Ducreux Jean-Marie - Rene Abate - Kachaner Nicolas - Le Grand Livre de La Strategie
Ducreux Jean-Marie - Rene Abate - Kachaner Nicolas - Le Grand Livre de La Strategie
Ducreux Jean-Marie - Rene Abate - Kachaner Nicolas - Le Grand Livre de La Strategie
com
Le Grand Livre
de la Stratgie
ditions dOrganisation
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris cedex 05
www.editions-organisation.com
www.editions-eyrolles.com
SOMMAIRE
PRFACE ..................................................................................
13
Section 1
Les fondamentaux de la stratgie .....................................
21
23
24
24
33
37
42
de volume ..................................................
de spcialisation.........................................
fragmentes ................................................
dimpasse....................................................
47
49
50
51
53
57
Les
Les
Les
Les
activits
activits
activits
activits
Groupe Eyrolles
Section 2
La stratgie de groupe (corporate strategy) .....................
63
65
69
71
Lidentit..........................................................................
La vision ..........................................................................
77
77
81
82
83
84
86
89
114
123
Le
La
La
La
125
126
127
133
135
147
153
155
165
169
181
182
192
209
211
213
215
220
222
225
226
Groupe Eyrolles
Section 3
Sommaire
229
232
234
237
238
240
241
242
245
247
248
257
258
263
264
266
271
273
275
275
280
283
Section 4
Le dialogue stratgique ......................................................
289
291
298
Groupe Eyrolles
303
306
Les mga-tendances........................................................
Les bibliothques de mga-tendances ...........................
311
313
316
321
324
329
333
Lanalyse de lenvironnement.........................................
La segmentation stratgique...........................................
La synthse SWOT..........................................................
Lvaluation des options stratgiques ............................
Le cycle annuel de revue de performance....................
Les indicateurs stratgiques............................................
359
359
361
MDITATIONS ...........................................................................
372
INDEX .....................................................................................
373
BIBLIOGRAPHIE ..........................................................................
375
Groupe Eyrolles
335
336
347
354
357
PRFACE
Cest avec plaisir que jai accueilli linitiative du Boston Consulting Group et de Jean-Marie Ducreux de publier un livre sur les
ides fondamentales du BCG en termes de stratgie. Je crois
trs profondment que les intuitions puissantes de Bruce
Henderson reprsentent un progrs essentiel dans la comprhension de lconomie.
Cette pense sest dveloppe et applique dans le monde de
lentreprise, travers une pratique de dj quarante ans. Il me
semble lgitime que les ides du BCG soient dsormais mieux
connues du grand public et des enseignants.
Je puis tmoigner, quant moi, qui ai eu la chance dtre jeune
consultant au BCG lheure o tout commenait, davoir pu en
tant quoprationnel en prouver la puissance concrte, sur une
trs longue dure et dans un trs grand nombre de situations.
On a expliqu que lapproche du BCG ne fonctionnait que
pour les grandes entreprises, cela nest absolument pas exact :
avant dtre grandes, les entreprises ont t petites quand leur
march tait encore limit. cette poque de leur vie, celles
qui sont devenues les leaders ont su trouver et exploiter les
10
Groupe Eyrolles
Prface
Alors, dans le monde tumultueux qui est le ntre, il est important de bien respecter le savoir-faire de base que ce livre
explique, notamment :
comprendre les effets dexprience dans le monde des
produits (la valeur de la part de march) ;
analyser la densit et les parts de march locales dans le
monde des services ;
savoir faire une segmentation pertinente et y associer
lhorizon de temps adapt ;
connatre la formule de la croissance soutenable ;
faire le lien entre stratgie et finances.
Lintuition de Bruce Henderson tait extraordinairement
simple : le jeu concurrentiel explique virtuellement tout en
conomie. Savoir allouer ses ressources mieux que ses adversaires dans un monde de libre concurrence est la seule source
de croissance durable.
Sur un plan philosophique, la concurrence est un autre nom
pour libert . Si vous voulez vivre dans un monde de certitudes, vous devez faire une croix sur la libert. Les lecteurs de
ce livre ne sont sans doute pas dans ce cas. Ils doivent donc
vivre le jeu concurrentiel. En aidant comprendre comment se
comporter dans ce jeu ouvert et en mouvement, ce livre et le
BCG plus largement contribuent faire progresser la libert.
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M. Xavier FONTANET
Prsident-Directeur Gnral dEssilor
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Introduction
Groupe Eyrolles
HISTOIRE ET BUTS
DE LA STRATGIE
13
Le mot stratgie aurait pu tre appliqu aux affaires conomiques ds cette priode en sappuyant sur les principes de
stratgie militaire. Pourtant, il nen a rien t. Cest seulement
au milieu des annes 1960 quil a t utilis dans un contexte
micro-conomique, en tout premier lieu par Alfred Chandler,
professeur au MIT, dans son livre Strategy and structure publi
en 1963, puis de manire quasi simultane en 1965 par Igor
Ansoff, dans son livre Corporate Strategy et par Bruce
Henderson, fondateur du Boston Consulting Group qui le
premier, a articul les grands principes de la stratgie dans le
domaine de lentreprise.
