Sujets D'épreuve Composée Sur Le Thème 122 - Les Déterminants Des Fluctuations Économiques
Sujets D'épreuve Composée Sur Le Thème 122 - Les Déterminants Des Fluctuations Économiques
Sujets D'épreuve Composée Sur Le Thème 122 - Les Déterminants Des Fluctuations Économiques
3 attentes
1- Comprhension du
sens de la question
2-
Critres de russite
- Respect de la consigne
impose par la question
Points de vigilance
Les questions de cette partie ne sont pas des
questions de dfinition. Llve ne doit pas se
contenter de dfinir les notions
Matrise
- Explications des mcanismes
des connaissances
- Dfinitions des notions
- Illustrations
Mcanismes
mobiliser figurant
dans
les
- Cohrence de la rponse
Pas
de
dattentes
la rponse
formelles
vis--vis
3 attentes
1Prsentation du
document
Critres de russite
items identifier :
- nature du document
- source
- titre du document
Points de vigilance
On nattend pas de dfinition des indicateurs ou des
termes du sujet
Savoir-faire
fonction
des
faire
savoir
3- Rponse la
question pose
prciser
des documents.
en
4 Attentes
1- Rponse au sujet
2- Organisation du
raisonnement
Critres de russite
Les
arguments
apportent
une rponse la question
pose
introduction brve au
dentre en matire
sens
3- Matrise des
- dfinition des notions
connaissances pertinentes
- explication des mcanismes
- illustration
(exemples,
Points de vigilance
Le candidat prsentera un raisonnement
appropri la question
faits
statistiques)
Remarque globale : la longueur des rponses peut tre variable selon la question pose, llve doit surtout tenir
compte du barme et donc de limportance relative de cette partie dans lpreuve (gestion du temps)
4. Travail faire :
Constituer des groupes de 3 personnes .
Slectionner un des sujets proposs.
Rdiger compltement les EC1 et EC2 .
Elaborer le plan dvelopp de lEC3 en rdigeant lintroduction et la conclusion
1999-2008
2009
2010
2011
2,5
-3,8
3,1
1,6
- Etats Unis
2,5
-3,5
3,0
2,0
- Zone euro
2,1
-4,2
1,8
0,2
0,7
-4,4
-3,2
-3,4
Taux de chmage
6,4
8,2
8,3
8,1
Taux dinflation
2,7
0,5
1,8
1,9
-2,2
-8,3
-7,7
-5,9
6,7
-10,7
12,6
4,8
Document 2 :
Les mouvements financiers impactent fortement lconomie relle et celle-ci en retour agit sur le systme financier.
Dune part, une partie des ventes dactifs que produit la dflation de bilan se traduit par des crdits moins
nombreux pour l conomie relle (crdit crunch). Dautre part, la baisse des prix des actifs conduit une
diminution de la richesse des mnages. Celle-ci est particulirement marque aujourdhui. Des septembre 2007
septembre 2008, on lestime 111% pour les mnages tats-uniens. La valeur de leurs actifs a diminu de 7100
milliards ! Ces deux canaux ont un puissant effet rcessif sur lconomie relle. La crise touche dabord les
subprimes1 en mars 2007 ; ensuite en juillet et aot 2007, ce sont les marchs montaires, limmobilier commercial
et les institutions financires qui sont touches ; puis, dbut 2008, viennent limmobilier subprime et le crdit
corporate (aux entreprises) ; enfin, en septembre 2008, les conomies mergentes sont les dernires affectes. A
cette date, cest la totalit des actifs, lexception des emprunts publics, qui sont corrls la baisse, ce qui montre
lampleur indite de la crise, consquence directe qua prise lintgration internationale des marchs financiers.
(Source : A. Orlan, De leuphorie la panique : penser la crise financire, CEPREMAP, 2009)
Subprime1 = Prts hypothcaires accords des mnages dont la solvabilit est faible
Document 3 :
Document 4 :
Document 2 :
Document 3 :
Document 4 :
Il n'y a pas de revirement. A circonstances diffrentes, remdes diffrents. Nous sommes en prsence d'une
crise d'une amplitude exceptionnelle, dont la principale composante est un effondrement de la demande.
