Aluminiu in Cosmetice PDF
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valuation du risque
li lutilisation
de laluminium dans
les produits cosmtiques
o c t o b r e 2 0 11
Mots cls: aluminium, cancer, antitranspirant, produits cosmtiques, commission de cosmtologie, recommandations.
Rsum
En dcembre2000, la Direction gnrale de la sant (DGS) a saisi les agences de scurit sanitaire
afin dvaluer les risques de laluminium pour la population, en particulier ceux relatifs la maladie
dAlzheimer. Au cours de la mme priode, lAgence franaise de scurit sanitaire des produits de
sant (Afssaps) a men une rflexion sur laluminium et les produits de sant. Les conclusions de ces
travaux, ont t publies conjointement en 2003 dans le rapport Evaluation des risques sanitaires
lis lexposition de la population franaise laluminium (AFSSAPS/AFSSA/INVS 2003). Ce rapport
soulignait le manque de donnes pertinentes quant labsorption cutane de laluminium contenu
dans les produits cosmtiques, initiant au sein de lAfssaps une auto-saisine ayant pour objectif
lvaluation du risque par cette voie dexposition.
En 2004, suite la publication de Darbre et al. (2003), lAfssaps a t interroge par la DGS sur le lien
entre le cancer du sein et lexposition aux produits antitranspirants base daluminium.
Ainsi, la prsente valuation du risque tient compte dune part de la rcente tude dabsorption
cutane fournie par les industriels du secteur cosmtique, donne manquante dans le rapport de
2003 suscit, et dautre part dune synthse des donnes toxicologiques, en partie base sur le
rcent avis mis par lAgence europenne de scurit sanitaire des aliments (EFSA, 2008b).
Plus de vingt-cinq composs de laluminium figurent parmi les substances susceptibles dtre utiliss
dans les produits cosmtiques. Le chlorohydrate daluminium est lun des plus utiliss, en particulier
en tant quantitranspirant.
Labsorption de laluminium par voie orale est limite et dpendante de trs nombreux facteurs (type
de compos, solubilit, co-administration avec de leau ou dans lalimentation, etc.). Elle est estime
0,1% lorsque laluminium est prsent dans laliment. Largement distribu travers lorganisme,
laluminium peut atteindre le cerveau et franchir la barrire placentaire. Sa demi-vie dlimination trs
variable selon les tudes, peut atteindre plusieurs annes lorsquil est administr de faon chronique.
Son limination est principalement rnale.
Le devenir de laluminium aprs exposition par voie cutane est trs mal connu. Les tudes publies
sont de qualit insuffisante et ne rpondent pas aux exigences actuelles. Ltude rcente mene in
vitro sur peau humaine a permis destimer cette absorption dans les conditions de ltude. Lestimation
des quantits daluminium absorbes via une exposition quotidienne un antitranspirant contenant
20% de chlorohydrate daluminium (soit 5% en aluminium) a t ralise en fonction de deux
scnarios.
Le premier scnario correspond lexposition de peau normale, et conduit un taux dabsorption
cutane de 0,5%, le deuxime scnario correspond lexposition de peau lse, et donne lieu
un taux dabsorption de 18%. Elle est ainsi de 2,1g Al/kg pc./j. dans le premier scnario et de
75gAl/kg pc./j. dans le deuxime scnario. Dans le cas dune peau normale, la marge de scurit
est de 10,5. Dans le cas dune peau lse, la marge de scurit est infrieure 1.
Le potentiel irritant de laluminium est insuffisamment tudi chez lanimal. Cependant, des cas
dirritations cutanes lis des produits cosmtiques contenant des composs chlors de laluminium
ont t rapports chez lHomme. Des donnes complmentaires seraient ncessaires pour confirmer
les risques dirritation lis ces produits. Les cas de sensibilisation sont galement rares.
Aprs administration daluminium dose rpte, des effets neurotoxiques ainsi que des effets sur
les testicules, lembryon et le dveloppement du systme nerveux sont observs chez lanimal. La
NOAEL de 22mg/kg pc./j. obtenue dans une tude chez le chien peut tre retenue, sur la base dune
diminution du poids corporel et de modifications histopathologiques du rein et du foie.
Les effets chez lHomme (neurotoxicit, atteinte osseuse, anmie) sont connus chez les insuffisants
rnaux exposs de faon chronique laluminium, ainsi que chez les prmaturs aliments par voie
parentrale. La dose systmique de 5g Al/kg pc./j. est considre sans risque par la FDA (Food and
Drug Administration) pour lutilisation de soluts par voie parentrale pour deux populations dont la
fonction rnale est diminue: les enfants prmaturs et les insuffisants rnaux.
LEFSA (European food safety agency) a considr que les rsultats de gnotoxicit obtenus dans
les essais avec laluminium ne sont probablement pas pertinents pour lHomme expos par la voie
alimentaire. Les tudes chez lanimal ne mettent pas en vidence de potentiel cancrogne.
Les donnes pidmiologiques ne permettent pas dtablir un lien concluant entre lexposition
cutane laluminium et lapparition dun cancer.
Cette valuation du risque montre que lexposition des produits antitranspirants avec des
concentrations de 20% de chlorohydrate daluminium ne permet pas dassurer la scurit sanitaire
des consommateurs dans les conditions normale dutilisation.
De plus, cette valuation du risque ne prend pas en compte non plus lexposition totale aux divers
produits cosmtiques susceptibles de contenir de laluminium, les conclusions adoptes sont donc
susceptibles dvoluer par la suite en fonction dune valuation prenant en compte les diffrentes
catgories de produits et leurs usages. Des donnes spcifiques aux autres conditions dexposition
(quantits, absorption cutane, toxicit) pourraient permettre daffiner lvaluation du risque lie
lutilisation daluminium dans dautres produits cosmtiques.
En conclusion, afin de limiter le risque li lexposition laluminium, lAfssaps recommande de:
restreindre la concentration daluminium dans les produits antitranspirants ou dodorants
0,6%. Cette valeur est volontairement exprime en aluminium, afin quelle puisse sappliquer aux
diffrentes formes utilises dans les produits cosmtiques;
ne pas utiliser les produits cosmtiques contenant de laluminium sur peau lse. En effet, tant donn
la forte absorption rapporte dans ces conditions, il serait ncessaire dinformer le consommateur
que les produits antitranspirants ou dodorants ne doivent pas tre utiliss aprs le rasage ou en
cas de lsion de la peau de type microcoupures. LAfssaps prconise que cette information figure
sur les conditionnements.