Cette priode correspond probablement une charnire o le
monde est pass dune conomie de demande une conomie
14
Groupe Eyrolles
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15
Lessence de la stratgie est la recherche de lavantage concurrentiel le plus durable possible ; lavantage concurrentiel est,
par dfinition, un avantage relatif. Dans les espaces ou les situations o il ny a pas de concurrence, soit pour des raisons physiques (au Moyen ge le forgeron du village bnficiait dun
monopole naturel) soit pour des raisons politiques (en Union
sovitique, cest le Gosplan qui organisait la production), il ny
a pas de recherche davantage concurrentiel. Mais ds lors quil
y a commerce, transports, standardisation, monnaie, il y a
concurrence et chaque entreprise mne sa manire sa
recherche de lavantage concurrentiel. Lavantage concurrentiel
initial est toujours celui de la comptitivit par les cots et par
les prix. Comme on le verra ultrieurement, les cots et les prix
tendent baisser en monnaie constante sur de trs longue
priode pour des raisons varies dont la recherche de standardisation et laugmentation des volumes. Dans un second temps,
et notamment lorsque la croissance dun march donn ralentit,
la recherche de lavantage concurrentiel ne passe plus ncessairement par la comptitivit des cots et des prix mais par la
valeur attribue au bien ou au service, valeur gnre par des
formes multiples de diffrenciation telles que qualit, service,
fiabilit etc. Par exemple, en 1981 les magasins Leclerc
menaient une campagne de publicit sur la baguette vendue un
franc : il sagissait alors dun produit trs standard vendu grce
son niveau de prix trs comptitif ; aujourdhui, on trouve
chez le boulanger une offre de baguette avec un large choix
diffrenci : baguette tradi , baguette au ssame, baguette au
bl complet,) vendu entre 1 euro et 1,5 euros, soit 6 10 fois
16
Groupe Eyrolles
rveiller dans la douleur. Plus que jamais, la stratgie doit imprativement avoir une place de tout premier rang aux cts de
loprationnel et demeurer lart de faire mieux que ses concurrents sans avoir ncessairement des ressources suprieures ou
lart de dcouvrir avant les autres les espaces o il ny a pas
encore de concurrents.
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17
18
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La difficult de la dcision stratgique est son caractre difficilement rversible : quil sagisse de la cration dun avantage
concurrentiel durable par le positionnement dune activit, de
la cration dune usine, de lacquisition dune entreprise, de la
cession dune activit, de la fermeture dune usine, de linvestissement sur une marque, de la cration dun rseau de distribution, etc., il est difficile de revenir en arrire rapidement ; si
une telle dcision devait tre prise, elle serait en tout tat de
cause coteuse. En revanche, la plupart des dcisions oprationnelles peuvent tre plus facilement renverses et cot
moindre : modifier une campagne de publicit, rajuster un
rseau commercial, rorganiser le service clients constitue des
dcisions oprationnelles qui peuvent tre mises en uvre
relativement court terme.
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19
Section 1
Les fondamentaux
de la stratgie
Chapitre 1
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SAPPROPRIER
LES FONDAMENTAUX
DE LA STRATGIE
23
La courbe dexprience
Ce phnomne, connu sous le nom d effet dexprience ou
courbe dexprience , peut tre rsum de la manire simple
suivante : chaque doublement du volume de production
cumule par une entreprise bien gre dans la production dun
bien ou dun produit clairement identifi, les cots de production
unitaires exprims en monnaie constante de ce bien diminuent
de 15 20 %. Cette baisse des prix et des cots en fonction de
laccumulation dexprience a t mise en vidence dans de
nombreuses industries et secteurs : ce constat a une porte
universelle et se remarque sur des priodes trs longues. Les
graphiques ci-dessous montrent plusieurs exemples de comportements de prix et de cots, dans les services (tlphone)
lnergie (sables bitumineux et oliennes) et dans lindustrie
(mmoires dynamiques)1. ce stade, lhypothse est faite que
prix et cots voluent de la mme manire long terme :
Pour plus dexemples, se rfrer Stratgie, les cls du succs concurrentiel, Jean-Marie Ducreux, Maurice Marchand-Tonel, ditions dOrganisation,
2004, ou aux publications du Boston Consulting Group.
24
Groupe Eyrolles
Les raisons expliquant ce phnomne ont t clairement identifies. Elles peuvent tre regroupes en six grandes catgories :
lapprentissage ;
la spcialisation ;
linvestissement ;
leffet dchelle ;
le changement technologique ;
la matrise du temps.
1935
pente : 76%
1930
10 0
1944
1967
1974
10
1972
1980
2000
1990 2007
1
1
10
100
1000
10000
100000
1000000
Volume cumul
(Nombre d'appels en millions)
Pente : 70%
10
1
10
1 000
MW cumules aux tats-Unis
100
1 000
100
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10
1
0
0
0
Source : BCG
10
100
25
1 000
10 000
100
1981 = $34/baril
1 400 MBPD1
10
1
100
2004 = $7/baril
1 100 MBPD1
Milieu des annes 1990
Utilisation de la mthode de la
sparation gravitaire stimule
par injection de vapeur (SGSIV)
1 000
Pente : 76%
10 000
(Millions de barils)
Lapprentissage
Lapprentissage est un effet qui a t observ lors de la production davions pendant la Seconde Guerre mondiale : le taux de
dcroissance des cots de main-duvre par unit produite tait
en gnral de 10 15 % pour chaque doublement de volume
cumul. Cet effet est facilement comprhensible : plus on fait
quelque chose, mieux on le fait. Dune manire pratique, cela
signifie que lon peut produire le mme bien avec moins de
temps ou que lon peut en produire plus dans le mme temps.
Cest une des raisons qui a pnalis Boeing par rapport Airbus de 1995 2005 ;
le directeur des ressources humaines dAirbus a indiqu en public (congrs HR
2003, Paris) que ce mode de gestion, pratiqu par British Aerospace, avait pnalis
le GIE Airbus au milieu des annes 1990 par des dlais de livraisons dailes plus
longs et des cots plus levs. Cest aussi une des raisons, mais non la seule, qui
explique lcart de cot entre les constructeurs automobiles nord-amricains et les
26
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Ce phnomne est nanmoins complexe parce quil se matrialise dans lentreprise aussi bien au niveau individuel quau
niveau collectif ; il est connu que les entreprises qui licencient
un personnel expriment pour faire face un cycle de production bas mettent du temps retrouver leur niveau de productivit antrieure quand elles recrutent du nouveau personnel.
La spcialisation
Lorsque les volumes augmentent, il devient possible de spcialiser tout ou partie du processus de production : la spcialisation permet ainsi de diminuer de 10 15 % le temps ncessaire
pour produire une unit ou daugmenter de 10 15 % le
nombre dunits produites dans un temps donn.
Lexemple ci-dessous a trait la fabrication de chariots
lvateurs :
Effet de la spcialisation
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Usine europenne
Nombre de familles de produits
Indices de cot :
matires premires
main-duvre directe
frais indirects
Cot total
Niveau de prix constat (indices)
20
Usine
japonaise
6
75
4
21
100
100
65
2
12
79
80
27
Lavantage de cot de lentreprise japonaise provient principalement dune focalisation de la production sur un nombre
rduit de familles de produits.
