Lagunage Aéré

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Etude inter-agences

lagunage naturel et lagunage are

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AGENCY DC BASSIN

341.1
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Etude inter-agences

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lagunage naturel et lagunage ar

procds d'puration des petites collectivits


MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT
ET DU CADRE DE VIE

AGENCE DE BASSIN LOIRE-BRETAGNE

MINISTERE DE L'AGRICULTURE
CENTRE TECHNIQUE DU GNIE
RURAL DES EAUX ET FORETS
Division Qualit des Eaux,
Pche et Pisciculture
Section Gnie Rural
Groupement d'AIXEN-PROVENCE

JUIN 1979

LAGUNAGE NATUREL ET LAGUNAGE AR


PROCDS D'EPURATION DES PETITES COLLECTIVITS

SOMMAIRE
INTRODUCTION

CHAPITRE I

Pages

L'EPURATION DES EFFLUENTS DES PETITES COLLECTIVITES


CARACTRISTIQUES DES EFFLUENTS - EFFETS DES REJETS
SUR LES MILIEUX RCEPTEURS - PROCDS D'EPURATION
CARACTRISTIQUES DES EAUX RSIDUAIRES ISSUES DES
PETITES COLLECTIVITS . . .

'..

Origine et composition des eaux uses domestiques


Paramtres dfinissant la pollution des eaux uses domestiques
Donnes de base du dimensionnement des stations d'puration . . . . . . . . . . . . .

1
2
3

EFFETS D'UN REJET D'EAUX USES SUR LES MILIEUX RCEPTEURS DTERMINATION DU DEGR D'PURATION PRALABLE
Rejet dans le sol
Rejet dans les eaux douces superficielles
Rejet dans le milieu marin

..
,
;.

PROCDS D'EPURATION APPLICABLES AUX PETITES COLLECTIVITS . . . .


Paramtres essentiels pour le choix d'une technologie
Examen des procds d'puration
,

6
6
10
11
12
13

CHAPITRE II
L'EPURATION DES EAUX USES PAR LAGUNAGE
PRINCIPE DE L'EPURATION BIOLOGIQUE, LAGUNAGE NATUREL,
LAGUNAGE AER
PRINCIPE DE L'EPURATION BIOLOGIQUE - LES ORGANISMES VIVANTS ET
LEUR ROLE DANS L'EPURATION
.

17

Prsentation gnrale de l'difice biologique aquatique et son rle dans l'puration


Les principaux organismes vivants, constituants des peuplements
Les germes pathognes et les germes-test de contamination fcale
Les mcanismes d'puration
.
: . ...

17
18
24
24

APPLICATION AU LAGUNAGE NATUREL


Terminologie
Les performances de lagunage naturel . . . .
Conception des lagunes .

29
.
\ .

29
30
34

APPLICATION AU LAGUNAGE AR

........

..

.....

38

Terminologie
Performances - Considrations thoriques . .
Dimensionnement des ouvrages et quipements
Domaine d'utilisation - Elments du choix d'un lagunage ar . . . . . . . . . . . . . . .

38
38
40
42

CHAPITRE III
MISE EN OEUVRE DU LAGUNAGE
ETUDES PRALABLES
Topographie

45

45

Reconnaissance des terrains . ... . . . . ..< . .


Essais de laboratoire

....
.

GNIE CIVIL

..

Conception du projet . . . .
Ralisation des travaux
Contrle du chantier

46
49
51
51
58
59

..

OUVRAGES ANNEXES DE GNIE CIVIL

60

Equipements classiques des stations d'puration


Equipements spcifiques des lagunes

.... . . . . .

60
62

SURVEILLANCE DES EQUIPEMENTS MCANIQUES ET LECTROMCANIQUES

67

ENTRETIEN DES LAGUNES

68

CHAPITRE IV
L'EXPLOITATION DES LAGUNES

...

Elimination des flottants


Entretien des digues

68
.

68

ENTRETIEN DES LAGUNES A MACROPHYTES


CURAGE DES BASSINS - ELIMINATION DES BOUES

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

68
...

70

PREFACE

Qu'il s'agisse de maintenir les populations dans les petites collectivits ou de dvelopper les capacits d'accueil des communes touristiques, il est indispensable d'offrir
aux habitants des zones rurales des conditions de vie qui correspondent au niveau conomique et social de la Nation.
L'alimentation en eau potable pratiquement ralise partout rpond ce besoin.
La tche que nous devons assurer maintenant consiste vacuer et traiter les eaux
rsiduaires dans les meilleures conditions. Mais l'objectif va au-del de la satisfaction
des besoins immdiats des habitants puisqu'il prend en compte la ncessaire protection
des milieux naturels.
Les solutions techniques et financires labores pour l'assainissement des villes ne
sont pas directement transposables aux petites collectivits locales.
Il tait donc opportun que nos administrations entreprennent une rflexion sur les
caractres spcifiques de l'puration des eaux uses des petites collectivits et prsentent les procds qui paraissent apporter des solutions adaptes aux problmes rencontrs.
Le prsent document, rdig en commun par l'Agence de bassin Loire-Bretagne
et le Centre Technique du Gnie Rural, des Eaux et des Forts, avec le concours de
nombreux techniciens comptents, concrtise la collaboration quotidienne des services
de nos dpartements ministriels.
Les solutions qu'il expose prsentent l'intrt de concilier une technique fiable, et
une exploitation simplifie, avec un cot acceptable pour les petites communes et une
intgration harmonieuse dans les paysages ruraux. Elles font appel l'intelligence et au
bon sens des techniciens et des lus qui ont la volont de tirer le meilleur parti de leurs
ressources financires limites.
En effet, ce document, destin aux techniciens qui ont pour mission de conseiller
les lus, reste accessible, pour l'essentiel, aux non spcialistes de l'puration des eaux
uses.
Cet effort de simplicit et de clart ne manquera pas d'tre apprci par les maires
des petites communes. Il mritait d'tre soulign.
i

SUJUT^N

MICHEL D'ORNANO
MINISTRE DE L'ENVIRONNEMENT
ET DU CADRE DE VIE

PIERRE MEHAIGNERIE
MINISTRE DE L'AGRICULTURE

INTRODUCTION
La desserte en eau potable permet aux habitants des petites collectivits l'utilisation des quipements mnagers et sanitaires modernes autrefois
rservs aux populations urbaines les plus favorises. Mais l'accroissement
des consommations d'eau troitement li la progression du niveau de vie
a pour consquence une production d'eaux uses dont il convient d'assurer l'limination sans crer de nuisances ni de risques de pollution des
eaux. Les problmes d'assainissement ne sont donc plus limits aux grandes concentrations humaines mais proccupent galement les responsables de l'amnagement rural.
On a pu penser qu'il suffisait d'extrapoler (avec quelques adaptations)
les techniques ayant fait leurs preuves pour les grandes collectivits. Aussi
de nombreux rseaux et stations d'puration ont t mis en uvre dans
les petits bourgs ruraux ; dans la plupart des cas ils ont apport des solutions satisfaisantes au prix il est vrai d'efforts financiers importants.
Cependant, les efforts d'adaptation des techniques aux conditions
spcifiques des petites collectivits, s'ils doivent tre poursuivis, risquent
toutefois de s'avrer insuffisants, et ce d'autant plus que la taille des collectivits restant desservir devient de plus en plus faible.
Dans certains dpartements la majorit des collectivits de plus de
1000 habitants sont quipes d'une station d'puration et la desserte des
bourgs de taille trs infrieure parfois jusqu' 200 habitants est envisage.
Pour ces quipements, l'adaptation des techniques classiques devient
alors trs hasardeuse. En outre, rapports l'habitant desservi les cots
d'investissement et surtout d'exploitation croissent trs vite et deviennent
insupportables pour la collectivit, mme s'ils peuvent tre parfois masqus par les aides publiques. Les consquences en sont que les techniques
et les quipements mis en uvre ne sont pas toujours d'une qualit souhaitable et que leur exploitation n'en est que plus difficile raliser correctement.
Dans le cadre d'une tude inter-agences sur l'assainissement des petites collectivits, l'Agence de bassin Loire-Bretagne a recherch parmi les
techniques d'puration actuellement disponibles celles qui pouvaient le
mieux rpondre aux problmes spcifiques des petites collectivits. Lors
des premiers contacts tablis avec les diffrents services concerns, il est
apparu que le Ministre de l'Agriculture poursuivait la mme rflexion et
aboutissait aux mmes conclusions, savoir que les techniques du lagunage naturel de prfrence, mais aussi du lagunage ar rpondaient bien
ces problmes.
Ce document est donc le fruit d'une troite collaboration entre les services du Ministre de l'Agriculture - CTGREF- division pche et pisciculture - qualit des eaux et section gnie rural d'Aix-en-Provence, et ceux de
l'Agence de bassin Loire-Bretagne.
Il comporte quatre chapitres qui abordent successivement l'analyse
des caractristiques spcifiques aux petites collectivits, la description et le
dimensionnement des lagunages naturels et ars, les problmes de mise
en uvre du lagunage et enfin quelques donnes concernant l'exploitation.
Ce document a t soumis sous la forme d'une minute puis d'un
document provisoire de nombreux matres d'uvre dont certains ont
formul des remarques dont il a t tenu compte pour la rdaction dfinitive.
La Mission dlgue de bassin Loire-Bretagne a mis un avis favorable sa diffusion, le 22 Novembre 1978, ainsi que la Mission interministrielle dlgue de l'eau le 24 janvier 1979.

CHAPITRE I

CHAPITRE I

L'puration des effluents des petites collectivits


Caractristiques des effluents
Effets des rejets sur les milieux rcepteurs
Procds d'puration

En collectant les eaux uses et en les loignant des habitations, les


rseaux d'gouts assurent la protection sanitaire des individus et participent
l'amlioration de la qualit du cadre de vie. Cependant, ils concentrent
en quelques points les eaux rsiduaires dont le rejet peut prsenter une
menace srieuse pour la qualit du milieu naturel qui les reoit. Il est donc
indispensable d'assurer une puration pralable qui aura pour objectif de
rendre compatible ce rejet avec le maintien d'une certaine qualit du
milieu rcepteur concern. Les procds d'puration qui devront tre mis
en uvre seront dfinis en prenant en compte :
les caractristiques des effluents,
les capacits d'acceptation des milieux naturels concerns,
les moyens techniques disponibles.

Caractristiques des eaux rsiduaires issues des petites collectivits


Les caractristiques des eaux rsiduaires domestiques sont lies leur
origine et s'expriment au moyen de paramtres dont les valeurs sont utilises pour le dimensionnement des dispositifs de traitement.
Origine et composition des eaux uses domestiques
On distingue gnralement : ' . ' .
les eaux vannes,
les eaux mnagres.
Les eaux vannes sont issues des WC et reprsentent un volume
journalier d'environ 30 1/usager, elles contiennent essentiellement des
matires organiques qui reprsentent environ 1/3 de la pollution de
l'ensemble des eaux uses domestiques. La dissmination dans le milieu
naturel des germes pathognes issus de la flore intestinale et contenus
dans les eaux vannes peut tre l'origine de contamination, soit directe
par contact, soit le plus souvent indirecte par l'intermdiaire des aliments
et plus particulirement de l'eau consomme.
Les eaux mnagres trouvent leur origine dans les autres utilisations domestiques de l'eau : cuisine, salle de bain, buanderie, ... Le
volume journalier de ces eaux peut varier dans de grandes proportions en
fonction de l'quipement mnager et sanitaire et des habitudes d'hygine.
Ainsi, une machine laver le linge consomme en moyenne par lavage
100 1 d'eau, une machine laver la vaisselle 70 1, un bain ncessite 70
100 1, une douche de 30 60 1 .
Dans les petites collectivits dont l'approvisionnement en eau potable est
rcent, les quipements sanitaires et mnagers ne sont mis en place que
trs progressivement. Il s'ensuit que la consommation d'eau mnagre est

souvent faible, en moyenne de 50 1 par jour et par usager. On peut cepen dant prvoir qu'elle s'accrotra progressivement pour atteindre une valeur
proche de 100 1.
Ces eaux contiennent des matires organiques ainsi que des produits
d'entretien mnagers et en particulier des dtergents.
En l'absence de rseau, les eaux uses domestiques font l'objet d'une collecte et d'une puration sommaire au moyen de dispositifs d'assainissements individuels. La dispersion des eaux dans le sol par un pandage
souterrain faible profondeur assure ensuite l'limination des eaux et de
l'essentiel des nuisances.
.
Lorsque la densit de l'habitat le justifie ou que des conditions particulirement dfavorables conduisent l'abandon de l'assainissement individuel et la mise en place d'un rseau collectif, les fosses septiques doivent
tre court-circuites lors du raccordement au rseau.

Paramtres dfinissant la pollution des eaux uses domestiques


En plus du risque sanitaire, les eaux rsiduaires peuvent tre l'origine d'une pollution des milieux naturels qui les reoivent en raison des
lments qu'elles contiennent. La nature et la composition de ces lments qui constituent des dchets de l'activit humaine peuvent tre extrmement varies, ce qui rend leur caractrisation difficile et implique l'utilisation de paramtres globaux qui sont le plus souvent rduits deux termes :
les matires en suspension (MES)
* les matires oxydables (MO)
Les matires en suspension sont les particules de toutes tailles qui
peuvent tre extraites du liquide qui les contient par filtration ou centrifugation. Elles reprsentent la forme la plus visible de la pollution.
On en diffrencie la fraction organique (dtruite par une combustion
550C) sous le terme de matires volatiles en suspension (MVS).
Les matires oxydables font appel une notion moins immdiate
qui est celle de la dgradation des lments organiques dans le temps.
Cette dgradation qui s'effectue par oxydation lorsque le milieu rcepteur
peut apporter de l'oxygne transforme les matires organiques instables
en des produits minraux. Le rejet de matires oxydables se traduit donc
pour ce milieu par une demande en oxygne dont on distingue classiquement deux expressions.
La demande biochimique en oxygne en cinq jours (DBO5)
qui est la quantit d'oxygne consomme par les microorganismes contenus dans l'effluent au bout de cinq jours dans des conditions exprimentales dfinies (obscurit, temprature de 20C). La valeur de cette mesure
permet d'valuer la quantit d'oxygne que le milieu rcepteur devra pouvoir fournir pour assurer la dgradation arobie de l'effluent qui y sera
rejet. Ce paramtre dont la dtermination implique une incubation de
cinq jours est le plus souvent complt par une mesure plus rapide et en
gnral plus prcise qui est la demande chimique en oxygne (DCO). La
DCO est la quantit d'oxygne consomme lors d'une raction chimique
mettant en uvre un oxydant puissant (bichromate de potassium en
milieu sulfurique concentr et une temprature leve).
Cette mesure rend compte de la quantit des principaux lments
carbons-biodgradables ou non-susceptibles d'tre oxyds dans le milieu
naturel.
Le rapport
permet de juger de la biodgradabilit d'un
DBO5
effluent et par voie de consquence de l'intrt du choix d'un procd
d'puration biologique. Pour une eau domestique, ce rapport mesur
aprs dcantation est gnralement voisin de 2 et dans tous les cas infrieur 2,5.

L'oxydation des matires organiques entrane la formation de gaz carbonique dont la plus grande partie rejoint l'atmosphre. Les produits
d'oxydation des composs contenant de l'azote et du phosphore contiendront des lments minraux solubles capables de fertiliser le milieu naturel. Ces lments fertilisants peuvent tre dans certaines conditions l'origine d'une acclration de 1 eutrophisation. L'eutrophisation est un phnomne complexe qui peut se dfinir comme un enrichissement en lments fertilisants des eaux induisant le plus souvent une srie de modifications systmatiques. La production des algues et des plantes aquatiques
augmente considrablement, les caractristiques de l'eau sont modifies
dans le sens d'une limitation sensible de la plupart des usages auxquels
peuvent donner lieu les milieux aquatiques (pche, captages en vue de la
production d'eau potable, e t c . ) .
Les additifs contenus dans les dtergents du commerce constituent
pour les eaux uses domestiques la principale source de phosphore.
Il est indispensable d'apprcier les valeurs de ces paramtres pour tablir les donnes de base qui serviront de base la
conception et au dimensionnement des stations d'puration.

Donnes de base du dimensionnement des stations d'puration


Les donnes de base permettant de dimensionner les diffrents
ouvrages constitutifs d'une station d'puration sont :
la charge polluante reue value en fonction des paramtres voqus prcdemment,
le rgime hydraulique de l'effluent au dbouch du
collecteur d'amene des effluents.
Pour la charge polluante, les tudes les plus rcentes montrent qu'au
niveau d'une habitation, les eaux rsiduaires rejetes par un individu contiennent de 35 55 g de DB05 et environ 60 g de MES par jour.
On peut donc admettre comme valeurs de base pour les petites et
moyennes collectivits, en incluant un coefficient de scurit :
50 g de DBO5 par usager desservi et par jour,
60 g de MES comprenant 40 g de MVS.
Les rejets en azote sont environ de 15 g en N
par usager et par jour.
Les rejets en phosphore sont environ de 4 g en P
par usager * et par jour.

LU D
L;: <
J

>

Lorsque le rseau de collecte est de type unitaire, pour tenir compte


la fois des apports ds aux eaux de ruissellement et des phnomnes de
rtention ds aux dpts dans les canalisations et leur remise en suspension, on peut admettre que ces donnes doivent tre majores de 20 %.

o
C

Pour les petites collectivits, ce coefficient de scurit permet de prendre en compte les rejets des petits tablissements tels que les cantines, coles et restaurants. Les charges de pollution calcules partir de ces chiffres
ne sont pratiquement jamais atteintes la mise en service des installations.
En effet, le plus souvent le rseau d'assainissement est ralis par tranche,
la station d'puration tant construite au cours de la premire phase de
travaux. De plus, on observe un dlai qui peut tre important entre la
construction des rseaux et le raccordement effectif des habitations. Cette
sous-utilisation des capacits nominales de traitement affecte
plus particulirement les petites installations. Il convient d'en tenir
compte dans le choix des procds d'puration.
En ce qui concerne le rgime hydraulique, le volume journalier
(Ve) est estim en fonction de la quantit d'eau utilise qui varie actuellement de 60 100 1 par usager. On peut donc penser que la valeur de
150 1 classiquement admise constitue un maximum qu'il convient de ne
pas dpasser dans le cas des petites agglomrations et qu'on s'en tiendra
le plus souvent 100 1 par habitant.

Le rythme sur lequel ce volume journalier parvient la station d'puration suit celui de l'activit des individus. Il prsente une valeur minimum
entre 23 h et 6 h qui peut tre pratiquement nulle dans le cas des petites
agglomrations quipes de rseaux courts tanches. Le dbit horaire
s'accrot alors et passe par un maximum vers 13 h, dcrot dans l'aprsmidi jusque vers 17 h, puis remonte vers 20 h une valeur de pointe infrieure celle de 13 h pour diminuer ensuite.
RYTHME D'ARRIVE DES EFFLUENTS

EAU*

PARASITES

n'a donc qu'une significa24


tion pratique trs limite et il est ncessaire de dfinir un dbit de pointe
qui devra pouvoir tre accept par l'installation sans que les performances
de l'puration en soient sensiblement affectes.
La dtermination de ce dbit est indispensable pour le dimensionnement des quipements hydrauliques (traitements primaires, dcantation
secondaire).
Le dbit moyen horaire Qm

On dfinit donc le dbit maximum qui sera le dbit de pointe de


temps sec pour les installations alimentes par des rseaux sparatifs et le
dbit de pointe de temps de pluie dans le cas des rseaux unitaires.
Le dbit de pointe de temps sec (Qp) est traditionnellement estim en
fonction d'un coefficient de pointe Cp. par la formule suivante :
Qp = Cp x Qm avec Cp = 1,5 + -L(Qm en litres /seconde)

V Qm
Lorsque l'installation doit tre alimente par un rseau de type unitaire, il est ncessaire de limiter le dbit entrant sur la station d'puration
au moyen d'un rservoir d'orage. Le dbit maximum conserv sera au
moins gal au dbit de pointe de temps sec valu prcdemment.
Cependant, il est souhaitable d'augmenter ce dbit afin de traiter une fraction du premier flot d'orage gnralement charg en pollution. On sera
amen dans les cas o la sensibilit du milieu rcepteur l'exige prvoir la
construction de bassins d'orage.
Dans les autres cas, on augmentera le coefficient de pointe qui pourra
tre port 5 ou 6 dans la mesure o le procd d'puration choisi sera en
mesure d'accepter ces variations brutales de dbut (l'adoption d'un coefficient de pointe suprieur quatre, exclut pratiquement une puration par
boues actives).
En plus des eaux uses, les rseaux d'gouts collectent des eaux
parasites dont l'origine ne justifie pas leur prsence dans ces rseaux,

mais qui paraissent bien, l'exprience, difficiles liminer compltement. Il est en effet peu courant qu'un rseau d'gouts quipant une petite
collectivit soit parfaitement tanche ou puisse le rester. Il convient donc,
tout en limitant au mieux par une mise en uvre soigne des rseaux,
l'intrusion des eaux de drainage ou de toiture, d'en tenir compte dans le
dimensionnement des installations d'puration et surtout dans le choix des
procds adopts. On peut considrer qu'un volume d'eau parasite
VPa gal au volume d'eau use constitue la valeur maximale
admissible. Au-del de cette valeur, il ne parat pas raisonnable d'esprer une efficacit acceptable des dispositifs d'puration classiques.
En rsum, la prsentation des donnes de base techniques fixes
dans les devis-programmes en vue de la consultation des entreprises spcialises dans la construction des stations d'puration devrait rpondre au
tableau suivant :
DONNES TECHNIQUES DE BASE DU DEVIS-PROGRAMME :
Population desservie :
Charge de pollution exprime en :
DBO5 : 0,05 x nb hab. = MES : 0,06 x nb hab. = Charge hydraulique : '
Volume journalier d'eaux uses (Ve)
V e = 0,10 x nb hab. =
Volume journalier d'eau parasite (Vpa)
Volume total reu par la station (Vt)
Vt = Ve + Vpa

habitants
....kg/j
.... kg/j

..... mVj
... mVj
mVj

Rgime hydraulique en rseau sparatif :


Dbit moyen d'eaux uses (Qm)
Qm
Coefficient de pointe (Cp)
Cp - 1,5 + 2,5
Dbit de pointe E.U. (Qp)
Qp = Qm x Cp
Dbit moyen eaux parasites (Qpa)
Qpa

Dbit de pointe reu : Qm + Qpa =


en rseau unitaire :
Dbit de pointe de temps de pluie
l'aval du dversoir d'orage =

.... mVh
.... mVh
...mVh

.... mVh

Effets d'un rejet d'eaux uses sur les milieux rcepteurs, dtermination du
degr d'puration pralable.
L'assainissement collectif d'une agglomration se traduit ncessairement par le dversement en un point d'un volume d'eau pollue qui antrieurement n'affectait pas le milieu rcepteur concern. Ce rejet va donc
entraner des modifications de la qualit du milieu. L'puration pralable au rejet aura pour objectif de rendre ces modifications compatibles avec le maintien d'une qualit suffisante juge indispensable pour la conservation des usages de ce milieu ou sa restauration dans les cas d'un rejet prexistant insuffisamment pur.
La dmarche du technicien responsable du choix d'un degr d'puration puis de celui d'une technique permettant d'obtenir ce degr d'puration consistera donc en :
l'apprciation des caractristiques du milieu rcepteur
avant rejet,

la prvision de l'incidence d'un rejet en fonction des


diffrentes hypothses d'puration.
Chaque milieu rcepteur prsente des caractristiques originales.
Cependant, pour les rejets concernant les petites collectivits, on peut en
distinguer trois grandes catgories :
les rejets dans le sol,
les rejets dans les eaux douces superficielles,
les rejets dans le milieu marin.
Rejets dans le sol
Dans certaines rgions, il n'est pas rare que de petites agglomrations
ne puissent disposer d'exutoires naturels conomiquement accessibles
dans le rseau hydrographique superficiel. Les eaux uses, comme les
eaux de ruissellement, s'infiltrent dans le sol et intressent ainsi le rseau
hydrographique souterrain. Il en est de mme lorsque les rejets s'effectuent dans les ruisseaux rgulirement sec en t. L'objectif essentiel de
l'puration pralable est alors de protger les eaux souterraines susceptibles d'tre utilises pour l'alimentation en eau potable.
Dans la pratique, on distinguera deux modes de rejets dans le sol trs
sensiblement diffrents :
.
,

diffusion dans la couche superficielle d'un sol assurant une percolalation lente,
infiltration rapide dans les couches profondes par des gouffres
(btoires)

Dans le premier cas, le sol assurera une puration complmentaire mettant en uvre des phnomnes physiques de filtration et des
phnomnes biologiques principalement dans les couches superficielles
arobies.
L'puration pralable un rejet dans le sol sera donc surtout oriente
vers une limination des matires en suspension susceptibles de colmater
les dispositifs de dispersion. L'limination de la pollution soluble ne sera
pas prpondrante. Les germes pathognes seront retenus dans le sol et
prsenteront peu de risques de contamination des nappes sous rserve du
maintien d'une distance suffisante entre les zones d'infiltration et les zones
de captages (primtres de protection).