Les indices de confiance des consommateurs et des entreprises n'ont jamais autant chut depuis qu'ils
existent. Du jamais-vu ! A partir du mois d'octobre, une paralysie des intentions de dpenses s'est
dclenche de faon soudaine et mondiale. Les mois qui viennent vont tre trs mauvais. Il est impratif
de juguler cette perte de confiance, de relancer et, si ncessaire, de remplacer la demande prive, si l'on
veut viter que la rcession ne se transforme en Grande Dpression. Bien sr, en temps normal, nous
aurions recommand l'Europe de diminuer ces dficits. Mais nous ne sommes pas en temps normal.A
ce stade, deux types de mesure sont ncessaires. D'abord les mesures dont on vient de parler pour
rtablir la confiance, et relancer la demande. Cela implique d'utiliser les outils montaires et budgtaires.
Mais aussi, des mesures destines rparer le systme financier. Les banques continuent rduire leurs
crdits aux particuliers comme aux entreprises ou aux pays mergents. Il n'y aura pas de redmarrage de
la croissance sans que ce problme soit rsorb. Il vaut mieux que la relance intervienne par
l'augmentation des dpenses publiques que par la diminution des recettes publiques. Autrement dit, les
constructions de ponts ou les rnovations d'coles risquent d'avoir plus d'effets sur la demande que des
rductions d'impts que les mnages sont tents de transformer en pargne de prcaution. Si on diminue
les impts ou si on augmente les transferts, il vaut mieux cibler les populations victimes du chmage ou
surendettes. Elles en ont plus besoin et elles le dpenseront aussitt, contribuant la reprise de l'activit
conomique.
Source : Interview en 2008 dOlivier blanchard (chef conomiste du FMI) "Il faut viter que la rcession ne se
transforme en Grande Dpression","Il faut viter que la rcession ne se transforme en Grande
Document 2:
Les facteurs explicatifs dun choc ptrolier sont multiples et varient dune crise lautre. Le dsquilibre entre
loffre et de la demande ainsi que les tensions gopolitiques constituent les deux grandes variables
explicatives des variations du prix du ptrole.
Un choc ptrolier peut tre d plusieurs facteurs.
Un choc doffre , qui lui mme peut tre du :
une crise politique ou un conflit arm dans un pays ou un ensemble de pays producteurs ou de
transit, telle la crise de 1973 mais aussi la rvolution iranienne de 1979, suivie de la guerre ente
Iran et Irak ;
une baisse volontaire de loffre des pays producteurs.
Une augmentation non anticipe de la demande des pays consommateurs. Cest ce que lon
appelle un choc de demande . Laugmentation des cours du ptrole en 2008 peut tre
considre comme un choc de demande.
Les consquences principales
une hausse du niveau gnral des prix du fait de lomniprsence des produits ptroliers dans
lconomie des pays industrialiss (carburants des vhicules particuliers, carburants des vhicules de
transport, carburants des machines agricoles et industrielles, ptrochimie, etc.);
une diminution de lactivit conomique conscutive une dstabilisation conomique lie aux
transferts montaires massifs des pays importateurs de ptrole vers les pays exportateurs que
provoque la hausse des prix du brut.
A linverse, un contre-choc ptrolier est une baisse brutale du prix du ptrole. Celle-ci intervient pour les
raisons opposes celle du choc.
La croissance conomique fulgurante observe au cours des annes 50-60 dans la plupart des pays
industrialiss repose, entre autres, sur laccs un ptrole abondant et bon march. Pendant les annes
1960, la demande ptrolire crot de plus de 7% par an(5). Ds 1972, la production de ptrole aux EtatsUnis atteint(6) ce que les experts dsignent comme un pic ptrolier , c'est--dire le point de production
maximale. Afin de pallier ce manque, les Etats-Unis importent une quantit toujours croissante de ptrole,
notamment extrait au Moyen-Orient.
En parallle cette augmentation de la demande mondiale, l'Organisation des Pays Exportateurs de Ptrole
(OPEP) forme en 1960 se runit en 1970 et 1971 afin de revaloriser le prix du ptrole. Lunion de ces
grands pays producteurs au sein dun cartel accrot considrablement leur pouvoir de march sur la
fixation des quantits mises en vente ainsi que sur le prix du baril.