Sony, leader mondial de la production de produits lectroniques grand public, a
connu un affaissement fort de sa marge au dbut des annes 2000. Afin de la
rtablir, le groupe sest engag dans un vaste programme de rductions de ses
cots. Lun des lments les plus spectaculaires de ce programme tait la
focalisation sur un nombre rduit de composants : celui-ci est pass de 840 000
100 000, dont 20 % propres Sony, les 80 % restants tant des composants
standards utiliss par les autres fabricants. Une rduction forte du nombre de
fournisseurs, passs de 4 700 1 000 tait aussi au programme.
Linvestissement entrane une diminution des cots. Sans investissement, il ne peut y avoir daugmentation de la capacit et il
ne peut gure y avoir de diminution des cots pour une capacit constante. Linvestissement ici est entendu comme un
ensemble de modifications dans le processus de production,
impliquant aussi bien une nouvelle conception du produit, que
28
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Linvestissement
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Leffet dchelle
Leffet dchelle est connu, mais il est parfois difficile
mesurer prcisment. Il a pour consquence une rduction du
cot unitaire des biens produits rsultant directement de
laugmentation du nombre dunits produites. Il sapplique
lensemble des tapes de conception, de production, de
commercialisation, dadministration, etc. En production,
laugmentation de volume permet de rpartir les frais fixes et
les amortissements sur un volume accru ; comme dune
manire gnrale, laugmentation du montant de linvestissement est infrieure laugmentation du volume quil permet
datteindre, les cots unitaires baissent. Un volume lev
29
40
0
10
20
30
Volume/modle en '000
30
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pente : 75 %
10
1
1000
10000
100000
1000000
AuMin $M
Source : BCG.
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pour la grer sont trs importants. Les cots de logistique reprsentent aussi une limite lexploitation de leffet dchelle ; une
usine gigantesque pourra permettre de baisser les cots
unitaires de production mais imposera de livrer les volumes
produits des distances qui rendront le cot de distribution
prohibitif. Une autre limite de leffet dchelle est le risque de
capacit et de surcapacit qui peut rsulter de linvestissement
similaire de concurrents ou dune faiblesse conjoncturelle du
march. Le producteur se retrouve alors avec un excdent de
capacit et dans limpossibilit damortir les investissements sur
les volumes prvus.
Une usine de ciment na de sens conomique que sur un rayon de 100 km
environ. Une usine de 1,6 MT par an a des cots nettement infrieurs une usine
de 0,8 MT, mais elle na de sens que si elle a un march suffisant distance
raisonnable. Cette vidence na pas empch certains cimentiers occidentaux de
se retrouver en difficult lorsquils ont rachet des usines dEurope de lEst,
splendides techniquement mais sans dbouch proche. Ds que le transport
(quasiment gratuit lpoque communiste) est devenu payant un vrai prix de
march, il a fallu faire des rvisions parfois dchirantes. Pour compliquer laffaire,
une usine cimentaire sur un port a un rayon daction trs diffrent dune usine
identique dans les terres et tous ces quilibres dpendent fortement du cot de
lnergie !
31
Le changement technologique
Un des moteurs les plus importants de baisse des cots est le
changement de modle conomique ou le changement technologique.
Yanmar Diesel est un producteur japonais de moteurs diesel et de matriel
agricole. En 1975, lentreprise traverse une priode difficile caractrise par la chute
des ventes et des rsultats. Elle transforme alors son systme de production pour
adopter le systme Kanban ou juste--temps, systme dans lequel les matires
premires, les pices et les composants sont produits et livrs juste avant leur
utilisation. Malgr une augmentation du nombre de modles de moteurs produits
(qui passe de 150 en 1976 plus de 900 en 1981) les gains de productivit ont t
spectaculaires : la productivit de la main-duvre a t multiplie par deux en cinq
ans, les encours de fabrication ont diminu de 70 % environ, le volume de
production correspondant au point mort est pass de 80 50 % de capacit et les
cots de la plupart des produits ont baiss de plus de 40 %.
En vingt ans, Dell est devenu le premier constructeur mondial de PC en
rvolutionnant le modle traditionnel de production et en mettant au point son
propre modle, sans cesse perfectionn, fond sur la vente directe et une gestion
tendue de la chane logistique en respectant deux grands principes : llimination
des tapes intermdiaires et lintgration de composants standards. Il bnficie
ainsi des matriels les plus rcents et des meilleurs tarifs quil peut rpercuter
immdiatement ses clients. Cette politique lui permet de fonctionner avec des
stocks nuls ( le stock est la pire chose que lon puisse avoir dans un secteur o la
valeur des matriels dcline rapidement ) et doffrir des dlais rduits ses clients.
Les fournisseurs ont t invits sorganiser de manire efficace dans le cadre
de ce modle ; ceux qui ne lont pas fait ont t limins (leur nombre a t divis
par trois en quinze ans). Mais, comme on la mentionn prcdemment, ce
modle est comme tout modle instable ; les rsultats ont flchi partir de 2005,
amenant Dell chercher se rinventer.
32
Groupe Eyrolles
La matrise du temps
Groupe Eyrolles
33
Le phnomne est universel et sobserve dans toutes les industries ainsi que dans les services. Il peut cependant tre difficile
mettre en vidence. Les systmes comptables rendent mal
compte des phnomnes conomiques long terme : dune
part les comptabilits analytiques se perfectionnent sans cesse
et les dfinitions changent, rendant les comparaisons long
terme difficiles voire impossibles. Dautre part, la notion de
cot unitaire telle quelle est entendue ici prend en compte
lensemble des cots y compris les cots dinvestissement, les
cots indirects, les frais financiers et les divise par les quantits
produites ; lanalyste se heurte alors lidentification et lallocation des cots. De plus, dans une perspective long terme,
linflation vient occulter le phnomne de baisse des cots ; il
faut donc mener des analyses dtailles sur une base hors inflation pour mettre en vidence lvolution des cots.
