LDP Methodesetpratiques 2011
LDP Methodesetpratiques 2011
LDP Methodesetpratiques 2011
Franais
Mthodes & Pratiques
de
re
2
/
1
TOUTES SRIES
Livre du professeur
Sylvie DAUVIN
Agrge de Lettres classiques
Professeur au lyce international de Saint-Germain-en-Laye (78)
Vronique LE LIBOUX
Certifie de Lettres modernes
Professeur au lyce Jacques-Cartier de Saint-Malo (35)
Adeline LESOT
Agrge de Lettres modernes
Valrie MARQUENET-COMBEL
Agrge de Lettres modernes
Professeur au lyce Pablo-Picasso de Fontenay-sous-Bois (94)
Christine SEBAL
Certifie de Lettres modernes
Professeur au lyce Jacques-Cartier de Saint-Malo (35)
Jacques DAUVIN
Agrg de Lettres classiques
Professeur au lyce international de Saint-Germain-en-Laye (78)
Claude ETERSTEIN
Ancien lve de lE.N.S.
Agrg de Lettres modernes
Professeur au lyce international de Saint-Germain-en-Laye (78)
Toute reprsentation, traduction, adaptation ou reproduction, mme partielle, par tous procds, en tous pays, faite
sans autorisation pralable est illicite et exposerait le contrevenant des poursuites judiciaires. Rf.: loi du 11 mars
1957, alinas 2 et 3 de larticle 41.
Une reprsentation ou reproduction sans autorisation de lditeur ou du Centre Franais dExploitation du droit de
Copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris) constituerait une contrefaon sanctionne par les articles 425 et
suivants du Code Pnal.
Avant-propos
Objectifs
Le livre du professeur de Franais Mthodes &Pratiques 2de/ 1re se propose en premier lieu de rpondre
aux questions poses dans la partie Dcouvrir et dans la partie Exercices du livre de llve. Il veut
galement prsenter de nombreuses possibilits de dmarches pdagogiques afin daborder:
les programmes de franais de 2de et de 1re gnrales et technologiques qui entrent en vigueur en septembre 2011 et en particulier les diffrents objets dtude ainsi que leurs liens avec lhistoire des arts et
les textes de lAntiquit;
la mthodologie des preuves orales et crites de franais (EAF) du baccalaurat (B.O. n26 du 28 juin
2001 et B.O.E.N. du 16 janvier 2003).
Rappel des objets dtude au programme de 2de et de 1re
Moyen gexVIe sicle
Seconde
Premire
(toutes
sries)
xVIIesicle
xVIIIesicle
xIxesicle
xxesicle
Comdie
et tragdie
au xviies.:
le classicisme
Le roman
et la nouvelle
au xixes.:
ralisme
et naturalisme
Genres et formes de
largumentation: xviie et xviiie s.
Premire L
Vers un espace
culturel
europen:
Renaissance
et humanisme
Contenu de louvrage
En tte de chacun des chapitres sont rappels les objectifs et les contenus des programmes: reprage
dans lhistoire littraire et culturelle (chap. 1 4), tude et pratique de la langue et des discours (chap. 5
14, chap. 52), objets dtude (chap. 15 31), dfinition des preuves de lEAF (chap. 32 43),
initiation la lecture dimage, au fonctionnement des mdias et la synthse de documents (chap. 44,
45, 47 et 49).
Les corrigs de la partie Dcouvrir, comme ceux de nombreux exercices, proposent des tudes de
corpus de textes et de documents.
Les corrigs des valuations 2de et des sujets de Bac des chapitres destins la 1re prcisent les critres
dvaluation des diffrents sujets (notamment dinvention), offrent des plans dtaills ainsi que des
paragraphes rdigs.
Une rubrique Prolongement suggre de nouvelles possibilits dexploitation pdagogique des textes
et des images, propose de nouveaux documents, renvoie des sites Internet.
Rappelons quavec Mthodes & Pratiques 2de/ 1re, vous pouvez aussi accder des ressources supplmentaires gratuites en ligne sur le site www.editions-hatier.fr/methodesetpratiques: des fiches de remdiation en orthographe avec rappels des rgles et exercices; un tableau des abrviations courantes pour
la prise de notes; une fiche dvaluation pour loral; des fiches contenant des citations sur diffrents
genres littraires (posie, roman), etc.
3
Sommaire
2de
1re
1re L
II - ENRICHIR LE VOCABULAIRE
26
32
38
43
49
57
62
65
70
75
LE THTRE
150
157
164
174
LA POSIE
..................................................
208
..................................
..................................
216
221
LE COMMENTAIRE
LA DISSERTATION
LCRITURE DINVENTION
LORAL
280
282
283
284
286
Dcouvrir
Dcouvrir
Il personnifie la phrase qui ne demande qu sextrioriser (l. 11) et voit dans son accueil et son
expression spontane essentiellement un jeu.
Exercices
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
5.
18.
19.
20.
10
Savoir situer
Dcouvrir
11
Exercices
Bonaparte, Csar et Alexandre (l. 4-5) et lhyperbole mliorative miracles de bravoure et de gnie
(l. 5-6).
Dans le Texte 2, il ny a que quelques mois dcart
entre les faits raconts (la bataille de Madrid en
dcembre 1936) et la parution de LEspoir. Le
rcit se prsente certains gards comme une
chronique journalistique sur des vnements saisis chaud. Lexpression cinq copains (l. 2)
prcise dans quel camp se situe le narrateur: du
ct des rpublicains espagnols et des Internationaux contre les fascistes. Lcrivain veut alerter lopinion publique sur ce qui est en train de
se jouer en Espagne en 1936-1937: les menaces
qui psent sur la Rpublique.
Laction relate dans le Texte 3, la rdaction du
journal de Winston Smith, est date du 4 avril
1984 et fait cho au titre dun roman paru en
1949. Il sagit donc dun rcit danticipation dans
le cadre dune contre-utopie. Le romancier lance
un avertissement : le totalitarisme, reprsent
par le systme politique de Big Brother et caractris par lomnisurveillance, la police de la pense, la ngation de lhistoire, guette les dmocraties modernes. Ds lors le narrateur prsente
le fait dcrire son journal pour Winston Smith
comme un acte dcisif (l. 7) et particulirement
courageux compte tenu des risques encourus.
c. La localisation prcise et la datation des
faits, lemploi du prsent dactualit (Devant la
fentre, il y a deux morts,l. 1) et du complment
de temps pour linstant (l. 12), la dimension factuelle et prcise de lhistoire rapporte dans des
phrases brves, les explications distinguant les
deux camps en lutte apparentent le rcit, dans
le Texte 2, un reportage. Lcriture romanesque
prend le style dune chose vue par un tmoin
direct des vnements. On sait quAndr Malraux
sest personnellement engag dans la guerre
dEspagne aux cts des rpublicains espagnols
parmi dautres Internationaux et a contribu
les doter dune force arienne. Cest au cur
de ces vnements quil compose son roman et
tourne le film qui en reprend certains pisodes:
LEspoir Sierra de Teruel (1939).
12
valuation
Livre de llve, p. 29
COMPRHENSION
ses. Le travail des allitrations et des assonances est remarquable ds la premire strophe
dont les vers 3 et 4 offrent une sorte de chiasme
sonore: p p // s l r / s r l // p p
13
VERS LE COMMENTAIRE
Plan du commentaire:
I. Un mlange de conseils et de critiques
A. Les trois mouvements du pome:
Quatrains 1 4: lloge de la musique et de la
nuance
Quatrains 5 7: la critique de lEsprit cruel et
de la Rime
Quatrains 8 et 9 : le retour la musique et la
dfinition du vers idal
B. Les cibles et les procds de la critique
C. Les conseils et les procds de linjonction
14
Dcouvrir
2. Le pome appartient au mouvement surraliste. crit par Andr Breton, chef de file du mouvement, le pome est reprsentatif des proccupations de lpoque: thme de la femme et refus
du tabou moral; criture libre des contraintes
de la raison et de la logique ; vers libres et
absence de ponctuation.
15
lence extrme et son absurdit. Les formes classiques dexpression ne semblent plus pouvoir
donner une vision valable de ce monde boulevers. Les artistes cherchent traduire le chaos,
notamment par la fragmentation des images et le
recours des matriaux ordinaires ou rcuprs.
Aragon dans larticle La peinture au dfi se
veut prophtique. Il cherche annoncer comment lart du peintre va voluer : emploi du
futur les peintres [...] ne dessineront mme plus
(l.11). Il fait rfrence cette ide de rcupration, de rutilisation dimages prexistantes,
mais aussi peut-tre une vision plus communautaire de luvre artistique. Aragon participe
cette ide de fusion des principes artistiques
lorsquil voque en fin de texte le devenir de la
littrature, suivant la mme voie que la peinture.
Les rgles de la versification sont relgues au
pass, lcriture nouvelle, elle aussi, doit trouver
de nouvelles techniques.
Exercices
a. Points communs
Volont de promouvoir la rflexion et la
connaissance: triple occurrence du verbe savoir;
environnement reprsent dans le tableau: table
de travail, feuille, instruments mathmatiques.
Mise en valeur de lindividu par lutilisation du
singulier il; choix du portrait.
Rfrence lhomme de cour : dans le
titre du texte de Castiglione, par la fonction de
Nicolas Kratzer. Il sagit de montrer un modle
dhumaniste: le savant.
Diffrences
Multiplication des domaines de savoir chez
Castiglione ; valorisation unique des tudes
scientifiques dans le tableau.
Lhomme de cour doit avoir une disposition
pour les arts (rfrence la musique); alors que
Nicolas Kratzer parat plus austre (marqu par le
protestantisme de ce temps).
b. Les deux uvres prsentent le portrait de
lhomme humaniste.
16
Citation
Il a plu au peintre dappeler
cela Anglique et Mdor (l.1)
plus beau, plus grand,
plus pittoresque (l.6)
pittoresque (l.7)
Procd
Pronom dmonstratif
pour dsigner le tableau
numration, double
de lemploi anaphorique
du comparatif
Choix du lexique
Mtaphore
**4. Reconnatre
un courant culturel
Effet
Marque ici le mpris de Diderot
pour le tableau.
Permet de hirarchiser
les uvres.
Il est remarquable que Diderot
choisisse paradoxalement
le terme de pittoresque dont le
sens est normalement li la
peinture: qui est digne dtre
peint.
Diderot semble refuser
de se donner la peine
de rdiger davantage
sa critique, dsinvolture
la hauteur du tableau.
Comparant trivial, dvalorisant
le trait de Boucher.
a. Le thme commun prsent dans les deux documents est lalcoolisme. Dans le tableau dmile
Friant, le peintre a saisi linstant o les deux
hommes se passent la bouteille (chacun a une
main dessus). Le personnage de droite sessuie la
bouche, comme sil venait dabsorber une gorge
de vin. Il a le regard trouble, comme abruti par
lalcool. Les deux hommes sont assis par terre,
17
tions du pass: L-bas, Plassans, dans sa jeunesse, souvent dj, il stait questionn (l.4).
mile Friant, lui, ne cherche pas idaliser ses
personnages : le cadrage dcentr et leffet de
plonge tmoignent de la volont de proximit
de lartiste par rapport son sujet. La palette
de couleurs, la multiplication de dtails nonesthtiques : affiches cornes, poussire du
sol, chien quelconque, position de la carriole
sont autant dlments montrant linfluence de
la photographie sur la peinture.
DOCUMENT COMPLMENTAIRE
Au revoir Monsieur Friant, Philippe Claudel.
18
valuation
Livre de llve, p. 37
VERS LA DISSERTATION
COMPRHENSION
1. Refus didalisation
Posture des corps, vrit du travailleur.
Exemples: tableau de G. Courbet, Les Cribleuses
de bl, 1854 (livre de llve, p. 188); tableau de
F. Pelez, Grimaces et Misre, les saltimbanques,
1888 (livre de llve, p. 178).
Faire parler les personnages de manire raliste.
Exemple : roman de Balzac, Les Paysans, 1844
(livre de llve, p. 198).
19
entre la littrature
et les autres arts
Livre de llve, pp. 38-45
Dcouvrir
Texte (1)
Les Sirnes qui
envotent tous
les hommes(l.1).
Leur chant
clair(l.3).
Tes compagnons
te lient (l.6).
Tableau (2)
La nudit.
Regard hallucin
dUlysse.
Corps tendu
vers les Sirnes.
Les Sirnes ont
la bouche ouverte,
ce qui sous-entend
quelles chantent.
Film (3)
Ulysse sarrte pour voir
la scne (camra
subjective).
Posture sensuelle
des corps des femmes.
Le photogramme ne
permet pas de savoir
que les femmes chantent
effectivement dans
le film.
Ulysse attach au
mt, les compagnons
rament.
Musique qui
accompagne la danse.
2. Dans les trois uvres, les Sirnes sont reprsentes comme un groupe, elles agissent ensemble
et de la mme manire: elles accostent le bateau,
tordent lascivement du linge, se penchent et forment des ailes avec leurs bras La connotation
est claire: elles ont une aura collective.
Chaque document prsente trois Sirnes : on
peut ainsi penser aux trois Grces (divinits
mineures compagnes dAphrodite. Les Grces - du
latin gratiae - personnifient la beaut, la joie et
labondance).
4 La littrature et les autres arts
Chorgraphie (4)
Prsence de femmes.
Exercices
dcor encadrant la scne. Le regard du spectateur est attir vers les deux figurations dOphlie,
qui semble claire par des projecteurs. La gestuelle est dans les deux cas peu raliste et sert
surtout le propos.
Dcors frais et lgers (v. 15) et le mouvement, tous deux connots par le mot carnaval,
font cho la touche de Watteau. Grce la
comparaison des curs illustres, /Comme des
papillons(v.13-15), le sentiment amoureux et le
libertinage sont associs aux papillons. On note
une volont dvoquer linsouciance et la libert
que lon trouve dans les tableaux tels que Les
Plaisirs du bal (1715).
Le titre mme du pome Les Phares est une
mtaphore pour les grands peintres et artistes
ouvrant la voie aux gnrations qui les suivent et
servant de repres dans lhistoire des arts.
Rembrandt Sa peinture est un triste hpital (v. 5). Si Rembrandt a en effet peint des
leons danatomie (La Leon danatomie du Professeur Tulp), il sagit surtout de traduire ici la
palette sombre et austre du peintre hollandais,
ayant souvent choisi des thmes lis la souffrance et la mort.
22
Procds
Comparaison
numration
Comparaison
entre deux sens
Amplification
Citation
Il avait vu tout dun coup chercher
slever en un clapotement liquide,
la masse de la partie de piano,
multiforme, indivise, plane et
entrechoque comme la mauve
agitation des flots (l.7-11).
Mince, rsistante, dense et directrice
(l.7-11).
Lharmonie [] lui avait ouvert plus
largement lme, comme certaines
odeurs de roses circulant dans lair
humide du soir ont la proprit
de dilater nosnarines (l.16-20).
Les phrases de lextrait deviennent
de plus en plus amples, longues,
complexes sur le plan grammatical.
Effet cr
Comparaison entre la musique et
le mouvement de leau afin de faire
comprendre les variations de rythme
de la musique: du clapotement
lagitation.
Labondance des adjectifs
qualificatifs montre la richesse
musicale.
Cette comparaison montre
la complexit et la richesse
des sensations provoques par
la musique qui cre des ractions
sensorielles mais aussi spirituelles.
Ce rythme traduit le mouvement
de la musique, elle aussi, de plus
en plus emporte.
TB
AB/M
Texte descriptif
Choix du thme musical
Point de vue interne
Exploitation de procds reprs dans le texte de Proust
Exploitation dautres sens que loue
Variation sur le rythme des phrases
Comparaisons et mtaphores
numration
Matrise de la langue, longueur du texte
Longueur acceptable
Richesse et prcision du vocabulaire
Correction grammaticale
Orthographe
b. VERS LA DISSERTATION
4. Un crivain choisit un artiste comme personnage central dune uvre parce que la cration
littraire et la cration artistique (plastique,
musicale, etc.) sont similaires et que cette ressemblance lui permet de parler implicitement de
son propre processus cratif.
Rfrences : La Jeune Fille la perle, Tracy Chevalier, 2000.
5. Un crivain choisit un artiste comme personnage central dune uvre parce que la cration
artistique est une recherche didal qui peut
engendrer de la dception.
Rfrences : Le Chef-duvre inconnu, Balzac; Le
Dernier des Mozart, Jacques Tournier (roman qui
voque la difficult dtre fils de quand on
choisit la mme voie que son pre), 2000.
valuation
Livre de llve, p. 45
2. Un crivain choisit un artiste comme personnage central car celui-ci est souvent contrecourant, marginal ou en avance sur son temps.
Rfrences : Un soir au club, Christian Gailly (le
parcours dun jazzman); Nu couch, Dan Franck
(vocation du Paris artistique des annes 1920).
Critres de russite
Ce travail combine trois objectifs, pour lesquels
on peut attendre des lves les items suivants.
Narration (livre de llve, chap. 21)
Narration la premire ou la troisime personne.
Point de vue interne (artiste personnage focalisateur).
Indices de ce point de vue: le personnage est
sujet de verbes de perception varis (renvoyant
dautres sens que la vue), de sentiments
25
tudier lhistoire
Instructions officielles
Comptences vises : Approfondir sa connaissance de la langue principalement en matire de lexique
ou de syntaxe.
Programme de la classe de Seconde
Ltude de la langue: Le vocabulaire fait lobjet dun apprentissage continu, en relation notamment
avec le travail de lcriture et de loral: on sintresse la formation des mots, lvolution de leurs significations
et lon fait acqurir aux lves un lexique favorisant lexpression dune pense abstraite.
Objectifs et comptences
Apprendre connatre ou reconnatre lorigine des mots
Analyser la composition des mots
Dcouvrir
Livre de llve, p. 46
Exercices
26
4. Interprter la formation
des mots
5. Respecter lorthographe
des racines grecques
a. Le mot vlo est une abrviation du mot vlocipde qui dsignait un appareil de locomotion
(anctre de notre vlo), compos dun sige
mont sur des roues que lon faisait avancer par
le mouvement des pieds au sol (plus tard en
actionnant des pdales).
Le mot vlocipde lui-mme est compos de
deux racines latines, lune venue de ladjectif
velox (rapide), lautre du nom pes, pedis (pied)
(cf. pdestre, pdale, pdalier).
Vlo a dtrn vlocipde la fin du XIXe sicle.
Il a servi son tour forger dautres mots avec
ladjonction dautres racines : vlodrome (piste
de courses [racine -drome] de vlos) puis vlomoteur au milieu du XXe sicle.
APPROFONDIR
*6. Comprendre un titre
Le mot misanthrope est form de deux
racines grecques : mis(o) (qui dteste) et
anthrop(o)(lhomme, ltre humain).
Le mot atrabilaire est form de deux racines
latines: atra(noire) et bilis(bile).
Pour comprendre ce mot, on doit le rattacher
la thorie des humeurs hrite de la mdecine
de lAntiquit selon laquelle le corps humain
est soumis quatre humeurs (cest--dire des
La mondialisation: le mot est form sur ladjectif mondial auquel ont t ajouts le suffixe de
verbe iser puis le suffixe de nom ation. Ces
deux suffixes ont pour sensrendre (mondial).
Le mot dsigne le fait, apparu la fin du XXe
sicle, que les phnomnes politiques, conomiques, financiers doivent tre dsormais apprhends globalement lchelle mondiale.
Mritocratique : le suffixe cratie (cratique)
vient du grec et a pour sens la force, la puissance. On trouve ce suffixe associ dautres
racines grecques (exercice 4). Ici il est associ
par cration verbale au mot mrite. Ladjectif
dsigne donc une socit dans laquelle le mrite
reprsente une valeur, une socit qui rcompense ce mrite et lui reconnat le pouvoir.
Fminisation: le mot est form de ladjectif fminin auquel ont t ajouts le suffixe de verbe
iser et le suffixe de nom ation qui indique
laction ou le rsultat de laction. Le mot signifie
que le secteur doit comporter ou comporte un
nombre de femmes plus grand quauparavant ;
que la part prise par les femmes dans ce secteur
doit saccrotre ou saccrot.
Interventionnisme : le mot est form du nom
intervention auquel sajoute le suffixe isme qui
a pour sens le fait dtre et qualifie souvent une
doctrine. Le mot dsigne une politique dintervention revendique par ltat que ce soit dans
le domaine conomique, culturel, scientifique
du pays ; ou bien dans un conflit concernant
dautres tats.
28
Prolongement On pourra profiter de lexercice pour faire rflchir les lves limportance
du contexte dans la comprhension du vocabulaire, quil sagisse:
du contexte immdiat de la phrase ou du texte
(cest le cas du mot fortune dans la phrase de
Montesquieu);
du contexte culturel et historique de lpoque
(cest le cas du mot industrie dans la phrase de
Diderot).
30
En ceux-l sont vivantes et vigoureuses les vritables et les plus utiles et plus naturelles vertus et
proprits que nous avons abtardies en ceux-ci et
que nous avons seulement accommodes au plaisir de notre got corrompu. Et pourtant la saveur
mme et la finesse se trouve excellentes notre got,
en comparaison des ntres, dans divers fruits de ces
contres [o ils poussent] sans tre cultivs.
valuation
Livre de llve, p. 51
31
et savoir en jouer
Dcouvrir
Livre de llve, p. 52
32
Exercices
4. Qui dure: durable, permanent, continuel, incessant, persistant, prenne, long, interminable.
Qui ne dure pas: court, bref, temporaire, phmre, provisoire, transitoire.
APPROFONDIR
*5. Varier le vocabulaire
de lanalyse
1. On relve : on distingue ; on observe ; on
constate ; on remarque ; on note ; on peut
dgager.
2. Lemploi des guillemets montre : indique ;
signale ; dnote ; rvle ; atteste ; souligne ;
confirme; traduit le fait que ; met en vidence
le fait, lide que.
3. permet au lecteur de connatre : rend le
lecteur capable de ; donne au lecteur accs
aux ; facilite, favorise laccs du lecteur aux ;
introduit le lecteur dans les penses.
4. Lauteur emploie un vocabulaire: utilise; se
sert de; a recours ; choisit; adopte.
a. = familier; b. = soutenu
manger: a. bouffer; b. consommer.
mourir: a. crever; b. trpasser.
samuser: a. se marrer; b. se divertir.
gner quelquun: a. embter; b. importuner.
fatigu: a. crev, lessiv; b. harass, extnu.
Ladjectif secondaire dans enseignement secondaire qualifie lenseignement de la 6e la Terminale, la seconde tape de lenseignement.
Dans lautre emploi, secondaire signifie mineur,
peu important, accessoire, ngligeable.
Le dessinateur compte sur laspect illogique des
phrases (le primaire nest pas primaire, le secondaire nest pas secondaire!) pour faire ragir le
lecteur. Il y a en effet un non-sens si lon donne
aux deux mots la mme signification, alors que
les phrases sollicitent la rflexion si lon donne
chaque emploi du mot un sens diffrent.
Ladjectif suprieur dans enseignement suprieur signifie qui est situ au-dessus, qui occupe
6 Le sens des mots
34
poque. mile Zola intervenant en faveur de linnocence du capitaine Dreyfus est le symbole de
lcrivain engag. Cette prise de position lui a
valu dtre condamn un an demprisonnement
(il sexila en Angleterre).
On fera cependant remarquer que le mot engag
ne prend son sens dans son emploi absolu (sans
complment) quen 1945, au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale. On vitera donc de
dsigner Voltaire ou Victor Hugo ou mme Zola
comme des crivains engags . Mieux vaut
les qualifier dcrivains engags dans le combat
pour la libert, ou engags dans la dfense des
droits de lhomme, ou engags en faveur de telle
ou telle cause.
Lengagement dun crivain au XXe sicle peut
prendre plusieurs formes: crer dans ses uvres
des hros engags; participer laction (Malraux
pendant la guerre dEspagne) ; multiplier les
dclarations et les interventions (Sartre pendant
la guerre dAlgrie); signer des ptitions; diriger
un journal (Camus directeur du journal Combat).
On pourra profiter du travail sur les priphrases pour prsenter (quitte les dconseiller)
quelques trouvailles de la Prciosit, ridiculises
par Molire: le balai, linstrument de la propret;
le miroir, le conseiller des grces; le fauteuil, les
commodits de la conversation.
36
valuation
Livre de llve, p. 57
Dcouvrir
Livre de llve, p. 58
38
Exercices
Les noms correspondant aux adjectifs: tranquillit satisfaction contentement paix (ou
apaisement) srnit tristesse.
APPROFONDIR
39
Prolongement On pourra profiter de lexercice pour prciser quune suite de mots est une
numration si elle est compose de mots de
sens diffrents formant les divers parties dun
tout; une accumulation si des mots synonymes
se succdent de faon produire un effet damplification.
DOCUMENT COMPLMENTAIRE
Dans son essai Lorigine de luvre dart
(1931-1932), le philosophe allemand Martin Heidegger crit propos du tableau de Van Gogh et
de la fameuse paire de souliers:
Un jugement subjectif est au contraire un jugement influenc par la personnalit, les motions,
lexprience ou les prjugs de celui qui juge.