Le 6 octobre 1973, lEtat dIsral est attaqu par une coalition dEtats Arabes mene par lEgypte et la Syrie.
Cette guerre est prtexte laugmentation des prix du baril de brut dcide par lOPEP en rponse au
soutien de certains pays occidentaux Isral. Lors de la confrence de Kowet le 19 octobre 1973,
lOPEP dcide une augmentation de 70% des prix du baril et quelques jours plus tard une rduction
mensuelle de 5% de la production ptrolire. LOPEP stabilise ensuite les prix moyens du brut autour de
12 $ de lpoque par baril, quatre fois le niveau davant la crise de 3 $.
Document 3 :
Document 4 :
Lors des chocs ptroliers de la seconde moiti des annes 1970, les gouvernements ont cru qu'il fallait
soutenir la demande alors qu'il s'agissait de chocs d'offre ngatifs. Les politiques expansionnistes
(montaire et budgtaire) mises en place ont alors simplement conduit une forte hausse de linflation.
Aujourd'hui, nous sommes confronts un choc de demande ngatif, avec l'arrt de lendettement et le
recul du commerce mondial.
Il faut donc le traiter comme un choc de demande et pas comme un choc d'offre :
les politiques montaire et budgtaire contracycliques sont justifies jusqu'au point o apparaissent des
effets pervers qui rduisent la demande ;
baisser les salaires est contreproductif, sauf si cela peut accrotre plus que proportionnellement l'emploi ;
les gouvernements devraient donc limiter autant que possible les tentatives des entreprises de
rengociation la baisse des salaires ;
avoir une inflation faible est favorable que ce soit grce au prix des matires premires ou avec une
concurrence accrue, car elle soutient les revenus rels ; de mme, le fait que l'emploi ne s'ajuste que
partiellement la chute de l'activit est stabilisant, mme s'il implique une chute de profitabilit.
Source : PArtus , 31 juillet 2009 Ecoflash N 350,Ne pas oublier que nous sommes confronts un
choc de demande ngatif
Document 2 :
Autant la croissance de la zone euro est faible, autant la reprise conomique aux Etats-Unis parat solide. Mais on peut
alors se demander si cette reprise amricaine ne va pas aider lconomie de la zone euro repartir. En ralit, cette
transmission de la reprise conomique des Etats-Unis la zone euro ne se produit pas, essentiellement pour trois
raisons :
la reprise amricaine ne conduit pas une reprise significative des importations des Etats-Unis ou des
exportations de la zone euro vers les Etats-Unis ; ceci rsulte de ce que la reprise des Etats-Unis gnre un
besoin de biens dquipement qui est satisfait largement par la production amricaine ;
la reprise amricaine est lie la forte comptitivit des Etats-Unis (cot du travail, prix de lnergie faibles) ;
de ce fait les Etats-Unis gagnent, et vont gagner encore plus dans le futur, des parts de march et des
investissements au dtriment de la zone euro ;
certes, la reprise amricaine conduit une apprciation du dollar non seulement vis--vis de leuro mais vis-vis de beaucoup de monnaies, ce qui limite la dprciation effective de leuro. De plus, la sensibilit des
exportations de la zone euro au taux de change ( leur prix) est faible.
Source : P Arthus, 21/11/2014 - Pourquoi la reprise amricaine ne soutient pas lconomie de la zone euro ?
Document 3 :
Jean-Marc Daniel : Plusieurs modles dmontrent que l'Europe, comme les Etats-Unis, entrent dans une
phase de "pallier technologique" au sein de laquelle la croissance ne repartira que par un choc
d'innovation. Si outre-Atlantique les entreprises ont retrouv des marges de manoeuvre pour un tel
choc, l'austrit en zone euro pse encore trop sur les entreprises. L'Europe se tire une balle dans
le pied et accumule du retard sur les Etats-Unis.
