Trévisan-Traité de La Nature de L'oeuf Des Philosophes
Trévisan-Traité de La Nature de L'oeuf Des Philosophes
Trévisan-Traité de La Nature de L'oeuf Des Philosophes
A PARIS
MDCLIX
DE LA NATURE DE L'UF
EPTRE CERTAINE DE BERNARD ALLEMAND TOUCHANT L'UF DES PHILOSOPHES
Monsieur, avec correction, il me semble que vous dsirez touchant ces choses
autrement que la dfinition des choses naturelles n'a t laisse, lorsque vous
dites que la matire de Jean le Noir ne peut parvenir cet effet, et par
consquent le Soufre, selon que vous l'avez pratiqu, Monsieur, vous n'avez
pas entendu la qualit de ce Soufre, suivant l'essence de sa matire et
altration, mme la matire perfective du susdit Jean le Noir se doit mener
fin, ce qui est par prparations naturelles, mais vous proposez beaucoup de
choses qui ne servent de rien la proposition, mais comme indigne et confus
n'avez pas compris la possibilit de nature, le son des mots vous a tromp : car
il fallait premirement discerner avec prudence ce qui doit tre fait le premier,
et pourquoi, et quand, parce que le premier qui est le dernier en rsolution, est
le premier en l'imposition, car par ceci il faut que parveniez la connaissance
du Soleil et de l'Elixir, c'est savoir en rduisant ceci en ses premiers principes
et Elments desquels il est fait : vous devez donc diviser le compos jusqu'aux
incomposs, mais il faut premirement avoir la connaissance du compos, puis
que vous le rduisez en parties mises en ordre jusqu' ce que vous parveniez
ses principes, et c'est la connaissance rsolutive, et doctrine appele
compositive, c'est savoir qui conjoint ce qu'elle a divise commenant par la
premire matire et par les principes et Elments, et se trouvent aux composs
mais la doctrine rsolutive commence par les composs et sont simples des
principes et Elments qui sont appels la premire matire, de laquelle se fait
l'Elixir qui transmue les corps. Comment donc croyez vous introduire la forme
de l'Elixir complet en la matire qui a ceci est moins dispose.
Vue que l'Elixir a deux pouvoir tre fait des choses homognes et uniformes en
substance, comme du pur Mercure, auquel toute la substance du corps fixe
demeure rsoute et faire volatile sans aucune sparation. Or l'intention des
Philosophes est et a toujours t et sera, de faire du corps l'esprit, c'est savoir
du pur Mercure, qui est appel philosophique, car il est fait par procdure de
philosophie, contenant en soi double nature. Or puisqu'il faut composer la
Pierre de deux substances et de volatile et fixe : il est ncessaire premirement
de faire ou tirer de l'union de ces deux Mercures, avant de que faire l'Elixir
complet, et ceci est leur Mercure, qui cause perfection, et auquel tout le
magistre consiste, et ont entendu celui-ci disant que si tu peux par le seul
Mercure achever ton ouvrage, tu seras un trs habile indigateur de l'Art, ce qui
se fait par la passion laquelle il doit soutenir, tant occulte et homogne avec
son corps, et c'est ce Mercure qu'ils ordonnaient d'lire premirement, et
mme autant des corps et du Mercure non qu'il soit Mercure en toute sa
nature, comme on entend vulgairement, ni en toute sa substance, parce qu'il a
vous tes fourvoy, mais icelui vous redarguant en vrit, opine sans
connaissance de cause, sauf toutefois sa rvrence, et ceux qui le suivront. J'ai
connu de son intention, et par sa sublimation, et eau laquelle il croit en tirer, et
laquelle il assure avec beaucoup d'ignorance que c'est le vinaigre des
Philosophe : mais en vrit, puisque la nature et toute son esprance lui
contredisent, ses paroles ne contiennent aucune vrit, mais loign et alin il
est de la Philosophie par superflues fantaisies, ne considrant pas les formes de
cette transmutation, ni les Elments, ni ce qui est rel, mais ce qui est
fantastique, ni ne considrant pas aussi que les mme formes peuvent avoir
leur tre transmutatif de la matire Philosophique et de ceux qui sont en la
matire Philosophale, et non des trangres, comme doit considrer le rel
Philosophe, que ce qui est en la matire y est seulement de sa nature, et est
rel : semblablement il doit considrer le mouvement comme l'efficient selon