Saisine 2004BCT001
Contact Afssaps : Madame Nessryne SATER (mail : [email protected])
4 Afssaps - Rapport dexpertise - septembre 2011
Sommaire
Abrviations
1. Contexte et objectifs
2. Cadre rglementaire
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4. Danger et exposition
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Chez lanimal
Chez lHomme
Conclusion sur la tolrance locale
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4.1.3.4. Gnotoxicit
4.1.3.5. Cancrogense
Donnes exprimentales
Donnes pidmiologiques
Relation avec le cancer du sein
4.2. Exposition
4.2.1. Historique
4.2.2. Exposition par voie cutane
4.2.2.1. Estimation des doses dexposition externe
4.2.2.2. Calcul de la dose dexposition systmique (SED) relative lutilisation
dantitranspirant
4.2.2.3. Estimation de lexposition par leau et laliment
5. Evaluation du risque
5.1. Tolrance locale
5.2. Risques lis aux effets systmiques
5.2.1. Cancrogense
5.2.2. Autres effets systmiques
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6. Conclusion et recommandations
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7. Bibliographie
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Abrviations
Afssa: Agence franaise de scurit sanitaire des aliments
Afssaps: Agence franaise de scurit sanitaire des produits de sant
Afsset: Agence de scurit sanitaire de lenvironnement et du travail
Al: Aluminium
Anses: Agence nationale de scurit sanitaire: alimentation, environnement, travail
BPL: Bonnes pratiques de laboratoire
CIRC: Centre international de recherches sur le cancer
CosIng : Base de donnes europenne relative aux ingrdients et substances cosmtiques
COSMED: Cosmtiques Mditerrane, lassociation de la filire cosmtique
CSSC: Comit scientifique pour la scurit des consommateurs
DGS: Direction gnrale de la sant
DHT: Dose hebdomadaire tolrable
DHTP: Dose hebdomadaire tolrable provisoire
DJT: Dose journalire tolrable
EFSA: Agence europenne de scurit sanitaire des aliments
FDA: Food and drug administration
FEBEA: Fdration des entreprises de la beaut
FIP: Fdration des industries de la parfumerie
HCl: Chlorure dhydrogne
InVS: Institut de Veille Sanitaire
IV: Intraveineuse
Jecfa: Comit mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaires
MoS: Marge de scurit
NOAEL: No observed adverse effect level : Dose sans effet adverse observ
OCDE: Organisation de coopration et de dveloppement conomique
PIE: Perte insensible en eau
PN: Peau normale
SED: Systemic exposure dose
VTR: Valeur toxicologique de rfrence
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Tableau6: tudes retenues pour tablir la NOAEL chez lanimal, daprs EFSA (2008b)
23
Tableau7: Concentration dutilisation des sels daluminium dans les diffrentes catgories
de produits cosmtiques, daprs les reprsentants des Industries du secteur
cosmtique, donns, 2007
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1. Contexte et objectifs
En dcembre2000, la DGS a saisi lAgence franaise de scurit sanitaire des aliments (Afssa, qui a depuis
fusionn avec lAgence de scurit sanitaire de lenvironnement et du travail (Afsset) pour former lAnses,
lAgence de scurit sanitaire) et lInstitut de Veille Sanitaire (InVS) afin dvaluer les risques sanitaires de
laluminium pour la population, en particulier ceux relatifs la maladie dAlzheimer. Au cours de la mme
priode, lAfssaps a men une rflexion sur laluminium et les produits de sant. Les conclusions de ces
travaux ont t publies conjointement en 2003 dans le rapport Evaluation des risques sanitaires lis
lexposition de la population franaise laluminium (AFSSAPS/AFSSA/INVS 2003). Ce rapport soulignait
le manque de donnes pertinentes quant labsorption cutane de laluminium contenu dans les produits
cosmtiques, initiant au sein de lAfssaps une auto-saisine ayant pour objectif lvaluation du risque par
cette voie dexposition.
En 2004, suite la publication de Darbre et al. (2003), lAfssaps a t interroge par la DGS sur le lien
entre le cancer du sein et lexposition aux produits antitranspirants base daluminium.
LAgence europenne de scurit sanitaire des aliments a ralis en 2008 une revue des donnes
toxicologiques sur laluminium (EFSA 2008), afin de dterminer si la dose journalire tolrable (DJT) devait
tre modifie.
Afin de mener une valuation du risque de laluminium dans les produits cosmtiques, une tude dabsorption cutane a t mene par les industriels du secteur cosmtique.
Le prsent rapport traite dune part, des donnes toxicologiques disponibles relatives laluminium et
dautre part de ltude dabsorption cutane de laluminium mene par les industriels du secteur des
cosmtiques. Par ailleurs, un bref rappel du cadre rglementaire de laluminium est prsent au dbut du
prsent rapport.
Ce rapport a t approuv par la commission de cosmtologie du 28 janvier 2011.
2. Cadre rglementaire
2.1. Eau et alimentation
Une synthse des dispositions rglementaires relatives aux teneurs en aluminium est disponible dans le
rapport Afssa/Afssaps/InVS (2003). Seules sont reprises ici les dispositions les plus rcentes.
Aucune teneur maximale nest fixe pour laluminium prsent dans les aliments. Il peut tre utilis comme
additif alimentaire (colorant, antiagglomrant, etc.) et dans les matriaux au contact des denres alimentaires. Utilis comme agent de clarification des eaux (coagulation, floculation, etc.) on le retrouve dans
leau destine la consommation humaine avec une concentration maximale admissible de 0,2mg/L.
En 2006, le Comit mixte FAO/OMS dexperts des additifs alimentaires (Jecfa)(1) a tabli une dose hebdomadaire tolrable provisoire (DHTP) de 1mg/kg pc./semaine applique pour tous les produits alimentaires
y compris les additifs alimentaires, soit 7 fois infrieure la prcdente DHTP. Limpact de cette nouvelle
DHTP sur lexposition alimentaire laluminium est galement en cours de discussion au niveau europen
notamment en ce qui concerne lapport daluminium via les additifs alimentaires. En mai2008, lEFSA a
rendu un avis sur la scurit sanitaire de laluminium de source alimentaire. Celui-ci conclut quil tait
plus appropri dtablir pour laluminium une dose hebdomadaire tolrable (DHT) de 1mg daluminium/kg
de pc./semaine, plutt quune dose journalire tolrable (DJT).
LEFSA (2008b) rapporte quen Europe, les consommations daluminium par voie alimentaire sont estimes
de 0,2 1,5mg Al/kg pc./semaine pour un adulte de 60kg. Les donnes franaises estiment, au
97,5e percentile, lexposition des enfants de 3 15 ans 0,7mg Al/kg pc./semaine et celle des adultes
0,4mg Al/kg pc./semaine (EFSA, 2008a, b).
2.2. Mdicaments
Laluminium entre dans la composition de nombreux mdicaments vise antiacide, sans restriction sur
la quantit daluminium.
On le retrouve galement dans les soluts de nutrition parentrale. Une rflexion est actuellement en
cours au niveau europen pour fixer une valeur limite pour laluminium. La FDA (Food and Drug Administration)
a propos de limiter dornavant la concentration en aluminium dans les soluts pour nutrition parentrale
25g/L (FDA, 2010).
Les concentrations utilises selon lIndustrie franaise dans les produits cosmtiques sont rapportes plus
bas dans le paragraphe traitant de lexposition.
