenues pour les diffrents essais.
B-2
C-1
C-2
C-S
191,9
393,5
420
418,4
203,8
394,6
394,6
392,7
145
130
130
130
0,72
0,33
0,33
0,33
Tableau IV-2 Rappel des rsultats exprimentaux, MEF et analytiques des essais de la troisime partie
Le Tableau IV-2 montre que les carts de charge ultime entre le modle analytique et le
modle numrique sont relativement importants. Il peut tre rappel que les chantillons B ont une
ruine plastique. Ainsi, si ladaptation de la classification de lEurocode permettait de justifier une
rsistance plastique du quart douverture, leffort ultime analytique du quart douverture serait alors
de 180 kN (lcart de rsultat avec le rsultat MEF passerait alors de 0,7 0,9).
Ces carts importants seraient donc principalement lis la mauvaise estimation de rsistance
du quart douverture. La Figure IV-6 prsente le diagramme de moment rsistant et de moment
sollicitant dun quart douverture soumis de la flexion simple (Figure IV-5).
Le diagramme de moment flchissant (en pointills rouge) de la Figure IV-6 est linaire et crot
sur la longueur du quart douverture. Labscisse x = 425mm est celle de la section du point
dapplication de leffort V et labscisse x = 0 correspond la section au niveau de la liaison entre
louverture et le montant dme intermdiaire (reprsent par des hachures sur la Figure IV-5). La
Figure IV-6 montre que les sections qui se situent sur la partie droite du quart douverture (avec la
hauteur minimale) ont un lancement vertical le plus faible. Par consquent, la classification verticale
de ces sections permet de justifier une rsistance plastique et le diagramme de moment rsistant
(vert gras) est confondu avec le diagramme de moment rsistant plastique (violet fin).
Figure IV-6 Diagrammes de moments rsistants lastique, plastique, rel et moment sollicitant
Par contre, les sections proches du montant (des hachures) ont un lancement vertical
maximal, ce qui implique une forte rduction de leurs rsistances. La Figure IV-6 montre que le
moment rsistant est bien en-dea du moment rsistant lastique de ces sections (en bleu). Les
sections de plus fort lancement ont leurs rsistances limites, cause du voilement local.
Cependant, il va de soi que les sections adjacentes au montant dme bnficient dun certain
support hors plan et ne peuvent donc pas voiler. Il est donc possible de justifier au moins une
rsistance lastique de ces sections.Dans le but de justifier une meilleure rsistance des sections des
quarts douverture, il convient de mieux apprhender la stabilit des sections les plus lances
verticalement mais proche du montant dme pleine. Ce montant dme adjacent louverture
fournit au moins un support hors plan ces sections. Enfin, la troisime partie de ce document a
permis de mettre en vidence et de quantifier la semi-rigidit de la liaison entre le montant dme
intermdiaire et la paroi de louverture.
2.1.3.
Une premire approche tait propose pour mieux caractriser la rsistance des sections. Elle
consiste combiner des classifications des sections horizontales et verticales autour de louverture.
Une longueur x du quart douverture, en partant du montant (hachures sur la Figure IV-7),
est dtermine. Cette dimension horizontale, en se basant sur le critre de classe 3 dune paroi
comprime [EN3-1-5], sert justifier que les sections proches du montant peuvent conserver leurs
caractristiques lastiques. La combinaison de ces deux classifications est expose sur la Figure IV-7
(voir Figure I-30 pour rappel des diffrents paramtres utiliss).
Cette premire approche a permis damliorer les rsultats et de mieux concorder avec les
modes de ruine observs par lments finis. Cependant, cette mthode est encore trop conservative
car elle ne permet de justifier que la rsistance lastique de ces sections. Elle amliore les rsultats
mais reste peu reprsentative de la ralit.
Ce systme de classification horizontale est difficilement justifiable dun point de vue
thorique mais donne les prmices de la prsente tude ; laquelle vise tout dabord mieux
caractriser la stabilit des sections proches du montant intermdiaire. Lobjectif la fin de cette
partie est de proposer un nouveau critre de classification, bas sur les critres de lEurocode et les
lments thoriques de stabilit des plaques.
Prsentation du modle
La classification de lEurocode semble tre trop conservative. Mme si lon considre une
classification horizontale, les rsultats peuvent avoir des carts importants par rapport aux rsultats
numriques. Une seconde approche propose consiste adapter les classifications existantes des
poutres alvolaires au cas douvertures sinusodales. Ceci concerne les formules servant classifier
les ouvertures hexagonales [ENV, 95], proches de la forme sinusodale. Lannexe N [ENV, 95] classifie
louverture suivant lme du petit T au droit de louverture et ce, jusqu ce que la pente du
montant devienne trop faible (ce qui revient une longueur de sinusode trop importante par
rapport la longueur douverture). Dans ce cas, il faut alors classifier une section en T quivalente
plus grande (voir Figure IV-8). La Figure IV-8 prsente, pour les formes douvertures connues, les
paramtres gomtriques ncessaires la classification de louverture.
Figure IV-8 Dfinition pour diffrentes formes douvertures des paramtres gomtriques de classification [ENV, 95]
- Ouverture de classe 3 :
Dans le but dadapter cette classification aux ouvertures sinusodales, il suffit de proposer une
adaptation des paramtres gomtriques des ouvertures hexagonales aux ouvertures sinusodales.
La Figure IV-8 met en vidence le fait que ces paramtres se distinguent suivant la longueur de
louverture l0. De la mme faon, il est possible de dfinir des paramtres gomtriques dfinissant
louverture sinusodale.
Pour les ouvertures sinusodales, ladaptation que nous proposons donne :
Pour les ouvertures courtes telles que : a0/(2 x ls) > 1 :
dw = hauteur du petit T au droit de louverture.
l0 = w/2 + ls
Pour les ouvertures longues:
2.2.2. Critique
douverture
de
ladaptation
de
cette
classification
Une tude prliminaire dun quart douverture en flexion simple compare les rsultats MEF
avec ceux dduits analytiquement par lintermdiaire de ladaptation faite de la classification de
lannexe N. Les rsultats montrent que cette classification est mal adapte cette forme douverture
et peut mme, dans certains cas, savrer inscuritaire. Cette classification a t dveloppe pour
caractriser la rsistance globale dune ouverture. En effet, cette classification sapplique toute
louverture. Par consquent, celle-ci ne permet pas de considrer le fait que diffrentes parties dune
mme ouverture puissent avoir diffrents modes de ruine.
De plus, nous avons vu en premire partie que cette classification est base sur lhypothse
dune classification de membrure dune ouverture rectangulaire considre comme encastre sur
trois bords (voir PARTIE I 3.3.2). Cette hypothse constitue une hypothse forte notamment au vu
de ltude mene en troisime partie, laquelle expose une connexion semi-rigide entre le montant
dme intermdiaire et les parois constitutives de louverture.
Finalement, dans le but de fournir un modle analytique fiable et reprsentatif du
comportement mcanique des poutres cellulaires ouvertures sinusodales, nous privilgions la
dmarche incrmentale, qui consiste tudier les sollicitations et rsistances des diffrents quarts
douverture. Cette dmarche permet de mieux apprhender les rsistances des diffrentes parties de
louverture et de mieux dcrire leurs diffrents modes de ruine. Nous verrons en dernire partie de
ce travail, que distinguer les rsistances des diffrentes parties de louverture permettra de dfinir
une rsistance finale de louverture fiable et raliste.
2.3. Bilan
Nous avons constat que la meilleure approche de calcul de rsistance dune ouverture
sinusodale est la vrification incrmentale qui consiste parcourir toutes les sections. En effet,
les sections critiques dans les diffrentes parties de louverture sont diffrentes et ne peuvent tre
localises quau travers dune approche incrmentale. Cette dernire pose le problme de justifier
correctement la rsistance de chaque section tudie le long de louverture rduite par lventuel
voilement local pouvant survenir avant datteindre la rsistance plastique ou lastique de la section.
Les mthodes rglementaires actuelles ne permettent pas de vrifier ce genre de sections en T dans
une configuration douverture. Ladaptation des critres de classification actuels a montr plusieurs
lacunes, notamment le fait quils ne permettent pas de tenir compte du support hors plan apport
par le montant dme intermdiaire.
En premier lieu il avait t choisi dadapter la classification de lEurocode 3 des parois en
console (semelle des profils en I ou en H, et me des sections en T) pour classifier lme des
sections en T, le long de louverture, en considrant une forme de classification horizontale de ces
sections. Cette mthode peu justifie thoriquement a montr des limites au niveau de la qualit des
rsultats. Ensuite, ladaptation de la classification douverture hexagonale propose par lAnnexe N
(version ENV de lEC3) peut montrer un caractre inscuritaire. De plus, cette forme de classification
ne permet pas de distinguer les diffrents modes de ruine existant autour de louverture pour les
tudes des diffrentes parties de louverture sinusodale.
Finalement, les deux mthodes proposes montrent des faiblesses que nous allons essayer de
combler. Ces premires approches constituent les prmices de ltude qui suit. Lobjectif de la partie
suivante est de dvelopper un nouveau critre de classification qui permet de tenir compte de
lloignement des sections tudies par rapport au montant dme adjacent, pouvant tre considr
au moins comme un support hors plan, sur la base dlments thoriques de stabilit des plaques.
Introduction
celle dveloppe par Timoshenko et par Rayleigh-Ritz7 avant lui, en considrant une fonction de
dplacement w approprie pour ensuite lappliquer aux calculs de lnergie potentielle totale qui
doit tre nulle pour dterminer les efforts critiques.
Ensuite nous prsentons les mthodes qui permettent de dfinir la rsistance ultime des
plaques en fonction de leurs contraintes critiques. Puis, nous exposons ladaptation du calcul de
plaque aux diffrentes sections constituant le quart douverture. Enfin, lapplication des thories sur
les plaques semi-compactes permettra de dfinir de manire raliste la rsistance des diffrentes
sections en T autour de louverture sinusodale en fonction de leurs lancements critiques, dduits
du nouveau modle de calcul de contrainte critique.
Figure IV-9 Plaque uniformment comprime simplement appuye sur son contour
Il peut tre montr que la contrainte critique de voilement cr peut scrire par lexpressions suivante
: [TIM, 43] [BLE, 52]
Equation IV-1
Avec :
- n : le nombre de demi-ondes de voilement de la plaque dans la direction perpendiculaire au
chargement,
Premier auteur proposer de reprsenter la dforme dune plaque sous forme de srie trigonomtrique
[BAS, 72].
8
Une autre mthode possible reste la rsolution de lquation diffrentielle de dforme de la plaque
[SWA, 95]. Quelques exemples de plaques et de rsolutions sont donns par Timoshenko, [TIM-1, 13].
Equation IV-2
Equation IV-3
Le coefficient de contrainte critique pour ce cas de plaque appuye sur son contour, uniformment
comprim sur la largeur, peut scrire : k = (m/ + /m). Lensemble des courbes donnant la valeur
de k en fonction du rapport est donne la Figure IV-10.
Figure IV-10 Coefficient k en fonction de pour une plaque comprime simplement appuye
On peut constater que la contrainte critique peut lgrement augmenter pour des valeurs de
non entire. Par contre, pour des valeurs de ce rapport < 1, la proximit des appuis permet
daugmenter de manire significative la valeur de la contrainte critique. Bien que ce domaine
dutilisation soit moins courant, il savrera justement trs utile dans le cas qui concerne lobjet de
ce travail.
Cependant, lEurocode dfinit une valeur unique du coefficient de contrainte critique pour
vrifier la rsistance dune paroi interne telle que lme dun profil IPE (qui est de 4 pour la
compression uniforme). En effet, les formules du coefficient de contrainte critique, dfinies par
lEurocode, ne tiennent pas compte de la longueur de la plaque considre [EN-3-1-5] et se limitent
la partie asymptotique du diagramme k/ montr sur la Figure IV-10 (valable pour les plaques
longues). Des amliorations du calcul de ce coefficient peuvent donc tre effectues en prenant en
compte simplement la longueur de plaque.
De plus, il apparat que lEurocode considre, pour vrifier la stabilit dune me de profil,
une plaque appuye sur 4 bords. Par consquent les formules fournies ne tiennent pas compte
dventuels maintiens rotationnels ou encastrements apports par les semelles de la poutre lme.
Nous verrons dans le paragraphe suivant linfluence non ngligeable des conditions de maintien sur
la rigidit des plaques. Bien prendre en compte les conditions de maintien peut permettre
daugmenter de manire significative la valeur de la contrainte critique.
Figure IV-11 Evolution du coefficient k pour une plaque simplement appuye et une plaque encastre sur les deux bords
non chargs [MAN, 94]
Equation IV-4
Dans cette expression, f(y) est une fonction de y seul, cette quantit devant tre dtermine
partir de la rsolution de lquation diffrentielle dduite de lquation dquilibre de la plaque dans
des conditions de chargement spcifiques. La complexit des calculs mathmatiques implique que
les dtails de telles rsolutions seraient trop longs pour tre crits dans la littrature. Ainsi,
Timoshenko fournit les formules permettant de calculer k pour des cas particuliers. De mme, plus
tard, Petersen ainsi que Klppel et Sheer ont propos des abaques permettant de dterminer la
valeur de la contrainte critique pour de nombreuses configurations de chargements, de conditions
dappuis et de formes de raidissage. Cependant, si lon recherche dterminer la valeur de ce
coefficient pour des configurations variables de chargement ou dappui, il faut souvent revenir la
rsolution du problme de stabilit ou user doutils numriques [YAM, 01]. De mme, lorsque les
conditions dappui sont variables (maintien rotationnel lastique avec un chargement linaire) la
rsolution devient trs complexe [BED, 97], [BRA, 00], [PAI, 00] [SOA, 96].
Dans le cas o lon souhaite effectuer une rsolution par la mthode nergtique, louvrage de
Bulson [BUL, 70] donne une bonne description de la rsolution de problmes de stabilit et fournit
pour quelques cas particuliers de conditions dappui, une forme de la dforme w simple permettant
davoir une bonne approximation des contraintes critiques. Cependant, nous pourrons constater que
cette forme ne dpend pas seulement des conditions dappui mais peut aussi varier pour diffrentes
formes de chargement.
Larticle [KAN, 05] est intressant car il prsente la rsolution du problme de stabilit de
plaque avec des conditions soit S-F-S-S soit S-F-S-C, qui correspondent aux cas de plaques charges
sur les deux bords opposs lesquels sont appuys avec les deux autres bords qui sont soit Free(libre),
Supported (appuy) ou Clamped (encastr). Il donne la mthode de rsolution qui est celle de
Timoshenko, en intgrant lquation dquilibre, mais en choisissant pour la fonction f(y) une srie de
Fourier. La rsolution du systme dquation induite par les conditions aux limites (dterminant nul)
permet de dfinir la valeur des efforts critiques en fonction du nombre de demi-ondes considres.
Un rsultat intressant est celui de lobservation des efforts critiques et modes propres pour les deux
cas de chargement linaire dune plaque appuye sur trois bords et libre sur le quatrime (avec soit
la compression soit la traction du bord libre).
En effet, suivant que la compression due au chargement linaire soit au niveau du bord libre
ou au niveau du bord appuy, les dformes modales et les efforts critiques sont trs diffrents. Les
mmes rsultats que ceux obtenus prcdemment par Bulson et Timoshenko, pour le cas de
compression du bord libre, sont observs. Cependant, larticle ne fournit pas de formule facilement
exploitable en vue dune application un modle de calcul analytique. Cependant, il renvoie des
ouvrages encore plus rcents que Bulson (1970) : Brush and Almroth (1975) et Trahair and Bradford
(1998). La mthode de rsolution propose semble tre un bon compromis entre une rsolution
directe de lquation dquilibre et la mthode nergtique. Car elle permet de rsoudre le problme
de la plaque S-F-S-S pour nimporte quelle configuration de chargement. Enfin, les auteurs affirment
pouvoir appliquer leurs mthodes au cas dune plaque avec les bords longitudinaux maintenus
lastiquement en rotation.
Cependant, aucune formule littrale nest propose pour traiter le cas dune plaque en
console charge par un diagramme linaire de contrainte sur sa largeur. Cest pourquoi nous
choisissons, sur la base de la mthode nergtique, de dvelopper une formule capable de prdire la
valeur du coefficient de contrainte critique pour le cas dune plaque en console. Lintgration de
maintien semi-rigide ne sera pas traite dans ce travail mais peut prsenter une perspective
intressante.
3.1.4.
Lanalyse des plaques dans le domaine postcritique est trs complexe (thorie non linaire) et
ncessite un volume de calcul trs important [JOH, 01]. Cest pourquoi les modles analytiques font
appel des mthodes de calculs simplifies pour le dimensionnement. Le comportement dune
plaque mince comprime peut se dcrire en deux phases distinctes :
- Le domaine lastique, en-dessous de la charge critique, dans lequel la distribution des
contraintes peut tre considre comme uniforme.
- Le domaine postcritique, au-del de la charge critique, dans lequel on observe un cloquage
progressif de la plaque et o les contraintes nont plus une rpartition uniforme (Figure
IV-12). Les fibres situes prs des bords longitudinaux sont davantage sollicites que les
fibres mdianes. La raison de cette diffrence rsulte de la plus faible rigidit des fibres
mdianes qui se dplacent hors du plan alors que prs des appuis, la dformation spcifique
des fibres est plus grande car la dformation hors plan est maintenue. Autrement dit, un
raccourcissement axial identique sur la largeur b de la plaque introduira des contraintes plus
leves au voisinage des bords longitudinaux qu mi-largeur (Figure IV-12). Seules les fibres
proches des bords non chargs sont susceptibles datteindre la limite dlasticit dans le
domaine postcritique.
Figure IV-12 Distribution de contrainte relle au sein dune plaque comprime (i) et distribution thorique uniforme de
contrainte sur une largeur efficace beff (ii)[ KNO, 06]
Equation IV-5
Ainsi, la section efficace Aeff dune plaque est dfinie comme celle qui, soumise une
compression uniforme dintensit max, transmettrait une raction quivalente la vritable section
soumise la distribution de contrainte non uniforme. Lefficacit de la plaque est donne par le
coefficient rducteur p dfinit comme p = Aeff/A, o A = b.t est la section brute. Il revient von
Karman davoir introduit le concept de largeur efficace, en identifiant la contrainte max, la
contrainte critique de voilement lastique de la plaque de largeur efficace beff.
dfini par
Equation IV-6
En gnral, on pose max gale la limite dlasticit fy. En effet, la ruine correspond
conventionnellement ltape pour laquelle les fibres les plus maintenues atteignent leur limite
dlasticit, ce qui fournit une valeur scuritaire de la largeur efficace. Cependant, la thorie de von
Karman savre tre trop favorable. En effet, cette dernire ne tient pas compte de lexistence
dimperfections gomtriques initiales qui ont une influence non ngligeable notamment pour les
plaques ayant un lancement moyen et se situant entre les plaques courtes et les plaques trs
lances (0,5 b 1,5). Winter a alors propos la formule semi-empirique suivante pour le calcul de
la largeur efficace dune plaque comprime en acier dont les bords sont simplement appuys :
Equation IV-7
Figure IV-13 Comparaison des courbes donnant la largeur efficace en fonction de llancement rduit
Aujourdhui, lEurocode 3 partie 1-5 permet de traiter la rsistance ultime des plaques minces
pour toute forme de chargement axial. Il fournit les rgles majoritairement bases sur la formule de
Winter et dfinit un lancement rduit critique partir duquel doit tre considre une rduction de
la section. Une prsentation de cette partie de lEurocode avec plus de dtails sur les backgrounds de
cette norme est fournie dans les rfrences [MAQ, 00] et [JOH, 07].
Le cas qui nous concerne est celui de lme des sections en T le long dun quart douverture,
ce qui revient au cas du voilement de plaque avec un bord libre, trait dans lEurocode 3 pour
lanalyse du voilement local des semelles (dfinies comme parois en console dans lEurocode). Nous
avons pu voir que lapplication des rgles de classification fournies par lEurocode pour notre cas
donne des rsultats trop conservatifs car il ne considre ni la longueur de la plaque ni les ventuels
maintiens rotationnels apports par la liaison me-semelle.
En effet, si on prend lexemple dune paroi en console, lEurocode fournit des formules de k
pour diffrents chargement (voir Figure IV-14).