qu'il meut la matire, et la forme selon l'tre qui est en la matire, et aussi la
fin selon ce qui est la borne du mouvement, selon que la matire l'meut, et
semblablement la matire mme autant qu'elle peut tre la matire de la
forme philosophique, et selon ce qui est le sujet de la forme, et selon l'tre que
la forme a en la matire, et ainsi se connat la faon de faire des hommes
philosophants, mais Tolqutus n'tait pas de telle considration, ne changeant
pas de complexion, combien que la correction fraternelle soit une uvre de
misricorde corporelle, parce que par la corporelle, l'homme gagne la
misricorde du corps ; mais la spirituelle gagne la vie de l'me, toutefois quand
elle ne sert pas aux obstins, ceux qui rsistent telle correction, ils se font
dmons, ne connaissant pas la dfectuosit ou sa faute, par quoi faut laisser
telles gens comme publicains, suivant la sentence de notre Sauveur, Math 18,
ceux qui tombent par ignorance sont moins loigns de la vrit que Monsieur
Turquet, encore que vous ignorez les termes de l'art, et la forme de la matire
proche la gnration des Elixirs, ou de la mdecine, toutefois vous avez la
matire congrue celle-l, et l'ordre congru, si vous entendez bien la forme des
prparations, lesquelles je vous ai donn suffisamment avec ses qualits et
causes ncessaires, et comme elles se font, et parce que la proprit de l'uvre
par laquelle la nature est conduite et tire perfection, est dedans sa matire
par le propre mouvement de la nature mme, rjouissez-vous, parce que vous
la pourrez trouver non par doctrine, mais par la propre indignation de la
mme nature du mouvement dtermin, c'est pourquoi il faut considrer le
mouvement selon que la matire se meut en la forme de relation vous pouvez
rgler la matire par un mouvement naturel, parce qu'un tel mouvement tant
propre et dtermin, tend toujours introduisant en la matire propre l'espce
propre, d'ou ncessairement s'ensuit multiplication par semblable espce en la
mme matire. Or puisque la vertu de l'Elixir s'engendre formativement de la
proprit de la matire, ou bien combattue par l'humide onctueux, ou bien de
la matire humide par siccit terrestre, ce qui est une mme chose, vous devez
remarquer qu'une telle passion ou combat procde la transmutation de la
substance en forme d'Elixir complet ce qu'est dire, que le sec et l'humide
eau ne pouvant jamais tre spare, n'y ayant aucune diversit en eux
savoir de trois, qui sont esprit, me et corps, sans aucune sparation, ce qui se
voit voirement en l'unit de la Trinit, en Dieu le Pre, et le Fus, et le SaintEsprit, qui sont un en Dieu mme, avec distinction sans diversit en substance,
desquelles paroles nous pouvons connatre directement que les Philosophes
anciens qui ont eu cette partie, ont t devins par cet art divin de l'Apparition
de Dieu en humaine nature ou chair, savoir Christ, et son unit avec Dieu par
l'abondance du Saint-Esprit, combien que fort indistinctement et confusment
ils ont connu ceci, desquels je suis d'avis qu'on remarque la vrit et les figures
des choses, ce que tous ceux ont t vrais artistes de cet art divin et glorieux
ont pu mettre en Dieu la Trinit et unit, toutefois en la Trinit avec distinction,
mais sans diversit en lui, mais en cette Pierre est assigne Trinit en unit, et
au contraire avec distinction sans diversit. Je ne vois pas qu'il y ait, pour celui
qui regardera de prs et qui saura un exemple en tout le monde plus
semblable que' celui-ci, pour l'assignation de la Trinit en Dieu. Or ici se
rapporte ce qui est en St. Augustin au premier de la Trinit et de l'me, c'est
savoir qu'il y a en l'me, ces trois, qui nanmoins sont un, savoir mmoire,
intelligence, et dilection ou volont, qui est la plus belle et vritable, mais que
par aventure quelque contradiction, mais non pas en cet endroit, je crois
fermement que si quelque infidle savait bien cet Art, il serait aprs
ncessairement fidle en la Trinit de Dieu et mettrait la science en notre
Seigneur Jsus-Christ Fils de Dieu, que s'il ne fait ceci je crois que cela ne vient
que d'une crainte qu'il a en soi de sa secte, et en la loi premire donne par
d'autres, qu'il ne soit point puni de semblable faon, pour ce qu'il voit la Trinit
