Conditions de Vie Carcérale Et Détresse Psychologique Des Personnes Détenues - Programme Madagascar (Handicap International - Décembre 2012)
Conditions de Vie Carcérale Et Détresse Psychologique Des Personnes Détenues - Programme Madagascar (Handicap International - Décembre 2012)
Conditions de Vie Carcérale Et Détresse Psychologique Des Personnes Détenues - Programme Madagascar (Handicap International - Décembre 2012)
DS/ R E 08
Auteurs Aude Bausson Guillaume Pgon Anthony Vautier Contributions Valrie Rambeloson ATW consultants dition, relecture et corrections Stphanie Deygas Ple Management des connaissances Direction des Ressources Techniques Mise en page Stphanie Deygas Crdits photographiques Audrey Lecomte / Handicap International
La prsente publication a t labore avec laide de lUnion Europenne. Le contenu de la publication relve de la seule responsabilit de Handicap International et ne peut aucunement tre considr comme refltant le point de vue de lUnion Europenne.
Ce document peut tre utilis ou reproduit sous rserve de mentionner la source et uniquement pour un usage non commercial.
SOMMAIRE
p. 4
p. 6 p. 7 p. 9 p. 18 p. 19 p. 25
p. 28 p. 30 p. 32 p. 39
Conclusions et recommandations
Synthse des rsultats et hypothses Recommandations et perspectives
p. 44 p. 45 p. 47 p. 52 p. 53 p. 65 p. 66 p. 68
Annexes
Questionnaire 2012 Liste des abrviations Bibliographie Notes
Quel que soit son statut : esclave ou libre, mais afflig de maux qui le diminuent comme un homme ; ou encore libre mais coupable de dlits qui perturbent lordre social, lhomme reste cependant un homme que la communaut a en charge daider retrouver son quilibre. 1
Remerciements
Les auteurs de ce guide remercient : Lquipe danimateurs du projet Quartiers davenir : de la dtention la rinsertion pour leur travail de terrain, MAMY Cynthia, RANAIVOJOANA Voahangy, TABASA Edouard, SOLOHARISOA Lalao Flicie ; Les Comits de Soutien aux Personnes Dtenues de Tamatave, Tular et Vatomandry pour leur travail quotidien au sein des tablissements pnitentiaires ; Les chargs de la rinsertion de lAdministration Pnitentiaire des sites dintervention de Handicap International pour leur investissement crucial dans la mise en uvre de lapproche, RANARISON Romuli Claudy, RAZAFINDRAFARA Herv Elisabeth, RABIALAHY Hajanirina, RAZAFINDRAVAO Dieu Donn, RAZAFINDRAMORA Marinot RATSIMBAZAFY Maharavo Damien, LANDY Frank ; Les Chefs des tablissements qui nous ont permis de mener le projet avec une grande facilit dintervention, pour Antanimora Monsieur RAJERISON Aubin, pour Tamatave Monsieur RALAY Christian, pour Tular Monsieur HASAMBARANA MIRAJY Serge Idriss, pour Vatomandry le Commandant RAKOTONIAINA Robert ; Les Directeurs Rgionaux de lAdministration Pnitentiaire, pour la rgion dAnalamanga Monsieur RANDRIANASOLO Joachim, pour la rgion dAntsinanana Monsieur MAHATAMA et pour la rgion dAtsimo Andrefana Monsieur TAFONDRO Clestin ; Le Ministre de la Justice reprsent par le Directeur de lAdministration Pnitentiaire Monsieur RANAIVO ANDRIAMAROAHINA Tovonjanahary, le Directeur de lHumanisation de la Dtention et de la Prparation la Rinsertion Sociale Monsieur RAKOTOMALALA Aina Tantely, le Directeur des Rformes Pnitentiaires Monsieur RAZAFINDRANAMANA Pierrot, le Directeur Gnral des Programmes et des Ressources Monsieur RAZAFINJATOVO Honor Parfait ; Les partenaires, en particulier lONG Mdecins Du Monde, le Syndicats des Professionnels Diplms en Travail Social, Valrie Rambeloson et ATW Consultants pour leur appui mthodologique prcieux ; Les personnes dtenues incarcres ou libres qui ont bien voulu rpondre nos questions indiscrtes ; La dlgation de lUnion Europenne Madagascar, le bailleur du projet. 4
Contexte et dfinitions
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p. 9 p. 10 p. 11 p. 12 p. 13
p. 14 p. 16
Avec une population de plus de 20 millions habitants, Madagascar est le pays le plus peupl de la rgion Ocan Indien. Le pays se situe parmi les pays faible dveloppement humain (IDH : 0.480 ; 151me rang/187) 2, situation caractrise par une pauvret massive (76.5% de la population vit en dessous du seuil de pauvret) 3 . La rcente crise sociopolitique a dmontr que la culture dmocratique demeurait fragile et que les principes mmes de nation, de citoyennet et dgalit devant la loi, pouvaient tre rapidement battus en brche par les intrts des politiciens. Le caractre particulier des rcents vnements ne doit cependant pas faire oublier que la dmocratie et lgalit de droits se construisent chaque jour, pas pas, au sein de la communaut, et supposent que tout malgache, quelque soit son ge, son sexe, son origine sociale ou gographique, soit galement considr comme un citoyen part entire. Cependant, dans un contexte budgtaire prilleux, la gestion des droits de lhomme et en particulier celui de la population carcrale nest pas une priorit.
La population carcrale malgache souffre de nombreux maux parmi lesquels la surpopulation et le difficile accs des conditions sanitaires satisfaisantes, tous deux intrinsquement lis et contribuant renforcer la vulnrabilit dune catgorie de population souvent oublie des politiques de dveloppement en raison notamment de son invisibilit. Les capacits daccueil des maisons carcrales sont depuis longtemps dpasses, accentuant de fait le caractre vtuste et insalubre des infrastructures existantes. Par ailleurs, les moyens financiers de lAdministration Pnitentiaire, dores et dj insuffisants, se trouvent largement diminus danne en anne, consquemment aux restrictions budgtaires tatiques. La surpopulation carcrale, associe au dlabrement des tablissements, labsence et/ou la vtust des quipements sanitaires et dhygine, entrane de graves consquences sur ltat de sant des dtenus. La dure de la dtention se traduit souvent par une rupture avec la famille, aggravant le phnomne disolement et le mal-tre psychologique induits par lincarcration.
Depuis plusieurs annes, la justice fait lobjet Madagascar dun important chantier de rforme afin de consolider les lments constitutifs dun tat de droit. Conscient de ses insuffisances tant sur le plan judiciaire que pnitentiaire, ltat sest engag dans un processus de changement visant rconcilier la pratique nationale et les engagements pris au niveau international. Ces efforts se sont traduits par ladoption dune matrice de rformes et de nouveaux textes rgulant le fonctionnement pnitentiaire et les conditions de remise en libert.
Dans sa structure et dans ses textes 4, lAdministration Pnitentiaire a notamment intgr dans sa mission lhumanisation de la dtention et la prparation la rinsertion sociale. En 2011, des chargs de la rinsertion sont alors nomms dans les tablissements. Comme tabli dans le dcret n2006-901 portant sur lorganisation de la prparation la rinsertion sociale, familiale et professionnelle des personnes dtenues, leur rle va de laccompagnement juridique ou social jusqu laide la libration, en passant par lenseignement ou la formation, les activits physiques, sportives et socioculturelles des personnes dtenues. Au regard de leurs fonctions, ces chargs de la rinsertion tiennent aujourdhui une place centrale dans lorganisation des prisons et dans la mise en uvre dinterventions psychosociales en milieu carcral. Toutefois, le foss reste profond entre des textes ambitieux et le fonctionnement dun systme pnitentiaire qui manque de moyens, tant humain que matriel, ce qui a pour consquence de marquer profondment les personnes dtenues par la promiscuit, la faim, la maladie, la dtresse psychologique et parfois la violence et la corruption.