Nous pouvons constater sur la Figure IV-14 que les formules donnant k ne dpendent que du
rapport . Ainsi, pour le cas de la compression uniforme, lEurocode ne fournit quune valeur fixe
k = 0,43. Cependant, pour le cas dune plaque dont le rapport a/b = 1, le coefficient de contrainte
critique a une valeur de k = 1,4 [TIM, 43]. Ainsi, la contrainte critique est multiplie par 3,25. Ce qui
revient rduire llancement b dun coefficient de (3,25) = 1,8 (voir Equation IV-6). Finalement,
cela revient diviser presque par deux llancement dune paroi en considrant simplement la
seconde dimension (distance entre les appuis) dans le calcul de la contrainte critique.
Cette remarque ne remet bien videmment pas en question la formule de Winter ni le critre
de classification de lEurocode 3. Les formules de lEurocode peuvent tre directement adaptes en
rectifiant la valeur de llancement rduit, en considrant une valeur plus juste de k pour les cas de
plaques non-infiniment longues.
Finalement, dans le but damliorer les calculs de rsistance ultime de plaque en console, nous
choisissons de dvelopper une nouvelle formule permettant de calculer la valeur de k en fonction
du systme de chargement () et du rapport de longueur de la plaque .
3.1.5.
Equation IV-8
Le Tableau IV-3 compare les valeurs du coefficient de voilement k donnes par la littrature
[TIM, 43] avec celles dduites de la formule simplifie fournie par Bulson, Equation IV-8:
a/b
k
Intgration
k Energie
0,5
4,40
1
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,5
3
4
5
1,44 1,135 0,952 0,835 0,755 0,698 0,61 0,564 0,516 0,506
4,43
1,43
1,12
0,94
0,82
0,734
0,68
0,59
0,54
0,49
0,47
Tableau IV-3 Comparaison des valeurs du coefficient de voilement k entre les deux mthodes de rsolution
Le Tableau IV-3 montre que les rsultats obtenus sont trs similaires entre les deux mthodes.
Il peut tre remarqu que la valeur de k est gale 0,436 seulement pour un rapport a/b = 10.
Il sagit maintenant de dvelopper une formule de k pour le cas de plaques avec un
chargement linaire quelconque. Afin de dterminer la valeur de ce coefficient, pour des
configurations variables de chargement ou dappui, il faut souvent revenir la rsolution du
problme de stabilit de plaque ou user doutils numriques. [YAM, 01]
Nous avons fait le choix dutiliser une rsolution par la mthode de lnergie. Pour appliquer la
mthode de lnergie, il est suppos que la plaque est soumise laction de forces agissant dans son
plan moyen et quelle subit une certaine flexion pour des conditions donnes au contour. Cette
flexion limite peut se produire sans tirement du plan moyen. Ainsi seuls lnergie de flexion et le
travail des efforts extrieurs produit par les forces agissant dans le plan moyen sont considrer. Si
ce travail a une valeur infrieure celle de lnergie de dformation par flexion, pour toutes les
formes possibles de flambage hors plan, la forme plane dquilibre de la plaque est stable. Si au
contraire, la valeur de ce travail devient suprieure celle de lnergie de dformation, la forme
plane dquilibre est instable et le voilement sinitie.
Il sagit dans un premier temps de dfinir la forme de la dforme qui reprsente au mieux la
flexion de la plaque en fonction de ses conditions aux limites. Dans le cas dune plaque en console,
appuye sur trois bords et libre sur le quatrime, la dforme seffectue toujours en une seule demi-
onde [BUL, 70]. Cest la raison pour laquelle le diagramme de k dune plaque en console
uniformment comprime na quune seule forme (voir Figure IV-15).A linverse de la plaque
appuye, pour laquelle, est dfinie une courbe enveloppe car les courbes varient suivant quil faille
considrer une ou plusieurs demi-ondes de voilement. Cette observation permet de trs largement
simplifier la forme de la dforme et rend la mthode nergtique dautant plus adapte.
Figure IV-15 Diagramme k = f(a/b) pour une plaque en console uniformment comprime (=1)
La valeur minimal de k est donc toujours associe m = 1, qui implique quune plaque,
appuye sur 3 bords et libre sur lautre, voile toujours en une seule demi-onde indpendamment de
sa longueur. La mthode de lnergie donne une approximation trs proche de la solution exacte, sil
est suppos que durant le voilement il ny a aucune flexion transverse. Ainsi, une expression pour w
satisfaisant cette hypothse est donne ci-aprs : [BUL, 70]
Equation IV-9
f(y) est une fonction qui dpend des conditions aux limites des bords longitudinaux. Pour le cas
dune plaque en console appuye et libre sur chacun des deux bords longitudinaux, il peut tre dfini
suivant la littrature, une forme de dforme simplifie telle que f(y) = y/b.
Equation IV-10
La Figure IV-16 ci-dessous prsente une plaque appuye sur trois bords et libre sur un bord
longitudinal.
Cette plaque est soumise un chargement linaire de contrainte sur les bords x = 0 et x = a tel
que min = . max [EN3-1-5]. En considrant positive en compression, lamplitude de la contrainte
une distance y depuis le bord suprieur (y = 0) peut tre exprime par les relations linaires suivant
les configurations prsentes la Figure IV-17 :
- max est au niveau du bord libre (y = b):
Equation IV-11
Equation IV-12
Figure IV-17 Modle de plaque charge linairement avec une contrainte maximale au niveau du bord libre ( gauche) et au
niveau de lappui ( droite)
3.1.5.1.
Lnergie interne de flexion est dfinie par lEquation IV-13 telle que :[TIM, 43]
Equation IV-13
Avec :
Il a t prsent au 3.15 que la dforme suppose de la plaque dcrite dans la Figure IV-17
peut tre admise comme tant [BUL, 70]:
Le travail des efforts extrieurs est dfini par lEquation IV-14 : [TIM, 43]
Equation IV-14
Avec :
Equation IV-15
Nous remarquons que la valeur du coefficient k nest plus dfinie pour un rapport de
contrainte < -3. Dans ce cas, il faut alors limiter la valeur de k en considrant un rapport de
contrainte minimal de -3. En effet, un modle de plaque, avec un rapport de contrainte < -3 et une
longueur suffisante, entraine un comportement diffrent avec un voilement en plusieurs demi-ondes
(voir lexemple de la Figure IV-18). Ainsi, le modle nest donc plus adapt pour ce cas.
Lutilisation de ce modle est limite un rapport de contrainte minimal de -3. Cependant il
faut rappeler que = min/max. Ainsi, dans le cas o = -3, cela revient considrer une contrainte
de traction trois fois plus leve que la contrainte de compression, ce qui nest que trs rarement le
cas dans les sections soumises instabilit autour dune ouverture. Par consquent, dans ces cas
exceptionnels, revenir aux critres de lEurocode entraine tout de mme des contraintes critiques
assez leves, du fait que la partie comprime de la plaque est faible.
3.1.5.2.
La compression maximale est au niveau de lappui. Ce cas est donc moins dfavorable que le
prcdent. Cependant, lvolution du chargement ntant pas la mme sur la largeur b, nous devons
dvelopper un nouveau modle pour cet autre cas de chargement.
Equation IV-16
Equation IV-17
Il peut tre not que les deux cas de chargement linaire tudis donnent le mme rsultat
pour une valeur de = 1, qui correspond une compression uniforme. De mme, ce modle de k
nest plus valable pour des rapports < -1/3. En effet, en dessous de cette valeur, le modle donne
une valeur aberrante de k qui serait ngative.
De la mme faon que prcdemment, ce problme vient de la mauvaise approximation de la
dforme car pour ces rapports de contrainte, la dforme peut stablir en plusieurs demi-ondes.
De la mme faon que prcdemment, un rapport ngatif dans ce cas correspond simplement la
traction des fibres en bord libre. Cela tend tre dautant plus favorable que la partie comprime est
faible et que cette partie concerne les fibres au niveau de lappui et non celles au niveau du bord
libre.
3.1.6.
La prcision du modle analytique est value par comparaison avec des calculs lments finis
sur CAST3M. Nous ralisons une premire analyse de linfluence de lpaisseur de la plaque sur la
prcision du modle thorique par rapport au modle MEF pour une solution connue de plaque
appuye uniformment comprime. Cette tude a pour objectif de justifier de lpaisseur des
plaques utilise pour les tudes comparatives suivantes visant valider le modle que nous avons
dvelopp.
Les rsultats des comparaisons de k pour diffrentes formes de chargement entre le modle
MEF, lEurocode et le modle que nous avons dvelopp sont prsents ci-aprs.
3.1.6.1.
Etude de linfluence de lpaisseur de plaque sur les carts
thorie/MEF
Linfluence de lpaisseur de la plaque sur la prcision du modle thorique de voilement de
plaque par rapport aux lments finis est value. La contrainte critique dEuler est fonction de
lpaisseur ; cependant, ce nest plus le cas pour le coefficient k. En effet, si on considre une plaque
appuye sur ses 4 bords avec un rapport de dimensions a/b = 1, la thorie donne k = 4
indpendamment de lpaisseur de la plaque. Cette approximation a une incidence directe sur la
prcision du calcul thorique par rapport celui aux lments finis, comme en tmoignent les
rsultats montrs sur la Figure IV-19.
Figure IV-19 Comparaison des valeurs de k thoriques et numriques en fonction de lpaisseur de la plaque t (mm) avec
a = b = 200mm
Il apparat que lpaisseur de la plaque influe sur la valeur du coefficient k. La Figure IV-19
permet de vrifier que les carts entre le modle thorique et le modle MEF sont faibles pour les
cas de plaques minces. En revanche, pour des plaques plus paisses, le modle thorique apparat
bien moins adapt notamment pour des paisseurs de plaque suprieures au dixime de sa longueur
(ou largeur).
Afin de saffranchir de toute influence de lpaisseur sur les rsultats, nous avons choisi de
conserver un rapport de 100 entre lpaisseur et la largeur de la plaque dans le but de rester dans les
hypothses de plaque mince (a = b = 100t).
Dans ce qui suit, les valeurs donnes par les formules analytiques de calcul du coefficient de
voilement k sont compares avec celles donnes par le modle MEF. La comparaison est ralise
pour diffrents cas de chargement qui concernent la compression uniforme ( = 1), la flexion pure
( = -1) et la flexion compose ( = 0). Les deux configurations de chargement, contrainte maximale
de compression en bord libre ou au niveau de lappui sont tudies.
3.1.6.2.
Compression uniforme ( = 1)
Il sagit de comparer les valeurs de contraintes critiques obtenues numriquement (MEF) avec
celles donnes par les formules analytiques de Bulson (Equation IV-8), de lEurocode 3(Figure IV-14)
et de la prsente tude (Equation IV-15). Comme le cas tudi ici concerne la compression uniforme,
la formule propose par Bulson peut tre applique.
La Figure IV-20 montre que le modle analytique propos dans cette tude, appel Modle,
donne des valeurs de contraintes critiques trs proches de celles de la MEF pour diffrentes
gomtries de plaque. De plus, la comparaison montre que les valeurs donnes par la formule de
lEurocode sont trs conservatives sur lensemble des valeurs de a/b considres avec les carts les
plus importants pour les faibles valeurs de a/b.
Figure IV-20 Comparaison des valeurs de cr pour les diffrents modles pour =1
b.
De la mme faon quen compression, la Figure IV-21 compare les contraintes critiques
obtenues, en flexion pure, par le modle analytique dvelopp, avec les formules de lEurocode et le
modle MEF.
Figure IV-21 Comparaison des valeurs de cr pour les diffrents modles pour = -1
Nous observons que le modle analytique donne des rsultats assez proches du modle MEF.
Encore une fois, cette comparaison montre que la contrainte critique fournie par lEurocode est
plutt adapte pour des plaques dont le rapport a/b est plus grand que 4. Pour les faibles rapports
a/b, la contrainte critique est largement sous-estime par lEC3.
c.
Flexion compose : = 0
La Figure IV-22 montre les contraintes critiques, dune plaque en flexion compose, calcules par le
modle analytique que nous proposons, le modle MEF et les formules de lEurocode (EC3). Les
mmes observations que pour la compression ou la flexion pure peuvent tre formules ici.
Figure IV-22 Comparaison des valeurs de cr pour les diffrents modles pour = 0
Les rsultats obtenus par lments finis montrent que mme pour un rapport a/b lev, la
plaque conserve un premier mode de voilement en une seule demi-onde (Figure IV-23). Ceci permet
de confirmer lallure du graphe k en fonction de a/b donn Figure IV-15.
Figure IV-23 Premier mode de voilement pour une plaque de rapport a/b = 2,5
3.1.6.3.
a.
Flexion compose ( = 0)
Pour une distribution linaire de chargement et une contrainte maximale sur le bord appuy,
la Figure IV-24 montre quen comparaison avec lEC3, le modle analytique dvelopp donne des
valeurs de contraintes critiques plus prcises. Les carts diminuent avec laugmentation du rapport
a/b. Cette volution de lcart est directement lie lerreur relative de dforme approxime par
rapport la dforme relle, erreur qui samenuise avec laugmentation de la longueur de la plaque.
Figure IV-24 Comparaison des valeurs de cr pour les diffrents modles pour = 0
b.
La Figure IV-25 montre que le modle analytique donne des rsultats relativement proches du
modle MEF. Les rsultats MEF ont confirm que mme pour un rapport a/b lev, la plaque
conserve un premier mode de voilement en une seule demi-onde. Plus la plaque est longue et plus
lapproximation faite sur la forme de la dforme est correcte, ce qui implique des carts entre les
calculs MEF et analytique plus faibles.
Figure IV-25 Comparaison des valeurs de cr pour les diffrents modles pour = 0,5
c.
En flexion pure, la moiti de la largeur b de la plaque, partir du bord libre, est en traction. Il
peut tre observ que pour un rapport a/b = 0,5, la dforme modale est similaire celle dune
plaque appuye sur quatre bords et non celle dune plaque bord libre (Figure IV-26), comme il a
pu tre aussi observ sur larticle [KAN, 05]. Le fait davoir de la traction sur le bord libre influe
beaucoup sur la forme de la dforme.
Bord appuy
Bord libre
Figure IV-26 Premier mode de voilement pour une plaque de rapport a/b = 0,5
De plus, pour un rapport a/b > 0,5, la plaque voile avec plus dune seule demi-onde. A
lidentique dune plaque appuye, le nombre de demi-ondes de voilement qui donne la contrainte
critique minimale augmente en fonction du rapport a/b et la plaque voile en ondes carres comme
illustr la Figure IV-27.
Avec cette configuration de chargement, lapproximation faite dune dforme en une seule
demi-onde nest plus aussi juste. En effet, dans ce cas, la contrainte critique de voilement dpend de
la longueur donde de voilement. Par consquent le coefficient de contrainte critique k, fonction du
rapport a/b, nvolue plus suivant une seule fonction dcroissante mais suit diffrentes fonctions
suivant le mode de voilement comme illustr la Figure IV-10 pour une plaque appuye sur 4 bords
(la fonction considrer est toujours celle donnant la contrainte critique minimale).
Figure IV-27 Premier mode de voilement pour une plaque ayant un rapport a/b = 2
Les rsultats du modle analytique dvelopp ne concordent pas avec les rsultats
numriques. Ces carts sont dus la mauvaise reprsentativit de la forme de dforme. Il nest
donc pas utile de les prsenter.
Larticle [KAN, 05] donne des rsultats similaires en expliquant que les contraintes de traction
du bord libre doivent stabiliser les fibres en bord libre justifiant ainsi ce changement de
comportement. Mais il ne donne pas de rgle de calcul.
A partir des rsultats du modle MEF et de lanalyse thorique des rsultats, une approche
rserve ce cas de chargement est propose afin dobtenir des rsultats analytiques les plus
proches possibles des rsultats MEF. En comparant les rsultats numriques obtenus pour une
plaque appuye sur 4 bords avec ceux dune plaque avec un bord libre (dont les fibres sont tendues),
il peut effectivement tre observ une forte similitude en terme de dforme modale (voir Figure
IV-28) mais aussi en terme deffort critique. Les deux plaques sont charges par des contraintes de
compression de rapport = -1 (flexion) avec le bord libre de la seconde plaque tendu.
Figure IV-28 Dforme modale dune plaque bord libre (gauche) et appuye (droite) avec = -1 et a/b = 1
La Figure IV-29 compare les valeurs de contrainte critique obtenues laide du modle MEF de
plaque appuye (appuye sur 4 bords), de plaque en console (appuye sur 3 bords et libre sur
lautre) et la valeur de contrainte critique obtenue par la formule de lEurocode pour une plaque en
console charge avec un rapport de contrainte = -1. On peut noter que lEurocode donne une
valeur de coefficient de contrainte critique identique au cas de plaque appuye, k = 23,8 (23,9 pour
une plaque appuye).
Figure IV-29 Comparaison des valeurs de cr pour les diffrents modles pour = -1
La Figure IV-29 montre que les valeurs de charges critiques MEF pour le modle de plaque
appuye sur 4 bords sont similaires avec celles dune mme plaque avec un bord libre. Cette
similitude peut servir rsoudre le problme dune plaque appuye sur trois bords et dont le bord
libre est tendu en considrant le cas similaire dune plaque appuye sur 4 bords. Cette observation
permet de confirmer la cohrence de la valeur de k fournie par lEurocode pour le cas particulier de
= -1.
Cependant il serait intressant de vrifier si cette hypothse est valable pour un diagramme de
flexion compose avec une zone tendue moins tendue que dans le cas de la flexion simple. Par
exemple, ltude dun cas limite : = -0,1 donne :
- plaque appuye sur 4 bords, a/b = 1,4 : cr = 177,12 MPa. On observe 2 demi-ondes de
voilement,
- plaque en console, a/b = 1,4 : cr = 83,86 MPa. On observe 1 demi-onde de voilement.
Cet exemple permet de montrer que pour un rapport de contrainte = -0,1 qui correspond
une faible zone de traction du bord libre, lhypothse dun comportement de plaque similaire
une plaque appuye sur 4 bords nest pas justifie. Le mode de voilement de la plaque en console
est, dans le cas de = -0,1, plus proche de celui propos analytiquement par la formule :
Par consquent, nous proposons de dfinir un critre partir duquel il est possible de
considrer un comportement similaire celui dune plaque appuye sur 4 bords. La premire
hypothse est que ce critre est principalement bas sur le rapport de contrainte . Pour les cas de
plaque respectant ce critre, le calcul de la contrainte critique devrait alors se baser sur une nouvelle
forme de dforme w. Ainsi considrer la dforme dune plaque sur 4 bords peut sapproximer par :
[TIM, 43]
Equation IV-18
Il peut tre not que pour le cas =-1, de la flexion simple, lEquation IV-18 na pas de
solution. Timoshenko arrive au mme problme, inhrent lapproximation faite sur la forme de la
dforme w qui considre un produit de deux fonction sinus avec les seuls coefficients de forme
dune demi-onde dans les deux directions : (citation de Timoshenko [TIM, 43])
Cette premire approximation ne donne un rsultat satisfaisant que pour des petites valeurs de ,
cest--dire dans les cas o les contraintes de flexion sont faibles par rapport aux contraintes de
compression.[]Pour avoir une deuxime approximation on doit prendre deux quations du systme
avec les coefficients a11 et a12 (ce qui revient considrer un deuxime coefficient en plus de A dans
la forme de dforme) et la rsolution du systme dquation induit lquation ci-dessous :
Equation IV-19
Avec :
La rsolution de lEquation IV-19 permet de proposer une formule de cr pour le cas dune
plaque appuye sur ses 4 bords et charge de manire linaire. Cependant, la formule de la
contrainte critique obtenue aprs rsolution est relativement lourde. La comparaison entre les
valeurs thoriques fournies par la rsolution de lquation de Timoshenko (Equation IV-19) et celles
dduites de lEurocode permet destimer la pertinence de la simplification de lEurocode.
()
=a/b
cr, TIM
cr, EC3
Ecart
cr, TIM / cr, EC3
0 (1)
0
0
-1 (2)
-1
-1
-2 (3)
-2
-2
-0,5 (1,5)
-0,5
-0,5
0,2
0,5
1
0,2
0,5
0,7
0,2
0,5
0,6
0,2
0,5
0,9
828
221
148
1589
527
474
14255
5191
5041
1094
330
254
148
148
148
453
453
453
1022
1022
1022
254
254
254
5,59
1,49
1,00
3,50
1,16
1,05
13,96
5,08
4,94
4,30
1,30
1,00
Tableau IV-4 Comparaison des contraintes critiques entre thorie (Timoshenko) et Norme (EC3) pour une plaque appuye
Dans le tableau, la valeur maximale de a/b utilise pour chaque cas correspond la valeur maximale pour
laquelle on a la valeur minimale de cr. Pour des valeurs de ce rapport suprieur, on se situe sur la partie
croissante de la courbe k (a/b).
