A Nous La France !
A Nous La France !
A Nous La France !
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A NOUS
LA FRANCE !
CRACOVIE
ISIDOR-NATHAN GOLDLUST, Éditeur
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1913
Le premier exemplaire du présent ouvrage
a été offert en hommage à l'Académie fran-
çaise, et déposé sur le bureau par M. Emile
Faguet.
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DU MÊME AUTEUR :
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EN PRÉPARATION:
I
« La France » est une expression géographique.
Le nom de France désigne le territoire com-
pris entre la Manche et les Vosges, entre le
golfe de Gascogne et les Alpes.
Les hommes qui sont maîtres de cette région
s'appellent les Français.
Maintenant, c'est nous, Juifs, qui régnons et
commandons en France, où les indigènes nous
obéissent, nous servent, nous enrichissent.
Donc, c'est nous les Français.
Un peuple remplace un autre peuple ; une
race remplace une race.
Avec de nouveaux Français, la France
continue (1).
PARTIE OFFICIELLE
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LE PRÉSIDENT ARMAND FALLIÈRES
Au moment où notre aimé et vénéré Président de la
République, M. Armand Fallières, son septennat ter-
miné, va rentrer dans le rang et redevenir un simple
mais désormais illustre citoyen de la France républi-
caine, qu'il nous soit permis, dans cette revue fran-
çaise au premier chef, de le saluer respectueusement.
M. Fallières est un ami du Judaïsme français, et il
a toujours entretenu avec nos coreligionnaires de la
Métropole les relations les plus courtoises.
Lors de sa venue en Tunisie, en 1911, il avait reçu
avec beaucoup de cordialité les diverses délégations
israélites qui étaient allées lui présenter leurs hommages
déférents. Il eut des paroles de sympathie pour
le loyalisme de nos frères indigènes et pour leur colla-
boration dévouée à l'oeuvre civilisatrice et émancipa-
trice de notre chère Patrie.
Rappelons encore que c'est lui qui décora de la
Légion d'honneur notre éminent collaborateur Me Elie
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Fitoussi, honorant de la sorte, en la personne de notre
délégué, le judaïsme tunisien tout entier.
Nous renouvelons à M. le Président Fallières l'expres-
sion de notre plus profond respect et nos meilleurs
souhaits le suivent dans sa retraite.
ASSUÉRUS
Je te les livre
Vive la République!
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II
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III
La farce patriotique
des Français
Les Français sont une plaisante nation.
Jamais ils ne seront pris au sérieux par les
autres peuples.
L'accès de fièvre patriotique dont la France
a souffert depuis deux ans n'inquiète sérieuse-
ment personne en Europe. Il a seulement appelé
l'attention sur le ridicule d'un pays qui crie
« Aux armes! » pour repousser l'étranger, quand
il a déjà offert, vendu, livré à l'étranger ses for-
teresses, ses trésors, les clés et les rouages essen-
tiels de son gouvernement, de son adminis-
tration, de ses finances, de son organisation
économique, politique, judiciaire, et de sa vie
morale.
Les Français ont la manie de célébrer leurs
désastres comme des victoires, leurs humilia-
tions comme des succès. Après une déroute, ils
chantent un Te Deum! et suspendent comme
des trophée, aux voûtes de leurs cathédrales,
les quelques drapeaux qu'ils ont dérobés au
vainqueur. En acceptant le joug le plus lourd
et le plus humiliant, ils prennent des mines de
Tartarins. il se répètent qu'ils font trembler
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le monde. Il le croient peut-être. Mais le monde
entier se moque d'eux.
Le gouvernement de la République demande
à la nation française un milliard tout de suite,
beaucoup de milliards dans l'avenir, une année
encore de la vie de. jeunes gens pour assurer
l'indépendance du territoire, pour empêcher
que la Champagne et la Bourgogne ne devien-
nent allemandes, pour ne pas voir de nouveau
les chefs étrangers prélever des rançons, ordon-
ner des exécutions dans les préfectures de
France.
Or, l'arrondissement où nous écrivions ces
pages a comme sous-préfet un étranger ; le préfet
du département est un étranger, le ministre de
l'intérieur est un étranger. Dans la capitale,
où nous vivons le plus souvent, le conseil de pré-
fecture est présidé par un étranger ; le conseil
municipal est tenu en laisse par un étranger ; .
les principaux postes des administrations cen-
trales, plusieurs ministères, la moitié des tribu-
naux, des grands commandements militaires,
des emplois diplomatiques, sont occupés par des
étrangers ; les lois les plus importantes sont pré-
sentées, discutées, rapportées au Parlement par
des étrangers.