Focus sur des notions-cls Les troubles mentaux sont diagnostiqus partir de manuels de rfrence (DSM IV 6 - CIM 10 7 ). Ils renvoient des critres et des actions thrapeutiques cibls qui sont de dures variables et qui peuvent tre plus ou moins svres et invalidants. La dtresse psychologique est un tat de mal-tre li des sentiments ngatifs et qui nest pas forcment rvlatrice dune pathologie ou dun trouble mental. Elle indique la prsence de symptmes anxieux et dpressifs, peu intenses ou passagers, ne correspondant pas des critres diagnostiques de troubles mentaux et qui peuvent tre ractionnels des situations prouvantes (migration, exil, catastrophe naturelle pouvant entraner une symptomatologie relevant du traumatisme psychologique) et des difficults existentielles. Lorsque cette dtresse psychologique est lie une causalit sociale, on lappelle souffrance psychosociale (ou souffrance psychique dorigine sociale). Ce type de dtresse nentrane pas forcment de troubles mentaux (mme si elle peut tre associe), elle est non pathologique mais assez svre pour pouvoir tre prise en compte dans une dfinition ngative de la sant mentale (souffrance extrme, incapacitante, invalidante, alinante, etc.). Si la dtresse psychologique est temporaire et fait suite un vnement stressant, on la considre comme une raction adaptative normale. En revanche, lorsquelle devient intense et perdure, elle peut constituer lindicateur dun trouble mental. Cest donc la mesure du degr dintensit de la dtresse psychologique, sa permanence et sa dure, ainsi que ses consquences, qui peuvent conduire la ncessit dune prise en charge sanitaire. La dtresse psychologique est gnralement mesure laide dune chelle de qualit de vie telle que lchelle SF-36 . Les rponses se font sur une chelle de frquence. Un score global de sant psychique est calcul en sommant les valeurs des rponses de chaque question. Ce score ne pose pas de diagnostic prcis mais permet destimer la proportion de la population ayant des symptmes suffisamment nombreux ou intenses pour se classer dans un groupe probablement risque de prsenter une dtresse psychologique. lheure actuelle, il nexiste pas dchelle de qualit de vie telle la SF 36 qui soit standardise, ni partir de la population gnrale de Madagascar, ni pour les personnes dtenues. Handicap International retient neuf signes cls qui permettent de mesurer la dtresse psychologique : le dcouragement, la colre, la fatigue, la peur, les difficults de sommeil, la dpression matinale, la tristesse, lenvie de mourir, les penses suicidaires.
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Focus sur des notions-cls Une cause est un facteur de risque qui a effectivement entran une maladie, un traumatisme ou toute autre atteinte lintgrit ou au dveloppement de la personne. Une situation de handicap correspond la ralisation partielle ou la nonralisation des habitudes de vie. Une habitude de vie est une activit courante ou un rle social valoris par la personne ou son contexte socioculturel selon ses caractristiques (ge, sexe, identit, etc.). Elle assure la survie et lpanouissement de la personne dans la socit tout au long de son existence. Une incapacit correspond au degr de rduction dune aptitude. Une aptitude est la possibilit pour une personne daccomplir une activit physique ou mentale. Diffrents types dincapacits relvent de problmes de sant mentale : les incapacits psychosociales, psychiques et intellectuelles. Les incapacits psychosociales sont lies la dtresse psychologique quelle quen soit la cause (migration, exil, catastrophe naturelle, pauvret, absence de logement, perte de liens familiaux et / ou sociaux, perte du travail). Les incapacits qui dcoulent de ces situations doivent tre reconnues en tant que telles, car elles perturbent la participation la vie sociale des personnes concernes (inaptitudes relies aux comportements, au langage, aux activits intellectuelles), les personnes perdant leurs habilits sociales et leur capacit soccuper et prendre soin delles-mmes (inaptitudes relies la protection et lassistance). Les situations de handicap issues dincapacits dordre psychosocial, en lien avec lenvironnement, peuvent tre vcues indiffremment par lenfant ou par ladulte. Cependant, une attention particulire doit tre accorde aux enfants et adolescents en situation de vulnrabilit ducative : carences affectives, violences, prcarit du milieu social En effet, on sait que souvent des troubles mentaux lge adulte trouvent leurs racines dans des difficults infantiles ngliges.
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Incapacits relies aux comportements Estime de soi, empathie, sentiment dappartenance sociale, sens des responsabilits, souci et prsentation de soi, scurit personnelle, adaptation aux situations, sociabilit, affirmation de soi, respect des rgles, contrle des pulsions, contrle des motions, relaxation, coute, planifier et projection dans lavenir
Incapacits psychosociales
Incapacits relies la protection et la rsistance Rsistance leffort mental ponctuel, endurance mentale
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Cette approche, constitue de trois volets interdpendants et complmentaires (sant et nutrition, juridique et psychosocial), vise spcifiquement amliorer les conditions de vie carcrale et ainsi soulager la dtresse psychologique, favoriser la prvention et la prise en charge des incapacits psychosociales et faciliter la rinsertion psychosociale et professionnelle des personnes dtenues. Plus quune approche cumulant diffrents angles dattaque, cest la mise en relation de ces activits qui permet de rduire les incapacits psychosociales. Lapproche est applique sur trois prisons (identique celles de la phase 1) : Tamatave, Vatomandry et Tular. Outre la continuit des actions telles que laccs aux soins, aux droits et la participation sociale des dtenus, cette seconde phase dintervention est marque par la dfinition et le dveloppement de lapproche psychosociale sur tous les sites dintervention. Deux dispositifs daccompagnement psychosocial sont ainsi issus de cette approche. Un premier dispositif de soutien psychosocial sadresse toutes les personnes dtenues (condamnes et/ou prvenues). Ce dispositif se situe dans la continuit de la premire phase dintervention. En 2011, un renforcement de laccompagnement est dfini et dvelopp auprs des personnes condamnes, adultes et mineurs. Cet accompagnement sest traduit par la mise en place effective dun dispositif dAccompagnement Psychosocial Personnalis (APP) en vue de prparer au mieux la libration. Ce dispositif a inclut un important travail de renforcement de capacits. Treize Accompagnateurs psychosociaux (APS) issus notamment de lAdministration Pnitentiaire ont t forms et prennent en charge toute lapproche psychosociale sur les diffrentes maisons centrales dintervention.
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Volet Psychosocial
Activits ducatives et socioculturelles ; Groupes de parole pendant lincarcration et en vue de la libration ; Activits dappui au maintien des liens des dtenus avec leur famille ; Entretiens psychosociaux individuels ; Activits dinsertion professionnelle ; Activits daide au retour domicile.
Incapacits relies aux comportements Estime de soi, empathie, sentiment dappartenance sociale, sens des responsabilits, souci et prsentation de soi, scurit personnelle, adaptation aux situations, sociabilit, affirmation de soi, respect des rgles, contrle des pulsions, contrle des motions, relaxation, coute, planifier et projection dans lavenir
Incapacits Psychosociales
Incapacits relies aux activits intellectuelles Vigilance, sommeil, attention Incapacits relies la protection et la rsistance Rsistance leffort mental ponctuel, endurance mentale
Volet Juridique
Promotion des droits des dtenus/ex-dtenus accompagnement la formulation des demandes de libert anticipe.
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Limites de ltude
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Mthodologie gnrale
A. Objectifs de ltude
Dans la continuit de ltude ralise lors de la phase 1 du projet en 2010, les objectifs de cette deuxime tude taient les suivants : Objectif gnral Mieux comprendre pour mieux agir. Objectifs spcifiques Dcrire les caractristiques sociodmographiques de la population carcrale des maisons centrales dintervention, Mesurer la perception des personnes dtenues sur les conditions de vie carcrale, Mesurer la dtresse psychologique des personnes dtenues, Dterminer les variables qui influent sur la dtresse psychologique et la perception des conditions de vie carcrale, Mieux comprendre limpact des conditions de vie carcrale sur la sant mentale des personnes dtenues, mettre de nouvelles pistes dintervention afin de mieux participer leffort dhumanisation des conditions de dtention. Il sagit dune tude quantitative, transversale, ralise au cours du dploiement du modle dintervention propos par Handicap International sur ses sites dintervention. Note importante Entre 2011 et 2012, lenqute de terrain ainsi que le traitement et lanalyse des donnes ont t effectus par deux prestataires externes diffrents.