Le Tableau IV-4 montre que suivant le diagramme de contrainte sollicitante, la valeur limite du
rapport = a/b, pour lequel la plaque conserve une dforme modale en une seule demi-onde, nest
pas la mme et il peut savrer infrieur 1. De plus il peut tre constat sur ce mme tableau que
les formules de lEurocode sont trs conservatives pour des rapports a/b infrieurs 0,5.
Ladaptation de ces calculs aux sections dun quart douverture sera donne plus tard dans cette
partie.
Pour les vrifications des sections du quart douverture proches du montant dme pleine
(a/b < 0,5), il est prfrable dutiliser le calcul rel de k partir de lquation fournie par Timoshenko
(Equation IV-19) afin de tenir compte de la proximit de ces sections avec la ligne dappui. Les dtails
du nouveau modle de vrification de rsistance des sections dun quart douverture seront dcrites
ultrieurement. Cependant, il peut tre constat que les formules fournies par lEurocode donnent
rapidement des rsultats trs concordants avec Timoshenko pour des rapports de dimension de
plaque suprieurs 0,7. La premire simplification qui consiste considrer les formules de
lEurocode dans ce cas de chargement, peut savrer une dmarche conservative et relativement
raliste.
Dans ce qui suit, nous vrifions si lapproximation, qui consiste assimiler la plaque avec un
bord libre tendu une plaque appuye sur 4 bords, est raliste.
3.1.7.
Dans le but de dfinir lquivalence entre une plaque en console et une plaque appuye, nous
proposons dtablir un critre qui dfinit les limites de validit. Nous avons montr prcdemment
que ce critre est surtout fonction du rapport de contraintes sollicitantes . En effet, pour une valeur
ngative de ce rapport, le mode de ruine peut changer en passant dune forme caractristique dune
plaque en console (dforme maximale hors plan au niveau des fibres en bord libre) celle dune
plaque appuye sur 4 bords (dforme maximale hors plan au niveau des fibres du milieu de la
plaque). Il sagit de dterminer partir de quelle valeur de ce rapport le changement de mode
sopre.
Dans le cas dun chargement avec = -0,3 et une configuration de plaque telle que a/b = 1,8,
le mode de ruine entre les deux modles diffre (Figure IV-30). En effet, les modes de voilement et
les contraintes critiques sont diffrents, et la plaque en console est bien moins rigide.
Figure IV-30 Premier mode pour une plaque en console ( gauche) et appuye ( droite) avec = -0,3
Pour le cas = -0,4, les modes de ruines sont plus proches et un changement de mode pour la
plaque en console sopre avec une dforme modale proche de celle de la plaque appuye (voir
Figure IV-31).
Figure IV-31 Premier mode de voilement pour la plaque en console ( gauche) et appuye ( droite) avec =-0,4
Nous menons une tude paramtrique sur les dimensions de la plaque (rapport a/b) afin de
vrifier que la valeur de = -0.4 peut tre considre comme une valeur limite partir de laquelle la
plaque en console peut toujours tre considre comme appuye sur 4 bords. Le dtail de cette
tude paramtrique est fourni en Annexe D.
Le bilan de cette tude nous permet de considrer quune plaque en console, charge avec un
diagramme linaire de contraintes axiales, avec la contrainte de compression maximale au niveau de
lappui, peut tre considre comme une plaque appuye sur ses quatre bords ds lors que le
rapport de contrainte est ngatif (bord libre tendu) et infrieur ou gal -0,4. Pour des valeurs de
> -0,4, les carts de charges critiques entre les deux modles deviennent importants cause de la
diffrence des modes de ruine.
La comparaison des contraintes critiques obtenues numriquement et celles donnes par
lEurocode 3 pour une plaque en console permet de voir que la norme reste trs conservative. Ainsi,
comme il a t constat qu partir dun rapport < -0,4, la plaque se comporte de manire similaire
(modes de voilement et efforts critiques) une plaque appuye, il est propos dutiliser les rsultats
de cette dernire.
La premire comparaison faite entre lEquation IV-19 et celle de lEurocode a montr que la
formule de lEurocode dfinit une contrainte critique de plaque appuye conservative par rapport
la formule de Timoshenko ; ce qui est logique, tant donn quelle donne la valeur minimale du
coefficient k indpendamment du rapport a/b. Cependant la rsolution de lquation de
Timoshenko donne une formule relativement lourde de la contrainte critique. De plus celle-ci permet
seulement de dfinir la courbe pour un voilement en une seule demi-onde. Ainsi, la rsolution de
cette quation ne permet pas de traiter tous les cas de plaque mais seulement les cas de plaques
courtes.
Nous prconisons donc pour les cas de plaques bord libre tendu, avec comme rapport de
contrainte < -0,4, de considrer le critre de lEurocode de plaque appuye pour a/b > 0,5. Pour les
plaques courtes (a/b < 0,5), nous proposons dutiliser la rsolution de lEquation IV-20 pour plus de
prcision. Les formules utiliser sont rsumes dans le Tableau IV-5.
3.2. Bilan
Lobjectif principal de cette partie a t dtudier la stabilit des panneaux comprims pour
avoir un regard critique sur les normes actuelles. Les parties prcdentes ont permis de mettre en
avant que le principal problme dans le dimensionnement des poutres ouvertures sinusodales
tait de dfinir correctement la rsistance des diffrentes sections autour de louverture. Nous avons
montr que les critres de classification de lEurocode sont mal adapts ces cas et quil est
ncessaire damliorer ces critres de classification en dfinissant une nouvelle valeur de la
contrainte critique.
Mme si la valeur de la contrainte critique dune plaque est de nature thorique, car elle ne
considre pas les effets de plastification ou de non-linarit des lments, elle reste une rfrence
pour tablir la rigidit et la stabilit des parois. LEurocode 3 partie 1-5 fournit plusieurs rgles
permettant de caractriser la valeur de la contrainte critique dune plaque pour diverses conditions
dappui et de chargement. Cependant, la principale lacune dans ces formules est labsence du
rapport dimensionnel de la plaque (a/b) qui permet de distinguer la contrainte critique dune paroi
longue avec celle dune paroi courte. Ces codes sont principalement tablis pour la vrification de
parois telles que lme ou la semelle dune poutre en acier. La longueur de ces diffrents lments
peut donc souvent tre considre infinie. Mais dans le cas dune ouverture, la longueur de la plaque
considre entre deux points dappui peut avoir une influence non ngligeable. Cette notion
permettrait de traduire le fait que les sections du quart douverture proches du montant
intermdiaire sont peu soumises linstabilit malgr une hauteur dme importante (voir 2.1.3).
Ltude propose a permis de dvelopper un modle analytique de calcul du coefficient de
contrainte critique dune plaque en console en flexion compose. Ce nouveau calcul permet
damliorer les valeurs de contraintes critiques par rapport celles fournies par lEurocode pour les
rapports a/b < 1, tout en restant proche des rsultats numriques obtenus par calcul eulrien.
Enfin, nous avons montr que le modle analytique est mal adapt au cas de plaque en
console soumise un rapport de contrainte ngatif (de flexion compose) avec la traction du bord
libre. En effet, la traction des fibres en bord libre les stabilise et agit comme un appui. Par
consquent, la forme de la dforme suppose analytiquement nest plus valable. En revanche, nous
avons montr que pour ce cas particulier de chargement, on peut dfinir un seuil de rapport de
contrainte partir duquel il est possible de considrer la plaque comme appuye sur quatre bords.
Ce critre de nature thorique permet de considrer une valeur de contrainte critique analytique
proche de celle obtenue avec le modle MEF. Le Tableau V-5 permet de faire le bilan des tudes
analytiques faites prcdemment et donne les formules utiliser en fonction des diffrentes
configurations de plaque rencontres.
> -3
max au niveau de y = b
(bord libre)
-3
max au niveau de y = 0
Equation IV-15
Maximum :
Equation IV-15 avec
EC3-1-5 tableau 4,2
max = 2,9
Figure IV-14
Equation IV-17
(appui)
Tableau IV-5 Bilan des modles utiliser en fonction des configurations de chargement pour le calcul du coefficient de
contrainte critique k
Dans ce qui suit, nous allons voir comment appliquer ce nouveau calcul de coefficient de
contrainte critique aux sections le long dun quart douverture. Le nouveau calcul du coefficient de
contrainte critique k devrait permettre damliorer le critre de classe 3 des sections ainsi que leur
lancement critique, dterminant dans le calcul concernant les plaques semi-compactes.
Figure IV-32 Etude de la classification dune section labscisse x sur la longueur dun quart douverture
Il est donc possible de caractriser la distance entre la section tudie et un appui hors plan. Le
diagramme de contrainte sollicitant la section labscisse x traduit la flexion compose induite par V
et N sur le quart douverture. Pour dfinir la plaque quivalente pour la section tudie, nous
proposons de dfinir tout dabord la largeur de la plaque, considre comme gale la hauteur
dme de la section en t tudie. Cette dimension est la seule qui soit considre dans la
classification de lEurocode. La distance de la section lappui hors plan est connue (gale labscisse
x).Il est alors possible de proposer une longueur de plaque quivalente permettant de caractriser la
stabilit de la section tudie labscisse x.
Effectuer ltude dinstabilit dune section labscisse x revient considrer le voilement au
niveau de cette section en faisant abstraction de la stabilit des sections adjacentes. Ainsi le calcul de
la contrainte critique pour la section labscisse x revient supposer le voilement de cette section.
Nous avons montr au travers des diffrentes tudes numriques et exprimentales que le
voilement de ces sections se fait en une seule demi-onde (comme le cas standard de toute plaque en
console comprime). Par consquent le dplacement hors plan maximal est localis au niveau de la
section labscisse x et nul la ligne dappui. Chercher une plaque rectangulaire quivalente qui
aurait un voilement similaire reviendrait considrer une plaque dont la longueur permettrait
dobtenir le voilement de la section labscisse x.
Lhypothse au dpart est de considrer le montant comme un simple appui hors plan. Pour
une plaque en console appuye sur trois bords, la section critique se situe mi-longueur de la
plaque. Finalement la longueur de la plaque quivalente peut donc tre dfinie comme tant gale
au double de labscisse de la section tudie comme illustr la Figure IV-33.
Figure IV-33 Illustration de la plaque quivalente pour la classification dune section labscisse x
La Figure IV-34 prsente le modle de quart douverture tudi sur Cast3m et donne la
position de llment au dplacement hors plan maximal. Leffort critique est donc associ la
section verticale situe labscisse du point de dplacement hors plan maximal encadr en rouge sur
la Figure IV-34.
Afin de valider lapproche de plaque quivalente, nous proposons dtudier les charges
critiques dun modle quivalent au quart douverture avec cependant, une hauteur dme
constante et une longueur (a) gale labscisse x (cas 1) et un autre modle avec une longueur gale
2.x (cas 2). Ces deux modles sont chargs par un diagramme de contrainte identique au
diagramme de contrainte de flexion de la section labscisse x du quart douverture de la Figure
IV-34. La Figure IV-35 reprsente le premier mode de voilement du cas 2, pour lequel londe de
voilement est parfaitement symtrique et se situe donc une abscisse x identique au cas du quart
douverture de la Figure IV-34.
Le Tableau IV-6 rsume les rsultats obtenus de coefficients de charge critique pour les trois
modles.
Cas
Kcr : coefficient de
charge critique
Quart douverture
1756
Cas 1 : a = x
2057
Cas 2 : a = 2.x
1433
Tableau IV-6 Efforts critiques pour le modle de quart douverture, dlment rectiligne quivalent 1 et 2
Le Tableau IV-6 montre que la valeur du coefficient de charge critique dpend de la longueur
du modle de plaque rectangulaire quivalente considr. Ensuite, il apparat que le modle du cas 2
est plus reprsentatif du modle de quart douverture et reste conservatif (charge critique infrieure
la charge critique du modle de quart douverture). Cette observation permet de considrer quune
Ce nouveau critre de stabilit permet ainsi de mieux caractriser la rsistance lastique des
sections proches du montant, qui ont ainsi une longueur quivalente de plaque faible (car x est
faible), ce qui implique un rapport a/b faible et donc une contrainte critique importante. Cependant,
cette simple amlioration nest pas suffisante car elle permet seulement de justifier de la rsistance
lastique des sections alors que la contrainte critique peut, pour les sections proches du montant,
tendre vers linfini. Le paragraphe suivant a donc pour objectif ltude des plaques dites semicompactes, qui permet de justifier dune rsistance lastoplastique de ces sections.
5. PLAQUES SEMI-COMPACTES
Cette partie fournit les bases permettant de considrer de manire analytique le fait quune
plaque soit semi-compacte. Lide est de faire le lien entre les sections de classe 2 qui dploient leurs
pleines rsistances plastiques et les sections de classe 3 qui ne peuvent atteindre leurs limites
lastiques quau niveau de la fibre la plus comprime. La partie 1-1 de lEurocode ne permet pas de
dfinir des rsistances de section intermdiaires ces deux limites.
A partir dune certaine hauteur dme, les sections en T tudies passent dune classe 2 une
classe 3 (voir Figure IV-7). Ce changement de classification entraine donc un saut de moment
rsistant. Les sections de moindre lancement sont de classe 2 et ont un moment rsistant gal au
moment plastique. Une fois que llancement de ces sections dpasse le critre de classe 2, leurs
rsistances analytiques chutent pour tre considres comme gales la rsistance lastique.
Ce saut de rsistance thorique est aberrant dun point de vue pratique. En effet deux sections
trs proches lune de lautre ne peuvent pas avoir une diffrence nette de rsistance et de
comportement cause dun critre de hauteur dme. Les sections de classe 3 devraient avoir une
rsistance lastoplastique entre la rsistance plastique et la rsistance lastique. La dtermination de
la rsistance dune section semi-compacte correspond une interpolation entre le moment rsistant
plastique et le moment rsistant lastique ; elle suit une procdure de plusieurs tapes. [EC, 09]
- Etape 1 : la classification. Cette tape correspond la classification de la section afin de vrifier
quelle se situe dans les bornes de la classe 3 pour les sollicitations NEd et MEd qui lui sont
appliques.
- Etape 2 : interpolation du moment rsistant. Cest ltape la plus importante car elle consiste
dterminer le moment rsistant sous flexion simple de la section semi-compacte.
Cette rsistance de plaque semi-compacte est dduite dune interpolation linaire entre le
moment lastique et le moment plastique de la section, suivant un lancement relatif adimensionnel
(c/t)ref. Ce rapport vaut 0 pour la limite correspondant au moment plastique et vaut 1 lorsque le
moment rsistant de la plaque quivaut au moment rsistant lastique. La rsistance lastoplastique
correspond donc une interpolation linaire entre ces deux valeurs (voir Figure IV-36).
Figure IV-36 Classification due (a) la distribution de contrainte dans la section, (b) la flexion mono-axiale [EC, 09]
LEurocode EN 1993-1-3 prvoit une formule qui permet de dterminer la valeur du module de
flexion conformment cette interaction linaire [EN3-1-3]. Cette interaction se fait non pas en
fonction du rapport (c/t)ref comme dans la rfrence [EC, 09] mais donne la formule suivant la valeur
de llancement rduit p (identique b). Cela reviendrait au mme dans le cas o llancement
rduit serait uniquement fonction de la premire dimension c de la section. Or dans le cas tudi du
quart douverture avec des sections correspondant des plaques appuyes sur trois bords, il est
important de faire intervenir les deux dimensions de la plaque. La formule donne par lEurocode
est :
- Si le module dinertie de la section efficace est infrieur au module lastique de la section
brute :
Equation IV-20
- Si le module de la section efficace est gal au module de la section brute, on a alors :
Equation IV-21
Avec pour les parois en console :
et
el
= 0,748 (et non pas 0,673 donn dans la partie 1,3 de lEurocode 3-1-3).
Figure IV-38 Evolution du moment rsistant en considrant la semi-compacit des parois ainsi que le nouveau modle de
calcul pour k
La Figure IV-38 montre clairement une forte augmentation de rsistance de la zone proche du
montant dme adjacent (abscisse x < 100). Finalement le travail thorique a permis de justifier une
rsistance des sections proches du montant bien plus leve que celle dduite de la simple
classification verticale des sections en suivant le modle de calcul de contrainte critique de voilement
et ladaptation du critre de plaque semi-compacte de lEurocode. Lexemple dapplication propos
en Annexe G permet dillustrer la manire dont est utilis le calcul de rsistance de section en t en
fonction du calcul de contrainte critique dune plaque en console.
6. CONCLUSION
Ltude faite sur la stabilit des plaques a permis daugmenter la rsistance des sections dans
une zone du quart douverture. En revanche, il reste encore une zone, carte du montant dme
pleine, qui risque dtre encore sous-estime dun point de vue rsistance. Pour pallier ce problme,
il serait intressant dintgrer dans le calcul de k les maintiens rotationnels apports par le montant
et par la semelle. Les premiers travaux analytiques ont cependant permis de dcrire la rsistance
dun quart douverture de manire plus juste que les prcdentes mthodes prsentes en dbut de
cette partie. Enfin, cette partie a permis de mieux dcrire la stabilit et la rsistance du quart
douverture, le plus souvent critique en terme dinstabilit. Cependant, afin de dvelopper un
modle analytique reprsentatif de la rsistance ultime dune poutre ouverture sinusodale, une
dernire piste est dveloppe dans la partie cinq.
En effet, les tudes numriques faites en deuxime partie ont permis de constater que la ruine
dune ouverture semble tre lie la ruine par instabilit ou par plastification dune partie de
PARTIE V
-ETUDE DE LOUVERTURE
GLOBALE-
1- Introduction
2- Modle analytique de rsistance ultime dune ouverture rectangulaire
3- Rsistances ultimes et modes de ruine pour diverses formes
douvertures sinusodales
4- Comparaison entre ouvertures sinusodale, rectangulaire et
hexagonale
5- Bilan
6- Analyse du modle douverture isole
7- Validation du modle analytique
8- Conclusion
1. INTRODUCTION
Les premiers modles analytiques sont bass sur le fait que la rsistance de louverture est
gouverne par la rsistance minimale de ses quatre quarts, suivant les diffrentes sollicitations qui
leurs sont appliques [BIT, 04] [CHU, 01] [MAN, 09-1] [TSA, 10]. Les observations exprimentales et
numriques faites en deuxime partie ont mis en vidence la capacit de louverture reprendre des
efforts malgr la plastification ou le voilement dune ou plusieurs de ses parties. Ainsi, aprs avoir vu
comment dfinir au mieux la rsistance locale de chaque quart douverture, cette dernire partie
concerne le comportement global de louverture en essayant de traduire analytiquement la
rsistance lie au mcanisme de ruine dune ouverture.
La premire tape de la recherche consiste tudier le cas simple de la plastification totale de
louverture. La plastification totale correspond au fait que, sous flexion Vierendeel, quatre rotules
plastiques apparaissent aux quatre coins de louverture. Cette forme de ruine est simple car elle
ncessite des calculs analytiques qui ne font pas intervenir les problmes lis linstabilit de paroi.
De plus, comme le mode de ruine est similaire celui dune ouverture rectangulaire ou hexagonale,
traiter ce mcanisme de ruine est plus ais. Cependant ce mode de ruine napparat que pour
certaines formes douvertures. La premire forme douverture ayant donn ce mode de ruine est
celle de la poutre AS016 teste exprimentalement. La Figure V-1 rappelle le mode de ruine
plastique de la poutre AS016 en configuration de poutre globale et de montant isol.
Figure V-1 Exemple des deux modles avec ruine par formation de rotule plastique (poutre globale gauche et montant
isol droite)
Tout dabord nous prsentons le modle analytique dvelopp pour caractriser la rsistance
dune ouverture rectangulaire. Il savre que les modles proposs dans la littrature ont quelques
lacunes (notamment au niveau de linteraction M-N). Les cas douvertures sinusodales pour
lesquelles nous avons observ une ruine par plastification des 4 coins de louverture peuvent faire
lobjet dune quivalence avec une ouverture hexagonale ou rectangulaire. Ensuite, ladaptation du
modle analytique douverture rectangulaire aux cas des ouvertures sinusodales dont ltat ultime
est la plastification de louverture sera confronte aux rsultats MEF.
Puis nous comparons les rsultats obtenus grce au modle lments finis pour des modles
douvertures sinusodales avec les modles douvertures rectangulaires quivalentes. Cette premire
comparaison permettra de mettre en vidence certaines diffrences entre ces deux modles afin de
comprendre les carts obtenus entre les rsultats numriques et analytiques en considrant la
mthode douverture rectangulaire quivalente.