L'infiltration par des gouffres dans les couches profondes du


sol ne devrait pas tre retenue comme une solution satisfaisante.
Il parat en effet trs difficile de pouvoir apprcier l'incidence sur la qualit
des nappes souterraines et les risques sanitaires qu'entrane le choix d'un
tel mode de rejet. On cherchera donc l'viter dans toute la mesure du
possible en reconstituant une structure de sol permettant un pandage
souterrain. Dans les cas o l'infiltration directe ne pourrait tre vite, l'limination pousse des lments solubles y compris des formes oxydes de
l'azote et des germes devra entrer dans les objectifs de l'puration.

Rejets dans les eaux douces superficielles


Les eaux douces superficielles constituent les milieux naturels les plus
frquemment sollicits pour servir d'exutoire aux eaux uses. Ils se prsentent sous des aspects extrmement diversifis. La dtermination prcise du comportement de ces milieux rcepteurs envers les lments organiques constitutifs de la pollution des eaux uses domestiques implique
une connaissance approfondie des paramtres hydrologiques et biologiques qui rgissent les quilibres cologiques de ces milieux.
Dans la plupart des cas, cette connaissance n'est pas immdiatement
disponible. Son acquisition implique des tudes globales, longues, dont
les dlais de ralisation et les cots ne sont pas en rapport avec l'importance des problmes a rsoudre lorsqu'il s'agit de rejets de petites agglomrations. Aussi, le projeteur peut-il tre tent par le choix systmatique
d'un degr d'puration rpondant au niveau 4 de l'arrt ministriel du 13
mai 1975 avec pour seule justification le fait que ce niveau correspond au

traitement qualifi de normal par la circulaire du 6 juin 1976 du Ministre de la Sant Publique.
On peut cependant concevoir que par une approche trs simplifie
prenant en compte des lments aisment accessibles, on puisse dans un
nombre important de cas aboutir au choix d'un degr d'puration plus
adapt et plus conomiquement judicieux.
Cette approche va consister en une caractrisation du milieu rcepteur et en une prvision grossire de l'volution probable de quelques
paramtres simples.
La caractrisation du rgime hydraulique fait intervenir de nombreux
paramtres tels que la nature du bassin versant, l'hydrologie, la pente
moyenne de la rivire. Elle peut-tre cependant apprhende par :
la vitesse d'coulement,
le dbit.
Les cours d'eau au facis lotique seront considrs comme lents lorsque leur vitesse d'coulement sera infrieure 30 cm/s et rapide pour des
vitesses suprieures cette valeur.
On distinguera d'autre part les plans d'eau (facis lentique ) lorsque la
vitesse d'coulement sera infrieure 1 cm/s ou lorsque le temps de
sjour sera suprieur quelques jours.
Le dbit sera valu en fonction des mesures lorsqu'elles seront connues ou par le calcul partir des dbits d'tiage spcifiques des bassins versants. Ces lments techniques sont en gnral disponibles auprs des services rgionaux d'amnagement des eaux (S.R.A.E.) ou des agences de
bassin.
La qualit des eaux peut tre caractrise sur la base de une des grilles relatives aux divers usages ou vocations du milieu aquatique. Nous
retiendrons, en la limitant certains paramtres,la grille adopte par le
Conseil des Communauts Europennes en matire de directive concernant la qualit requise des eaux douces pour la mise en valeur du patrimoine piscicole.

GRILLE EUROPEENNE
DE QUALITE DES EAUX
(EXTRAIT)

eaux cyprinicoles

eaux salmonicoles
PARAMETRES

I
(valeur
imperative)

G
(valeur
guide)

Temprature (C) La variation de temprature due un rtjet thermique ne doit pas excder
1,5C pour les eaux salmonicoles et 3C pour les eaux cyprinicoles, tit ne doit
pas avoir pour consquence que la temprature dans la zone situe en aval du
point de rejet dpasse les valeurs suivantes.
Saison chaude
Saison froide
Oxygne dissous
(mtjtyi)

En ce qui concerne es valeurs 1, les prodes de temps pendant lesquelles la


concentration en ox vgne dissous est inftrieure 6 m g / l (eaux salmonicoles)
ou 4 rng/l (eaux cVprinicoles) doivent Ire suffisamment courtes pour ne pas
norter prjudice aux poissons.

Pourcentage de
saturation
en oxygne

50 % > 9

100 % > 8
100%> 5

OBSERVATIONS

thermomtrie

II s'agit de la temprature naturelle de rfrence (recommandations de la dlgation franaise). Ses variations doivent
tre mesures en aval du point
de rejet, la limite de la zone de
mlange.

Mthode lectrorhimi
que. Mthode de Winckler

Afin de tenir compte des variations saisonnires en oxygne,


les niveaux retenir sont exprims en concentrations minimales fixes
pour 50 % et 100. % des
chantillons examins au cours
d'une anne (frquence cumule).

28
10

21,5
10

50 %> 9
100 %> 7

Mthodes d'analyse
ou d'inspection

50%>7

La valeur-guide du pourcentage de saturation de l'oxygne dissous pourrait


tre de 98 % et la va eur imperative de 75 % pendant la priode de reproduction des salmonids t t de dveloppement des larves dans les zones de frayres

recommandations franaises

:
Mthode dite de Winckler
avant et aprs incubation
de 5 jours l'obscurit,
20"C + 1C.

DBO5 (mg 0 2 / l )

<3

Ammonium total

(mgNH4 +/1)
Nitrites
(mg NO Z /1)

' .

< 0,04

<1

traces

<0,l

<0,2

traces .

< 0,3

spectrophotomtrie
d'absorption au bleu
d'indophnol-

recommandations franaises ;
paramtre plus significatif que
ia DBO5

spectrophotomtrie.
d'absorption

propositionsfranaises;
substances forte toxicit.

DEGR D'PURATION
EN FONCTION DU DBIT D'ETIAGE
DE LA SENSIBILIT DU COURS D'EAU
ET DU NOMBRE D'HABITANTS

Dbit du cours d'eau en 1/s


Trs sensible

Sensible
Peu sensible

Sans intrt piscicole

600.

300.

150.

75.

400.

200.

100.

50.

200.

100.

50.

25.

100

N.B. Paramtre limitant DBO5,ou NH4

200
8

300

400

500

600

nombre d'habitants desservis

700

8 0 0 9 0

1000

On consultera galement les cartes dpartementales d'objectifs de


qualit des cours d'eau.
En ce qui concerne l'volution du milieu rcepteur, l'admission
d'eaux rsiduaires domestiques dans une rivire va provoquer une modification des caractristiques physico-chimiques et biologiques du cours
d'eau sur une distance plus ou moins grande, et en particulier une augmentation de la DBO5, de la DCO, de la turbidit et de la teneur en azote
ammoniacal ds l'aval immdiat du rejet.
Dans le cas de rejets domestiques en zone rurale, gnralement isols
et de faible importance (moins de 50 kg de DBO5 par jour), et dfaut de
connaissances trs prcises sur les caractristiques hydrobiologiques du
cours d'eau, il parat raisonnable d'admettre que la qualit du milieu
rcepteur sera prserve si au niveau du rejet les accroissements de la
DBO5 et de l'azote ammoniacal ne dpassent pas certaines limites. Ces
limites, fonction de la sensibilit du milieu rcepteur et de l'objectif de qualit qu'on lui a fix, peuvent tre les suivantes :
Pour les cours d'eau trs sensibles, tels que les ruisseaux, ppinires
salmonids et les secteurs de qualit 1A de la circulaire du 17 mars
1978, l'accroissement admissible serait de :
+ 0,5 mg/1 en DBO5
+ 0,125 mg/1 en N-NH 4 +
Pour les cours d'eau sensibles, de premire catgorie piscicole et les
secteurs de qualit IB de la circulaire du 17 mars 1978, l'accroissement
admissible serait de :
+ 1 mg/1 en DBO5
+ 0,25 mg/1 en N-NH 4 +
Pour les cours d'eau moins sensibles, de seconde catgorie piscicole
et les secteurs de qualit 2 de la circulaire du 17 mars 1978, l'accroissement admissible serait de :
+ 2 mg/1 en DBO5
+ 0,5 mg/1 en N-NH4 +
Pour les cours d'eau dj dgrads, sans intrt piscicole reconnu et
les secteurs de qualit 3 de la circulaire du 17 mars 1978, l'accroissement
admissible serait de :
+ 4 mg/1 en DBO5
+ 1 mg/1 en N-NH4 +
Niveau de rejet
par usager desservi en grammes
par jour de "
DBO5

Types d'puration
susceptibles d'assurer ces niveaux de
rejet de faon fiable

Dbit minimum du cours d'eau rcepteur exprim en litres par seconde


les zones trs sensibles
o l'accroisse-

las zones sensibles o


l'accroissement est

les zones peu sensibles


o l'accroissement est

les zones sans intrt


piscicole o l'accrois-

0,5 mg/1 0,125 mg/1 1 mg/1 en 0,25 mg/1 2 mg/1 en 0,5 mg/1 ' 4 mg/1 en 1 mg/1 en
en N-NH4
N NH4
en DBO5 en N-NH4
en N-NH4
DBO5
DBO5
DBO5

N-NH 4

40
Dcantation

93

46

12

23
42

83

21

10

25

8
10

Floculation
dcantation

58

Epuration biologique
partielle

23

29
74

12

Lagunage

23

Epuration biologique
complte et nitrification

12

N.B. : Les chiffres en bleus Indiquent le (acteur limitant.

1,5

3
2,5

3
9

12

23

18

14
3

12

18

3
28

46
10

18

12
56

Epuration biologique
complte

15
37

1,5
5

2,5

(On peut penser que dans ce dernier cas, la restauration de la qualit


de la rivire passe par l'limination des sources de pollution plus importantes que celles qui sont constitues par les rejets des communes de moins
de 1000 habitants).
Cette approche sommaire, qui ne saurait tre gnralise aux cas de
rejets plus importants ou de nature non domestique, ne peut tre applique qu'avec prcaution pour des rejets multiples de faible importance.
Elle permet d'estimer le degr d'puration qui devra tre atteint par
l'installation de traitement des eaux uses en fonction du dbit minimum
du cours d'eau rcepteur.
Les courbes de la page 8 permettent de relier ce dbit au nombre d'habitants dont les effluents peuvent tre rejets aprs un traitement
conduisant une qualit donne. Pour tracer ces courbes, nous avons
retenu des degrs d'puration classiques, pour une pollution unitaire correspondant aux chiffres de la page 3 : le tableau page 9 indique dans ces
conditions le dbit minimum du cours d'eau rcepteur en fonction du
nombre d'usagers desservis et du procd d'puration envisag.
Il convient de rappeler que les processus de nitrification sont considrablement ralentis lorsque la temprature de l'eau dans les stations d'puration s'abaisse au-dessous de 10C et que dans ces conditions climatiques qui ne concident gnralement pas avec les tiages les plus svres,
le niveau de rejets en azote ammoniacal sera celui correspondant l'puration biologique sans nitrification.
Lorsque l'importance du dbit du milieu rcepteur offre une certaine
souplesse dans le choix du procd d'puration, des paramtres tels que
la facilit d'exploitation, le cot d'investissement et l'intgration au site
pourront tre dcisifs.
Enfin, dans le cas d'un rejet dans un milieu faible dbit de renouvellement (lac, tang), une importance toute particulire sera apporte l'limination des lments fertilisants. La plupart du temps, un abattement
important de la charge en phosphore sera recherch en utilisant des ractifs coagulants appropris.

Rejet dans le milieu marin *


Le milieu marin se diffrencie trs sensiblement des milieux aquatiques d'eaux douces en raison de son comportement vis--vis de la pollution et des usages auxquels il donne lieu. Il est particulirement sensible
aux lments toxiques rmanents ou non. Il supporte mal les matires en
suspension susceptibles de dgrader la qualit des fonds et les matires
flottantes qui prsentent des risques trs levs de retour la cte. Par
contre, la matire organique soluble est bien accepte en raison de
l'importance de la roxygnation de l'eau qui n'est pratiquement jamais
dans les mers mares le facteur limitant de la capacit d'auto-puration.
Le degr d'puration pralable au rejet dans le milieu marin sera
dfini essentiellement en fonction de la ncessit d'assurer une protection
renforce des zones utilises pour la conchyliculture et la baignade. Ces
usages sont particulirement sensibles aux rejets contenant des germes
pathognes. Pour les petites collectivits, la mise en uvre d'missaires
capables d'liminer les risques de retour des eaux uses sur des baignades
ou des parcs conchylicoles ne sera pas conomiquement envisageable.
On sera donc conduit prvoir un degr d'puration comportant une
dsinfection des eaux uses chaque fois que les rejets seront susceptibles
d'affecter des plages ou des parcs conchylicoles.

Les rejets dans le milieu marin ont fait l'objet d'un document publi par l'Agence de Bassin Loire-Bretagne sous le titre Assainissement des agglomrations littorales - Orientation
des choix technologiques .

10

ANALYSE DU CHOIX TECHNIQUE


Conditions de rejet

Milieu rcepteur

Degr d'puration

Remarques

limination des matires en


suspension

pandage souterrain

terrain fissur

limination des lments


fertilisants et de germes
pathognes

rejet direct proscrire


ncessit de passer par un sol
filtrant reconstitu

rivires

limination de la matire
organique

degr d'limination dfini par


la dilution du rejet

lacs et tangs

limination des lments


fertilisants

risque d'acclration de l'eutrophisation du milieu

protection normale

limination des matires en


suspension

limination pousse des matires


flottantes

protection renforce
(baignades - conchyliculture)

limination des germes


pathognes

ncessit d'une puration trs


fiable (procd extehsif)

terrain filtrant permable


Sol

Eaux douces

Mer

La prise en compte de la nature du milieu rcepteur pour


dfinir le degr d'puration pralable un rejet d'eau use traite
constitue un des lments fondamentaux de la politique d'objectifs de qualit. Elle est base sur une bonne connaissance du milieu
naturel et en particulier sur les cartes de qualit des eaux tablies au niveau
dpartemental. L'utilisation des donnes existantes peut se rvler hasardeuse en raison de la complexit des phnomnes mis en jeu. Il convient
donc d'tre prudent et de prendre des marges de scurit en regard des
rsultats obtenus par les calculs. Nanmoins, cette procdure, quel que
soit son degr d'approximation, fournira toujours des rsultats suprieurs
ceux relevant d'un choix systmatique, conforme la rglementation
dans sa lettre mais oppos dans son esprit.
Les organismes spcialiss tels que les services rgionaux d'amnagement des eaux et les agences de bassin sont en mesure d'apporter aux responsables du choix des degrs d'puration, les lments techniques qui
pourraient leur faire dfaut.

Procds d'puration

applicables aux petites collectivits


Aprs avoir dfini le degr d'puration ncessaire la protection du
milieu rcepteur, le projeteur doit effectuer ]e choix d'un procd d'puration parmi les diffrentes techniques actuellement disponibles. Il existe en
effet de nombreux types d'installations qui sont susceptibles d'assurer une
puration convenable. Le choix d'une technologie d'puration devra
prendre en compte les conditions de mise en uvre et d'utilisation qui
peuvent varier trs sensiblement en fonction de plusieurs paramtres.
L'examen des diffrents types d'installations suivant ces principaux
paramtres a fait l'objet d'une tude comparative des procds d'puration applicables aux effluents des petites et moyennes collectivits*. Nous
ne rappellerons donc que les paramtres essentiels et les technologies les
plus couramment employs pour les petites collectivits.

k Etude ralise pour le compte de l'Agence par le CTGREF (Supplment N9 L'eau


en Loire-Bretagne ),

11

Paramtres essentiels pour le choix d'une technologie


Les paramtres essentiels qui doivent tre pris en compte pour le
choix d'une technologie seront relatifs :
aux caractristiques des eaux uses,
l'exploitation,
au site,
aux conditions conomiques.

Caractristiques des eaux uses


Les effluents issus des petites collectivits se caractrisent essentiellement par :
une sous charge organique par rapport aux valeurs prises en compte
pour le dimensionnement des installations. Ce phnomne est li la
ralisation par tranche de rseaux de collecte et aux dlais apports
dans les raccordements des usagers.
une dilution importante due aux intrusions d'eaux parasites d'origines diverses (rseaux non tanches, raccordements de gouttires,...).
La concentration moyenne s'tablit souvent 200 mg/1 en DBO5 et
25 % des stations reoivent des effluents dont la concentration en
DBO5 est infrieure 100 mg/1.
des variations brutales de charge entranes par des dversements
dont l'importance est faible en valeur absolue mais importante en
valeur relative et qui peuvent provenir de petits tablissements industriels (charcuteries, restaurants, levages).
des effluents septiques issus des dispositifs d'assainissements individuels qui auraient d tre abandonns lors du raccordement l'gout.
Ces caractristiques ne sont sans doute pas inluctables lorsque les
rseaux neufs sont raliss avec soin. Par contre, lorsque la rcupration
de iseaux anciens se justifie pleinement pour des raisons conomiques
videntes, il convient d'en tenir le plus grand compte et de choisir la technique d'puration en consquence.
L'exploitation
Les contraintes relatives l'exploitation seront particulirement dcisives pour les petites collectivits qui disposent de moyens en personnel
trs limits et qui doivent souvent faire appel des socits de service.
Les risques d'interventions lourdes relatives au remplacement
d'un quipement coteux par exemple doivent tre trs rduits, les
budgets des petites communes pouvant rarement faire face des investissements non programms.
Les rglages ncessitant l'intervention d'un technicien trs qualifi
doivent tre limits ceux pouvant tre dfinis par les services d'assistance
technique.
Par contre, on admettra que le passage quotidien d'un prpos constitue une contrainte normale.

Le site
Les sites sur lesquels sont construites les stations d'puration se caractrisent gnralement par la proximit d'un milieu naturel agrable, cours
d'eau, tang, et une mdiocre qualit gophysique du terrain. La mise en
uvre d'ouvrages lourds se traduit souvent soit par des cots de construction levs, soit par une instabilit trs prjudiciable au bon fonctionnement des ouvrages de dcantation. Par ailleurs, les superstructures en
bton s'intgrent mal dans ces cadres naturels non btis.

Les conditions conomiques


Les conditions conomiques doivent tre prises en compte tant pour
l'investissement que pour l'exploitation.
12

Les diffrentes aides publiques dont peuvent bnficier les


dpenses de construction des stations d'puration ne doivent pas
masquer leurs cots levs. Il convient de rappeler que ce cot
exprim par habitant desservi s'accrot trs rapidement lorsque la taille des
installations diminue.
Il en est de mme pour les cots d'exploitation pour lesquels les postes relatifs aux frais de personnel reprsentent la plus grande part.
De l'analyse rapide des principaux paramtres pris en compte pour
les choix technologiques concernant les petites stations d'puration, nous
retiendrons que les procds choisis doivent se caractriser par :
une bonne tolrance des variations qualitatives et quantitatives des effluents,
la robustesse et la rusticit des quipements rendant
compatible une bonne fiabilit avec une exploitation
facile,
une intgration harmonieuse aux sites naturels,
des cots d'investissements et d'exploitation raisonnables.
Examen des procds d'puration
Les procds d'puration peuvent se classer, en fonction des processus d'limination, en cinq catgories :
procds physiques,
procds physico-chimiques,
procds biologiques par cultures fixes,
procds biologiques intensifs par cultures libres,
:
procds biologiques extensifs.
Les procds d'puration physique
Ils ont pour objectif l'limination de la fraction la plus grossire et la
plus nuisante de la pollution. Ils peuvent tre parfois suffisants pour assurer une protection minimum du milieu rcepteur mais constituent le plus
souvent une phase primaire indispensable au bon fonctionnement d'une
installation d'puration plus complte.
Les grilles seront nettoyage manuel. Elles devront donc tre largement dimensionnes (L ~> lm) pour autoriser un nettoyage tous les 2 ou
3 jours. L'cartement des barreaux sera compris entre 30 et 50 mm.
Les ouvrages assurant le dgraissage et le dessablage seront le
plus souvent intgrs dans le dcanteur primaire lorsqu'il existera. On
vitera ainsi surtout pour le dessableur, les quipements traditionnels
qui se rvlent l'exprience trs difficiles exploiter et par consquent
peu efficaces.
Les boues seront gnralement traites dans un digesteur anarobie situ la base du dcanteur. Leur temps de sjour sera sur la base
d'un volume utile de 100 150 1 par usager, suprieur 100 jours.
Les boues font l'objet d'une concentration et d'une minralisation plus
ou moins pousse en fonction notamment des conditions climatiques
(temprature).
Dans les cas d'implantation sur des sols de mauvaise qualit, la construction d'un dcanteur-digesteur peut se rvler coteuse. D'autre part,
l'intgration au site est difficile lorsqu'on ne peut enterrer les ouvrages. Des
quipements nouveaux, encore peu utiliss, de microtamisage (mailles
infrieures 1 mm) pourraient pallier ces inconvnients lorsque les
effluents sont dilus par des eaux parasites permanentes.
La dcantation primaire ou le microtamisage peuvent liminer
jusqu' 80 % des matires en suspension dcantables (40 50 % des
MES). Le rendement d'limination de la pollution organique pourra
atteindre de 25 30 % mais sera le plus souvent voisin de 20 %.
13

L'intrt essentiel de ces procds rside dans la facilit et le faible

cot de leur exploitation et leur fiabilit qui seront des lments


dcisifs de leur choix lorsque le milieu rcepteur prsentera une tolrance
suffisante envers la pollution.

