Ernout, Morphologie Historique Du Latin

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A.

ERNoUT

Morp/aologe /oz'fzorz'qzze
du latin

C KL INCKSIECK
PARIS

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NOUVELLE

COLLECTION A L'USAGE DES CLASSES XXXII*

MORPHOLOGIE HISTORIQUE DU LATIN


PAR

A. ERNOUT
Membre de Plnstitut

AVEC UN AVANT-PROPOS PAR A . IVIEILLET

TROISIEME EDITION, REVUE ET CORRIGE

PARIS LIBRAIRIE C. KLINCKSIECK 11, RUE DE LILLE, 11 1953

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction rservs Copyright by librairie C. K1in0kseck_ 1953.

AVANT-PROPOS

Il n'est pas ais d'interprter historiquemeiit le systme grammatical du latin, surtout quand, comme ici, on s'ad1'e:-,zse des latinistes, non des comparatistes de profession. Sans doute bien des choses s'exp1iqucnt par la simple mise en ordre des faits latins et en utilisant les d<ii|ies pliontiques fournies par Padmirable prcis de M. Nivrhfrinmni. (lc nest pas un des moindres mrites du prsent ouvrage que d'exposer la grammaire latine en un ordre tel que les faits s'eluircnt, dans la mesure du possible, les uns par les autres. Mme sans en savoir plus, il est prcieux de se rendre compte de ce que, par exemple, le perfectum amu et le periectum monu appartiennent un mme type, et de ce que la diffrence entre les deux provient seulement du radical verbal termin par une longue

dans le premier cas - qu'on compare amtus -, par une brve dans
le second, _ on n'a qu' penser montus. Il est remarquable que les deux prtrits du subjonctif, Pimparfait comme le plus-que-parfait, soient caractriss par un mme aixe -s-, dans essem, /errem, vellem,

amrem, comme dans dxissem. Le latin ore par malheur peu de ressources parce qu'il a trs peu chang date historique. La langue crite s'est xe de bonne heure, et Pexamen des vieux textes ne fournit gure de formes aberrantes
qui puissent servir expliquer les formes normales. Il n'y a presque pas d'inscriptions archaques ; celles que 1'on a sont courtes, en partie obscures et presque inintelligibles ; il suit de voir ce qu'enseigne une inscription mdiocrement ancienne et peu tendue, comme le

snatus-consulte relatif aux Bacchanales, pour sentir ce que l'on


perd n'avoir presque pas de textes anciens indpendants de la

langue littraire qui s'est xe ds Ppoque de Plante, et dont les


traits essentiels n'ont plus chang jusqu' la n de 1'Empire. On verra cependant ici tout ce qu'enseignent encore les archaismes des textes d'poque rpublicaine. Mais pour rendre compte des formes latines, il faut remonter

un pass plus lointain. La grammaire latine n'est que l'une des formes

VI

AV ANT-PR OPOS

prises avec le temps par la grammaire d'une langue inconnue, qui a fourni galement le sanskrit, le grec, le celtique, le germanique, le slave, etc. Seule, la comparaison de ces diverses langues permet de
donner, en quelque mesure, une explication des formes latines. Sans encombrer son expos de formes de toutes sortes de langues, mais

en citant quelques mots grecs, M. Ernout a prot de la grammaire


compare des langues indo-europennes, et l*on verra combien la

grammaire latine est claire par l. Il ne faut toutefois pas se faire d'illusions et croire que la grammaire compare est en mesure de tout expliquer. On connat, par des donnes positives, le systme grammatical du latin, et, par la comparaison
entre les formes des diverses langues indo-europennes, le systme grammatical de l'indo-europen commun. Ceci permet d'interprter, d'une part, les faits tout rcents qui ont eu lieu en latin mme l'poque historique ou l'poque qui a prcd immdiatement, ainsi Pextension du gnitif pluriel en -rum remplaant les anciennes formes en -um,et,d'autre part,les formes trs anciennes que le latina conser-

ves presque sans. changement : est et sunt, si tranges en latin,


s'expliquent immdiatement par les principes de la morphologie indoeuropenne. Mais, entre la priode de l'indo-europen commun et la priode historique du latin, il s'est coul un grand nombre de sicles,

durant lesquels se sont succd des systmes grammaticaux intermdiaires entre le systme indo-europen et le systme latin ; et, comme le systme latin est trs diffrent du systme indo-europen, on n'a pas le moyen de dterminer ces moments intermdiaires. Les formations qui se sont constitues l'intrieur de ces systmes inconnus ont donc toutes chances de demeurer sans explication, et il n'y a pas lieu d'tre surpris de ce que l'origine du perfectum en -v, -u ou du

prtrit du subjonctif en -s- demeure mystrieuse : ces formes se


sont tablies au milieu d'enscmbles grammaticaux qu'on ne connat pas et, par suite, ne comportent pas d'explication historique. Si le nombre de ces formes mystrieuses n'est pas plus grand, cela tient en partie ce que les formes grammaticales sont choses trs

stables et ce que, dans la grammaire latine, presque tout s'explique immdiatement par d'anciennes formes indo-europennes : si le type
amu, monu est obscur, les types cecin, lg, dx trouvent leur expli-

cation en indo-europen. Mais cela tient aussi ce que la comparaison de certains dialectes permet d'entrevoir les systmes interm-

AV ANT- PROPOS

VII

diaires entre l'indo-europen et le latin. En effet le latin n'est pas isol : il a beaucoup de particularits en commun avec un autre groupe
dialectal, aussi employ en Italie, le groupe osco-ombrien. Les dia-

lectes celtiques, sans tre aussi semblables, prsentent galement


nombre de particularits importantes qui concordent avec ce que l'on observe en l.:tin et en osco-ombrien. L'iniinitif en -se (-re) est, comme le prtrit du subjonctif en -s- (-r-), chose toute nouvelle : il ne se retrouve ni en osco-ombrien ni en celtique, et la constance avec laquelle il gure dans toutes les conjugaisons suffirait avertir que c'est une forme de cration rcente : les formes les plus rgulires sont celles qui rsultent des innovations les plus rcentes, celles dont aucune altration n'a pu encore dranger Pharmonie. Au contraire, l'oscoombrien et surtout le celtique clairent la formation du subjonctif et celle des formes mdio-passives en -1'; des formes surprenantes en latin, comme advenam, /ax, faxim, apparaissent toutes naturelles qui connait la grammaire du vieil irlandais. Dans un livre comme celui-ci, o tout devait tre prsent au point de vue latin, la chronologie morphologique dont on vient de faire entrevoir les principes n'a pas t mise en vidence. Mais, et il ne faudra jamais le perdre de vue,la principale des diiicults de la grammaire latine - comme de la grammaire de la plu part des langues indoeuropennes _ vient de ce que c'cst un dice bti au milieu des ruines : il y a un systme latin assez simple, assez cohrent ; mais il

est fait avec des matriaux emprunts plusieurs systmes successifs


qui l'ont prcd ; la forme propre de ces anciens matriaux se reconnat encore souvent dans la construction qui s'est leve peu peu, et de plus, de grandes parties des constructions anciennes ont subsist dans l'dice nouveau, et Fempchent d'tre entirement harmonieux. A ct des types rguliers il subsiste un grand nombre de

formes anomales ou semi-anomales qui sont, dans le latin de l'poque historique, comme des tmoins de la grammaire indo-europenne et de toutes les grammaires inconnues par lesquelles on est pass du
type indo-europen au type latin. En mettant la norme en pleine

vidence, le prsent ouvrage fait apparatre du mme coup ce que le latin a gard d'un pass plus ou moins lointain. A. MEILLET.

AVERTISSEMENT DE HAUTEUR

Le prsent Manuel fait suite la Phontique historique du latin de M. Niedermann, qui est parue dans la mme collection. Il s'inspire des mmes principes et procde de la mme mthode. Son but est de substituer l'expos empirique et incolircnt des faits de dclinaison et de conjugaison une classification plus rationnelle. Les grammaires en usage dans nos lyces et collges reposent tout entires sur la notion du correct (c'est--dire du classique) et de 1'incorrect (ant- ou post-classiquc).Cette distinction,tout artificielle,peut avoir

son avantage au point de vue pdagogique, et pour un enseignement


lmentaire ; mais elle rduit l'tude de la langue celle d'une priode en de et au del de laquelle il n'y a que barbarie. Au lieu de suivre la langue dans son dveloppement, elle la traite comme une construction toute faite et immuable : dans tout ce qui s'carte de la norme classique il n'y aurait qu' exceptions et que drogations . L'expos suivant au contraire examine l'vo1ution des faits morphologiques, depuis Papparition du latin dans Fhistoire jusqu' la priode romane. Les paradigmes des dclinaisons et des conjugaisons sont bien ceux de la langue classique : mais ce n'est pas uniquement du point de vue classique que le livre a t crit: il s'efforce au

contraire d'agrandir l'ide que les lves se font ordinairement de la langue latine.
Pour atteindre ce rsultat, il a fallu faire appel aux documents archaques, aussi bien qu' ceux du latin de basse poque et aux donnes des langues romanes. De plus, le tmoignage des langues indo-europennes a t invoqu, toutes les fois qu'il pouvait dissiper Pobscurit des faits latins. A cet gard, je n'ai pas eu les mmes scru-

pules que M. Niedermann. Il a banni de son livre toute comparaison, notamment avec le grec, pour en permettre la lecture aux jeunes
gens des tablissements (Penseignement secondaire, qui d'ordinaire ne connaissent que le latin. M. Niedermann se flattait que son Prcis pourrait pntrer dans les lyces et collges : c'est une illusion que je

ne partage pas. Un assez long stage dans Fenseignement secondaire

AVERTISSEMENT

IX

m'a permis de constater que, en France tout au moins, les lves cessent d'Ludier la grammaire l'ge mme o des Manuels du genre
de celui~ci leur seraient accessibles et profitables. Ce livre s'adresse

donc plutt aux tudiants et aux professeurs de grammaire et de


lettres ; vis--vis de ceux-ci, je me suis cru plus libre de recourir

la comparaison, notamment avec le groupe osco-ombrien et le grec. On verra d'ailleurs que je ne l'ai fait qu'avec beaucoup de discrtion,
en n'utilisant que des formes claires et sres, et en me bornant l'in-

dispensable.
M. Meillct a bien voulu s'intresser . ce Manuel,dont il a lu le manuscrit et les preuves, et qu'il s'est charg de prsenter aux lecteurs 1

qu'il reoive ici une fois de plus l'expression de ma cnrdiale reconnaissance.


A. EnNoU'r.

PRFAGE DE LA DEUXIME DITION

Cette seconde dition reste semblable dans Pensemble la premire. Le sujet mme du livre, et son caractre lmentaire ne comportaient pas de changements essentiels. Mais on s'est efforc d'amliorer la

rdaction, de rectifier certaines affirmations qui Fexamen ont paru


peu sres ou inexactes, de faire bnficier l'expos des dcouvertes qui ont pu tre faites pendant ces dix dernires annes.

Certains paragraphes ont t entirement refaits ; d'autres, complts par des indications historiques ou par des rapprochements jugs ncessaires. Le volume du livre s'en trouve lgrement grossi ; j'espre qu'il restera nanmoins assez maniable pour ne pas dcourager les tudiants auxquels il est spcialement destin.

A. ERNOUT. Mars 1926.

PRPAGE DE LA TROISIEME nrrron


Entirement recompose, cette dition, comme la prcdente, ren-

ferme nombre de changements de dtail. qui m'ont sembl devoir amliorer le texte. En outre, un chapitre tout entier, celui des pronoms dmonstratifs et relatifs-interrogatifs, se prsente sous une forme neuve, et donne de ces formes obscures une explication destine en clairer l'origine et la parent, du moins en latin mme,

domaine dont je n'ai pas voulu sortir. A. ERNoU'r.


Septembre 1952.

PREMIRE PARTIE

LA DGLINAISGN LATINE

A. Gnralits. Les Genres. - Les Nombres. - Les Cas.


En latin une mme forme nominale indique simultanment le genre, le nombre, le cas, sans que chacune de ces catgories ait une marque isole des autres : bonum est un nominatif neutre ; mais -um y indique le singulier par opposition pluriel -, lc nominatif par opposition gen. -, dat. -, etc., le neutre par opposition masculin -us, fminin -a.

Genre.
1. Il existe en latin trois genres :le masculin, le fminin, et le neutre. Mais il est dilicile de prvoir a priori quel sera le genre d'un mot donn. Le genre masculin ou fminin d'un substantif ne se reconnat pas l'examen du substantif mme : ainsi nauta est masculin, mais fgus fminin, quoique en gnral la nale -a caractrise les noms

fminins, la nale -us les masculins.


C'est l'adjectif qui seul indique d'une manire non ambigu le genre masculin ou fminin du substantif : un substantif masculin est celui qui est accompagn de la forme masculine du thme de Padjectif qui s'y rapporte , un substantif fminin, celui qui demande la forme fminine de l'a,ljectif (Meillet, Introd. 3, 169), par exemple bonus nauta, alta /gus. Certains adjectifs du reste, comme atrx, ont la mme forme au nominatif singulier pour les trois genres;

d'autres. comme fortis. confondent le masculin et le fminin.

nzenrmxrsou En revanche le neutre est caractris par des formes spciales, au

nominatif-accusatif-vocatif des deux nombres ; ailleurs il se confond avec les cas correspondants du masculin : ainsi templum, templa. Dans la mesure o ils ont une valeur dfinie, le masculin et le fminin marquent une diffrence de sexe, et le neutre dsigne en gnral des objets inanims. Mais cette dfinition ne saurait avoir de valeur constante, et il ne faut pas confondre le genre naturel et le genre grammatical : ce dernier n'exprime qu'un rapport entre le substantif et Padjectif qui le dtermine, et n'a qu'une valeur morphologique et

syntaxique.
Si, pour un certain nombre de noms ou de catgories de noms, il est possible d'apercevoir les raisons qui, dans la mentalit d'un demicivilis, ont pu dterminer le choix du genre anim (masculinfminin) ou inanim (neutre), le plus souvent la catgorie du genre ne rpond plus aucun sens bien dfini. Pour les Latins le maintien du genre est dans la plupart des cas une survivance sans objet. Cl. Meillet, Linguistique historique et linguistique gnrale, p. 199- 225.12. Ccmme, le plus souvent, la distinction des genres ne corres~ pondait plus des diffrences smantiques nettement senties, il y a eu des confusions entre les trois genres. Le neutre notamment a tendu :ls l'poque la plus ancienne s'liminer pour tre remplac par le fminin, et surtout par le masculin. A. Confusion entre le neutre et le fminin. - La ressemblance phontique de ros Nom. fm. sing. et de lempl Nom. Voc. Acc. plur. neutre a amen une srie de confusions entre le neutre et le fminin.

D'o les doublets :


caementum, - et gneum, - et mendum, - et rmentum, -l et rapum, -I et caemenla, -ae gnea, -ae menda, -ae rmenta, -ae rapa, -ae, etc.

Cette dualit s'est maintenue jusque dans les langues romanes, ce qui explique les doublets franais : grain (lat. grnum) et graine (lat. vulg. *grna), cerveau, (lat. cere bellum) et cervelle (lat. *cerebella), bras (lat. brachium) et brasse (lat. brcia)_

GENRE Parfois mme le fminin a seul subsist, ainsi 2 joie (lat. *gaudia) poire (lat. *pira) feuille (lat. */olia) en face de cerfeuil.

B. Confusion entre le masculin et le neutre. - Le latin a gnralis


au Nom. sg. neutre la forme du masculin dans les participes prsents actifs et dans les adjectifs dont le thme se termine par une consonne, ou par un -l- syncop au Nom. sg. La mme forme y sert de nominatif pour les trois genres : ferns, dves, audx, atrx, prdns

et Pancienne forme de Nom. Acc. neutre sans -s est disparue, si elle


a jamais exist, sans laisser de traces. En outre, malgr les efforts des grammairiens et des lettrs, on voit ds le dbut de la tradition, la distinction entre le masculin et le neutre s'effacer peu a peu dans les thmes en -o /e- de la 2 dclinaison ; et ce, au pro fit du masculin. Ainsi Plante a dorsus pour dorsum, Caton rster pour rslrum, plus tard, Ptrone, caelus pour caelum (dont le pluriel est toujours du reste cael), candlabrus pour candlabrum, [tus pour ftum, vnus pour vnum, Celso scalpcr pour scalprum, etc. Dailleurs c'cst l une tendance antrieure au latin, et certains mots dont le genre est douteux, comme aevus et aevum, collus (all. der Hals) et collzzm, uterus et ulerum, se retrouvent soit masculins, soit neutres dans cl'autrcs langues de la famille indo-europenne : ainsi pour le dernier le sanskrit a udram ventre neutre, mais le grec

88.*-zpo* yocorjp. On trouve aussi dans d'autres thmes la mme


confusion : Plaute crit papaverem (Trin. 410). La premire cause de Plimination du neutre, c'est qu'il est ci nfondu avec le masculin aux autres cas que le Nom.-Voc.-Acc.

ll y a une autre cause qui apparat vidente de la confusion du masculin et du neutre. (Yest l'emploi, pour former le pluriel d'un nom
masculin, d'un ancien collectif neutre de thme en -ll-, qui a fourni galement le nominatif-vocatif-accusatif du pluriel neutre.

On sait qu'en grec le pluriel de v) p; est pff; pot, qu' xxko cercle ,
correspond un collectif Mxkot roues ; ce type se retrouve dans les langues slaves, cf. russe dom Soe; dom. Mjpoc, xxkoc taient l'origine, non des nominatifs pluriels neutres, mais des nominatifs

singuliers de collectifs : de l vient q_u'en grec le verbe qui avait un

ncL1NA1soN

sujet au pluriel neutre se mettait au singulier : 'rdc Cpoc rpxsn. A ces formes on peut comparer en latin : acinus
iocus lacertus locus sibilus

acina
ioca lacerta loca sibila.

Virgile a galement, d'aprs le grec, carbasus, carbasa ; Tarlarus Tartara ; Maenalus, Maenala ; Ismarus, Ismara. A ct de ioca, loca existent les pluriels ioc et loc. Inversement, sur le pluriel collectif en -a s'est refait un singulier neutre qui a pris la place d'un masculin : ct de collus, d'aprs colla, s'est cr

collum, etc. Cet tat de trouble, dont les origines remontent l'indoeuropen, a contribu la disparition du neutre en latin. Le neutre

n'a pas subsist dans les langues romanes, sauf dans les pronoms, o il avait une valeur bien dnie : lat. qui > fr. qui lat. quid > fr. quoi.
C. Enn, des confusions se sont produites galement entre le masculin et le fminin. Les noms d'arbres en -us, qui taient primitive-

ment fminins, ont tendu passer au masculin, d'aprs Panalogie des autres noms masculins, dont le nombre tait considrable dans la dclinaison des thmes en -o/e-. Inversement les noms en -i- masculins ont tendu devenir fminins, parce que la plupart des noms en -i- sont fminins. Nombre
3. Le latin distingue deux nombres : le singulier et le pluriel. Le duel, qui en indo-europen servait dsigner deux objets, a complte-

ment disparu.Dans les noms de nombre du gr. 860 hom. 860), amb gr. 6.<po, vgint, gr. dor, Fmom, Ptymologie permet de reconnatre d'anciennes formes de duel; mais pour le sujet parlant, vgnt tait un
indclinable dont on ne distinguait plus les lments de formation ; duo

ot amb se comportaient comme des pluriels, dans leur flexion ccmme

cas
fournissent quelques inscriptions du type :

dans leur emploi. On a voulu voir des duels dans des formes en -0 que
Q. K. Cestio Q. /. Hercole donu dedero C. I. L. I2, 61 Q(uintus) K(aeso) Cestii Q(uinti) f(ilii) Herculi donum dederunt , o Ceslio serait une forme comparable du_ Sans discuter ici cette explication, qui est trs douteuse, on peut dire que ces formes isoles ne sufraient pas prouver l'existence en latin d'un duel l'poque

historique.

Cas
4. Le latin possde six cas vivants : 3 cas grammaticaux, le N o m in a ti f, le V o c a ti f, le D a ti f qui indiquent la fonction du mot dans la phrase, 2 cas la fois grammaticaux et valeur concrte, le G ni ti f et l'A c c u s a tif, 1 cas valeur concrte ou relle,

l'Ab la ti f, ancien cas local, avec lequel s'est confondu un cas


primitivement distinct galement valeur concrte, l'I n s t r um e n t a 1, cas de Faccompagnement et du moyen. Il y a en outre quelques traces d'un cas valeur concrte, en voie de disparition, le L o c a ti f. Le nombre des cas valeur concrte apparat trs rduit : ils sont suppls par des prpositions. On peut mme dire que seuls les cas valeur concrte admettent l'emploi des prpositions. Le nominatif, l'accusatif complment direct, le gnitif, le datif,

le vocatif s'emploient sans prposition. Au contraire l'emploi des


prpositions est constant avec Fablatif-sociatif et avec les cas locaux,

sauf certains restes de locatif et quelques emplois restreints de l'accusatif et de Pablatif. 5. VALEUR DES cAs. -- A. N o mi n a ti f. Il est gnralement
dni le cas o l'on met le sujet et Pattribut ou prdicat. B. V o c a t i f. Il indique la personne qui l'on s'adresse, et forme un cas isol dans la phrase. Cet isolement a favoris la disparition du

vocatif ; en latin, il ne subsiste qu'au singulier des thmes en -o /emasculins-fminins (2 dcl.), l'exclusion du type puer. Partout ailleurs, il est identique au nominatif. Et mme dans les thmes en

-o /e-, le nominatif peut avoir la valeur du vocatif. Plaute crit par exemple, Asin. 664 (septn. iamb.) :

rEci..NA1soN

Da, meus ocellus, mea rosa, mi anime. mea voluptas, Leonida, argentum mihi. Aussi toute trace de vocatif a-t-elle disparu dans les langues romanes. C. A c c u s a t i 1'. Il a des emplois multiples, mais sert surtout dterminer le sens du verbe (complment direct) : am palrem.

Il marque aussi l'extension dans Fespace ct dans le temps :


oppidum aberat mlia passuum oct, Csar, B. G. 2, 6, I. tot arms bella gcro, Virgile, En. 1, 47 ; le terme du mouvement, e Rmam (cas la t i i'): Calnam cum vnissct, Cicron, Verr. 2, 4, 50; Il n'est conserv sans prposition dans cet emploi qu'avec quelques noms xs par Pusage : domum, rs, et des expressions toutes faites 2 in/tis, suppelis re ; unum re (dcere), pessum ire et d'une manire gnrale le premier supn avec un verbe de mouvement.

la relation :
quid hoc diert ? Cicron, pro Caec. 14, 39. Enn le latin a dvelopp l'emploi de Paccusatif avec un certain nombre de prpositions, qui taient l'origine des prverbes indpen-

dants. C'est l un fait de vocabulaire plus que de morphologie. D. Gnitif. C'est le cas auquel se met le complment d'un nom, sub j e cti f : Italiae facultts, Csar B. G. 6, 1, 3, ou o b j e cti f :
rgnl cupidilte, id. 1, 2, 1. Il s'emploie aussi avec une valeur concrte pour dsigner le tout dont on prend une partie (g nitif partitif) ; et dans ce cas, il

peut tre eomplment d'un nom, d'un adjectif, d'un pronom, d'un verbe, etc., par exemple : Y
erum na pars, Csar, B. G., 1, 1, 5. intered locl, Trence, Eun. 256.

hoc noctis, Plaute, Amph. 164 a. dves opum, Virg., En. 1, 14. Le gnitif s'emp1oie frquemment encore pour marquer le point de vue auquel on se place, le rapport sous lequel on envisage un procs,

cils

une qualit : aeger anim! malade pour ce qui est de Pesprit , dsipere menlis divaguer sous le rapport de Pintelligence . D'autres emplois du gnitif ne peuvent se rduire aucun principe,
et seul l'usage les apprendra. E. Datif. Comme son nom.1'indique, le datif marque qui ou quoi un objet est destin, par exemple : s quid peccat flius, mihi peccat, Trence, Ad. 116. caslrs locum dlgil, Csar, B. G. 1, 49, 1. Ainsi s'expliquent les datifs servre, prre alicul, etc. F. Ablatif. L'ablatif latin reprsente la fois l'ablatif indo-

europen, Pinstrumental, et en partie le locatif. 1. L'ablatif proprement dit marque le point de dpart, Porigine ; on le rencontre avec ou sans prposition :
oppd fgit, Csar, B. G. 3, 29, 1. cael vnre volants, Virgile, En. 6, 191.

Mais l'emploi avec , ab, d, , ex est le plus frquent. C'est ce sens que se rattache l'usage de Fablatif avec le comparatif. Ce dernier
est proprement un intensif, c'est--dire une forme qui met en relief le sens de Padjectif : doctior Petr signifie donc particulirement savant

en partant de Pierre, par rapport Pierre .


2. L'a b lati f-i n s trume ntal indique tantt uneide d'accompa-

gnement (so ciatif), et dans ce cas il est gnralement accompagn


de cum :

cum leginibus... prociscitur, Csar, B. G. 6, 3, 6.


tantt une ide d'instrument, de moyen, de manire : pulcherrim vestt et ornt rgl in soli sedeniem, Cicron, De n. 2, 21, 69. magn dolre ad/cibantur, Csar, B. G., 1, 2, 4. gladis pugntum est, id., 1, 52, 4. 3. L'ablatif-locatif est gnralement prcd d'une prposi-

tion :
(legine) quae in erum fnibus hcmverat, Csar, B. G. 6, 7, 1. sub monte consdit. id. ibid. 1. 48, 1.

8
ployer sans prpositicn :

ncLINA1soN Au pluriel, l'ablatif, qui tenait l'cmploi du locatif, pouvait s'em


home idem dubus locs ut simul sit, Plaute, Amp. 568.

Cet usage s'est tendu quelquefois au singulier; mais il y est excep tionnel, tout au moins dans la prose classique.
Nora. -- lfablatif dit absolu quivaut soit 51 un instrumental : incilt equ se Izostibus intulit, Csar, B. G. 4, 12, 6. soit un locatif : M. Messal, M. Pisne cnsulibus, id. ilid. 1, 2, 1.

G. Locatif. Le locatif indiquait dans quel lieu ou quel moment Faction s'accomplissait : dom, hum, rr, vcniae (vcniai), Lugdn. lc, mn, vesper, herlf, postrdi, di qunt, septim. Ds le dbut de la tradition, le locatif n'apparat en latin plus que comme une survivance. Il n'a de forme particulire que dans les thmes en -o /e-, o le locatif Dele-i se diffrencie primitivement du gnitif domin- (l'un se terminant par une diphtongue forme de l'union de la voyelle thmatique e avec l'i de la dsinenco, l'autre par un -l simple) ; dans les thmes en -a- il se confond avec le datif : Rma-i. Ds le 11 sicle avant l're chrtienne, quand la diphtonguc ei aura abouti , ai ae, rien ne le distinguera plus du gnitif dans les deux dclinaisons. Partout ailleurs, au pluriel des 2 premires dclinaisons, au singulier et au pluriel de la 3, de la 4 et de la 5, il s'est confondu avec l'ablatif (sauf dans quelques formes d'ailleurs analogiques en - du type Carthgin qu'on rencontre pendant la priode rpublicaine). A l'poquc classique un fait seul atteste encore l'existence du locatif : c'est que les formes du singulier alternent au pluriel non pas avec un gnitif, mais avec un datif-ablatif : dom mais Tarquinis et non Tarquinirum. Domi n'entre donc pas dans le systme du gnitif ; c'est autre chose qu'un gnitif. Mais on sent combien cette preuve d'existence est indirecte. Presque partout confondu avec 1'ablatif, le locatif, l o il s'en distingue, est en outre dfun emploi singulirement restreint. Il tait limit quelques expressions fixes par l*usage, comme celles qui

sont cites plus haut, aux noms de villes et de petites les. Partout

css

ailleurs le latin a gnralis l'emploi de in avec l'ablatit ; cf. Plaute, Cas. 71-2 (sn. iamb.) :
At ego aiio id /eri in Graecia et Carthagini Et hic in nostra terra, in < terra > Apulia. et mme, l'poque archaque, l'cmploi de in empite sur celui du locatif non prpositionnelz Terence, Phorm. 873, 1004 in Lemnct de Lemn ibid. 680, 942, 1013. De plus les noms au locatif sont consi-

drs comme des sortes d'adverbes, et n'admettent pas d'-apposition


ni de complment adnominal : on dit Rmae mais in urbe Rm, domi mais in dom patris, in locuplte dom, rr, mais in amoen rre; des constructions comme dom meae, proxumae vcniae sont archaques et exceptionnelles. Chez les auteurs classiques, les anciennes formes de locatif en - : lc, mn, temper, vesper, etc., sont remplaces par les formes d'ablatif correspondantes. Plaute dit temper, mais Cicron, tempore, Tite-Live, in tempore. A di quint, die seplim se substituent di quint, di se-ptim. Tout sentiment du cas locatif est disparu l'poque impriale ; il n'y a plus alors pour les Latins que des formes

de gnitif indiquant incidemment le lieu dans les noms de villes au


singulier des thmes en -- et en -o /e- : Rmae, Lugdn, et dans quelques expressions adverbiales 1 domi, luzm, domi bellque, dom!

mlitiaeque. Partout ailleurs 1'ancien cas non prpositionnel, hritage de l'indo-europen, a t remplac par l'ablatif, le plus souvent avec
une prposition 6. Ce qui caractrise le latin c'est d'abord, ds le dbut de la tradition, la tendance rduire le nombre des cas ; au singulier, l'instrumental a disparu, le locatif n'a qu'une existence trs prcaire, le

vocatif et le nominatif tendent se confondre ; au pluriel, le latin


n'a jamais qu'une seule forme pour le datif, l'ablatif, Pinstrumental et le locatif, sans parler du nominatif-vocatif dont l'identit remonte

l'indo-europen. D'autres cas, comme le gnitif et Paccusatif, n'ont


pas de Valeur dnie et prcise, et ont des emplois incohrents, parfois contradictoires. A ces confusions, dont certaines ne sont pas propres au latin, et remontent la priode de l'italique commun, sont venues s'en ajouter d'autres, dues des altrations phontiques des nales :

au singulier, le gnitif et le datif se sont confondus dans la 11 et la 5 dclinaisons, Pablatif-instrumental et le datif dans la deuxime. Aussi dans le cours de Pvolution du latin se manifeste de plus en

10

neLrNA1soN

plus nette la tendance prciser la valeur des cas l'aide de prpositions ; ds lors les cas deviennent de moins en moins importants et ncessaires, et l'poque romane les six cas primitifs se sont rduits deux, le nominatif servant de cas sujet, et Paccusatif servant de cas rgime universel. Seul le roumain a gard le datif
fminin singulier. Par contre l'emploi des prpositions est devenu gnral et rigoureux : d et ad servent Pexpression du gnitif et du

datif, d et per l'expression de l'ablatif-instrumental. Les Procds de la dclinaison latine. Ton. - Alternances vocaliques. 7. ToN. Les dplacements du ton indo-europen mobile, dont'lon
trouve en grec par exemple quelques traces (cf. 'rtoc rto), ont

t supprims ; ds une poque prhistorique le latin a eu un ton place fixe, cf. Niedermann, 8 ; aussi Palternance de ton ne joue aucun rle dans la dclinaison. Sur le cas du vocatif Vlerl, voir plus loin. 8. AL'rERNANcEs vocALIQU1:s. Les alternances indo-europennes sont de deux sortes: alternance de timbre, alternance de quantit. Dans le premier cas : 6 alterne avec , 6 avec 0
(cf. Niedermann, 40) ; dans le second , alternent avec les

voyelles brves

correspondantes ou avec

l'absence

de voyelle.

Ce jeu trs compliqu et trs dlicat des alternances n'est conserv

intact dans aucune langue, et n'a laiss que peu de traces en latin. a) L'alternance de timbre a t masque presque 60mpltement en latin par l'action de l'intensit initiale, qui a altr lt timbre de la voyelle brve intrieure. L' intrieur de generis (cf. gr.

*yvso'o<;) gnitif de genus (cf. gr. vvo), peut reprsenter en latin


n'importe quelle voyelle brve , , t, 6, , sans qu'on puisse la dterminer avec certitude. En syllabe ferme, dans ferentem par exemple,

-en- peut galement reprsenter -en- ou gi (n voyelle). Le latin n'a conserv d'alternance /6 que dans un seul cas : celui de ins, euntem
(de feyontm). L'alternance 6 / est conserve dans Ani, Aninis, Neri, Nerinis,

d'ailleurs deux noms propres dialectaux. Le caractre anomal de

ALTERNANGES vocAL1QUEs Aninis (Ann. 603 Anionem) et Caton Anien, Aninis.

11

cette flexion apparaissait aux Latins ; aussi Ennius dcline-t-il Ani, Dans Popposition du nominatif lupus de *lupos et du vocatif lupe,
il y a bien une alternance / : *lupo-, lupc, mais elle rentre dans la flexion, et l' de lupe prend la valeur d'une dsinence, comme - et - de lup-, lup-. L'a1ternance 6 /E n'apparat plus que dans les formes ges des adverbes cert, cert.

b) L'alternance de quantit est maintenue en une certaine mesure dans la 3** dclinaison. 1. Alternance longue /brve : abis, abitis, paris, partis, pbs, pbris, arbs, arbris, o des conditions particulires ont maintenu et 6 en syllabe intrieure.

Une autre catgorie est celle de :


homo, homtnis ; cupd, cupdnis ; mais le nominatif n'ayant pas n nal est isol du reste de la exion ; la longue est ici la marque du nominatif. Enn quelques monosyllabes opposent la longue du nominatif la brve des autres cas : Lar, lris, ms, mris, pr, pris, sl, slis. Mais cette longue, particulire au latin, est d'origine obscure. Il semble que le latin n'admette pas les monosyllabes toniques brefs. Dans ps, pdis seul, l'alternance est probablement ancienne, comme le prouve le gr. Tro, dorien Tc, gn. rco.

2. Alternance voyelle , 6 /zro. Il y en a quelques rares traces en


latin dans les thmes termins par r ou n : pater, patris, cf. gr, 1roc'r~;p, irovrp, car, ombr. karu, gn. carnis, osq. gen. carnets, ombr. dat. abl..

k a r n e.

12

nctxmusou De mme dans la 4 dclinaison, o il y a une alternance -o /zro

entre le gnitif mans de *manous et le nominatif manus (thmes *manou- et *manu-). 9. Ce ne sont l que de maigres restes d'un tat ancien, et dont la

valeur morphologique tait nulle aux yeux des Latins. Le procd


qui s'est gnralis, et qui est vritablement caractristique de la dclinaison latine, c'est l'emploi de nales casuelles.

Le nom indo-europen se composait d'un thme auquel s'ajoutait une dsinence qui, concurremment avec les dplacements du ton, les variations de vocalisme du thme, marquait la fois le nombre, le genre et le cas. Comme l'accent latin a pris une place xe, et que les alternances vocaliques ont t presque toutes limines, il semblerait qu*il n'y et qu' tudier les dsinences pour connatre la dclinaison latine. Mais le jeu des dsinences a t trs obscurci par des altrations phontiques : dans les thmes termins par voyelle, qui

sont la majorit, toutes les dsinences vocaliques se sont contractes


avec la voyelle prdsinentielle, si bien que, Ppoque historique, le dpart entre le thme et la dsinence est impossible ; cf. par exemple les datifs lup, class, etc. Les grammairiens latins ont t amens, d'ailleurs assez tard, poser, d'aprs le rapport entre le nominatif et le gnitif, 5 types de dclinaisons : 1 rosa, rosae ; 2 dominus, domin ; 3 dux, mns, classis : ducis, mentis, classis ; 4 manus, mans ; 5 dis, di. Cette distinction, qui est toujours enseigne, est trs artificielle. En fait, il faut distinguer deux grands groupes : 1 les thmes en -aet en -o/e- (1f et 2 dclinaisons); 2 les thmes termins par une consonne, par un -i- ou par u11 -u- (3 ct 4 ilcliiuiisons). Les thmes termins par un -- (5 dclinaison) ont une exion mixte dont les lments sont emprunts aux deux groupes prcdents. Cette rpartition continue en grande partie celle de l'indo-europen. On distinguait dans la priode de l'indo-europen commun trois types de flexions des substantifs et des adjectifs, suivant que le thme se terminait 1 par la voyelle - (-E), 2 par la voyelle -o- alternant avec -e-, 3 par une consonne ou par une sonante, c'est--dire par un pho-

nme qui pouvait tre soit voyelle, soit second lment de diphtongue, soit consonne : cf. u, i de uelus (vetus), audax, iacis (jacis) rgei rg, consonnes dans ue-, ia-, voyelles dans -tus, -cis, seconds lments de iphtongue dans au-, -gei. Les 3 types se retrouvent en

ALTERNANGES vocnmouns

18

latin, avec cette diffrence que, dans le 3, les sonantes r, l, m, n, tant


devenues de vritables consonnes, il a subsist des thmes termins

par consonnes : occlusives, silantes, liquides et nasales, et par les


sonantes i, u.

Les dclnaisons des thmes termins par une voyelle, -a- ou -o /e- , ont des systmes parallles ds l'indo-europen. Dans les adjectifs le
thme en -o /e- caractrisait le masculin et le neutre, le thme en -a-

le fminin : gr. ocexp lat. bonus, aioxpot lat. bona.


De plus, comme la plupart des thmes en -o /e- taient masculins, la plupart de ceux en -a- fminins, l'usage s'est rpandu dans beaucoup de langues, au cours de leur dveloppement autonome, de faire correspondre aux thmes masculins en -o /e- des drivs fminins en -a- : sur lupus, dominus ont t crs lupa, domina. Formant dans l'adjectif, et secondairement dans le substantif, un systme cohrent dont les lments taient troitement unis, les deux dclinaisons ont profondment ragi l'une sur l'autre et prsentent les mmes innovations caractristiques. De mme et inversement, la exion des thmes consonantiques forme avec celle des thmes sonantiques un systme unitaire, malgr quelques diffrences de dtail, et s'oppose nettement la exion des thmes vocaliques. L'tude des dsinences en fournit la preuve.

Les dsinenc es. I. SINGULIER. 10. A. I. Nominatf masculin et fminin singulier. - Il est caractris soit par -s, soit par l'absence de toute dsinence. -s est gnral, sauf dans la 1' dclinaison ( l'exception de quelques fornzes archaques de masculins) : ros, et dans les thmes en -l, -r, -n de la 3 : sl, exsul, pater, auctor, hom, lin.

II. Au neutre le nominatif ne se distingue pas de Paccusatif. La


dsinence est -m dans les thmes en -o /e- : templu-m, mais la 3 et la 4 dclinaisons ont la dsinence zro, c'est-a-dire que le nominatif est form du thme seul : caput, nmen, cuble, corn. B. Vocatif. Il n'est distinct du nominatif que dans la 2 dclinaison, au singulier des substantifs masculins-fminins en -us : domine.

14

ncLmA1soN C. Accusati/ masculin et fminin. La dsinence est -m dans les

thmes vocaliques et sonantiques, -em (issu de -m voyelle) dans les thmes consonantiques : rosa-m, dominu-m, duc-em, classe-m (de *classi-m), manu-m, die-m. D. Gnitif. Le latin oppose une dsinence - commune aux thmes en -a- et en (-o/e- (et aussi en --) la dsinence -s, -is (de -es) des thmes sonantiques et consonantiques :

ros-l archaque, domin-1, di-. duc-is, classi-s, manu-s.


(La diffrence entre classis et man-s est rcente ; les thmes sonantiques avaient le degr e ou o de la voyelle prdsinentielle devant -s : *classei-s (de *classei-es) comme *manou-s : classs est analogique de duc-is ; sur l'alternance de thme dans man-s, v. plus haut 8.) Cette opposition entre les thmes en -a- (--) et en -o /e- d'une part, et les thmes consonantiques et sonantiques de l'autre est une innovation du latin. A l'origine, les thmes en -a- et en -- avaient

un gnitif en:-s, cf. plus bas 16 et 91. Seuls les thmes en -o/e- avaient
un gnitif en -, spcial l'indo-europen occidental, cf. gaulois Segomari gn. de Scgomaros, forme d'ailleurs bizarre, dans laquelle on ne retrouve pas la voyelle thmatique qui figure, plus ou moins altre, tous les autres cas, et dont la valeur casuelle doit tre d'origine secondaire. C'cst de l qu'i1 s'est tendu analogiquement aux thmes en -a-, sans doute par l'intcrn1diaire de 1'adjectif : boni a entran *bon- qui s'est ensuite tendu aux substantifs. E. Dati/. Les thmes en -a- (--) et en -o /e- forment leur datif en ajoutant la dsinence -i la voyelle prdsinentielle au degr long : *ros-i (classique rosae) *domino-i, cf. Numasioi Numcri d'une inscription archaque C. I. L. I2, 3 ; di-1'. Dans les autres thmes la dsinence est *-ei qui aboutit phontiqucment - : duc-, class- (de *classei-ei) manu-. F. Ablatif. Dans les thmes vocaliques, seuls les thmes en -o /e-

avaient un ablatif, form d'une dsinence -d s'ajoutant la voyelle


prdsinentielle au degri long : *lup-d. Cette dsinence s'est tendue

aux thmes en -a-, qui en indo-europen ne distinguaient pas l'ablatif du gnitif (gr. xprx) : d'o * ros-d, puis aux thmes sonantiques,

Les nsmr.-:Nc1=.s

15

qui n'avaient pas non plus de forme spciale d'ablatif : *classZd, ci loucarid 1cri, lc C. I. L. I2, 401, *mand. Le -d final aprs voyelle longue est tomb au commencement de Fpoquo historique. L'ablati de la 5 dclinaison n'a pas trace de -d nal.
Dans les thmes consonantiques, la dsinence est -, sans *-d nal, qui se serait maintenu aprs - : duc-, et s'est tendue analogiquement. l'poque historique, aux thmes en -i- : class. G. Locati/_ Dans les thmes qui se terminent par une voyelle, la dsinence de locatifest i qui s'ajoute la voyelle thmatique du thme : Romae, Tuscut, peregr sont issus de Roma, encore attest C. I. L. I2, 561, *Tuscule-i, *peregre-i. Dans les thmes en -o /e- le thme a lc vocalisme e, comme le prouve la comparaison avec les dialectes italiques : osque terei in territri (loc. de terum) <*ml1'ien kumne in comiti avec e issu de ei (loc. de *Icomouom). cf. gr, ofxsv. ct de oxol.. Il n'y a pas d'exemples clairs pour les tlinios en -i- en latin ; mais l'ombrien a ocre ocr , de *ocre (c'est---dire *ocrcy-i ?)_ Dans les thmes consonantiques, la dsinence est -, issu de -ei sans doute

analogique des thmes en -i et en -o/e-. Acchcrunl Plaute, Capt. 998,


Carthgint Cas. 71, Poen. 1056, lci, rtlr, tempzzr. Par consquent une forme comme Tbure ne peut passer pour un ancien locatif en -l ; c'est un ablatif employ en fonction de locatif, comme c'est le cas de

Pablatif accompagn de la prposition in : in agr, etc.


II. PLURIEL.

Partout se manifeste Popposition entre les thmes en -a- et en -o/ed'une part, et les thmes consonantiques et sonantiques de l'autre.
Dans les thmes en -- le pluriel n'est attest que pour les mots racines dis, rs qui sont proprement des thmes sonantiques, et ne doivent

qu' des accidents phontiques de gurer dans la 5 dclinaison (cf. 89). A. I. Nominatif masculin-fminin. Pour les thmes en -a- la dsinence est -i qui s*ajoute la voyelle finale du thme : *rosa-i > rosae ; pour les thmes en -o /e- la dsinence est un -I qui s'ajoute au thme
ml : domin-1

16

D c1.INAxszN

Les autres thmes ont une dsinence *~s, qui s'ajoute au ticgre L
ou o de la voyelle prdsinentielle dans les thmes sonantiques : *duc-s (puis ducs analogique de classs), *classei-cs > classsf *manou-es (remplac par manis qui est analogique). Cette opposition est propre au latin : les thmes en - et en -0 /eavaient en italique commun la dsinence *-es : l'osque a aasas rae de *sa-es, N V l a n s Nlni de *Noulno-es. L'i de

la nale -oi des thmes en -o /e- a t einprunt aux dmonstratifs,


sans doute par Pintermdiaire des adjectifs, et tendu analogiquement

aux thmes en -a-. II. Le Nominati-Accusatif pluriel neulre a partout la mme nale
- : templ, capil, comu. Cet alternait primitivement avec un -, attest dans les langues italiques (cf. osq. prft posita avec - issu de ), et dont il ne reste de trace en latin que dans quelques noms de nombre devenus indclinables : trgnt trois dizaines , quadrgint, etc. B. Accusatif masculin-fminin. Les thmes vocaliques, consonantiques et sonantiques prsentent ici une dsinence commune *-ns dont l'n s'est rduit devant -s et a amen lillongeuient de la voyelle prdsinentielle : mss de *rosa-ns, domins, ducs, classs (puis classs d'aprs ducs), mans, dis; cf. osq. feihss, mrs viass vis , oinhr. vitlui buf vituls, bovs avec ~ss ou -f issus de *-ns, et gig crtois : 'rocv , xocprepovq, Tcoluv, uluv valant attique r, xocprspoig, 'n:)\:-:L<;, fr.o1'<;. C. Gnitif. Les thmes en -a- (--) et en -0 /e- ont innov en substituant la nale de gnitif des diiionstratifs -rum, -rum la dsinence -um (issue de *-m) commune tous les thmes: rosrum, dominrum (ancien *domnm> *dominum), rrum en face de duc-um, classium, manu-um. D. Datif-Ablatif-Instrumental-Locatif. Les thmes en -a et en -0 /eopposent une nale -is issue de *-a-is *-o-is, dsinence dnstrumental la dsinence -bus des autres dclinaisons : duc-i-bus, classi-bus,

manu-bus, di-bus. Il se peut que la finale -is des thmes en -a- soit analogique de celle des thmes en -o /e-

Lus Dsmnncus

17

Sauf Paccusatif masculin-fminin du singulier et du pluriel, Paccusatif neutre pluriel, et dans une certaine mesure au nominatif singulier, il ny a pas de concordance entre les thmes vocaliques d'une

part et les thmes consonantiques et sonantiqucs de l'autre, et chacune


des deux flexions offre une remarquable unit. 11. Dans l*un comme dans Pautre groupe l'elorL du latin tend unifier chacune des deux exions, les thmes en -a et en -o /e- d'une part, les thmes consonantiques et sonantiques de l'anlre. Presque toutes les conccrdances des thmes en -a et en -o /e- sont des innovations : innovation au gnitif et l'ablatif singulier, au nominatif et au gnitifpluriel, peut-tre mme au datif-ablatif pluriel.De mme, la exiondesthmes sonantiquess'tait diffrencie de la exion consonantique Fpoque italique commune, par suite de la contriiction de la prdsinentielle avec la voyelle de la dsinence: une srie d'actions analogiques et phontiques nouvelles a rtabli Pidentit au gnitif,

l'accusatii,et lab1atii du singulier, aunominatif, Paccusalif, au datifablatif du pluriel. Dans la exion des thmes en -a et en -o /e- le latin a accentu les ressemblances ; dans la exion des thmes consonantiques et sonantiques, il a rtabli des concordances que des changements phonliques avaient dtruites. C'est le signe d'une activit propre de la langue, qu'on ne retrouve pas au mme degr dans les autres dialectes italiqucs, une forme caractristique de son volution, une phase de son dveloppement autonome qui s'accomplit presque entirement Fpoque historique, et dont nous pouvons pour ainsi dire observer toutes les tapes. On peut dire qu' l'poque historique, il n'y a plus que deux types de exion en latin. Ainsi, ds le dbut de la tradition, le latin a rduit les cas, il a limin le duel, il tend confondre le masculin et le neutre ; il a supprim le jeu compliqu des alternances et du ton pour ne conserver que des exions caractrises par des dsinences. C'est dj l'amorce et l'annonce de 1'tat roman.

Il ne reste plus maintenant qu' examiner isolment chacune des


dclinaisons.

l8

DcLrN'ArsoN B. Les Dclinaisons.

PREMIRE DCLINAISON
12. La 1" dclinaison comprend surtout des substantifs et adjec-

rifs fminins, et quelques noms masculins. Elle n'a pas de neutres,


sauf une forme isole d'adjectif, employe par Pline, H. N., 14, 8, 6, 72 : indgena vnum. SINGULIER N. V. Acc. Gn. Dat. Loc. Abl. Instr. ros rosam rosae (arch. ros) rosae (arch. rosai) ros (arch. rosd) bon bonam bonae (arch. bon) bonae (arch. bonai) bon (arch. bond). PLURIEL N. V. rosae (arch. rosai) Acc. ross Gn. rosarum Dat. Loc. Am' Instr. ross bonae (arch. bonai) bons bonurum bons

Singulier.
13. Nominati/. Le latin a un - au Nom., alors que les dialectes osco-ombrien ont un -, qui se retrouve dans les autres langues indoeuropennes : osque v via , molto ombr. m u t u multa (- nal en osque et en ombrien tend se fermer, et est not par , 0, u qui indiquent une voyelle moi11s ouverte que - latin, et dont la pro-

nonciation est voisine du son o) gr. Xdip. On a donc t amen supposer que -' du latin reposait partout sur un ancien -d, abrg en syllabe finale. Mais cette thorie est fonde sur des exemples contes-

PREMIRE ncLINArsoN

19

tables ; -d ne se rencontre qu' la csure, par exemple. Ennius, Ann. 147 (hexam. dactyl.) : et densis aquil/pennis obnixa volabat ou bien doit s'exp1iquer par Pinuence grecque. L' est ancien, tout au moins dans les mots qui comprennent le suixe -ia, praesentia, audcia, cf. gr. o'O*/']9aLo'l. C'est de l qu'il a d se rpandre dans toute la dclinaison. D'ailleurs d'autres causes en ont favoris Pextension : la loi des mots iambiqucs, en vertu de laquelle un mot compos de "tend devenir '.3 : *ig > tg ; Yinuence du vocatif o -a tait bref de nature, cf. ombr. Tursa (avec a notant ), gr. hom. vcpot en face de v\'.<p*/1, et de Paccusatif o -ls'est abrg de bonne heure, le dsir de diffrencier le nominatif de Pablatif, o le -d nal s'tait amui, l'inluence du type domins, -m,

enn la tendance gnrale du latin laisser aux voyelles nales une


quantit indtermine, mais plus proche de la brve que de la longue. Masculins. _ Les masculins ont gnralement le nominatif en - ; cependant le grammairien Festus a conserv deux mois en -as : hosticapas (P. F. 9.1 L.) paricidas (id. 2/1-7), qui rappellent le type du gr.

vsocvoc, et doivent, comme celui-ci, leur s du nominatif l'inuence analogique de la 2 dclinaison.


14. Vocatif. Par suite de Pabrgcment de la nale du nominatif, il est exactement semblable celui-ci.

15. Accusatif. Il a un qui remonte un ancien d, cf. osque p a a m quam avec a a notant , gr. Xpv; mais toute voyelle longue en syllabe nale s'abrge en latin devant toute consonne autre que -s
(Niedermann 25, 3). 16. Gntif. Le gnitif italique tait en -s, osq. eituas pecniae

ombr. t u t a s cvittis , cf. gr. Xp. Il a exist en latin, et les


auteurs archaques en ont encore quelques exemples, Ennius (dax

ipse vis, Ann. 441), Livius Andronicus (escs, Ltns, Monts),


Naevius (terrs, Fortns) ; mais il a disparu de bonne heure et n'a subsist que dans Pexpression pater, mler famlis; cf. encore Let!!

Bantina, C. I. L. 12, 582, 1, 12, dam minoris partus familias land == dumtaxat minoris partis iamiliae.

20

1;cL1NArsoN

Le gnitif de Ppoque classique est en -ae, dsinence qui repose sur une ancienne diphtongue -al issue elle-mme d'un plus ancien groupe dissyllabique -, form de deux longues, l' final du thme (cf. 13) auquel s'est ajout 1'- caractristique du gnitif des thmes en -0 /e(2 dclinaison) : domin-. Rosai, rosae est donc une forme analogique dont le point de dpart doit tre sans doute cherch dans l'adjectif : d'aprs bon- on a fait bon-i, et la dsinence s'est ensuite tendue aux substantifs. L'ancienne posie a conserv quelques exemples de gnitif en -di. Ennius crit par exemple, Ann. 33 (hexam. dactyl.): olli respondit rex Alb longi

et, son imitation, Lucrce et Virgile emploient encore cette forme, cf. Vg., En., 9, 126 :
diues equom, dives pict vestis et auri. Mme la langue de la comdie en a des traces, par exemple Plante, Mil. 103 (sn. iamb.) : magn r public grii o il y a sans doute parodie du style archaque, cmoedi Poen. prol. 51 (peut-tre post-plautinien), mor Stich. 537, iuque Aul. 121. Cette dsinence en - est comparable la dsinence en - de la Ve dclinaison du type r (qu'on a dans le vers de Plaute cit plus haut), di, ci. plus bas 91. Le passage de - a -ai a d se faire d'abord par Pabrgement de l'd en vertu de la rgle vocalis ante vocalem corripitur ; puis le groupe nal *- s'est rduit -l diph-

tongu en -. On lit sur une pitaphe de Ppoque rpublicaine, C. 1


L. I2, 1211 (sn. iamb.) : Heic est sepulcrum hau pulcrum pulcri feminae. La diphtongue -ai a abouti rgulirement 51 -ae (lidable), qui a son tour s'est rduit -e (sur cette rduction de la diphtongue, Voir Niedermann, Phont. 31) ; le latin vulgaire a des graphics comme nostre C. I. L. IX, 3743, divine VI 206. Le type en - rappelle pour la formation le type grec homrique

en -do, 'A'rpe85Zo.
REMARQUE. _- On trouve dans des incriptions du 1' sicle avant ou aprs J.-C. des gnitifs en -aes, Valeriaes C. I. L. III, 2583 ; bonaes femnaes C. I. L.

PREMIRE r=.cL1N ..1soN

21

VI, 6573. Ces barbarlsmes doivent s'expliquer par l'inuence du gnitif grec.

en -ng du type Momq, ou bien par la contamination du gnitif osco-ombrien


en -as avec le gnitif latin en -ae, d'o serait issue une dsinence hybride en -aes. La formation de cette dsinence a t favorise par le fait que les noms en -a taient les seuls o les gn. sg. avait la mme forme que le datif. Valeriaes qui est Valeriae ce que Veneris est Vener, est en quelque sorte appel par l'analogie. (Meillet, Bull. S. L., 67, p. 225).

17. Datif. Il est anciennemcni en -aiissu de *-i : Fortunai Poblicai,

C. I. L., IX, 1543, ef. osq. d e i v ai, gr. xtpg mais la diffrence
du gnitif, il n'est jamais dissyllabique sauf peut-tre dansLucrce, 1 , 453 : pondus uli saxis, calor ignist, liquor aqui. A l'poque classique le datif se confond avec le gnilif. Dans les parlers latins autres que celui de Rome, la diphiongue -ai, -ae s'est de trs bonne heure rduite -e comme cn olnbrien, cf. t utc \< cvitt datif de *itz on trouve Pisaurum Diane C. I. L. 12, 376 ; chez les Marses Fortune C. I. L. I2, 48, Vicloric 12, 383. Ailleurs le datif est en -: Prneste Fortuna C. I. L. I2, 60 ; il Cnpoue Loucina, Tuscolana C. I. L. X., 3807 ; Nmi Diana C. I. I.. I2, 41. Ces formes supposent ncessairement un ancien datif en *-il. Sur la diffrence du traitement entre -i et -i, voir plus loin 31.
REMARQUE. - Le locatif est en -ai comme le datif, Romai C. I. L., I2,51 en -ae l'poque classique, en -e l'poque postrieure : Rome C. I. L., XI, 628, 22.

18 Ablaiif. La dsinence italique est ~d : osq. loulad cvittc analogique de *~d, cf. 10, F. Dans le S. C. des Bacch., C. I. L. 12, 581 (186 av. J. C.). en lit encore senieniiad, estrad, suprad, de mme praidad C. I. L. I2, 48, 49 ; sur la chute du -d nal, Voir Niedermann, 46.

Pluriel
19. Nominatif- Vocatif. En italique commun, il tait en -s, cf osq. a a s a s rae , ombr. urtas ortae , en latin, il reste peut-tre
1. Voir EnNoU'r, M. S. L., XIII, 322 sqq. ;mais cf. BARTHOLOMAE, der Dat. Slug. Ausgang der o-Deklination in Laieinischen Sitzb. d. Heidelberger Ak. d. Wlss., Phil-Hist. Klasse, 1910.

22

DoLrNA1soN

une trace de cette forme dans un vers de Pomponius, Ribb. 141 (troch. sept.) :
Quoi laeiitias insperatas modo mi inrepsere in sinum, o laeiitias insperalas parat tre un nominatif dialectal, de type

osco-campanien; cf. dans les pronoms has hae Pomponius 151 ; quas quae , sur une tabella devotionis publie dans Am. Journ. of
Phil., XXXIII, 1. De mme la forme pigraphique de Pisaurum,

mairona Pisaurese C. I. L. I2, 378, est issue sans doute de *mtrns.


Mais la forme en -s a t limine au profit de *-i, -ai cf. iabclai,

datai S. C. Baech., classique -ae, analogique de *-oi des thmes en -o /e-_ Une influence d'un duel en -ai (cf. duae) est galement possible. Dans les textes bas-latins, o reparat le nom. pl. en -ds, il peut s'agir d'une confusion entre le nominatif et Paccusatif. 20. Accusaiif. L'aceusatif est en -ds; sur Porigine. voir plus haut 10, II B. 21. Le gnitif en -rum reprsente une ancienne dsinence *-sm, jointe la voyelle longue du thme, cf. os,q. e e hii a n a s u in mittendrum , egmazum rrum (avec z notant s sonoris) hom. Oev < *Gecv, emprunte elle-mme aux dmonstratifs : hom. tv de **ro'v. Sur la date de la sonorisation de s intervocalique, voir Niedermann 49.
Le gnitif ancien devait tre en -um (de *--m). Quelques mots

composs masculins en -cola et en -gena ont le gnitif en -um : agricolum dans Lucrce, 4, 584 :
et genus agricolum late sentiscere, quom Pan

Graiugenum dans Virgile, En., 3, 550 :


Graiuyenumque demos suspectaque linquimus arva. On peut les interprter comme reprsentant un gnitif en *--m >

*-aom > -um. Mais il est plus probable qu'ils sont simplement analogiques des thmes en -o/e-. 22. Dalif-Ablatif-Insrumental-Locatif. La finale -is est issue de
*--is, osq. k e r s s n ai s cns , ombr. t e k u r i e s decuris*

(avec e issu de ai) cf. gr. e<poO\oL', en passant par un intermdiairv

PREMIRE DCLINAISON

23

-eis conserv dans soueis suis , C. I. L. I2, 364. _ Dans les thmes en -ia, du type grtia, la dsinence est date ancienne en -is, sans contraction : grlis, cf. 37. Toutefois la contraction apparat date assez ancienne, ainsi Ennius a Ins (issu de Ins par synizse ?) ; une inscription de l'an 117 avant J.-C. a ianuaris ; Lucrce ingrts, 3, 1069. Chez les potes, les formes contractes sont souvent imposes

par le mtre : grls, ins sont exclus de Fhexamtre. A l'poque


impriale, on emploie indiffremment les formes contractes ou non contractes. Le Monument d'Ancyre a colons ( =coIonis) IV 27 et manibis III 8. La forme dialectale de datif devas corniscas C. I. L. I2, 973 suppose un ancien *deivis corniscis. C'est le pendant du datif singulier en -. Enn, quelques mots ont un datif-ablatif en -bus, qui ressemble aux formes en -bhyah du sanskrit : vbhyah cqubus ; ce sont d'abord les noms de nombre fminins : dubus, ambbus, et des mots de langues techniques, qui ont utilis le datif en -bus pour viter des confusions entre mle et femelle ; d'o, dans la langue religieuse : ds debusque, dans la langue juridique : libus, cf. Caton dts /libus sus nn dant, dans la langue des leveurs : asinbus (forme de glossaire), equbus. En dehors de ces formes en ne connat gure que dextrbus dans Livius Andronicus, sans doute amen par mani bus

qui le prcde. Ces datifs n'ont rien d'ancien.


NOMS GRECS 23. On distingue, dans la exion des noms emprunts au grec par le latin, deux usages : l'un ancien, qui s'est perptue dans la langue courante, consistait faire entrer les substantifs grecs de la 1" dclinaison grecque dans la lfe dclinaison latine : ainsi mchina, nauta. Ifadaptation tait favorise par le fait que le dialecte dorien, auquel les emprunts taient faits, avait des formes en -Yi: xv, voc\''r5<;.

Au dbut de la littrature, c'tait galement la rgle, mme pour les


noms savants du type poa, et les noms propres du type Hecuba emprunts par les potes. Plaute dcline Nom. Alcumna, Amph. 99, Acc. Alcumnam, Amph. 103, abl. Alcumn, Amph. 110 ; mme Cicron a encore un ablatif Alcmn. Mais, mesure que les efforts des grammairiens fondaient une

langue littraire distincte de la langue parle, l'usage s'est introduit


l|huuo'r. _- Momholoaie historique du latin. 2

24

ncLrNArsoN

de transcrire les noms grecs d'emprunt savant sous la forme qu'ils


avaient dans le dialecte littraire par excellence, l'ionien-attique, et avec leur dclinaison d'origine. C'est Accius qui a introduit la mode de transcrire les noms grecs dans leur dclinaison originale, comme nous l'apprend Varron, L. L., 10, 70. Cet usage est celui des potes de la n de la rpublique, et du temps d'Auguste. Toutefois, il tait impossible de transcrire intgralement en latin la dclinaison grecque, qui prsentait des formes trop aberrantcs ; il en est rsult une sorte de dclinaison mixte mi -latine, mi-grecque, tout articielle, dont mme certaines formes comme les ablaiifs Prs, comt, Alcmn sont monstrueuses au point de vue grec comme au point de vue latin.
. Aens Aen P.~!'xs Psrs (- -a) Alcmn (-a) Alcmn (-a)

?Uo><z

. . .

Acnn ( -am ) Acnae Aenae Aen

Pcrsn ( -am) Pcrsae Persae Pers (-d)

Alcmnn ( -am ) Alcmns ( -ae ) Alcmnae Alcmn ( -d)

Au pluriel, les mots en -ds, -ids ont le gnitif en -um : Dardanidum, Aendum, comme le gr. -v. Ailleurs la exion est purement latine, comtae, comtrum, etc. Le nominatif singulier en -s a caus des confusions ; c'est ainsi que satraps a un gnitif satrapis et un accusatif satrapem emprunts la 3 dclinaison, Scras un vocatif Scrl, un accusatif Scratn (ct Scratem), d'aprs Thcydid (ouxu8.8'r;), Thcydidn (oucU8t8'1)v)

nEUx1MEInnJNA0N
24. La 2 dclinaison comprend a la fois des substantifs et des adjectifs masculins et neutres et des substantifs fminins. Ces derniers sont surtout des noms d'arbres : alnus, fgus, jcus, pmus, ppu-

lus, etc. ; il y aussi quelques mots isols : alvus, colus, humus (sans doute ancien thme en -m, cf' gr. )(_0dv de * Xco., dont le nominatif
a t refait sur le locatif hum d'aprs dominus, -I), vannus, etc. Ces thmes en -o /e~ fminins sont srement anciens : on en retrouve en

grec, cf. *g vreko, *F1 vjco; et Tailleurs on ne voit pas quelle influence aurait transform d'ancicns masculins en fminins. Mais

DEUXIME nc1.1N.usoN

25

ils taient isols dans cette dclinaison qui comprenait surtout des
masculins et des neutres, et o, dans les adjectifs, le type bonus,

lmmun tait la caractristique du masculin-neutre, par opposition


:`| lmna qui caractrisait le fminin ; aussi ont~ils t limins peu peu, soit qu'ils soient devenus masculins comme alvus (Accius, Ann. fr. 1 et 7) colus (Catulle, 64, 311, Properce, 4, 1, 72 et 4, 9, 48), soit qu'ils aient pass dans la 49 dclinaison, qui rcnformait un plus grand

nombre de fminins. Certains fminins hsitent entre la 2 dclinaison


et la 4 : ainsi domus (cf. plus bas, 88) ; colus fminin a la flexion colus, cols (ablatif cum tu col, Cicron De Orat, 2, 277) ; de mme /cus, etc. Inversement pnus, sans doute ancien thme en -11-, cf. gr. rrru, hsite entre pnus, s, et pnus, I : cf. Virgile pnosque ferns Georg. 4, 112 mais pn En. 9, 72. Ces hsitations montrent que les thmes en -o /e- fminins apparaissaient aux Latins comme des anomalies : c'taient des survivanecs destines disparalre. 25. La deuxime dclinaison ne comprend que des lhmcs en -o /e-, mais les mots dont le thme se termine en -ro- prsentent en partie un nominatif anomal. Il est donc ncessaire de donner plusieurs parailigmes.
SiNGUI.I3li

. .

;7F<.Z ?F`

Masculin (et Noms fminins) bonus dominus puer pulcher bone domine puer pulcher bonum dominum puerllm pulchrum boni domin puer pulchr bon domin puer pulchr
PLURIEL

vir vir virum


vir

vir

Neutre emplum templum temp Ium templ templ

.<1
_ c_.

boni bons bonrum

domin domins domn ram domns

puer puers puer rum

pulchri puchrs pulchr~ ram

vr vrs vir rum virs

iempld tcmpld templrum tcmpls

D' A' g bons


L.. I.

puers

pulchrls

Singulier
26. Nominatif. A. Le nominatif classique -us, -um est issu d'un

plus ancien -o-s, -o-m, cf. gr. -o, -ov,: kyog pov. Les inscriptions

26

D1~:cLrNA1soN

archaques du latin ont de nombreuses traces de -os, -om: duenos << bonus , flios C. I. L. I2, 9 : vecos vcus I2, 388 : Novios Plautios I2, 561, praifectos IX, 4204 ; pocolom 12, 439. C'est la n du troisime sicle avant J .-C., que -us s'est substitu a -os. Dans le dcret de Paulmile, C. I. L. II, 5041, 189 av. J.-C., on lit L. Aimilius, poplus Romanus; dans le S. C. des Bacch. Q. Marcius, S. Postumius, scriptum; cf. Niedermann 23, 5. L's et l'm naux du nominatif sont souvent omis dans les inscriptions archaques : M. Fouro C. I. L. I2, 49 ; dono I2, 379, pocolo I2, 442. Sur ces faits, Voir Niedermann 50 et 54. B. Mots en -ios, -ius. En italique commun, les mots forms

l'aide du suffixe secondaire -yo- pouvaient avoir le nominatif en -is, Paecusatif en -im issus de *-y(o)-s, *y(o)-m, cf. osq. P a k i s, P a ki m Pacius, Pacium , ombr. Atiersir Atiedius Fisi(m) Fisium
tertim tertium . Quelques noms propres anciens du latin ont conserv ce nominatif en -is : Caecilis Caecilius C. I. L. I2, 1036, Mercuris Ii, 563, Vibis I2, 552. Le latin connat de mme alis ct de alius ; cf. 145. Mais ces formes en -is ont t limines au prot de

celles en -ius.
C. Mots dont le thme se termine par -ro-. Dans les thmes en -ro-

-o- en gnral est tomb aprs r ; puis l's du nominatif s'est assimil
-r prcdent (sur -rs > -r-, voir Niedermann 24, 2 et 25 2). La gmine -rr- s'est a son tour simplifie, et -r devenu syllabique aprs consonne a dvelopp une voyelle e ; c'est lc phnomne que les grammairiens dsignent sous le nom sanskrit de samprasrana : ainsi -ms > -rs > -rr > -5 > -er: de l ombr. ager lat. ager de *agros, cf.

gr. oyp, sacer de sakros, conserv encore sur une trs ancienne inscription du Forum C. I. L. I2, 1. Il y a cependant quelques exceptions. La nale -os, -us s'est maintenue :

1 aprs r provenant d'un ancien s devenu sonore :


umerus de *omesos ; cf. ombr. onse in umer , gotique ams, numerus, cf. Numasio Numeri C.. I. L. I2, 3 ; 2 quand la syllabe pnultime renferme une voyelle longue ou une diphtongue : austrus, clrus, mtrus, scrus, taurus ;

3 dans les dissyllabes dont la premire syllabe est brve : lrus, flrus, mrus.

maux :mis ncLrNA1soN


en -er, -or : pater, mter, uxor, soror, et de mulier.