Par rfrence la formation de ces mots, on peut
donc dire que le jugement objectif porte sur une
ralit considre comme un objet indpendamment du sujet qui met ce jugement.
Le prfixe ob- signifie devant, au devant de soi.
On peut donc tablir cette dfinition: est objectif ce que lon place devant soi, lextrieur de
soi pour le considrer.
Le prfixe sub- signifie sous. Est donc subjectif ce qui est sous-jacent dans un jugement, ce
qui vient de lintrieur dans lexpression de la
pense. En somme, un jugement subordonn la
personnalit de celui qui juge.
Exemple de jugement subjectif: Jai toujours
considr Victor Hugo comme le meilleur de tous
les crivains. Par comparaison, personne au XIXe
sicle na autant de talent que lui. Tout ce quil
crit mmeut et jadmire son courage face un
exil injuste quil ne mritait pas. Aprs lui, la posie franaise na plus rien donn daussi grand.
41
valuation
Livre de llve, p. 63
COMPRHENSION
42
Dcouvrir
Livre de llve, p. 65
QUESTIONS
1. Classement
Le vocabulaire de la vie sociale : exclusion ;
syndicats; urbanisation; insertion.
Le vocabulaire de la vie politique: hmicycle;
urnes; gauche; excutif.
Le vocabulaire de la religion : monastique ;
plerinage; les Dix commandements; loffice.
Le vocabulaire de lart: patrimoine; rtrospective; les planches; les avant-gardes.
2. Sens des mots
Lexclusion: le fait dtre tenu lcart de la
socit et priv de certains droits.
Un syndicat: une association constitue pour
la dfense dintrts communs (professionnels,
salariaux).
Lurbanisation : le dveloppement des villes,
la concentration des populations dans les agglomrations.
Linsertion : les moyens dintgrer, ici, les
jeunes, dans la socit et notamment dans le
monde du travail.
Un hmicycle: des ranges de gradins disposs
en demi-cercle. Dsigne ici lAssemble nationale.
Les urnes: les botes dans lesquelles les lecteurs dposent un bulletin de vote. Dsigne ici le
vote dmocratique, le rsultat de ce vote.
La gauche : les partis politiques reprsents
par les dputs qui sigent la gauche du prsident de lAssemble. Lensemble des personnes
43
Exercices
APPROFONDIR
*4. Analyser les symboles
du pouvoir dans la langue
du XVIIesicle
Texte 1 Le sceptre dsigne le pouvoir du roi. La
figure de style est la mtonymie du concret pour
labstrait. Lobjet est mis pour la fonction quil
reprsente.
La couronne reprsente la puissance royale ou
impriale. Limage sinscrit dans la mtaphore
file de la chute avec les mots tomberait, en tombant, et le verbe choir.
Texte 2 La pourpre signifie que Brnice appartient une ligne royale (voir vers suivant). La
couleur rouge vif de la pourpre est le symbole
dune dignit leve.
Limage est une mtonymie de la couleur pour le
vtement de cette couleur et du vtement pour
la fonction quil reprsente.
Le diadme reprsente aussi le pouvoir royal.
Cest lorigine un bandeau, insigne du pouvoir
monarchique dans lAntiquit.
Il y a mtonymie de lobjet pour ce quil reprsente. Limage sinscrit dans la mtaphore file
de la lumire avec les mots clat et blessent les
yeux.
Texte 3 En termes de marine, le timon dsigne
le gouvernail. Avoir en mains le timon de ltat
signifie donc avoir le pouvoir de gouverner
(cf. Mao Ts-Toung: le Grand Timonier).
La double figure de style est la synecdoque de la
partie pour le tout (le gouvernail pour le vaisseau) et la mtaphore de la conduite du vaisseau
pour la conduite de ltat.
44
46
Prolongement Pour clairer limage romantique du cur o lartiste puise laliment qui
nourrit son uvre, on pourra comparer avec
le pome La Nuit de Mai de Musset (1835) et
notamment lapologue du Plican qui nourrit ses
petits avec son propre cur quil dchire de son
bec.
valuation
Livre de llve, p. 71
48
tudier et matriser
la syntaxe de la phrase
Instructions officielles
Comptences vises: Approfondir sa connaissance de la langue, principalement en matire de lexique
et de syntaxe; parfaire sa matrise de la langue pour sexprimer, lcrit comme loral, de manire claire,
rigoureuse et convaincante, afin dargumenter, dchanger ses ides et de transmettre ses motions; acqurir
des connaissances utiles dans le domaine de la grammaire de texte et de la grammaire dnonciation; savoir
utiliser ses connaissances grammaticales pour lire et analyser les textes.
Programme de la classe de Seconde
Ltude de la langue: Linitiation la grammaire de texte et la grammaire de lnonciation, qui figure au
programme de la classe de Troisime, se poursuit en Seconde par la construction dune conscience plus complte
et mieux intgre de ces diffrents niveaux danalyse. La mise en uvre des connaissances grammaticales
dans les activits de lecture et dexpression crite et orale sen trouve facilite. Pour cela, au niveau du mot
et de la phrase, les ventuelles lacunes en matire de morphologie et de syntaxe doivent tre combles [].
Programme de la classe de Premire
Ltude de la langue: Ltude de la langue se poursuit en classe de Premire : il sagit de mettre les connaissances
acquises au service de lexpression crite et orale ainsi que de lanalyse des textes. Pour cela, au niveau
de la phrase, les ventuelles lacunes en matire de syntaxe doivent tre combles, pour permettre aux lves
dapprhender la langue comme systme ordonn et descriptible.[]
Objectifs et comptences
Distinguer les diffrentes natures de phrase
Dcouvrir
Livre de llve, p. 72
9 La synthse de la phrase
Exercices
Injonctive
Interrogative
Attitude
du locuteur
Conseil
Demande de confirmation 1
Interrogative
Exclamative
Interrogative
Exclamative
Dclarative
Injonctive
Dclarative 2
Constat
50
I. Lexpression de lordre
A. Lemploi de la modalit imprative
grce limpratif (v.1,13,14)
grce au subjonctif (v.10,11,12,14)
B. Lexpression lexicale de lordre
ordonner et ordre (v.11, 13)
Nron rpte je veux deux reprises (v.2,11).
C. Lemploi frquent de la premire personne du
singulier
Nron affirme sa volont par lemploi du je
cinq reprises (v.2, 3, 9, 11).
4. De lanalyse la rdaction
a. Analyse des phrases
La modalit injonctive et la modalit assertive sont employes dans lextrait.
La modalit injonctive est employe chaque
fois quun verbe est limpratif ou au subjonctif
exprimant un ordre.
Les propositions dont le verbe est limpratif sont : Nen doutez point, Burrhus (v. 1) ;
Allez (v. 13); Vous, Narcisse, approchez (v.14).
Les propositions dont le verbe au subjonctif
exprime un ordre sont: Pour la dernire fois, quil
sloigne, quil parte (v. 10); que la fin du jour /
Ne le retrouve pas dans Rome ou dans ma cour
(v. 11-12); Et vous, quon se retire (v. 14).
Le verbe rpt deux fois est je veux au v. 2
et au v. 11.
9 La synthse de la phrase
On obtient ainsi:
Jaimerais quil sloigne, quil parte
Je le souhaite au plus vite,
Allons, cette dcision devrait profiter au salut
de lempire.
Narcisse, veuillez vous approcher. Et quon nous
laisse seuls.
APPROFONDIR
52
a.Lors dune premire lecture, on pourrait facilement associer cet extrait une criture en prose,
au genre du roman par exemple : Gide est un
romancier, le titre de luvre et la disposition
du texte portent croire quil sagit dun roman.
53
9 La synthse de la phrase
Le parcours de lecture
Les rptitions lexicales significatives sont:
partout, toute heure, en tous lieux (l.1); il y
a tant de choses, jen ai tant vu, tant remarqu
(l.5); Madame se tait, Madame parle (l.8).
Les paralllismes de construction sont galement nombreux, et reposent souvent sur une
rptition des mmes termes, comme : elle
regarde, elle est triste, elle est gaie (l.8); cest
tout un, cest vanit muette, cest coquetterie,
cest Madame. Ces paralllismes peuvent aussi
jouer sur la variation, comme les numrations
dadjectifs : muette, contente ou fche (l. 11)
et babillarde, jalouse ou curieuse (l.12). La fin
de lextrait repose aussi sur le retour dun mme
prsentatif : voil ce que cest, voil par o je
dbute (l.14).
Les prsentatifs: il y a (l.5); cest (l.10
13) et voil (l.14, 15) permettent de faire ressortir un aspect du portrait de Madame et contribuent le rendre vivant.
9 La synthse de la phrase
54
valuation
Livre de llve, p. 79
a. La modalit exclamative exprime une succession dordres; on a donc ici une double modalit: exclamative et injonctive.
9 La synthse de la phrase
I. La tonalit humoristique
A. Rapidit du changement
Exagration des consquences de labsence :
une mre nest pas reconnue par son fils (l. 2
5).
Accentuation des contrastes: une quantit prodigieuse de mouches / elles disparaissent toutes
le lendemain(l.13); autrefois, les femmes [...]
/ aujourdhui (l.14).
Labsence de demi-mesures: les coiffures montent [] / une rvolution les fait descendre tout
coup (l. 6).
La construction des phrases met en relief les
changements soudains : variation de rythme,
chute de la phrase (voir ci-dessus).
9 La synthse de la phrase
56
tudier et matriser
des temps
10 lexpression
et des modes
Livre de llve, pp. 80-87
Dcouvrir
4. Les verbes de la phrase Je monte [...], jallonge, [...] je lajuste; et de la phrase la porte
[...] souvre: mon matre en sort, croise les bras,
me regarde et me dit (l. 23, 24) relvent dun
emploi stylistique de ce temps : le prsent de
narration.
Lemploi soudain dun prsent dans un rcit au
pass produit un effet de rapprochement de laction raconte, rend ainsi le rcit plus vivant et
accrot la tension dramatique.
Exercices
Texte Verbe
1
se plat
travaille
2
souffrais
oblige
marcha
1. Retrouver la chronologie
des actions
a. attendis: pass simple; dit: pass simple;
arriva: pass simple; dois: prsent (indicatif);
aviez promis : plus-que-parfait.
b.
aviez promis
arriva
dois
attendis
dit
Mode
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Temps
Prsent
Prsent
Imparfait
Prsent
Pass
simple
Prsent
Imparfait
Imparfait
entend
Indicatif
allait
Indicatif
pouvait
Indicatif
tirerait
Conditionnel Prsent
Valeur
Vrit
gnrale
Arrire-plan
Descriptif
Premier plan
De narration
De concordance des
temps
Temporelle1
57
5. Diffrencier lemploi
de lindicatif et du subjonctif
1. Aprs quil maura rpondu, on pourra envoyer
les invitations.
2. Il faudrait quil vt les choses en face.
3. Je souhaiterais mexpliquer pour que tu ne
croies pas que jaie / ai menti hier.
4. Notre professeur souhaite que nous achetions
cette dition bilingue pour que nous tudiions le
texte original.
5. Je ne sais pas sil viendra, je ne crois pas quil
puisse le faire.
6. Il est important quon les prvienne du changement de rendez-vous afin quils nous rejoignent.
APPROFONDIR
*6. Analyser la valeur des modes et des temps
a. et b. sont traits ensemble. Le relev des verbes nots en italique peut tre facultatif.
Phrase
n
1
2
Verbes
Mode et temps
Valeur
Se font
Sortit
Rasant
Sengagea
On tait
Il faisait
Je voudrais bien
Tu maimerais
Indicatif prsent
Indicatif pass simple
Participe prsent
Indicatif pass simple
Indicatif imparfait
Indicatif imparfait
Conditionnel prsent
Conditionnel prsent
Habitude
Narrative (action de 1er plan)
Description, concomitance
Narrative
Descriptive
Descriptive
Modale (souhait)
Modale (hypothse)
58
5
6
7
8
9
Montait
Pouvaient
Voir
Fait
Se perd
Fermait
Allaient
Indicatif imparfait
Indicatif imparfait
Infinitif prsent
Indicatif prsent
Indicatif prsent
Indicatif imparfait
Indicatif imparfait
Le dpouiller,
Le voler
Prtendait
Menait
Infinitifs prsents
Nuirait
coute
Tu inviteras
Il y a
Il mennuie
Conditionnel prsent
Impratif prsent
Indicatif futur
Indicatif prsent
Indicatif prsent
Descriptive
Darrire-plan
Emploi semi-verbal de linfinitif en priphrase
Descriptive, omnitemporelle
Descriptive, omnitemporelle
Habitude
Imparfait de concordance en discours indirect libre
Emploi semi-verbal des infinitifs, en priphrase
verbale marquant limminence
Indicatif imparfait
Indicatif imparfait
Habitude
Concordance des temps imposant limparfait
en discours indirect
Modale (ventualit)
Modale (ordre attnu)
Modale (ordre)
Prsent fig (emploi lexicalis) du prsentatif
Habitude
a. Texte 1 Systme du pass Le temps de rfrence est celui du pass: la nouvelle de la mort
[...] donna (l.3); lnonc est coup de la situation dnonciation.
Texte 2 Systme du prsent Le temps de rfrence est le prsent: Solange ne peut sempcher
(l.4), les actions venir sont au futur: la verveine quelle prendra (l.2).
b. Le rcit au prsent cre un effet de proximit.
Le lecteur semble vivre les actions en mme
temps que le personnage.
A, v.10); a fui (Texte A, v.12) marquent laspect rvolu. Dans le texte B, le pass compos
le regard ma fait renatre (v. 10) exprime un
aspect rsultatif, impliquant un prolongement
des consquences dans le prsent.
jeusse aime est un plus-que-parfait du
subjonctif; il marque lirrel du pass, une ventualit du pass qui ne sest pas ralise.
valuation
Livre de llve, p. 87
61
11
Amliorer
son orthographe
Dcouvrir
Livre de llve, p. 88
3. Ladverbe trop est en italique car le narrateur reprend le terme mme employ par son
grand-pre. Ce choix permet de mettre en valeur
le mot. Les deux-points (l. 8) introduisent une
explication, le narrateur expose la nature du gribouillis (l.8). Les guillemets isolent la phrase de
la dicte cite par le narrateur.
Exercices
1. crire correctement
les mots finissant par le son [te]
Les mots de la dicte semblent tre des mots choisis pour leur beaut, leur puret parfaite. Chacun
se dtache avec nettet, sa forme se dessine comme
jamais celle daucun mot de mes livres
3. crire correctement
les doubles consonnes
1. finalement 2. intressant 3. dvelopper
4. colonne 5. dilemme 6. occurrence 7. assonance 8. connotation 9. dnotation.
2. Matriser lorthographe
des adverbes en ment
4. crire correctement
les mots invariables
62
APPROFONDIR
valuation
Livre de llve, p. 93
64
12
tudier lnonciation
et la modalisation
Instructions officielles
Programme de la classe de Seconde
Linitiation la grammaire de texte et la grammaire de lnonciation, qui figure au programme de la classe
de Troisime, se poursuit en Seconde par la construction dune conscience plus complte et mieux intgre
de ces diffrents niveaux danalyse. La mise en uvre des connaissances grammaticales dans les activits
de lecture et dexpression crite et orale sen trouve facilite.
Programme de la classe de Premire
Au niveau du discours, la rflexion sur les situations dnonciation, sur la modalisation et sur la dimension
pragmatique est dveloppe, dans le but de favoriser la comprhension de limplicite, des enjeux et des interactions
dans toute forme de communication.
Objectifs et comptences
Reprer les marques de la situation dnonciation
tudier les effets de la modalisation et du lexique valuatif
Dcouvrir
Livre de llve, p. 94
Exercices
2. Changer le moment
de lnonciation
a. Lnonc est ancr dans la situation dnonciation. La prsence du narrateur est explicitement
marque par les termes : aujourdhui, maman
(l.1); hier, je (l.2); demain soir (l.9)
b. Les indices de lnonciation qui renvoient la
personne du narrateur sont: maman et je.
12 Lnonciation et la modlisation
a. Expression de lincertitude:
interrogation directe: Que faire?(l.1)
adverbe de doute: peut-tre (l.3)
le sens du verbe penser : Je pensai que lhumidit (l.8) permet au narrateur dmettre une
hypothse sur lorigine du frisson prouv.
b. La dernire proposition exprime la ncessit
grce au semi-auxiliaire il fallait (l.11).
APPROFONDIR
VERS LE COMMENTAIRE
66
Il expose ensuite une srie darguments heurtant une nouvelle fois toute logique en opposant la faiblesse de laccus et la force de son
fils, sa prtendue victime, Jean Calas, un homme
de soixante-dix-huit ans, aux jambes enfles et
faibles (l. 7-8) ; Pierre Calas, vingt-huit ans,
dune force au-dessus de lordinaire (l.9-10).
Le caractre impossible est soulign par la
priphrase modale Il paraissait impossible (l.6),
la ncessit est affirme dans il fallait absolumentquil et t assist (l.11).
La modalisation sexprime galement par le
choix dun lexique valuatif, comme ladjectif
absurde (l. 11) pour qualifier lhypothse dun
crime commis plusieurs.
La culpabilit de la servante est carte, envisage comme impossible par linterrogation rhtorique (l.16-20) et par la priphrase verbale au
conditionnel: [comment] aurait-elle pusouffrir
(exprimant lventualit carte).
Le caractre certain de linnocence de Calas est
enfin soulign par la rptition d il tait vident
(l.21, 24, 25).
Le ciel dEspagne, bleu, tait dgag audessus de sa tte. La lumire des toiles et de
la lune clairait une valle qui stendait ses
pieds. La fracheur de la nuit rveillait son corps
fatigu par la chaleur du jour. Enfin des jardins
taient plants darbres et de fleurs odorants, de
sorte que le jeune homme sy trouvait son aise.
67
12 Lnonciation et la modlisation
Rponse suggre
Dans cet extrait, Rousseau dplore que
lenseignement du mal soit aussi prsent dans
valuation
Livre de llve, p. 99
VERS LE COMMENTAIRE
69
12 Lnonciation et la modlisation
13
tudier et employer
Dcouvrir
QUESTIONS
1. La beaut est dabord, selon un procd allgorique, personnifie : le pote linvoque par
lapostrophe du vers 2 comme un tre anim et
plus prcisment comme une femme (ou une
desse) dont il dcrit le regard (v.2); lil (v.5,
23); les parfums (v.6); les baisers et la bouche
(v.7); les jupons (v.10); les bijoux (v.14);
le ventre (v.16); le sourire et le pied (v.23).
Mais dautres images rendent compte de ses pouvoirs: dans la premire strophe elle est compare au vin, dans la deuxime un soir orageux
(v. 6) ; dans la cinquime strophe la mtaphore file de la chandelle (v. 17-18) fait delle
une flamme o se consument ses amants; une
mtaphore hyperbolique dans la strophe 6 la
transforme en monstre (v. 22). Dans la dernire
strophe enfin, elle devient tour tour Ange ou
Sirne(v.25); fe (v.26); reine (v.27). Aucune
cohrence en apparence dans ces images mais
une essentielle ambigut: la beaut est la fois
tyrannique et fatale, et pourtant bienfaitrice.
70
4. Le pome multiplie les hyperboles pour voquer la toute-puissance de la beaut sur ses ado-
Exercices
Texte 5 Lopposition entre jeunes gens et vieillards et lloge de ces derniers sont souligns
par le chiasme des deux derniers vers (flamme
/ jeunes gens, vieillards / lumire). On notera
galement la forte antithse entre jours ternels
et jours changeants qui prcise la dimension
temporelle suprieure dans laquelle Victor Hugo
place les vieillards.
Texte 2 La litote laisse entendre, tout en prservant les biensances, lamour de Chimne pour
Rodrigue.
Texte 6 La priphrase Un mal qui rpand la terreur permet de retarder, dans une intention de
dramatisation, la nomination de la Peste. On
notera galement la mtonymie du Ciel pour la
divinit qui est suppose y rsider, et de la terre
pour ses habitants: lopposition entre les deux
nen est que plus marque.
** 7. tudier le pouvoir de
la mtaphore et de la comparaison
a. Le pain fait lobjet de diffrentes comparaisons ou mtaphores dans ce pome, mais il est
principalement et continment assimil une
plante dont sont dcrits successivement la surface (paragraphe 1), la cration (paragraphe 2),
le sous-sol (paragraphe 3).
b. Mtaphores et comparaisons ne cessent de
mtamorphoser le pain. Elles le transforment
successivement:
en un objet dmerveillement par la vision
quasi panoramique (l. 2) du relief montagneux
de sa crote (La surface du pain est merveilleuse,
l.1) ou par celle de sa cuisson cosmique dans le
four stellaire (l.7);
en un objet de lger dgot par lvocation de
la mollesse ignoble de son lche et froid sous-sol,
la mie (compare une ponge, des feuilles,
des fleurs, des surs siamoises, l. 12-17);
en un objet de consommation mais aussi de
plaisanterie dans le dernier paragraphe (o le
pote joue sur les mots dans lexpression le pain
doit tre dans notre bouche, l. 21). Le lecteur est
ainsi invit consommer le pain et le pome, les
mots et les choses avec la mme gourmandise.
c. VERS LCRITURE DINVENTION
c. VERS LE COMMENTAIRE
La phrase suivante pourrait introduire le paragraphe regroupant les rponses ici donnes aux
questions a. et b. : Dans ce fragment des Penses,
Blaise Pascal recourt un rseau dense dimages
et dantithses pour clairer la double nature de
lhomme et sa place dans lunivers.
73
valuation
74
diffrentes formes
14 les
de discours
Distinguer et pratiquer
Dcouvrir
2. Dans le Texte 1, le narrateur raconte une premire rencontre avec une inconnue.
Le narrateur du Texte 2 dcrit dans cet extrait
une femme quil voit aussi pour la premire fois
et dont il va tomber amoureux.
Lauteur du Texte 3 justifie lintrt que prsente
dans un roman la scne de premire rencontre.
Dans le dernier texte, lauteur explique le processus de lamour, ses diffrentes tapes.
Exercices
APPROFONDIR
Rappel du contexte
Juin 1940, Ptain, nouveau chef du gouvernement, sapprte signer
un armistice, donc une capitulation de la France
selon les conditions dictes par le rgime nazi.
Charles de Gaulle est en Angleterre pour demander aux Anglais de continuer la guerre. Il lance
alors un appel radio, transcrit le lendemain dans
les journaux. Cet appel, considr a posteriori
comme le texte fondateur de la Rsistance,
sadresse dabord aux militaires franais et aux
travailleurs des usines darmement.
Paragraphe 3, expos dune premire conclusion (on peut donc dire) : larmistice fait de la
France une esclave (un asservissement l. 12) ;
cette conclusion a valeur dargument implicite
en faveur de lengagement.
Paragraphe 4, expos dun argument moral, celui
du devoir (des raisons qui sappellent lhonneur,
le bon sens, lintrt suprieur de la Patrie, l.15).
Paragraphe 5, expos dune conclusion tirer
(l. 17-22) : le regroupement des armes est
ncessaire.
Paragraphes 6 et 7, appel explicite (rptition
de jinvite (l.25,26), pris en charge personnellement (Moi, gnral de Gaulle, l.23).
dplacent au moyen de machines(l.8), qui sopposent aux chameaux (l.10). Rythme rapide de
la phrase: ils courent; ils volent (l.9).
B. Les exemples illustrent concrtement les travers des Franais
Lexcs de prcipitation, donn voir par
la gradation et la mtaphore ils courent ; ils
volent(l.9).
Labsence dgards pour autrui: claboussures
(l.14); coups (l.16).
Lindiffrence : personne ne semble voir le
narrateur, tourn dun ct puis de lautre par les
passants (l.17-20).
II. Une narration au service de lhumour
A. le narrateur sappuie sur le comique de situation
Le comique repose sur une mcanisation des
mouvements. Passants et narrateur semblent
agir comme des marionnettes (l. 17-20) ; les
pronoms reprsentant Rica sont en position de
complment: il nagit pas, il ne fait que subir.
La rapidit du rythme des phrases de lanecdote raconte contribue au comique de la
situation. Un homme [...] qui me passe me fait
faire un demi-tour et un autre qui me croise
[...] me remet soudain o le premier mavait
pris(l.17); les effets de symtrie, chos entre
les deux parties de la phrase, accentuent le
ct mcanique.
Les verbes de mouvement, nombreux (marcher,
l.6, courir, voler, l.9; venir, l.17; passer, faire
demi-tour, l.18; croiser, l.19) et au prsent de
narration contribuent rendre vivant ce rcit.
VERS LE COMMENTAIRE
Organisation de la rponse
Un discours efficace grce :
1. La fermet dune structure dmonstrative
(construction du discours, emploi des connecteurs logiques).
2. La mise en place dun systme dopposition
(lennemi / les Franais).
3. Le recours des arguments dordre moral.
valuation
servi, nen put attraper miette, v.6, 7), et lemploi du pass antrieur (eut lap, v.8) accentue
la rapidit du repas en montrant laction dans
son achvement. Le vers 9 marque ensuite un
changement. Le prsent de narration (la Cigogne
le prie, v. 10) met en relief linvitation de la
cigogne: on sattend une revanche.
