Communication Et Dynamique Relationnelle
Communication Et Dynamique Relationnelle
Communication Et Dynamique Relationnelle
R.F. Proctor II
COMMUNICATION ET INTERACTIONS
Aujourd’hui, il est important de savoir bien communiquer autant dans ses relations person- Ronald B. Adler enseigne au Santa Barbara City College.
nelles que professionnelles. Vous découvrirez dans Communication et interactions le Auteur connu et prolifique, il a participé à l’écriture de six
fonctionnement de la communication et les règles qui la régissent. Vous y apprendrez autres ouvrages qui touchent divers sujets comme la
R.B. Adler
également les besoins qui sont à l’origine de la communication ainsi que les éléments de communication d’entreprise, l’art oratoire, l’affirmation de
compétence d’un communicateur efficace. Afin de favoriser l’apprentissage du processus soi et le fonctionnement social.
de communication, l’ouvrage présente les caractéristiques suivantes :
■ un texte écrit dans un style clair, facile à comprendre ;
Russell F. Proctor II enseigne à la Northern Kentucky Univer-
sity. Il a écrit plusieurs manuels scolaires et articles avec
COMMUNICATION ET INTERACTIONS
■ une mise en pages en couleurs, dynamisée par des caricatures et des citations d’auteurs ;
Ronald B. Adler.
■ une présentation de chaque chapitre sous forme de bande dessinée accompagnée du
sommaire et des objectifs à atteindre ; Christophe Fortin est titulaire d’un baccalauréat en psycholo-
■ des encadrés variés qui invitent l’étudiant à l’introspection, à travailler ses habiletés ou gie de l’Université du Québec à Chicoutimi. Après avoir
encore à voir l’application d’un concept ; entamé sa scolarité de maîtrise à l’Université de Montréal, il
■ des exemples concrets, adaptés au contexte québécois, qui font des liens entre les
poursuit des études doctorales en psychologie à l’Université
objectifs du cours et les préoccupations quotidiennes de l’étudiant ; du Québec à Montréal. Il complète actuellement sa thèse à
■ des sujets d’actualité, comme le multiculturalisme, les questions liées aux spécificités de
l’Institut de cardiologie de Montréal. Il enseigne depuis
quatre ans au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne.
chaque sexe, la communication assistée par ordinateur, etc., qui interpellent l’étudiant ;
■ des mots définis en marge, facilement repérables et repris sous forme de mots clés à la Fanny Grégoire est titulaire d’un baccalauréat et d’une
fin du chapitre ; maîtrise ès arts en psychologie de l’Université du Québec
■ des suggestions de livres à lire et de films à voir en lien avec le contenu du chapitre. à Trois-Rivières. Elle enseigne au Cégep régional de
Lanaudière à Terrebonne depuis janvier 1999.
Avec deux chapitres qui portent sur la dynamique relationnelle et les climats de la commu-
nication, Communication et interactions est sans contredit l’ouvrage le plus complet du
milieu collégial !
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CM
Ronald B. Adler
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Russell F. Proctor II
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COMMUNICATION
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ET INTERACTIONS
TABLE DES MATIÈRES Adaptation Christophe Fortin
Avant-propos CHAPITRE 7 Écouter, c’est plus qu’entendre Fanny Grégoire
CHAPITRE 1 Un premier regard sur la communication CHAPITRE 8 Communication et dynamique relationnelle Avec la collaboration
interpersonnelle CHAPITRE 9 L’intimité et la distance dans la communication de François Paquet
CHAPITRE 2 La communication et le concept de soi relationnelle
CHAPITRE 3 La perception : une question de point de vue CHAPITRE 10 L’amélioration des climats de communication
CHAPITRE 4 Les émotions : réfléchir, ressentir et communiquer CHAPITRE 11 La résolution des conflits interpersonnels
CHAPITRE 5 Le langage : barrière et passerelle CHAPITRE 12 Les groupes et le travail en équipe
CHAPITRE 6 La communication non verbale: les messages derrière Notes
les mots Index
ISBN-13 : 978-2-89650-051-2
ISBN-10 : 2-89650-051-0
,!7IC8J6-faafbc!
www.groupemodulo.com
Ronald B. Adler, Santa Barbara City College
Russell F. Proctor II, Northern Kentucky University
COMMUNICATION
ET INTERACTIONS
Adaptation
Christophe Fortin,
Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne
Fanny Grégoire,
Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne
Avec la collaboration de
François Paquet, Collège Jean-de-Brébeuf
Traduction
Anne-Marie Mesa
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement
de l’industrie de l’édition (PADIE) pour nos activités d’édition.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Adler, Ronald B. (Ronald Brian), 1946-
Communication et interactions
Traduction de la 12 éd. de: Looking out/looking in.
Comprend des réf. bibliogr. et un index.