27

Vir fait exception, sans doute sous l'inuence des noms de parent De plus la langue populaire tendait gnraliser la nale -us;
ainsi s'expliquent les doublets : inferus et infer superus et super

tous deux dans Caton, Agr. 149, 1 ; socerus et socer dans Plaute, Men. 957 et 1046 ; uterus et uter ce dernier dans Caecilius, Ribb. 94;
mrgerus et afmiger. L'adjectif pauper, de *pavi-paros (cf. pau-cus et par-i), appartenait primitivement, comme signifer, aux thmes en -o /e- ; le nominatif fminin paupera gure dans un fragment de Plante : paupera est haec mulier (Lindsay 67) ; mais de bonne heure il a subi Pinuence

de dves avec lequel il formait couple ; et il est rentr analogiquement


dans les thmes en -r de la 3 dclinaison, d'o pauper, -eris, etc.

D. Mots dont le thme se termine par -lo-. Contrairement ce qui se


passe pour les thmes en -ro-, la liquide l n'absorbe pas la voyelle suivante, et ces mots ont rgulirement le nominatif en -us : aemulus, crdulus, famulus. Nanmoins on a dans Ennius et Lucrce famul : ossa dedit terrae proinde ac famul in/mus esset,

Lucrce 3, 1033, et dans des inscriptions de l'poque impriale gel figulus C. I. L. X, 423, mascel masculus II, 1110. Ce sont la des
lialectismes d'origine campanienne, cf. osq. [amel rr famulus .

N ihil rien , issu de ne et de hlum quod grano fabae adhaeret n P. l<`. 90 L., a gnralis la forme avec lision nihl(um), qui tait nsilee devant un mot initiale vocalique; de mme nn de *ne oinom > noenu > nn. 27. Vocatif. Il a la forme en - du thme, cf. gr. ivprce, ombr.
`I'-/rv *Tefer . Dans les thmes en -ro- l'r du thme a absorb la

voyelle tlnale, et le vocatif est devenu semblable au nominatif ;

28

ncLrN.rsoN

magister, vir. Nanmoins la langue de Plaute a gard le vocatif ancien


puere par exemple Pseud. 241 : i prae, puere. Trence ne connat plus que le vec. puer. Les mots en -ius ont le vocatif en -1 : Publi Comeli, C. I. L. I2, 10. Au tmoignage d'Aulu-Gelle 13, 26, un contemporain de Cicron, Nigidius, accentuait au vocatif Vler, ce qui semble indiquer que le vocatif tait primitivement en - et non en -ie dans ces thmes. Nan-

moins on trouve dans Livius Andronicus un vocatif lie (cit par Priscien G. L. II, 305 K.), et l'ombrien a galement -ie, arsie sancte
comme le grec 5161.5. Le mot grec Drus, avec un ttranscrivant la diphtongue ei., a le vocatif Dre. Le vocatif de Pompeius est indiffremment. Pompi ou Pomp. Ainsi pour les mots en -io- il y a eu en italique des formes sans voyelle thmatique : Nom. -is, Acc. -im, Voe. -1, et des formes voyelle thmatique ; Nom. -ius, Acc. -ium (de *-yo-s, *yo-m), Voc.

-ie sans que la rpartition se laisse prciser d'aucune manire.


28. Accusatif. Au nominatif en -os correspondait primitivement

un accusatif en -om : osq. h r t m ( notant o), ombr. poplo(m)


populum , cf. gr. yov. -om gure encore dans les inscriptions archaques : Louciom, et avec chute de -m nal : ono, optumo num, optimum , C. I. L. I2, 9. Le passage de -om -um s'est produit la mme date que celui de -os -us.

29. Gniti. Il est en -I, qui ne repose pas sur une ancienne diphtongue, cf. plus haut 10, D. Le S. C. des Bacch., qui note soigneusement les diphtongues, a les gnitifs Lalini, urbani, sacri. Ce n'est que plus tard, quand ei et Z se sont confondus dans la prononciation, et que par suite ei servit noter 1, que l'on trouve dans les inscriptions la fois -ei et -i au gnitif, par exemple. Lex Agrara (111 av. J.-C.) C. I. L. I*, 585, 1. 1 populi Romanei. Le gnitif singulier des thmes en -io-, est -Z, contraction de -ii comme le prouve Paccentuation Valr de Nigidius. Les inscriptions

comme la mtrique de l'poque rpublicaine attestent la forme - et


non -it. Mme Horace et Virgile ont encore -I, par exemple Horace, Epist., 2, 1, 57 : dicitur Afrani toga convenisse Menandro

et uvit est exceptionnel chez Virgile, En 3, 702. Il semble que -il

DEUXIME nacnrnarsou

29

se soit d'ahord rpandu dans les adjectifs ; Lucrce crit dj patrill., 832 ;3, 260, medi 1, 1082, tandis que le gnitif des substantifs en -ius,
-ium est toujours en - chez lui (nvigi 5, 1006, est dans un vers condamn par la plupart des di teurs). Les gnitifs en - ne commencrent se rpandre dans les substantifs que vers la n du rgne d'Auguste, et

ne se gnralisrent que sous Domitien : du reste le gnitif contracte se mainiint dans quelques formules xes du type : rs mancipi nec mancip, compend faci, etc. 30. Le locatif est form, comme on l'a vu plus haut, 10, G, d'une dsinence -i ajoute la voyelle e du thme : ainsi Delei C. I. L. Ii,

747, Laamei c. 1. L. 11, 25 b, cf. osque f. e r ei in terrnn ,


ombr. o n s e in umer , de *onsei, gr. ofxst alternant avec oxoi.

L'- issu de -ei ne se contracte pas avec i prcdent dans les thmes en -y, tout au moins l'poque rpublicaine : cf. Ennius, Hedyphagetica 4 : Brundisii sargus bonus est ; Trence, Eun. 519 (sn. iamb.) : rus Sunii ecquod habeam et quam longe a mari de *Brundisie-i *Snie-i. 31. Datif et Ablatif. _ La confusion du datif et de l'ablatif est un fait assez rcent. La dsinence ancienne de datif tait -i, osq. h 1' t i hort , cf. gr. yog ; sur une inscription archaque de Prneste on lit encore la forme de datif Numasioi ; et le grammairien Marius Victorinus, G. L. VI, 17 K., mentionne un datif populoi romanoi. La diphtongue premier lment long -i s'est rduite -, comme en grec o l'L souscrit ne se prononait pas. Il y a donc contraste entre le traitement de -i aboutissant -ae, datif rosae, et --i aboutissant -5 : dat. domin. Quant l'ablatif, il tait d'abord en -d, cf. osq. s a k a r a k l d sacell , qu'on lit encore sur une inscription des Scipions Gnaivod, sur le S. C. des Bacch. poplicod, preivatod, etc. La prsence dans cette dernire inscription de la forme in agro Teurano (addition d'une autre main et qui n'apparticnt pas au texte officiel) sans -d nal indique

que ce -d avait disparu dans la langue courante la n du 111 sirle avant notre re.

I/ablatif et Pinstrumental sont entirement confondus ;nanmoins il subsiste une trace d'une ancienne dsinence d'instrumental en -

30

ncL1NA1soN

dans les adverbes du type cert, cf. gr. dorien Tri;-rroxoc ( ct de l'ablat.if cert). Le d de rected, C. I. L. Iz, 365 etc., a tintroduit analogique-

ment sur le modle de l'ablatif en -d.


32. Note sur le mot deus. _ Deus est issu d'un ancien deivos con-

serv par Pinscription dite de Duenos C I. L. I2, 3. Le v tant phontiquement tomb devant nal, dcivos est devenu *dcios puis deus comme *oleivom > oleum. Ainsi donc s'opposaient d'une part 2 Nom. Acc. deus (de *deiwos) deum (de *dciwom)
du (dc *dciw)

et
Gn.

Dat. Abl. du (de *deimet *dciwd). Sur le Nom. deus et l'Acc. dcum on a refait les autres cas del, de tandis que sur du on a refait. dvus, dvum, forme qui, employe pendant toute la priode rpublicaine concurremment avec deus, a servi d'adjectif lcpoque impriale pour dsigner un personnage divinis : dvus Augustus. De mme que pour le gr. Gc, il n'y a pas

de forme ancienne de vocatif de deus ; dee n'apparat qu' partir de Tertullien, et l'emploi en est trs rare.
Les formes de Nom. et de Dat. Abl. pluriel di dis, issues de *deiwei

*deiweis aprs la chute du *w entre deux diphtongues semblables et passage de ei I puis abrgement du premier i devant voyelle, se contraetent phontiquement en d, dis. Det, des sont analogiques de deus, de mme que l'Acc. des qui a remplac dvs ; le gnitif ancien deum est rgulier; derum est rcent : la forme phontique serait *dvrum. Pluriel
33. Nominatf- Vocatif masculin et fminin. La dsinence classique est -I qui repose sur une ancienne diphtongue -oi ; ici le latin, comme

le grec, a innove en substituant 1'ancienne dsinence nominale la dsinence des dmonstratifs, *dominoi, you d'aprs le type de oi. L'osque et 1'ombrien ont conserv la nale indo-europenne -s, issue de la contraction de la voyelle thmatique -o- avec la dsinence -es :

DEUXIME ncL1NAxsoN

31

-oes > -s not -us, -s : ombr. I k u vi n u s Iguvn , osq.


N vl a n s Nlni . La diphtongue -oi est atteste sous la forme -oe dans Festus, 224, 4 : pilumnoe poploe, in carmine saliari, velut pilis uti assuei, vel quia praecipue pellant hostis. Dans Fabrg de Paul Diacre, 76, 16, on lit galement : fescemnoe (= fesceninoe) vocabantur qui depellere fascinum credebantur. Dans plumnoe, poploe, fesceninoe, -oe est une transcription rajcunic qui doit tre sans doute corrige en -oi, cf. adelphoe = ekpor.. Cet -oi s'est affaibli en -ei, qui a dur jusqu'au commencement du ne sicle avant notre re, cf. S. C. des Bacch. foideratei, oinvorsci, vrei ; puis dans les inscriptions postrieures de l'poquc rpublicaine on trouve concurremment -ei et -1. -ei s'est maintenu longtemps grce Pinlucnce des grammairiens. Lucilius enseignait qu'il fallait rserver - au gn. sing., -ei au nomin. pl. 1. 'Iam puerei venere' E postremum facito atque I ut puerei plures ant. I si [acis solum 'pupi1li, pueri, Lucili', hocc unius el, cf. Quintilien, 7, 1, 15 ;et d'aprs Aulu-Gelle, 13, 26, 4 Nigidius enseignait une doctrine analogue. Sous 1'Empire - a prvalu. Les thmes en -io- avaient leur pluriel en -iei qui a abouti -il, et cette forme s'est maintenue, tout au moins dans Pcriture, appuye par la doctrine des grammairiens suivant laquelle le nominatif pluriel devait avoir autant de syllabes que le Nom. sing. Ainsi Lucrce a radi, 1, 147 ; Virgile uvi, En. 1, 607, etc. On rencontre pourtant

quelques formes contractes, par exemple Gab dans Properce, 4, 1,


34 (pentam. dactyl.) : et, qui nunc nulli, maxima turba, Gabi.
NOTE. - Nominatf pluriel en -eis-, -es, -is. On trouve sporadiquement dans les divers parlers latins d'Italie des nominatifs de thmes en -o /e- de ce type, pur exemple Capoue magistreis C. I. L. I2, 677, Prneste coques, magistres (I. I. L. I2, 1447, Capoue ministris C. I. L. I2, 681, Tibur profaneis C. I. L. XIV, 3574. Ils sont surtout frquents dans les noms propres, et en particulier uuul il s'agit de dsigner deux personnes : Q. M. Minucieis Q. f. Ruleis QuinIus Marcus Minucii, Quinti lii, Rufi x C. I. L. I2, 584, M. P. Vertuleieis C. I. . Murcus Publius Vertuleii Gai lii C. I. L. I2, 1175. Ils ne sont attests que I. Sur la valeur de cette doctrine de Lucilius, voir SOMMER, Hermes, XLIV lllml), 70 sqq..

32

1cL1N.usoN

dans la langue pigraphique et l'origine en est obscure ; peut-tre rsultent-ils d'une contamination entre *-ei, - du latin, et *-s avec -s nal des autres dialectes italiques.

34. Nominatif-Accusatif neutre. La nale est - : templ, puchr, foli comparable au gr. Spoc; sur l'origine, voir 2, h. L'osque et Pombrien ont au contraire - : osq. p r f t posita , ombr. i u k u precs , cf. trgint. 35. Accusali/. L'accusatif en -s est issu d'un ancien *-ons, cf. plus haut 10, II b.

36. Gnitif pluriel. La dsinence ancienne tait *-m, qui s'est


abrg en -om, devenu plus tard -um, cf. osq. N v 1 a n m Nlnorum , ombr. pi h a k 1 u piculrum , gr. ycov. De fait on lil encore sur de vieilles monnaies romaines Romanom Rmnrum La forme classique -rum est analogique de la dsinence -rum de la 1" dcl., cf. les formes pronomnales islrum et istrum 111. Le S. C. des Bacch. distingue en effet erum et socium socirum ;

l'poque archaque, le gnitif en -um tait encore trs usit : et les


auteurs emploient alors concurremment suivant les besoins du mtre

-um et -rum : Plaute crit, Most. 120 sqq. (ttram. bacch.) :


primumdum parentes fabri liberum sunt; i fundamentum supslruont liberorum on lit dans Ennius, Scen. 59, meum factum pudet; Scen. 66, exitium emen; Seen. 120, lberum quaesendum caus en face de Scen. 129, lberrum sibi quaesendum gri ; Ann. 276, Vestna virum vs et Ann. 285 tla virrum ; Ann. 2/16 verbum paucum, et Sccn. 281 fructus verbrum; deum et dvom sont les formes les plus frquentes, mais Plante a derum, Capt. 622. La dsinence -rum est la seule dsinence employe dans la langue littraire classique. A l'poque de Cicron le gnitif en -um passait

pour un archasme et ne s'employait plus que dans des circonstances


particulires (Cicron, Orator 46, 155, 156). Le gnitif equom de Virgile, En. 9, 126 (cf. plus haut 16), est un archasme articiel.

Nanmoins il s'est maintenu dans un certain nombre de cas :

naux mma DeL1N..1soN

33

1 pour viter Paccumulation des r : par exemple dans noslrum


lberum (Terence), squmigcrum, horriferum (Lucrce), posterum (Per vigilium Veneris), barbarum, triumvirum, svirum, decemvirum, quindecimvirum. 2 dans des mots longs : monlivagum, consanguineum, magnanimum, omnigenum. 3 dans une srie d'expressions spciales aux langues techniques :

praefectus fabrum, socium ; deum dans pr deum /idem, etc. ; noms de


monnaies, de mesures et de jours: nummum, dnrium, sstertium, modium, igerum, nndinum ; Plaute a de mme aureum p(h)ilip(p)u.m numerlum ; enfm dans des noms de nombre xs par l'usage : bnum, trnum, ducentum. 37. Datif-A blatif-Instrumental-Locatif. La mme forme sert au pluriel a exprimer ces quatre cas. Elle est en -s issu de *-ois, cf. osque N vl a n i s Nlnis n gr. yoi, qui reprsente la fois un ancien instrumental en -ois, et un locatif en *-oisu ou *-oisi, ci. gr.

xoioa. Uabrviateur de Festus nous a conserv deux formes en


-oes : ab aloes u ab ills (17, 22) et priviclioes prvs (224, 1). La forme intermdiaire -eis est frquente sur les inscriptions de 1'poque rpublicaine : agreis (lex Agraria, 1. 29), anneis (lex Repet. C. I. L. 12,

583, I. 13) etc. ; on la trouve aussi dans certains manuscrits, par


exemple l'Ambrosianus de Plaute, les Medicei des lettres de Cicron

o on lit ludeis, Marseis, lateis. Ces formes disparaissent Ppoque


impriale. Thmes en -io-. Le datif-ablatif des thmes en -io est -is issu de *-iois, devenu -ieis. Comme le nominatif en -i, cette forme demeure non contracte pendant toute la priode rpublicaine ; les exemples de contraction qu'on invoque dans Plaute sont dans des canlica, et trs peu srs. Chez Virgile les exemples de synizse sont rares, et semblent plutt tre une licence potique que la notation d'une prononciation relle ; le conbs qu'on cite, Vg., En. 3, 136, n'est pas plus probant que conbj, id., ibid., 173, car ni conbls, ni conb n'entrent dans Fhexamtre. La contraction commence l'poque impriale.

Dans le monument dAncyre on lit municipis et municipiis, auspicis,


slipendis mais consilis et iudiciis. Chez Snque, chez Martial, la contraction devient normale.

34

ncL1NA1soN

NOTE. - On rencontre parfois chez les auteurs des datifs en -bus de thmes en -o /e- :Accius a. generibus geners qui a subi l'inluence de patribus, Pomponius, pannibus, qui est dclin comme un thme en -u-. Plus tard Ptrone met dans la bouche d'un de ses personnages le barbarisme diibus dis , ch. 44, 6 cr sans doute d'aprs debus. Enn, sur des inscriptions de trs basse poque, un lit libus, amicibus, sibi et suibus. Ces dernires formes datent d'un temps D le sentiment de la dclinaison tait tout fait obscurci ; les cas n'taient plus maintenus que par les traditions d'cole, et les sujets parlants, ignorant la valeur et la forme du datif, craient des barbarismes force de vouloir tre corrects.

38. Noms neutres en -us. Trois noms neutres ont leur Nom. _ Acc. sg. en -us zpelagus, vrus, et vulgus. Lc premier est un emprunt litt-

raire et rcent au gr. vtzliocyo, comme le prouve le maintien de 1'a


intrieur; il peut de plus avoir subi l'inilucnce de mare et aequor. Vulgus a un doublet vulgum et s'emploie parfois comme masculin. Quant virus il se trouve correspondre un mot skr. neutre vism et un mot grec masculin : la forme latine est le produit de la contamination d'un *vsos masculin et d'un *vsom neutre.

NoMs Gnncs 39. La dclinaison des noms grecs en -og ressemblait trop la dclinaison latine en -us pour que les Latins ne se soient pas aperus de

cette ressemblance. Aussi les mots emprunts ne font pas de difficult:


ZI-X616; > Siculus 0'Tr7\0 > scopulus Eocvpo > Evander ou Evandrus. Nanmoins, partir de Lucrce, les potes adoptent, au nominatif

et Paccusatii singuliers, les nales grecques -og, -ov pour les noms propres : alors que Csar dit Pharus, -um, Ovide dcline Pharos, -on, Ilion. On trouve mme dans Virgile un gnitif en -5 d'un nom contracte en -co: Androge, Eu., 6, 20. Les substantifs grecs en -e du type Hpona, cause de leur
nale -us, ont t assimils d'abord la 2 dclinaison : Promtheus, -. Toutefois le vocatif tait Promheu. A l'poque de Martial et de Stace, ils ont t transcrits avec leurs formes grecques : -eos,-ea, etc.

Au nominatif pluriel, on trouve des formes en -oe dans les titres de

TROISIME DCLINAISON

35

comdies : Adelphoe, Clrmenoe (prologue de la Casina). Ce sont des transcriptions du grec "A8s)\<poi, Klcripoevoi, qui n'0nt rien de commun avec 1'ancien nominatif en -oe cit plus haut.

TROISIME DcL1NA1soN
40. En face de la 1f et de la 2 dclinaisons, la 3 constitue, comme on l'a indiqu dj, un systme autonome, avec ses thmes et ses dsinences. On y distingue deux groupes principaux : 1 thmes consonantiques, type rex de *rg-s ; 2 thmes termins par la sonante -i-. Ces derniers se laissent leur tour subdiviser en : 1 thmes sonantiques qui ont perdu leur voyelle brve au nominatif : mens de *mentis ; 2 thmes sonantiqucs proprement dits : classi-s, secri-s. Ces trois types rx, mns, secris conduisent naturellement l*tude du type termin par la sonante -u-, manu-s, qui vient se ranger auprs de secris et constitue la 48 dclinaison. La 3 dclinaison est la plus complique de toutes. Outre le grand nombre de formes qu'elle renferme, substantifs, adjectifs, participes, masculins, fminins et neutres, elle runit sous un mme titre des lments htrognes, de sorte qu'il est ncessaire de rpartir en catgories distinctes les diffrents groupes qui la composent. On a vu plus haut comment se divisent les thmes termins par la voyelle -i-. Les

thmes consonantiques peuvent leur tour se subdiviser en : A) thmes termins par une occlusive, labiale, gutturale ou dentale ; B) thmes termins par une liquide 1, r, ou une nasale n (il n'y a
qu'un thme en -m-) ; C) thmes termins par une sifflante -s. Il semblerait qu'il n'y et plus qu' tudier dsormais les deux grandes catgories : thmes consonantiques et thmes sonantiques et leurs subdivisions. Mais des actions analogiques et phontiques de toutes sortes sont venues troubler l'tat ancien, si bien que les deux

flexions, consonantique et sonantique, ont ragi l'une sur l'autre, et


qu'il en est rsult une dclinaison mixte.

41. Voici comment se laissent restituer les deux flexions Ppoque italique commune :

36

nc1.rNA1soN
SINGULIER

Thme consonantique N. V. ra: de *reg-s, cf. osq. meddss meddix , gr. xpu. A. rg-em de *rg-,QI gr. w'1pu-oc. G. D. *reg-es (dialectal -os), gr. mpux-og. rg-ei (C.I.L. 12, 1),osq.Paterc u palr. m e d ik e i 1.

Thme sonantique. puppi~s, gr. -rcki-.

puppi-m, osq. slagim reginem . *pupp-s, (de puppei-es) osq. aeteis partis . puppei de *puppei-ei (?), osq. F u u t r e Genetric . pupp-d, osq s la a g i d re gine , v. latin loucarid. puppei de *puppei-i, ombr. ocre in monte de *ocrei.

A. I. rg-e, omb. k a p i i' e 2 capide . L. *reg~!, gr. oci(F`)a. de *al Fsa-L.

PLU RIEL N. V. *rg~s osq. hu mu ns 1 *homs, homins , gr. xpux-eg. A. G. *rg-ens de *reg-gs, gr. xpux-ag. *rg-m, osq. I r a t r u m , xnpx-mv. *rg-(i)-bhos, osq. ligis l.F': gibus de *lg-1'-bhos. gr. *puppei-s, pupps, osq. t r i i. trs , ombr. p u n t e s qui nins , *puppi-ns, ombr. t r i I trls avec f issu de *-ns. *uppi-m, osq. a t t i u m par~ tium . *puppi-bhos, osq. luis a r i f s lsris avec -ils issu de *~ibhos.

*P

42. La similitude, dans les deux flexions, du datif singulier a amen d'abord la cration du datif-ablatif pluriel *rg-i -bhos > rgibus, et du nominatif rgs substitu *rgs, d'aprs pupps de *puppei-es *puppi-bhos > puppibus; et inversement la substitution du gnitif puppis avec 1 *puppeis surle modle regis (de *regs), reg. On peut supposer avec vraisemblance que, pour les thmes en -i-, la substitution du gnitif voyelle brvel'ancien gnitif en -eis a d se produire d'abord dans le type fns, mns. Cette substitution a d tre favorise par le fait que le latin a cr d'anciens thmes consonantiques un nominatif en -i- 2 cf. 72. Dans certains noms aussi, les thmes en i- et sans -i- peuvent avoir cocxist : ainsi peut-tre mare
1. Sur le datif, ci. MEILLET, M. S. L., 18, 378. 2. Le signe i' est noter en ombrien un d intervocalique, prononc sans doute

roul.

'fno1s1ME DCLINAISON

37

et *mar (ci. 69), sale et sal. Il en rsultait un tat de confusion propre faciliter la gnralisation d'une forme aux dpens de l'autre.

Au dbut de la priode historique, ces actions analogiques avaient


rapproch les deux flexions :
smonunn . . r rgem rgis rg rg (et forme analogique *rgi) PLURIEL rgs rgs rgum rgbus pupps pupps puppium puppibus puppis puppium puppis puppd pupp

s e l">_UO. >_Z
veez rP s r

rg (rmi)

Punn (PHPM)

Elles diffraient donc encore 1

1 au nominatif, Paccusalif, 1'-ablatif singuliers; 2 Paccusatif et au gnitif pluriels.


Elles avaient des formes communes au gnitif et au datif singuliers, au nominatif et au datif-ablatif pluriels. Mais, au cours de l'volution du latin, la nale -im est devenue -em (ef. quem accusatif de quis), sauf dans quelques mots techniques ou dont le thme se terminait par un primitif (vs parex.); le -d final de l'ablatif est tomb, et Panalogie de rgem, fur:-em a entran la substitution de ; pupp a t limin au prot de puppe. De plus, certains thmes en -i- avaient perdu cet -i- au nominatif par exemple mns, urbs, amdns (fminin), etc., de *menti-s, *urbi-s, *amanfi-s. Ainsi de plus en plus le singulier des thmes en -i- tendait se confondre avec celui des thmes consonantiques. 43. Au pluriel Fanalogie du Nom.-Acc. rgs a entran la substi-

tution de pupps pupps, qui a commenc se produire la fin de


l'poque rpublicaine, et tait acheve l'poque de Quintilien. Il ne restait plus, pour distinguer les thmes consonantiques des thmes

en -l-, que le gdnitif pluriel qui tait respectivement en -um ou en

38

ncLrNlusoN

-ium. Mais ici encore les deux dclinaisons se sont entremles, si

bien que des thmes consonantiques ont eu le gnitif en -zum (c'est


le cas par exemple pour les participes, prsents masculins, l'exception de quelques survivances isoles comme parenfum, ammantun* qui sont peine des participes, ou de formesimposes par la metrique, et que des thmes en -i- ont eu la fois les deux gnitifs en -um et en -ium, par exemple apis, gn. pl., apum et apium. Ajoutons enn qu* le mme mot pouvait avoir deux thmes, l'un consonantique et l autre en -i-, par exemple les abstraits du type cvils qui peuvent provenir d'un thme *cvitl- ou de *cvitti-, et l'on comprendra quelle confusion devaient reprsenter aux yeux des Latins les formes reumes sous le nom commun de 3 dclinaison. La confusion des thmes consonantiques et des thmes en -i- est donc le grand fait qui domine toute l'histoire de la 3 dclinaison latine; aussi tait-il ncessaire d'indiquer tout de suite le procs

suivant lequel cette confusion s'est opre. Il n'y a plus maintenant que des cas particuliers examiner. I
44. THMES coNsoNANT1QUEs.

1 Thmes termins par une occlusive, gutturale, labiale, ou den tale I


SINGULIE R

dux ducem
ducs

eee?? -.<= r nez e se

duc
duc'

princeps principem princp is princip principe


PLURIEL

ps pedem ped is ped ped peds pedum pedibus

Neutre caput caput capitis capit capit capifa cap ilum capitibus

ducs ducum ducibus

princips principum principibus

Singulier
45. Nominafif. 1. Masculi n-fminin. Le Nom masc

f m. des thmes occlusive a la dsinence -s : vx de *vc-s, lx de

*rnorsrmz ncLrNA1soN

39

*lg-s, nia; de *nig" h-s 1, cf' ningut il neige . L'occlusive sonore nale du thme sasse*ur<li*t devant la sourde s de la dsinence : plb-s >
plp-s ; cette dernire forme figure souvent dans les manuscrits et sur les inscriptions, cf. C. I. L. II, 34, 53. Toutefois l'analogie des autres eas a souvent rtabli la graphie -bs. Le -d et le -t des thmes dentale :assimilent rgulirement a 1'-s de la dsinence, et la gmine -ssainsi obtenue s'est simplifie en nale, d'o pes de * pd-s (degr intermdiaire *pess), miles de *mlet-s (intermdiaire mless, Plaute, Aul. 528 (sn. iamb.). miless inpransus astat, aes censet dari) cf. Niedermann 75, et 65, 4. Cet -s issu de -ss, contrairement -s simple, ne s'lide jamais dans la prosodie archaque. En latin populaire -ac s'est rduit -s, et il en est rsult des confusions dans la graphie entre les deux lettres, par exemple conius coniux C. I. L., VIII, 3617, et au contraire milex miles , C. I. L., VI, 37. Certains nominatifs de cette catgorie ont une voyelle longue qui alterne avec une brve aux autres cas : abis, arles, paris : abitis, aritis, paritis. Mais le plus souvent la voyelle ala mme quantit tous les cas. Sur pes, pdis, Voir plus haut, 8 b, 1.

2. Le N o m. - A c c. s g. n e u t r e est caractris par l'absence


de dsinence, ou plus exactement par la dsinence zro, par exemple hallec saumure quon 'trouve dans Plaute, Aul. frg. 5 (sn. iamb.) : qui mi olera cruda ponunt, hallec <ad>duint ct d'un doublet fminin halle, Plante, Poen. 1310 : hallex virl ; cf. ombrien t u p 1 a k furcam Acc. sg. neutre, mme thme que le latin duplex. Cor et lac, de *cord, *lact, ont perdu leur dentale nale ; la forme lact que cite Nonius 483,6 et 486,5 se trouve dans les deux passages devant un einitial et doit se lire lact', avec lision de e nal;

il en est de mme dans Plaute, Tru. 903. Du reste, c'est lacie qu'on
1. Le signe *gwh note une labio-viaire sonore aspire, c'est--dire une explo_ live sonore g accompagne d'un son labial w et d'une aspiration : ce phonme est mrc. On rencontre plus souvent la labio-vlaire simple, sonore ou sourde : aw, kw, cf. 160.

40

m:cLrNAxsoN
praesertim quae non peperit, lacte non habet.

lit dans un exemple non douteux de Gaecilius, 220 (sn. iamb.):


Lacte est un nominatif refait analogiquement sur le gnitif laciis, d'aprs le modle mare : maris. S'il tait ancien, 1'ablatif serait lact ;

or on n'a que lact.


Dans les adjectifs, 1's du masculin s'est tendu au neutre : duplex argmentum, proelium anceps.
Nora. - Le nominatif seul dirant dans les divers thmes consonantiques, les remarques suivantes relatives aux autres cas s'appliquent toute la dclinaison consonantique.

46. Gnitif. La dsinence est -is qui reprsente un ancien -es que conservent des inscriptions archaques, Apolones C. I. L. I2, 37, Salules C. I. L., I2, 450, Veneres C. I. L. 12, 451. Cette dsinence -es

alternait avec *-os, cf. gr. -o,*rco8-, qui apparat en latin dialectal, par exemple Prneste Diovo Iovis C. I. L. 12, 60, Salutus (~us de
*-os) C. I. L. I2, 62, Norba Diovos C. I. L. 12, 360, Capoue Venerus C. I. L. I2, 675, etc. Ces gnitifs en -us se retrouvent sporadiquement dans la langue des inscriptions oiici elles les plus anciennes par exemple nominus nminis S. C. des Bacch. On n'en a pas d'exemple chez les auteurs.

Sur Papophonie de miles, mlitis, auspex, auspicis, etc., voir Niedermann 15, h ; sur auceps, aucupis, id. 15, 4. Sur Panalogie dans
seges, -elis, etc., id. 19. Supellex a un gnitif supelleclis, tir d'un adjectif driv *supellectilis, au lieu de *supellectis attendu. 47. Dati/. Le datif en -I repose sur une diphtongue -ei qu'attestent des inscriptions archaques : recei rg sur l'inscripti0n du Forum, C. I. L. I2, 1, Virlutei C. I. L. I2, 6, diphtongue qu'on retrouve en

osque p a t e r ei ; -ei, avant d'aboutir -, a pass par un stade -


ferm, ce qui explique les datifs en - qu'on rencontre dans des formules fixes par l'usage comme ir cvil studre, duomvir ir dcund, lex oper faciund, etc. (toutefois [' de ces formes pourrait tre dialectal). Une mme inscription porte cte cte les trois dsi-

nences -E, -ei, -l : Iunone Seispitei Matri C. I. L. XIV, 2090.

TROISIME DCLINAISON

41

48. Accusatif. Il est partout en -em qui reprsente un ancien -LH (ou -lg) voyelle, devenu -on en grec : pedem, cf. 1:68-oc (de *1'c-58-Q). L'm nal peut s'amuir, et il est souvent omis dans les plus anciens textes

par exemple C. I. L. 1*, 9 :


Hec cepit Corsica Aleriaque urbe

Hic cpit Corsicam Aleriamque urbem n.


49. Ablatif. La dsinence - d'ablatif-instrumental et locatif continue les dsinences indo-europennes -I de locatif et - d'instrumental des thmes consonantiques. Ceux-ci n'avaicnt pas en effet en indoeuropen de forme distincte pour le gnitif et l'ahlatif, cf. le gn. abl.

gr. 1:08-.
Sous l'inuence analogique des thmes en -i- on trouve isolment quelques ablatifs en -id ou en - : bovid bove C. I. L. I2, 366, coventionid conventine S. C. Bacch., opd C. I. L.I2, 364, carn Plaute, Cap. 914 (octon. iamb.) adveniens deturbavit totum cum carni carnarium. Les formes dictaiored, navaled de la colonne Rostrale, C. I. L. I2, 25, sont de faux archasmes ; cf. 52. Sur le locatif en -Z, voir 10, G.
Norn sua LE vocA'rrF. _ Les vocatifs Dite de Ds C. I. L., 12, 102, et Harpage de Harpax dans Plante, Pseud. 665, sont analogiques des vocatifs en -1! del

thmes en -o /e. Pluriel

50. Nominati/-Accusatif. 1. M a s c u li n - 1 mi nl n. La conlusion du nominatif et de l'accusatif masc. et fem. est un fait accompli

l'poque historique. Seule la comparaison avec les langues congnres du latin peut apprendre qu'i1 y avait deux dsinences direntes
in l'origine. Le nominatif masc. plur. devait tre primitivement en "'-Zfs, cf. gr. N63-eg, osq. humans de *homns homins ; il en reste une trace indirecte dans quattuor, voir plus bas 160. Mais partout

la dsinence *-ls a t remplace par -s, emprunte aux thmes en

42

ncL1NArsoN

-1-. Si dans Plaute on trouve des nom. fors, peds, Stich., 311 (octon. lamb.) :
somnon operam datis? Experiar fores an cubiti an pedes plus valeani, c'est en vertu de la loi de Pabrgement des mots iambiques. Gryps

dans Virgile, Bu. 8, 27, est un nominatif grec.


La confusion des thmes en -i- et des thmes consonantiques a produit quelques nominatifs en -is- par exemple dans la Lex

Repetundarum I, 28 ioudiczs L lectei erunt idics L lect erunt


qui sont doublement incorrects, puisque -s est la dsinence d'accusatlf, et non de nominatif, des thmes cn -i-. La nale d'accusatif -s remonte *-cns reprsentant *-s, cf. gr.

11:68-ong; de *N03-Ig ; ombr. nerf uirs de *ner-ens.


2. Le nominatif-acccusatif neutre est en -; capit-a comme gr. 6o'.oc'r-oc. Il y a quelques exemples d'allongement

mtrique devant csure, par exemple Vg., En. 3, 464


dona dehinc auro gravi sectoque elephanto.

Sur trlgintd, voir plus bas 162. 51. Gnitif. La dsinence classique -um continue une plus ancienne
dsinence -om qui est atteste pigraphiquement, par exemple, pou.

milionom C. I. L. I2, 569. La voyelle o de la dsinence semble toujours avoir t brve, comme le montre la notation omhrienne par 0 et mm
par u : patrom. 52. Dati/-A blatif. La dsinence est -bus, reprsentant un ancien "-bhos, cf. vieil osq. luisari/s lsris avec -ifs de *i-bhos, en passant par un intermdiaire -bos. Celui-ci est assez mal attest en latin : Pinscription de la colonne Rostralc a bien navebos, mais on sait que

cette inscription, grave sous l'Empire, est crite dans une langue archaque articielle, dont les formes ne sauraient passer pour probantes. Mais une inscription authentique assez ancienne fournit un exemple de la dsinence -bos, pour un thme, il est vrai, de la 4 dclinaison : frebibos tribbus C. I. L. 12, 398. L'addition d'une dsinence telle que -bos, -bus un thme conso-

nantique faisait difficult : il pouvait se produire des asffimilations phontiques qui auraient troubl l'aspect du thme ou de la dsi-

rnorsrmu n:c.L1N.usoN

43

nence ; aussi la dclinaison consonantique a-t-elle emprunt aux thmes en -i- la voyelle de liaison i d'o ducibus, comme si la dsinence et t -ibus. L'osque a fait comme le latin : ligis lgibus
a emprunt aux thmes en -i- sa voyelle; mais l'ombrien l'a emprunte aux thmes en -u- : fratrus fratribus de *fratr-u-bhos. La tendance commune aux dialectes italiques s'est ralise d'une manire indpendante dans chacun d'eux. (Test par un procd analogue que

la langue homrique a substitu )(pv;o':*reo'o'L )(_p*1.oco|., d'aprs yveo'-al.. 53. 2 THMES A LIQUIDE
s1NoULmn
soro.-" sorrem sorris sorr! sorre pater patrem palris pair! paire
PLURIEL

Neutre
exul exulem exulis frcul emule marmor marmor marmoris marmorl marmore

assez -.<
? F5?? 5**.4l.

sorres sorrum sorrbus

paires patrum patrbus

exuls exulum exulibus

marmora marmorum marmoribus

La plupart des noms en -r sont des noms de parent ou des noms


d'agents en -tor du type dtor.

54. Nominalif. Le nominatif des thmes liquide masculins et


fminins n'avait pas la dsinence -s, mais tait caractris par l'allongement de la voyelle nale du thme; *sorr, *patr, *auctr, cf. osq. p a ti r pater avec i issu de , censtur cnsor , ombr. u h t u 1' auctor avec u issu de 6, gr. rcocrigp, dor. rnp, rp. La longue est encore atteste chez les auteurs archaques, cf. Plaute, Amph.

229 (crtique) :
imperair urimque hinc et illnc Iovt. Mais ce peut-tre une licence mtrigue, ou un archasme articiel.

A l'poque classique, toute voyelle s'tant abrge en syllabe nale devant -r, -I, *sorr est devenu sorr. Nanmoins la longue s'est main-

44

DCLINAISON

tenue dans les monosyllabes tels que fr, gr. <pc{p, sl. Dans Lrl, pdt et sl la voyelle n'est pas longue de nature, comme on l'a vu plus haut 8, b 1.
55. Les alternances. Les thmes en -r prsentaient une alternance voyelle longue/voy. brve ou zro entre le nominatif et les autres cas ; Pabrgement des voyelles devant *r final a fait disparatre cette longue du nominatif et l'on a lc paradigme de pater, patris et de mme dans les autres noms de parent mier, frter, cf. gn. osq. M a a t r ei s, ombr. matrcr; le grec, mieux conserv, a itocrp, rp, et Soropo, orpo en [acc dc 1rovr1';p, .ur-1,9, cvrwp, &;;~]p_ Dans quelques cas la longue lu nominatif a t tendue analogiquement aux autres cas, ainsi *sorr, sorris, mais tandis qu'elle s'abrgeait phontiqucmcnt dans le nominulif *sorr devenu sorr, elle se maintenait en syllabe intrieure : sorris ; ct par l le nominatif est diffrenci des autres cas, mais d'une manire exactement contraire ce qu'on avait dans la exion primitive. Inversement, dans d'autres formes la brve s'cst maintenue aux cas obliques, et l'opposition brve : longue a disparu de la exion : ainsi dans Caesr -ris, ansr -ris, augr -ris, mcmr -ris et dans les polysyllabiques en -l, exsl, -slis, cnsl, -lis. Dans Lris, pris, slis l'alternance est d'origine secondaire, puisque Pallongement de la voyelle au nominatif semble d une loi particulire de la phontique latine, cf. 8, b. Le gnitif fris a une longue

comme le gr. cpp. 56. Neutres. Les neutres n'allongeaient pas la voyelle au nominatif. et ont la brve dans toute la exion, cf. gr. vxrp, xop : vmrocpo,
xcpo. On a de mme en latin -r, ris: nectr -ris (emprunt au grec) ; -r -ris : cadavr -ris, papvr -ris, tbr -ris, br -ris, gr. oozp ; -r, -r, -ris, -ris : aequr -ris, marmr -ris, ebr

-ris, murmr -ris. Seul le monosyllabe vr, vris a une longue, qui
est d'origine indo-europenne. Far, osq. far ombr. far, est pour *fars, devenu *farr puis far, cf. le driv ombrien farsio farrea ; le gnitif farris reprsente

*/arsis.
1. Ldr est un ancien thme en -s ;on a Lases dans le chant des frres Arvales,

G. l. L. 1*, 2 ; cf. aussi Quintilien, Inst. Or., 1, 4, 13 : ' Lases ' et ' asa ' fueruni.

'ruo1srME DGLINAISON

45

Fel est un ancien *fell, cf. le gn. fellis. Mel est sans doute une forme syncope, qui a perdu une consonne nale, comme lac, cf. g. h, lmr-og (thme *elm-) ; il a d dans
sa dclinaison subir l'inuence de fel avec lequel il formait couple : ainsi s'exp1ique le double l du gnitif mellis. 57. Mots anomaux. Certains neutres ont un gnitif anomal : lecur (iocur) gn. iecinoris ct de iecoris ; femur gn. eminis ct de femoris ; iter gn. itineris. Il s'agit de thmes qui prsentaient anciennement une alternance -r /n- entre le nominatif et les autres cas, comme Pindiquent gr. 'cocp 7'/'rocro (de *'1tg11'o), skr. ykt, gn. yaknlz en face de latin iecur, iecinoris. La exion ancienne tait donc iecur *iecinis, femur feminis, iter *itinis. L'analogie a fait crer des formes normales iecoris, femoris, iieris ; les formes comme iecinoris, itineris sont issues de la contamination de ces deux gnitifs. D'autre part, sur feminis, iocinoris, itineris la langue a galement reconstruit les nominatifs femen, iocinus, itiner, par exemple Plaute, Merc. 929

(sept. troch.) :
quin tu ergo iliner exsequi meum me sinis ? L'analogie s'est donc exerce dans les deux sens.
REMARQUE. - Dans la catgorie des thmes en -r, sont entrs, aprs la sonorisation de s intervocalique en r qui s'est effectue dans le courant du Iv sicle avant notre re, beaucoup d'anciens thmes en -s, par exemple mulier (une trace indirecte de l'existence de l's est reste dans muliebris de *muliesris, cf. fnus, fnebris); dgener (genus), ddecor (decus); les comparatifs en -ior (en face du neutre en -ius) : melior, melius. Dans nombre de cas, le latin ne suffit pas pour dcider si on a affaire un thme en -s ou en -r, toute trace de -s ayant disparu ; sur cette question voir Niedermann 51 et plus bas, thmes en -s 62.

58.

3 THMES A
SINGULIER

NASALE

Neutre
numen nmen

N. V. Ac. Gn. Dat. A. I.

praed praednem praednis praedonl praedne

hom hominem hominis homin homine

nminis
nmnl nlimine

46
N. V. A.
Gn. D. A. I.

ncnnsmsen
PLURIEL

praedns

homins

nllmina
nminum nminibus

pracdnum hominum praedonibus hominibus

59. Nominatif. 1. M a s c u li n - f mini n. La dsinence est


zro dans les thmes masculins et fminins en -on; la voyelle nale

du thme (prdsinentielle) est allonge, et aprs voyelle longue, la sonante -n manque depuis une poque antrieure au latin, d'ct.
hom, etc., en face de gr. Sotcov. Le type cat est issu du thme *cato/e(cf. catus) + le suffixe : *cato + on > cat. Dans ce type, la longue s'est tendue tous les cas, comme en grec : cf. G'rpoc5dv, crpocvo, de crpot. Au contraire la nasale subsiste dans les mots en -en : lin, rn (rien), cf. gr.1'coL.v, 'r:ep*1v. Deux mots masculins ont le nominatif en -n : mn, sans doute ancien thme neutre devenu masculin,

et peeten, issu probablement de *pectens, cf. gr. wra de *(11:):*rv, gn. xrsv. L' final s'est abrg <l'abord dans les mots iambiques ;
d'o le contraste entre le vers d'Ennius, Ann. 370 : unus hom nobis cunctando restituit rem, avec 6 au temps fort du pied, et celui de Lucrce, 6, 652 :

nec tota pars, hom terrai quota totius unus.


A l'poque impriale, -6 s'est tendu analogiquement, et pour des raisons de commodit mtrique, mme des mots autres que les mots iambiques, par exemple Horace, Sat., 1, 4, 93 : lividus et morda videor tibi ? menti si quae
REMARQUE I. _ Les composs de can, corni-cen, os-cen, tubi-een se rangen! dans la srie du type i-dex, au-spex dont le second terme est un thme suffixe zro et ne sont nullement comparables aux mots en -n, -(n). REMARQUE II. -_ Il n'y a qu'un seul thme en -m : *hiem-. Celui-ci, au contraire des thmes en -n, a -s caractristique du nominatif : hiems, ou hiemps.

cf. Niedermann, 97.

2. N e u t re. Les neutres sont pour la plupart forms avec le


suffixe d'instrumental -men (de *mg) correspondant au grec -m, cf. ag-men, seg-men, n-men.

Tmitefois quelques neutres prsentent seulement une dsinence

TROISIME DCLINAISON

47

-en : ainsi inguen, unguen qu'on retrouve dans Pombrien umen, glitten (cf. gls, glt- is). De mme ct cle sangus nominatif masculin

issu de *sanguin-s, comme gr. (Q de v-, cf. sanguin-is, gr. vo, on trouve chez les auteurs archaques un neutre sanguen, par exemple
Lucrce I, 860 : scire licet nobis venas et sanguen et osssa. Nmen, vooc posent un problme; dans vooc le suffixe ne

peut tre -oc.


60. Alternances. Sur les alternances hom /hominfg car, carnis, voir 8, b 1 et 2 ; Ani, Neri: Aninis, Nerinis, 8, a.

Apoll a un gnitif Apollinis en face de gr. 'ATr)0\vo, sans doute


pour maintenir en latin la place du ton grec : Apllinis a Paccent

antpnultime, mais *Apollnis aurait eu l'acccnt pnultime. La


forme Apolones, C. I. L. I2, 399, est sans doute imite du grec. Ont le gnitif en -nis tous les masculins (sauf card, hom 1 et son compos nm, marg, ord, turb, Apoll), et tous les abstraits fminins, comme nti, -nis, ou masculins, comme pgi, -nis.

Sauf les masculins cits plus haut, tous les gnitifs en -inis appartiennent des mots fminins nominatif en -, comme virg.
61. 4 THMES en s.

La plupart des thmes en -s sont masculins ou neutres. Comme fminins on ne peut gure citer que arbs, arbris, gls, glris bellesur , et venos, cf. Venos C. I. L. 12, 558, Venus, ancien mot abstrait devenu fminin parce qu'i1 a servi dsigner la desse (cf. inversement Cupd), et de mme Cers -ris, Tells -ris, noms de desses, et cinis cineris, sans doute ancien neutre, devenu masculin sous l'inuence des autres substantifs en -is, et quelquefois fminin chez les

potes, sur le modle de gr. xvu.


SINGULIER

N. V. A.

cinis cinerem

Masculin hons (honor) honrem

tempus tempus

Neutre genus genus

1. On a toutefois homnem dans Ennius, Ann. 138 : Volturus in spinis miserum mandebat homonem cf. osque humuns "'homns, homins .

48
, . cneris ciner cinere

ncL1N.usoN
Masculin honris honr honre temporis empor tempore
PLURIEL

_n\: c *
F'
_

Neutre geners gener genere

ciners cnerurn cineribus

honrs honrum honribus

lempora temporum iemporibus

genera generum generibus

:-*_uc=;z P? .<1

62. Nominatif. 1. M a s c u li n. Les masculins allongent au nominatif la voyelle finale : hons, pbs. Un seul nom masculin est en -s, -ris : leps, lepris livre , mot d'origine obscure. L'analogie a souvent introduit au nominatif un rissu de s l'intervocalique : honor d'aprs honris issu de * honses, comme generis de *geneses, cf. gr. Yvoo de *'yvaoog, *yvaog et le passage de s r en fmale a eu pour consquence Pabrgement de l' : hons > honr, ce qui a amen une alternance secondaire honr : honris. Nanmoins le nominatif en -s s'est conserv dans les monosyllabes : /ls, gls, gls, ms, ms, ms (mais non toutefois dans Lr). Hons et leps sont frquents jusqu' 1'poque impriale, cf. C. I. L. I2, 11 (saturn.). quoiei vita defecit, non honos honore.

On trouve aussi, mais rarement et le plus souvent seulement chez les grammairiens, cols, labs, ozfs, pavs, tims, vaps. Beaucoup n'ont aucune trace de l's ancien, cf. decor en face de decus ; amor, etc.
A l'poque classique, sous Pinuence des thmes en -r et surtout des noms d'agents en -tor, -r s'est gnralis au nominatif. Le mme fait

s'est produit dans les comparatifs o -is a t remplac par -ior, cf.
98. Les adjectifs drivs ont gnralis la forme en -r pour les trois genres : bicorpor, ddecor, dgener.

S s'est maintenu dans Cers -ris, pbs, -ris, et dans Padjectii vetus, -eris (cf. gr. ro de * Fro) ; toutefois Ennius a dj un nominatif veter, form d'aprs le gnitif veter-is, Ann. 17 : cum veter occubuit Priamus sub Marte Pelasgo,

et on rencontre galement les nominatifs pber et pbis.

'rnors1ME rcL1NA1soN

49

2. N e u t r e. A la longue du masculin, les neutres rpondent par


une brve, sauf dans quelques monosyllabes : -us de *-os, cf. opos

G opus C. I. L. I2, 546, et gr. Yvo, lat. genus. La longue de rs

le

produit d'une contraction : rs est issu de *revos, cf. skr. ravali espace ; la nale tait donc brve : -s. Is droit , is sauce , ps, crs, s (gn. ris) sont des mots racines sans dsinence et sans suffixe, cf. skr. yli salut , gril; sauce , gr. Tc-ov, skr. li bouche ; (il n'y a pas de correspondant sr pour crs). Il ne s'agit donc pas dans ces mots d'anciens nominatifs comparables genus. Il en est de mme de Pindclinable fs. Les neutres ont gnralement conserv -s au nominatif : aes, crs, ps, s, corpus, decus, genus, cf. galement melius en face de melior. Toutefois dans certains cas. il est impossible de dcider si on a affaire un thme en -r ou un thme en -s : il en est ainsi pour rbur dont on a le doublet rbus et le driv rbustus, et pour fulgur dont le doublet fulgus est donn par l'abrg de Festus 74, 12 et 82, 13. Il peut s'agir ici d'une alternance de thmes -r /s- ancienne, comparable celle de gr, m-:pocp et Tcspot, Trocp et Tco. 63. Alternances. On a une alternance longue /brve dans Cers, Cerris, pbs, pbris, galement dans arbs, arbris. Quand arbs est devenu arbr, toute trace d'alternance a disparu. Sur hons, honr, honris, V. plus haut 62. Parmi les substantifs neutres, les uns ont Palternance o/e, type opus, operis, les autres ont gnralis le son o, u du nominatif : corpus (ancien * corpos), corporis ; fulgus (fulgur), fulguris. Cette rpartition demeure inexplique ; v. Graur, Les noms latins en -us, -oris Rev. Phil., 1937, p. 265 et s. 64. Os et vs ont au gnitif ossis et vdsis. Les thmes sont en effet *oss- et *vass- ; on lit encore vassa dans Plaute, Merc. 781 (sn. iamb.): haec vassa aut mox aut cras iubebo abs ie peti. A ct du thme *oss-, a exist un thme *ossu- dont le pluriel ossua est attest pigraphiquement : Prmae Pompeiae ossua heic, C. I. L. I2, 1219 ; vsa a toujours le gnitif vsrum et un dat. abl.

vsis qui est emprunt vsum, thme en -o /e- qu'on trouve dans
Plaute, Truc. 53 (sn. iamb.) : aut empta ancilla aut aliquod vasum argenteum.

50

ncL1NA1soN
II

65.

'rniuns EN -1SINGULIER N.V. Ac. turris turrim auris aurem clds clddem cldrlis cld clde
l'l.(YlH-L

ADJ. dcer dcris dore dcrem dcrem dore dcris dcr! dcr

I. animal animal animdlis animdl! animdll

?*7*'*
N.V. Ac.

turris aurs turr aur turr(d) ou -e aure

turrs turrs (-es)

mfm: aurs (-s) aurium auribus

<'lm.'rs clds (-es) cldum cla`lus

G. turrium D.A.I. turribus

dcrs dcrzs animdlia dcria at-ris acrls anmdlia dcria a.:rium animlium cribus animlibus

66. Nominatif. Le n omi n ati f si n guli er des thmes en -i- masculins et fminins est en -is : nvs, piscis, puppis, adjectifs :

/ortis, gravis ;cf. gr. -Lg : .o'cv*rL<;, pn. Nanmoins certains substantifs ont un nominatif en -s : caeds, clds, sds, verrs, etc. ; Porigine de cette finale n'est pas exactement connue, mais elle semble ancienne. Beaucoup de ces noms en -s ont un doublet en -is, plus rcent et de formation analogique : ainsi aedis ct de aeds, fmis et fms, etc. ; quelques-uns ont mme des formes empruntes la 5 dclinaison, cf. plus bas 89; d'autres ont un nominatif syncop : trabs, plebs. Dans les thmes se terminant par -ri-, comme dans les thmes en -ro- de la 2 dclinaison, r a absorb li suivant : cer est issu de *cris > *c;'s, comme ager de *agros, cf. 26, C: d'o cer, linter, imber des thmes *cri-, *lintri, *imbri-. Dans les adjectifs la langue a utilis cer pour le masculin sous l'influence du type lber, pulcher, et rserv cris au fminin : mais c'est l une distinction articielle ; la

seule forme phontique pour les nominatifs masculin et fminin et


d tre *ccr.

'mo1s1ME ncL1NA1soN

51

D'ailleurs la rgle rservant -er pour le masculin, -ris pour le fminin n'a jamais t strictement suivie. Ennius crit somnus cris Ann. 369 et cer hiems, Ann. 424, Lucrce celer org, 4, 160. Dans Ptrone

on lit encore volucer Fma, Sat. 123, et silvester adn ibid, 131. Certains adjectifs ont conserv, l'poque classique, la forme en -is pour le masculin et le fminin, par exemple illustris, mediocris.
Quelques adjectifs-substantifs en -lis ont date ancienne un nomi-

natif en -I, comparable famul, cit plus haut 26, D. On a dans


Ennius debil hom, Ann. 824, cf. osq. ai di l aedlis ; dans la Sententia Minuciorum (117 av. J.-C.), C. I. L. I2, 584, 6 : is ager vectigal

nei siet is ager vectiglis ne sit ; mgil, pugil, vigil. Mais l'poque
classique ne connat que dbilis. ; vectigul est devenu un substantif

neutre, et mgil, pugil, vigil ont t traits comme des thmes consonantiques : gn. pl. vigilum etc. (toutefois l'ablatif peut tre vigill, quand le mot est employ comme adjectif, et en posie pour viter

une suite de 3 brves).


67. Nominatif-Accusatif neutre. L'- nal du n o ml n a ti fa c c u s a ti f n e u t r e est issu de *-1: mar, sedl, fort de *mart, *sedl, *fort, cf. Niedermann Ccrl; - a disparu dans les thmes en *-ll-, *r-, entranant l'abrgement de -- qui se trouvait alors en syllabe nale : d'o le contraste entre animl, calcr et animlis, calcris, cf. Niedermann 23, 4 et 25, 3. On trouve encore chez Plaute une forme bacchanl avec nal long, Aul. 411 a (mais dans un pas-

sage lyrique), et chez d'autres archaques quelques formes en -le et


en -re, cf. Lucrce, 1, 227 : unde animale genus generatim in lumina vitae

et 2, 124 :
eemplare dare et vestigia notitiat. Les adjectifs facilis et dicilis ont galement Ppoque rpubli-

caine un nominatif neutre facul et dicul, cf. Varron, Bimarcus 36 (sn. iamb.) :
quod utrum sit magnum an parvum, facile un difcul. Ces formes, trs rares, sont ignores de la langue classique ; mais

une trace en a t conserve dans l'adverbe simul, cf. similis.

52

ncL1N..rsoN

68. Accusatif. - Mots o l'a c c u s a ti f en im est constant : (ad) amussim, brim, cucumim, (ad) fotim, /tim, rvim, rmim, sitim, Tzbcrim, tussim, vim, tous fminins, sauf le nom propre, peut-tre dialectal, Tiberis. Mots o -im coexiste avec -em : cluim, crtim, cutim, febrim, nvim (rare), neptim (rare), pluim, piscim (rare), puppim, restim, secilrim, smentim, strigilim, turrim. La forme -em est de rigueur : 1 dans tous les adjectifs : crem, celerem, facilem, ortem. 2 dans les masculins : /nwm, lzoslem, orbem, piscem, testem. 3 dans tous les mots dont le nomi natif est en -s, ou en -er : caedem, lintrem. On a vu que -em est le 1*pr'<'.:<*1|l:ml. phontique de -im ; l'tude des formes nous apprend que -im, l o il a subsi.=.', doit tre le reprsentant de *-m, c'csL--dire de 'thmes 51 -i- long. Ceci est sr pour vs, gr. le; (pl. vtrs) : la comparaison nous Fapprend pour neptis, skr. naptl_1, et pluis, skr. palau; enfin plusieurs de ces mots ont des drivs en - : clvcula, crlcula, culcula, /cbrcil, febrculsus. A ct de -im provenant de *-m, cette dsinence se trouve aussi aussi dans quelques mots en -1 comme secris (l'i est attest par secrcula), et il en est rsult des confusions nombreuses. Ce sont surtout des mots appartenant des langues techniques qui ont conserv Paccusatif en -im : nvim, puppim restim (langue des marins), brim, ruim, rmim, cucumim, crtim, smentim (langue des paysans), etc., et dont certains peuvent tre d'origine dialectale. Les formes en -em appartiennent la langue commune. 69. Ablatif. - L'a b l a ti f des thmes en -i- tait primitivement en -d, analogique de celui en -d, des thmes en -o /e- cf. 10, F. ; une inscription archaque de Lucrie a encore loucarid lcri, lc C. I. L. I2, 401. Le -d nal est rapidement tomb. L'ab1atif en -1 s'est

maintenu :
1 dans tous les neutres, o il ne pouvait subir Finfluence de l'accusatif en -em. Les seules exceptions sont rle qui peut du reste provenir de rtis : Priscien atteste hic et haec relis G. L., I, 332 K. et cite Plaute, Rud. 942 (oct. iamb.) :

non vides referre me uvidum retem (rete mss. de Plaute) sine squamoso peau ?

'rnorsrivm DcLn~rArsoN

53

et mare qu'on trouve parfois et seulement en posie, par exemple Lucrce, 1, 161 : e mare primum homines, e terra posset oriri. D'ailleurs des langues apparentes au latin attestent un thme *mar-, et Priscien G. L., II, 352 K. cite marum gnitif pluriel employ par Naevius : Neplunum, regnatorem marum, mais on a contest Panciennet de cette forme. Les noms propres comme Praeneste ont galement l'ablatif en -e. 2 dans tous les adjectifs aussi bien en -er qu'en -is : fort, cr, facil, o il a t maintenu sans doute pour diffrencier l'ablatif du nominatif-accusatif neutre. 3 dans les mots qui avaient l'accusatif en -im. Les mots qui avaient l'accusatif en -im ou en -em ont galement les deux ablatifs ; febrim/febrem correspondent febr/febre. De plus un certain nombre de mots qui ont rgulirement l'accusatif en -em ont nanmoins parfois l'ablatif en -. On a donc amn et amne, avi et ave, cv et cve, class et classe, coll et colle, fn employ adverbialement comme osse fn (Plaute, Men. 859) et fne, fust et /uste, ignl et igne (cf. ferr ignque vastre, ignl et aqu interdcere), imbr et imbre, orb et orbe, ungu et ungue. Ces hsitations de la langue ne sont soumises aucune rgle. 70. Gnitif et Datif sont semblables ceux des thmes consonantiques ; et il n'y a plus de trace en latin du gnitif en *-s qui devait correspondre primitivement au nominatif en -is, cf. plus haut 41
et 10, d.

Pluriel
71. Nominatif et Accusati/. 1. M a s c uli n f mini n. Au vontraire de la dclinaison consonantique qui a la mme forme, en Ps, pour le nominatif et Paccusatif pluriel masculin-fminin, la dclinnison des thmes en -i- distingue nettement, tout au moins l'oriinc, le nominatif en -s, issu de *-ey-es, et l'accusatif en -s, issu de

* 1'-ns. Cette opposition caractristique est bien atteste l'poque


un-huque et a subsist dans une large mesure pendant la priode rpublicaine. Les manuscrits de Plaute opposent par exemple l'accu-

54

rF.cL1NA1soN

satif ovls (thme en -i-) Paccusatii custds (thme consonantique),


Pseud. 160 (metr. incertum) : ut mavelzs Iupos apud avis (oveis A) quam hos domi linquere custodes de mme ceux de Trence, ds et aml1*.s, Hcc. 59 (sn. iamb.) : delis evenire amatores, Syra. Plaute oppose correctement le nominatif trsuir, Amph. 155, Paccusatif trsvirs, Asin. 131. Sur une miliaire de l'an 622 de Rome (132 av. J.-C.) C. I. L. I2, 638 on lit les accusatifs ponteis, omneis, aedis en face de homines. Toutefois partir de ce moment, la confusion entre le nominatif et 1'accusatif devient frquente. La Sententia Minuciorum a des nominatifs neis, nis (au lieu de fines) ct des accusatifs corrects neis, omneis (la graphie ei notant simplement ), Genuateis, Setilis, et inversement un accusatif Gcnucnses au lieu de *Genuensis. La lex Agraria 1. 200 a les accusatifs corrects calleis, nis, Octobris, mais aussi Yaccusatif ceives, analogique du nolninatii, au lieu de ceiveis, ceivis. L'inuence de Paccusatii singulier cn em a contribu l'extension de l'acc.usatif pluriel en -Es 1. 2. Le N o nl. -A c c. n e u t r e est rgulirement en -i. 72. Gnitif. Le g ni ti f p 1 u ri e l est gnralement en -ium. Toutefois les mots suivants ont le gnitif en -um : canis, iuvenis, mnsis, vts, qui font canum, iuvenum, mnsum ( ct de musium), vlum. Il existait pour chacun de ces substantifs, ct du thme en

-i-, un thme consonantique plus ancien, et l'i semble une addition


rcente, limite au nominatif, o elle servait liminer des formes

anomales comme *can ou *men, etc. 2 : *can-, cf. gr. xcov xuv-'
*iuven-, cf. iuven-cus, *mn-, cf. gr. att. nlv, ion. e, dor. f de *'qv, *vai-, cf. got. wds inspir, possd . On peut citer en outre apum de aps, mot dtorigine inconnue, sdum de sds, caedum (Sil.

Ital.) formes potiques cres pour viter le crtiqueimpossible dans


1. Cf. A. ERNOUT, Cas en -e- et cas en -i- de la 3 dclin. dans Lucrce, Rev.

Philol., XLII (1918), p. 135 et suiv. 2. CI. ERNOUT, Philologica, p. 135 et suiv.

THMES Mm 'ms

l'l1e.xan1tre dactylique, volucrum qui est dans Virgile, En. 8, 235 : dirarum nidis domus opportuna volucrum o il n'y a peut-tre qu'une synizse comme dans agrestum du mme auteur. En tout cas volucrum peut avoir t form sur le nominatif volucer d'aprs le modle paier : patrum. Uinuence analogique des zloublets ferentum /ferentium peut aussi avoir jou un rle. III 73. THMES Mrxriss

On runit sous ce nom une srie de substantifs, dont le singulier se


dcline comme celui des thmes consonantiques, et le pluriel comme celui des thmes en -i-. Ce sont d'anciens thmes en -i- dont 1'i a disparu au nominatif singulier sous Pinfluence analogique des thmes consonantiques, par exemple mors (Fun thme *morli -skr. mgtifi 1, mns d'un thme *menti-, skr. maliii, pars d'un thme *parti-. La disparition de cet -i- a entraine le passage la dclinaison imparisyllabique au singulier; mais au pluriel ces mots ont conserv le gnitif en -iam et partiellement Paccusatif en -s Ppoque rpublicaine. Citons de pars Fablatif parti dans Plaute, P-ersa 72, et dans Lucrce 4, 514 : et libella aliqua si ex parti claudicat hlum et de sors l'ablati sort, Plaute, Cas. 428 (sn. iamb.) : sorti sum victus, Casina nubet ilico conservs dans la langue pigraphi que, cf. Lex Repet, 1. 51 et 54 ex altera parti, ex qua sorti prozroziliarit.
SINGULIER I

N. V. Ac.

gns de gent(i)s gentem

I. Le signe [1 note dans la transcription adopte pour les mots sanskrits un a llnul rduit un souffle spirant. lluou-r. -- Morphologie liluorlque du latin. 3

56
Gn. Dat.

neotrmusox
gentis gent

A. I.

gente
PLURIEL

N. V. Ac. Gn. D. A. l

genls genls, gents grfnlium genlibu.

74. cnE. < ent cette dclinaison : 1 a) Un grand nombre de monosyllabes masculins fminins notamment en -ns, -rs, -bs, -ps, -Irr, -rx : mns de *montis (montium), glns de *glandis v. sl. zclgdl (_ryIandiun1), ars de *artis skr. gtil1(artium), urbs de *urbis (urbium), slirps (le *slirpis (stirpium) _ mais non toutefois ops 1 -, /alx de *frrlcis (falcium), atx de *arcis (arcium), mais non vx ; b) des monosyllabes voyelle lon :lue ou diphtongue : cs, ds de *dtis, v. sl. dati, skr. dcli-vralg gnreux , ls de *sllfis [ciucs (inusit au nomin. sing.). 2 Les noms ou adjectifs en -s, -s, -ts : nosirs de *nosfrlis (nosirtium) ;.PI1-9, -iam (et -um), optim/s, -iam (et -um), Quirs, -ium (et -um), evits, -ltium (et -tlum plus usit).
REMARQUE. -- L'analogie a galement introduit le gnitif en -ium dans des thmes consonantiques, tels que dns, thme *dent-, cf. gr. vr-og, fraus. thme */raud-, mus gr. , nox theme *nocl, cf. gr. v, vuxr (noct reprsente l'ancien locatif d'un thme *noclu-, skr. aklu), si bien qu' ct des gnitifs corrects denfum (Varron, L. L., 7, 38, 67), /mudum, murum, ont t crs denlium, fraudium, mrium. *Nocium a mme t tout fait limin par nociium. De mme d'aprs civillium s'esl. form seruiltium, bien que dans les mots en -is le thme ft consonantique. Dans bien des cas, il est impossible de reconnatre si la forme en -ium est ancienne ou analogique.