Afin de souligner le dpit du renard, le narrateur prsente le second repas sous forme de
scne (v. 18-23). Une phrase narrative souligne
dabord son empressement (v. 13-16). La Fontaine a ensuite recours au discours descriptif
pour rendre compte avec prcision des sentiments et penses du renard. Ainsi, limparfait (se
rjouissait, v. 18 ; croyait, v. 19) et les notations descriptives (caractrisation sensorielle
vue, got, odeur de la viande, v. 18, 19)
dominent; lauteur dcrit les penses du renard
(v. 18, 19). En suggrant lapptit du renard,
La Fontaine accentue lcart entre les attentes
de lanimal et la ralit. Son retour est ensuite
dcrit (v.24-26) pour souligner ses sentiments
de honte et de dpit ainsi que son attitude (Serrant la queue, et portant bas loreille, v.26).
Enfin, le fabuliste prend la parole dans de
brefs commentaires (v. 5, 17), instaurant une
complicit avec le lecteur, et apostrophe les destinataires potentiels de cette leon de conduite.
80
15
argumentatives
Dcouvrir
(l.12): la qute du vrai bien et son chec sexpliquent par la perte du vritable bonheur dont
lhomme jouissait autrefois (l. 13), quil essaie
vainement de remplacer par de faux bonheurs (le
divertissement).
3. Diffrents exemples illustrent dans le premier
paragraphe les diffrents moyens (l. 3) contradictoires et parfois draisonnables quemploient
les hommes pour tenter dtre heureux: aller
la guerre ou prfrer la paix, ou encore se suicider (allusion ironique aux stociens qui considraient que choisir lheure de sa mort tait une
preuve de la libert de lhomme). Le deuxime
paragraphe prsente des exemples de tous ceux
qui se plaignent de leur incapacit se rendre
heureux en une longue numration des statuts, conditions, ges : princes, sujets, nobles,
roturiers, vieux, jeunes (l.9-10). Le troisime
paragraphe dveloppe la mtaphore du gouffre
infinidu cur de lhomme (l.16) depuis la sortie
du paradis terrestre. Par cette image la fois
physique et mtaphysique, Pascal suggre que
seul un objet infini et immuable (Dieu) (l. 17)
peut venir remplir ce vide lui-mme infini,
apportant lhomme le bonheur vritable quil
cherche vainement ailleurs.
Texte 2 1. La thse dfendue par milie Du Chtelet est que le but principal des hommes (et des
femmes) dans lexistence est de se procurer des
sensations et des sentiments agrables qui sont
la condition du bonheur. Elle donne dabord un
tour gnral ses ides en employant la premire personne du pluriel (nous navons rien
fairedans ce monde qu nous y procurer, l.1-2)
ou le pronom impersonnel on (On nest heureux
que par des gots et des passions satisfaites, l.5).
Elle recourt dans le deuxime paragraphe la
premire personne du singulier pour raffirmer sa
thse (je dis, l.10; je le rpte encore, l.13-14)
lui donnant ainsi un ton plus personnel.
2. Mme Du Chtelet rpond, dans le premier paragraphe, lobjection des moralistes qui disent
aux hommes: rprimez vos passions, et matrisez
vos dsirs, si vous voulez tre heureux (l. 3-4).
Dans ce mme paragraphe, elle nuance sa thse
en introduisant une distinction entre les gots
(quon doit satisfaire pour tre heureux) et les
passions que tout le monde ne possde pas (on
nest pas toujours assez heureux pour avoir des
passions [] au dfaut de passions, il faut bien
se contenter de gots, l. 6-7). Dans le second
Exercices
a. Le thme du texte est lintrt que nous portons aux personnages de roman. La problmatique est la suivante: est-il possible de sintresser dans un roman des personnages dont les
quivalents dans la vie ne nous intresseraient
pas du tout (l.2-3)? La thse est une rponse
affirmative cette question. Elle est formule
dans la premire phrase du texte.
d. Les hommes utilisant un raisonnement analogique expliquent que la passion, comme les
maladies, peut frapper plusieurs fois le mme tre
(l.8-9). Largument principal des femmes repose
lui aussi sur une comparaison: le grand amour
est si violent (comme la foudre, l. 16) quil
15 Les stratgies argumentatives
rait celle de Grard Depardieu ou que la princesse de Montpensier aurait le visage de Mlanie
Thierry, quelles que soient les qualits de ces
acteurs.
Prolongement On pourra enrichir la rflexion
sur le thme de ladaptation filmique en se reportant au chapitre 4 du livre de llve (pp. 40-41).
**6. Construire
une argumentation
On pourra construire une argumentation sur un
tout autre thme que celui qui est propos :
le rchauffement de la plante, les dangers du
racisme, la mission des crivains aujourdhui.
La srie certes pourtant introduit une concession suivie dun renversement argumentatif permettant de prsenter la thse. En effet permet
de prciser celle-ci. La srie de connecteurs
dune part dautre part de plus enfin permet
dintroduire quatre raisons ou arguments. Donc
introduit une conclusion.
* 4. Nuancer lexpression
dune opinion
1. Grce aux mdias, nous pouvons parfois avoir
limpression de participer de grands vnements mondiaux.
2. Certains jeunes ont quelquefois tendance
rpter ce que disent leurs parents ou leurs professeurs.
3. De nos jours, les acteurs de cinma, compte
tenu du grand nombre de spectateurs dans les
salles, ont souvent plus de notorit que les
acteurs de thtre.
4. Beaucoup de personnages principaux de
romans classiques ont un caractre hroque.
c. Chaque paragraphe du texte permet de prsenter un des caractres de la dmocratie. La premire phrase des paragraphes 2 et 3 fait le lien
avec le premier paragraphe en reprenant lide
que la dmocratie nest jamais acquise et en y
ajoutant un autre caractre (paragraphe 2) puis
83
a. La thse soutenue par Zola est quune des missions de la jeunesse est de lutter pour la justice.
Il distingue la justice de nos Codes (l.4), cest-dire le droit positif form par lensemble des lois
et des normes qui rglent les rapports sociaux,
et lide morale de justice (lide du juste). Il
concde que la premire des deux justices doit
tre respecte (Certes, il faut la respecter, l.5)
avant de dpasser cette concession en affirmant
que la deuxime notion est plus haute (l. 6),
plus exigeante. Il sagit dune allusion laffaire
Dreyfus : Zola invite la jeunesse contester le
jugement rendu par une cour de justice pour faire
reconnatre linnocence possible dun condamn
(l.8-9) au nom de la passion du droit (l.11).
84
savoir choisir ceux qui correspondent profondment nos gots, savoir faire le partage entre ceux
quon aura plaisir relire parce que leur qualit est
durable et ceux qui ne nous apportent tout au plus
quun divertissement passager. Impratif que Paul
Valry condense dans la formule : Devise pour
une bibliothque: plus lire que lire.
Ide 3 (paragraphe rdig) Pour Franois Mauriac, Les grands romans viennent du cur .
Ils ne sont pas en effet seulement de grandes
constructions intellectuelles mais surtout lexpression dmotions, de passions que lcrivain a
parfois ressenties et quil a su incarner dans ses
personnages, leurs actions, leurs dialogues, afin
que le lecteur en soit profondment et durablement touch.
valuation
2. La concession de Sganarelle dans les deux premiers vers de sa tirade (Il est vrai qu la mode il
faut massujettir, / Et ce nest pas pour moi que
je me dois vtir!) est feinte et relve de lantiphrase ironique. La concession faite par Ariste
son frre lorsquil refuse certains excs de la
mode (v.27-34) est vritable mais elle prpare
un renversement argumentatif (Mais je tiens quil
est mal, v.35) par lequel il rejette lexcs inverse
incarn par Sganarelle: fuir obstinment ce que
suit tout le monde (v.36).
85
Critres dvaluation
Cet exercice constitue une initiation au dbat.
Le texte support (extrait de Lcole des maris)
peut donner des indications sur les procds de
la critique : ladversaire de la mode nhsitera
pas la caricaturer ou user dironie pour en
souligner le ridicule (il peut sagir dune mode
vestimentaire mais aussi dune mode touchant
au langage, la musique, la possession de certains objets, etc.).
On tiendra le plus grand compte des propos de
ladversaire pour mieux les rfuter et prsenter
ses propres arguments quon sefforcera de dvelopper et dillustrer avec prcision.
Enfin on se souviendra que polmiquer ne signifie pas tomber dans un langage relch, familier
ou vulgaire.
86
16
de largumentation
Dcouvrir
Texte 2
1. Lauteur donne son argumentation une porte gnrale en employant le prsent de vrit
gnrale (La libert est un prsent du ciel, l.1-2;
la puissance paternelle a ses bornes, l.4); des
articles dfinis (la nature, la libert, la raison,
la puissance, lautorit ); le vocabulaire abstrait
de la philosophie politique (droit, libert, autorit, puissance, force, consentement, justice) ;
les indfinis et les adverbes de la totalit (Toute
autre autorit, l.5; toujours, l.6); les maximes
(lhomme ne doit ni ne peut se donner entirement sans rserve un autre homme, l.21-22).
Le mot autorit est en italique parce que larticle
de lEncyclopdie porte prcisment sur cette
notion quil sefforce de dfinir.
2. La thse de Diderot est que lautorit na pas
dorigine naturelle contrairement la libert.
Cette ide est clairement nonce ds la premire phrase du texte: Aucun homme na reu de
la nature le droit de commander aux autres (l.1).
Dans le premier paragraphe, Diderot soutient
cette ide en distinguant dabord lautorit (le
droit de commander aux autres) et la libert
(un droit naturel de lhomme en tant qutre de
raison), avant dintroduire une restriction de sa
thse: la seule autorit naturelle est la puissance paternelle, une autorit elle-mme limite
puisquelle prend fin la majorit des enfants.
La fin du paragraphe distingue deux sources de
lautorit: la force et la violence de celui qui sen
Exercices
rflexion morale qui relve de largumentation directe cette fois: lide selon laquelle les
hritages altrent les relations entre parents et
enfants en introduisant la notion dintrt en lieu
et place des sentiments daffection est en effet
exprime directement sous la forme dun chiasme.
Dans le Texte 3, extrait dun trait dducation, la
critique par Rousseau de lenseignement donn
aux enfants par lintermdiaire des fables relve
galement de largumentation directe. Rousseau
lexprime travers une interrogation rhtorique
qui prsente lapologue comme un mensonge qui
abuse les enfants en les empchant den tirer
une vrit. Il sagit donc dune critique de largumentation indirecte.
88
Critres dvaluation
On respectera la forme de la maxime : concision, prsent de vrit gnrale, dfinition ou
rflexion morale.
On ne sinterdira pas lhumour et lironie.
Exemples de maximes de La Bruyre sur les trois
thmes proposs:
1. Lamiti
Il est plus ordinaire de voir un amour extrme
quune parfaite amiti (Les Caractres, Du
Cur, 6).
2. Largent
Jeune on conserve pour sa vieillesse : vieux on
pargne pour la mort. Lhritier prodigue paye
de superbes funrailles, et dvore le reste. (Les
Caractres, Des Biens de fortune, 64).
3. La jeunesse
Les jeunes gens cause des passions qui les
amusent, saccommodent mieux de la solitude que
les vieillards. (Les Caractres, De lHomme, 119).
c. La moralit de lapologue reste implicite, peuttre parce que, mettant en jeu un jugement sur
la puissance des grands, le fabuliste prfre rester prudent et laisser son lecteur linitiative du
dchiffrement de ce rcit allgorique. Il donne
ainsi sa fable la souplesse du Roseau.
Lapologue a un sens la fois moral et politique.
Son premier enseignement est que lorgueil est
souvent synonyme daveuglement. Mais la fable
nous dit aussi que, dans un monde rgi par des
rapports de force, la souplesse, ladaptation aux
circonstances, la lucidit garantissent la survie,
alors quun affrontement direct avec une puissance suprieure (le roi?) conduit la destruction. Une leon mditer pour les grands seigneurs contemporains de Louis XIV et peut-tre
une allusion la chute du protecteur de La Fontaine, Nicolas Fouquet, en 1664.
90
Paragraphe rdig
Lemploi de la mtaphore animale dans ce
texte a diffrentes valeurs. Il sagit tout dabord,
pour le philosophe qui prsente la Terre Micromgas, de rabaisser les hommes qui peuplent
notre plante au niveau des animaux. Cest une
manire de renforcer le contraste entre la vulnrabilit des humains (de si chtifs animaux
pour lhabitant de Sirius, l. 9) et leur extrme
violence. Cest ensuite un moyen pour dvaluer
lhrosme guerrier, en prsentant les combattants comme une fourmilire dassassins ridicules
(l.23-24). Enfin, la drision prside la description darmes formes de cent mille autres animaux couverts dun turban (l.4), darmes assez
aveugles pour sentre-tuer au profit dun souverain (lui aussi animalis la l.19) quelles nont
jamais vu. La mtaphore animale est donc, dans
cet extrait, un instrument essentiel de la critique
voltairienne de la guerre.
valuation
(par antiphrase) les soldats bulgares responsables de meurtres et de viols: des filles ventres aprs avoir assouvi les besoins naturels de
quelques hros, l. 20-21). Lironie voltairienne
se manifeste enfin dans un procd du comique
de labsurde: la prsentation des deux rois qui
conduisent leurs peuples laffrontement et la
destruction tout en clbrant chacun dans son
camp le mme Dieu (l.12-13).
VERS LA DISSERTATION
Plan
1. Lefficacit de luvre littraire pour lutter
contre des maux, comme la guerre et linjustice,
travers les genres de largumentation directe
1.1. Une argumentation claire et prcise pour
clairer les diffrents maux de la socit, distinguer leurs formes, leurs causes et leurs effets.
1.2. Largumentation directe notamment sous la
forme de lessai, favorable au dveloppement,
lapprofondissement et larticulation des thses
formules, ce qui est propice la conviction du
lecteur.
1.3. Dans le cadre de largumentation directe,
prsence dautres stratgies littraires, comme
lemploi des registres didactique, polmique et
parfois ironique, permettant un auteur demporter aisment laccord du lecteur.
2. Lefficacit de largumentation indirecte
2.1. Son premier avantage: instruire le lecteur,
lui donner penser sans lennuyer, en faisant de
la rflexion un plaisir.
2.2. Un atout majeur de la fiction argumentative : incarner les thmes, les ides, les arguments, les valeurs, les critiques dans des situations concrtes, des personnages cibles, des
hros philosophes, des dialogues vivants.
2.3. Un gage defficacit: donner au lecteur la
possibilit dadhrer diffrentes thses mais
surtout de dgager lui-mme la signification
allgorique de la fiction comme point de dpart
sa propre rflexion.
92
17
tudier et pratiquer
Dcouvrir
qui il sadresse mais il permet aussi de confronter les deux camps: les partisans de labolition
et ceux quil faut convaincre des mfaits de la
peine de mort.
Pour autant vous et nous ne sopposent
pas radicalement et Jaurs comme Badinter
escomptent un effet persuasif de la premire
personne du pluriel. En effet, nous nexclut
pas vous et lorateur peut, grce cet emploi,
inclure ses destinataires dans son propos (je +
vous= nous; nous + vous = nous) et dores et
dj les associer son projet.
On remarquera que le nous collectif est galement prsent dans le discours de Jaurs (l. 16
Nous), et quil est repris sous la forme tous les
hommes, puis la nation toute entire.
Exercices
94
* 2. Utiliser un procd
oratoire
a. La phrase est construite sur un rythme ternaire produit par la rptition du mme syntagme
: cest en (+ participe prsent) quon (+ verbe au
prsent de lindicatif) bien comme (+ proposition
subordonne). ces paralllismes de structure,
sajoute la rptition de la conjonction et qui
contribue au rythme oratoire de la phrase en
imprimant un lan chaque groupe de longueur
croissante (et court et vide; > et vite fini; > et
sans cesse peu prs pareille).
b. Le jugement port sur les voyages et sur
ltranger est que ceux-ci napportent rien de
nouveau, noffrent aucun espace de dcouverte;
quils ne nous confrontent qu la mdiocrit
ambiante, dun intrt trs limit ; et que finalement ils ne rvlent au voyageur quune seule
vrit : tous les lieux et tous les hommes se ressemblent uniformment.
La structure de la phrase et le rythme oratoire
mettent en valeur ce jugement.
La structure gnrale, rptitive, produit un
effet dinsistance ; elle permet de faire entendre
trois fois le mme message tout en oprant
chaque reprise de discrtes variations sur le
contenu.
Chaque proposition possde une structure
interne qui permet dopposer les deux ides (le
voyage et ses effets). Le mouvement binaire
avec sa phase ascendante et la phase descendanteexprime llan et la chute, lattente et la
dception, louverture et la fermeture.
La troisime strophe voit le dilemme se resserrer. On nest plus dans le choix, mme difficile,
entre deux partis diffrents mais dans limpossibilit dopter pour une solution, les deux issues tant galement ngatives. Les nombreux
rapprochements de termes contradictoires (voir
question b) sont lexpression de ce dilemme, de
plus en plus inextricable.
b. Les hsitations du personnage sont exprimes
par:
la modalit interrogative. Les deux derniers
vers des strophes 2 et 3 sont des questions;
les antithses: v. 3 juste querelle / v. 4 injuste
rigueur; v. 12 contre mon propre honneur / mon
amour sintresse; v. 19 impuni / v. 20 punir ;
v.25 cher et cruel;
les paralllismes: v. 19, 20 Faut-il / faut-il?;
v. 29, 30 Mes-tu donn / Mes-tu donn?;
v. 14, 24 lun / lautre;
un chiasme: v. 9, 10 En cet affront mon pre
est loffens / Et loffenseur le pre de Chimne;
un oxymore: v. 22 aimable tyrannie.
Ces figures, qui expriment principalement la
dualit, correspondent la vision que se fait
de sa situation un personnage partag et mme
dchir, qui tente de rsoudre par la dlibration intrieure le conflit entre les deux forces qui
sopposent en lui.
96
des droits de lhomme sapplique aussi aux prisonniers. Mais ces hommes ne deviennent-ils pas
derrire les barreaux, des animaux en cage, des
chiens, plus maltraits que ne le sont des chiens?
On conduira llve comparer les reprsentations de type raliste cherchant saisir lexpression de lorateur dans les diffrentes phases de
son actio, comme un instantan du mouvement,
et dautre part les archtypes, les constructions
idalises, symbolises par un certain nombre
dattributs reprsentatifs.
de pratiquer un art, dont larme toujours prte permet dapporter du secours ses amis, de laide aux
trangers, le salut aux accuss, des envieux et
des adversaires la crainte mme et la terreur, tranquille soi-mme et fortifi vraiment comme par
une puissance et un pouvoir lgal perptuels? []
Le pril gronde-t-il sur ta propre tte, alors il n est
assurment pas de cuirasse et dpe qui, au combat,
fournissent un rempart plus solide que n est pour
laccus en pril lloquence, arme la fois offensive
et dfensive, qui permet la fois de repousser les
coups et den porter []. (trad. dHenri Bornecque
Les Belles Lettres, 1967)
Voir aussi la sentence de Gorgias, sophiste grec
du Ve sicle av. J.-C.dans sonArt rhtorique:
17 Les genres de lloquence
100
valuation
18 une argumentation
Dcouvrir
QUESTIONS
Texte 1 1. Dans le premier paragraphe, lauteur
fait le constat que la langue franaise est de
plus en plus envahie par les mots trangers. Il
exprime la crainte que, sous leffet de cette invasion, elle perde sa puret, quelle se dtriore
court terme.
2. Rsum du paragraphe 2 : Il est ncessaire
quune langue volue et senrichisse de mots
nouveaux pour faire face au dveloppement des
connaissances, notamment celles des sciences et
des techniques. Il est inutile de sopposer ces
changements puisque pour nommer des phnomnes nouveaux il faut des moyens nouveaux.
Cette ide parat en contradiction avec celle du
premier paragraphe. Cependant, ce nest pas le
cas. Lauteur ne revient pas sur le constat quil a
pu faire auparavant. Il ne renie pas les craintes
quil a exprimes. Il avance dans le raisonnement
en introduisant deux notions nouvelles:
la ncessit: la langue doit voluer;
la mesure: plutt que de sy opposer par des
interdits et un protectionnisme excessif, mieux
vaut accompagner et encadrer le phnomne. Ni
lobservation ni lmotion prsentes dans le pre18 Largumentation
dbut des deux derniers alinas. On fera remarquer que le dbut de chaque paragraphe suffit
reconstituer la logique du texte:
paragraphe1: la langue franaise est envahie
par des mots trangers;
paragraphe2: il est certain quune langue doit
voluer;
paragraphe3: mais lenrichissement du franais doit se faire de faon rationnelle.
Le Texte 2 ne possde pas de structure marque.
On note labsence dune introduction qui prsenterait un constat ou poserait une problmatique
dans les premires lignes. Lauteur commence par
un exemple argumentatif avant de formuler une
consquence sous la forme dune interro-ngation qui conduira la thse prsente dans les
dernires lignes.
Mais le raisonnement, bien quil procde par glissement dun argument lautre, reste rigoureux
dans sa vise et son dveloppement.
On invitera les lves apprcier ces deux
manires de procder sur un mme sujet, tout
en leur recommandant dadopter la mthode du
Texte 1, consacre par lusage scolaire.
Exercices
a. Les ides qui conviennent au sujet et qui fourniront des pistes de rflexion intressantes sont
les ides 1, 3 et 4.
18 Largumentation
Ou le schma suivant:
1. La jeunesse aux yeux des jeunes euxmmes est une priode difficile vivre
1.1. Cest une priode de transformations physiologiques et souvent de malaise psychologique.
1.2. Les choix personnels sont le plus souvent
contests au nom de la raison, ou dimpratifs
matriels ou moraux.
1.3. Les jeunes se savent encore soumis lautorit (on leur interdit tout!) malgr de pressants besoins dindpendance.
c. On peut donner plusieurs raisons pour expliquer que lexemple nest pas satisfaisant pour le
raisonnement:
104
18 Largumentation
Empire. Mais Zola fait de cette ralit le symbole du dterminisme social et de la misre de la
condition ouvrire pousse la dchance et
lalcoolisme.
a. On peut dabord distinguer les deux paragraphes du texte par des chiffres romains: I et II.
La phrase dannonce de la ligne 4 (double caractristique) conduit placer a) devant Dabord
(l.5) et b) devant Corrlativement (l.9-10).
Dans le second paragraphe (II), consacr au personnage mythologique de don Juan, on reconnat un premier argument a) dans le rapport
entre don Juan et son auteur (qui commence
ligne 14) et un second argument b) commenant
On la vu rapparatre (l. 18) dans lequel est
souligne lopposition entre quelques apparitions
(l.6) et rapparatre partout (l.18).
Remarque pralable
Devant une image aussi connue, on mettra en
garde contre le hors-sujet. On fera comprendre
quil ne sagit pas de se lancer sur une apprciation des mfaits du tabac mais que les
vritables problmatiques se dgageront dune
rflexion sur:
les stratgies publicitaires;
le degr defficacit de la prvention;
la valeur accorder au sens des mots.
Quelques propositions de rflexion
On pourra reconnatre lefficacit dissuasive de
ce slogan qui a le mrite de ne pas voiler ses
intentions et dinformer clairement.
linverse, on pourra contester leffet dissuasif de la phrase en raison de son excs mme.
Une mise en garde exagrment provocante
comme celle-ci perd de sa crdibilit aux yeux
du consommateur. La phrase devient un slogan
18 Largumentation
b. La nature du mythe
Comparons:
I. Le personnage de roman (par ex. Julien Sorel,
personnage du Rouge et le Noir de Stendhal /
Vautrin, personnage du Pre Goriot de Balzac)
a) Il est indissociable de luvre initiale dont il
est le personnage.
b) Il est moins clbre que lauteur qui la cr.
106
dintrt pour le monde? Internet dveloppe-til leur discernement, leur esprit critique et leur
jugement?
Annonce du plan
Si lon peut crditer Internet dune ouverture
incontestable, il convient nanmoins de sinterroger sur ses dfauts et lillusion quil procure.
Que le jeune internaute accde une vritable
maturit dpendra de lutilisation intelligente
quil fera de cet outil.
***12. Retrouver
une argumentation
daprs une conclusion
valuation
nonc de la question
Mais si Internet est accessible tous, peut-on
dire pour autant que son utilisation forme des
jeunes plus ouverts, plus critiques?