Pourquoi les Français ne veulent-ils pas subir
des conquérants nouveaux qui 1eur viendraient
de Cologne, de Francfort, de Berlin, puisque leur
maîtres actuels, les maîtres de qui les ordres
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sont écoutés par trente-huit millions de Français
,avec une soumission parfaite, arrivent déjà de
Berlin, de Cologne, de Francfort, de Buda-
Pesth, de Salonique, de tous les villages alle-
mands, polonais, russes, roumains et levan-
tins?
Des industriels et des commerçants ger-
maniques, anglais, américains, possèdent et
mettent en valeur presque tous les éléments
de la richesse française.
Nos compatriotes hébreux gouvernent, admi-
nistrent, exploitent le sol et l'habitant, forment
l'intelligence et dressent le caractère de la jeu-
nesse française selon les vues de notre politique
nationale israélite.
Toute la presse de la capitale et, par réper-
cussion, presque toute la presse des provinces
obéissent à des étrangers.
Les Français offrent ce spectacle, unique
assurément dans l'histoire, d'un grand peuple
qui ne connaît rien de ses propres affaires, de
ses périls, de ses intérêts immédiats ou futurs,
de ses hommes, de ses ressources, que par des
étrangers.
Les Français pensent par des cerveaux étran-
gers ; sur tous les problèmes dont dépend
leur existence, ils acceptent comme oracles les
informations et les jugements d'une tourbe
étrangère qui n'a ni la mentalité, ni la sensi-
bilité de la race française, ni l'intelligence
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des choses françaises, ni sympathie ni respect
pour la France.
M. Marcel Prévost publie un roman « à sensa-
tion » pour montrer la fatale influence des ins-
titutrices et gouvernantes étrangères sur l'édu-
cation des jeunes filles françaises. La presse est
l'institutrice, la gouvernante de la nation, qui
puise dans les journaux ses informations, ses
jugements, presque toute la matière de sa vie
intellectuelle. Et la presse de Paris est étran-
gère au même degré que les héroïnes de M. Pré-
vost.
Dans tous les partis politiques, du Gaulois à
l'Humanité, les rédactions de journaux sont
internationales. Le grand journal qui « travaille »
dans le patriotisme avec le plus d'audace et
de fracas, le Matin, est une Tour de Babel où
les ouvriers parlent et écrivent toutes les
langues sauf le français.
Quand MM. de Cassagnac et d'autres jeunes
gens patriotes expulsent bruyamment de Paris
un Grümbach ou un Karl-Eugen Schmidt sous
prétexte d'outrage à la France, ils n'ont pas
l'air de se douter que la plupart des confrères
qu'ils coudoient et même qu'ils accueillent sont
d'autres Schmidt et d'autres Grümbach. Ou
bien ils ne veulent pas s'en apercevoir.
D'où sortent ces étrangers qui font l'opinion
publique en France? Quelles garanties offrent-
ils à leur pays d'adoption?
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Voilà de fameux patriotes français, que ces
vagabonds qui ont commencé par renier leur
première patrie! Pourquoi ne renieraient-ils
pas et ne trahiraient-ils pas la seconde comme
la première?
Si leur première patrie les a rejetés comme
indignes, la France n'est-elle pas folle de les
recevoir et de leur confier aussitôt les direc-
tions de sa pensée?
La République française n'est pas un lieu
d'asile: elle est une terre de Chanaan, un Para-
dis pour la vermine d'Europe et d'Amérique,
pour les déchets sociaux de tous les pays.
Fuyant la police de leurs pays respectifs,
non seulement les pires aventuriers sont reçus
en France comme des frères au nom de la
« solidarité humaine », mais la République leur
confère sans tarder la naturalisation, des con-
cessions coloniales, des décorations, toutes les
apparences de la respectabilité, tous les moyens
de faire prompte fortune ; elles les investit de
fonctions publiques ; elle leur donne la haute
main sur l'éducation de la jeunesse, et le mono-
pole de la presse.
Ainsi s'explique le mépris où la presse française
est tenue par la foule et par les journalistes des
autres pays. Ainsi s'explique la vénalité des
journaux français.