Pour les étudiants au niveau collégial.
ISBN 978-2-89650-051-2
1. Communication interpersonnelle. 2. Communication. 3. Interaction sociale.
I. Proctor, Russell F. II. Fortin, Christophe. III. Grégoire, Fanny. IV. Titre.
BF637.C45A3414 2009 158.2 C2009-940361-7
Équipe de production
Éditeur : Bianca Lam
Chargé de projet : Robert Dolbec
Révision linguistique : Monique Tanguay
Correction d’épreuves : Isabelle Maes
Montage : Josée Bégin
Coordination de la mise en pages : Marguerite Gouin
Maquette : Marguerite Gouin
Couverture : Marguerite Gouin
Recherche droits textes et photos : Anne Hébert, Claudine Bourgès
Gestion des droits : Gisèle Séguin
Indexage : Dolène Schmidt, Ghislain Morin
Communication et interactions
L’éditeur a fait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver les copyrights. On peut lui signaler
tout renseignement menant à la correction d’erreurs ou d’omissions.
Il est illégal de reproduire ce livre en tout ou en partie, par n’importe quel procédé, sans
l’autorisation de la maison d’édition ou d’une société dûment mandatée.
Communication
et dynamique
relationnelle
Qu’est-ce que Oh !
c’est ? Un panache tU as vu, Minou ?
Joyeux Noël d’orignal ? une
Une lampe ! Elle est
René-Paul! allée de quille ? magnifique !
des bottes
de géant ?
On va la placer
près de la fenêtre
pour que les gens
puissent la voir !
Au moins,
Ça se casse
bien…
«
n Autres ressources
Objectifs
« Nous avons une belle relation. »
n Comprendre pourquoi
« Je cherche une meilleure relation. »
on développe des
« Notre relation a beaucoup changé. » relations intimes.
Le mot relation fait partie de ces termes qu’on utilise souvent, mais qu’on aurait de n Relever les facteurs
la difficulté à définir clairement. Selon le dictionnaire, une relation est le « carac- de développement
tère de deux ou plusieurs choses entre lesquelles existe un lien ». Cependant, cette des relations intimes
définition est plutôt vague. Le présent chapitre veut préciser ce que sont les rela- et comprendre leurs
tions personnelles et expliquer pourquoi on en établit avec certaines personnes et influences distinctes.
non avec d’autres. Il examine également le processus de communication à mesure n Faire la différence
que les personnes établissent et gèrent leurs relations et, parfois, y mettent fin. entre deux modèles
de développement et
Les relations personnelles ne sont pas statiques, elles évoluent au gré du temps.
d’entretien des rela-
Même les plus stables d’entre elles connaissent des hauts et des bas à mesure que tions intimes.
les habitudes de communication
se modifient. Ces variations sont n Être en mesure de
inévitables, compte tenu de mieux communiquer
la nature dynamique des dans les relations
relations. intimes.
L’apparence
La plupart des gens soutiennent qu’il faut juger les individus d’après leurs actes et
non leur apparence. Cependant, la réalité est tout autre2. L’apparence est importante,
particulièrement au début d’une relation. Aux fins d’une étude, plus de 700 hom-
mes et femmes ont été jumelés pour un rendez-vous surprise. Après la soirée, on
leur a demandé s’ils avaient l’intention de revoir leur partenaire. Le résultat ? Plus
la personne avait un physique attirant (tel qu’établi au préalable par des évaluateurs
indépendants), plus elle était considérée comme désirable et avait des chances d’être
invitée de nouveau. D’autres facteurs, tels que les habiletés sociales et l’intelligence,
n’ont pas semblé exercer une influence sur le désir de revoir le partenaire3.
Deux faits sauront toutefois encourager tous ceux dont l’apparence ne correspond
pas aux critères de beauté actuels. Premièrement, une fois la première impression
passée, les gens à l’apparence jugée ordinaire mais qui ont une personnalité agréable
sont généralement considérés comme attirants4. Deuxièmement, les facteurs phy-
siques deviennent moins importants à mesure que la relation progresse5. Comme
l’a précisé un spécialiste des sciences sociales, « un physique attirant peut ouvrir des
portes, mais il ne suffit pas à les garder ouvertes6 ».
La ressemblance
Un grand nombre de recherches confirment que, dans la
plupart des cas, on aime les gens qui nous ressemblent7. Par
exemple, plus les personnalités des conjoints sont sembla-
bles, plus ils se disent heureux et satisfaits de leur union8.
Cela se vérifie aussi au collège. Ceux qui appartiennent au
même groupe d’amis affirment être similaires sur de nom-
breux plans : ils aiment les mêmes sports, les mêmes acti-
vités sociales et consomment (ou non) la même quantité
d’alcool et de tabac9.