Procds d'puration physico-chimique


Ces procds ont pour objectif d'liminer en plus des matires en suspension une fraction importante de la pollution collodale. Ils mettent en
uvre une coagulation-floculation par adjonction de ractifs minraux et
organiques suivie d'une dcantation ou une flottation permettant d'liminer une fraction importante des matires en suspension et collodales. Ces
procds assurent un rendement puratoire variant de 50 70 % de la
DBO5 et 80 90 % des MES. Ils impliquent une technologie labore,
ce qui se traduit par des cots d'exploitation levs. Ils seront donc
peu adapts aux petites collectivits, sauf dans les cas particuliers des collectivits fortes variations de population tels que les campings par exemple.

Procds d'puration biologique par cultures fixes


Dans l'tat actuel des techniques, le recours aux procds de traitement biologique s'impose lorsqu'il est ncessaire d'liminer une partie de
la pollution organique soluble.
Les procds par cultures fixes utilisent un matriau support fixe (lits
bactriens) ou des lments rotatifs (disques biologiques) sur lesquels se
dveloppent des cultures bactriennes.
Maintenues dans des conditions arobies, ces cultures se nourrissant
de la matire organique liminent une fraction importante de la pollution.
L'excs de culture est limin au niveau de la clarification finale.
Ces procds prsentent des avantages certains de fiabilit et de facilit d'exploitation en raison de l'autorgulation de la flore bactrienne puratrice. Ils consomment peu d'nergie et sont donc particulirement adapts aux petites collectivits. Ils prsentent cependant deux inconvnients :
un cot d'investissement assez lev,
une intgration au site trs mdiocre en raison des superstructures
peu esthtiques des ouvrages. Les lits bactriens faible charge
sans dcanteur secondaire permettent de ne rejeter que 10 g de
DBO5 par usager dans les conditions standard d'utilisation. Les lits
bactriens peuvent conduire un rejet de 5 g de DBO5 par usager
mais laisseront 5 10 g d'azote ammoniacal.

Procds d'puration biologique de type intensif cultures libres


Ce sont les procds utilisant la technique des boues actives. Utiliss
dans de bonnes conditions, ces procds permettent d'obtenir les rendements puratoires les plus levs.
Cependant, pour les petites stations, seuls les procds trs faible
charge (aration prolonge) sont susceptibles de prsenter une fiabilit
acceptable sans exiger une exploitation trop dlicate.
Ces procds sont particulirement sensibles aux surcharges hydrauliques qui se traduisent par des rejets de la culture biologique avec
l'effluent trait.
La rgulation du taux de boues, les rglages relatifs la fourniture d'oxygne impliquent des interventions relativement frquentes de techniciens
qualifis.

Enfin, les consommations en nergie sont gnralement leves surtout pendant les priodes de sous-utilisation.
En consquence, ces procds ne peuvent se justifier que si la protection des milieux rcepteurs exige l'obtention d'un degr d'puration trs
lev.
14

Procds d'puration biologique de type extensif


Les procds d'puration de type extensif sont reprsents par les
techniques de lagunage dont la dfinition et la mise en uvre font l'objet
des chapitres suivants.
Ils permettent d'atteindre un degr d'puration correspondant aux
niveaux 3 et 4 suivant les modes utiliss.
Ils prsentent de nombreux avantages de fiabilit, d'conomie, de
mise en uvre et d'exploitation, d'intgration aux sites. Leur inconvnient
majeur qui rside dans l'importance des surfaces qu'ils occupent peut tre
facilement surmont dans le cas des petites collectivits en milieu rural.

PRINCIPAUX ELEMENTS DU CHOIX D'UN PROCEDE D'EPURATION POUR LES COLLECTIVITES

Elments

N^l'apprciation

Caractristiques
de l'effluent
brut

Construction

Donnes
conomiques

Qualit de
l'puration
Apprciation globale

Procds

\^

dilution

pointes
facilit
de
de mise
pollution
en
uvre

intgration

investissement

exploitation

performance

fiabilit

puration physique
(primaire)

puration
physico-chimique

biologique
cultures fixes
(lits bactriens)

biologique
cultures libres
(boues actives)

biologique
extensif
lagunage

bonne

mauvaise

bonne

moyenne mdiocre mdiocre mdiocre

bonne

bonne

ne se justifie que dans le cas


d'utilisation temporaire (camping...).

moyenne

bonne

facile exploiter, comportant


peu d'organes mcaniques

moyenne mdiocre moyenne

bonne

mdiocre

bonne

implique une exploitation dlicate et coteuse en souscharge - ne se justifie que dans


les cas de milieux rcepteurs
trs exigeants.

bonne

moyenne

bonne

bonne

de trs loin le mieux adapt


lorsque les surfaces ncessaires sa mise en oeuvre sont
disponibles

mdiocre mauvaise mauvaise mdiocre

bonne

mdiocre

moyenne moyenne mauvaise mauvaise moyenne moyenne

bonne

mdiocre mdiocre

bonne

bonne

sujet au niveau 1 souvent


suffisant pour les trs petites
installations avant rejet dans
le sol.

moyenne moyenne

bonne

bonne

En conclusion, le choix par une collectivit de faire bnficier ses usagers d'un systme d'assainissement collectif doit tre assum jusqu' son
terme qui consiste protger le milieu naturel des dgradations susceptibles d'tre provoques par le rejet des eaux uses. Il est donc indispensable que le traitement des eaux uses soit assur efficacement par une station d'puration. Cette installation ne sera en mesure de fonctionner correctement que si elle fait appel des techniques adaptes aux contraintes
spcifiques des petites collectivits qui se diffrencient sensiblement des
installations de taille plus importante.
15

Le niveau de performance ne sera donc pas ncessairement


considr comme un lment dterminant du choix des technologies mettre en uvre. Il faut noter, par ailleurs, que ce niveau de
performance est souvent fallacieux dans la mesure o il implique des sujtions trs fortes au niveau de l'exploitation, souvent incompatibles avec les
possibilits techniques ou financires des petites collectivits. En consquence, les choix technologiques se porteront chaque fois que cela sera
possible sur des procds rustiques, trs fiables et dont l'exploitation est
facile et peu coteuse. Les procds par lagunage rpondent particulirement bien des critres et constitueront donc les procds les mieux adapts l'puration des petites collectivits.

16

CHAPITRE II

CHAPITRE II

L'puration des eaux uses par lagunage


Principe de l'puration biologique, lagunage naturel,
lagunage ar
Principe de l'puration biologique - Les organismes vivants et leur rle dans l'puration
Prsentation gnrale de l'difice biologique aquatique et
son rle dans l'puration
Le schma page 18 donne des Cycles biologiques dans une lagune une
image simplifie, tablie sur les bases d'une classification des organismes.
Elle ne tient pas compte des variations dans le mode nutritionnel de certains organismes impliqus. Ainsi, les dcomposeurs peuvent tre considrs comme des producteurs (par dgradation), ou comme des consommateurs (de matire organique). En toute rigueur, ce schma comme les
considrations qui suivent devrait tre fond sur les fonctions des divers
maillons du rseau trophique, telles que : respiration, assimilation chlorophyllienne, bio-rduction, bio-oxydation, e t c . , ce qui impliquerait des
dveloppements hors de proportion avec l'objet du prsent expos.

Le rayonnement solaire est la source d'nergie qui permet la


production de matire vivante par les chanes alimentaires (dites chanes
trophiques) aquatiques.
Les substances nutritives (nutriments des auteurs de langue
anglaise) sont apportes par les effluents sous forme de sels minraux dissous, de matire organique l'tat dissous, collodal ou particulaire.
Les vgtaux sont les producteurs du systme qu'ils alimentent en
nergie sous la forme de matire consommable constitue de leur propre
biomasse. Ils synthtisent la matire organique grce la fonction chlorophyllienne, partir du gaz carbonique et des sels dissous. Cette acti-

vit absorbe du gaz carbonique et fournit la majeure partie de


l'oxygne ncessaire aux bactries minralisantes du milieu
dans le lagunage naturel.
Cette production primaire est mise la disposition des consommateurs,
dont le rgime nutritionnel comprend par ailleurs diverses particules organiques.
Les dchets organiques (organismes morts, matire organique exogne,...) sont dgrads, assimils et mtaboliss par les saprophages et les
dcomposeurs (bactries, champignons).
Le cycle ainsi esquiss n'est pas ferm, ni limit aux seuls maillons
voqus, du fait de l'existence :
- d'un apport continuel de matires nutritives par l'effluent et d'un
rejet de l'eau traite,
- de prdateurs divers, notamment de la masse bactrienne, tels
que les protozoaires (flagells, cilis),
- d'un contrle artificiel de l'difice biologique (faueardge de la
vgtation, enlvement des boues et ventuellement de poissons et mollusques,...) et naturel (evaporation, infiltration,...).
17

Des complmentarits ainsi que des antagonismes s'tablissent entre


les espces et leurs groupements (phnomnes de comptition, de prdation, de symbiose, de parasitisme,...). Les analyses physico-chimiques ne
donnent qu'une vue imparfaite (par dcomposition en paramtres qui
sont en fait interdpendants) et.limite par les possibilits d'investigation
de la qualit des eaux.
CYCLES BIOLOGIQUES

ENERGIE SOLAIRE

ENTREE
DE
L'EFFLUENT

SORTIE DE
L'EFFLUENT
TRAIT

La productivit et la stabilit de l'difice biologique et donc sa


capacit de transformation, sont d'autant plus leves qu'il est
diversifi et abondant. La capacit d'absorption est limite par les
apports eux-mmes qui modifient les conditions du milieu. Elle dpend
galement des caractristiques de l'habitat (espace, granulomtrie et configuration des fonds et des berges, prsence ou non de vgtation,...). Le
fonctionnement d'une installation de lagunage est donc fonction d'une
part de la charge spatiale, d'autre pari de la diversit de l'habitat.

Les principaux organismes vivants, constituants des peuplements


La flore microscopique
Les bactries
Quel que soit le procd biologique mis en uvre, les bactries assurent toujours la part prpondrante, voire la totalit de la dgradation de la
matire organique. La ralisation d'installations d'puration biologique
repose donc toujours sur la cration d'une culture bactrienne grande
chelle.
L'puration arobie est assure par des bactries, qui dans la quasi
totalit des cas, et de faon certaine pour les effluents domestiques, se
trouvent dans l'effluent brut. Ces bactries essentiellement htrotrophes,
sont des dcomposeurs du systme. Les espces les mieux adaptes
se dvelopper sur un substrat, s'en nourrir , c'est--dire en assurer
l'puration, prennent le pas sur les autres espces grce une vitesse de
croissance plus leve. La priode initiale de fonctionnement d'une installation d'puration correspond une phase de croissance bactrienne pendant laquelle les espces les mieux adaptes raliser l'puration se slectionnent naturellement. Dans les systmes extensifs, caractriss entre
autres par l'absence de recyclage de la culture bactrienne, il y a rgulation naturelle du dveloppement des bactries, en fonction de la nourri18

ture qui leur est apporte et des autres conditions de dveloppement, pH,
temprature...
En lagunage ar, lorsque les dpts dans les lagunes d'aration sont
en quilibre dterminant au-dessus d'eux la zone d'action des arateurs,
la concentration en bactries est identique en tous points et donc en sortie
de la lagune d'aration. Cette homognit caractrise le fonctionnement
en mlange intgral .
En lagunage naturel, on considre que ls vitesses de croissance sont
diffrencies en fonction de la situation et notamment d'un bassin amont
un bassin aval. La rgulation de la masse bactrienne est un quilibre entre
sa croissance et les sorties du systme, soit par dpart avec l'effluent, soit
par sparation physique par dcantation. La phase liquide reste le lieu de
la dgradation de la matire organique en solution ou collodale. Les bactries arobies transforment, en prsence d'oxygne dissous, la
charge organique, les matires azotes et phosphates dissoutes
en cellules bactriennes (protoplasme et rserves), matires
minrales, et gaz.
L'intrt de la transformation rside dans le fait que le dveloppement des bactries n'est pas ralis sous forme de culture disperse (bouillon de culture) mais que l'on assiste des phnomnes de floculation
plus ou moins marqus. Les bactries s'agglutinent entre elles par l'intermdiaire de scrtions (mucilage, sorte de gel constitu de grosses molcules) pouvant semble-t-il tre utilises par les bactries comme rserve
dans certaines conditions dfavorables. Cette forme de vie est favorise
par l'action de la microfaune prdatrice des bactries libres. Les grains de
floc, en systmes extensifs, n'atteignent cependant pas les tailles observes
en boues actives classiques. De fait, les dimensions de ces grains semblent toujours infrieures 10 ou 15/u. On assiste une sorte de floculation incomplte limite entre autres raisons par la faible densit des
microorganismes dans le milieu, ce qui favorise le maintien en suspension
de la culture bactrienne.
Les bactries anarobies ralisent la minralisation de la
matire organique des dpts (transformation de la matire organique
en matires minrales et gaz (CH4, NH4). Dans ces dpts de fond de
lagune, se dveloppent les mmes processus que dans les digesteurs des
stations d'puration conventionnelles. En effet, l'ensemble des dpts,
l'exception de leur surface, se trouve priv d'oxygne, l'eau interstitielle ne
se renouvelant pas. La vitesse d'volution de la matire organique dpose est troitement lie la temprature. L'activit bactrienne anarobie
est faible en hiver et les priodes de rchauffement de l'eau, si elles sont
brutales, peuvent aboutir des rsolubilisations massives de la charge
stocke dans les boues (phnomnes de relargage). Les temps de sjour
trs longs des dpts entranent une minralisation pousse des boues qui
pourront donc trouver facilement une utilisation agricole.
Les algues microscopiques (microphytes)
Ces organismes sont soit planctoniques (disperss dans la masse
d'eau) soit priphytiques (fixs sur des supports immergs) ou pipliques
(dposs la surface des sdiments).
Ils sont reprsents dans les lagunes essentiellement par les groupes
suivants :
algues bleues (cyanophyces) plus proches des bactries que des.
algues,
algues vertes (chlorophyces),
algues brunes (chrysophyces, diatomes),
euglniens.
Les peuplements varient en fonction de la charge en matire organique et en sels nutritifs et en fonction des saisons. Certains groupes sont
susceptibles de prolifrer trs rapidement, formant des fleurs d'eau
(blooms), en l'absence de prdateurs appartenant aux niveaux trophiques
suprieurs ou de comptition exerce par des espces concurrentes. Les
19

conditions dterminantes de ces phnomnes ne sont pas totalement dfinies ; on sait cependant que les concentrations en matire organique et
sels nutritifs, ainsi que les conditions de temprature jouent un rle essentiel. De nombreuses algues rencontres dans les lagunes (euglnophytes,
chlorococcales, volvocales) peuvent utiliser la fois les substances minrales (nutrition autotrophe) et les substances organiques (nutrition htrotrophe).
CHLOROCOCCALES

DIATOMES PLANCTONIQUES
W .

"

"

"

"-""

" ' "

'

'

-:

>

"

"

La comptition entre espces ou groupements algaux traduit leur


rponse rapide aux conditions de milieu, les microphytes les mieux adapts se dveloppant et se multipliant au dtriment des autres.
S'y superposent des phnomnes d'antagonisme notamment entre
algues pryphytiques et planctoniques qui font intervenir entre autres des
metabolites produits par les organismes concerns. En particulier, nombre
de cyanophyces scrtent des substances toxiques, susceptibles de perturber gravement l'difice biologique.
Les organismes du plancton ont une vie brve ; aprs leur mort (pour
la partie non consomme par les niveaux trophiques suprieurs) ils sdimentent et se dcomposent dans les zones profondes dont la teneur en
oxygne tend ainsi diminuer. Suivant la turbidit des eaux (dpendant
elle-mme de la densit du plancton et des autres matires en
suspension), la lumire pntre plus ou moins profondment ; un certain niveau, les consommateurs d'oxygne par respiration et dcomposition quilibrent les apports par la photosynthse.
En dfinitive, les microphytes :
assurent l'oxygnation du milieu (photosynthse) en priode diurne,
avec un maximum gnralement situ aux alentours du midi solaire,
assimilent certains composs azots, phosphores,
contribuent aux variations de pH (absorption de gaz carbonique)
qu'ils peuvent lever des valeurs voisines de 9.

Les vgtaux macroscopiques (macrophytes)


Les macrophytes comprennent des formes fixes et des formes
libres ; il s'agit essentiellement, dans les lagunes, d'algues et de vgtaux
suprieurs.
Nous nous attarderons plus prcisment ici sur les vgtaux suprieurs fixs qui seront dnomms (abusivement), sans autre prcision,
dans les chapitres suivants : macrophytes.
Les macrophytes prsentent divers avantages : ils augmentent la

diversit de l'habitat, Us jouent un rle trs important de support


pour d'autres organismes permettant ainsi l'tablissement d'une
culture fixe trs active pour l'puration (bactries, algues priphytiques). Ils assurent en outre leurs changes nutritionnels avec le sol, les
20

sdiments et l'eau. Ils peuvent tre rcolts et contribuer ainsi l'exportation d'une fraction des lments fertilisants. Mais surtout, leur bon dveloppement permet l'installation d'une forte densit d'algues priphytiques,
qui d'une part vont assurer l'oxygnation du milieu, et d'autre part vont

liminer une part importante des matires en suspension.


En effet, les macrophytes et les algues fixes vont trs fortement
concurrencer le phytoplancton et entraner ainsi une clarification importante de l'effluent.
En raison de leur capacit coloniser rapidement le milieu et des facilits qu'ils offrent pour leur plantation et leur faucardage, ce sont les vgtaux rhizomes qui prsentent le plus grand intrt. Ils sont hlophytes
c'est--dire qu'ils conservent leurs appareils souterrains dans un sol gorg
d'eau et dveloppent des organes vgtatifs et reproducteurs ariens. Certains d'entre eux tels que les scirpes parviennent coloniser le milieu dans
une tranche d'eau relativement consquente. Il semble toutefois qu'ils
supportent mal des charges organiques leves.
Les Phragmites (roseaux) aquatiques ou semi-aquatiques, s'accomodent parfaitement d'une submersion temporaire mais peuvent aussi se
dvelopper dans une tranche d'eau permanente et profonde. Toutefois,
leur dveloppement et leur densit dcroissent avec la profondeur.

SCIRPES
MASSETTES
ROSEAUX

Les Typhas (massettes) colonisent volontiers les zones aquatiques


permanentes et peu profondes. Ils sont intermdiaires entre les deux groupes prcdents en ce qui concerne la tolrance une certaine charge organique et leur place dans la zonation vgtale des lagunes.
Les formes libres sont essentiellement les lentilles d'eau (Lemna) ;
elles apparaissent priodiquement dans certaines installations et forment
frquemment un voile superficiel. Leur contribution positive est vraisemblable (contrle du phytoplancton, conditions favorables certains
consommateurs tels les Cladocres,...). Par contre, elles peuvent perturber plus ou moins gravement le milieu lagunaire :
en rduisant la diffusion de la lumire dans le milieu avec rpercussion
sur le photopriodisme et la photosynthse,
- en perturbant le rgime thermique et en diminuant la frquence des
inversions dans la stratification thermique.
Lorsqu'on veut utiliser les macrophytes, il n'est pas souhaitable
de laisser faire la nature. Les phnomnes de comptition signals
propos des microphytes sont applicables aux vgtaux suprieurs ; il en
rsulte que ceux qui se dveloppent naturellement dans une lagune
mnageraient des zones plus ou moins colonises et plus ou moins perfor21

mantes du point de vue de l'puration. De plus, leur dveloppement optimal demanderait 2 3 annes, voire davantage, il faut donc planter.
La faune
Son importance dans les lagunes est frquemment sous-estime.
Certains organismes (rotifres, coppodes, cladocres) concentrent et liminent les lments figurs (bactries, algues, substances organiques particulaires) par filtration. Les protozoaires liminent les bactries et en particulier les bactries libres contribuant de ce fait la floculation. Tous participent trs activement l'puration ; directement par l'ingestion directe et la
floculation ; indirectement par le contrle qu'ils exercent sur les populations algales. En concentrant ainsi les substances stockes , ils contribuent l'claircissement du milieu.
.
Nous nous limiterons dans ce qui suit aux organismes pour lesquels
nous disposons du plus grand nombre de donnes. Il convient toutefois de
garder prsent l'esprit que de nombreux autres tres vivants compltent
la chane trophique du milieu (nmatodes, larves d'insectes, mollusques,
crustaces,...) mais les donnes leur sujet sont mal connues.
Les protozoaires (flagells, cilis)
Certaines espces bactriophages et dtritivores sont abondantes
dans les eaux les plus charges et dans les sdiments. D'autres sont algivores et microphages.
Leur densit est troitement lie la charge organique du milieu. Ils
participent l'limination des germes de contamination fcale.

Les rotifres
Certaines espces, algivores, suivent l'apparition des fleurs d'eau.
D'autres,,galement algivores, sont volontiers bactriophages.
Rotifres et cilis s'avrent cependant incapables de juguler la production algale (leur rle dans les processus de lagunage naturel semble
relativement rduit).

Les cladocres
Les plus abondants appartiennent au genre Daphnia. Prdateurs du
phytoplancton, ils peuvent l'tre aussi des coliformes que l'on trouve dans
leur dfcation. La digestion de ces germes est toutefois plus importante
que la fraction restitue. Au demeurant, les fortes concentrations de daphnies correspondent au minimum de celles des coliformes.

CLADOCERE
22

Le rle des cladocres dans la biocnose lagunaire est :


positif :
- par leur large contribution l'abattement des taux de matire organique, des coliformes et des protozoaires, ainsi que des matires en
suspension. Leur capacit de filtration est leve, de l'ordre de plusieurs centilitres par individu et par jour
- en agissant sur les algues de petite taille, ils favorisent indirectement
la croissance du priphyton lorsque celui-ci est prsent (par rduction
de la comptition : algues priphytiques - algues planctoniques)
- en provoquant, du fait de la filtration, un claircissement du milieu ce
qui amliore la pntration de la lumire.
ngatif :
- en abaissant le taux d'oxygne dissous par la prdation qu'ils exercent sur les microphytes (photosynthse), voire mme par leur propre
respiration
- en s'attaquant aux algues les plus petites, qui sont aussi les plus
efficaces dans l'limination des substances nutritives. Il en rsulte
gnralement en l'absence de priphyton une augmentation des taux
en ammoniaque et phosphate dans la masse liquide
- par leurs excrtions.
Les cladocres s'accomodent de charges organiques initiales leves,
de faibles taux d'oxygne, de la prsence de toxines bactriennes, de l'ion
NH 4 et de H 2 S, et sont relativement peu sensibles aux conditions de
temprature du milieu aquatique.
Les daphnies sont par contre trs sensibles la prsence d'ammoniaque et tendent disparatre en cas de prolifration algale au profit du
genre Moina, dont l'intrt est moindre : des dveloppements excessifs de
microphytes ont en effet pour consquence l'lvation du pH (*) qui
contrle la dissociation de l'ammoniaque.

Les coppodes
Leur spectre alimentaire est tendu (algues, proies vivantes, jeunes
larves d'insectes, cladocres, rotifres ou cilis, organismes en dcomposition) . Ils sont apparemment peu abondants et leur dveloppement semble
limit dans le temps.