Tableau1: Nom INCI des composs de laluminium pouvant tre utiliss dans les produits
cosmtiques, daprs CosIng
Ingrdients non restreints
Aluminum Bromohydrate
Aluminum Chloride
Aluminum Chlorohydrate
Aluminum Chlorohydrex
Aluminum Chlorohydrex Peg
Aluminum Chlorohydrex Pg
Aluminum Citrate
Aluminum Dichlorohydrate
Aluminum Dichlorohydrex Peg
Aluminum Dichlorohydrex Pg
Aluminum Sesquichlorohydrate
Aluminum Sesquichlorohydrex Peg
Aluminum Sesquichlorohydrex Pg
Aluminum Sulfate
Ammonium Alum
Sodium Alum
Sodium Aluminum Chlorohydroxy Lactate
Ingrdients restreints
(Annexe III de la directive)
Aluminum Zirconium Octachlorohydrate
Aluminum Zirconium Octachlorohydrex Gly
Aluminum Zirconium Pentachlorohydrate
Aluminum Zirconium Pentachlorohydrex Gly
Aluminum Zirconium Tetrachlorohydrate
Aluminum Zirconium Tetrachlorohydrex Gly
Aluminum Zirconium Trichlorohydrate
Aluminum Zirconium Trichlorohydrex Gly
3.3. Exposition
Lalimentation est une source souvent considre comme majeure en ce qui concerne lexposition
laluminium. Les donnes dexposition via leau et lalimentation utilises dans ce rapport sont celles tablies
par lEFSA.
Gnralement considre comme mineure sans toutefois avoir fait lobjet dune estimation quantitative,
lexposition laluminium via les produits cosmtiques mritait dtre dtermine. En se fondant sur les
recommandations du Comit scientifique pour la scurit des consommateurs (CSSC) relatives aux quantits
dexposition journalires aux cosmtiques, sur les informations fournies par les fabricants et sur les donnes
de la littrature, lexposition systmique laluminium, dans les produits cosmtiques en gnral et dans
le cas particulier des antitranspirants, a t estime, permettant ainsi de caractriser le risque.
4. Danger et exposition
4.1. Caractrisation du danger
4.1.1. Composs de laluminium
Laluminium est un lment chimique extrmement rpandu dans la nature. Il est issu de lextraction de
lalumine (ou oxyde daluminium Al2O3) partir de la bauxite, roche riche en alumine, et est utilis dans de
nombreux secteurs industriels.
En solution, on le trouve sous la forme Al3+. En raison de sa forte ractivit, il se retrouve trs rarement
sous forme libre, sassociant loxygne, au silicium, au fluor ou dautres composs. On distingue plusieurs
composs de laluminium:
sels inorganiques (chlorure, nitrate, sulfate, silicate);
sels organiques formant des complexes de coordinations (exemple: citrate et autres acides carboxyliques, sucralfate).
Les sels inorganiques de laluminium ( lexception du silicate) sont gnralement solubles trs solubles.
Les sels dacides organiques de faible poids molculaire conservent une certaine solubilit, tout comme
les sels anioniques (exemple: aluminate de potassium et sodium). Les hauts poids molculaires (par exemple
les composs organiques) et le pH limitent la solubilit de laluminium. Il est gnralement insoluble aux
pH neutres (6-8), et peut se solubiliser dans des conditions acides (pH<6) ou basiques (pH>8). La prsence
de complexes ligands favorisent cette solubilit.
En rgle gnrale, les composs chloro-aluminium sont instables en prsence de source doxygne telle
que leau et shydrolysent plus ou moins lentement jusqu la formation de Al(OH)3 et ses agrgats aux structures diverses et mal connues, avec une production de chlorure dhydrogne (HCl). La force motrice thermodynamique de cette raction est la formation de la liaison Al-O, lune des plus fortes parmi celles connues.
Cette proprit permet, le plus souvent, dexpliquer les diffrentes ractivits des drivs aluminiques.
La ractivit de plusieurs composs chloro-aluminium permet de comprendre leurs potentiels irritants
variables:
la forme anhydre AlCl3 est un compos trs sensible leau avec laquelle il ragit exothermiquement
aboutissant la production de HCl (produit de la raction entre H2O et AlCl3). Lexothermie associe la
production dHCl rend lAlCl3 trs corrosif;
la forme hexahydrate-AlCl3 est moins corrosive. En milieu aqueux, ce compos sionise en donnant
Al(H2O)6(3+) et trois ions chlorure. Le cation Al(H2O)6(3+) est un acide faible, ce qui le rend corrosif, car en
milieu physiologique (pH neutre), il donne une forme stable Al(OH)3 et Al(OH)4- en librant du HCl;
les formes chlorohydrate daluminium et sesquichlorohydrate, dont la formule gnrale est du type
Alx(OH)y(Cl)z sont des composs dj partiellement hydrolyss, ce qui explique leur caractre moins
corrosif. De plus, ces formes ont tendance sagrger (agrgats polynuclaires) ce qui diminue leur
ractivit et lexothermie de la raction. Elles finissent cependant, par shydrolyser dans leau avec
production dHCl.
4.1.2. Toxicocintique
Lensemble des donnes de toxicocintique provient du rapport de lEFSA (EFSA, 2008a). Toutefois, ltude
dabsorption cutane fournie par lIndustrie cosmtique, qui a fait lobjet dune analyse approfondie par
lAfssaps, est traite dans un deuxime temps.
Laluminium nest pas soumis un mtabolisme au sens strict, cependant des variabilits interindividuelles
peuvent apparatre, au niveau de labsorption, la distribution et llimination de laluminium, en relation
avec divers facteurs susceptibles de modifier chacune de ces tapes (complexation avec divers lments,
pH, solubilit, mcanismes de transport).
4.1.2.2. Distribution
Laluminium circule dans lorganisme sous diffrentes formes. Dans le plasma, lion Al3+ est transport par
la transferrine (90%). La forme libre peut se lier au citrate, ou former des complexes de stabilit variable
avec des acides, des amino-acides, des nuclotides ou des macromolcules. Chez lHomme, laluminium
se retrouve dans le plasma, des taux dont les niveaux augmentent avec lge, mais galement dans le
squelette (la moiti de la charge), les poumons (le quart de la charge), la peau, le tractus gastro-intestinal,
les ganglions lymphatiques, les glandes surrnales, les glandes parathyrodes. Chez lanimal, aprs administration daluminium par voie orale, celui-ci est retrouv dans la rate, le foie, les os, les reins, en quantits
suprieures celles mesures dans le cerveau, les muscles, le cur ou les poumons. Diffrents composs
de laluminium ont montr leur capacit atteindre le ftus et le lait maternel.
4.1.2.3. limination
Llimination de laluminium absorb est majoritairement urinaire. Une trs faible proportion est limine
par voie biliaire. Le temps de demi-vie dlimination de laluminium est dpendant de la dure dexposition.
Laluminium est rapidement limin du compartiment sanguin, puis plus lentement des autres compartiments de stockage, probablement les os. Chez le rongeur, ladministration unique daluminium permet
destimer la demi-vie dlimination quelques heures. Cependant, lallongement du temps de recueil des
urines montre un allongement parallle du temps dlimination, suggrant la prsence dun ou plusieurs
autres compartiments. Chez le rongeur, les demi-vies dlimination sont de lordre de la centaine de jours
pour la rate, de plusieurs dizaines pour le foie, le poumon, le srum, et quelques jours pour le rein. Chez
lHomme, la demi-vie dlimination est estime plusieurs annes.