Philippe Waechter : Au dbut des annes 1980, l'Eurosclrose tait le terme la mode en Europe et l'on se
posait les mmes questions. Deux conomistes amricains avaient diagnostiqu un manque de demande
et la ncessit de rformes structurelles. La demande a t rejete comme facteur de sortie de crise.
Cependant avec la reprise de la croissance amricaine et la baisse du prix du ptrole (contrechoc
ptrolier) l'activit tait repartie rapidement.
La question est un peu la mme aujourd'hui mais l'on est incapable de savoir d'o viendra le supplment
de demande salvateur. Il va donc vraiment falloir que l'conomie europenne retrouve de l'autonomie de
croissance. Cela pourra tre bnfique mais ce sera long et surement douloureux.
Avec 2 trimestres conscutifs de baisse de l'activit, la zone Euro est entre techniquement en rcession. Ce
qui est proccupant dans les chiffres publis est le repli trs marqu de l'activit aux Pays Bas et dans
une moindre mesure en Autriche. La baisse de l'activit ne se cantonne plus aux pays dits priphriques.
C'est en cela que ces chiffres du 3me trimestre sont proccupants. En outre, l'Allemagne n'a plus la
capacit maintenir un chiffre robuste pour la zone Euro puisque son activit ralentit aussi de
faon significative. Quant la France elle a contribu positivement au 3me trimestre mais aprs trois
trimestres mdiocres.
En d'autres termes, la fragilit de la croissance affecte tous les pays de la zone. C'est le point le plus
proccupant car aucun ne semble capable d'inverser la tendance
Source : La crise sans fin : lEurope est-elle condamne alterner cycles de croissance squelettique et
rcession ? par JM Daniel et P Waechter, in
http://www.atlantico.fr/decryptage/crise-sans-fin-europe-est-elle-condamnee-alterner-cycles-croissancesquelettique-et-recession-jean-marc-daniel-philippe-waechter-546286.html#pKFMD5j1KWtioFrs.99
Document 4 :
Document 2 :
On se flicite souvent de la hausse plus rapide dans la priode rcente en Allemagne des salaires et des cots
salariaux unitaires. Elle dgrade la comptitivit-cot de lAllemagne vis--vis des autres pays de la zone euro, ce qui
est normalement stabilisant puisque lAllemagne est au plein-emploi et que ces autres pays ont un chmage massif.
Mais observe-t-on que la perte de comptitivit de lAllemagne profite la France et lItalie ? Le problme peut
tre :
que les productions de la France et de lItalie, ne se situant pas au mme niveau de gamme, ne
Source : P Arthus, flash eco,21 novembre 2014 N 929, La perte de comptitivit de lAllemagne profite-t-elle la
France et lItalie ? in http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=80272
Document 3 :
Document 4 :
L'Allemagne fait un tout petit pas en rponse aux demandes de relance venant d'un peu partout. A l'issue du
traditionnel sminaire d'valuation des recettes fiscales, le ministre fdral allemand des
finances, Wolfgang Schuble, a annonc un plan d'investissements supplmentaires de... 10 milliards
d'euros dans deux ans et sur trois ans !
Car le ministre des finances ne veut pas toucher son objectif de schwarze Null , le retour l'quilibre des
finances publiques fdrales en 2015. Pas question donc de relancer maintenant. Il faudra
attendre. Fidle son credo qu'on ne fait pas de croissance avec de la dette , Wolfgang Schuble veut
maintenir son objectif d'quilibre jusqu'en 2018 au moins. Seulement, partir de 2016, Berlin attend de
nouvelles marges de manuvre. Outre l'effet des taux trs bas que doit servir l'Allemagne, le
gouvernement table sur une moindre contribution au budget europen et une rduction du financement du
dficit de la caisse de retraite. C'est avec ces moyens qu'il entend investir 3,3 milliards d'euros de plus par
an entre 2016 et 2018.
Cette annonce est une opration de communication, rien de plus. La somme injecte annuellement
reprsente 0,11 % du PIB. Or, en termes de plan de relance, faire si peu revient souvent ne rien faire.