Chez les adultes, une relation satisfaisante repose même
davantage sur la ressemblance que sur la capacité à bien
communiquer. Ainsi, des amis qui ont tous deux de faibles
habiletés de communication sont aussi contents de leur re-
lation que d’autres dont les capacités sont excellentes10.
L’attraction est plus forte lorsque les ressemblances concernent plusieurs domaines
importants. Par exemple, des conjoints qui soutiennent mutuellement l’objectif de
carrière de l’autre, qui apprécient la compagnie des mêmes amis et qui ont des opi-
nions similaires sur les droits de la personne sont plus enclins à tolérer des désac-
cords mineurs concernant les mérites du sushi. Lorsque les similitudes, en nombre
suffisant, portent sur des domaines clés, la relation parvient même à survivre à dis-
putes sur des sujets aussi importants que la quantité de temps passé en famille ou le
désir de l’un de prendre ses vacances séparément.
La similitude peut cependant susciter de l’antipathie lorsque des gens qui nous
ressemblent se comportent d’une manière étrange ou désagréable sur le plan so-
cial11. Cette antipathie est même plus grande que celle suscitée par des personnes
déplaisantes mais différentes de nous. Elle repose essentiellement sur le fait que ces
gens menacent notre estime de soi, nous faisant craindre de paraître aussi déplacés
qu’eux. Devant un tel inconfort, la réaction la plus courante est de s’éloigner le plus
possible de la personne menaçante.
La complémentarité
Le dicton populaire selon lequel « les contraires s’attirent » semble contredire le
principe de ressemblance décrit ci-dessus. Pourtant, les deux sont valables. Les
différences renforcent une relation si elles sont complémentaires, c’est-à-dire lors-
que les caractéristiques de chaque partenaire répondent aux besoins de l’autre. Par
exemple, des partenaires ont plus tendance à s’attirer mutuellement lorsque l’un est
dominant et l’autre, soumis12. Les relations fonctionnent également bien lorsque les
partenaires se partagent le pouvoir dans certains domaines (« Tu gères le budget, et
moi, je m’occupe de la décoration »). Les disputes concernant le partage des pou-
voirs font inévitablement monter la tension.
Lorsqu’on compare des couples sur une période de 20 ans, un point ressort claire-
ment : les conjoints des unions réussies sont assez similaires pour se comprendre
sur les plans physique et mental, tout en étant assez différents pour satisfaire leurs
besoins respectifs et garder la relation intéressante. Ils trouvent des façons d’attein-
dre un équilibre entre leurs similitudes et leurs différences et s’adaptent aux chan-
gements qui se produisent au fil du temps
L’attirance réciproque
On aime habituellement ceux qui nous aiment13. Le rôle de l’attirance réciproque est
particulièrement fort au début d’une relation : on est attiré si l’autre semble attiré.
Les raisons pour lesquelles cette réciprocité de sentiment rend l’autre attirant ne
sont pas mystérieuses : l’approbation d’autrui renforce l’estime de soi. Cette appro-
bation n’est pas seulement gratifiante, mais elle vient confirmer l’idée qu’on est une
personne qui mérite d’être aimée.
La compétence
On aime tous s’entourer de personnes talentueuses, probablement parce qu’on es-
père que leurs talents et aptitudes déteindront sur soi ou qu’on pourra profiter de
leurs compétences d’une manière ou d’une autre. Toutefois, les gens ne sont pas à
l’aise avec ceux qui sont « trop » compétents, puisque leurs talents peuvent porter
ombrage aux leurs et menacer leur estime de soi. Cela explique pourquoi ils préfè-
rent la compagnie de personnes talentueuses qui ont des failles visibles et qui mon-
trent qu’elles sont humaines, tout comme eux14. La personne la plus susceptible de
se faire aimer des autres serait donc douée dans ce qu’elle fait tout en étant capable
d’admettre ses erreurs.
L’ouverture
Révéler de l’information personnelle peut aider à développer des liens15. Parfois,
le fait d’apprendre en quoi on ressemble à l’autre nous en rapproche. Il peut s’agir
d’expériences communes (« Moi aussi, j’ai été laissé pour une autre ») ou de com-
portements similaires (« Je me sens également très nerveux avant de faire un exposé
oral »). L’ouverture accroît également la sympathie, car c’est un signe de considéra-
tion. Lorsqu’une personne fait des confidences à quelqu’un, elle lui montre qu’elle le
respecte et qu’elle se fie à son jugement. L’ouverture joue un rôle encore plus impor-
tant à mesure que la relation dépasse les premiers stades.
Toute ouverture aux autres ne conduit pas nécessairement à la sympathie. Les étu-
des prouvent que, pour que cela se produise, l’ouverture doit être réciproque : le
nombre et le type de confidences obtenues doivent être équivalents pour les inter-
locuteurs16. Un deuxième élément à considérer est le moment choisi pour se confier.