Une difficult supplmentaire vient de ce que, trs souvent, la
nature mme du produit volue dans le temps :
Dans le secteur du transport arien, on observe une courbe dexprience sur
plusieurs dcennies mais celle-ci napprhende pas toute la ralit. Le voyage dans
un Airbus ou Boeing na rien voir avec le bruit, linconfort et la lenteur du DC3
hlices des annes 1940 et 1950.
LA380 et le Dreamliner prolongent ce phnomne de baisse des cots unitaires
combine avec une amlioration des conditions de voyage.
34
Groupe Eyrolles
Il ne faut aussi jamais oublier que leffet dexprience de lentreprise ne porte que sur sa propre valeur ajoute et sur les cots
quelle contrle directement. Si lon produit des ustensiles de
cuisine en aluminium ou en acier inoxydable, il est vident que
(mme si lefficacit dans lutilisation de la matire premire fait
partie de leffet dexprience) lon ne contrle pas les cots des
producteurs amont.
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Un autre lment qui vient attnuer limpact de leffet dexprience sur une entreprise donne est la diffusion dexprience
par le biais des fournisseurs ou des partenaires extrieurs : les
moins expriments profitent dune faon certes attnue de
ces transferts. Cest pourquoi la valeur de la part de march
rsultant de leffet dexprience varie selon les caractristiques
du secteur. Mais dune manire simplificatrice, on peut, dans la
plupart des cas, approximer exprience cumule relative et part
de march relative.
Ainsi, dans les secteurs en forte croissance o les concurrents
croissent en capitalisant sur des brevets ou des technologies
propritaires, o les transferts dexprience dun concurrent
lautre sont limits, la valeur de lexprience accumule et donc
35
La prise en compte des variations de lintensit de leffet dexprience est trs importante et est formalise dans la description
36
Groupe Eyrolles
Lavantage concurrentiel
Les consquences de ce phnomne dexprience sont extrmement fortes ; la part de march ou plus exactement lexprience qui permet de bnficier de meilleurs cots et la
croissance qui permet de modifier les rapports de force sont
deux composantes essentielles de toute stratgie dentreprise.
Groupe Eyrolles
37
Pente : 95 %
Allis Chalmer
280
260
Westinghouse
General Electric
5
15
50
Mgawatts cumuls par entreprise
40
31 %
Orange
30
36 %
20
Bouygues
Tlcom
15 %
10
0
0
10
20
30
40
50
Part de march
Orange
ROCE (%)
100
90 %
SFR
55 %
80
60
Bouygues
Tlcom
15 %
20
0
0
10
Source = ARCEP
20
30
40
50
Part de march
38
Groupe Eyrolles
40
Groupe Eyrolles
39
Perte : 75 %
Pente : 76 %
Concurrent B
Concurrent C
Concurrent A
Volume cumul
40
Groupe Eyrolles
0
0.0
0.2
0.4
-10
0.6
E
Z
0.8
A
1.0
1.2
Position concurrentielle
T
-20
-30
D
Source : analyse BCG
Groupe Eyrolles
41
RCP (%)
40
30
20
10
Faible
15
24
38
Part de march (%)
La valeur de la croissance 1
La croissance joue un rle trs important car la position relative
des cots samliore plus rapidement pour les entreprises qui
croissent plus vite que leurs concurrents. cela deux
conditions : dune part la socit qui veut crotre plus vite que
le march doit sassurer quelle dispose bien des capacits
financires ncessaires au financement de cette croissance,
alors mme quelle a des marges infrieures celles du leader
(qui peut baisser ses prix sans se faire grand mal lui-mme
tout en tranglant le challenger), banalit de bon sens parfois
oublie ; dautre part, elle doit sassurer que son accumulation
dexprience rapide se traduit bien par une diminution effective
et significative de ses cots.
1.
42
Groupe Eyrolles
Producteur A
Producteur B
70 %
100
10 %
70
70 %
100
22 %
49
Croissance de 5 %
Premire
anne
5 ans
Croissance
de 20 %
Volume accumul
Groupe Eyrolles
Valeur de la croissance
43
O rg an iq u e
3,9
7,1
17,3
13,3
M ixte
(interne/externe)
3.3
7,1
18,1
18,1
T rs extern e
7.5
7,6
29,7
14,7
Source = BCG
44
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
45
Chapitre 2
Groupe Eyrolles
47
faible ou ngative dans toute lindustrie. Il ny a pas de rentabilit forte et durable sans un avantage concurrentiel bien tabli.
Le nombre de moyens dobtenir un avantage concurrentiel est
un autre facteur essentiel. Si la diffrenciation est plus coteuse
que sa valorisation, la russite sobtient par une position de
cot favorable et un prix bas : lapproche stratgique est alors
relativement monolithique. Au contraire, lorsquil existe des
sources multiples de diffrenciation, plusieurs concurrents
peuvent adapter leur offre et leur structure de cots la
demande spcifique dun segment. Si cette focalisation cre un
avantage, des spcialistes focaliss prospreront, mme sils
font face un leader plus important. Si cet avantage est phmre, ou si les handicaps lis lchelle sont levs, lindustrie
restera fragmente.
Ces deux variables limportance de lavantage concurrentiel et
le nombre de sources de diffrenciation peuvent tre combines dans une matrice simple. Les approches stratgiques sont
diffrentes dans chaque situation.
Avantage
concurrentiel
potentiel
Multiples
Faible
lev
Fragmentation
Spcialisation
Impasse
Volume
Limites
Source : BCG
48
Groupe Eyrolles
Sources de
diffrenciation
concurrentielle
Groupe Eyrolles
49
Les activits de spcialisation sont caractrises par de multiples sources de diffrenciation gnrant un avantage concurrentiel potentiel lev. Les effets dchelle et dexprience sur
certains stades de cots peuvent tre importants mais la
demande tant htrogne, il existe de multiples sources de
diffrenciation. Plusieurs entreprises, spcialises et leaders sur
un crneau peuvent bnficier dune bonne rentabilit. La
recherche et la mise en uvre de sources de spcialisation
entranant en gnral des surcots, la rentabilit est dautant
50
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
51
Une meilleure stratgie, lorsquelle est possible, consiste redfinir lactivit de faon ne conserver que les parties de celleci o la taille a une valeur. Ces parties peuvent tre certains
segments de produits ou de clientle qui ncessitent des outils
de production, un rseau commercial, des investissements
publicitaires, o la taille procure un avantage concurrentiel.