en Dieu, par cette pierre trs occulte et trs prcieuse, comme ont vu Herms,
Platon et les autres anciens Philosophes, il ne se trouve donc point de
comparaison semblable, et n'y a inquisition ni subtilit, ni utilit, ni trsor
semblable celui-ci, vu que l'me de celui qui sait ces choses, et son corps sont
faits libres en ce monde, attendant la batitude du sicle futur, pouvant bonnes
uvres tre transportes Dieu aprs sa mort, et tre conjoint derechef son
crateur au dernier jour, et tre avec icelui heureux, pour revenir au propos de
l'utilit de la Pierre, nous dirons que jamais l'esprit et le corps ne parviendront
l'union prdite, comme atteste Raso en l'encomion de son livre, jusqu' ce
que l'un et l'autre soient nettoys. Il dit aussi, afin que mieux vous l'entendiez,
que ses termes et dispositions prcdentes ont grand accord avec ce qui
s'engendre en l'uf, avant que les dispositions soient faites, par lesquelles il
puisse se tourner en Elixir complet, sachez que les susdits savoir l'esprit et
corps ne s'unissent pas bien l'un l'autre, pour pouvoir dmontrer leurs vertus,
par lesquelles la parfaite opration se fait, si l'un et l'autre ne sont bien nets, car
le corps ne prendra point l'esprit, ni l'esprit le corps pour faire que le spirituel
soit corporel, ni le corporel spirituel, si toute l'ordure et immondice ne sont
tes, ce qu'tant fait le corps embrasse l'esprit, et l'esprit le corps, et d'iceux se
fait l'opration parfaite, si la fixion surmonte la grande volatilit, mais si la trs
grande fixion est vaincue par la grande volatilit, la forme de l'uf ne s'achve
pas, tant seulement un corps qui se retire vers l'esprit, et est ici le pnultime
terme de notre Mercure qui est appel uf, contenant en soi ce qui est requis
pour la perfection de notre magistre, auquel il n'y a rien de superflu, ni
aucune diminution de la perfection de l'uf, mais c'est tout ce qu'il faut pour la
production du poulet et de la mdecine, d'o l'artiste de fin entendement
pourra remarquer qu'en ce magistre il y a trois choses qui dmontrent l'ordre,
premirement que la prparation prcde la conjonction, secondement, que la
prparation de l'un et de l'autre n'est pas perfection, mais seulement une
disposition conjonction, par laquelle il prend la forme de Pierre ou de Soufre
ou de notre Mercure qui ne font qu'un en l'uf, duquel nous avons trait cidessus, et du contraire la perfection n'est pas simplement prparation, mais
une induction immdiate de forme, qui peut achever notre uvre, tiercment
qu'en tout le temps de leur conjonction leur union tant parfaite, us sont
jamais trouvs purs et nets, et dpouills de toutes superfluits, d'o l'on peut
aisment voir qu'au temps de leur puret us sont faits tous deux aors et aprs
pour la rectitude de la pierre, ou gnration de notre uf, et non devant, ni
plus outre. Or si suffit de bien prparer la matire, de sorte qu'elle ne soit pas
seulement de pure de toutes superfluits adutibles, mais aussi de toutes
terrestrits, tant grossires que subtiles, attaches par mixion forte aux parties
aqueuses venant de viscosit. Or cette dpuration se fait quand le corps se
tourne en esprit et l'esprit en corps, pour ce qu'en la procdure de l'uvre il se
fait conversion jusqu' ce que la nature trs prompte ait trouv un tat
permanent, auquel elle termine son mouvement, qui est la forme de la
gnration de l'uf, et lors nature commence un autre mouvement pour
former la mdecine parfaite, corrompant derechef notre uf de la forme, et y
introduisant une autre forme de mdecine parfaite, et ceci est pass de degr
en degr, mais la sapience d'un bon Artiste doit diligemment s'enqurir de la
cause pourquoi la pierre purifie s'achve par solution, et de la cause pour
laquelle il ne vient pas plutt et plus svrement son intention, et pour ce que
des causes opposes dcoulent les opposes affections, et que par l'un des
contraires, on connat le reste : il faut remarquer que la proxime cause par
laquelle la pierre purifie s'achve par solution, est une similitude trs grande
de l'un l'autre et de l'esprit au corps, et du corps l'esprit, non seulement en
la matire, mais aussi en la complexion, qualits et proprits naturelles, car