Au début de la dernière guerre des Balkans,
nous vîmes arriver à Constantinople le rédacteur
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en chef d'une feuille parisienne qui avait mon-
tré les dispositions les plus turcophobes au cours
de la guerre de Cyrénaïque. Depuis un an, ce
journal et cet écrivain dénonçaient la sauvagerie
du peuple ottoman, l'incapacité et la déloyauté
du gouvernement turc. La première visite du
journaliste, à Constantinople, fut pour le ministre
des finances, qui lui prouva l'existence de cer-taines
disponibilités au Trésor ; sa seconde visite
fut pour le sultan, qui lui remit une parure
de diamants. Alors, les Turcs apprirent qu'ils
avaient la première armée du monde, les meil-
leurs généraux, les plus grands ministres, le bon
droit certain, la victoire acquise, les sympa-
thies de l'univers.
La femme du journaliste exhibe aux galas un
1« pendentif » admirable ; les Turcs ont été vain-
cus tout de même ; les badauds français ont lu
et cru comme paroles d'Evangile des mensonges
grossiers ; les correspondants de journaux de
tous les pays présents à Constantinople ont enre-
gistré cet épisode déshonorant pour la presse
française, sans tenir compte que le héros de
l'histoire n'est pas Français, non plus que sa
femme endiamantée, non plus que son journal
sensationnel.
Lorsque les socialistes allemands dévoilèrent
au Reichstag les manoeuvres de la maison
Krupp et ses relations intimes avec la presse
parisienne, le directeur du Rappel et le direc-
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teurs de l'Autorité annoncèrent qu'ils consti-
tuaient un comité ou jury d'honneur pour
approfondir le sujet: si le Figaro était à la solde
de Krupp, on allait faire bonne justice!...
Hélas! Il n'a plus été question de cette belle
enquête. Les directeurs du Rappel et de l'Autorité
ont sans doute reconnu, dès les premiers pas,
qu'ils s'aventuraient sur un terrain dangereux.
Ils allaient découvrir que les trois quarts des
journaux français, et les plus considérables,
sont gagés par les ambassades étrangères, pour
servir des politiques étrangères, par la plume
de rédacteurs étrangers. Les Jeunes Turcs, en
vidant les tiroirs d'Abd-ul-Hamid, ont trouvé
les noms de six grands journaux de Paris que
payait le Sultan Rouge.
Ces journalistes étrangers, hier Allemands,
Hongrois, Anglais, Hébreux, Hollandais,
aujourd'hui affublés de la nationalité française
et de décorations françaises, ne trahissent pas
réellement leur nouvelle patrie, car ils n'en ont
pas plus souci que de l'ancienne ; ils sont des
sans-patrie. Nos compatriotes hébreux seuls
obéissent aux ordres de notre gouvernement
national et servent la politique définie de notre
nation. Mais les Français imbéciles sont pour les
uns comme pour les autres un bétail dont il est
commode et profitable de trafiquer.
Telle est la prise des étrangers sur la presse
française qu'ils en excluent à leur gré les
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derniers Français clairvoyants. Le cas ne se
présente, d'ailleurs, que par exception. L'ouvrier
français, dans ses syndicats, est encore capable
d'une certaine résistance contre l'invasion des
concurrents étrangers. Le journaliste français
n'en est pas capable ; ni sa conscience profes-
sionnelle, ni son sens patriotique ne lui don-
nent le courage de défendre son pays en se pro-
tégeant lui-même ; il accepte les plus laides pro-
miscuités ; il subit la collaboration et bientôt
l'autorité des intrus ; il n'est plus qu'une sorte
de scribe chargé de mettre en français gramma-
ticalement correct les articles suspects des
agents étrangers.
S'il résiste, on le brise.
De même que la République française a chassé
du pouvoir M. Delcassé, ministre des affaires
étrangères, sur la première injonction du Kaiser,
les plus puissants journaux français, sur la pre-
mière injonction du Gouvernement d'Israël,
chassent de leur rédaction les Français qui nous
gênent.
Les directeurs du Rappel et de l'Autorité
peuvent convoquer des commissions et des jurys,
ouvrir là-dessus des enquêtes. Nous leur pré-
disons qu'ils n'iront pas plus avant cette fois-ci
que l'autre.
Les étrangers sont maîtres, et bien maîtres,
de la France et de la République. Les Français
ne connaissent que ce qu'il nous plaît de leur
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laisser connaître, dans la mesure et sous la forme
qu'il nous plaît de déterminer. La presse fran-
çaise est à nous ; le journal qui remue des mil-
lions dépend de nous comme le journal qui
cherche cinquante louis.