52
Groupe Eyrolles
Elles peuvent galement tre constitues par les tapes de fabrication et de commercialisation o les effets dchelle sont significatifs. Beaucoup de politiques de sous-traitance consistent, en
fait, sous-traiter les parties de lactivit qui sont fragmentes
et conserver, en essayant dy acqurir un leadership, les
parties sensibles au volume. Une grande entreprise na pas
intrt se battre au sein de systmes concurrentiels fragments. Elle y est comme une arme rgulire engage dans
une guerre de gurilla : lutter sur le mme terrain que les petits
concurrents est souvent vain. Tous ses efforts doivent au
contraire tre tourns vers les activits o elle peut obtenir des
avantages concurrentiels dcisifs et durables et, par consquent, des rentabilits stables et leves. Elle doit donc minimiser le poids des activits fragmentes au sein de son
portefeuille en les abandonnant, en les redfinissant, ou en les
transformant en activits de volume ou de spcialisation.
Groupe Eyrolles
53
tats. Les activits dimpasse sont souvent intensives en investissement. Avant de rduire la production, on cherche cote que
cote remplir la capacit en baissant les prix, parfois jusqu
ce que ceux-ci soient seulement lgrement suprieurs au cot
marginal. Il en rsulte une baisse des marges et des pertes
leves pour lensemble de lindustrie, y compris parfois pour
les concurrents les plus efficaces.
Pour une entreprise engage dans une activit dimpasse en
faible croissance, il est souvent illusoire de croire que les
concurrents abandonneront rapidement la partie. Pour chaque
entreprise en effet, les pertes sont souvent dues des niveaux
levs damortissement et de frais financiers. Les cranciers
prfrent maintenir lactivit tant que la contribution brute est
positive. En outre, les entreprises les plus endettes sont
souvent celles qui ont investi rcemment et dont les outils
devraient tre les derniers fermer. Inversement, les concurrents qui nont pas investi sont parfois les plus solides financirement. Nanmoins, des stratgies de fusions-acquisitions sont
possibles, voire de cartels mis en place par ltat amen
remettre de lordre. Des stratgies plus fines de spcialisation
sur le type de clientle ou une zone gographique peuvent
permettre damliorer la rentabilit.
La dmarche suivie dans le secteur de lacier par Arcelor avant son rapprochement
avec Mittal reprsente bien cette stratgie de transformation de la situation
concurrentielle qui lui a permis de parvenir une des meilleures rentabilits du
secteur.
Cest ce qua fait Du Pont dans loxyde de titane (TiO2) ou la Grande Paroisse
dans lacide nitrique.
54
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
55
Chapitre 3
EXPLOITER LE PORTEFEUILLE
DACTIVITS
Groupe Eyrolles
57
Faible
+0-
---
Forte
Croissance du
march
(absorption de liquidits)
Vedettes
Dilemmes
+++
+0-
Vaches lait
Poids morts
Faible
Source : BCG
58
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
59
rembourses. Par ailleurs, ces activits ne peuvent pas contribuer au financement dautres activits tant peu gnratrices de
liquidits. Bien que dun point de vue statistique, ces activits
soient les plus frquentes dans les entreprises, elles contribuent
peu la dynamique stratgique de lentreprise. Pour cette
raison, on les appelle des poids morts .
Lensemble des activits ainsi dcrites constitue le portefeuille
dactivits1 de lentreprise. Les indicateurs utiliss sur les deux axes
sont construits partir de critres rigoureux : dune part, la croissance du march et, dautre part, la part de march relative. Les
portefeuilles ci-dessous ont t construits en fonction de ces deux
critres. Chaque cercle reprsente une activit de lentreprise ; sa
taille est proportionnelle au chiffre daffaires de lactivit :
Croissance
du march
Croissance
du march
Activit 4
Activit B
Activit A
Activit 3
Activit C
10%
Activit G
Activit D
Activit 5
10%
Activit 2
0
Activit E
Activit 1
Activit 6
Activit F
1x
Part de march relative
1x
Part de march relative
60
Groupe Eyrolles
BU 19
BU 20
BU 18 BU 13
BU 15
BU 21
BU 25
BU 23
BU 16
BU 24
BU 8
BU 18
BU 17
BU 6
BU10 BU 4
Attractivit Moyenne
du march
BU 11
BU 14
BU 22
BU17
BU 12
BU 5
BU 1
Faible
Forte
BU 3
BU 10 BU 9
BU 7
Moyenne
Position
concurrentielle
relative
BU 2
Faible
Groupe Eyrolles
Cest partir de lanalyse et de la comprhension de ce portefeuille que lentreprise peut dterminer sa marge de manuvre
dans ses dcisions stratgiques ; le rle de la direction gnrale
est dallouer des ressources financires et humaines, par nature
forcment limites, de faon pratiquement irrversible, et en tout
cas, dans une perspective long terme afin de sassurer un avantage concurrentiel durable. Cette approche danalyse du portefeuille a t introduite dans les annes 1970. Auparavant, toutes
les activits dune entreprise taient analyses selon les mmes
critres, notamment de rentabilit et de gnration de liquidits.
En adoptant une gestion extrmement active de son portefeuille dactivits, Danone
est devenue une entreprise en croissance rgulire bnficiant dune marge
61
Groupe Eyrolles
62
Section 2
La stratgie de groupe
(corporate strategy)
Chapitre 1
INSUFFLER LAMBITION
STRATGIQUE
Groupe Eyrolles
Vision ! Le mot est sur-utilis, galvaud. Beaucoup dentreprises se targuent davoir une vision mais grande est la confusion entre lidentit, les valeurs, la vision, la mission, les
stratgies, etc. The Economist a publi un article intitul The
vision thing montrant quel point le concept est devenu flou
et mal utilis.