Cas particulier des poissons


Leur prsence rsultera trs gnralement d'un acte volontaire
encore qu'ils puissent tre introduits sans intervention humaine (transport
des ufs par les oiseaux).
Les Cyprinids tels que carpes et tanches sont apparemment les plus
adapts aux conditions prsentes du milieu. Ils ont au stade adulte un
rgime mixte (algues, larves d'insectes, oligochltes,...).
La prsence et le choix des poissons doivent tre en relation directe
avec un objectif de niveau de traitement et de contrle donn. Il importe
avant tout que les conditions favorables leur survie soient runies (habitat, qualit de l'eau, ...) pralablement leur introduction ventuelle.
Dans ce cas, les poissons peuvent permettre un certain traitement complmentaire de l'effluent. Dans une lagune fonctionnant dans de bonnes conditions, les Cyprinids ont leur disposition une nourriture abondante et
relativement varie. Ils exercent alors une slection active (lie leur perception visuelle) des organismes vivant dans l'eau et les sdiments. De
plus, une slection passive s'effectue par filtration du plancton au niveau
de leurs branchies. Il en rsulte qu'ils s'alimentent des organismes les plus
gros et contribuent ainsi une amlioration de la productivit gnrale du
milieu. Il est possible que les poissons ingrent des particules organiques.
Ils remettent plus ou moins partiellement en suspension les vases et favori-

Le rapport

NH4NH4OH

23

est fonction de la temprature et du pH.

sent la redissolution des lments nutritifs, ce qui constituera tantt une


gne, tantt un avantage, selon les conditions du milieu. Ils sont aisment
extractibles d'une lagune et permettent ainsi l'exportation hors de l'installation d'lments fertilisants.
Quoi qu'il en soit, il est encore prmatur de se prononcer sur l'intrt
et l'efficacit rels des poissons dans les processus de lagunage. Les donnes ce sujet sont encore trs rares et fragmentaires. Il est permis de
redouter un mauvais contrle du phytoplancton de leur part, et l'apparition de brusques explosions algales entranant les nuisances que l'on sait
(100 mg d'algues induisent lors de leur dcomposition une DBO ultime de
150 mg d'oxygne). Les rsultats obtenus lors d'exprimentations venir
permettront sans doute de prciser l'intrt et les modalits d'utilisation
des poissons. On peut cependant admettre que dans l'ultime bassin d'un
lagunage naturel ils peuvent jouer un rle d'indicateur d'un traitement
satisfaisant et surtout d'une absence de toxiques. L'introduction et le
dfaut d'un contrle rigoureux d'espces vivantes ne possdant pas de
prdateur ou prsentant une aptitude particulire un dveloppement
explosif dans leur aire de transplantation font courir des risques graves
l'quilibre gnral des cosystmes.
Il est par ailleurs gnralement difficile, voire impossible, d'apprhender l'impact et l'intrt (notamment compar celui de ses semblables
autochtones) rels de l'action d'un organisme en quelque sorte greff
dans un milieu et introduit en raison de certaines particularits relatives
son rgime alimentaire, sa valeur commerciale, son mode de dveloppement, etc... Le ragondin, le rat musqu, le poisson-chat, la
perche-soleil... ont ainsi, dans un pass rcent, t l'origine des perturbations dont nous ne cessons de dcouvrir l'ampleur. Il est par cons-

quent fortement dconseill au matre d'oeuvre et aux exploitants de lagunes d'avoir recours, en l'tat actuel des choses, la
jacinthe d'eau ainsi qu'aux carpes dites chinoises.
Les mcanismes de l'puration
Mcanisme global
Du point de vue de l'puration, le fonctionnement d'un lagunage
simple peut tre dcrit par les schmatisations suivantes :
Eaux uses + 0 2

bactries ^ boue bactrienne + effluent trait

l'apport d'oxygne est assur par les changes avec l'atmosphre au


niveau du plan d'eau et par les vgtaux chlorophylle.
Sels minraux + CO 2 + lumire

vgtaux ^ Masse vgtale + 0 2

Dans le lagunage ar, f oxygne est apport artificiellement par les


arateurs.
Du point de vue des substances apportes la lagune, le sens gnral
des transformations par voie arobie est le suivant :
acides amins (sauf lysine)

N
S

(CH2O) n + n O 2
organique
organique

organique

*~ CCT +
acide organique + NH 3

- n CO 2 + n H 2 O
->. NH 3 - ^ N O ^ *- SO4~~

*- H 3 PO 4 ~PO 4 "

Cycle du carbone
La dgradation des matires carbones intervient comme nous
l'avons vu sous l'action des micro-organismes arobies. On considre que
24

50 % du carbone organique peuvent tre convertis en cellules bactriennes, le reste formant du gaz carbonique. Le seuil d'limination possible de
la charge carbone est fonction du temps de sjour. Pour les processus
extensifs la charge rsiduelle soluble (DBO soluble) se situe des niveaux
trs faibles (mais fonction de la temprature). Pour mmoire, la conversion de la charge organique peut tre ralise aussi par certains champignons susceptibles de se dvelopper en lagunage simple ; l'absorption de
matire organique par les macrophytes reste quantitativement ngligeable
(changes prpondrants ce niveau avec le sol et les sdiments). Les
sdiments seraient le sige de phnomnes tantt de stockage, tantt de
relargage de matire organique comme de composs minraux, ou de
micro-organismes : c'est l une donne importante de la question pour
laquelle nous ne disposons malheureusement que de renseignements
rares et fragmentaires. Enfin, signalons que la production vgtale,
lorsqu'elle existe, reprsente une part non ngligeable de la DBO rsiduelle, ce qui rend le faucardage ncessaire et pose tout le problme de
l'limination des algues.
CYCLE DU CARBONE
CHtf

co.

* \

-*>
%.artt oea

ENTRE
LAGUNE

SORTIE
LAGUNE

.V-.'V-'-;

Cycle du phosphore
Deux formes du phosphore intressent la production de matire
vgtale dans les lagunes :
- le phosphore soluble PO 4 '",
- le phosphore hydrolysable (dont les polyphosphates associs en
particulier aux dtergents).
Le cycle du phosphore en milieu lagunaire peut se schmatiser
comme suit (dans le cas, le plus frquemment rencontr, d'eaux non acides).
En l'absence de macrophytes, il est prvisible que le phosphore sous
sa forme PO4 sera excdentaire et qu'il ressortira de la lagune, mme en
priode de photosynthse intense. Les macrophytes participent la
rduction de la charge rsiduelle.
CYCLE DU PHOSPHORE
^

PO^~

fio*-

(A O\aUttfLt)

fi
\

attr

Ca
Ft

ENTREE
LAGUNE

25

C'''.

SORTIE
LAGUNE

Dans le sdiment, la dcomposition du carbone donnera de l'acide


carbonique (CO 2 + H2O) tendant rendre les eaux plus acides, ce qui
aura pour effet de ralentir la formation de calcaire ou de phosphate caldque. D'autre part, le milieu rducteur gardera les sels de mtaux de transition (Fe, Mn,...) sous forme rduite soluble, ce qui empchera la coprcipitation du phosphore.
L'ensemble de ces phnomnes, ainsi que leur importance et leur
volution dans le temps, peuvent dtenir une part de l'explication des
effets de stockage et de relargage constats in situ.

Cycle de l'azote
La nitrification ncessite des quantits d'oxygne importantes ; titre
d'illustration la nitrification de 20 mg d'azote ammoniacal produit 3 mg de
cellules de nitrosomonas et 0,5 mg de cellules de nitrobacter en
consommant 85 mg d'oxygne dissous (RIVIERE - 1976). De plus, certaines conditions limitantes doivent tre surmontes pour permettre l'activit
des bactries nitrifiantes, savoir taux d'oxygne suffisant (2 mg/1),
temps de sjour important des bactries (fonction de la temprature),
temps de sjour qui sera presque toujours atteint en lagunage simple et en
lagunage ar. En priode photosynthtique active, l'azote nitrique a tendance disparatre : il est apparemment un facteur limitant de la biomasse. En fait, certaines algues auraient, d'aprs la littrature, la facult de
synthtiser NO3" a partir de l'azote de l'air et il y aurait alors conversion de
NH 4 + en NO3" ; si cette conversion existe bien, il semble qu'elle ne soit
pas cependant ncessairement totale. L'azote est en dfinitive un facteur
retardant et non pas limitant lorsqu'il ne reste plus pour les algues que
NH4+ consommer.
CYCLE DE L'AZOTE

Les matires en suspension (MES)


Celles qui entrent dans le systme subissent un abattement important
du fait de leur dcantation, de la rduction de la fraction organique initiale
et de l'adsorption, dont ne rendent pas totalement compte les bilans raliss en sortie : ceci tient au fait qu'il s'est opr un changement dans la
nature des MES. Ce phnomne est constant quels que soient les systmes d'puration biologique. En sortie d'installation, les MES sont en
majeure partie constitues de corps bactriens ; dans le cas particulier du
lagunage simple, une fraction importante de ces MES sortant avec
l'effluent trait est constitue d'algues. Ceci arrive aussi en lagunage ar,
mais de faon moins massive et moins rgulire. Il semble en effet que
dans ce dernier cas, le dveloppement d'algues soit bien corrl avec des
phnomnes de sous-charge ou de salinit importante (rgions ctires).
De plus, des phnomnes saisonniers (printemps) de remontes de boues
ne sont pas exclure dans les lagunes simples et dans les lagunes de
dcantation des lagunages ars. Ce phnomne, mal connu, et dont la
frquence reste aussi tudier, ne semble toutefois pas devoir tre rdhibitoire.
26

Elimination des germes pathognes


Les germes pathognes contenus dans les effluents domestiques proviennent presque exclusivement de la flore microbienne intestinale. Ces
germes accompagnent une flore banale se comportant en commensales et
ne prsentant pas de risque sanitaire. Les germes pathognes les plus connus sont les Salmonelles responsables des fivres typhodes et parathyphodes, la Shigella des dysentries, le Vibrion du Cholra, l'Escherichia
Coli. A ces bactries peuvent se joindre d'autres lments figurs tels que
les entrovirus de la polyomylite ou de l'hpatite virale A. Enfin, la prsence de parasites prsente des risques pidmiologiques trs importants
dans certaines rgions du globe et non ngligeables en France. Les Ascaris
et le Taenia inerme responsable de la cysticercose bovine sont les plus
courants en France mtropolitaine. Dans les dplacements d'Outre-Mer, il
faut tenir compte des ankylostomes et des schistosomes responsables de la
Bilharzioze.
Ces germes pathognes sont mis par les individus malades (parfois
par des porteurs sains) et ne sont donc gnralement prsents en grande
quantit que dans les cas d'pidmie. Il est donc extrmement difficile
d'en effectuer une recherche systmatique si ce n'est l'occasion d'tudes
particulires. Mme en faisant appel des techniques de concentration,
les rsultats de ces recherches sont souvent alatoires et peu significatifs.
Devant cette difficult, il est apparu plus simple de caractriser le niveau
de contamination fcale d'un milieu par le dnombrement des germes
commensaux de l'intestin tels que les Coliformes fcaux, les Streptocoques fcaux et les Clostridium sulfito rducteurs. Ces germes, trs abondants, plusieurs milliards expulss par individu et par jour, sont d'origine
fcale presque certaine. Ils ne se multiplient pas dans le milieu naturel et
sont plus rsistants que la majorit des germes pathognes. Leur mise en

vidence est facile et rapide, et ils constituent des indicateurs srs et


trs sensibles. Il convient toutefois de bien insister sur le fait qu'il s'agit
de germes non pathognes, sauf peut-tre pour certains types de Coliformes fcaux.
Les Coliformes totaux ne sont pas de vrais indicateurs de pollution
fcale car leur origine intestinale n'est pas certaine. Sensiblement plus
rsistants que les Coliformes fcaux aux agents dsinfectants, ils sont utiliss comme germes-test pour juger de la qualit bactriologique des eaux
potables.
On considre que les Coliformes fcaux caractrisent les contaminations fcales rcentes tandis que les Streptocoques fcaux et les Clostridium plus rmanents peuvent en l'absence de Coliformes fcaux tre les
tmoins d'une contamination plus ancienne. Pour juger du niveau de pollution bactriologique d'un effluent dans une lagune ou dans un milieu
naturel affect par le rejet d'un effluent, on pourra se limiter au dnombrement des Coliformes fcaux et ventuellement des Streptocoques fcaux.
Dans les eaux uses brutes, les dnombrements font classiquement tat de
concentrations comprises entre 10 6 et 10 8 Coliformes fcaux par 100 ml.
On considre qu'un milieu naturel devient impropre aux usages de
baignade lorsque le nombre de ces germes dpasse 1 000 pour 100 ml, la
valeur moyenne souhaitable tant infrieure 100. On voit donc qu'un
dispositif de traitement des eaux uses classique liminant 99 % des germes conduit un rejet contenant encore de 10 4 10 6 germes pour
100 ml, ce qui est trs loign des valeurs souhaites.
L'exprience montre que le lagunage naturel conduit une rduction
trs importante des germes. Les raisons prcises en sont encore mal connues mais sont sans doute explicables par les phnomnes suivants :
les germes dissmins dans un vaste milieu, o ils sont amens
sjourner longtemps, trouvent difficilement un substrat limit en quantit et voluent dans des conditions de temprature auxquelles ils ne
sont pas adapts,
- ils sont soumis la concurrence vitale avec des organismes mieux
adapts ainsi qu'aux prdateurs des bactries. Les phnomnes d'anti27

bioses mis en vidence dans les milieux naturels jouent galement un


rle important dans les lagunes,
les germes fixs sur les matires en suspension dcantables sdimentent dans le fond de la lagune et se trouvent ainsi limins du
milieu liquide,
l'action directe des vgtaux produisant des substances inhibitrices ou
bactricides a t mise en vidence pour certains macrophytes,
le rle germicide des ultraviolets est bien connu, il affecte essentiellement la couche superficielle des lagunes qui se renouvelle en permanence par les courants de convection.
L'limination des germes qui constitue un des avantages les plus
importants du lagunage, apparat essentiellement lie au temps de
sjour de l'effluent qui se chiffre en semaines dans les lagunes alors qu'il
n'est que de quelques jours et le plus souvent de quelques heures dans les
autres types d'installation. Il faudra donc imprativement viter l e s
cheminements prfrentiels induisant des courts-circuits qui rduiront
considrablement l'efficacit de la dsinfection.
En conclusion, les phnomnes biologiques qui concourent l'puration des eaux uses par lagunage prsentent des similitudes et des diffrences avec ceux utiliss dans les procds classiques d'puration par
boues actives et lits bactriens qui peuvent se rsumer brivement dans le
tableau suivant : .

ELEMENTS DE COMPARAISON
ENTRE LES PROCEDES CLASSIQUES
D'EPURATION ET LE LAGUNAGE
\

Procds
N. d'puration

Elment ^ - ^
de comparaison^

Procds classiques

boues actives

Lits bactriens
et disques
biologiques

Lagunage
Lagunage naturel (traitement complet)
Lagunage ar
microphytes

macrophytes

Principe de
l'puration -eaux

biologique
arobie

biologique
arobie

biologique
arobie

biologique
arobie

biologique
arobie

Etat de la culture

libre - flocule

fixe sur un
support

libre peu flocule

en partie
fixe sur support

libre peu
flocule

Temps de sjour
dans les bassins

quelques heures quelques minutes


quelques jours quelques heures

Contrle de la
culture

enrichissement
par recyclage
contrle artificiel

autorgulation

autorgulation

autorgulation

autorgulation

Mode de fourniture
d'oxygne

aration
mcanique

aration par
ruissellement

fourniture par
les algues

fourniture par
les algues

aration
mcanique

Boues
ge de la culture
bactrienne

1 30 jours

quelques jours

2 mois

plusieurs mois

3 semaines

trs faible

trs important

trs important

important

Ia2u.log

3 5 u . log

3 5 u. log
(donnes
confirmer)

2 3 u. log

variable suivant
Degr de stabilisation l'extraction la charge massique
Elimination des
germes

I 2 u log
28

2 mois

^ > 2 mois

^ 2 semaines

En ce qui concerne l'limination de l'azote et du phosphore par le


lagunage, les connaissances actuelles ne permettent pas d'en dfinir les
rendements et les modalits. On peut cependant dire :
que les observations et mesures ralises sur les lagunages en activit
permettent de constater un abaissement consquent (60 80 %) des
taux d'azote et de phosphore entre l'effluent entrant et I'effluent trait.
Cette diminution peut s'expliquer par plusieurs phnomnes concomitants qui sont :
la dcantation des MES qui squestrent l'azote et le phosphore dans
les sdiments avec cependant des priodes de relargage,
les phnomnes de nitrification-dnitrification qui peuvent conduire la
production d'azote gazeux libr dans l'atmosphre,
l'assimilation par les macrophytes dont la rcolte sortira les lments
assimils du systme. Les quantits d'azote et de phosphore ainsi
extraites restent trs faibles (une tonne de macrophytes en matire
sche contient environ 2 kg de phosphore).

Application au lagunage naturel


Terminologie
Le lagunage ar naturellement (nous dirons : lagunage naturel) est
un procd de traitement des eaux rsiduaires mettant en oeuvre les cycles
biologiques prcdemment dcrits dans un milieu o se trouve maintenue
une tranche d'eau permanente.
Il s'apparente fondamentalement aux procds biologiques conventionnels, mais en diffre cependant pour les raisons suivantes :
- il intgre des mcanismes naturels plus complets que dans les procds
classiques,
- aucune recirculation de l'effluent ne s'avre ncessaire pour enrichir la
flore bactrienne,
l'oxygnation du milieu rsulte des changes air-eau et surtout de
l'activit photosynthtique des vgtaux. Celle-ci doit tre suffisante
et n'implique aucun recours un dispositif d'aration mcanique,
il est davantage soumis aux conditions climatiques du milieu environnant.
Cependant, pour l'essentiel, l'limination de la charge polluante
organique est le fait de bactries arobies comme dans les procds classiques.
Il ne sera donc pas question ici du lagunage anarobie, ni des lagunes
conues comme de simples dcanteurs ou bassins - tampons prcdant ou
suivant des stations d'puration classiques.
Les ouvrages dans lesquels se ralise l'opration de lagunage sont des
lagunes (*), encore que la littrature en langue franaise relative au procd comporte des termes tels que bassin, tang... Du point de vue des
processus mis en uvre, les lagunes sont le sige d'une oxydation bactrienne parfois dnomme tort stabilisation. Le qualificatif arobie
indique que les bactries minralisantes sont arobies strictes ou anarobies facultatives ; celui d'anarobie qu'elles sont anarobies strictes.
Enfin, les lagunes o l'on distingue - ce qui est le cas le plus gnral -une
zone arobie suprieure prpondrante et une zone anarobie infrieure
rduite sont dites facultatives .

I Bien que ce terme dsigne habituellement une tendue d'eau saumtre.

29

En fonction de la nature et de l'importance des vgtaux dont la prsence est rvlatrice de la conception de l'installation, nous distinguerons :
les lagunes microphytes (*)(algues planctoniques et benthiques) ;
leur profondeur contrarie le dveloppement des vgtaux suprieurs
(macrophytes) aquatiques. Elles font intervenir une culture bactrienne
pour l'essentiel en suspension dans un milieu liquide,
les lagunes macrophytes (auxquels sont fixes les algues priphytiques) pour lesquelles la tranche d'eau est videmment plus faible,
les lagunes composites qui peuvent associer outre les deux genres
prcdents, diffrents types d'habitats aquatiques (pour la faune et la
flore) relativement diversifis.
Les lagunes d'une mme installation peuvent tre disposes en srie
ou en parallle.
Lorsqu'elles sont en srie, cette configuration favorise le fractionnement du traitement de l'effluent. En effet, une loi gnrale dment vrifie
est que le jeu de la concurrence vitale privilgie la flore bactrienne la
mieux adapte aux conditions de milieu, au dtriment des autres. Par

suite, chacune des lagunes se trouvera colonise par une flore


bactrienne spcifique des principaux stades de la transformation de la matire organique. On supprimera les risques de courtcircuit, ce qui est particulirement important lorsque l'objectif est de dsinfecter l'effluentC *). Les conditions d'arobiose seront recherches pour la
premire lagune qui est la plus charge, elles seront alors satisfaites pour
les bassins situs l'aval.
La disposition en parallle est rappele pour mmoire. Cette disposition entrane des sujtions de mise en uvre et d'exploitation qui ne vont
pas dans le sens de la rusticit non plus que de la fiabilit. Elle pourra
cependant se justifier dans certains cas de charges variables.

Les performances de lagunage naturel


Bien que le procd de lagunage a microphytes bnficie d'une exprience plus grande et de donnes plus prcises que pour les autres types
de lagunage , son introduction en France est rcente et les difficults rencontres du point de vue de la quantification de ses performances demeurent relles. L'extrapolation au territoire national des rsultats obtenus au
niveau rgional (Languedoc-Roussillon notamment) est dlicate. Quant
aux lagunes macrophytes, les donnes sont le fait d'expriences trangres (* * *) et sont encore limites un petit nombre d'installations. Elles n'en
sont cependant pas moins dignes d'intrt.
Il parat possible de dgager des ordres de grandeur concernant la
rduction de la charge organique et la rduction de la charge bactriologique (exprime en fonction des germes-test de contamination fcale).

La charge organique limine


En traitement complet, la charge admissible est exprime en
kg de DBO5 par hectare et par jour. En effet, les conditions d'arobiose qui doivent tre maintenues de manire imperative sont troitement
lies la surface du plan d'eau. En traitement complmentaire, il n'est pas
vident que le critre retenir soit celui du passage en anaerobiose ; la
DB05 perd galement de son intrt : sans doute faudrait-il lui associer la
DGO, les teneurs en azote et en phosphore. D'une faon gnrale, les
performances constates sont comparables celles obtenues par les sta-

(*) Le lagunage simple l'origine oppos au lagunage ar est, dans la quasi totalit des
cas o il est cit dans la littrature, une expression utilise pour le procd de traitement
des eaux uses mettant en oeuvre des lagunes microphytes.
(* *) Un court circuit intressant 1 % du dbit limitera l'abaissement des germes 2 u log.
("**) Pays Bas et R.F.A. essentiellement pour une application en France

30

tions biologiques arobies conventionnelles. Toutefois la mise en uvre


des seules lagunes microphytes rduit les performances de traitement en
raison du taux de MES essentiellement constitues par les algues la sortie
des ouvrages. Ce degr d'puration est le plus souvent compatible avec le
maintien de la qualit des milieux rcepteurs concerns par le rejet,
notamment en zone littorale. La disposition judicieuse de lagunes de diffrentes natures en srie peut conduire de trs hautes performances, ce
que devraient dmontrer certaines oprations en cours caractre exprimental .
La charge bactriologique limine
Les exprimentations conduites en matire de lagunage simple semblent confirmer les ordres de grandeur fournis par les modles proposs
dans la littrature trangre.
Si le processus de destruction des germes pathognes est uniforme, c'est--dire ne
comporte pas de changements qualitatifs ou quantitatifs, il est possible de se rfrer la loi
de Chick :
= eK't

No"
N
No
K
K'

nombre le plus probable de bactries aprs la dure R de rtention


nombre le plus probable de bactries initiales
constante de vitesse, log1() (disparition journalire de bactries),
constante de vitesse loge

L'limination des germes est suppose dans cette formule obir une cintique du
premier ordre, c'est--dire que la vitesse d'limination est tout instant proportionnelle la
teneur du substrat prsent dans le milieu (ce qui se traduit par-d = K (T) .N)
dt ,
L'application de cette loi (Marais) a conduit l'tablissement de la formule suivante :
N - ^___
No
No

(K Tl + 1) (K T2 + 1) (K T3 + 1)

~ DiL,

o :
No

est la concentration initiale en germes


est la concentration finale
Tl, T2, T3-*- les temps de sjour dans les lagunes 1.2.3
K
*- est le coefficient qui varie en fonction des germes et serait gal 2 pour
les Coliformes fcaux et 0,8 pour les Salmonella.
100

CONCENTRATIONS
THEORIQUES DES BACTERIES
D'ORIGINALE FECALE,*
K ETANT SUPPOSE EGAL A 2

31

12

Dxcet Zirtctet

16

20

24

oie <ttcim<

' Extrait de : BASSINS DF, STABILISATION DES EAUX USF.ES


par E:F. Gl.OYNA
Ed. O.M.S. Genve 1972

28

32

36

40

Cette formule peut tre traduite par l'abaque ci-aprs .