L'effet sur l'conomie allemande sera trs faible, voire nul et celui sur l'conomie de la zone euro encore
plus rduit. Une tude de S&P indiquait rcemment qu'une relance de 1 % du PIB en Allemagne
conduisait une hausse de 0,3 point de PIB de la croissance de la zone euro et 0,12 point en France. En
dcalant la virgule vers la gauche, on apprciera l'effet de cette relance. Pour l'Hexagone, la croissance
sera dope de 0,012 point de PIB...
Part ailleurs, cette annonce traduit une incomprhension complte de l'urgence de la situation dans la zone
euro. Annoncer des investissements pour 2016 est une ngation des plaies actuelles de la zone euro, et
notamment du problme de demande. L'objectif de Wolfgang Schuble n'a pas chang : il reste obsd
par l'quilibre budgtaire des finances fdrales. Rien d'autre. D'ici 2018, il sera du reste possible de
revenir sur ce plan d'investissement minimal en fonction de l'volution des recettes fiscales...
Source : R Godin, Le rideau de fume du plan de relance allemand de 10 milliards d'euros, la Tribune,06/11/2014
Document :
Document 2 :
Document 3 :
Lorigine de la perturbation, les dfaillances de la rgulation, les mcanismes de la contagion financire et
conomique sont diffrents dune crise lautre. Mais toutes ces crises financires qui jalonnent lhistoire
du capitalisme, ont des dimensions communes.
Origine dune crise : Noclassiques versus Keynsiens
En conomie, il existe principalement deux conceptions dune crise propres chaque courant de pense :
Pour les Noclassiques, elles sont dues des chocs exognes, qui, selon leur impact sur des
marchs efficients (cest dire des marchs efficaces, autorguls, o linformation circule
parfaitement) ncessitent un rajustement plus ou moins brutal.
Pour les Keynsiens, elles sont dues des chocs endognes, c'est--dire inhrents au systme
financier, par dfinition instable. Les comportements des agents conomiques y oprant ne sont
pas rationnels (comportements mimtiques par exemple) et linformation ny circule par
parfaitement. Les crises sont rcurrentes et prsentent des caractristiques communes : on parle
alors de cycle financier.
Nombreux sont les conomistes qui se sont intresss aux phnomnes de cycle : John Maynard Keynes,
Hyman Minski, John Kenneth Galbraith, Charles Kindleberger ou plus rcemment Paul Krugman et Michel
Aglietta. Selon ces conomistes, Il ny a pas simplement une rptition des crises, mais une rptition de
cycles financiers, dont la crise constitue lun des moments.
Charles Kindleberger (1910-2003), historien conomique amricain constate lexistence de cycles dans la
sphre financire en sappuyant sur ltude des grandes crises de lHistoire. Selon lui, un cycle financier
se dcompose en cinq phases : lessor, leuphorie, le paroxysme et le retournement, le reflux et
linstauration du pessimisme et enfin la dflation de la dette et la restructuration des bilans.
Il est possible de rapprocher cette thorie avec le droulement de la crise financire de 2007.
Phase 1 : essor
La phase dessor se caractrise par une croissance conomique aprs un ralentissement ou une rcession.
Cette phase de croissance peut tre gnre par une innovation, un changement technologique ou
institutionnel ou encore alimente par un investissement productif. Cette croissance engendre une
expansion du crdit (anticipations optimistes de la conjoncture par les agents conomiques) qui favorise
une hausse du prix des actifs.
Cette phase aurait dbut au dbut des annes 1990 aux tats-Unis o lon constatait un essor de loctroi de
crdits et une phase dinnovation et de libralisation financire qui sest traduite par une complexification
des produits drivs et de titrisation notamment ceux adosss aux crdits accords aux mnages
amricains.
Phase 2 : euphorie
Cette phase se caractrise par un cercle auto-entretenu entre emballement du crdit et hausse du prix de
certains actifs. Les risques sont sous valus ce qui aggrave la fragilit des structures financires.
Cest ce que lon a observ avant le dclenchement de la crise des subprimes. Les crdits consentis aux
mnages amricains taient sur-valus par rapport leur capacit de remboursement et donc le risque
sous-valu. Autrement dit, trop de crdits ont t accords et les prix des titres financiers adosss ces
crances ne refltaient pas la ralit du march.