tant plus que le corps approche de la complexion de l'esprit, et au contraire
tant plus promptement se font-ils un, et se transfigurent en uf, pour ce que
chacun dsire ce qui est plus approchant de sa complexion, et pour ce que le
corps est trs chaud au profond de la nature, tant plus que le Mercure est
chaud et pur, tant plus est-il pntratif, et se fond mieux, et s'unit mieux avec
lui, de sorte que de deux complexions, il s'en fait une seule compose en sa
simplicit, car ce qui est chaud est digestif en quelque faon semblable au
chaud et humide rsout, et tant plus il est froid, n'ayant point de chaleur aigu,
tant moins pntre-t-il au profond du corps et plus tard se dissout, et par
consquent se conjoignant plus tard, voire plus tard cause de la matire; et
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notre mdecine soit accoutume plus longtemps sur le feu, que l'enfant qu'on
nourrit, ou il faut remarquer que plus longtemps est davantage, que davantage
que longtemps, qui est nanmoins plus que le bref ; La mdecine donc ne se
fait pas en peu de jours, ni de mois, ni en bref, vu qu'il la faut plus longtemps
dompter par le feu et l'y nourrir : Or ceci se dit cause des mutations qui sont
les meilleures et principales de l'opration et d'un trs long labeur, comme on
voit en la nature du Mercure, par l'exhalation des parties trs subtiles, et par la
conservation de l'humide des parties plus grossires qui s'achve par ritre
sublimation jusqu' ce qu'il soit fait le grand et parfait Elixir, vu que notre
Mercure est de visqueuse et dlie substance, comme l'exprience le dmontre
lorsque l'on le bat avec l'imbibition et mixtion qu'il a et quelles il dmontre la
viscosit, cause de la grande adhrance qu'il fait en ses parties, et par l'aspect
de son poids on remarque sa densit, et cause de la trs forte composition ne
se peut faire que par long espace de temps et grande industrie, ce qu'aussi
l'exprience enseigne, et cette mme cause de conglation ou inspissation de la
Lune, qui se parfait par ritre sublimation avec la difficult de le manier a
sembl bon d'tre remarque, vu qu'il se trouve de mme nature de corps,
d'autant que par dcoction tous corps prennent origine d'icelui, et peut tre
tir de tous corps par une certaine rincrudation, d'o l'on voit que les
mutations de ce labeur sont trs longues, et d'une aussi grande difficult pour
le manier qu'il y a en le sublimant en faisant un trs grand feu, et combien que
les Philosophes divisent son magistre en plusieurs oprations selon le degr
des formes et de leurs diversits, toutefois il n'y en a qu'une en la formation de
l'uf, mais en la ritration de son action, il se fait toujours diversit au
mouvement, et es couleurs de plus tardive sparation et de fortification du feu,
et telle diversit en l'uvre fait diverses oprations, encore qu'en vrit il n'y
ait qu'une seule et une manire de faire, comme dit expressment le
Philosophe en son livre, o il explique la figure de la chasse du Lion, qui
s'accorde aveu l'intention de Morien, disant que le magistre n'est qu'une
extraction d'eau d'avec la terre, et un mlange d'eau sur la terre, jusqu' ce
que la terre se pourrisse et nettoie, afin qu'aprs elle se dissolue et qu'elle soit
faite entirement spirituelle avec l'esprit, et ceci alors s'appelle uf, et le
Mercure des Philosophes, cause de quoi Morien ajoute, lorsqu'elle sera
nettoye par l'aide de Dieu, tout le magistre sera fait, car il veut dire que le
corps se dissout en esprit, et c'est cette solution que vous avez allgue ci
dessus, qui se fait incontinent aprs son entire dpuration de toute chose
corrompante, car telle dpuration ne se fait que par la vertu de putrfaction
n'tant qu'une grande chaleur d'esprit, laquelle le corps corrompt avec une
trange complexion de corps, et la putrifie pntrant jusqu'au plus profond
d'icelle, sans que jamais ils puissent tre spars, et ainsi par telle putrfaction
et elixation le corps se rduit en la complexion du Mercure qui est diffrente de
celle du corps, et afin que vous enrdiez la nature du corrompant et putrfiant,
il faut remarquer qu'il faut ncessairement que ce qui est au dissolvant et
putrifiant Mercure surmonte en force la chaleur de l'uvre en la complexion