1. On a bien un ablatif opid C. l. L. 12, 364, mais il est suspect d'tre analogique, cl. cf. plus haut 49 ; le gn. pl. est opum, cf. 5, D. 1. 2. 'l`outr-fois des langues indo-europennes ont pour ce mot un thme en -i-. par exemple lltuanien naklis, v. sl. notl. cf. galement le pluriel skr. nkth.

ADJEGTIFS ET PARTICIPES

ADJECTIFS ET PAR"{`IClP'F.S

A. Adjecfifs. 75. Il faut considrer comme thmes en -i- toute une srie d'adjectifs composs qui ont un nominatif sans -i- mais Pablatif singulier en --, le gnitif pluriel en -ium, et le nominatif-accusatif pluriel neutre en -ia. Sur l'-s du nominatif-accusatif singulier neutre, voir plus haut, 45, 2.
SINGULIER

M. F.

N.

N. V. Ac. Gn. Dat. A. I.

supplerz: supplicem supplicis supplic supplic 1 PLURIEL

supplex supplex supplicis supplic

supplie!

N. V.

Ac. Gn. D. A. I.

supplicia supplics (supplics) supplicia supplicium supplicium supplicibus supplicibus.


supplics

Se dclinent ainsi les adjectifs du type : mns, incrs, expers, cnsors (composs de thmes en i-), puis praecox (praecoquis est dans Novius frg. 106), duplex, concors, anceps, praeceps, trx, ferx qui diffrent par consquent du type inops, inopum, quadrups, quadrupedum, et comportent un suffixe *-i- ( ct de concors existe concordis, attest dans Caecilius, 109), et les adjectifs en -x, audx, bibx, ou -ix, fllx ; enn quelques adjectifs en -es : hebes, perpes, pracpes, teres.
1. On trouve parfois en posie Pablati en - : supplic. Horace Od. 3, 14. 8 (vers adonique) supplice villa.

58

rr.cLn~r.usoN
B. Parlicipes prsents.

T6. Les participes prsents du type amns, ferns, etc., employs avec Valeur d'adjectif ou de participe, et les adjectifs de mme formation comme prdns sont passs en latin dans les thmes en -i-. Ce n'est pas l d'ailleurs l'tat primitif. La recherche comparative nous apprend que seul le fminin des participes tait en -i- : on avait donc un nominatif M. *ferns de */ercnl-s, F. *ferents, N. *ferenl, cf. gr. qapov de *<pspov'r. Puis i de F. */crenlls tant tomb phontiquement et la forme de nominatif masculin s'lant tendue au neutre comme dans le type supplex, etc., le nominnlif ferns s'est gnralis pour les 3 genres.
SINGULIEII

N. V. Ac. G. Dat. A. I.

fcrns ferentem ferentis fereni ferent et ferente

/erns ferns /erenlis ferenf ferenl et /erente.


PLURIEL

N. V. Ac. G. D. A. I.

/erenls ferents (-is) ferenlium ferentibus

ferenfia ferentia ferentium ferenibus

La double forme de l'ablatif singulier atteste encore l'existence de deux flexions ; l'une d'une thme consonantique *ferent-, l'autre d'un thme en -1-, *ferent-. Le latin a distingu ces deux formes dans l'emploi ; la forme en - est celle que prend le participe avec valeur adjective, par exemple constant anim, praesenl lempore ; la ferme

en -6 est rserve aux participes employs avec leur valeur propre :


m praesente, nll rogante, ineunte tempestte (ablatif absolu), ou comme substantifs : parente. cliente. Tel est Pusage constant, tout au

AnJEc'rrFs Er P..n'rrcnEs

59

moins en prose : on y trouve en effet quelques drogations chez les potes. Au nominatif neutre pluriel, la forme en -ia s'est gnralise ; la
seule trace de thme consonantique est silenta, cit par Aulu-Gelle 19,

7, 7.
De mme, il y a choz les auteurs archaques et notamment chez Plaute quelques gnitifs pluriels en -um, par exemple Stich. 8 (colon Reizianum) : quorumque nos negotiis apsentum, ita ut aequom est. et Pseud. 66 (sn. iamb.) : compressiones artae amantum corporum. Citons encore cnsentum et adulescentum, animantum, infantum, parentum, gnitifs pluriels de participes pris substantivement. Plus tard les potes dactyliques ont gnralis pour des raisons de commodit mtrique ces gnitifs en -um qui chez eux sont artificiels.
77. REMARQUE. -- 1 La plupart des adjectifs, on l'a vu, se dclinent comme les thmes en -i-. On a not au passage les thmes consonantiques, tels que nops, memor, bips, uetus, etc., qui sont en petit nombre ; d'ailleurs certains de ceux ci ont reu analogiquement un ablatif en -, tels artific, inop, memor, sans doute d'abord dans la posie dactylique, pour viter une suite de trois brves. Toutefois un certain nombre de thmes en -i- ont le gnitif en -um, par exemple celer, vigil, cfzclestis, agrestis, tout au moins en posie, par exemple Virgile, Gorg. 1, 10 : et vos, agrestum praesenlia numina, Fauni En. 7, 432 : Caelestum vis magna iubet Le gnitif en -ium tait souvent embarrassant en posie devant une initiale consonantique. 2 De mme un certain nombre d'adjectifs en -is, -ts, ont l'ablatif en -e et le gnitif en -um: *caeles, caelils, caelilum (employ substantivement), sspes, superstes, dves (mais neutre pluriel dlia), de mme compos. Les composs du type compos, supersles sont d'anciens thmes consonantiques, et la langue oppose ainsi polis compos. Pour les autres, il est impossible de dcider si ce sont l d'anciens thmes consonantiques.

IV THMES IsoLs

78. Quelques substantifs isols ou anomaux mritent enn une

60

ocLm1soN

mention dans la 3 dclinaison. Citons un thme en -I-, vs, gr. -G; dj tudi en partie, deux thmes en --, sii-s, cf. gr. 5; ombr. sim de *sm, gr-s; deux thmes en -ou- : bs, bou-is, Iuppiter, Iov-is cf. Bo-, Ze-:U- ; un mot deux thmes : senex, senis.
SINGU LIER

N. V . Ac. G. Dat. A. I.

vis u im (vs) * (vi) '

ss suem suis sui

bs bovem bovis bou

luppiter Iovem Iovis Iov

sue

bove
PLURIEL

love

senex senem senis sen sene

N. V.
Ac.

vrs
vrs (-s) vrum vrbus

sus
sus suum

bovs bovs boum

sens sens Ioum ('I) senum Iouerum (?)* senibus

G.
D. A. 1.

bbus sbus (suibus. sbus) (bbus)

A. L's dsinence de nominatif de v-s, ihme *v-, a t considre comme appartenant au thme : d'o vs, vrs comme gls, glirs. Il y a une autre ferme d'acc. pl. vs dans Lucrce 2, 586 (cf. Priscien II, 549, 10), et que le pote emploie galement pour un nominatif 3, 265. B. Le datif ablatif pluriel de ss, suibus, est fait sur le singulier sul, d'apH`>.s le rapport duc : ducibus; le datif sbus est analogique des cas n la voyelle sabrgeait devant une autre voyelle : s-s, sum, etc., ef. gr. o pour *fc. C. Bs est un thme diphtongue * gwu-, comme le montrent le gr. Bo et le gnitif latin bou-is ; la phontique dnonce que bs a t emprun par le latin aux parlers rustiques d'ILalie. Le nominatif devrait tre phontiquement *bs, non attest (bus dans Varron, L. L. 8, 74, est une forme imaginaire); bs reprsente un traitement dialoc al de la diphtongue -ou-, ou bien a t refait sur un ancien accu-

satif *lFm, dor. Bv ombr. b u m, qui a t supplant son tour par


bovem cr d'aprs bov-is. Le gnitif pluriel boverum de Caton, Agr.
I. Ces cieux cas sont peine employs. 2. Svmement dans VARRQN, L. L. 8, 74... signa alios Ioum. alias Ioverum.

Noms Gnlacs

61

62 : quot iuga boverum, mulorum, asinorum habelis et Varron, L. L. 7, 74, peut provenir d'une exion *Iovis (ou *bover) boveris, cf. anser, anseris. Bbus est une forme dialectale, avec le traitement 6 de la diphtongue -ou- ; la forme du latin de Rome est bbus.

D. Iuppiter est une ancienne forme de vocatif employe comme


nominatif, et reprsente un ancien *Iou-paier, issu lui-mme de *Dieupaler, cf. gr. Zs Trrszp ombr. I u p a t e r. Le premier lment

*dieu est apparent au mot jour dis, cf. gr. Zs, donc Paccusatif
Zv correspond diem, voir 89. Iuppiter est proprement le Pre Jour , et en fait il est appel parfois Diespaler, par exemple C. I. L. 12, 568. Le thme *Iov- premier lment du juxtapos a fourni les autres cas : Iov-em, Iov-is, etc. ; cf. osq. Di v e i, ombr. I u v e Iov . Sur le gnitif Iovis a t rebti, d'aprs classis : classis, un nominatif analogique louis, ef. Ennius, Ann. 62, 63 (hexam. dact.): Juno, Vesta, Minerva, Ceres, Diana, Venus, Mars, Mercurius, Iovis, Neptunus, Volcanus, Apollo.

E. Le mot signiant vieux, vieillard tait en indo-europen un


thme en -o /e-, *seno-, cf. skr. snalg vieux , gr. vo. Ce thme pouvait recevoir un suffixe *-ko-, skr. sana-lclg vieux , i anc Sinigus ; c'est ce suixe rduit qui apparat dans le nominatif sene et dans senec-ts. Le reste de la dclinaison a subi l'inuence de la exion de iuvenis, avec lequel senex, formait un couple, cf. Brugmann, Arch. f.

lat. Lex. u. Gramm. XV, 1 sqq. Sur ce mot, voir Ernout, Philologica,
p. 135. V Noms Gnncs 79. On observe ici les mmes faits que dans la premire dclinaison. A l'poque ancienne le latin a transpos les mots emprunts la troisime dclinaison grecque dans ses propres flexions, leur donnant ainsi une physionomie latine, mais sans se soucier de les ranger dans la classe correspondante. Pour un grand nombre de mots, c'est 1'accusulif grec qui a fourni le nominatif latin ;ils sont ainsi passs dans la premire dclinaison.

62

ncL1N..1soN

cpope, m., acc. -pot > *ampora, -ae (cf. ampulla de *ampor-la) amphora, -ae f. (avec -ph- restitu sur influence savante) xpvpr f., acc. -oc > crpda, -ae f. an f., acc. -ot > lampada, -ae f. Les noms de ville, au contraire, ont t considrs comme des thmes neutres en -o /e- : 'Axpoty m., acc. -ocvroc > Agrgentum, -l n.

'Fp m., acc. -owroc > Tarentum, - n.


Les noms propres reproduisent le nominatif grec : 'A)U.70\e, dorien 'Axtlci > Achills, -is (- et -el)

'O8oo'ce, sicilien Oku > Ulixs, -is (-).


Les noms neutres en -ma ont t traits parfois dans la langue populaire comme des fminins de la premire dclinaison, d`o: sc(h)ema, -ae, glaucuma, -ae fminins dans Plaute, en face du mot savant poma, -atis. Le nom propre Antidamas a de mme un gn. Antidamae. La coexistence des gniiifs en -is et en -I s'explique par la prsence en grec de noms en -'1]<;, -ou (type 'ApLo'rocpo'vv;, -ou) et en -vi. -ou (type Gouxun, -ou). Sur d'autres confusions, cf. plus haul_ 23. Les fminins en -cf), -o du type At, les masculins en -Cv, -vro comme 'Av'rL<p'v, suivent la dclinaison en -, -nem sauf Accheruns, -untisy On a Calypsnem dans Livius Andronicus (fr. 16). Mais les potes hellnisants de la n de l'poque rpublicaine ont introduit en latin la dclinaison grecque ; et l'poque impriale, c'tait une

rgle que de transposer les noms grecs en latin, sans modications.


'Citons l-dessus l'opinion de Quintilien, Inst. Or., 1, 5, 63-64: nunc recentiores instituerunt Graecis nominibus Graecas declnationes potius dare, quod tamen ipsum non semper eri potest. Mihi autem placet Lalinam ralionem sequi, quousque palietur decor. Neque enim iam

'Calypsonem' dierim at Iunonem', quamquam secutus antiquos C.


Caesar utiiur hac ratione declinandi. Sed auctorilatem consueludo superavit. In ceteris quae poterunt utroque modo non indecenter eerri, qui Graecam guram sequi malet, non Latine quidem, sed lamen citra reprehensionem loquelur.

80. A l'poque impriale se constitue une dclinaison mi-grecque

QUATRIME ncLrN.usoN

63

mi-latine, qui prsente le mme mlange de formes qu'on observe dans la premire :
sxNGUL11~:n N. V. Ac. G. D at. A. I. crlr Scrais Scraies, - crtra, -em Scratem, -n crros, -is Scratis, - crtr Scrati crtre Socrate
PLURIEL

N. V. Calyps Ac. G. Calyps Calypss Calypso Calyps

ctus (xyro)

N. V. Acc. Gn. D. A. I.

crlrs crlrs crlrum crtri bus.

cl

NOTE. -- Certains noms en -is, -idis ont le vocatif en -I : Parl, et Faccusatif en -idem, -im ou -in : Pardem, Parim, Parin ; cf. Dares, acc. Darn, Darla ou Darlem. Les potes emploient ces diverses formes suivant les ncessits du vers. Ce sont l des procds tout fait articiels.

QUATHIEME DCLINAISON
THMES EN -u-.

81. La quatrime dclinaison latine comprend des thmes en -umasculins, fminins (identiques par la flexion), et des neutres. Elle nc contient pas d'adjectifs, sauf un compos articiel ayant pour second terme manus : anguimanus dont Paccusatif pluriel est en -s par exemple dans Lucrce, 2, 537 : anguimans elephants. Comme des traits communs la rapprochaient de la deuxime et de la troisime dc1inaisons,elle a subi la fois Pinfluence de l'une et de I':1ul.rc ; et le fait que cette dclinaison n'est reprsente que par un m-litnombre de mots a favoris cette inuence. Aussi ds le dbut de In lradition littraire, les thmes en -u- ont-ils t menacs dans leur existence, et ils ont t nalement absorbs par les thmes en -o /e-_

64 82. N. V.

ncL1NA1soN
SIN GULI EH.

Ac. G Dat. A. I.

fructus ,frucium fructs lruclu /rucl

tribus tribum tribs lri bu tri bi!

corn corn corns (corn) cornu (corn) corn.


PLURIEL

V. A. fru.-:lus ,frucluum U . A. I. /ruciibus

@.2

tribs trz buum tribubus

corn ua uomuum mrnubus (cornibus). Singulier

Comme on le voit, la dclinaison des thmes en -u- est exactement parallle celle des thmes en -i-, sauf au gnitif singulier qui a un -- issu d'une ancienne diphtongue -ou-, osq. castrous capitis (?) 1, ombr. trior de *trifous tribs , cf. 10, I D et 41. D'aprs Sutone, Aug. 87, Pempereur Auguste disait au gnitif rlomos, qui suppose un traitement dialectal -- de la diphtongue -ou-. La longue du gnitif est quelquefois note par deux u, par exemple conventuus, C. I. L. II, 2416 ; cette notation est frquente dans les mss. de Pline l'Ancien. Le datif en -u reprsente sans doute une dsinence *aw-ei, *ew-ei : manu de *manow-ei. La posie emploie aussi un datif contracte manil analogique de lup et de ov ; cf. plus bas, 88. La dsinence de l'ablatif tait primitivement en -d ; il en reste une trace indirecte dans la forme magistratuo du S. C. des Bacch., qui est une faute du graveur pour magistratud. 83. Nominatif-accusatif-vocatif neutre. - La longue de ces formes est surprenante en latin en face du gr. oru ; elle est d'ailleurs assez mal atteste. Genu, cornu se rencontrent rarement au singulier, plus rarement encore au nominatif et Paccusatif. Sur les 16 fois o cornu se rencontre dans Virgile, il est 15 fois l'ablatif. Un seul exemple clair semble attester la longue, En 1, 320 : nuda genu, nodoque sinus collecta /luentes o gen!! est un accusatif de relation, comparable En. 1, 589 os ume-

QUATRIEME DGLINAIS-fm

65

rosque deo similis. Mais la longue de gen pourrait tre due sa place au temps fort ; et d'autre part Virgile emploie cornlbus Gorg. 1. 433 : para, neque oblusis per caelum cornlbus ibit et genlbus En. 3, 38, ce qui indique que la nale du thme tait brve. Les grammairiens se contredisent ce sujet : Priscien G. L. II, 362 K., se fondant sur des raisons mtriques, enseigne que l'a tait long, mais d'autres auteurs enseignent le contraire. Il semble donc que l'u

de cette dsinence tait indiffreminent bref ou long ;il se peut que la


dsinence en - soit primitivement celle d'un collectif du type indoeuropen *pek, en face du singulier *pekii Du reste ces substantifs neutres en -u sont trs rares, et de bonne heure s'est manifeste la tendance leur substituer un doublet en -us ou en -um : ainsi cornus, -s, et cornum, -, Ovide, Mtam, 5, 383 : opposiloque yenu curvavit exile comum

Varron, Menip. 141 (galliamb.) :


Phrygius per ossa cornus liquida canit anima; gelus, -tis (Afranius 106) et gelum, - (Lucrce, 5, 205;6, 156), tonilrus, -s (Lucrce, 6, 171) et ionitruum, -I ; verum, -I (Plaute, Bud. 1302-4). 84. Gnitif et datif neutres. A Ppoque classique le gnitif et le datif neutres taient en -tts, -ui comme dans les thmes masculins et fmi-

nins ; mais l'poque impriale, partir de Tite-Live, au datif en


-ul se substitua le datif en -il. Le gnitif en -s se maintint plus longtemps, mais il fut son tour remplac par un gnitif en -ll, et les neutres en -il devinrent au singulier des sortes d'indclinables. Le

grammairien Martianus Capella, G. L. III, 293 K., enseignait encore


la dclinaison correcte corns, cornu, mais inutilement. D'ailleurs, comme on l'a vu,les thmes neutres en -a- ne subsistaient plus qu' l'tat de traces.

Pluriel 85. Nominatif-Accusatif. La confusion des deux cas est, ici encore,
d'origine rcente. Primitivement le nominatif devait tre en -es ; manues (ou *manuis) de *maneu-s, cf. gr. vvixsi, dor. 'r:c)e(F)-sg ;

mais il a t refait sur l'accusatif manus, issu de *manu-ns, cf. crtois

66

DGLINAISON

uw-vr; ; d'aprs Panalogie des thmes consonantiques de la 3 dclinaison. L'identit de homins Nom. et homins Acc. a entran celle de mans Nom. et manus Acc. 86. Gniti/. A ct de -num (issu de *-u-m, *-u-om) on trouve quelques formes en -um: currum Virgile, n. 6, 653, manum, ibid, 7, 490, passum Plaute, Men. 177. Ces gnitifs sont analogiques de ceux en -um des thmes en -o /e : nummum, etc., ou peuvent avoir t forms sur manibus d'aprs le type rgum : rgibus. 87. Datf-Ablatif. La dsinence -bus de *bhos s'ajoute au thme : d'o manu-bus, comu-bus. L'u intrieur se transformait en un son intermdiaire entre uet i(cf. Niedermann 15, 4) qui tait not tantt u, tantt i, d'o Phsitation entre -bus et -bus Ppoque rpublicaine. Pour quelques mots la dsinence -bus est seule atteste : arcus, quercus, tribus. Les grammairiens enseignent quil faut crire arcubus, artubus, partubus pour les distinguer du datif-ablatif pluriel de arx, ars, pars. Sous l'Empire la dsinence en -lbus a triomph.
88. REMARQUE. _ Comme on l'a indiqu brivement plus haut, les auteurs ont ds le dbut de la tradition tendance donner aux thmes en -u- un gnitif en -I, sur le modle de dominus :domin. (Test le cas pour aestus, aspecius, cestus, ezercitus, /lus, frclus, gelu, yemitus, luclus, partus, pisclus, portus, quaestus sentus, sonitus, specus, slrepitus, sumptus, tumultus, vclus. La confusion a d tre favorise par le fait que certains substantifs avaient ds l'indo-europen, la fois un thme cn -o/e- et un thme en -u-. C'est le cas de domus, thme -o/e- dans skr. dmah, gr. Boq, thme en -u- dans v. slave dom et dans le driv skr. dmna_h domestique . La dclinaison du latin reproduit cette hsitation :
SINGULIER PLURIEL

N. V.
Ac. Gn. Loc. Dat
Abl. I.

domus domum domi, doms domi dom, domu dom, dom

doms doms, doms domrum, domuum domibus

Mais les formes de la 2 dclinaison, au sing. domi, dom, au pl. doms, domram sont les plus anciennes et les plus frquentes D'autre part, il s'est dvelopp un autre gnitif en -uis, analogique de celui des thmes de la 3 dclinaison duc-is, qu'on trouve seulement dans quelques

ciuquie in if. ncLmA1soi4

67

auteurs archaques (jamais dans Piaute); de mme dans les dialectes italiques on a, avec la dsinence alternante -os : falisque zenatuo, cf. senaluos, sents S. C. des Bacch. Au tmoignage d'Aulu-Gelle 4,16, 5, Varron et Nigidius n'employaient pas d'autre forme et en fait, Nonius, livre VIII passim, cite de Varron anuis, domuis, exercituis, frctuis, gmduis, parlais, rluis. sentuis, victuis. Enn, ct du datif normal en ~ui, s'est cr un datif en - qui, d'aprs Aulu-Gelle, loc. laud., tait employe' par Csar: non omncs concedunl in casu dalivo ' senalui ' magis dicendum quam * senatu '... C. enim Caesar, gravis auctor linyuae Latinae. in Anticatone : ' unius ' inquit ' ar1'o_qantiuc superbiae dominatuque '_ Item in Dolabellam actionis I lib. I : ' isti quorum in acdibus fanisque posila et honori erant et omaiu '_ In libris quoque unalogicis omnia isiiusmodi sine i lillera dicenda censei. Virgile emploie les datifs amplex, concubit, curr, met, porl, sin. On explique ordinairement ce datif en -Li comme etant un ancien locatif en -u, ce qui est peu satisfaisant au point de vue phontique comme au point de vue smantique. Il faut plutt y voir un etiort des grannnairiens pour ramener au parisyllabisme la exion des thmes en -u-. 'Toutes les autres dclinaisons du latin prsentent un mme nombre de syllabes au gnitif et au datif ; seuls senls, semtu font exception. Le datif senl, comme le gnitif sentuis, sont des efforts divergents, mais tendant au mme but : scnts amne senl, de mme que senlu amne sentuis. Mais on sent combien devait tre peu stable et peu durable une dclinaison aussi diversement attaque ds le dbut.

CINQUIEME DEcL1NA.IsoN
THMES EN --. 89. La 5 dclinaison comprend surtout des substantifs drivs fminins forms l'aide des sufixes *-y- et *-it-y-: cnitis, luxuris, mteris, specis (driv du thme *spek- qu'on a dans au-spex), temperis (du thme *tempes- qu'on a dans tempests), etc. Ce suffixe *-yavait une forme alternante *-y- qui a fourni les doublets latins cnilia, luxuria, mieria, etc. La plupart de ces substantifs sont des abstraits. On trouve aussi dans la 5 dclinaison quelques mots racines qui, par suite d'actions analogiques ou phontiques, se sont confondus avec les thmes en -y-: dis refait d'aprs Paccusatif *dim, cf. skr. dyim, gr. Zv ; le thme du nominatif devrait tre *di(y)u-, cf. skr. dgali ct gr. Zeg ; une trace de l'ancienne exion apparat dans les expres ions nudis tertius c'est maintenant (*nu-, cf. nunc) le 3 jour o '-dils est un nominatif; noct diusque o dius est un ancien gnitif, cf. gr. AL(F);, skr. divlg, et dans Padverbe di de jour

ancien locatif, cle *diu ; rs de *zris rc-fait dfaprs Pace. rem, ci. skr.

G8

DEcr.1N_.s.isoN

r1m, o 1 est tomb comme second lment de diphtongue premier lment long devant l'm de la dsinence ; sps, ancien thme en -s-, cf. le pluriel sprs. De plus un certain nombre d'anciens thmes en -l- du type clds, par suite de la ressemblance de leur nominatif avic celui de la 5 dclinaison, hsitent entre la 3 et de la 58 : plbs dont la exion ancienne devait tre plbs, plbis et qui s'est scind en plbs, -bei et plbs, plbis ; fams, - (et -is) abl. fam, tbs, abl. tb. et ds. Enn un ancien thme en -i- : quis, de *quitis, cf. v. perse iyatis 1, gn. quiiis, a un accusatif quiem et un ablatif qui, usits surtout dans les formes du compos requiem, requi. Tous les mots de cette dclinaison sont fminins, sauf dis qui est des deux genreszau singulier, ct son compos merdis qui est mas-

culin. Il n'y a gure que rs, sps et dies qui soient employs au pluriel.
SINGULIER

N. V. Ac. Gn. Dat. Abl. Instr.

ds diem di, die! diei, di

rs rem rfi, rei rei r PLURIEL

N. V. A. Gn. Dat. Abl, Instr.

dis dierum dibus

rs rerum rbus

Singulier
90. Nominatif. La dsinence du nominatif est -s: mlcri-s, etc. 91. Gnitif. La langue archaque employait pour les thmes en -iun gnitif en -s, parallle au gnitif en -s des thmes en -a- ; on le
1. note un son chuitant intermdiaire entre s et ch. 2. Runis par exemple dans une mme phrase de la Lex Repet. l. 63 : ubi ea dies venerit, quo die iusei erunt adesse I ubi ea dies venerit, quo die iussi erunt adesse .

CINQUIME DCLINAISON

69

trouve encore dans Lucrce 1, 103(sa11f- doute Fimitation d'Ennius): quodcumque est, rabies unde iilaec gcrmina surguni. Mais de bonne heure, sous Finluence du gnitif des thmes en -o /e-, comme dans la 1 dclinaison, la dsinence - s'est subsiitue -s : on a eu di, faci ; puis suivant le mme procd que dans la 1" dcli-

naison (cf. 16) *-i, -, -i, -i.

Au tmoignage d'Aulu-Gelle, N. A. 9, 4, la forme de gnitif ensei-

gne par les grammairiens de son temps tait en -ei, et c'tait celle
qui tait en usage. Mais d'aprs lui, les crivains de l'poque rpublicaine avaient employ aussi un gnitif en -i : di, faci, aci, progeni, luxuri, speci, pernici, ce dernier dans Pacuvius et dans Cicron, pro S. Roscio 131 : quorum, nihil pernicii causa diuino consilio, sed vi ipsa ac magnitudine rerum factum putamus (les mss. de Cicron ont pernicie). D'autre part, Csar dans son trait sur l'Analogie enseignait que le gnitif des thmes en -is devait tre en -i : sed C. Caesar in libro de Analogia secundo 'huius die' et 'huius specie' dicendum puiai' (Aulu-Gelle, 1, 1.). Est-ce une forme phontique, issue de *d1l, avec abrgement de l'l nal et perte du second lment de la diphtongue premier lment long (cf. le datif Fortn cit plus haut 17), ou une forme analogique, substitue par Csar di pour rtablir dans tout le paradigme l' du nominatif '.7 Il est impossible de le dcider. En tout cas, ce gnitif apparat aussi dans les textes, et Aulu-Gelle cite de Salluste, Jug. 97, 3, decima parie die reliqua. Ainsi le gnitif de dis pouvait tre : 1 dis (Ennius, A. 413) ; 2 dil, Virgile, En. 9, 156 ; nunc adeo, melior quoniam pars acta dil ;

3 d, diz,1d.,i1ie. 1, ess;
munera laetitiamque dll : 4 di, id., Georg. 1, 208 : Libra die somnique pares ubi feceril haras. La situation est la mme dans les thmes en --. Le gnitif de res apparat dans Plaute sous la forme r (cf. Fexemple cit 16), qui se retrouve dans Lucrce 2, 548 : corpora iactari unius geniialia rel. Lucrce emploie de mme, en n de vers, d, 5, 102 : nec iacere indu manus, via qua munita dei.

70

|:i-zcunaison Men. 494 (sn. iamb.): adulescens, quaeso, quid tibi mecum est r ?

Mais Plante a galement la forme r, , Pers. 65 (sn. iamb.) :

nam publicae rei causa quicumque id facit

z-\

et enn la forme re, Trin. 38 (sn. iamb.) :


remoramque faciunt re privaiae et publicae ;

o r peut tre un datif


cf. Tr., Heaut. 830 (sn. iamb.) : quid re (lid) esset dixli huic ? _ dixi pleraque omnia. Dans les dissyllabes, le gnitif en - du type r ne semble pas attest ; mais on trouve une forme en - : fam (Caton, Lucilius dans A. G., loc. cit.), d, pleb, par exemple di /iduciae causa, C. I. L. II, 5042, lege plebive scilo, C. I. L. I2, 582, 1. 16 (lex Bantina). La scansion d semble se trouver pour la premire fois dans Manilius 2, 605. 92. Datif. Les exemples de datif sont rares dans les thmes d'abstraits en -i. La posie avait peu d*occasions de les employer, et son tmoignage ne peut tre invoqu. En prose et dans la langue parle, le datif (comme le gnitif) normal du type mteris tait mteriae. Pour les autres noms, le datif est en -ei ou en - ; et d'aprs AuluGelle, 9, 14, 21, cette dernire forme tait celle qu'employaient les puristes : in casu dandi qui purissime locuti sunt, non 'faciei' sed 'facie' dixerunt. Contrairement au gnitif, cette nale semble avoir toujours t monosyllabique chez les anciens potes, Plaute, Ennius (cf. le contraste entre le gnitif en - et le datif en - dans la premire dclinaison) ; ainsi Plaute a di, Amp. 276, , ou r, Amp. 674 (lid) Merc. 300, Trin. 757 (conjecture sre) ; /id, Pers. 193 (lid), Poen. 890 ; Trin. 117, 142, cf. Poen. 810 (sn. iamb.) : quando id quoi r(ei) operam dedimus, id impetravimus. Lucrce semble tre le seul avoir employ un datif dissyllabique r, semblable au gnitif, 1, 688 et 2, 236 (comme il semble tre le seul avoir employ le datif dissyllabique aquai, 1, 453). Aprs lui, Horace eri r, Od. 3, 24, 64, mais d, Sat. 1, 3, 95 ; Snque, Phdre 131 sp ; Manilius a di 5, 699 et d 3, 107. A l'poque impriale, les grammairiens enseignent que le datif est en -el, qui est parfois not

CINQUIME DGLINAISON

/71

avec I long dans les inscriptions, ainsi FIDEI, C. I. L., VI, 148 1. 93. Ablatlf. - Il est en -, d'aprs celui en -(d) des thmes en -o /ell n'y a aucune trace d'un -d nal ; et la forme falisque foied hodie est des plus suspectes. Plur el 94. Sauf pour dis et rs, le pluriel des noms en -is et -s est trs rare (quelques exemples de facis, specis); on n'en1ploie gure les abstraits au pluriel. Quelques-uns empruntent leur pluriel la 1'* dclinaison : ainsi le pluriel de intemperis est intemperiae. Ennius a un

nominatif pl. sprs, Ann. 128 et 429 :


spero, si speres quicquam prodesse potissunt en regard du nom. pl. sps dans Plaute, Rud. 1145. Sprs peut tre le nom. pl. rgulier d'un ancien thme en -s suffixe zro *sps gn. *spr-is, qu'on retrouve dans spr-re de *sps-si, et qui a t incorpor dans la 5e dclinaison.

95. A. Nominatif-Accusalif. Le nominatif en -s repose sur la contraction de la voyelle thmatique -- avec la dsinence *-s : rs est issu de *r(y)-s, etc., Paccusatif reprsente *--ns > -s. Le pluriel dis est analogique de rs : on attendrait *dieu-s > *ioves, ou *dioves. B. Gniti et Datif-Ablatf. On ne rencontre gure que dirum, rrum, analogique des thmes en -a- et en -o/e-, et dibus, rbus. Priscien cite bien (G. L. II, 368 K.) un gnitif facirum quiaurait employ Caton, mais Cicron, Topica 2, 30, dclare que specrum et speciblzs n'existent pas, et Quintilien ne connat plus de pluriel sps quid plurali 'spas' /acet ? Inst. Or. 1, 6, 26.

D'aprs le datif-ablatif en -bus les grammairiens ont imagin un


gnitif en -um : specieum ; mais ce type de gnitif ne se rencontre ni chez les auteurs, ni dans les inscriptions. (Test un effort purement thorique et articiel pour normaliser la dclinaison sur le modle : cI<z.<<.-fum : classibus. 1. Voir LxN1:sAY, The datif sing. of the fth Declin. in Latin, Class. Rev.,
X, 424 sqq.

72

DGLINAISON

REMARQUE. - La coexistence de thmes en *-ia- et de thmes en *-i- a eu pour consquence le triomphe du premier type ; aussi la 5 dclinaison a-t-elle presque entirement disparu dans la langue vulgaire. Il en reste nanmoins quelques traces dans les langues romanes : Vespagnol baz remonte facis; au contraire le fr. /ace, glace, ital. faccia, ghaceia, reprsentent *facia, *glacia

qui ont rerrplac facis, glacis.

Aajeciifs
Positif, Comparatif et Superlalif.

96. Comme on l'a vu, la dclinaison de l'adjectif n'a pas de formes


propres, et se confond avec celle des substantifs. Au positif, les adjectifs se divisent en trois catgories : 1 ceux qui se rattachent aux thmes en -o /e- (masculin-ncul.rt) et en -a- (fminin) : type bonus, -a, -um; patcher, -chra, -chrum ; lbvr, -cra, -erum ; 2 ceux qui se rattachent aux thmes en -i- : type /orlis, -e; cer, cris, cre; audx, supple; 3 ceux qui suivent la delinziison des thmes consonantiques : type inops, quadrups ; vetus. Un trait remarquable du latin est la tendance liminer dans l'adject.it la distinction entre le masculin et le fminin. Cette distinction ne subsiste que dans le premier groupe; les types fortis et inops ne la connaissent plus ; on a vu combien elle est artificielle et inconstante dans lt-. type ccr. C'est l

une innovation caractristique : Bocp, tocpeo du grec le latin


oppose gravis, forme de fminin issue de *gra-ui-is 1 df-venue commune au masculin et au fminin; i (de *cr Fu) 18eIoc,suvis, correspondant pour la forme au fminin skr. svtlifi; :l cppv (de *cppcm/'r), <ppouo'ot (de *<ppov'r-y), ferns, issu de */erunt-s masculin, et de *ferentis ancienne forme de fminin comparable au skr. bhrant. L'emploi du suffixe *-l'- dans la formation des adjectifs a eu pour consquence l'limination de la distinction du masculin et du

fminin dans un grand nombre d'adjectiIs et dans tous les participes


prsents.

Sur la confusion entre le masculin et lc neutre, voir plus haut 2, B. 97. L'adjectif a cette particularit de comporter des degrs de comparaison. Le comparatif exprime qu'une personne ou une chose est suprieure une autre ; le superlatif exprime le mme rapport
1. Le signe 2 note une voyelle rduite, de son indtermin.

ADJEc'rn*s

73

entre plusieurs personnes ou plusieurs choses (superlatif relatif) ou sert indiquer qu'un sujet possde un trs haut degr la qualit exprimec par Padjectif (superlatif absolu). Ces ides de comparatif et de superlatif se rendent en latin par des suffixes spciaux qui s'ajoutent a i ralical de Padjectif. Le comparatif et le superlatif d'in/rioril, le cimparatif d'galit ou qualif (qui a une forme en irlandais par

extmyle) n'ont pas de formation propre ; ils s'expriment au moyen


d'1 dv rbfs : minus, minim, tam. 98. Comparatif. Le suffixe du comparatif en latin tait primitive-

ment *ys-, qui apparat galement en attique a Yaccusatif masculin singulier et au nominatif masc. pluriel: co, 'ou de *o'FES,-mo-ot, *o ;'*'*}8-iyoo'-eg. Ce suffixe s'ajoutait, non pas au thme
d'adjectif correspondant, mais directement la raine, cf. -]8'. en

face de *;8i'-. Le latin a quelques traces de cet tat ancien : la plus propior, senioren face de nquam, propinquus, senex. Mais en gnral, le thme du positif de l'adjectif sest tendu au comparatif.
claire est maior de *mag-y-s, en face de magnus de *mag-no-s, cf. gr. tl-w de *IJ-SY-y00-01 en face de yoc-. On peut citer encore nquior Aux cas autres que le nominatif, -s- du suffixe s'est sonoris l'in-

tervocalique: gn. -ir-is, etc., et la forme *-ir s'est tendue analogiquement au Nom. maso. fm., o elle sest abrge comme dans arbr. Seul le Nom. -acc.neutre singulier -i usde -ys, a gard -5 nal.
Nanmoins quelques traces des formes anciennes apparaissent encore; Varron L. L. 7, 27 citemeliosem; l'abrg de Festus a maiosi`bus, meliosibus cf. Niedermann 49; enn les noms propres de Prneste Maio, Mina C. I. L. XIV, 3299 et 3166 reprsentent *Mais, _*Mins avec chute de -s nal. A l'poque classique, les formes se prsentent ainsi: altus altior altius

pulcher forts cer


atrox

pulchrior fortior crior


alrocior

pulchrius /ortius crius


troci us

prdns

prdentior

prdentus.

Priscien cite aussi les formes de neutres prior, posterior qu'auraient employes les historiens archaques : bellum prior, posterior. Elles sont

74

DcL1NA1soN

probablement analogiques de neutres comme marmor, aequor ou formes sur le gnitif: prir-is, posterir-is. Ces formes sont trs rares

et n'ont pas vecu.


Nora I. - Il y avait en outre un suffixe *-ero-, *-tero- (et *tro-), qui servait a opposer deux objets entre eux, cf. gr. oipicrep sinis-ter , Serepog dexter , trcspo sup~erus , et qui a jou un rle trs important en grec. En latin il a subsist : 1 dans certains adjectifs indiquant le lieu ou le temps : inferus qui est en bas - qui s'oppose a superus osq. supruis superis , exterus, dexter, sinister, posterus osq. p u s t rei in postcr ombr. postra posterirs ; 2 dans des adjectifs pronominaux :alter l'uu, le second de deux 1 osq. a l t t r am 1 alteram cf. gr. repo ombr. e t r a m - a 1 alteram , aler lequel des deux osq. p (1 t r s p i d , Nom. pl. uutrque gr. rrrepog, noster 1 notre (par rapport ce qui est autrui), vcsier votre (par rapport ce qui est nous), cf. gr. repoq, rapog. On le trouve galt-.mt-nt dans les substantifs magister cf. ombr. rn e s t ru maior , rninistrr, osq. minstreis minris . Mais les Latins ne savaient plus la valeur de ce sullixc, pusqu'ils ont cr les comparatifs : exterior, in/erior, superior, accumulant ainsi deux sufxes de comparatif dans la mme forme. *Interus a t remplac par interior en face de gr. vrepov. NOTE II. - Minor n'est pas proprement parler un comparatif. Il tire le sens dev: plus petit de sa racine *minu- qui signifie diminuer, amoindrir v, cf.

minu. C'est d'aprs Panalogie de maior, malus que minor, minus a servi de comparatif parvus.

4 Non: III. - Le comparatif tait originaircinrm un intensif, cf. 5, F. 1. Senior signia d'abord partirulircnicnt. e ; ce sens n'cst conserv dans les formes de comparatif employes sans complement :Iiom docliar c un homme particulirement savant, trs savant , etc..

99. Superlalif. La ca1*at~lrisliqut- commune tous les superlatifs latins est le suffixe *-mo-. ll peut tre t-mploy seul, ou uni d'autres sufxes ; on a ainsi : *-o-mo-, *sn-nm-, *lo-mo, *is-so-mo-_ La plupart des superlatifs (saut minimus) prsentent ct de la forme classique en -imus, une forme plus ancienne en -umus, dont l'a reprsente un stade intermediaire entre o et i. 1 Suffixe *-mo- : I-mus, osq. im a d-e n ab im prmus de *pris-mo-s, cf. plignien prismu prima n summus de *sup-rnos, ombr. somo summum exlrmus postrmus suprmus

Ces trois derniers sont tirs des formes d'instrumental *e:t:lr`!-,

sUPEnr.A'rn='

75

*postr-, *supr-, cf. cert. Il faut peut-tre y ajouter minimus de *minu-mo-s, quoiqu'il puisse s'analyser aussi en *min-omo-s, comme *mag-so-mo-s > mximus. En tout cas la graphie minumus est un faux archasme qu'il faut bannir des textes. 2 Sufxe *o-mo- : inmus de *in/-o-mos, skr. adhamlg. post- umus 3 Sufxe *so-mo- : maumus, maximus pessumus, pessimus proxumus, proximus de de de *mag-so-mo-s *ped-so-mo-s *proq-so-mo-s.

L'adverbe prope est sans doute issu de *proque avec assimilation de la gutturale labio-vlaire au p- initial. On trouve galement dans les gloses un superlatif d'-adverbe oxim cissim P. F. 211 L., et dans Plante medioxumus, Cist. 512 (sept. troch.) : at ita me di deaeque, supert atque inferi et medioxumi, qui est un superlatif burlesque de medicris, form d'aprs maumus. *Pulcro-so-mo-s, *cri-so-mo-s sont devenus, par suite de l'absorption de la voyelle brve par l'r prcdent (cf. plus haut 26 C et 66) *pulc-so-mo-s, *cg-so-mos, d'o *pulcer-so-mo-s, *cer-so-mo-s, et par suite de Passimilation du groupe -rs- -rr, et du passage de o u puis ien syllabe intrieure (Niedermann 82 et 15, d) pulcerrumus, cerrumus, et pulcherrimus, cerrimus. De mme */acil-so-mo-s a abouti facillimus : cerrimus (-rumus) miserrimus (-rumus) pauperrimus (-rumus) gracillimus humillimus simillimus.

Nora I. - Le superlatif veterrmas de vetas est form du nominatif neter dont on a vu la formation plus haut, 62, 1 ; il apu galement subir l'influence analogique de pauperrimus. Veterrimas tait ueteris, veteri comme pauperrimus pauperis, pauper. Du reste vetus emprunte le plus souvent son superlatif a son driv vetustas : vetustissimas, et n'a d'autre comparatif que vetustior ; 'volt-rior n'est pas attest. Non: Il. ~- Dans certains adjectifs en -li- 'et en -ri-, -ro-, Vanalogie a rtabli

76

ncLrNA1soN

le suffixe le plus frquent "-ssmo- ; cf. plus bas. Ennius emploie aeterissimus, Ann. 505 : exin per terras postquam celerissimus rumor. Al'poque classique, on ne connat plus que nbilissimas, lilissimus. D'ailleurs peu d'adjcctif`s en -ilis sont employs au superlatif.

4 Suffixe *-to-mo- : citimus dextamus, deactimus extimus intimus, skr. ntamah optimus (-tumus) sollistimus ultimus, osq. l ti u m a m

ultimam .
La plupart des positifs ou des comparatifs correspondant ces superlatifs n'existent plus que dans les adverbes ou prpositions : cis, citrd, ex, intr, intr, post, uls, ullr, ultr. On retrouve ce mme suffixe dans fnitimus, proprement qui est tout au bout , maritimus, quotumus, cf. skr. katamlg lequel . 5 Suffixe *-is-so-mo- :

altissimus (-sumus), de *alt-is-so-mo-s


fortissimus trcissimus prdentissimus. C'est le plus rpandu des suffixes de superlatif en latin. 100. Comparatifs et superlatifs anomaux. A. On a tudi plus haut le cas de maior, maximus, nquior, propior, senior. Comme formes anomales, on peut citer : dlves iuvenis dtior iitnior dtissimas (pas de superlatif)

Dltior et inior sont des formes syncopes de *dvitior *iuvenior 1. Les formes pleines ont d'ailleurs t restitues basse poque. frg frglior frtiglissimus, dont le positif est une forme de substantif employe adjectivement.
1. Il est inutile de supposer que inior a t bti sur le thme rduit *itinqui alternat en indo-europen avec *iaven. Inor est iavenior comme inx iuvenz.

suP1=.:uLA'.rxF

77

D'autres comparatifs et superlatifs sont forms sur des adverbes. On en a vu quelques-uns plus haut. On peut ajouter :
pr! de
0Cl0t'

prior dterior

prmus (cf. plus haut, 99) dterrimus.

Un autre n'a pas de positif :


OClSSlmllS.

B. Les adjectifs composs en -dicus, -cus, -volus, forment leur comparatif et leur superlatif en -entior, -entissimus. Tout se passe comme si le second terme tait un participe en -ns. D'ailleurs le doublets malcdicus et maledcns, malevolus et malevolns existent, par exemple Plaute, Merc. 410 (sept. troch.) : atque, ut nunc sunt malcdicentes homines, uxori meae, id., Capt. 583 (sept. troch.) : est miserorum ut maleuolentes snt atque invideant bonis.

On a donc :
maledicus maledtcentior maledlcentissimus malevolus malevolcntior malevolentissimus magnifcus magnicentior magnicentissimus. Nanmoins Caton emploie bene/icissim : rge optim atque beneficissim, Jordan 43, 3, et magnicior, mtlnicior, magnicissima. La forme pieniissimus, atteste pigraphiquement, est analogique de benevolentissimus. C. Enfin certains adjectifs empruntent d'autres thmes que celui du positif leur comparatif et leur superlatif : bonus malus multus parvus melior peior (prononc peiior) plrs minor optimus (-tumus) pessimus plrimus minimus.

Ce sont la des faits qui relvent plus du vocabulaire que de la morphologie. 101. Comparatifs et superlatifs priphrastiques. Il y a des adjectifs qui n'ont pas de comparatif et de superlatif : ce sont ceux dont la voyelle nale du thme est prcde d'une autre voyelle (types en

78

n1f:cLu~r.1soN

-eus, -ius, -uus). Dans ce cas le latin emploie des formes priphr tiques en prposant Padjectif au positif les adverbes magis et maxim. idneus dubius d ar uus magis idneus magis dubius magis arduus maxim idneus maxime dubius _ maxime arduus

Dans les adjectifs en -quos -quus, o l'a de -qu- est consonne et ne

forme pas syllabe, on avait rgulirement -quior -quissimus anlquior,


anlquissimus. Chez les auteurs archaques, l'analog1e a rtabli des comparatifs et superlatifs comme arduius, strnuius, gregzzssfma innoaciirem, strnuissumus, pcrpctuius; l'poque impriale pusszmus ; toutes formes qui devaient paratre barbares une oreille dlicate. De bonne heure, la formation priphrastique s'est tendue des adjectifs qui avaient aussi des comparatifs et superlatifs suffixaux en outre, ct de magis s'est employ l'adverbe pls ainsi Ennius, Seen. 308 : plus miser sim. Les langues romanes, qui ont gnralise l'emploi du comparatif et du superlatif priphrastiques, emploient les unes pls, les autres magis : fr. plus beau it. piu bello, mais esp mas hermoso, port. mais formoso. 102. Comparatif et superlatif des adverbes. Les adverbes ont pour comparatif le neutre du comparatif de l'adjectif correspondant. Leur superlatif est une forme d'1nstrumental en - du superlatif de Padjectif : altissim alt altius miserrim miserius miser foriissim forius fortiter crius acerrzme criter ttissim tt titius optim ben (de *ben) melius pess ime mal (de *mal) peius (peiius) maxime multum magis ou plus minim. parum minus Magis, comparatif de multum, est galement un neutre, forme thme *mag- auquel s'est ajout la forme rduie *-is du suffixe *-yes, qui alternait en indo-europen avec *-yos- ; de meme plus semble

Les rnoNoMs

79

tre pour *plo-is : on trouve ploeres plrs dans Cicron, de Leg., 3' 6, et ploirume plrim , C. I. L. I2, 9, de *ploisomoi ;la forme plous du S. C. des Bacch. serait une fausse graphic archasante. Dans ditius, ditissim, comparatif et superlatif de di, le t est obscur. Peut-tre est-il emprunt, pour rendre possible la forme (*diuius serait presque impossible prononcer), au suffixe -tinus, ou -lurnus qu'on a dans dilinus, diturnus.

Les Pronoms
103. Au point de vue morphologique, les pronoms latins se divisent en deux grands groupes : 1 les pronoms dmonstratifs hic, iste, ille, auxquels s'ajoute is, et les pronoms relatifs et interrogatifs-indfinis qui et quis ; 2 les pronoms personnels. Ce dernier est sans contact avec le prcdent, et c'est d'une manire abusive qu'on appelle pronoms des mots comme ego et ttt qui servent seulement renforcer Pexpression de la personne dj contenue dans la forme verbale am j'aime , ams tu aimes , et ne tiennent la place d'aucun nom. Dmonstratifs et relatifs, interrogatifs-indfmis peuvent s'employer seuls : hic vnit, quis vnit 'I ou joints un nom: hic homo, etc., et jouer le rle d'adjectifs. 104. En dehors de is qui n'a pas de nuance spciale de sens, et qui correspond en gros l'artic1e ou au pronom 'il' du franais, le latin a dans hic, iste, ille un systme complet et cohrent de pronoms adjectifs dont chacun a un sens spcial et prcis : hic est le pronom de la 1 personne, et de l'objet prsent : hic homo cet homme dont je parle, qui est ici et mme l'homme que je suis ; iste, le pronom de la 2 personne l'homme dont tu parles ; ille le pronom de la 3 personne et de l'objet loign : ille homo cet homme l ; ill tempore en ce temps l . Ces distinctions s'observent nettement chez les bons crivains, mais elles ont tendu s'effacer avec le temps ; et la confusion qui en est rsulte a entran peu peu la dsorganisation du systme, Plimination de certaines formes au prot des formes plus pleines et plus rsistantes ille, iste renforces souvent par une particule ecce : ecce ille, ecce iste > cel, cet, tandis que ille

servait former Particle dni , le, la, et le pronom personnel il,

80

ncLn~n.isoN

elle * des langues romanes ; is a disparu totalement, hoc n'a subsist, seul ou joint des particules, que dans de rares formes : apud hoc > avuec, avec ; ecce hoc > ital. ci, etc. 105. Si les pronoms is et quis, qui ont des correspondants bien attests dans nombre de langues de la famille indo-europenne, qui en prouvent l'origine ancienne et permettent d'en donner l'tymologic, la formation de hic, iste, ille, est des plus incertaines, et l'on ne peut faire ce sujet que des hypothses 1. Ceci d'ailleurs a, du point de vue latin, peu d'importance. Nous avons affaire une cration originale du latin, et les tymologies qu'on a proposes n'clairent pas sur la rpartition des formes, des sens et des emplois de hic, iste, ille, telle qu'clle nous apparat ds le dbut de la tradition. 106. D'une manire gnrale, hic, iste, ille prsentent dans leur dclinaison des thmes en -o /e- pour le masculin, des thmes en -apour le fminin. Par l, ils se rapprochent de la dclinaison des substantifs, et c'est ce qui explique que les deux dclinaisons, nominale et pronominale, aient inu l'une sur l'autre (ci. 10, p. 16 et 33, p. 30). Mais ils ont en outre des caractres spciaux qui assurent leur dclinaison son originalit propre. Ce sont : 1 gnralement un nominatif singulier en -e au masculin, en -od, -ud au neutre ; ce dernier comparable au neutre gr. f de **ro8, *1:o8- dans 1:03-om, *o'00\o8, dans o'00\o8oc1rr;(=lat.. quod, aliud) ; 2 certaines formes communes pour le masculin-neutre et le fminin : un gnitif singulier en -lus et un datif singulier en -, alors que tous les autres cas ont des formes distinctes pour les deux genres. En outre, ils peuvent tre accompagns de particules postposes, -I, et -ce, rduit souvent -c (cf. Niedermann, 25, 1). Ces particules dites pideictiques (du gr. rrteiwrmg) ou dmonstratives , servent dsigner plus exactement la personne

ou l'objet dont on parle ; -ce rappelle le thme du pronom grec xsvo, xsvo; et de l'osque *ek*o- celui-ci ; la particule -I, qui du reste
s'est confondue dans le thme du pronom auquel elle s'tait soude, et que seule l'analyse permet de retrouver (par ex. haec reprsente
1. Voir par exemple MEILLET dans Rev. des t. lat., 1925, p. 51 et s. ; Diction. tymol. du latin s. v. ; autre explication dans BRUGMANN, Grdr., II2, 1,55.

rs, EA. rn

81

*ha-Z-ce, etc.), est la mme qui existe dans gr. oroa-. L'emploi de ces particules n'est pas constant dans la exion de tous les dmonstratifs, ni mme dans Pensemble d'une exion isole ; les formes particule appartiennent surtout au langage parl. 107. Les particularits de la exion des pronoms en latin s*`expliquent mieux si 1'on part des formes du pronom is, ea, id et du relatif qu, quae, quod, et de Fintcrrogatif-indni quis, quid. 108. Is EA in

Is, ea, id celui... (qui) (pronom), le, 1'(qui) (adj.). Le pronom is, ea, id n'cst pas proprement un dmonstratif. Il sert annoncer ou reprendre un pronom relatif, d'o le nom d'anaphori que; aussi n'a-t-il pas de particule dmonstrative. La dclinaison de is prsente le mlange de deux thmes : l'un *i-/e1(thme en i-) qui a fourni le nominatif singulier masculin et neutre, le gnitif et le datif communs aux trois genres, et qui a laiss d'autres traces en latin archaque, l'autre *eyo- (thme en -o/e- dc la 2 dclinaison), fminin *eya-, qui a fourni les autres cas. Ces caractres se retrouvent en grande partie dans la dclinaison de quis, qu, quid, quod ; ceci n'a rien d'tonnant ; les deux pronoms sont unis par le sens ; is est le corrlatif du relatif-indni. Le double thme *- lego- existe dans les dialectes italiqucs autres que le latin: *- dans osq. izc, dk (avec particule -c) is, id, *eyodans osq. ik, ioc, ak ea, eam , ionc eum, ombr. eam eam,

eu, eaf ea (acc. pl. n.) es , etc. ; et aussi en sanskrit : nomin. masc.
sg. ay-m, neutre id-m.
SINGULIER

A. Nom. Ac. Gn. Dat. Abl. Inst.

M. is eum eius (eiius) ei () e

F. ea eam pour les 3 genres 1 ed

N. id id e

PLURIEL

Nom.

1, l, el

eae

ea

Ac.

es

ed:

en

82
Gn. Dat. Abl.

ncx.1NA1soN
erum is, is, es erum is, is, eis erum s. is. els

Singulier
109. Nomlnatil. Is est bref partout, et reprsente le thme 1- + l's du nominatif, cf. civi-s. La forme eis qu'on lit dans la Lex Repetundarum, par exemple l. 9 sei eis volet patronos sibei in eam rem darei, si ce n'est pas une faute du graveur, a sans doute t cre d'aprs le gnitif eiius. Le -d, caractristique gnrale du nom. acc. neutre, se retrouve dans osq. id-ik, skr. id-m, gr. 't de **ro8, etc.

Is...id s'opposent au fminin ea, bti sur le thme en *eyo-/a-, et


sans doute d'origine secondaire. 110. Gnitif. Le gnitif eius est issu de *ei-os, c'est--dire de la forme normale du thme devant la dsinence du gnitif et du datif ; cf. 140 et 41, et de la dsinence -os alternant avec -cs, cf. 46. Eius est quelquefois scand avec la premire syllabe longue, ce qui suppose une prononciation eiyus (cf. mai(i)or), et la graphie eiius est atteste pigraphiquenient, C. I. L. II 1065, etc. Mais tant donn le sens faible du pronom, les comiques et les potes archaques seandent souvent eius monosyllabe, comme huius et cuius, par exemple Trence, Haut. 453 (sn. iamb.) : Amator numquam suerrf sumptus queal. 111. Dalif. Le datif ei est issu de *ei-ei, forme qu'on trouve encore dans la Lex Rcpct. 1. 12, et l"voluiion de cieiest exactement semblable celle de dici, rei, cf. 91. Plaute scandc parfois dissyllabe long, e.g. Au. 13 (sn. iamb.). agri rcliquil E non magnum modum scansion encore conserve dans Lucrce 3, 554 2 siue aliud quiduis potius coniunctius ei.

Mais ce ei tend se monophtonguiser en ei, attest galement depuis


Plaute, par exunple Trin. 14 (sn. iamb.) : quoniam ei qui me aleref nihil video esse relicui; ,`

cf. huis dans Tr. Heaut., 830, cit 91.


Chez les potes de l'poque impriale apparat une scansion . On ne peut dire si elle reprsente l'tat intermdiaire entre il ei, ou si

rs, EA, in

83

c'est une forme analogique faite d'aprs um, . On la trouve par exemple dans Ovide, Hal. 34 : semper similis quem contigit. aique ubi praedam. Par influence analogique du nominatif et de l'aeeusatif ea, eam, on trouve dans Caton et dans Plaute ct de ei un datif fminin eae, par exemple Mil. 348. Ces formes disparaissent de la latinit classique pour reparatre dans la langue populaire de l'Ernpire 112. Accusatif. L'aceusatif normal masuclin est eum, de *eyom Mais les grammairiens ont conserv une forme d'aecusatif btie sur le thme *i- : im ou em qui figurait dans la loi des XII Tables ; ainsi Tab. I, fr. I igilur em capito ; Tab. VIII, fr. rr si im occisit. 113. Ablaiif. Dans les inscriptions archaques gure encore le -d nal caractristique de Pablatif : ed, ed. Pluriel 114. Nominatif. La forme de nominatif masculin i issue de *cio-i > *cie-i, est devenue par contraction, (cf. di, d) forme normale Ppoque rpublicaine. E est sans doute analogique de erum, es. Dans les anciennes inscriptions gure galement une forme avec s note eeis C. I. L. I2, 581, ieis C. I. L. I2, 402, eis C. I. L. I2, 582, I. 16, qui, comme le nominatif en -eis des thmes en -o /e- (cf. 33 noie), doit tre un compromis entre le nominatif du latin en -ei, et celui des autres dialectes italiques en -s, cf. osq, iusc i de *is-ce, ou reprsenter Paltration d'un ancien *eyes (cf. qus de *quei-es,

124).

i'

115. Gniiif. L'abrg de Festus 67, 23 signale un ancien gnitif masculin eum pour erum ; eum est analogique, comme le gr. 'rv, de Pancien gnitif pluriel en -um des substantifs de la 2 dclinaison. 116. Datif-Ablalif. Eieis a abouti is, Is ; es est refait sur es ; chez les auteurs archaques apparat quelquefois un datif-ablatif bus de

*ei-bha-s, bti sur le degr *ez'- du thme i. L' de cette forme est long
l'origine, cf. Plaute, M. G. 74 (sn iamb.) : latrones, bus dinumerem stipendium.

84

DCLINAISON

On a restitu par conjecture dans Lucrce une forme bus, 2, 88 ; si elle est relle, il faut admettre qu'elle a t refaite sur is d'aprs

quis, quibus. D'aprs debus s'est form galement un datif fminin ebus. Ces
formes ont disparu l'poque classique.

Pronoms relatif et interrogatif-indni


117. Le pronom relatif est un ancien thme en -o/e- *1<'o-; le pronom interrogatif-indni un ancien thme en *i- *1<"'i-; les deux sont anciens ; ainsi lc gr. a 'tig el. Tc--rspo; Posque et l'ombrien pis quis , putres-pe utriusqut-. , /rs-pd utrque (nom. pl. masc.). Le thme *k"'o- rappelle le thme *(*_1/o- ct le thme *so- de dmonstratif, dont il y a quelques traces en latin, cf. 144; le thme *I<'i-, le thme *i- de is, id. Ces deux lh`emcs, primitivement distincts se sont partiellement confondus, et se sont emprunt mutuellement des traits de leur dclinaison. Mais il reste en latin assez de traces, directes ou indirectes, de l'tat primitif pour qu'il soit possible de se le reprsenter au moins partiellement. 118.
RELATIF

Qv et Qvls.
1N'r1: u |uoATu=-INDFINI F. quae quam cuius cui
qu

N. A. G. D.

M. qui quem cuius (cuiius) cui

N. quod quqd cuius cui qu

A.I.
N. A. G. D.A.I.

qu
FLURIEL qui qus qurum quibus (queis, quis)

M. F. N. quis (qui) quis, quae quid (inl(-.iini quu) quem quam quid cuius cuius cuius (cuiius) cui cui cui qu qu (qui) qu
PLURIEL

quae qus quarum qu ibus

qllf

qui (ques) qus quorum quibus

quae qus quarum quibus

quae quae

quae qurum quibus

(que) (qwl)

qurum quibus.

RELATIF, rN'rEn1xoGATrF-INDFINI

85

Un coup d'il d'ensemble sur le tableau permet d'apercevoirimmdiatement les diffrences et les ressemblances. A l'poque classique, le relatif et l'interrogatif ne diffrent plus qu'au nominatif singulier Mais l'intrieur de la flexion, le thme en -i- a fourni les dsinences

de gnitif et de datif singuliers, d'accusatif masculin singulier quem


(issu de *quim comme nvem de nvim, cf. osq. acc. mase. phim (pour *pim quem ), et au pluriel le datif-ablatif quibus (avec une dsinence -bus comme nvibus).

Singulier 119. Nominatif. A) Le thme du relatif est *quo-, *qua-. Le nominatif masculin reprsente *quo sans dsinence, (comme dans les dmonstratifs proprement dits, cf. hi-c) + une particule , qu'on retrouve dans le dmonstratif ; quoi est devenu d'abord quei conserv dans une inscription archaque C. I. L. I2, 10 : quei apice insigne Diallis /llaminis gesistei puis qui; quae reprsente *qua + ; le nominatif accusatif neutre reprsente le thme *quo + la dsinence d du neutre caractristique du pronom. Ces formes se retrouvent en osco-ombrien : mase. osq. pui, ombr. poi, fm. osq. pai, pa pae neutr. osq. p d qui, quae, quod . B) Inferrogatif-indfini. _ Le nominatif quis est l'poque archaque la fois masculin et fminin, comme on doit s'y attendre;

ainsi Plaute, Cist. 695 (bacchiaque) :


era. - hem t _ est. _ quid est ? -- haec est. - quis ? - quoi haec excidit cistella. De mme les composs de mis : ecquis dans Ennius, Trag. 346 (sn. iamb.) : ecquis illaec est quae lugubri succincta est slola ? quisnam; quisque, quisquam, cf. neque vir neque mulier quisquam, C. I. L. I2, 581 ; quisquis. De mme l'osque et l'ombrien n'ont qu'une

forme de Nom. mase. fm. : osq. pi s, ps, ombr. pis, correspondant


au neutre osq. p i d, ombr. pi r-e, cf. gr. tig, Ti. Mais, par suite de la confusion du thme *quo-, *qua- et du thme *qui-, quae s'est peu

86

ncL1NA1soN

peu substitu quis au fminin, et est seul employ l'ep0que classi que. Il existe en outre pour Pindni une forme qu, qui t ant donn son caractre indtermin, ne pouvait recevoir la particule pideictique ; Virgile, Buc. 7, 40 :

si qu lui Corydonis habet te cura, venito. De plus, on est arriv employer qui et quod comme nterrogatif indni mais seulement quand ils taient adjectifs : qui deus ? quod

templum ? par exemple Virgile, Georg. 1, 3-4 :


....quae cura boum, qui cullus habendo sit pecori

Ce qui n'tait pas identique, tout au moins l'origine, avec le qui


interrogatif de Plaute, Aul. 350 (sn. iamb.) : heus, Slaphyla, prodi alque oslium aperi. _ qui uocat 7 o la chute de s est sans doute duc des conditions de phontique syntactique : quis vocat > qui vocal comme *disvcll > divell. Si cn effet ces deux qui taientidentiques, on ne saurait s'expliquer l'emploi de quod au neutre, et l'on attendrait *quid tcmplum qui ne se rencontre jamais. Toutefois qupcut tre un ancien *qui sans dsinence, dont 1'! se serait allong comme il est de rgle dans les monosyllabes non enclitiques ou proclitiques (Meillet, M. S. L., XXII, 202).
NOTE. - 1 Quis n'est jamais employ comme relatif. Dans les phrases o il semble jouer ce rle, il a une valeur nette d'indni, par exemple, dans le fragment de la loi des XII Tables, I, 4 pmletario iam cvi quis volet vindex esto, ou dans Caton, Agr., 145 : homines eos dato, qui placebunt < domino > aul custodi, aut quis eam oleam emerit. Dans les deux cas, quis est un indni. 2 Les composs de quis, ecquis, aliquis ont galement des formes adjcctives ecqu, ecqua, ecquod; aliquis, aliqua, aliquod. Quidam repose sur quis-dam (cf. idem et Niedermann 98); un fminin *qudam n'est pas attest.

120. Accusatif. Quem est Paccusatif de quis, comme em est l'accu-

satif de is, ef. 112. Il n'y a pas trace d'un accusatif *quom, sans doute pour viter une confusion avec 1'homonyme conjonction quom (cum). 121. Gniti/. Comme dans is, c'est le thme en i- qui a fourni le
gnitif et le datif singulier : *quei-os *quei-ei. *Queios est pass

RELATIF, xnmnnooarrr-INDFINI

87

*quoios, qui est devenu quoius et prononc *quoiius, cf. C. I. L. I2, 6 : quoius /orma virluzci parisuma /uit; Elle est trs rpandue dans les inscriptions de Ppoque rpublicaine. Cuius (cuiius) est ordinairement scand avec la premire syllabe longue, mais les potes archaques le font trs souvent monosyllabique. Cicron, Oil. 3, 26, cite un snaire d'un vieux pote : quolus ipse princeps iurisiurandi /uit,
r-\

cf. quousmodi dans Plaute, Most. 640. La scansion cls apparat


pour la premire fois dans Vcnantius Fortunatus, et elle est l'imitation de llls, isls.

122. Dati. La forme ancienne est *Ic"'ei-ei, devenu quoiei, ef. 62.
Quoiei aboutit phontiquement quoi monosyllabe long qui s'est maintenu jusqu' l'poque de Quintilien, cf. Inst. Or., 1, 7, 27. A ce moment, la graphie quoi fut remplace par la graphie cui. Chez les potes de basse poque, on trouve des scansions comme c, cf. Paulin de Nole, 28, 297 : - O \s-/1 tibi /me memi /ni de /br c / m mancipium primis donavit Christus ab annis. et mme cul (menos. bref), Prudence, Cath 3, 167 : sanguine /pasta cui/cedil a/vis U-wu^u._. 123. Ablaiif. Le latin a gnralis l'ablatif les formes du thme *k"'o~. Mais il y a l'poque archaque des traces de l'ablatif quei, qui dt- quis, employ d'ailleurs abusivement pour qu, qu, et mme pour quibus, cf. Plaute, Aul. 502 uehicla qui vehar; Capt. 1003 (septn.

troch.) ;
aut anites aui coturnices dantur, quicum lusitent.