Or, dans un monde de plus en plus dcentralis o la dconstruction modifie profondment les liens entre les entreprises et
au sein de celles-ci, dans un monde o les incertitudes sont
65
66
Groupe Eyrolles
Vision
Valeurs
Valeurs
Stratgie du groupe
(corporate strategy)
Construire la vision.
Groupe Eyrolles
67
Vision
Caractristiques
Rponses aux
questions
Stipule comment la
vision doit tre mise
en uvre moyen
terme
Identifie les parties
prenantes dans la
firme et dcrit
comment elles seront
prises en compte
Brve, facile
Formulation courte,
comprendre
quelques paragraphes
Suffisamment large
labore sur lidentit,
pour que tous
les activits et le
puissent y contribuer comportement de la
firme vis--vis des
parties prenantes
O voulons-nous tre Qui sommes-nous et
dans dix ans ?
quallons-nous faire
Sur quoi voulons-nous dans les cinq ans qui
focaliser ?
viennent pour raliser
Sur quoi voulons-nous la vision du groupe ?
susciter lengagement Comment puis-je
gnral ?
contribuer au succs ?
Quest-ce quon
attend de moi ?
68
Groupe Eyrolles
Objectifs
Mission
Lidentit
Lidentit est bien sre lun des fondements de la vision ; une
vision qui sloignerait trop de lidentit de lentreprise ne serait
comprise ni par les collaborateurs de lentreprise ni par les
parties prenantes extrieures lentreprise. La premire tape
de la construction dune vision stratgique consiste donc
sassurer que lidentit de la firme est bien connue.
Toute entreprise a son identit. Ds son origine, elle dispose
dune identit forte lie son fondateur. Certaines portent
mme leur nom de nombreuses dcennies plus tard (Renault,
Ford, Porsche, Dell, Guerlain, Dior, Bose). Toutes les entreprises ont t bties sur une identit forte cristallise autour
dun concept (Amazon et la librairie virtuelle), dune technologie (Michelin et le pneu radial), dune clientle (Chanel et sa
clientle slective), dun savoir-faire managrial (General Electric et sa culture de la performance), dun savoir-faire technique
(BMW et ses moteurs)
Certains ingrdients de lidentit sont parfaitement visibles : les
symboles (matriels, industriels, commerciaux, linguistiques,
etc.) et les comportements qui rendent la culture et lidentit
explicites.
Groupe Eyrolles
69
70
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
La vision
Quest-ce quune vision ? Plusieurs dfinitions sont possibles
selon que lon prendra un point de vue physique, fonction
assure par les yeux et le cerveau informant distance de la
71
Formuler une vision est un art difficile, mais cest une tche
essentielle de la direction gnrale et du stratge. Une vision
doit permettre de rpondre quelques questions fondamentales
telles que : O voulons-nous tre dans dix ans ? Sur quoi
voulons-nous focaliser ? Sur quoi voulons-nous mobiliser ? Sans
vision, le risque que la croissance future ne se ralise pas est
rel. La vision a un caractre idal ; elle doit guider et inspirer
72
Groupe Eyrolles
les collaborateurs de lentreprise ; elle ne change pas frquemment. Elle dcrit de manire synthtique la direction de lentreprise rsultant de lapproche inductive et de lanalyse dductive.
Mga-tendances et NBM
Mga-tendances
Tout ce qui monte
converge
NBM
Teilhard de Chardin
Approche
inductive
Formulation
Identit / Vision
Consolidation
Sois qui tu veux
paratre
Optimisation du
portefeuille
Approche
dductive
Socrate
Segmentation stratgique
Segmentation et portefeuille
Groupe Eyrolles
Collecter
Cette tape consiste collecter les rponses une multitude de
questions dont voici quelques exemples :
73
74
Groupe Eyrolles
Catalyser
Lobjectif de cette tape est dorganiser les rponses obtenues
en ensembles cohrents permettant de gnrer un nombre
rduit de thmes susceptibles de dboucher sur des visions
stratgiques. Cette approche sera complte par des recherches
sur les visions exprimes par les concurrents ainsi que par les
visions exprimes par des entreprises dans des secteurs trs
diffrents.
Deux listes de prfrence pourront alors tre tablies, lune en
fonction de critres rationnels et lautre sur une base motionnelle. Le dirigeant, le stratge, le comit de direction se servira
de ses listes pour tablir une hirarchie des thmes identifis et
privilgier une des visions possibles, en ayant en tte cette
phrase de Goethe : Jaime celui qui rve limpossible.
Une vision doit en effet tre trs large. Le discours de Martin
Luther King jai un rve ( I have a dream ) est un grand
exemple dune vision stratgique puissante qui a inspir un
mouvement et, in fine, une nation. De mme, la vision du
prsident Kennedy : Envoyer un homme sur la Lune et le
ramener en toute scurit sur terre dans dix ans a donn un
lan toute une nation.
Groupe Eyrolles
Cristalliser
Cette tape a pour objectif de valider le choix final de la vision
retenue et de rechercher la formulation la plus pertinente
permettant toutes les parties prenantes de lentreprise de se
lapproprier. La vision stratgique doit devenir une rfrence et
offrir une srie dlments (identit, anticipation) permettant
chaque collaborateur de lentreprise de la traduire dans son
travail. Elle doit donner un lan et proposer un cadre tourn
vers lavenir au sein duquel les activits existantes ou nouvelles
de lentreprise vont pouvoir et devoir voluer.
75
La cristallisation de la vision est videmment extrmement difficile et navigue entre deux cueils : soit la formulation est
contenue en une phrase trs impactante et le risque est de ne
pas permettre chacun de sy reconnatre ( Notre rve est un
monde sans pauvret ), soit elle est parpille dans de multiples phrases et perd alors son impact ( Nous continuerons de
dvelopper nos valeurs qui sont fondes sur un sens du long
terme et de lintrt gnral. Le groupe mettra en avant le dveloppement commercial et la croissance interne tout en maintenant des standards stricts de gestion du risque et de contrle des
cots. Notre ambition est de confirmer notre statut de valeurs de
croissance prvisible ).