A preliminary study of the dermal absorption of aluminium from antiperspirants using aluminium-26
(Flarend, et al., 2001)
Aprs application rpte pendant 6 jours sous pansement occlusif de chlorohydrate daluminium 21%
(soit environ 13mg daluminium) au niveau de chaque aisselle de 2 volontaires (un homme et une femme),
sur peau pralablement lse par deux strips, des chantillons sanguins et urinaires ont t prlevs.
Laluminium est dtect dans le sang 6heures aprs la premire application et reste dtectable pendant
15 jours. Les urines montrent une limination pendant les jours suivant lapplication. Les rsultats de cette
tude estiment que la proportion daluminium absorbe est en moyenne de 0,012%, et la proportion
absorbable correspondant la dose absorbe additionne aux quantits stockes dans la peau tant
en moyenne de 0,04%. La valeur la plus leve de la dose absorbable est de 0,052%. Les insuffisances
de cette tude non conforme aux bonnes pratiques de laboratoire (BPL), sur 2 volontaires seulement, ne
permettent pas dutiliser ces rsultats dans lvaluation du risque.
Sujet 1
(homme)
Sujet 2
(femme)
Moyenne
Dose absorbable
(urines + peau)
Pourcentage (%)
Total
de la dose applique
(g)
Dose
applique (mg)
Urines
(g)
Peau
(g)
13,3
1,1
2,6
3,7
0,028
12,4
1,9
4,5
6,4
0,052
12,85
1,5
3,55
5,05
0,040
In vitro percutaneous absorption of aluminium chlorohydrate through human skin (Laboratoire PMIC
2007)
Ltude est ralise selon les recommandations OCDE 428 et celles du CSSC (SCCP, 2006). Trois formulations:
base pour arosol, roll-on et stick, contenant du chlorohydrate daluminium de formule [Al2 (OH)5 Cl, 2H2O]
sont appliques in vitro sur peau humaine. Leurs concentrations en chlorohydrate daluminium, en aluminium et les quantits dposes sont indiques dans le tableau3.
Les chantillons de peau complte, dont lpaisseur est de 1406331m, proviennent de 5 donneurs.
La peau na pas t dermatome dans le souci dviter la contamination par laluminium quaurait pu
provoquer lutilisation de lappareil. Afin de se placer dans des conditions dapplication similaires aux
conditions dapplication raisonnablement prvisibles dutilisation (sur peau rase, sous laisselle), lune des
formulations est teste en conditions occlusives, sur peau strippe (par lapplication de 10 strips successifs). Lintgrit des chantillons est estime par la mesure de la perte insensible en eau (PIE), considre
comme normale si elle est dans lintervalle de 1 15g/m2/h. Les rsultats de chaque groupe sont reports
dans le tableau3. La PIE de la peau strippe est leve, comme attendu, dmontrant la lsion voulue
de la barrire que constitue le stratum corneum. Cependant, pour la peau lse artificiellement par
stripping, une PIE minimale de 30g/cm2/h avait t prvue dans le protocole, alors que tous les
chantillons prpars sont conservs pour ltude. Aucun natteint cette valeur. Seuls 3 dentre eux ont
une valeur de PIE suprieure 15g/m2/h.
Le test est ensuite ralis sur cellule de Franz, sur une surface de 1,76cm2. La solubilit de laluminium
dans le milieu rcepteur (tampon phosphate + Azide de sodium + Brij) est vrifie. Les prlvements y
sont effectus 6, 12 et 24heures. lissue de la priode dexposition de 24heures, laluminium est
analys dans les diffrentes structures de la peau: stratum corneum, piderme viable, derme, et dans le
matriel de lavage. Des prcautions particulires sont prises afin de limiter la contamination par laluminium
prsent dans lenvironnement.
Les diffrentes couches du stratum corneum sont spares par 3 strips (adhsifs) successifs(3) (pression
33g/cm2, avec une masse de 100g). Le premier strip est dnomm S1. Les suivants sont regroups
(dsigns S2 Sx). Lpiderme et le derme sont spars mcaniquement.
Laluminium est dos par spectrophotomtrie dabsorption atomique lectrothermique avec effet Zeeman.
Lanalyse est apparue dlicate du fait de la contamination potentielle de lenvironnement par des traces
daluminium.
Les rsultats obtenus avec ces solutions de contrle ont prsent une reproductibilit gnralement satisfaisante. Les droites dtalonnage nont cependant pas pu tre valides. Les limites de dtection (LD) et de
quantification (LQ) sont calcules pour chaque type de prlvement (LD de 0,87 0,90g/l et LQ de 2,90
3g/l). Les concentrations mesures sont souvent en dehors des gammes dtalonnage tablies.
Les diffrentes limites de ltude ne remettent pas en cause toute son utilisation. Le biais principal rside
dans les balances massiques (indiques dans le tableau3), qui ne sont acceptables que dans lintervalle
85-115%.
paisseur
Quantit de Quantit
Concentration Concentration
des
formulation daluminium
en ACH* en Aluminium
applique applique chantillons
(%)
(%)
(g.cm-2) de peau (m)
(mg.cm-2)
PIE**
(g/m2/h)
Bilan
Massique
(%)
38,5
9,87
2,590,28
248,381
1424438
4,41,2
5110
14,5
3,72
4,550,28
164,255
1424363
4,11,4
1248
3,100,64
163,68
1357250
4,71,8
14029
21,2
5,43
3,610,72
190,608
1341299
13,75,4
8015
Les quantits daluminium absorbes sont obtenues par des mesures au cours de lexposition dans le
liquide rcepteur, 6, 12 et 24 h. Aucun prlvement nest fait lors du montage de la cellule. Les quantits
daluminium augmentent au cours du temps, quel que soit lchantillon. Ce rsultat pourrait rsulter dune
contamination provenant de lenvironnement et saccumulant au cours de ltude. Aucune diffrence
nest mise en vidence entre les peaux traites quelle que soit la formulation ( base daluminium ou
(3) lexception dune cellule de peau normale, traite par larosol, strippe 2 fois.
blancs) puisque les quantits mesures sont similaires dans tous les cas. Ainsi, partir de la formulation
dpose, la proportion daluminium passe dans le fluide rcepteur, refltant le passage systmique, est
ngligeable.
Afin destimer cette proportion, on peut corriger les quantits daluminium mesures dans le liquide
rcepteur 24h partir du stick sur peau normale (PN) par celles mesures avec la formulation blanche,
afin de tenir compte de la contamination. Ainsi, dans ces conditions, on peut estimer la quantit refltant
labsorption de laluminium 0,0172g/cm2, soit 0,0105% de la dose applique.
Les autres conditions ne permettent pas cette estimation.