Virgile emploie encore cette forme, En. 11, S22 :


quicum partiri curas, aique haec ita futur. Est usit galement aliqui (Plaute, Aul. prol. 24 et Most. 174). Qu! est d'ailleurs rest comme adverbe signifiant comment 'I , de mme quiqul Plaute, Men. 1159.
BHNOUT, -~ Morplmiuyie historique du latin. 4

88

ntzctmnxsou

Pluriel
124. Nominalif. 1. M a s c u li n-f mi ni n. L'ancienne langue distingue encore qus, issu de *queyes nominatif masculin-fminin est de quis, de quei, qu, ct quae, du thme *quo-, *qua-. On lit encore dans le S. C. des Bacch. : sei ques esenl... quei deicerent s qus cssent... qu dcerent . Les grammairiens citent galement qusdam, aliqus,

et Pacuvius crit, Trag. 221 :


ques sunt isti ignoli ? nescio ques ignobiles. A l'poque classique on n'emploie plus que qu. Une forme de Nomin. min. dialeclulc est quas, cf. osq. pas, Voir 19. 2. N e u t r e. Les formes d'in<l(:Iini sont qu, aliqu, sans particule. La conjonction quia est le Nom. Acc. N. pluriel de quis, mais n*a plus de valeur casuelle; de mme quianam pourquoi qu'on lit par exemple dans Accius 583. Le relatif et Pinterrogatif n'ont qu'unc soule forme quae, issue de *qua~ + la particule - : *qua- > *quai, quae. 125. Gnilif. Le gnitif des thmes en -o/e- est seul employ : qurum, qurum. Nanmoins, d'aprs Scrvius, ad Aen. I, 95, Caton employait encore un gnitif quium de quis. D'aprs quoius gn. sg., est form le gn. pl. analogique quoium dans Plaute, Trin. 53-4-535 (sn. iamb.) : neque umquam quisquam est quous illic ager fuit quin pessume ei res vorterit ; quoium fuit, alii exsulatum abierunt, alii emortui. 126. Datif-ablatif. _ La forme courante est qui bus, du thme *l."i- qui sert la fois pour le relatif et Pinterrogatif indni. Mais il existe des traces assez nombreuses d'un dat.-abl. du thme *k'o-, qucis, qus, issu de *k'ois. Salluste, Pline l'Ancicn, et Tacite Pemploient volontiers, et on le trouve aussi chez les potes, e. g. dans Virgile, En. 1. 94-96 o terque quaterque beati

quis ante ora patrum, Troiae sub moenibus altls contigil oppetere 1

nEr...i-11f, inmnnooivrxr-1Nn:F1N1 127. On entrevoit ainsi un tat ancien :


SINGULIER

N. Ac. G. D. Abl.

M.F. quis quem

N. quid quid

M, quei *quom

F. quae quam

N. quod quod

xv/

quoius quoei qui

qu
PLURIEL

qll

qll

N. Ac. G.
D. Abl.

qus *quia *quis


\/A-Z

*quoi qus

quai qus

*qua(+ 1) qua qurum quels

quium
quibus

qurum (de *qu-sm) qurum ques quais

C'est donc la exion de is et de quis que les dmonstratifs ont emprunt leurs formes a priori dconcertantes de gnitif et de datif le reste de leur exion, sauf leur nominatif masculin singulier, n ore pas de difcults. mc - isria - ILLE 127. Hic celui-ci (pronom) ; ce, cet (adjectif).
SINGULIER

N. Ac. G.
D.

M. hic hunc huius (huiius)


hlzic

F. haec Izanc pour les 3 genres


1 1 n

N. hoc(c) hoc(c)

Abl.

hc

hdc
PLURIEL

hc

N. Ac G. D. A. 1.

h hs hrum (-runc) hs

hae hs hrum his

haec haec hrum his.

La plupart des larmes de la dclinaison de ce pronom appartiennent

90

ncL1N.1soN

la 1" et la 2 dclinaisons. Seuls s'en cartent la 1"* personne dont l'i est obscur, et le gnitif et le datif singulier qui ont les mmes dsinences que eius, quoius, ei, cu, auxquels ils l'ont emprunte. Cette rpartition des formes se retrouve dans la dclinaison de iste et de ille. La particule -c se trouve sous sa forme pleine -ce dans des inscriptions et chez des auteurs anciens : haice haec C. I. L. I2, 581 ; honce hunc C. I. L. XI 4766 ; hance I2, 582, 1. 8 ; hoiusce I2, 583, l. 58 ; hoice huic I 582, l. 26 ; heisce hi , nomin. pl. I2, 675, cf. Plaute,

Amp. 974 (sn. iamb.) :


iam hisce ambo, et servos et fra, /ruslra sunt duo. Elle est conserve galcnicnt lans hicine est-ce celui-ci qui ,

haecine, hoccine de *hi-ce-ne, cl. scim: est-ce ainsi que . A Ppoque


classique elle n'apparat plus que sous sa forme syncope aux cas monosyllabiques du singulier, et au nomin.-acc. pluriel neutre. On a expliqu eccum, eccam comme issus lc *ecce-hum, -ham, accusatif sans particules ; mais eccum eccam semblent plutt forms sur ecce

d'aprs iste, istum, -tam.


Singulier 128. Nominalif. Dans hic nous avons un ilienic sans dsinence : hi + c(e), sans doute comme dans i-pse, ali-quis. Une inscription ancienne a une forme hec, C. I. L. I2, 40 ct de hic : hic /uet ap[ud vos] et hec cepit Corsica; la forme hec prouve la prononciation trs ouverte de l'l latin. Hic est toujours bref chez les comiques. A partir de Lucilius apparat une scansion longue, qui reprsente une prononcif tion emphatique hicc, par exemple Virg., En. 11, 16 : primitiae, manibusque meis Mezentius hic(c) est ct de En., 4, 22 solus hic incxit sensus ammumque labanlem. Martial, 6, 63, a le compos hiccine. Le nominatif fminin haec, ancien haice, reprsente un thme en -a *ha- suivi des deux particules et ce. Le neutre repose sur *hod-ce, cf. Niedermann 85 et 25, 1. Virg scande encore hocc, En. 2, 664 : hoc(c) erat, alma parens, quod me per tela, per ianis.

me

91

129. Gnin/. Le gniti huius provient de *hoiios > *holius; cf. plus haut hoiusce et huiius C. I. L. II, 2102 comme eius provient de eiius : sur le redoublement de iintervocalique, v. Niedermann, 56. Le passage de hoius huius rappelle le passage de quoius cuius : les deux formes sont solidaires. Huius se scande dissyllabique ou monosyllabique : hius (c.--d. huiius) ou huius ; il en est de mme pour istus, illus ou isti'1-fs, ill1`/L-ls. Ainsi Plaute a huius, Amp. 265. et huius,

Amp. 51 (sn. iamb.)


post argumentum huius eloquar tragoediae. Les dmonstratiis forment des sortes de proclitiques, troitement unis au mot, etils taient prononcs trs brivement. C'est cette rapidit du dbit qui explique Yabrgement des formes dissyllabiques. Nanmoins, l'poque de Quintilien, le groupe dissyllabique dans hius, illus, istus tait rtabli dans la prononciation, cf. Niedermann 38. 130. Datif. Huic provient de *hoi-ei-ce, cf. la forme ancienne hoice C. I. L. I2, 582, 26 ; hoic 590, 30, et rappelle quoiei, cf. 133. Il est gnralement monosyllabique, mais chez les auteurs anciens, il compte parfois encore pour un dissyllabe premire syllabe longue ; Plaute, Amp. 702 (septn. troch.) : etiam tu quoque adsenlaris hic ? - quid vis eri ? A partir de Stace, on le trouve scand hic, cf. Silv. 1, 1, 107 : laelus hc dono videos dare lura nepoles sans doute cl'aprs . Sur la scansion du gnitif et du datif dans la posie archaque, v. Lindsay, Early latin verse, pp. 163 et suiv. 131. Accusalif. La forme ancienne est honc (ou honce) de *hom-ce, encore dans l'inscription des Scipions, C. I. L. I2, 9 ; o devant nasale gutturale est pass rgulirement u ; hanc est issue de *hm-ce. 132. Ablatif. Hc, hc de *hd-ce, *hd-ce. Pluriel 133. Nominati/. On trouve, ct des formes hei (archaque) hi,

92

ncLrNA1soN

des formes pigraphiques largies avec -s : heis, C. I. L. I*, 1059, heisce, If, 675, sans doute sur le modle de is, cf. 114. Le nominatif pluriel neutre reprsente *ha + + ce; c'est--dire un pluriel neutre en -, suivi de deux particules. La diffrence entre hae fminin et haec neutre n'a pas exist de tout temps ; Plaute emploie encore haec au fminin, cf. Most. 165 (septn. iamb.) : madent iam in corde parieles, pericre haec oppido aedes.

La rpartition de hae et de han: est ne du besoin de diffrencier par


l'aspect des formes diffrentes par le sens. Pomponius, Ribb. 3 151, emploie un nominatif pluriel fminin has d'origine dialectalc, form d'apr*.s le nominatif des thmes en -a-, cf. laetitias 19. A 134. Gnili/. *Hsm + ce, *lzsrn + cc aboutissent phontiquement hrunc, lzrunc, cf. Ni1'rl<-rinamn 49.

135. Datif-Ablalif. Une forme hbus csl nllcslc dans Plaute, Cure. 506 (sept. iamb.) : eodcm hercle vos pono et pare, purisszuni rslis hbus. Elle est analogue bus de is ; et, tant donn l`inccrliludc de la tradition manuscrite propos de h initial, il est impossible de dcider si on a affaire hbus ou bus. ISTE et ILLE 136. Isle celui-ci, celui dont tu parles (pronom); 1 ce... ci, cet 1 (adjectif). Ille celui-l, celui dontil parle (pronom); ce... l (adjectif). Isle a un correspondant dans l'ombricn eslu, esto <1 istum, ista ; ille a un doublet ancien olle, ollus (cf. plus bas), qu'il a limin sans doute sous Pinfluence de iste. Les deux d-:flinaisons sont absolument semblables, et prsentent la mme rpartition des formes que hic, les mmes particules dmonstratives. Il suffit donc de donner un seul paradigme.
s1NGULrEn N. M. iste (istic) F. ista (istaec) N. islud (isluc)

rsrs., ILLE
Ac. G.
D.

93
N. islud (istuc) ist (islc)

M. lslum (istunc) islus (isliusce)


isl (islc)

F. istam (istanc) pour les 3 genres


v

Abl.

isl (islc)

isl (islc) PLURIEL

N. Ac. G. D. Abl. I.

ist (istc) sis (isisee) istrum (istrunc) ists (islsce)

istae (islaee) ists (islsce) islrum (istrunc) istis (islsce)

ista (istaec) ista (islaec) istrum (islrunc) islis (islsce).

De mme ille (illic) ; illa (illaec) ; illud (illuc).

Singulier
137. Nominatif. L' nal du nominatif masculin est obscur ; peuttre iste, ille sont-ils des formes du thme sans dsinence, degr e alternant avec o (cf. hec). Cet est souvent syncop chez les comiques, devant consonne : ill', ist', formes rduites de la conversation familire ; cf. Lindsay, Early latin verse, p. 71. L'opinion qui voit dans iste, ille des formes syllabe initiale abrge, lsi, ll est moins vraisemblablc. Le nomin. fm. istaec, illaec est form comme haec ; le neutre istud, illud est issu de *istd, *illd ; istuc, illuc de *isiod-ce, *illod-ce. 138. Gnitif. Le gnitif est issu de *illeius, cf. eius, 110. Les formes en -us sont anciennes ; celles en -lus sont dues Pabrgement de la voyelle devant une autre voyelle. On trouve aussi chez les auteurs archaques une forme enclitique ill, ist, dans des expressions adverbialcs : islmod, cf. Plaute, Truc. 930 (septn. troch.) : qui, malum, bella aut faceta es, quae ames hominem istimodi ? isl/ormae, Trence, Haut. 382. Isti reprsente ici istius prononc dissyllabique, devenu par suite de la chute de la voyelle nale *isli(u)s mod, puis devant consonne, avec perte de -s-, ist-mod. 139. Datif. A ct du datif normal en -, issu de -ei, se sont rpandus

de bonne heure, d'aprs Panalogie des autres formes appartenant

94

m':cLIN.usoN

aux thmes en -0 /e- et en -a-, des datifs ist, ill, istae, illae. Plaute a dj, Truc. 790, istae dedi et Stich, 560, liae illae. A l'poque impriale on lit Pompi, C. I. L. IV, 1824 : quit (= quid) ego non possim capui illae /rangere fuste ? A basse poque apparat un datif illui qui est l'origine du franais lui, cf. C. I. L. X, 2564 : quoi (= cui) non licuit in suis manibus uliimum illui spirilum ut exeiparel.
Nora. _ Les adverbes de lieu, sl. islic ill, illic, sont les anciens localitfs des pronoms correspondants :islic_ illc sont issus de iste-i~ce, *ille-i-ce, comme hic 1 ici de hei-ce, encore attest (I. l. I.. 12, 1295 ; ib de "'ibhei, cf. ombr. i fe,
ubl de *ubhei. Cf. osq. p Il f, on1lr.p II fc, sont nhcrrants. Illc, istc, hc peuvent

galement reprsenter d'an<-il-ns locnlils :l (liplilonguc -o- alternant avec -ei- ; illc de *illo-i-ce, etc.; iIl_ ilhr, i.st_ islrg hoc, e, qu, seraient d'anciens ablatifs masculins~n<~ul res ; llir, 1'.-:Iz~, Inr, *_q1upurl:`1, par ici, par o , etc., sont des ahlatil`s l`(-.|nin.~; sg. ; sIim_ illim, is/i/nr, illnc, hinc, inde, unde ne se
ramnent zlllvxlzu* l'or|i1<~ r':islu*|l<* H|In|n-.

Pluriel
140. Nomrmlif masculin. On lronvc chez les ailleurs archaques un noniilmlil illsrr- vomlnc hscc.

141. Gniti/ masculin-neutre. La dsinence de gnitif en -rum a remplac une ancienne dsinence diphtongue *-osm, atteste par le skr, tsm et lc v. sl. txissus de *ioism (lc grec 'tv est analogique de lkyv). lstrum est une formation nouvelle d'aprs istrum, cf.

skr.

tsm, hom. riv.

REMARQUE I. _- Iste et ille soIIt souvent employs dans l'ancienne posie prcds de prxes ; d'o les formes eccillum, eccislum (prfixe ecce)- ellum reprsente plutt *en-lo-m prfixe en--- fr. celui, cet,ital. questo, quello, ello, cf. Plaute, Bacch. 938: ...ellum non in busto Aclxilli, sed in lecto accubal. Les particules postposes apparaissent dans les pronoms avec particule interrogatoire illicine, illaecine, islicine, de *ille-cc-ne, *ill~-ce-ne, *iste-ce-ne cf. Plaute, Pseud. 847 (sn. iamb.) : istacine caussa tibi hodie nummum dabo 'I et 954 illicinest? REMARQUE II. _ A ct de ille, il existait l'poque archaque une forme alle (ou ollus, cf. la formule ollus leto datus est cite par Varron, L. L. 7, 42), dont le thme se retrouve sous les adverbes lim, ultrd, ci. ombr. ulo 1 ill, illc ,

n1uoNsrnA'r1Fs comvoss ne is

95

Dsute de bonne heure (ignore des comiques), les potes, entre autres Virgile, l'ont reprise par affectation d'archasme, seulement au datif sg. ou pl., cf. En. 1, 254 : olli subridens hominum salor alque deorum.

142. Id e in. Is a fourni un compos Faille d'une particule invariablc -dem : idem, eadem, idem celui prcisment, lc mmar, la mme dont la dclinaison est identique celle de is. Idem provient de *isdem comme ddc de *disdc (Niedermann 98). La nasale labiale m s'assimilc en la dentale n devant lc d suivant, d'o eundem, eandem, etc. Au pluriel, les inscriptions anciennes ont un nominatif eisdem, isdem form comme le nominalif du simple cit plus haut. Le neutre Idem (1) ne peut provenir, seniblc-t-il, de *id-dem, mais reprsente plutt id-em, correspondant au sanscrit id-am cela , cf. quid-em ; la particule du masculin et du fminin est sans doute compose de -de+ em ; -de se retrouve par exemple dans qizamdc archaque en face de quam. On peut galement supposer que -dem a t extrait de idem que l'on tait icnt de couper i + dem. et de l iendu toute la exion. On trouve dans les glossateurs des formes emem eundem (P. F. 67, 5), im-eum 'rv ocrv , formes intenrives redoublement ; sur les accusatifs im et em, voir plus haut 112.

143. Pronom adversatif ipse mme, lui-mme .


A la dclinaison du dmonstratif se rattache celle du pronom adversatif ipse, qui ore les mmes caractristiques : nominatif masculin singulier en -e, gnitif singulier en -ius, datif en -Z ; il n'a naturelle-

ment pas de particule dmonstrative.


SINGULIER

M
Nom

F.
ipsa ipsam ipsus ips ips

Nipsum ipsum ipslus ips

Ac.
Gn. Dat. Abl. Instr.

ipse ipsum

ipslus ips ips

ips

PLURIEL Nom. ips! 1'psae lpsa

96
M. Ac. Gn. Dat. Abl. Instr.

n*..eL1NA1soN
F. ips s ipsrum ipss N. ipsa ipsrum ipss. ipss ipsrum ipss

Il semble que ipse soit forme de is ou plutt de i nominatif sans dsinence, analogue hi-c, (cf. aliquis, v. Meillet, M. S. L. XXII, 201) + une particule originairemcnt invariable -pse ; on trouve en effet chez les auteurs archaques eupse, eumpse, eampse, epse, epse, ci. Plaute, Truc. 24 (sn. iamb.) : neque eam rationem capsc umquam educet Venus, et la locution repse en ralit, elerlivement de *r epse. Mais de bonne heure, on ne reconnut plus les lments de formation du pronom, et l'on dclina, soit ipse, zpsa, sur le inodle de iste, ista, soit ipsus, ipsa. Ipsus est frquent dans Plaute, par exemple Epid. 417 (sn.

iamb.) :
immo ipsus illi dixit conductam esse eam. D'aprs ipsus, on a un gnitif ips dans Aranius 238 (sn. iamb.) : ipsi me velle vestimenta diciio. Mais la parent de ipse avec les dmonstratis tait trop troite pour que cette dclinaison pt vivre, et elle n'a laiss en latin que des traces trs rares. Le neutre ipsum peut appartenir la exion ancienne de ipsus, gnitif ips ; mais il rappelle aussi le fait que iinus, ttus, etc., qui ont d'ailleurs la exion des rlnionstratifs ( 145), ont leur nominatifaccusatif neutre en -um. 144. Thme *so-. Enn il a exist en latin un dmonstratif de thme *so-, dont quelques formes nous ont t conserves : sam, ss, ss. Festus cite ce vers d'Ennius, A. 219 : in somnis vidit, priusquam sam discere cocpit. On trouve galement saps = e ips. Au terme *so- se rattache l'adverbe s-c, ancien latin sc. On le rattache d'ordinaire aux pronoms skr. s s, gr. , o got. sa so. La

concordance des emplois et de la valeur n'est pas satisfaisante. C'est

A n.1ec'riFs PnoNo1vnN..Ux

97

plutt des pronoms anaphoriques, vd. sim zd him, Ix, v. pers. im, i qu'il conviendrait dc les rapprocher (Meillet, B. S. L. 63, p. 188).

Adjectifs pronominaux signiant : un, tout, autre. seul .


145. A la exion des dmonstratifs se rattache celle d'une srie de mots signiant un, tout, autre, seul , qui ont surtout de commun avec eux les formes de gnitif et de duiil' singulitrs. Seul, alius, alia, uliud outre, un nulre , cf. osq. allo alia nom. sg. fm., gr. tkko, ldvq, ?0o de *c2)\yo, a, outre le gnitif en -us et le datif en -, le neutre en -ud comme les dmonstratifs ; par son sens il se rattache aux dmonstratifs ; le sens de un autre est voisin de celui-1. A ct de alius se trouve un nominatif alis, alid empliy par quelques auteurs, soit isolment (Catulle 66, 28; 29, 15), soit dans des groupes du type alis alium C. I. L. II 2633 7 (27 ap. J.-C.) alis alibi (Salluste cit par Charisius G. L. K. I. 159, 31) et notamment en posie l o le groupe ls, ld tait inipossible, comme dans la locution alis, alid ex ali. Alis provient sans doute de *aly(o)s, cf. plus haut 26 B ; toutefois on peut imaginer ct de *algo-s une forme *ali-s, thme en -i- qui subsiste dans ali-quis, ali-b ali-ter. Alis reparat basse poque dans des locutions toutes faites, du type cum alis ali. Le gnitif alus est rare ; on tend le remplacer par alterius ; le datif est souvent contracte : ali. Dans la langue parle, ces formes sont remplaces par des formes empruntes aux thmes en - et en -o /e- : gn. ali, aliae ; dat. ali, aliae. Une forme contracte est dans la locution alimodi, cf. islimodi. Les autres mots de cette srie ont le nominatif-accusatif neutre en -um, et non en -ud ; le fait est ancien : alter, -a, -um l'un des deux ; sur le suffixe, voir Comparatif 98, note 1. Plaute, Rud. 750, Trence, Phorm. 928, ont un datif vulgaire alterae; de mme Csar, B. G., 5, 27, 5. uter, -tra, -tr-um lequel des deux , ancien thme en -0 /e-, form avec le suffixe de comparatif -tero-, et qui nanmoins a le gnitif et le datif pronominaux en -lus, -i : ainsi que ses composs : nter, -tra, -trum (trisyllabique dans Plaute) ni l'un ni l'autre ,

98

ocr.n~r.usoN

uterque, utraque, utrumque l'un et l'autre 1, comme osq. p t r s pi d utrque nom, pl. alteruter, altera utra, allerum utrum puis alterulra, alterutrum (cf rsmarnus gn. rsmarn ; holuslrum gn. holuslr) l'un ou l'autre , utervs, utravs, utrumvs ; uterlibet, utralibet, utrumlibet n'importe lequel des deux . nus, -a, -um <1 un, un seul , cf. plus bas 159; gnitif n par exemple dans Catulle, 17, 17 ; datif fm. nae dans Caton, Agr. 19, 1. llus, -a, -um, issu de *oinolo-s, diminutif de nus aucun ; gn. ull Pl., Truc. 293 ; dat. fni. ullae Tihulle, 4, 6, 9. nllus, -a, -um personne , de *ne~llus ; gn. nulll, dans Trence, Andr. 608 ; dat. fm. nullae Prop. 1, 20, 35. slus, -a, -um seul ; dat. fminin slae dans Trence, Eun. 1004. ttus, -a, -um tout entier ; gn. fm. ll dans Afranius 325, dat. fm. ttae, dans Plaute, cit par Varron, L. L. 7, 103; mase. tot, Prop. 3, 11, 57. Tous ces adjectifs ont le gnitif en -lus, le atif en -l ; mais, d'aprs Panalogie des thmes en -o /e-, la langue a cr des gnitifs en -, -ae, et des datifs en -6, -ae. Les formes anciennes ne se sont maintenues que par l'inuence des grammairiens, mais ont disparu de bonne

heure de la langue populaire. Pronoms interrogatifs et ndnis composs


146. Il y a en latin un certain nombre de composs de quis : 1 Compos par redoublement : quisquis, quaequae, quicquid ou quidquid, cf. osq. pispis qui que tu sois, quelconque .

2 Thme pronominal + quis : aliquis (aliqui), aliqua, aliquid quelqu'un n, form d'un nominatif
sans dsinence ali- (cf. ipse 143) + quis. 3 Particule + pronom : ecquis, ecqua (ecquae), ecquid y a-t-il quelqu'un qui T avec la mme particule ec- que l'on a dans cc-ce et qu'on retrouve dans le

thme de dmonstratif osco-ombrien *eko-.

PnoNoMs PERSONNELS 4 Pronom + particule indnie :

99

quidam, quaedam, quiddam << un certain ; quisnam, quaenam, quidnam qui donc '2 particule nam ; quispiam, quaepiam, quippiam ou qudpiam quelqu'un ; -piam est issu de -pe, cf. quip-pe, -|- iam ; quisquam (pas de fminin), quicquam ou quidquam personne ; quisque, quaeque, quidque chacun et son compos :

ilnusquisque, naquaeque, numquidque tout un chacun , particule -que et , cf. gr. rs. 5 Pronom + forme verbale : quvs, quaevs, quidus qui tu veux, n'importe qui ; et qulvlscumque (Catulle 64, 109). qulibet, quaelibet, quidlibel qui te plat, n'importe qui . Tous ces pronoms peuvent tre employs adjectivement, avec la forme quod au neutre.
No'rE l. -- Qucumque, quaecumque, quodcumque u qui que ce soit, quiconque est un compos de qui, et n'a jamais de formes de quis l'poque classique ; seul Caton a employ un pluriel quscumque (0rig., 2 fr. 34). Nora Il. - Du thme de qu, sont tirs deux interrogatifs : cius, -a, -um qui 1, employ surtout au nominatif singulier, cf. Virg., Buc., 3, 1 : die mihi, Damoeta, cuium pecus 'I an Meliboei 'I et cids, -tis de quel pays . form comme nostrs, vestrs, avec le suixe -ds marquant l'origine, cf. Arpins. Ces formes semblent avoir t vites par les puristes, comme l'indique la parodie : dicmihi, Damoeta, cuium pecus ' anne Latinum 'I

Pronoms personnels 147. Les pronoms personnels sont au nombre de cinq: 1 un pronom de premire personne du singulier ; 2 un de 2 personne du singulier ; 3 un de 1" personne du pluriel ; 4 un de 2 personne du pluriel ; 5 un pronom rflchi qui sert pour la 3 personne la fois du singulier et du pluriel. Il n'y a pas de pronom personnel de la 3 personne non rflchi, c'est le dmonstratif qui en tient lieu ; et d'autre part,
il n'y a pas de pronom rchi pour la 1f et la 2 personnes. Les

pronoms personnels forment un groupe tout fait isol, avec des caractristiques spciales, et (Tailleurs obscures. `

100

DCLIN .usoN

_ /

Le thme du pluriel est diirent de celui du singulier, ce qui n'a rien d'tonnant : nous ne veut pas dire plusieurs moi , mais moi et d'autres ; de mme vous signifie toi ct d'autrcs et non plusieurs toi . Il n'y a qu'une mme forme pour exprimer le masculin et le fminin. De plus le thme du nominatif singulier est diffrent de celui des autres cas. Toutes ces particularits ne sont pas propres au latin, et se retrouvent dans d'autres langues : que l'on compare allemand ich (= ego) et meiner, mir, mich ; du (= t), et deiner, dir, dich ; gr.

y, o, ()a.
148. N. A. G. D. Ab. srNGU1.mn ego moi 1 N. V. m me mih' (m) m I il loi I I lui lib l
PLURIEL

s, ss soi, se su sibi' s, ss!

NA. G. DA.

nos nous nnstrum, noslr nbs

vos vous uestrum, vestr bs

Singulier
149. Nominatif. Le nominatif est g qui repose sur *g, abrg par Faction de la loi des mots iambiques, cf. gr. yc. Peut-tre trouvet-on encore g dans Plaute, mais au temps fort du vers, ou dans des passages lyriques o la scansion est mal tablie. Les potes classiques ne connaissent que g; et si les auteurs de basse poque scandent

g, c'est Fimitation du grec ; cf. Thesaurus, s. u.


Ttl a une voyelle longue qui se retrouve par exemple dans hom. 'rvn en face de attique 0'\', etc. L'u de til semble en effet avoir eu en indoeuropen les deux quantits, brve et longue. Une trace de cet tat subsiste peut-tre en latin : t isol est long, mais, suivi d'un enclitique, il est bref : lquidem, cf. Lucilius, Sat. 14, 25 (hexam. dactyl.) :

quod viscus dederas tquidem, hoc est : viscera largi.


Le pronom rflchi su! n'a naturellement pas de nominatif.

Pnouous ir:.=:soNN E15

150. Gnitif. Les gnitifs me, tai, sul sont emprunts aux pronomsadjectifs possessifs meus, tuus, suus : me, tu, su signient propre-

ment du mien, du tien, du sien 1. L'emploi de su comme pronom


rflchi de la 3 personne est particulier au latin. En indo-europen commun, le pronom rflchi reprsentait la personne la plus importante de la phrase (ordinairement le sujet), lie, 29 ou 3, au singulier ou au pluriel, quelle qu'elle ft ; cet usage est conserv entre autres en grec homrique. A l'poque archaque existaient d'autros formes de gnitifs mis, ts, par exemple Plaute, M. G. 1033 (rythme anap.) : quia tis egcal, quia te careat.

Elles reprsentent *m *l, formes de gnitif-datif atones, issues de


*moi *mei, *loi *tei, suivies de la dsinence de gnitif -s. M s'est

conserv comme vocatif de meus ; ts n'a pas subsist ; *ss n'est pas attest.
151. Accusatif. A l'poque archaque, on trouve des formes d'accusatif med, ted, sed; C. I. L. I2, 3 : Manios med fhefhalred Numasioi Manius m fcit Numeri ; dans Pinscription de Duenos, C. I. L. I2, 4 : med feced m fcit . Comme ces inscriptions sont antrieures la chute de d nal, il ne peut tre question d'une confusion de m, l, s, accusatif, avec md, td, sd, ablatif. Le -d doit tre une particule de renforcement postposc la forme m, thme sans dsinence qui a fourni les cas autres que le nominatif. Cette adjonction d'une particule au thme de Paccusatif se retrouve dans d'autres langues, cf. Meillet, M. S. L. XXII, 52. La forme mehe cite par Quintilien, 1, 5, 21, est une graphie de la longue, graphie analogique de mihi ; m est not mehe d'aprs mihi /m. 152. Ablati/. Il est exactement semblable Paccusatif. Mais le -d des

formes archaques doit tre le mme que celui de Pablatif des thmes
en -o /e- : lup-d.

153. Datif. La dsinence n'est pas la mme pour mi-hl et ti-bl,


si-b; la premire reprsente un ancien *-hei (issu sans doute de

*-ghei) cf. ombr. mehe, et -b, un ancien *bhei, osq. t f ei, ombr. t e f e,
osq. s If e i a tibi, -.ibi . La diphtongue -ei de la dsinence est atteste

102

DGLINAI son

//

en latin mme par de nombreuses graphics : mihei C. I. L. V,/1206, tibei I2, 632, sibei I2, 581 (et avec -eissu de -ei : mihe C. I. L,/I2, 1049, tibe I2, 10). Le caractre de diphtongue de la dsinencene l'a pas soustraite Pabrgement des mots iambiques, et les potes scandent indiffremment mihi, tibi, sibi et mihi, tibi, sibi, cf. C. I. L. If, 1277

(sn. iamb.) :
mlhel contra rite partam Vcnercm mors rapf

mais Plaute, Capt. 716 (sn. iamb.) :


qua illi fuisli quam mlht dclior et sbel, C. I. L. I, 15 (hexam. (laet.) : maiorum optenui laudcm ul slbvl me esse crealum De mme Virgile a llb Georg. 1, 3-13, et llbl Buc., 8, 30. Les formes voyelle brve sont les plus l`r(*,<|e1il.es. Par suite de la chute de h inlervocalique, mlh se contracte nor-

malement en ml. Pluriel


154. Nomizzaii/-accusali/. A l'inverse du singulier, la mme forme sert pour le nominatif et pour Paccusatif. Les formes sont ns, vs. Les correspondants italques ne sont pas attests, et le grec a des formes diffrentes. On peut comparer les formes de Gn. -Dat. -Acc. atone du skr. nal; nous , val; vous (dont toutefois la voyelle est brve). Il n'est pas sr du tout que enos du chant des frres Arvales, C. I. L. I2, 2, appartienne au pronom personnel. 155. Gnilif. Nostrum, veslrum sont, comme mel, tui, emprunts au thme du possessif, aveclancienne dsinence -om de gnitif' pluriel des thmes en -o/e-. Chez les auteurs archaques, o la confusion de -um et -rum est frquente, on trouve nastrrum, vostrrum, cf. Plaute, Most. 280 (sept. troch.) : verum illuc est : maxima adeo pars voslrorum inteliegit ; et, quand il s'agit de femmes, Stich. 141 (sept. troch.) : certumne est neutram vostrarum persequi imperium patris ? Nostr, vestr sont des gnitifs singuliers du neutre des possesslfs

ADJEGTIFS Possnsslrs neve aliquid nostri post mortem posse relinqui.

103

nostrum notre tre , vestrum votre tre , ef. Lucrce, 4, 39: Uusage a distingu les deux formes : nostrum, vestrum s'emploient comme gnitif partitif : pars nostrum, vestrum ; nostr, vestr comme gni tif objectif : miserre nostr aie piti de nous . 156. Datif-Ablatif. La dsinence -bs renferme une ancienne diph-

tongue, comme 1'indique la graphie vobeis dans le S. C. des Bacehanales. Une autre forme nis, rappelant mis lis ( 146) est signale par P. F. 41, 6 ; callim antiqui dcebant pro clam, ut nis pro nobis, sam pro suam, im pro eum.
REMARQUE. - Les pronoms personnels sont souvent renforcs par des particules emphatiques -te, -met, -pse, -ple : egomet, mihipte, memet, tte, tte, tuimet sumet, spse etc.. Le rchi est galement redoubl Vaccusatif-ablatif ss, par exemple Trence, Andr. 954: qui ? - quia habet aliud magis ex sese et maius... Enn les pronoms personnels peuvent tre accompagns, pour insister, par Vadjectif intensif ipse: egomet ipse; semel-ipsum.

Adjectifs possessfs
157. Aux pronoms personnels correspondent les adjectifs possessifs meus, mea, meum; tuus, tua, tuum; noster, nostra, nostrum; (voster) vester, vestra, vestrum. Pour ee dernier, le vocalisme e se retrouve dans l'ombrien vestra vestr ; le vocalisme o de l'archai'que voster (qui a reparu en roman : fr. vtre) peut tre analogique de noster. Ces adjectifs se dclinent comme des thmes en -a- et en -o /e-. Meus reprsente un ancien *mei-os, form de la forme atone *mei- de locatif datif du pronom de la premire personne. Le vocatif singulier de meus est ml dont on a vu plus haut l'origine. Tuus est issu d'un ancien *tovos, cf. tov(am) C. I. L. I2, 1290, et osq. t u v ai tuae , ombr. tover tu , gr. homr. 're de *^raFo. Sur le sufxe de noster, vester, voir 98,

note 1.
Le gnitif pluriel est souvent en -um l'poque archaque : meum, luom_ nostrum, vostrum, par exemple Plaute, Pseud. 581 :

maiorum meum frelus virtute dicam...

104

1:cLrNA1soN

Le nominatif et le datif-ablatif pluriels de meus peuventtre ml, ms de *mei-ei *me-eis. Le degr intermdiaire *miei- est /conserv

au datif-ablatif sur une inscription du tombeau des Scipions : mieis


C. I. L. I2, 15. Suus, sua, suum son, sa et leur de *sovos, -a, -om, cf. soucis C. I. L. I* 364, gr. hom. de *Gel-Toc, osq. s uvam suam , s'emploie au singulier comme au pluriel, mais seulement dans le sens rflchi ; sinon, il est remplac par le gnitif des dmonstratifs. Dans les langues romanes, ces deux emplois se sont rpartis diffremment : sans a t rserv au singulier, illrum au pluriel (fr. leur, ital. loro). sans considration du rehi. A ct de suus, existait en ziiieieii lalin une forme sus, sa, sum issue d'un thme *sw- qu'on retrouve (huis gr. crtois Fog de cFo. Ennius crit, Ann. 149 : postquam lumina sis oculis bonus Ancu(s) reliquit. Il ne faut pas confondre ces formes avec les formes aiones, qu'on trouve plus tard en latin vulgaire, mo, so, ef. (1. I. L. V., 2007 coniugz so, patri et matri mo, Ephem. cpigr. Vlll, 238.
REMARQUE. - Comme les pronoms personnels, les possessifs peuvent tre renforcs de la particule -pie: mepte, suple; cf. l'l:1ule, 'l`ruc. 471 (sept. troch) : ego quod mala sum, matrs opera mala sum et mmle malilia. Mepte maliti ma propre mchancet (par opposition maris opcr) ; c'est sans doute par hasard qu'on ne rencontre gure cette particule qu' l'ablatil.

Noms de nombre
158.
I II III IV, IIII V VI VII VIII IX, VIIII X

cAnD1NAUx
nus, -a, -um duo, duae, duo trs, tria quattuor qunque sex sepiem oct novem decem

ORDINAUX

prmus, -a, -um secundus, -a, -um terlius, -a, -um quartus, -a, -um quntus, -a, -um sextus, -a, -um septimus, -a, -um octvus, -a, -um nnus, -a, -um decimus, -a, -um

NoMs DE NOMBRE
Xl XII XIII XIV, XIIII XV XVI XVII XVIII XIX, XVIIII XX

ndecim
duodecm
trdecim

qualtuordecim qundecim sdecim septendecim duodvginl ndvginti vgint XXI vgint nus (nus et vgint)

ndecimus duodecimus lertius decimus quartas decimus quntus decimus secclus decimus septimus decimus duodvc(n)sinu1s ndvc(n)simus vcnsimus (vcsimus) vc(n)smus prmus (ou nus et vic(n)simus)

etc.
XXX XL, XXXX L LX LXX LXXX XC, LXXXX C CC CCC CCCC D DC DCC DCCC DCCCC CIC, M MM 'X C IXI trgint quadrginl quinqugintd sexginl septugintd octgint nngintd centum duceut, -ae, -a trecent, -ae, -a quadringent, -ae, -a qungenf, -ae, -a sescenl, -ae, -a septingenl, -ae, -a octingenl, -ae, -vl nngent, -ae, -a mille duo mlia decem mlia centum mlia deci(n)s centna mlia l'rc(n)sz`mus quadrg(n)simus quinqug(n)simus se:r:g(n)simus septug(n)simus octg(n)simus nn g(n)s imus cent(n)simus ducent(n)s imus trecent(n)simus quadringent(n)s1'mI1s qr1ngent(n)s1'mus sescente(n)simus septingent(n)simus octin genl( n)s imus nngent(n )sim1zs mill(n)simz1s bis mll(n)simus deci(n)s mIl(n)simus centi(n)s mll(n)simu deci(n)s centi(n)s mille(n)-szmm

Cardinaux
159. De un trois. Les trois premiers noms de nombre sont dclinables : A. Unus (ef. 132) : N. M. dnas F. tlna N. llnllm

Ac.

llnum

nam

num

106 M. Gn.

DGLINAISON F. N. nius (pour les trois genres)

Dai.

uni
n

(ia.)

A. I.

n.

Unus est issu d'un ancien oinos, avec diphtongue, cf. gr. ow; as (au jeu de ds) , got. ains, all. ein. On lit encore sur une inscription du tombeau des Scipions, C. I. L. I2, 9 : honc oino ploirume cosenlion' Romai hunc num plrim cnscntiunt lmae . De mme sur un vieux miroir de Prneste, une Amazone est dsigne par l'pithte Oimzmama Unimamma C. I. L. I2, 566. Unus dont le sens ancien est seul, unique s'est substitu *sem-, cf. 166. Au sens de unique , nus a galement un vocatif n. Le pluriel tint, tlnae, na se rencontre avec les substantifs qui n'ont pas de singulier.

B. Du :
N. Ac. G. D. A. I. M. du dus durum dubus F. duae duds durum dubus N. du du durum dubus.

Du est sans doute un ancien duel, mais qui a emprunt les dsinences de pluriel, sauf au nominatif masculin et neutre, cf. dubus en face de gr. Suov. L'o nal de du est toujours bref, comme dans le grec 860, sauf chez les potes de basse poque qui scandent d Pimitation de Phomrique 81'o.La dclinaison est mi xtc et prsente des dsinences de thme en -o /e- et d'aul,res de la 3 dclinaison. Il y

avait 1'poque rpublicaine un accusatif duo qu'on trouve dans les


anciens potes et qu'I-Iorace a employ une fois, Sat. 1, 7, 15 : summa fuit ; du si discordia vexet ineriis,

et un gnitif duom, employ par Accius 655 : mulier una duom virum,
et conserv dans duumvir. Plaute emploie au fminin duo ( ct de ambo), Amph. 1108-9 (sept. troch.) : devolant angues iubatae deorsum in inpluvium duo

maxumae; continua exlollunl ambo capita.

c.mnrN.Ux

107

Sur les inscriptions apparait parfois un Nom. Ace. neutre du que Quintilien, I, 5, 15, condamne comme un barbarismc, mais qui devait
tre d'usage courant ; on le trouve notamment dans Fexpression fixe duapond. A ct de du existe une forme amb tous les deux , cf. gr. cp qui se dcline comme du, mais dont le nominatif a un 6, cf. Ovide, Mt.8, 693 : ile simul. Parent amb, baculisque levati.

Nanmoins plus tard, d'aprs du s'est introduite la scansion amb,


ainsi Valerius Flaccus, 7, 693 : amb traces, ambo absccssere minantes. En outre les auteurs anciens emploient Pace. amb, encore conserv dans Tite-Live 27, 27, 7. Il y a peut-tre trace d'un fminin amb dans Plaute, Merc. 231, o telle est la leon du Vaticanus (B), que les diteurs corri gent en ambae. C. Trs : MF. N. Ac. Gn. D. A. I. trs lrls puis trs
\

N. tria tria

tri um tribus.

Trs est un ancien *lreyes, nominatif masculin pluriel d'un thme en -i- *tri-, cf. gr. 'rpeg gortynien rpse, skr. tryalg; le neutre, le gnitif et le datif sont forms sur le degr rduit *tri- qu'on retrouve dans tr!-ps ; sur lr- dans lrgint, voir plus bas 162.

Dans la langue populaire, duo, trs tendent devenir indclinahles, cf. duo verbis Novius 3, R3 ; annis duo C. I. L. VI, 2785 ; an(n)is tres
C. I. L. VIII, 8637. " 160. De quatre dix Quatluor conlinue la fois un ancien nominatif pluriel masculinfminin *kwitwors et un 'nominatif neutre *k'9twor, devenus tous deux quattuor, le premier comme *lberos est devenu lber, le second,

parla chute de - final (cf. ut de *ula), cf. osque petora quattuor u

108

ncLr1~rusm~:

dans Festus 226, 33. La confusion du nom. mase.-fem. avec le neutre


a amen secondairement Pinvariabilit du mot. Le gr. rrrotps (dor. Terops), le skr. caivrali ont au contraire de sformes dclinables. Une forme vulgaire quattor, C. I. L. VIII, 8798, est celle laquelle

remontent ital. quattro, fr. quatre.


En composition : quadru-, cf. quadru-pes, etc.

qunque (avec une longue analogique de quntus sorti rgulirement


de *quinc-to-s), est issu avec assimilation de *pe'nk'e, gr.1rv1::~:; forme vulgaire cinque, C. I. L. X, 5939 : ital. cinque, fr. cinq. sex de *seks, gr. 5 (delph. Fe de *sweIrs); septem de *septn, gr. nr ; oct de *okt, issu sans doute d'un ancien *oktu, Vd. astau; gr.

mtb ; vulgaire *u0, cr. 111n.-. C. I. L. XI, 2537,ita1. otto ;


decem de *dkrn gr. Sxcx. 161. De onze a vingt :

novem de *newr_1; on :illimdrait *novrn, ct. nnus, nngintd, all. neun ; novem est analogique do svptcm et dcccm ;

Les noms de nombre de onze vingt sont des composs de dix plus

l'unit correspondante : l1ndecim,duodecim, cf. gr. vsxot, Sexa


(hom. Susxoc) etc., *qunque decim devenu, avec syncope de , quindecim ; sdecim, de *sedecim, cf. Niedermann 103, b. Mais *octdecim, *novendecim se sont substitues des formations nouvelles : duo-d-vginl deux (ts) de vingt , dn-d-vgintl un (t) de
Vingt 1.

162. De vingt cent :

Les noms de nombre de vingt cent se composent des noms d'units correspondants et d'un nom neutre driv du nom de nombre dix et signiant dizaine n dont le thme *kint- reprsentait en indo-europen *dkrnt-, forme rduite de *dekrn-t-. Le duel *kzntl de ce nom
apparat dans vl-gint, issu de *w-kznt-Z deux dizaines , en passant

par un intermdiaire *vcent, cf. gr. exoct, dor. Fmom., hraclen F Stuart (avec 1 nal bref en face du latin l). La forme vulgaire vintt, C. I. L. VIII, 8573, a fourni Vitalien vinti. le fr. vingt. Le pluriel neutre

c.'nrrNAUx

109

*krntd avec (1, du thme *laut-, a servi former les autres noms de dizaines : trgintd trois dizaines , gr. *rpoocovroc avec en face de latin. vulgaire trienta, C. I. L. XII, 5399, ital. trenta, fr. trente. La forme tr reprsente sans doute un ancien neutre attest ct de tria (cf. skr. vd. tr) ;quadrgint, avecde quadr- issu de ef. dor. ion. rerpxovr, vulgaire quarranta, ital. quaranta, fr. quarante ; qunqugint, gr. rcevrifpcovroc, vulgaire cinquaginta, C. I. L. X, 5939, d'aprs cinque. L' de quinqugint, sexgint est d Finilucnce analogique de quadrgint. Septu- dans septugint est d l'inIluence d'un ancien *octu_qint, gr. yoxovra, supplant par octgint, cf. Wackernagel, Verm. Beitr. p. 47 ; la forme vulgaire octgint (dit. de Diocltien C. I. L. III, p. 810, 811) remonte l'ancien franais octante. Nngint est tir du thme de l'ordinal nnus ; cf. en gr. orptovroc et suivants. 163. De cent mille : _

Centum de *(d)kI1tom est primitivement un mot neutre signiant une centaine 1, cf_ gr. xatov, devenu invariable ; le thme apparat encore dans les composs comme centi-manus, etc. Les composs se dclinent comme des adjectifs : dcent, -ae, -a, etc. Quadrngentt, qutngent, etc., ont, comme vginl, quinqugint, etc., un g, obscur, au lieu de c. Qudringent, octingent sont analogiques de qungent, septingent.

Mlle est aussi un mot neutre qui en latin archaque se construit


avec le gnitif ; cf. Claudius Quadrigarius (cit par Aulu-Gelle, 1, 16, 1 : ibi occiditur mille hominum ;l'ablatiI mll est attest par exemple dans

Lucilius, 506 (cit par Aulu-Gelle, 16, 11) : hunc milli passum qui vicerit atque duobus milli passum dixit pro 'mille passibus' . Le pluriel mlia est rest dclinable : mlia (millia), mllibus (sur la graphie, voir Niedermann 68, a).
NOTE. - A consulter Wlilin : Das Duodecimalsystem, Archiv. Lat. Lexic. u. Gramm., IX, 527 ; Ihm Vulgrformen lat. Zahluwrter au/ Inschr/ten, ibid. VII, 64. 1. Ou plutt r une dizaine de dizaines 1, cf. decem, et le thme *kmt- des noms de dizaines.

110

uE:c|.1N/uson

Ordinaux 164. Primus est proprement un superlatif ( 99, 1); Pombrien a


une forme di irente p r u m u m, promom de *pro-mo-, gr. rrpo. Le sens de l'ordina1 qui met en avant une unit prise dans une srie explique l'emploi du suiixe de superlatif.

Secundus est un participe de srquor et signie le suivant , ct.


oriundus ; aller s'empioie, cmninv on l'a vu, quand il s'agit de deux objets. Tertius est issu dr- *lrl-I;/n-s, *Irr- est le reprsentant phontique de "'tr- devant consonni- ; le suliixi-. se retrouve dans ombr. tertim tertium dc *terlis, romnw alis, vI`. 2(i, B. Qurlus, qunlus, srrrlus ont li- inuic sulixe *-io- qu'on retrouve en grec, Trocpro, rcrcro, wro. Qurlus, issu de *k"'tw'-to-s, a un a analogique de quatluor; la forme piioiil iquc correcte serait *qz1ortus, conserve dans le nom propre dialcclul Quorla Prneste, C. I. L. XIV, 3283. L'a long dans qurtus est attest par Fapex, C. I. L. XII, 3851 et 3852. Les ordinaux de 7 10 sont forms avec le .siifiixc -o-. Quntus est pour *qunctus ; la gutturale de Quinctus est duc :i une restauration savante. Setus est une graphie savante pour *seslus, cf. Sestius. Octvus est issu de *octv-os par suite d'une diffrenciation de 6 devant u consonne. Septimus, decimus (ancien decumus) s'analysent en *septem-os, *decem-os, skr. daamah (cf. gr. oo, skr. saptamlt. Nnus de *noven-o-s devrait tre phontiquement *nnus (ct. nper

de *novi-per), et a subi Pintiuence de novem.


Vcsimus (vcsumus) est form l'aide de la combinaison des sufxos *-io- et *-mo-, cf. 99,5 : "'vcnt-to-mo- est devenu *vce(n)ssomos. vcsumus (avec simplification de -ss- aprs voyelle longue), vcsimus. On a ensuite extrait le sufxe -sumus, -simus qui a servi formel' les ordinaux des dizaines et des centaines.

nxsrmnurrvs, 165.

uunrrvnlcarms

111

Distrihutifs. Multiplitis
ADJECTIFS ADVERBES

singul, -ae, -a, un par un bn, -ae, -a deux par deux tern. trn quntern qun sn septn octn novni

simplus, simplex simple duplus, duplex t double 1 triplea: quadruplex quincuplea: septemplex

semel une fois 1 bis deux fois n ter quater quinqui(n)s sexi(n)s septi(n)s octi(n)s novi(n)s

dni

deeemplez:

deci(n)s
ndeci(n)s duodeci(n)s terdeci(n)s vei(n)s semel et vci(n)s trc(n)s centi(n)s ducenti(n)s mli(n)s.

ndni duodn terndn vicn vingt par vingt a vcni singuli trcn trente par trente centn cent par cent eentuple ducn singula mlia mille par mille (milln)

166. Singul, simplex, semei renferment une racine *sem- un qu'on retrouve dans sem-per une fois pour toutes , gr. s, v de *ae-Q, *oa-: et dans simul (ancien semol, semul) similis. Dans sim-plex comme dans duplex, etc., le second lment appartient la racine *pleIc- plier , cf. gr. rtot, ombr. tuplak Ace. sg. N. furcam . Bis, bn sont _ssus de *dwis, *dwisnoi comme bellum de duellum, cf. gr. Sig de *S lt. Ter est pour *ters issu de *trls, gr. Tp, comme tertius de *trityos, ei. terr-uncius ; et Plaute scande encore terr ; quater est pour *quarus comme sacer pour sakros, cf. quadru-plex. Dans qunqui(n)s se trouve un suffixe *-i(n)s, cf. tot-i(n)s, quoi-i(n)s qui, en s'aj0utant la dernire consonne du thme numeral, a servi la formation de tous

les adverbes multiplicatifs.


A partir de bn, le mme suffixe *-no- a servi former les adjectifs multiplicatifs : ter-n (trn est analogique de bn), quater-n (quadri-

112

ncLrN.usoN

nl d'aprs trn), qulnt, sent de *quinc-nt, *se:zc~nl, septnt avec d'aprs sn, octn rgulier, novn (on attendrait *nn conserv dans le nom des Nones nnae)) analogique de *sepl1i, dn surprenant au lieu de *decn est sans doute fait sur *nn, snt. Vcn est vce(n)s comme septn septi(n)s, puis trcn, ducn, etc. Centn et millnl sont

rguliers.

1-__._.___._

DEUXIME PARTIE

LA GONJUGAISQN LATINB

Le Verbe 167. La conjugaison du verbe latin repose tout entire sur l'opposition de deux thmes, celui du prsent (infectum) et celui du parfait (perfectum). A ce dernier se rattache, d'une manire un peu lche pour la forme, mais complte pour le sens, le thme de l'ad]ectif verbal en to- qui a jou dans la constitution du systme verbal latin un rle considrable, et a servi notamment former le perfectum du passif et du dponent, et, l'actif, les formes priphrastiques du type habe amtum qui se sont dveloppes ct du perfectum simple, du type lg, amv. Cette opposition, dj reconnue et signale par Varron, n'implique pas une ide temporelle tout au moins l'origine : le thme de l'infectum exprime Faction comme tant en train de s'accomplir (aspect imparfait), le thme du perfectum, comme tant acheve (aspect parfait). Ces deux thmes taient d'abord indpendants l'un de l'autre : tant donn une forme d'infectum, il tait impossible d'en dduire a priori le perfectum correspondant et rciproquement : ainsi stet est le perfectum de sist et de st, cubu de -cumb et de cub. Nanmoins le latin, au cours de son volution, a tendu conjuguer les deux thmes c'est--dire tablir entre eux des rapports de plus en plus troits. La normalisation n'a jamais t acheve dans les verbes primaires c'est--dire btis directement sur la racine, mais, dans les verbes drivs, infectum et perfectum sont entirement lis l'un l'autre. La cration de formes temporelles parallles dans les deux thmes

114

co1~x.1UG.us-un

(prsent, prtrit, futur) fait apparatre cette proccupation essentielle de la langue d'unir (coniungere) troitement l'infectum et le perfectum. Comme on le sait, l'expression de l'ide de temps, prsent, futur, pass, ses diffrents moments, est une cration relativement rcente qui s'est effectue par des procds differents dans chacune des langues indo-europennes. Ce qu'indiquaient les divers thmes verbaux de l'indo-europen, c'est Faction ou le procs considr dans sa dure (prsent), ou sans considration de dure (aoriste), ou dans son achvement (parfait). La fusion en latin de l'ao1*iste et du parfait, et la cration de thmes proprement temporels ont boulevers cet tat de choses. En dehors de Fopposition : prsent /parfait qui n'est du reste pas constante, ni toujours bien nette, la notion d'aspect est absente de la conjugaison du verbe latin. Pour Fexprimer, le latin a recours d'autres procds, notamment la prxation ; et souvent un simple, impertectif (ou duratif), s'oppose un compos perfectif (momentan). Mais la distinction entre simple et compos n'a pas forcment cette valeur; et quand elle existe, celle-ci reste souvent indcise. Cf. Ernout-Thomas, Syntae latine, 237-239. 168. Les voix. On distingue dans la conjugaison du verbe deux voix: l'aetif et le passif. L'actif indique un fait, une action, un tat purement et simplement. Le passif a un double sens. Il reprsente : 1 un impersonnel en -r avec le sens de on , par exemple Plaute, Poen. 835 (sept. troch.) : tenebrae, latebrae; bibitur, estur, quasi in popina, liau secus. ibid, 528 (sept. troch.) : an vero non iusta causa est eur curratur celeriler. Cet impersonnel sert mettre en relief l'ide verbale sans indi cation de sujet agissant. Il peut recevoir un complment, tout au moins aprs les verbes suivis du daii : invdlur mihi on m'envie , non parcitur labr on n'pargne pas le travail , comme invids mihi, non parc labr. Uemploi de cet impersonnel est commun aux verbes transitifs et intransitifs ; et cette construction se retrouve dans les dialectes italiques, cf. ombr. ferar <1 qu'on apporte , osq. s a k r a fi r qu'on sacrifie , et dans le groupe des langues celtiques.

LE nioNEN1'

115

2 un mdio-passif exprimant, comme en grec, que le sujet est intress 1'action exprime par le verbe : ce mdia-passif a souvent en latin le sens du rflchi : cingor je me ceins, coniungor je m'unis , corrumpor je me corromps , disiungor je me spare , induor je me revts , vehor je me fais porter , etc., en face de cing, coniung, corrump, disiung, indu, veh. Seuls les verbes qui admettent un complment Paccusatif peuvent s'employer normalement au mdiopassif. 169. Le Dponent. Enn, un certain nombre de verbes, de sens moyen ou actif, n'ont que les dsinences passives : ce sont les dponents (ainsi nomms par les grammairiens latins, parce qu'ils ont, tout en ayant un sens actif ou voisin de l'actif, abandonn (dpnere) les dsinences actives), par exemple sequor je suis , cf. gr. rroou., irl. sechur ; vscor je me nourris . Le dponent est d'ailleurs une des formations les moins vivantes du latin, ce qui s'explique par le fait que dans la plupart des cas, il n'a pas de valeur smantique propre. La langue parle a toujours eu tendance substituer aux dponents qui avaient le sens actif la forme active correspondante. Plaute, les auteurs archaques, et en gnral tous ceux do11t la langue se rapproche du langage parl, conjuguent comme actifs un grand nombre de verbes qui Fpoque classique sont considrs comme dponents. Inversement, il leur arrive de prendre pour des dponents des verbes que la langue classique conjugue comme actifs 1. Cet tat de trouble et de confusion tait favoris par le fait que d'une part le dponent avait des formes d'actif : le participe prsent (sequns comme legns) et le grondif, et que d'autre part Fadjectif verbal en -ndus y avait une valeur passive (sequendus devant tre suivi comme legendus) ; de plus certains participes passs avaient les deux sens, actif et passif, cf. 310. Aussi, malgr les efforts des grammairiens et des stylistes, les dponents s'liminrent-ils peu peu de la langue. Chez les auteurs de basse poque, le caractre articiel du dponent est clatant. Tertullien, par exemple, cre les dponents nouveaux abstinr, commemorr, comperr, coniectr, cnsultr, lacrimr, mais par contre il emploie passivement les dponents anciens cavillr, con/lrl, cn1. Cf. la dissertation de J. B. HQFMANN, .De verbis quae in prsca latinitate
extant dcoonentibus. Greifswald. 'l9\

116

coNJUGA1soN

slrl, continr, grtulr, inlerprelr, remncrr, sortrl. La notion du dponent s'affaiblit de plus en plus mesure que l'on descend dans la latinit, et la tradition perd toute certitude. Chez un crivain comme Grgoire de Tours, le dponent n'est plus qu'une survivance artificielle d'un pass aboli. Il n'y en a pas trace dans les langues romanes. 170. Formes personnelles et /ormes non personnelles. Temps et modes. - On distingue dans la conjugaison du verbe les formes personnelles et les formes non personnzflles. Les premires, les plus importantes, comprennent lcs temps et les modes pourvus de dsinences personnelles ; les secondes, les formes delinables ou indclinables qui, par leur origine et leur 1n<rplulogie, se rattachent au substantif. 1. Les formes personnelles comprennent trois modes : Findicati/ ou mode de la ralit, de l'allirm:uion ; l'impe'rali qui sert donner des ordres (rarement dfendre, tout au moins l'origine), et qui est dans le verbe ce que le vocatif est dans ln <l(:c]inaison ; le subjonctif, mode de la subordination, qui marque la volont et la prvision, et qui en latin a galement le sens de l'optalil, mode du souhait, de la possibilit et du conditionnel. Chacun des thmes, infectum et per/eclnm, eompreml Pindicatif trois temps : prsent, imparfait ou prtrit, futur. l,'impratif n'existe qu'au prsent et au futur de Pinfectum : per/mflzun enim imperal nemo , Varron, L. L. 9, 101 1. Le subjonctif, tant donn son sens, n'a ni futur, ni futur antrieur 2. Chacun de ces temps comprend deux nombres : singulier et pluriel ; il n'y a pas de duel. Chacun de ces nombres a trois personnes: premire, deuxime et troisime (sauf Pimpratif qui n'a pas la premire). 2. Les formes non personnelles du verbe comprennent : 1 les substantifs verbaux : inntif (prsent et parfait aux deux voix) ; grondif et supin qui constituent une sorte de dclinaison de Pinnitif actif.
1. Memento est bien morphologquement un impratif de perfectum ; mais smantiquement c'est un prsent. 2. Le type amtrus sim est une forme priphrastique et rcente qui n'entre pas dans le systme de la conjugaison. Elle a toujours cu un caractre articiel.

LEs coNJUGA1soNs

117

2 les adjectifs verbaux : participes (prsent et futur actif; parfait passif et futur passif). L'innitif futur actif se rattache au participe. 171. Les conjugaisons. - Comme on sait, le latin n'a pas une conjugaison unique. Mais il est difficile de trouver une classification satisfaisante. La distinction en quatre conjugaisons,imagine par les grammairiens latins 1 et encore en usage dans Penseigncment du latin, ne tient compte que du prsent. et encore elle y runit deux formations diffrentes : leg et capi. Au parfait, elle est tout fait impropre. La formation du perfectum est indpendante de la voyelle radicale : un verbe en -- peut avoir son parfait en -v (am-vi), ou en -ul (son-ui), ou redoublement (stet ); inversement des verbes dont le thme diffre au prsent peuvent avoir des parfaits semblables, par exemple aux et iun de auge et iung, lacessv et audv de Iacess et audi, etc. On a tent d'-'tablir une classication plus rationnelle, en rangeant d'une part les verbes primaires (type leg), et de l'autre les verbes drivs (type fni, albe, cr). Mais cette classication, sduisante a priori, ne rsiste pas l'examen ;la conjugaison du type leg renferme, comme on le verra, un certain nombre de verbes drivs. et les conjugaisons dites drives, un certain nombre de verbes primaires. D'un autre ct, il est souvent difficile de faire le dpart entre les deux sries. Enn, il serait ncessaire d'introduire dans l'expos de nouvelles subdivisions. Il ne peut tre question non plus de distinguer les verbes thmatiques, c'est--dire ceux dans lesquels la dsinence s'unit au thme par l'interm<liaire d'une voyelle e /o dite thmatique (par ex. leg-ere), et les verbes alhmatiques, c'est-a-dire ceux dans lesquels la dsinence s'unit immdiatement au thme (par ex. es-se, fer-re). Les dsi1. Varron, qui semble le premier s'tre occup de la question, distinguait en se fondant sur la voyelle de la 2 personne du singulier de l'indicatif prsent, me, mes ; ne, ns ; ru, ruis, c'est--dire trois conjugaisons : la premire en --, la seconde en --, la troisime en -E'-. A l'poque impriale, cette dernire iut scinde en deux, d'aprs la quantit de i'i ; et la mention d'une quatrime conjugaison apparat pour la premire fois chez le grammairien Sacerdos (m sicle aprs J.-C.} qui l'a peut-tre emprunte son prdcesseur Q.Remmius Palmon (1' sicle aprs J.-C.); tertia producla quam quidam quartam :meant (G. L. VI, 434 K). Au vif* sicle, Priscien adopta et tit adopter cette classification; c'est celle qui subsiste aujourd'hui, avec un appendice la troisime conjugaison (type capi, capis).

118

coNJUoAxsoN

nences des verbes thmatiques et athmatiques se sont confondues

en latin, et au point de vue latin, il n'y a que des verbes thmatiques :


les maigres restes de la conjugaison athmatique apparaissent comme des anomalies, et ne forment pas un systme vivant et cohrent. Ces restes seront tudis dans un appendice aux temps du prsent. Il est prfrable, dans un expos historique, d'tudier d'abord les formations du prsent, o la division en quatre conjugaisons se justie dans une certaine mesure ( condition de sparer capi de leg pour le rapprocher de audi), et d'tudier ensuite le parfait, en groupant ensemble les formations semblables, et en faisant apparatre les rapports de dpendance entre le thme de Finfectum et celui du perfectum. 172. Les dsinences personnelles. _ Si l'on examine une forme Verbale latine, am-mus, leg-i-lis, audi-l, on y distingue deux parties : le radical et la dsinence personnelle. De plus, certains temps et certains modes apparait un lment prdsinentiel qui est caractristique du temps et du mode : mon-bmus audi--tis; c'est le su/xe temporel ou modal. Ainsi une forme verbale peut comprendre trois lments : radical -|- suffixe -}- dsinence. Le radical varie avec chaque verbe ;il peut tre simple comme dans dc-5, ou comprendre un ou plusieurs suffixes comme dans dic-t-5, dic-t-it-, etc. Les suffixes temporels et modaux varient avec les temps et les modes ; dans certains cas, ils diffrent galement suivant les conjugaisons : c'est ainsi que les suffixes du futur et du subjonctif prsent varient de am audi, leg. Ils peuvent mme tre absents, comme l'indicatif prsent et Yimpratif. Les dsinences au contraire sont communes tous les temps et tous les modes de tous les verbes, exception faite de Pimpratif et du prsent de Pindicatif du perfectum qui sont caractriss par des dsinences spciales, ou par l'absence de dsinence. Partout ailleurs ce sont les mmes lments

qui servent Pexpression de la personne et du nombre. Cette unit


caractristique se retrouve aux temps non priphrastiques du passif et du dponent, c'est--dire tous les temps et tous les modes de Pinfectum : ici encore il y a une srie unique de dsinences, exception faite de Pimpratif ; et ce sont ces dsinences qui diffrencient l'infectum la voix passive ou dponente de la voix active.

ntlsmnucns nn 1/Acru

HU

Infectum
173. Dsinences de l'a.ctif.
SINGULIER

1" Personne
2 u

-6 ou -m
-S

-1
PLURIEL

1" Personne
2 n

-mus
-fis

-nt.

Singulier
174. Premire personne. _ - est la nale des verbes thmatiques au prsent de Pindicatif, du futur en -b et en -s, et du futur antrieur ;

on la retrouve dans gr. . Les potes archaques peuvent abrger -6 dans les mots iambi ques : d'o le contraste entre sci, Plaute, Amp. 1082 (octon. iamb.) :
scin me tuom esse erum Amphilruonem 7 _ scl. _ vide etiam nunc l _ sco

et intelleg Rud. 101 (sn. iamb.) : villam integundam intellego totam mihi Par analogie, et aussi en vertu de Pindtermination des nales Pabrgement s'est tendu tous les verbes, et l'poque impriale la quantit de -o tait commune, mais le plus souvent brve. -m reprsente la dsinence primaire athmatique *-mi, dans sum
gr. el. ( 255 A). Partout ailleurs, c'est le reprsentant de la dsi,

nence secondaire correspondant -v du grec kuov. C'est celle de Pimparfait (prtrit du prsent et du parfait), du subjonctif, et du futur en -am qui, par son origine, est un ancien subjonctif, du subjonctif en -im qui est un ancien optatif, de lnquam.
Bnuom. -~ Morphologie htnlorlqlu du latin 5

120

coNJUGA1soN

175. Deuxime personne. - -s peut reprsenter soit la dsinence primaire *-si, cf. cs (es-s) en face de gr. hom. o'-or., soit la dsinence
secondaire *-s, cf. ers, gi-. lus-. Ni le latin, ni les langues italiques ne permettent de rsoudre la question. 176. Troisime personne. - Le -t de la 3 personne continue la fois une dsinence primaire *-ti, gr.c-T1., et une dsinence secondaire *-I, gr. kus de *lue-T. Les deux dsinences taient distinctes l'origine, *-ti aboutissant en latin -t (*es-ti > est) et *-t -d (*sil > sied dans l'inscription de Duenos, C. I. L. I2, 4, *esst > esed dans Pins-

cription du Forum C. I. L. 12, 1). L'osque et l'ombrien ont maintenu


la distinction : *-ti y est reprsent par -t : osq. f a a m a t habitat de *fmti ; *-t, par -d en osque et par zro en ombrien : osq. f u s id 1 foret , ombr. habia habeat . En latin, la dsinence secondaire s'est limine rapidement, et au 11 sicle avant l'rc chrtienne, la dsinence -t s'tait gnralise; le S. C. des Bacchanales a velet, esel vcllet, esset au lieu de *veled, *esed (comme sied) ; et le latin littraire n'a pas connu d'autre dsinence que -t. A basse poque le -t et le -d finaux taient confondus, aussi trouve-t-on pigraphiquement sit et sid, rogad et rogat, de mme qu'inversement on lit aput, aliquot, au lieu dc apud, aliquod. En latin populaire le -t pouvait tomber ; ainsi Pompi on lit, C. I. L. IV, 1173 : ama, peria, valia amat, pereat, valeat . Pluriel 177. Premire personne. -_ La dsinence -mus est issue d'un ancien *-mos, forme alternante de *-mes qu'on retrouve en grec, dorien <ppoe, cf. le gnitif Salutus en face de Veneres, 46 ;el1e est partout brve. Quand par hasard elle est longue, comme dans Virgile, En., 9, 609 : terga fatigams hasta; nec tarda senectus c'est en vertu d'une licence potique qui permet de compter comme longues au temps fort et la coupe des syllabes naturellement brves ; ci. Gorg., 3, 76 : altius ingreditr| et mollia crura reponit o -tur compte pour une longue.