18 Largumentation
18 Largumentation
108
19
sur laequestion
de lHomme
e
du xvi au xx sicle
Livre de llve, pp. 148-159
Dcouvrir
Exercices
Les questions y a-t-il quelque chose audel ? si oui, quoi ? Y a-t-il un principe qui
domine lhomme, une prsencequi mne le
monde ? Do vient lhomme? Pourquoi ny a-til pas de rponse (silence, Texte 1 ; qui a fait,
Texte2, l.2; indiffrence, Texte 3, l.5) lorigine de lhomme? sont des questions existentielles fondamentales.
a. Thmes abords:
lincapacit pour lhomme prvoir le moment
de sa mort;
le temps qui passe - champ lexical du temps:
Texte 1 : plusieurs hivers (l. 6) ; lhiver []
le dernier (l. 7) ; longue vie (l. 11) ; court
espace de temps (l. 11) ; moment ; temps ;
le jour ; lendemain (l. 11-14) ;
Texte
2 : ge (v. 2) ; jeunesse (v. 4) ; vieillesse
(v. 5) ; Texte 3 : passe le temps (l. 7) ; la
vie(l.10) , et la vieillesse inluctable; lattitude
adopter dans le prsent et plus gnralement
face la vie (et la mort), au destin ; en rsum,
la sagesse et le bonheur, les principes de vie.
c. Stratgies argumentatives:
implication directe du lecteur : apostrophes
dans Textes 1 et 2 (Leucono, Texte 1, l. 1 ;
mignonne, Texte 2, v.1; toi; tu, Texte 1, l.2, 9;
vous, Texte 2, v.1);
implication de lauteur (Texte 1 : moi, l. 2 ;
nous, l.12 ; Texte 2: vous / me, v.1 ; Texte 3:
je, l.1, 7, 8, 9; moi, l.10);
image trs prsente de la vieillesse (prsente
ngativement) et de la mort (mtaphorique ou
non), en opposition avec la jeunesse, prsente,
elle, positivement;
rfrence Dieu et sa volont (Textes 1 et 3);
exemples trs concrets et prosaques ; activits quotidiennes agrables qui apportent un
bonheur simple (Textes 1 et 3);
contraste entre lattitude adopter et un comportement dconseill (ne cherche pas , Texte
1, l.1; toutes les autres choses [] nen sont
que, Texte 3, l.4);
mtaphores frappantes, empruntes la nature
(Texte 1: le temps, jaloux; cueille le jour, l.11-13;
Texte 2: mtaphore filege fleuronne, v.2; verte
nouveaut, v.3; cueillez, ternir, v.4,6; Texte 3:
je le gote, l.9). Dans les trois textes, le ton est
parfois didactique (impratifs, jeu des pronoms
personnels) et lauteur emploie des figures de la
gnralisation, aprs avoir prsent un cas prcis,
un exemple (du concret labstrait).
Construction de la tirade
Structure dembotement et mise en abyme:
La tirade de Perdican comporte elle-mme une
tirade quil souffle Camille et quelle devra
prononcer devant les nonnes de son couvent.
Lhabilet consiste mettre (virtuellement) dans
la bouche de Camille les propos et arguments de
Perdican dont il veut la persuader. Elle se trouve
ainsi involontairement prise en otage dans
cette tirade.
Dans cette tirade que Perdican suggre
Camille, il y a un nouvel enchssement : y est
insr un monologue intrieur imagin par Perdican, au discours direct la ligne 16 (on se dit).
Grce cette structure trs savante, largumentation de Perdican marque un mouvement
dintriorisation qui oblige Camille entrer en
elle-mme et analyser plus intimement ses sentiments.
112
Indicestemporels
notations / temps
verbaux
Situation
dnonciation
Indices
de la situation
dnonciation
Tableaux
l.1-3
Pass
Pass compos
3e personne
Tableau raliste
de lenterrement
des victimes de la
tuerie
l.3-7
Prsent
maintenant
+ prsent
Au lecteur
questions
rhtoriques
+ croyez (2e pers.
du pluriel)
Tableau grotesque
du carnaval
imprial
l.7-16
Futur
quelque jour
+ futur
3e personne
l.17-21
Prsent
En attendant ce jour,
et ds prsent
+ prsent
retour en arrire
Napolon III
Votre; vos
+ italique
(= citation);
vous
Scne dintrieur:
le procs
de Napolon III
l.22-23
Pass
Pass compos
Napolon III
vous, question
rhtorique
Tableau allgorique
de torture de la
France (pique)
l.24-25
Prsent
Prsent
Napolon III
question
rhtorique
Tableau
de crimes
(raliste)
114
comme pour chapper au cri. Deux autres personnages, en contraste (apparemment indiffrents, insensibles): ombres qui sloignent laissant le personnage central seul.
Plans: dnivellation dans la partie droite du
tableau (prcipice, sorte dabme vertigineux :
lenfer?).
Couleurs : sombres, chaudes et symboliques
(rouge, orange : violence, passion / cf. rouge
sang, Document2, l.3; noir: deuil, mort), mais
aussi froides (bleu sombre du fjord) en contraste.
Le ciel rouge: impression dapocalypse.
Lignes: courbes, sinueuses dans le ciel et le
fjord (vertige), mais trs droites et rigides en
diagonales (clture, signe denfermement; barrire de la mort ?) en contraste. Toute limage
semble dforme, comme tordue, mais aussi divise en deux (casse).
Sens du tableau : solitude de lhomme dans
le monde et la nature ? Angoisse existentielle
(peur de la mort) ? Incommunicabilit? Pressentiment dune apocalypse? Cri intrieur, peur de
son propre tre?
Correspondance tableau - journal intime: sentier; deux amis; soleil se couchait; le ciel devint
rouge sang; clture; fjord bleu-noir: le tableau
serait-il autobiographique et thrapeutique?
Remarque : Ce tableau, fantastique et angoissant, a inspir le film Scream (ralis par Wes
Craven, en 1996). Le personnage principal est un
tueur masqu qui attaque et ventre ses victimes.
Critres de russite
sur le modle
du pome : emploi de la structure Si tu /
Tu seras un homme (v. 1, 12) ; mise en parallle dans la subordonne de condition de deux
faits qui marquent une opposition (ex : Si
tu peux tre dur sans jamais tre en rage, / Si tu
peux tre brave et jamais imprudent); nonciation dune situation de la vie mais assez large
pour permettre plusieurs applications (ex: Si
tu sais tre bon).
ce quest pour vous un homme = tre humain
et non homme par opposition femme ; llve
doit pouvoir identifier les qualits et valeurs primordiales de ltre humain, comme chez Kipling
(persvrance ; foi en la vie ; mlange didalisme et de ralisme; humilit).
***12. De la rflexion
philosophique au document
iconographique
a. [] javais toujours appris que la science est
toute bonne et seule bonne[...]. Puis, tout dun
coup, la science tait capable de donner des rsultats de ce genre (l.6-10).
b. Force argumentative de la photo
Circonstances et sujet : une guerre, dans
laquelle les civils sont viss ; les effets dune
bombe au napalm (le 8 juin 1972, au Vietnam).
Personnages: des enfants, victimes innocentes
19 La question de lhomme du XVIe au XXe sicle
116
Sujet de Bac
QUESTION
COMMENTAIRE
Sries gnrales
Texte de Voltaire. On incitera les lves composer la formule du texte pour en extraire des
axes de commentaire:
Dialogue fictif / discours (genre), du sicle des
Lumires (mouvement), proche de lessai et du
conte philosophique (genres approchs), qui
argumente sur (forme de discours) la condition
de la femme (thme), vif, didactique, amusant
(adjectifs), pour dnoncer lingalit hommesfemmes et proposer un idal politique (buts).
Corrig dvelopp
Introduction rdige
[amorce] Voltaire, philosophe des Lumires, qui a
combattu toutes les formes dinjustices, aborde
117
COMMENTAIRE
Sries technologiques
Texte dOlympe de Gouges. On incitera les lves
composer la formule du texte pour prciser
les axes de commentaire. Il sagit dun prambule
/ discours (genres), du sicle des Lumires (mouvement), qui argumente sur (forme de discours)
la condition de la femme (thme), polmique,
un peu didactique (registres), violent, oratoire,
rigoureux (adjectifs) pour dnoncer lingalit
hommes-femmes (buts).
CRITURE DINVENTION
I. La vhmence du prambule
A. Un lexique et une syntaxe vhmente
B. Les ressources de la rhtorique
II. Une dmarche scientifique exprimentale
et une argumentation bien structure
A. Une dmarche scientifique
B. Une situation dnonciation efficacequi structure largumentation
une apostrophe directe dOlympe de Gouges
une constatation gnrale qui sadresse au lecteur.
progression du particulier au gnral.
III. Une dclaration solennelle, revendication fministe et avant-gardiste
A. Une revendication fministe
B. Le ton solennel et l'amplification
DISSERTATION
118
20 de lhumanisme
pendant la Renaissance
Instructions officielles
Programme de la classe de Premire L
Objet dtude: Vers un espace culturel europen: Renaissance et humanisme.
Lobjectif est dlargir le champ des rfrences culturelles des lves et de leur faire dcouvrir, partir de textes
littraires de divers genres, un mouvement culturel et artistique dampleur europenne. On sattache leur donner
une vue densemble des grands traits de lhumanisme renaissant, de son histoire, des valeurs quil promeut
et des mutations religieuses, thiques, scientifiques et esthtiques qui en accompagnent le dveloppement.
On amne ainsi les lves rflchir sur les sources antiques de la culture europenne et dcouvrir les racines
communes des reprsentations et des valeurs qui transcendent la diversit des langues et des tats.
Objectifs et comptences
Comprendre les changements dans la vision de lhomme et du monde la Renaissance
Analyser la place des sources antiques dans lhumanisme
Percevoir la dimension europenne et la modernit de lhumanisme
Dcouvrir
2. Rfrences lAntiquit
Langues: grec, latin, hbreu, chalden, arabe.
Personnages: Quintilien, Platon, Cicron; mdecins grecs, arabes et latins; Salomon.
119
Exercices
I. Les ressemblances
Les conditions: une ducation personnalise
et individuelle, un prcepteur pour un lve (ton
prcepteur, T1, l.2; un guide, T2, l.2).
Les mthodes: une ducation qui exige dapprendre. Rabelais: vocabulaire de lapprentissage
(apprennes, l.6; que tu ne gardes en ta mmoire,
l.11); Montaigne: rpter des mots de sa leon
(l.21), mais aussi lexigence de comprhension
de ce qui est appris.
La finalit de lducation: une ducation qui
prend en compte toutes les composantes de
ltre humain. Le corps (mentionn dans dautres
extraits), lesprit et lme (T1, l.3, 31, 39-41);
valeur morale, T2, l.4; intelligence, l.5; science,
l. 5. Montaigne crit, ailleurs dans les Essais :
Ce nest pas une me, ce nest pas un corps que
lon forme: cest un homme. Lducation a un
but moral.
On pourra ajouter, si lon fait lire dautres extraits
sur lducation:
Les sources: rfrences permanentes lAntiquit grco-romaine (prsence de noms dauteurs
grecs : Aristote ; Platon et romains : Pline ;
Quintilien.
La critique des mthodes ducatives (scolastiques) de leur temps.
b. Diffrences
Situation dnonciation : Ptrarque sadresse
une Dame, qui il destine par ce sonnet une
dclaration et un appel au secours (v. 14) ; le
sonnet de Louise Lab na pas de destinataire
prcis (le je y prdomine jusquau dernier vers),
ne fait aucune mention de ltre aim et vise
rendre compte des tourments de lamour comme
pour les exorciser et, par la posie rgulire
(dcasyllabes), matriser ce dsordre (la parole
tant le seul moyen de dompter lAmour tyran).
Le sonnet de Louise Lab acquiert, de ce fait,
une porte plus universelle.
Forme et expression: on remarque, enfin, une
diffrence de structure ; le vers 14 du sonnet
de Louise Lab renvoie le lecteur au vers 1, ce
qui donne limpression dun ternel recommencement et intensifie lexpression des motions
et des sentiments, comme condenss dans cette
prison sonore; le sonnet de Ptrarque est plus
exubrant dans ses rimes.
activits ludiques et loisirs ; notion de travail plus prsente chez More (soignent, l. 13 ;
cultivent, l.14; luttent, l.21; occupation, l.24).
Dcor : espace clos, mais de murs esthtiques
et qui ne sont pas imposants ; prsence de la
nature.
Personnages: hommes et femmes mls, dames
[] lgantes (l.24); Occupations: diverses,
selon les personnages: boire, manger (en bas
droite), lire (sur la gauche du tableau), jouer
dinstruments de musique
Atmosphre de bonheur, dharmonie (formes
douces courbes de la vasque et de leau ,
couleurs vives), de gens conversant en bonne
socit (l.12); impression de loisir.
Qui parle?
je = la Folie (allgorie)
je = lauteur
qui?
Adresse directe: vous
= le lecteur
Pas dadresse directe:
le destinataire implicite
est un prince
Registres
rasme humoristique et ironique (l. 2-3,
26-27) ; mais aussi didactique : question rhtorique, phrases assertives au prsent de vrit
gnrale, vocabulaire des notions morales (bien
gnral, l.12-13; lintgrit, l.15; faute, l.20),
connecteurs logiques et temporels (du moins,
l. 2 ; vrai dire, l. 5 ; enfin, l. 16 ; en vrit,
l. 23 ; alors, l. 26), verbe doit (l. 11) ; satirique (termes pjoratifs : mollesse, l. 28 ; trafiquent, l.33; semblant de justice / pire iniquit,
l.37-38). Le texte comporte de lhumour noir.
Machiavel didactique en majorit: connecteurs
logiques (donc, l.1; mme, l.4; dailleurs, l.9;
quoique, l.5; parce que, l.14), prsent de vrit
gnrale, phrases assertives, frquentes modalisations (joserai mme dire, l.4; je pose en fait
qu, l. 12), hypothses en contraste (lorsque /
lorsque, l.11, 20). Le type de discours est majoritairement injonctif (vocabulaire de la ncessit:
ncessaire, l.1; indispensable, l.3; doit, 4 fois,
Genre littraire
Discours/essai fantaisiste
et fictif
Essai
***6. Retrouver
les caractristiques
de lhumanisme dans un tableau
Vnus, desse
de lamour
(en statue romaine) Cupidon
Mercure, messager
des dieux (casque,
caduce et sandales
ailes)
Flore, desse
des fleurs
Zphyr,
dieu
du vent
La nymphe
Chloris
Sujet de Bac
QUESTION
son relev prcis des curiosits quil a remarques (l. 19-20), dans les questions quil pose
(l.1, 6-7, 14), dans la dure de son sjour (bien
quatre mois, l.26), dans son dsir de faire partager ses expriences (jai compos l-dessus un
grand livre, l.50).
Le fait quil ne craigne pas limprvu, quil
saventure dans des contres peu explores au
sujet desquelles personne navait encore crit
(l. 47) et quil compose un rcit de voyage
apparente le narrateur aux grands aventuriers
de son poque.
Cette exploration dbouche sur une rflexion de
porte presque philosophique, qui rejoint les
proccupations humanistes: la moiti du monde
ne sait pas comment lautre vit (l. 45). Cette
constatation invite se montrer curieux des
murs et coutumes des autres peuples pour les
confronter avec les ntres, se rendre compte de
la relativit des modes de vie et des civilisations
(ce qui amnera la tolrance), faire partager
ses expriences et connaissances.
Ne pas se borner constater ces deux tendances en faisant une liste dexemples, mais
avoir le souci de chercher les causes ventuelles
et les intrts de ces deux aspirations.
Recherche des moyens (comment?) utiliss pour faire cohabiter ces deux aspirations;
souci de rsoudre lapparente contradiction.
Pertinence et varit des exemples : ils
doivent tre tirs de la littrature, mais aussi
des arts (voir lexercice 6 du livre de llve, p.
167) ; on valorisera les copies qui fournissent
des exemples emprunts la littrature et aux
arts trangers (perspective europenne).
Ouverture sur la postrit littraire et artistique dune telle attitude (influence sur les
sicles suivants et lpoque contemporaine).
CRITURE D'INVENTION
Critres de russite
Construction rigoureuse du plan qui peut
suivre ce qui est suggr par la question du
sujet: retour lAntiquit / vision nouvelle.
126
21
tudier et pratiquer
la narration
et la description
Livre de llve, pp. 170-179
Dcouvrir
4. Cest bien le narrateur qui oriente la perception du lecteur, par des commentaires et des
images moqueurs, sarcastiques.
Texte 2
connue.
21 La narration et la description
Exercices
a. Il sagit dune narration la premire personne. Le narrateur est donc aussi un personnage de lhistoire.
e. Le lecteur dcouvre le monde travers les sensations de lenfant. La vue napporte lenfant
que des informations limites: le motif du papier
peint (l.3); la nuit (grise, l.2). Le personnage
sappuie sur loue pour tenter de matriser ce
qui lentoure mais quil ne voit pas. Il attendit
le bruit (l.5): larticle dfini informe le lecteur
sur la rptition de la situation qui semble tre
habituelle. Le champ lexical des sons crpitement (l.7); appels (l.10); grincement (l.12);
aboiements (l.13); claquements (l.13) met en
valeur lhostilit de son environnement. Le toucher peut tre considr comme prsent travers
la dernire phrase.
Le roman prsente le rcit de la cruelle squestration du dauphin Louis XVII, totalement isol
du monde de lge de 7 ans sa mort, trois ans
plus tard, la prison du Temple. Il ne reoit
aucune explication et sombre peu peu dans la
dchance physique et psychologique.
Critres de russite
Exploiter, comme le
tableau, la vue, mais aussi loue, trs sollici128
* 3. Reconnatre et comprendre
lutilisation dun point de vue
a. Le narrateur nest pas identifiable, le rcit est
la troisime personne.
b. Leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce quaucun deux ne pouvait encore
gagner sa vie (l.8); Ce qui les chagrinait encore
ctait que le plus jeune tait fort dlicat (l.10):
ces deux citations montrent que le lecteur a
accs aux penses des parents. Ce choix permet
de faire connatre au lecteur le projet dabandon.
21 La narration et la description
Critres de russite
Mise en place dun
effet de zoom; choix clair dune saison, exploit
tout au long du texte (par des procds varis);
mise en place dune correspondance entre lambiance lie la saison et la perception du lieu
(paysage mlancolique dautomne, joie et insouciance dune maison de vacances, lt).
** 7. Analyser un changement de
point de vue dans une description
a. Il sagit dune narration la troisime personne; le narrateur est extrieur aux vnements.
b. Le premier paragraphe est en focalisation
zro; en effet le narrateur donne des informations gnrales sur les phnomnes climatiques;
il connat par exemple ltendue de la couverture
neigeuse (de grandes neiges couvrirent les plaines
de la basse Picardie, l.1); dautre part, il apporte
de multiples prcisions spatio-temporelles grce
aux noms propres de lieux et une date: hiver
1860 (l.1). Enfin, il tmoigne de connaissances
architecturales: lantique porte romane, presque
dj gothique (l.10-11), qui napparatraient pas
dans un rcit en focalisation externe.
f. VERS LA DISSERTATION
Le paragraphe pourra reprendre les cinq fonctions nonces dans le cours, exploitant comme
exemples les textes des exercices du chapitre.
VERS LE COMMENTAIRE
a. Le texte propos est crit la premire personne du pluriel. Le mode de narration ressemble
donc une narration la premire personne du
singulier : les narrateurs sont des personnages
de lhistoire. Loriginalit rside dans ce pluriel.
21 La narration et la description
valuation
Une opposition physique qui se rvle hautement symbolique. Peu de description : un seul
adjectif chacun: Jean, blond (l.1), connotation
valorisante de douceur, image dun ange; Pierre,
132
133
21 La narration et la description
22
tudier la composition
Dcouvrir
134
Exercices
avec Lon dans un fiacre. Cette fois, la suggestion se fait par le biais dun point de vue externe,
donc limit mais allusif (chapitre 1, partie III).
22 La composition du rcit
Critres dvaluation
Choix du sujet adapt:
exceptionnel (saut en parachute) ou quotidien
(attraper le bus); exploitation de procds varis
(voir rponse la question b.); longueur suffisante: une page manuscrite; correction de lexpression crite; plaisir de lecture.
La multiplication des noms propres et des indications gographiques (ralistes) permet de visualiser la carte de la rgion et la situation du village,
enferm dans une rgion trs vallonne: trente
kilomtres de lautoroute (l.12); rivires encaisses
(l.8-9); routes sinueuses du Haut-Vivarais (l.14).
Dans la seconde partie, le ralisme provient des
rfrences aux sens, essentiellement loue : le
vent sifflait (l. 48) ; craquement dune marche
(l.50-51); fracas des dtonations (l.64). Comme
il fait nuit, la vue est relgue au second plan:
forme noire (l.58-59).
Suggestions
Incipit conventionnels: Candide, Voltaire ; Notre-Dame de Paris, Les Mis-
22 La composition du rcit
136
dcrire les nouvelles habitudes : Pierre se bloquait, heureux, devant la tl (l.34). Mais cest
le plus-que-parfait qui domine : Elle lavait
rejoint (l.27), indiquant que la trame principale
du rcit est autre: ces actions se situent donc
dans le pass des vnements cls.
La rupture de limparfait de description (On tait
dj en novembre, l.48) par le pass simple le
mit en veil, l.51) fonctionne comme un signal:
laction dmarre.
d. La seconde partie dveloppe une suite dactions menes par Pierre : tend[re] loreille ;
dcroch[er] son fusil; parv[enir] jusqu la rambarde; f[aire] feu (l.52, 53, 57, 62)
Le lecteur est plong au cur des vnements
et suit le parcours de Pierre, laccompagne dans
sa progression. Le rcit sacclre et cre une
tension, notamment par le recours des phrases
gnralement plus courtes que dans la premire
partie. Le drame est ainsi pleinement mis en
valeur.
22 La composition du rcit
b. Latmosphre chaleureuse et soigne de lincipit est en opposition avec le fait que le cheval
soit mort de faim. Cette fin est mme en forte
contradiction avec la volont de la matresse
des lieux de le nourrir jusqu sa mort naturelle
(l.30). Le sort final de lanimal semble cruel et
en dcalage par rapport lincipit.
C. VERS LCRITURE DINVENTION
Critres dvaluation
Cohrence
spatiotemporelle, mise en place de dtails ralistes;
apparition dun personnage qui nadhre pas
aux valeurs de la ferme ; rcit logique : si le
cheval est mort de faim, alors son agonie est
longue et cache au reste de la ferme; richesse
du vocabulaire, correction grammaticale, orthographe.
22 La composition du rcit
138
valuation
Autrefois les Malavoglia avaient t aussi nombreux que les pierres de la vieille route de Trezza;
139
22 La composition du rcit
23
Dcouvrir
La Princesse de Clves
Bel-Ami
1. Le milieu
Un homme du peuple
Nom
Statut
Activits
Tenues vestimentaires
2. Le portrait
physique
23 Le personnage romanesque
140
3. Image
de sducteur
4. Proximit
avec le lecteur
Sur ce dernier point, on valorisera non pas la prise de position de llve mais sa capacit
justifier son point de vue, la rflexion mene.
Exercices
la mchancet gonflait leur corsage, faisait briller leurs yeux et leur emplissait le cur dune rage
joyeuse (l.9): loxymore en fin de phrase marque
la perversit de leur caractre.
une grande tige de bois la main (l.14): cet
attribut suggre la violence physique qui menace
les fillettes et marque la volont de dominer par
la terreur.
De sa voix aigu et casse, elle nous cria (l.15):
la communication verbale repose sur les mmes
codes que lattitude physique ; les adjectifs
employs dvalorisent la voix et le verbe crier
insiste de nouveau sur la violence.
visage de malfini (l. 14) ; les mots sifflaient
(l.19): les mtaphores animales servent, elles
aussi, dshumaniser le personnage en lassociant des animaux connotations ngatives.
On pourra accepter les adjectifs suivants par
exemple: ternes, malveillantes, cruelles, insensibles, effrayantes, autoritaires, violentes.
23 Le personnage romanesque
Prolongement Voir le travail photographique du contemporain Martin Parr ou comparer avec celui des photographes humanistes
(Robert Doisneau, WillyRonis, Izis).
23 Le personnage romanesque
a. Le premier plan de ce photogramme (photographie extraite dun film) est occup par trois
personnages de profil : le pre tout gauche,
debout et droit; au centre la plus jeune des filles
lui fait un baisemain du bout des lvres ; une
seconde fille, place droite cre avec son pre
une sorte de cadre ce qui se trouve au centre
de limage. La position de ces deux personnages
structure fortement le photogramme.
La seconde fille semble attendre son tour pour
saluer le pre. Laction est dstabilisante car
le baisemain est plutt associ au milieu de
la noblesse et de la cour : signe de respect et
dallgeance, ce geste peut aussi faire penser
au code du langage amoureux, or aucune de ces
interprtations ne convient.
Le second plan est occup par la grande table
recouverte dune nappe blanche, ce qui cre un
effet de mise distance entre les personnages
du premier plan et les autres. Les membres de
cette famille maintiennent un cart entre eux.
Le troisime plan reproduit le baisemain fillepre en inversant la situation, qui devient un
geste de soumission fils-mre. Les parents sont
placs sur une mme diagonale qui apporte un
effet de perspective dans limage et renforce
lide dun rituel o chacun occupe une place
prcise.
Enfin, larrire-plan prsente deux autres enfants,
qui eux sont de face, le corps raide, les mains
le long du corps, eux aussi en attente. On peut
supposer quils ont dj effectu leur hommage.