En revanche, les deux visions exprimes ci-dessous tmoignent
dun bon quilibre entre contenu et impact, identit et anticipation, implication des parties prenantes :
Expert mondial de lnergie, Areva offre ses clients des solutions
technologiques de grande fiabilit dans le domaine de lnergie nuclaire, la
transmission et la distribution dlectricit. 58 000 employs sengagent
lamlioration continue et quotidienne pour faire du dveloppement durable le
point focal de la stratgie de groupe.
tre les meilleurs, crotre rapidement en crant de la valeur, et marier
troitement le global et le local : telles sont les principales composantes de la
vision du groupe Lafarge.
76
Groupe Eyrolles
Les missions
Groupe Eyrolles
I imagine a world where every single person on the planet has free access to
the sum of all human knowledge.
77
correspondant des domaines dactivit ou des divisions diffrentes. Une mission a un horizon de temps dfini ; elle est ralisable ds lors que certaines comptences, certaines ressources
et certaines capacits de lentreprise sont mises sa disposition.
Elle a un caractre conomique, logique et rationnel. Elle est
exigeante et ne se limite pas la description de la ralit.
Elle dcrit ce quune entreprise aspire devenir et comprend,
en gnral, les lments suivants : marchs, secteurs de service,
clients, rentabilit, rputation, action
Souvenons-nous de la clbre mission trs simple de Pepsi : Battre CocaCola !
Au sein du groupe Sony (dont la vision est : Entertaining the future ), une
division a pour mission de crer une usine idale qui met en avant lesprit de
libert et douverture et dans laquelle les ingnieurs dots dune motivation
sincre peuvent exercer leur savoir-faire technologique au plus haut niveau, afin
dapporter les communications radio dans les foyers de tous et de promouvoir
lutilisation des appareils lectromnagers.
General Electric est un des plus importants fabricants dappareils lectromnagers dans le monde. Depuis 1907, nous avons continuellement propos de
nouveaux produits pour amliorer la vie des gens et conomiser llectricit. Nous
continuons cet hritage aujourdhui avec des innovations comme le four
Advantium, le systme Harmony pour les vtements, etc.
Distribution lectrique
Depuis son origine, le mot lectrique fait partie du nom mme de General
Electric. Aujourdhui nos applications pour lutilisation de cette nergie sont
78
Groupe Eyrolles
lectromnager
Groupe Eyrolles
Eau
Depuis plus dun sicle, General Electric traite leau et les dchets des entreprises
industrielles. Parmi nos innovations figurent les technologies de purification qui
permettent de recycler jusqu 90 % des dchets. Les efforts comme ceux-ci
assurent que cette ressource vitale est renouvele pour les gnrations futures.
lectronique grand public
Depuis plus de cent ans, General Electric a utilis sa prsence globale et a
appliqu des nouvelles technologies pour crer et amliorer les produits
79
80
Groupe Eyrolles
La mission que se donne Microsoft pour sa division grand public satisfait la plupart
des caractristiques ci-dessus : Chez Microsoft, nous nous engageons aider nos
clients atteindre des objectifs dont ils pensaient quils ne seraient jamais
capables.
Il en est de mme de Google : Google a pour mission dorganiser lchelle
mondiale les informations dans le but de les rendre accessibles et utiles tous.
Les valeurs
Les valeurs sont un ensemble de caractristiques attribues un
concept, un objet ou une action. Elles mesurent une satisfaction, un service, un plaisir, un avantage peru par tout ou partie
des parties prenantes de lentreprise, cest--dire toutes les
personnes ou tous les groupes de personnes qui sont en interaction avec lentreprise : les salaris, les fournisseurs, les
clients, les actionnaires, les communauts Sans strictement
faire partie de la vision, elles peuvent nanmoins y contribuer
en servant de guide aux parties prenantes pour lappropriation
et la ralisation de la vision.
Le groupe Pernod Ricard met en avant 4 valeurs qui guident dcisions et actions :
Convivialit
Le groupe encourage la volont de souvrir aux autres et de partager avec les
clients et avec le public des relations de confiance.
Esprit dentreprise
Le groupe encourage la prise de dcision dcentralise ainsi quun esprit
dentreprise tous les niveaux. Il encourage les employs prendre des initiatives.
De plus, les salaris ont un intrt direct dans la performance financire de
lentreprise.
Groupe Eyrolles
Intgrit
Tous les employs sont encourags et entrans travailler dans le respect de
principes thiques et de transparence. Les actionnaires, les clients et les
consommateurs peuvent avoir toute confiance dans la fiabilit de linformation
communique par le groupe, dans lexcellence de ses produits et dans
lengagement de lentreprise dont les communauts locales.
Engagement
Les employs du groupe sont fiers des produits du groupe et sengagent
respecter et dvelopper les marques du groupe. Le groupe sengage quant lui
respecter ses employs et leur culture.
81
Groupe Eyrolles
82
Chapitre 2
IMPULSER LA CROISSANCE
La croissance est centrale la formulation de la stratgie ; audel de son impact sur les liquidits de lentreprise, elle est la
principale cause de changement des positions concurrentielles
relatives. Elle permet damliorer la situation de diffrentes
manires :
Groupe Eyrolles
84
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
Avant denvisager une stratgie fonde sur la croissance, lentreprise doit donc recenser les barrires et rpondre la question :
Quels sont les principaux obstacles la croissance ? afin de se
donner les moyens de les contourner en utilisant les leviers
appropris. Le tableau ci-dessous en donne quelques exemples.