Ds1NENcEs DU PASSIF

121

Une trace de dsinence *-mo sans -s nal existe dans la nale mdiopassive -mur, de *-mo-r. Le sanskrit a de mme une dsinence -md (secondaire) qui alterne avec la dsinence -mall ou -masi (primaire). 178. Deuxime personne. _ En face du grec -re, cf. Mars, et du sanskrit -tha (primaire) -ta (secondaire), le latin a -tis issu phontiquement de *-tes. On enseigne ordinairement que -s de *-tes est analogique de la 22 personne du singulier (legitis d'aprs legis) ou de la

1"* personne du pluriel (legiti-s d'aprs legimu-s) ; mais il peut y avoir


eu, comme la 11' personne, deux dsinences, l'une sans -s, *-te, qui a t rserve Fimpratif, l'autre avec -s, *-tes, comparable la dsinence de 2 personne du duel en sanskrit -thas, devenue caract-

ristique des autres modes.


179. Troisime personne. _ Comme celle de la 3 personne du singulier, la dsinence -nt reprsente une dsinen-:ze primaire *-nti, cf. dor. cppovri, et une secondaire *-nt, cf. gr. :')\uov de *uov'r. -nti est peut-tre conserv dans un fragment du Carmen Saliare, malheureusement dgur, cit par Terentius Scaurus, G. L. VII, 28 K., Festus 222, 28 : prae tet tremonti (mss. praetexere monti ou prete! tremonti) prae t tremunt . -i disparaissant en syllabe finale, les deux dsinences se sont confondues ; et il n'y a pas trace en latin de la distinction qu'on observe en osco-ombrien : ombr. sent sunt , osq. sins sint . Le -t nal s'est amui et a disparu en latin vulgaire ; aussi a-t-on des formes comme quiescun C. I. L. X, 6785, sun X,

5939, etc. 180. Dsinences du passif et du dponent


srnouuxm 1" Personne 2 3 -r -re, -ris -tar
PLURIEL

1" Personne 2

-mur min!

-ntur.

122

comUoarson

Quatre de ces dsinences, celles des IN et 3' personnes du singulier et du pluriel se terminent par Plment -r, et forment ainsi

un groupe qui s'oppose aux 2* personnes du singulier et du pluriel,


qui n'ont pas cette nale. On a vu plus haut que cet -r tait caractristique de Pimpersonnel (type tur on va ). Il sest tendu par analogie aux autres personnes du mdio-passif, Pexception des deux personnes cites. 181. Premire personne du singulier. _ La dsinence -r s'ajoute - nal qu'e1le abrge, ou se substitue -m qu'elle limine, d'o -r, -r, -r. On rencontre encore -r et -r chez les auteurs archaques, par exemple Plaute, Amp. 1056 (octon. iamb.) : iam ut opprimr, ut eniccr, me miseram quid agam nescio Rud. 852 (sn. iamb.) : salve. _ salutem nil morr, opla ocius. 182. Deuxime personne du singulier. _ La dsinence -re est sans doute issue d'une dsinence de moyen *-se alternant avec *-so, cf. gr.

ou de *7uso'o, dont l's s'est sonoris lnicrvocalique. -ris est une


dsinence complexe issue de *-se auquel s'est ajout Plment -s caractristique de la 28 personne : legeris est analogique de legis, -re est la forme ancienne ; Plaute n'a que neuf exemples srs dc -ris ; Trence n'emploie jamais que -re. tant donn qu'une forme legere servait la fois de 2 personne Findicatif prsent et Pimpratif, d'aprs l'opposition de legis tu lis et de lege lis , en face de legere tu es lu et sois lu , on a refait legeris tu es lu . La restauration de -s nal dans la langue des lettrs de Rome a favoris l'extension de -ris ; et la prononciation de l's de legis a contribu au succs de legeris. Nanmoins l'poque classique, les deux dsinences existaient

encore l'une ct de l'autre, et Cicron les rpartit systmatiquement : au prsent de Pindicatif il emploie gnralement -ris pour viter une confusion avec Pimpratif (et avec l'innitif prsent actif),
mais Pimparfait et au futur de Findicatif, aux subjonctifs prsent et imparfait, o la confusion n'est plus possible, il semble prfrer -re. Des inscriptions dialectales ont une fmale *-rus : spatiarus C. I. L. 1*, 1792 (Bnvent), utarus I2, 1702 (Venouse), garus C. I. L. IV,

2082 (Pompi), c'est--dire la dsinence secondaire *-so + s.

nnsrnnncns nu Passi?

123

183. Troisimes personnes du singulier et du pluriel. _ -tur,

-ntur sont des nales complexes, comprenant des dsinences moyennes


secondaires *-to, -nto, cf. gr. ks-ro, ko-vro, auxquelles s'est ajout Ylment *-r. L'osco-ombrien et le celtique ont deux formes pour la troisime personne du singulier : l'une impersonnelle, sans la dsinence *-to : ombr. ferar qu'on apporte , osq. s a k r a f ir qu'on sacrie ; l'autre personnelle, semblable celle du latin, avec toutefois un vocalisme diffrent : osq. vincter, s a k a r a t e r convincitur, sacrtur , ombr. h e r t e r oportet . On voit comment sest forme la finale latine : c'est une contamination de la dsinence secondaire mdio-passive *-to et de la dsinence impersonnelle *-r. Au pluriel, l'osque a encore le vocalisme -e : k a r a n t e r. pascuntur , mais l'ombrien a -ntur comme le latin: e m a nt u r emantur .
No'rE._A consulter: MEILLET, Dsinences verbales de l'indo-europen, Bull. Sac. Ling. XXIII (70), p. 68; Sur les dsinences en -r, ibid., XX IV, p. 189 ; VENDRYES, Sur les formes verbales en -r du tokharien et de l'italoceltique, Revue celtique, XXXIV (1913), p. 129 et suiv.

184. Premire personne du pluriel. _ La nale -mur est forme de la dsinence active *-mo- (cf. actif -mus de *-mo-s) + -r. 185. Deuxime personne du pluriel. _ La dsinence -mini est la plus obscure de toutes ; elle est compltement isole dans le systme verbal, et doit provenir d'une ancienne forme nominale du verbe, probablement d'un participe, comparable gr. N-zysvoi, incorpore dans les formes personnelles. Il est peu vraisemblable qu'il faille la rapprocher de la dsinence de l'innitif grec -evou, type Zayevai, les formes d'inf`mitif des langues italiques ne prsentant rien de comparablc. La rpartition des dsinences du passif prsente un paralllisme remarquable ; les 1" personnes du singulier et du pluriel, 3' du singulier et du pluriel vont ensemble : amor, ammur ; amtur, amantur ; les 2 amre, ammin, ne prsentent pas l'r nale caractristique du passif. En outre seules les dsinences secondaires de mdio-passif

sont reprsentes : -so, -to. Il n'y a pas trace des dsinences primaires
qu'on trouve en grec, par exemple.
No'rn._Les dsinences spciales de Vimpratif et du perfectum seront tudies en mme temps que ces formes.

124

coNJUoArsoN

Formation des thmes du prsent


186. Des quatre conjugaisons du latin, deux seulement sont rellement vivantes et appeles un accroissement continu: ce sont celles des types amre et audre, qui forment en quelque sorte la conjugaison faible. Les types leg, capi, et mme mone, imple, ne s'accroissent

gure pendant Pvolution de la langue ; ce sont en grande partie des verbes forts. L'expos suivant commence par la conjugaison qui renferme le
plus de verbes radicaux thmatiques, la troisime. 187. Elle comprend environ 570 verbes simples et 1830 verbes composs, soit, en tout, peu prs 2.400. Un grand nombre des verbes simples sont des verbes radicaux thmatiques, c'est--dire ont leurs thmes forms simplement du radical verbal + la voyelle thmatique -c /o- : legunt de *leg-o-nti, leg-e-re. La voyelle radicale est l'lment qui permet de classer ces verbes. La racine prsente le plus souvent le vocalisme e.

188. Verbes thmatiques voyelle radicale :


clep je vole , gr. xkrc-*rco deps je broie (emprunt au gr. Sulz ?) em (je prends), j'achte , ombr. e m a n t u r, irl. emim /erv je bous, je fermente , attest chez les auteurs archaques, ct de ferve, irl. berbaim frem je gronde , gr. Bpco (?)

gem je gmis , gr. y

gen j'engendre (rare et archaque ct de gign), gr. s-Ysvoxqv ger je porte de *ges, cf. ges-tus et gestre insequ je dis, je raconte , archaque, gr. homr. vvsvta de *v-

cale-s leg je lis, je cueille , gr. y


merg je plonge met je moissonne pend je pse , ombr. a m p e n t u impendit v

THMES DU PRSENT

125

pet je demande , gr. Tcroou prgm j'crase queror je me plains de *quesor, cf. ques-tus, skr. vsati il soule reg je dirige , gr. -pyco sequor je suis , gr. rcoou ser j'attache , ombr. a-serum adserere , gr. poc, ep scrp je me glisse , gr. prc stert je ronle sfrep je fais du bm!

teg je couvre , gr. cry


ler je broie , gr. 'rspco tex je tisse trem je tremble , gr. rp, ombr. tremitu tremefacit trepit il tourne (cit par Festus ; mais peut-tre est-ce un emprunt au gr. Tprc) veh je mne en voiture de *wegh, cf. vexre de *wegh-sre et gr.

pamphylien Fexsr
verg j'incline. je dirige vers , skr. vrjati il tourne verr je balaie verl je tourne , ombr. ku~ve rt u, covertu revertit , skr. vrtate il se tourne . L'e de ces trois derniers verbes admet une double origine ; il peut tre ancien, et correspondre aux formes en a du sanskrit: lat. vert- = skr. vart-; mais le groupe ver- peut provenir d'un ancien vor- (uort > vert comme vormis > vermis), dans lequel -or- serait issu de 1' voyelle, reprsentant le degr rduit de la racine ; vorsus correspond

exactement au participe skr, vgttll, et pour uerr' le vieux slave a un correspondant vrxg avec -r- issu de 5. Vort peut avoir t refait
secondairement sur vorsus, la exion ancienne tant vert, vrsus ; et cette hypothse semble conrme par Pombrien qui oppose k u v e r t u, covertu convertit trahvor transvors . Il sera question de ser je sme dans les verbes redoublement.
NOTE. -_ A cette srie se rattache le compos d'un simple non attest oc-cul de *oc-cel, cf. le driv clre (avec ) et vieux haut all. helan c cacher .

189. Verbes thmatiques . voyelle radicale :


cd je me retire de *ce-zd-, de la particule c (cf. c-d donne *\

1223

coNJUoA1soN

plus "-zd- degr rduit de la racine *sed- aller n qu'on trouve dans

de *coo
pd je pte cf. pdex ; sur Palternance, v. Niedermann 40 ; slovne pezdeti pter rp je rampe , lit. repliti ramper . Cd, pd sont issus de *cezd, *pezd, avec un primitif ; l' est

d secondairement la simplification d'un groupe de consonnes ;


seul, rp a un de nature.

190. Verbes thmatiques voyelle radicale I :


L'i reprsente le plus souvent la forme rduite d'une racine diph-

tongue -ei- :
d-vid je spare (degr rduil *uidh- de la racine *weidh-, ombr. V e t u dvidit dc *wcirllzc-15) frig je vagis (tymologie inconnue). mitt j'env0ie .

191. Verbes thmatiques voyelle radicale I :


L'! peut avoir trois origines : 1 Il peut reprsenter une ancienne diphlonguc -ei- 2 cnv (cit dans Priscien ct de cnvc) je me ferme, je cligne les yeux , got. hneiwan, all. neigen dc je dis ancien deic : deicerent dans lc S. C. des Bacch., osq.
(kl1l'I1dC8I'

fd j'ai conance ancien feid, di[f]eidens diildns C. I. L.

I2, 1531, gr. rcaoou.


ntor je m*appuie , mme racine que cnv. nvt il neige (dans Pacuvius, Paulus 3 Ribb. : sagittis nvit, ct de ninguit) de la racine *sneighw-, gr. vecpau. strd je grince attest ct de strlde de *slreid-, degr rduit

*strld- dans gr. 'rp 2 Il peut avoir toujours t un I en latin : /v, fg je che , gier sans diphtongue dans le S. C. des Bacch.,
ombr. fi k t u fgit

-/lg je bats , gr. cpkco ?

THMES nu Pnsanr vocalisme


c je frappe scrb j'cris , osq. scriftas scriptae , gr. cxocpcpoiooct

127

/rlg je grille , ombr. f r e h t u frictum , gr. cppy avec un aut re

vv je vis , skr, fvat il vit , osq. bi v u s vv , gr. [3o.ocL


3 Il peut provenir d'un allongement compensatoire : pis je broie , graphie phontique de pins (cf. Niedermann, 99). Pour sd je m'assieds , voir plus loin 200.
No'r1:.-La diphtongue ei s'est maintenue dans me (prononc meii) nj'urne racine *megh-, skr. mhati <4 il urine de *me_qheli.

192. Verbes thmatiques . voyelle radicale .


Le plus souvent gure dans des groupes issus de 1;, 5, voyelles, devenus -ur-, -ul- devant consonne : il peut reprsenter aussi lc degr rduit d'une racine diphtongue -eu-. curr de *kI's, cf. v. h. all. .hros Ross fulg je brille archaque, ct de fulge, de *bhlg-, gr. cpky de *bhleg/ur je suis en fureur (tymologie incertaine) rud je crie, je brais , degre rduit d'une racine *read-, cf. skr. rditi rudnti; la forme read- apparat dans le doublet rlld, dont la longue est atteste dans Perse 8, 9. Comme on le voit par la forme sanskrite, il s'agit d'un ancien verbe athmatique. sculp je taille, je sculpte (refait probablement d'aprs les composs de scalp comme in-sculp, etc.) turg je suis gonfl (forme de glossaires ct de turge). La forme degr rduit iulg est videmment due Fexistence de fulge, o le vocalisme zro tait normal; cf. 222. On attendrait *eg. Quant lurg, il est trop mal attest pour qu'on en puisse taire tat.

193. Verbes thmatiques voyelle radicale 11.


(reprsentant une ancienne diphtongue -eu- ou -oi-) :

1 il est issu de eu (devenu ou en latin) dans :


dtlc je conduis , cf. abdoucit C. I. L. I2, 6

128

coNJUGA1soN

rg je rote n, gr. peyooci glb j'corce de *gleubh-, cf. all. moderne Iclauben, degr rduit

*glubh- dans gr. 'y)o.'<p


ntlb je me marie (en parlant d'une femme), rac. *sneub-, degr rduit *snb- dans prnba, cf. v. sl. snubili aimer, rechercher

en mariage
lrtld je pousse , all. mod. ver-driessen r je brle gr. aiio) de *ec > *eho. Pour rd je crie , cf. plus haut 192. 2 il est issu de oi dans : li1d je joue , cf. loidos C. I. L. I2, [75 illor je me sers cf. oitile C.I. L. I* 586. 3 il continue un ancien il dans : sg je suce , de *sg-, all. mod. saugen de sgan.

194. Verbes thmatiques . voyelle radicale 6. L' peut avoir deux origines :
1 Il peut tre un ancien 6 : ol je sens v archaque ct de ole, cf. orlor et gr. , a sorb absorbe ct de sorbe, gr. gocp. Vom, -is je vomis et les doublets archaques son, -is (Enn. Acc. Lucr.) lon, -is (Varr.) dc son, -s, ton, -s, sont d'anciens prsents athmaliqucs provenant de racines dissyllabiques. Vomit est le correspondant du skr. vmili ; les deux formes reposent sur *voma-li devenu en latin *voml > *vom1', vomit (cf. reddit de *reddt-i) ; lonil correspond skr. stanili ; sonllum svanita_h. Ce n'est que secondairement et par suite d'accidents phontiques que ces verbes sont venus se ranger dans la catgorie des verbes thmatiques du type leg. Cf. plus haut rd, 192. 2 Il peut tre le reprsentant phontique d'un ancien (ou exceptionnellement d'un ancien a) :

col je cultive, j'habitc de *k"'el-, cf. gr. 'rckooce


coqu je cuis de *pekw il-:*venu *Ic"'ek' > coqu (cf. quinqur' de *penk"'e), gr. rccc, nrvrco loquor je parle (tymologie incertaine).

'rnivuzs DU PRSENT

129

L'o de mol Je mouds peut reprsenter un ancien o : got. malan moudre (all. mahlen), ou un ancien e : irl. melim. L'o de son cit plus haut reprsente plutt un ancien e : *swen > son.

195.

Verbe thmatique voyelle radicale 6 :

rd' je ronge n, de *rd- alternant avec *rd- dans skr. rdatz

il ronge ,
196. Verbes thmatiques voyelle radicale t

ag je mne , gr. y al je nourris , v. irl. alim ]e nourris


Cdd je t0mb

can je chante de *kn-6, cf. ombr. kan e t u, gr. xocvo et xvoiog earp je cueille , cf. gr. xocprc fruit lav je lave de *lov, ci. gr. o\'u_ pacunt = *pagunt ils stipulcnt ci. pacscor, dans la loi des XII Tables parc j'pargne rab je suis enrag (et rabi) sarp je taille la vigne , gr. iprcv; faux scab je gratte , gr. 0'o?.'rc'r, o'o'c<p'1}v scalp je taille H scat je jaillis (dans Lucrce, ct de scate), lit. skast je saute (prtrit skata) sparg je rpands , gr. cmpx trah je tire , v. islandais draga tirer .

197.

Verbes thmatiques . voyelle radicale d g

cr je carde (carr ?) lbor je glisse (en face de lb, ~ds)

rd il je rlcle (cl. rd)

vd je marche 1.

130

coNJUoArsoN

198.

Verbes thmatiques . diphtongue ae (issu de ai) ou au :

baet je marche , ombr. e ebetrafe in exits caed je taille, je mets en pices


lded je heurte

quaer je cherche , cf. quairatis C. I. L. I2, 11. plaud j'applaudis (peut-tre hyperurbanisme i pour pld). Pour claud, v. plus loin 207.

199. Verbes thmatiques en -u (u peut reprsenter une ancienne


diphtongue *-eu-, *-ou- ou tre un ancien *--) : -bu dans imbu j'imprgne clu je suis entendu, j'ai nom , ct de clue 216, gr. 7.( F)0,

xk 1. clu je nettoie de *clov, ef. clo(v)aca, gr. 0.2 de *x7\u8-yco, cf.


xkoc (acc. sg.) -gru je me jette sur (con-, in-) lu je dlivre, je paye et son compos solu, solv, gr. (confondu plus tard avec -lu forme de lav en composition) pol-lu je souille , gr. oc -nu je fais un signe de tte (ab-, ad-, in-, re-) gr. ve pluit il pleut archaque plovit, gr. 'rc)\( F)u, TC7\E\5-0'0-OU.

ru je prcipite, je me prcipite , gr. oou


spu je crache , gr. 'rc'r\5< su je couds got. siu-ja stru w je construis , cf. strus, got. slraujan rpandre (all. streuen) tuor je garde, je regarde ( ct de tueor) -u je (me) revts (ex-, ind-) ombr. an-ou-ihi-mu induitor , rac. *ew-, *owvolu, volv je roule , ancien thme *welu-, cf. gr. (F)$7\\'o.
NOTE. _ Flu je coule 1 est issu de *bhIeugW, ef. x, V. lat. conugs u con luent , fruor je jouis de *bhrgwor, cf. frg, /rgs et /rclus, got. brkiam 1 se servir 1 (all. brauchen).

grec ).ta.

1. Toutefois clu est plus rcent que clue, et peut-tre refait Plmltstlon du

vannes A m:noUnLEMEN'r

131

200.

Verbes thmatiques redoublement :

bib je bois , gr. Tc-L gi gn j'engendre ct de gen, gr. 'YI-Yvoy.ou. racine *gen9- /gnser je sme de *si-s-6, racine *s-, cf. smen sd je m'assieds de *si-sd- > *si-zd-6, racine *sed-, gr. oou et sede je suis assis sist je place, je (m)'arrte racine *st- / sta-, cf. stre, situs, gr. dor. -0151-.L de *oi-crr-.L.

201.

Formes . sufxe et . inxe.

Outre les verbes radicaux que nous venons d'cxaminer, le type voyelle thmatique -e /o- comprend un certain nombre de formes inxe et sufxe. Parmi celles-ci, les unes sont facilement reconnaissables, l'inxe ou le sufxe n'apparaissant qu'au prsent, ou bien s'ajoutant des formes nominales ou verbales dj existantes pour former des verbes dnominatifs ou dverbatifs. Mais, c'est un fait gnral que, au cours de l'volution des langues, cet lment tend s'incorporer la racine, dont il devient alors impossible de le distinguer. Aussi en latin, beaucoup de formes primitivement inxe ou sufxe apparaissent comme des verbes radicaux simples ; la comparaison avec des mots de mme racine, dans la mme langue ou

dans les langues congnres, peut bien y rvler Fexistence d'un lment tranger ; mais pour le sujet latin, radical et sufxe (ou inflxe) formaient une unit : ainsi dans fund (racine *gheu-,cf. gr. )(_( F)), l'n apparaissait bien comme un inxe de prsent cause de /rl; mais le d, qui est galement sufxe, tait considr comme radical ; et personne ne se rappelait plus l'ancien participe exfut = eusi, cit par l'abrviateur de Festus, p. 71, 13, o la racine *fu- apparat sans d : efutus reprsente *ex-fu-to-s, tandis que ef-fil-sus est issu de *ec-fud-to-s, devenu *ec-/ils-so-s puis, avec simplication de -ss- aprs voyelle longue, *ec-fsus, esus. En outre, des actions phontiques diverses ont souvent altr l'aspect du sufxe ; par exemple le latin ne permet pas de dcider si le groupe ll reprsente un double 1 pri-

mitif, ou l + d, ou l + n. Pour le sujet parlant, il n'y avait donc que des verbes en -ll, quelle que ft l'origine du groupe. Toutes ces cin

132

coNJUuA1soN

constances ont contribu obscurcir l'histoire des formations sutlixales du latin.

202. Verbes en -sc (sufxe *-ske /sko-).


Ce sufxe peut s'ajouter directement la racine, qui dans ce cas apparat : 1 soit sous la forme rduite, type : po-sc-6 je demande (de *porc-sc-6, avec -or- issu de 5 voyelle, mme racine *prek- que precor) et, avec redoublement :

di-sc-6 (de *di-dc-sc-6 cf. gr. 8L8o'co'o, de *SL-Som-o'o, mme racine


*dek- que le causatif doce) ;

2 soit avec une voyelle longue :


cr-sc- je grandis hi-sc- je m'ouvre n-sc-or je nais (g)n-se- je commence connatre , gr. pirote Yvox, att. aor.

-Yv-v
su-sc-6 je m'habitue vi-sc-6 je me fltris , Le sufxe *-ske /sko-, prcd d'un autre sufxe *--, fournit des verbes drivs en lsco, lscor : ap--sc-or ad-ip-!-sc-or j'obtiens (cf. api, aptus)

con-cup--sc-6 je suis saisi du dsir (cupi)


pro-c--sc-or je pars (faci) com-min--sc-or j'imagine re-min--sc-or je me souviens (cf. mns et mone et, pour le sufxe gr. ocvoou de ocv-y-ooct, skr. mnyale il pense pac--sc-or je fais un pacte (pax et pactus) ex-perg-l-sc-or je me lve (eacpergitus)

ale-I-se-or je me venge. (ultus). Gi. aussi i 204, 4.

VERRES A NASALE sur-'FIXE

133

Ce sufxe a servi en outre former la nombreuse classe des inchoatifs en -sc, -sc, sc, drivs de verbes, d'adjectifs ou de noms du

type :
am-sc je commence aimer (am) cal-sc je m'chaue (cale) com-pe-sc je contiens, je rpri me , de *comperc-sc, cf. parc obdorm-sc je m'endors (dormi) dr-sc je m'endurcis (drus) ign-sc je m'enflamme (ignis) r-scor je m'irrite (ira) vesperscit il se fait soir (vesper) inveter-sc je deviens vieux (velus). Cette formation en -sc a eu une fortune considrable en latin. Dans la langue vulgaire, elle servit crer non seulement des intransitifs, mais encore des causatifs sens transitif; ainsi au v sicle aprs J.-C. on trouve inntescere faire connatre , mollscere amollir Le sufxe a continu vivre dans les langues romanes, notamment en italien et en franais, o il s'est rpandu dans le prsent de la plupart des verbes en -re : fe finis, nous nissons, ital. nisco, niscono.

203. Verbes . nasale sufxe :


cer-n- (de *cri-ri-6, cf. cr-brum et gr. xpv de *xp-v-y) je trie, je distingue (cr-v) Ii-n-6 j'enduis (l-v) skr. lyate il se colle 1 si-n- je laisse (s-v) et son compos : p-n-6 je pose (de *po-sl-n, cf. po-sl-tus) sper-n- je mprise (spr-vi) ster-n-' j'tends (str-v)

con-tem-n-6 je mprise (con-tem-(p)sI).


Il faut ajouter en outre dgun je gote , donn par l'abrg de Festus comme synonyme de dgust, et solin que le mme Festus explique par cnsul. De plus le sufxe -n- apparat dans toute une srie de 3" personnes du pluriel d'indicatif prsent employes par les auteurs archaques : da-n-uni dant , fer!-n-unt feriunt ; obl-n-

unt, prod!-n-unt, red!-n-unt obeunt, prodeunt, redeunt , e:cpl-n-

1 34

couivomson

unt explent , neqal-n-ant nequeunt , inseri-n-untur inseruntur o. Danunt est la forme la plus frquente de cette srie ; elle se rencontre

chez les comiques (mais non chez Trence,) et est atteste en outre par une inscription, C. I. L. I2, 1531 :
donu danunt Hercolei maxsume mereto

dnum dant Hercul maxi me merit , Ces formes, d'origine obscure ont disparu compltement de la littrature classique.
NOTE. - Dans mina je diminue , sterna j'ternue (gr. rr-rpvuoa), le suffixe *-na- se comporte comme s'il faisait partie de la racine et a t gnralise tous les temps. A ct de spem, siern, se trouvent galement des composs qui ont le sufxe avec -- : aspernr rejeter avec mpris , constemre consterner s, et qui font partie de la conjugaison en -d- (1' conjugaison).

204. Verbes nasale inxe.


Dans ces verbes, la nasale se trouve Pintrieur mme du radical devant la consonne nale par exemple ru-m-p- rac. *rup-, ia-n-g-6 rac. *gag-, cf iugam : (l'o son nom de nasale inxe. Beaucoup sont d'anciens athmatiques, comme nd, scind, mais le type thmatique parat tre galement ancien comme le montre le prsent vdi que tundate il heurte , lat. tundit. Les Verbes munis de cet inxe se

rangent en quatre catgories :


1 Verbes o la nasale n'apparat qu'au thme du prsent : -cumb je me couche dans ac-cumb, etc., (cubu), cf. aussi cub, -are nd je fends (d), skr. bhindmi je fends frang je brise (frg) got. brikan, (all. brechen) fund je rpands (/d), rac. *gheu- /ghu-, gr. X:-( |"7)o linqu je laisse (lqa), gr. errco ringor je montre les dents (rictus sum) rump je romps (rtlp), skr. lumpti il brise scnd je fends (scid), gr. oxl de *o')(_z.8y skr. chindmi je spare

tang je touche (tetig), partie. gr. homer. 'rerayv vinc je vaincs (vlc), osq. aincter convincitur .

vannes A NASALE xNFrxE

185

2 Verbes o la nasale apparat au prsent et dans un autre thme


(parfait ou participe en *-to-) : fing je faonne (nxi mais ctus, galus, e/gis), osq. I e i h ss mrs skr. dhmi, 3 sg. dghdi (pour *dihi) ming j'urine (minx mais mictum ; minctam est tardif et analogique de min) en face de meii, skr. mehati il urine pand je dploie (pand, mais passas; pnsus analogique de pand) pang je che (pepig et panxl, pctus), gr. dor. rcyvut, rcrcyoz

aor, 'rco'vy~r;v
ping je brode, je peins (pinxl mais pictas, pictor), skr. pnkte ct de pimli

pins je pile (pinsl ou pinsul : pislas ct de pinsitus), ombr.


pi s t u pistum , skr. pinsii il broie pung je pique (pupug et -panxl, punctus ; pgi poignard s)

string je serre (strinx, strctas)


tund je frappe, je bats skr. tundate il heurte ( ct de ludti) (talad, lansus; mais le compos a contsus, cf. Catulle 62, 39 (hexam. dact.) :

ignotus pecori, nullo contusus aratro).


3 Verbes o la nasale apparat tous les thmes verbaux : fungor je m'acquitte (functas) skr. bhukle

iung j'attelle (ianx, iunctus), cf. iagum et gr. Ceyvut, Cuyv lamb je lche (lamb ou lambul; cf. peut-tre labiam ?), gr. )\o'c1r'ro ling je lche (linx ; mais ligri), gr. Zeix
-mang je mouche (-munxl, munctus, cf. mcus)

ningait il neige (ninxt, cf. nix et nvit)


plang je frappe n (planxl, planctas ; mais plga), gr. aor. nk*mv prehend je prends (prehend, prehnsus ; mais praeda de *pralhed-a) -stinga je pique et j'teins (dis-, in-, inter-) (-stinxi, stinctus ;

mais instgre), gr. o"rC de *o'*r|.Yy, c'r'y.oc.


4 Verbes o la nasale apparat combine avec d'aatres su/fixes :

conqul-n-l-sc je me baisse (conqaexl)

136

comveaxsos

/ru-n-l-scr je jouis (frunltus) na-n-c-1-scor j'obtiens (nactus).

205. Verbes o la nasale appartient . la racine :


ang j'touffe, je presse (anx, anctus, angor), gr. yxco, skr. ar_nha1fz angoisse -cand je mets le feu (ac-, in-ccnd, etc.) cing je ceins (cinx, cinclus, cingulum) clang' je fais du bruit (clanx, clanctus, clangor) mand je mange (mand, mnsus) scand je monte (scand, scnsus) ling(u) je teins (linx, tinclus), grfryyco ungu j'oins (unxl, unclus, unguenlum), ombr. u m t u unguit , ume n unguentum de *ombt-n.

206. Verbes en -t.


Le sufxe s'est rpandu dans toute la conjugaison, et apparait comme faisant partie du thme : flect je tourne n nect je lie

pect je peigne , gr. rcx et 'rtwrco


plect je tresse , gr. Tckx

plect je frappe , cf. plangere, plga. 207. Verbes en -d.


Il faut distinguer les verbes composs : dd je livre , dd je distribue , redd je rends ; abd je cache , add j'ajoute , circumd j'entoure , cond je fonde , crd je crois , d je mets au jour , nd je mets sur , obd je mets devant , perd, pessumd 1 je ruine , prd je trahis , subd je soumets , trd je livre , vnd, vnumd je vends , des verbes o d est sufxe comme claud je clos , cf. clvis la clef , cd je forge (all. hauen), tend je tends rac. *ten-, cf. tene et tentus; frend (en face de frem) ; -fend

je heurte , dans oend (cf. gr. Bsvco), pend (v. sl. -ping je tends etc.

rNomNArn=s

137

Dans d'autres verbes en -d (par ex. plaud), il est impossible de

dcider si -d- est sufxe ou fait partie de la racine, et il se comporte


comme si c'tait un lment radical.

208. Verbes en -ll (avec -ll- issu de "'-ld- ou de *-ln-) :


-cell je pousse de *celd, cf. clds (per-cell, prae-cell) sall je sale de *sal-d, cf. salsus de *sald-los fall je trompe (falsus) pell je pousse (pulsus et pultre) toll (de *lol-n-6) je lve, j'enlve , cf. subj. tulam, llus de *tllos, toler vell j'arrache (volsus).

209. Verbes dsidratifs en -ss ( s aprs voyelle longue ou


diphtongue) : arcess (accers) je fais venir (cd) ? capess je cherche prendre (capi) facess je dsire faire et je me mets en marche (faci) incess je marche contre (cd) incipess je vais commencer (incipi) lacess je cherche attirer (de *laci, cf. illici) petess je cherche atteindre (pei) quaes (de *quais-s) je vais chercher (cf. quaer de *quais6)

vs je veux voir (vide).


210. Dnominatifs :

Enn la 3 conjugaison comprend un certain nombre de dnominatifs en -u, tirs de thmes nominaux en -u-, comparables aux dnominatifs grecs en -, type 'mp de *Y1]puy(*y'~;pu), Sxp de *ocxpuy (8o'o<pu),_ etc. :
acu j'aiguise de *acuy (acus) atgu je rends clair cf. pyu-po;

grub je crie (en parlant de la grue. gras, ct. gr. ypu, yqpv) metud je crains (malus)

138

coNJUeA1soN

slatu j'tablis (status) tribu je distribue (tribus). Sont d'origine obscure : battu je bats , dlibu j'arrose, j'oins , futtu nv . Glu (tardif) semble fait sur le nominatif glils analys

gli!-s (malgr le gn. gllltis), sur le modle acus, acu. On range enn parmi les dnorninatifs :
cnsul je consulte (cnsul) vann _vau je vanne (vannus, vallus). Mais ces drivs sont peu nombreux et d'origine rcente ou obscure.

Le type leg, les formes sufxe et inxe constituent le fonds le plus ancien et le plus important de la 3 conjugaison.
LES AUTRES CONJUGAISONS

211. Les autres conjugaisons diffrent de celles des verbes radicaux thmatiques par la prsence, au thme du prsent, d'une voyelle longue li, ou I (sauf dans le type capi, cf. 227) qui apparat
tous les temps et tous les modes du prsent, sauf dans les cas o elle

s'abrge phontiquement. 212. Thmes verbaux en -d- (1f conjugaison). La conjugaison des thmes en -- long, qui a t la plus fconde en latin, et qui reste avec le type inchoatif la seule vivante dans les langues romanes, comprend environ 3 620 verbes dont 1 800 verbes simples. Il n'y en a qu'un tout petit nombre qui soient des verbes primaires ; ce sont d'anciens athmatiques pour la plupart. La plus
*grande partie dela conjugaison en -d- est forme par des verbes drivs

dnominatis ou dverbatifs ;il y a enn un grand nombre de formations sufxales dont les plus frquentes sont -igre, -icdre, -cdre, -illdre, -cindrl, -itre, -issre.

213. Verbes radicaux monosyllabiques :


_ fl je soutlle , racine *bhld~, ct. brum

far je parle nb racine *bhd-.A ci. gr. dor. zpin.

vannes EN -nd-

139

nd je nage , racine '*(s)nd-, cf. in-nbilis non navigable , ombr. s n a t a, s na t u umecta , skr. snti il (se) baigne . D6 je donne , dre ne peut tre rang dans cette srie cause de
Palternance / que prsente le thme du prsent. sl, stre (racine *st-, cf. gr. dorien -crit-t, obsldculum, alternant

avec *st-, cf. situs, gr. oror) comprend un sufxe *-yo-, comme
le prouvent en italique mme ombrien stahu st n de "stay, osq.

s t a hi n t stant (h dans ces formes servant simplement sparer les deux voyelles en contact). 214. Verbes radicaux dissyllabiquesg

ar je laboure (cf. ar-tram charrue , gr. p) ml j'appelle , gr. xov xkrjr,


hi u je bille (Cf. hiscl

215. Verbes primaires dans lesquels -a- n'apparait qu'au thme du prsent :
crep je fais du bruit 1 (crepul) dom je dompte (domu, cf. gr. Sotoco, sur les formes de la racine,

voir Meillet dans Dict. Etym. du latin, sous dom).


mic je brille (micu) plic je plie (plicu) sec je coupe (secu) son je rsonne (sonul)

ton je tonne (tonu)


uet je dfends (velu)

Sur sonere. tonere, voir plus haut 194.


S'y rattachent deux verbes en -v : iuv je rjouis (iv de *izw-v, cf. 298, B)

lav je me lave (lv de * lan-vl, cf. 298, B). 216. Verbes en -n11- z

A. cln je penche (cf. cl!-vus, gr. 't7\vco, xkvjv) mn je coule goutte goutte, je suinte .

140

comiuuusou

R. Dverbatifs :f
carin j'injurie (car 7) farcin je bourre (farci) mginor je murmure (mig) prae-stin j'acquiers (st) de-stin ob-slin

217.

Frquentatifs en -t (-s), -it, -tit.

Exemples : canto je chante (cane) ; clmit je ne fais que crier (clm) dict je rpte (dc) dictit habil je me tiens habituellement, jhabite (habe) singult je sanglotc , frquentatif d'un simple disparu, dont subsiste le substantif verbal singultus mert je plonge (merg) puls je pousse avec force arch. pult (pell) rogit je ne fais que demander (rog) verso' je retourne (vert) volt je roule sans cesse (volv), etc.

gusl je gote , frquentatif d'un simple disparu correspondant


gr. Yuco, cf. v. h. a. costn prouver en face de got. lcusan. Les frquentatis ont t btis en latin sur le participe en -to-. De cantus a t tir canl, de habitus, habil, etc. Le participe en -tomarquant l'tat, tait particulirement propre exprimer un procs qui dure ou qui se renouvelle. Ces frquentaiifs en -l ont tendu se substituer aux intensifs-duratifs dont il sera question au paragraphe suivant, qui apparaissent ds le dbut de la tradition comme une

catgorie fige et qui ne s'accrot plus.


Aux verbes dont le participe tait en -ltus correspondait un fr-

quentatif en tte : ainsi habit, dormtl. La langue en a extrait un

sufxe -ltd qui et servi btir des irquentatlts directement sur le

vannes mamvs EN -d-

141

thi-*me du present : ago, agit; ce mme sufxe a servi renforcer


des irquentatifs dont le sens tait affaibli : dict, dictit; can, cantit, etc.

Ces Irqnentatifs se rencontrent surtout dans le latin archaque et


postclassique. Il semble que ce ft une forme propre la langue parle, qifvitaient les crivains classiques et les puristes. Malgr cette interdiction, les frquentatifs ont nalement limin les verbes simples auxquels ils correspondaient, et ce sont eux qui ont survcu dans les langues romanes : cantre, fr. chanter, ital. cantare; iactre, fr. jeter, ital. gettare; pulsre, fr. pousser, ital. pulsare. Outre qu'ils taient plus expressifs, et comme tels, davantage recherchs par la langue parle, ils avaient en effet Favantage de substituer des flexions rgulires d'autres plus difficiles, comme celles de canere, iacere, pellere : aussi ces derniers ont-ils disparu sans laisser de traces 1.

218. Drivs en -- correspondant . des verbes radicaux.


(En gnral ils ont une valeur durative par rapport au simple ; cf. oc-cup par rapport capi, dc /dc, ou intensive Ib /lbor, etc.). A. Un certain nombre prsentent le degr rduit de la racine. Ainsi : dlc je consacre en face de dc, -is (alternance *dik- /deik-) -dc j'lve en face de dc, -is (alternance *dk- /deuk-) Ib je chancelle en face de lbor, -eris (alternance *(s)Ib-/(s)Ib-) B. Ont le degr long : cl je cache en face de occl, -is, de * ob-kl vnor je chasse en face de skr. vanaiti il cherche avoir . C. Autres exemples : en face de pell, -is appell yappelle spern, -is aspernor je repousse -cumb, -is cub je suis couch lav, -is lav je me lave capi, -is occup j'occupe

par, s je prpare

pari, -is

1. Voir sur ces formes, M. L. Saoasrnor, Les itratifs latins en -tare (-sdre), Bull. Soc. Ling., tomes XXV et XXV] (78 et 79), pp. 152-173 et 113-143

142 pldcd I fapalse

0oNJUO.usou place, -Es

suspicor je souponne
constern je renverse

_
_-

speci, -is
stern, -is

L'usage et le dictionnaire permettront de les reconnaitre facilement.. 219. Dnominatifs. Ce sont eux qui constituent la plus grande
partie des verbe en -d-. Ils taient fournis primitivement par les thmes nominaux en -a- de la 1" dclinaison, et correspondaient aux

d ivs en - du grec, cf. rto, vmo de *rtotyo, Wmoty, dnominatifs de rt, vix (att. -rt.-j, vmq) : mais Panalogie en a tir
bientt de toute espce de thmes. La plupart sont transitifs, et la

formation en -re a servi former les transitifs ct causatifs, par opposition au type en -e, ou en -i o se rangent les intransitifs : cf. alb
en face de albe, dlt, grav en face de dt-sc, grav-sc. Exemples : A. Drivs de thmes en -a- :

coquln je fais cuire de coquina (doublet de cullna)


corn je couronne (corna) cr je soigne (ctlra)

fug je mets en fuite (fuga).


B. Drivs de thmes en -o /e- 2

a) Substantifs :
dn je donne (dnum) fm je fume n (ftlmus)

mnstr je montre (mnstrum)


serv je garde (servus).

b) Adjectifs :
aequ j'gale (aequus) caec j'aveugle (caecus). C. Drivs de thmes de la 3 dclinaison 8

greg j'attroupe (grex)


laud je loue (laus) idic je juge (idex)

labr je travaille (labor) piscor je pche (piscis)

THMES vnmaaux nsr -ebrcvi j'abrge (brevis)

143

lev je soulve (levis) celebr je frquente (celeber) memor je rappelle (memor) murmur je gronde (murmur). Les drivs de thmes en -i- les plus anciens sont en -o et non en -i : cf. lev -s, piscor, testor.

Le type en -i est plus tardif : brevi est de ['poque impriale ; c'est seulement en bas latin que levi se substitue lev. D. Drivs de thmes en -u- :
aestu je bouillonne (aestus) uctu je otte (uctus) tumultuor je fais du dsordre (tumultus). E. Driv de thme en -E- :

glaci je glace (glacis).


F. Drivs d'indclinables :

neg je nie (d'une ngation *neg-, qu'on retrouve dans negtium)


qunqu je purie (qunque). G. Drivs d'onomatopes : baubor j'aboie coa je coasse , etc. Nora I. _ Il peut se faire que le substantif dont drive le verbe ait disparu ainsi vorre subsiste, mais il n'y a plus de nom correspondant au gr. Bopdt.
Nora II. - Usurp semble le dnominatif d'un adjectif 'sraps celui qui s'empare par l'usage . Il est peu probable que -rp soit un intensif duratll' correspondant rap.

C'tait le procd de drivation le plus simple, le plus commode et dont le paradigme tait le plus rgulier; aussi s'explique-t-on sans
peine son immense fortune en latin et dans les langues no-latines.

220. Thmes verbaux en -- (2 conjugaison). Cette catgorie comprend environ 570 verbes dont 180 verbes
simples, parmi lesquels on distingue : 1 des verbes primaires racine

en -- (anciens athmatiques pour la plupart, comme leurs corres-

144

coN'JUoArsoN

pondants en -d); 2 des verbes indiquant Ptat ; 3 des verbes causatifs (faclitifs, iieratifs); 4 enn des dnominatifs.

221. Verbes primaires racine en --. Cet C se retrouve au thme du perfectum dans les 3 exemples suivants :
e je pleure (racine *bhl-) ne je le (racine *sn-, gr. WT]-ot, irl. snm action de ler )

ple j'emplis (rac. *pela /*pl-, cf. plnus, gr. 1'c7n"";-ro).


Dle je dtruis semble rentrer dans cette catgorie ; mais le prsent a sans doute t refait sur le parfait de-lv, et a pris la place

d'un plus ancien *d-lin.


Dans reor je calcule , rr l' long du prsent alterne au contraire avec un ' dans Padjecfif verbal en -t-, rus, cf. 31. Sur rtus, basse poque ont t faites des formes du type rabar, d'aprs le type dtus /dbam. 222. Verbes indiquant l'tat. Ils sont en gnral intransitifs et prsentent gnralement le vocalisme radical zro (degr rduit dc la racine). L' qui n'apparat qu'au thme de l'infectum, se retrouve dans des formations de sens analogues d'autres langues, notamment dans l'aoriste passif en -Y)- du grec, type 'rpot*rr*7;voa, u)(_i`r';vot!. de rp-

rc, Qix, etc. Ainsi :


cande je suis allum, je brille (cf. ac-cend j'allume ) iace je suis tendu (cf. iaci je jette ) liquet il est clair (cf. liqu je clarie ) pende je suis suspendu (cf. pend je suspends ) place je suis agrable (cf. plc j'apaise ). Les verbes prcdents ont des correspondants transitifs. Mais la plupart sont isols, comme : care je manque de clue je suis entendu (et arch. et rare clueor) pate je suis ouvert (gr. narotvvut) rde je ris (tymologie inconnue) T sile je suis silencieux , got. ana-silailb il est silencieux lace je me tais , v. h. a. dagn de *taktepe ie suis tide .

cAUsA'rn*s ou mcrrruvs

145

Un certain nombre enn sont employs avec le sens transtit ou intransitii : habe j'ai, je tiens et 1 je me tiens, j'habite
mane j'attends et je reste tene je tiens et je me dirige vers 1 vege j'anime et je suis anim . 223. Causatifs ou factitfs (c'--d. indiquant que le sujet fait accomplir l'action exprime par la racine). Ils ont gnralement le vocalisme radical 6, comme en grec cpop en face de qopco, cpo en face de qaoou; par exemple : A. doce je fais apprendre de *dokey (cf. di-sc-6 de *di-dc-sc-6, et decet : racine *dek-) mone je fais souvenir, j'avertis v (cf. re-min-I-sc-0-r, et mns, rac. *men-).

Le sens de qui fait souvenir apparat encore dans .e substantif driv monitor soufileur , cf. P. F. 123, 12 L. monitores qui in
scaena monent histriones . mordeo je mords (itratif ?) move je mets en mouvement (rac. *meu-) noce je nuis (sens primitif je fais prir cf. new) 1 sponde je m'engage gr. cnv. londe je fais que quelque chose soit coup, je tonds , gr. *rvo

je ronge (cf. aussi T.-wo)


lorque je fais tourner torre' je dessche (cf. terra la terre , proprement la sche ) de *torsey, cf. tostus de *torstos, cf. skr. tarsyaii il dessche ; on a le vocalisme e dans le gr. 'rpcoou B. Avec un vocalisme autre que 0 : auge je fais crotre, j'augmente cf. gr. oc sude je rends agrable, je persuade (cf. suvis de *swdwis, gr.

dorien sg de *U F )

terre je fais trembler de *fers-ey-6 (mme racine que dans tre1. Dans le latin vulgaire, noce est construit, comme on s'y attend, avec Faccusatif. La construction avec le datif, qui est celle du latin classique, est sans doute due Panalogie de verbes de sens voisin : obesse, ofcere.

i 46

coNJUcA1soN
m, tre-pidus o elle se prsente sous un autre tat et avec d'autres su/xes).

Le mme vocalisme e se trouve dans Paoriste grec rspcav glos cpvicav dans Hsychius. L'ombrien a au contraire une forme avec -ur- issu de -or- : turstu terrt . L'existence de torre je dessche a pu favoriser la cration de terre. 224. Dnominatifs. Ils indiquent gnralement un tat et sont intransitifs. Primitivement ils taient tirs de thmes en -o /e- de la
deuxime dclinaison et correspondaient aux drivs grecs en -co,

type, cpnk, rcole de *<pL)\eyo, *rco7.s.ayo, cf. <p7\o,1c6).s.o; mais ils se sont bientt tendus d'autres thmes. A. Drivs de thmes en -o/e- :
albe je suis blanc de *albe~y (albus) arde je suis dessch (ridus)

calle je suis calleux (callus)


dre je suis dur (drus)

nigre je suis noir (niger). B. Drivs d'autres thmes :


fronde je suis feuillu (/rns)

lacte j'ai du lait (lac, lactis)


plre je suis pourri (pler, thme *ptri-)

sene je suis vieux (sen-ex) sur lequel a t fait ane je suis vieille 1. sorde je suis sale (sords),
etc.

225. Le grand nombre de verbes intransitifs contenus dans cette catgorie a fait considrer cette conjugaison comme tant celle des lntransitifs : aussi, alors que dans le latin archaque pouvaient coexisi er deux verbes issus d'une mme racine, l'un radical thmatique (type fulg, fulgre), l'autre en -- (type fulge, /ulgre), le latin classique
a limin le premier au prot du second. Ferv, lulg, ol, scat

strld, etc., ont t supplants par fervejulge, ole, scate, strldc,

THMES vnnnnux EN -I-

147

et n'ont subsist qu'en posie. Il y a des formes attestes de excelle


ct de excell, sans doute d'aprs emine. En outre, dans le latin vulgaire, le type en -re s'est tendu des verbes marquant l'tat qui appartenaient d'abord d'autres conju-

gaisons. Caper, G. L. K., 109, 16, blme dre pour dre ;les langues romanes supposent cadre, fr. choir, form sans doute d'aprs acre,
-capre, fr. recevoir, sans doute d'aprs habre.
Nora. - Il y a llottement entre ci, cre, et cie, cire; on vite toutefois les formes o le thme cie- serait suivi d'une voyelle, par exemple *cieam, *cie. On a indiffremment cltus, et acctus, conctus. La exion ancienne tait peuttre ci, cis, cllus (avec degr rduit dans l'adjectiI en -to-, cf. 311). Sur cltus on a pu rebtir cie, de mme que sur cire on a refait ctus. On a de mme tuor, et lueor. Les formes de tuor semblent surtout employes pour des raisons mtriques : ainsi contuimur, ntuimur remplacent contumur, inlumur dans Phexamtre dactylique. Abnue dans Ennius, Ann. 279, est isol. Il peut tre analogique de prohibe et cr par ncessit mtrique (bn est exclu de Phexamtre). C'est sans doute l'existence de parfaits en -si ou redoublement qui apparaissaient comme propres la 3 conjugaison en -re que l'on doit les formes ru type, ardre, rdre, torqurr, mordre, -spondre, tondre que supposent les lormes romanes du type fr. ardre (arch.), rire, tordre, mordre, rpondre, tondre. En latin mme on voit sorbe se substituer (ab-)-sorb (Apule) pour la mme

daison, cf. 194 et note ; on a aussi terg et terge.


Pour certains de ces verbes, le passage la 3 conjugaison a d tre facilit par le fait qu'ils taient transitifs (morde, sorbe, tonde, torque) et qu'ils taient dpayss au milieu de la foule des verbes en -Ere marquant l'tat,.

226. Thmes verbaux en -t- (4 conjugaison).


Les verbes en -i comprennent : 1 des verbes dans lesquels le suixe *ye /o- suit immdiatement la racine, et qui correspondent au

type en -y du grec ci. Bocv de *{3owyo, lat. veni, racine *g"'en-; kkoau de *O\yoou, lat. sali etc.
2 un causati : spi skr. svpyami a je fais dormirn; et peut-

tre sgi -ls;


3 des dnominatis du type /lni, -Ire. 227. Dans le premier groupe, il faut distinguer deux catgories: 1 ceux dont le sufxe a la forme brve (type capi, capre), et que

pour cette raison on range d'ordinaire dans la troisime conjugaison.

148

comuenxson

en appendice au type leg ; 2 ceux dont le sufxe a la forme longue (type audi, audire). La forme -l- du sufxe est de rgle aprs une syllabe brve initiale du mot quand cette syllabe est termine par occlusive ou aprs syllabe brve intrieure prcde d'un syllabe longue ; et la forme -I-, aprs une syllabe longue ou aprs deux syllabes brves 1. Sur audl de *aud, voir Niedermann, 38, sur audit de "audt, id. 25, 3 sur capere de *caplse, id. 16.

Exemples :
A. Sufxe -Ia) Type VU: ai je dis prononc aii, cl. Niedermann, 55 de *agy ci. peut-tre adagium, pas d'inlinitiI capi Je prends capere cupi je dsire cupere faci je fais iacere iaci je jette iacere rapi fenlve rapere sapi j'ai du got sapere speci j'aperois specere Dponents : gradior je marche , -grad (in-gred), patior 1 je

soure , patl.
b) Type -ww 3 cnspici j'aperois cnspicere dsipi je perds le sens dspere llici j'entrane illicere porrici je prsente porricere.

Comme on voit, cette srie ne comprend que des composs qui ont le mme vocalisme que le verbe simple.
1. Cf. NiEm~:nMANN, Une loi rythmique proethnque en latin, Mlanges de Saus=ure, Paris, Champion, 1908.

vannes A surrrxn -|B. Suxo -1., a) Type -J audi j'entends audre


dormi je dors dormre fulci j'taye [ulcre glci je glousse glcre prri j'ai des dmangeaisons prrre spi j'endors spre vnci j'enchane vncre rgio je rugis (1 attest par les formes romanes).

149

b) Type W U-:
amici j'enveloppe amicre (en face de iacere) aperi j'ouvre aperre minuri je gazouille minurre operi je couvre operre reperi je trouve reperre sepeli j'ensevelis sepelre.

Il semble que le latin, dans ce groupe, ait voulu viter une suite de trois brves. c) Monosyllabes. se retrouve encore dans les verbes radical monosyllabique :
ci, cis je mets en mouvement ( ct de cie)

, fs je deviens (Pinnitif r est anomal)


SCIO ]^, S11S , SClI'8.

228. Enfin le suffixe -l- est frquent dans les verbes dont la voyelle
radicale brve tait suivie d'une sonante n, r, l, v, soit : venre venir , ferre frapper , sarre (sarri) sarcler , polre polir , pavre battre , salre sauter , ex-perr prouver .

Il y a toutefois des exceptions dans cette srie : c'est d'abord prz 1 enfanter prre ( au lieu de parre qu'on trouve chez les auteurs

150

coNJUo.usoN

archaques) ; il s'est exerc l une action analogique : d'aprs cecnl canre, on a refait parre sur peperl. Puis morior je meurs , et orzor, je prends naissance , dans lesquels la exion hsite entre mrr. rr et mr, *r (non attest; mais orris, orltur, orr/nr sont I:-~ formes normales tandis que le compos adorr a toujours I). A Fpoqu archaque, la forme en -ll- est courante, cf. Ennius, Ann. 392 : nunc est ille dies, cum gloria maxima sese nobis ostendat, si uivimus, sive mormur.

Enn de horior, Ennius a une 3** personne horllur A. 432 :


. . . . . . prandere iubet horlturque.
Nora. - A l'poque archaque le sufxe -- empite sur le domaine -l- ; on trouve dans Plaute adgredr, congredr, gredir, progredir ; fodr dans Caton et exiodr dans Plaute, M. G. 374 ;de mme cups, Cure. 364 (sept. troch.) laudo. -Iaadato, quando illud, quod cups, el/ecero; facs, inlicte dans Naevius, adoritur dans Lucilius. Inversement, on trouve dans Ennius, Ann. 504, un participe Iodentes cr sur l'innitif /odere. Cette conjugaison mixte -i /ere devait naturellement subir des inuences analogiques, soit de la conjugaison en -ire, soit celle en -ire. La prose classique s'est efforce de faire disparatre ces confusions. Mais elles subsistaient dans la langue populaire, et on les voit reparatre la n de la latinit, au moment o l'inuence de la langue littraire n'tait plus assez forte pour imposer sa norme. Ainsi le bas latin prsente fodre jugre (fr. jouir, /air) et les parfaits /odv, sapiv, et inversement les participes iacents, /odents d'aprs legere /legents.

Par suite de la confusion de e et de i en hiatus dans le latin vulgaire des verbes en -e sont passs aux verbes en -i; les inscriptions di basse poque ont des exemples de habibat, habids, habins habbat,
habes, habns . C'est de cette confusion que sont issus "'rIre,

*implre, fr. fleurir, emplir. 229. Les dnominatifs ont gnralis -l-. Potlrl prsente bien
quelques formes avec le sufxe -I-, mais elles sont sporadiques dans

sa conjugaison et ne proviennent peut-tre pas du dnominati ; cf potltur dans Virgile, En. 3, 56 :


. . . . . Polydorum obtruncrxt et aura

vi potitur.

DNOMINATIFS

1 51

Primitivement ils sont tirs de thmes en -i-; comme en grec


vjv de v ; crti, crlrc je herse (crlis) flni, fnre je finis (de *fni~y, cf. finis) febri, febrrc ]'ai la vre (febris) rudi, rudre j'instruis (radis) sortior, sortr je tire au sort (sors de *sortis) mentior, -r j'imagine, je mens (mns de *mentis). Puis, par analogie, de thmes consonantiques de la troisime dcli-

naison :
cusldi, custdlre je garde (custs thme consonanti que *custd~),

cf. gr. <po7o'zo'o< de *cputooc-y, thme *cpukax-_


Pni, -ls je punis est considr gnralement comme driv de poena, ce qui est peu vraisemblable, poena n'aurait pu donner que *poenre, *pnre. Pnre est refait: sur -pnis, qu'on a dans impnis. Impnis semble antrieur pni qui n'est pas attest avant Cicron. Cf. mnre et moenia. Un certain nombre de ces verbes sont intransitifs et expriment un tat physique : febrre, sitre, tussre, dentre, /ulgurre. Une fois cette catgorie smantique tablie, le sufxe qui la formait s'est tendu d'autres thmes que les thmes vocaliques ou cosonantiques de la 3 dclinaison. On a ainsi des drivs en -i, -re marquant un tat, tirs de thmes en -o/e- (2 dcl.), ou de thme en -a, -ia (1f dcl.), ou de thmes en -u- (Lie dcl.) : inept je dis des inepties (ineptus) insni, vsni j'extravaguc (snus) lascvi je m'bats (lascvus) protervi je suis impudent (protervus) superbi je suis orgueilleux (superbus) blandior je suis caressant lippi je suis chassieux nvi je suis actif (gloss.) rauci je suis rauque saevi je suis furieux fastdi je suis dgot (cf. fastus, et fastdium) catuli je suis en chaleur (de la chienne) cqui _ (de la jument)
inuour. ~- Morphologie historique du lairr. 5

152

comuuson

surtt! je suis en rut (surus) servi je suis esclave (sur lequel ont t faits basse poque
bubulci je suis bouvier , fabri je suis ouvrier )

gesli je gesticule ; je brle de


singulti je sanglote (en face de singult, frquentati! d'un simple disparu *singul. -is dont est conserv le substantif verbal singultus) aborti j'avorte (tardif en face de abort, -s) ,fori j'ai la diarrhe (foria)

hosti j'use de reprsailles , A cette catgorie se rattachent. les verbes qui expriment un son ou
un cri : bilbi je fais glou-glou n bombi je bourdonne u

garri je bavarde ganni je glapis 1 vgi je vagis vsi je vesse bulli je bous (le driv de bulla est bulldre), etc. Voir la liste
dans Job, 432 sqq. Sur ce type ont t btis : barrlre crier comme Flphant (barrus) ; hirquitallre avoir la voix d'un pubre | (hirquitallus) ; hymnre chanter des hymnes ; mutlre parler .

230. Dsidrati/s. Une classe assez importante est celle des dsidratifs en -suri, -turi, du type :
suri j'ai faim (cf. ed, sum) parluri j'accouche (cf. pari, partum)

cmpturi I j'ai envie d'acheter (cf. em, emptum. et emplor). Les temps et les modes du prsent
231. L'expos prcdent a fait apparatre quatre formations de prsent, des types leg, am, mone, audi, plus une formation mixte

qui se rattache la fois leg et audi, le type capi. Les dsinences,


on l'a vu, sont communes, mais les exions diffrent par la nature et

la quantit de la voyelle thmatique, par la formation du futur et par celle du subjonctif. Il s'en faut que les conjugaisons soient absolu-

mnicnrrr PHESENT

153

ment indpendantes l'une de l`autre; la premire et la deuxime, d'une part, la troisime et la quatrime, de l'autre, forment deux groupes qui prsentent une certaine unit (par ex. dans la formation
du futur, du subjonctif, des formes non personnelles) ; de plus, toutes les quatre forment leur imparfait d'une manire identique.

Indicatif prsent 1
232. Remarque gnrale. -- L'indicatif prsent est caractris par

rapport aux autres temps et aux autres modes par l'absence de sufxe temporel ou modal.
TYPE RADICAL THMATIQUE. Actif
SINGULIEB

Passif

. leg-6 . leg-i-s @NH leg-i-l


PLURIEL

leg-o-r leg-e-re, leg-e-ris leg-i-tur

1. leg-i-mus 2. leg-i-tis

leg-i-mur leg-i-min!

3. leg-u-nt

leg-u-nlur.

Le jeu de l'alternance de la voyelle thmatique e/o a t masqu par les altrations que subissent en latin les voyelles brves en syllabe

interne ou nale.
O devait apparatre la premire personne du singulier et aux premire et troisime personnes du pluriel. La voyelle s'est main-

tenue dans leg, et avec une lgre altration dans legunl, issu de *legonli, cf. gr. youcr. dor. t-y-o-vn, comme prmunturiumde *prmont-, Niedermann 18, 2. Les textes archaques ont des traces de
1. On suivra dans l'tude des temps l'ordre adopt dans l'tude de la forma*lon des thmes du prsent.

154

coNJUGArsoN

-ont: cosenliont C. I. L. I*, 9, nequinont dans Livius Andronicus, Od.

13 (saturn.)
partim errant, ncquinon Graeciam redire, -ont a t la graphie constante l'epoque rpublicaine aprs uconsonne ou voyelle : on crivait donc ruont, vivont, cf. Niedermann 23, 5. 0, qui transparat encore dans l'a de quaesumus, n'est plus reconnaissable dans legimus issu de *leg-o-mos, gr. yoav, comme lic de

*in stlocd, Niedermann 15, 1 d ; et seule la comparaison permet de


direncier rudimus, vomimus, anciennes formes athmatiques, issues de *vom-mo-s, rad?-mo-s de legimus. Pour volumus, possumus, v. plus loin. E tait la voyelle thmatique des deuxime et troisime pers. du sing. et de la deuxime pers. du pluriel, cf. gr. yers. Elle s'est maintenue devant r de la dsinence -re, -ris (Niedermann 16), maiselle a abouti phontiquement -i- dans legis, legit, legitur, legilis, legimini issus de *leg-e-s(i), *leg-e-t(i), *leg-e-tes, etc. 233. T*1Pus EN -- 1':'r EN -ESINGULIER

Actif am am-s 9!f'^ ama-l

Passif amor am-re, -ris, am-tur

Actif mone mon-s mone-t


PLURIEL

Passif moneor mon-re, -ris, mon-tur

1. am-mus 2. ama lis 3. ama-nt

amd-mur am-minl ama-ntur

mon-mus mon-lis mone-nt

mon-mur mone mini mone-ntur.

Le thme se terminant par une voyelle, il n'y a pas trace de voyelle thmatique ; il n'y a pas trace non plus d'un sufxe *-ye- /-yo-, que d'autres langues apparentes au latin prsentent entre le thme et la dsinence. Rien n'indique plus que am-6, mone-6 sont issus de *amy, *mone--y, avec chute du y intervocalique et contraction, dans le premier cas, de en 6.

'rvrEs EN -i-

155

Aux autres personnes, la dsinence s'unit immdiatement au thme,


et le latin ne permet pas de dcider si les nales -ds, -ls, -at, -et reprsentent un type athmatique, comme dans les verbes primaires (type ns, pls de *(s)n-si, *pl-si), ou un type thmatique, comme dans les verbes drivs, tels que les causatifs comme mons de *moneye-s(i) ; cf. 223. Dans les dnominatifs du type fug, les 2** et 3 p. sg. sont ordinairement expliques comme provenant de *fug-ye-s(i), -t(i) ; mais elles remontent plutt *fug-si, *fug-ti, c'est--dire des formes athmatiques. L' et l'E s'abrgent la 3 personne du singulier actif devant le -t nal, mais se maintiennent au contraire au passif o le t- est l'intrieur du mot : d'o le contraste entre amt, mont et amdtur, montur. A l'poque archaque 011 scande encore parfois amt, mont au temps fort, cf. Plaute, Asin. 874 (sept, troch.) : fundum alienum ardt, incultum familarem desert et Merc. 696 (sn.iamb.) : solt hortator remi ges hortarier. La forme de 3 p. pl. fugant repose sur *fug-nti, cf. gr. olien 8Louo'|. (Alce) de *uizoc-v*rL.
NorE. -_ On trouve dans Tibulle 3, 3, 36. une forme neunl au lieu de nent, et dans le latin vulgaire de basse poque des formes comme dolcunt, C. I. L. III, 3362. Ce sont des crations analogiques d'aprs le modle audi/audiunl, facilites par la tendance confondre e et ien hiatus.

234. Type voyelle longue.

TYPES EN -ifType voyelle brve. s1NGU1.1ER

1. 2. 3.

Actif audi aud-s audi-t

Passif audior aud-re, -ris aud-tur

AC

capi cap-s cai-t PLURIEL

Passif capior cape-re, -ris capi-tur

1.

audi-mus

audi-mur

capi-mus

capi-mur

L56 2. audi-lis audi-min!

co1~xJUcA :sou capi-tis capi-min!

3.

audi-unt

audi-untur

capi-unt

capi-untur.

C'est la conjugaison telle que la laisse prvoir le thme verbal. L'l


s'est abrg dans audit et s'est maintenu dans audtur comme l et l' dans amat, amtur, monet, montur, et pour la mme raison ; on a encore quelques exemples de la longue l'actif chez les auteurs archaques, par exemple. Plaute, Pers. 762 (octon. anap.) : nam improbus est homo qui benecium sct accipere et reddere ncscit. A la 3 personne du pluriel, on a audiunt, capiunt, et non *audint, *capint Contrairement ii ce qui s'esl pass pour monent, c'est ici le type voyelle thmatique qui a triomphe; inversement audmus, audtis, capimus, capilis nc peuvent que reprsenter le type athmatique *audi-mos, *audi-las, *cui-mas, *capi-les ;le type thmatique *audi--mos, *audi--tes aurait subsist sans contraction. Au passif 2 pers. capere, de *capi-se, cf. Niedermann, 16. Imparfait de l 'indicatif 235. L'imparfait possde plusieurs ca1'act.1*i:.tiqucs : 1 une dsinence secondaire -m la 1f personne du singulier actif (l'tat phontique du latin ne permet plus de reconnatre s'il y avait d'autres personnes d'autres dsinences secondaires) ; 2 un suilixe *-b- compos de deux lments : a) un b, de la mme origine que f dans fu, et reprsentant cet f sonoris Pintervocalique (Niedermann, 48);

b) un lment -, commun originairement au subjonctif et au prtrit


(cf. E. Benveniste, Prtrit et optatif en -i-e., B S L, 47 (1951), p. 1120), qui servait Pexpression du prtrit aussi bien Pinfectum qu'au perfectum, cf. dcbs et dixers. Cet lment -- suffisait lui seul exprimer le pass, comme le prouve l'imparfait de sum : ers. Nanmoins il n'apparat isol que dans cette forme et dans ses composs ; partout ailleurs en effet, le thme de l'infectum se terminant par une voyelle, celle-ci se serait contracte avec le suffixe -- qui

n'aurait plus apparu nettement, et il en serait rsult des confusions,


soit avec Pindicatif prsent dans les verbes en -- (*am-mus >

'amdmus), soit avec le subjonctif prsent dans les autres conjugai-

mriarmrr on L'mn1cA'r1r

157

sons (*tac-mus > *tac'mus, *audi-dmus > "audldmus). A cet -- s'est donc substitu le suffixe ft-b-, imparfait de la racine *vhew2-/

*bh- tre , cf. osque f u f a n s erant de *bhu-bhw-nt. 3 Enn


la voyelle radicale s'allonge dans le type radical thmatique: leg-btis en face de leg-tis issu de *leg-tes. * Leg- est une sorte de substantif verbal, analogue Yinnitif ; le sens primitif de leg-bam tait donc sans doute j'tais dans Faction de lire . En dehors de Fimparfait, une forme semblable se retrouve dans les composs de faci du type r'-faci, pt'-faci je fais dessclier, pourrir . On a voulu expliquer *am-, leg- dans am-bam, leg-bam comme issus des participes prsents amns, legns ; ambam, legbam reprsenteraient *amns-iam, *legns-fam j'<'-:tais aimant, lisant . Mais cette explication, admissible au point de vue smantique, se heurte plusieurs objections. Phontiquement, il est malaise d'expliquer la rduction de legns *lcg ; d'autre part dans cette hypothse, l'im-

parfait de e devrait tre *ibam (de *insbam) et non lbam.