Quand un journaliste français devient dan-
gereux, nous l'achetons.
Si l'homme n'est pas à vendre, nous le suppri-
mons.
Les Français ne sauront jamais combien leurs
velléités de patriotisme et d'indépendance nous
font rire. Leurs types de patriotes sont le vieux
Clemenceau et le jeune Maurice Rostand, cadet
de Gascogne!... Le vieux Clemenceau qui, pen-
dant la débâcle française, à. trente ans, cachait
sa lâcheté dans la mairie de Montmartre, comme
son mignon Pichon cacha plus tard sa lâcheté
dans les caves de la légation britannique,
à Pékin ; le jeune Maurice Rostand, qui s'est
fait réformer avant de signer la pétition pour
le service de trois ans!
A la fin de mars 1913, dans un scrutin sur
l'amnistie, 141 députés appuyèrent la proposi-
tion d'amnistier les déserteurs. Ils furent
nommés renégats de la patrie » par un journa-
liste du parti contraire. Sur les cent quarante et
un représentants du peuple français, un seul
s'indigna de la flétrissure.
Les amiraux français, consultés dans les
jurys d'honneur (affaire Bernstein), professent
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que la désertion n'entache nullement le carac-
tère et la respectabilité du déserteur, qui reste
un galant homme.
Le ministre italien Crispi disait que la Tunisie
doit être « une colonie italienne gardée par les
soldats français. »
La France entière est une grande colonie
internationale, cultivée par les ilotes français,
bons boeufs de labour, ouvriers adroits, dociles
à l'aiguillon et au fouet, sous la surveillance et
pour le profit des étrangers, spécialement de
nos frères hébreux.
Oui, Français, donnez vos milliards, donnez
votre sang pour garder notre France, notre grasse
ferme, notre précieux Chanaan, notre joyeux
Moulin-Rouge.
Mon compatriote Reinach vous en conjure ;
il vous l'ordonne. Et vous l'écouterez. C'est la
joie d'Israël et la joie du monde entier de voir
les lois militaires de la France rédigées, les
archives diplomatiques de la France écumées,
les finances et les trésors artistiques de la France
gérés par le ghetto de Frankfurt.
La loi des trois ans a été discutée, devant la
Chambre et dans la presse, par M. de Mun dont
le nom figure dans toutes les sociétés de notre
compatriote Lazare Weiller ; par le tribun Jau-
rès, qui prend les ordres de l'Ambassade d'Alle-
magne et qu'entretiennent royalement nos
compatriotes, les grands spéculateurs de la
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Berliner Tageblatt ; par Joseph Reinach, héri-
tier des talons de chèques du Panama, des che-
mins de fer du Sud, enrichi d'énormes pots de
vin sur les fournitures de l'armée française,
et vice-président de la commission de l'armée.
Les Français ne se rappellent plus la fameuse
lettre:
« Mon cher Reinach,
« L'attitude que vous prenez en présence de ma
situation est infiniment regrettable pour moi et
pour vous. Si vous aviez agi loyalement envers
moi, je n'aurais pas à compter avec les diffi-
cultés actuelles. Si, à l'époque où vous deviez
remettre, pour moi, à Léon Chabert, quinze cent
mille fancs, vous lui aviez remis cette somme
entière, j'étais tiré d'embarras d'une façon com-
plète ; qu'avez-vous fait? Vous m'avez indûment
retenu cinq cent mille francs malgré mes protes-
tations.
« Je vous ai demandé déjà souvent la restitu-
tion de cette somme. Aujourd'hui, ne pouvant
plus attendre, je l'exige immédiatement.
« Si vous refusez, je suis décidé à agir vis-à-vis
de vous avec la dernière énergie. Il me sera facile de
prouver par vos propres écrits que, sur la part
qui vous revenait dans le marché des Lits mili-
taires, la Société des Lits militaires vous avait
chargé de me payer une commission de quinze
cent mille francs. Vous n'oserez plus me refuser
la restitution des cinq cent mille francs si injus-
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tement enlevés. Votre refus serait ma ruine, mais
ma ruine serait la vôtre, soyez-en absolument
convaincu...
« Mon ami Guillot me télégraphiera la décision
que vous aurez prise.
« Rappelez-vous notre Testament:
« OEil pour oeil, dent pour dent.
« A vous »
CORNÉLIUS HERZ.
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NOTE DU TRADUCTEUR FRANÇAIS
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I. - A NOUS LA FRANCE!. . . . . . . . . . . . 3
APPENDICE.