B. Lieu de lenqute
Lenqute a t ralise dans les trois Maisons Centrales (MC) o Handicap International est active : Tamatave, Vatomandry et Tular. Ces trois centres sont des tablissements de taille diverse.
C. Population dtude
Lenqute sest adresse uniquement aux hommes majeurs dtenus en intra muros (prvenus et condamns). 19
Les dtenus travaillant au sein des camps pnaux ou tant en corves extrieures ont t exclus de ltude car ils sont gographiquement trop loigns du lieu de lenqute et non soumis aux conditions habituelles de dtention. On peut nanmoins prciser que les mineurs reprsentent en moyenne 7% de la population carcrale et les femmes 6%. Les femmes et les mineurs ont donc t volontairement carts du fait de leur faible reprsentativit statistique pour ce type dtude.
D. chantillonnage
Les enqutes ont retenu un chantillonnage alatoire pour une prcision 5%. Effectif total moyen dans les trois prisons : 1880 chantillon dfini de 685 personnes (36% de leffectif total). Leffectif des dtenus constitus uniquement dhommes majeurs en intra muros a servi de base pour le calcul de l'chantillon enquter dans chaque prison. En 2011, lenqute a cibl 685 dtenus issus de trois centres pnitentiaires : Tamatave, Vatomandry, et Tular. Pour chaque prison, la taille de l'chantillon a t calcule l'aide de la fonction stat calc du logiciel pi Info version 6 (simple proportion), pour un niveau de confiance de 95% et une prcision de 5%. Les personnes dtenues ont t choisies alatoirement partir de la liste complte des dtenus dans chaque prison. Pour le tri alatoire des dtenus enquts, a t adapte la mthode des pas (steps method), savoir choisir un individu sur la liste tous les x , x tant la valeur du pas, quotient du nombre total de dtenus dans la prison par le nombre de dtenus requis pour lenqute en tenant compte du paramtre du statut pnal (prvenu et condamn). En 2012, lenqute a cibl 686 dtenus issus de trois centres pnitentiaires : Tamatave, Vatomandry, et Tular en utilisant la mme mthodologie dchantillonnage que 2011. Sur les deux annes, il sest avr que les listes fournies par ladministration pnitentiaire ntaient pas compltement fiables : les dtenus ntaient plus dans les chambres inscrites dans les listes, ou ne faisaient plus partie de la prison. Cest pourquoi ont t tablit des listes de rserve. Ainsi, ds quun problme apparaissait au niveau dun dtenu de la liste (n matricule/chambre non correspondant, nom, etc.), la liste de rserve tait utilise en utilisant la mme mthodologie dchantillonnage.
Dans un souci dharmoniser la comprhension et ladministration du questionnaire par les enquteurs, ce dernier a t traduit en malgache. Les entretiens ont t mens en face face. Lenquteur et la personne dtenue taient seuls pendant ladministration du questionnaire. En 2011, le questionnaire a t administr par 3 enquteurs externes, recruts sur les 3 sites dintervention et forms pendant 2 jours au sige de Handicap International Antananarivo. Ceci afin de transmettre aux enquteurs les connaissances techniques et dontologiques indispensables ladministration de ce type de questionnaire, qui interroge la sant mentale des personnes dtenues. Ladministration du questionnaire a eu lieu en juillet 2011. En 2012, le recrutement des enquteurs, leur formation et leur supervision ont t totalement encadrs par le bureau dtude ATW. La collecte des donnes a t effectue en aot 2012.
H. Contrle qualit
La saisie des donnes a t ralise avec la technique de double saisie afin de minimiser les erreurs. En 2011, un contrle du remplissage des questionnaires a t effectu par le superviseur (animatrice Handicap International dAntananarivo) par tirage au sort de questionnaires sur les trois sites. Les animateurs Handicap International dintervention ont vrifi que les personnes slectionnes ont bien t interroges en vrifiant les donnes sociodmographiques et en reposant 3 questions du questionnaire. Au cours de lopration de saisie, des problmes mineurs ont t rencontrs. Il sagissait essentiellement dimperfections dans le remplissage des questionnaires comme le numro dcrou qui ne figurait pas dans le questionnaire, lge ou la classe dge manquant. En 2012, a t effectu un contrle 20% de passage effectif par un superviseur et un contrle exhaustif sur le remplissage du questionnaire et la cohrence des rponses. Tout questionnaire ayant une suspicion dincohrence a t revrifi auprs des enquts.
I. thique
Une autorisation a t obtenue auprs du ministre de la Justice (Direction Gnrale de lAdministration Pnitentiaire). Ladministration des questionnaires a t ralise aprs consentement clair des dtenus (explication de lobjectif de ltude, confidentialit des rponses, possibilit de refus de participer lenqute).
Note importante Les donnes prsentes dans le prsent rapport et notamment les croisements entre variables sont toutes statistiquement significatives (p < 0.05). Pour un meilleur confort de lecture, les pourcentages sont arrondis au chiffre le plus proche. Les tris croiss prsents sont les tris jugs les plus significatifs. Les tris ne sont pas effectus dans le cas dune trop grande faiblesse numrique de certains sous-chantillons.
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Projet Phase 1
Volet Sant & Nutrition
- Prise en charge et suivi des dtenus malnutris - Accs aux soins et gestion des infirmeries - Infrastructures lies l'assainissement - Promotion de lhygine
Projet Phase 2
Volet Sant & Nutrition
- Prise en charge et suivi des dtenus malnutris - Accs aux soins et gestion des infirmeries - Infrastructures lies l'assainissement - Promotion de lhygine
Volet juridique
- Promotion des droits des dtenus/ex dtenus et accompagnement la formulation des demandes de libert anticipe
Volet juridique
- Promotion des droits des dtenus/exdtenus et accompagnement la formulation des demandes de libert anticipe
- Entretiens psychosociaux individuels - Groupe de parole expression libre - Activits dinsertion professionnelle - Activits daide au retour domicile
Dispositif Accompagnement Psychosocial Personnalis pour les personnes condamnes qui vont tre libres
tude
Tamatave Vatomand ry Juillet 2011 Tamatave Vatomandry Tular
Sept.2009
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K. Structure de l'chantillon 9
TOTAL
Effectifs
245 151 94 82 101 62 75 170 172 73 85 96 64
Tular Pourcentages
100% 62% 38% 33% 41% 25% 31% 69% 70% 30% 35% 39% 26%
Prvenu Condamn
Dure d'incarcration
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Limites de ltude
Ltude prsente dans ce rapport est une tude transversale descriptive. Elle vise dresser un tat des lieux et non pas tablir un lien de cause effet entre dtresse psychologique et conditions de vie carcrale. Bien quelle nous apporte des clairages importants, cette tude nest pas reprsentative de lensemble du milieu carcral de Madagascar, puisquelle ne concerne que trois tablissements pnitentiaires de la Grande le et quelle fait suite une intervention de Handicap International depuis 4 ans sur ces seuls tablissements. Enfin, une des limites importante se situe dans les mthodologies diffrentes appliques depuis 2010. Ces diffrentes mthodologies impliquent que la mesure de lvolution, notamment de la dtresse psychologique et de la perception des conditions de vie carcrale, reste applicable sur certains lments seulement de ltude. Nous notons que : les enqutes de terrain ainsi que le traitement et lanalyse des donnes ont t effectues par des prestataires externes diffrents ; certaines questions du questionnaire entre 2011 et 2012 ont t adaptes ; le dploiement du modle dintervention a volu depuis 2010, situation ne reprsentant pas par ailleurs une situation de rfrence avant intervention .
Note importante Le prsent rapport prend donc en compte ces diffrentes limites. Les rsultats de ltude de 2010 restent le socle de lintervention de Handicap International en milieu carcral, car elle dfinie son modle dintervention pour les annes 2011 et 2012. Cependant, les mthodologies tant fortement diffrentes, le prsent rapport ne propose pas une mesure de lvolution depuis 2010. Sont donc proposs un tat des lieux pour lanne 2012 ainsi que des pistes de comparaison entre 2011 et 2012 lorsque la mthodologie le permet (questions identiques,). Par contre, les hypothses poses ainsi que les pistes danalyse prennent en compte toute lvolution de lintervention de Handicap International dans ces trois prisons afin de rpondre notre objectif principal : mieux comprendre pour mieux agir.