Ensuite, nous proposons dtudier un nouveau modle numrique simplifi, celui dune
ouverture en console. Ce nouveau modle numrique permet une tude plus prcise de la
rpartition des contraintes autour dune ouverture. Le modle donne ainsi lopportunit danalyser la
rsistance dune ouverture pour des efforts similaires ceux dun cadre de poutre chelle et de
mettre ainsi en vidence les ventuelles redistributions defforts exclusivement autour de
louverture.
Enfin, cette dernire partie fait le bilan des travaux analytiques faits depuis le dpart pour
proposer un modle analytique qui considre de manire raliste la rsistance dun quart isol et la
rsistance en mcanisme dune ouverture sinusodale. Ce dernier modle sera ensuite valid au
travers dune tude comparative avec les charges ultimes donnes par la MEF pour diffrentes
configurations de poutres ouvertures sinusodales.
2. MODELE
ANALYTIQUE
DE
RESISTANCE
V x L0 = 2 x Minf,red + 2 x Msup,red
Equation V-1
Avec:
- V: effort tranchant global au droit de louverture
- L0 : longueur de louverture
- Minf,red et Msup,red : Moments plastiques rduits par leffort axial et cisaillement des membrures
suprieures et infrieures.
Ainsi, pour une ouverture rectangulaire centre dans une poutre non mixte on a :
V x L0 = 4 x Mt,red
Equation V-2
Avec Mt,red : moment rsistant de la section en t au coin de louverture rduit par la prsence
de leffort axial par interaction M-N quadratique[VEL, 06]. Cette mthode revient donc exactement
au mme que celle qui considre la vrification de chaque quart douverture pris sparment avec :
Equation V-3
En effet, cette mthode repose sur lhypothse de la formation simultane des 4 rotules
plastiques. Cependant, cette quation nest pas prcise car elle considre une interaction momenteffort axial quadratique. Or il savre que le diagramme dune telle interaction est doublement
symtrique par rapport aux axes N/NRd et M/Mpl. Ainsi, le moment rsistant est le mme pour les
sections des deux membrures. Cependant, il a t prouv prcdemment que linteraction M-N
dune section en t est dissymtrique par rapport ces axes. Ainsi, le moment rsistant est diffrent
entre deux coins douverture dune mme membrure car les signes du moment Vierendeel sont
opposs pour un mme signe deffort axial (voir Figure V-2).
Figure V-2 Illustration de la diffrence de moment rsistant entre 2 parties de la mme ouverture
La Figure V-2 montre que deux des quatre sections critiques de louverture se situent sur la
partie linaire de linteraction alors que les deux autres sections sont sur la partie parabolique. Cette
diffrence de rsistance entre les parties de louverture implique donc deux valeurs de moment
rsistant plastique Mpl,N,min et Mpl,N,max.Nous observons alors la formation de deux premires rotules
plastiques. Puis une redistribution defforts autour de louverture sopre, jusqu la formation des
deux autres rotules qui entraine un mcanisme dans louverture et donc la ruine de la poutre
limage dun cadre de poutre chelle.
Dans le but de traiter la rsistance finale dune ouverture rectangulaire nous choisissons de
faire une tude analytique dun cadre en console dont la rpartition des efforts est identique celle
dun cadre de poutre chelle utilis pour caractriser le comportement dune large ouverture
rectangulaire. Ce modle simplifi nous permet alors de dterminer de manire exacte la nouvelle
rpartition des efforts au sein du cadre aprs la formation de deux rotules plastiques.
Lhypothse gnrale pour traiter le problme dune poutre avec des ouvertures
rectangulaires uniformment rparties revient considrer que la poutre fonctionne comme une
poutre chelle charge en ses nuds. Le problme dune poutre chelle est relativement lourd
traiter de manire analytique. Il est plus simple de partir dun modle simplifi en ntudiant quun
cadre hyperstatique en console. Ce cadre hyperstatique a une hyperstaticit interne de degr 3. Il est
par ailleurs isostatique externe. Une premire tude sur un logiciel de calcul de RDM permet de
mettre en vidence que les moments flchissant sont bitriangulaires, comme observ sur un cadre
de poutre chelle. Les moments aux quatre coins du cadre sont identiques au signe prs (voir Figure
V-3).
Figure V-3 Reprsentation du cadre en console avec les diagrammes des moments flchissant dans chaque membrure
laide du logiciel ROBOT
Bien videmment, ces moments flchissant viennent sajouter des efforts de compression ou
de traction dans chaque membrure. Ainsi, pour dterminer la rsistance des diffrentes sections il
faut considrer principalement linteraction M-N. Pour les sections symtriques, nous retrouvons des
moments rsistants gaux dans chaque coin du cadre. Par consquent, comme les nuds sont
galement sollicits, la ruine se produit par la formation simultane de 4 rotules plastiques aux 4
coins du cadre.
Par contre si les sections, comme dans le cas des membrures dune ouverture dans lme
dune poutre, sont dissymtriques, linteraction M-N ne donnera pas les mmes valeurs de moment
rsistant pour chaque nud. Ainsi les diffrents coins du cadre auraient une mme sollicitation mais
avec des rsistances diffrentes. La ruine sera alors prcde par la formation de premires rotules
plastiques.
Ces premires rotules entrainent une nouvelle rpartition des efforts autour du cadre. Les
membrures sont ds lors sollicites par des nouveaux diagrammes de moment flchissant et deffort
axial, qui interagissent lun lautre pour former les dernires rotules plastiques.
Figure V-4 Diagramme des moments flchissant pour le cadre aprs la formation de deux rotules aux nuds 1 et 4
L = H = 4m
M1 = -1,00 x F
M2 = 0,99 x F
M3 = -0,99 x F
M4 = 1,00 x F
H = 2metL = 4m
M1 = -1,00 x F
M2 = 0,99 x F
M3 = -0,99 x F
M4 = 1,00 x F
H = 2metL = 8m
M1 = -2,00 x F
M2 = 1,99 x F
M3 = -1,99 x F
M4 = 2,00 x F
Tableau V-1 Rsultats des efforts internes de flexion aux nuds du cadre hyperstatique de degr 3 en console
La rsolution analytique dun cadre hyperstatique en console permet de confirmer que la mthode
simplifie qui dfinit le moment aux coins tel que : Mv = F/2 x L/2 = F x L/4 donne un rsultat trs
correct. La mme remarque peut tre faite concernant leffort axial N dans les membrures du cadre
qui peut se traduire comme tant N = Mglobal/H = F x L / (2 x H).
Cette premire tude permet de valider analytiquement le modle analytique simplifi
permettant de calculer un cadre hyperstatique et permet de justifier le fait que lon puisse
approximer le moment Vierendeel au coin dune ouverture rectangulaire de largeur w tel que :
Mv = Vglobal/2 x w/2
Equation V-4
Avec Fpl : leffort plastique sollicitant une poutre en flexion 4 points qui entraine la formation
des deux premires rotules plastiques.
Aprs la formation des deux premires rotules plastiques, les deux autres sections, de
rsistance plastique Mpl,N, max devront vrifier:
Equation V-5
Figure V-5 Modle de cadre aprs formation des deux rotules plastiques et systme iso-quivalent
Equation V-6
Equation V-7
Equation V-8
De plus, on obtient comme effort normal dans les membrures suprieure et infrieure :
Equation V-9
Il peut tre not que le second membre de la formule du moment sollicitant M2 (Equation V-8)
peut tre nglig, notamment pour des cadres dont la hauteur (H) est du mme ordre de grandeur
que la longueur (L). Ainsi lincrment de moment M appliqu peut tre approxim tel que :
Equation V-10
Dans la configuration de cadre avec 2 rotules (Figure V-4), les sollicitations des deux
encastrements et des membrures sont doubles par rapport au modle de cadre avec 4 nuds
rigides (Figure V-3). Par consquent, pour considrer la redistribution plastique defforts autour
dun cadre aprs la formation des deux premires rotules, il suffit de doubler les formulations
habituelles appliques un incrment de charge F.
Un premier calcul analytique permet de dterminer leffort Fpl pour lequel louverture atteint
la formation des premires rotules plastiques dans les parties de plus faible rsistance plastique.
Leffort ultime se calcule en supposant un incrment deffort dans les deux membrures de
louverture suivant la nouvelle rpartition deffort qui donne, en se fondant sur ltude
lastoplastique dun cadre hyperstatique:
Mv = Vsup x L0/2 = F/2 x L0 et Nsup = F x L0 / H.
Ensuite pour dterminer leffort ultime nous supposons que :
Mv = Vsup x L0 + Mpl,N,minet Nsup = F x L0 / H+ Fpl x L0/(2 x H)
Cette configuration de cadre donne pour la plastification des premires rotules les efforts :
- Fpl = 79.5 kN
- F = 1.1 kN
- Fult = Fpl + F = 80.6 kN
Lincrment deffort pour atteindre la seconde rotule plastique est de 1.1 kN. Nous pouvons
constater que leffort supplmentaire est ngligeable. Ceci est d au fait que le modle de cadre
hyperstatique implique un moment flchissant global faible. Un faible moment global implique un
effort axial dans les membrures qui influe de manire ngligeable sur le moment rsistant plastique
des sections du cadre. En revanche, il est certain que dans une configuration de poutre, le moment
global serait plus important ce qui entrainerait une plus forte diffrence entre les rsistances
plastiques des sections aux coins de louverture.
Nous pouvons constater que si nous supposions une rpartition lastique des efforts, leffort
Fpl pour la plastification des deux autres coins de louverture serait Fpl = 81.7kN. La moyenne des
efforts 79.5 kN et 81.7 kN donne exactement 80.6 kN. Un second exemple est trait, il sagit
dtudier la rsistance plastique dune poutre munie douvertures rectangulaires, chaque ouverture
pouvant tre considre comme un cadre similaire ce premier exemple.
Exemple dapplication 02
Cet exemple traite une poutre en flexion 4 points de profil initial IPE 500, munie de 6
ouvertures rectangulaires espaces de w = 1m de hauteur a0 = 428mm, de longueur L0 = 400mm et de
hauteur finale Htot = 714mm. Ce cas correspond louverture rectangulaire quivalente de la
configuration 0,6_0,4 douverture sinusodale du Tableau V-4. Le calcul analytique permet de
retrouver les diffrentes valeurs de leffort appliqu correspondant aux diffrentes tapes de la ruine
de louverture : leffort Fpl pour la formation des premires rotules, lincrment deffort F qui
entraine la ruine de louverture avec les efforts internes tranchant et axial (V et N) correspondant.
Ces valeurs sont rsumes dans le Tableau V-2.
Fpl (kN)
F (kN)
Valeur de leffort : F
Effort tranchant des membrures : Vsup
Effort axial des membrures : N
261.2
130.6
1152
67.7
33.9
597
328.9
164.45
1749
Tableau V-2 Efforts analytiques global (F) et dans les membrures (V et N) correspondant aux diffrentes tapes de la ruine
dune ouverture rectangulaire
- Fpl1 = 261.2 kN : effort plastique des quarts douverture de rsistance plastique minimale
- Fpl2 = 396.6 kN : effort plastique des quarts douverture de rsistance plastique maximale
Il apparait que (Fpl1 + Fpl2)/2 = 328.9 kN. Ainsi, nous constatons que leffort ultime dune
ouverture rectangulaire est la moyenne des efforts ultimes des diffrentes parties de louverture.
Nous pouvons noter que lapproche analytique incrmentale permet de valider cette approche
simpliste. Le Tableau V-3 compare lapproche simplifie avec lapproche incrmentale.
Mthode simplifie
Fpl1 = 261.2 kN
Vsup = 130.6 kN
Nsup = 1152 kN
Fpl2 = 396.6 kN
Vsup = 198.3 kN
Nsup = 1749 kN
Fult = (Fpl1 + Fpl2)/2 = 328.9 kN
Incrmentale
Fpl1 = 261.2 kN
Vsup = 130.6 kN
Nsup = 1152 kN
F = 67.7 kN
V = 33.9 kN
N = 597 kN
Fult = 328.9 kN et Nult = 1749 kN
Nous constatons que la mthode qui consiste faire la moyenne entre les deux efforts
plastiques revient exactement au mme rsultat que celui fournit au travers dune analyse
incrmentale de leffort ultime dun cadre. Cette conclusion permet ainsi de dfinir que leffort
ultime dun cadre hyperstatique de membrures suprieure et infrieure identiques et de sections
dissymtriques (en t) peut scrire :
Equation V-11
Avec :
- Fpli : leffort F correspondant la plastification du coin i du cadre hyperstatique.
Ainsi, dans le cas o les efforts ultimes des diffrentes parties de louverture sont identiques
deux deux cela donne:
Equation V-12
Il sagit dans cet exemple dtudier lapplication du modle analytique de rsistance plastique
dune ouverture rectangulaire au cas dune ouverture sinusodale qui a montr une ruine similaire
une ouverture rectangulaire, la poutre teste AS016. Il est possible pour cette poutre de considrer
une ouverture rectangulaire quivalente de longueur L0 = w. Ainsi, le modle analytique donne :
- Si le modle considre la rsistance minimale entre les diffrentes parties de louverture :
Fult,analytique = 103 kN
- Si le modle considre la moyenne des rsistances plastiques des parties de louverture :
Fpl = (103 + 145)/2 =124 kN
- Le modle numrique donne : Fult,MEF = 116,9 kN
Dun point de vue thorique, considrer une rsistance plastique de louverture entraine un
cart inscuritaire de 5 7%. Il semble que considrer une rsistance plastique totale de louverture
amne forcment des possibles carts inscuritaires de valeurs de charge ultime entre la thorie et
le modle lment finis, ce qui rejoint les observations faites en deuxime partie 2.1.
Ces carts peuvent tre lis, soit au fait que la ruine nest pas exactement une ruine avec 4
rotules plastiques, soit cet cart est simplement li la diffrence denviron 5% entre lanalytique et
le numrique pour le calcul de la rsistance plastique des sections en I ou en T. Par contre, la valeur
thorique reste largement scuritaire par rapport la valeur exprimentale. Cest la raison pour
laquelle, dans le but de justifier cette approche analytique, nous choisissons de nous rapporter une
tude dtaille des contraintes autour de louverture. Une premire tude qui consiste analyser la
rsistance ultime douvertures sinusodales en fonction du mode de ruine pour diverses
configurations gomtriques.
a0/HTOT
w/L0
a0 (mm)
w (mm)
ls (mm)
L (m)
c/t
0,6
0,6
0,65
0,7
0,7
0,75
0,8
0,8
0,8
0,5
0,3
0,4
0,3
0,2
0,3
0,1
0,1
0,2
0,3
0,3
428
428
481
538
538
600
666
666
666
333
484
400
484
282
484
200
125
282
484
484
565
300
565
565
565
900
565
565
565
565
14
10
14
10,5
14
14
9,5
10,5
14
14
10,89
10,89
9,59
8,19
8,19
6,68
5,05
5,05
5,05
13,22
Il sagit partir de ces modlisations dtudier le mode de ruine, leffort ultime et les efforts
analytiques. Deux mthodes de calcul deffort ultime sont compares. La premire considre leffort
minimal dinstabilit ou de plastification entre les 4 parties de louverture : Finc,min11. La seconde
considre la moyenne des efforts ultimes plastiques des 4 quarts douverture : Fpl,rect. Le Tableau
V-5 prsente les principaux rsultats de cette tude.
Lobservation des modes de ruine est rsume dans le Tableau V-5. Un mode lastoplastique
correspond une ruine de louverture qui combine instabilits locales et rotules plastiques. Un mode
dit de plastification correspond la formation de 4 rotules plastiques.
Cas tudis
0,6_0,3
0,6_0,4
0,65_0,3
0,7_0,2
0,7_0,3
0,75_0,1
0,8_0,1
0,8_0,2
10
Mode de ruine
MEF
lasto- plastique
lasto- plastique
lasto- plastique
plastique
plastique
lasto- plastique
plastique
plastique
Fult.
MEF(kN)
241,7
324,85
230,67
289,91
209,3
217,17
274,45
197
241
319
231
312
215
241
322
222
0,997
0,982
1,001
1,076
1,027
1,110
1,173
1,127
Un rapport de hauteur douverture sur hauteur de poutre tel que a 0/Htot = 0,8 correspond une taille
TM
douverture maximale pour ce profil (limite de conception de poutre Angelina propose par le CTICM.
11
Ce modle considre la rsistance minimale des 4 quarts douverture en considrant les dveloppements
proposs en quatrime partie
0,8_0,3
0,5_0,3
plastique
lasto- plastique
136
244,63
124
128
147
249
1,081
1,018
Tableau V-5 Rsultats des diffrents cas tudis et comparaisons entre MEF et analytique
Le Tableau V-5 montre que le mode de ruine par formation de 4 rotules plastique dpend
majoritairement de deux paramtres gomtriques adimensionnels (en excluant linfluence de la
limite lastique). Il apparat que la ruine par formation de 4 rotules plastiques stablit pour des
configurations douvertures avec une hauteur douverture importante et une longueur de sinusode
faible par rapport la largeur de montant.
Il apparat que peu de cas tudis ont une formation de 4 rotules plastiques. La prsence dune
instabilit locale dans la sinusode apparat dans un nombre de cas majoritaire. Le calcul analytique
de rsistance plastique dun cadre hyperstatique (Fpl,rect) au cas dune ouverture sinusodale ne
devrait donc tre adapt quaux cas de ruines plastique. Cependant, les rsultats obtenus montrent
clairement un certain paradoxe entre les observations numriques et les carts de charge ultime
entre les rsultats numriques (FMEF) et ceux fournis par la mthode analytique plastique (Fpl,rect). En
effet, les carts inscuritaires les plus importants sont obtenus pour des configurations douvertures
pour lesquelles nous avons identifi un mode de ruine similaire celui dune ouverture rectangulaire.
De plus, dans le cas de ruine survenant avant la plastification de louverture, les efforts ultimes
sont suprieurs aux efforts analytiques ncessaires la plastification de louverture. Afin de mieux
comprendre lorigine de ces diffrences, une petite tude complmentaire est prsente dans le
paragraphe suivant. Cette tude compare les modles MEF de poutre cellulaire ouverture
sinusodale, ouverture rectangulaire quivalente et ouverture hexagonale.
4. COMPARAISON
SINUSODALE,
ENTRE
OUVERTURES
RECTANGULAIRE
ET
HEXAGONALE
Le Tableau V-5 a montr que les ouvertures ayant une forme de ruine de type ouverture
rectangulaire ont cependant un effort ultime infrieur leffort ultime thorique de plastification
complte de louverture. Par contre, dans les cas de petites ouvertures, ltude des contraintes
montre une ruine sans quil y ait la formation des 4 rotules plastiques, du fait dinstabilits locales
des parois comprimes. Cependant leffort ultime est plus proche de leffort plastique thorique et
parfois mme suprieur.
La comparaison du comportement entre une ouverture sinusodale et une ouverture
rectangulaire ou hexagonale quivalente permet de confirmer la bonne concordance de ces carts.
La Figure V-6 prsente les diagrammes de moment rsistant plastique et de moment Vierendeel
sollicitant pour les deux configurations de sollicitation et de rsistance de quart douverture.
Figure V-6 Diagrammes de moment rsistant plastique et moment sollicitant Vierendeel pour les quarts douverture
correspondants
Remarque : Nous pouvons remarquer sur le diagramme en haut de la Figure V-6, un saut de moment
rsistant. Ce saut de moment provient du changement de signe du moment sollicitant. Ce
changement de signe implique un changement de position du point de moment rsistant des sections
en t concernes sur le diagramme dinteraction M-N, car ces sections se retrouvent ainsi avec une
interaction M-N parabolique. Le changement de signe du moment sollicitant est d au moment
secondaire li lexcentrement de leffort axial avec le centre de gravit des sections concernes.
La Figure V-6 montre que lintersection du diagramme moment sollicitant avec le diagramme
de moment rsistant plastique seffectue toujours au coin de louverture (au dpart de la sinusode).
Par consquent la ruine plastique dune ouverture sinusodale correspond une ruine plastique
dune ouverture rectangulaire de mme hauteur et de longueur approximativement gale la partie
droite de louverture sinusodale (w) comme illustr la Figure V-7.
Mme si la forme sinusodale est moins rigide que louverture rectangulaire quivalente, la
comparaison des efforts ultimes entre les diffrents modles douverture permettrait de situer la
rsistance de louverture sinusodale par rapport une rsistance douverture rectangulaire (pour
laquelle la rsistance plastique analytique est reprsente par la mthode analytique de cadre
hyperstatique).