Il est peu judicieux de parler de son insécurité sexuelle avec une nouvelle connais-
sance ou d’exprimer ses angoisses existentielles à un invité lors d’une fête d’anniver-
saire. L’information révélée doit être appropriée au lieu et au stade de la relation. Le
chapitre 9 donne plus d’information à ce sujet.
La proximité
On est plus sujet à établir des relations avec les individus avec lesquels on interagit
fréquemment17. Dans de nombreux cas, la proximité favorise les rapprochements.
Par exemple, vous êtes plus susceptible d’établir des liens avec vos voisins qu’avec
des gens qui habitent à 10 maisons de la vôtre, tout comme il y a de bonnes chan-
ces que l’élu de votre cœur soit une des personnes que vous croisez souvent. C’est
compréhensible, puisque la proximité permet d’obtenir plus d’information sur les
autres et fournit l’occasion d’établir une relation avec eux. De plus, les gens qui
sont proches se ressemblent probablement davantage que les autres. En effet, s’ils
vivent dans le même quartier ou travaillent au même endroit, ils ont probablement
le même statut socioéconomique ou des intérêts similaires.
La familiarité, d’un autre côté, peut engendrer le mépris,
comme en témoignent les registres de police. De fait, les
voleurs prennent souvent pour cibles des personnes pro-
ches, bien que le risque d’être reconnu soit plus grand. Le
même principe s’applique à la violence conjugale et expli-
que en partie pourquoi la plupart des voies de fait graves
surviennent dans le milieu familial ou parmi les voisins
proches. La familiarité fait en sorte que l’on ressent plus
fortement de la sympathie ou de l’antipathie envers les
personnes que l’on rencontre souvent.
Les bénéfices
Certains spécialistes des sciences sociales ont affirmé
que toutes les relations, qu’elles soient impersonnel-
les ou personnelles, sont basées sur un modèle semi-
économique appelé la théorie de l’échange social18.
Selon ce modèle, on cherche souvent des personnes
susceptibles de nous apporter des avantages supé-
rieurs ou égaux aux inconvénients qu’elles nous font
vivre. Ces avantages sont soit concrets (un bel appar-
tement, un emploi rémunérateur) soit immatériels
(prestige, soutien affectif, camaraderie). Les inconvé-
nients sont les résultats indésirables : un travail désa-
gréable, la douleur émotionnelle, etc. Une simple for-
mule reproduit la théorie de l’échange social expli-
quant pourquoi on établit et maintient des relations :
avantages – inconvénients = résultats.
« J’aimerais offrir une tournée générale. Tout ce que je demande
Selon les théoriciens de l’échange social, on utilise en échange est que vous prêtiez une attention polie à mes propos
cette formule, la plupart du temps inconsciemment, simplistes sur la politique et la société. »
pour décider si cela vaut la peine d’entrer en relation
avec une autre personne.
Cette méthode d’évaluation paraîtra sans doute froide et calculatrice, mais elle
se révèle très utile dans certaines situations. Par exemple, des amitiés peuvent
reposer sur un type de troc à l’amiable : « Ça ne me dérange pas que tu me parles
des hauts et des bas de ta vie amoureuse parce que tu viens à mon secours lorsque
j’ai besoin d’un coup de main dans mes travaux ». Même les relations amoureuses
comportent un élément d’échange. Comme le font les amis, un conjoint tolère
souvent les traits de personnalité particuliers de l’autre parce que le bien-être et le
plaisir qu’ils ont à être ensemble compensent les moments moins agréables.
Le développement et l’entretien
des relations interpersonnelles
Jusqu’à maintenant, nous avons examiné certains facteurs expliquant pourquoi on est
attiré par un certain genre de personnes. Les pages qui suivent présentent les types de
communication que l’on emploie pour amorcer, entretenir et terminer une relation.
Maintien
relationnel
Engagement Différenciation
Fusion Circonspection
Rapprochement Séparation
Renforcement Stagnation
des liens
Découverte Évitement
Source : K napp, Mark L. et Anita L. Vangelisti. Interpersonal Communication and Human Relationships, 2e éd.,
Boston, Allan & Bacon. © 2008 Pearson Allyn et Bacon / Merrill Education. Adaptation autorisée par l’éditeur
La fusion Lorsque les liens s’intensifient, les partenaires se mettent à adopter une
identité commune en tant qu’unité sociale. Dans le cas d’une relation amoureuse,
les invitations commencent alors à être adressées au couple. Les cercles sociaux
fusionnent. Chacun commence à accepter les engagements de l’autre : « Bien sûr,
nous passerons Noël avec ta famille. » Les partenaires se mettent à parler de leurs
possessions comme de propriétés communes : « notre appartement », « notre auto »,
« notre chanson24 ». En ce sens, au stade de la fusion, les individus abandonnent
certaines caractéristiques de leur moi et créent une identité commune.