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p. 32 p. 32 p. 32 p. 33 p. 33 p. 34 p. 35 p. 37 p. 38
La dtresse psychologique
A. Rsultat gnral B. Profils des personnes dtenues qui prouvent souvent des sentiments ngatifs C. Influence des symptmes-cls sur la dtresse psychologique
p. 39 p. 39 p. 41 p. 41
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volution entre les vagues volution positive entre 2011 et 2012 volution ngative entre 2011 et 2012
Pourcentages des profils des dtenus cart significativement suprieur la moyenne de la catgorie concerne au seuil de confiance de 95% cart significativement infrieur la moyenne de la catgorie concerne au seuil de confiance de 95% cart non significatif par rapport la moyenne de la catgorie concerne au seuil de confiance de 95%
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Il ny a pas de changement notable de la rpartition gographique de la population interroge entre 2011 et 2012.
Nous notons une augmentation significative de la proportion de personnes prvenues entre 2011 et 2012. 55 % des personnes incarcres sont donc en attente de leur procs. Cette donne est reprsentative de ce qui peut tre constat au niveau national impliquant une augmentation gnrale de la population carcrale. prciser que cette donne, aprs redressement des rsultats, na pas dimpact significatif sur les autres rsultats obtenus. 30
En 2012, on observe une augmentation significative des personnes dtenues incarcres depuis moins de 6 mois (28 43 %) au dtriment notamment des personnes incarcres depuis plus de 2 ans. Cette donne est cohrente avec la donne prcdente (augmentation des personnes prvenues) puisque que lon sait quune grande majorit des personnes incarcres depuis moins de 6 mois sont des personnes en attente de leur procs.
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En 2012, plus de 4 personnes dtenues sur 5 (83 %) trouvent les conditions de vie carcrale mauvaises voire trs mauvaises avec peu dvolution entre 2011 et 2012.
B. Profils des personnes dtenues trouvant les conditions de vie carcrale gnralement mauvaises
Ensemble Tamatave Vatomandry 64% Tular Prvenu Condamn Depuis 6 mois ou moins Entre 6 mois et 2 ans Depuis plus de 2 ans 18 24 ans 25 34 ans 35 ans et plus En concubinage Mari lgalement Mari traditionnellement Clibataire Divorc ou veuf Avec enfants Sans enfants Jamais de paniers de l'extrieur Paniers de l'extrieur parfois Paniers de l'extrieur souvent 78% 83% 83% 83% 86% 82% 84% 72% 85% 86% 81% 78% 82% 82% 86% 79% 87% 82% 86% 83% 94%
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Les conditions de sant, dhygine et de nutrition se trouvent souvent malmenes dans les prisons. Les tablissements ne sont pas toujours pourvus dune infirmerie quipe et de personnel de soins forms et investis. Les maladies sont nombreuses, elles sont lies notamment la promiscuit, au manque dhygine ou une alimentation insuffisante. Ces dterminants constituent pourtant eux seuls des droits fondamentaux. Handicap International apporte donc depuis fin 2009 un appui afin dassurer aux personnes dtenues un accs aux soins par le biais de la mise disposition complmentaire de mdicaments, daccompagnement pour amliorer la gestion de linfirmerie et dappuis pour la prise en charge des hospitalisations des dtenus les plus dmunis. De plus, Handicap International facilite la dsinsectisation et le chaulage des diffrentes maisons centrales, la fabrication et la distribution de savons ainsi que le soutien matriel au maintien de lhygine et la ralisation dactivits de sensibilisation. Enfin, un protocole nutritionnel de prise en charge des dtenus malnutris modrs et svres est mis en 33
place dans un objectif avant tout thrapeutique sans remplacer le rle de lAP de pourvoir ses tablissements en stocks alimentaires. 64 % des personnes dtenues ressentent souvent la faim. La faim est diffrente de la malnutrition. La premire est une sensation alors que la seconde est une pathologie. Lalimentation des personnes dtenues est normalement compose de 750 g de manioc sec par jour. Cette alimentation est donc peu diversifie et cre de nombreuses carences. Notons quil arrive cependant que lAdministration pnitentiaire ou des intervenants de la socit civile proposent dautres aliments (du riz le dimanche, de la viande pour Nol, du mas) mais malheureusement pas de faon assez constante pour assurer un quilibre nutritionnel satisfaisant. Enfin, la ration de manioc sec hauteur de 750g par jour nest pas toujours assure par lAP.
Dans le cadre de son projet, Handicap International mne depuis 2010 des actions de promotion des droits des personnes dtenues, ainsi quun accompagnement la formulation des demandes de liberts anticipes. Ce volet Juridique sadresse des publics diffrents. Les activits menes en prison sont ralises avec limplication des organisations de la socit civile et des agents pnitentiaires de chacun des tablissements et sont destination des prisonniers. Plusieurs supports de vulgarisation ont t labors et sont utiliss selon une mthodologie commune et participative. Laccs linformation juridique reste donc un vrai dfi dans les tablissements pnitentiaires, tant en termes de droits des justiciables que des droits fondamentaux en matire de dtention. Cet ensemble de rgles et leur application constituent un gardefou contre lexistence ou la persistance des zones de non-droit. 34
Malgr les actions menes, les personnes dtenues sont encore peu nombreuses connatre les rgles de la libert anticipe. Ce rsultat est peut-tre relativiser car la diffrence entre la connaissance des rgles et leur application nest pas toujours bien intgre. En effet, peu de rponses ces demandes sont aujourdhui enregistres, leur dpt est galement souvent source de ngociation financire. Laccs un avocat, son dossier, sont des pratiques encore trs peu pratiques Madagascar. Les demandes en appel ou en cassation impliquent des dures de dtention provisoire extrmement longues. En ce qui concerne la date de sortie de prison, on constate que 6 personnes sur 10 ne la connaissent pas. Ceci semble cohrent tant donn que 55% de la population tudie nest pas encore juge (personnes prvenues). Cependant parmi les condamns, encore 20 % ne connaissent pas leur date de sortie. Un certain nombre peuvent avoir plusieurs causes et ne pas avoir toutes les affaires juges. Le retour mis par nos chargs daccompagnement se situe davantage dans un fort taux de personnes ntant pas en capacit de comprendre et de suivre les dcisions du Tribunal. Les accompagnateurs psychosociaux lors de laccompagnement propos aux personnes condamnes sortantes (APP) depuis mi-2011 disent galement que ce sont souvent eux qui apprennent la date de sortie, ce qui expliquerait notamment la baisse observe du nombre de personnes condamnes ne connaissant pas leur date de sortie (de 45% en 2011 20% en 2012).
Labsence dactivits pratiques par les personnes dtenues, associe la surpopulation carcrale, la vtust des infrastructures pnitentiaires et la situation juridique difficile pour certains dentre eux semblent contribuer alimenter les tensions, linscurit et le mal-tre psychologique. 35
Handicap International tente de rpondre aux difficults quotidiennes induites par les conditions dincarcration en favorisant la participation sociale et facilitant le mieuxtre psychologique des dtenus. Ainsi, des activits ducatives et socio culturelles sont proposes, des bibliothques sont mises disposition, des groupes de paroles sont organiss, des ateliers dcriture de lettres aux familles sont crs... La solitude, labsence de visites, semblent trs lies au statut juridique et la dure dincarcration. Les personnes condamnes tant aussi pour une grande majorit celles ayant des dures dincarcration de plus de 2 ans, les liens avec lextrieur semblent se distendre pour le condamn alors doublement puni. Lloignement de la prison et sa situation en milieu rural semble galement expliquer le manque de visite. Activits pratiques en prison
80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 40% 75%
30%
2011
2012
Chiffres-cls
16% des personnes dtenues dclarent subir des violences de la part des autres dtenus avec une plus forte dclaration sur Tular (22%) et une hausse significative Vatomandry (3 15%). 11% des personnes dtenues dclarent subir des violences de la part des agents pnitentiaires avec une hausse significative des dclarations chez toutes les catgories de la population et en particulier sur Tamatave (2 9%).