De plus Phypothse ne rend pas compte des formes de pluriel pour lesquelles il faudrait supposer un participe invariable; et en outre lc participe prsent ne semble pas avoir assez d'importance pour contribuer la formation d'une forme priphrastique du type *legnsfam. Enfin des langues congnres du latin prsentent des formations comparables leg~bam dans lesquelles le thme est incontestablement un substantif verbal. Toutes ces raisons rendent prfrable la

premire explication.
236. 1. 2. 3. 1. 2. 3. leg-ba-m leg-b-s leg-ba-t PLURIEL leg- b-mus leg~b-tis leg-ba-nt leg- bd-mur leg-b-min! teg-ba-ntur. SINGULIER leg-ba-r leg-b-re,-ris, leg-b-lur

-d- s'abrge phontiquement devant -m, -t et -r finaux. Ennius a encore pnbt dans le vers connu, Ann. 371 : non nlm rumors ponebt ante salutem.

158

couirmeraon

237. Ambam, monbam, eapibarn et leurs passifs se conjuguent comme legbam, legbar. Mais Yiniparfait des thmes en -l- fait difficult. A ct de audibam existe en effet une forme audbam qui est plus rare sans doute, mais usite toutes les poques de la langue latine. Assez frquente l'poque archaque chez les auteurs dramatiques, elle est employe par les potes du temps d'Auguste dans les cas o les formes usuelles n'entraient pas dans le vers dactyliquc, par exemple Virg., En. 8, 160 : lum mihi prima genus vestbat flore inventa. Il n'a pas cess de s'en crer jusque dans la priode de dcadence, et elle est demeure dans les langues romanes. Mme les grammairiens latins se posaient la question de savoir laquelle des deux formes tait la plus 1'gulire, de audibam ou de audbam ; et ils concluaicnt en faveur de la premire. Tel tait notamment l'avis d'Aufustius, auteur d'un trait ddi Asinius Pollio. On a expliqu ces formes en -bam de diffrentes manires. Pour la plupart des auteurs, les formes en -bam devaient tre rserves primiivement aux verbes primaires athmatiques (type audi-bam), les formes en -ibam aux dnominatifs (type fni-bam) ; puis les deux formes se seraient finalement confondues, et audibam aurait supplant audbam, grce Finuence de monbam, legbam. Mais quelque poque que l'on remonte dans la langue, on ne voit jamais cette distinction observe. Plaute emploie indiffremment praesgbat (Aul. 178), servbs (Capt. 247), scbs (Aul. 754), etc. Et de plus cette hypothse n'exp1ique pas pourquoi on na jamais la forme *capbam que l'on attendrait normalement.

L'explication doit en tre recherche dans la tendance que les


Latins ont eue grouper ensemble les trois conjugaisons voyelle longue, amre, monre, audre, qui formaient une sorte de conjugaison faible oppose au type legere, sorte de conjugaison forte. L'imparfait en -bam ne saurait tre spar du futur en -b qui apparait

toutes les poques, et peu prs avec la mme frquence que cet
imparfait. Les verbes en -- eurent tendance assimiler leurs formes de Pinfectum celles des conjugaisons en -d- et --. Daprs amre/ ambam, amb; monre /monbam, monb, Panalogie a cr naturellement audbam et audb sur audre. Audibam, qui est la forme la plus frquente, est galement la plus rgulire et la plus ancienne.

rorun EN -am, -Es Futur

159

238. Le futur est, dans toutes les langues indo-europennes, une cration relativement rcente; part le grec, les langues les plus anciennement attestes n'en ont dans les premiers textes que fort peu de traces ;il y a mme des langues qui n'en ont jamais eu. C'tait le subjonctif qui servait cn grande partie exprimer 1'ide d'avenir : entre je veux aller, j'ai l'incntion Palier et j'irai , la diffrence n'est pas grande ; par exemple dans Virgile le subjonctif loquar an sileam ?, peut se traduire aussi bien par Dois-jc parler I (subj.) que par Parlerai-je 'I (fut.). Aussi chaque langue a eu recours des procds particuliers quand il s'est agi de crer un futur autonome. On distingue en latin trois groupes de futurs : 1 le futur en -am, -s; 2 le futur en -b; 3 le futur en -s. 239. FUTUR EN -am, -s

Le futur en -am, -s est spcial aux thmes verbaux en --, et en-L (legam, audiam, capiam). smc uL1E1. 1. 2. 3. le g-a-m le g--s leg-e-l leg-a-r leg-E-re, -ris, leg--tur audi-a-m audi-E-s audi-e-t
PLUIZIEL

audi-a-r audi-E-rc-, -ris, audi--tar

1. 2. 3.

leg--mus leg--mur leg~-tis leg--mini leg-c-ni leg-e-ntur


SINGULIER

audi--mus audi--lis audi-e-nl

audi--mur audi--:nini audi-e-ntur.

PLURIEL

1. 2.

capi-a-m cap i-a-r capi--s capi--re, ris,

capi--mus capi--tis

cap i--mur capi--min!

3.

capi-e-I

capi--tur

capi-e-nl

cap-e-ntur.

160

coNJUe_.1soN

Ce futur en -am n'est, autre chose qu'un ancien subjonctif. En eet, une poque antrieure la tradition historique, le latin possdait deux subjonctifs, l'un en -- (type legs) qu'on retrouve en oscoombrien, osq. f a kii a d, ombr. fa i a faciat , l'autre voyelle

thmatique longue (type legs), ci. gr. )\\'*f,1'e, qu'il a rpartis en conservant l'un sa valeur de subjonctif, (legs), et en faisant servir l'autre Pexpression du futur (lngs). Mais comme la premire personne de cet ancien subjonctif servant de futur, *leg, se contondait avec la premire personne de l'im|i<~:1iif prsent, elle a t remplace par la premire personne de suljonciil` en --, legam : la parent de sens du subjonctif et du l`ul,ur favorisait cette substitution. Ainsi s'explique la diil`rencc (le vocxilisnic entre legam, audiam, capiam, et legs, audis, capis. I/iiillllciicc. des formes en --, legs, legmus, leglis, a entran e;:ili-nicnl :`I la 3 personne du pluriel la substitutiodn de legrfnt *leg-6-nl qui, par Fabrgement de devant -ni, serait devenu *Ingont, puis *lc_qunl, et se serait nalement confondu avec la 3 personne du pluriel de l'indicalif prsent et mme la 1"* personne du pluriel, la substitution de legmus *legmos (ef. gr. yev), o il n'y avait pourtant pas de confusion possible avec *leymos > legmus. En latin mme, il semble qu'on ait senti l'anomalie de cette exion, et tent de rgulariser le paradigme en tendant -- la 1" personne du singulier. Festus cite ostende, recipie, attinge, dice, et plusieurs manuscrits de Plaute ont des formes comme accipiem, experier, faciem, sinem; facem est encore attest dans Cicron, Leg. 3, 20, 49. La forme en -- tait mal caractriseen tant que 1"* personne et peu viable ; la forme en -em au contraire aurait pu se gnraliser. Mais ce fut sans doute plutt une tentative de grammairiens qu'une cration populaire, et cette forme n'a jamais pu se substituer -am.
Norn I. _ Le latin populaire archaque offre enn quelques traces de futur en -b de verbes radicaux. Nonius cite de Novius dcb, vvb, Ribb. 8 et 10, et Plaute met dans la bouche d'un esclave une forme exsgb, Epid. 188 (octon. iamb.) : iam ego me convortam in hirudinem atque eorum exsugebo sanguinem. Ce sont des formes secondaires refaites sur dcbam, vvbam, esgbam d'aprs le rapport mozibam/monbo. Elles ont reparu en plus grand nombre au moment ou la distinction entre futur et subjonctif tendait s'eacer et o aussi l'ancien futur tendait tre remplac par une forme priphrastique du type amre habe. A ce moment on trouve dcb, /lubunt, inferbis, oblviscbor,

Furun un -bd

161

plangbitis, querebuntur, surgbil, trembit ;et inversement amoveam, commoveam.


etc. au lieu de movb, commovb. Nora Il. -Le reddib de Plaute est le produit phontique normal de red + db, Cas. 141 (sn. iamb.): ieiunum est aeque alque ego te ruri reddbo.

240

FUTUR EN -b

Mais si le latin avait pu rpartir dans deux conjugaisons ses deux


subjonctifs en -d- et en --, la mme rpartition tait impossible dans les verbes en -- et en --. Le subjonctif en -- tait exclu des thmes en -- o il se serait confondu avec Pindicatif, et le subjonctif en -des thmes en --, et pour la mme raison : *(y)-, *(y)- auraient en effet abouti --, -- par suite de la contraction des deux voyelles de mme timbre qui aurait suivi la chute du -y- intervocalique. Il ne put donc y avoir qu'on subjonctif dans chacun de ces thmes ; celui en -E- dans les thmes en -- (type ams), celui en -l1- dans les thmes en -- (type mones). Les types amre et monre n'avaient pas de futur puisqu'ils ne disposaient que d'un subjonctif. C'est une forme priphrastique qui y suppla, compose, comme Pimparfait, d'une sorte de substantif verbal *am-, *mon-, et d'une forme en -b, d'aprs la forme en -bam de Pimparfait : am-b, mon-b. L'existence du futur er du verbe sum en face de Pimparfait eram a pu favoriser la cration de amb, monb en face de ambam, monbam. L'imparfait en -bam et le futur en -b ne sont pas des formations contemporaines. L'imparfait en -bam est antrieur et commun toutes les conjugaisons ; le

futur en -b est au contraire une cration relativement rcente, postrieure la chute du y intervocalique, limite, et en quelque sorte

accidentelle, puisqu'el1e est due ltim possibilit pour amre et monre d'utiliser comme futurs d'anciens subjonctifs.
SINGULIER

1. 2. 3

amd- bd amd- bo-r mon- b am- bi-s am-be-re,-ris, mon-bi-s amd-bi-t amd-bi-tut mom!-bi-t

mon- bo-r mon- be-rc,-ri: mont-bi-tur

162

coNJ uomson vnum un

l. am-bi-mus 2. amb1-fis 3. am-bu-nt

an1~bz*mur mon-bi-mus monbi~mur Um-bi-min mon-bi-tis mon-bi-min! am-bu-nlur mon-bu-nt mon-bu-ntur

Le peuple alla mme plus loin ; et comme on l'a vu propos fl:-. Fimparfaii. audbam, il a cr audb, d'aprs ambam, amb, monbam, monb. Ces formes apparaissent ds le dbut de la tradition, ct se sont maintenues pendant toute la latinit 1, bien que les auteurs classiques les aient toujours vites (cf. toutefois lnbunt, Prop. 3, 21, 32) ; mais on ne rencontre jamais *audib qui dtruirait la rgularit du systme cr par Fanalogie. 241. FUTUR EN -s

Enfin, le latin offre quelques traces d'un futur en -s, reprsent par le type dx, fax comparable au type grec en -cm, cf. ei. Il
1. Voici groups par poque, la liste des imparfaits en -bam et des futurs en -b : Impar/aits.-poque archaque: crcbat, exaudbat, gestbat, grundbat, insnbal, mollbat, nescbat, pinsbat, praesgbat, scbam, servbam, slabilbal, venbzrt. - poque de Cicron : accbant, audbam, custdbat, haurbant, operbat, poenbat, saevbat. poque d'Auguste : ambbat, concbaf. excbat, ferbant, insignbas, Iargbar, lnbat, mlbar, mollbat, mnbal, nurbam, polibanl, redimbut, vestbat. Deux premiers sicles de l'Empire: abligrbam, impertbam, inservbat, inslbat, parturbam, scaturbam. Fin de la latinit: aperibal, conunnbat, condbam, naurbat, Iigrbant, resilbat. Futurs. - poque archaque: aggredbor, amicbor, aperb, audb, cbit, congredbor, convenb, custdibitur, dmlbor, dormb, expedb, experbere, grundb, illargb, largbere, inservbis, menlbitur, nescb, oboedb, operb, ordbar, parbs, peruenbunt, reperbit, saevbunt, scb, servb, subblandbilur, suvenb, venb, poque de Cicron et d'Auguste: surb, impertbis, invenbit, lenbunt, mollbit, pervenbunt, venb. Deux premiers sicles de l'Empire et grammairiens : ferb, nutrb, (per)pollb, prsilb. Fin de la latlnit : censtabillbs, custdb, largbor, melbor. dbis, partbor, redmlbii, aepslbis, linnbunt, vutlblt.

FUTUR EN -s

163

est form, tout au moins dans les verbes primaires, sur un thme indpendant des thmes de l'infectum et du perfectum comme le prouvent caps, fax en face de capi, faci et cp, fc. Il est probable que les formes du type amss sont analogiques et secondaires. Amss, amssim semblent bien btis sur amsscm, umsse sur le modle de respex que la langue ne sparait pas de respexim, respexcm, respexe et dix, diim insparables de dixt, *dixem, *diace. Le sentiment populaire tendait classer ces formes dans le systme du perfectum, quoique l'existence d'anciennes formes passives comme iussitur, /axilur, turbassitur montre qu'elles taient indpendantes du thme du parfait. Les formes en -s- sont archaques : au moment mme de Papparition des textes littraires, elles n'ont plus qu'une existence prcaire. Elles sont limites quelques verbes 1; la seule forme d'usage assez courant est fa. Ce futur a un sens spcial, et sert mettre le rsultat en vidence ; c'est un futur rsultatif . Fax a de plus une construction diffrente de faciam ; il est suivi du subjonctif ou du futur sans conjonction, tandis que facam ne peut se construire qu'avec ut. Ainsi Plaute a, Bacch. 506 (sn. iamb.) : ego [axe hau dice! nactam quem derideal Men. 562 : manufesto faxo iam opprimes,... et, avec le subjonctif, Bacch. 864 (sn. iamb.) : /azco se hau dicat nactam quem derideat Amph. 972 : faxo hau quicquam sit morae. C'est devenu une sorte de formule afflrmative. Concurrenc par les autres formations, ce futur a rapidement disparu; chez Cicron on ne le lit que dans les formules de lois ; aprs lui, on ne le rencontre plus que chez les auteurs archasants. Le suffixe -s- est sans doute rapprocher de la formation en -ss qui a fourni les desidratifs du type capess_ Iacess : les deux ides
1. Voici les formes attestes (souvent par un exemple) : amss, commnstrss crdssint, dlapdssint, dmlssit, nicss, indicss, inritsss, Igassif, Ievss lberss, nuncupssif, peccdss, plrssit, reconciliss, servss ; iussi! ; caps, acceps, occeps, clcpsit, dizc, /ax (/axis, faxit, fa:/ctis), dccit, ef/exis, parait rapsff, respezit, ulsit; izzssilur (Caton) ;/amilur (Tite Live dans une formule religieuse) ; furbdsalzu' (Clc., Leg. 3, 11) ; mercaasltur G. I. L. I' , 71.

164

comuozixson

sont en effet voisines ; aussi les auteurs ont employ ces dsidratits galement avec le sens de futur ; c'est ainsi que dans Plaute, l'in-

nitif oppugnssere remplace un futur oppugntrs esse, Amph. 209.


210 (octon. iamb. asynartte) : sin aliter snt animati neque dent quae petat, sese igitur summa vi virisque eorum oppidum oppugnassere. Sur ce futur, v. Benveniste, Les futurs et subjonctifs sigmatiques du latin archaque. Bull. Soc. Ling. XXIII (70), p. 32-63.
Norn. - Le futur latin n'a pas survcu dans les langues romanes qui lui ont substitu une formation prphrastique avec habe, vol et l'infinitif. Ainsi l'italien cantero, le franais (je) clumterai remontent cantar(e) habeo, devenu phontiquement *cantar-aio, le futur romain voiu canta, val cantdre.

242.

Subjonctif prsent

L'histoire du subjonctif prsent latin a t lucide propos du futur. On a vu comment et pourquoi se sont rpartis d'une part le subjonctif en -- dans le type amre, d'autre part le subjonctif en -ddans les autres conjugaisons. Ds lors le paradigme n'ore plus de difficults.
SINGULIER

1. 2. 3.

am-e-m am--s am-e-t

am-e-r am--re,-ris, am- -tur

le g- a-m leg--s le ga--l


PLURIEL

le g-a-r leg--re, ris, le g--tur

1. 2. 3.

am--mus am--lis am-e-nl

am--mur am--minl am-e-ntur

leg--mus leg--tis leg-a-nt

le g- -mur leg--min! leg-a-ntur.

Comme legam, legar : moneam, monear; audiam, audiar ; capiam, capiar. La voyelle longue s'est abrge rgulirement devant -m, -t naux, et devant le groupe -nl ; mais les auteurs archaques ont encore quelques traces de la longue, cf. Trence, Ad. 25 (sn. iamb.) : oetae ad scribcndum augcdt induslriam.

sumosrerxr rusut

243. Ce sont la les formes classiques. Mais elles ne reprsentent pas l'tat ancien qui tait beaucoup plus libre. Le subjonctif en -tait d'abord une forme autonome, dont le thme tait, comme celui du futur en -s-, indpendant de ceux de Pinfectum et du perfectum ; et c'est une date relativement rcente qu'il a trattach au thme
de Pinfectum. Le latin archaque a conserv un certain nombre le formes qui prouvent l'autonomie originelle du subjonctif : dus, duat ds, det en face de d, cf. ombr. purdouitu porricit gr. 30 Fvou. ovou. ; sur cette forme ont t faits, par suite de la confusion dans les composs latins des racines *d-> donner et *dh- placer : crduam, crdus, crduat, accrdus crdam, etc. en face de crd, et mme concrdu Plaute Aul. 585, interdu fr. inc. 2 ; fuam, fus, fuat, abfuat c sim, etc. de la racine *bhew9- /*bh-, cf. forem en face de sum ; tulam, abstuls, attuls, attulat fers, etc... 1, mme racine que toll mais sans sufxe ; advenat, venat, pervenant adveniat, etc. en face de veni ; tagam, attigs, attigat, attigtis tangam, etc. en face de tang, et sur lesquels on a refait les prsents tag, attig. S'y rattache sans doute le subjonctif aoriste -taat contenu dans l'adverhe dumtaxat, exactement 1. Toutes ces formes attestent Pautonomie du subjonctif prsent et le

caractre secondaire du type veniam, tollam, etc. Mais la tendance


normaliser le paradigme dans tout l'infectum a vite fait disparatre

ces traces curieuses d'un tat ancien.


244. Le latin archaque possde encore des traces d'un subjonctif-

optatif en -im, ou en -sim, correspondant au subjonctif en -am ou au futur en -s. Ce type s'est conserv dans d'anciens verbes athmatiques : cf. siem, sim; edim, velim. Dans les verbes thmatiques il
n est plus gure attest qu'aux formes suivantes : daim, duls, duit, duint ds, det , puis adduit. crduim, interduim,

perduim cf. dus, 243 ; tagit (de tang) ;


1. Les deux lments sont encore spars dans la formule dam minoris partus familia: tazsat; cf. 1 16.

1 66

coNJUGA1soN

axim, adaxim ; ausm; dixim; empsim : faxim, eexim; incensit; iussim ; noxit ; occsit ; respexs ; spnss ; taxit ; locssim, licssit, negssim, occupssit, prohibssit. Ce subjonctif sert Pexpression de la condition, des vux (optatif); par exemple : si quis hominem liberum dolo sciens morli duit, paricidas esto (loi de Numa cite par Paul. Fest. 247, 24) ; Plaute, Aul. 50 (sn. iamb.). utinam me divx' adaint ad suspendium potius quidem quam hoc pacto apud le serviam. ll exprime galement la possibilit, Most. 923 (sept. troch.) 5 egone le ioculo modo ausim dicto aut facto /allere ?

et la dfense, ibid. 523 :


cave respeis, fuge. Il est possible que la construction classique n fceris soit, dans une large mesure, un reprsentant nouveau de *n faxs, auquel elle se

serait substitue. 245. Imparfait; du subjonctif

Pour complter le paralllisme de Findicati et du subjonctif, le latin s'est cr un imparfait du subjonctif l'aide d'un sulxe *-sajout au thme verbal (suivi de la voyelle thmatique dans le type leg). L's du sufxe s'est sonoris en -r- Pintervocalique et n'apparat plus sous la forme -s- que dans le seul thme verbal se terminant par -s : esss et dans le subjonctif athmatique de ed manger , ssem de *Ed-s-m; mais Ycxistence en est atteste indirectement d'autre part par le subjonctif imparfait de fer, vol : /errem, vellem (ei. Niedermann 68, 82) et par les formes des dialectes italiques : osq. fusid foret , plignien upsaseter operrtur . Le thme en tait l'origine indpendant, comme le montre foret en face de sum, cf. fuam. La ressemblance entre le sufxe d'imparfait du subjonctif *-s et celui de Finnitif prsent actif *-se a eu pour consquence d'tablir un rapport, sans doute d'origine secondaire, mais troit, entre les deux formes. Ainsi s'explique la rgle lmentaire (fausse en partie,

car elle ne tient pas compte de la quantit de la voyelle du suixe) :

rmvrwrxr

167

Pimparfait du subjonctif actif ou passif d'un verbe se forme en ajou tant l innitif prsent actif les dsinences actives ou passives correspendantes. s1NGUL1En leg-e-re-m
le g-e-r-s leg-e-re-t

leg-e-re-r
le g-e~r-re,-ris, leg-e-r-tar
PLURIEL

leg-e-r-mus leg-evr-lis leg-e-re-nt

leg-e~r-mur leg e-r-mini leg-e-re-ntur.

De mme amrem, amrer; monrem, monrer; audrem, audrer; caperem, caperer.

246.

Impratif

Il y a en latin deuximpratifs : un impratif prsent et un imprati futur. Le premier n'a que deux personnes : deuxime personne du singulier, et deuxime personne du pluriel; le second a une forme unique pour les deuxime et troisime personnes du singulier, et une

deuxime et une troisime personnes du pluriel.


IMPRATIF PRSENT D'une manire gnrale, Pimpratif tend dans toutes les langues avoir des formes particulireinent brves. Aussi en latin la 2 personne du singulier de Pimpratil' prsent actif est-elle le thme verbal simple, sans dsinence, cf. gr. Ms ; la deuxime personne du pluriel est caractrise par une dsinence -te qui s'ajoute au thme verbal, cf. gr. e-Ts. Au passif, l'in1pratif emprunte les dsinences des

deuximes personnes du singulier et du pluriel de Pindicatif : -re ei


-minl. srNGULnm Actif : 2. lege audi amd cape mon

168
2. leg-i-le audi-te

comuesrson PLURIEL
amd-te capi-te
SINGULIER

mon-le

Passif : 2.

leg-e-re aud-re

am-re cape-re PLURIEL

mon-re

2.

leg~i-min! audi-mini

am-mini capi-mini.

mon-mini

Legite est issu rgulirement de *legete (cf. Niedermann 15, 1 b); cape, de *capi, comme mare, de *mari Am, mon abrgent parfois leur syllabe nale dans la posie archaque, en vertu de la loi de Pabrgement des mots iambiques. Nanmoins, l'poque classique, la longue est la scansion normale, sans doute grce Pinluence des formes premire syllabe longue, telles que dn, mnstr, torqu, ange, sud, o la voyelle longue nale chappait Yabrgement.

Quelques impratifs dissyllabiques de la 3 conjugaison perdent


leur -1! nal la 2 personne du singulier : dc, dc, fac. Les formes pleines dce, dce, face sont encore employes dans la langue familire, ainsi Plaute, Rud. 124 (sn. iamb.) : tu si quid opus est dice. _ dic quod te roga Trin. 384 2 libi permitto ; posce, duce, Pseud. 18 : face me certum. A ce groupe se rattache sans doute la particule em prends n qui reprsente un ancien *eme, impratif de em, cf. Pinterjection fran-

aise tiens l , On a une forme abrge comparable dans le gr. rcoc,


forme de la comdie nouvelle. Catulle, 27, 2, a en outre un impratif inger, qu'on ne retrouve pas ailleurs, et qui a pu subir Pinuenee de

fer, dont il tait voisin par le sens. Sur Pexplication de ces formes voir Niedermann 25, 1.

xM1n.ru= FUTUR Pass!!

169

Les composs de ces verbes ont en gnral la forme pleine : addlce, addce, con/ice, calface ; on trouve nanmoins quelques formes rduites ,
comme maledc, dc (par ex. Cie., Cat. 1, 10). Fer est un cas spcial dont il sera question plus tard. 241. IMPHATIF FUTUR.

L'impratif futur actif est caractris au singulier par une dsi-

nence *-t(d), qui s'ajoute la 2 personne du singulier de Fimpratif


prsent, cf. gr. M-rm, osq. lktd lict . Ce *-t(d) est un ancien ablatif d'un pronom disparu en latin, et signifie partir de

ce moment, dsormais . Le sens futur de cet impratif apparat


nettement dans l'exemple connu de Plaute, Merc. 770 : cras petito ; dabitur. Nunc abi.

Les autres formes sont analogiques : d'aprs lege, legite, on a sur


legit refait legitte et mme, sur Pindicatif prsent legunt, cr une 3 personne du pluriel Ieyunt. La conjugaison se prsente donc ainsi :
SINGULIEH

2. et 3.

am-t aud-t

mon-t capi-t
PLURIEL

leg~-i

2.

am-t-te

mon-t-te

leg-i-t-tc

audi-t-le capi-t-te 3. ama-nt mone-ni leg-u-nt audi-u-nt capi-u-nt. Une inscription archaque de Spolte porte encore : datod, licetod, violatod, suntod C. I. L. I, 366. L'impratif en -t, frquent l'p0que

archaque, s'est limin assez rapidement. A l'poque classique, il


n'est plus gure employ que dans les textes de lois. Il n'a pas sur-

vcu dans les langues romanes. 248. IMPRATIF FUTUR mmssnv

A l'poque rpublicaine, les dsinences de Yactif *-t, "'-nl, sans r

caractristique du passif, sont encore usltes au passif comme dans

1 70

coNJUG.rsoN

le dponent. Caton emploie opseqait Agr. 5, 6, lllit 96, 2 ; on lit sur une inscription C. I. I.. I2, 589, col. 1, l, 8 utunto. Quand il cite des text es de lois, Cicron crit tuento Leg. 3, 3, 7; patiunlo ibid., 3, 4, 11 ; cf. censento C. I. L. I2, 583, 77. Ces formes taient connues du grammairien Diomde, G. L. I, K. : nonnulli vetemm etiam ac-tivo more lempus futurum imperativo modo ex verbis quoque passivae declinationis usurpaverunt, ut Tullius in dialogis de republica .'.tz'to', cum 'nitor' sit poslio verbi. L'absence de -r n'e:,t pas tonnante, puisque tymologiquement --t n'est pas, comme on vient de le voir, une dsinence verbale. Mais au point de vue latin, *-i apparaissait comme faisant partie du systme de la conjugaison ; aussi s'y est il ajout l`lment -r du passif, d'o amtor, monlor_ etc. Diomde G. L. I, 339 K. : , loquilor, largitor' reperimus apud Tcrentium, 'loquilor paucula' (Haut. 828), idem 'de le largitor puer' (Ad. 940), id est ' loquere ' et ' largire ', et Plautus in Pseudulo (292) ' pelatem ergo amplexator'.
SINGULIER

2. et 3.

leg-i tor aud tor

amd-tor capi-lor
PLURIEL

mont!-tor

3.

leg-u.-ntor audi-u-ntor

ama-ntor capi-u~ntor.

mone-nlor

249. En outre, il existe galement Pimpratil passif une dsinence en *-mn, atteste surtout l'poque rpublicaine, qui sert la fois de deuxime et de troisime personnes du singulier, cf. Plaute, Pseud. 859 (sn. iamb.) : si quo hic gradictur, pariter progredimino, et C. I. L. I", 584, l. 32 fruimino, I2 593, 1. 3 protemino (3 pers. sg.) C'est une forme rcente et analogique. tant donn qu' la deuxime

personne du pluriel de l'actif correspondait une troisime personne du singulier d'impratif futur legil, on a cr d'aprs lcgiminl une troisime personne lcgmn. Cel formes ne sont plus usites Ppoque impriale.

irwrmrrr nr Pxrvrrcrrn

171

Formes non personnelles de l'infeetum


250. Innitif. - Les innitifs prsents, actif et passif, sont sans doute d'anciennes formes casuelles de substantifs abstraits qui, rattaches au verbe, gouvernent le mme cas que lui : parcere hominl comme parc homin, amre patrem comme am patrem. Aucune ide temporelle ne s'y rattachait l'origine, amre signifiant seulement d'une manire gnrale le fait d'aimer ; mais le latin, en les incorporant sa conjugaison, a cr pour chaque temps une forme ayant une valeur de prsent, de futur ou de pass. L'innitif joue le rle de sujet ou de complment d'objet direct. Les cas obliques sont fournis par le grondif ( 253). I. Infinitif prsent actif. -_ Il se forme en ajoutant le sufxe *-se au thme verbal : es-se ; *-se se sonorisant l'intervocalique, abouti, -re : am-re, mon-re, leg-e-re (avec voyelle thmatique), audi-ret cape-re. Sur fer-re, vel-le, voir Niedermann 68. 82. Avec le mme sufxe se forme Finfinitif futur de sum, fo-re. lj nal tend disparatre dans la langue populaire; ainsi sont attestes biber dans Charisius, G. L. I, 124 K. haber, C. I. L. VIII,

8369, facer, VI, 18282, dont le traitement phontique est comparable


celui de animal, de *animle D'aprs legere, le latin vulgaire a cr basse poque l'innitif essere, qui a fourni italien essere, fr. tre de eslre. De mme, d'aprs potu, posse s'est substitu potrc, qui a servi de modle volre : cf. fr. pouvoir (ancien pooir), vouloir. II. Infinitif prsent passif. _ Il est caractris soit par '-1 nal ajout la consonne finale du thme dans les verbes du type legere, capcre, d'o leg-1, ca-pl, soit par une dsinence *-ri, ajoute au thme dans les autres conjugaisons 2 am-ri, mon-rt, audi-rt, sans qu'on puisse expliquer cette double dsinence. On a suppos non sans vraisemblance que -I, -r taient issus de *-ai, *~sai ou *-ei, *-sei, et l'on rapproche souvent ag de l'innitif sanskrit aj pour conduire (issu de *ag-ei), dont la dsinence rappelle la dsinence de datif du type ped-Z1. La forme. palcari de Finscription de Duenos, et la glose
1. Les fermes pigraplliques miltei, solvei, etc. datent d'une poque o la dlphtengue ei ne se prononait plus, et o la graphie confondalt -el' et -1.

172

f:oNJUo.usoN

dasi : dari de l'abrg de Festus, 60, 9 ne suffisent pas ruiner l'hypothse : il n'est pas sr que pakari soit un inniiif, et dasi peut treun faux archasme. La langue archaque connat galement des formes en "'-ier, *-rier, telles que gier, gnoscier (SC. des Bacch.), perconlrier (Plaute, Most. 963). Elles restent aussi sans explication. Tout au plus peut-on dire que leur nale -er rappelle la nale -er du passif impcrsonnel oscoombrien, cf. ombr. her-ter oportet Ds le debut de la tradition elles sont rares, Plaute les conne la n du vers (cf. 255 D), et les potes postrieurs ne les emploient que par affectation d'archasme ou par commodit mtrique. Elles ont disparu de la prose classique.
Norn. - Il sera question du supin propos de Yadjectif verbal en *-t0~, 321.

Participes
251. I. Participe prsent actif. _- Il est commun aux verbes actifs et aux dponents, et se forme l'aide du sufxe *-nt-. amns, amantis de *am-nl-s, *am-nl-es monns, monentis de *mone-nt-s, *mone-nt-es legns, legentis de *leg-e-nt-s, *leg-e-nt-es capins, capientis de *capi-e-nt-s, *capi-e-nt-es audins, audienlis de *audi-e-nl-s, *audi-e-ni-es. De mme les verbes athmatiques : fer-ns, ed-ns. Sur la dclinaison, cf. plus haut 76. Dans les verbes thmatiques, le latin a gnralis le vocalisme e, au contraire du grec qui a partout o: v, )o.'ov'ro. L'osque etl'ombrien sont semblables au latin : ombr. r e s t e f restituns .

Un seu] participe prsente une alternance -e /o- dans sa exion:


ins (de *ients), euntis de (*ey-onies); mais basse poque, sur ins, Panalogie a cr un gnitif ienlis ; cf. ientibus, C. I. L. VI, 10241, 12. Le participe prsent de sum n'apparat que dans les composs : ab-

sns, con-sns (d consents), pme-sens. On a voulu voir dans Padjectif sns coupable 1'ancien participe de sum, mais Fidentication n'est
pas certaine. En tout cas, le latin n'apercevait nul rapport entre sum

et sns. D'aprs Priscien, G. L. III, 239 K., Csar avait cr d'aprs es, est, un participe analogique ns. Cette forme a t reprise basse

es vmcrvn aurua msssnv

173

poque, et a connu une grande fortune dans le latin scolastique du moyen ge. L'n du participe s'amuit phontiquement devant s, d'o des formes
comme libes = libns, cf. Niedermann 99. II. Participe passif. - Il n'y a pas en latin de participe prsent

passif. Certains verbes qui, continuant Pusage indo-europen, indiquent la fois l'tat et Faction, comme habe je tiens et je me tiens , veh je transporte et je me transporte , move je meus 1 et je me meus , emploient avec cette double valeur leurs participes prsents actifs. Cet emploi du participe prsent s'est tendu quelques autres verbes ; on a par exemple gi gnentia quae gi gnuntur , vidns quod vidtur , in/ns quod non dcitur . Mais c'est l une valeur exceptionnelle du participe actif. Certains substantifs tels que alumnus, Vertumnus, fmina, rappellent par leur nale les participes grecs en -vo ou les participes avestiques en -mna- ; mais, au point de vue latin, ils n'ont aucune

valeur participiale, et n'entrent pas dans le systme de la conjugaison.


252. Participe futur passif. -- On dsigne sous ce nom, ou sous le

nom d'adjectif verbal, ou encore de gerundivum, un participe form


l'aide d'un sufxe "'-ndo- ajout au thme de prsent ;

ama-ndus, mone-ndus, leg-e-ndus, capi-e-ndus, audi-e-ndus. A Ppoque archaque, dans les verbes de la troisime et de la quatrime conjugaisons, on trouve ct de ~endus, des formes en -undus,

issues de *-o-n-dos avec le vocalisme o du thme, gnralement quand la voyelle radicale a le timbre a, e, i, mais non o, u: legnndis, scribundi,
deferundo, quaerundai, dans la Lex Repet., tandis que le S. C. des Bacch. a exdeicendum, faciendam. Le vocalisme -e- se retrouve dans

ombr. an/erener circumferend . La gnralisation de -e-ndus est


due Piniluence du participe prsent en -ns. Certaines formes en

-undus ont nanmoins survcu, soit dans la langue archasante du


droit (comme repetundae), soit comme adjectifs : oriundus, secundus. L'origine de ce participe est conteste; c'est vraisemblablement une forme thmatique en -o /e- 1 *leg- end-os correspondant la forme athmatique du participe prsent legns de *leg-ent-s-. Il a deux 1. Cf. E. BENvENis'rE, Les origine: de la formation des noms en i-e, p. 185 et 1.

174

cusavossoze

valeurs : 1 Il exprime Pide de Faction soit active, soit passive * (M. Bral, Essai de smantique, 3 d.. 46) et quivaut dans ce cas, soit un substantif abstrait, soit un participe prsent mdiopassif
par exemple Trence, Ad. 967 (septn. troch.) : postremo hodie in psaltria hac emunda hic attintor fuit in psaltria hc emund <1 dans cette musicienne qu'il s'agissait d'ache-

ter,in emptine huius psaltriae . 2 Il exprime Pobligation, et dans ce cas il est employ quelquefois Fimpersonnei, avec un complment, cf. Cicron, P. Scauro 2, 13.
obliviscendum nobis pulatis matrum in liberos, virorum in. uxores scelera ? Mais la construction personnelle s'est substitue le plus souvent l'i1np<*.rsonnellc et le type normal est celui-ci. Plaute, Cas. 444 (sn. iamb.) : captandust horum clanculum sermo mihi Il me faut saisir leur conversation . La langue archaque connat aussi certains adjectifs verbaux en

-bundus qui marquent Faction en train de s'accomplir : moribundus,


ldibundus, plrbundus, pudibundus, vagbzmdus, ete. Ce sont des formes composes du thme verbal et d'un adjectif -bundus, appartenant la racine tre, devenir , cf. 235, du mme type que secundus, oriundus. Ces formes lourdes sont vites par la prose classique, mais la posie en a conserv quelques-unes, et les langues romanes en ont remprunt certaines : moribond, pudibond, vagabond. A ces formes on peut comparer les adjectifs en -cundus : fcundus, fcandus, Zrcundus, icundus, uercundus (et *rubicundus formation analogique cre sans doute pour viter *ruZibundns) qu'on a supposs tre composs du degr plein du thme verbal, et d'un participe *cundus

de laracine *k- s'enler etre abondant, riche, fort , cf. Benveniste.


B S L., 34, 186 et s. 253. Grondif. - A ce participe futur passif s'apparentent les formes de grondif en *-ndum, *-nd, *-nd, qui servent de dclinaison l'innitif : Acc. Gn. amandum capiendum amandl monendum audiendum monendt legendum legend!

i>n:.sr:~r1*s anomaux capiendi


Dat . -Abl. amanrl capiemi

175

auctiend!
moncndtl audiend !e gcnd

Nora I. - L'accusatif du grondif ne .wsmploir-. qu'avec une prposition (ad, etc.). Nora II. - Le participe futur passif et le grondif de e ont le vocalisme de euntem : eundum, eund, eumi.

Nora Ill. -- L'ni'initif et le participe futurs actifs, et Pinnitif futur passit


seront tudis plus loin ; v. 320 et 322.

Prsents anomaux 254. Il reste examiner un certain nombre de prsents qui ne


rentrent pas dans les grandes catgories tudies. Ce sont pour la plupart d'aneiens verbes atlimatiques, qui, lorsque le thme est termin par une consonne, sont caractriss gnralement par l'absence de voyelle thmatique aux deuxime et troisime personnes du singulier, et la deuxime personne du pluriel (type fers, fert, fertis, es, es-t, es-tis), tandis que la 11 personne du singulier, et les 1" et 3 personnes du pluriel ont la voyelle thmatique (fer, ferimus, ferunt; su-m, sa-mus, sunt). Un trait commun les rapproche : le maintien de Fancicn optatif en -im qui constitue la forme dite subjonctif prsent : sim, velim, mlim, edim. La disparition de l'optatif de e s'explique par la ditiicult d'employer le morphme en -- de l'optatif aprs un thme termin par i ; quant fer, il semble n'avoir jamais connu d'opaiif athmatique ; cf. 259. 255. Sum je suis .

Le verbe signifiant tre est le plus irrgulier de la langue latine.


En raison de la frquence de son emploi, il a chapp en grande partie aux actions analogiques et a conserv sa structure complique. Le prsent est bti sur un thme *es- alternant avec *s-. Le thme *sa fourni les formes thmatiques de Pindicatif prsent, le subjonctif

(et le participe des composs) ; les autres formes de l'indicatiI prsent,


Fimpratif, Pimparfait, le futur et Vinnitif prsent sont btis sur
*es-I-.

176 A-

eoanoaison INmcA'rnr PRSENT


SINGULIER PLURIEL

1. s-L1-m 2. es 3. es-t

1. s-u-mus 2. es-tis 3. s-u-nt

Es est un ancien *es-s(i), ct. gr. hom. o'-ou ; aussi l's nal ne s'lidet-il jamais, et chez les potes comiques es est scand long, ce qui indique une prononciation ess, cf. Plaute, Amp. 836 (septn. troch.) : mulier es(s), audacter iuras. _ quae non deliquit, decet. Est est issu de *est, cf. gr. o.. Sant a le vocalisme o en face du

grec dorien vri de *oev*rt, et de osque s e n t, ombr. sent, et reprsente


un ancien *sonti ; la forme sont est atteste pigraphiquement : haec quae infera scripta sont, C. I. L. I2, 1259, 3. La dsinence de *s-onti apparaissait identique celle de *leg-o-nti ; et la voyelle o s'est tendue dans la flexion de esse aux personnes qui dans le type thmatique avaient la voyelle o, c'est--dire la 1" personne du pluriel et la 1 fe personne du singulier, d'o : sumus de *somos (en face de gr. ov),

sam de *som(), en face de gr. e. de o-. Cette gnralisation de o


se retrouve dans tous les anciens athmatiques (sauf tmus): edunt de *ed-onti entrane edimus de *edo-ms, ed ; ferunt, fcrimus, fer, etc., en face de s, Est, stis ; fers, fert, fertis, etc. D'aprs Sutone, Aug. 87, Pemperenr Auguste disait simus au lieu

de samus, imit en cela par Messala, Brutus, Agrippa; on trouve pigraphiquement une premire personne plur. d'ind. prs. simus
C. I. L. IX, 3473, 14. Il s'agit l sans doute d'une tentative faite pour introduire dans le langage cultiv une forme populaire cre d'aprs Fanalogie de legimus, et a laquelle remonte effectivement l'italien

siamo. Mais cet essai n'a pas abouti.


B. IMPARFAIT

Il est form du thme *es-, suivi du suffixe de prtrit -d- et des dsinences normales. *Es--m a abouti phontiquement eram par la sonorisation de s intervocalique et Pabrgement de d en syllabe nale devant toute consonne autre que -s.

sum sxeuuen 1. er-a-m 2. cr--s 3. cr-a-I C. FUTUR r*LUn_x ei. 1. er--mus 2. er--tis 3. er-a-nt

177

C'est un ancien subjonctif voyelle thmatique brve, cf. skr. sati crit de *es-e-ti en face de s-ti est(i), gr. 560 att. de *w ;
il se conjugue donc comme leg.
SINGULIER PLURIEL

1. er-6 (de *es-6) 2. er-i-s 3. er-i-t Subjonctif D.

1. er-i-mus 2. er-i-tis 3. er-li-nt.

SUBJONCTIF PRSENT

L'ancien subjonctif jouant le rle de futur, la place du subjonctif


prsent de sum est remplie par un ancien optatif, bti sur le thme rduit *s-, auquel s'ajoutait primitivement un sufxe alternant *-i- /-I; la forme pleine *-i- tait rserve aux trois personnes du singulier, la forme *-- aux trois personnes du pluriel, opposition qu'on retrouve en grec e*/jv de *o-L1)-v mais eav de *o--sv. Le type ancien tait donc siem /smus. Uanalogie de smus, stis, sint a amen de bonne heure la cration de sim, sis, sit. Nanmoins siem a subsist assez longtemps, parce que les mots autonomes tendent en gnral n'tre pas monosyllabiques ; cf. Cie., Orat., 47, 157 : 'siet' plenum est, ' sit ' imminutum ; licet utare uiroque. Toutefois dj chez Plaute les formes siem, siet ne se trouvent qu'en n de vers, qui est, comme on sait, la place rserve aux archasmes.
SINGULIER PLURIEL

1. s-ie-m

s-t-m

1. s-t-mus

1 78 2. s-te-s 3. s-ie-t

com ivaaissm s!-s s~i-t 2. s-t-tis 3. s-1'-nt.

On trouve sied avec un -d de dsinence seconrlaire dans Finscripiion de Duenos. D'autre part les potes archaques scanclent encore sit, et la longue est atteste par la forme pigrapllique seit (ei = I) C. I L. I, 756. Sient du S. C. des Bacch. peut correspondre au grec elev ou,

plus vraisemblablement, tre analogique de siet.


E. SUBJONCTIF i1~rPAnFA1'r

L'imparfait du subjonctif est form normalement du thme *es+ un sufxe -s- et la dsinence :
SINGULIER PLURIEL

1. es-sc-m 2. es-se-s
3. cs-.s-*:-1'

1. es-s-mus 2. es-s-tis
3. ns-se-nt.

Deux formes niontrent encore l'autono1*nie psimi tive du thine de subjonctif : le prsent fuam, et Pimparfait forem, cf. plus haut 243. Fuam, fus, fuat, fuant n'existent qu'a l'tat de traces ; mais forem, de *fu-s-m, cf. osq. fus id foret , a subsist durant toute la latinil aux trois personnes du singulier et la troisime personne du pluriel. PRSENT sxNGUL1En 'l. /u-a-m 2. fu--s 3. fu-a-t PLURIEL 3. fu a-nt fo-re-nt. /'o~rc-m fo-r-s /o~re-t IMPARFAIT

Virgile, qui a une prdilection pour les vieilles formes, crit encore /nat, ainsi En. 10, 1.08 : Tros Ratulusve fuat nullo discrimine habebo

coisross ne son F. IMPR/\TIF

179

Normal :
vnrzsnnr srNcULn;R 2 es PLURLEL 2. es-te es-t-lc
.WN s-unttd).

FUTUR

2. et 3. es-t(d)

On a un exemple de estod C. I. L. IX, 782, et de suntod, Cf. 247 ; le -d se retrouve dans l'osque e s t u d estd .
Norn. - Infiniti/ et Participe, voir plus haut, 250 et 251. Le verbe 1 tre

n'a pas de grondif. 256. Composs de sum. - Un certain nombre de composs de sum prsentent quelques particularits. Desum je fais dfaut contracte la voyelle du prxe avec la voyelle du verbe : dst, dr, dram. Les formes deesse. deer, etc., sont dues un souci tymologique (cf. Havet, Manuel de critique verbale, 937) et ne notent pas une prononciation rz lle Prsum je suis utile 1 est issu de *prd-sum, devenu *prs-sum par assimilation, puis, par simplification de -ss- aprs voyelle longue, pr-sum, cf. Niedermann 75 et 66 ; la prposition reprend la forme rd- (levant voyelle, par exemple prsum, prdes, prdest, prsumus, prdestis, prsunt. Possum je peux, je suis capable de a une flexion qui rsulte de la contamination d'un ancien dnominatif *pote, cf. osq. p t i a d possit , dont le participe prsent potns, usit seulement comme adjectif, et le perfectum potu ont subsist, et d'un impersonnel pote est il est possible , devenu potest. C'cst sur ce potes! qn'ont t refaites les autres personnes possum, potes, possumus, poteslis, posszznt, et non comme on Penscigne, sur *polis sum, *potis es, etc., qui, phontique ment n'auraient pu aboutir possum. A ct de possum s'est cr un

180

coNJUG.usoN

type polis sum, polis est, etc., construit un moment o Fadjectif

potis, dtrne par potns, avait cess d'tre vivant, et tait considr,
de mme que satis, comme un adverbe invariable. Cette forme polis sum a disparu de bonne heure.
NOTE I. - L'imparfait du subjonctif devrait tre potessem, qui est d'ailleurs attest ; la forme ordinaire possem est due l'analogie de possm, possum et posse. Non: II. -Les auteurs archaques emploient le passif polestur dans les phrases impersonnelles (de mme que qulur, nequtur), la forme en -ur paraissant la caractristique de Fimpcrsonnel. C'est ainsi qu'on lit dans la Lex Repet. : ubei de plano recte legi posstur. Comparez l'emploi de coeplus sum avec un innitif passif. Norn III. _ A la n de la latinit, on voit reparatre pote, potre, polbam reforms sur potu, cf. plus haut, p. 171. L'anal0gie a donc cr l'ancien verbe qui avait t limin partiellement par possum.

257.

Vol je veux et ses composs

Le verbe vol, issu d'une racine *vel-, cf. ombr. eh-v e lt u <1 iubt ,

v e 1 t u dligit , prsente trois particularits : 1 des formes sans voyelle thmatique ; 2 Palternance -e /o- dans le radical selon que 1
suivant est vlaire ou non (sur cette rpartition, voir Niedermann

27) ; 3 d'anciennes dsinences d'optatif, analogues celles de sim,


au subjonctif prsent.

A. INmc.'r1F PRSENT. s1NGuLn:n


1. vol-6-(de vel-6) 2. v-s 23. vol-t, vul-I

x1.UnnzL
1. vol-u-mus 2. vol-tis, vul-tis 3. vol-u-nt.

La 2 personne vs appartient sans doute une autre racine *welqui apparat encore dans in-v-lus qui ne veut pas . Par suite de la fermeture en u de o entrav, les formes athmati ques se sont diffrencies, mme par la voyelle, des formes thmatiques ou qui semblent telles (cf. 255 a) : vol, volumus, volunt. Sur la graphie volt, uoltis, voir Niedermann 5 27.

Vol E1' sns com-oss

181

La 1" personne du pluriel a la dsinence -umus et non -mus,


sans doute sous Pinuence de possumus, et aussi cause du caractre

vlaire de I: *volmus ft devenu *velimus, qui et t aberrant; cf.


303. La conjonction vel ou, si tu veux peut reprsenter soit une 2 personne du singulier athmati que *vel-si, devenue d'abord *vels (comme *essi est devenu ess), puis avec assimilation de -ls-a-ll- *vell et nalement vel, soit une 2 personne d'impratif singulier. B. SUBJoNc'rIF PRSENT.
SINGULIER PLURIEL

1. vel-i-m 2. vel--s 3. vel-i-Z

1. vel--mus 2. vel--lis 3. vel-i-nl

Il n'y a pas dans cette exion trace de l'alternance de sufxe *-y- /-- qu'on trouve dans siem, smus. On a vel-im causedu caractre palatal de l ;il en est de mme pour vellem uelle. C. Le s u bj o n c tif im p a rf ai t vellem reprsente normalement *vel-sm, cf. Niedermann 72 et 82.

I). Le fut ur et l'i m p a ri ai t sont semblables ceux du type


Ivg : volam, volbam.

E. Les formules de politesse sis, sultis reprsentent si vls, sl vullis.


258. A. Nl je ne veux pas qui prsente Pindicatif prsent un mlange de formes contractes et de formes non contractes, est

issu de *ne vol, cf. nesci, devenu *novol (comme novus de "'nevos,
ci. gr. vf-70;), puis nl. Plaute emploie encore nevls, nevolt, par

exemple. Pers. 358 (sn. iamb.) :


verum insimulari nolo. _ al nequiquam nevis Puis la ngation nn s'est substitue ne, d'o nn vis, nn null, nn

vultis. Le grammairien Diomde cite un passage de Caecilius, Ribb. 5, o se trouve encore la forme avec crase nollis : vultis, empla est ; noltis, non empta est.

182

coNJUo.usoN

D'aprs les formes de subjonctif nlim, nlls, on a cr un impratii prsent nl, nlle, puis un impratif futur nlt. Le vocalisme 6 de
nl s'est rpandu analogiquement tous les temps et tous les modes dont toutes les formes sont avec crase. B. Ml j'aime mieux reprsente *mag(i)s vol, devenu d'abor<l md-vol (cf. sexvir > svir). A l'poque archaque la conjugaisoiprsente encore des formes sans crase: mvol, mvolunt, mvelim muellem ; cf. Plaute, Fragm. 5 (sn. iamb.) 2 opu'facere nimio quam dormire mavolo. Mvol a t remplac par ml, qui est une forme analogique el non phontique. D'aprs nl, neos, nevoll on a refait. ml sur mvis, muoll, et mal a entran mlrzmus, mlunt, mlim, mlle, etc. Si ml tait phontique, mvolt, mvoltis auraient d aboutir *mlt, *mltis La rpartition syllabique est exactement la mme dans nl et dans

ml :
nl nevs (nn vs) ml mvs ne- (nn) voltis mvolis ne- nn volt muoll nliuil mlunl. nlumus mlumus

NOTE. _ Sur Pinflnitif de vol, voir plus haut 250, l. Velle et ses composs n'ont pas de grondif, ni de participe futur passif, et le participe prsent est peine attest.

259.

Fer je porte .

La conjugaison de fer est athmati que aux 2 et 3 personnes du singulier et la 2 personne du pluriel de Pindicatif prsent, fers, fert, ferts; Pimpratif prsent fer, /erte, et futur: fert, /erlle ; au subjonctif imparfait fer-rem (de *fer-sm) ct Pinnitif fer-re. Partout ailleurs, fer se conjugue comme leg. Contrairement vol, et

ed qui ont conserv dans leur subjonctif en -im un ancien optatif du type athmatique, le seul subjonctif attest de /er est en -d- : fers. Ce n'est pas l une innovation du latin, mais la conservation d'un tat ancien. Le prsent radical normal de la racine *bher~ = porter est thmatique, cf. gr. cppel., et Poptatif est partout thma-

tique, cf. gr. cppov.. La forme athmatique n'existe qu' Pindicatif

E110 ET sas couroses

183

prsent, et, sauf en latin, seulement l'tat de traces. Il est probable qu'il y a eu coincidence d'un type thmatique et d'un type athmatique. La gnralisation du type athmatique dans les formes latines o il est attest a pu tre favorise dans une certaine mesure par les chutes de voyelle aprs r (cf. ager, puer, dcer). L's de fers n'est pas phontique; on attendrait *fer (comme far farine de *fars), le groupe -rs nal aboutissant -rr (cf. *tris >

*ters > terr) et -r, cf. Niedermann 82 et 65, 4 ; s a t rtabli


d'aprs les autres conjugaisons.

A la n de la latinit, il y a eu tendance rgulariser le paradigme :


d'o les formes feris, ferilis, etc. (Iv s. aprs J.-C.).

260.

Ed je mange , et ses composs.

Pour ed je mange et ses composs ambedo, comed, exed, mme mlange de formes athmatiques (2 et 3 pers. du sg., 2* pers. du pl.) et de formes thmatiques. On a donc :
A. INDICATIF PRSENT SINGULIEE 1. ed 2. s IMPRATIF PRSENT 2. sg. es 2. pl. s-te

3. s-t (passif s-iur)


PLURIEL FUTUR

1. ed-i-mus
2. s-lis 3. ed-u-nl

3. sg. s-t
NN pl. s-ite 3. pl. ed-u-nt.

Es, st, slis reprsentent *d-si, d-ti *d-tis ; au lieu de stis on attendrait *sis, car *dt- > *ss- > *s-, cf. sus (sur -dt- > -ssVoir Niedermann 92) ; l'action analogique a contrari Faction pho-

ntique. Les grammairiens latins enseignent que la voyelle est longue dans les formes athmatiques : s, st, etc., alors qu'e1le est brve dans la conjugaison thmatique : d, dimus, dunl Uimpratii Es, le

1 84

coNJUGA1soN

supin sum confirment ce tmoignage ; du reste des documents pigraphiques fournissent la notation de la longue. Il s'agit l d'une ancienne alternance indo-europenne : le gr. f le got. ita, formes thmatiques, ont un !, le lituanien dmi, athmatique, a un . B. SUBJONCTIP. _ Ed a en outre deux subjonctifs prsents, l'un en -im qui est l'ancien optatif des verbes athmatiques : edim. edls, edit, l'autre en -am : edam, eds, edat, etc. Les deux formes ont exist concurremment jusqu' Ypoque d'Auguste ; Horace emploie toujours edim. Ovide, edam. L'imparfait du subjonctif est athmatique : Essem, sss, de *Edsm, etc. C. INFINITIF. - galement athmatique : s-se. Edere et le sub-

jonctif ederem sont des formes rcentes et analogiques.


NOTE. - ssem, sse auraient d aboutir phontiquement *sem, *se (comme *vss, caussa us, causa), cf. sus de *dtos > *ssos ; la graphie -sss'est maintenue sans doute pour mieux marquer l'existence du thme et de la dsinence : *d-se > s-se.

261.

D je donne

C'est un ancien verbe athmatique, dont la racine prsentait en

indo-europen Palternance *d- /*da- (ce dernier phonme reprsent en latin par ), cf. gr. 83o.L, 3016;. Le latin a gnralis dans la conjugaison le vocalisme , c'est--dire lc degr rduit de la racine ; il n'y a de traces du vocalisme 6 que dans les substantifs d-num, ds (de *d-t-s).
INDICATIF PRSENT SINGULIER 1. d 2. d-s 3. d-t (de *dd-t) PLURIEL 1. d-mus 2. d-tis 3. d-nt.

La longue de ds est de caractre secondaire ; elle est due la rpu-

gnance du latin pour les monosyllabes toniques brefs; la brvit


ancienne de ds est prouve par les formes des composs dds, reddls qui remontent *d-ds, *red-ds.

E, que, ne-que

185

Le degr rduit *d- fournit rgulirement dbam, db, dte, dt, drem, drel. L'impratif d a remplac sans doute un ancien *d pour la mme raison que ds s'est substitu *ds On a voulu voir une trace d'un

ancien impratif *d dans la forme cd donne ici , o la brve de


-d serait due l'action de la loi des mots iambiques, tandis que le pluriel cette donnez serait issu de *c-dte. Mais l'hypothse est peu vraisemblable. Certains voient dans cdo, cette une particule -

chie analogue gr. Sapo, 8661-2.


Le subjonctif prsent classique dem est analogique de amem; les formes anciennes sont duam, duim, cf. plus haut 243. Le changement de en t ou en syllabe non initiale (cf. Niedermann 15, 1, c, 16, 18) a amen le passage des composs de d la 3 conjugaison : *di-dre, *di-ds > ddere, ddis, etc. Ddunt, reddunt au lieu de *ddant, *reddant qui auraient d subsister en syllabe entrave sont ds l'analogie de ddmus, dditis, reddimus, redditis. Sur reddib, voir 239, note 2. 262. A. E je vais .

C'est un ancien verbe athmatique qui provient d'une racine *ei-

gr. etui, dont le degr rduit est *I-: ev. Devant voyelle le -y- intervocalique est tomb, d'o e (pass au type thmatique), eunt (sans doute rebti sur e, d'aprs audi, audiunt), eam, de *ey, *eyonti, *eym; devant consonne * ei- est devenu normalement *-: Is, lt (encore long dans Plaute) puis tt, mus, tis, formes athmatiques. A Pindicatif prsent, le latin ne prsente plus trace de Palternance ei- /lqu'on trouve en grec : ei, ev, et a partout gnralis la longue. L'imparfait -bam de *ei-bam est form comme st-bam de stre ; le futur -b est analogique de bam ; Pimparfait du subjonctif -rem

de *ei-sm, Fimpratif , t, Pinnitif re sont rguliers. Sur le participe ins, euntis, voir 251.
B. Que, ne-que je peux, je ne peux pas .

Ces verbes se conjuguent comme e, dont ils sont peut-tre des composs.
1. L'explication diffrente de M. JURET, Dominance et Rsistance dans Ia phontique latine, p. 131, me semble peu convaincante.

1 86 263.

uoNJUo.usoN F je deviens .

F reprsente un ancien *bhwiy, de la mme racine que lut. Il


se conjugue comme audi; seuls sont anomaux l'imparfait du subjonctif erem et Finnitif dsinence passive er au lieu de *frem, *fire (comme audrem, audre). Ennius emploie du reste Finnitif ere. En outre se maintient devant les dsinences et les suffixes

vocaliques: f, fbam, fam,etc. Lc subjonctif erem et Finnitif erl


prsentent souvent unten face de 1 des autres temps, car ces formes avec Z taient exclues, sauf lision, de Fhexamtre dactylique ;

nanmoins la longue est encore atteste chez les auteurs archaques, cf. Plaute, Capt. 998 (sept. troch.):
vidi ego multa saepe picla quae Accherunti erent. 264. Inquam dis-je .

Ce verbe a une premire personne appartenant un ancien subjonctif en --_ Inquam signie proprement vcuxje dire n. Les autres

personnes, inquis, inquit, se conjuguent comme le type capi. Le verbe est dfectif.
Le Parfait 265. Dnition. - Le parfait latin (perfectum) est ainsi nomm

parce qu'il exprime Faction acheve : vxit, c'est--dire soit il a fait Faction de vivre , soit il a ni de vivre , la diffrence de Finfectum qui considre Faction dans son dveloppement : vv je suis en train de vivre . L'opposition des deux thmes exprime autre chose que le temps. L'ide de temps est rendue par le prtrit du parfait vixeram
(ou plus-que-parfait), qui situe dans le pass la reprsentation de

Faction acheve, et par le futur du parfait (futur antrieur) vizer qui projette dans Favenir Faction acheve. L'ide d'achvement tant assez voisine de celle de pass, le perfectum a pu servir naturellement Fexpression du pass : viit il vcut avec le sens de Findicatif aoriste grec, ou du pass dni franais, mais c'est l un sens secondaire. Le sens primitif apparait

1NFEcTUM ET PERFECTUM video nimio iam multo plus quam VOLUERAM ;


vIxIssE nimio satiust iam quam vrvERE

187

dans les exemples suivants : Plaute, Bacch. 150-151 (sn. iamb.):

quam volueram que je ne voulais (mais je ne veux plus) ; vxisse

avoir ni de vivre ; Bacch. 708 (sept. troch.) :


unumquidque agamus : hoc ubi EGERO, tum istuc agam hc u bi gero ds que j'aurai ni de faire ceci .

266. Caractristiques du perfectum. - Les caractristiques du per-

fectum sont diverses. Il y a : 1 des lments de formation spciaux; 2 des dsinences spciales au parfait de Findicatif proprement dit;
3 s'il s'agit d'un verbe radical, un thme bti directement sur la

racine verbale, indpendamment de Finfectum (type vfc en face


de vinc, genu en face de gign). Les verbes drivs ont gnralis au perfectum le thme du prsent (type cr-v, fn-u, en face de ctlrdre, n-re).

267. Rapports de Finfectum et du perfectum. -- Le latin n'a pas


une faon unique de former le parfait. Il a hrit en effet de deux for-

mations anciennes (parfait redoublement, parfait alternances


vocaliques) ; il a dvelopp en outre une formation dj existante

qui, dans la langue dont le latin est issu, n'appartenait pas au parfait
mais Faoriste (parfait en -s) ; enn il a cr une forme nouvelle (le parfait en -vt ou parfait faible). Comme on l'a vu plus haut, il n'y a pas une forme unique de parfait pour chaque conjugaison, et d'autre

part, des verbes qui n'appartiennent pas la mme conjugaison


Finfectum, peuvent avoir des parfaits semblables. Ceci tient ce que

le latin a runi Finfectum dans chacune des quatre conjugaisons des thmes verbaux divers dont Findpendance apparat au per-~
fectum, tandis qu'au contraire des catgories semblables, qui se diff-

renciaient Finfectum par la voyelle radicale, ont un perfectum identique (cr-v, fn-v). D'ailleurs des verbes appartenant aux mmes catgories n'ont pas ncessairement le mme parfait, celui-cl variant suivant la forme du radical. Ainsi
1. A Finfectum en -re rpondent :

a) rgulirement un perfectum en --dvi. quand -d- est gnralis

188
ctlr-vl, cr-tum ;

coNJUc.rsoN dans toute la conjugaison : -v, dtum; amd-vt, amd-tum;

b) un perfectum en -u quand la voyelle nale du thme apparat au participe en *-io- sous la forme 1, ou est syncope : cub-ut, cubi-tum; sec-u, sec-tum, ce qui suppose une alternance d (a) ou : zro entre Finfectum et le perfectum ; c) isolment un parfait redoublement : stetl. 2. A Finfectum en -re correspondent : a) rgulirement un perfectum en -v dans les verbes primaires voyelle radicale longue : pl-v, pl-tum; b) un parfait en -ul dans les mmes conditions que pour 1. b) : mon-u, mont-tam; doc-u, doc-tum; c) exceptionnellement, et dans les mmes conditions que pour b) un parfait du type fort, redoublement, alternances, ou en -s- : spo-pond-, spn-sum; sd-, sessum; aux-, auc-tum. 3. A Finfectum en -re, qui comprend un trs grand nombre de verbes radicaux, correspondent des parfaits divers, suivant le consonantisme ou le vocalisme de la racine: tutud-, g-, spar-s, str-

ul, al-ul.
4. A Finfectum en -tre correspondent : a) rgulirement un parfait en -v quand -l- est gnralis dans toute la conjugaison : audi-v, audi-tum; b) un parfait de forme variable dans les autres cas : aperu-, repper-1,

vn-, vimc-l. C'est Funion de ces deux thmes, infectum et perfectum, qui
constitue le verbe latin. 268. Rapports du perfectum et du participe en *-io-. _ Des influences analogiques de toute sorte sont venues troubler et compliquer Ftat ancien. Mais il en est une qui a une importance particulire, c'est celle de Fadjectif verbal en *-to-, ou participe pass passif. Il tait bti comme le perfectum sur la racine verbale ; aussi l'absence commune aux deux formes des caractristiques de Finfectum a eu pour consquence une union, secondaire sans doute, mais troite entre les deux

PARFAIT A REDUUBLEMENT

189

formes, si bien que des influences analogiques se sont exerces de


Fune Fautre : bien des parfaits latins ne s'expliquent que par le participe en *-to- et rciproquement. On ne peut donc pas parler d'un type de parfait pour chaque conjugaison ; mais il est ncessaire de runir par groupes les formations semblables. Deux grands groupes se distinguent d'abord : 1 les radi-

caux et thmes se terminant par une consonne ; 2 les radicaux et thmes se terminant par une voyelle. Verbes . radical consonantique
269. Tous les verbes de ce type sont des verbes forts, maintenus par la tradition et dont le nombre n'augmente plus en latin. Pour ces verbes, il y a trois modes de formation du perfectum ; 1 leparfaitredoublement; 2 le parfait radical sans redoublement;

3 le parfait en -si ou sigmatique. A. PARFAIT A REDOUBLEMENT. 270. Le parfait redoublement tait normal en indo-europen dans les verbes radicaux, comme le prouve Fexemple du grec et du
sanskrit ; mais tandis que le grec a dvelopp cette forme au point de Ftendre aux verbes drivs, le latin n'en a conserv que des traces, et encore a-t-il confondu dans un mme groupe (Fanciens parfaits proprement dits (memin, gr. ova) et des aoristes redoublement (tetig, cf. 273 n), primitivement distincts pour le sens comme pour la forme. Le parfait redoublement ne se rencontre gure que dans les verbes radicaux de la 3 conjugaison : la deuxime n'en a que cinq exemples (morde, pende, sponde, tene, tonde) ; la premire n'en a qu'un (st), et encore stet est-il galement le parfait de sist ; quant d, il n'appartient pas proprement la premire conjugaison (cf. d-re, d- bam, etc.). Aussi la langue au cours de son volution a-t-elle tendu liminer le type redoublement dans ces conjugaisons, soit en

substituant aux prsents en -e des prsents en - (*mord, *spond,


*tond), soit en crant, d'aprs les prsents en -re ou -re des parfaits

190

coNJUGA :sms

en -dv! ou en -ul : tenu! d'aprs mone, monul : dvl (dans les gloses C. G. L. IV, 48), praestv dans la langue juridique d'aprs amdre, amvl, soit enn en remplaant le verbe qui avait un parfait redoublement par un autre verbe : par exemple dnre au lieu de dare. La tendance gnrale du latin est d'uniformiser les trois conjugaisons voyelle longue -re, -re, -Ire, la troisime tant considre comme le rceptacle des archasmes et des anomalies. Le redoublement est rserv aux verbes simples, et tend disparatre dans les formes prverbes, o se sont dvelopps des parfaits analogiques (en --, mpgl en face de pepig, en -u, occinu en face de cecin, en -sl, compunx en face de pupug). Ces formes sont issues de *im-pepig, *oc-cecinl, *com-pupugl devenus par haplologie (c.--d. par fusion en une seule de deux syllabes ayant mme consonne Vinitiale) *im-pigl, *oc-cinl, *com-pugl ; puis comme ces nouveaux

parfaits n'taient plus suffisamment caractriss, ils ont t remplacs par des formes nouvelles qui empruntaient d'autres types une

caractristique plus nette, d'o impg, occinu, compunx. Quelquesuns de ces parfaits sont ensuite passs des composs dans le verbe simple, ce qui a encore contribu la disparition du redoublement. 271. Vocalisme. - Tandis que la voyelle du redoubleme nt est i au prsent, bi-b, gi-gn gr. 'yi-yvo-.<xL, ser de *si-s-6, sld' de *si-zd-, si-st, elle est au parfait normalement , comme en grec, cf. memin gr. ovoc, ded gr. Soou, stet gr. cmxm. Nanmoins elle peut tre i, o, u quand la voyelle du radical est i, 0, u : didic, momord, tutudl. Le redoublement en 11 et en ipeut tre ancien ; tutud du latin correspond le sanskrit lutda (ou plus exactement la forme moyenne tutud) ; pour les autres cas, il s'agit sans doute d'une

assimilation rcente de la voyelle du redoublement la voyelle radicale; les formes anciennes ont le vocalisme e : memord, peposcl,

spepondt, et mme, analogiquement, pour des verbes avec le vocalisme u : cecurr, pepug, ct. plus bas 277. Le parfait redoublement avait en indo-europen aux trois personnes du singulier le vocalisme o alternant avec le vocalisme zro aux autres formes comme le montre l'opposition du grec ovoc : cxev de *-n-ev. Une trace du vocalisme zro se trouve peuttre encore dans ste-ti-mus gr. -avec-sv; mais partout ailleurs le

latin a nnov en gnralisant au parfait le vocalisme du prsent. La

PARFAIT A mznounnlamsr

191

voyelle radicale est la mme qu'au prsent, sauf les altrations


phontiques qu'elle subit en syllabe intrieure, cf. pd, pepd en face de gr. 'rcpoou rcrcopoc. Le parfait redoublement latin n'a

donc pas de vocalisme propre.