Phase 3 : paroxysme et retournement
Cette phase est un point de retournement, le passage dune priode deuphorie une priode de
dcroissance. Les anticipations des agents conomiques se renversent. Aprs une priode de hausse
rgulire, on assiste une chute brutale du prix des actifs.
Phase 4 : reflux et pessimisme
Cette phase correspond ici au dbut de la crise des subprimes. Les prix du march immobilier amricain
baissent brutalement.
La crise est dabord le point de retournement, le passage dun moment deuphorie un
moment de dcroissance. Par abus de langage, la crise correspond aussi la priode
entire de reflux.
Phase 5 : Dflation de la dette et restructuration du bilan
Cette phase est marque par :
Une dflation de la dette et une restructuration des bilans.
Les investisseurs surendetts doivent se dsendetter. Ils peuvent tre contraints de vendre leurs
actifs pour faire face leur besoin de liquidit, dclenchant une spirale de baisse auto-entretenue
du prix de ces actifs et un asschement de la liquidit. Cette situation se propage de march en
march, dun continent lautre. Ce phnomne de contagion contraint les banques resserrer leur
offre de crdit.
La dpense prive se contracte (volont de dsendettement de la part des agents) et pse sur les
revenus et donc sur la croissance qui finalement freine le dsendettement.
Le dsendettement se ralise beaucoup plus lentement que la chute des prix des actifs ce qui entrane de
nombreuses faillites. Cest ce que lon constate pendant lt 2008, Fanny Mae et Freddy Mac, les deux
plus grandes institutions amricaines de financement de crdit immobilier sont au bord de la faillite. Dbut
septembre, le Trsor amricain annonce leur mise sous tutelle gouvernementale. Une semaine plus tard,
cest au tour de Lehmann Brothers, la deuxime plus grosse banque dinvestissement des tats-Unis de
se dclarer en faillite le 15 septembre 2008. Cette crise, quon pensait propre au systme financier, se
propage lconomie. En 2009, les tats-Unis et la plupart des tats membres de la zone euro entrent
en rcession
Source : Crise financire : les cycles financiers - La finance pour tous
Document 4 :
La crise financire qui dbute en aot 2007 est dabord une crise des crdits hypothcaires risque : les
fameux crdits subprimes. La crise des subprimes intervient sur fond de dsquilibres financiers
mondiaux.
Une fragilit masque par ses succs : la libralisation globale des marchs financiers, lintgration des
conomies, laction victorieuse des banquiers centraux dans leur lutte contre linflation. Cette situation a
tout du paradoxe de la tranquillit . Le paradoxe de la tranquillit est une expression que lon doit
lconomiste amricain Hyman Minsky. Ce dernier a dvelopp
dans les annes soixante-dix lide que les crises de surendettement se prparent lorsque tout va bien et que
les agents conomiques (entreprises, mnages) profitent de la croissance et des taux dintrt bas pour
emprunter parfois au-del du raisonnable.
=> Cela dynamise la consommation, l'investissement et donc, la demande globale ce qui renforce la
croissance et l'optimisme gnral.
=> Des crdits sont accords des agents moins solvables, ce qui augmente leur taux d'endettement, des
comportements spculatifs se dveloppent, des bulles peuvent se former sur les prix de certains actifs.
Mais lorsque les taux dintrt se retournent la hausse, en particulier du fait du resserrement montaire,
lendettement qui paraissait soutenable, compte tenu du niveau modr des taux, devient insupportable et
vire au surendettement.
Les dsquilibres qui ont conduit la crise des subprimes ne se sont pas enchans de faon linaire et
unidirectionnelle. Cest mme tout le contraire : on a assist la conjonction de nombreux vnements
qui se sont renforcs les uns les autres.
=> En fixant des taux d'intrt trop bas en priode d'expansion, les banques centrales peuvent amplifier ces
comportements, tout comme les banques commerciales lorsqu'elles prtent des agents conomiques
ayant des projets trop risqus.
Source : Daprs Patrick Artus, Jean-Paul Betbze, Christian de Boissieu et Gunther Capelle-Blancard,
Rapport du CAE, La crise des subprimes.