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t dit, si les forces du fumier sont plus fortes que la chaleur du soleil ou de la
lune, car il n'arrive pas que le soleil ou la lune se putrfie tandis qu'il demeure
inform par chaleur naturelle, c'est pourquoi faut que la chaleur du soufre de
fumier soit plus puissante en agissant et corrompant l'humidit liqufactive
naturelle du soleil ou de la lune car ne corrompt nullement l'autre s'il ne
l'excite, encore qu'il soit de mme genre humide et chaud, comme l'air et le
feu, ou bien du tout contraire, comme chaud et froid, eau et feu. Cette ci est
aussi la cause pour laquelle toutes les choses sont en un certain mouvement se
corrompant, pour ce que les choses naturelles ont contrarit, et quelques unes
surpassent cette contrarit, et quelques unes du tout contraires, et pour ce
que ceux-ci surpassent en vertu, elles agissent continuellement en elle, et
ptissent toujours en elle, et cette similitude est cause que communment la vie
des animaux est abrge et leur dure lesquelles tendent toujours corruption,
et c'est pourquoi es choses animes n'y a aucune facult de demeurer et
vivre jamais, et c'est pour ce que la chaleur du soufre de soleil ou de la lune
tant surmonte prend contrarit de la chaleur du soufre de fumier, et d'ici la
substance se putrfie et corrompt, et se convertir en la nature de fumier mme,
comme en pourriture naturelle : notre fumier donc change la complexion du
mtal en celle d'un uf, et en mercure liquide, ayant les qualits disposes
pour se convertir en soleil ou lune, ce qui ne se ferait jamais, s'il n'tait
premirement dissous par chaleur humide complexionne : dissolvez-le donc
l'embrassant avec nature et chaleur de fumier, et le Mercure que les
Philosophes en leurs secrets ont appel fumier, pour ce que son humidit
naturelle raison de sa graisse, se conserve plus longuement par putrfaction
en chaleur propre, c'est pourquoi elle engendre au mtal putrfactionn,
auquel telle humidit demeure longuement, et pour ce qu'il se conserve plus
longuement, se dessche plus difficilement, et se spare plus tard de la
substance dissoute, ce qui se voit en sa fusion, car elle est radicale aux mtaux
de genre humide, comme les fumiers aux autres choses, selon la nature,
comme on le voit ici, pour ce qu'elle leur est jointe jusqu' la racine, et
d'admirables oprations, voire infinies, lesquelles les Philosophes ont cel
sous le fumier de cheval et de choses abjectes, comme aussi de sels, d'alums, et
de choses aigus, mais quoi qu'il en soit, je dis de la gnrosit, que la terre et
l'eau sont grandement du nombre des choses matrielles passives, lesquels
deux sont froids, et que le froid ne peut coaguler ou engraisser sinon en aidant
et resserrant les parties de la matire, et non en y mettant la forme
substantielle, comme fait le chaud com-plexionnel, c'est pourquoi il leur faut
introduire une trange chaleur, comme il arrive en l'eau du levain, tant
essentiellement froide, mais chaude au toucher, semblablement froide, mais
chaude au toucher semblablement, eau coule par 1er, cendres est chaude,
pour ce qu'elle a la chaleur qui opre en icelle par les cendres, pour ce qu'elle
est en la cendre comme aux autres choses enflammes, lesquelles le feu a
longtemps opr, ou par chaleur il y a du chaud plus ou moins, selon la
diversit de l'opration de la chaleur en icelle, cause de quoi aussi le Soleil et
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dissolvant en eau : certainement non, d'autant que les Philosophes n'ont cure
des eaux adhrantes celui qui touche, mais de celles qui vont sur la
superficie, ayant avec elles du terrestre insparablement ml, mais
n'humectant rien, comme le Mercure fait de l'uf, cette matire donc ne veut
qu'autre chose lui soit ajoute que ce qui est d'elle, car elle a tout ce de quoi
elle a besoin. Or nous ne voyons pas l'incration de cette humidit que la terre
se fonde cause de la forte union qu'elle a mrit en l'uvre de la mixtion de
nature. Or la manire de les faire joindre se fait en accommodant les qualits
par l'action mutuelle d'icelles et passion, et les conjoignant autant qu'il suffira
par les moindres parties.
FIN