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Dans le monde clos de la prison et dans les conditions de surpopulation que connaissent les prisons malgaches, entretenir de bonnes relations avec ses codtenus et les agents pnitenciers revt une importance capitale. Nombre de dtenus semblent annoncer que les liens internes se passent sans dbordement. Pourtant, ces rsultats sont pondrer car il sagit dun problme dlicat qui tend tre sous-estim. La violence dans les prisons est difficile valuer en raison des tabous qui entourent la question. Malgr tout, nous notons une augmentation des dclarations (ce qui ne signifie pas une augmentation des actes de violences) et ceci de faon gnralise. Nous mettons lhypothse selon laquelle, les activits mises en uvre, notamment laccompagnement psychosocial, permettent une libration de la parole. Mis en confiance et conscient des possibilits de soutien lors des entretiens individuels dcoute et des groupes de parole, la personne dtenue oserait davantage se livrer.
Ces rsultats pourraient sexpliquer par le fait quen 2011, en collaboration avec ladministration pnitentiaire et notamment de ses chargs de la rinsertion, un renforcement de laccompagnement a t dfini et dvelopp auprs des personnes condamnes, adultes et mineures. Cet accompagnement sest traduit par la mise en place effective dun dispositif dAccompagnement Psychosocial Personnalis (APP) en vue de prparer au mieux la libration en proposant un soutien psychologique, le retissage du lien familial, une insertion sociale et professionnelle. Propos dabord aux personnes condamnes, il tend se dvelopper aujourdhui auprs des personnes prvenues. De manire gnrale, il sagit de dvelopper la capacit daction et de participation sociale des personnes condamnes sortantes afin de les soutenir dans leur projet de sortie.
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Ainsi, nous observons que les violences, lenvironnement carcral ainsi que la faim psent de faon importante sur une mauvaise perception des conditions de vie carcrale. La solitude, laccs aux soins, lhygine corporelle, les visites, la prise en charge de la malnutrition semblent avoir moins dinfluence dans la perception des conditions de vie carcrale.
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La dtresse psychologique
La dtresse psychologique est un tat de mal-tre li des sentiments ngatifs issus de situations prouvantes et de difficults existentielles. Les personnes en dtresse psychologique sont souvent dans lincapacit de demander de laide. Lorsque cette dtresse nest pas prise en charge, elle devient de plus en plus invalidante et provoque ce que lon appelle des incapacits psychosociales. Il est donc ncessaire de reprer et de mesurer cette dtresse psychologique afin de pouvoir la prvenir et la prendre en charge.
A. Rsultat gnral
Les sentiments ngatifs sont des symptmes qui permettent, de faon non exclusive de diagnostiquer une dtresse psychologique. Collects sur la base des rponses apportes au questionnaire par les personnes dtenues, ces donnes sont dites de perception . Subjectives, elles donnent voir comment les personnes interviewes se peroivent elles-mmes.
Depuis votre incarcration, prouvez-vous des sentiments ngatifs comme le cafard, le dsespoir, lanxit ou la dpression ?
Rsultat global
Jamais 3%
Parfois 26%
Souvent 70%
39
Les rsultats de ltude ralise en 2010 dmontraient clairement le lien entre conditions de vie carcrale et dtresse psychologique en prcisant que cet tat de mal tre tait li aux conditions de vie carcrale dgrades et notamment la violence, lenvironnement (vtust des tablissements), la faim, laccs aux soins et labsence de relation sociale
Sentiments ngatifs prouvs par les dtenus qui jugent les conditions carcrales gnralement mauvaises
80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Jamais de sentiments ngatifs Parfois des sentiments ngatifs Souvent des sentiments ngatifs
Ltude de 2012 vient confirmer cette donne. En effet, 75 % des personnes dtenues en dtresse psychologique jugent que leurs conditions de vie carcrale sont mauvaises, voire trs mauvaises. Il existe donc bien un lien entre conditions de vie carcrale et dtresse psychologique confirmant le fait que les interventions en milieu carcral doivent prendre en compte ces deux variables.
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B. Profils des personnes dtenues qui prouvent souvent des sentiments ngatifs
Type de population prouvant le plus souvent des sentiments ngatifs : Les dtenus de Tamatave Les dtenus prvenus Les dtenus incarcrs depuis 6 mois ou moins Les dtenus maris traditionnellement Les dtenus avec enfants Type de population prouvant le moins souvent des sentiments ngatifs : Les dtenus de Vatomandry Les dtenus condamns Les dtenus incarcrs depuis plus de 2 ans Les dtenus en concubinage Les dtenus clibataires Les dtenus sans enfants
Ensemble Tamatave Vatomandry Tular Prvenu Condamn Depuis 6 mois ou moins Entre 6 mois et 2 ans Depuis plus de 2 ans 18 24 ans 25 34 ans 35 ans et plus En concubinage 55% Mari lgalement Mari traditionnellement Clibataire Divorc ou veuf Avec enfants Sans enfants Jamais de paniers de l'extrieur Paniers de l'extrieur parfois Paniers de l'extrieur souvent 63% 67% 62% 61% 65% 66% 69% 57% 66% 62% 58% 67%
70% 80%
74%
83%
74% 73%
Le tableau ci-dessous indique clairement que le dcouragement est le ressenti qui contribue le plus la dtresse psychologique (ce qui ne signifie pas que les autres symptmes ny contribuent pas, mais ils ont une influence moindre sur la dtresse).
0% Vous vous tes senti dcourag Vous vous tes rveill dprim le matin Vous aviez envie de ne rien faire Vous vous tes senti fatigu Vous vous tes senti triste Vous vous tes mis en colre Vous aviez envie de mourir Vous avez tent de mettre fin vos jours Vous avez eu peur Vous avez mal dormi
5%
10%
15%
20%
25% 24%
30%
9% 9% 9% 8% 8% 8% 8% 8% 8%
Ce dcouragement pourrait notamment tre reli la population qui prouve le plus souvent les sentiments ngatifs, savoir : les personnes dtenues de Tamatave (grande prison, infrastructures vtustes..), les personnes prvenues et incarcres depuis moins de 6 mois (pas de date de procs, aucune perspective davenir, pas de projection possible), les personnes maries avec enfants (coupure du lien familial, rejet).
Laccompagnement psychosocial personnalis ou de groupe devrait pouvoir rpondre ce symptme (coute, conseil, retissage du lien familial).
42
43
Conclusions et recommandations
p. 45
Recommandations et perspectives
p. 47
44
Si lincarcration vise protger la socit des individus qui transgressent les rgles socio-juridiques en vigueur dans un tat, elle vise galement protger les individus vis vis deux-mmes (individus dj fragiliss par des parcours de vie difficiles), les prparer retourner vivre en socit et, ce faisant, les rduquer . Au regard des donnes que nous avons recueillies dans cette tude, lenvironnement de vie carcrale, dans lequel cette rducation est labore puis pratique, produit une dtresse psychologique (75% des personnes en dtresse psychologique trouvent que les conditions de vie carcrale sont mauvaises voire trs mauvaises) quil est ncessaire de prvenir et de prendre en charge afin dviter toutes nouvelles formes dincapacits psychosociales. Ltude indique clairement que 83 % de la population interroges trouvent que leurs conditions de vie carcrale sont mauvaises voire trs mauvaises. Les liens entre les personnes dtenues et les agents pnitentiaires (violences, brimades, racket), lenvironnement carcral ainsi que la faim influent fortement sur cette perception. Laccs aux soins, lhygine, la prise en charge de la malnutrition, la solitude, les visites, les activits semblent moins peser sur la vie carcrale. Il est noter que les dterminants ayant une plus faible influence bnficient tous dune intervention dans le cadre du projet. Il est ainsi difficile de savoir si ce sont les dterminants mmes qui seraient moins importants aux yeux des personnes dtenues ou leffet positif des interventions qui auraient diminue limportance de ceux-ci. 70% des personnes enqutes sont en dtresse psychologique, se sentant souvent dcourages surtout si des liens familiaux existent lextrieur de la prison. Cette mauvaise perception des conditions de vie carcrale ainsi que cette souffrance psychologique sont dautant plus vraies que la personne dtenue est incarcre Tamatave, en attente de son procs (statut de prvenu) et incarcre depuis moins de 6 mois.