Nous avons choisi deffectuer cette comparaison pour deux configurations douvertures
distinctes, dune part pour une configuration douverture similaire au cas 0,6_0,3 et dautre part
similaire au cas 0,8_0,312 du Tableau V-4. Les diagrammes prsents sur les Figure V-8 et Figure V-9
donnent la comparaison des courbes force-dplacement de ces deux configurations douverture
sinusodale et les comparent avec les diagrammes des ouvertures rectangulaires et hexagonales
correspondantes.
12
Ces trois formes douverture (sinusodale, rectangulaire et hexagonale) ont une position de
section critique identique. Analytiquement, la rsistance et les sollicitations de chaque section, aux 4
coins de louverture, est approximativement identique. Par consquent, indpendamment de la
rigidit des poutres, les courbes devraient atteindre un effort ultime similaire. Mais il peut tre
observ sur les graphes donns Figure V-8 et Figure V-9 que les courbes donnent des rsultats trs
diffrents de la thorie.
Le Tableau V-6 compare leffort de plastification thorique avec leffort ultime MEF obtenu
pour les trois formes douvertures appliques aux deux configurations douverture 0,6_0,3 et
0,8_0,3.
Poutre
Sinus. 0,6_0,3
Hex. 0,6_0,3
Rect. 0,6_0,3
Sinus. 0,8_0,3
Hex. 0,8_0,3
Rect. 0,8_0,3
241,7
251,97
275,11
136,0
151,86
166,53
241
250.5
255.8
147
159.2
159.2
Ecart :
Plastique/MEF
0,997
0,99
0,93
1,08
1.04
0,96
Tableau V-6 Rsum des rsultats dtude comparative des formes douverture
Les efforts ultimes analytiques plastiques peuvent tre diffrents entre les ouvertures
sinusodales, rectangulaires et hexagonales. En effet, la section critique peut tre lgrement
diffrente suivant les formes douverture, notamment pour la forme sinusodale, pour laquelle la
position du coin douverture est moins triviale que pour louverture rectangulaire.
Nous pouvons observer que les rsultats sont diffrents suivant la taille de louverture. Les
rsultats concordent avec les observations faites prcdemment. Louverture de taille minimale a un
comportement et un effort ultime plus proche de louverture rectangulaire que la poutre avec une
taille importante douverture. Ainsi, malgr le fait que la poutre avec une configuration douverture
de 0,6_0,3 ait une instabilit locale dans la sinusode (qui empche la plastification totale de
louverture), leffort ultime est trs proche de celui de louverture rectangulaire quivalente. A
contrario, louverture 0,8_0,3 qui a montr une ruine similaire une ouverture rectangulaire (avec la
formation des 4 rotules plastiques), a une courbe force-dplacement et un effort ultime MEF trs
diffrent de son homologue avec ouverture rectangulaire ou hexagonale.
5. BILAN
Les comparaisons des modles douvertures sinusodales et rectangulaires quivalentes
donnent des rsultats assez concordants avec les comparaisons defforts ultimes du Tableau V-5. Il
apparat que lanalogie avec les ouvertures rectangulaires nest pas aise car les ouvertures ayant les
modes les plus proches de louverture rectangulaire ont des comportements force-dplacement trs
loigns de ceux observs sur louverture rectangulaire quivalente.
Ltude thorique prcdente, dun cadre hyperstatique en console, a permis de vrifier que
ce modle de cadre a une rpartition deffort similaire un cadre de poutre chelle. De plus
lavantage de ce modle est quil donne une mthode thorique fiable pour la vrification ltat
ultime douvertures rectangulaires. Ltablissement dun nouveau modle dtude dune ouverture
seule en console permet ainsi de retrouver une ouverture sinusodale avec des sollicitations proches
de la ralit dune poutre cellulaire tout en maitrisant les rpartitions defforts dans les diffrentes
membrures. Cette proximit entre le modle thorique de cadre hyperstatique en console et celui de
louverture isole permet une meilleure analyse du modle numrique et une meilleure critique des
diffrentes propositions de modle analytique. Ce nouvel chantillon douverture isole est dcrit
la Figure V-10.
Ce nouveau modle dchantillon a pour objectif ltude dtaille de la ruine des 4 quarts
douverture en tudiant une rpartition prcise des efforts et permet dviter dventuelles
redistributions defforts entre ouvertures.
chantillon. Cette tude permettra ainsi de mieux apprhender les problmes de correspondance
entre la thorie et les rsultats numriques.
Dans la configuration de chargement dcrite Figure V-11, les deux parties de louverture qui
peuvent tre soumise une forme dinstabilit sont les quarts douverture 01 et 03, ces deux parties
ont les fibres de lme en bord libre qui sont comprimes par flexion Vierendeel. En revanche, le
quart douverture 01 est tendu par effort axial ce qui implique une interaction M-N plus favorable
que celle du quart infrieur 03 dont les fibres en bord libre cumulent la compression par flexion
locale et effort axial.
Il peut dj tre anticip que le mode de ruine de louverture soit lgrement diffrent de
celui de la mme ouverture en configuration de poutre globale. Malgr que leffort tranchant
sollicitant puisse tre similaire, leffort axial dans les membrures est beaucoup plus faible du fait que
le moment flchissant global soit trs faible. De ce fait les sollicitations du quart douverture 03 (qui
correspond au quart suprieur gauche des tudes prcdentes) changent. La rduction du moment
flchissant local sur la longueur du quart douverture par excentrement de leffort axial ne rduit que
de manire ngligeable le moment sollicitant sur la longueur du quart douverture. Ainsi le
diagramme de moment sollicitant est trs similaire entre les deux quarts douverture 01 et 03
comme en tmoigne les Figure V-12 et Figure V-13.
Figure V-12 Diagramme de moment sollicitant et rsistant plastique pour le quart 03 dans les modles douverture isole (a)
et de poutre globale(b)
Figure V-13 Diagramme de moment sollicitant et rsistant plastique pour le quart 01dans les modles douverture isole (a)
et de poutre globale(b)
Par consquent, la zone dinstabilit dans les deux quarts douverture 01 et 03 sera similaire
(ce qui ntait bien videment pas le cas pour la poutre globale). Numriquement on retrouve bien
cette apparente symtrie de comportement.
Lexemple prsent ci-dessous reprend une configuration gomtrique douverture identique
aux ouvertures de la poutre teste AS012. Il peut tre observ une instabilit lastique des quarts 01
et 03 et une plastification des quarts 02 et 04 (voir Figure V-14).
Remarque :
Le saut de moment rsistant de la Figure V-12 (b) est li au changement de signe du moment
sollicitant. Ce changement de signe du moment sollicitant implique que les sections considres ont
des moments rsistant situs dans une partie diffrente du diagramme dinteraction M-N que les
autres sections sur la longueur du quart douverture (voir Figure V-2).
Figure V-14 Illustration de la dforme vue de ct et des iso-dplacements hors plan ( droite)
Le Tableau V-7 prsente les efforts ultimes analytiques pour chaque quart douverture pris
sparment. Il donne pour chaque quart douverture leffort Finc, qui correspond la vrification
incrmentale des diffrents quarts douverture en considrant le modle que nous avons dvelopp
en quatrime partie. Puis il donne aussi leffort plastique de chaque quart douverture, Fpl. Cet effort
est obtenu par calcul incrmental en considrant toujours une rsistance plastique des sections de
chaque quart douverture. Ce tableau permet donc de comparer les rsistances analytiques des
diffrents quarts douverture suivant que lon considre ou non la prsence dventuelles
instabilits.
Par exemple pour le quart 03, Finc donne leffort analytique pour lequel le quart douverture
ruine par instabilit. Tandis que Fpl donne leffort correspondant la formation dune rotule
plastique dans ce mme quart indpendamment des autres.
Quart
01
02
03
04
Finc.[ kN]
162
378
163
308
Fpl [ kN]
378
378
308
308
Tableau V-7 Rsum des efforts ultimes pour chaque quart douverture
Leffort ultime obtenu numriquement est FMEF = 259,18 kN. En se basant sur ltude
analytique dun cadre hyperstatique, la rsistance plastique de louverture scrit :
Cet exemple montre que le modle analytique de vrification de chaque quart douverture de
manire incrmental combin au principe de comportement dun cadre hyperstatique donne un
rsultat fiable. Il reste vrifier que ce modle est reprsentatif de la ralit en tudiant ltat de
contrainte et les ventuelles instabilits autour de louverture. Puis seule une tude paramtrique
permettrait de valider lapproche propose.
Nous constatons que les deux quarts douverture qui sont majoritairement en traction ont un
effort ultime incrmental gal leffort plastique. Cela laisse donc prsager que ltude des
contraintes autour de ces deux quarts douverture montre la formation de rotules plastiques dans les
quarts douverture 02 et 04. Ensuite lobservation des dformes et particulirement des isodplacements hors plan prsente lexistence dinstabilit dans les deux quarts douverture 01 et 03.
Il sagit donc tout dabord dtudier plus en dtail ltat de contrainte dans chaque partie de
louverture et de caractriser ltat ultime de chaque partie constituant lchantillon.
Figure V-16 Comparaison du dplacement hors plan maxi dans les quarts douverture 01 et 03
La Figure V-16 prsente les dplacements hors plan des lments en bord libre des sections
critiques des quarts douverture 01 et 03, repres grce aux iso-dplacements (voir Figure V-14). Ce
diagramme permet de clairement visualiser le comportement similaire des deux quarts douverture
01 et 03 caractristiques dune ventuelle instabilit locale de lme.
Ltude des contraintes sur la hauteur des sections verticales repres par ces deux nuds
donne des rsultats caractristiques dune forme dinstabilit locale. Les contraintes reprisent par les
lments en extrmit de section chutent avant datteindre la limite lastique (460 MPa), comme en
tmoigne les figures ci-dessous.
Figure V-17 Evolution des contraintes sur la hauteur de la section critique du quart 01
Figure V-18 Evolution des contraintes sur la hauteur de la section critique du quart 03
Sur les deux figures prcdentes (Figure V-17 et Figure V-18), il peut tre observ une chute
de contrainte prcdent la ruine de louverture concordant avec laugmentation du dplacement
hors plan des nuds correspondant. En revanche, sur les deux autres quarts douverture, ltude des
contraintes au niveau des sections critiques montre une nette plastification des quarts douverture
02 et 04.
Figure V-19 Evolution des contraintes sur la hauteur de la section critique du quart 02
Figure V-20 Evolution des contraintes sur la hauteur de la section critique du quart 04
Le modle numrique a permis de valider les tats de ruine de chaque partie de louverture. Il
peut tre constat que ltat ultime correspond de manire trs proche avec ce que le modle
analytique incrmental avait prvu qualitativement et quantitativement.
Afin de vrifier la bonne concordance du modle analytique sur ce modle dtude
douverture seule, il est propos dtudier le mme modle appliqu la configuration de poutre
AS016 et AS018. Lapplication aux deux autres configurations de poutres testes est dtaille dans
lAnnexe F.
6.3. Bilan
Les premires tudes du modle douverture isole ont permis dvaluer la pertinence dun
modle analytique qui considre la rsistance de louverture dans sa globalit. Il a permis de justifier
que la rsistance dune ouverture de petite taille soumise instabilit est relativement carte de sa
rsistance plastique et que le modle analytique de calcul incrmental combin avec ltude de ruine
dun cadre permet dobtenir un rsultat de charge ultime analytique bien plus raliste que celle
fournie par le premier modle analytique(qui considre seulement la plus faible rsistance des quarts
douverture)et par un modle de rsistance plastique.
De plus, si le modle analytique permet de caractriser correctement la rsistance de
lchantillon dune ouverture isole, le comportement en situation de poutre globale reste diffrent.
Notamment il a pu tre observ que les configurations de poutre munies de petites ouvertures
peuvent avoir une rsistance globale suprieure la rsistance plastique de louverture critique
malgr la prsence dinstabilits locales (voir Tableau V-5). Il se pose donc la question dune
ventuelle capacit de redistribution defforts non seulement entre les membrures dune mme
ouverture mais aussi entre les ouvertures. Il pourra ainsi tre vrifi, dans la dernire partie validant
le modle analytique, que les plus gros carts (conservatifs) seront obtenus pour des cas
douvertures de petites tailles du fait non pas dune plus grande rsistance de louverture critique
mais dune rserve de rsistance post-critique probablement lie une redistribution defforts entre
ouvertures.
Nous proposons donc dappliquer, au modle de poutre globale, lapproche dite de cadre, en
combinant les rsistances des 4 quarts de louverture critique pour dterminer la rsistance ultime
de la poutre. Le paragraphe suivant prsente une tude comparative entre la mthode analytique
que nous proposons et les rsultats MEF pour plusieurs configurations de poutres cellulaires
ouvertures sinusodales.
Fult,inc =(F1+F2+F3+F4)/4
- Leffort Fpl,min correspond leffort plastique minimal des quarts douverture :
Fpl,rect = (F2+F4)/2
- Leffort FMEF correspond leffort ultime obtenu laide du modle aux lments finis.
F1 (kN)
F2 (kN)
F3 (kN)
F4 (kN)
Finc,min(kN)
Fult,inc(kN)
Fpl,min(kN)
Fpl,rect(kN)
FMEF(kN)
Ecart FMEF/Fult,inc
AS012
150
308
174
222
150
213,5
222
265
243,05
1,14
AS016
104
148
132
104
104
122
104
126
116,5
0,95
AS018
85
171
111
142
85
254,5
284
313
294,18
1,16
Tableau V-8 Rsum des efforts ultimes pour les poutres testes
Cas
Dnomination
FMEF
F1
F2
F3
F4
1
2
3
4
7
8
9
10
11
12
13
0,6_0,3
0,7_0,2
0,8_0,1
0,6_0,4
0,75_0,1
0,65_0,3
0,7_0,3
0,8_0,2
0,8_0,3
0,5_0,3
0,8_0,15
241,7
289,91
274,45
324,85
217,17
230,67
209,3
197
136
244,63
216,75
126
178
246
170
152
124
128
184
124
128
210
284
374
374
382
280
278
264
258
170
284
312
168
212
226
234
38
160
152
192
142
178
200
198
250
270
256
202
184
168
188
124
216
218
Cas
Dnomination
FMEF
Fpl,rect
Fpl,min
Finc,min
Fult,inc
1
2
3
4
7
8
9
10
11
0,6_0,3
0,7_0,2
0,8_0,1
0,6_0,4
0,75_0,1
0,65_0,3
0,7_0,3
0,8_0,2
0,8_0,3
241,7
289,91
274,45
324,85
217,17
230,67
209,3
197
136
241
312
322
319
241
231
216
223
147
198
250
270
256
202
184
168
188
124
126
178
226
170
38
124
128
184
124
194
253,5
279
260,5
168
186,5
178
205,5
140
12
13
0,5_0,3
0,8_0,15
244,63
216,75
250
265
216
218
128
200
201,5
235
Lhistogramme de la Figure V-21 donne les carts en pourcentage des rsultats analytiques par
rapport aux rsultats MEF en considrant les diffrentes approches analytiques. Les carts sont
calculs tels que :
Ecart (%) = (FMEF Fanalytique)/FMEFx 100
Un cart ngatif correspond un cart inscuritaire vis--vis des rsultats numriques,
considrs comme reprsentatifs de la ralit. Nous pouvons confirmer que considrer une
rsistance plastique totale de louverture (Fpl,rect) peut savrer dans certains cas largement
inscuritaire. Un certain paradoxe rside dans le fait que les cas pour lesquels les rsultats sont
inscuritaire correspondent des configuration douvertures amenant une ruine type ouverture
rectangulaire. Ltude approfondie autour dune ouverture permet dj dlucider en partie ce
paradoxe.
Ensuite, nous constatons que considrer analytiquement que la ruine de la poutre est limite
la ruine du quart douverture le plus faible (Finc,min) reste trs conservatif malgr lamlioration faite
sur le modle analytique de vrification incrmentale. Dautres amliorations peuvent encore tre
tablies, notamment en considrant lapport semi-rigide du montant intermdiaire sur la stabilit de
la paroi sinusodale et celle de la semelle. Cependant pour que le modle analytique soit raliste, il
doit avant tout considrer la rsistance apporte par le mcanisme de ruine de louverture.
Ainsi, la dernire mthode propose est la combinaison du modle de calcul incrmental du
quart douverture avec le calcul de rsistance dun cadre hyperstatique (Finc,ult). Ce dernier modle
donne des rsultats beaucoup plus proches de la ralit numrique. Les carts importants
scuritaires sont obtenus pour les cas de petites ouvertures. Ces carts scuritaires importants pour
les configurations de poutres avec petites ouverture napparaissaient pas lors de ltude du modle
douverture isole (voir Annexe F) ; par consquent ces rsultats peuvent tre lis une forme de
redistribution deffort entre ouvertures. La rsistance analytique de louverture ne peut donc pas
tre remise en question, il sagirait plutt de faire en sorte de considrer cette rserve de rsistance
post-critique due une ventuelle redistribution defforts entre ouvertures.
Le Tableau V-11 prsente les cas tudis visant valider le modle analytique par rapport au
modle numrique. Les tests ont t effectus dune part sur un profil IPE 400 puis sur un profil
HEB 400. Les Figure V-22 et Figure V-23 prsentent les carts obtenus suivant les diffrents modles
exposs prcdemment, effort plastique minimal (Fpl), effort ultime douverture plastique (Fpl,rect) et
effort ultime incrmentale (Finc,ult), qui correspond la combinaison des efforts ultimes de chaque
quart douverture.
Test N
a0/HTOT
w/L0
a0 (mm)
w (mm)
ls (mm)
L (m)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
0,5
0,5
0,5
0,6
0,6
0,6
0,7
0,7
0,7
0,8
0,8
0,8
0,2
0,3
0,4
0,2
0,3
0,4
0,2
0,3
0,4
0,2
0,3
0,4
266,67
266,67
266,67
342,86
342,86
342,86
430,77
430,77
430,77
533,33
533,33
533,33
200
342,86
533,33
200
342,86
533,33
200
342,86
533,33
200
342,86
533,33
400
400
400
400
400
400
400
400
400
400
400
400
8
10
12
8
10
12
8
10
12
8
10
12
Tableau V-11 Liste des cas tudi suivant le profil IPE 400 et HEB 400
Figure V-22 Histogramme bilan des carts entre les mthodes analytiques et le modle numrique pour un profil IPE400
Figure V-23 Histogramme bilan des carts entre les mthodes analytiques et le modle numrique pour un profil HEB400
Il peut tre observ au travers des Figure V-22 et Figure V-23 que le modle analytique final
correspondant Finc,ultime reste fiable et fidle aux rsultats numriques. Enfin, les rares carts
inscuritaires sont faibles et correspondent aux cas de plastification totale de louverture ce qui
implique donc forcment des carts inscuritaires. Ces carts sont faibles (5%) et dans lordre de
grandeur dcarts attendu pour une tude de plastification numrique avec une loi de matriau
lastique-parfaitement plastique.
La comparaison des rsultats entre le modle incrmental ultime (Finc,ult) avec le modle
plastique rectangulaire (Fpl,rect)montre que le modle incrmental peut encore tre amlior en
cherchant augmenter les capacits rsistives des parties les plus soumises instabilit. Seule une
analyse encore plus fine des parties isoles permettrait damliorer le modle. Notamment en
intgrant dans la classification des sections en t les semi-rigidits, dune part apportes par la
connexion entre louverture et le montant intermdiaire et dautre part, entre lme et la semelle
des sections des quarts douverture.
En revanche des carts positifs (scuritaires) plus importants (autour de 20%) ont pu tre
observs pour les cas douvertures de petites tailles. La premire hypothse est que ces carts ne
sont pas lis un problme du modle analytique pour caractriser la rsistance de louverture
critique. En effet sur le modle douverture seule, le modle analytique a montr une bonne
concordance des rsultats. Par consquent ces carts seraient trs certainement lis une capacit
de louverture critique solliciter les ouvertures adjacentes avant datteindre sa propre ruine.
8. CONCLUSION
Cette dernire partie a permis de boucler ltude analytique dune ouverture sinusodale en
combinant lanalyse discrte dun quart douverture et celle du mcanisme de ruine dune ouverture.