Les tudes menes sur les lagunes du Languedoc n'ont pas confirm cette loi. Un
modle dit languedocien est propos par le BCEOM sous la forme empirique suivante :

N = NoL K '' 5
o la valeur de K varierait en fonction de la temprature de la manire suivante :

K = I e . 2 5 4 * - > 9 4 8
K = Ie '50

- pour t > 10 C
- pour t ^ 10 C

(On peut penser que les prochains modles mathmatiques prendront galement en
compte les conditions d'ensoleillement).
La valeur de K serait lue sur l'abaque')
Si l'on admet les bases classiques d'un rejet de 150 I par usager dans une lagune dont la
profondeur serait de lm, on peut lire directement sur l'abaque(B) les surfaces mettre en
uvre. On lit par exemple qu'un abattement de la concentration de quatre logarithmes
implique pour des tempratures comprises entre 15 et 20 u C Une surface voisine de 4 m2
par habitant (temps de sjour de 30 jours).
L'application de la formule de Marais pour trois bassins successifs dont les temps de
sjour seraient de 15,8 et 8 jours donnerait un abattement voisin de 10 4 pour les coliformes
fcaux.
N _
1
(2
x
15
+
1)
(
2
x
8 + 1) (2 x 8 + 1)
No*

INoI .

10,-4

10 318
La diffrence essentielle entre les formules de Marais et celle du BCEOM concerne
donc l'opportunit d'un fractionnement en plusieurs bassins qui n'est pas prise en compte
dans la formule Languedocienne. On peut penser qu'en raison des risques de cheminements prfrentiels, le fractionnement en plusieurs bassins constitue une prcaution indispensable.

ABAQUE A

AK

2,3

Modle languedocien
Valeurs de K en fonction de la temprature

Z\
2,0
1,9
1.8

17
1,6
fC

Temprature moyenne pondre des taux des bassins

X5
10
32

_t

15

20

25

30

ABAQUE B

Surface ncessaire en fonction de la temprature


et du degr de dcontamination recherch

10
15
D'aprs RINGUELET et BCEOM 1977

20

temprature t en C 25

En rsum, si un temps de sjour suprieur 60 jours en 3 bassins


assure une dsinfection, il ne convient pas d'abaisser cette
dure des valeurs infrieures 30 jours, mme dans le cas d'un lagunage microphytes de finition. Les performances des lagunages
macrophytes sont encore mal connues mais il y a tout lieu de penser
qu'elles sont du mme ordre que celles des lagunes microphytes.
Rappelons qu'en terme de rendement, un taux de rduction de 99 % est faible et que
la prcision des mesures et la reprsentativit des chantillons conduisent une incertitude
sur les rsultats de l'ordre d'une puissance de 10.

Dans ces conditions, il sera nettement prfrable d'exprimer l'abattement de la charge bactriologique en puissances de 10 (ou units log. 10 :

U.L.) et le lagunage naturel visera une rduction d'au moins 4


U.L. de la concentration initiale qui peut varier de 10 7 10 10 .
33

Conception des lagunes


Le caractre extensif du procd de traitement par lagunage offre aux
concepteurs de trs larges facilits d'adaptation qui doivent cependant
s'inscrire dans un cadre dfini par quelques rgles qui dcoulent directement des processus dcrits prcdemment. Elles porteront sur :
la conception gnrale,
la profondeur des lagunes qui est une rgle fondamentale pour le
fonctionnement,
la charge organique admissible,
le temps de sjour qui dcoule de l'application des deux rgles
prcdentes.

Conception gnrale des lagunes


La conception gnrale sera base sur l'utilisation la plus rationnelle
des terrains disponibles dans le but de profiter au mieux des possibilits
d'intgration au site offertes par le lagunage.
A titre d'illustration, la figure suivante montre quelques possibilits
offertes pour une station d'puration desservant 1 000 habitants.

Profondeur des lagunes


Lagunes microphytes
L'paisseur de la tranche d'eau est dfinie en fonction de l'importance
relative arobiose-anarobiose.
L'activit photosynthtique intresse une frange situe entre 0 et 1 m
sous la surface libre et est maximale dans les 20 30 cm suprieurs.
La pntration de la lumire, variable en fonction de l'importance et
de la nature des matires en suspension, devient faible dans une lagune et
sous nos climats au-del de 1,50 m. Il en rsulte que les risques d'une
volution en anaerobiose sont srieux partir de cette profondeur.
Pour viter le dveloppement des vgtaux suprieurs, la profondeur
ne saurait tre infrieure 0,80 m. La meilleure mthode (et la plus simple) consiste pour le concepteur observer ce qui se passe dans des plans
d'eau proches de l'installation projete.
On doit enfin prendre en compte les exhaussements du fond par suite
du dpt des boues au cours du temps.
L'optimum moyen sur le territoire franais est donc voisin de 1 m et peut atteindre 1,50 m
lorsque la topographie et les conditions de ralisation le requirent.

A noter que la pente des talus de digues doit tre aussi forte que possible afin de limiter le dveloppement des vgtaux suprieurs sur ces
digues, mais sera gnralement fixe par les conditions de ralisation.

Lagunes macrophytes
II est souhaitable de prparer une lagune macrophytes de la mme
manire que celle microphytes du point de vue de l'tanchit du fond et
des berges. Il sera ensuite procd un apport de matriaux tout-venant
(pas ncessairement de la terre vgtale) uniformment rpartis en une
couche d'paisseur voisine de 5 cm aprs tassement.
La tranche d'eau utile aura une paisseur variable de 0 0,50 m, et
l'on retiendra la valeur courante : 0,30 m.

Lagunes composites
Elles sont une composition des deux types prcdents : par rapport
au premier groupe, elles se distinguent par une pente de talus de digues
relativement faible.
Les vgtaux de ceinture prsentent, dans ce dispositif, l'intrt supplmentaire d'assurer une bonne protection contre le batillage et de favoriser l'intgration au site.
34

11 111 111 i 1 1 1 1

LAGUNES MIXTES
ET COMPOSITES

5^
5 0 0 0.H

""-
1

ff

7^fH^W F ^^

,v.
7.'
5.

-3

T 7 ^ ii''|| H
H' 11 r | \ r j1
j11 i | i i y i \W \\^ri
\'\^ri jfw
j-fw fi"j'
fij r ^

Les formes gomtriques des bassins


seront avantageusement remplaces
par des formes irrgulires permettant une meilleure utilisation des
surfaces disponibles.

TN.

TN,

Ceu*w ittat fa

LAGUNES COMPOSITES

autres dispositions

LAGUNES MIXTES
ET COMPOSITES
autres dispositions

35

Charge organique admissible


A dfaut d'indications plus prcises, le concepteur retiendra comme
valeur de la charge maximale admissible 50 kg de DBO5 par
hectare de plan d'eau, sous climat franais moyen pour
l'ensemble de l'installation de traitement, ce qui conduit prvoir 1 ha de
plan d'eau pour 1 000 habitants.
Dans le cas o il s'agit de lagunes mixtes ou microphytes, la premire lagune de la srie sera conue de manire recevoir une charge
journalire maximale de 100 kg de DBO5/ha ; ce qui revient lui donner, toutes choses gales par ailleurs, une superficie gale la moiti de la
superficie totale.
Dans le cas de lagunes macrophytes, la plus charge ne pourra pas
admettre plus de 50 kg de DBO5/ha/jour.
Temps de sjour
Donnes actuelles :
Le temps de sjour d'un effluent dans une installation de lagunage
naturel est sans doute le paramtre essentiel dans le cas des lagunes
microphytes, il traduit en fait les conditions de dure ncessaire la prise
en compte de la charge organique par les bactries en suspension.
Il doit tre de :
60 jours, dans le cas d'un traitement intgral
30 jours, dans le cas d'un traitement complmentaire.
Les lagunes macrophytes ne constitueront pas la premire tape
d'une srie en raison de la sensibilit des vgtaux (sauf les phragmites)
envers les sdiments et la ncessit des curages. Certaines donnes actuelles semblent indiquer qu' superficie gale (correspondant un temps de
sjour plus faible) les performances ralises sont sensiblement gales
celles des lagunes microphytes. Cette efficacit serait lie aux grandes
surfaces de contact offertes par les tiges vgtales et la diversit des espces trouves dans un tel milieu qui sont des paramtres importants pour
l'puration.
Rien ne s'oppose au surdimensionnement des ouvrages. Il peut
tre intressant d'envisager ce cas de figure afin de laminer par exemple le
flux hydraulique conscutif des eaux d'orage (bassins d'orage). Un tel
surdimensionnement doit cependant tre limit d'une part pour des raisons conomiques (immobilisation foncire excessive pour un gain marginal d'puration), d'autre part pour qu'en priode de faible alimentation
l'paisseur de la tranche d'eau pr-dtermine soit maintenue. Il faut donc
que, tout moment, l'on ait : infiltration + evaporation dbit d'entre.
Les conditions climatologiques locales (temprature, pression atmosphrique, vent) fixent la valeur de l'change eau-atmosphre qui se traduit par
la perte d'un volume d'eau souvent non ngligeable (de l'ordre de 50 m*
par jour et par hectare de plan d'eau en priode estivale). Les conditions
d'infiltration sont troitement lies aux conditions dans lesquelles l'tanchit est obtenue.
Adaptation la desserte des populations variables
Le lagunage naturel parat particulirement bien adapt aux traitements des eaux uses issues des collectivits populations variables. On
trouve pour ces cas d'application une conjonction favorable entre les
objectifs du traitement qui impliquent une limination des germes mais
offrent souvent une grande tolrance quant aux rejets d'algues et les
conditions de temprature relativement leve qui accroissent les performances du traitement. On peut galement ajouter qu'une utilisation partielle dans le temps des installations diminue considrablement la frquence des curages (15 25 ans pour le premier bassin).
En raison de l'inertie du procd, le dimensonnement des
ouvrages sur la charge de pollution maximum ne parat pas justi36

fi lorsque cette pointe est de courte dure, ce qui est souvent le


cas. Il convient donc de calculer les volumes des lagunes en intgrant la
somme des volumes pouvant tre reus pendant une priode conscutive
de 60 j pour les lagunes microphytes, correspondant aux mois de juillet
et aot. Selon l'acuit de la pointe, le dimensionnement des lagunes
pourra tre rduit de 10 20 % par rapport au dimensionnement effectu
sur la pointe.

Dimensionnement du lagunage naturel


(climat tempr, territoire franais, hors domaine de montagne)

Effluent domestique caractris par :

pollution en DBO5 de 50 g/jour par habitant


. volume d'effluent compris entre 100 et 200 I par habitant
Nombre de lagunes : 3
Surface totale des plans d'eau : 10 m 2 par usager
Surface de la premire lagune : 5 m 2 par usager
Lagunes microphytes :
profondeur moyenne : 1 m
Lagunes macrophytes :
profondeur moyenne : 0,30 m
Combinaison des deux types :
l eve lagune microphytes.: 5 m 2 par usager
2 e lagune microphytes : 2,5 m 2 par usager
3 e lagune macrophytes : 2,5 m 2 par usager

37

Application au lagunage ar
Terminologie
Le lagunage ar se caractrise par un bassin de traitement dans
lequel la charge biodgradable d'un effluent est dtruite par voie bactrienne, une partie au moins de ce traitement tant ralise en arobiose
grce un apport d'oxygne dissous dans l'eau artificiellement (arateurs
mcaniques, insufflation d'air, e t c . ) . Il n'y a pas de recirculation de
la culture bactrienne.
Pour les installations de faible taille, le traitement secondaire se
compose gnralement de deux lagunes :
la lagune d'aration : dans laquelle se ralisent l'aration, la
croissance et la stabilisation partielle de la culture bactrienne et
l'essentiel de l'attaque de la charge biodgradable,
la lagune de dcantation : dans laquelle les matires dcantables (qui forment les boues) se sparent physiquement de l'eau
pure.
On distingue classiquement deux types de lagunes d'aration dfinissant ainsi :
l e lagunage ar arobie (ou lagunage ar stricto sensu) :
dans la lagune d'aration l'nergie de brassage est suffisante pour
qu'aucun dpt ne se forme,
le lagunage ar arobie - anarobie facultatif : la puissance de brassage de la lagune d'aration est insuffisante pour
viter les dpts. Thoriquement, un quilibre du niveau des
boues en chaque point se ralise. Ces dpts sont videmment en
anaerobiose. De fait, l'quilibre du niveau des boues est instable,
divers phnomnes intervenant (remonte de boues due une
acclration de la production de gaz, resolubilisation d'une partie
des dpts,...).

Performances Considrations thoriques


Parmi les processus prcdemment dcrits, ceux qui font intervenir
les bactries sont de loin les plus importants. En effet, le dveloppement
d'algues e lagunage ar est alatoire et beaucoup moins important que
dans le lagunage naturel. Il peut nanmoins se produire surtout dans les
lagunes de dcantation. Nous avons choisi de prsenter ici une thorie
simplifie permettant de comprendre les relations essentielles qui peuvent
lier les performances d'un lagunage ar un certain nombre de facteurs.
L'exprience ainsi que la bibliographie montrent qu'il ne saurait gure tre
question d'utiliser comme base stricte de dimensionnement d'une installation, des calculs drivant seulement des quations que nous prsentons
ici.
Contrairement au lagunage naturel, le lagunage ar ne se diffrencie
d'un traitement biologique classique par boues actives par exemple que
par l'absence de recirculation de la culture bactrienne. On peut donc
appliquer ce procd les modles de croissance des cultures bactriennes tirs de la loi de Monod. Ainsi les performances du traitement seront
lies la biomasse maintenue dans les lagunes.
Le taux de croissance de cette biomasse Sa, s'crit :
d S a
/U Sadt
soit : /U -

J-log-!
t
So
En phase exponentielle, ce taux de croissance peut tre considr comme constant et
maximal.
En phase de croissance ralentie, ce qui sera le cas dans les lagunes pour lesquelles on
souhaite obtenir des boues suffisamment stabilises pour ne pas fermenter dans les bassins
de dcantation, le taux de croissance sera limit par la concentration L'f. Cette concentra38

tion du substrat disponible dans les lagunes (DBO dissoute) sera galement la concentration de l'effluent trait, la lagune tant considre comme un mlange intgral. On aura
donc :
yu - /a maxL!L
KS + L'f
L'quilibre du racteur biologique peut tre schmatis de la manire suivante :
n

vsa

Lo

. Lf q

o :
q est le dbit d'effluent
Lo la concentration de pollution entrant dans la lagune
V le volume du bassin
Sa la biomasse
Lf la concentration de pollution sortant de la lagune
La pollution dtruite par unit de temps sera V (**L)
t

q (Lo-Lf) = V - - V-dJt
dt
si

4Sa_= - a m 41_= /a Sa
t
t

am tant le coefficient de transformation de la pollution en matire vivante,


l'quilibre- 0.
et

Lo

1 + am L'f S a t

Sa

en
posant K =
L'f
Lo ~
t

am L'f
1
1 + KS4T
Lo -L'L
K L'f

Cette prsentation montre que le rendement est une fonction croissante du temps de sjour.
Nous voyons par ailleurs que kf reprsente les conditions du milieu :
type de bactrie, nourriture prsente, e t c . . et en particulier nous pouvons
indiquer, suite aux travaux de nombreux auteurs, l'influence de la temprature de l'eau sur la valeur du coefficient K sous la forme suivante :
k = k 2 0 x u (10*20) 0 en degrs centigrades
pour u = 1,06
(BARTSH et RANDALL).

1,095

kf 2n

serait

de

l'ordre

de

0,5

ainsi obtient-on k JQ " 0,54 k 2 n soit peu prs 0,27.


Selon certains auteurs, ce type de formule n'est pas applicable en dessous de 10 C (u
tant lui-mme fonction de la temprature).
Il convient donc d'apprcier la tertiprture de l'eau dans les lagunes.
On peut proposer le type de calculs suivant pour dterminer ces tempratures :
f. A. (T L -T a ) = Q O V L )
TJ

39

= temprature de l'effluent brut (C)

Ta

= temprature de l'air

T[_

= temprature de la lagune d'aration ( C)

= dbit journalier (m3/j)

- surface de la lagune d'aration (m2)

ECKENFELDER propose f = 0,7 pour le climat des Etats-Unis.


WHITE et RICH proposent f = 0,5 pour les mois les plus froids (moyenne mensuelle
de la temprature de l'air 1 2 C en effluent domestique).
On peut admettre pour un rseau relativement long T j 1
= 10 + 0,25 T a
d'o
T

10Q + T a (0,25 Q; + 0,6 A)

Q + 0,6 A

Les rsultats de ce calcul appliqu au cas d'une lagune pour 1000 habitants, berges
45, profondeur 3 m, font l'objet du graphique ci-aprs :

TEMPERATURE DE L'AIR
C
AV ;K/ vuJFt: DE L'EAU
EXE^ .E DE
LC UL U EL A
EN FONCTIO N DE LA Tf .MI 3EF Al ur E MOYF NN E VIE NS JELLE DE L

20

III

i-

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\ n\\ fii ii m i
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. :

15

20

On voit donc qu'en hiver, le rendement des lagunes sera trs sensiblement plus faible.

Dimensionnement des ouvrages et quipements


Pour des raisons d'conomie de fonctionnement, il semble que le
lagunage ar arobie anarobie facultatif s'impose en particulier en commune rurale. Nous mentionnerons seulement ici, que pour le lagunage
ar stricto sensu les puissances spcifiques ncessaires, en effluent de
commune rurale seraient de l'ordre de 12 w/m 3 avec une forme ramasse
de lagune et que le dimensionnement ne diffrerait pas sensiblement de
celui que nous proposons en anarobie facultatif .
40

Lagune d'aration
Pour un effluent domestique classique, 50 g de DBO5 et 150 1 par
usager, l'application de la formule tablie prcdemment fournit pour une
valeur de K = 0,7 un temps de sjour d'environ 15 jours et pour une
valeur K = 0,5 un temps de sjour de 20 jours permettant d'obtenir un
effluent trait contenant 30 mg/1 de DBO5.
Pendant les priodes favorables, lorsque la temprature de l'eau.
dpasse 20 C, les temps de sjour ncessaires l'obtention d'un effluent
correctement pur peuvent tre sensiblement plus faibles. Cependant,
dans ce cas, les boues produites dans le bassin d'aration et retenues dans
le bassin de dcantation ne seront pas suffisamment stabilises (l'ge des
boues dans un bassin de lagunage tant identique au temps de sjour de
l'effluent). Les risques de fermentation dans le dcanteur seront donc
importants et se traduiront par des remontes de boues dans ces bassins et
des taux levs de matires en suspension dans l'effluent rejet. Il con-

vient donc de ne pas abaisser le temps de sjour moins de 20


jours dans les bassins d'aration qui seront donc dimensionns
sur la base de 3 m 3 par usager desservi. Cette valeur permet de pren
dre en compte l'encombrement du bassin pour les dpts qui peuvent
occuper de 20 25 % du volume total de la lagune d'aration.

La puissance spcifique devra tre de l'ordre de 5 6 w/m 3 .


Pour les systmes d'aration classique (aration de surface ou insufflation
d'air) c'est une puissance suffisante pour le brassage et la satisfaction des
besoins en oxygne. Une tude de WHITE et RICH montre que de plus
c'est cette puissance spcifique que les dveloppements d'algues
seraient les moins importants.
Les besoins en oxygne sont difficiles dfinir prcisment en raison
notamment de la fraction de pollution, dgrade en anaerobiose dans les
sdiments. On peut cependant estimer que l'limination de 1 kg de DBO5
implique une consommation d'environ 1,5 kg d'oxygne. Les arateurs
utiliss auront le plus souvent de faibles rendements d'oxygnation
compris entre 0,7 et 1 kg d'oxygne par kwh consomm. Il s'en suivra

une consommation en nergie lectrique voisine de 2 kwh par kg


de DBO5 limine (*).
Cette nergie sera trs infrieure aux possibilits des arateurs dimensior.ns sur la
base de 5 w / m ^ d e bassin. Pour une lagune de 1 000 habitants traitant 50 kg de DBO5,
dont le volume sera de 3 000 rcv^, la puissance installe sera de 15 kw. Les besoins en
nergie seront de 50 x 2 = 100 kwh et seront donc fournis en moins de 7 heures de fonctionnement. Il sera donc ncessaire de disposer de moyens de rglage du temps de fonctionnement des arateurs par des horloges plots capables de mnager des cycles de fonctionnement au moins gaux 20 mn.

La profondeur utile de la lagune sera de 2,50 3 m si on utilise des


turbines et aussi importante que possible dans le cas d'aration par insufflation d'air (aux USA avec de tels systmes, certaines lagunes atteignent
des profondeurs de 6 8 m).
Cette lagune d'aration peut tre compose en fait de plusieurs lagunes en srie, mais les avantages hydrauliques ne paraissent pas suffisants
pour compenser dans la gamme voque ici le surcot d'investissement.

(*) Cette consommation d'nergie qui peut paratre excessive est dans la pratique souvent
largement dpasse par celle des procds d'aration prolonge.

41

Lagune de dcantation
Le bassin de forme allonge aura 5 jours de temps de sjour thorique avec une profondeur utile de 2 m environ. On le cure lorsque les
boues laissent une tranche de surnageant de 1 m, c'est--dire, dans le cas
prsent, occupent la moiti du volume. Un temps de sjour (thorique)
infrieur 2 jours, avec des boues de lagunage ar, entrane une dgradation de la qualit de l'effluent.
Deux bassins en parallle de 3 - 4 jours de temps de sjour au minimum peuvent tre prvus, ce qui permet de raliser les oprations de
curage avec beaucoup plus de souplesse, et en gardant constamment un
effluent de bonne qualit. Ces lagunes fonctionneront en alternance.

En rsum, le lagunage ar appliqu aux petites collectivits sera


caractris par les lments de dimensionnement suivants :
Lagune d'aration
volume : 3 m 3 par usager desservi
profondeur : 2 3,50 m avec des arateurs de surface
> 4,00 m avec insufflation d'air.

Lagune de dcantation
volume : 0,6 1 m 3 par usager ventuellement en deux bassins
fonctionnant en parallle
profondeur : 2 3 m .
Surface prvoir : 1,5 3 m 2 par usager desservi suivant l'emprise
des digues.