0,1
roll-on
0,08
stick-PN
0,06
stick-PS
0,04
blanc-PN
0,02
0
blanc-PS
6h
12h
24h
Les quantits daluminium absorbables prsentes dans la peau sont dtermines partir de lensemble des
couches de la peau, lexception des couches suprieures du stratum corneum susceptibles dtre naturellement limines par desquamation. Le devenir de la substance dans les couches viables de la peau
tant inconnu, ces quantits sont prises en compte pour lvaluation de la dose dexposition systmique.
Les valeurs des bilans massiques des quatre conditions exprimentales, prsentes dans le tableau3,
sont exclues des valeurs cibles de 100 15%. Considrant cette limite, seules les deux conditions exprimentales ayant donn lieu aux meilleurs bilans massiques sont conservs pour lanalyse: les groupes
correspondant aux formulations mulsion roll-on sur PN et stick sur PS (124 8% et 80 15%).
Les quantits daluminium sont mesures dans chaque compartiment (piderme, derme, liquide rcepteur)
des chantillons tests mais galement des blancs, sur peaux normale et strippe, sur lesquelles une
formulation sans aluminium est applique. La moyenne des quantits daluminium mesures dans les
blancs de chaque type de peau est dduite des valeurs individuelles dans les chantillons tests. Lorsque
le rsultat de ce calcul est ngatif, la valeur nulle a t considre (cas frquent dans le liquide rcepteur).
Comme prsent dans les tableaux4 et5 ci-dessous, les carts-types sont importants. Cette observation
nest pas rare dans les tudes dabsorption cutane, cependant, afin den tenir compte et conformment aux
recommandations du CSSC (SCCP, 2006), le rsultat retenu est la somme de la moyenne de deux
carts-types.
18 Afssaps - Rapport dexpertise - septembre 2011
Par ailleurs, les bilans massiques tant diffrents de la valeur cible de 100 15%, le rsultat est corrig
pour en tenir compte.
Tableau4: Rsultats des formulations mulsion roll-on sur peau normale
Roll-on peau
normale, bilan
massique
124%
Donneur 1
Donneur 1
Donneur 2
Donneur 2
Donneur 3
Donneur 3
Donneur 4
Donneur 4
Donneur 5
Donneur 5
Moyenne
cart type
Quantit corrige
daluminium dans
lpiderme viable
(g/cm2)
0,330
0,059
0,189
0,058
0,087
0,119
0,304
1,251
0,113
0,239
0,275
0,357
Quantit corrige
daluminium dans
le derme (g/cm2)
0,000
0,002
0,056
0,075
0,000
0,000
0,077
0,108
0,004
0,000
0,032
0,042
Quantit corrige
daluminium dans
le liquide rcepteur
(g/cm2)
0,000
0,000
0,000
0,000
0,000
0,000
0,000
0,000
0,002
0,000
0,000
0,001
Cumul (E+D+LR)
(g/cm2)
Quantit
dAluminium dpose
(g/cm2)
Pourcentage
(%) de la dose
dpose
0,330
0,061
0,245
0,133
0,087
0,119
0,381
1,359
0,119
0,239
0,308
0,385
168,19
170,24
157,94
159,99
172,3
139,48
162,04
172,3
172,3
168,19
164,297
10,207
0,20
0,04
0,16
0,08
0,05
0,09
0,24
0,79
0,07
0,14
0,18
0,22
0,44
0,63
0,5
Moyenne
cart type
2 carts type
Moyenne + 2
carts type
Correction par
le bilan massique
Quantit corrige
daluminium dans
lpiderme viable
(g/cm2)
8,293
14,497
5,407
6,202
5,482
5,634
29,497
10,747
5,293
2,679
9,373
7,822
Quantit corrige
Quantit corrige
daluminium dans
daluminium dans
le
liquide rcepteur
le derme (g/cm2)
(g/cm2)
2,137
0,000
2,319
0,000
0,728
0,000
1,751
0,000
0,626
0,000
1,637
0,000
4,524
0,000
2,319
0,000
1,433
0,065
0,796
0,000
1,827
0,007
1,143
0,021
Cumul (E+D+LR)
(g/cm2)
Quantit
Aluminium dpose
(g/cm2)
Pourcentage
(%) de la dose
dpose
10,430
16,816
6,135
7,953
6,108
7,271
34,021
13,066
6,791
3,475
11,206
8,901
228
228
144
189
162
246
204
180
195
129
190,500
37,954
4,57
7,38
4,26
4,21
3,77
2,96
16,68
7,26
3,48
2,69
5,73
4,17
8,34
14,07
17,6
Moyenne
cart type
2 carts type
Moyenne + 2
carts type
Correction par
le bilan massique
Ainsi, aprs application de lmulsion roll-on sur peau normale, labsorption cutane de laluminium
peut tre estime 0,5%. De mme, aprs application du stick sur peau strippe, labsorption
cutane de laluminium peut tre estime 18%.
En conclusion de cette tude sur plusieurs formulations cosmtiques base daluminium sur peau humaine
in vitro:
les quantits absorbes lissue des 24h correspondant labsorption systmique de laluminium
peuvent tre considres comme ngligeables (<0,03% de la dose applique) quelle que soit la formulation ou ltat de la peau;
les quantits prsentes dans les compartiments cutans correspondant laluminium absorbable susceptible de se retrouver dans la circulation systmique partir du rservoir que constitue la peau, sont
estimes dans des conditions de peau normale et de peau strippe. Selon les recommandations du
CSSC, labsorption est dtermine pour une peau normale, et fixe 0,5%; les rsultats issus de la
peau strippe, correspondent un scnario maximalisant et donnent lieu un taux dabsorption de
18%; ils permettent daffiner lvaluation du risque en distinguant des prcautions demploi.
Les rsultats de cette tude sont ceux retenus pour lvaluation des risques.
Chez lHomme
Les tudes publies portant sur la tolrance locale de laluminium concernent, pour la plupart, les effets
de solutions de sels daluminium utilises dans des essais defficacit chez des patients atteints dhyperhydrose axillaire.
Certaines de ces tudes rapportent des cas dirritation cutane lis lapplication dune solution de
chlorure daluminium hexahydrate 20%:
chez 29 patients sur 65 (44%) (Scholes et al., 1978);
chez 14 patients sur 42 (33%) (Ellis et Scurr, 1979);
chez 4 patients sur 12 (30%) (Goh, 1990).
Lirritation disparat en gnral quelques jours aprs larrt de lapplication. Elle peut tre suffisamment
svre pour provoquer linterruption de lessai.
Pour 7 volontaires ayant dvelopp des irritations, les effets sont nettement moins svres avec une
formulation combinant chlorure daluminium hexahydrate 15% et acide salicylique 2%
La sensibilisation par contact cutan est trs rare. Elle a t suspecte chez des patients tests pour allergie
de contact et qui prsentaient une raction avec les Finn Chambers. Dans lobservation de Fischer
(Fischer et al., 1982) il ny a pas dantcdent de dsensibilisation chez le patient mais au contraire la notion
de prurit axillaire aprs utilisation de dodorants contenant de laluminium. Le cas dun travailleur du
marbre qui utilisait des sels daluminium abrasifs et prsentait un eczma des mains et des avant-bras a
t rapport (Tosti et al., 1990). Par ailleurs, chez une femme prsentant un eczma axillaire, une allergie
de contact aux sels daluminium a t diagnostique. Cette patiente avait t expose des antitranspirants base de chlorohydrate daluminium, et le patch-test a rvl une allergie de contact au chlorure
daluminium (Garg et al., 2010). Des ractions croises entre ces deux composs sont donc possibles.