Cette analyse discrte est base sur les premires hypothses faites de la littrature sur la rpartition
des efforts autour dune ouverture. De plus, elle considre une vrification incrmentale des sections
sur la longueur de chaque quart douverture. Cette mthode incrmentale permet de bien identifier
la section critique ainsi que le mode de ruine de chaque quart douverture. En effet plusieurs
observations numriques et exprimentales ont montr que la variation de section due la forme de
louverture implique diffrentes possibilits de mode de ruine et de position de section critique
rendant difficile la dfinition dune position de section critique forfaitaire (mthode type ouverture
rectangulaire quivalente).
Dans le but daider la comprhension du comportement de ce type douverture et davoir
une dmarche thorique viable, un nouveau modle analytique a t dvelopp. Celui-ci permet de
caractriser de la manire la plus rigoureuse possible la rsistance locale de chacune des parties de
louverture en fonction des sollicitations correspondantes.
Ensuite ltude numrique des poutres cellulaires et plus particulirement des ouvertures au
travers de modles simplifis utiliss sur le logiciel de calcul MEF SAFIR a permis didentifier le
comportement de type cadre hyperstatique dune ouverture sinusodale. Cette dmarche a ainsi
permis de mieux prendre en compte le mcanisme de ruine plastique ou lastoplastique dune
ouverture afin de retrouver une rsistance ultime de louverture la plus proche possible de celle
obtenue laide du logiciel MEF. Finalement il a pu tre constat que la combinaison de lanalyse
discrte des quarts douverture avec la caractrisation de la rsistance globale dune ouverture
donne des rsultats analytiques trs proches de la ralit numrique.
Une dernire tude base sur un modle MEF douverture seule a permis de confirmer que le
modle analytique permettait de dfinir correctement la rsistance dune ouverture, petite ou
grande. En revanche, lapplication au cas de poutre globale a montr quelques carts importants
entre le modle MEF et le modle analytique. Les carts inscuritaires apparaissent pour les cas de
ruine par plastification avance car le modle MEF ne permet pas dobtenir une plastification
complte comme suppose en thorie mais ces carts restent acceptables (5%).
Le modle analytique que nous proposons donne des rsultats fiables mais des amliorations
sont encore possibles. En effet, des carts plus importants (conservatifs) ont t observs sur des
poutres cellulaires munies douvertures de petites tailles. Ces carts seraient probablement lis
une forme de redistribution defforts entre ouvertures. Une tude dtaille devrait tre conduite
pour mieux comprendre comment stablissent ces ventuelles redistributions deffort. De plus, la
caractrisation de la rsistance des diffrentes sections autour de louverture peut tre amliore en
tenant compte du maintien rotationnel apport par la semelle et le montant dme adjacent la
paroi dme constituant louverture.
Conclusion Gnrale
CONCLUSION GENERALE
Cette thse de doctorat propose une dmarche qui a permis de dvelopper un nouveau
modle analytique capable de reprsenter de manire prcise et rigoureuse la rsistance ultime de
poutres cellulaires munies douvertures sinusodales. Cette tude traite principalement de la
rsistance lie la ruine locale autour dune ouverture et de la flexion Vierendeel, en excluant le
phnomne de dversement global. La premire partie de cette thse a permis de donner ltat de
lart des connaissances sur la rsistance de poutres munies douvertures isoles ou uniformment
rparties (poutres alvolaires). Lintrt tait de bien assimiler les mcanismes de ruine autour dune
ouverture rectangulaire ou circulaire pour tre capable dtudier correctement ltat ultime dune
poutre munie douvertures sinusodales.
Cependant, la littrature montre que la forme de louverture joue un rle important sur le
mode de ruine, la position de la section critique et le mcanisme de ruine dune ouverture. Ainsi, les
mthodes permettant de traiter un mme phnomne qui est la flexion Vierendeel se voient voluer
avec les formes douvertures. Par consquent, lapparition dune nouvelle forme douverture de
poutre cellulaire implique la ncessit de nouvelles recherches exprimentales, numriques et
analytiques.
Les premires tudes exprimentales prsentes en seconde partie ont permis daider mieux
comprendre le comportement complexe de ces poutres cellulaires ouvertures sinusodales. La mise
en place de plusieurs systmes de mesure a rendu possible lidentification de diffrents tats
ultimes, tous lis la flexion Vierendeel. En effet comme ce type de poutre est muni de larges
ouvertures et que le dversement global est empch, seules les membrures de louverture la plus
sollicite sont susceptibles datteindre la ruine soit par plastification soit par instabilit locale des
sections flchies et comprimes les plus lances. Les mesures exprimentales ont servi valider un
modle numrique qui utilise le logiciel de calcul par lments finis SAFIR.
Ce modle numrique a ensuite t utilis pour une tude approfondie du mode de ruine de
chaque poutre teste. Cette tude a mis en vidence que le mode de ruine dune ouverture est
directement li sa forme. Une grande ouverture a tendance plastifier aux 4 coins successivement.
Tandis que pour des ouvertures de plus petite taille apparat une combinaison de ruines par
instabilits locales et plastifications des diffrentes parties. Lobjectif a donc t de pousser lanalyse
numrique afin daider mieux dfinir la rsistance de chaque partie de louverture. Lanalyse des
diffrentes parties de louverture a permis notamment de dgager lexistence dune liaison semirigide entre la paroi sinusodale de louverture et la partie de montant dme pleine intermdiaire
deux ouvertures.
Cette liaison semi-rigide fait lobjet de la troisime partie. Lobjectif tait, partir dune tude
paramtrique, de quantifier la valeur de cette semi-rigidit au travers dun coefficient de maintien
rotationnel appliqu sur un modle simple de quart douverture. Cependant les moyens pour
atteindre cet objectif ont ncessit le dveloppement dun nouveau modle numrique capable
deffectuer des calculs de modes propres dinstabilit et des calculs non-linaires pour tre confront
Conclusion Gnrale
des rsultats exprimentaux. De plus la complexit du modle de poutre globale rendait difficile
linterprtation de la rigidit locale dune partie dune ouverture.
Pour simplifier le problme nous avons choisi de concentrer ltude sur une nouvelle forme
gomtrique, celle dun morceau de poutre contenant un montant intermdiaire avec un quart
douverture de part et dautre de la partie dme pleine (modle de montant isol). Ce nouveau
modle nous a permis de tester directement le quart douverture en flexion et dtudier la rigidit de
la liaison entre le quart douverture et le montant dme intermdiaire. Le modle numrique
dvelopp sur CAST3M a t valid sur la base de nouveaux essais exprimentaux effectus sur
plusieurs modles de montants isols.
Ce modle a ensuite t utilis pour une tude paramtrique base uniquement sur des
calculs de modes propres dinstabilit. Les rsultats de ltude paramtrique, grce aux
connaissances acquises sur les plans dexprience ont permis de dvelopper une loi empirique
capable de quantifier cette semi-rigidit en fonction des seuls paramtres gomtriques douverture
a0(hauteur douverture), w (largeur de montant) et ls (longueur de sinusode).
Ce travail numrique avait pour principal objectif de mieux dfinir le comportement et la
rsistance des ouvertures sinusodales. Le but in-fine a t de dvelopper un modle analytique plus
raliste quune simple adaptation des codes existants. Tout dabord, nous avons montr quil est
prfrable de considrer un modle dinteraction Moment-Effort axial exact pour les sections en T
des quarts douverture. Nous proposons ainsi une formule approche en Annexe B.
Ensuite, nous avons pu constater que les classifications de sections fournies par les normes
actuelles savrent mal adaptes pour les cas de sections autour dune ouverture. En effet, celles-ci
ne permettent pas de considrer lapport de rigidit du montant intermdiaire. Le travail en
quatrime partie a donc t dtablir un nouveau calcul du coefficient de contrainte critique k. Ce
nouveau calcul, combin aux modles thoriques existants qui traitent de la rsistance lastoplastique des plaques semi-compactes, a permis de mieux dfinir la rsistances des sections de
louverture proches du montant intermdiaire.
Cependant, cet apport thorique namne que peu damlioration sur le rsultat analytique
final. En effet, considrer la ruine de la poutre partir de la ruine dune des parties de louverture est
une hypothse trs conservative. Plusieurs tudes numriques ont montr lexistence dun
mcanisme de ruine de louverture sinusodale.
Ainsi, la dernire partie de ce travail sest consacre ltude de ce mcanisme de ruine. En
premier lieu, nous nous sommes intresss aux poutres pour lesquelles le schma de ruine tait
similaire une ouverture rectangulaire avec la formation de 4 rotules plastiques aux 4 coins de
louverture critique. Ltude mene sur ce type douverture a clairement identifi la plastification
successive des diffrentes parties de louverture (quart douverture).
De manire analytique, pour mieux comprendre la rpartition des efforts autour dune
ouverture, aprs la formation de premires rotules plastiques, nous avons choisi dtudier un
systme de cadre hyperstatique. La rsolution thorique de ce systme a permis destimer la rserve
Conclusion Gnrale
de rsistance possible aprs la ruine dune ou de plusieurs parties dune ouverture en tablissant la
nouvelle rpartition des efforts. Une tude numrique mene sur un modle douverture isole en
console nous a permis de valider notre dmarche analytique. Elle nous a permis de montrer que la
rsistance globale dune ouverture combine la ruine par instabilit et par plastification des
diffrentes parties de louverture, suivant que lme en bord soit tendue ou comprime.
Rfrences Bibliographiques
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Annexe A
Annexe A
Notations & Terminologie
=(235/fy)
Mpl, Rd : Moment plastique rsistant
Mel, Rd : Moment lastique rsistant
MN,pl, Rd : Moment plastique rsistant rduit par interaction avec un effort axial
MN,el, Rd : Moment lastique rsistant rduit par interaction avec un effort axial
Annexe A
Fpl, rect : Effort ultime en considrant une ouverture rectangulaire quivalente, il correspond ainsi la
formation suppose de 4 rotules plastiques aux 4 coins de louverture rectangulaire quivalente
Finc, ult. : Effort ultime dduit du modle analytique propos dans ce doctorat combinant ainsi les
diffrents travaux analytiques tabli durant ce travail
Les hachures de ce modle de quart douverture isol reprsentent la connexion avec le montant
dme intermdiaire sur une poutre. Celle-ci peut est considre comme semi-rigide, avec un
coefficient de maintient rotationnel k (PARTIE III).
Modle de montant isol :
Annexe A
Annexe B
ANNEXE B
Interaction M-N dune section en t et
dveloppement dune mthode
simplifie
Cette annexe prsente le calcul permettant de dterminer la position de laxe neutre plastique dune
section en t soumise de la flexion compose. Ensuite elle prsente le calcul du moment rsistant
et enfin la validation de ladaptation dune formule dinteraction initialement propose par Antonio
Baptista.
1. DIAGRAMME DINTERACTION
Il sagit dans cette partie de dmontrer les formules permettant de dterminer la position de laxe
neutre plastique dune section soumise de la flexion compose. Dans le cas dune plastification
totale de section par flexion compose (avec Nu et Mu les efforts ultimes correspondant), le
diagramme de contrainte peut se tracer par deux rectangles dintensit gale la limite lastique fy.
Laxe neutre plastique est la distance z0 du centre de gravit (axe dapplication de leffort axial Nu).
fy
Nu
zANP
Mu
-fy
Ce diagramme de contrainte bi-rectangulaire quilibre un moment (Mu) et un effort axial (Nu). Tel
que les efforts vrifient les intgrales ci-contre :
(= 0 en flexion simple)
Annexe B
Ce diagramme peut tre dcompos en deux diagrammes spars ayant pour rsultante un effort
normal seul Nu et lautre un moment de flexion seul Mu de la manire suivante :
fy
fy
Nu
Mu
Nu
Mu
- fy
- fy
- fy
Pour simplifier il a t choisi dutiliser les appellations dcrites ci-aprs, avec N1, N2 et N2 les efforts
correspondant aux diffrentes intgrales des parties du diagramme de contrainte.
fy
N1
N1
Nu
N2
zANP,
N
N2
-fy
Lquilibre des efforts quivalent au diagramme de contrainte de flexion compose plastique donne :
N2 N1= Nu 0
De plus, les intgrales du diagramme dont la rsultante est le moment de flexion seul sont appeles
N1 et N2 et sont dfinis tel que :
N1 = N2
Le calcul du moment plastique rsistant revient faire lquilibre des moments de la section. Afin de
ne pas considrer la part induite par Nu, il a t choisi de faire lquilibre au niveau de la position du
point dapplication de leffort Nu dans le diagramme des contraintes :
N1
y1
N
ZG
N2
y
2
Annexe B
Ainsi, lquilibre des moments des efforts rsultant du diagramme ci-dessus donne :
Mpl,Rd = N1 x y1 + N2 x y2 = N1 x e = Mu
Avec : e = y1+y2
Cette manire de calculer suit celle dcrite par Y. Lescouarch dans le cas de section
rectangulaire (et sections doublement symtriques). Il peut tre constat que cette mthode
entraine un diagramme dinteraction quadratique [LES, 77].
Cependant, en faisant lquilibre des moments en un autre point du diagramme, il peut tre
constat que le moment rsistant obtenu est diffrent. En effet, si la somme des
N1
N
e
ZGN
Z
2
Z1
N2
Annexe B
N1
N
z1
N2
zANP,N
Zg
z2
En effet le premier diagramme ( gauche) nexiste pas sans lautre ( droite), du fait de la
simple relation dquilibre des efforts :
N2 N1 N = 0
Par consquent, cet effort axial doit ncessairement intervenir dans lquilibre des moments
qui correspond au calcul du moment plastique rsistant MplRd. Cela revient crire, en considrant le
calcul du moment par rapport la fibre infrieure :
Mpl,Rd = N1 x z1 N2 x z2 + N x Zg
En reprenant lquation du barycentre: N2 x z2 = N2 x z2 + N x zg,N
On arrive :
Mpl,Rd = N1 x z1 N2 x z2 N x zg,N + N x Zg
Mpl,Rd = N1 x e + N x (zg zg,N)
En premier lieu on peut constater que dans ce cas, on est bel et bien en prsence dun couple
dfinissant MplRd. De plus, dans le cas de sections doublement symtriques, il peut tre not que zG
est confondu avec zG,N cest la raison pour laquelle le diagramme quadratique issue de la seule valeur
N1 x e est bien adapt ce type de section. En revanche, dans le cas de section dissymtrique,
omettre le terme N x (zG - zG,N) peut entrainer de gros carts de moment rsistant.
Ainsi la diffrence avec les sections doublement symtrique rside dans le fait que leffort
quivalent N dduit du diagramme de contrainte de flexion compose a un centre de gravit (z G,N)
diffrent du centre de gravit de la section (zG). Cet excentrement peut donc venir augmenter ou
diminuer la rsistance plastique de la section avec un diagramme non symtrique.
Annexe B
On peut donc conclure que pour connatre linteraction exacte entre moment et effort axial, il
suffit de partir du diagramme de contrainte plastique de flexion compose et de calculer :
Mpl,Rd = N1 x z1 N2 x z2 +N x zg
Sachant que pour de la flexion simple on avait :
Mpl ,Rd = N1 x z1 N2 x z2.
Annexe B
Figure 2-1 Modle de section mono-symtrique trait par la formule dinteraction M-N
Le fait davoir sparer la section en trois parties rectangulaires permet dadapter de manire
simple les formulations des sections en t en considrant un cong de raccordement. Le rectangle
de lme initial deviendrait le rectangle du cong et le rectangle tant prvu initialement pour la
semelle infrieure correspondrait lme de la section en t. La Figure 2-2 prsente ladaptation des
termes dfinis par la Figure 2-1.
Annexe B
Afin dadapter les formules utilises pour des sections en I mono-symtriques aux sections en
t, il sagit de dterminer quelle largeur quivalente de cong de raccordement peut tre utilise
pour reprsenter le cong de raccordement trapzodal propos dans le modle analytique.
Lquivalence des surfaces entre un cong trapzodal et un cong rectangulaire permet dcrire :
x = [tw x (r-tw/2)+(r-tw/2)] / (r-tw/2)
Aprs adaptation de la formule, il sagit dtudier la pertinence des rsultats fournis. Lide a
donc de comparer les rsultats obtenus avec la formule simplifie avec les rsultats obtenus
thoriquement en se basant sur le schma de contrainte de flexion compose plastique pour un t
avec cong de raccordement trapzodal. Par consquent, laire quivalente du cong de
raccordement choisie et celle du trapze et non du cong de raccordement rel.
13
Le choix dutiliser Mel est d au fait que dans les formules dinteraction, le rapport correspond celui du
moment sollicitant sur le moment rsistant lastique.
Annexe B
Avec :
kA = 1+ (B -1) H + (b-1) h
B=bs/tw
H=ts/h
b=bi/tw
h=ti/h
IPEA 400
Enfin ltude paramtrique tudie linfluence de la hauteur des sections en t pour un mme profil,
pouvant varier entre 50 et 350mm.
Annexe B
Figure 3-1 Etude de la prcision de la formule simplifie en fonction du profil pour les IPE
Annexe B
Figure 3-2 Etude de la prcision de la formule simplifie en fonction du profil pour les HE
4. CONCLUSION
La mthode propose est trs facile dutilisation et suit de manire trs prcise les rsultats obtenus
par calcul partir des diagrammes de contrainte. Le fait de considrer un rectangle daire
quivalente celle du cong trapzodal nimplique quune erreur largement ngligeable.
Ainsi, il peut tre propos dutiliser cette approche simplifie pour dterminer linteraction M-N
dans le cas de sections en t.
Annexe C
ANNEXE C
Rappels sur les plans dexpriences
1. PLAN DEXPERIENCE
1.1. Etat de lart 14[PIL, 01]
1.1.1.
Dans tous secteurs nous sommes amens devoir comprendre le fonctionnement dun
systme. Un systme ragit diffremment suivant les entres et diffrents facteurs. La mesure de sa
raction se fait au travers de ses rponses. A partir de diffrents essais, le plan dexprience va
essayer dtablir des relations de cause effet entre la (ou les) rponses et les diffrents facteurs
tout en minimisant le plus possible le nombre dessais effectuer.
1.1.2.
Dmarche exprimentale
De faon naturelle, lingnieur fonde sa dmarche dacquisition des connaissances sur des
essais en avanant progressivement, puis, il roriente ses expriences en fonction des rsultats
obtenus. Il recherche en gnral augmenter la productivit de ses essais. Pour cela, il doit :
- Faire un minimum dessais
- Obtenir un maximum de prcision sur les rsultats
- Etre capable de mettre en vidence des phnomnes secondaires comme des interactions
entre facteurs.
Ensuite, la seconde difficult est linterprtation de ces rsultats car souvent la quantit de
donnes acquise est difficile exploiter. Enfin, les nombreuses tudes menes peuvent amener
conclure que les essais effectus ne sont pas suffisant pour conclure sur ltude : Les essais que jai
raliss sont inutiles, par contre, jaurais d faire dautres essais !!
1.2. Problmatique
Soit un problme li plusieurs facteurs. En simplifiant ltude deux facteurs, facteur A et
facteur B, chacun de ces deux facteurs peut prendre plusieurs valeurs dans les intervalles [Amin;Amax]
et [Bmin;Bmax].
La dmarche intuitive est dtudier sparment les deux facteurs, en fixant lautre une valeur
moyenne. Si 4 valeurs pour chacun des deux facteurs sont choisies, au final ltude ncessiterait alors
14
Les diffrentes parties en guillemets correspondent des citations de la rfrence [PIL, 01]
Annexe C
8 essais. De cette faon, il est possible de savoir comment agit B pour Amoyen et comment agit A pour
Bmoyen. Cependant, cette approche ne donne aucune information quand laction de B quand A est
maxi ou mini (et vis versa)15.
Pour tre capable de rpondre de faon exhaustive ces questions, il faut un maillage du
domaine de validit des deux variables A et B et excuter un test chacun des nuds du maillage.
Dans ce cas simple, il faudrait raliser : 4 x 4 = 4 = 16 essais pour avoir la connaissance du systme.
Pour le moment, les facteurs qui pourraient tre potentiellement tudis sont : a0, ls, w, tw, tf,
b et Htot ce qui revient 7 facteurs. Si ltude devait ncessiter 4 essais par facteurs alors il faudrait
raliser :
4 x 4 x 4 x 4 x 4 x 4 x 4 = 47 = 16384 modlisations !!
Ce serait certainement trop long. Comme il est impossible de descendre en dessous dau
moins 2 valeurs par variable. Une solution est donc de procder par ttonnement, ce qui peut
prendre beaucoup de temps.