Domaine d'utilisation
Elments du choix d'un lagunage ar
Domaine d'utilisation
Les rendements obtenus, y compris en conditions hivernales, sont
compatibles avec l'installation de stations d'puration en lagunage ar
lorsque le niveau 4 de traitement est exig. En situation de sous-charge et
la belle saison, une nitrification assez importante peut intervenir. Un problme subsiste, qui est li aux dveloppements possibles d'algues vertes.
Ces algues microscopiques dcantent mal et augmentent la charge de
l'eau pure.
Il est donc possible qu' certaines priodes ensoleilles les normes du
niveau 4 ne soient pas respectes, en particulier en DCO et MES.
Toutefois, il est certain qu'un rejet d'algues n'a pas le mme effet sur
le milieu rcepteur que le rejet d'une charge apparemment quivalente du
point de vue des dosages de MES. Dans un premier temps, en effet, les
algues rejettent de l'oxygne pendant les priodes diurnes ce qui peut tre
favorable au milieu rcepteur. En eau courante de toute faon cela constitue un problme dont la connaissance reste affiner tant pour diffrencier
du point de vue des dosages la part revenant aux algues, que pour prciser l'effet sur le milieu rcepteur.
De plus, le dveloppement d'algues induit une rduction notable de
la teneur en phosphates d'un effluent, ce que ne font pas les systmes biologiques intensifs.
L'adaptation de systmes pour raliser un traitement complmentaire
permettant d'atteindre les exigences d'un milieu rcepteur particulirement sensible, semble possible. Ces traitements de finition restent prciser mais pourraient prendre la forme de lagunes macrophytes, voire simplement de bassins poissons consommateurs d'algues : gardons - carpes.
42

LAGUNAGEAERE
DISPOSITION TYPE POUR 1000 HABITANTS

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Elments de choix d'un lagunage ar


Niveau de l'puration ncessaire
Le niveau 3 d'puration peut tre obtenu par un lagunage ar sans
bassin de dcantation. La zone aval de ce bassin tant rserve la dcantation et donc aussi calme que possible, ce qui implique une forme allonge des bassins.
Le niveau 4 sera gnralement obtenu par lagunage ar avec bassin
de dcantation spar.

Caractristiques des effluents


Les lagunages naturel ou ar sont, de tous les systmes d'puration
biologique, ceux qui sont les plus tolrants vis--vis de ce critre, tant au
point de vue des variations quantitatives et qualitatives, que des surcharges et des effluents septiques ou prsentant une lgre toxicit.

Contraintes du site
Ces contraintes sont dterminantes pour savoir si le lagunage ar
peut tre choisi.
Il est en effet ncessaire de disposer d'une surface sensiblement plus
importante que pour les systmes classiques d'puration, mais cependant
trs infrieure celle ncessite par le lagunage naturel, On doit prvoir
selon la topographie de 1,5 3 m2 par usager.
Le sol doit tre, ou tre rendu, peu permable et ce qui n'est pas toujours compatible avec un cot d'investissement acceptable.
Il est possible d'installer un lagunage ar relativement prs d'habitations, la seule nuisance (comme pour toute station boues actives) tant
le bruit de l'arateur ou du surpresseur.

CONCLUSION
L'puration des eaux uses par lagunage se prsente donc comme
une technique simple base sur des mcanismes biologiques complexes.
La fiabilit du systme est assure par son caractre extensif qui se traduit
par une installation lente mais sre des quilibres biologiques assurant la
transformation ou la rtention de la pollution contenue dans les eaux
uses.
Le choix de l'un ou l'autre des procds sera fortement guid par les
conditions de ralisation. Ainsi, le lagunage naturel exigeant des surfaces
importantes sera favoris lorsque le cot des terrains sera peu lev et lorsque les conditions d'tanchit seront favorables.
Le lagunage -ar sera moins exigeant quant aux conditions de terrain
puisqu'il implique des volumes trois fois plus faibles et des surfaces infrieures de 6 10 fois selon la profondeur des lagunes. Par contre, il ncessitera la fourniture d'oxygne par des quipements dont la puissance et la
consommation en nergie seront suprieures celles mises en uvre dans
les stations classiques. D'autre part, le lagunage naturel peut tre utilis en
vue de la dsinfection des effluents.
Enfin, si le lagunage prsente dans son application au traitement des
eax issues des petites collectivits un minimum de risque d'chec, il
convient d'tre prudent dans l'extension du procd aux agglomrations
importantes et sous des climats froids.
Des expriences en cours de ralisation en France et des rsultats
d'origine trangre concernant des installations en service depuis plusieurs
annes, permettront certainement d'amliorer nos connaissances pour
aborder les installations de plus grandes capacits. On peut penser notamment que l'utilisation des macrophytes qui commence se prciser apportera au traitement par lagunage de nouvelles possibilits.

44

CHAPITRE HI

CHAPITRE III
i

Mise en uvre du lagunage


Etudes pralables
Gnie civil des lagunes
Ouvrages annexes
La mise en uvre du lagunage repose essentiellement sur la ralisation de bassins en terre. Elle s'apparente pour le lagunage naturel celle
des retenues collinaires de petite taille ou des tangs destins aux loisirs et
la pisciculture dont elle se diffrencie cependant par la faible hauteur
d'eau maintenue dans ces bassins.
Les lagunes ares plus profondes mais beaucoup moins tendues
relveront davantage des techniques utilises pour la constitution de rserves d'eau utilises dans certaines rgions pour les cultures marachres. La
conception et la ralisation des ouvrages principaux, comme des quipements annexes, (ouvrages d'entre de liaison entre bassin et de sortie)
devront conserver au procd la rusticit qui en fait sa caractristique primordiale. Dans la plupart des cas, cette mise en uvre confie
des entreprises de terrassement exprimentes posera peu de
problmes.
Cependant, dans certains cas, les conditions de terrains seront moins
favorables et il conviendra alors d'approfondir les tudes pralables pour
viter notamment de s'engager dans des travaux dont les cots deviendraient prohibitifs et feraient perdre beaucoup d'intrt au procd.
La complexit des travaux ne pourra tre estime qu'aprs des tudes pralables concernant les terrains susceptibles d'tre utiliss.

Etudes pralables
Les tudes pralables doivent tre entreprises avant que soit
arrt dfinitivement le choix du terrain sur lequel se situera le
lagunage. Ce travail de prospection qui peut tre relativement long est
indispensable surtout lorsque les terrains disponibles sont htrognes
dans leurs couches superficielles, ce qui est souvent le cas dans les petites
valles alluviales. La prsence d'un horizon favorable d'argile par exemple
pourra justifier un dplacement de la station de plusieurs centaines de
mtres.

'

Les tudes pralables la conception d'un lagunage comprendront


ncessairement :
u n e tude topographique,
la reconnaissance plus ou moins pousse des terrains en fonction
de l'importance des installations et des conditions locales,
le cas chant des essais de laboratoire.

Topographie
Pour l'tablissement du projet et pour les tudes pralables cet tablissement, il est ncessaire de disposer d'un plan topographique assez
prcis du terrain retenu. Au stade des tudes pralables, cette prcision
peut tre de l'ordre de 10 cm en altimtrie, et de 1 m en planimtrie. Les
diffrentes utilisations de ce plan sont :
45

Au stade des tudes pralables :


implanter les travaux de reconnaissance et relier, entre elles, les
diffrentes observations effectues,
prciser le niveau de la nappe phratique et le comparer, ventuelment, avec celui des cours d'eau voisins ou des puits.
Au stade du projet :
adapter la surface des bassins au type d'puration choisi. Sur les
terrains qui ont une pente naturelle notable, la surface au sol des
digues est assez importante, et il faut pouvoir en tenir compte lors
de l'implantation du projet,
fixer la cote du fond du bassin en cherchant quilibrer au mieux
les volumes des dblais et des remblais. Rappelons que lorsque la
terre est extraite de son site pour tre mise en remblai, il y a une
rduction de volume de 15 25 % qui est due au compactage
volontaire, ou non, du remblai,
rattacher le projet son environnement, et plus particulirement au
Ht d'une rivire qui risque de dborder, aux autres ouvrages du
dispositif d'assainissement, l'exutoire et aux diffrentes perspectives paysagres.
Pour remplir ces fonctions le report des levs topographiques pourra
se faire une chelle de l/100 e au l/2000 e en fonction de la nature
du lagunage adopt.
Parfois, le plan topographique pourra conduire l'abandon du site et
souvent il permettra de prciser les conditions de ralisation du chantier.
Ceci est souvent fonction des conditions de drainage du terrain et de la
position de la nappe.
Reconnaissance des terrains
Cette reconnaissance doit permettre de prciser la structure du terrain
en place et les caractristiques des matriaux qui le composent. Elle consiste aussi trouver les ballastires qui doivent tre exploites pour constituer les digues et qui doivent tre situes l'intrieur du bassin chaque fois
que cela est possible.
Dans cette reconnaissance nous distinguerons trois parties : la gologie qui dcrit les matriaux rencontrs, la gotechnie qui dtermine les
caractristiques physiques des matriaux au moyen d'essais de laboratoire
et l'hydrogologie qui tudie le comportement de la nappe dans le sol.
Gologie
Au cours de la reconnaissance de surface on essaiera de trouver la
structure gologique du terrain en reprant les affleurements rocheux que
l'on reportera sur une carte o l'on indiquera aussi ses caractristiques :
nature de la roche, pendage des couches,... A partir de ce lev on cherchera faire une interprtation de la gologie, cette interprtation consiste
imaginer comment les diffrents affleurements peuvent tre relis entre
eux. Pour ces oprations (lev et interprtation) on s'aidera d'une carte
gologique locale qui facilitera beaucoup le travail. Lorsque les affleurements sont inexistants ou trop loigns du site, l'interprtation ne peut plus
tre ralise. Il faudra alors se contenter d'observer des variations de la
nature de surface du sol, ou parfois celles de la vgtation.
Les conclusions de cette reconnaissance gologique devront principalement porter sur :
la position des zones humides ou des sources,
les risques de fuites dans les terrains et le rocher de substratum,
la prsence ou non de blocs qui gneront les travaux de terrassement et la profondeur de substratum rocheux,
la nature des matriaux exploits dans les carrires voisines et qui
46

peuvent trouver leur utilisation dans la construction du bassin,


les zones,de terrains meubles qui paraissent les plus aptes servir
de ballastires.
Elles permettront de dfinir les zones de terrains les plus favorables
la ralisation des lagunes. L'tude gologique devra donc tre ralise avant que soit arrt dfinitivement le choix du terrain destin la station d'puration.
Gotechnie
La reconnaissance gotechnique complte l'tude gologique et se
fait, si possible, en mme temps qu'elle. On commencera par raliser des
tranches de reconnaissance la pelle mcanique ou des sondages effectus avec une sondeuse tarire. Cette dernire technique plus souple
peut tre utilise pour la reconnaissance d'une grande surface de terrain,
selon une maille qui dpend de la taille de la lagune et de la nature des
matriaux rencontrs.
Un ordre de grandeur du nombre de sondages est :
pour une lagune de 1 ha (lagunage naturel pour 1000 hab.}
5 tranches de 5 m sont largement suffisantes et on pourra rduire
ce nombre trois lorsque le terrain sera manifestement homogne.
Les cinq tranches seront disposes en quinconce sur le terrain de
telle sorte qu'elles soient le plus loignes possible les unes des
autres tout en restant dans le primtre retenu pour le bassin,
pour une lagune de grande surface (une dizaine d'hectares) on
disposerait les tranches au sommet d'un maillage carr avec un
espacement allant de 200 m 50 m selon la complexit du
terrain rencontr.
La profondeur d'investigation dans ces tranches devra tre telle que
le niveau atteint soit d'un mtre infrieur celui prvisible pour le fond de
la lagune.
Le technicien prcisera l'emplacement des tranches, dcrira les terrains rencontrs et choisira les chantillons prlever. Trs frquemment
les tranches s'boulent ou se remplissent d'eau, ce qui les rend inutilisables pour le technicien quelques minutes aprs leur creusement, aussi
celui-ci et le pelleteur doivent-ils travailler de concert. Dans une tranche
la description d'une couche de terrain comprend principalement :
la profondeur de son toit et de sa base (leur inclinaison dans
certains cas, lentilles par exemple),
la nature du matriau qui la compose : le premier terme doit caractriser la fraction granulomtrique qui prdomine (estimation
visuelle),
l'apprciation de la consistance (matriaux fins) et de la compacit
(sables et matriaux grossiers),
la couleur, la prsence de dbris vgtaux, de coquilles, e t c . ,
l'humidit,
la prsence ventuelle d'une couche trs molle sera dtecte, ce
qui a une trs grande importance pour prciser la nature des
fondations des ouvrages rigides, et les conditions de ralisation du
chantier,
le niveau de la nappe phratique que l'on relve au moment du
creusement, et quelques heures aprs celui-ci. Ces tranches ne
peuvent donc pas tre refermes immdiatement.
Lorsqu'on procde par sondages, il est possible de placer des pizomtres simples constitus par un tube de PVC lantern sa partie infrieure par des traits de scie mtaux.
47

SCHMA DES IMPLANTATIONS DES TRANCHES POUR UN PETIT BASSIN


(4 TRANCHES)

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SCHMA DES IMPLANTATIONS POUR UN GRAND BASSIN


(PLUSIEURS HECTARES)

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La ralisation de ces tranches sera l'occasion de prlever des chantillons fin d'analyses si ces analyses se rvlent ncessaires.
Le nombre et le choix des chantillons prlever ne sont pas fixs
l'avance, mais doivent s'adapter aux difficults d'ordre gotechnique rencontres au cours de la reconnaissance.
Lorsque le nombre des tranches ne dpasse pas cinq, on retient
dans chacune d'elles un prlvement sur chaque couche rencontre.
Lorsqu'une mme couche est rencontre plus de trois fois, on ne fera les
essais que sur deux ou trois prlvements.
Pour les lagunages naturels de grande surface pour lesquels un grand
nombre de tranches est ralis, on limitera le nombre des prlvements
ceux qui sont ncessaires pour vrifier la continuit des couches.
48

Dans chacun des cas, si des ballastires extrieures l'emprise doivent tre exploites, on ne fera des prlvements que dans les couches
utiles des zones d'emprunt.
La quantit de matriaux prlever en vue des essais d'identification
est de 3 4 kg et lorsque le matriau doit tre utilis en remblai tanche, le
volume prvoir doit correspondre un poids allant de 8 10 kg (ce qui
est ncessaire aux essais de compactages).

Hydrogologie
Lorsque l'on dcouvre un substratum que l'on peut craindre trop permable, sans en tre certain, on peut tudier sa permabilit en faisant des
essais d'eau par pompage et rabattement de nappe si le niveau statique est
haut ou par apport d'eau dans le cas contraire. Ceci peut se pratiquer dans
les tranches de reconnaissance et conduire des valeurs approximatives, mais globales, du coefficient de permabilit K. Selon la prcision
recherche, on adoptera l'un des modes opratoires suivants :
utilisation d'une seule tranche : l'application de la formule de
l'essai LEFRANC, ou celle de DUPUIT correspond une prcision
moyenne (voir annexe),
utilisation de deux tranches loignes de 5 10 mtres :
l'application de la formule de DUPUIT gnralise donne de bons
rsultats.
Ces rsultats seront toujours de meilleure qualit que ceux que l'on
peut dduire des essais effectus sur des chantillons de laboratoire. Ces
derniers ne correspondent, en effet, qu' des mesures trs localises.
L'hydrogologie peut aussi s'apprhender au moyen de pizomtres. La
dtermination du coefficient de permabilit peut tre ralise par la
mthode du trou de tarire (dite des Hollandais) qui a l'avantage d'tre
simple et rapide.

Compte rendu de la campagne de reconnaissance


Ces travaux de reconnaissance doivent donner lieu un compte
rendu qui comporte normalement :
le lev gologique de surface avec son interprtation,
la position des tranches de reconnaissance sur un plan topographique. Dans certains cas difficiles, le relev des points de
sondage sera ralis par un topographe,
une note de prsentation de la structure gologique et
gotechnique du site,
un profil o les coupes de tranches sont dessines l'aide de
symboles. Sur celui-ci on pourra suivre l'volution de l'paisseur
des diffrentes couches et, en tenant compte de la topographie, on
verra :
si la mise l'horizontale du fond des bassins ne dnude pas
une couche permable,
si l'paisseur de la couche tanche superficielle peut permettre
son exploitation sur une certaine paisseur afin d'y prlever
les matriaux constitutifs des digues.
Ce compte rendu est complt par les rsultats des essais de laboratoire si ceux-ci ont d tre effectus.

Essais de laboratoire
Les essais faits en laboratoire sur les chantillons prlevs pendant la
campagne de reconnaissance doivent permettre d'identifier correctement
les matriaux, d'en dterminer certaines caractristiques mcaniques, et
les normes de remploi s'ils doivent tre utiliss dans les remblais.
49

Opportunit des essais de laboratoire


Le cot de ces essais est assez lev et il faut les limiter ceux qui sont
utiles la dfinition des travaux. Dans ce but, le matre d'ouvrage et le
matre d'ceuvre doivent avoir dfini les grandes lignes du projet pour que
la prospection se limite une vrification des hypothses faites l'occasion
du trac de ces grandes lignes. Au cours de cette opration, le matre
d'ceuvre aura prcis les points qui mritent une attention particulire, et
la liste des essais sera faite en consquence.
Ainsi par exemple :
il ne sera pas ncessaire de faire des essais de permabilit sur des
matriaux nettement argileux ou constitus uniquement de sable,
lorsque les tranches montrent un sous-sol trs peu homogne, il
sera prfrable de faire des mesures de permabilit en place, avant
les autres essais. Ces mesures donnent une ide globale satisfaisante de la permabilit des couches en place.
Description des essais
Essais d'identification
L'analyse granulomtrique faite par tamisage pour les lments
les plus grossiers (suprieurs 0,08 mm) et par sdimentomtrie pour les
lments les plus fins. Cette dernire opration n'est utile que si la proportion d'lments fins (0,08 mm) est suprieure 10 %. A la suite de cet
essai, on peut prciser la classe du matriau considr.
La teneur en eau naturelle qui donne une ide de l'tat de saturation du matriau en place, et de son aptitude au compactage.
La mesure de la teneur en matires organiques si l'on craint la
prsence de tourbe (forte odeur).
Les limites d'Atterberg qui sont les teneurs en eau correspondant
un changement d'tat des argiles (passage de l'tat liquide l'tat plastique, et de ce dernier l'tat solide).
La mesure du coefficient de permabilit avec un permamtre
permet de prciser cette valeur pour du matriau en place, mais plutt
pour du matriau remani et trait par compactage.
A l'exception des cas trs dlicats (fortes pentes, profondeur importante du plan d'eau ou trs mauvaise qualit des terrains de fondation), les
essais mcaniques (cedomtrie ou triaxial) ne seront pas ncessaires.

Essais concernant les conditions de remploi


L'essai de compactage Proctor permet de dterminer en laboratoire la teneur en eau des terres qui donne le meilleur compactage pour
une nergie donne. Les conditions habituelles d'essais correspondent
l'optimum Proctor Normal et donnent une teneur en eau optimale et une
densit sche optimale correspondante. Sur ce matriau compact dans
ces conditions, on peut faire des mesures de permabilit et imposer des
normes de compactage. La dfinition de normes de compactage peut
apparatre comme une sujtion lourde et disproportionne avec l'importance des travaux lorsqu'il s'agit de ralisations simples et de petites tailles.
Elle constitue cependant une garantie de bonne excution et un
recours auprs de l'entreprise ralisant les travaux en cas de malfaon,
mme si aucun essai de contrle n'est prvu, il est bon de les prvoir au niveau du march.
En se servant des essais d'identification et surtout de l'analyse granulomtrique on cherchera regrouper les matriaux par familles pour simplifier les conditions de ralisation du chantier.
50

Cot des tudes


Le cot des tudes de terrains dpendra videmment du temps
ncessaire la recherche du site favorable et des difficults rencontres.
On ne peut cependant estimer que l'tude gotechnique de base
pour une petite installation sera comprise entre 3000 et 7000 F*auxquels
s'ajouteront ventuellement les essais de laboratoire.

Ces tudes doivent tre ralises sous la responsabilit du matre d'oeuvre:


Leur rsultat doit permettre :
d'arrter dfinitivement le choix d'un terrain,
de prciser ventuellement la nature du lagunage naturel ou ar,
d'apporter les lments techniques indispensables aux entreprises
de terrassement, qui seront consultes pour la ralisation des
travaux.

Gnie Civil
Le gnie civil des bassins de lagunage doit tre conforme aux rgles
de bonne construction en vigueur dans tous les travaux de terrassement,
de bton arm, de revtements tanches, de constructions mtalliques,
e t c . . Ces rgles sont prcises dans les cahiers des clauses techniques
gnrales, relatifs ces diffrentes techniques, ces cahiers tant dits soit
par le Ministre de l'Equipement, soit par le CTGREF, soit par l'Institut
Technique du Btiment et des Travaux Publics. Nous citerons ici certaines
de ces rgles correspondant aux problmes poss par les bassins de lagunage tout en donnant les critres de dessin et de dimensionnement propres aux diffrents ouvrages.
Les problmes poss par les travaux de gnie civil se rencontrent au
stade de l'laboration du projet et au stade de la ralisation avec le suivi du
chantier.

Conception du projet
La conception d'un ouvrage de lagunage constitue un ensemble
homogne dont il est dans la pratique difficile et parfois dangereux de
sparer les diffrents lments. On peut cependant distinguer :
les digues,
l'tanchit,
les raccordements entre ouvrages.

Conception des digues


Ces digues sont caractrises par :
une hauteur faible,
un grand dvelopp,
gnralement la prsence d'eau dans les fondations,
un niveau d'eau dans les bassins variant lentement,
la prsence ventuelle de vgtation sur les talus amont et aval,
certaines digues servent de sparation entre deux bassins dont les
niveaux sont trs proches l'un de l'autre,
il faut parfois faire des terrassements importants en fond de
bassins pour obtenir un niveau horizontal, et il est conomique de

prix 1978
51

profiter de ces terrassements pour raliser les digues avec les


dblais extraits du fond des lagunes.
Le profil retenu pour les digues dpend des matriaux reconnus lors
des travaux de reconnaissance et des conditions gnrales du chantier.
Les solutions adoptes sont donc trs variables, mais lors de leur dfinition
il faudra toujours se proccuper de l'conomie d'ensemble du projet.
Nous indiquons ci-dessous quelques solutions qui peuvent tre retenues dans diffrents cas de figure.
Digues homognes sur horizon tanche
Cette solution peut tre adopte lorsque la quantit de matriau tanche disponible est suffisante. Elle conduit des ouvrages trs simples et
conomiques. Il faut seulement s'assurer que la liaison entre le terrain
naturel et le remblai ne soit pas une zone de circulation d'eau prfrentielle. Pour ceci, et aprs dcapage, on prvoira une tranche d'ancrage
remplie de matriau tanche compact. Sa profondeur comprise entre
0,2 m et 0,5 m dpendra de la hauteur d'eau dans les bassins. Pour les
faibles charges (jusqu' 1,5 m) on pourra parfois se contenter d'une
bonne scarification du terrain de fondation. Le schma suivant donne une
ide du profil de digue que l'on peut adopter.
Digues zone sur terrain couverture de sable de faible paisseur
Lorsque l site retenu ne correspond pas des terrains de couvertures homognes il est intressant d'utiliser le maximum de matriaux disponibles dans la cuvette et de prvoir un ouvrage zones. Lorsque l'horizon
tanche est situ sous une couche (pas trop paisse) de matriau permable il faut que le noyau de la digue rejoigne cet horizon. La ncessit qu'il y
a de prvoir une clef d'tanchit conduit une augmentation lgre du
cot de la digue.
Digues tanches par membrane ou tapis d'argile
Dans certains cas les matriaux disponibles sur le site ne permettent
pas d'assurer l'tanchit des bassins. Il faut alors utiliser soit des tanchits en membranes base de bitume ou d'lastomres, soit des tapis en
matriaux argileux compacts. Dans ce dernier cas et pour des raisons de
mise en place, la pente des talus ne peut dpasser la valeur de 3,5/1.
L'utilisation de membranes conduit un cot lev des bassins et elle n'est
gnralement prvue que pour les bassins ars mcaniquement et pour
lesquels il faudra prvoir une protection supplmentaire par plaque de
bton ou enrochement l'aplomb des arateurs.
Lorsqu'il y a plusieurs types de remblais, il faut qu'entre le matriau tanche et le corps de la digue, la condition de filtre soit peu prs satisfaite.
Cette condition porte sur la granulomtrie des diffrents matriaux, et on
ne pourra videmment pas tre aussi rigoureux que pour les barrages.
Cela peut conduire imposer la mise en place d'un filtre, ce qui complique le chantier. Certains procds tels que la fermeture (compactage de
surface ou rouleau lisse), de la surface de tout venant au contact de la
terre, ou sa stabilisation avec une emulsion et le rpandage d'une couche
mince de matriaux intermdiaires peuvent tre conomiques, mais ils
doivent tre employs avec prudence et aprs essais sur place avec le
matriel prvu pour le chantier.
En l'absence d'eau la stabilit des talus est pratiquement toujours
assure lorsque leurs pentes sont de 2,5/1 pour les sables, et 2/1 pour les
argiles compactes. En prsence d'eau (talus ct lagune) la stabilit des
talus en terre argileuse compacte est assure avec une pente de 2,5/1.
En gnral, on adoptera ces pentes lorsque les conditions de mise en
place n'imposeront pas de valeurs plus faibles, la taille des digues ne justifiant pas de calculs plus complexes.
52

DIGUE HOMOGENE SUR HORIZON ET ANCHE

DIGUE HOMOGENE AVEC TRANCHEE D'ANCRAGE

DIGUE A ZONE

53

Lorsque l'on voudra placer une couche mince de terre tanche sur le
talus amont, il faudra retenir une pente maximale de l'ordre de 3,5/1
pour que les engins de compactage lgers puissent y travailler.