Curieusement, même si la fusion se caractérise par une plus grande solidarité
relationnelle, les partenaires font moins de demandes directes que lors des stades
Modèle no 5
Source : Johnson, A., E. Wittenberg, M. Haigh, S. Wigley, J. Becker, K. Brown et E. Craig. « The Process of Relationship Development
and Deterioration : Turning Points in Friendships that Have Terminated », Communication Quarterly, 52, 2004, p. 54–67.
des stades relationnels en répondant aux questions définissez le point de vue de votre partenaire.
suivantes. Celui-ci dirait-il que la relation se situe au stade
Invitation à
3 Êtes-vous satisfait du stade où se trouve votre 5 Pensez à une relation (amicale ou amoureuse)
relation ? Si oui, décrivez ce que vous pouvez faire que vous avez eue, mais qui est terminée. Parmi
pour augmenter la probabilité que la relation les modèles de la figure 8.3, lequel décrit le mieux
atteigne le suivant. Sinon, que pouvez-vous faire le développement et le déclin de cette relation ?
pour entraîner la relation vers un stade plus Si aucun ne correspond à votre expérience, créez
satisfaisant ? votre propre modèle relationnel.
Morris indique que chacun de nous traverse à maintes reprises trois étapes différen-
tes : « Serre-moi dans tes bras », « Lâche-moi » et « Laisse-moi tranquille »31.
Comme on l’a vu précédemment, ce passage de la fusion à l’autonomie peut mener à
la séparation du couple. Cependant, il peut également faire partie d’un cycle qui re-
définit la relation et au cours duquel les partenaires retrouvent ou même dépassent
le degré d’intimité qu’ils ont déjà connu.
Lorsqu’ils évoquent les tournants importants de leurs relations, des partenaires in-
diquent que la dialectique fusion-autonomie est l’un des facteurs qui ont le plus de
répercussions sur leurs rapports32. Cette tension dialectique est essentielle dans la
négociation des tournants importants liés à l’engagement, aux conflits, au désenga-
gement et à la réconciliation.
La gestion de la tension entre la fusion et l’autonomie est également importante à
la fin d’une relation, car les partenaires cherchent à préserver les aspects positifs de
leur relation (ne serait-ce que les bons souvenirs) tout en prenant des mesures pour
atteindre leur nouvelle indépendance33.
Échange ou retrait Comme on l’a vu au chapitre 1, les relations interpersonnelles
se caractérisent notamment par un besoin d’intimité. Paradoxalement, on cherche
en même temps à tenir l’autre à une distance raisonnable. Ces besoins contradic-
dialectique échange-retrait : toires créent une dialectique échange-retrait. Même les relations les plus solides
tension créée par le besoin exigent parfois un éloignement. À certains moments, les amoureux veulent tout se
d’intimité avec l’autre et le besoin
de le garder à distance. dire, ils sont dévorés par la passion ; à d’autres, ils prennent du recul, se touchant à
dialectique prévisibilité- peine. Il en va de même pour les amis qui partagent leurs sentiments et leurs opi-
nouveauté : tension créée par nions, puis se détachent pendant des jours, des mois, voire des années.
le besoin de stabilité et le besoin
d’imprévu dans une relation, Prévisibilité ou nouveauté La stabilité est nécessaire dans les relations, mais si elle
lesquels doivent s’équilibrer.
est trop importante, elle crée un sentiment d’ennui. La dialectique prévisibilité-
nouveauté reflète cette tension. L’humoriste Martin Petit exagère à peine lorsqu’il
parle de l’ennui qui peut survenir lorsque des conjoints se connaissent trop bien :
après une décennie ou plus de vie commune, ils savent tout l’un de l’autre, chaque
habitude, chaque opinion, chaque tic, chaque manie. Une telle connaissance peut
s’avérer utile dans certaines circonstances, mais sans nouveauté, toute cette fami-
liarité est synonyme d’ennui.
Si une trop grande prévisibilité peut mener au désœuvre-
ment et à l’apathie, l’imprévisibilité totale n’est pas non plus
souhaitable. Les surprises à répétition finissent par ébranler
une relation. Le défi consiste à trouver le juste milieu entre
la prévisibilité et la nouveauté afin de vivre une relation sti-
mulante. Et comme ce juste milieu diffère pour chacun, il ne
peut en ce domaine y avoir de recette miracle.
La gestion des tensions dialectiques Même si toutes les
tensions dialectiques jouent un rôle important dans la ges-
tion des relations, certaines sont plus fréquentes que d’autres.
Lors d’une étude, de jeunes mariés ont signalé que la fusion-
autonomie était la tension la plus fréquente (30,8 % de toutes
les contradictions déclarées) 34. La prévisibilité-nouveauté ar-
« Évidemment que je t’aime! Je ne resterais pas là rivait en seconde place (21,7 %), tandis que l’échange-retrait
à m’ennuyer si je ne t’aimais pas ? » était la moins fréquente (12,7 %).