1.3. La mthode
La mthode des plans dexprience permet dapporter une dmarche rigoureuse dans
ltablissement des essais ou modlisations. Cette mthode consiste tablir un plan
dexprimentation comportant le minimum dexpriences compte tenu des rsultats souhaits tout
en apportant le maximum de prcision dans les rsultats. Ce plan dexpriences nous permettra non
seulement de connatre linfluence des facteurs, mais galement les interactions ventuelles entre
certains facteurs. Il permettra une interprtation rapide et sans quivoque des rsultats des essais en
fournissant un modle exprimental du systme tudi. Dans un plan dexpriences, plusieurs
facteurs sont modifis dune exprience lautre selon une rgle prcise. Aussi, contrairement ce
que lon pense habituellement, cette particularit permet dobtenir la meilleure prcision possible
dans les rsultats.
1.4. Dfinitions
Facteur : un facteur est une variable, ou un tat, qui agit sur le systme tudi. (temprature, robinet
ouvert ou ferm, mesure dune longueur..)
Rponse : la rponse du systme est la grandeur que lon mesure pour connatre leffet des facteurs
sur le systme. La rponse peut tre de type quantitatif (poids, dispersion sur 30 pices..) ou
qualitatif (impression de chaud ou froid, prsence ou non de coulure..). Les rponses quantitatives
sont plus simples traiter, ce qui correspond notre cas dtude.
15
Cette dmarche est exactement celle effectue prcdemment sur lanalyse de linfluence de ls sur la valeur
du coefficient k
Annexe C
a0
ls
350
500
2.25 x 106
350
638
2.45 x 106
450
500
2.02 x 106
450
638
2.25 x 106
Annexe C
Il peut tre constat que si a0 passe du niveau 1 (350) au niveau 2 (450), k varie pour un
mme ls. De mme, en faisant varier ls pour un mme a0, on observe que k varie. Par contre, en
faisant varier les deux simultanment, la valeur de k ne change pas. Il serait donc intressant de
faire un troisime essai pour une troisime valeur des deux facteurs, a0 = 400mm et ls = 400mm qui
donne une valeur de k = 1.81 x 106. Il peut donc tre notifi que la valeur identique de k obtenu
prcdemment en faisant varier simultanment a0 et ls ntait quune concidence. Il existerait donc
une possible interaction entre les facteurs a0 et ls.
Remarque :
Il est impossible dtudier les interactions si nous faisons varier un facteur la fois.
1.6.1.
Construction du plan :
Lorsque n facteurs sont tudis avec chacun le mme nombre de niveau X alors le plan
complet permettant dtudier toutes les combinaisons possibles de ces facteurs est un plan qui
comprend Xn essais. Par exemple, si un systme de trois facteurs (A, B et C) deux niveaux (pour
leurs valeurs min et max) est tudi alors le nombre dessais effectuer est 23 = 8 essais. Le Tableau
13 fournit lexemple dun plan complet 23 avec les trois facteurs A, B et C et la rponse Y en fonction
des diffrentes combinaisons des diffrents niveaux des 3 facteurs tudis.
Essai n
1
2
1
1
1
1
1
2
43
45
54
4
5
1
2
2
1
2
1
57
60
6
7
2
2
1
2
2
1
61
78
81
1.6.2.
Dpouillement et interprtation
Le dpouillement et linterprtation des rsultats passent par une premire tape, le calcul des
effets des diffrents facteurs. Leffet dun facteur permet dillustrer linfluence isole de chaque
facteur (de manire un peu similaire ce qui a t fait au dpart lors de ltude de linfluence du
paramtre ls, paragraphe 0).
Ltude prsente ci-aprs sert dexemple afin dillustrer les notions deffet et dinteraction
des facteurs, elle sera ainsi base sur les donnes fournies dans lexemple du Tableau 13.
Annexe C
1.6.2.1.
Moyennes
Dans un premier temps, il faut calculer les moyennes de chaque facteur pour chaque niveau,
moyenne pour A1 (facteur A au niveau 1), A2, B1, B2, C1 et C2. La moyenne gnrale des essais du
Tableau 13 fait 60. Le Tableau 14 donne les valeurs des moyennes des rsultats pour chaque niveau de
chaque facteur.
M=60
Niveau 1
A
50.25
B
52.25
C
59.00
Niveau 2
69.75
67.75
61.00
1.6.2.2.
Sur le graphique on trace une droite reliant les deux points de chaque moyenne calcule pour
chaque facteur. Ainsi, par exemple, pour le facteur A, on a deux points : A1 et A2. La droite reliant les
deux points correspond la droite deffet du facteur A.
Le graphe des effets de la Figure 1-1 montre que le facteur C semble avoir bien moins dinfluence
sur la rponse que les facteurs A ou B. En effet, le fait que le facteur C passe du niveau 1 au
niveau 2 ne change pas beaucoup la valeur de la rponse.
1.6.2.3.
Pour tudier linteraction entre les facteurs, il est ncessaire deffectuer un tableau dans lequel les
moyennes des rponses pour la combinaison dun facteur un niveau donn avec un autre facteur
un autre niveau sont calcules, comme dtaill dans lexemple des Tableau 15 Tableau 17.
B
1
A1
45.5
55
A2
59
80.5
Annexe C
C
A1
A2
49
69
51.5
70.5
La valeur 69 est obtenue en faisant la moyenne des essais lorsque A=2 et C=1.
C
1
B1
51
53.5
B2
67
68.5
1.6.2.4.
Une droite reliant les deux points de chaque moyenne calcule pour chaque facteur est trace
sur le graphique des effets. Ainsi, par exemple, pour le facteur A existe deux points : A1 et A2. La
droite reliant les deux points correspond la droite deffet du facteur A.
De mme pour le graphe des interactions, deux droites pour les valeurs dinteraction AB sont
traces, une droite pour B=1 et une seconde pour B=2. Il sgit ensuite dobserver sur les graphes si les
deux droites de chaque interaction sont parallle ou non. Le fait que les deux droites soient
parallles signifie que linteraction nest pas significative.
1.6.2.5.
Une formule gnrale permet de calculer leffet dun facteur tel que :
EA(niveau 2)=(moyenne des rponses lorsque le facteur A est au niveau 2)-moyenne gnrale des
rponses.
Remarque :
Cette formule revient considrer des valeurs relatives des moyennes de chaque facteurs. Sur le
graphe des moyennes donn Figure 1-1 cette fois on aura la mme allure avec comme repre non
plus la moyenne gnrale 60 mais 0.
Si la formule est applique alors il apparat que EA1=50.25-60 = -9.75 et EA2 vaut lexact oppos : 9.75
car la somme des EAi=0. Ainsi, si seulement deux niveaux par facteur ont t utiliss EA1+EA2=0.
Pour le calcul des interactions, la formule gnrale de calcul des interactions scrit:
IAiBj=Moyenne des rponses lorsque (A=i, B=j) M EAi - EBj
IA1B1=45.5 60 (-9.75)-(-7.75)=+3
Les interactions IA1B2=-3 ; IA2B1=-3 ; IA2B2=+3 peuvent ensuite tre dduites.
Annexe C
B1
B2
A1
IA1B1=+3
IA1B2=-3
A2
IA2B1=-3
IA2B2=+3
Il peut tre observ que la somme des lignes ainsi que la somme des colonnes sont gales zro. Il
suffit de trouver une interaction pour dduire les autres. Le nombre de degrs de libert (ddl) de
cette interaction AB est donc de 1. Il est possible de montrer que le nombre de degrs de libert
dune interaction est gal au produit des degrs de libert (ddl) de chacun des deux facteurs. [PIL,
01]
Ici, ddl(A)=1, ddl(B)=1 ainsi ddl(AB)=1*1=1.
Annexe C
2. BILAN
Le premier bilan des connaissances dtailles dans cette partie nous permet didentifier le
principal problme li notre tude, le nombre important de facteur. En effet, utiliser 7 facteurs
implique un nombre dessais, mme numriques, relativement consquent dans le cas dune tude
complte afin de considrer linfluence de toutes les interactions entre facteurs. Ainsi, une solution
propose par la littrature est de se rfrer des mthodes permettant de constituer des plans
fractionnaires qui diminuent grandement le nombre dessais, en permettant de concentrer le
nombre dessais sur les combinaisons importantes pour les facteurs et interactions que lutilisateur
aura jug pertinents dtudier. Les tables de Taguchi peuvent tre un outil trs puissant pour
effectuer ce genre de plans fractionns. Cependant, le fait de slectionner les interactions
importantes requiert un recul suffisant sur le phnomne tudi. Hors, le problme trait est assez
vaste et il est quasiment impossible de dgager de forte interactions par rapport dautres. Etant
donn le manque de connaissance et de maitrise dans le domaine des plans dexpriences, il serait
plus ingnieux de commencer par une premire tude simpliste pour chercher maitriser le modle
et pour ensuite pouvoir se lancer dans une tude plus approfondie. Cest pourquoi il est propos de
commencer par une stratgie de balayage pour les 7 facteurs en considrant 2 3 niveaux pour
chacun. Un premier dpouillement des rsultats permettra destimer linfluence de chacun des
paramtres et de se faire une premire prise en main des outils de plans dexpriences.
Ensuite, on peut remarquer que parmi ces 7 paramtres, 4 dentre eux sont lis par un seul,
Hini, tf, tw et b sont lis par le profil originel. En effet, on pourrait donc opter de choisir une tude
se basant sur un plan complet de 3 paramtres (a0, ls et w) pour chaque profil. Cependant, les
profils existant sont trs divers, mais peut-tre que lon pourrait les regrouper dans diffrentes
famille (IPE, HEB, HEM..)
3. REGRESSION
MULTILINEAIRE :
METHODE
DE LA SURFACE DE
REPONSE
Ce paragraphe rappel la mthode qui permet dutiliser la matrice de rsultats pour dfinir une
loi polynomiale qui caractrise la surface de rponse.
Le choix a t dutiliser un modle polynomial du second degr. Ltude fournit n rsultats
(n=27). Pour chaque exprience i la valeur du modle thorique E(yi) donne une valeur du
coefficient de maintien rotationnel qui diffre de la valeur mesure y(i) dune quantit ei. Les valeurs
mesures peuvent donc tre crites yi = E(yi) + ei.
Lhypothse qui est faite est que pour tout i, les carts ei sont des variables alatoires de
moyenne nulle E(ei) = 0 et de mme variance. La relation yi = E(yi) + ei pour tout i, entraine le
Annexe C
systme dquations linaires pour lequel les valeurs des facteurs sont dduites de la matrice
dexprimentation du Tableau III-7:
y1 = 0 + 1*a01 + . + 33*w21 + e1
.
.
yi = 0 + 1x a0i + . + 33 x w2i + ei
.
.
yn = 0 + 1 x a0n + . + 33 x w2n + en
Avec n k+1 (k: nombre de facteurs tudis gal 9 car le modle mathmatique considre
les produits de facteurs comme des facteurs)
Les valeurs exactes des coefficients 0, 133 ne peuvent jamais tre obtenues. Ainsi une
estimation de ces coefficients qui minimise la somme des carrs des diffrences ei sont recherchs.
La solution doit satisfaire le critre des moindre carrs tel que :
Le principe est de chercher le modle du second ordre qui passe au plus prs des points
exprimentaux. En usant dune criture matricielle, cela donne :
Annexe C
Equation V-13
Finalement il arrive:
Equation V-14
Si la matrice
Annexe D
Annexe D
Critre de plaque appuye
Cette partie propose dtablir un critre pour savoir sil faut utiliser le modle dvelopp ou
passer une vrification similaire celle dune plaque appuye sur les 4 bords. Il a t montr
prcdemment que ce critre tait surtout fonction du rapport de contraintes sollicitantes . En
effet, pour une valeur ngative de ce rapport, le mode de ruine dune plaque en console peut
sapparenter celui dune plaque appuye sur 4 bords (dforme maximale hors plan au niveau des
fibres du milieu de la plaque). En effet, sous des contraintes de traction, les fibres du bord libre sont
stabilises. Il sagit de dterminer partir de quelle valeur de ce rapport le changement de mode
sopre.
Dans le cas dun chargement avec = -0.3 et une configuration de plaque telle que a/b = 1.8,
le mode de ruine entre les deux modles diffre comme dcrit par les Figure 1.
Figure 1 Premier mode pour une plaque en console ( gauche) et appuye ( droite) avec = -0.3
Les modes de ruine diffrent tout comme la valeur de la contrainte critique. En effet, le cas de
plaque en console est bien moins rigide.
Ensuite pour le cas =-0.4, les modes de ruines sont plus similaire et un changement de mode
pour la plaque en console sopre avec une dforme modale proche du modle de plaque appuye
sur 4 bords (voir Figure IV-31). Il sagit maintenant deffectuer une tude paramtrique sur le rapport
a/b afin de vrifier que cette valeur limite de peut tre considre comme valable quelque soit la
forme de la plaque.
Figure 2 Premier mode de voilement pour la plaque en console ( gauche) et appuye ( droite) avec =-0.4
Annexe D
Seule une tude paramtrique sur la valeur de la contrainte critique permettra destimer la
qualit de lapproximation qui est de considrer quune plaque appuye sur 3 bords se comporte
lidentique quune plaque appuye sur 4 bords.
Le Tableau 1 prsente la comparaison des efforts critiques et des modes de ruine entre les deux
modles de plaque modliss sur CAST3M en fonction du rapport a/b. Ce tableau donne aussi les
valeurs des contraintes critiques proposes par lEurocode pour les 2 cas de plaque (appuye et en
console) afin de comparer ces rsultats avec la valeur MEF. Lcart entre les contraintes critiques
obtenues avec le modle MEF est donn en faisant le rapport de la valeur de la contrainte critique du
modle de plaque en console avec celle du modle de plaque appuye.
- = -0.5
Mode de
Mode de
ECART :
Ecart :MEF
voilement cr MEF voilement
MEF
cr EC3 cr EC3
appuye/EC3
MEF
Console
MEF
console/MEF console appuye
appuye
Appuye
Console
appuye
1 demi1 demi318,86
1,00
160,86 254,33
1.25
onde
onde
a/b
cr MEF
Appuy
0.5
319,05
250,84
1,2
266,99
1,4
260,39
2 demiondes
258,65
1,6
250,86
2 demiondes
247,59
1,8
248,39
251,01
2,5
249,40
251,03
250,87
249,68
- = -0.4
1 demionde
1 demionde
2 demiondes
2 demiondes
3 demiondes
3 demiondes
4 demiondes
6 demiondes
243,00
252,94
243,08
243,19
245,52
243,24
243,30
243,37
1 demionde
1 demionde
0,97
160,86
254,33
0.96
0,95
160,86
254,33
0.99
2 demiondes
0,99
160,86
254,33
1.02
2 demiondes
0,99
160,86
254,33
0.97
0,98
160,86
254,33
0.96
0,97
160,86
254,33
0.96
0,98
160,86
254,33
0.97
0,97
160,86
254,33
0.96
0,97
160,86
254,33
0.96
0,97
160,86
254,33
0.96
2 demiondes
2 demiondes
3 demiondes
3 demiondes
4 demiondes
6 demiondes
Annexe D
Mode de
Mode de
ECART :
cr MEF voilement cr MEF voilement
MEF
cr EC3 cr EC3
a/b
Appuy
MEF
Console
MEF
console/ME console appuye
Appuye
Console
F appuye
0,50 295,18
1 demionde
294,57
1 demionde
1,00
122,16
225,69
1.31
1,00 221,65
1 demionde
205,74
1 demionde
0,93
122,16
225,69
0.91
0,88
122,16
225,69
0.91
0,98
122,16
225,69
0.95
1,20 233,93
1,40 235,29
Ecart :MEF
appuye/EC3
appuye
1 demionde
2 demiondes
206,40
214,50
1 demionde
1 demionde
1,60 224,64
2 demiondes
217,45
2 demiondes
0,97
122,16
225,69
0.96
1,80 220,80
2 demiondes
209,65
2 demiondes
0,95
122,16
225,69
0.93
0,93
122,16
225,69
0.91
0,93
122,16
225,69
0.92
0,93
122,16
225,69
0.91
0,93
122,16
225,69
0.91
0,93
122,16
225,69
0.91
2,00 221,81
2,50 222,76
3,00 221,85
4,00 221,88
5,00 221,93
2 demiondes
3 demiondes
3 demiondes
4 demiondes
5 demiondes
205,91
208,11
205,98
206,06
206,16
2 demiondes
2 demiondes
3 demiondes
4 demiondes
5 demiondes
- = -0.3
a/b
Mode de
Mode de
ECART :
Sigma
Ecart :MEF
cr MEF voilement cr MEF voilement
MEF
cr EC3
EC3
appuye/EC3
Appuy
MEF
Console
MEF
console/MEF
appuye
console
appuye
Appuye
Console
appuye
0,50
273,16
1,00
197,36
1,20
206,98
1 demionde
162,73
1,40
213,23
2 demiondes
160,18
1 demionde
1 demionde
271,72
170,78
1 demionde
1 demionde
0,99
89,95
200,76
1.35
0,87
89,95
200,76
0.85
1 demionde
0,79
89,95
200,76
0.81
1 demionde
0,77
89,95
200,76
0.80
Annexe D
2 demiondes
1,60
202,08
1,80
197,48
2,00
197,50
2,50
199,97
2 demiondes
161,95
3,00
197,54
3 demiondes
4,00
197,58
5,00
197,63
1 demionde
0,80
89,95
200,76
0.80
0,83
89,95
200,76
0.82
0,85
89,95
200,76
0.84
2 demiondes
0,81
89,95
200,76
0.81
160,53
2 demiondes
0,81
89,95
200,76
0.80
4 demiondes
160,97
3 demiondes
0,81
89,95
200,76
0.80
5 demiondes
162,20
3.5 demiondes
0,82
89,95
200,76
0.81
cr EC3
app
Ecart :MEF
appuye/EC3
appuye
1021,50
0.95
1021,50
0.94
2 demiondes
2 demiondes
160,88
163,63
167,72
1 demionde
1 demionde
- = -2
a/b
0,50
1,00
Mode de
Mode de
ECART :
cr MEF voilement cr MEF voilement
MEF
cr EC3
Appuy
MEF
Console
MEF
console/MEF console
Appuy
Console
appuye
1 demi1 demi967,99
967,99
1,00
451,72
onde
onde
2 demi2 demi959,73
959,73
1,00
451,72
ondes
ondes
1,20
960,85
3 demiondes
960,85
3 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.94
1,40
950,23
2 demiondes
950,23
2 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.93
1,60
957,85
3.5 demiondes
957,85
3.5 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.94
1,80
948,21
4 demiondes
948,21
4 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.93
2,00
953,34
4 demiondes
953,34
4 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.93
2,50
950,66
5 demiondes
950,66
5 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.93
3,00
949,02
6.5 demiondes
949,02
6.5 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.93
4,00
948,45
9 demiondes
948,45
9 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.93
Annexe D
5,00
949,68
11 demiondes
949,67
11 demiondes
1,00
451,72
1021,50
0.93
Tableau 1 Etude comparative des modles de plaque appuye sur 3 bords et appuye sur 4 bords pour diffrentes valeurs
de et a/b
Cette petite tude nous permet de considrer quune plaque en console, charg avec un
diagramme de contraintes axiales linaire avec la contrainte de compression maximale au niveau de
lappui, peut tre considre comme une plaque appuye sur ses quatre bords ds lors que le
rapport de contrainte est ngatif (bord libre tendu) et infrieur ou gal -0.4. Pour des valeurs de
suprieures -0.4, les carts de charges critiques entre le modle de plaque en console et celui de
plaque appuye sont plus importants. Ce qui sexplique notamment par la diffrence de mode de
ruine entre les deux modles de plaque.
La comparaison des contraintes critiques obtenues numriquement et celles donnes par
lEurocode 3 pour une plaque en console, permet de voir que la norme reste trs scuritaire. Ainsi
comme il a t constat qu partir dun rapport < -0.4, la plaque se comporte de manire similaire
(modes de voilement et efforts critiques) une plaque appuye, il est propos dutiliser non pas le
critre fournit pour une plaque en console mais reprendre celui dune plaque appuye qui permet
ainsi damliorer la qualit des rsultats analytiques donns par lEurocode vis--vis des rsultats
numriques.
Le Tableau 1 montre que les carts de charge critique du modle MEF et de lEurocode restent
acceptables, mme pour les cas de rapport a/b faibles. Par consquent nous prconisons dutiliser le
critre de lEurocode de plaque appuye pour dfinir la contrainte critique dune plaque en console
dont le bord libre est tendu avec un chargement linaire de rapport <-0.4. De plus, dans les cas de
plaques courtes (c'est--dire des plaques avec un rapport a/b < 0.5) il est conseill dutiliser la
rsolution de lEquation IV-19 pour plus de prcisions. Les prconisations sont rsumes dans le
Tableau IV-5.