On se mfiera des terrains vaseux qui peuvent tre trop


compressibles et donc le sige de tassements importants, voire de rupture.
Cette situation peut se rencontrer dans les zones marcageuses ou au droit
de certains exutoires de lagunes naturelles. Si l'on ne peut pas alors modifier l'implantation de la digue, ou curer le matriau, il faut largir son assise
et surtout provoquer la plus grande part des tassements par un prchargement (en tout venant par exemple) avant mise en place de l'tanchit ou
du matriau dfinitif.
Les tassements que l'on observera toujours sur les crtes de digues,
sont gnralement ngligeables et se produisent alors en grande partie au
cours du chantier. Ils peuvent cependant tre assez importants pour que
l'on doive prvoir une surhauteur des digues au projet. Cette possibilit se
rencontre dans les argiles trs plastiques et demande un examen approfondi.
Le drainage des digues ne devrait pas poser de problmes dans les
cas simples et pour le lagunage naturel.
Pour les lagunes profondes de plus de trois mtres, il peut tre ncessaire de mettre en place un dispositif de drainage.
Lorsque le matriau constitutif de la digue est moyennement tanche, le drainage peut tre obtenu par l'une des solutions suivantes :
- slectionner pour la zone aval une terre sensiblement moins
tanche que celle place l'amont (schma n 4),
- placer un lit de sable de 0,2 m sur le tiers aval de la fondation
de la digue,
- disposer des drains agricoles (avec exutoires) tous les 50 m dans
le plan vertical, au droit du bord aval de la crte (schma n 5).

Le problme du bailliage
Le vent pour les lagunes naturelles et les arateurs mcaniques dans
les lagunes ares crent des vagues (batillage) qui viennent battre les
digues et sont susceptibles d'entraner leur dgradation rapide. Il est donc
indispensable de prvoir une protection antibatillagePour les bassins de faible superficie, on peut admettre que la vgtation naturelle suffira stabiliser les talus condition toutefois que le matriau constitutif des digues ne soit pas trop sableux. Cette vgtation devra
tre en place avant la mise en eau des bassins. De bons rsultats peuvent
tre obtenus dans des conditions conomiques acceptables par l'emploi de
canons d'engazonnement.
La mise en place d'une couche de bton maigre peut tre envisage,
cependant ces revtements coteux sont trs sensibles aux dilatations et
dgradations engendres par les variations de temprature.
On peut utiliser galement des fascines, mais leur maintien au contact
des digues peut poser quelques problmes.
La solution la plus classique reste l'enrochement ou du gros toutvenant ds lors qu'on peut disposer proximit de l'installation d'un matriau rocheux bon march. Cet enrochement peut tre ralis sur l'ensemble des digues et sa mise en uvre peut tre alors ralise aprs une
.priode d'examen du comportement de la digue envers le batillage.
Pour les lagunes de grande profondeur, on peut limiter l'enrochement la partie suprieure de la digue. Cet enrochement pourra tre protg de la contamination due aux matriaux fins par une membrane filtre
du type Bidim.
54

ENROCHEMENT CONTRE LE BATILLAGE

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Revanche
La revanche aura pour objet d'viter toute submersion de la crte des
digues due aux vagues, des tassements ou une faible lvation du plan
d'eau conscutive une augmentation passagre du dbit d'entre.
Pour les petits bassins, elle sera comprise entre 0,5 et 1 m. Pour les
grands bassins, il faudra tenir compte des vagues et du soulvement du
plan d'eau sous l'effet du vent.
La largeur de la crte doit tre au minimum de 3 m pour permettre
la circulation des tracteurs. Elle sera engazonne pour limiter la formation
de ravines. Dans le cas d'enrochement, on disposera une couche de toutvenant compact trs plane dont on surveillera l'volution.

Etanchit
Le problme pos par l'tanchit d'un lagunage peut tre abord
sous plusieurs aspects.
Tout d'abord, il convient de s'assurer que les nappes phratiques
exploitables pour l'alimentation en eau ne puissent tre contamines par
une lagune dont les eaux contiendront ncessairement des germes et des
lments indsirables tels que les produits azots sous toutes leurs formes
(NH4-NO2-NO3)Les lagunes ne devront donc pas tre tablies l'intrieur des primtres de protection des captages dont l'eau est destine la consommation.
Par contre, il est concevable que des lagunes et cela sera souvent le
cas des petites installations ralises prs des cours d'eau puissent tre en
communication a^ec des nappes alluviales inexploitables en raison de leur,
qualit initiale trs mdiocre ou de leur faible productivit. En effet, un
bassin de lagunage ne peut jamais tre parfaitement tanche et plutt

que de bonne etanchit, il vaut mieux parler de limites ne pas


dpasser pour les pertes.
On peut se donner comme objectif que le niveau d'eau maintenu
dans les bassins soit sensiblement constant surtout dans les cas de lagunage ar, ce qui signifie que les dbits de fuite et d'vaporation ne soient
pas suprieurs aux apports d'eau admis dans les ouvrages.
Il faut enfin tenir compte du pouvoir colmatant des eaux uses d aux
matires collodales et en suspension. L'exprience montre que les matires qui se dposent au fond des lagunes en accroissent rapidement l'tanchit lorsque le niveau du plan d'eau reste constamment plus lev que
celui du toit de la nappe.
55

On cherchera cependant obtenir la mise en uvre la meilleure


tanchit possible au meilleur cot.
Si le terrain naturel est tanche et que les fondations des digues
sont bien ralises, il n'y aura pas de problme d'tanchit.
Dans les autres cas on peut envisager, si le terrain naturel est permable dans son tat (trous de vers, racines, mauvais serrage) et suffi-

samment tanche une fois compact, de supprimer la couche suprieure de la terre vgtale et compacter le terrain en place ainsi dcouvert.
Si l'tanchit de ce terrain est la limite admissible, il faudra procder par
deux passages : une couche supplmentaire de 20 cm est dcape puis
mise en place avec compactage aprs avoir compact la couche infrieure.

Si le terrain naturel est trop permable mme aprs compactage, il faut apporter une tanchit extrieure qui peut tre constitue de

deux couches de terre compacte de 15 cm chacune. Ces couches


recouvrent le talus amont des digues dans le cas de digues permables, ou
se prolongent sous celles-ci dans le cas de digues tanches.
On met deux couches de terre compacte pour garantir la continuit
de l'tanchit et rduire le gradient hydraulique au travers de la terre
(gradient infrieur 10). Lorsque le terrain en place est moyennement
permable, on peut se contenter d'une seule couche de 20 cm. Il faudra
veiller dans ce cas ce que cette couche ne soit pas perce par l'affouillement d aux turbines dans le cas d'un lagunage ar ou par les engins utiliss pour le curage.
UTILISATION D'UNE MEMBRANE

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BASSIN ENTRE TAPIS EN ARGILE COMPACTE


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56

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S'il n'y a pas de terre suffisamment tanche disponible


proximit, on peut utiliser des tanchits artificielles en PVC, noprne
ou feutres imprgns de bitume, etc.. Pour les PVC, il faut choisir les
meilleures qualits et si possible des feuilles armes. Le cot de l'tanchit est alors important, et actuellement il est quivalent celui de 2
3 m3 de terre compacte par m2 trait et se traduit par un doublement du
cot.
Pour la pose de ces membranes, il faudra prendre les prcautions
retenues habituellement pour ces procds dont les principales sont :
bonne soudure des ls,
bonne planit du sol (elle dpend du typ de membrane),
ancrage sur les rives,
absence de sous-pressions (par bonne gestion ou drainage).
Sur les surfaces planes, on peut envisager l'utilisation de bentonite
mlange au terrain, mais il faut que le terrain s'y prte et que des essais
de laboratoire aient dfini les doses utiliser. (Il faut que la granulomtrie
du terrain soit fine et rgulire). On notera que sur les talus, ce matriau
ne tient pas, et qu'aprs imbibition on ne peut plus faire circuler des engins
(et mme des personnes) dessus. Les talus doivent donc tre traits en
membrane.
Dans le cas des membranes, la protection par enrochement ou toutvenant ne sert pas lutter contre les effets du batillage, mais limiter
l'action des ultra-violets et des chocs. Elle peut donc tre moins paisse.
Lorsqu'il existe un horizon tanche une profondeur
moyenne (2 5 m) et qu'il serait trop coteux d'y raccorder l'tanchit,
on peut se contenter de mettre en place un tapis amont, qui limite les fuites en allongeant la longueur de percolation.
Lorsque le terrain en place prsente des zones tanches, et d'autres
qui ne le sont pas assez, ces dernires seules seront traites. Il faudra prendre beaucoup de prcautions pour dfinir la limite entre les zones et assurer un recouvrement de l'tanchit de l'ordre de 5 m.

Raccordement entre les diffrents types d'ouvrages


Outre les problmes classiques en matire de petits barrages, dans le
cas des lagunages on se trouve en prsence de fondations qui souvent
sont assez mauvaises et supportent mal les ouvrages rigides.
Les problmes classiques concernent :
les passages de canalisations dans la digue lorsqu'elles sont
relies ds organes qui ne peuvent pas suivre les tassements de la digue,
il faudra prvoir des systmes de raccordement suffisamment souples pour
permettre les tassements diffrentiels. Au passage de la digue, elles seront
places dans des tranches faites dans la terre compacte et entoures de
bton vibr qui assure un contact intime entre les deux matriaux. Il sera
toujours prfrable de mnager ces passages dans les parties
hautes des disques plutt qu'en pied, sauf pour les vidanges bien
entendu.
les raccordements avec les ouvrages lgers en bton tels
qu'vacuateurs, seuils.. Pour limiter les fuites au contact des deux matriaux, il n'est pas ncessaire, comme dans les barrages, de prvoir des
redans en bton qui coupent les cheminements prfrentiels. Si possible,
on essaiera de se servir de la terre comme coffrage du bton. Lorsque cela
ne sera pas possible, il faudra compacter soigneusement la terre au contact
de la paroi aprs avoir enduit celle-ci d'un produit de type bitume.
les raccordements d'ouvrage en bton lourd avec les
digues en terre ou d'autres ouvrages souples sont assez caractristiques
des lagunes. Les ouvrages en bton lourd abritent parfois des organes
lectromcaniques (vis d'Archimde par exemple) qui sont relis des
constructions qui doivent suivre le terrain naturel et ces liaisons n'acceptent pas de tassements diffrentiels importants. Dans le cas des petites
57

lagunes, ces problmes ne se prsenteront pratiquement jamais. Pour les


lagunes ares ncessitant la construction d'un local d'exploitation pour
abriter l'armoire lectrique, et le cas chant, un surpresseur d'air, on veillera dsolidariser ce local des digues.
On a pris l'habitude en Travaux Publics de fonder les ouvrages rigides
sur des puits ou des pieux lorsque le terrain est de mauvaise qualit. Dans le
cas des bassins de lagunage, cette technique ne peut pas tre retenue car
on empche alors les tassements des constructions en bton arm. Les
ouvrages en bton devront tre fonds sur radier gnral chaque fois que
cela est possible.

Ralisation des travaux


La facilit de l'excution des terrassements et par consquent leur
cot et souvent leur qualit sont trs lis aux conditions mtorologiques.
On veillera donc ce qu'ils soient excuts une priode favorable de
l'anne qui se situera dans beaucoup de rgions entre les mois de juin et
d'octobre. La qualit de la ralisation sera trs lie la comptence de
l'entreprise qui en sera charge, il n'en demeure pas moins vrai que le
matre d'oeuvre devra assurer une surveillance des travaux.

Assainissement du chantier
On rencontrera assez frquemment des terrains humides ou une
nappe faible profondeur. Pour que les engins puissent circuler et le compactage se faire dans des conditions acceptables, il faudra drainer le chantier (zones de ballastires et zone de la lagune).
Dans les terrains assez tanches, on cherchera empcher l'eau de
pluie de pntrer dans le sol en lissant la surface de celui-ci tout en la
modelant en forme d'ados et en prvoyant des exutoires. Lorsqu'il n'y a
pas de nappe au niveau du terrain naturel, cette disposition devrait suffire.
Dans le cas contraire, il faut procder au pralable un rabattement de la
nappe par des canaux drainants dans lesquels l'eau est pompe. Ces dispositifs doivent tre raliss avant le dbut du chantier pour tre efficaces.
Dans le cas de terrains permables, un drainage par des fosss suffit
et il peut tre mis en place au dbut du chantier.

Compactage des terres


II se fera avec les engins couramment utiliss et qui dpendent de la
nature des sols mettre en place.
Pour les terrains argileux, le rouleau pieds de mouton ou pieds
dameurs, ainsi que le rouleau pneus, conviennent. Pour le rouleau
pneus il faut prvoir un hersage de la surface de la couche compacte
avant mise en place de la couche suivante. Les rouleaux pieds de mouton ne compactent qu' une certaine profondeur (celle des pieds : de
l'ordre de 20 cm), et ne seront donc pas intressants pour les tapis tanches en terre o le rouleau pneus et le rouleau pieds dameurs sont les
mieux adapts.
Pour les sables on utilisera des rouleaux pneus (sable fin) ou des
rouleaux vibrants lisses.
Les normes de compactage retenir sont dfinies partir des valeurs
de l'optimum Proctor. Au vu de la taille des ouvrages on pourra retenir
une densit sche minimale gale 95 % de l'optimum Proctor Normal
pour une teneur en eau comprise dans la fourchette :
(w o p t - 5 %) et (w o p t + 3 %)
w opt tant la teneur en eau correspondant l'optimum.
Sauf dans les cas trs dlicats (ballastires satures), il n'est pas ncessaire de faire des planches d'essais particulires de compactage, les premiers essais de contrle raliss au dbut du chantier suffisent pour prciser les conditions d'emploi des engins au cours du chantier.
58

Dispositions diverses
En fin de journe, et surtout lorsqu'il y a des risques de pluie, il faut
fermer les terres argileuses compactes par passage d'un rouleau lisse et
en adoptant une surface ayant une lgre pente. Ceci limite les imbibitions
de la terre par les pluies et les arrts de chantier qui en rsulteraient.
A la rouverture du chantier, la surface de terre est herse et s'il y a
eu imbibition, il faut attendre que le matriau sche suffisamment.
Un compactage important peut tre obtenu par la circulation des
camions, surtout lorsque la digue a une longueur assez importante. Il faudra organiser la circulation des vhicules pour rendre cet effet le plus uni-

forme possible, mais il devra toujours tre prvu au march un


complment par un compactage avec des engins spcialiss.

Contrle du chantier
II portera surtout sur les terrassements et la nature des terrains rencontrs en fondation et dans les bassins.

Contrle des remblais


On vrifiera que les matriaux utiliss en remblais sont bien homognes et conformes ce qui a t mis en vidence lors des travaux de reconnaissance. On devra se contenter d'un examen visuel et des essais (granulomtrie) ne seront prvus que si cet examen fait penser une modification.
Des contrles de densit sche et de teneur en eau permettront de
suivre la qualit du compactage. La mesure se fait avec un densitomtre
membrane et la teneur en eau est estime par dessication.

Contrle des fondations et des bassins


Aprs dcapage et avant que la terre ne se dessche ou ne se
sature, on fera un lev de la surface pour mettre ventuellement en vidence des zones permables qui n'auraient pas t dcouvertes lors des
travaux de reconnaissance. Si le terrain prsente des zones tanches et
d'autres permables, les limites entre les diffrentes zones seront piquetes.
Au droit des digues, on s'assurera que la terre est exempte de racines
ou autres matires vgtales.
En conclusion, la conception et la ralisation des bassins de lagunage reposent sur l'application de techniques le plus souvent lmentaires
de la mcanique des sols qui sont couramment utilises en quipement
rural pour la cration des retenues d'eau.

La complexit apparente des tudes et procds dcrits prcdemment ne doit pas masquer la rusticit et la facilit de mise
en uvre qui seront dans la rgle gnrale.
Il convient toutefois d'insister sur la ncessit imperative des tudes
pralables des terrains dont les rsultats correctement interprts conduiront soit une ralisation sans problme grave, soit l'abandon du procd et viteront tant aux matres d'ceuvre qu'aux matres d'ouvrage bien
des dsagrments. Notons enfin que ces tudes pralables se justifient
pour tous les procds et qu'il peut tre moins coteux de consolider une
digue en terre que de rparer un bassin en bton fissur la suite d'un tassement diffrentiel non prvu.
59

Ouvrages annexes de gnie civil


Les ouvrages annexes aux bassins de lagunage viendront complter
les ouvrages de terrassement et comprendront des quipements classiquement utiliss dans les stations d'puration et des quipements spcifiques
au lagunage et en particulier au lagunage ar.
Ces ouvrages situs en tte de station se diffrencieront dans leur
conception des quipements mis en uvre dans les autres types de stations en raison des tolrances qu'ils devront admettre quant la charge
hydraulique et ne devront pas diminuer la rusticit du procd.

Equipements classiques des stations d'puration


Ils seront constitus par :
un dversoir d'orage dans les cas de rseaux unitaires,
un poste de relvement lorsque l'alimentation de l'installation
n'est pas gravitaire,
des prtraitements ; dgrillage, dgraissage et parfois dessablage,
mesure de dbits.

Dversoir d'orage
Le dversoir d'orage a pour fonction de limiter le dbit des eaux uses
entrant sur la station une valeur compatible avec un fonctionnement
satisfaisant de l'installation.
Les performances du traitement biologique par lagunage ne sont pas
sensiblement affectes par des surcharges hydrauliques relatives une
dilution des effluents par des eaux non pollues. En effet, si le rendement
d'puration dfini comme le rapport des concentrations entre et sortie de
l'installation va baisser en raison de la dilution de l'effluent brut, la qualit
de f effluent trait restera constante ou s'amliorera.
Le dbit maximum admissible sur l'installation ne sera donc li qu'aux
paramtres hydrauliques de l'installation et en particulier aux sections des
canalisations de liaison et de sortie de l'effluent qui devront tre suffisantes
pour viter tout risque de dbordement pouvant mettre en pril la tenue
des digues.
On devra donc veiller ce que les dversoirs d'orage ne comportent
pas de risques importants d'obstruction de la canalisation d'alimentation
de la station.

Poste de relvement
Le poste de relvement a pour but d'alimenter l'installation. Il est
donc compos d'une cuve et d'un dispositif d'exhaure. Dans les petites
installations, on utilise gnralement des pompes immerges.
La cuve de rception des eaux doit tre suffisamment leste pour tre
stable vide. Son volume utile compris entre les niveaux haut et bas commandant le fonctionnement des pompes peut tre dtermin par la formule :
6q

avec :
v = volume utile en m3
q = dbit de la pompe en m'/mn
6 = le temps en mn sparant deux dmarrages de pompes.
Pour les faibles dbits, la valeur de 6 sera au minimum de 10 mn.
60

Un panier dgrilleur plac au dbouch du collecteur protgera les


pompes.
On installera deux pompes fonctionnant alternativement et permettant d'assurer un secours en cas de panne. Cette disposition parat

s'imposer quelle que soit la taille de l'installation. Il ne conviendrait pas en effet que la fiabilit du lagunage soit limite par celle du poste
de relvement des eaux. Ce poste sera quip d'une potence et d'un treuil
permettant la remonte du panier dgrilleur pour son nettoyage et celle
des pompes en vue de leur entretien.

Prtraitements
Les prtraitements ne sont pas indispensables au bon fonctionnement
des lagunages. Cependant, ils peuvent se justifier par le souci d'amliorer
l'aspect des bassins. Ils doivent rpondre imprativement deux conditions :
tre suffisamment simples et rustiques pour ne pas entraner de
surcot l'investissement ni imposer des sujtions importantes
d'exploitation,
accepter les surcharges hydrauliques sans que leur efficacit soit
trop compromise.
Ces deux conditions conduisent limiter les prtraitements un
dgrillage lorsque le rseau d'gots est de type unitaire. Il pourra tre
complt par un dgraissage lorsque le rseau sera de type sparatif.

Degrillage
II sera limit au panier dgrilleur dans le cas d'une alimentation par
poste de relvement. L'cartement des barreaux sera dans ce cas compris
entre 35 et 50 mm. Lorsque l'alimentation de la lagune sera gravitaire, le
dgrillage sera constitu par une grille place en travers d'un canal. On
veillera ce que cette grille soit suffisamment large (environ 1 m) pour
diminuer la frquence du nettoyage. Le canal d'amene sera par contre
aussi troit que possible pour viter qu'il se comporte comme un dcanteur primaire (schma). Le dgrillage sera muni d'un by-pass alimentant la
lagune en effluent non dgrill en cas de colmatage. .
L'espace entre les barreaux sera compris entre 35 et 50 mm.
Pour les lagunages ars les plus importants, on peut concevoir l'installation d'un dgrillage mcanique dont l'cartement des barreaux sera
rduit 25 mm. Ces quipements robustes et fiables facilitent grandement
le travail du prpos.

Dgraisseur
Les problmes poss par l'admission des huiles et des graisses
devraient tre rsolus leur origine par l'installation et l'entretien de botes
graisse avant l'admission des effluents dans les collecteurs.
Cependant, ces lments flottants tant responsables du mauvais
aspect du plan d'eau, on doit envisager un dispositif simple de rtention. Il
sera constitu par un bassin prsentant une cloison syphode. Cet ouvrage
pourra tre incorpor au premier bassin de lagunage.