Depuis la mise en place de la cosmtovigilance en France en 2004 et jusquen 2009, 3 dclarations
deffets indsirables concernant des antitranspirants contenant des sels daluminium ont t rapportes
lAfssaps:
un cas apparu au bout dun mois dutilisation dun produit antitranspirant base daluminium, sous la
forme dune raction dirritation modre daspect papuleux et prurigineuse ayant disparu spontanment en une semaine;
un autre cas dcrit comme une raction caustique, apparue au bout de 3 jours dutilisation, avec des
tests picutans ngatifs excluant une raction allergique;
un dernier cas avec dmangeaisons et sensation de brlures survenues quelques heures aprs
lapplication.
Les dclarations communiques aux industriels semblent peu nombreuses. Certains fabricants de produits
antitranspirants base daluminium mentionnent cependant sur les tiquettes des prcautions demploi
permettant de rduire le risque dirritation.
Chez lHomme, des ractions dirritation peuvent tre observes lors de lutilisation des sels daluminium
forte concentration dans les antitranspirants. Les ractions allergiques laluminium et ses sels en
utilisation cosmtique, aprs sensibilisation par les sels daluminium contenus dans les vaccins sont trs
rares.
a par consquent fond son valuation sur une combinaison des lments apports par plusieurs tudes
menes sur la souris, le rat et le chien, lesquelles ont port sur une administration par laliment de composs
aluminiques.
Parmi le grand nombre dtudes existant relatif laluminium, lEFSA a retenu celles montrant des effets
sur la neurotoxicit, les testicules, lembryotoxicit et le dveloppement du systme nerveux. Les NOAEL
correspondantes varient entre 10 et 30mg/kg pc./j. (rapportes dans le tableau6).
Prenant en compte ces valeurs et la tendance de laluminium saccumuler dans lorganisme aprs
une exposition alimentaire, lEFSA a ainsi dtermin une dose hebdomadaire tolrable (DHT) de
1mg/kg pc/semaine.
Cependant, lanalyse critique de ces tudes par lAfssaps na pas permis de retenir ltude chez la souris
donnant lieu la NOAEL de 10mg/kg pc./j. (Golub et Germann, 2001), slectionne par lEFSA. Cette tude
est en effet discutable en raison de labsence de reproduction de ces effets dans une tude similaire par
les mmes auteurs (Golub et Germann et al., 2000).
Ainsi, lAfssaps estime ncessaire de retenir la NOAEL de 22mg/kg pc./j. rapporte dans une tude chez
le chien (NOAEL la plus basse chez les femelles est 22mg/kg pc./j. et chez les mles est de 27mg/kg pc./j.),
parmi lensemble des tudes montrant des effets toxiques chez lanimal.
Tableau6: tudes retenues pour tablir la NOAEL chez lanimal, daprs EFSA (2008b)
Espces
Rat
Chien
Souris
LOAEL
(mg Al/kg
pc./j.)
NOAEL
(mg Al/kg
pc./j.)
Rfrences
52
30
Mameli et al.,
2006
Sodium aluminium
Diminution du poids corporel,
phosphate (SALP)
poids testicules, modifications
dans laliment. tude
histopathologiques, rein, foie
sur 26semaines
75
27/22
(mles/
femelles)
Pettersen,
1990
Lactate daluminium
Chez les petits: diminution du
dans laliment. tude
poids. Altration de plusieurs
de reproduction: de
paramtres comportementaux
la conception J35
50
10-42
Golub et
Germann,
2001
Substances
administres
Chlorure
daluminium dans
leau. tude sur
90 jours
Effets critiques
Altration du rflexe
vestibulo-oculaire
Les donnes suivantes rapportent des cas observs dans les annes 1970 et 80 chez des insuffisants
rnaux. Lexposition laluminium se fait par lintermdiaire dun bain de dialyse contenant de laluminium
ou par les traitements base daluminium par voie orale pour lutter contre lhyperphosphatmie. Des
encphalopathies lies laluminium sont dcrites dans plusieurs services de dialyse. Des atteintes neurologiques ou osseuses chez des insuffisants rnaux non dialyss recevant de laluminium par voie orale
ont t dcrites mais restent rares. Chez les insuffisants rnaux chroniques traits par dialyse, laluminium
peut galement provoquer une ostomalacie. Celle-ci se distingue de lostodystrophie rnale par sa
rsistance la vitamine D. Les atteintes osseuses sont cependant davantage observes chez les enfants.
Dans une tude chez 22 enfants prmaturs aliments par voie parentrale pendant 3 semaines et
19enfants ns terme, la dose de 3 6g Al/kg pc./j. ninduit pas de modification de la formation osseuse
(Naylor et al., 1999). Cette dose est considre comme sans risque pour ces deux populations.
Ainsi, sur la base des donnes de toxicit et daccumulation de laluminium chez linsuffisant rnal ou
lenfant, lAmerican Society for Clinical Nutrition et le Groupe de travail de lAmerican Society for Parenteral
and Enteral Nutrition (Klein, Alfrey et al. 1991) ont dfini trois intervalles de doses caractrisant un risque
pour ces populations lors dexposition par voie parentrale:
sans risque (1-2 g/kg pc./j.);
risque daccumulation (15-30 g/kg pc./j.);
toxique (60 g/kg pc./j.).
La FDA a limit la teneur en aluminium pour tous les soluts utiliss dans lalimentation parentrale
25g/L et en recommandant de ne pas dpasser 5g Al/kg pc./j. (FDA, 2010).
4.1.3.4. Gnotoxicit
Plusieurs composs de laluminium (acetylactonate, lactate, maltolate, fluorure, silicate, chlorure hexahydrate, aluminosilicate) ont montr une absence de potentiel gnotoxique dans le test dAmes (utilisant
de nombreuses souches de Salmonella typhimurium et dEscherichia coli). Les tests de mutations gniques
sur cellules de mammifres sont aussi ngatifs avec le chlorure daluminium.
Lion Al3+ interagissant directement avec lADN, les sels qui le librent ont pu se rvler clastognes in vitro
et in vivo forte dose. Lexpertise mene par lEFSA a cependant considr que cet effet est probablement
non pertinent pour lHomme expos par la voie alimentaire.
4.1.3.5. Cancrogense
Donnes exprimentales
LEFSA, dans son avis de 2008, considre que la base de donnes sur la cancrogense des composs
aluminiques est limite. Dans ltude la plus rcente, rien na indiqu un quelconque potentiel cancrogne
chez des souris ayant reu du sulfate daluminium et de potassium ajout fortes doses dans lalimentation.