272. Consonanlisme. - a) Les verbes qui prsentent le redoublement ont Pinitiale une consonne simple qui est gnralement une occlusive sourde (c, t, p), sauf d et disc ; il n'y a qu'un seul cas de spirante : fall (le parfait fhefhaked fcit de Prneste tant dialectal), et un seul de nasale : mordc. Il n'y a pas d'exemple de redoublement avec b, g (bib, gign sont des prsents), s, I, r, n, u, i(=). ni avec consonne + I, r (type claud, frang). lb) Cas de s + occlusive. Dans les verbes dont la racine commence par s + occlusive : s + c, s + p, s + t, la syllabe du redoublement comprend le groupe consonantique initial complet, tandis que la silante disparat dans la syllabe radicale : st, si-st sie-t- sponde spo-pond-I scind sci-cid-. Ce type de redoublement s'oppose celui du prsent si-st o seule la siillante initiale est redouble, tandis que la syllabe radicale conserve ses deux consonnes. Stet, spopond, scid sont issus par dissimilation de *ste-st-1, *spa-spond-, *sci-scid-1.

273. Verbes voyelle radicale a : cad cecdl

Formes prverbes : ac-cdl, con-cid! (sans redoublement). Sur le passage de a intrieur i, voir Niedermann 15, 1, c. Sur reccidl, id. 20.

caed

cecldl

Formes prverbes : con-cldl, in-cd, etc. ; sur ae > l, Niedermann 19.


can cecinl

Formes prverbes : con-cinul, suc-cinu, etc., d'aprs son, sonul.

192

coNJuGA1soN

D'aprs les composs on a refait basse poque un parfait canul. fall fefellt

On attendrait *febell (Niedermann 48) ou plutt */ebul, sans le second l, qui reprsente un sufxe de prsent; cf. pell, pepul. Sur e de fefelll, voir Niedermann 18, 1. pang pepigl

A ct de pepig se trouvent pg et panx ; -pg est normal dans les formes prverbes com-pg, im-pg ; de l, il est pass au verbe simple ; panx, d'ailleurs extrmement rare, est analogique des autres parfaits nasale en -s-, iumc, etc. On en a un exemple dans l'pitaphe d'Ennius, Var. 16 (pentamtre) : hic vestrum panxit (codd. pinit) maxima /acta patrum parc pepercl

Forme rcente : pars, d'aprs le compos com-perc, com-persl. Sur l'e de pepercl, Niedermann 18, 1 pari peper ; cf. Niedermann 16.

Composs : com-per mais rep-perl, voir plus bas 274. lang letig (ancienne forme d'ao-

riste, comme le prouve le participe aoriste homrique rsrocyv).


Composs : at-tg, con-tig.

274. Verbes voyelle radicale c a


pend 3 pende tend tene pependl tetendl tetin

D'aprs les formes prverbes sus-pend, ex-tend, on a cr tend, pend; de mme tenu, bti sur tenc d'aprs Panalogie de mone/ monu, a d d'abord se dvelopper dans con-tinu, avant de supplanter

tetin qui n'est employ que par les auteurs archaques.

PARFMT A REnoUBLEMEN'r pd pell peped pepul

193

Sur u de pepul, voir Niedermann 27. Il y a peut-tre trace de redoublement dans reppul issu de *repepul1, comme dans repper, rettud, rettul, cf. Niedermann 20. Plus tard la langue a cr expuls d'aprs expulsus, mais la forme normale est -pull: ap-, con-, d- im-pul, etc.

275. Verbes . voyelle radicale o :


posc poposcl.

La forme poposc est relativement rcente, puisqu'elle renferme le suffixe *-ske- /sko- qui originellement appartenait au thme de l'infectum ; l'ombrien a une forme sans sufxe p e p u r k u r e n t po-

poscerint .
morde sponde tonde momordl spopondl totondl.

Les formes anciennes sont memord, spepondl. Ennius crit. Sat.

63 (sn. iamb.) :
meum non est ac si me canis memorderil. D'aprs Aulu-Gelle, 6, 9 : sic M. Tullius et C. Caesar morde memord, pung pepug, sponde spepond dixerunt. Dans les formes prverbes : prae-mors, re-spond 1. Momord, spopond, totond ont leur vocalisme intrieur analogique de celui du prsent ; les formes attendues seraient * me-murd, *spepund, *ie-tundl, cf. Niedermann 18, 2.

276. Verbes voyelle radicale z' :


disc didicl

Le prsent dsc est lui-mme un prsent redoublement, cf. plus


1. D'aprs -spond et sur le modle prehend/prehend, le latin vulgaire a cr un innitif respondre, fr. rpondre, et d'ap1*s lendo /tetendi. sur momordl tolond, les innitifs mordre, tondre, fr. mordre, tondre.

1 94

coNJUGArsoN

haut 196 ; la voyelle du redoublement du prsent a t son tour redouble au parfait. scind scicidl (archaque) Formes prverbes : ab-scd, di-scld, etc. ; scd est ensuite devenu

le parfait du simple. 277. Verbes . voyelle radicale u :


curr pung tund cucurrl pupug (pepug, cf. plus haut 271) tuludl.

(oc-ceeurrit dans Aelius Tubron, d'aprs Aulu-Gelle, 6, 9, 15)

278. Verbes radicaux monosyllabiques :


d je donne ded

-d' je place -didi ce dernier usit dans les composs cond, condidl, etc. Sur ce modle,
le redoublement en -didi servit former les parfaits de nombreux

verbes en -d en latin vulgaire : descendid est dj chez Valerius


Antias ; basse poque, les formes de ce genre se sont multiplies :

abscondid, ascendid, etc., type de parfait qui a survcu dans certaines


langues romanes.

279. Formes isoles :


tetull servant primitivement de parfait fer ; puis d'aprs sus-tuli, forme

prverbe servant de parfait toll, tul s'est substitu tetul


meminl parlait appartenant la racine *men- penser cf. gr. ov ; c'est le seul parfait qui possde un impratif : mement. Comme il avait le

sens d'un prsent, on lui a cr basse poque un participe prsent meminlns.

Panrnir A .umanulxucrz

195

280. Telles sont les formes de parfait redoublement. Ce ne devaient pas tre les seules ; mais pour un certain nombre de verbes, nous ne possdons plus que les formes prverbe. Ainsi pour *cand (accend, accendl), *cell (percul), *fend (offend) ; pour d'autres, les formes prverbe ont entran la perte du redoublement dans le simple : scand, scand; cd, cd d'aprs ascend, excd, etc. La nature de l'initiale a amen galement la perte d'un certain nombre de parfaits redoublement : on a vu qu' fhefhalced de Prneste, osq. fefacust

fcerit , le latin rpond par fc; de mme gr. 7\7\omoc, rccpeuyoz


correspondent lqu, fg, parfaits alternance. Le parfait redoublement est en latin un archasme en voie de disparition.
B. PARFAIT RADICAL SANS REDOUBLEMENT.

281. Il s'emploie la o la nature de l'initiale exclut le redoublement, cf. 272, a. Ce type est caractris par une alternance entre la voyelle du prsent et celle du parfait. Cette alternance peut tre : 1 soit de quantit (type Ig, lg) ; 2 soit de timbre et de quantit (type g, g). Le premier type reprsente un ancien parfait indoeuropen : sede, sd, veni, vn le gotique rpond par silan, prtrit sat et 1" personne du pluriel setum avec , qiman ; prtrit qam et qmum. Le second type tait un aoriste : fc-1 correspond gr.

-vpc-oc. Le latin aeffac cette distinction, et de plus, a tendu, par voie d'analogie, ces deux formes bien au del de leur domaine primitlf. 282. I. Verbes prsentant Palternance de quantit (degr bref au

prsent, degr long au parfait) : A. Voyelle a : scab B. Voyelle e :


ed em leg scde Ed! m lgl sdl sus emplus lctus sessum

scbl (trs rare).

uml!

ntm

rentum~

I 96 C. Voyelle o : fodi

cowavoarsou

fdl

fossus.

On peut citer galement le parfait sens de prsent (prtrito- prsent) d en face de dum. D. Voyelle i : vide vdl vsus

linqu
vinc

lqul
vci

lictus
vctus.

Un verbe /nd, /'tdi ne prsente pas Palternance de quantit. Il avait


sans doute un parfait redoublement */efidl ou *fdl, mais Pinlluence des formes prverbe di/-/ldi, etc., a introduit /ld dans le simple. Insd je m'assieds sur a emprunt sede son parfait insdl.

E. Voyelle u :

fugia
fund rump

fagz
fild rpl

fugizum 1
fsus ruptus.

L'l et l'l1 des deux dernires catgories reprsentent d'anciennes diphtongues, respectivement ei, ou (eu). Il s'agit ici de racines alternances -ei- /-i-, -eu- /-u- (gr. snco, hnov, 77oL1ra., cpay, qauyov). 283. II. Verbes prsentant la fois Falternance de timbre et l'alternance de quantit :
g gl ctus

-pi cpi fci frng (got. brikan) ici (ni)

-p (co-p, coepl) cp fc (gr. '-Bvpc-oc) [rgi (got brkum) ic (pcoc)

coeptus caplus /actus /rctus iactus

Sur pang, pg voir plus haut 273.


I. Sur Iodv, fugv, voir 228, note.

PARFAIT SIGMATIQUE

284. Un certain nombre de verbes ne prsentent nl le redoubl ment, ni Palternanee vocalique, et n'ont d'autre caractristique du perfec

tum que les dsinences. Le nombre en est trs restreint


blb , btbl

cnve co, ci lamb mand pand

cnv (et cnx) c ictus lamb (1 exemple) mand, mnsus pand pnsus et passus

Da11s ce dernier verbe le redoublement tait possible, mais ll a d tre limin d'aprs des exemples comme prande prand prnsus pre-hend pre-hend prehnsus psall psall sd sd slrzdeo strzd vell vell (de *vel-s) vulsus (forme rcente dans Virgile, vuls) verr verr (de *ver-s) versus (forme rcente vers) vert vert: vers us vs. vzs A l'poque impriale on cra pandid, prandidl (cf 278) pour parer Pinsufsance de pand, prand.

Comme on l'a vu, quelques verbes, en perdant le redoublement ont perdu toute caractristique, par exemple :
clld -fend incd incd cd (csl rcent) -fend
incld

ctlsum

-fnsus

incdl.

C. PARFAIT SIGMATIQUE.

285. Le parfait en -s est un ancien aoriste en -s (cf gr eioz en face de dx), qui a pris en latin les dsinences du parfait Ce type a eu une grande fortune

l 98

CONJUGAISON

//

Les exemples du parfait en -sl sont beaucoup plus nom/breux que ceux des deux types prcdents. Sauf quelques verbes exceptionnels qui n'ont pas de forme radicale spciale au parfait, tous ceux des verbes dont le thme se termine par une consonne, et qui n'ont au parfait ni le redoublement ni Palternance vocalique, ont dvelopp un parfait en -sl. Le caractre relativement rcent de ce parfait apparat encore quelques traces. Ainsi dans les formes prverbe, le parfait en -sl a supplant les anciennes formes, soit redoublement : *ce-cul! (non attest), mais perculsl (forme tardive d'aprs percutsus). momord, mais praemorsl peperc, mais compers pu-pugl, mais compunxl pepul, mais expulsl (tardif d'aprs expulsus); soit alternance :

Egl, mais cx (forme tardive pour cogi)


m, mais dmps

fd, mais disisse (tardif d'aprs disus)


ic, mais amixl (de amici, compos de *amiaci6) lgl, mais intellexl. Les composs de em fournissent une bonne preuve de Papparition tardive du parfait en -sl ; dans les composs dont le rapport avec em tait encore sensible, le parfait est rest -ml : adim, dirim, exim, interim, redim : admi, dirm, etc. ; dans ceux au contraire dont la parent n'apparaissait plus par suite de contractions vocaliques, il s'est dvelopp un parfait en -sl : cm, dm, prm, stlm : cmpsl, dmpsl, prmps, sttmps (une trace de la forme ancienne est encore

conserve dans Parchaque surmit).


De plus, Pextension au parfait de l'inxe nasal du prsent (type iung, iunxl, ping, pinxl, cf. plus haut 204) date d'une poque assez rcente, o l'inxe n'tail plus senti, et o l'on tendait uni-

formiser le thme du prsent dans toute la conjugaison.


Enn les parfaits vers, vuls montrent qu'au moment de leur cration avait cess d'agir la loi phontique suivant laquelle I + s,

r + s aboutissaient -Il-, -rr- (cf. Niedermann 82), puisqu'ils ont remplac les formes anciennes verrl, uelll.

PARFAIT En -sl

199

286. Leparfait sigmatique ne prsente en gnral d'alternance vocali que dlaucune sorte.
Toutefois le latin a conserv quelques traces du vocalisme plein

de la racine, qui tait celui de l'aoriste en -s-. Ainsi on a :


dxl (ancien *deixei, cf. deixsistis C. I. L. I2, 586; ital. dissi, en face de dlctus, ital. detto. d-vd dus (de *dis-weid-si) (la racine est *weid- ; sur dvs a t refait dvsus au lieu de *dvlsus) iube *iss (iousiset ississet dans le S. C. des Bacch.) qui n'a pas vcu et a t remplac par iss 1, sous l'iniluence de issus : iss aurait abouti phontiquement is, cf. Niedermann 67 et 75, 3.

On a d'ai1leurs Fexemple inverse :


r ssl (sans doute inuenc par stus).

*ss aurait abouti *s. On cite galement rg, leg, trh, vh qui ont au parfait une longue,
atteste par l'apex dans les inscriptions pour rx, lx, trac, ainsi rxit, C. I. L. V. 875 trxi, C. I. L. X, 2311, 8 et par le tmoignage de

Priscien pour vxl ; mais rx, tx peuvent avoir subi l'inuence de


rctus, tctus (sur la longue, voir 314 c, 2 et Niedermann 36, 3), sauf toutefois trxl, car tractus a un comme le montre detrectre ; trxl

doit tre analogique de rx, etc. D'ailleurs dans rx, tx, la longue
peut avoir la mme origine que celle du participe. Le parfait en -sl est frquent dans les verbes de la 3 conjugaison ; il y en a aussi quelques exemples dans la 2 et la 4. Les verbes dont

le thme ou la racine se termine par une gutturale en prsentent des exemples plus nombreux que les autres types dentale, labiale, ou slflante.
1. Le tmoignage du S. C. des Bacch. est in firmpar le fait que la mme inscription a un prsent ioubeatis, avec une diphtongue sans doute fautive. Mais ousi se retrouve par ailleurs, ainsi dans le decret de Paul mile, C. I. L. I2, 614; cf. encore C. I. L. X, 5807, I2, 478. Le ottement entre iousit et iusit qu'on trouve dans certaines inscriptions C. I. L. I2, 633, 583, 584, st en faveur de la

longue. Cf. MEILLET, Bull. Soc. Ling., XXII, 161 sqq.

200

comuusox
/

Verbes . radical termin par une gutturale :V 287. Verbes . inxe nasal :
I. Voyelle radicale t. A. Verbes o la nasale apparat au parfait, mais non au participe

pass passif :
/ng ping string ming /nx pinx strinx minxl ctus pictus strctus, it. stretto mictus.

B. La nasale est gnralise dans tout le paradigme : ling linx linctus

ninguit

ninxil

pas de supin
-stinctus vinctus.

-stingu (dis-, ex-) -stinx vinci vinx Il. Voyelle radicale u. iun g -mung -pung iuma! -munxl -punxl

i unctus -munctus punctus

III. Voyelle radicale a. pamc ( ct pctus de pepig ; cf. plus haut 273) plang plamc planctus sanci samc sanctus.
NOTE I. - Dans ang, anx ; ciny, cinx ; clang, clanx ; ting(u), tinzci;

pang

ungu, unx, la nasale appartient la racine, cf. plus haut 205. Nora II. - Sur le -xi, voir Niedermann 70 et 95.

Verbes sans nasale 288. Sur la rduction d'un groupe de trois consonnes au partait

PARFAIT EN -sl surtout 102 1

201

(type alge, als! de *algsl, etc.), voir Niedermann 100 et suivants,


alge als! cnive cnx (cf. plus haut 284) dc dx dlctus dc dxl dctus (diduxerunt avec apex sur u sur le Mon. d'Ancyre) farci farsl farctus, fartus g, fv /x fxus (avec i longa sur le Mon. d'Ancyre), ctus g x /lctus (cf. aeicta C. I. L. I2, 1531) u xus, ctus frige frx (ct frigul) frg frx frus, frctus fulg, fulge fuls indulge indulsl ndullus -leg Q intel-, neg , etc.) -lex (avec 'I ) lctus (avec apex sur -lig les inscriptions) -liri (al-, pel-) -lex! -lctus lee l merg mers! mersus mulge mulsl mulsus reg rctus r sarci sars sarlus sparg sparsl sparsus specio (ad , in- etc. )spex! spectus s g stt sctus te g tx tectus terg, terge ters tersus torque tors tortus urge urs veh vxl vectus vlv vxi vctus.

La racine du dernier, prsente un lapgissement en -u- qu'on

202

CONJUGAISON

retrouve dans d'autres langues, cf. skr. jvlg, jvati vvus, v1vxt, vlxl de vv a t construit d'aprs /lx : u
On a fars, fulsl, induls, mers, muls, sars, spars, ters, torsi

urst et non *farr, *full, etc., parce qu'ici les groupes -ls -rs sont
issus de -les-, -rcs-, une poque o la loi d'assimilation des groupes primitifs -ls-, -rs- avait cess d'agir.

289. A cette srie se rattachent les verbes en -ct, ou le -t- est un lment sutxal
/lect

nect
pecto plect

exl nexl pexl plexi

exus nexus pexus plexus.

290. Verbes . radical termin par une dentale.


Sur la phontique voir Niedermann 75 et 67 : rde rs cd css cessum (sur la longue de cd, voir 190) clausus claus claud dvsus dvid dvs laesus laed laes lsus Is ld missus mitt ms (ancienne forme missi C. I. L. I2, 1216) plausus plaud plaus *quss (con-css)quassus quati rsus rs rd rsus rs rd rsus rde rs snsus senti sens! susum sude sus trsus trs trd -vsum vd -vs (-vsl)

Plus tard, la langue a cr diusisse, cf. C. I. L. III p 825 30 d"apr miasus sur le modle pluus! /plausus.

PARFAIT EN -sl

291. Verbes . radical termin par une labiale :


clep nb rp saepi6 cleps nps rps saeps scrps scalps sculps serps sorps

cleptus
nptus rptus saeptus

scrb
% scalpo sculp serp"

scrptus
scalplus sculptus sorptus.

sorbe

292. Verbes radical termin par un s


(devenu r Pintervocalique au prsent). ger haere hauri r gess geslus haes (de *haes-sl) haesus haus (de *haus-si) haustus ss stus

293. Verbes radical termin par une nasale :


mane mns mnsus

mdns est surprenant, le parfait en -s- n'existant en latin que dans les racines termines par une occlusive ou une silante; du reste le

vocalisme de mns ne peut s'expliquer que devant voyelle ; ainsi de toute faon mns est une forme rcente.
prem press pressus

1. Forme rcente et vulgaire d'aprs Velius Longus 74, 4 K. ; nanmoins Lucain a dj absorps (4, 100) ; sorps, sorptus peuvent avoir t forms sur sorb attest ct de sorbe, cf. 194. Le parfait de sorbe est sorbui. ct. Caper, G. L. K. VII, 94, 14. A basse poque apparat aussi sorbl, ef. absorbl. ltala, Grg. de Tours.

204

coNJUoArsoN

press! est form sur un thme "pres- indpendant de celui du prsent "prem- ; de mme pressus.
con-tem-n contemps! contemptus

(sur la phontique voir Niedermann 97).


NOTE I. _ Dans le latin vulgaire se sont dvelopps galement quelques parfaits en -s ; d'aprs les participes respnsus, prnsus, cursum ont t cre respnsi, prns, curs (italien risposi, presi, corsi). Nora Il. - Sur les formes dites I contractes n du parfait en -s-, voir la chapitre des dsinences.

Verbes radical vocalique


294. Pour ces verbes, le lutin a cr une forme de parfait particulire, dont on ne rcl.rouvc l'quiv:ilcnL exact dans aucune langue apparente, pas mme dans les :iulrcs dialectes italiques, et sur l'origine de laquelle on ne peut faire que des hypothses. Ceci s'explique par le fait qu'il s'agit dans la plupart des cas de formes verbales secondaires, dnominatifs ou dverbaliis, qui l'origine n'avaient qu'un thme de prsent, et pour lesquelles chaque langue s'est construit, d'une manire indpendante, et avec des procds spciaux, un thme d'aoriste ou de parfait. Ces innovations isoles, irrductibles un type commun, ne comportent en gnral pas d'explication sre. On a suppos ingnieusement que le parfait de sum a jou un rle dans la cration du parfait en -v ; de *bhew-ai devenu */t!(u)-l, "'ft!(v) avec un v de transition entre l't! et l'!, cf. le fi!(u)imus d'Ennius cit plus bas 298, la langue aurait tir une dsinence -vl qui se serait

tendue aux autres verbes radical vocalique. Mais ce n'est qu'une


hypothse. D'autre part (g)nv!, plv! rappellent les parfaits sanskrits redoublement ja-jau, pa-prau. L encore,ces constatations n'am-

nent aucune conclusion certaine, et n'expliquent ni le dtail des


formes, ni Pimmense dveloppement du type en -vl. Les verbes radical termin par une voyelle forment leur parfait en ajoutant *--v! la syllabe nale du radical, quand elle est longue (type amv) ; dans le cas contraire la voyelle brve du radical s'assimile la semi-voyelle du suffixe : *moniv (avec 1 reprsentant 4! en

syllabe intrieure) aboutit *monu-v (crit monu ; sur la valeur de cette graphie, voir Niedermann 55).

mmrarr EN -vi

205

Ce mode de formation du parfait est commun aux verbes des types amdre, monre, audre. Il se rencontre galement dans quelques verbes de la 3 conjugaison qui forment leur parfait sur un radical vocalique ; en ce cas, le parfait est bti sur le degr long de la racine. 295. Verbes dont le radical se termine par une voyelle longue. am racine *am- (am-tus), amv
ple rac. *pela- /*pl- (pl-tus etc.), pl-v. ter rac. *tera- /*lerei- /*tr- (gr. Tspov, rpafpov, Tp, tr-tus). tr-v (vulgaire ter-u) ser rac. *s- /*s9- (s-men, stus), s~v cern rac. *krei- /*krZ- (gr. xpv de *xplvyco, crbrum), cr-vl; d'aprs crbrum on attendrait *cr-v; cr-v est analogique de sprv spern rac. *sper9- /*spr- (sprtus), spr'-vl stern rac. *ster9 *str- /*slr- (gr. ctop-c -crpe-oa, slrtus), str-v, qui est analogique de strtus; on attendrait *strv comme sprv.

lin rac. *lei- /*ll- (lltus), l-vl de *lei-v avec ei > aprs l, cf.
lvis en face de gr. eo sin rac. *sei- /*sl- (stus), svl de *seiu, cf. la forme du compos poseivei C. I. L. I2, 638 nsc rac. *gena- /gn- (gr. -'yv-v), n'-v psc rac. *p-, cf. pbulum; paaslores avec aa notant la longue C. I. L. 12, 638, pv quisc rac. *qui- (quis, qui-lus), qui-vl audi rac. *aud- (aud-tus) audi-v -ci rac. *kei-/*kI- (cl-tus, ac-ctus, (gr. xco), cvl sci rac. *sc- (sc-lus), sc-v e rac. *ei /*- (gr. s-r.. -sv, [-v, -tum): que, qui-v, neque. nequv. Le caractre rcent de ce parfait apparat dans lc verbe e dont la racine durative ne fournissait pas d'aoriste, ni sans doute de parfait (gr. kov, kku). Iv ( peine attest du reste ; la forme courante,

et la plus ancienne,est i, cf. 299, n), n'a pu se former qu' un


moment o la valeur de prsent de la racine *ei- tait abolie.

Il faut noter aussi que la plupart des verbes examins ont au

206

coNJUGA1soN

prsent des suiiixes, inxes ou axes; type cern, pasc, quiesc.


Ser est un verbe un redoublement (de *si-s).
NOTE. - Le parfait en -v s'est tendu hors de son domaine par voie analogique. Dans les verbes en --, o il tait primitivement rserv aux dnominatifs il a pass des verbes primaires, tels que cupi, inf. archaque czzpre, et l'on a -(v) partout o le supin est en -tum. D'aprs cupv ont t forms petv, de pet, quaesv de quaer (quaes) qui en sont voisins par le sens. Quaes, quaesv a pu contribuer la formation de arcess, arcessv ; lacess, Iacessv. Rudv de rudre dont on a un seul exemple provient peut-tre d'un prsent *rudre qui aurait t supplant par rudere (cf. les doublets sall et salli). Sur fodv, sapv voir plus haut 228.

296. Verbes dont le radical se termine par une voyelle brve.


A. La brvit de la voyelle apparat au supin : cub cublum cubu (cubv rcent) dom domlum domu (domv rcent) gi gn gen!Zum genu mol moltum molu mone montum monu son sontum sonu (sonv rcent) vet vei/um vetu (vetv rcent) vom vomltum vomu. Posu est une forme rcente et analogique ; la forme ancienne est po-sv (comme sin, sv dont il est un compos) ; d'aprs monu, montus, sur postus, coup pos-tus, a t refait posu. B. Le type en -u forme galement le parfait normal dans les verbes

en -e qui marquent l'tat et n'ont ni participe pass passif, ni supin:


re ege pre pate ru egu prul patu.

C. Ce type apparaissant comme caraciristique de la deuxime conjugaison s'est tendu des verbes qui avaient primitivement un autre parfait. D'aprs l'analogie de mone, monu on a cr cnse ansu! malgr cnsus

PARFAIT EN -ul tene misce tenu! miscul

207

malgr tentus (forme ancienne tetin) malgr mixtus (on attendrait *mix).

On voit se manifester par l la tendance des Latins normaliser leur conjugaison ; -v, -vi se gnralisent dans les verbes de la 1"* et de la 4, ~u dans ceux de la deuxime conjugaison, et, en consquence, les verbes en -e qui n'ont pas le parfait en -u (comme torque, tors ; morde, momord) tendent entrer dans la 39 conjugaison : trqure, mordre > fr. tordre, mordre. A la libert ancienne se substituent des cadres troits et xes dans lesquels viennent se ranger les verbes d'origine diverse que runit une ressemblance extrieure. 297. Quelques verbes qui ont galement le parfait en ui ne se laissent pas ranger dans les catgories signales. Ainsi : vol volu qui a subi l'inuence de potul. Volo, volul a pu servir de modle ensuite toute une srie de verbes dont la racine se termine par -l- : alo alu alus et alitus ex-cell ea:-cellu ex-celsus col colu cultus oc-cul oc-culul oc-cultus sal salu saltus. ( ct de salv, -il)

Le rapport docu : doclus peut avoir contribu faire crer:


aperi con-, dis-ser rapio aperu -seru rapul apertus -sertus raplus.

Amicu qui sert de parfait amici est une forme rcente, cre au
moment o le rapport avec le simple iaci n'apparaissait plus ; sapu au lieu de sapv provient d'une seconde forme sapre avec (fr. savoir); sur -cinu, dans oc-cinu de occin et canu, voir plus haut 273.

Une srie de verbes dont le radical se terminait par -s, et o par consquent le parfait en -s n'tait pas assez caractristique, ont eu recours au parfait en -u :
deps pns depsul pnsul

tex

texul.

208
met steri messul stertu

coN.mo.usoN
messus (seulement chez Priscien).

Restent sans explication :

Le parfait en -ul, comme on le voit, a eu une grande fortune. A


basse poque, il apparat sporadi quement la place d'anciens parfaits thmatiques ou en -s: ardu, lcgu, regu au lieu de ars, lg, rxi. Dans les langues romanes, il est abondamment reprsent. L'exis-

tence de fui, habu cn a vidennucnt favoris Pextension. 298. Cas des verbes en -u, -v, -ve. Deux cas sont coiisidrvr suivant que u est voyelle ou consonne.
A. Dans le premier cas, le purlznit est en -ul : melu mrlul de *meta-vl slalu slulul (lc *statu-vl De mme le parfait de sum emprunte la racine *bhewa /bha-,fu-I.

D'aprs Varron, L. L. 9, 104, le parlait. se distinguait du prsent en ce que u y tait prononc comme long : in praelerilis u dicimus longum ' plit < lit > ', in praesenti breve 'pliI, < lit > '_ On a encore
des exemples archaques de 11, notamment dans le vers d'Ennius.

Ann. 377 : nos sumus Romani qui f(v)imus ante Rudini cf. Havet, Manuel, 1057.
Une pitaphe ancienne porte la Iorme luueil C. I. L. I', 1297. A l'poque classique, la brve s'tait gnralise ; cf. Virgile, En. 12, 839 : annuit his Iuno, et mentem laelala retorsil

en face d'Ennius, Ann. 133 :


adnit sese mecum decemere ferro

B. Dans le second cas, le parfait est en -vi, et la syllabe radicale (mais non la voyelle) s'allonge : *fav-vi, *lav-v > fv, lu. Le cas
phontique est comparable celui de peior, maior (prononcs peiior,

maiior, ci. Niedermann 56). Ainsi :


cause cdvl cautus

romans nn -tl
lave lav pave fove move vove iuv /erve /dv! lvi pvt fvi mvl vv iv fervi (ferbul). /autus lautus (et ltus) ftus mtus vtus iitus

209

Solvi, uolvi n'appartiennent qu'en apparence cette srie. Solv, volv taient encore prononcs l'poque archaque solu, volu trisyllabiques, et leur cas est celui de la premire srie: *solu-vi, *volu-vi aboutissent solu, volui, puis solvi, volvi, avec un u consonne ds le second sicle avant J.-C. ; les formes trisyllabiques qu'on lit chez les potes postrieurs sont des dirses rcentes et artificielles ;

ainsi Tibulle, 4, 5, 16 (pentamtre) :


nulla queat posthac nos soluisse dies. Catulle (hendcasyll), 2, 13 : quod zonam soluit diu ligatam.
REMARQUE. _ Sur le modle des autres parfaits en - on trouve adiro 1 adiver dans Ennius, Ann. 335 (hexam.) : o Tite si quid ego adiuero curamve levasso cf. Trence, Phorm. 537 adiuerit; Catulle 66, 18; Properce 2, 23, 2'? uerinl.

292. Formes en -ii (auaiz)1.


A ct des formes en -v se trouvent des formes en -ii : audi, audit, audiimus dont l'origine est due la chute du v entre deux voyelles semblables, comme dans sis de si vis, ltrna de *lavtrna, etc. Audi(v), aud(v)it, aud(v)imus, qui auraient d aboutir phontiquement *aud, audit, *audimus, ont subsist nanmoins sous la forme audli, audlit, audiimus pour viter des confusions avec les formes homonymes d'indicatif et dimpratif prsents. Audit, qui est attest quelquefois en posie (cf. petit = petiit dans Ovide, Fastes 1, 109; Mtam., 5, 460; Virgile, En. 9, 9), et o l'accent au tmoil. Cf. sur ce sujet Juret, Domnance et rsistance, 213 et suiv.

210

coNJUGAIsoN

gnage de Priscien G. L. II, 130 K. se trouvait sur la dernire syllabe : audit, passait pour peu correct. Dans audst, audstis de aud(v)isti, audi(v)istis la contraction des deux i mis en contact n'entranait aucune confusion, aussi les formes ont-elles pu subsister ; cf. trst = trivist, Catulle, 66, 30, etc. Auderunt est phontiquement rgulier; le -v- intervocalique y a pu tomber une poque o l'on disait encore *audvisont, qui est

devenu *audiisont, puis aprs la sonorisation de s intervocalique ei


passage de -i- -e- devant rissu de s (Niedermann 49 et 16 *audieront, audierunt)1. La mme explication vaut pour audieram de *audvisam, audier de *audvis, audierim de *audvisim Dans audssem, audsse de audi(v)issem, aud(v)isse, la contraction est au contraire rgulire comme dans audist. Il n'y avait qu'une forme o le v subsistt : c'tait la 3 personne du pluriel audivre. Mais elle tait trop peu employe pour favoriser beaucoup le maintien des formes pleines audvi, audvit, etc. Celles-ci auraient d disparatre sans laisser de traces. Nanmoins elles ont t maintenues par l'inuence de am, amv, ple, plv, etc. ; d'ailleurs la chute du vintervocalique n'a jamais t en latin une loi d'une rigueur absolue, et pour les mots o elle se produisait, les deux formes, contracte et non contracte, ont souvent subsist l'un ct de l'autre oblvisci et oblsc, dvitem et dtem, etc. Dans audl, etc., des deux i mis en contact le premier s'est abrg phontiquement suivant la rgle : vocalis ante vocalem corripiturf nanmoins d'aprs Servius, ad Aen., 1, 451, la scansion audlt, lnlit tait une licence potique, sans doute de date assez rcente ; Plaute

et Trence admettent encore auderit, cf. Havct, Manuel, 1057; en prose ou prononait audit, lniii sans doute sous l'inuence
des formes pleines audvit, lnivit ou l devant le v consonne se maintenait rgulirement; du reste l'italien dormi suppose *dorm(v)it. L'emploi des formes en -v, -ii et des formes contractes est souvent

dtermin par des raisons mtriques; ainsi les potes dactyliques


emploient audirms parce que audvrms n'entre pas dans l'hexamtre. Nanmoins d'une manire gnrale, les formes en -il sont
1. Cf. toutefois une autre hypothse dans JURET. ouvrage cit, p. 231.

roniuns coNTRAcr1~:s

211

plus rpandues dans les verbes de la 4'* conjugaison (type audi), celles en -lv, dans les verbes de la 3 (type quasv). Comme on l'a vu 295, le parfait de e est ii ; les formes en vi (iverat Catul. 66, 12, obivit Virg., En. 6, 801), si elles ont t transmises correctement, ont t cres pour viter le tribraque.

300. Formes contracts du parfait en -vl. La chute du -v- intervocalique avait amen, outre les contractions
du type audsti, une srie de contractions analogues dans les verbes en -vi, par exemple dlram, dlrunt de dlveram, dlvrunt; dlr de dlver, etc. Ces formes ont t le point de dpart d'une srie de

crations analogiques o la contraction n'a pas de raison phontique. Ainsi a


amsti amstis amrunl. dlsti dlstis

Amvimus n'est pas syncop, parce que la forme contracte *ammus se serait confondue avec la 1" personne du pluriel de Pindicatif

prsent, et de plus v tend se maintenir devant voyelle brve + m :


/lmus pour vimus dans Properce 2, 7, 2 est exceptionnel, de mme svmus svvimus , Lucrce, 1, 60 consvmus, Properce, 1, 7, 5;

amt pour amvit ne se rencontre qu'en posie et rarement, cf. Lucrce


inritt 1, 70, disturbt, 6, 587.

Aux autres temps et modes du parfait i


amram amr amrim amassem amsse

delessem dlsse.

La contraction se produit galement dans nvi parfait de nsc, d'o nstl, nstis, nrunt, nram, nsse. On a mme nmus dans Ennius Sc. 160 : nmus ambo Ulixem ; nrim, nris dans Horace Od.

4, 11, 13. Le futur nr ne gure que dans les composs, comme


cognr.

Ces formes contractes taient trs usites. A Ppoque de Cicron, on pouvait employer indiffremment la forme pleine et la forme

212

comucaxsou

contracte : quid quod sie loqui ' nosse iudicasse' vetant, ' novisse '
ubenl et ' iudicauisse ' ? Quasi vero nesciamus in hoc genere et plenum verbum recte dici et immnutum usitate. (Orator, 47, 157.) A l'poque impriale les formes contractes taient seules en usage, et Quintilien se moque de ceux qui continuaient employer les formes pleines : his permittamus et ' audivisse ' et ' scivisse '... sed abolita atque abrogata retinere insolenliae cuiusdam est et frivolae in parvis iactantae. (Inst. Orat. 1, 6, 17.) Les formes contractes ont seules survcu dans les langues romanes : fr. aimas, aimtes, aimrent, ital. amsli, amste, amrono de amst, amslis, amrunt. On n'a jamais *lst, */ram, etc. de lvisti, fvram puisque dans ces formes le v tait gmin. Nanmoins, dans les formes prverbe de ce type qui comprenaient quatre syllabes, la contraction s'est produite analogiquement d'aprs ntus : nvi, nram, sans doute pour viter des mots trop longs ; d'o dvr pour dvver dans Accius, Ribb., 15 (troch. sept.) : patrio exemple et me dicabo alque anmam devoro hostibus commrat, commrunt, promrat, remranl, remsse, etc.
NOTE. - Sur les formes vulgaires telles que probai, voir Niedermann, 59.

301. lment -is- du parfait. Outre sa formation spciale, le parfait se distingue encore par la
prsence, tous les temps et tous les modes, d'un lment -is- (-er Pintervocalique, cf. Niedermann 49), qui prcde la dsinence. Au prsent de Pindicatif du perfectum il se trouve aux 2 personnes du singulier et du pluriel, et la 3 personne du pluriel :
llg-is-ti, llg-er-am, leg-is-tis, leg-er-6, dxisti igrunl (de Ig-is-ont). lg-gr-un, de *deik-s-is-tl. leg-is-se,

Partout ailleurs il est constant :


mme dans les parfaits en -s-, cf. :

Comme l'a montr Meillet, B S L. XXXIV, 127 et s., cet lment -is- se retrouve dans un certain nombre de langues i.-e., notamment
en armnien, en hittite, en tokharien, en sanskrit vdique devant les dsinences de l'indicatif commenant par un -t-, et dans des formes

ns1NENcEs nn PARFAIT

213

modales, notamment celles du subjonctif. Il ne saurait donc plus


tre question, comme on l'a enseign longtemps, de considrer cet lment comme un suixe d'aoriste. La rpartition des formes avec et sans *-is- l'indicatif est rgle par une circonstance phontique. Dans les racines monosyllabiques termines par une consonne proprement dite, l'addition d'une dsinence commenant par -s- ou -t- obscurcissait la racine ; en pareil cas a t introduit l'lment *-is-,d'o, en latin, gist, gistis, en face de gi, git (o l'i reprsente l'ancien *e du parfait largi secondairement par la dsinence -t-[-d]), gimus gre. Devant les caractristiques de subjonctif et d'optatif, le thme radical risquait aussi de n'tre pas assez nettement marqu; alors

*-is- a t gnralis, on l'a vu: dans lat. dxer, dixerim, comme dans
dixeram et dans 3 pl. dixerunt, l'insertion de *-is- contribue d'une faon importante caractriser le thme. (A. Meillet).

302. Les dsinences de Pindicatif parfait.


SINGULIER PLURIEL

1.
2. 3.

-1
-is-ti -it (archaque -ed, -et ; -eit, -it)

1.
2. 3.

-i-mus
-is-tis -'runt, -ere.

Singulier
303. A. La dsinence de premire personne -I reprsente non un i primitif, mais une ancienne diphtongue, comme le prouvent en latin mme les formes de parfait pepuli, tetul avec un l vlaire qui exclut

Pexistence d'un ancien -I; en effet devant un ancien -l on aurait


*pepili, *tetili, toute voyelle intrieure en latin prenant le timbre i devant un l palatal, c'est--dire suivi de i, cf. Siculus, Sicilia (Niedermann 15, 2 et 19). La dsinence est -ei dans les inscriptions ar-

chaques, par exemple peliei C. I. L. 1*, 13 fecei, poseivei, conquaeisivei,


redidei C. I. L. I, 638 ; mais cet ei ne reprsente pas la diphtongue primitive, car toutes ces inscriptions datent d'une poque o I et ei taient confondus dans la graphie. Le tmoignage des langues apparentes enseigne au contraire que la diphtongue devait tre -ai : vieux slave v'd je sais de *woid-ai (dsinence moyenne).

214

coNJUoArsoN

B. -is-tl reprsente Plmcnt -is- + une d.incnce -tl, dont 1'! est not et dans les inscriptions archaques, cf. gesistei gessist C. I. L.

1*, 10. L'i de -ti est sans doute analogique de la premire personne ;
le grec a en effet une dsinence correspondante -Got avec o, cf. gr. (F)oc0oc en face de vidisti. Dans certains parfaits en -s- o apparait le groupe -sis-, par exemple misist, clausistl le groupe -si- a disparu par haplologie, d'o mst, clausti, cf. exclst Trence, Eun. 98, vst Horace, Sat, 2, 7, 68, percusl ibid., 3, 73 ; luxl, duxt, surrepsti, abstersti, promistl dans Catulle. Il n'y a pas l syncope de i en seconde syllabe puisqu'on n'a jamais *lexti de lgist, et que ces formes courtes ne se rencontrent que l o existe le groupe -sis-. Du reste l'haplologie se retrouve dans accestis ct de accessists, dvsse, surrxe, dxe, dxe ct de dusisse, surrxisse, dxisse, dxisse, intellxem, interdxem ct de intellxissem, interdissem. C. Il y avait l'poque archaque deux dsinences de 3 personne, l'une -ed, l'autre -it (note -eit dans les anciennes inscriptions). La forme -ed avec un -d de dsinence secondaire qui a supplant la dsinence indo-europenne de parfait en -e, cf. gr. kota, n'est conserve que dans des inscriptions trs anciennes : fhefhaked Prneste C. I. L. I2, 3, feced C. I. L. I2, 4 (inscr. de Duenos) et Glotta 3 (1910), 45. On a, galement avec chute du -d nal, dede C. I. L. If, 477, et, avec passage de -ed -id, fecid C. I. L. I2, 561. On retrouve -ed en osco-ombrien, osq. p r f a t t e d probvit , osq. d e d e d,

ombr. d e d e dedit . Mais la tendance gnrale du latin tait d'liminer les dsinences
secondaires au prot des dsinences primaires, cf. 176, et bientt -d disparut remplac par -t : d'o fuet, dedet C. I. L. I2, 9, dedet C. I. L. If, 48. o e de la dsinence peut noter un ' ou un 1, comme le prouvent les formes aidiles aedlis , militare mlitris n des mmes

inscriptions. Finalement -et aboutit -it. La dsinence -t avec I est atteste par quantit de formes pigraphiques, avec ei = 1, redieit C. I. L. I2, 626 probaveit C. I. L. 1*, 751

( ct de coeravit), posedeit C. I. L. 1*, 584 1. 28 ( ct de posedet). /uueit C. I. L. I2, 1297, et par la prosodie archaque, par exemple Plaute, Poen. 1059 (sn. iamb.) : emlt et is me sibi adoptavit lium.

nsmnnces nu 1>.uu*.u'r

215

Elle est analogique de la dsinence en -1 de la premire personne. Comme toute voyelle longue nale s'abrgeait en latin devant une consonne autre que -s, un ancien -lt a abouti nalement -lt, et les
deux dsinences primitivement distinctes sont arrives de bonne heure se confondre. Les exemples de dsinence longue que Yon cite Vpoque classique, par exemple subit, Horace, Sat. 1, 9, 21 ; petiit, Ovide, Mtam. 1, 114; 2, 567, s'exp]iquent tous pour des raisons

mtriques, prsence au temps fort ou devant la csure, et ne prouvent donc rien pour la persistance de la longue.
Pliuiel

304. A. 1f personne. - La dsinence -mus est la mme que celle du


prsent ; elle est unie au thme du parfait par la voyelle de liaison -dont l'origine est obscure. Dans certains verbes, elle pouvait appar-

tenir la racine, ainsi stetimus, gr. oroc-sv ; dedimus, gr. S-80-m; i du latin en syllabe intrieure, oc, o du grec notant ici la voyelle rduite
9. Puis cet i aurait. t considr comme un lment suixal, et intro-

duit dans les autres parfaits entre le thme et la dsinence : lg-i-mus. De l sans doute par analogie : amuimus, monuimus, audvimus.
B. 2 personne. - Ella* est en -is-tis avec Flment -is et la nale tis caractristique de la 2 personne du pluriel en latin. Avec naplologie, accestis Virg., En. 1, 201. C. 3 personne. _ Trois dsinences sont attestes : -runt; -re;

-runt (avec -unt issu de -ont, cl. dederont, probaveront dans les inscriptions archaques).

La dsinence -runt est rtablie par la scansion ; Plaute Femploie


frquemment la n du vers ou de Phmistiche, et elle n'est pas inconnue des potes postrieurs 1; les formes pigraphiques dedro, dedrot -1 dederunt 1., C. I. L. 12, 378 et 379 supposent galement dedront; de plus les formes syncopes amrunt, nrunt sont issues de amurunl nvrunt; enfin les langues romanes attestent -runt : ital. dissero,
1. On trouve dans Horace 81 fois -re, 14 fois -runl, 3fois -runt, vertrunt, Epod. 9, 17, adnur11ntSerm. I, 10, 45, dedrunt Ep. 1, 4, 7 ;dans Virgile sllrunt En. 3, 48 ; seules sont absentes les formes du typo -v- qui ne peuvent entrer dans Phexametre dactyiique ; cf. }iAvE'r. Manuel, 1058 A.

21 6

com uoaisou

v. fr. distrent remontent dlxrunt, -ront reprsente Plment -is


+ la nale de 3 personne du pluriel -ont. La nale -re qui correspond une nale de 3 personne de pluriel reprsente en indo-iranien, et en tokharien , cf. tokh. vnre dxre , est d'un usage asssez rare. Plaute ne l'e1nploie que dans des conditions spciales surtout devant Voyelle avec lision, v. Havet.

Rev. Phil. XXXL 1907, p. 230 ; Trence semble la prfrer, mais la


prose classique l'vite et Cicron recommande -erunt, Orat., 47, 157: nec vero reprehenderim ' scripserc alii rem ' : ' scripserunt ' esse verius

censeo ; ci. Quintilien I, 5, 42-/15. Salluste, et d'aprs lui, Tacite,


Putilisent nanmoins par souci d'originalit.

Elle n'a pas survcu dans les langues romanes.


-runt est un compromis entre -rnnt et -re, peut-tre artificiel, et cr par les potes dactyliques pour vitcr le crtique du type am-

vrnt. La forme usitc cn parlant tait -runt comme le montre le tmoignage des langues romanes.
305. La exion se prsente donc sous cette forme I
smeuui-:R
1. llgl dx amdvl

2. 3.

Igisl! lgit

disl (dxli) dixit


PLU RIEL

amvisti (amdst) amdvil

l. 2. 8.

lgimus lgistis lgrunt (legere)


SINGULIER

dacimas distis (dzcls) dxrunt (dxre)

amdvmus amdustis amdslis amdvrzznt, amdvre (amarunt)


PLURIEL

1. audvi audi 2. audvst audstt 3. audvit audit (audit)

1. audivimus 2. audvistis 3. audvrunt (-re)

audiimus audstis audirunt (-re).

mer, comme on l'a vu, la fois la notion d'achvement (partait proprement dit).

NOTE. - En vertu de sa double origine, le parfait latin tait propre expri-

TEMPS ET MODES DU PARFAIT

et la notion du pass.C'est dans cette seconde acception qu'll est employ le plus frquemment ; et, pour exprimer l'ide de parfait, le latin s'est cr une forme priphrastique. De mme que dans le dponent et le mdio-passif le parfait s'exprimait l'aide de Padjectif en -to- accompagn de sum (cf. 319), de mme l'actif l'ide du parfait a tendu s'exprimer l'aide de habe accompagn de l'adjcctif en -to-. Cette construction est assez frquente dans Plaute et dans Caton, par exemple Pl. Stich. 362 res omnis rclctas habeo ; on la trouve aussi dans la langue classique, par exemple Cicron, Div. in Q. Caec. 11, Sculi ad meam dem quam habent spectatam iam et dia cognlam conlugiunt. A ct de habe sont usits d'autres auxiliaires tene, do (redd, trad), /aci. Cette forme priphrastique a cu, comme on sait, une grande fortune dans les langues romanes.

Les temps et les modes du parfait


306. Les autres temps du parfait ne font pas de diicult. Ils prsentent des formations parallles celles du thme du prsent. A Pimparfait et au futur correspondent le plus-que-parfait, le futur antrieur ; au subjonctif prsent et imparfait, le subjonctif parfait et plus-que-parfait. Comme au prsent, le futur et le subjonctif au

parfait forment un groupe naturel. Comme on l'a not plus haut, 172, le parfait n'a pas dmpratif. 307. Plus-que-parfait. - A. Le plus-que-parfait de l'indicatif est
en -eram qui repose sur *-is-m, c'est--dire le sufxe de parfait + la dsinence caractristique du prtrit -am (cf. er-am). On a donc : tutuderam, lgeram, dxeram, amveram, monueram, aud(v)eram. B. Le plus-que-parfait du subjonctif est en -is- sem, avec le sufxe du parfait *-is- + la caractristique du subjonctif prtrit -sem (cf. es-sem) : tuiudissem, lgissem, dxssem, amvissem (amssem), monuissem, aud(ui)ssem. Avec haplologie, intellxs, inlerdixem, erepsmus. Sur les formes contractes du type amram, voir plus haut, 300. 308. Futur antrieur et parfait du subjonctif. - On a vu, propos

du verbe sum, comment le latin avait rparti les anciennes formes de subjonctif et d'optatif, la premire ayant servi de futur (er), la
seconde de subjonctif (sim). La mme rpartition s'est faite au

parfait : dlxer est devenu le futur antrieur, dlxcrim, le parfait du

218

eomuoarson

subjonctif. Partout ailleurs les flexions se confondent du moins ,


Ppoque classique, et l'on a :
FUTUR ANTRIEUB PARFAIT DU SUBJONCTIF SINGU LIER

1.

dixer 2. 3. dfcers dxerit


PLURIEL

dxerim

1. 2. 3.

dxcrlmus dixerits dlerint.

Mais il n'en a pas toujours t ainsi. Le subjonctif issu d'un ancien


optatif devait avoir un -- (comme sis, urls), le futur antrieur un -Icomme eris). On a encore des traces de cette distinction surtout aux formes de 1f et de 2 pers. du pl., chez les potes archaques. On, trouve en effet les subjonctifs : vnermus, dans Plaute, Bacch. 1132, meminermus, Cist. 11; dertis, MG. 862; dans Ennius dederilis, Ann. 194 ; dans Trence nrmus, Ad. 271 ; et les futurs dirgrilis vidrtis dans Plaute, MG. 156-157. Des confusions devaient se produire la 3 personne du singulier, o le subjonctif *dsccrt aboutissait dxerli (comme *audit audit), et la 3 personne du pluriel, o, pour viter une similitude avec la 3 personne du pluriel du prsent du perfectum, dixrunt (comme

runt) s'tait substitue la forme d'opiaii dxerini (comme sint,


velinl).

tant donn d'une part ces deux confusions, et d'autre part la raret de ces formes, la confusion s'est galement tendue aux autres
personnes et les potes usent indi iremnient de la longue ou de la brve

suivant les besoins du mtre. Ainsi :


2 personne du singulier : Plaute a ueris, occpers, vcerls au futur, meminerls au subjonctif, Horace a des formes dc futur antrieur dederls, occiderls Od., 4, 7, 20-21; et inversement Vu.. En. 1, 388,

Fonmas Now P1=;nsoNNE1.1,Es

219

un subjonctif parfait advnerls ; de mme on lit sur une inscripion un futur antrieur ambulareis, avec ei notant , C. I. L., I, 2138. 3 personne du singulier : on a mme un futur addxerll chez Plaute, Merc. 924. Au pluriel Virgile scande gerlmus un subjonetifparfait (En. 6, 514); et Ovide dedertis un futur antrieur (Met, 6, 357); <l'ailleurs ici *grmus et *ddrltis seraient impossibles dans Fhexamtre.

On peut donc rtablir ainsi la conjugaison primitive : FUT. ANT. PARF. nu sum.
SINGULIER

1. dxer 2. dxerls 3. dxerlt


PLURIEL

dxerm *dxers *dxert

1. dxerlmus 2. dertis 3. *dfcerunt

dxermus dxertis dxernl.

Formes non personnelles


309. In/nitif parfait. -- Il se forme en ajoutant au thme du parfait le sufxe -is-se qui est compos de Plmcnt -is- du perfectum, et de la dsinence d'iniinilif -se : ainsi mv-isse, monu-isse, lg-isse, audv-isse, etc. Sur les formes contractes amsse, dlsse, nsse, audlsse, voir plus haut 300. Il n'y a pas de participe pass actif. 310. Participe pass passif. -- Le rle du participe pass passif est jou en latin par un ancien adjectif verbal en *-io-. Cet adjectif indi-quait que le sujet avait la qualit exprime par le verbe ;il pouvait avoir le sens actif aussi bien que le sens passif : on disait hom ptus, cnus, prnsus un homme qui a bu, dn, djeun , hom dsprus un homme dsespr (cf. fr. un homme entendu, all. ein

220

coNJUGArsoN

studierter Mann ), comme lzom vulnertus un homme bless .


Ce double sens explique l'emploi de Padjectif en *-to- pour former le parfait des dponents (sectus sum je suis ayant suivi ), et des verbes dits semi-dponents aude, fd, gaude, sole : ausus sum, fsus sum, gvsus sum, solilus sum. Il explique galement comment

certains participes passs s'emploient avec un sens actif, par exemple


cautus qui est sur ses gardes de cave ; scius qui sait de sci, et comment d'autre part certains participes passs de dponents ont le sens passif, cf. medittus mdit , rius compt , etc.

L'a.djectif verbal en *-to311. Primitivement, le participe pass tait indpendant duthme de Finfectum et du perfectum ; il tait form du sufxe *-to- ajout directement la racine verbale, dpourvue de sufxe et sous sa forme

rduite. Quelques traces de l'tat indo-europen sont encore conserves en latin :


A. Alternance /9 (reprsent par ) : ser s-v stus reor (rac. *r-, r-ri) rlus -d je place n condlus (de *condtos) gr. Gsr, B. Alternance /9 () :

du je donne (y)nsc C_ Alternance /9 () :


.fi (stre)

dtus, gr. Sorc, a-, co-gntus


stlus, gr. oror.

de *a-, *co-gntos ; ntus est analogique de nv.

D. Alternance I /l : ci

-cius (con-, ex , in,


per-) ct de ac-

ctus analogique de
ac-cv.

mttf. mis!

mlssus

Anmc-'ns vannu. EN -toE. Alternance ei /I :


dc

221
dlctus (cf. ital. det-

to, fr. Benot de


Benedlclum ; dll

de *dctum est analogique du


parfait d)

ed
lin, l-vl sin, s~vZ

ltum, gr. rovl


Itus sllus dctus (ital. dolto) stus (skr. usfh

F. Alternance eu /Il :
dc r G. Dans les racines dissyllabiques : gign (racine dissyllabique *gen9- reprsente en latin par genltor, genlrix, dont le degr rduit est normalement en latin *gn-) ; (g)ntus (gentus est refait sur le supin genitum, issu rgulirement de *gen-tum, avec vocalisme e de la racine). slern (degr rduit *str-), strtus (sur lequel a t refait strv, cf.

brl )

plus haut 295 ; sprtus au lieu de *sprtus a t au contraire


refait sur sprv comme decrtus sur decrv). tetul (rac. *tel-, gr. Tela-v, degr rduit *tl-) *(t)ltus.

Mais ces restes sont peu nombreux, et apparaissent en latin mme comme des arehasmes gs et peu vivants. En dehors de ces formations anciennes, deux cas sont considrer, suivant que la racine se
termine par une consonne ou par une voyelle.

Verbes dont la. racine se termine par une consonne


312. Le suffixe s'ajoute la racine, ainsi : clep cleptus qucror (de *quesor) questus ling tinctus
1. Toutefois ambre dont la parent avec e n'tait plus sentie, *.1 t ramen au type audi : d'o ambi, amblus (par exemple Ov., M. 1, 37). La quantit ancienne ambltus, amblli est du reste atteste.

222 ooqud

coNJUGAisoN cactus

scrb scrptus. Les verbes suffixes et inxe perdent souvent ces lments au participe pass :
apiscor nanciscor aptus nacus (puis nanctus)

rump morde
pand pns capi iaci rapi aperi

ruptus (puis rumptus) morsus


passus (cf. dispessus) puis pnss pistus captus iactus raptus apertus

veni

ventum, gr. iocr de


*gwlj--s

vncib vinctus. Nanmoins dans bien des cas, Panalogie a gnralis l inxe ou le
suffixe dans toutes les f0rmes de la conjugaison, notamment dans les verbes nasale, cf. 204. Sur Pintluence du parfait, voir 268 Certaines formes sont refaites sur le prsent : ainsi /rnltus (vulg) d'aprs frnscor, gignitus (tardif) d'aprs gign, pstus (frequent et class.) d'aprs psc (rac. *pd-).

Verbes dont le radical se termine par une voyelle


313. I. Tous les verbes des premire, deuxime, trolsime, q

trime conjugaisons qui ont le parfait en -v,-v, -v, ainsi que les dnominatifs en -u de la troisime, ont une voyelle longue au participe pass : am planl ple quaer and i6 amvl plantvl plvl quaesvl audv statu! (de *stalvl) amalus planilus pltus quaestus audtus slattus.

slatu

AnJ1:e'r1F v1:msAL EN -toSur ce dernier ont t crs :


solvo (solu) soltus

223

volv (volu)
et d'aprs ceux-ci : loquor sequor

voltus
locius sectus.

Nora. - Sepultus de sepeli, sepelv! fait exception ; sepeltus qui, d'aprs Priscien G. L. I I, 546 K, tait employ par Caton, est conforme aux habitudes
latines. Sans doute sepeliv est-il analogique de audv et a remplac un ancien 'sepelu (cf. apcri, aperu, aperlus). De mme abole a pour participe abolitus; adolesc (adolu), adultus en face de exoltus. Il y a eu des confusions dont le

dtail est obscur.

II. Les verbes en -dre, -re, -re, -Ire qui ont le parfait cn ~u ont
le participe pass en ltus, ou en -lus :

a)
dom mone mol domu! monu

molul
secu! docul miscul torrul alu cola!

domltus ' montus molltus seclus doctus mlxius tostus (de *torstos) altus (et altius) cullus

b)
sec

doceo
misce (d e *mik-

sk-ey)
torre

alo
col

(Sur -ol- > -ul-, voir Niedermann 28.)

c) Les verbes en -v et en -ve ont galement perdu -1-:


cave fave /ove cvl ful fv cautus (cavilum C. I. L. I2, 200, 6) faufum (v. lat. Iaviior) flus mtus

moved

mov

1. Domitas est analogique de domu, comme genitus de genui. Le part en to devrait tre une forme comparable gr. Swr.

224
iuv lav iivl lv

coNJUo.1soN
(ad~)itus lautus (ltus).

No'rE I. - De mme que la langue tendait a gnraliser le parfait en -Iv dans la premire conjugaison, elle a tendu substituer -is -tus; d'o praesttus, plictus, lavtus, seclus etc. Horace emploie dj implicta Epod. 5, 15, inlonta ibid. 2, 51, sontrum Sat. 1, 4, 44, nectus Od. 1, 29, 6 ct de implcitum Art Pot. 424, neclus Epit. 1, 7, 87. Nora ll. -Le participe en -ilus a t tendu quelques verbes qui ne

Vavaient pas primitivement : ainsi /uglus de /ugere, malgr fyi, et bibtus de


bibere, forme tardive qui a remplac plus, adjectif verbal de la racine *p(cf. pculum, gr. 1:63-.o:) et qui servait de participe pass passif bib. De mme /rulus a remplac /rctus, de /mor. L)'aprs diru, licu ont t crs tardivement diruitus, licilus ; luilus a t bti sur lueur, d'aprs mone, monitus. La forme ancienne est itus ; luilus est surtout attest dans les composs con-, inlueor. D'aprs pinsu, pinsilus, etc.. Nora III. - D'aprs mulrc : audlus ont t cres les formes analogiques du latin populaire : opperlus, salllus, sanclus.

Changements phontiques

314. L'union du sufxe *-to- avec la consonne nale du thme ou de la racine a amen une srie de changements phontiques, aussi bien, dans le vocalisme que dans le consonantisme. I. VOCALISME. A. Le passage de -ol- -ul- en syllabe ferme a dj t signal 313, II. B. Sur le passage de i e dans les cas comme eectus de efci, retentus de retine, etc., voir Niedermann 18. C. Allongerent de la voyelle radicale. 1. Sur Fallongement dans snsus, pnsus, mensus, pnsus, etc. voir

Niedermann, 36, 2.
2. Quand la racine se termine par l'explosive gutturale sonore g, le groupe voyelle brve + sonore -|- t aboutit voyelle longue

+ sourde -|- t :
,'+g-|-t>,+c+t

g, dctus (avec apex C. I. L. VI, 1377; cf. adctas en face de


actus)

crmwenmsnrs inoNrIQUns

225

rngo, frdctus (cf. erctus en face de erlng) pang, pctus (cf. com-pctus ct de compng) tng, lctus (cf. contctus ct de contng) tg, lclus (avec apex C. I. L. XI, 1826) reg, rctus (fr. d-roit, ital. rilto) teg, tctus (fr. toit) Voir Niedermann 36, 3 et 70, 1. En ce cas nanmoins, tne s'allonge pas : strng, strcus (fr. troit, ital. stretto). Ceci tient sans doute ce que les voyelles fermes telles que t s'allongent moins facilement que les voyelles plus ouvertes du type a, e, o.

3. Quand la racine se termine par Pexplosive dentale sonore d, le


groupe d + t aboutit -ss-, mais la voyelle prcdente ne s'allonge pas. On a bien : cad ed je mange csus sus

mais csus a subi Fintluence du supin csum o le degr long de la

racine est normal (cf. Meillet, M. S. L. XV, 265),et sus est analogique
des formes avec : d, s, etc. Ailleurs la brve est constante : pand pssus ( ct de pnsus) sede sssum (malgr sd) fodi fssus (malgr fd).

Pour la voyelle ! :
nd fssus scind scssus. Vsus de vide a subi Pinfluence de vd, et div!-sus de dtvd, celle de dvs ; gvisus de gaude n'est pas clair.
Nora. - Il n'y a pas d'exemples srs pour racine se terminant par Pexplosive

labiale sonore b : nb, scrb ont une longue ; scb n'a pas de participe pass.

II. Consouswrrsiun. A. Sur les simplieatlons et les assimilations qui se produisent

226

coNJUa/uson

l'intrieur des groupes de deux ou trois consonnes, voir Niedermann 75 sqq., 100 et suiv. B. Le passage de t, d -|- t ss- a amen dans une srie de verbes des concidences entre le parfait en -si et le participe en -sus-, cf. 290. Ainsi : iube (b reprsente iussi ilzssus un ancien *dh) rde ris! rsus (de *rid-tas) sude sus susum mitt ms missus senti sns snsus.

Extension du type en -sus.


315. Aussi la langue a-t-elle bti sur des parfaits en -si un grand nombre de participes analogiques en -sus. Ainsi : A. maneo mnsl mdnsus Le driv archaque mantre a un consonantisme correct. B. Le groupe des verbes en -ct : /lect exl amplector C. Des verbes gutturale : merg , mers mulce mulge sparg mulsl muls (-lacf) sparsl exus amplexus

mersus (en face de v. -lat. mertre) mulsus mulsus (-lctus) sparsus

tersus (-rtus Varr.) /lxus (uctus chez Priscien G. L. II, 488 K.) flv xl /Ixus (/tctus dans Varron R. R. 3, 7, 4) qui s'opposent aux formes phontiques : _Iari6 lara! [urtas (de 'lnrctoll frigo /rlxt frlctus

terg (terge) u (de *flug")

tersl /ltlxl

Formes ...*-zo1u.\Lr:s fulci sarci torque /uls! sarsl iors fultus sartus tortus. (-rsus Prise.)

227

D. Verbes en -ll. Quelques verbes en -ll o le groupe -ll- est issu de -ld- avaient phontiquement leur participe en -sus. Ainsi : salto salsus ea:-cell ea:-celsus per-cell per-culsus et probablement: fall /alsus vell volsus :nais l'origine de -ll- est incertaine dans ces 2 verbes. Dans pell, le second 1 tant de caractre suffixa] disparaissait au thme du parfait pe-put-, et du pep. en -to- ; l'ancienne forme tait donc *puit-os, d'o provient pultre. Mais Panalogie a cr pulsus, dont le driv pulsre a limin pultre. L'analogie a entran dans un verbe en -rr- : curr cursus.

316. Une fois ce type cr, il s'est tendu indniment; ainsi :


tbor lpsus

(probablement d'aprs csum qui en est voisin par le sens ; on attendrait *lptas comme scrptus de scrlb). , prem, pressus, d'aprs presst, sur le modle ussl, iussus mtior, mnsus d'aprs pnsus. voisin de sens abscond, abscnsus en face de conditus, d'aprs pnd, pnsus censc, cnsus (on attendrait *censtus). Plus tard d'ail1eurs la langue a refait un prsent censi, d'ou censltus et mme basse poque, sur censre, ccnsttus.

Pormes anomales 317. Une forme anomale est mortaus au lieu de *mor-tus (ef. urtas de ortor); mortuus (mortuos) a emprunt la nale de utvaa (vives) avec lequel il formait un couple.