Annexe E
Annexe E
Rsolution du cadre hyperstatique
1. CALCUL RDM
Lhypothse gnrale pour traiter le problme dune poutre avec des ouvertures
rectangulaires uniformment rparties revient considrer que la poutre fonctionne comme une
poutre chelle charge en ses nuds. Le problme dune poutre chelle est relativement lourd
traiter de manire analytique. Ainsi, il est plus simple de partir dun modle simplifi en ntudiant
quun cadre hyperstatique en console comme illustr la Figure 1-1. Ce cadre est hyperstatique
interne de degr 3 et isostatique externe avec une charge nodale son extrmit. Une premire
tude sur le logiciel de calcul de RDM permet de mettre en vidence que les moments flchissant
dans les membrures sont bitriangulaires comme observ sur un cadre de poutre chelle.
Figure 1-1 Reprsentation du cadre en console avec les diagrammes des moments flchissant dans chaque membrure
laide du logiciel ROBOT
Figure 1-2 Rsultats des efforts dans chaque nud du cadre hyperstatique avec une hauteur gale la longueur
La Figure 1-2 donne le tableau de rsultats du logiciel de calcul Robot et montre que les
moments aux 4 coins du cadre sont maxima et gaux au signe prs. De ce fait si les membrures du
cadre ont des sections dissymtriques, linteraction M-N sera linaire pour 2 nuds et quadratique
pour les deux autres.
Annexe E
Analytiquement, ce systme peut se rsoudre en effectuant une coupure dans une des barres
librant ainsi trois degrs de libert (N, V et M). Ces trois efforts seront retranscrits comme les
inconnues hyperstatiques. Le systme isostatique de rfrence S0 est prsent la Figure 1-3.
Annexe E
Les dplacements relatifs 0iF et 0ij sont calculs en ngligeant leffet de leffort tranchant tel que :
A laide des intgrales de Mohr, il est possible de retrouver les valeurs des diffrents
dplacements relatifs en fonction de la hauteur et de la longueur du cadre ainsi que de linertie des
membrures du cadre (considre comme constante pour simplifier le modle).
Annexe E
Annexe E
Figure 1-4 Diagramme des moments flchissant pour le cadre aprs la formation de deux rotules
Annexe F
ANNEXE F
APPLICATION AUX DEUX AUTRES
Annexe F
Figure 1-2 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 01
Annexe F
Figure 1-3 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 02
Figure 1-4 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 03
Annexe F
Figure 1-5 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 04
Les diagrammes de contrainte prsents ci-dessus montrent la ruine des quatre quarts
douverture. Il peut cependant tre observ que la plastification de la section critique du quart
douverture 04 semble totale aprs la ruine de louverture. Cette remarque peut expliquer pourquoi
leffort ultime analytique qui considre la ruine des quatre quarts douverture est dans ce cas
inscuritaire.
Quart 01
250
589
Quart 02
468
468
Quart 03
214
468
Quart 04
589
589
Le Tableau
rappel les efforts tranchant analytique ultime obtenus pour chaque quart
douverture laide du modle de calcul analytique incrmental dvelopp et avec un simple calcul
plastique.
A partir de ces diffrents rsultats, il peut aisment tre dduit les diffrentes valeurs de rsistance
ultime suivant, le modle douverture plastique Fpl,rect, de rsistance plastique minimale Fpl ,min et de
rsistance incrmentale de louverture Finc,ult.
Fpl,rect = (589 + 468)/2 = 528.5 kN
Annexe F
Fpl,min = 468 kN
Finc,ult = (250+468+214+589)/4 =380 kN
Il peut cependant tre conclu que cette fois, pour cette ouverture petite, leffort ultime
FMEF = 367 kN, est loin de leffort plastique de louverture rectangulaire quivalente Fpl,rect. Il peut
clairement tre vrifi que le modle analytique qui combine les efforts dduit de manire
incrmentale (Finc,ult) est plus juste. De plus cette tude permet de vrifier que si leffort ultime de
poutres cellulaires avec des ouvertures de petite taille taient gaux ou suprieures leffort de
plastification de louverture cela venait trs certainement dune capacit de redistribution defforts
entre ouvertures.
2. AS016
La Figure 2-1 donne le diagramme force-dplacement dans le cas de louverture de
configuration type poutre AS016.
Leffort ultime obtenu est FMEF = 175.35 kN. Le tableau ci-dessous dtail les efforts ultimes
obtenus pour chaque quart douverture.
Fpl (kN)
Finc. (kN)
Quart01
193
160
Quart02
176
193
Annexe F
Quart03
176
157
Quart04
193
176
Leffort Fpl correspond leffort plastique de chaque quart douverture et leffort Finc
correspond leffort incrmental. A partir de ces diffrents rsultats, il peut aisment tre dduit les
diffrentes valeurs de rsistance ultime suivant, le modle douverture plastique Fpl,rect, de rsistance
plastique minimale Fpl ,min et de rsistance incrmentale de louverture Finc,ult.
Fpl,rect = (193 + 176)/2 = 184.5kN
Fpl,min = 176kN
Finc,ult = (160+193+157+176)/4 =171.5 kN
Il peut tre observ que seul leffort Finc,ult reste scuritaire par rapport au modle numrique
(FMEF = 175 kN). Leffort Fpl,min reste malgr tout trs proche de la valeur de leffort ultime et seule
ltude des contraintes autour de louverture permettra de justifier des diffrentes zones plastifies
de louverture.
Figure 2-2 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 01
Annexe F
Figure 2-3 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 02
Figure 2-4 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 03
Annexe F
Figure 2-5 Evolution des contraintes quivalentes de Von Mises sur la section critique du quart 04
Il peut clairement tre observ sur ces 4 prcdents diagrammes que les quarts douverture 2
et 4 ont largement plastifis. De plus, les diagrammes des quarts douverture 1 et 3 laissent supposer
aussi un comportement trs proche de la plastification totale. Seul le quart douverture 1 semble
avoir un comportement lasto-plastique mais semble tre trs proche de la rotule plastique. Par
consquent, il peut tre not que leffort ultime incrmentale est relativement reprsentatif de la
ralit car il permet dobtenir un effort ultime proche de leffort de plastification tout en considrant
une rsistance lasto-plastique des quarts douverture 1 et 3.
Annexe G
ANNEXE G
METHODOLOGIE DE CALCUL DU QUART
DOUVERTURE DUNE POUTRE ANGELINA
1. NOTATIONS
b : largeur de la semelle du profil de base
261
Annexe G
Figure 2-1 : Reprsentation dun t avec les tangentes 45 des congs de raccordement servant lapproximation.
La forme du cong est dduite directement de la tangente au cercle du cong faisant un angle de 45
avec la semelle. Ainsi la hauteur de ce triangle ne vaut pas r , mais r-tw/2 .
Ce document dcrit ensuite les calculs effectus pour les caractristiques gomtriques, les
rsistances plastiques et lastiques et enfin, la vrification des sections le long dun quart
douverture sinusodale. Il faut noter que de manire gnrale, ce modle a t utilis pour la
vrification du quart douverture du cot de faible moment sur la membrure suprieure dune poutre
cellulaire (Figure 2-2).
Ct de fort moment
Ct de faible moment
Membrure suprieure
Membrure infrieure
3. CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES
La Figure 3-1 dcrit les caractristiques gomtriques dune ouverture sinusodale. Elle prsente le
repre x,y utilis pour reprer les sections tudies et dterminer en fonction de la courbe de la
sinusode y(x), la dimension de chaque section en fonction de leurs abscisses x.
262
Annexe G
Ces donnes nous permettent ensuite den dduire la valeur du moment rsistant plastique. Un
point de dtail est donn pour le cong de raccordement considr comme trapzodal et dcrit
Figure 3-2.
hr = r-tw/2
dr
Le centre de gravit du cong de raccordement trapzodal est repr par la dimension dr tel
que :
Ensuite on dfinit trois autres paramtres pour dterminer la position de laxe neutre plastique dans
le cas o celui-ci se situerait dans le cong de raccordement : dr, dr et tels quils sont dfinis dans
la Figure 3-3.
263
Annexe G
hr
dr
(hr-hr)
dr
zANP
Figure 3-3 : Paramtres utiliss dans le cas daxe neutre plastique dans le cong de raccordement
Remarque :
hr : hauteur du cong de raccordement = r-tw/2
Avec : r, tw : rayon de cong de raccordement et paisseur dme du profil de base.
4. SOLLICITATIONS
Le calcul des efforts qui sollicitent un quart douverture sinusodale se fait sur la base des hypothses
dcrites en fin de premire partie du manuscrit.
La vrification autour dune ouverture seffectue au niveau des diffrents quarts douverture, en
discrtisant les efforts globaux dans ces diffrents quarts, partir de lhypothse du point dinflexion
au droit de louverture. Ainsi, pour une ouverture soumise un moment global et un effort tranchant
global, les efforts se discrtisent tels que dcrits par la Figure 4-1.
264
Annexe G
Figure 4-1 : Distribution des efforts globaux au droit dune ouverture sinusodale
Chaque quart douverture est ensuite vrifi en fonction des sollicitations qui lui sont
attribues. La Figure 4-2 prsente lexemple de sollicitations locales du quart douverture de la
membrure suprieure de louverture illustre Figure 4-1.
Figure 4-2 : Vrification dune section en t situe labscisse x sur un quart douverture
Chaque section est ainsi sollicite en flexion compose et la rsistance est vrifie de manire
incrmentale, telle que le moment appliqu MV,Ed, dans une section en T donne, soit infrieur
son moment rsistant avec prise en compte de leffort normal:
Annexe G
5. CALCUL DE LA RESISTANCE
Ce calcul vise dterminer la rsistance des diffrentes sections en T le long dun quart
douverture. Il sagit donc tout dabord de dterminer la classe de chaque section en T afin den
dduire si lon considre une rsistance plastique, lastique ou une rsistance lastique dune
section rduite.
Mthode utilise :
266
Annexe G
Cette rduction dpaisseur dme doit donc tre prise en compte dans les calculs de caractristiques
gomtriques. Cependant se sont les caractristiques initiales qui seront utilises pour la
classification des sections.
5.2.1.
Dans le cas dun axe neutre plastique dans le cong de raccordement, on doit dterminer le rapport
(x) :
zANP dans le cong quivaut :
k(x) : facteur symbolisant une partie de lair du cong de raccordement. Comme le cong est
trapzodal, on obtient la forme ci-dessous :
Ce qui se simplifie en :
Remarque :
Attention, le coefficient b dans ce cas ne correspond pas la largeur de semelle, seule les formules
surlignes correspondent au cas o b ne reprsente plus la largeur de semelle.
Avec:
267
Annexe G
= b - 4.a.c. Une valeur de < 0 correspond au cas pour lequel laxe neutre plastique se situe hors
du cong de raccordement.
On rsout lquation du second degr et on obtient :
5.2.3.
Si Mv,Ed > 0 :
268
Annexe G
Remarque :
On peut remarquer que lon a choisit dutiliser des caractristiques efficaces pour le calcul de MRd. En
effet ces caractristiques prennent en considration linteraction M-V au travers dune paisseur
rduite dme du t en fonction de .
Dans le cas du calcul en flexion compose, on utilise le coefficient au lieu de pour dfinir la
position de laxe neutre plastique en flexion compose (voir Erreur ! Source du renvoi introuvable.).
Les deux calculs, en flexion simple et flexion compose doivent tre effectus ; car ultrieurement on
utilisera le module plastique en flexion simple pour les formules en lasto-plastique (partie IV :
plaques semi-compactes [EC3-1-3]).
Dans le cas dun axe neutre plastique dans le cong de raccordement, on doit dterminer le rapport
.
On rappel que lon est dans le cas de Msol > 0 (compression des fibres en bord libre). De plus, le signe
de N ninfluence pas les quations:
zANP dans le cong quivaut : Aw + k*Ar = (1-k)*Ar + Af +N.
k : facteur symbolisant une partie de lair du cong de raccordement. Mais comme le cong est
trapzodal, la forme est quadratique, on a :
Aw N/fy Af = -*hr - *hr*tw + hr - 2**hr + *hr + hr*tw + 2**hr - *hr*tw
2**hr
Ce qui se simplifie en :
269
Annexe G
*a + *b + c =0
Avec:
a = 2*hr
b = 2*hr*tw
c = Aw N/fy Af hr - hr*tw
= b - 4*a*c. Une valeur de <0 correspond un axe neutre plastique qui se situe hors du cong de
raccordement.
On rsout lquation du second degr et on obtient :
5.3.2.
Si Mv,Ed < 0 :
Si Msol change de signe, cela implique donc que linfluence de N est oppose au cas prcdent. Ainsi
les quations sont les mmes, avec seulement le signe de N qui sinverse dans les quations.
Ainsi, pour le cas du cong de raccordement on obtient: c = Aw + N/fy Af hr - h*tw. Les autres
paramtres a et b restent inchangs.
5.4. Mpl,Rd,N
Le calcul dinteraction est primordial dans le dimensionnement de poutres cellulaires. La
discrtisation de la poutre en plusieurs quarts douverture implique une combinaison deffort qui
doit tre considre de la manire la plus rigoureuse possible afin dviter dutiliser des modles inscuritaires ou au contraire, trop conservatif. Le modle utilis se base sur le calcul de laxe neutre
plastique en flexion compose. Une fois laxe neutre plastique dtermin, on peut aisment en
dduire la forme du diagramme correspondant. De cette forme de diagramme on peut calculer la
rsistance en flexion en fonction de la part induite par leffort axial.
270
Annexe G
6.1.1.
Si Mv,Ed > 0 :
Si Mv,Ed < 0 :
la
semelle
ou
congs
de
Annexe G
Hors, dans le cas de sollicitation cit ci-dessus, le rapport peut descendre 0,45 ou moins, ce qui
implique un critre suprieur celui pour lequel on est de classe 3. Ainsi si lon ne respecte pas le
critre de classe 2 un centime prs, le modle en dduit automatiquement une section de classe 4,
qui est bien videmment illogique et beaucoup trop conservatif. Ceci pourrait tre une piste
damlioration des critres de classification.
En revanche, la limite correspondant aux sections de classe 3 se base sur une rpartition lastique de
contrainte dans la section. La limite de classe 3 en flexion compose pour une paroi bord libre est :
[EC3-1-1]
Le calcul du coefficient de contrainte critique k suit les rgles de calcul propose en partie IV de ce
manuscrit. En effet, au travers de lanalyse de la contrainte critique dune plaque en console, nous
avons t en mesure de proposer une nouvelle valeur de ce coefficient permettant de mieux tenir
compte de la proximit du montant intermdiaire aux sections avec une hauteur dme maximale
(dabscisse x minimale sur la Figure I-27).
6.3. Calcul de k
Le tableau 1 renvoi aux quations de la Partie IV du manuscrit.
> -3
Equation IV-15
Maximum :
Equation IV-17
max au niveau de y = 0
(appui)
272
Annexe G
Figure IV-14
EC3-1-5 tableau 4,2
-0,4
Figure IV-14 ou
Equation IV-19 pour a/b 0,5
Ainsi :
- si Mv,Ed > 0 : max est au niveau du bord libre
- si Mv,Ed > 0 : max est au niveau du bord appuy (cong de raccordement)
Le calcul du rapport de contrainte sollicitant , on se base sur la rpartition lastique de contrainte
sur la hauteur dme. Laxe neutre lastique est dfini tel que :
273
Annexe G
du coefficient de contrainte critique calcul prcdemment par les formules dfinies au tableau
prcdent.
Enfin, si les sections sont de classe 4, alors nous effectuons un calcul de section efficace en se basant
sur les formules fournies de leurocode 3-1-5.
- Si la section est de classe 4 :
el
= 0,748 (et non pas 0,673 donn dans la partie 1,3 de lEurocode 3-1-3).
Sinon: Melmin=Mel,eff
Avec : hc et hceff, respectivement la hauteur dme comprime et la hauteur efficace dme
comprime du t considr.
274
Annexe G
Sinon: Melmin=Mel,eff
7. VERIFICATIONS FINALES
Les vrifications finales seffectuent uniquement sur la vrification du critre de moment rsistant.
En effet, la classification des sections se fait en flexion compose. Ainsi, nous calculons le moment
rsistant plastique de chaque section labscisse x en flexion compose. Pour les sections de classe
1&2, le moment rsistant est donc celui calcul tel que dfinit prcdemment. De plus, pour les
sections de classe 3 avec un moment rsistant (en flexion simple) lasto-plastique gal au moment
rsistant plastique Mpl de la section tudie, alors celle-ci est aussi considre comme tant de classe
2.
En revanche, pour les sections de classe 3 et 4, nous calculons le moment rsistant lasto-plastique
de la section pleine ou de la section efficace, puis nous appliquons une interaction linaire entre le
moment et leffort axial pour en dduire le moment rsistant final, rduit de leffort axial.
Plus prcisment :
o
Msol>0 :
N>0 :
Mel.Rd,N = Melmin*(1-N/NRd)
N<0 :
Msol<0:
N>0 :
Mel.Rd,N = Melmin*(1+N/NRd)
N<0:
275
Annexe G
Il sagit ensuite de dfinir la charge ultime de chaque quart douverture de louverture considre en
effectuant ces vrifications pour chaque abscisse sur la longueur du quart douverture. La moyenne
de ces charges ultimes permet de dfinir la charge ultime de louverture sinusodale.
8. EXEMPLE DAPPLICATION
8.1. Configuration gomtrique et chargement
Nous choisissons de vrifier une poutre cellulaire ouverture sinusodale charge en flexion 4 points,
munie de 8 ouvertures, charge au niveau des montants intermdiaires entre les ouvertures 3 - 4 et
5 - 6.
Profil
Nuance dacier
Porte de la poutre (m)
Hauteur douverture : a0 (mm)
Longueur de sinusode ls (mm)
Longueur de la partie droite : w (mm)
Longueur du montant initial : w0 (mm)
Nombre douvertures
Hauteur finale (mm)
excentrement douverture : e (mm)
IPE 500
S 355
12
500
450
300
900
7
750
1500
La poutre est considre comme maintenue latralement uniformment, ce qui empche tout risque
de dversement. Etant donn la configuration du chargement, louverture 2 est louverture la plus
sollicite. De ce fait, nous allons prsenter uniquement la vrification de cette ouverture.
276
Annexe G
Afin de fournir un exemple dtaill, nous avons choisit de dtailler le calcul pour une section une
abscisse x dfinie. Bien videmment, le modle de calcul doit intgrer un calcul incrmental
effectuant la vrification dtaille ci-dessous pour chaque abscisse x de section en T.
x = 100 mm
L(x) = 500 mm
e(x) = ymin(x) ymin,0 = 93,82 23,96 = 69,86 mm
10,2
16
21
200
345,81
313,91
80976750,307
114,079
277
mm
mm
mm
mm
mm
mm
mm4
kN.m
Annexe G
21,750
206,099
mm
kN.m
La suite des calculs va dpendre de lintensit de leffort appliqu. En effet, cet effort influence la
position de laxe neutre plastique en flexion compose. Par consquent, pour trouver leffort ultime,
il est ncessaire deffectuer une procdure incrmentale jusqu obtenir la charge pour laquelle une
des sections du quart douverture atteint un ratio Mv,Ed/Mpl,N,Rd = 1.
Pour lexemple ci-dessous, nous avons donc choisit de fixer leffort appliquer F tel que :
F = 70 kN
8.3.2.
135,56
223,624
0,67
3
142,884
-1,2
6,42 (au lieu de 0,92)
206,1 (au lieu de 82,42)
223,62
mm
kN.m
mm
kN.m
kN.m
Nous pouvons constater que le calcul propos du coefficient de contrainte critique et de moment
rsistant lasto-plastique permet de largement augmenter le moment rsistant de la section tudie,
en atteignant un moment rsistant gal au moment plastique.
De plus, nous pouvons constater que linteraction Moment-Effort axial est favorable et augmente le
moment rsistant, ce qui correspond la thorie (voir Annexe B).
Vrification :
Dtail du calcul de k
Il sagit, partir de la rpartition lastique des contraintes sur la hauteur de la section en t, den
dduire la contrainte critique dune plaque rectangulaire quivalente.
278
Annexe G
Figure 8-4 : Section en t tudie labscisse x (a), plaque quivalente tudie de longueur a = 2.x
Le calcul de k se fait suivant le tableau prcdent. On obtient k = 6,42 au lieu de 0,92, valeur
obtenue en utilisant le tableau 4.2 de lEurocode 3 partie 1-5.
279