Globalement, le groupe scientifique a conclu quil est improbable que laluminium soit cancrogne chez
lHomme aux doses alimentaires pertinentes (EFSA, 2008).
Les tudes exprimentales sont succinctement rsumes dans les paragraphes suivants.
Chez le rat, trait pendant 2 2,5 ans par le sulfate daluminium et de potassium dans leau de boisson,
une augmentation de lincidence des tumeurs est observe 1,2mg Al/kg pc./j. Le type de tumeurs et
lapport en aluminium dans laliment de base ne sont pas spcifis (Schroeder, 1975).
Chez le rat expos pendant 2 ans par la nourriture un mlange de phosphure daluminium et de carbonate dammonium dgageant de lhydrogne phosphor et apportant 1,4mg Al/kg pc./j., aucune
augmentation de lincidence de tumeurs nest observe (Hackenberg, 1972; EFSA, 2008).
Aprs exposition au sulfate daluminium et de potassium par leau de boisson, raison de 1,2mg Al/kg pc./j.
pendant 2 2,5 ans, lincidence des tumeurs solides et des leucmies augmente chez les souris les femelles.
Une seule dose est cependant tudie et les rsultats manquent de prcision (Schroeder et Mitchener, 1975;
EFSA, 2008).
Ladministration orale chez la souris de sulfate daluminium et de potassium pendant 20 mois ne montre
aucune augmentation du nombre de tumeurs ni aucune lsion prolifrative, aucune des 4 doses testes
(jusqu 850mg Al/kg pc./j.). Ces rsultats permettent de conclure labsence de potentiel cancrogne du
sulfate daluminium et de potassium chez la souris dans cette tude (Oneda, Takasaki et al. 1994; EFSA 2008).
En conclusion, les donnes exprimentales chez lanimal de laboratoire montrent que les sels daluminium,
en cas dexposition par voie orale, ne sont pas cancrognes.
Donnes pidmiologiques
Chez lHomme, des tudes pidmiologiques tablissant une relation entre lexposition professionnelle
aux poussires daluminium et les cancers du poumon et de la vessie ont conduit le Centre international
de recherche sur le cancer (CIRC) classer la production daluminium dans le groupe 1 des cancrognes
(cancrognes pour lHomme) (CIRC, 1987). Cependant, il est gnralement admis quen milieu professionnel,
dautres facteurs pourraient participer au processus de cancrogense, dont les hydrocarbures aromatiques, les amines aromatiques, les composs nitrs et lamiante. Ce type dexposition des particules
daluminium, dans ce cadre professionnel spcifique, nest pas pertinent pour la question examine dans
ce rapport.
Selon ces auteurs, il nexiste aucune tude prospective et aucune des tudes slectionnes ne prend en
compte les facteurs de risque actuellement reconnus du cancer du sein.
Le niveau de preuve est globalement faible, mise part ltude cas-tmoins (Mirick et al., 2002), seule
tude pidmiologique rigoureuse sur le plan mthodologique.
En effet cette dernire tude cas-tmoin inclut 813 cas de cancer du sein (diagnostiqus dans ltat de
Washington entre novembre1992 et mars1995) et 793 tmoins apparis sur lge.
Lanalyse multivarie a t ralise parmi les sujets dclarant avoir utilis au moins une fois dans la vie
une mthode dpilation des aisselles (soit plus de 90% des 1606 sujets inclus).
Aucune des pratiques tudies (usage exclusif dantitranspirants ou dodorants, usage rgulier dantitranspirants et/ou dodorants ou utilisation dans lheure suivant lpilation) na eu dimpact sur le risque
de cancer du sein (odds ratios entre 0,9 et 1,2, non significatifs, ajusts pour les principaux facteurs de
risque connus). Cependant, la variable utilise ever regularly use tant binomiale (oui/non), ltude
ne permet pas de prendre en compte lintensit de cette utilisation rgulire ainsi que la dure, ce qui
pourrait masquer une diffrence entre les cas et les tmoins. Sachant que lutilisation de ces produits est
trs rpandue, il aurait t prfrable de considrer cette variable en classes (soit tous les jours, quelques
fois par semaine, une fois par semaine) pour pouvoir calculer lodds ratios pour chacune de ces classes.
Les auteurs de cette revue de la littrature (Namer et al., 2008) ont mis en vidence toutes les limites des
tudes publies en faveur du lien entre cancer du sein et exposition aux antitranspirants: faibles chantillons, biais mthodologiques, absence de groupes comparateurs et difficults de transposition des modles
cellulaires. Par contre, les ventuelles limites de ltude cas-tmoin nont pas t discutes.
Nanmoins, cette publication napporte pas non plus dlments dfinitifs pouvant tayer la conclusion
des auteurs prsente dans le titre Lutilisation de dodorants/antitranspirants ne constitue pas un
risque de cancer du sein, savoir que la question pose du lien entre utilisation de dodorants/antitranspirants et risque de cancer du sein est sans intrt en termes de sant publique.
Si la conclusion laquelle aboutissent Namer et al. (2008) semble rassurante, elle naborde pas la composante multifactorielle du cancer du sein et les tudes analyses ne permettent pas dexclure dfinitivement le lien entre les antitranspirants contenant les sels daluminium et ce risque.
Il nen demeure pas moins que les donnes existantes ne permettent pas dtablir un faisceau darguments
en faveur dun lien de causalit entre aluminium et cancer du sein.
LInstitut national du cancer aux tats-Unis (2008)(5) a galement abouti des conclusions similaires: le
lien entre exposition laluminium et cancer repose sur des donnes peu nombreuses et toutes trs
discutables mthodologiquement. Aucun lment nest actuellement suffisant pour qualifier laluminium
de cancrogne.
En conclusion, lanalyse critique des donnes pidmiologiques et des tudes chez lanimal na pas permis
de mettre en vidence un lien entre cancer et exposition laluminium par voie orale. De plus, aucun
lment pertinent ne permet non plus de considrer lexposition par voie cutane laluminium comme
prsentant un risque cancrogne. Toutefois, des tudes pidmiologiques complmentaires restent
ncessaires pour appuyer cette conclusion.
(5) Institut National pour le Cancer (2008). Antiperspirants/Deodorants and Breast Cancer: Questions and Answers, 01 avril
2008. http://www.cancer.gov/cancertopics/factsheet/Risk/AP-Deo
4.2. Exposition
4.2.1. Historique
Laluminium est utilis pour ses proprits antitranspirantes depuis le dbut du XXesicle. Commercialis
ds 1902 aux tats-Unis sous forme de chlorure daluminium, il posait des problmes de formulations
(liquides, peu pratiques pour lusage), de tolrance locale (irritation de la peau) et de dtrioration des
vtements ports, en raison de sa forte acidit (pH de 2,5 3). La formulation a rapidement t amliore:
crme base de sulfate daluminium, ajout dure ou de glycine comme tampons de lacidit, utilisation
de formes moins acides (lactates, formates, alun) se rvlant moins efficaces. En 1940, lutilisation du
chlorohydrate daluminium, dont le pH est plus lev, permet de rduire le potentiel irritant. Par ailleurs,
sa forme solide le rend utilisable dans des formulations plus varies.