45
75%
Tamatave Personnes prvenues Incarcration de moins de 6 mois Influence majeure 1. Les liens entre les dtenus et les AP (violences) 2. Lenvironnement 3. La faim Influence mineure 1. Laccs aux soins 2. Lhygine 3. La prise en charge de la malnutrition 4. La solitude 5. Les visites 6. Les activits
Les principales hypothses et facteurs pouvant expliquer les rsultats de ltude 2012 sont de 4 ordres : Le lieu dincarcration o Taille de la prison (surpopulation) o Infrastructure (environnement) o Milieu rural ou urbain (visites, solitudes) Le statut de prvenu o Effectif suprieur 50% o Nouveau venu (pas de connaissance des droits et de lorganisation de la prison, doit faire sa place ) o Pas de perspective davenir (en attente de la date de son procs) Laccompagnement psychosocial o Auprs des personnes condamnes uniquement o Libration de la parole (notamment autour des violences) Lintervention des Organisations de la Socit Civile o Peu dinterventions sur les influences majeures des conditions de vie carcrale o Interventions sur les influences mineures des conditions de vie carcrale (psent donc moins sur la perception des conditions de vie carcrale) 46
Recommandations et perspectives
Afin de continuer impacter lensemble des conditions de vie carcrale gnrateur de dtresse psychologique, les interventions en milieu carcral, quel que soit lacteur concern, administration pnitentiaire ou organisations de la socit civile, se doivent dagir aujourdhui de manire : Donner une rponse complte aux problmatiques rencontres en se centrant sur les besoins de la personne = interventions sur les influences majeures et mineures des conditions de vie carcrale, et prvention et prise en charge de la dtresse psychologique. Au regard des rsultats de ltude, les interventions devront notamment sattacher : 1. Dvelopper une politique de protection dans les prisons 2. Agir sur lenvironnement carcral (infrastructures) 3. Rpondre aux besoins de base (faim) 4. Maintenir laccs aux soins et lhygine 5. Renforcer les mcanismes dInformation dducation et de Communication (Droits, visites, activits ducatives et socioculturelles, sensibilisation de la communaut) 6. Dvelopper laccompagnement psychosocial en particulier auprs des personnes prvenues, maries et ayant des enfants (conseil, orientation, coute, accompagnement) Au regard de ces constats, Handicap International a mis jour son modle dinterventions psychosociales en milieu carcral. Un guide mthodologique dtaillant ces interventions a t dvelopp. Le lecteur intress peut se reporter au lien internet suivant : http://www.hiproweb.org/uploads/tx_hidrtdocs/InterventionsPsychosocialesEnMilieuCar ceral.pdf
Rsum du nouveau modle dinterventions psychosociales propos par Handicap International suite aux rsultats de cette tude Ce modle vise sadapter facilement aux spcificits rencontres sur les diffrents terrains. Il vise aussi prendre en compte la problmatique du manque de moyens en proposant damliorer la situation moindre cot tout en soutenant ladministration pnitentiaire dans sa mission dhumanisation de la dtention et de prparation la rinsertion. Il sappuie notamment sur des ressources humaines spcifiquement responsables, en milieu carcral, de la rinsertion sociale. Les interventions ont t labores travers un systme tage de services complmentaires. Ces tages rpondent aux besoins des diffrents groupes. Ce systme peut tre reprsent par une pyramide des services. Dune manire gnrale, il sagit de promouvoir laccs aux services par les populations marginalises, ici la population carcrale. Les services peuvent tre dfinis comme un ensemble de rponses apportes aux besoins spcifiques ou gnraux, momentans ou durables, de cette population. 47
Ce modle vise galement mobiliser lensemble des acteurs en prsence et de soutenir les responsables en charge des interventions psychosociales. Parmi les acteurs internes, nous retrouvons : Les personnes dtenues Les agents pnitentiaires et notamment les chargs de la rinsertion
Limplication des personnes dtenues passe notamment par le dveloppement de lducation par les pairs lors des activits daccs aux droits, dhygine ou dducation. Lintrt de cette approche est multiple. Outre une meilleure comprhension et appropriation des messages vhiculs, cette approche a un impact direct sur la prvention de la dtresse psychologique et des incapacits psychosociales. Elle permet notamment pour lducateur une opportunit intressante et gratifiante, un changement de son propre comportement, une meilleure relation AP/dtenus avec le dveloppement 48
dun respect mutuel, une plus grande confiance en soi et une vraie prise de conscience de lAP des capacits des personnes dtenues. Intgres, impliques et inspires, les personnes dtenues deviennent aussi force de proposition dans lamlioration des conditions de vie carcrale. Parmi les acteurs externes, nous pouvons identifier les acteurs intervenant en milieu carcral et ceux auprs de qui des relais peuvent tre effectus, notamment en termes daccompagnement aprs la libration. La mobilisation implique donc les organismes de la socit civile (Comit de Soutien aux Personnes Dtenues, ONG), services et autorits issus des diffrents ministres et autorits locales potentiellement en lien avec lAdministration pnitentiaire, des organismes privs. Bien entendu, lintrt de la mobilisation de ces organisations se situe dans leur engagement soutenir lAdministration Pnitentiaire dans lamlioration des conditions de vie carcrale. La socit civile reprsente galement souvent un lment de rponse la premire difficult de lAdministration Pnitentiaire : le manque de moyens. Elle peut galement tre un partenaire technique et assurer un relais une fois que la personne dtenue est sortie de prison. La socit civile est aussi lil extrieur la fois dans et en dehors des murs, en assurant, par sa prsence, une vigilance sociale et politique et une ouverture ncessaire au bon quilibre dun milieu, par dfinition, ferm. Travailler avec elle permet de sassocier des personnes dj sensibilises au sort des personnes dtenues. Cela valorise mutuellement leur travail et celui de lAdministration Pnitentiaire qui peut, aux travers delle, faire passer des messages au grand public sur leur mission. Enfin, intervenir selon une approche psychosociale ncessite systmatiquement limplication des familles des personnes dtenues et de la communaut (rinsertion, lutte contre la stigmatisation et discrimination). En rsum, la mise en place dune approche psychosociale et notamment dun dispositif daccompagnement psychosocial reprsente un axe novateur au sein des prisons, car il promeut lapplication dune approche globale centre sur les besoins de la personne dtenue. Cette nouvelle approche reprsente ainsi des enjeux en termes de formation et daccompagnement des responsables de cette activit, les agents pnitentiaires, chargs de la rinsertion. Cette implication permet aussi lappropriation effective de ladministration pnitentiaire dans sa volont dhumaniser la vie carcrale et de favoriser la rinsertion sociale des dtenus.
49
Le schma ci-dessous prsente le nouveau modle dinterventions psychosociales applicable en milieu carcral.
50
51
Annexes
p. 53
p. 65
p. 66
p. 68
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Questionnaire 2012 CONDITIONS DE VIE CARCRALE ET DTRESSE PSYCHOLOGIQUE DES PERSONNES DTENUES
Code Saisie
Cadre enquteur Nom enquteur Code enquteur ... ... Date Heure de dbut Heure de fin __/____/2012 ____h____ ____h____
Commentaires et observations
le
INTRODUCTION :
"Salama tompoko! Izaho no I, mpanao fanadihadiana ao amin'ny ATW Consultants ho anny Handicap International. Amin'izao fotoana izao dia manao fanadihadiana ahafahana mamaritra ny tahan'ny fehi-piainana eo anivon'ny fonja izahay, ka tafiditra amin'ny olona voafidy ianao sy ny vitsivitsy hafa ato aminity fonja ity. Ny zavatra tsoahina avy eo dia ilain'ny Fanjakana sy Handicap International hoentiny mandinika ny tetik'ady hanatsarana ny lafiny toekarena sy sosialy mifanaraka amin'ny tena ilain'ny olona voafonja. Noho izany, mba mangataka izahay hametraka fanontaniana vitsivitsy aminao. Miangavy fiaraha miasa sy faharetana avy aminao izahay. 'Mijanona ho tsiambaratelo izay rehetra voarainay eto, ary tsy hisy fomba ahafantarana fa mikasika anareo ilay izy. Ny Handicap International dia voafehin'ny lalna mikasika ny tsiambaratelo eo amin'ny lafiny statistika. Noho izany, ny anaranareo dia tsy hivoaka any amin'ny tatitra izay hatao.