144
c. VERS LA DISSERTATION
23 Le personnage romanesque
146
23 Le personnage romanesque
Sujet de Bac
148
COMMENTAIRE
DISSERTATION
CRITURE DINVENTION
AB/M
Insuffisant
Non trait
149
23 Le personnage romanesque
24 la comdie et le comique
tudier
Dcouvrir
2. La caricature
Texte 1 : Chriclon est la caricature du juge
chicaneur, obsd par les actions en justice
(judicardite aigu, l. 2). La caricature est souligne par des expressions qui font hyperbole
(comme on nen a jamais vu, l.2; toujours, l.3;
le premier, l.3; pas une miette, l.4; bien avant
laube, l.8) et par les verbes intensifs qui qualifient son ton ou son comportement (gueule,
l.7; braille, l.3; fourgonne, l.20). Obsession,
manque de discernement, fanatisme politique
(cf. son nom), dmagogie.
Texte 2 : caricature de la vieille fille pdante
(Blise), particulirement lyrique sur des
sujets peu propices ce registre ; au-del,
sont vises les femmes pdantes, qui, si
leurs prtentions lducation sont louables,
tombent dans lexcs. La caricature est cre
par les exclamations hyperboliques (v. 3-4),
les mots forts (horrible, v.11) et le vocabulaire
technique spcialis (une ngative, v.8;
solcisme, v.11).
150
Exercices
24 La comdie et le comique
24 La comdie et le comique
d. VERS LA DISSERTATION
Arguments exploitables
La comdie est un spectacle et atteint par l
un large public.
Dans la comdie, les ides (critiques) sont
incarnes par des personnages, sont donc formules directement, de faon vivante et tonique.
Par la possibilit de caricature, la comdie rend
plus vidents les vices et dfauts de la socit.
La comdie permet le conflit et met donc en
relief les ingalits, les injustices.
Par la comdie, lauteur cre une connivence
avec le public qui rit contre quelquun ou quelque
chose.
La comdie peut tre corrosive et destructrice,
parce que, par le rire, elle rabaisse sa cible
On veillera ce que le paragraphe rdig comporte les trois lments ide / exemple / commentaire de lexemple (voir chapitre 38, p. 324
du livre de llve).
Prolongement On pourra comparer cette
scne avec celle du Mariage de Figaro o Marceline dfend les droits des femmes (acte III,
scne 16).
Puis ce sont les repres logiques, les lois physiques et sociales qui sont bouleverss:
faits affirms, puis nis : cest crit que
(l.1); voir a sur le journal (l.11); a ny tait
pas sur le journal (l.13);
contradictions dans les propos : Mon Dieu,
[], quand est-ce quil est mort? (l.3-4); Bien
sr que je me rappelle (l.9);
contradictions paradoxales et absurdes : un
vritable cadavre vivant (l.20) = oxymore; [Le
cadavre] tait gai (l.21);
aberrations physiologiques : il y avait quatre
ans quil tait mort et il tait encore chaud
(l.19-20); on ne pouvait pas les distinguer lun
de lautre (un homme / une femme!)(l. 26-27);
aberrations au regard des convenancesou des
habitudes: joli cadavre (l.17);
mlange des dterminants, qui amne une
confusion didentit, improbable dans la vie
relle: la pauvre Bobby (l.22) / le pauvre
Bobby (l.23).
Faire faire aux lves, selon la mthode propose au chapitre 40 (livre de llve, p. 338), la
formule du texte produire pour en cerner
les contraintes et mesurer la marge de choix qui
leur est laisse.
Discours / plaidoyer oral (genre) qui argumente
(forme de discours) sur lintrt du comique au
thtre (thme) pour en vanter les vertus (buts).
Situation dnonciation: qui? Molire; qui?
ses acteurs.
Niveau de langue: correct ou soutenu; Molire
pourra recourir aux termes techniques du thtre.
24 La comdie et le comique
Il faut chercher des arguments et des exemples, mais ne pas les prsenter comme une
dissertation: lintervention de Molire doit tre
vive et avoir un ton naturel.
valuation
marques de la surprise de Bline (l.34) et sa sortie finale (l.23). Mais ce sont aussi les rpliques
elles-mmes qui fournissent des indications de
mise en scne, travers des didascalies internes,
qui indiquent les gestes de Toinette dsignant
Argan (l.16) ou les agissements de Bline (prenons auparavant toutes ses clefs, l.31-32). Enfin
la rplique en apart de Toinette (l.25) implique
quelle sloigne un peu pour faire un clin dil
au public.
2. Ce procd de la fausse nouvelle qui ne modifie pas le cours de laction mais montre les personnages sous leur vrai jour est frquent au thtre,
mme dans la tragdie. Chez Corneille: dans Le Cid,
Chimne qui croit que Rodrigue est mort, avoue
ses vrais sentiments au Roi (v.1723-1725); dans
Horace, le vieil Horace croit ses deux fils morts et
le troisime enfui (cest en fait une ruse de ce dernier pour tromper lennemi) et exprime sa profonde
dception (III, 6). Chez Racine: Phdre croit son
mari mort (voir livre de llve, p. 218, exercice 5) et
se dclare Hippolyte.
3. La mise en scne : le texte comporte des
didascalies (externes), qui indiquent le ton de
Toinette (l. 7), les mouvements qui accompagnent le coup de thtre final (l. 32), les
24 La comdie et le comique
156
25
tudier
la tragdie et le tragique
Livre de llve, pp. 212-221
Dcouvrir
3. Expression de la violence
Champs lexicaux: de la mort (Texte 1: enfer;
funbres ; funeste ; mort ; Texte 2 : immoler ;
mourir), de la destruction (Texte 2: saper; en
cendre).
Vocabulaire hyperbolique (Texte 1 : terrible ;
dtest; Texte 2: tous ses voisins; toute lItalie;
cent peuples).
Situation dnonciation: apostrophes, invocations.
Modes verbaux : impratifs ou subjonctifs
(maldictions).
Modalit des phrases exclamatives (Texte 1 :
l.10-12; Texte 2: v.1-6, 10, 18).
Rythme et mouvement des phrases: anaphores
(Texte 1: vous, l.1; venez, l.4-5; Texte 2: Rome,
v.1-4; que: v.8, 9, 11, 13); rythmes amples de
longues phrases (Texte 1: l.1-4; l.4-7; l.7-9;
Texte 2: v.15-19); rythmes accumulatifs (Texte 1:
l. 10-11 ; Texte 2 : v. 15-18) ; rptitions de
2. motions et sentiments
Douleur, colre et haine. Texte 1 : contre
Jason ; Texte 2 : contre Rome (anaphore de
Rome, v. 1-4), mais travers elle, contre son
frre quelle associe clairement la ville (Rome
que je hais parce quelle thonore). Chez Camille,
jubilation orgueilleuse lvocation mme de la
ruine de Rome (v.17-18).
Dsir de vengeance. Texte 1 : dsir de faire
expier sa trahison Jason et sa famille, notamment sa descendance; Texte 2: numration des
malheurs que Camille appelle sur Rome (anaphore de que + subjonctif).
157
25 La tragdie et le tragique
Exercices
158
Indices
personnels
2e pers. sing.
( Vnus); 1re pers.
pl.; 3e pers. sing.
(Hippolyte).
Modes et
temps verbaux
Impratif; subjonctif
dordre.
Lexique
Venge, aime
159
25 La tragdie et le tragique
Rythme
des vers
Dynamique: v.1:
3/3 /6, gradation;
forte coupe au v. 2.
a. Un dnouement
le dcor (auprs dun tombeau) rappelle que
lun des protagonistes est mort;
pas davenir commun possible pour les deux
seuls personnages qui restent en vie;
lemploi des modes et des temps : prdominance de limparfait tout au long des rpliques
dOctave ; refus du conditionnel (potentiel) de
la brve rplique de Marianne (l. 7-8), balay
par Octave (l. 9) ; expression du regret par le
conditionnel pass (irrel du pass, l.25, 29-30,
annonc l.5); pass compos (l.31-34: ralit
de la mort, dont les consquences sont sensibles
dans le prsent); dernire rplique limparfait
(l.43-44).
rptition en anaphore de Adieu.
d. Pathtique
Sort des personnages survivants: Octave, arrach son pass, priv de son ami, de sa moiti;
Marianne condamne vivre sans Octave, sans
illusions et mprise par son mari.
Le dialogue ne fonctionne pas, il sagit en
fait dun monologue dOctave; les deux personnages suivent leurs rflexions en parallle (ils ne
donnent pas le mme sensau verbe aimer, l.5-9,
42-44) ; le refus du tutoiement (l. 41-42) par
Octave (l.43-44) maintient les distances; deux
tres condamns la solitude.
Marianne apprend trop tard la valeur de lamour
de Clio (emploi poignant de limparfait).
Ton suppliant de la dernire rplique de
Marianne (dclaration damour) : forme interrogative, apostrophe qui sappuie sur le prnom
prononc avec dlice.
Cruaut de la rplique finale dOctave.
Sacrifice expiatoire dOctave : renoncement
tous les plaisirs (sacrifice encore plus douloureux
si on imagine quOctave est en fait amoureux de
Marianne).
Lyrisme: les rpliques dOctave prennent le ton
dun lamento funbre lantique:
lexique de laffectivit: aimer/amour; mlancolie (l. 4) ; tendre et dlicate (l. 5) ; bonheur
(l.13); dvouement (l.14); cur (l.18, 22);
modalit exclamative (fin de la scne);
rptition en anaphore de lui seul (l.12,14,15)
en cho moi seul (l.1; cf. aussi l.33): abondance des pronoms personnels toniques de la 1re
et de la 3e personne du singulier; anaphore de
adieu.
abondance des groupes ternaires (l.21-22)
mlope incantatoire;
affleurements de posie:
des alexandrins :
b. Thmes tragiques: la mort; amour incompris et non pay de retour (l.5-6) ou non partag (l.41-44); dchance et dgot de la vie
(l.17-24); vengeance (ici non accomplie: l.24,
29); sentiment du nant (l.40).
c. loge et blme
loge funbre : les perfections de cette me
tendre et dlicate (l. 4-5). Octave souligne les
qualits de Clio (tendresse, l. 9-10 ; gnrosit, dvouement, l. 12-17 ; sens de lhonneur, l. 29-30) par les expressions sans bornes
(l.14-15); sa vie entire (l.15). Ton passionn
de lanaphore de lui seul, annonc par seul
(l.10; l.12, 14, 15); quilibre de Clio soulign par les groupes binaires. Octave peint ici
lhomme idal, le parfait adolescent romantique.
Blme de soi-mme:
implicitement Octave fait de lui-mme un portrait trs ngatif (technique du repoussoir). Il
indique lui-mme quil faut rinterprter le portrait
de Clio: il est le ngatif (ngations associes au
je: l.9, 15, 16, 20; tournures restrictives ne
que: l.17, 23); en prenant le contre-pied du portrait de Clio, le spectateur comprend quOctave
est un dbauch, incapable daimer
25 La tragdie et le tragique
160
Tragdie
on na plus qu laisser
faire (l.46).
plus despoir (l.38);
quon est pris (l.38)
L, cest gratuit (l.47)
pour les rois (l.47)
Tragique
Crier (l.40); gueuler
pleine voix (l.41)
Synthse
Rflexion dordre dramatique mais aussi philosophique: elle est proche de la pense de Camus
dans Le Mythe de Sisyphe et rvle la prise de
conscience de labsurdit de lexistence (l.8-10),
de limpossibilit atteindre la perfection (envie
dhonneur) que lhomme recherche mais sait
inaccessible, sauf mourir.
VERS LA DISSERTATION
25 La tragdie et le tragique
2. Solitude et misre: certaines expressions images renvoient aux Penses de Pascal (les deux Infinis). Ladjectif petit est rpt (l.2, 17), accol
une ralit minuscule et inerte (plein, l.2; gravier,
l. 17), intgre dans un espace indfini et infini
qui lcrase (quelque part, l.2; dans le vide, l.2-3;
linfini du vide, l.15; au milieu de la steppe, l.18)
et dans une dure ternelle (pour toujours, l.3; de
tous les temps, l.16).
Lhomme est atteint dincapacit physique, mais
sa volont est aussi inoprante (comparer l.4-5
et 10-11 ; le mais, l. 7, 10, a un sens fort : il
contrecarre chaque expression de la volont, ainsi
que sa pense et son jugement (jai eu tort, l.7).
Le noir (l. 3) prend une valeur symbolique du
nant. Labsence dautrui et la dsertification du
monde (de tous les morts de tous les temps ressuscits, l.16; personne, l.20, 21) soulignent
la solitude complte de lhomme. Enfin, labondance de ngations (l. 7, 10, 14, 17, 20, 21)
renvoie au nant. Dans ce monde, plus de place
pour les sentiments humains (piti, l.21, 22).
valuation
l.5; dormir, l.13). Les actions les plus lmentaires sont nies (tu ne te lveras pas, l.10; tu ne
te feras pas manger, l.10). Ladjectif substantiv
le plein (l.2) rduit le corps une ralit inerte
(quivalent dun neutre). Implicitement, comme
moi (l.19) renvoie ltat de Hamm (aveugle et
paralys des jambes: le spectateur le voit).
1. Progressionde la tirade
reproches directs adresss Titus (v. 1-8 :
apostrophe cruel = insensible), qui semblent
amener Brnice lacceptation (adieu) ; pour
jamais (v. 8) lui est dict par sa fiert blesse;
soudain changement de ton: reprise du Pour
jamais (v.9) sur un ton trs diffrent (elle prend
conscience des consquences de ce mot) et
plaintes lgiaques (v.9-15); expression lyrique
de la souffrance et de la blessure;
reproches indirects (v.16-19); dsespoir devant
lattitude de Titus. Se mlent tendresse et fureur,
les deux faces de lamour. Analyser la progression
de la tirade travers les dsignations de Titus:
25 La tragdie et le tragique
162
2. Lyrisme de la scne
les thmes abords et lexique dominante
affective:
amour (amour, v.4; unir, v.4; aime, v.10;
soins, v. 16 ; serments, v. 3) et son contraire
(cruel, v. 1 ; infidle, v. 5 ; ingrat, v. 17) ; le
mot bouche (v.5) (synecdoque), est ici reli tant
lamour quau parjure et cette ambigut souligne la cause de la douleur de Brnice;
souffrance (souffrirons-nous, v. 11 ; cruel,
v.10; affreux, v.10);
sparation (absence ternelle, v. 6 ; adieu,
v.8; sparent, v.12; Sans que [], v.14, 15;
voir Titus, v.15; v.17, 18, 24);
les marques frquentes de la 1re personne: je,
j (v.2,7,8,15) ; me, m (v.6,12); moi, moimme (v.7,19); mes, mon (v.5,16,17,18);
nos (v.4); nous (v.11,24);
les rythmes, notamment v. 9 15 : distique
(v. 9-10), dabord heurt, puis plus ample ;
distique (v. 11-12) beaucoup plus alangui et
ample; tercet anaphorique (v.13-15);
les rptitions musicales, qui crent des chos
(bouche, v. 3, 5 ; pour jamais, v. 8, 9) ; anaphores (Dans un mois, dans un an, v. 11 ; Que
le jour [] et que le jour [], v.13; Sans que
[]/ Sans que [], v.14-15);
les sonorits : assonances nasales en [o]
(v.10-12); douceur des e muets (v.6,13-14);
allitrations en [Z] (je, jamais, jours);
163
25 La tragdie et le tragique
tudier le renouvellement
formes thtrales
26 des
du XVII sicle nos jours
e
Dcouvrir
Chez Lagarce, elle tient au fait que les personnages ne sont pas identifis prcisment: ils sont
juste dsigns par leur sexe, et par leur nombre.
Dautre part, ces personnages parlent deux la
troisime personne : LA FEMME. Elle reste en
retrait... (l.3) crant un effet de distanciation.
2. Chez Musset, loriginalit repose sur le changement de registre au cours de la scne (voir
question 3).
26 Les formes thtrales
164
Exercices
a. Comme dans les pices de Molire, nous retrouvons ici un matre, Iphicrate, dont le nom donne
lidentit sociale: il domine par la force de son
statut. Le texte de Marivaux voque la violence
quexerce Iphicrate sur Arlequin lorsque ce dernier rappelle les coups de gourdins (l. 3) reus.
Ce personnage forme un duo avec Arlequin.
167
Satisfaisant
amliorer
mettre en place
168
Dautre part:
aucune ponctuation de fin de phrase nest
mise en place pour indiquer une intonation ou
une intention;
aucune didascalie (dans le dialogue) napporte des indications de jeu;
alors que le texte constitue lexposition,
aucune trace de double nonciation nest perceptible pour aider comprendre la situation.
b. Le silence est le thme de la scne: ceux qui
se taisent drangent. Le silence effectif au cur
du dialogue offre une sorte de mise en abme
de la conversation. Les personnages eux-mmes
sont victimes de ce quils critiquent.
c. VERS LCRITURE DINVENTION
Le Taiseux
Comdie en un acte
GEORGES, jumeau de Pierre
PIERRE, jumeau de Georges
PAUL, frre muet de Georges et de Paul
Acte I, scne 1
Un banc public. Paul est assis sur le banc au
centre lisant le journal. De chaque ct du banc:
Georges et Pierre, vtus de faon identique.
PIERRE. Il y en a, ils se taisent.
GEORGES. Ouais, il y en a, ils se plantent l
(dsignant Paul) et ilsse taisent
PIERRE. Bon, et on est tomb sur un de ceux-l.
GEORGES. Bravo (sassied).
PIERRE. On a gagn le gros lot (sassied).
Silence,
Paul continue de tourner les pages du journal.
PIERRE. (se penchant pour sadresser Georges)
Ceux qui se taisent, dabord, ils mettent mal
laise.
GEORGES. (mme jeu) Exact!
PIERRE. ( Paul) Parce que cest quoi se taire,
dabord?
GEORGES. (mme jeu) Ouais, a veut dire quoi,
dabord?
Silence
PIERRE. Tu es quelque part avec des gens qui
discutent,
GEORGES. Et il y en a un qui se tait.
PIERRE. Qui se tait, mais alors
GEORGES. Que a sentend presque, tellement
[y] il se tait fort, celui-l!
Sujet de Bac
QUESTION
170
COMMENTAIRE
La littrature antique offre une source inpuisable aux dramaturges prompts semparer de
luniversalit des situations proposes. Sinspirant lui-mme dHomre, Euripide met en scne en
406 avant Jsus-Christ, Iphignie, figure universelle (tout comme Antigone) incarnant le conflit
entre lindividu et la raison dtat. En 1674, Jean
Racine reprend son compte ce mythe pour en
faire une des grandes pices du thtre classique
franais. Michel Azama choisit son tour dcrire
son Iphignie. Sa pice, datant de 1991, montre
que les rcritures dun mythe offrent des adaptations pour chaque poque.
Confronter les textes, cest sinterroger sur la
permanence du mythe fondateur mais aussi sur
les spcificits de chaque version. Et cest ce que
nous nous proposons dexplorer travers ltude
comparative dun extrait de la scne6 de lacte IV
de la tragdie de Racine et un passage du tableau
14 de la pice dAzama.
sadresse la jeune femme sacrifie: Toi qui mettais lortie sauvage /Dans la nuit de tes boucles:
/ Ils te tueront Iphignie (v.4-6).
Le choix de la formulation dune volont plurielle et indfinie relaye par le pronom ils peut
dans cette version troubler le lecteur/spectateur. En effet, on ne peut savoir qui se cache
derrire ce pronom. La dcision est collective
et anonyme : sagit-il des habitants de la ville
dun seul coup effrayante (v.7) ou de la Rumeur
bourdonnante des dieux (v.17)? En tout tat de
cause, lindividu ne peut faire le poids face la
force de cette masse indcise. LIphignie racinienne, elle aussi, parat fragile et faible, mais
son destin est li au choix dun individu, son
pre: Vous lallez, Calchas livrer de votre main
(v. 6). Lhorreur est encore plus grande pour le
spectateur qui voit linfanticide derrire la raison
dtat et la volont inbranlable dun seul, que
dautres cherchent en vain faire plier.
Enfin, un dtail peut tre rvlateur dune
divergence profonde. Racine renvoie la responsabilit finale au destin que lhomme ne peut
contrler. Agamemnon rappelle Achille les
rgles du jeu : Plaignez-vous donc aux Dieux
qui me lont demande (v.19). Les Dieux, dots
dune majuscule, sont personnifis et reprsentent les contraintes qui simposent aux hommes
et quils ne peuvent modifier.
Azama de son ct compare les dieux aux
mouches (v. 15). Ils perdent ici leur majuscule,
devenant de simples insectes. Il semble donc que
les questions poses en premire partie trouvent
une rponse: ce sont bien les hommes derrire
ce Ils anonyme qui sont responsables du malheur sabattant sur les plus fragiles et innocents
dentre eux.
DISSERTATION
Ainsi, nous venons de voir que lintertextualit senrichit chaque rappropriation du mythe.
Chaque auteur reprend, ajuste, nuance le cur
de la fable thtrale. Chaque auteur imprime sa
marque au mythe, offrant une vision nouvelle.
Cette dmarche nest pas propre aux crivains.
En peinture, on trouve de multiples tableaux
reprenant un sujet identique: que lon pense par
exemple aux uvres de Millais et de Delacroix
pour reprsenter la mort dOphlie (livre de
llve, chap. 4, p. 42).
26 Les formes thtrales
172
CRITURE DINVENTION
173
27
Dcouvrir
174
Exercices
27 La reprsentation thtrale
Jai trait la scne dune manire simple et abstraite []. Au-dessus deux un ciel toil. Il sagit
dorienter la perception du spectateur vers lide
que Un et Deux sont perdus dans lunivers. [] On
pense au ciel toil qui effrayait Pascal, ou, celui qui
merveille Kant: Deux choses remplissent lesprit
dadmiration et de crainte incessante: le ciel toil
au-dessus de moi et la loi morale en moi. (Critique
de la raison pure, 1781).
Objets : dans une mise en scne raliste, on
dotera les comdiens dun flacon et dun comptegouttes. Une mise en scne qui voudrait attirer
lattention du spectateur sur labsurde du dialogue peut accentuer la taille du flacon et du
compte-gouttes. On peut aussi concevoir quil
ny ait aucun objet.
Effets sonores et visuels : les gouttes qui
tombent dans le verre peuvent tre signifies
par le son correspondant, amplifi. Ce son peut
venir lappui du geste de compter les gouttes,
ou encore se substituer lui.
Choix des comdiens : le texte de Dubillard,
par son imprcision, laisse le choix au metteur
en scne. Ainsi, rcemment, Un et Deux ont t
interprts par un couple dhommes (Franois
176
177
27 La reprsentation thtrale
Texte 1
Texte 2
Thtralit avoue
(la bifrontalit, la proximit
du publicet des acteurs) (l.10).
Les deux scnographes choisissent de crer un effet de grande proximit entre les spectateurs et la scne, comme pour intgrer le public
laction, accentuer son rle de tmoin.
tions crent un effet potique qui permet de comprendre lambiance que cherche crer lauteur.
Sujet de Bac
Sries technologiques
QUESTIONS
27 La reprsentation thtrale
CRITURE DINVENTION
Critres de russite
Forme dun discours : marques frquentes de
ladresse aux comdiens et collaborateurs. Signes
de subjectivit du metteur en scne.
Mise en place dune progression : entre en
matire, au moins trois aspects du travail de
mise en scne doivent tre abords, clture du
discours. Cohrence avec le texte de rfrence
et exploitation dlments prcis. Longueur
du devoir dun minimum de deux pages compltes. Qualit de lexpression. On valorisera: la
construction darguments au service des choix de
mise en scne et loriginalit des points traits
(lumire, accessoires, espace scnique). Pour
le contenu des propositions de mise en scne
voir ci-dessous.
Sries gnrales
QUESTION
COMMENTAIRE
27 La reprsentation thtrale
DISSERTATION
I. Pour donner voir la violence au spectateur, il nest en effet pas forcment ncessaire de la montrer
Citation : Il est des objets que lart judicieux doit
offrir loreille et reculer des yeux. (Boileau,
Art potique)
A. Difficult de reprsenter certaines formes de
violence, do le recours au rcit
Violence surnaturelle: exemple dans Phdre,
mort dHippolyte cause du monstre marin
rcit de Thramne, acte V (la scne ne peut
satisfaire la vraisemblance).
Violence collective : combat entre les Mores
et les Espagnols dans Le Cid (problme de vraisemblance).
Violence qui va lencontre des valeurs dune
poque : ainsi, le respect interdit lpoque
classique de montrer une pe nue devant une
dame ou devant un souverain. Dans Le Cid, le
duel entre le comte et Rodrigue nest pas montr
(biensance).
B. Le rcit prsente lavantage dexpliquer la
violence, afin de permettre au spectateur de la
comprendre
vocation de la mort dIphignie, mort driphile = volont des dieux.
Violence des combats dans Le Cid justifie par
la situation de guerre. Hrosation des combattants par la mise en valeur de la notion de courage.
Lutte pour le pouvoir. Britannicus, empoisonnement de Britannicus par Nron, V, 5. Richard III
de Shakespeare.
C. Pourtant il est impossible de ne pas intgrer la
mort dans les tragdies
Statut particulier de la mort par empoisonnement : mort propre . Exemple : suicide par
empoisonnement de Cloptre dans Rodogune de
Corneille, ou dans Les Bonnes de Genet.