228

coN.mcArsoi~r

Fc/cilitus (Ptrone 61, 8), impulitus, pepercitus sont des barbarismes tardifs crs sur les parfaits fe/elli, impul, peperc ; cf. inversement le parfait dius d'aprs di/sus, 284. Crtus de cern atrefait sur crv ; Pancien certus de *kri-t-os est

surtout employ comme adjectif; l'emploi pep. est encore sensible


dans iacere certum est. Cf. 311 G, stem. 318. Tel est, dans ses grandes lignes, l'tat du participe pass latin : son autonomie primitive a t petit petit restreinte par des actions analogiques de toute sorte, par la tendance unir troitement le parfait et le participe pass, rduire les thmes verbaux, crer des conjugaisons . Ce participe pass a jou en latin un rle immense ; il a fourni tout le perfectum du passif et du dponent, une grande partie des formes d'innitif; enn c'est sur ce thme qu'ont t bties toutes les formations nominales tircs du verbe : les abstraits en -ti, les noms

d'action en -tus, les noms d'agent en -tor, avec leurs nombreux drivs. Parfait passif et dponent
319. A la diffrence de l'actif qui a un infectum et un perfectum simples, le passif et le dponent ont un infectum simple, mais un perfectum compos d'un participe et d'un auxiliaire, ce qui est l'amorce de la conjugaison priphrastique des langues romanes. Le parfait du passif et du dponent est en effet form du participe en *-to- accompagn des diffrents temps et modes de esse. Ce participe, marquant l'Lat ou l'action acheve, pouvait facilement s'adapter Pexpression du parfait. Ainsi se sont crs amtus sum, eram. cr, sim, essem, esse. tant donn la valeur du participe pass, une phrase telle que hic mrus bene cnstructus est si gniait la fois u ce mur est bien construit (parfait) et ce mur fut bien construit (pass). Pour distinguer les deux sens, le latin tendit peu peu opposer Finfectum de l'auxiliaire sum au perfectum fui : cnstructus est et cnstructus fuit, la premire forme marquant l'tat ou le rsultat

acquis, la seconde servant Pexpression du pass. Une fois cette opposition cre, Finfectum amor devait peu peu s'liminer. En eet Pinfectumidu passif n'a pas survcu dans les langues romanes qui ont dvelopp le type avec auxiliaire, opposant le prsent le suis aim au parfait le fus aim.

luvxurrm FUTUR Actu*

229

Formes drives du participe pass passif 320. Sur le radical du participe pass passif sont forms le participe futur et Pinfinitif futur actifs. a) Le participe futur actif se prsente sous la forme d'un adjectif driv en -trus (-srus), -a, -um : amtus correspond amtrus, -a, -um monltus montrus -a, -um lectus lectrus, -a, -um audtus audlrus, -a,-um. Ce participe indique que le sujet auquel il se rapporte est sur le point de faire, ou prt faire Faction dsigne par le verbe : profeotrus sur le point de partir , etc. Quelques participes futurs sont btis sur le thme du prsent : moritrus, nascitrus, oritrus, paritrus d'aprs morior, nscor, orior, pari. Ce sont tous des verbes expri-

mant une ide se rapportant la naissance ou la mort, et il s'est


exerc l une action analogique. D'aprs perre, periirus a t bti

mori, moritiirus, et le type s'est tendu aux verbes qui formaient un


couple oppos. mais insparable nascor, orior, pari.

Le participe futur de esse est futrus, qui est driv de la mme


racine que fuam, fare, cf. plus haut 243.

Naturellement, l o les formes en -v, tum se sont substitues -u, -ltum, se sont crs des participes tels que iuvttlrus, sonlru.:_ secdtltrus. b) L'innitif futur actif est une forme priphrastique compose du participe futur accompagn de esse. On a donc un innitif futur de Finfectum du type :
amdtrum, -am, -um esse

auquel correspond un innitif futur du perfectum 3


amdturum, -am, -um fuisse.

Le participe s'accorde naturellement en genre et en nombre avec


le sujet de la proposition innitive : spr vs brev profectrs (esse),

Pauxiliaire, le plus souvent, n'tant pas exprim en raison de la lourdeur de la forme.

230

coN.1UGAisoN

Toutefois, Ppoque archaque, apparat sporadiquement un innitif futur invariable en -trum (-srum), le plus souvent - mais non constamment -- sans esse. Priscien, G. L. K. II, 475, cite une phrase de Caton : illi polliciti sese facturum omnia ; et d'aprs Aulu-

Gelle, Cicron aurait encore crit (Verr., 2, 5, 65, 167) : hanc rem sibi praesidio futurum.
On explique gnralement cet innitif comme tant compos d'un supin en -um (type amtum), et d'une forme d'un innitif de sum, *erom de *es-om, disparue en latin, mais conserve en osco-ombrien, osq. ezum, ombr. erom a esse : ainsi *amtu(m)erom tre aimer d'o se mettre aimer, devoir aimer aurait abouti amtrum. De cette faon s'expliquerait Finvariabilit de la forme. Puis, cette forme n'ayant plus t comprise, -trum aurait t considr comme un accusatif masculin neutre singulier, sur lequel on aurait refait toute une dclinaison, dont on aurait tir le pcp. futur en -trus, qui, par Padjonction de esse, aurait servi former la priphrase amtrum -am, esse 1. L'hypothse est spcieuse ; mais elle se heurte diverses objections, dont la plus grave - et qui semble irrfutable, -- est l'absence en latin de tout innitif en -um du type osco-ombrien. L o l'osque dit ezum, deikum, edum le latin dit esse, dcere, edere (= sse). Les formes d'innitif latin n'ont rien de commun avec les formes osco-ombriennes, et Yhypothse de l'existence d'un innitif

*esom est arbitraire. Il est plus vraisemblable que ces innitifs invariables proviennent d'un dsir d'tendre Pinnitif futur le caractre d'invariabilit des autres innitifs : esse, /uisse, fore, amre, etc. D'aprs cred hanc rem bonam /ore, esse, fuisse, certains ont pu tre tents de dire : cred hanc rem bonam futrum, tentative isole et qui n'a pas abouti. Le participe futur en -trus rappelle, malgr la diffrence de quantit de l'a, les dsidratifs en -tri, du type parlri je suis prte

accoucher , d'o j'ai envie de... , et aussi les substantifs en -tra, du type iactra, ntra, etc. Voir E. Benveniste, Noms d'agent et noms d'action en i-e., p. 102 et s.
1. Uhypothse est due au savant anglais Posroziriz qui l'a publie dans les Indogerm. Forschungen, IV, 252.

surm Supin.

231

321. Le supin est un substantif verbal form l'aide du sufxe


*-tu-, qui tait primitivement prcd du degr plein de la racine, au contraire de Padjectif verbal en *-to- devant lequel il y avait le degr rduit, cf. 314, C 3. Quelques traces de cet tat ancien apparaissent encore en latin : csum de *I<dtum; geni-tum en face de ntus;

sttrum (forme compose du supin) en face de sttus, cf. skrsthtum


et slhit1_1. On cite encore -crtum qui a entran -crtas, ct de certus, csum, dvsum (d'o dvsas), sum, ind- ea:-tum, gvsum, vsum, et d'autres ; mais les faits sont moins clairs, et il y peut s'agir d'une gnralisation secondaire, commune au supin et au participe pass, du vocalisme du parfait. Partout ailleurs le supin a le mme vocalisme que le participe en -tus. Le supin a deux cas : 1 un accusatif en -um : am-tam, mont-tum, lctum, cap-tum, aud-tum, employ seulement aprs les verbes de mouvement (re, venre) ; dans la langue des comiques, cet accusatif joint re forme une sorte de conjugaison priphrastique, cf. Plaute, Aul. 736 (sept.

troch.) :
quam ob rem ita faceres meque meosque perditum ires Iiberos. 2 un datif-ablatif en -11, usit aprs les adjectifs mrbile vs admirable voir , facile dct facile dire . Plaute distingue mme encore par la forme le datif en -ul : res lepida memortu chose agrable dire , Bacch, 62, et l'ablatif en -il : opsnt rede, Men. 288, je reviens de faire mon march . La langue classique n'emploic plus gure le supin qu'avec la valeur de datif, comme complment d'adjectif, et quelquefois avec fs est, opus est : quod sct opus est, Cic., De invent. 1, 20, 28, si hoc fs est dci, id. Tusc., 5, 13, 38.

Dans le latin populaire et en posie, le supin a t remplac par


Finnitif; cf. Virg., En. 1, 527 : non nos aut ferro Libycos populare penatis venmus de mme dans la prose postclassique : Quintilien, Inst. Or. 10, 1, 96.

leg! dignus. Il n'a pas survcu dans les langues romanes.

232

comuesrsou Innitif futur passif

322. C'est une forme invariable, compose de Paccusatif du supin


joint l'innitif impersonnel du verbe aller . On a donc :

amdtum-tri, monitum-lrl, lctum-rl, captum-tri, audtum-rl. Aulu-Gelle, 10, 14, cite cette phrase de Caton : atque evenit ita Quirites, uti in hac contumelia, quae mihi per huiusce petutantiam
/actum itur, rei quoque publicae medius dius miserear, Quirites, o quae remplace videmment un ancien accusatif complment de factum:

quam. De factum Ilur on va faire l'innitif tait naturellement factum irl. Ce procd de formation se laisse encore apercevoir dans
cette phrase de Trence, Ad. 694 (septn. troch.), credebas dormienti haec tibi con/ecturos deos, et illam sine tua opera in cubiculum iri d e d u c t u m domum ?

et qu'on allait te la mener (qu'on te la mnerait) chez toi, dans ton


lit . Ire tant un verbe intransitif et par consquent sans passif,

amdtum Ir! n'a pu se crer qu' Ppoque o Yinnitif en -I apparaissait comme ayant la valeur d'un impersonnel. Ceci indique Yimportance considrable du sens impersonnel dans le passif latin.
Ir! chez les auteurs archaques est parfois remplac par son doublet

trier, Plaute, Rud. 1242 (sn. iamb.) : mihi istaec videtur praeda praedatum irier. Quand la soudure entre les deux lments fut accomplie, l'm intervocalique s'amuit (cf. circuitus de circum-itus), d'o datutrl, subldlulrl, etc.

_-_-iii:

BIBLIOGRAP HIE 1

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A. MEILLET et A. ERNOUT, Dictionnaire tymologique de la langue

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1. Cette bibliographie ne mentionne pas les ouvrages qui sont indiqus dans la bibliographie de M. NIEDERMANN, et dont il n'a pas paru de nouvelle dition.
-_m_-_.-_.

INDEX des auteurs les plus frquemment cits


._?.._

C. I. L. = Corpus Inscriptionum Latinarum. G. L. K. = Grammatic latini ex recensione H. Keilii. Frasrus (F.) PAULI FEsTUs (P. F.) = Sexti Pompei Festi de verborum
signiticatu quae supersunt, d. W. M. LINDSAY, Leipzig, 1913.

RIBB. = Scaenicae Romanorum poesis fragmenta, tertiis curis recognovit Orro RIBBECK, Leipzig, 1897 et 1898.
ENNIUS = Ennianae poesis reliquiae, recens. I. VAHLEN, 2 d,, Leipzig, 1903.

LUc1L1Us = C. Lucilii Carminum reliquiae, d. Fr. MARX, Leipzig, 1904 et 1905. PLAUrUs = T. Macci Plauti Comoediae, d. A. ERNOUT, Paris, 1932 et s. TRENCE = P. Terenti Comoediae, d. J. MA1.oUz1~:.U, Paris, 1942 et s. Lutncn = Lucreti de rerum natura libri sex, d. A. ERNOUT, Paris, 1 4 _

.1-_.@-_-@-1

INDEX (Les chiffres renvoient aux pages)

A abdo, 136. abdoucit, 127. abfuat, 165.


abies, tis, 11, 39.

abliguribam, 162. abnuo, abnueo, 147. abortio, 152. abscidi, 194. abscondidi, 194. absconsus, 227. absens, 172. absorbe, 147. absorpsi, 203. abstineri, 115. abstersti, 214. abstulas, 165.

accendi, 195.
accepso, 163. accestis, 214, 215. Accherunti, 15. accibant, 162. accidi, 191.

accipiem, 160.
accitus, 147, 220.

adduce, 169, adduit, 165. adduxert, 219. Adelphoe, 31, 34. ademi, 198. adgrediri, 150. adipiscor, 132. adjuero, 209. adnuerunt, 215. adnit, 208. adoriri, ador' itur, 150. adulescentum, 59. advenat, 165. aedis, 54. Aeneadum, 24. Aeneas, 24. aequo, 142. aes, 49. aestuo, 143. aestus, -i, 66. aevus, 3. atleicta, 201. Afrani, 28. ager, 26. agite, 141. aggredibor, 162.

albo, 142.

Alcmene, 24.
Alcumena, 23. aliques, 88. aliqui, -quis, 86, 98. aliqui, abl., 87. aliquot, 120. alis, -id, 26, 97. alius, -a, ud, dcl., 97. alnus, 24. alo, 129. alsi, 201.

alter, -rae, dat, 74, 97


110.

alteruter, 98. altissimus. 76. altus, alitus, 223. alui, 207. alumnus, 173. alvus, 24. a_ma(t), 120. amantum, 59. amarunt, 215. amasco, 133.

accreduas, 165 acer, acris, 50, 51. acerrimus, 75.


Achilles, 62.

agnitus, 220.
ago, 129. agreis, 33.

aclnus, -na, 4. actus, 224. acuo, 137. adactus, 224. edaxlm, 166. addlee, 169.
ndda, 136.

agrestis, -um, 59. agricolum, 22. Agrigentum, 62.


aidiles, 214.

amasso, 163. amatores, acc., 54. amatus, 222. amavi, 204. ambabus, 23.
ambibat, 162.

Aimllius, 26. aie, 148.


Alhal, 20. nlbeo. 142, 146.

ambo. 4, 107. ambulants, 219. amicibor, 162. nmicibus, 84. nmlelo. -cul. 149. 207. i nmlxl. 19$. amel." -e. 53.

EMCAS t

INDEX

amo, 48. amoveam, fut., 161. amphora, 62. amplexu, dat., 67.

amplexus, 226. amussim, 52.


ar-ceps, 40. Androgeo, 34. aneo, 146.

ango, 136.
anguimanus, 63. animal, -ale, 51 anlmantum, 59.

artubus, 66. arui, 206. arx, 56. ascendidi, 194. asinabus, 23. aspectus, -i, 66. aspernor, 134, 1 41. atrocissimus, 76. attigas, 165. attigi, 192.

bis, 111.
blandior, 151. bombio, 152. bonaes, 20. bos, dcl., 60. bovid, 41. brevio, 143. Brundisii, 29. bubulcio, 152. bullio, 152. bullo, 152. -buo, 130. burim, 52.

attigo, 165.
attinge, 160. attulat, 165. auceps, 40.

Anio, -en, 10.


anneis, 33. anser. 44.

bus, 60.
0 cadre, 147. cado, 129. Caecilis, 26. caeco, 142. caedo, 130.

audeo, ausus, 220.


audibam, -bo. 1 62. auderit, 210. audio, 148, 149. auditus, 222. audivi, 205. auget, 164. augeo, 145.

antiquior, -issi m Ils, 78.


anuis, 67.

anxi. 200.
aperibat, -bo, 1 62. aperio. 149. apertus, 222, 22 3. aperul. 207. apiscor, 132. Apollo, 47. Apolones. 40, 4 7. appello, -as, 1-1 1. apsentum, 59. aptus. 222. apum, 54. aput, 120. aquai, dat. (7), 21. aquil, 19. art, 155. arbos, -oris, 11 I 4 9. arsso, -ivi, 13 7 , 206. arcubus, 66. ardeo, ardo, 14 7. nrduius. 78.

augur, 44.
aureum, gn. pl ., 33. ausim, 166. auspex, 40, 46. auspicis, 33. austerus, 26.

caeles, 59.
caelestis, -um, 59. caeius, 3. caementum, -ta. 2. Caesar, 44. calcar, 51. calesco, 133.

avi, -e, 53.


axim, 166. B baeto, 130. barbarum, 33. barrio, 152. battuo, 138. baubor, 143. benecissimo, 7 7.

caiface, 169.
calleis, 54. calleo, 146. calo, 139. Calypsonem, 62, 63 candelabrus, 3. candeo, 144. cando, 136.

aretaclo, 157. arguo, 137. armiger, 27. aro, 139. Arplnas, 99. ars, 56. arsi, 202. artltex, 59.
arles, 39.

biber, 171.

bibi, 197. bibitus, 224. bibo, 131, 190. blcorpor, 48. bilbio, 152. blnl, 111.

cano, 129. cantito, 141. canto, 141. canum, 54. capere, 147.
capesso, 137.

binum, 38. blpes, 59.

capio, 147, 148. capso, 163. cnptus, 222. caput, 38. earbnsus, -na. 4.

INDBX

237
compegl, 192.

cardo, 47.
careo, 144. carino, 140. caro, -rnis, 11; carni, abl., 41. caro, 129. carpo, 129. Carthagin, 15. casum, 227, 231.

clnque, 108.

cinxi, 200.
cio, cieo, 147, 149. circuitus, 232. cireumdo, 136. citimus, 76. citus, 147, 220. civi, -e, 53. civi, 205. civitas, 56. clamito, 140. elango, 136. clanxi, 200. clarus, 26. classi, -e, 53. claudo, 136. clausi, -sti, 202, 21 4. clavim, 52. clepo, 124. clepsi, 203. clepsit, 163. cleptus, 221. Clerumenoe, 34. clino, 139. cloaca, 130. cluo, -eo, 130. 144. coaxo, 143. coctus, 222. coepi, 196. coeravit, 214. cognitus, 220.

compendi, 29.
comper, 192.

comperiri, 115.
compersi, 192, 198. compesco, 133. compos, 59. compsi, 198.

casus, 225.
catulio, 151. cautus, 223. cavi, 208. cavillari, 115. cavitum, 223. cecidi, 191. cecidi, 191. eecini, 190, 191. cecurri, 190.

compunxi, 190, 198.


concibat, 162. concidi, 191. concidi, 191. concinui, 191. concitus, 147. concordis, 57. concreduo, 165. concubitu, dat., 67. concupisco, 132. concussi, 202. condibam, 162. condidi, 194. conditus, 220. condo, 136. conce, 169. conteri, 115. contluges, 130. congredibor, 162. congrediri, 150.

cedo, 125.
cedo, cette, 1 85. ceives, acc., 54. celebro, 143. celer, -erum, 51, 59. celerssimus, 76. -cello, 137. celo, 141. censento, 170. censetus, -itu s, 22 7. censui, 206. census, 227. centeni, 111. centum, 109. cepi, 196. cerebellum, -a, 2. Ceres, 47, 48, 49. cerno, 133. certe, 30. certus. 228. cessi, 202. Cestio, duel ( ?), 5. cestus, -i, 66. cetus, 63. eibit, 162.

conius, 39.
conivi, -xi, 197, 201. conivo, 126. conjectari, 115. conjungor, 115. conquaeisivei. 213. conquinisco, 135. consanguineum, 33. consens, 172, consentum, 59. consilis, 33. consimil, 51. consoiari, 115, 116. conspicio, 148. constabilibis, 162. consterno, 134, 142.

cognoro, 211.
coll, -e, 53. collus, um, 3, 4.

colo, 128.
colonis (= -niis), 23. colos, 48. colui, 207. colus, 25. cometes, 24.

commemorari, 115 commiuiscor. 132.


commonstrasso, 163, commorat, etc., 21 2. commoveam, fut., 161. communibat, 162.

cingo, 136.
cingor, 115. cinis, 47, 48. clnquaginta, 109.

comoediai, 20. compactus, 225.

consul, 44. consulo, 138. consultari, 115. consvemus, 211.

238 contactus, 225. contemno, 133.


oontempsi, 204.

INDEX

contigi, 192.
contlnul, 192. contionari, 116. contuor, -tueor, 147. contusus, 135. conubjo, conub(i)is, 33. convenibo, 162. conventuus, 64. coques, 31.

cujus, -a, -um, 99. cultus, 223. -cumbo, 134.


cupido, -inis, 11. cupio, 148. cupls, 150. cupivi, 206. curassint, 163. euro, 142. curro, 127. curru, dat., 67. currum, gn., 66. cursi, 204. cursus, 227. cusi, 197. custodcs, 54. custodibut, -bo, 162. custodio, 151. cutim, 52. D danunt, 133. Dardanidum, 24. Dares, -en, -eta, -em, 63. Darius, -ie, 28. dasi, 172. datai, 22.

deferundo, 178.
defixit, 163.

degener, 48. deguno, 133.


deivos, 30. delapidassint, 163. Delei, 8, 29. deleo, 144. deleram, etc., 211. delibuo, 138. demolibor, 162. dempsi, 198. demutassit, 1F3. denarium, 33. deni, 111. dens, 56. dentio, 151. depso, 124. depsui, 207. descendidi, 194. desipio, 148. (lesum, conj., 179. deterior, -rrimus, 77. detrcctare, 199. deus, dcl., 30, 32, 33 devas corniscas, 23. devro, 212. dexter, 74. dextrabus, 23. dextumus, -ilnus, 76. Diana, dat., 21. Diane, 21. die, dice, 168. dice, fut. (2), 160. dicebo, 160. dico, -as, 141. dico, -is, 126. dictatored, 41. dicto, -ito, 141. dictu. 231.
-didi, 194.

coquine, 142.
coquo, 128.

cor, 39
Cornell, 28. cornicen, 46.

cornu, 55.
cornum, 65.

cornus, 65. corono, 142.


corpus, 49.

corrumpor, 115. cos, 56.


cosentiont, 154.

coventionid, 41.
coxi, 198.

crater, 63. oratim, 52.


cratio, 151.

dato, 185.
datuiri, 232.

credo. 136. creduam, 165. creduim, 165. crepida, 62.


crepo, 139. cresco, 132.

datus, 220.
davi, 190. deabus, 23. debil, 51. decem, 108. decemvirum, 33.

cretus, 228.
crevi, 205. cribrum, 133.

decimus, 110.
decretus, 221. dede, 214. dedecor, 48. dedertis, 218, 219. dederont, -unt, 215. dedet, 214. dedi, 190, 194. dedimus, 215. dedo, 136.

crocibat, 162. crus, 49.


cubo, 134, 141. cubui, -avi, 206. cucumim, 52. cucurri, 194.

didici, 193. dido, 136. dicluxerunt, 201.

cudi, 195, 197. cudo, 136. cuias. -ath. 99.

dies, dcl., 68 sqq.


diespater, 61. ditcul, 51. dltrenerltls. 218.

dedro, dedrot, 215. dee. 30.

INDEX

239
eiei. 82. ciels, 83.

aitiusi, 198, 202. dlibus, 34.

duoenl, 111.

Diovo, -vos, 40.

ducenti, -tum, 33, 109.


duco, 127. ductus, .221. duenos, 26. duim, 165.

eiius, 82.
eis, nom. sg., 82.

diremi, 198. discidi, 194. disco, 132, 191. disjungor, 115. disturbat, 211. Dite, 41. ditior, -issimus. 76. dite, 142. dius, 67. diutius, -tissime, 79. dives, 27, 59.

ellum, 94.
em, 83. em, adv., 168. emem, 95. emi, 195. emit, 214. emo, 124. empsim, 166. empturio, 152. emungo, -xi, 135, 200 enectus, 224. enicasso, 163. ens, 172. eo, adv., 94. eo, conj., 185. eod, ead, 83. equabus, 23. equio, 151. eras, 156.

dumtaxat, 165.
duo, -ae, -o, 4, 106 sqq. duo, acc., 106. duodecim, 108. duodeviginti, 108. duom, 106. duplex, 39, 40. dureo, 146. duresco, 133. dux, 38. duxe, 214. duxi, 201.

divido, 126.
divine, 20. divisi, 199, 202. divisse, 214. divisus, 225. divus, dcl., 30. dixe, 214. dixertis, 218. dixi, 197, 201. dixim, 166. dixo, 163.
do, conj., 139, 184, 189,

amar, 214.

E e, adv., 94. eae, dat., 83. eampse, eumpse, etc., 96 eccillum, 94. eccistum, 94. eccum, 90. ecquis, fm., 85. ecquis, -i, 86, 98. edi, 195. edim, 184. edo, 136.

erepsemus, 217.
erudio, 151. erugo, 128. erus, 26. s, st, 183. escas, gn., 19. esed, 120. eset, 120. ess, 176.

191. doceo, 145.


doctus, 223. doleunt, 155. dominatu, dat., 67. domitus, 223. domo, 139. domos. gn., 64.

essere, 171.
esss, 166. estod, 179. esuribo, 152. esurio, 152. esus, 183, 225. eum, gn. pl., 83. eundi, 175. euntis, 172. evallo, 138. evasi, 202. evasti, 214. evenat, 165. evidens, 173.

domui, -avi, 206.


domuis, 66.

edo 1 je mange , conj.,


183.

domus, dcl., 25, 66


dono, acc., 26. dono, 142. dormibo, 162.

educ, 169. educo, as, 141. eeis, eis, nom., pl., 83.
etfectus, 224. etexim, 163, 166. etractus, 225. egerimus, 219. egi, 196. ego, dcl., 100 sqq. egomet, 103. egrediri, 150.

doi-mio, 149. dormito, 140. dorsus, 3.


ds, 56.

dua, 107. duabus, 23.


Iduas, -at, 165.

duc, duce. 168.

egregissima, 78
egui. 206.

exaudibat, 162. excelleo. -lo. 147.

240
excellui, 207. far, 44.

INDEX

exclbat, 162.
exclusti, 214.

farcino, 140.
farsi, 201, 202. fartus, 226. tas, 49. fastidio, 151. fatigams, 120. fatim, 52. fatus, 3. iauces, 56. fautum, 223. favi, 209. tavitor, 223. faxim, 166. faxo, 163. fcbrim, 52. fcbrio, 151.
feccd, 214.

exdeicendum, 173. exemplare, 51.


exercitus, -i, -uis, 67. exfodiri, 150. exfuti, 131. exitium, gn. pl., 32. expedibo, 162. expergiscor, 132. experier, 160. experior, 149.

miens, 54. nam, 147. nai, gen., 70. ni, 196.


do, sus, 126, 220 garus, 122. gel, 27. gier, 126, 172. go, 126. ' liabus, 23. filibus, 34. lie, 28. lios, nom., 26. ndo, 134. neis, -is, 54. ngo, 135. ni, -e, 53.
nio, 147, 151.

explenunt, 133, 134.


expulsi, 193, 198. exstrad, 21. exsugebo, 160. exsul, 44. extendi, 192. exterus, -i0r, 74. extimus, 76. extremus, 74. exuo, 130. F iabrio, 152. fabrum, 33. fac, face, 168. facer, 171. facesso, 137. lacie, dat., 70. faciem, fut., 160.

faciendam, 173.
facierum, 71. facillimus, 75. facio, 148. facis, 150. iactum, gn. pl., 32. tacul, 51.

ecei, 213. feci, 195, 196. fecid, 214. fefelli, 192. feiellitus, 228. fel, 45. femen, 73. feminaes, 20. femur, 45. -fendi, 197. -fendo, 136. ferens, -entem, 10, 5 8. feribam, -bo, 162. ferinunt, 133. ferio, 149. feris, -itis, 183. fero, conj., 182, 183. terre, 171. ferrem, 166.

nitimus, 76. nxi, 200. tio, conj., 149, 186 tissus, 225. vo, 126. tlxi, 201. flxus, 226. llamen, 46.
ilecto, 136.

ilemus, pf., 211.


tleO, 144.

ierus, 26.
ierveo, 146. fervi, 209.

fagus, 24.
fallo, 137. falsus, 227. falx, 56. iames, 68. iami, 70.

fervo, 124.
fesceninoe, 31. ietus, -i, 66. fhefhaked, 191, 214. ctus, 226.

ctus, -i, 66. fleveris, 218. tlex, 202. flexus, 226. iligo, 126. tlixi, 201. flo, 138. orio, 150. tlos, 48. tluctuo, 143. tluctus, -i, 66. uctus. 226. tluebunt, 160. fluo, -xi, 130, 201 iluvi, 28 ; uvii, 31 tluxus, 226.
fodi, 196.

cus, 24.
d, 70. tidi, 69.

iodere, iodentes, 150


fodire, -ivi, 150.

iamilias, gn., 19. iamul, 27.

INDEX

241

ioideratei, 31. foied, 71.

for, 138.
fore, 171. forem, 178. fores, 42. forio, 152. iortissimus, 76. Fortuna, dat., 21. Fortunai, 21. Fortunas, gn.., 19. Fortune, 21. fossus, 225. fotus, 223. Fourio, 26. fovi, 208. tractus, 225. frango, 134. fraus, 56. regi, 196. fremo, 124. frendo, 136. frictus, 226. frigo, 126, 127. frigui, 201. frixi, 201. frondeo, 146. fructus, -i, -uis, 66.

fundo, 131, 134. fungor, 135. fur, 44. furo, 127. fusti, -e, 53. futim, 52. futtuo, 138. futurus, 229. fuueit, 208, 214.

gnatus, 221.
gnoscier, 172. gracillimus, 75. gradior, 148. graduis, 67. Grajugenuin, 22. granum, -a, 2. gratiis, gratis, 23. gratulari, 116. gravi, 42.

G
Gabi, 31. ganeum, -a, 2 gannio, 152 garrio, 152. gaudeo, gavisu s, 225. *gaudia, 3. gelum, -i, 65, 66.

gravis, 72.
gravo, 142. grego, 142. grundibat, -bo, 162. -gruo, 130, 137. grus, 60. gryps, 42. gusto, 140. H habeo, 145, 173. habe, avec un innitif, 164. habe, avec un participe pass, 217. haber, 171. habias, habibas, hahiens, 150. habito, 140. hac, adv., 94. haec, fm. pl., 92. haecine, 90. haesi, 203. haice, 90. hallec, -ex, 39. hance, 90. Harpage, 41. has, nom. pl., 22, 92. hauribant, 162. hausi, 203. hec, 90. Hecuha, 23. heis, heisce, nom. pl.. 90, 92. hiasco, 132. hbus, 92. hic, haec, hoc, dcl., 89 sqq.

220,

gelus, 65. gemitus, -1, 66.


gemo, 124. generibus, 33.

genitor, genetrix, 221.


genitus, -tum, 2 21. 231. geno, 124. gens, 55. genu, 64, 65. Genuateis, 54. Genuenses, 54.

trugi, -alior, mus, 76.

-aiissu-

fruimino, 170. iruitus, fructus, 224. fruniscor, 136. fruor, 130. fuam, 165, 178. fudi, 196. uet, 214. fugire, -ivi, 150, 196. tugitus, 224.

genui, 206.
genus, -eris, 10, 47. gero, 124. gesistei, 214.
gessi, 203.

gestibat, 162.

tugo. 142.
fi, fui, etc., 204, 208. tulcio, 149. fulgo, -eo, 127, 146. fulgur, -us, 49. fulgurio, 151. fulsi, 201, 202. fultus, 227.

gestio, 152. gigncntia, 173. gigno, 131, 190.


glacio, 143.

glans, 56.
glis, 48. glocio, 149.
glos, 48.

glubo, 128. gluo, 138.

iumo. 142.

Gnaivod, 29.

242
hic. adv., 94. hire, hocc, 90. hicine, 90. hiems, 46.

INDEX

illim, illine, 94. iilisce, nom. pi., 94. illo, illoc, adv., 94.
illuc, 94.

insignibas, 162. insilibat, 162. insperatas, nom. pl.. 22 inteilego, 119.

hinc, 94.
hio, 139. hirquitallio, 152. hoc, adv., 94. hoccine, 90. hoice, 90, 91. hoiusce, 90. homines, 54. homo, -inis, 11, 46, 47.

illui, 94.
illustris, 51.

intellexern,

-es,

214.

im, 83. imber, -bri, -bre, 50, 53


imhuo, 130. imeum, 95. impegi, 190, 192. imperator, 43. impertibant, -bis, 102. implicata, 224. implicitum, 224. implre, 150. impulitus, 223. imus, 74. inauribat, 162. incensit, 166. incesso, 137. incidi, 197. incidi, 191, 11'". incipesso, 137.
inde, 94.

homonem, 47.
honce, 90. honos, -nor, 47, 48, 49. horior, 150. horriierum, 32. hosticapas, 19. hostio, 152. huc, 94. huiius, 91. humillimus, 75. humus, 24. hymnio, 152. I ibi, 94. ibus, 83. ici, 197. leo, 127. idem, dcl., 95. ieis, nom. pl., S3. iens, euntem, 10. iens, ientis. 172. ignesco, 133.

indicasso, 163.
indo, 136.

igni, -e. 53.


ii, 205

illac, adv., 94.


illac, illo, dat., 94. illargibo, 162. ille, -a, -ud, dcl., 92 sqq illi, gn., 93. illi, illie, adv., 94. illie, illaec. illuc, 93. illicine, 94. illicio, 148.

indulsi, 201, 202. induo, -or, 115, 130. ineptio, 151. infans, -tum, 59, 173. inter, -erus, -erior, 27 74. inferebis, 160. inmus, 75. ingreditr, 120. inlicite, 150. innotescere, 133. innoxiiorem, '78. inops, 59. inquam, 186. inritassis, 163. inritat, pari., 211. insanibat, 162. insanio, 151.

217. intellexi, 198. interdixem, 214, 217. interduo, -duim, 165. interior, 74. interpretari, 116. intimus, 76. intonata, 224. intuor, -tueor, 147. invenibit, 162. inveterasco, 133. ipse, -a, -um, dcl., 95. ips, gn., 96. ipsus, 96. irascor, 133. iri, 232. is, ea, id, dcl., 81 sqq. lsmarus, -a, 4. istac, adv., 94. istae, isto, dat., 94. iste, -a, -ud, dcl., 92 et suiv. isti, gn., 93. isti, istic, adv., 94. istic, istaec, istuc, 92. isticine, 94. istim, istinc, 94. isto, istoc, adv., 94. istuc, 94. iter, 45. itiner, 45. itum, 221, ivi, 205. J jacentes, 150. jaceo, 144. jacio, 148. jacto, 141. jactus, 222. januaris. 23. jeci, 196.

insequo, 124. inserinuntur, 134.


inservlbat, -bis. 162.

INDEX

243
longal, 20. loquor, 128. lotus, 224. loucarid, 15, 52. Loucina, dat., 21. Louciom, 28. luci, 15. luctus, -l, 66. ludeis, 33. ludibundus, 174. ludo, 128. lit, 208. Iuo, 130. lusi, 202. lusi, 201. luxti, 214. luxurii, 69 M machina, 23. Maenalus, -a, 4. magis, 78. magister, 74.

iecur, 45. jocinus, 45. jocus, -ca, 4. joubeatis, 199. joudicis, nom. pl., 42. jousit, etc., 199. Jovis, nom., 61.

Lar, -ris, ll, 44. largibar, -bor, 162.

lascivio, 151. Lases, 44.


lateis, 33.

Latini, 28.
Latonas, gn. sg., 19. latus, 221. laudo, 142. lautus, 224. lavatus, 224. lavi, 209. lavo, 129, 139. lctus, 225. legassit, 163. legi, 195.

index, 46.
judiciis, 33. judico, 142. juerint, 209. jugerum, 33. jungo, 134, 135. junior, 76. Junis, 23. Junone, 40. junxi, 200. Juppiter, Jovis, dcl., 60, 61. jure, 40. jus, 49. jssi, jussi, 199. jussim, 166. jussit, 163. jussus, 226. jutus, 224. juvaturus, 229. juvenum, 54. juvi, 209.

lego, 124.
lepos, 48.

legundis, 173. lenibat, -bunt, 162. lepus, 48. levasso, 163. ievi, 205. levio, 143. levo, 143. lex, 38, 39. -lxi, 201. -lxi, 201. liberum, -orum, 32. libes, 173. liberasso, 163. licessit, 166. licetod, 169. lien, 46. liguribant, 162. lingo, -xi, 135. 200. lino, 133. linquo, 134. linter, 50. lippio, 151. liquet, 144. lqui, 195. 196. lis, 56. Itus, 221. locassim, 166. . locus, -ca, 4. locutus, 223.

magistratuo (-d), 64.


magistreis, -res, -is, 31. magnai, 20. magnanimum, 33. magnicior, -issimus, 77 Maio, 73. major, 73. majosibus, 73. maledic, 169. maledicus, -centior, 77. malevolus, -entior, 77 malo, conj., 182. mancipi, 29. mandi, 197. mando, 136. maneo, 145. manibiis, 23. mano, 139. mansi, 203. mansus, 226. mantare, 226. manum, gn., pl.. 66. manus, -s, 12, 63 sqq.

juvo, 139.

labo, -as,129, i4i. labor, 129, 141' laboro, 142. labos, 48. lac, lacte, 39. lacertus, -ta, 4. lacesso, -ivi, 137, 206

lacrimarl, 115.

iacteo, 146. Ladinei, 29. iacdo, -si, 130, 20 2. iaetitias, nom. pl. , 22 iaxnbo, -bi, 135, 197 lampada, 62. lapsus. 227.

loldos, 128.

marge. 47.

244 maritimus, 76.

INDEX

mare, marum, 36, 51, 53. Marseis, 33.


mas, 11, 48. mascel, 27. matrona, nom. pl., 22 maturus, 26. mavolo, etc., 182. maxime, 78. maxumus, -imus, 75. med, 101. medii, 29. mediocris, 51. medioxumus, 75.

mico, 139. mihe, mihei, 102. mihi, mi, 102. mihipte, 103. miles, milex, 39.
militare, 214

murs, 55. morsus, 222, mortuus, 227.

mos, 48.
motus, 223. moveo, 145, 173. movi, 209. muginor, 140. muls, 201, 202. mulsus, 226. munibat, 162. municipis, -is, 33. municior, 77. munio, 151. murmuro, 143. mus, 48, 56. muttio, 152. N nactus, 222. nanciscor, 136. nascor, 132. natio, 47. natus, 221, nauta, 23. navaled, 41. navebos, 42. navim, 52.

mille, milli, milia, 109.


milleni, 111.

mehe, 101. meio, 127. mel, 45.


melior, 77. meliosem, -sibus, 73. memento, 116, 194. meminermus, -ris, 218. memini, -nens, 189, 190, 194. memor, 44, 59. memoratui, 231.

mingo, -xi, 135. minister, 74. ministris, nom. pl., 31 Mino, 73. minor, -imus, 74, 78. Minucieis, nom. pl., 31 minuo, 134. minurio, 149.
mis, 101.

miscui, 207. miserrimus, 75. misi, 202. missus, 220, 226.


misti, 214. mitto, 126.

memordi, 190, 193.


memoro, 143. mendum, -a, 2. mens, 35, 55. mensum, 54. mensus, 224, 227. mentibitur, 162. mentio, 46. mentior, 151.

mixtus, 223. mo, 104. modium, 33. molibar, 162. molitus, 223. mollescere, 133. molo, 129. mollibat, -bit, 162.

navio, 151.
necatus, 224. necto, 136. negassim, 166.

molui, 206.
momord, 193. moneo, 145.

mergo, 124.
Mercuris, 26. mersi, 201, 202. mersus, 226. merto, 140, 226. merus, 26. messui, 208. metihor, 162.

Monetas, gn. sg., 19.


monitus, 223. monstro, 142. monu, 206. mons, 56.

nego, 143,
nemo, 47. neo, 144, neptim, 52. nequeo, 185. nequinont, 134, 154

montivagum, 83. morai, 20.


mordeo, 145, 189, 191. mordre, 147, 189, 193. moribundus, 174. morigerus, 27. morior, 150. moriturus, 229.

nequior, 73.
nequitur, 180. Nerio, -ien, 10. nescibat, -bo, 162. neun., 155. neuter, 97. nevis, nevolt, 181. nexi, 202.
BQQU, 146

meto, 125.
metu, dat., 67. metui, 208. metuo, 137. meus, -a, -um, 103. ml, 101.

morr, 122.

mnnx

mnn, 27.
ninguit, 13 ninxit, 200.
nitito, 170.

0
obdo, 136. obdormisco, 133. ohinunt, 133. obliviscehor, 160. oboedibo, 162. occecurrit, 194. occepers, 218. occepso, 163. occinui, 190, 207. occist, 166.

opus, opos, 49
orbl, -e, 53. ordibor, 162. ordo, 47. orior, 150. oriturus, 229. oriundus, 173 ornatu, dat., 67 os, oris, 49. os, Ossis, 49. oscen, 46. os tende, fut., 160 ossua, 49. ottobres, 108 ovis, 54. oxime, 75. P paastores, 205

nitor, 126. nivit, 126.

nix, 39.
no, 139. nobilissimu

noceo, 145
noctu, 56. noenu, 27. nolo, conj., noltis, 181. nominus, 4 nomus, 211.

occulo, 125, 141.


occului, 207. occupassit, 166. occupo, 141. ociot, -issimus, 77. octingenti, 109. octo, 108. octobris, 54. octoginta (octa-), 1 O9. octoni, 111. odibis, 162. odos, 48. offendi, 195. oino, oinos, 28, 106. Oinumama, 106. oinuorsei, 31. oitile, 128. olim, 94. olle, ollus, 94. olo, -eo, 128.

non, 27.
nonus, 110

noram, etc
normus, 21 norunt, 215. nos, 102.

paciscor, 132.
pacunt, 129. pakari, 171. pandi, 197. pandidi, 197. pando, 135. pango, 135, 192 pannibus, 34. pansus, 224. panxi, 192. par, 11, 44. parco, 129. parentum, 59 paribis, 162. paricidas, 19. Paridem, -im, in 63 paries, 11, 39 pario, 149. pariturus, 229

nosco, 132.
noster, 74, nosti, etc., nosttas, 56, nostra, 20. nostrorum. notus, 220. novem, 108. noveni, 111. novi, 204. Novos Plau

oloes, 33.
omneis, 54. omnigenum, 33. opere, 40. operibat, -bo, 162. operio, 149. opid, 41. opperitus, 224. opprimr, 122. oppugnassere, 164. ops, 56. opsequito, 170. opsonatu, 231. optimatcs. 56. optimus, 77. optumo. 28.

vox, 56.
noxit, 166. nubo, 128. nudius, 67. nullus, gn.

Numasioi,
numeratum 33. numerus, 2

paro, -as, 141


pars. -ti, 55.

nummum, 3
nuncupassit nundinum, -nuo, 130. nupsi, 203. nutriham, -bo, 16

parsl, 192.
parsit, 163. partibor, 162 partubus, 66. parturibam, 162 parturio, 152.

partus, -1, -uis, 66

246
parui, 206.

INDEX

passum, gn. pl., 66. passus, 225. pateo, 144. pater, -tris, 11.
patior, 148. patiunto, 170. patrii, 29. patui, 206. pauper, -era, 27. pauperrimus, 75. pavi, 205, 209. pavio, 149. pavos, 48. peccasso, 163.

perpetuius, 78. Perses, 24.


pervenat, 165. pervenibunt, 162. pes, pedis, 11, 38. pessumdo, 136. pessumus, -imus, 75. petcsso, 137. petici, 213. petit (-iit), 209, 215. petivi, 206. peto, 125. pexi, 202. Pharos, -us, 34.
pict, 20.

plorabumlus, 174.

plorassit, 163.
plous, 79. pluit, plovit, 130. plit, 208. plures, -rimus, 77. plus, 78. Poblicai, 21.

pocolo, 26.
pocolom, 26. podex, 126. poenibat, 162. poeta, 23. polibant, -bo, 162. polio, 149.

pecten, 46.
pecto, 136. pedes, 42.

pedo, 126.
pegi, 192. pejor, pessimus, 77. pelagus, 34. pello, 137.

pelvim, 52.
Penates, 56. pendeo, 144, 189. pendi, 192. pendo, 124, 136. pensus, 224. pepedi, 191, 193. pependi, 192.

peperci, 192. pepercitus, 228.


peperi, 192. pepigi, 190, 192. peposci, 190. pepugi, 190, 193. pepuli, 192, 193, 213. percelsus, 227. percontarier, 172.

percul, 195. perculsi, 198.


percusti, 214. perdo, 136.

pienlissimus, 77. piissimus, 78. Pilimm,gn l . - P l -, 33. pilunmou poploe, 31 pingo, 135. pinsibant, 162. pinsui, 135, 207. pinus, 25. pinxi, 200. *pira, 3. Pisaurese, 22. piscatus, -i, 66. piscor, 142, 143. piso, pnso, 127, 135. placeo, 144. placo. 142. plangobilis, 161. plango, 135. plantatus, 222. planxi, 200. plaudo, 130, 137. plausi, 202. plebes, -bi, 68, 70. plebs, pleps, 39. plecto, 136.

polluo, 130.
Pompei, 28. pomus, 24. ponebt, 157. pono, 133. ponteis, 54. poplicod, 29. poplus, 26. poposci, 193. populi Romanei, 28. populoi Romanoi, 29. populus, fm., 24. porricio, 148. portu, dat., 67. portus, -i, 66. posco, 132. posedeit, -det, 214. poseivei, 213.

possum, conj., 179.


posterior, 73. posternm, 32. posterus, 74. postremus, 74. posui. -ivi, 206. pote, 179. poteo, -ere, -ens, 171, 1 79. potessem, 180. potestur, possitur, 180. potior, 150.

pleo, 144.
pletus, 222.

plevi, 205.
plexi, 202.

perduim, 165. peregri, 15.


peria(t), 120.

plicatus, 224.
plico, 139.

peus, 179, iso.


potus, 224.

pemicll. 69.

ploeres, 79.
ploimme. 79.

poumllionom. 42.

INDEX

247

pnecoquis, 57. praeda. 135. praemorsi, 193, 198. Praeneste, 53. praesagibat, 158, 162. praesens, 172. praestatus, 224. praestavi, 190. praestino, 140. praidad, 21. praifectos, 26. prandi, 197. prandidi, 197. prehendo, -i, 135, 197. preivatod, 29. premo, 125.
prensi, 204.

queror, 125. psall. 197. puber. pubis, 49. ques, 88. quzzscumque, 99. pubee -cris, 11, 48, 49. Publ`1. 28. qazesdam, 88 questus, 221. pudibundus, 174. puere , 28. qui, quae. quod, dcl. pugio , 47. 84 sqq. qua, 88. pulcl 14~,n"imus. 75. pulcrai, 20. quianam, 88. quicum, 87. pulso, 140, 141. * quicumquc, 99. pulsus, 227. quidam, 86, 99. pulto, 140, 227. quics, 68. pungo, 135. punio , 151. quiyscun., 121. -punxi, 200. quicvi, 205. quilibet, 99. puppis, -im, 35, 36, 37,
52. Quinctius, 110.

pressi, 203. pressus, 227. princeps, 38. prior, n., 73. prior, prmus, 74, 77. prmus, 110. promisti, 214. provicloes, 33. probai, 212. probaveit, 214. probaveront, 215. prodinunt, 133. prodo, 136. profaneis, 31. prociscor, 132. profitemino, 170. progenii, 69. progredimino, 170. progrediri, 150 prohibessit, 166. Prometheus. 34. prompsi, 192$. pronuba, 128. prope, 75. propior, '73. prosilibo, 162. prosum, conj., 179. protervio, 151. proxumus , *imus, 75. prudentissimus, 76. prurio, 149.

pupugi, 190, 194. pus, 49. pute fa cio, 157. putreo, 146.

Q
qu, 86. qu, adv., 94. quadraginta, 109. quadringenti, 109. quadrupes, 108. quadruplex, 111. quaero, 130. quaerundai, 173. quaes itus, 222. quaesendum, gn. pl., 32 quaes ivi, 206. quaes o, 137. quaesumus, 154. quairatis, 130. quamde, 95. quarr anta, 109. quart us, 110. quas , nom. pl., 22, 88. *qua s si, 202.. quater, 111. quaterni, quadrini, 111. quatt uor. qua-.t.tor, 107. quei, 85. queo , 185. quere buntur, 161.

quindecim, 108. quindecimvirum, 33. quingenti, 109. quini, 111. quinquaginta, 109. quiaique, 108. quinquies, 111. quinquo, 143. quintus, 108, 110. quiqui, 87. Quirites, 56. quis, quae, quid, dcl., 84 sqq. quis, fm., 85. quisnam, 85, 99. quispiam, 99. quisquam, 85, 99. quisque, 85, 99. quisquis, 85, 98. quitur, 180. quium, S9. quivi, 205. quivis, 99. quo, adv., 94. quoiei, 87. quoium, 88. quousmodi, 87. quojus, 87. Quorta, 110. quoiies, 111.

quotumus, 76.

248 R rabies, gn., 69. rabo, -io, 129. radii, 31. rado, 129 ramentum, -a, 2. rapio, 148. rapsit, 163. raptus, 222. rapui, 207. rapum, -a, 2.

INDEX

rasi, 202. raster, 3.

tatus, 144, 220.

raucio, 151 reapse, 96.


reccidi, 191. ravim, 52.

recei, 40.
recipie, fut., 160.

reconciliasso, 163.
rected, 30. rectus, 225 reddibo, 161. reddo, 136. redidei, 213. redieit, 214. redimibat, -bit, 162.

responsi, 204. restim, 52. retentus, 224. retis, rete, 52. rettudi, 193. rettuli, 193. rex, 35, 36, 37. rexi, 199, 201. rideo, 144, 202. rdre, 147. ringor, 134. risus, 226. rilnis, 67. robur, robus, 49. rodo, 129. rogad, 120. rogito, 140. Romai, Rome, loc., 15, 21. Romanei, gn., 28. Romanom, gn., 32. rosi, 202. rudivi, 206. rudo, 127. Rufeis, nom. pl., 31. rugio, 149. rumim, 52.

Saintes, 40. Salutus, 40, 120. sam. sos, sas, 96. sancitus, 224. sanguen. -is, 47. sanxi, 200. sapio, 148. sapsa, 96. sapui, -ivi, 150, 207. sario, 149.
Sarpo. -io, 129.

sars, 201, 202. sartus, 227. satrapcs, 24.


satus, 220. scabi, 195.

rumpo, rupi,
134, 196. ruo, 130. rupi, 196. ruri, 15. rus, 49.

ruptus,

scabo, 129. scalper, 3. scalpo, 127, 129. scalpsi, 203. scando, 136. scandi, 195. scato,-eo, 129, 146. scaturibam, 162. scibam, bo, 158, 162. scicidi, 191, 194. scidi, 194. scindo, 134.
sci, 119.

redinunt, 1 33. rego, 125.


rei publicai, 20.

reminiscor, 132.
remunerari, 116. ren, rien, 46.

scio, 149. scissus, 225. scit, 156.

scitu, 231. S
scivi, 205. scribo, 127. scribundi, 173. scripsi, 203. scriptus, 222. sculpo, 127. sculpsi, 203. secatus, -urus, 224, 229 seco, 139. sectus, 223. secundus, 110, 173. securim, 52. securus, 26. secutus, 223.

reor, 144. reperibit, 162.


reperio, 149. repetundae, 173.

sacer, -cri, 26, 28.

repo, 126.
repperi, 192, 193 reppuli, 19 3.

saeps, 203. saevibat, -hunt, 162. saevio, 151.


sagio, 147. sakros, 26.

repsi, 203. requiem, requie, 68.


res, 67, 68; rei, 20. Iesilibat, 162. respexis, - it, 163, 166. relpondi, 1 93.

sal, 11, 36, 44.


salio, 147. sallitus, 224.

sallo, 137. salsus, 227.


salui, -ivi, 207.

sed, 101.

INDEX

249
-stinguo, 135. -stinxi, '200. slipendis, 33. sonitus, -i, 66. sono, 139. sono, is, 129. sons, 172. sont, 176. sonui, -avi, 206. sopio, 147, 149. sorbo, -eo, 128, 147. sordeo, 146. soror, 44. sorpsi, 203. sors, sorti, 55. sortior, 116, 151. sospes, 59. soueis, 23, 104. spargo, 129. sparsi, 201, 202. sparsus, 226. spatiarus, 122. species, 67. specieum, 71. specio, 148. specus, -i, 66. spepondi, 190, 193. sperno, 133. spes, speres, 68, 71. spexi, 201. spondeo, 145, 189. spondre, 147. spopondi, 191, 199. sponsis, 166. spretus, 221. sprevi, 205. spno, 130. squamigerum, gn. pl., 33. stabilibat, 162. statui, 208. statuo, 138.

sedecim, 108.
sedeo, 131. sedi, 195. sedum, 54.

sex, 108.
sexaglnta, 109. Sextilis, 54. sextus, 110. sibci, 102. sibilus, -a, 4. sie, 96. sicine, 90. sid, 120. sidi, 197. sido, 127, 131. sied, 120, 178. sient, 178. silenta, 59. sileo, 144. silvcster, 51. simillimus, 75. simplex, 11.
simil, 51.

seges, 40.
Segomari, 14. Seispitei, 40. seit, sit, 177, 178.

semel, 111.
sementim, 52. senatu, dat., 67. senatuos, 67. senatus, -i, -uis, 6 7. seneo, 146. senex, dcl., 60. seni, 111.

senior, 73.
sensi, 202. sensus, 224, 226. sententiad, 21. sepelibis, 162. sepelio, 149. sepelitus, -ivi , 223. sepse, 103. septem,108. septeni, 111. septimus, 110. septuaginta, 109. sepultus, 223. sequor, 115, 125. sero, 125.

sero u je sme , 125 131, 190, 205, 20 6. sex-po, 125.


serpsi, 203. -serui, 207. servasso, 163. servio, 152.

servibam, -as, -bo, 158 9 162.

servitus, -tutium, 5 6. servo, 142. sese, 103.


sessum, 225. sestertium, g n. pl ., 33. Sestius, 110. sevi, 205.

smus, 176. sinem, 160. singuli, 111. singultio, 152. singulto, 140, 152. sinister, 74. sino, 133. sinu, dat., 67. sis, 181. sisto, 131, 190. sitim, 52. sitio, 151. situs, 221. sivi, 205. so, 104. soc, 96. socer, -erus, 27. socium, gn., 32, 33. Socrates, 24, 63. sol, 44. soleo, solitus, 220. solt, 155. sollistimus, 76.

solui, solvi, 209.


soluisse, 209. soluo, solvo, 130.

stturum, 231.
status, 220. statutus, 222.

solus, dat., solae, 98.


solutus, 223.

sterno, 133.
stemuo, 184.

uvirum, 33.
n___,.__ 1-;

sonaturum. -rus. 224.229


.__ 1,-_"

lterto, 125.
nan

250
stertul, 208. steterunt, 215. stet, 113, 190, 191. stetimus, 190, 215. stinguo, 135. stinxi, 200. stipendis, 33. stirps, 56. sto, 139. stratus, 221. stravi, 205. strenuius, -issum us, 78. strepitus, -i, 66. strepo, 125. stricius, 225. stridi, 197. strido, -rico. 126. strigilim, 52. stringo, 135. strinxi, 200. struo, 130. suadeo, 145. suasi, 202. suasum, 226. suavis, 72. subhlandibitur, 162. subdo, 136. subiit, 215. sublatuiri, 232. subvenibo, 162.

INDEX

superbio, 151.
superstes, 59. supcrus, -inr, 27, 74. supplex, 57. supplice, 57. suprad, 21.

tergo, tergeo, 147


terni, trini, 111. tero, 125. terras, gn., 19. terreo, 145. terruncius, 111. tersi, 201, 202. tersus, 226. tertius, 110, 111. terui, 205. testor, 143. tetendi, 192.

supremus, 74.
suremit, 198. surgcbit, 161. surio, 152. surrcpsti, 214. surrexe, 214. sus, dcl., 60. sus, sa, sum,104. suspendi, 192. suspicor, 142. sustuli, 194. suus, -zx, -um, 104. suxi, 201. svemus, 211.

teugi, 189, 192.

T
tabelai, 22. tabes, 68. taceo, 144. tactus, 225. tagam, 165.

tago, 165.

mgu, 165.

succinui, 191.
suesco, 132. sugo, 128. sui, sibi, se, 100. suibus, 34. suimet, 103. sultis, 181. sum, 119. sum, conj., v-\ JSn

summus, 74. sumpsi, 198.


sumpti, 66.

sun, 121.
Sunil, 29. suntod, 169, 179.

tango, 134, 192. Tarentuxn, 62. Tartarus, -a, 4. taurus, 26. taxat, 165. taxit, 166. tectus, 225. ted, 101. tego, 125. tellus, 47. temperi, 15. temperies, 67. tendi, 192. tendo 136 192. teneo,145, 189, 192.

tetini, 192. tetuli, 194, 213. texi, 199, 201. texo, 125. texui, 207. Thncydides, 24. tibe, tibei, 102. Tiberim, 52. Tibure, loc., 15. timos, 48. tinctus, 221. ting(u)o, 136. tinxi, 200. tis, 101. tolio, 137. tondeo, 145. tondre, 147, 193. tonitrus, 65. tonitruum, 65. tono, 139. tono, -is, 128. torqueo, 145. *torqurx-1, 147. torreo, tostus, 145.
torsi, 201.

tortus, 227. tostus, 223. toties, 111. totondl, 193.

totus, gn., toti, dat., totae, 98.


1 tractus, 199.

suo, 130. supellex, 40 super, 27.

tenul, 190, 1 92, 207. tepeo, 144 ter, 111.

trado, 136.
ttaho, 129.

ttaxi, 199.

INDEX

251
velet, 120.

treblhos, 42. tremebit, 161. tremo, 125. tremonti, 121. trepit, 125. tres, tria, tris, 54, 107. tribuo, 138. triceni, 111. trienta, 109.

undecim, 108. undeviginti, 108. ungui, -e, 53. unguo, 136.

velle, 171. vellem, 166.


velli, 197. vello, 137. vendo, venumdo, Veneres, 40, 120. venermus, 218. Venerus, 40. veni, 195. venibat, -bo, 162. venio, 147, 149. venor, 141. Venos, 47. ventum, 222. Venus, 47. ver, 44.
... CL* TF:

uni, gn., 98.


unus, -a, -um, 98, 105 sqq. ilnusqwsisqiie, 99. un:<i, 200. ui*l:,mi, 28. url;-v. acc., 41. urbs, 56. uro, 128. ursi, 201. ussi, 199, 203. ustus, 221. usurpo, 143. utarus, 122. uter, 74, 97. uterlibet, 98. uterque, 98, uterus (uter), -um, 3. utervis, 98.
utilssimus, 76.

trigint, 16, 32, 42.

trinum, 33. tripes, 107. triumvirum, 33. trivi, 205. trudo, 128 trusi, 202. tu, dcl., 100. tubicen, 46. tuento, 170. tuimct, 103. tulam, 165. tuli, 194. tumulti, 66. tumultuor, 143 tundo, 135. tuor, -eor, 130, 147 turbo, 47.

verbum. -orum, 32. vergo, 125.


verri, -rsi, 197. verro, 125. versi. 198. verso, 140. verterunt, 215. verti, 197.

utito, utunto, 170.

utor. 128. V
vado, 129. vagabundus, 174. vagin. 152. Valeri, 28. Vsciiaes, 20, 21. valia(t), 120. vanno, 138. vannus, 24. vapos, 48. vas, vasis, 49. vasi, 202. vasum, 49.

Verto, 125.
Vertuleieis, nom. pl., 31. Vertumnus, 173. verum, 65.

turgo, 127.
turrim, 52. Tuscolana, dat., 21. Tusculi, loc., 15. tussim, 52. tussio, 151. tutc, tete, 103.
tutudi. 190, 1 94.

vesanio, 151.
vescor, 115. vespcrascit, 132. vester, voster, 74, 103.
Vestibat, *bit, 162.

tuus, -a, -um, 1 03 ; tuzii

gn., 20.

U ulciscor, 132.
Ulixes, 62. ullus, 98.

vatum, 54.
vecos, 26. vectigal, 51. vegeo, 145. veho, 125, 173.

ulsit, 163. ultra, 94. umerus, 26. nude, 94.


ultimus, 76.

vehor, 115. vel, 181.

vestra, 103. veterrimus, 75. veto, 139. vetui (-avi), 206. vetus, veter, 48. vetustior, -issiinus, 75. vexi, 201. vias, gn., 19. Vibis, 26. viccni, 111. viceris, 218. vicesimus, -\imus, 110 vici,196.

Victoria. 21.

252 victus, ~i, -uis, 6 6.


viderltis, 218. vidi, 196. viesco, 132.

INDEX

vlrum, orum, 32.


virus, 34. vis, vires, 52, 60. visi, 197. visio, 152. viso, 137. vsus, 225. vivebo, 160. vivo, 127.

volul, 207. volui, volvi, 209. voluo, volvo, 130.


voluto, 140. volutus, 223. vomo, -is, 128. vomui, 206. voro, 143. vorsus, 125. vorto, 125. vos, 100 sqq.

vigil, -um, 51, 59


viginti, 4, 108. vincio, 149. vinco, 134. vinctus, 222. vinti, 108. vinus, 3. vlnxi, 200. violatod, 169.

vivus, 201, 227.


vixi, 201. vobeis, 103. volo, conj., 180. volo, et l'inf., 164. volsus, 227. volur, -crum, 51, 55.

vostrorum, -aruxn, 102.


vovi, 209.

vir, 27. virel, 31. virtutei, 40.

vox, 38, 56.


vulgus, 34.

vulsi, 197, 198.

1_._-

TABLE DES MATIRES

PREMIRE PARTIE
La dclinaison latine

A. GNRALITS. Lus GENRES. - Les Noivinmzs. - LES CAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Genre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nombre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cas. - Valeur des cas : Nominatf _ Vocatif _ Accusatif - Gnitif ~ Datif _ Ablatif - Locatif . . . . . . . LES PROCDS DE LA DCLINAISON LATINE . . . . . . . . .

1-10 1-4 4-5 5-10 10-17 10 10-13 13-17 1 8-23 23-24 24-34 26 26-30 30 34 35-63 35-38 38-50 38-43 43-45 45 45-47 47-50 50-55 55-59

Ton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alternances vocaliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Dsinences . . . . . . . . . . . . . .
Q - - n - . n au

B. Las DcL1N..1soNs. Premire dclinaison a o o a - . - - - - - . ss Noms grecs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Deuxime dclinaison . - - . . . - - . - . - . . . . .

Deus . . . . . . . . . . . ~ . - . . . - . . . . . - . - - . . . - - . - . - -0 Noms grecs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Troisime dclinaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gnralits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I. Thmes consonantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . a Thmes occlusive, labiale, gutturale ou dentale . bgThmesliquide . . . . . . . . . . .. Nomsanomaux . . . . . . . . . . .. ) Thmes en -s- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II. Thmes en -l- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III. Thmes mixtes . . . . . . . . . . . . nanou n o a s .nsoooon
(ef Thmes nasale .............................

Mots en -ios, -ius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thmes en -ro-, -l0............................

254
Substantlfs

'manu nus mrrxmas Adjectifs et participes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


........_........................... ................................ 55-56

57-59
59-61

Noms grecs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Quatrime dclinaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Domus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cinquime dclinaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Comparatif


ArJEc'r1z-fs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Positif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ Superlatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Formes anomales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

IV. Thmes isols

61-63 53-67 66 67-72 73-74


72-79 72-73

..................................._

Formes priphrastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LES PRoNoMs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

74-76 76-77

Comparatif et superlatif des zidvcrlms . . . . . . . . . . . . . _

77-78

78-79

is, ea, id . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pronom relatif et inlcrrogaxtif-indni . . . . . . . . . . . . . . hic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iste, ille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. idem ......................................... ipse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Interrogatifs et indnis composs . . . . . . . . . . . . . . . . Pronoms personnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adjectifs posscssifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cardinaux, ordinaux . . . . . . . . . llnus, duo, trs . . . . . . . . . . . . . . . Les autres noms de nombre . . . . Ordinaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . Distributifs. - Multiplicatifs . .... .... .... .... .... . . . . . . . . . . ... ... ... ... ... . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. . . . . . . . . . .

Thme *so- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1 Un, tout, autre. seul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

81-84 84-89 89-92 92-95 95 95-96

79-104

98-99 99-103 103-104 104-105 105-107 107-109 11 O 110-111

96-97 97-98

Noms DE NOMBRE . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

.... . . .. ..._ .... ....

104-111

DEUXIEME PARTIE
La conjugaison latine Le Verbe. - Gnralits. - lnfectum et Perfectum. Les conjugaisons
Les Voix. - Le dponent. -Les temps et les modes.--

............................... Le Prsent

113-118 119-123 119-121 121-123

Les dsinences: a D6sinencesdel'actif . . . . bg Dsinences du passif et du dponent

'IABLE DES M.*r1REs


Verbes thmatiques en -e/o- (3 conjugaison) . . . . . . . . . . a Verbes radicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b Formes sufxe et inxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thmes verbaux cn -- (1f conjugaison) . . . . . . . . . . . . . . Thmes verbaux en -- (2 conjugaison) . . . . . . . . . . . . . . . Thmes verbaux en -- (4 conjugaison) . . . . . . . . . . . . . . . TEMPS ET MODES DU PRSENT . . . . . . . . . . . . . . . . . Indicatif prsent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b) Types en -- et en -- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . c) Types en -- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Imparfait de l'in<li('z1tif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . - . . - . . . . - . - - .-

255

FoRMA'r1oN DES THMES DU PRESENT . . . . .

....

a) Type radical thmalique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..

Futur . . . . . . . . . . . . . . . .
a Futur en -am, -s . c) Futur en -s . . . . . Futur priphrastique . . Subjonctif prsent . . . . Imparfait du subjonctif Impratif . . . . . . . . . . . a) Impratif prsent b) Impratif futur . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . se . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..

b Futuren -b

.........................._. . ....................... .. ........ .


.ss . . . . . .. s

c) Impratif futur passif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

............................ ............................ ...................... ......

FORMES NON PERSONNELLES DE L;1NEEc'rUM . . . . Innitif prsent actif et passif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Participe prsent actif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Participe futur passif . . . . . . . PRESENTS ANOMAUX

. .

.. . . . . . . . . . . . . . . .....

Edetsescomposes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . D6 ........... E6 .............................. Fld ........

Sum et ses composs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vol et ses composs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..

au

124 124-138 124-131 131-138 138-143 143-147 147-152 152-170 153-156 153-154 154-155 155-156 156-158 159-164 159-161 161-162 162-163 163-164 164-166 166-167 167-170 167-169 169 169-170 171-175 171-172 172-173 173-175 175 175-180 180-182 182-1 83 183-184 184-185 185 186 186

Le Parfait Gnralits. - Rapports de Finfectum et du perfectum ;


du perfectum et du participe en -to- . . . . . . . . . . . . . . . . 186-1 89 1 89-204 169-195

Pumrr mas THEMES coNsoN.4N'r1QUEs . . . . . . . . .


OIIIIOOQOUIIQOOOCOOCIOU

256

TABLE DES MATIRES

B Parfait radical sans redoublement . . . . . . . . . . . . . . I. Verbes prsentant Palternance de quantit . . . . . II. Verbes prsentant l'alternance de timbre et 1'111ternance de quantit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III. Parfaits sans caractristiques . . . . . . . . . . . . . . .
C. Parfait sigmatique . . . . . . . . PARFAIT DES VERRES A RADICAL VOGALIQUE . . . . . a) Parfait en -v b) Parfaiten-u ..... Formes en -ii

195-204 195-196 196 197


197-204 204-217 205-206 206-208

Verbes en -u, -v, -ve

Plus-que-parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Futur antrieur et parfait du subjonctif FORMES NON PERSONNELLES Innitifparfait ..... Participe pass passif ..... Adjectif verbal en *-io- . . . . . . . . . . . . . . a) Verbes radical consonantique

Parfait priphrastique avec abe et le participe en -to- . TEMPS ET MODES DU PARFAIT . . . . . . . . . . . . . . . . .


.............. .............. . .

lment -is du parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dsinences de Pindicatif ,parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Formes contractes du parfait en -v . . . . . . . . . . . . . . . . .

..................................

208-209
209-211

211-212

212-213 213-216

..... ..............

b) Verbesradicalvocalique Changements phontiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . a Vocalisme Formesanomales ........ Parfaitpassifetdponent... Participe futur actif Innitiffuturactif ....
Supin .................. Infinitiffuturpassif INDEXDESAUTEURS .... b Consonantisme .......

217 217-219 219-232 219 219-220 220-221 221-222

216-217 217-219

222-224 224-227 224-225

..

225-227

227-228 228 229 229-230


231 232 234

BIBLIOGRAPHIE INDExDEsFoRMES...... . . . . . . . . . . . TABLEDESMATIERES ..............................


:min-

233

235-252 253-256

Irnprimerie TAFFIN-LEFORT a Lille (France). 10-7-67. DD lgal 3 trim- 1967. Imprim en France

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