Document 5 :
Source :
Document 3
Il est devenu de bon ton daccuser la Rserve fdrale amricaine davoir, par sa politique de taux dintrt
accommodante, favoris un endettement excessif des mnages et dtre responsable de la crise. Largument nest
pas faux sinon quil nexplique pas do vient que cette politique ait t mise en oeuvre. Lutter contre les tensions
inflationnistes est devenu lobjectif de la politique montaire. L o ces tensions taient perues comme fortes ou
potentiellement fortes, le taux dintrt tait relativement lev, pnalisant la croissance. L o elles taient faibles
ou nulles [...],
le taux dintrt tait relativement bas au risque, effectivement, de *...+ favoriser un endettement excessif des mnages
et des entreprises [...]. Est-ce vraiment dire que lEtat rgulateur na pas jou son rle ? Lendettement croissant
des mnages et la faiblesse de leur taux dpargne, notamment aux Etats-Unis est, en ralit, la contrepartie du
creusement des ingalits qui sest opr au dtriment de la plupart dentre eux. Exiger travers le
fonctionnement des marchs financiers et en tirant parti des innovations financires, des taux de rendement lev
sans commune mesure avec les taux de croissance ne pouvait que consacrer une redistribution des richesses et des
revenus au detriment des salaires. Avec deux consquences lies : un accroissement de lendettement des mnages
index sur laccroissement de leur richesse mobilire et immobilire et un accroissement des risques, contrepartie
invitable de la hausse des taux de rendement. Les risques ont t localiss dans certains types doprations de
prt. Mais la mcanique des nouveaux produits financiers les a diffuss dans lensemble du systme financier. On
peut toujours dire que lEtat est responsable de cet endettement excessif en ayant incit les mnages aller dans
ce sens par les moyens du credit et de la fiscalit et na pas jou son rle de rgulateur.
En fait, lendettement en question a fait office de rgulation de la demande pour faire pice au creusement des
ingalits et, quoiquon en dise, assurer la croissance *...+. Le problme est que cet arbitrage, en quelque sorte
impos lEtat, ne pouvait quinduire des distorsions rendant la croissance difficilement soutenable. La faute
principale des gouvernements est de ne pas avoir mis en place les rgulations prudentielles ncessaires et davoir,
au contraire, accept le dmantlement de celles qui existaient et qui avaient t conues la suite de la grande
dpression. [...]. Il est grand temps de reconsidrer les vritables sources de la croissance qui rsident dans une
certaine galisation des revenus et des richesses, source dune demande abondante et diversifie, garante de
lefficacit des investissements.
Source : Jean Luc Gaffard, 28 novembre 2008, http://www.ofce.sciences-po.fr/clair&net/clair&net-59.htm
Document 4 :
De la mme faon, Michael Kumhof et Romain Rancire conomistes du FMI, remarquent que la hausse des
ingalits contribue doublement au gonflement du secteur financier, parce que les pauvres doivent
emprunter pour maintenir leur niveau de consommation, tandis que les riches souhaitent placer leurs
revenus excdentaires. Ainsi, aux Etats-Unis, tandis que les 5% de mnages aux plus hauts revenus
voyaient leur part dans le revenu national passer de 22% en 1983 34% en 2007, l'endettement total des
mnages doublait durant la mme priode, pour atteindre le niveau sans prcdent de 139% du PIB.
Chose tonnante, les volutions pour les annes 1920 sont trs similaires.
Pour Kumhof et Rancire, la multiplication des faillites personnelles ne suffira pas rduire l'endettement des
mnages. La seule solution durable est "un redressement du revenu des travailleurs". Pour y parvenir, ils
suggrent une rforme de la fiscalit, qui pserait moins sur le travail et plus sur les revenus fonciers, les
ressources naturelles et la finance, et un accroissement du pouvoir de ngociation des salaris. Certes,
ces mesures ont leurs inconvnients, mais "rtablir l'galit en redistribuant le revenu des riches aux
pauvres ne plairait pas seulement aux Robins des bois: cela pourrait pargner l'conomie mondiale une
autre crise majeure". Et ce sont des conomistes du FMI qui le disent.
Source : Gilles Raveaud, Alternatives Economiques n 299 - fvrier 2011