Au XVIIIe sicle, un systme de rideau ou de
paravent permet de montrer les meurtres... sans les
montrer : reprsentations de Mahomet de Voltaire.
27 La reprsentation thtrale
183
27 La reprsentation thtrale
du pote
28 sur le langage
tudier le travail
Dcouvrir
184
4) faisant penser aux dunes, dont les formes rappellent celles des vagues.
4. Les orgues de Barbarie (v.2) sont personnifis
par la mtaphore verbale sanglotent (v.3). Les
fleurs qui penchent comme la tour de Pise (v.5)
semblent par leur inclinaison elles aussi affliges
par la tristesse. Apollinaire montre ainsi limage
dun Paris o les objets paraissent sensibles et
vivants (voir aussi v.12, 13).
2. Le pome de Verlaine a des vers de huit syllabes. La lecture de girouettes se fait en dirse
[Zi-ru-t] en trois syllabes. Feries est lu en synrse pour obtenir deux syllabes: [fe-ri].
3. Vagues frondaisons est le comparant des
frnes. Vague peut tre compris comme un adjectif caractrisant des feuillages imprcis. Le terme
fait aussi songer son homonyme dsignant des
flots la lecture de la suite de cette strophe
o le motif de la sinuosit est suggr par les
termes chelonnent et Sahara de prairies (v. 3,
5. Une allitration en [f] est perceptible travers les termes caf, gonfls, fume, siphons. Le
pote cre ainsi une harmonie imitative entre le
retour de cette sonorit et le souffle de la fume
qui schappe des cafs.
Exercices
saccad, produit par le dtachement entre virgules des pithtes vaincu et despotique, et par
les sonorits varies qui accentuent lide de
dsquilibre.
APPROFONDIR
Blaise Cendrars sadresse aux potes: apostrophe du v.1, impratif Danse avec ta langue,
Pote.
Les questions 2 et 3 sont traites ensemble.
En employant limpratif: Danse avec ta langue;
mesure les beaux vers ; fixe les formes fixes ;
lauteur semble donner des conseils pour que les
potes respectent la tradition dcriture des vers.
En ralit, le pote adopte un ton ironique et ces
premiers vers sont entendre par antiphrase. Les
Belles Lettres apprises ne sont pas pour Cendrars
un modle suivre: trop figes comme le suggre la typographie et manquant dimagination
crative. Cest donc, implicitement, lcriture traditionnelle, attache aux formes fixes et aux vers
bien mesurs qui se trouve critique.
Le pote, dans lavant-dernier vers, prne une
cration potique originale, qui relve de la
prouesse et sait prendre des risques. La mtaphore des acrobaties de cirque permet dillustrer
ce souhait de renouveau du langage potique.
Les acrobaties du langage potique:
lecture en sens inverse, de droite gauche de
xuellirp tuaS / teuof ed puoC / a-emirpxE;
lecture verticale aprs laccolade de passe la
caisse / fasse lorchestre;
jeux sur les mots: anagramme approximative:
Acadmie Medrano / Conrad Moricand;
disposition originale: v.2 sur 3 lignes, accolade,
retraits effectus partir de la marge de droite;
186
b. La rime averse / traverse repose sur un calembour en rapprochant deux termes presque homonymes.
c. La femme, plus prcisment la passion amoureuse, possde deux caractristiques. Dune part,
elle reprsente la force soudaine de lamour
(averse ; grain de pluie ; orage). Dautre part,
cest son passage rapide qui est mis en valeur: le
verbe traversermontre son caractre passager, et
la ngation restrictive ne... que (v.3) minimise
limportance de la passion.
d. Plusieurs sens sont sollicits : la vue (montrer; bleu; or); loue (chantant); on pourrait
la rigueur ajouter lodorat (fleurs) et le toucher (sensation humide du flot, de lcume et du
souffle du vent).
a. Le moment de la journe reprsent est le coucher du soleil, dont les couleurs sont voques
par le texte (couleur dune joue, v.1; le point
dor, v.3; dans les roses, v.4; le soir, v.8).
b. Le rythme du pome est lent, rgulier, harmonieux, mais les deux derniers vers contrastent
par leur gravit et un rythme plus rapide.
c. Les coupes sont rgulires; le rythme est uniforme traduisant ainsi lharmonie du soir. Ex. de
la 1re strophe: Quand / le / ciel / cou / leur /
du /ne / joue (3/2/3) Lai / sse en / fin / les
/ yeux / le / ch / rir (3/2/3) Et / quau /
point/ do / r / de / p /rir (3/2/3) Dans / les
/ ro/ ses / le / temps / se / joue (3/2/3).
d. Malgr une formulation impersonnelle, au
dbut du texte, limage que le pote donne de
lui-mme est celle du plaisir quil prouve face au
spectacle du couchant. Le choix des priphrases
couleur dune joue (v.1); le muet de plaisir (v.5)
et celui du verbe chrir suggrent le lien fort
et affectif qui unit le pote au monde, dans le
silence de la contemplation et de la mditation.
e. Le vers 7 occupe le centre du pome. Il constitue la proposition principale de la phrase commence au v. 1, et retarde par les subordonnes temporelles (v. 1, 2) et la relative (v. 5).
La majuscule du mot rvle limportance de cette
dernire, Ombre (v. 7), avant la disparition du
soleil. Elle se trouve personnifie par une majuscule et la mtaphore verbale danse. Sa postpo188
VERS LE COMMENTAIRE
valuation
sont limage du paysage. Elles permettent destomper les pauses naturelles (traditionnelles) du
vers pour accrotre limpression de surprise et la
sensation de vitesse.
VERS LE COMMENTAIRE
190
Dcouvrir
Exercices
a. Composantes du rcit:
mise en place dun cadre spatio-temporel: la
nuit (l.1); au bord de leau (l.3);
succession dvnements: je marchais (l.2);
jentendischanter (l.3); je leur dis; elles rpondirent (l. 6) ; elles avaient tress ; coup ; tir
(l.10-12); elles chantaient (l.13); je men allai
(l. 14);
lemploi des temps du rcit: alternance imparfait (actions dont la dure nest pas dtermine)
et pass simple (actions mises en relief, dure
bien dfinie) ; connecteurs temporels permettant dinscrire les actions dans le temps: tout
coup (l.3); alors (l.4);
schma narratif sommaire. Situation initiale:
je marchais au bord de leau (l. 2); lment perturbateur:tout coup jentendis (l.3); pripties: 2e et 3e paragraphes; situation finale: la
lune aux yeux bleus me reconduisait (l.17).
b. 1er paragraphe : mise en place du cadre narratif le dcor, la survenue dun chant. 2e paragraphe: dialogue chant pour clbrer un retour.
3e paragraphe : description les offrandes.
4e paragraphe: narration lapparente solitude
dmentie par la prsence de la lune.
Critres de russite
Cration dun texte
potique court sur le thme du reflet. La disposition doit jouer sur les effets de miroir, de
symtrie, danalogies.
Mieux vaut procder par tapes : 1. Choisir un
thme qui se prte lide du reflet, du double,
de la similitude. 2. Inventer une ou quelques
phrases, ou mme un texte court en rapport avec
le thme choisi. 3. Travailler le premier texte
en jouant avec le langage: chercher des termes
voquant le reflet, chercher des figures danalogie, des lettres qui se prtent la reprsentation de la symtrie. 4. Travailler la disposition du
texte cr, en inventant par exemple un axe de
symtrie horizontal ou vertical.
194
b. Dans le pome en prose, le rythme du bercement est rendu par la longueur des membres de la
phrase (complments, propositions) qui se succdent rgulirement ; par le jeu des sonorits
qui privilgie les homophonies dans les langueurs
des longues heures passes sur un divan (l.8) o
les allitrations en [l] se mlent aux assonances
nasales et la rime interne langueurs/ longues
heurespour crer un effet dallongement, caractristique dun temps qui semble fig.
Dans le pome en vers, le rythme du bercement
est reflt par la prosodie des trois derniers
vers, trs rgulire (vers csurs 6//6), par les
assonances nasales: infinis bercements du loisir
embaum (v. 10), et par le choix de mots longs
qui permet de rduire le nombre daccents.
d. VERS LA DISSERTATION
La naissance du pome en prose inaugure leffacement des frontires entre les genres. Les
potes prennent conscience de la matrialit de
la page, et travaillent la disposition graphique
du texte (Calligrammes) ou des lettres (voir
Amour de Leiris, p.257 du livre de llve).
Dans De tous les cts beau , D. Fourcade
disperse les mots sur la page comme une chute
de flocons de neige.
Cet affranchissement des rgles potiques
saccompagne dune grande libert syntaxique
(abandon de la ponctuation, phrases nominales,
crations lexicales). La posie contemporaine
illustre lclatement de tous les cadres formels
et la libre expression de soi, de lindividu. Une
constante demeure: le travail sur le rythme, les
images et les sons.
valuation
VERS LE COMMENTAIRE
COMPRHENSION
198
les fonctions
30 de la posie
tudier
Dcouvrir
199
Exercices
Hugo
a. Vise
du pome
b. Moyens
employs
par les potes
Lexique affectif:
Hlas; petit; pauvre.
Dterminants possessifs
et dfinis qui prsupposent
une proximit entre lobjet
et le locuteur: mon; la; ma.
La rptition reverrai-je
traduit la nostalgie
du pote.
Tonalit lgiaque
qui rapproche le pome
de la complainte mdivale.
a. Daprs Baudelaire, un pote a un don didentification, dempathie, qui lui permet de ressentir et comprendre les motions prouves
par autrui. Cette facult prsente un caractre
exceptionnel que lauteur souligne par ladjectif
incomparable (l.1), par le nom privilge (l.1) et
30 Les fonctions de la posie
200
Lintroduction doit rappeler les contextes dcriture diffrents (1943, 1980) et annoncer demble la rponse nuance apporter la question : la contradiction entre ces deux pomes
nest quapparente, chaque auteur expose deux
aspects de la posie, mais tous les deux portent
un regard lucide sur le monde.
Plan
I. La posie est une arme de rsistance,
de contestation (luard)
II. Mais cest aussi un moyen dvasion qui permet de crer un univers imaginaire (Bosquet)
III. Car les potes sont des hommes
comme les autres, ancrs dans la socit
de leur temps. (luard et Bosquet)
d. VERS LE COMMENTAIRE
202
Sujet de bac
Sries gnrales
QUESTION
COMMENTAIRE
Lintrt du pome rside dans le choix assez particulier du lombric comme allgorie de la figure
du pote. Lauteur reprend donc une problmatique traditionnelle, sous une forme elle aussi
traditionnelle, celle du sonnet. Quels sont donc
les enjeux de ces choix?
I. Lloge du lombric
Le pome est extrait dun recueil consacr aux
animaux, que le pote classe par espces (sans
oublier les animaux fabuleux ou prhistoriques),
en les valorisant.
A. La reprsentation du lombric : un regard
anthropomorphique
Mis en scne dans son lment naturel: rfrences la terre (v.3, 6,10).
bauche dune chronologie: dun rveil (v.2)
la mort (v.7).
Personnifi : par des mtaphores verbales
(bille, v.2), un portrait moral mettant en avant
une certaine gravit (avec conscience, v.4; son
rle / il le connat, v. 6-7), une famille (v. 6),
une activit professionnelle (v. 5 = image dun
professionnel, consciencieux).
B. Son rapport au travail: valorisation de son srieux
Un travail mthodique, ordonn: accumulation
de verbes daction: il les mche, digre et fore [...]
/ il travaille, il laboure+ le prsent valeur dhabitude indique le caractre coutumier de la besogne.
Un travail lent: rendu par le rythme des vers 4
et 5 (asyndte + accumulation verbale + coupe
lyrique: e muet de mche sous laccent).
Une activit ancienne, traditionnelle: le lombric est lhritier dune tradition, dtenteur dun
savoir-faire familial, comme avant lui ses pre et
grand-pre (v.6).
Il a conscience du rle quil tient: son rle, /
il le connat. Sil meurt, dautres poursuivront sa
tche, une tche propre une espce, lombric de
France (v. 5), et non un individu;
C. Une activit vitale
Le travail du lombric a une utilit incontestable : en harmonie avec la terre (motif de
lchange illustr par la reprise ici, polyptote
la terre prend lobole / de son corps. Are, elle
reprend confiance, v.7-8.), il lui permet de respirer (are, v.8; lair quil lui apporte, v.13).
Le pote voque le danger que reprsenterait
labsence de lombric par des images dpuisement (v.12), dtouffement, de mort (v.8,14).
DISSERTATION
CRITURE DINVENTION
B. Il les prsente comme des victimes, emprisonnes dans la fatalit (v. 9,10,15), qui lancent
un faible appel (dernire strophe).
C. Une exhortation la compassion humaine.
Les araignes et les orties symbolisent la misre
humaine. Hugo sadresse au lecteur (v. 17),
adopte le ton de la prire, de lhomlie (anaphore et rythme des vers. 19-20) ; alternance
mtrique qui met en valeur les mtres courts.
Sries technologiques
QUESTIONS
DISSERTATION
I. Traditionnellement, la posie
sest attache reprsenter des problmes
relatifs lhomme
Exprimer des sentiments, parler des relations
humaines, sinterroger sur la condition humaine,
faire partager une angoisse existentielle.
COMMENTAIRE
CRITURE DINVENTION
207
31
tudier et pratiquer
les rcritures
Dcouvrir
208
Exercices
31 Les rcritures
210
b. Par comparaison avec dautres scnes de premire rencontre, celle-ci prsente des caractres
originaux:
lutilisation du registre comique dans une
scne daveu, plus traditionnellement associe
au lyrisme ou au tragique; cet aveu dclenche ici
un rire communicatif. Le comique est galement
produit par des expressions en dcalage avec le
contexte solennel de la dclaration damour :
Monsieur, je te aime (l.18); Rigobert pta de
rire (l.20);
le traitement particulier du thme de la fatalit de lamour, associe au comique par des
images et des hyperboles inattendues (l.7-11);
le caractre public de laveu : le rcit de la
dclaration damour progresse par largissement : chacun des deux amoureux se dclare,
puis intervient lami Rigobert qui, par son rire,
entrane les ractions du voisinage.
c. Suggestions
On cherchera :
renouveler le choix des personnages. crire par
exemple une scne de rencontre entre:
une dame et un petit chien;
deux enfants le premier jour de crche;
deux hommes trs ordinaires, limitation de
Bouvard et Pcuchet de Flaubert (publication
posthume, 1880);
renouveler le regard port sur lautre. Un regard
original serait par exemple:
un regard dsapprobateur (on peut sinspirer
de celui quAurlien porte sur Brnice dans le
roman de Louis Aragon, Aurlien, 1945);
31 Les rcritures
Sujet de Bac
Objet dtude:
Corpus: Villon, Ballade des dames du temps jadis
(1489); Max Jacob, Villonelle (1921); Henri
Bellaunay, Ballade des toiles du temps jadis
(2000)
QUESTIONS
Les trois textes ont pour thme commun la nostalgie du pass et linterrogation sur la mort.
Les trois potes dplorent que le temps emporte
tout et ils expriment le regret dun pass o tout
213
31 Les rcritures
COMMENTAIRE
DISSERTATION
Peut-on dire quune rcriture est une cration ? Quelle part personnelle lcrivain qui
pratique une rcriture apporte-t-il? Un imitateur peut-il tre un crateur? Notre conception
moderne de la cration artistique fonde sur
limpratif de loriginalit rend incompatibles
nos yeux la cration et limitation. Pourtant
La Fontaine, Molire, Racine se sont montrs de
grands crateurs en rcrivant les uvres du
pass; pourquoi et comment?
Comment comprendre le mot recration? Une
rcriture fait-elle voir sous un jour nouveau le
texte quelle rcrit ? Do vient le renouvellement quelle apporte? Suffit-il quune rcriture
porte lempreinte de son poque pour tre une
vritable recration? Que faut-il de plus?
Dans quelle mesure la rcriture est-elle
rcration? Une rcriture comporte-t-elle toujours une part de jeu? Cest le cas pour la parodie; souvent pour le pastiche (exemple du texte C
avec la reprise dun morceau choisi clbre;
le style pseudo-mdival appliqu au cinma; la
parodie de manuel scolaire avec les notes en bas
de page et les tymologies fantaisistes).
Le mode ludique nest-il quun divertissement
superficiel? Exemple de lOulipo: ces rcritures
ne sont pas seulement des facties; elles sont
aussi un travail sur le langage et une rflexion
sur la cration potique et littraire.
CRITURE DINVENTION
215
31 Les rcritures
32
Instructions officielles
Les sujets prennent appui sur un ensemble de textes (corpus) distribus au candidat, ventuellement
accompagns par un document iconographique si celui-ci contribue la comprhension ou enrichit
la signification de lensemble. Ce corpus pourra galement consister en une uvre intgrale brve ou
un extrait long (nexcdant pas trois pages). Il doit tre reprsentatif dun ou de plusieurs objets dtude
du programme de Premire imposs dans la srie du candidat, et ne doit pas rclamer, celui-ci, un temps
de lecture trop long.
Une ou deux questions portant sur le corpus et appelant des rponses rdiges peuvent tre proposes
aux candidats. Elles font appel leurs comptences de lecture et les invitent tablir des relations entre
les diffrents documents et en proposer des interprtations. Ces questions peuvent tre conues de faon aider
les candidats laborer lautre partie de lpreuve crite, la partie principale consacre un travail dcriture.
Lorsque de telles questions sont proposes, le barme de notation est explicitement indiqu, le nombre de points
attribu aux questions nexcde pas 4 points dans les sujets des sries gnrales et 6 points dans les sujets
des sries technologiques.
Bulletin officiel, n 26 (28 juin 2001).
Objectifs et comptences
Saisir lunit dun corpus
Analyser la question pose
tape 3 tape 2
tape 1
216
Exercices
b. Reformulation
1. Il faut montrer que chaque texte du corpus
assigne un rle plus ou moins diffrent au costume de thtre.
2. On doit comparer les pomes pour en dgager les points communs (thme, fonction, forme,
registre, mouvement littraire).
3. Il faut rechercher la thse dfendue par les
auteurs du corpus et la reformuler en une phrase.
4. La question ne porte que sur deux textes. Il
sagit de dgager la vise de ces textes pour
expliciter lobjet de la dnonciation.
5. Il faut dgager la faon dont chaque texte
parle de la relation amoureuse, pour en montrer
les points communs et aussi les diffrences.
6. La question invite rechercher les lments
ralistes et vraisemblables des portraits tudier.
7. Il sagit de retrouver les points communs entre
le texte dHomre et les autres documents prsents dans le corpus.
8. Il faut rechercher dans les textes du corpus les
diffrents lments qui illustrent par lexemple
les propos formuls par Jacques Schrer (dans le
Texte D).
9. Aprs avoir identifi pour chaque texte le statut du narrateur (en se demandant qui raconte)
et le point de vue narratif (omniscient, interne,
externe), il faut rechercher dans chaque texte les
lments prouvant ce quon vient davancer, puis
dgager les diffrents effets produits par ces
choix dauteur.
10. On doit dabord interprter les diffrentes
faons dont sont dcrites les villes du corpus,
puis rpondre la question en justifiant sa
rponse, que lon prsentera de faon synthtique, et non texte par texte.
Synthse
Ce sont donc les sensations quprouve lobservateur de ces paysages qui se trouvent mises en
avant dans ces descriptions. Leur point commun
est la transformation du monde en animal ou en
personne, qui permet chaque auteur de souligner un caractre particulier de ce quil dcrit:
tristesse de Bruges, puissance du dgel, gigantisme des champs dexploitation ptrolire.
Texte B
Vise de la prface : dfendre la simplicit
dans une tragdie.
218
Texte B
1. nonciation personnelle : pron. 1re pers
(v. 2, 9, 16), modalit expressive (exclamatives
prdominantes), phrases non verbales (fuir, v.2).
2. Apostrophes lyriques: nuits (v.6); mon
cur (v.16).
3. Expression du dsir: rptition de fuir, dont
le choix de linfinitif traduit une pense brute,
exclusive.
4. lan enthousiaste: laccumulation des ngations (ni, v. 4, 6, 8) renforce labsence dobstacles au dpart souhait; adresse au steamer,
vers 10 au prsent : donne limpression que le
dpart est imminent.
5. Lenvie dailleurs: certitude du dpart (Je partirai!, v.9); Rien isol par la virgule, accentu
par la valeur catgorique du futur: rien [...] ne
retiendra ce cur (v.4-5); identification implicite du pote et des oiseaux (v.2) dont il envie
la libert; la tentation du large se traduit par un
chant des sirnes (v.14) quincarnent les matelots ; besoin de renouveau : cume inconnue
(v.3); exotique nature (v.10) ; mme les risques
sont envisags (v.13-15), mais accepts (v.16).
6. Le sentiment dennui et le rejet du pass :
le quotidien du pote est voqu mais mis
distance, soulignant ainsi son envie de libert.
Il est associ lennui (le vers 1 donne limage
dun pote amer et blas) ; lactivit dcriture
est prsente comme improductive (lexique de
labsence: clart dserte et vide papier, v.6-7);
le pote est dtach de toute relation (la jeune
femme allaitant son enfant, v.8, semble navoir
aucun lien avec le pote); lennui est personnifi par la majuscule au vers 11 o sexprime le
mme dtachement par lemploi de larticle (un
et les) au lieu dun possessif.
Arguments avancs:
largument du plaisir, une pice qui plat est
une pice de qualit: La principale rgle est de
plaire et de toucher (l.14);
largument de lexprience: les dtracteurs de
Brnice en ont tous apprci la reprsentation
(l.6 9).
Texte C
Vise de la prface : dfendre le drame, le
mlange des genres.
Arguments avancs:
le drame est un reflet de la vie, o se ctoient
vnements grands et petits, douloureux, comiques [] (l.12);
cette alternance est le moteur de lintrt du
spectateur et garantit aussi le message moral
(l.14-15).
Texte C
1. nonciation personnelle: pron. 1re pers. dans
la 1re strophe.
2. Sentiment de regret (strophe 1, emploi du
futur antrieur = bilan); lan lyrique des vers 6
et 7 (modalit exclamative, interjection).
3. Mais un sentiment damertume, voire de
cynisme, domine: moquerie des adieux hypocrites (v.6-7); rancur qui amne le pote
numrer mtaphoriquement les obstacles un
bonheur quil na pas connu (les bateaux / Du
bout de la jete, v.8, semblent trs loigns);
219
220
33
Exercices
Rfrences citer
Texte B
Texte A
Tirs des grandes civilisations:
tortures de Phalaris (Sicile
grecque), de Busiris (gypte),
de Nron (Rome).
Exemples
fictifs
Les accuss:
Un Biscayen
Leur crime:
A pous
sa commre.
Deux Portugais Nont pas
mang de lard.
Pangloss
A trop parl.
Candide
A cout.
Mtaphores
Ironie
Texte C
Exemples bibliques:
Aod assassine le roi Eglon
(l.14).
Judith coupe la tte
dHolopherne (l.12).
Samuel hache en morceaux le roi
Agag (l.16).
Joad assassine sa reine (l.17).
Mtaphores files
[fanatisme / maladie]
Folie (l.1), maladie de lesprit
(l.2); [compare ] la petite
vrole (l.3); maladie
pidmique (l.4); les accs
du mal (l.7); la peste des mes
(l.10); poison (l.12); cerveaux
infects (l.12).
[philosophie / remde]
Lesprit philosophique (l.5) =
un remde (l.4); prvient
[le mal] (l.7); adoucit
[les murs] (l.6).
Lexique
pjoratif
Le dgoutant et lhorrible
charnier de lintolrance (l.15).
b. Le recours aux images en gnral et aux mtaphores en particulier permet aux auteurs du
corpus de rendre leurs propos trs concrets. En
effet, la mtaphore a une fonction argumenta33 La question sur le corpus (2)
tive, elle montre la ralit dnonce. Ainsi, Helvtius personnifie le fanatisme, disant quil met
les armes la main des princes chrtiens (l.1-2).
Grce au verbe planter, propos des Espagnols
222
qui plantent la croix et la dsolation (l.8), lauteur produit une image visuelle. Enfin, le procd
de visualisation est le mme dans lvocation du
couteau sacr de la religion lev sur le sein des
femmes, des enfants, des vieillards (l.11), il cr
par effet dhypotypose, un tableau frappant qui
met une scne violente sous les yeux du lecteur.
Voltaire, dans larticle Fanatisme, adopte le
mme discours imag. La mtaphore file de la
maladie contagieuse a une valeur argumentative,
en rapprochant le fanatisme de la peste (dont
le texte reprend les caractristiques) ; lauteur
voque concrtement lampleur du danger que
reprsente le fanatisme. Ce recours aux figures
danalogie a donc aussi une vise didactique, la
mtaphore sert faire comprendre. Les philosophes se servent dune ralit connue (la maladie) pour expliquer les dangers de ce qui lest
moins (le fanatisme religieux).
ceux de la satire (l. 6). Racine dfend la simplicit daction dans sa tragdie Brnice: cette
mme simplicit que javais recherche avec tant
de soin (l. 2). Lauteur nexpose pas explicitement dans cet extrait en quoi la simplicit est
une vertu de la tragdie classique, mais avance
largument du succs de sa pice. Hugo justifie
lalternance du sublime et du grotesque dans le
drame romantique: [...] la vie humaine, cest-dire des vnements grands, petits, douloureux,
comiques, terribles (l. 11). La vie est faite de
contraires, le thtre doit la reflter.