La gestion des tensions dialectiques décrites dans ces pages montre les défis que
pose la communication. Plusieurs stratégies permettent de faire face à ces tensions,
certaines étant meilleures que d’autres35.
n Le rejet. Cette stratégie consiste à choisir l’un des besoins et à ignorer l’autre. Par
exemple, un couple déchiré entre la prévisibilité et la nouveauté s’avoue vaincu
devant l’échec de ses efforts de changement. Il opte plutôt pour des rapports pré-
visibles, même s’ils sont peu passionnants.
n L’incapacité. Les partenaires se sentent impuissants et dépassés par les événements,
et ils sont incapables de faire face aux problèmes. Les tensions dialectiques les pous-
sent à la querelle, à l’inertie ou à la séparation. Par exemple, peu après leur lune de
miel, des conjoints découvrent qu’une vie perpétuellement harmonieuse est irréa-
liste. Ils paniquent et finissent par croire qu’ils n’auraient pas dû se marier.
n L’alternance. Cette stratégie fait alterner les composantes de la tension dialecti-
différentes parties de leur relation. Ainsi, des conjoints pourraient gérer la dialec-
tique échange-retrait en partageant tous leurs sentiments sur leurs amis mutuels,
mais en gardant pour eux certaines parties de leurs histoires amoureuses passées.
La segmentation est souvent utilisée par les enfants de conjoints séparés afin de gé-
rer les tensions échange-retrait avec le parent qui n’en ont pas la garde physique36.
n L’équilibre. Les individus tentant d’équilibrer les tensions dialectiques savent
que ces dernières ont leur raison d’être et ils en arrivent donc à un compromis.
Tel qu’indiqué au chapitre 11, le compromis, par sa nature, fait perdre à chaque
personne au moins un peu de ce qu’elle veut. Des conjoints divisés entre leurs dé-
sirs contradictoires de prévisibilité et de nouveauté peuvent consentir à un com-
promis et opter pour une vie qui n’est ni aussi prévisible ni aussi excitante qu’ils le
souhaiteraient tous deux.
n L’intégration. Il s’agit ici d’accepter les tensions sans tenter de les amoindrir.
sous un angle différent pour en effacer les contradictions évidentes. Il suffit de pen-
ser différemment et de modifier son attitude pour aimer l’autre non plus malgré
ses différences, mais en raison même de ces différences39. Prenons deux personnes
blessées par leur refus réciproque de dévoiler leur passé. Elles transforment ces se-
crets agaçants en mystères séduisants. De cette façon, le désir de réserve reste intact
et n’entre plus en conflit avec le besoin de tout savoir du passé de l’autre.
n La confirmation. Cette stratégie reconnaît que les tensions dialectiques ne dis-
paraîtront jamais. Plutôt que de s’acharner à les éliminer, il s’agit de relever avec
énergie les défis qu’elles représentent. Si on compare les soubresauts caractéristi-
ques des relations interpersonnelles à des montagnes russes, ceux qui recourent
à la confirmation considèrent que les tensions dialectiques font nécessairement
partie du parcours.
Les caractéristiques
des relations interpersonnelles
L’analyse d’une relation en termes de stades ou de tensions dialectiques montre que
certaines caractéristiques s’appliquent véritablement à chaque relation interperson-
nelle. À mesure que vous lirez sur chacune d’entre elles, pensez à la façon dont cela
s’applique à votre expérience personnelle.
et dévoiler ses besoins et ses préoccupations personnelles. constructive vous aide-t-elle à entretenir
vos relations importantes ? Choisissez
L’assurance. Laisser savoir à l’autre, verbalement et autrement,
Invitation à
n
une relation qui compte pour vous et
qu’il est important et que l’on est engagé dans la relation. que vous entretenez avec des membres
n Les réseaux sociaux. Communiquer avec les autres peut procu- de votre famille, des amis ou votre
rer le soutien qui aide les partenaires à se comprendre et à s’ap- partenaire amoureux. Analysez à quel
précier mutuellement. Les amis, la famille et les collègues per- point vous utilisez tous deux les stratégies
énumérées ci-contre pour entretenir une
mettent également une camaraderie qui diminue la pression sur relation solide et satisfaisante. Quelles
la relation visant à satisfaire tous les besoins des partenaires. mesures pourriez-vous adopter pour
n Le partage des tâches. Aider l’autre à s’occuper des corvées et améliorer cette relation ?
des obligations facilite la vie et réaffirme la valeur de la relation.
dont il a besoin pour ce faire. Par contre, si le retrait devient lentement omniprésent,
il enfreint la règle fondamentale selon laquelle, dans la majorité des relations, les
partenaires se doivent d’être disponibles l’un pour l’autre.