[LORSQU'IL N'Y A PAS DE CONSIGNE SPCIFIQUE, TOUTES LES QUESTIONS SONT : 1- REPONSE UNIQUE, 2- SPONTANES (NE PAS CITER LES RPONSES].
53
1 2 3
1 2 3 4
Condamn
Vrifier votre quota pour les prvenus : terminer lentretien si complet sinon continuer Vrifier votre quota pour les condamns : terminer lentretien si complet sinon continuer
S3-
Quel est la chambre du dtenu ? Inona no numro de chambre-nao ? Noter le numro exact de la chambre du dtenu : ______________
[VRIFIER LA CORRESPONDANCE AVEC LA LISTE FOURNIE PAR HANDICAP INTERNATIONAL. CONTINUER SI CORRESPONDANCE.]
S4-
matricule-nao ?
Pouvez-vous nous donner votre numro de matricule ? Mba azonao omena ve ny mumero de
S5-
Quel ge avez-vous ? Firy taona moa ianao ? Veuillez noter lge exact _______ puis reclasser : 18-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-et plus
1 2 3 4 5 6 7 8 9
54
S6-
A/ Avez-vous des enfants ? Manan-janaka ve moa ianao ? Oui Eny 1 Non Tsia 2
S6-
ireo ?
En concubinage / Miara-mipetraka Mari lgalement / Manam-bady ara-dalna Mari traditionnellement / Vita ara-fomba malagasy Clibataire / Tsy manam-bady Divorc / Nisara-bady Veuf / Maty vady S8-
Depuis combien de temps tes-vous incarcr ? Firy taona izay ianao no voafonja ? Veuillez noter la dure exacte depuis laquelle lindividu est incarcr ______ puis reclasser : Depuis 6 mois ou moins 1 Entre 6 mois et 2 ans 2 Depuis plus de 2 ans 3
S9-
ivelany ve ianao ?
Vous arrive-t-il de recevoir des paniers (alimentaires) de lextrieur ? Mahazo sakafo avy any 1 2 3 4
LA SANT, LHYGINE ET LA NUTRITION Q 1. Pensez-vous avoir accs aux soins dont vous avez besoin ? Aminny eritreritrao, mahazo ny
Oui, facilement Eny, tena mora Oui, mais avec difficult Eny fa sarotra Non - Tsia NSP Q 2.
Lorsque vous tes malades, pensez-vous recevoir les traitements suffisants et adapts ?
Rehefa marary ianao, eritreretinao fa ampy sy mifanaraka aminilay aretina ve ny fitsaboana azonao ?
[CITER LES RPONSES.]
Oui Eny Non Tsia Pas toujours Tsy isakinny mihetsika NSP
1 2 3 4 55
Q 3.
ny hanoanana isika izao. Noho izany misafidiana aminireto fehezan-teny ireto izay tena mifanaraka aminny fandrenesanareo ny hanoananao ato am-ponja. Ilay fitsapana izany hahanoanana izany no tena ilaina fantarina eto.
Je ne ressens jamais la faim Tsy mahatsiaro noana
[CITER LES RPONSES.]
Nous allons maintenant parler de la faim que vous ressentez ici en prison. Choisissez parmi les rponses suivantes celle qui correspond le mieux votre tat de faim. Hiresaka momba
mihitsy aho
1 2 3 4
Je ressens souvent la faim Mahatsiaro noana Je ressens toujours la faim Mahatsiaro noana foana
tanana mifanaraka aminy ireo olona tratranny tsy fahampian-tsakafo ato anatinny fonja ? Oui Eny 1 Non Tsia 2
NSP Q 5. 3
Pensez-vous que les personnes malnutries ont la possibilit au sein de la maison centrale de bnficier dune prise en charge adapte ? Tsapanao ve fa mahazo ny fandraisana an-
Mahatsapa ve ianao fa afaka mahazo fahadiovana ara-batana ampy ? (midio aminny trano fidiovana, savony, ) Oui Eny 1 Non Tsia 2
NSP 3
Q 6.
Considrez-vous que votre environnement en prison (pollution, bruit, salubrit,...) est...? Manao ahoana no fahitanao ny tontolo iainanao ao am-ponja...?
[CITER LES RPONSES.]
Pas bon du tout Tsy tsara mihitsy Pas trs bon Tsy tena tsara Moyen Eo ho eo ihany Bon Tsara NSP
1 2 3 4 5
LE JURIDIQUE Q 7. En tant que dtenu, connaissez-vous les rgles de la libert anticipe ? Fantatrao ve ny lalna mifehy ny fahahafana mialohanny fotoana ahataperanny sazy ? Ny LP na ny LC no tena tiana fantatra eto. Oui Eny 1 Non - Tsia NSP 2 3 56
Q 8.
ara-pitsarana ? (Fahafahana vonjy maika, fanatonana mpisolo vava, fanohanana na fiantsoana na fandravana didim-pitsarana) Oui Eny 1
Non Tsia NSP 2 3
Pensez-vous pouvoir tre aid dans vos dmarches judiciaires (libert anticipe, recours un avocat, opposition, appel, cassation,...) ? Misy afaka manampy anao ve aminireo raharaha
Q 9.
[VRIFIER TOUT DABORD LA LISTE FOURNIE PAR HANDICAP INTERNATIONAL. POSER LA QUESTION UNIQUEMENT LORSQUE LON EST SR QUE LE DETENU NEST PAS CONDAMN A PERPTUIT.]
1 2 3
LE PSYCHOSOCIAL Q 10. Depuis votre incarcration, prouvez-vous des sentiments ngatifs comme le cafard, le dsespoir, lanxit ou la dpression ? Mahatsiaro sorena, malahelo, kivy, mitaintaina na
1 2 3 4
57
Je vais vous lire les affirmations suivantes concernant vos sentiments pendant votre sjour pendant les 30 derniers jours, et vous allez me dire si ces sentiments apparaissent souvent, parfois ou jamais.
Hitanisako fehezanteny maro izay mifanaraka aminny fehitsem-po izay mety nanananao mandritra ny 30 andro farany teo, ka ho lazainao amiko raha mahatsapa ireo fehitsem-po ireo ianao matetika, indraindray, na tsia mbola nahatsapa izany fehitsem-po izany.
1: JAMAIS (TSIA MIHITSY) 2: PARFOIS ( INDRAINDRAY ) 3: SOUVENT ( MATETIKA)
[NOTER 4 SI SANS AVIS MME APRS RELANCE.]
Q 12.
Q 13.
Q 14.
Nahatahotra ianao.
Vous avez mal dormi.
Q 15.
Q 16.
Q 17.
Q 18.
Q 19.
Q 20.
58
Je vais vous lire les affirmations suivantes concernant votre vie depuis votre incarcration, et vous allez me dire si ces situations napparaissent pas du tout, apparaissent trs peu, ou apparaissent souvent. Je tiens vous rapopeler que les rponses resteront confidentielles et ne sortiront pas de ce cadre, et surtout pas dans la prison.
Hitanisako fehezanteny maro izay mifanaraka aminny fiainana ato am-ponja nandritra ny fotoana nidiranao tato am-ponja, ka ho lazainao amiko raha efa tsy mbola nitranganireto toejavatra ireto ianao, na itrangany ihany indraindray na itrangany matetika. Marihako eto ihany fa ny valin-teninao dia mijanona ho tsiambara-telo ary tsy hiparitaka indrindra fa ato am-ponja.
1: NON PAS DU TOUT ( TSIA MIHITSY) 2: OUI UN PEU ( ENY INDRAINDRAY) 3: OUI SOUVENT ( ENY MATETIKA)
[NOTER 4 SI SANS AVIS MME APRS RELANCE.]