3. Exposer lenjeu dun genre dramatique: Selon
Molire, la comdie a pour but de corriger les
travers humains : lemploi de la comdie est de
corriger les vices des hommes (l.1). Selon Racine,
la tragdie a pour but de plaire et de toucher: La
principale rgle est de plaire et de toucher. Toutes
les autres ne sont faites que pour parvenir cette
premire (l.14). Selon Hugo, le drame a pour but
dapporter plaisir et enseignement : [...] pour
le cur ce plaisir quon appelle lintrt, et pour
lesprit cette leon quon appelle la morale (l.14).
Sujet de Bac
Sries gnrales
QUESTION
Introduction
Traits communs aux trois textes justifiant leur
rapprochement : trois scnes douverture qui
mettent en scne un personnage unique.
Prsentation et intrt de la question pose:
Par quels moyens originaux chaque auteur
parvient-il raliser les enjeux dune scne
dexposition?
Quel intrt reprsente le choix dune prsentation monologue?
I.Des modes dexposition originaux...
A. Loriginalit de lexposition du Malade imaginaire
Lexposition selon les rgles du thtre au
XVIIe sicle doit tre rapide et complte. Celleci ne peut dpasser les premires scnes de la
pice. Son rle est de prsenter lintrigue principale, les personnages et le registre (que le spectateur du XVIIe sicle devine en gnral au titre,
au dcor). Le mode dexposition le plus frquent
est le dialogue, entre deux personnages importants ou entre un personnage et son confident.
Cet extrait est donc atypique, peu de dramaturges ont eu recours au monologue pour inaugurer leur pice (deux sont rests dans les mmoires,
celui du Malade imaginaire, et celui de Cinna, de
Corneille).
Non seulement Argan est seul en scne, mais
il ne livre aucune information concernant une
ventuelle priptie qui se serait droule avant
le lever du rideau. Dans cette scne, il ne se
passe rien. Argan fait ses comptes, se plaint en
bon bourgeois du service de ses domestiques. Il
est seul en scne et ne bouge pas.
B. Prsentation de lintrigue par un personnage
omniscient
33 La question sur le corpus (2)
224
CRITURE DINVENTION
226
34
Le commentaire (1)
tudier le texte,
concevoir un plan dtaill
Instructions officielles
Le commentaire porte sur un texte littraire. Il peut tre galement propos au candidat de comparer deux textes.
En sries gnrales, le candidat compose un devoir qui prsente de manire organise ce quil a retenu
de sa lecture, et justifie son interprtation et ses jugements personnels.
En sries technologiques, le sujet est formul de manire guider le candidat dans son travail.
Bulletin officiel, n26, (28 juin 2001)
Objectifs et comptences
Lire et comprendre le texte
Vrifier ses impressions en interrogeant le texte
Trouver et formuler les axes du commentaire
Exercices
Impressions
Adjectifs qualifiant
le texte
Drle
Acerbe, cruel
Dtaill, imag
Droutant
Clownesque
Ordinaire, quotidien
Genre
Roman
Thtre
Mouvement littraire
ventuel
Thtre de labsurde
Forme de discours
dominante
Narratif et descriptif
Descriptif
nonciation
Sujets et
thmes dominants
Intentions de lauteur
(Registres)
Satirique
227
34 Le commentaire (1)
34 Le commentaire (1)
34 Le commentaire (1)
230
35
Le commentaire (2)
Rdiger un paragraphe
Exercices
231
35 Le commentaire (2)
36 Le commentaire (3)
Rdiger lensemble du devoir
Exercices
b. tape 2 de lintroduction
Auteur du sicle des Lumires, Choderlos de
Laclos mne, paralllement une carrire militaire, une carrire littraire. Son roman pistolaire Les Liaisons dangereuses, publi en 1782,
233
36 Le commentaire (2)
Proposition
Au cur du mouvement humaniste, un groupe de
potes dcide de renouveler la posie franaise:
ils nomment leur mouvement la Pliade. Ils
privilgient notamment le lyrisme dans lexpression du sentiment amoureux. Pour cela, ces
potes choisissent frquemment la forme fixe du
sonnet import dItalie et trs la mode. Ronsard
(1524-1585) appartient la Pliade ; ses Sonnets pour Hlne datant de 1578, constituent
un recueil de posie amoureuse dont est extrait
Lautre jour que jtais sur le haut dun degr.
Ce court pome voque la rencontre fugitive des
deux amants. Si le pote met en scne la rencontre pour en faire un tableau, il exprime aussi
la souffrance que peut provoquer lamour, tout
en idalisant la femme aime.
Transition
Alors que cette scne, comme nous venons de
ltudier, prsente la dclaration damour de Ruy
Blas, simple valet, la reine, lextrait contient
en mme temps le constat dchec qui simpose
aux amants.
Transition I. / II.
Aprs avoir vu que Ronsard offre au lecteur,
travers son sonnet, une scne observer, nous
allons tudier la manire dont le pote rend
cette scne plus personnelle grce au lyrisme.
TransitionII. / III.
Malgr les souffrances que peut provoquer
lamour, il nen reste pas moins que le pote voit
dans la femme aime un tre exceptionnel.
Conclusion
Cette scne, centrale dans la pice, reprsente
un tournant : les deux hros, qua priori tout
opposait, tout sparait, se rejoignent par laveu
mutuel de leur amour et vivent enfin un moment
de bonheur partag. Cependant, comme dans
beaucoup de drames romantiques, cet amour
est condamn lchec. Ainsi dans On ne badine
pas avec lamour de Musset, laveu que se font
Camille et Perdican prcde tout juste leur sparation dfinitive.
Sujet de Bac
QUESTIONS
234
attend son compagnon: Lantier ntait pas rentr. Pour la premire fois, il dcouchait. (l.15).
Ariane attend Solal : Un soir, peu avant neuf
heures, elle dcida que lattendre dehors, sur le
seuil, faisait obsquieux (l.1).
Cette attente oblige ces deux femmes tuer le
temps : lune observe son environnement (Gervaise), lautre se projette dans lavenir, comme
le montre lemploi du conditionnel, valeur de
futur dans le pass. Ariane fait une rptition
imaginaire de la rencontre venir: Oui, aller simplement ouvrir la porte lorsquil arriverait (l.2).
fois son impatience et son anxit: Elle se prcipita lorsque la sonnette retentit. Mais arrive
dans le vestibule, elle fit demi-tour. [...] de retour
au salon, elle resta devant la glace, sy regarda
sans sy voir (l.18). Elle est tout entire tendue
vers larrive de son amant, et ne voit plus rien
de ce qui lenvironne, mme plus son reflet dans
la glace.
COMMENTAIRE
Remarque : Les citations sont ici entre guillemets, comme elles le seraient dans une copie
dlve.
Sries gnrales
Avec La Princesse de Clves de Madame de
Lafayette, la littrature franaise soffre un
modle dhrone amoureuse. Belle, noble, sa
passion est vcue comme une souffrance et la
mne la mort, relle ou symbolique. La femme
amoureuse devient ds lors un personnage rcurrent marqu par lvolution du personnage romanesque et de la socit dont il est le reflet. Ainsi
dans Belle du seigneur, publi en 1968, Albert
Cohen tmoigne de ces volutions. Ariane, jeune
femme marie va tomber sous le charme du
sducteur Solal; leur passion les dvorera petit
petit et les conduira la fuite et au suicide.
La scne propose notre tude montre Ariane,
jeune femme follement amoureuse, attendre puis
recevoir ltre aim: Solal. Quel regard pose le
narrateur sur les relations amoureuses ? Si le
texte est fidle une certaine tradition romanesque, il renouvelle aussi ce topos.
La scne, dans un premier temps, propose
une vision assez traditionnelle de la passion
amoureuse. Elle nous montre une hrone relativement strotype et dveloppe un sentiment
amoureux idalis.
Ariane semble tre une jeune femme de bonne
famille, elle invite lhomme qui fait battre son
cur boire le th et a le souci du dtail: Oui,
tout y tait, thire avec couvre-thire, tasses,
lait, citron (l.11). Cette crmonie du th, la rfrence au guridon (l. 40) meuble des intrieurs
bourgeois, situe le personnage dans un milieu
ais o rgne le confort matriel. Ariane a tout de
la jeune amoureuse. Soucieuse de son apparence,
elle cherche vrifier, contrler son image. Elle
235
36 Le commentaire (3)
36 Le commentaire (3)
36 Le commentaire (3)
238
37
La dissertation (1)
Analyser un sujet
et concevoir le plan du dveloppement
Livre de llve, pp. 316-321
Instructions officielles
La dissertation consiste conduire une rflexion personnelle et argumente partir dune problmatique littraire
issue du programme de franais.
Pour dvelopper son argumentation, le candidat sappuie sur les textes dont il dispose, sur les objets dtude
de la classe de Premire, ainsi que sur ses lectures et sa culture personnelle.
Bulletin officiel, n26 (28 juin 2001).
Objectifs et comptences
Lire et analyser le sujet
laborer la problmatique et le plan
Exercices
b. Lobjet dtude concern est la comdie classique du XVIIe sicle dans les fonctions qui lui
sont traditionnellement attribues: castigare
ridendo mores (corriger les murs par le rire)
et placere et docere (plaire et instruire).
c. La consigne exclut lemprunt dexemples au
roman mais pas au thtre du XXe sicle ou au
cinma dans lesquels on trouve des comdies . On vitera en revanche de prendre en
exemple des uvres tragiques.
37 La dissertation (1)
Prolongement
On pourra prendre dautres
exemples comme le conflit entre Alceste et Climne dans Le Misanthrope de Molire ou celui
entre Jean et Brenger dans Rhinocros de
Ionesco.
c. Questions de la problmatique
En quoi peut-on en effet considrer les apologues comme lenveloppe agrable dune morale
utile?
Comment sarticulent dans la fable, le conte ou
encore lutopie, un rcit enjou qui divertit et
un enseignement qui dpasse la pure bagatelle?
Quels sont les moyens employs pour divertir et
instruire tout la fois?
Quel est, pour le lecteur, lintrt dun tel dispositif narratif et argumentatif?
240
b. Victor Hugo, dans la Prface des Contemplations, met surtout laccent sur ce que le pote
et les hommes ont en partage, sur leur fondamentale ressemblance. Pour argumenter dans ce
sens, on peut retenir les ides suivantes.
1. Lexistence humaine, telle quun pote peut
lexprimer, est commune tous, sortant de
lnigme du berceau et aboutissant lnigme du
cercueil (l. 9-11): elle comporte notamment une
volution dans le temps, lexprience du vieillissement et de la mort qui, daprs Hugo, assombrissent progressivement notre horizon.
2. Ds lors, la vie humaine ntant pas un bien
propre mais une exprience partage (Nul de
nous na lhonneur davoir une vie qui soit lui,
l.19), lorsque le pote dit je, il se distingue
moins de nous quil ne nous implique dans sa
parole : Hlas ! quand je vous parle de moi, je
vous parle de vous (l.25-26).
3. Aussi la posie, quand elle voque la condition humaine rsume par Hugo dans le dernier
paragraphe (le tumulte, la rumeur, le rve, la
lutte, le plaisir, le travail, la douleur, le silence,
l.30; la Foule et la Solitude, l.30-33), a-t-elle
le pouvoir de runir lindividualit de lauteur et
celle du lecteur, le pote et les hommes.
Questions de la problmatique
En quoi la reprsentation des grandeurs et des
victoires de lme humaine aussi bien que de sa
misre et de ses dfaites constitue-t-elle la destination principale du roman?
Comment celui-ci parvient-il susciter de ladmiration, de la piti mais aussi une rflexion sur
ces deux faces de lexprience humaine?
La complexit rvle par le roman se rduitelle cependant aux deux ples de lexaltation
admirative et de la compassion?
Lme humaine telle que la dpeint le roman
apparat-elle aussi transparente que le suggre
G. Duhamel? Ds lors ne peut-on dfinir dautres
buts du romancier?
37 La dissertation (1)
37 La dissertation (1)
37 La dissertation (1)
origine, cherch rvler parce quelles caractrisent la condition humaine: conflit entre les
hommes et les dieux, les parents et les enfants,
les hommes et les femmes, les matres et les
valets, lindividu et le groupe, etc.
Argument 3
Cette confrontation sexprime
enfin dans le dialogue qui est traditionnellement
la forme privilgie, le ressort dramatique essentiel du thtre, un art o la parole est action
et raction. Elle peut donner sens tous les
autres lments de la reprsentation thtrale:
le corps, les expressions du visage des acteurs,
leurs gestes et leur position dans lespace, leurs
costumes, lclairage, les objets, etc.
37 La dissertation (1)
244
38 La dissertation (2)
Rdiger un paragraphe
Exercices
38 La dissertation (2)
246
Prolongement
Vous pouvez proposer le
mme exercice avec la deuxime partie possible
du devoir.
Question extraite du sujet : Dans quel but le
thtre reprsente-t-il le pouvoir?
pour faire rire comdie et ddramatiser
une situation;
pour inspirer piti ou terreur tragdie;
pour reproduire la ralit et reprsenter, au
sens premier, la vie et les rapports familiaux,
sociaux, etc.
38 La dissertation (2)
Arguments
Nous partons des questions signales en gras cidessus.
I. Le roman comme reprsentation du monde
rel: le roman qui nous ouvre les yeux sur
la vie est intressant
Rponses diverses selon les mots interrogatifs
retenus
[Pourquoi ?]
parce que crer lillusion du rel permet lidentification, ladhsion du lecteur aux personnages
et suscite par l lintrt (romans historiques,
romans policiers, romans biographiques ou autobiographiques).
parce quil largit notre champ de connaissance
et nous permet de mieux juger notre monde.
parce quil nous permet de comparer notre vie
avec la ralit qui nous entoure mais qui nest
pas la ntre.
[Dans quels buts ?]
pour mieux nous faire comprendre la socit
dans laquelle nous vivons;
pour faire accder la connaissance du cur
humain;
dans un but didactique, pour nous avertir des
dangers qui nous menacent, pour nous prsenter
des modles ne pas suivre (peinture des vices)
38 La dissertation (2)
248
c. Paragraphes rdigs
1er paragraphe
Le spectateur vient bien souvent au thtre
pour sidentifier aux personnages et ressentir les mmes motions fortes : il pleure et
il rit, dclame Lechy Elbernon dans Lchange
de Claudel; il a ainsi limpression de vivre une
vie plus pleine et plus riche. En effet, comme
laction est condense, concentre en quelques
heures (dure du spectacle), les mouvements
de lme nen sont que plus intenses. Cest ce
que Lechy Elbernon explique lorsquelle justifie son attrait pour son mtier dactrice : Et
quand je crie, jentends toute la salle gmir. Ainsi
[+ exemple provenant de lexprience personnelle
de llve en tant que spectateur].
Le thtre agit alors aussi comme une thrapie
et propose, selon les mots dAristote, une imitation [] qui, par lentremise de la piti et de
la crainte, accomplit la purgation des motions
de ce genre, phnomne quil appelle catharsis , qui libre les sentiments et motions
refouls. [+ exemple provenant de lexprience
personnelle de llve en tant que spectateur].
2e paragraphe
Le spectateur peut chercher dans le thtre
un enseignement. Cela peut intervenir a posteriori et non dans le vif du spectacle. Le thtre
devient une cole de vie, une faon vivante et
incarne de philosopher , moins fastidieuse
que les essais. Il apporte alors des rponses
aux interrogations que le spectateur ne sait
rsoudre, le plus souvent existentielles : do
venons-nous? que nous rserve le sort?... Ainsi,
pour le metteur en scne et acteur Louis Jouvet:
Condamns expliquer le mystre de la vie, les
hommes ont invent le thtre. En effet, assister une vie termine, entirement droule,
peut, sinon rassurer, du moins clairer le spectateur sur la condition humaine, et, un instant
dans la position privilgie de Dieu, il peut
mieux comprendre au sens propre du terme
une vie, et en partie la vie humaine [+exemple
provenant de lexprience personnelle de llve en
tant que spectateur]. Cest ce quexplique encore
lactrice Lechy Elbernon de Lchange de Claudel:
249
38 La dissertation (2)
Citation : Nous allons au thtre pour penser une heure ou deux autre chose, pour nous
distraire, nous mouvoir. Pour entendre et voir
de belles choses. Michel Cournot (1922-2007),
crivain, journaliste et critique de cinma.
Prolongement
Combiner une citation et son
exprience personnelle.
On pourra faire rdiger un paragraphe argumentatif qui rpondra la partie 1 de la dissertation
ci-dessous et qui comportera dune part la citation propose, dautre part un exemple tir de
lexprience personnelle de spectateur.
C. En clairant lavenir
lments de rponse: Fonction du pote de
Hugo dfinit le rle prophtique que doit remplir le pote, sorte de voyant , dintermdiaire entre les hommes et Dieu, guide clair,
rveur sacr. Sa sensibilit et son intuition lui
permettent de perc[er] les ombres et davertir les
hommes.
251
38 La dissertation (2)
39 La dissertation (2)
Composer la conclusion
Relire et corriger le style
Exercices
252
2e amorce (littraire)
Curieusement, dans le thtre grec, le mot
qui dsignait laction dune pice, agn, signifiait aussi le jeu, le concours, la lutte,
le combat; ce terme marquait clairement que
le conflit, ainsi que sa concrtisation laffrontement sont primordiaux au thtre. Pascal,
au XVIIe sicle, va dans le mme sens quand il
affirme : Rien ne nous plat que le combat,
mais non pas la victoire. [] Ainsi, dans les
comdies, les scnes contentes [cest--dire les
scnes o les personnages sont en harmonie]
[...] ne valent rien. Le texte thtral exploite
III. Un bon dbut de roman cre les conditions dune lecture captivante, tablit un lien
entre lecteur et auteur
Sujet 2
I. Rcrire, cest forcment, sinon copier, du
moins imiter
Transition
Ainsi, limitation est omniprsente, volontaire ou non, et on peut affirmer avec Aragon que
tout le monde imite. Mais tout le monde ne le dit
253
39 La dissertation (2)
Sujet 2
[Amorce] Le mot Renaissance voque demble
lenthousiasme tmraire et la foi dans les capacits de lhomme. Lhumaniste a lapptit de
savoir gigantesque dun Gargantua qui veut
faire de son fils un abmede science Cette
exubrance rabelaisienne est pourtant tempre
par le prcepte que Gargantua dlivre son fils
Pantagruel : [Rappel de la citation / nonc
du sujet] Science sans conscience nest que
ruine de lme . [Problmatique] Dans quelle
mesure cette devise, si bien frappe, avec sa
mtaphore saisissante, rend-elle compte de
la vision du monde des humanistes et de leur
idal? [Annonce du plan] Dune part elle suggre lengouement pour la science qua provoqu le contexte dun monde qui souvre tout
coup ; en mme temps, elle souligne limportance dune caractristique proprement humaine,
la conscience, source de sagesse et qui vient
contrler cette exaltation; enfin, la maxime de
Gargantua rend compte de lquilibre du mouvement humaniste, partag entre optimisme et
lucidit raisonne, conscient de la nature mle
de lhomme et porteur de valeurs la source dun
humanisme moderne.
254
Sujet 2
Les grandes parties du plan
I. Le rle du monologue par rapport laction.
II. Le monologue par rapport aux caractres: il
claire le personnage.
III. Dautres fonctions: donner le ton et donner
un statut au spectateur.
Conclusion
Ainsi, paradoxalement, le monologue ne serait
pas moins conventionnel que le dialogue de
thtre. Issu des origines du thtre o la scne
tait occupe par un unique acteur, le monologue a une place privilgie dans la cration
thtrale : il est utile et parfois ncessaire au
dramaturge pour mener lintrigue et construire
ses personnages. Mais, au-del du texte de
thtre, il est aussi loccasion dun morceau de
bravoure pour le comdien. Il trouve sa rplique
romanesque dans le monologue intrieur que la
littrature des deux derniers sicles a privilgi.
Sujet3
Les grandes parties du plan
I. Un tat desprit: enthousiasme et lucidit.
II. La conception de lhomme et des valeurs
humaines.
III. Nos racines et une raison de croire en
lhomme.
Conclusion
Notre sicle, par son mlange dengouement et
de lucidit, par ses valeurs humaines, est sans
doute plus proche de lhumanisme renaissant que
de la fin du XIXe sicle o la croyance aveugle
du positivisme en la science, le dsir denrichissement tout prix crasaient la diversit de
255
39 La dissertation (2)
Sujet de Bac
QUESTIONS
1. Prsentation du corpus
Des pomes en prose: le travail de mise en page.
La transfiguration du rel.
Des pomes picturaux et musicaux.
2. Des units autonomes qui ont un dbut et
une fin.
Ils dbutent par une description (visuelle,
sonore) qui leur donne leur essor. Aprs ce
dtour dans lirrel, tous finissent par un vanouissement progressif ou un anantissement
rapide de la vision.
Retour au point de dpart, cela prs que le
pome sest panoui entre-temps.
La structure de ces pomes consacre la toutepuissance du pote dmiurge qui cre, anime et
met fin la vie de son pome son gr.
COMMENTAIRE
Sries technologiques
I. Le rcit dune course matinale dans un
monde de rve
A. Les composants dun conte: temps, lieux et
lments concrets feriques
B. Une course qui veille le monde: transformations magiques du paysage
C. Des personnages styliss: un magicien, une
desse (allgorique), un conteur metteur en
scne
Sries gnrales
Pour trouver des axes, partir de la formule du
texte suivante.
Il sagit dun pome en prose (genre) qui ressemble un apologue (genre approch), qui
raconte (forme de discours) la rencontre imaginaire du pote avec un homme trange (thme),
fantastique mais aussi lgrement humoristique
(registres), trange, merveilleux, surraliste,
symbolique (adjectifs qualifiant le texte), pour
faire rflchir aux rapports entre lhomme et son
pass ou le temps, pour rendre compte des pouvoirs de la posie (buts de lauteur).
Plan
Introduction
I. Un pome-rcit, un pome-histoire
39 La dissertation (2)
256
DISSERTATION
Introduction
I. La posie nous loigne de la
ralit
A. Par sa nature et la nature du pote
B. De quelle ralit nous loigne-t-elle ? Pourquoi?
C. Comment la posie nous loigne-t-elle de la
ralit?
CRITURE DINVENTION
Les arguments
Arguments commerciaux (stratgies pour
persuader).
Arguments dautorit: sinscrire dans une ligne
de potes qui seraient des modles.
Arguments de fond : si lon choisit lcriture
en prose, indiquer ce que la prose apporte la
posie (voir la rponse la question 1). Pour
lcriture en vers, indiquer les avantages de cette
contrainte.
Conclusion
Chaque pome et chaque auteur a sa propre
faon de se servir de la posie et de jouer avec
elle, et chacune de ces interprtations de lart
potique a une valeur de transmutation de la
ralit. Si dun ct la posie sloigne de la ralit, de lautre elle la saisit et la montre en toute
sa splendeur (ou sa laideur) pour permettre au
lecteur de sen rapprocher.
La posie nous fait aimer le monde qui nous
entoure grce tous les pouvoirs magiques
quelle possde. En effet, elle murmure secrtement notre conscience que mme si le monde
est parfois dur et cruel, il faut laimer. Reverdy
257
39 La dissertation (2)
40
Instructions officielles
Lcriture dinvention contribue, [] tester laptitude du candidat lire et comprendre un texte, en saisir
les enjeux, percevoir les caractres singuliers de son criture. Elle permet au candidat de mettre en uvre
dautres formes dcriture que celle de la dissertation ou du commentaire. Il doit crire un texte, en liaison avec
celui ou ceux du corpus, et en fonction dun certain nombre de consignes rendues explicites par le libell du sujet.
Lexercice se fonde, comme les deux autres, sur une lecture intelligente et sensible du corpus, et exige du candidat
quil se soit appropri la spcificit des textes dont il dispose (langue, style, pense), afin dtre capable
de les reproduire, de les prolonger, de sen dmarquer ou de les critiquer.
En aucun cas on ne demande, le jour de lexamen, lcriture de textes de pure imagination, libre et sans contrainte.
Bulletin officiel, n26 (28 juin 2001)
Objectifs et comptences
Trouver des arguments
Choisir des exemples pertinents
Introduire et commenter lexemple
Associer argument exemple commentaire
Exercices
Exercice 4
Sujet 1: prolonger (le dialogue entre Perdican
et Camille: Camille lui rpond), mais aussi rfuter une thse (opposer). La thse rfute est: le
monde est horrible, les hommes monstrueux, mais
lamour donne du sens la vie.
Sujet 2 : transposer (vous transposerez) ; mais
aussi tayer une thse (par rfrence au texte
drasme). La thse est : les magnats de la
finance sont mprisables (blme).
Sujet 3: imiter ( la manire de La Fontaine),
mais aussi tayer une thse par un rcit (apologue). La thse est celle contenue dans la
morale par laquelle doit se terminer lapologue.