Dautres usages sont prsents dans le tableau7.
Tableau7: Concentration dutilisation des sels daluminium dans les diffrentes catgories
de produits cosmtiques, daprs les reprsentants des Industries du secteur cosmtique
(donnes, 2007)
Catgorie
de produits cosmtiques
Dodorants
et antisudoraux
Sel daluminium
Nom INCI
Aluminium chlorohydrate
Antitranspirant
Antitranspirant
Concentrations
maximales en sel
Jusqu 20%
(spray: 5%
roll-on: 15%
stick: 20%)
1%
Antitranspirant
NC
Antitranspirant
3,5 5%
Dodorant
Agent apaisant
5%
NC
Fonds de teint
Produits de maquillage
et dmaquillage du visage Magnsium aluminium silicate
et des yeux
Hydroxychlorure daluminium
Produit de maquillage
du visage
Usages
Agent de Viscosit
1 5%
Astringent
Agent de viscosit
0,17%
2%
Absorbant
20%
Epaississant
1,3%
Epaississant
0,8 2,4%
Hydratant, agent de
support des poudresvisage
2%
Starates daluminium
Agent paississant
3%
10%
Produits solaires
Hydroxyde daluminium
Agent denrobage du
dioxyde de titane
Abrasif
1,5%
ongles: 2%
visage et lvres:
3%
yeux: 10%
60 80%
Fluorure daluminium
Hydroxyde daluminium
Oxyde daluminium
Silicate daluminium
1,5%
3 5%
1%
1%
1%
1%
Quantit applique
(mg)
Produit
chlorohydrate
daluminium
Al
500
100
25,7
428
absorption
18%
2,1
75
Cette estimation de lexposition systmique se limite celle des antitranspirants. Lexposition lensemble
des produits cosmtiques reste prciser ultrieurement.
5. Evaluation du risque
Comme mentionn plus haut, il a t choisi de porter lattention de lvaluation du risque sur lexposition
chronique aux dodorants et antitranspirants, en raison des concentrations relativement leves en
aluminium et de la frquence dutilisation de ces produits qui peut tre quotidienne.
Afin de protger le consommateur des risques osseux et neurotoxiques lis une application rgulire
long terme, il conviendrait donc de limiter la concentration daluminium dans les produits cosmtiques
1,2% et de prvenir toute utilisation sur peau lse.
Calcul de la MoS pour une absorption Calcul de la MoS pour une absorption
cutane correspondant labsorption cutane correspondant labsorption
par une peau normale
par une peau lse
5
0,5
0,5
18
2,1
75
22
0,1
22
10,5
0,3
Dans le cas du scnario 1 (peau normale): la marge de scurit est de 10,5. Elle est cependant insuffisante
puisquinfrieure 100.
Pour atteindre une marge de scurit suffisante de 100, la concentration maximale en chlorohydrate
daluminium dans le produit devrait tre de 2% (arrondi 0,6% en Aluminium).
Dans le cas du scnario 2 (peau lse), la marge de scurit est largement insuffisante quelque soit la
concentration retenue.
6. Conclusion et recommandations
Lvaluation des risques lis lutilisation de laluminium dans les produits cosmtiques a t centre sur
les antitranspirants, produits susceptibles de contenir des quantits importantes daluminium et dont
lutilisation est quotidienne. Ces produits avaient par ailleurs soulev des questions sur leur risque
cancrogne.
Les conclusions suivantes peuvent tre prises lissue de lvaluation ralise.
Les donnes disponibles ne permettent pas de conclure sur la tolrance locale des antitranspirants
contenant des sels daluminium.
Lanalyse des donnes pidmiologiques et des tudes chez lanimal na pas pu mettre en vidence de
lien entre cancer et exposition laluminium par voie orale. De plus, aucun lment pertinent ne permet
non plus de considrer lexposition par voie cutane laluminium comme prsentant un risque
cancrogne.
partir des donnes chez lHomme, lvaluation du risque a permis de dterminer 1,2% la concentration
maximale en aluminium ne prsentant pas de risque osseux ou neurotoxique, pour une application
quotidienne long terme de produit cosmtique.
Cependant, les tudes chez lanimal ont mis en vidence des effets additionnels relatifs lexposition
laluminium, qui ne peuvent pas tre exclus de lvaluation du risque. Sur la base de ces effets aprs
exposition chronique, les marges de scurit calcules sont insuffisantes, ne permettant pas dexclure
un risque pour la sant du consommateur. Cette valuation du risque a permis donc de conclure
que la concentration maximale devrait tre restreinte 0,6% en aluminium dans les produits
antitranspirants.
En conclusion, afin de limiter le risque li aux effets systmiques de laluminium lors dune exposition
chronique, la restriction de la concentration en aluminium 0,6% dans les produits antitranspirants ou
dodorants est propose.
En ltat actuel des connaissances la limite maximale propose de 0,6 % en aluminium pourrait tre
applicable lensemble des formes aluminiques.
Recommandations de lAfssaps
Par ailleurs, lors de cette valuation du risque, plusieurs points ncessitant de prciser les conditions
dutilisation sans risque pour le consommateur ont t soulevs.
Il est noter que la valeur dabsorption cutane retenue dans le cas dune peau lse na pas t utilise
dans lvaluation du risque car il nest pas possible de proposer une concentration sans risque pour les
consommateurs dans ce cas. Cependant, tant donn la forte absorption dans ces conditions, il serait
ncessaire dinformer le consommateur que les produits antitranspirants ou dodorants ne doivent pas
tre utiliss aprs le rasage ou en cas de lsion de la peau. Il est recommand que cette information figure
sur le conditionnement.
Cette valuation du risque ne prend pas en compte non plus lexposition totale aux divers produits cosmtiques susceptibles de contenir de laluminium. Elle reste en effet centre sur les dodorants et
antitranspirants dont lusage est jug le plus important de par sa frquence et ses concentrations en
aluminium. Les conclusions adoptes sont donc susceptibles dvoluer par la suite en fonction dune
valuation prenant en compte les diffrentes catgories de produits et leurs usages. Des donnes spcifiques aux autres conditions dexposition (quantits, absorption cutane, toxicit) pourraient permettre
daffiner lvaluation du risque lie lutilisation daluminium dans dautres produits cosmtiques.
De plus, tant donn les nombreuses incertitudes lies aux donnes obtenues avec les diffrentes formes
daluminium, lobtention de donnes exprimentales spcifiques aux formes daluminium utilises dans
les produits cosmtiques est fortement souhaitable. Une valuation du risque affine serait cependant
ncessaire pour ce faire; il conviendrait de disposer de:
donnes dabsorption cutane sur peau normale des diffrents composs de laluminium;
donnes de toxicit systmique et dabsorption orale spcifiques aux diffrents composs de laluminium
utiliss en cosmtique, comme le chlorohydrate daluminium.
ce stade des connaissances lAfssaps estime quil convient de saisir la Commission Europenne afin de
dfinir les conditions dutilisation sans risque des antitranspirants et dautres produits cosmtiques contenant de laluminium.
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