Q 22.
ianao
avy
Efa niharanny tsindry hazo lena na 1 fanambakana avy aminny voafonja hafa ianao.
Vous tes victime de violences de la part des agents pnitentiaires.
Q 24.
avy
Vous subissez des brimades/rackets/sanctions injustifies de la part des agents pnitentiaires. Q 25.
Efa niharanny tsindry hazo lena na fanambakana na fanasazina tsy aradrariny nataonny mpiasanny fonja ianao.
59
Q 26. A/ Au cours de ces 6 derniers mois, avez-vous eu des visites (amis, famille, conjoint/concubin, enfants,...) ? Nisy mpamangy ve ianao tato anatinny enim-bolana farany, na avy aminny
1 2 3
Q 26. B/ Et quelle sont les frquences de ces visites ? Isaky ny inona no misy mamangy
anao?
1 fois par mois ou moins 1 2 fois par mois Plus de 2 fois par mois NSP
1 2 3 4
Q 27. En prison, trouvez-vous les journes interminables ? Afakandro ve ianao ato amJamais Tsia mihitsy Parfois Indraindray Souvent Matetika NSP
ponja?
1 2 3 4
Q 28. Vous arrive-t-il davoir la sensation dapprendre quelque chose en prison ? Mahatsapa ve
60
Q 29. A/ En prison, participez-vous une activit ? Mandray anjara aminireo sahanasa misy ato
1 2 3 4
Q 29.
B/ Si parfois ou souvent, quelles sont ces activits ? Raha toa ka indraindray na matetika,
[NE PAS CITER LES RPONSES. RPONSES MULTIPLES POSSIBLES. SI AUTRES, CITER LA RPONSE DU RPONDANT, PUIS RECODER.]
1 2 3
teny sy manoratra
Activit dhygine (savon, chaulage, dsinsectisation, mnage) - Asa fanadiovana (Fanamboarana savony, 4
61
Q 30.
1 2
Q 30. B/ Pensez-vous que vous pouvez tre aid pour prparer votre sortie de prison ? Heverinao
1 2 3
Q 30.
[NE PAS CITER LES RPONSES. QUESTION RPONSES MULTIPLES. SI AUTRES, CITER LA RPONSE DU RPONDANT, PUIS RECODER.]
C/ Si oui, par qui pouvez-vous tre aid ? Raha eny, dia avy aminiza ?
Handicap International Comits de Soutien aux Personnes Dtenues (CSPD) Administration Pnitentiaire (AP) Accompagnement Psychosocial Personnalis (ACP) Enfants Conjoint/Concubin Amis Autres : ___________________________________________
1 2 3 4 5 6 7
62
Q 31.
Nous allons maintenant parler de votre rflexion par rapport lavenir en gnral. Choisissez parmi les rponses suivantes celle qui vous correspond le mieux. Hiresaka momba ny ho
avinao aminny ankapobeny isika izao. Noho izany misafidiana aminireto fehezan-teny ireto izay tena mifanaraka aminny fieritreretinao mombanny ho avinao.
[CITER LES RPONSES.]
mieritreritra ny ho aviko
Je pense souvent mon avenir
Matetika 3
4
Q 32. La perspective de votre sortie vous fait-elle peur ? Mampatahotra anao ve ny mieritreritra
ny fivoahana ny fonja ?
1 2 3
Q 33. Trouvez-vous vos conditions de vie meilleures qu lextrieur ? Mety noho ny any ivelany ve Oui Eny
63
Q 34. De manire gnrale, trouvez-vous que les conditions de vie carcrale sont... Aminao ny
Trs mauvaises Tena ratsy Mauvaises Ratsy Ni bonnes, ni mauvaises Sady tsy tsara no tsy tsara Bonnes Tsara Trs bonnes Tena tsara NSP
1 2 3 4 5 6
64
65
Bibliographie
Ouvrages et documents de travail
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FOUGEYROLLAS P., ST-ONGE M. Le modle du Processus de Production du Handicap et son potentiel pour mieux comprendre et intervenir sur les dterminants de la participation sociale et de lexercice de la citoyennet en sant mentale.
http://www.aqrp-sm.org/colloque/resumes/xive/03_xive-atelier-sum.pdf
La sant en prison. Sant, ingalits, ruptures sociales en Ile-de-France / INSERM - U 444, 9 octobre 2003. http://www.u707.jussieu.fr/sirs/SEMINAIRE091003.pdf
Sites web
Le portail de linformation sur les prisons : prison.eu.org Le site de rfrence de lchelle SF36 : http://www.sf-36.org/ ISPN (Indicateur de sant perceptuelle de Nottingham) : http://formathon.fr/formation_cres/Docs/Biblio/Outils/Nottingham.pdf WHOQOL 26 (World Health Organization Quality of life) : http://www.who.int/substance_abuse/research_tools/whoqolbref/en/
Il existe dautres chelles de qualit de vie qui prsentent les mmes limites, elles sont regroupes dans le document suivant : LE GRAND E., Propositions dun corpus dindicateurs rpondant lobjectif 3 du P.R.S.P. Amliorer la qualit de vie , Consultant Sant publique, 21/04/2006 http://www.platoss-bretagne.fr/docs/etudes%5CRapport_QDV.pdf
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Notes
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Agbemadon K. in La reconstruction psychique et sociale par des pratiques rituelles traditionnelles : approche transculturelle de la prise en charge des sortants de prison au Togo , Revue transculturelle Lautre, Vol. 10, n2, 2009, p. 172 Rapport sur le dveloppement humain 2011 ; Durabilit et quit. Un meilleur avenir pour tous ; PNUD. http://www.instat.mg/pdf/epm_10poly.pdf
Dcret N2006-015 portant sur lorganisation gnrale de lAdministration Pnitentiaire. Dcret n2006-901 portant sur lorganisation de la prparation la rinsertion sociale, familiale et professionnelle des personnes dtenues.
Directeur de lobservatoire national franais de la sant mentale et de la prcarit (ONSMP). Le DSM IV (Diagnostic and Statistical Manuel, rvision 4) est un outil de classification des troubles mentaux publi par lAssociation amricaine de psychiatrie. Il reprsente le rsultat actuel des efforts poursuivis depuis une trentaine danne aux tats-Unis pour dfinir plus prcisment ces troubles. La CIM 10 (Classification Internationale des Maladies, rvision 10) est publie par lOrganisation mondiale de la Sant pour lenregistrement des causes de morbidit et de mortalit touchant les tres humains travers le monde. Depuis 1893 (date de sa premire version), la CIM permet le codage des maladies, des traumatismes et de lensemble des motifs de recours aux services de sant.
Approche inspire du Processus de Production du Handicap. Cf. FOUGEYROLLAS P., CLOUTIER R., BERGERON H., COTE J., ST-MICHEL G. Classification qubcoise : Processus de Production du Handicap. Lac St-Charles : Rseau International sur le Processus de Production du Handicap (RIPPH), 1998. Uniquement pour la vague 2012.
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Comit permanent inter-organisations (CPI) (2007). Directives du CPI concernant la sant mentale et le soutien psychosocial dans les situations durgence. Genve : CPI. Ltude de Sant mentale a confirm lhypothse selon laquelle 70 % des personnes dtenues prouvent de la dtresse psychologique du fait de leur situation et leur environnement de vie dans les tablissements pnitentiaires.
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Ce document prsente les rsultats dune tude quantitative mene dans trois prisons de Madagascar en 2011-2012. Les objectifs de cette tude taient entre autres de : mesurer la perception des personnes dtenues sur les conditions de vie carcrale, mesurer leur dtresse psychologique, dterminer les variables qui influent sur la dtresse psychologique et la perception des conditions de vie carcrale. Au regard des rsultats de ltude, Handicap International a propos un nouveau modle dintervention psychosociale. labor travers un systme tage de services complmentaires, il promeut lapplication dune approche globale centre sur les besoins de la personne dtenue.
HANDICAP INTERNATIONAL 14, avenue Berthelot 69361 LYON Cedex 07 France T. +33 (0) 4 78 69 79 79 F. +33 (0) 4 78 69 79 94 [email protected]