Dcanteur - digesteur
Le projeteur peut tre tent d'installer un dcanteur-digesteur
l'amont du lagunage dans le but de limiter la frquence du curage des
lagunes.
Une analyse des contraintes conomiques et des avantages apports
par cet quipement conduit l'exclure presque systmatiquement pour les
petites stations d'puration.
61

En effet, le cot de ces ouvrages qui doivent tre enterrs pour conserver au lagunage ses qualits d'intgration au site entrane en gnral un
doublement de l'investissement initial. L'extraction des boues d'un dcanteur digesteur doit s'effectuer 4 6 fois par an alors que la priode entr
deux curages de la lagune peut tre estime en moyenne 4 ou 5 ans.
L'conomie ralise sur les bassins de lagunage sera limite 15 20 % si
le dcanteur est bien conu, ce qui est rarement le cas pour les petites installations.
Sauf cas trs exceptionnels, on fera galement l'conomie du dessableur dont les contraintes d'entretien sont particulirement lourdes en
regard de son intrt fonctionnel.

Mesure de dbit
La mesure des dbits d'entre et de sortie des installations doit tre
prvue quelle que soit la taille des installations. Dans le cas du lagunage les
volumes sortant des lagunes peuvent tre trs sensiblement infrieurs aux
volumes entrant en raison des infiltrations et de l'vaporation ; de plus, le
rgime hydraulique sera considrablement lamin en raison de la surface
importante des bassins.
On installera l'entre un canal de tranquillisation susceptible de
recevoir un dversoir. A la sortie il suffira de prvoir un accs facile permettant une mesure par empotage dont la prcision sera gnralement
suffisante dans le cas des petites agglomrations.

Equipements spcifiques des lagunes


Les ouvrages d'amene et de liaison seront conus aussi simplement
que possible avec le souci cependant d'viter les circuits hydrauliques prfrentiels.

Amene des effluents - Rpartition


On conseille classiquement d'quiper l'arrive des effluents dans un
lagunage naturel d'un diffuseur dont le dbouch se situe au niveau du
tiers amont de la lagune. Un tel dispositif permettrait d'amliorer l'coulement hydraulique rgulier, de rpartir la charge dans l'ensemble du bassin
et d'tendre la zone des dpts des matires les plus lourdes.

DEGRAISSEUR RUSTIQUE UTILISE EN ALLEMAGNE DU SUD


AMENEE DES EFFLUENTS

C&M*

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62

AMENEE DES EFFLUENTS


DGRAISSAGE
(autre disposition)

AMENEE DES EFFLUENTS


DGRAISSAGE
(autre disposition)
Schma : Direction Dpartementale
de l'agriculture'du Haut-Rhin

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En fait, il semble qu'un tel dispositif ne se justifie pleinement que dans


le cas d'une alimentation par pompage pour laquelle on peut profiter
d'une certaine nergie l'arrive dans la lagune.
Dans les cas d'alimentation gravitaire, il ne semble pas y avoir
d'inconvnient majeur utiliser un dispositif trs lmentaire d'admission
en tte d'installation. Ce dispositif sera la rgle pour le lagunage ar. On
veillera protger la berge des affouillements susceptibles d'tre provoqus par l'coulement des effluents sur les digues.

Canalisation de liaison et sortie des effluents traits


La communication entre les bassins sera ralise par une canalisation
situe au niveau du plan d'eau et prcde par une cloison siphode ou un
T plongeant. Il convient en effet d'extraire les eaux les moins charges en
algues et les moins oxygnes qui se situent nettement au-dessous du plan
d'eau sans entraner les dpts de fond. Les emplacements des ouvrages
de communication seront judicieusement dtermins pour mnager un
cheminement hydraulique satisfaisant en vitant les zones mortes et les
cheminements prfrentiels.
On vitera le plus possible, pour des raisons de commodit d'excution, les canalisations situes en pied de digue.
L'ouvrage de sortie des effluents traits sera identique aux ouvrages
de liaison entre bassins. Il n'est pas utile en particulier de prvoir une lame
dversante dont la mise en place sera coteuse et l'horizontalit trs alatoire.

CANALISATION DE LIAISON ENTRE DEUX BASSINS

es
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AV

A\
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d
A\
> -

Pour limiter l'emprise des bassins de lagunage, on peut envisager de


remplacer les digues de sparation entre bassins par des cloisons du type
de celles utilises pour les cltures, plaques en ciment ou en bois et
poteaux en bton. Cette disposition implique que tous les bassins soient
remplis et vidangs en mme temps, ce qui ne constitue pas un problme
important compte tenu de la frquence des vidanges.
On veillera ce que la communication entre les bassins s'tablisse
bien par la partie suprieure avec une extraction amont la moiti de la
hauteur du bassin.

Vidange des lagunes


Lorsque la topographie s'y prte, on prvoira l'installation d'un dispositif de vidange gravitaire des bassins en utilisant un dispositif connu sous le
nom de moine de pisciculture (cot lev).
64

COMMUNICATION PAR MOINE

Il convient toutefois de noter que la possibilit de vidanger gravitairement une lagune prsente un intrt marginal. En effet, le curage partiel
des lagunes n'implique pas ncessairement la vidange des bassins et peut
se raliser par des quipements couramment utiliss en agriculture
(pompe lisier).
Cette dernire opration ne s'imposera donc que trs accidentellement et on pourra pour les petites installations faire appel sans grands frais
des pompes d'puisement de dbits levs.

Equipements lectromcaniques des lagunes ares


Les quipements lectromcaniques seront constitus par les dispositifs d'aration des bassins qui assurent galement l'homognisation.
Dans la plupart des cas, on optera pour des arateurs de surface.
Compte tenu de la gamme classique des quipements disponibles, on
peut dresser le tableau suivant :
Nb. d'habitants
desservis
Puissance
des turbines
(kW)

300

1x4

300/400 450/500 550/600 650/700 750/800

1x5,5

2x4

4 + 5,5

2x5,5

2x4
+ 5,5

900/950
1000

3x5,5

La mise en uvre de plusieurs turbines permet de minimiser les consquences d'une panne ventuelle, et de mieux rpartir l'nergie de brassage dans la lagune.
65

Ces turbines seront maintenues par trois ou quatre lingues en acier


ou en tergal fixes des plots en bton situs dans les digues.
La protection contre raffouillement susceptible de nuire l'tanchit
des bassins sera assure par des plaques de bton disposes dans le fond
l'aplomb des arateurs.
Lorsque l'insufflation d'air se justifiera, notamment dans le cas des
lagunes profondes (h <C4 m), la puissance du surpresseur sera sensiblement identique celles des turbines proposes dans le tableau ci-avant.
On prendra dans ce cas le soin de bien insonoriser le local abritant cet
appareil particulirement bruyant.
Le temps de fonctionnement des arateurs doit tre dfini en fonction
des besoins en oxygne.
DISPOSITION DES TURBINES D'ARATION
Nb de turbines

Nb d'Eq/hbt

et

Puissance en kW

300

400

5,5

500
600
700

800
1000

4
5,5
5,5
5,5

+ 4
+ 5,5

=EZI~_IH

Clture du terrain
La clture d'une installation d'puration par lagunage peut parfois
poser quelques problmes.
Pour les lagunes ares profondes, il est indispensable que l'installation soit clture au mme titre que les stations d'puration classiques.
Pour les lagunes naturelles, il n'apparat pas souhaitable d'difier une
clture constitue par un grillage dont la hauteur serait de 2,5 m et qui
serait soutenu par des poteaux placs tous les 2 ou 3 m. Une telle disposition prsenterait deux inconvnients majeurs : d'une part son cot lev
qui pourrait reprsenter 20 30 % de l'ensemble de l'installation, mais
aussi son manque d'esthtique qui ferait perdre beaucoup d'intrt quant
son intgration au site.
Il conviendra donc d'utiliser les procds de clture en usage dans le
milieu agricole environnant, c'est--dire plus souvent le fil de fer ronce et
les piquets de bois qui suffiront interdire l'accs des lagunes. Ce dispositif
pourra tre complt, le cas chant, par une haie vive.
66

CHAPITRE IV

CHAPITRE IV

L'exploitation des lagunages

Un des intrts principaux des lagunages est la simplicit de l'exploitation. Cette simplicit ne saurait cependant aller jusqu' une absence
d'entretien qui se traduirait terme par un abandon pur et simple des installations.
Trois types d'interventions peuvent tre distingus :
surveillance des quipements mcaniques et lectromcaniques
entretien des lagunes
curage de bassins et limination des boues

Surveillance des quipements mcaniques et lectromcaniques


Dans le cas d'un lagunage naturel aliment gravitairement, cette
intervention sera limite au nettoyage de la grille et ralise tous les deux
jours si la grille est bien dimensionne. Les dchets seront collects dans
des poubelles tanches.
Dans le cas d'une alimentation par pompes et pour le lagunage ar,
il est souhaitable que la frquence de passage du prpos soit quotidienne. Les temps de fonctionnement des pompes et des arateurs seront
relevs et permettront de dceler d'ventuelles anomalies de fonctionnement comme l'absence de permutation des pompes de relvement.
Le rglage du temps de fonctionnement des arateurs dans tous les
cas de lagunage ar sera effectu en principe tous les deux ou trois mois
sur les conseils du service d'assistance technique qui pratiquera des mesures d'oxygne dissous. La prsence d'algues dans les bassins ars fera
perdre toute signification la mesure d'oxygne si cette mesure est ralise
en priode diurne. La prsence d'algues en grande quantit dans ces bassins n'est pas souhaitable. Si la couleur de l'eau dans les bassins d'aration
volue au vert fonc, il faudra augmenter les temps de fonctionnement
des arateurs quelles que soient les valeurs d'oxygne mesures. En effet,
dans ces cas, la surcharge organique sur un bassin se comportant en fait
comme un lagunage naturel entrane un risque d'anarobiose qui peut
apparatre en quelques jours, notamment en priode de rchauffement des
eaux. Cette anaerobiose conduira un dveloppement des bactries du
soufre qui feront passer la couleur de l'eau du vert au brun (bactries rouges) avec de possibles dgagements d'odeurs d'hydrogne sulfur. En
cas d'odeurs inhabituelles, et notamment en t par temps orageux,

le fonctionnement des arateurs sera maintenu 24 heures conscutives ou plus jusqu' limination totale des odeurs.
67

Entretien des lagunes


Elimination des flottants
En cas d'arrive d'lments flottants, il pourra s'avrer utile pour sauvegarder l'aspect esthtique des bassins, de les liminer a des frquences
pouvant varier de 1 fois par semaine 1 fois par mois. Ces flottants se rassemblent sous l'effet du vent dans un coin de la lagune. Les hydrocarbures
frquemment prsents dans les effluents sont gnralement absorbs par
les digues et ne prsentent donc pas de graves inconvnients. Cependant,
en cas d'arrive trop frquente, on devra en rechercher l'origine et faire
cesser les dversements dans le rseau.

Entretien des digues


L'entretien des digues portera essentiellement sur la matrise de la
vgtation et la lutte contre les rongeurs ventuels.
La tonte de l'herbe et l'limination des broussailles devront permettre
un accs permanent l'ensemble des berges. On pourra ainsi dceler la
prsence ventuelle de rongeurs. La prsence de vgtation aquatique
prs des berges favorise l'installation de rongeurs aquatiques tels que le
ragondin et le rat musqu.
Le ragondin et le rat musqu nichent proximit du plan d'eau. Lorsque le terrain est meuble (absence d'enrochements), ils peuvent miner les
abords de la berge. Leur reproduction donne lieu des migrations saisonnires importantes.
Les problmes poss par les rongeurs ne sont pas spcifiques aux
lagunes et concernent au mme niveau de risques tous les autres plans
d'eau. Il ne semble pas en particulier que les rongeurs s'installent plus lectivement dans les lagunes. Le contrle de rongeurs sera grandement facilit par l'entretien soigneux des berges.
Les moyens en personnel et en matriel seront rduits. La qualification du personnel et les temps passs seront compatibles avec les moyens
les plus limits des petites communes. On doit prvoir en moyenne 2 3
heures par semaine et 1 ou 2 journes compltes par mois pour l'entretien
des digues.
Le matriel utilis sera compos des outils classiques de nettoyage,
pelle, fourche, balai-brosse et d'une grande puisette solide pour la rcupration des flottants et une faux pour le dbroussaillage.
Une poubelle ou des sacs plastiques rsistants seront utiliss pour la
collecte et le transport des rejets de dgrillage et des flottants.
La mise disposition d'une brassire de sauvetage est exige par les
normes de scurit.
Pour les installations importantes, la disposition d'une embarcation
permettra une inspection des digues par l'intrieur.

Entretien des lagunes macrophytes


L'entretien des lagunes macrophytes consistera essentiellement en
la plantation et le faucardage des vgtaux.

Mode et technique de plantation des vgtaux


Scirpus lacustris.
La priode favorable la plantation se situe au printemps (vers avril).
Les plants prlevs sont constitus des portions de rhizomes porteurs d'un
bourgeon terminal et de 3 5 tiges vertes dresses 50 cm d'intervalle.
68

Phragmites communis :
La priode favorable leur plantation est identique la prcdente.
Les fragments de rhizomes prlevs doivent tre gs de 5 6 ans. Ils sont
plus ou moins creux, et de ce fait sensibles l'introduction d'air lorsqu'ils
ont t sectionns.
Les chances de russite de la transplantation seront augmentes si les
rhizomes extraits sont placs aussi rapidement que possible dans des rcipients pleins d'eau (sacs plastiques par exemple). De mme, les plants en
seront retirs juste avant repiquage, dont le mode est analogue celui des
scirpes. La densit de plantation est de 5 units au mtre carr.
Le mode de plantation est le suivant :
manuellement : une bche est enfonce dans le sol (profondeur : 25
30 cm). Un mouvement de va-et-vient provoque une chancrure dont
l'ouverture suprieure est de 15 20 cm. Le plant est introduit la bas
de l'chancrure, puis un nouveau mouvement de va-et-vient suivi d'un
enlvement de la bche referme l'excavation.
mcaniquement : l'on procde la confection de sillons parallles
distants de 50 cm. Aprs introduction des plants, les sillons sont referms
par compression latrale (pression exerce dans l'espace intersillons).
Faucardage
II est raliser de prfrence une fois par an, en automne. Lorsque
les scirpes font l'objet d'une commercialisation, la coupe peut se pratiquer
en t, manuellement, de faon obtenir des tiges vgtales de bonne
qualit qu'il est possible de laisser scher dans de bonnes conditions. Dans
ce cas, l'on peut procder une coupe d't tous les deux ans, et une
coupe d'hiver chaque anne (mcanise par exemple).
Les scirpes doivent tre sectionns suffisamment haut pour respecter
la zone mristmatique (bsale) et conserver ^plante sa fonction chlorophyllienne. En tout tat de cause, le faucardage doit se pratiquer dans
toute la mesure du possible au-dessus de la surface libre. On retiendra
comme hauteur minimale de rfrence : 0,50 m ( compter du fond).
Les phragmites, la diffrence des scirpes, possdent des nuds
rpartis sur la tige dresse, et les entre-nuds sont creux (comme le sont,
relativement, les rhizomes). Par contre, le mristme est galement basai.
La priode favorable leur faucardage se situe avant la chute des
feuilles, c'est--dire vers la fin du mois de septembre. La hauteur de coupe
se situe toujours la fois au-dessus de la surface libre et du nud le plus
proche du sol.
A noter que l'introduction d'eau dans la portion d'entre-nud sectionne nuit fortement au dveloppement des phragmites ; de ce point de
vue, l'influence du batillage peut tre nglige. En effet, s'il contribue
l'introduction d'eau, le mouvement qu'il imprime aux tiges dresses contribue l'en faire galement sortir.

69

Curage des bassins - Elimination des boues


Le curage des bassins
Comme dans tous les procds d'puration des eaux uses, il existe
pour le lagunage une production de boues en excs qu'il faut liminer.
Cependant, en raison des volumes mis en jeu, le problme des boues de
lagune prsente deux spcificits trs importantes.
D'une part, la frquence d'extraction de ces boues en excs s'value
en annes, alors qu'elle s'value en mois dans le cas d'une digestion anarobie et en semaines dans le cas des boues actives. D'autre part, les longs
temps de sjour conduisent une minralisation pousse, une concentration relativement leve et une masse rsiduelle faible.
Le calcul thorique de la production de boues tabli sur la base d'une
production quotidienne de 30 g de boues stabilises par usager desservi et
sur une concentration de 55 g par litre, conduit valuer le dpt de boue
2 ou 3 cm par an et sur l'ensemble des bassins d'un lagunage naturel. En
pratique, la rpartition des dpts n'est pas uniforme, elle intresse essentiellement le premier bassin et l'intrieur de ce bassin plus particulirement la zone proche de l'admission. Les observations encore peu nombreuses conduiraient prvoir le rythme des interventions du curage suivant :
tous les 2 3 ans : curage partiel proximit du point d'introduction de l'effluent,
tous les 10 ans : curage de l'ensemble du premier bassin.
Les bassins secondaires microphytes ou macrophytes ne semblent
pas devoir tre curs avant 15 ou 20 ans.
L'enlvement des boues des lagunes va donc se prsenter comme
une intervention lourde qui doit tre dissocie de l'exploitation de routine.
Sauf dans les cas exceptionnels de lagunes constitues par deux bassins pouvant fonctionner en parallle et quips d'un systme de vidange
gravitaire, il ne sera ni utile, ni judicieux de vider entirement la lagune
pour procder au curage.
Dans le cas des lagunages ars, les lagunes de dcantation pourront
tre cures partir des berges au moyen de pompes du type de celles utilises en agriculture pour le lisier. Les dpts situs dans les lagunes ares
se situeront dans les angles et prs des bords.
Pour les lagunes simples et pour les petites installations, on pourra
aprs abaissement du plan d'eau, accder dans les bassins et dplacer
l'aspiration d'une pompe installe sur les digues. Dans les installations plus
importantes, on utilisera des pompes eaux charges, flottantes ou
immerges partir d'un radeau.
La dure du curage dpendra bien entendu de la taille de l'installation; on peut cependant l'estimer (pour 1000 habitants) une journe
pour le curage partiel d'entre du lagunage naturel et celui d'une lagune
de dcantation en lagunage ar, et une semaine pour un curage complet d'un lagunage naturel. Dans ce dernier cas, on profitera de cette opration lourde pour remettre en tat les digues si cela est ncessaire.

L'limination des boues


La seule destination finale des boues devra tre son utilisation
agricole (voir les publications du CTGREF se rapportant ce sujet).
Le curage se fera donc une poque de l'anne o cette utilisation agricole est la plus favorable compte tenu des pratiques culturales, au voisinage de l'installation.
Le cas le plus favorable sera celui o la proximit des terrains
sera compatible avec un transport par canalisations. Dans les autres
cas, on utilisera du matriel agricole pour le transport et J'pandage.
Bien qu'il s'agisse d'une intervention lourde et parfois coteuse, il convient de ne pas en exagrer priori les difficults.
70

CONCLUSION

Ce document n'a pas abord les aspects financiers du lagunage en


raison de la trs grande dispersion des donnes actuellement disponibles.
Plus que pour tout autre procd, le cot du lagunage varie dans de trs
larges proportions en fonction du site dans lequel il s'insre.
Le premier facteur du cot est le prix du terrain en raison des surfaces
utilises. L'acquisition d'une parcelle de terrain agricole de faible valeur ne
pourra se comparer celle de la mme superficie situe dans une zone
constructible et l'laboration des pla d'occupation des sols pourra avoir
des consquences dcisives sur la possibilit de raliser ou non un lagunage dans une commune.
Les conditions naturelles du site et en particulier la topographie du
terrain et la nature du sol constitueront le deuxime facteur du cot. Des
terrains plats, situs une cote suffisamment basse pour viter la mise en
place d'un poste de relvement et permettre d'quilibrer les remblais et les
dblais sans transport de matriaux, seront des conditions trs favorables.
Par contre, des terrains accidents, rocheux, ncessitant une tanchit
artificielle conduiront des cots beaucoup plus levs.
Les poques de l'anne auxquelles seront raliss les travaux pourront galement avoir une incidence sur le cot.
Le degr de finition des ouvrages de gnie civil, l'enrochement des
digues, le type de clture dont le linaire sera ncessairement lev, les
voies d'accs et de circulation seront aussi des paramtres du cot.
Enfin, les techniques de ralisation et les matriels utiliss, les qualifications des entreprises, les phnomnes de concurrence seront aussi des
facteurs non ngligeables.
Les donnes actuellement disponibles permettent de situer les cots
du lagunage dans un intervalle allant de 15 120 % des cots des stations
d'puration classiques. Il convient de signaler cependant qu' galit de
cot d'investissement, le lagunage naturel reste conomiquement prfrable en raison du cot d'exploitation et de l'absence de dpenses d'nergie.
Pour le lagunage ar dont les consommations d'nergie sont sensiblement identiques celles des procds d'aration prolonge, les cot
d'exploitation resteront plus faibles en raison de la facilit de l'exploitation.
L'aspect conomique n'est cependant pas le seul avantage du lagunage. Sa fiabilit et surtout le fait que ses meilleures conditions de fonctionnement et notamment son efficacit bactriologique concident avec
les priodes les plus chaudes qui sont galement les priodes pendant lesquelles les milieux rcepteurs sont les plus sensibles en font un outil remarquable pour la protection des ressources naturelles en eau. Enfin, l'intgration harmonieuse de ces quipements aux paysages ruraux devrait
satisfaire les dfenseurs de la nature les plus exigeants.
Il ne faudrait cependant pas considrer le lagunage comme une technique d'puration universelle et il convient de rappeler les limites du procd dans le domaine des performances.
Si les rendements d'puration valus en fonction des paramtres
classiques DBO5, DCO, MES, trs comparables aux meilleurs procds
d'puration ont pu tre obtenus dans un certain nombre de cas, les performances des installations de lagunage seront en rgle gnrale limites par
les rejets d'algues avec l'effluent trait. Les teneurs en matires en
suspension et en DBO5 et DCO mesures sur l'effluent non filtr pourront
priodiquement dpasser des valeurs de 100 mg/1.
71

Pour les petites installations desservant moins de 1000 habitants, et la


trs grande majorit des milieux rcepteurs concerns, ces valeurs seront
facilement supportes. Il pourrait ne pas en tre de mme pour des stations beaucoup plus importantes et des milieux particulirement sensibles.
Ces insuffisances seront peut tre combles par les progrs que ne
manquera pas de faire la technique du lagunage dans les prochaines
annes. En effet, cette technique n'est pas fige et des perspectives intressantes sont ds prsent ouvertes grce l'utilisation des macrophytes.
Les tudes en cours et notamment celles entreprises par leC.T.G.R.E.F.
devraient conduire une meilleure matrise de ces techniques et leur
optimisation qui trouvera tout son intrt dans l'application du lagunage
l'puration des effluents des plus grandes collectivits.

72

BIBLIOGRAPHIE
Principaux ouvrages et documents consults

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4
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d'puration des eaux uses domestiques. Etude n 30 CT.GREE, Groupement d'Antony - Division Q.E.P.P. Juillet 1978.

73

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Groupement d'Antony - Division Q.E.P.P. - Janvier 1979.
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Me KINNEY - Mathematics of complete mixing activited sludge Trans.
America Soc. Civil eng. 128 III - 1963

Crdit photographique : CTGREF Paris

74

Lagunage naturel,
commune de BREC (Illc et ViJainc)

i.

V hf:

US-

Lagunage ar pour 500 habitants,


Commune de CHAUCH (Vende)

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