Sujet 4 : rfuter une thse. La thse rfute
est : les femmes sont infrieures aux hommes
et doivent leur tre soumises (cf. livre de llve,
pp.158-159); corollairement: tayer une thse
(prend parti dans le dbat). La thse est : les
femmes sont les gales des hommes et doivent
tre traites comme telles.
Exercice 1
Sujet 1 : tayer une thse (expliquez [] ce
quest pour vous). La thse est: la posie pour
moi, cest
Sujet 2:
rfuter une thse (convaincre que ne
pas). La thse rfute est : Les apologues sont
rservs aux enfants;
tayer une thse (mais que). La thse est: Les
apologues sont crits pour tous.
Sujet 3: imiter ( la manire de).
Sujet 4:
tayer une thse (soutient que cest la tragdie). La thse est: la tragdie est la plus efficace pour traiter des questions humaines fondamentales;
rfuter une thse (soutient que [] et non la
comdie). La thse rfute est: la comdie est la
plus efficace pour traiter des questions humaines
fondamentales.
La perspective est comparative.
Exercice 2
Sujet 1:
texte 1: crer, en imitant un certain type de
dbut de roman (crivez [...] la premire page
dun roman);
texte 2: tayer une thse (convaincre le directeur littraire). La thse est : mon dbut de
roman est bon et, corollairement: un bon dbut
de roman doit...
Sujet 2:
alternative 1: tayer une thse (le lecteur sindigne). La thse est: on ne devrait pas publier des
romans comme celui de M. Butor; implicitement:
rfuter une thse. La thse rfute est: Les romans
comme celui de M. Butor peuvent intresser les lecteurs (ils sont bons et mritent dtre publis);
alternative 2: tayer une thse (la rponse de
lditeur). La thse est: Les romans comme celui
de M. Butor peuvent intresser les lecteurs.
Sujet 3:
texte 1: tayer une thse (dire votre admiration). La thse est: Votre livre est extraordinaire;
texte 2 : prolonger (votre loge de luvre
choisie) ; tayer une thse (la mme que dans
le texte 1).
40 criture dinvention (1)
discours
Type de texte
Thme
le devoir de mmoire
Registre(s)
oratoire,
cohrent
Situation
dnonciation
Buts du texte
convaincre lauditoire
Niveau de langue
Soutenu (discours),
par moments courant (
[] vos camarades)
Choix faire
Quel vnement?
Lyrique,
pathtique,
polmique?
appel la jeunesse,
devoir de mmoire
vous prononcez un discours, procds
rhtoriques expressifs, progression
argumentative cohrente
discours
La thse que lon doit tayer est: Il faut se souvenir de (?) pour que cela ne se reproduise pas.
Il faut trouver des arguments et donner des
exemples.
262
Exercices
c. Critres dvaluation
Le texte doit rpondre la formule suivante:
Scne de comdie (genre), dans laquelle un personnage argumente sur (forme de discours) un
savoir rcemment acquis (thme), et de manire
comique (registre), pour se vanter (buts du personnage), ce qui fait apparatre le ridicule du
personnage (but de lauteur).
Situation dnonciation (livre de llve p.95):
Qui ? (un Monsieur Jourdain contemporain
sadresse un ami). Il faut analyser la personnalit de Monsieur Jourdain (enthousiasme et
navet).
Il faut aussi tenir compte du verbe se vante: le
personnage doit tre imbu de lui-mme, vaniteux.
Les rapports qui unissent les deux personnages
doivent tre sensibles : intimit ? cordialit ?
opposition ? moquerie ? supriorit de lun sur
lautre?
Veiller ce que la transposition dans le temps
(contemporain) soit opre.
264
Il faut bien donner aux enfants une image raliste du monde: La raison du plus fort est toujours la meilleure; Rien ne sert de courir, il
faut partir point;
La ncessit de faire le lien entre les faits (le
rcit) et les ides (morale) exerce lesprit critique: notamment les fables o la morale nest
pas explicite (La Cigale et la Fourmi).
La lettre:
son fond: il faut en ralit faire le commentaire littraire du pome compos;
sa forme : ne pas prsenter les atouts du
pome comme dans un vrai commentaire compos, mais les amener de faon varie, un peu
comme dans une conversation. Le texte doit
garder un dsordre spontan, tout en sappuyant
prcisment sur le pome;
la personnalit de celui qui crit doit aussi
apparatre (style spontan). Impliquer le lecteur
et rendre sensibles les liens qui lunissent lauteur du pome;
justifier lenvoi de ce pome (la consigne donne
des pistes): rappel des circonstances (le cours
dans lequel le professeur a analys les pomes
du corpus, les ractions en cours). La thse de
dpart est: il est facile dcrire un pome reposant sur une anaphore, ce type de pomes ne prsente pas de mrites particuliers.
Critres dvaluation
Respect du genre des textes et des caractristiques formelles de ces genres. Texte 1 : un
pome reposant sur une anaphore; Texte 2: une
lettre (formule dadresse, datation, lieu, formule
finale de cong);
Originalit du thme pour le Texte 1 (description, rcit dune exprience, rflexion sur le
monde, sur la vie, posie engage); prcision et
qualits des arguments et de la stratgie argumentative du Texte 2 (il sagit dun loge);
Respect de la situation dnonciation. Texte 1:
pas de prcision; Texte 2: qui? vous, lve de
Premire; qui? votre professeur de franais;
Pertinence du registre. Texte 1, votre choix;
Texte 2, la mention en dfendant son originalit et ses qualits littraires autorise un ton
un peu didactique et, selon le registre du pome
mme, un peu humoristique, lyrique (loge
dithyrambique);
Traits dcriture: pour les registres didactique
et lyrique (livre llve, p.344).
267
Sujet de Bac
QUESTION
Plan propos
I. La fantaisie dun apologue: situation, personnages, humour et ironie.
II. Guillemette, un habile avocat de laccusation : un discours loquent, bien construit et
argument.
III. Le message implicite: un rquisitoire contre
les dfauts de lhomme et un appel la tolrance.
COMMENTAIRE SRIES TECHNOLOGIQUES
Introduction
[Amorce] De nombreux artistes prennent leur art
comme une arme pour dnoncer des injustices
41 criture dinvention (2)
268
nages rels et des personnages invents: les premiers donnent de lauthenticit ces derniers).
C. Lefficacit dun texte ou dune uvre artistique tient peut-tre autre chose?
Aux qualits artistiques de lauteur, conjonction dlments dont le personnage est certes
une composante, mais pas lessentiel : style,
registres, force de la peinture.
la sensibilit du lecteur et dune poque: un
personnage, ou une stratgie, peut tre efficace
dans un temps, inefficace une autre poque.
269
Conclusion
Les personnages ont depuis toujours attir lintrt dun public avide dhistoires. Ils sont une composante importante des buts de lart: plaire et
instruire, quils soient rels ou fictifs.
En tout cas, ds lAntiquit, lducation sappuyait, pour former le futur citoyen, sur la lecture de biographies relles ou dapologues,
qui prsentaient des modles suivre ou viter.
Dans ces sortes de pdagogie, le personnage historique et le personnage de fiction avaient tous
les deux leur place et se compltaient. Mais on
sentranait aussi lart du discours et la rigueur de largumentation abstraite.
CRITURE DINVENTION
42 Loral (1)
Instructions officielles
Dans la premire partie de lpreuve orale, le candidat rend compte de la lecture quil fait dun texte choisi par
lexaminateur dans le descriptif des lectures et activits. Cette lecture est oriente par une question initiale
laquelle il doit rpondre en partant de lobservation prcise du texte, en menant une analyse simple
et en oprant des choix afin de construire une dmonstration. On nattend donc de lui ni une tude exhaustive
du texte ni la simple rcitation dune tude faite en classe. [...]
La question Une question crite amne le candidat tudier, en lien avec lobjet dtude ou les objets dtude
retenu(s), un aspect essentiel du texte. Elle est formule avec clart et vite toute utilisation abusive de termes
techniques susceptibles de mettre le candidat en difficult. Elle appelle une interprtation, fonde sur lobservation
prcise du texte.
Lexpos du candidat Le candidat fait une lecture haute voix de la totalit ou dune partie du texte tudier,
avant son expos ou au cours de son expos au choix de lexaminateur.
Lexpos est ordonn. Il prend constamment appui sur le texte propos mais ne peut consister en un simple relev.
Il prsente, de faon libre mais adapte, les lments dune rponse organise la question pose.
Lexaminateur nintervient que de faon trs exceptionnelle :
pendant la dure de lexpos, seulement si le propos du candidat tourne court ;
la fin de cet expos, sil juge indispensable de vrifier la comprhension littrale du texte par le candidat.
Bulletin officiel, n3 (16 janvier 2003).
Objectifs et comptences
Analyser la question
Analyser le texte partir de la question pose
Runir les ides directrices, construire les axes de lexpos
Prparer ses notes au brouillon
Prsenter lexpos
Exercices
On conseillera aux lves denregistrer leur lecture ou de la prsenter devant un auditoire qui
pourrait tre un autre lve, un groupe, la classe
entire ou le professeur.
Pour le pome ou la fable: on en profitera pour
rappeler les rgles de la mtrique (la mesure du
vers).
Pour la scne de thtre : on entranera les
lves rendre sensibles les changements dinterlocuteurs, mnager des silences, rythmer
lenchanement des rpliques.
Pour le roman: on ne ngligera pas le rythme
de la prose. On invitera llve tenir compte
42 Loral (1)
d. Justification: la question sapplique parfaitement au texte dans lequel soprent des glissements subtils et une superposition de modes
de vision:
la focalisation interne qui restitue la perception nave de Candide travers le point de
vue du personnage;
la vision optimiste des philosophes sur la
guerre, adopte par antiphrase par le narrateur;
le regard indign de Voltaire sur la guerre-boucherie et son absurdit.
a. Il faut comprendre:
que le thme de la question est lloge contenu
dans le pome;
que la problmatique de la question rside
dans lexpression Dans quelle mesure. Si lon
sinterroge sur le caractre logieux du pome,
cest quil peut tre mis en doute, quil y a probablement ambivalence. La question consiste donc
se demander si le mot loge est parfaitement
appropri pour dfinir le pome.
Une lecture, mme rapide, du texte fait apparatre en effet une incertitude dans le jugement
port sur Icare et son action. Le pome clbret-il un jeune hros pour son exploit ou met-il en
garde par lexemple de sa chute?
42 Loral (1)
Les tapes respecter sont indiques entre crochets. Nous faisons en italique quelques commentaires sur les rponses proposes.
[Contexte, poque, auteur, uvre] Le thtre
de Ionesco confronte le spectateur aux grandes
interrogations humaines travers des situations
marques par ltranget. Dans Rhinocros, crit
en 1959, lcrivain imagine que les habitants
dune petite ville, gagns par une mystrieuse
pidmie, se transforment en rhinocros, lexception dun seul, Brenger.
[Situation de lextrait] Dans un long monologue,
qui termine la pice, ce personnage exprime les
doutes qui le traversent devant la tentation du
conformisme mais il dcide finalement de rsister pour rester malgr tout un homme.
[Annonce des axes choisis en fonction de la
question pose] Lvolution de Brenger se fait
en plusieurs tapes : le personnage exprime
dabord son dsir dune mtamorphose, puis langoisse devant loriginalit, enfin la rvolte dans
un brusque sursaut.
272
42 Loral (1)
42 Loral (1)
274
43 Loral (2)
Prparer lentretien
Livre de llve, pp. 358-363
Instructions officielles
La seconde partie de lpreuve orale est un entretien, pendant lequel lexaminateur sattache conduire
un dialogue permanent avec le candidat. []
Lexaminateur ne se livre pas un corrig de la premire partie de lpreuve. Il veille ne pas exiger
du candidat la rcitation pure et simple dune question de cours. Il cherche au contraire:
ouvrir des perspectives;
approfondir et largir la rflexion, en partant du texte qui vient dtre tudi pour aller vers luvre intgrale
ou le groupement do ce texte a t extrait; une des lectures cursives proposes en relation avec le texte qui vient
dtre tudi; lobjet dtude ou les objets dtude en relation avec le texte qui vient dtre tudi;
valuer les connaissances du candidat sur luvre ou lobjet dtude;
apprcier lintrt du candidat pour les textes quil a tudis ou abords en lecture cursive;
tirer parti des lectures et activits personnelles du candidat.
En liaison avec lobjet ou les objets dtude, lexaminateur cherche valuer un ensemble de connaissances
et de comptences issu des lectures de lanne. Il ouvre le plus possible cet entretien aux lectures et aux activits
personnelles du candidat, telles quelles sont mentionnes sur le descriptif. Pour cette raison, lexaminateur
sappuie sur les propos du candidat et conduit un dialogue ouvert. Il vite les questions pointillistes.
Bulletin officiel, n3 (16janvier 2003).
Objectifs et comptences
Trouver des arguments
Choisir des exemples pertinents
Exercices
tre compars sur plusieurs points / Plusieurs raisons amnent comparer les deux textes.
Lexercice doit former llve entrer dans le dialogue grce la prise en compte des propos de
son interlocuteur, ici, lexaminateur. Lobligation
de reprendre, dans sa rponse, les donnes de la
question devrait permettre au candidat de ne pas
dvier du sujet.
2. La question impose une interprtation personnelle mais une rponse prudente. Rappeler les
procds de la modalisation : Selon moi, lexpression veut dire, signifie / Daprs ce que
je comprends, lexpression a ce sens:
43 Loral (2)
4. Lpicurisme est la doctrine dpicure, philosophe grec du IIIe-IIe sicle av. J.-C.
Lpicurisme au sens strict se dfinit comme une
sagesse qui doit permettre datteindre un idal
de bonheur en recherchant labsence de douleur
par une vie en quilibre avec la nature et labri
des passions. Puis expliquer que le sens sest
largi une morale du plaisir qui sexprime dans
le carpe diem dHorace (pote latin) illustr
par Ronsard ou encore par Voltaire dans Le Mondain; Le paradis terrestre est o je suis.
Pour lapprentissage, on commencera par travailler sur des notes qui permettront dexplorer
les diffrentes implications de la question. Puis,
pour placer llve dans les conditions de lexamen, on lhabituera remplacer les notes crites
par lopration mentale seule, avec le mme
souci dapprofondissement et de dveloppement.
1. Distinguer dabord les deux termes de la question avant de chercher ensuite les concilier.
Emma est ridicule: elle pense par clichs; elle se
montre incapable dadapter ses rves la ralit.
Mais elle est pathtique. Cest une victime : de
son ducation (niaiserie de ses lectures; prisme
romantique de sa vision du monde), de la mdiocrit de son entourage. Elle souffre; sa mort est
tragique.
Flaubert ridiculise en effet ses rves (religiosit,
homme idal, vasion romanesque); cependant,
il ne condamne pas les aspirations quils expriment. Le point de vue ironique associ la focalisation interne permet lauteur de rendre le
personnage ridicule tout en marquant une vidente compassion son gard.
Lobjectif est dentraner le futur candidat produire une rponse complte en lui proposant,
comme systme dorganisation de sa rponse, un
largissement progressif.
1. Commencer par rappeler lorigine du mot: la
lyre, instrument de musique qui, dans lAntiquit,
accompagnait la posie chante (par ex. lode).
Puis expliquer que ce mot dsigne le registre de
lexpression potique et musicale des motions
et des sentiments.
2. Commencer par le sens restreint du mot: au XVIes.
lhumaniste est lrudit, le parfait connaisseur de
la littrature grecque et latine qui prne le retour
la culture antique. Dans un sens plus gnral, le
mot dsigne, dans le contexte de la Renaissance,
les savants, philosophes et artistes anims dune
soif de savoirs en tous domaines et du dsir de
voir ces connaissances favoriser lpanouissement
de la personne humaine. Aujourdhui, au sens
large, est humaniste celui qui cherche dfendre
les valeurs humaines: libert de pense, dignit
de la personne.
43 Loral (2)
276
1. Montrer ce qui rend le personnage peu sympathique et ce qui le rend blmable (pouseur
toutes mains, grand seigneur mchant homme
vis--vis dElvire, du Pauvre) ajoutant aux mauvaises actions du libertin lhypocrisie de Tartuffe.
Faire valoir la sduction du personnage: habilet
manier le discours; indpendance desprit vis-vis des prjugs, des superstitions, de lautorit et de la tradition; son courage dans le dfi.
2. On attend que soit donne une rponse en
plusieurs points correspondant aux divers aspects
du personnage qui ont veill lintrt du candidat. Le sens du mot aspect tant trs ouvert,
on peut penser : la condition de victime du
personnage (Quasimodo) et au courage dploy ;
au caractre nigmatique du personnage (Meursault, Ltranger) et sa volont de comprendre
labsurdit de sa condition ; la navet du
personnage (Des Grieux, Manon Lescaut), mais
aussi sa force de caractre dont il fait preuve
ds quil sagit des dangers qui menacent celle
quil aime. Dans tous les cas, on peut souhaiter
quun de ces aspects au moins inclue le mode
dinscription du personnage dans le rcit : son
entre dans le rcit est-elle prpare? diffre?
Comment est-il vu par les autres? Est-il le narrateur? Le lecteur a-t-il accs ses penses?
Dterminer dans quelle mesure ces diffrentes
approches du personnage influent sur lintrt
que nous lui portons.
4. viter le portrait psychologique vague en sappuyant sur des rfrences prcises. Antigone est
dcrite comme un tre fragile: la petite maigre
(le Prologue), la petite Antigone (le Chur).
Mais elle est forte dans sa dtermination braver linterdit jusqu la mort: Je suis l pour dire
non et pour mourir ( Cron) ; Antigone avoue
ses fragilits: sa jeunesse (La Nourrice: Questce que tu as [...]? Antigone: Rien, nounou. Je
suis peut-tre encore un peu petite pour cela). Par
ailleurs elle perd une part de son assurance au
cours de la pice: Cron dtruit ses illusions sur
ses frres; la solitude devant la mort lui fait peur.
Le sentiment de lchec la submerge la fin (Je
ne sais plus pourquoi je meurs). Pourtant elle ne
43 Loral (2)
Corpus 1
a. et b. Fables dont la morale est
implicite: La Gnisse, la Chvre et la Brebis
en socit avec le Lion ; Le Chne et le
Roseau . Elles ne comportent pas de moralit
dtache place en tte ou la fin du texte. Leur
enseignement moral est dgager de la confrontation des protagonistes. Dans La Gnisse,
labus de pouvoir apparat dans les propos tenus
par le Lion. Dans Le Chne , lopposition
dans le dialogue ainsi que la progression du rcit
jusqu la chute (!) finale dvoilent lillusion des
278
2. Les deux modes dargumentation se distinguent, lune tant directe, lautre indirecte.
Pascal dveloppe une rflexion. Il fonde son
argumentation sur des ides (prdominance du
vocabulaire abstrait). Le texte de La Bruyre prsente un rcit, comme en tmoignent les verbes
daction et les exemples et mots du vocabulaire
de la description. Pascal analyse un concept
moral dans une perspective philosophique et
thologique. La Bruyre crit un portrait en
action, dcrivant un comportement dans une
perspective anthropologique. Le premier mot de
chaque extrait (Misre / Le fleuriste) tmoigne de
ces diffrentes dmarches.
Ces comparaisons donneront au candidat matire
tayer sa prfrence entre les deux types dargumentation. Il vitera ainsi une rponse purement impressionniste.
279
43 Loral (2)
44 limage fixe
Lire
Instructions officielles
Les finalits de lenseignement de franais: [] dveloppement dune conscience esthtique permettant
dapprcier les uvres, danalyser lmotion quelles procurent et den rendre compte lcrit comme loral.
Activits: [] lire et analyser des images fixes, mobiles.
REPRER LE CADRAGE
ET LANGLE DE VUE
Reprez les diffrents cadrages proposs
dans cette planche de bande dessine. Pourquoi ont-ils t mis en place ici?
La succession des trois vignettes met en place un
effet de zoom.
COMPRENDRE
LA CONSTRUCTION DE LIMAGE
280
INTERPRTER LIMAGE,
COMPRENDRE SA FONCTION
Quelle fonction de limage est privilgie
ici? Commentez les procds employs.
La fonction de cette photographie dHenri Cartier-Bresson est clairement argumentative: elle
peut tre interprte comme une dnonciation
de la pauvret Ceylan et de lindiffrence des
Occidentaux. Limage utilise le contraste entre
lhomme trs imposant et lenfant chtif qui
tend la main. Le choix du cadrage moyen permet de confronter ces deux silhouettes. Lobsit
de lhomme est associe aux excs des socits
occidentales, alors que la maigreur de lenfant
est signe de sa malnutrition. Le rapprochement
entre les vtements des hommes adultes et la
quasi-nudit du jeune garon renforce cette
opposition. Cette photo est prise sur le vif, elle
rsulte de la capacit du photographe saisir
un instant significatif. Les lignes de fuite de la
rue et du trottoir accentuent limpression que
lhomme sollicit avance sans sarrter.
Enfin, il ne faut pas ngliger le troisime personnage de la photographie: lhomme droite dont
le regard saisit le travail du photographe et qui
nous regarde. Il semble interroger le spectateur.
Proposez deux adjectifs pour voquer ce
tableau. Justifiez vos choix par des rfrences
prcises luvre (image et titre).
Exemples de rponse:
Doux: les tons de gris-rose; les fines nuances
dans le tableau essentiellement monochrome; la
rfrence au fleuve, sa largeur qui dpasse le
cadre, rose de Loire : aspect potique du
titre
Fluide : rfrence au fleuve, traces de pinceau
crant un mouvement vertical; lot central (les
bancs de sable de la Loire) autour duquel se
divise le flot de rose
Monotone: le choix du cadre carr (comme lindique le titre Grand carr , dont les quatre
cts sont gaux, accentue leffet monochrome.
APPRCIER COULEURS
ET LUMIRE
Comment le travail sur lombre et la lumire
participe-t-il lambiance de cette scne?
Le titre de luvre de Flix Vallotton, Le dner,
effet de lampe, souligne le travail sur la lumire.
Lclairage de la lampe isole les personnages
autour de la table du reste de la pice plonge
dans le noir. Le personnage de dos au premier
plan se rduit une simple silhouette. La lumire
et ses tonalits chaudes crent une atmosphre
intimiste.
281
45 Lire
limage mobile
Livre de llve, pp. 368-371
La vue de la cabine met en valeur la zone portuaire dvolue aux bateaux paves: cest un univers relativement hostile, domin par le mtal et
les ferrailles stockes.
LE MONTAGE
Quel type de montage est propos? Daprs
vous pourquoi le ralisateur a-t-il privilgi
ce type de montage? Quelle autre possibilit
soffrait lui? Quel sens aurait-elle eu?
Le montage prsent est un montage parallle. Il
permet de suivre la fois les vnements qui ont
lieu au restaurant et le parcours de Slimane parti
la recherche de la graine de couscous.
Le choix du montage parallle installe un vaet-vient rgulier entre ces deux situations, les
confrontant lune lautre. Le spectateur en sait
plus que les personnages, il domine laction et
peroit les difficults qui saccumulent.
La course de Slimane est galement associe par
le montage la danse de Rym, qui est aussi une
course contre la montre pour faire attendre les
invits.
PLANS
Quel type de travelling reconnaissez-vous
ici? Quel intrt y voyez-vous?
Les trois photogrammes tmoignent dun plan
squence. Ce choix permet de voir le dplacement continu de la mobylette dans le paysage
portuaire. La place de lhomme est limite, lenvironnement semble peu accueillant.
Dautre part, le plan squence accentue leffet
de suspens: le spectateur va dcouvrir le bateau
que Slimane veut transformer en restaurant.
Cette longue traverse cre une attente.
LE SON
282
au fonctionnement
47 des mdias
Sinitier
Exercices
b. Le recours aux jeux sur les mots permet de frapper le lecteur, dattirer son attention sur un fait.
des documents
Livre de llve, pp. 378-381
Exercices
1. pal
3. gal
5. impt
7. pcq
9. Afrq
2. videmt
4. litt
6. csq
8. ttfs
10. M..
B. Le recours la science
II. Le projet littraire des Rougon-Macquart
A. Un cadre spatio-temporel prcis
B. Lhistoire dune famille
C. Le rle central de lhrdit
III. Les particularits de lcriture de Zola
A. Le thme du corps humain
B. Le rseau mtaphorique
C. Dramatisation et rencontre de lHistoire et des
histoires individuelles
Plan
I. Les origines du mouvement
A. Un mouvement qui se distingue du ralisme
Commentaire
Le plan densemble
Les grandes parties sont ordonnes de
faon logique:
I. Cause (les sujets dinspiration)
II. Consquence (lexpression des sentiments)
III. Moyen (les procds choisis)
52
Corriger et amliorer
Instructions officielles
Comptences vises: [] Parfaire sa matrise de la langue pour sexprimer, lcrit comme loral, de manire
claire, rigoureuse et convaincante, afin dargumenter, dchanger ses ides et de transmettre ses motions.
Objectifs et comptences
Sentraner rdiger
Exercices
286
52 Lexpression crite
morts au combat, par lemploi dadjectifs numraux comme neuf dix mille ou trentaines
de mille dmes.