tomber » ;
n une offre de compensation : « Peu importe ce qui se produira, je ne recommence-
importantes, sociales ou relationnelles, délibérées votre patron exige que vous fassiez une
ou non, et ponctuelles ou progressives. (Si tâche. Vous ne vous sentirez pas offusqué
vous pensez que c’est possible, demandez à la si vous jugez normal qu’un patron donne
« victime » de votre transgression de décrire votre des ordres à ses employés. Cependant,
comportement et ses effets.) il arrive que des messages relationnels
2 Demandez-vous (ou demandez à l’autre personne)
créent des conflits, même si le contenu
s’il est nécessaire de réparer votre transgression. n’est pas en cause. Si votre employeur vous
Passez en revue les stratégies décrites ci-dessus donne un ordre sur un ton condescen-
et réfléchissez à la manière dont vous pourriez les dant, sarcastique ou abusif, peut-être vous
appliquer. sentirez-vous blessé. Vous ne vous plain-
drez pas de l’ordre en soi, mais plutôt de
la façon dont il a été donné. Vous vous direz : « Je travaille pour cette entreprise,
mais je ne suis pas un numéro ni un esclave. Je mérite d’être traité avec respect. »
Comme cet exemple le montre, les messages relationnels sont habituellement trans-
mis de manière non verbale (ce qui comprend le ton de voix). Pour le vérifier, ima-
ginez comment vous pourriez agir en disant : « Pouvez-vous m’aider une minute ? »
d’une façon qui montre chacune des relations suivantes :
n la supériorité,
n la gentillesse,
n le désir sexuel,
n l’impuissance,
n l’irritation.
Il faut toutefois se rappeler que les comportements non verbaux sont souvent ambi-
gus. Le ton incisif que l’on perçoit comme une insulte personnelle pourrait être dû
à la fatigue. Avant de tirer trop rapidement des conclusions sur les indices relation-
nels, il est préférable de les vérifier verbalement.
La métacommunication
Les messages relationnels ne sont pas tous non verbaux. Les spécialistes des scien-
ces sociales utilisent le terme métacommunication pour décrire les messages que métacommunication :
messages utilisés par des
les personnes échangent, verbalement ou non, sur leur relation56. En d’autres mots, personnes entre elles pour
la métacommunication est « la communication sur la communication ». Lorsqu’on parler de leur relation.
discute d’une relation avec la personne qui y est engagée, on fait de la métacommu-
nication. Des phrases telles que « Je déteste que tu me parles sur ce ton » ou « J’aime
ton honnêteté envers moi » reflètent comment la métacognition s’opérationnalise
au quotidien.
La métacommunication verbale est un élément essentiel des relations réussies
puisqu’elle aide à résoudre les conflits de manière constructive. Elle permet de
faire passer la discussion du niveau du contenu au niveau relationnel, là où se situe
souvent le problème. Pour mieux comprendre, lisez le dialogue entre Douglas et
Murielle dans l’encadré « Application » de la page suivante.
Imaginez à quel point la discussion aurait
pu être plus productive si les interlocu-
teurs avaient mis l’accent sur la question
relationnelle de l’engagement de Douglas
envers Murielle et son fils. Douglas s’en
tient au contenu, l’aptitude du garçon
pour les mathématiques, et évite ainsi la
métacommunication qui est souvent né-
cessaire pour garder de saines relations.
La métacommunication n’est pas seule-
ment un outil permettant de régler les pro-
blèmes. C’est aussi une façon de renforcer
les aspects positifs d’une relation : « J’ap-
précie vraiment tes compliments sur mon « Vous lui dites : “Tu seras décapitée”,
travail en présence du patron. » De tels mais ce que j’entends, c’est : “Je me sens négligé”. »
commentaires remplissent une double fonction : ils montrent à l’autre que l’on appré-
cie son comportement et ils augmentent les chances qu’il adopte ce comportement à
l’avenir.
En dépit des avantages que procure la métacommunication, le fait de soulever les
problèmes relationnels comporte des risques. Le désir de parler d’une relation sem-
ble parfois de mauvais augure : « Notre relation ne fonctionne pas si nous devons
sans cesse en discuter57. » En outre, la métacommunication comporte effectivement
une part d’analyse (« On dirait que tu éprouves de la colère à mon égard »), et cer-
taines personnes n’apprécient guère être analysées. Ces mises en garde ne signi-
fient pas qu’il faut éviter la métacommunication verbale. Elles indiquent plutôt qu’il
s’agit d’un outil que l’on doit utiliser avec circonspection.
«« Application
Résumé
Les gens tissent des relations pour toutes sortes de raisons. Certaines d’entre elles relè-
vent de l’attraction que les communicateurs éprouvent l’un envers l’autre. Les facteurs
favorisant l’attraction sont l’apparence physique, la ressemblance, la complémentarité,
l’attirance réciproque, la compétence, l’ouverture de soi, la proximité et les bénéfices.
Deux modèles offrent des perspectives différentes sur le rôle de la communication
dans le développement et l’entretien des relations interpersonnelles. Le premier, le
modèle des stades, définit les différentes étapes d’une la relation en se basant sur
les caractéristiques de la communication à chacune des étapes. On y propose dix
stades au cours desquels les gens se rapprochent et s’éloignent les uns des autres.
Le second est un modèle dialectique dans lequel les communicateurs, quel que soit
le stade de la relation, doivent gérer de nombreux besoins incompatibles. Les deux
modèles ont plusieurs caractéristiques en commun, comme le fait que les relations
évoluent constamment, qu’elles sont influencées par la culture et qu’elles nécessitent
qu’on les entretienne.
Lorsque les relations se détériorent en raison de transgressions, les stratégies de « répa-
ration » et le pardon sont d’importantes aptitudes que doivent posséder les deux parties.
Toute communication implique deux niveaux : celui du contenu et celui de la relation.
La communication relationnelle peut être à la fois verbale et non verbale. La métacom-
munication se compose de messages que les personnes échangent sur leur relation.
Mots clés
circonspection (201) fusion (199)
culture contextuelle (207) maintien de la relation (198)
découverte (199) métacommunication (211)
dialectique échange-retrait (204) phase initiale (198)
dialectique fusion-autonomie (203) renforcement des liens (199)
dialectique rupture (201)
prévisibilité-nouveauté (204) stagnation (201)
différenciation (200) tension dialectique (203)
engagement (200) transgression relationnelle (208)
évitement (201)
AUTRES RESSOURCES
Vous connaissez maintenant les facteurs qui favorisent la création de liens intimes.
L’apparence, la proximité et l’attirance sont importantes en ce qui concerne l’initiation d’une
relation interpersonnelle, mais n’en garantissent pas la longévité. Tout au long de l’évolution
de la relation, la communication sert de trame de fond au développement de sentiments
intenses et harmonieux. Si une communication efficiente favorise la relation, des capacités
communicationnelles déficientes risquent fort de la miner. Afin d’approfondir vos connaissances
en la matière, voici quelques références utiles concernant l’importance de la communication
dans les dynamiques relationnelles.
Livres
Bodenmann, G. Une vie de couple heureuse, Paris, O. Jacob, 2003.
Calmé, N. Être à deux ou les traversées du couple, Paris, Albin Michel, 2000.
Graf, A. et S. Vidal. Se parler au cœur du sexe : la communication intime dans le couple,
Grand-Lancy, Jouvence, 1998.
Gray, J. Mars et Vénus, les chemins de l’harmonie : pour mieux comprendre, accepter
et apprécier l’autre sexe, Paris, J’ai lu, 1999.
Gray, J. Mars et Vénus ensemble pour toujours, un nouveau défi pour le couple : durer,
Neuilly-sur-Seine, M. Lafon, 2003.
Depuis la diffusion de The Real World dans les années 1990, de nombreuses émissions
de téléréalité ont permis aux téléspectateurs d’observer des gens nouer des relations
interpersonnelles, les entretenir et y mettre fin au fil des épisodes télévisés. Certaines de ces
émissions (comme Occupation double) sont des concours dans lesquels les participants doivent
sélectionner un partenaire amoureux. L’attirance physique y joue un rôle important au départ,
mais c’est la proximité et l’échange de renseignements qui vont en s’intensifiant qui permettent
aux participants d’évaluer les coûts et les bénéfices d’une relation continue avec les partenaires
sélectionnés.
La compétence intervient dans la mesure où les participants sont attirés par ceux
qui réussissent bien lors des concours organisés dans le cadre de ces émissions. La
complémentarité joue aussi un rôle lorsque les talents des participants les amènent à conclure
des alliances inattendues. Bien que les émissions de téléréalité s’éloignent parfois de la vie de
tous les jours, les relations interpersonnelles qui s’y développent ressemblent souvent à celles
qui se tissent dans les situations réelles.
Films
Les 50 premiers rendez-vous, réalisé par Peter Segal (2004).
Lorsque Henry Roth rencontre Lucy Whitmore pour la première fois, le courant passe, et ils
conviennent de se revoir le lendemain. Mais au deuxième rendez-vous, Lucy ne se souvient
absolument pas d’avoir rencontré Henry. Apparemment, plusieurs années auparavant, elle
a subi une blessure à la tête qui fait en sorte que chaque soir, lorsqu’elle s’endort, elle
oublie tout ce qui s’est passé depuis le jour de son accident. Cette trame fictive permet
d’examiner de manière approfondie les premières étapes relationnelles que constituent