85
Obstacles la croissance
Renforcer le leadership
Permettre les
expriences
Comptences
Reconnatre et
rcompenser les
comptences
Crer un incubateur
Processus
tablir un diagnostic
des processus et
modifier
Favoriser le
pragmatisme plutt que
la certitude scientifique
Structure
Dmoyenniser
les units
oprationnelles
Librer la capacit
d'action des units
Mesures
Clbrer les
succs, apprendre
des checs
Culture
Attractivit
du march
Moyenne
Faible
Croissance agressive
Amlioration de la position
Croissance externe si :
des comptences lies au march
peuvent tre renforces ou
la part de march peut tre augmente
de manire significative
Croissance interne si :
existence d'amliorations transverses
valorisables ;
sans restriction s'il s'agit d'une activit
nouvelle pour le march
Extension de l'activit
Croissance slective
Croissance externe si :
une acquisition offre une opportunit de
plus-value de restructuration
Croissance externe si :
des comptences lies au march
peuvent tre renforces ;
l'attractivit du march augmente suite
un effet de consolidation
Croissance interne si :
une position favorable peut tre valorise
dans d'autres segments de march
(par exemple d'autres gographies) ;
l'activit est un actif contributeur de
bnfices transverses
Croissance interne si :
slection active de clients ou de
produits/services ;
valorisation de bnfices transverses
Forte
Moyenne
Position
concurrentielle
86
Faible
Groupe Eyrolles
Forte
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
87
ressources sont insuffisantes ou si elles ne donnent pas rapidement les rsultats escompts, la dcision raisonnable est de
procder au retrait de lactivit soit de manire organique, soit
par cession : un retrait organique peut, par exemple, passer par
la recherche dune hyper segmentation concrtise par une
niche o une position dominante pourra tre atteinte ; une
hausse ou un maintien des prix est une manire de rduire la
voilure qui peut savrer profitable. Une cession de lactivit
un concurrent qui voit ainsi lopportunit de conforter sa
propre position peut aussi tre une manire profitable de se
retirer dune activit.
88
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Sengager
dans les espaces
adjacents
Maximiser
la position prsente
Groupe Eyrolles
Augmenter la part de
march et le taux de
pntration de manire
approprie dans les
activits actuelles
leve
tendre le champ
d'activits pour saisir les
opportunits dans les
activits adjacentes
Identifier et prparer
les vagues de
croissance futures
89
Limite
Amliorer loffre
La premire source de croissance consiste tirer le meilleur
parti des produits et services existants. Cest la voie naturelle
utilise par les entreprises pour dvelopper ou conforter leur
activit, notamment lorsque les cycles de vie des produits sont
courts. Il faut alors disposer de fortes ressources marketing
pour anticiper les volutions et les besoins du march, et de
fortes ressources en recherche et dveloppement pour dvelopper les nouveaux produits .
En 1916, Tag Heuer sort le premier micrographe au centime de seconde pour les
Jeux olympiques dAnvers ; en 1966, le premier microtimer au millime de
seconde ; en 1969, le premier chronographe automatique ; en 2002, le premier
bracelet-montre au millime de seconde quartz ; en 2004, le premier
mouvement dhorlogerie entran par courroies ; en 2005, le premier
chronographe mcanique de poigne au centime de seconde. La montre
Monaco V4 prsente en 2004 Ble est une montre carre o, la place du
tourbillon classique, des courroies entranent les engrenages. Elles entranent une
masse linaire et non plus rotative ; elles sont dune taille extrmement fine
(0,0007 mm dpaisseur). Certes, ce concept montre na pas encore obtenu la
certification chronomtre suisse , mais cela ne saurait tarder, Tag Heuer ayant
90
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Mais cette voie naturelle est aussi une voie troite car le taux
dchec est lev. Mme les entreprises les plus aguerries en
marketing peuvent connatre des checs retentissants :
Groupe Eyrolles
Tous les lancements nont pas t des succs, leur principal rle
est de dvelopper, consolider et protger le march de base. Le
fait est que le taux dchec des nouveaux produits est lev,
91
92
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
93
innovation technologique
amlioration
technologique
innovation
technologique
reformulation
remplacement
remerchandising
amlioration
produit
extension
de gamme
nouvel
usage
extension
de march
diversification
Nature des
changements de march
pas dinnovation
pas de
changement
renforcement
du march
nouveau
march
Approche produit/marchs
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
400
Tesco
300
Asda / Walmart
200
Safeway
Sainsbury
100
Somerfield
01 Jan 2002
01 Jan 2001
01 Jan 2000
01 Jan 1999
01 Jan 1998
01 Jan 1997
01 Jan 1996
01 Jan 1995
01 Jan 1994
01 Jan 1993
01 Jan 1992
01 Jan 1991
01 Jan 1990
200
Tesco
150
Morrison
100
Wal-Mart (Asda)
Sainsbury
50
jan
v08
jan
v07
jan
v06
jan
v05
jan
v04
jan
v02
Groupe Eyrolles
Source = Datastream
95
Utilisation
de la capacit
90
400
88
85
83
89
89
85
X%
82
300
74
80
76
72
200
100
41
67
40
10
11
12
13
14
15
16
17
18
20
19
21
Heure du jour
Ladaptation de Tesco
96
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Metro
Superstore
Compact
Extra
Express
400 rfrences
6 500 rfrences
Bon
Mieux
500 rfrences
Meilleur
Groupe Eyrolles
Tesco.com
a chang ma vie
97
Une autre entreprise qui maximise sa position pour gnrer de la croissance est
Gillette.
98
Groupe Eyrolles
Fonde en 1920, lAmerican Safety Razor Company sest focalise avec succs sur
les rasoirs et les lames de rasoir pendant les trente-cinq premires annes de son
existence ; les ventes de lames sont passes de 124 000 en 1915 35 millions en
1911 ; la croissance est principalement venue de lexpansion gographique en
Amrique du Nord et en Europe. Au milieu des annes 1980, la part de march
de Gillette est stable ; la marque entre en concurrence avec de nombreuses autres
marques prsentes dans les rasoirs traditionnels ainsi que dans les rasoirs jeter.
Lentreprise sest disperse dans de nombreux espaces adjacents qui lcartent de
son mtier de base : lancement de la crme raser Gillette en 1936, lancement du
produit fminin Tony en 1948, acquisition des stylos Paper Mate en 1955,
acquisition du dodorant en arosol Right Guard en 1960, lancement des rasoirs
Lady Gillette en 1963, lancement dun dodorant fminin Soft & Dry en 1969,
acquisition en 1984 dOral B
Aiguillonne par des actionnaires trs actifs, lentreprise dmarre alors un
processus disciplin et agressif de dveloppement de nouveaux produits avec pour
objectif daugmenter le niveau de dpenses par consommateur et damliorer
loffre et le mix produit, le tout support par une communication agressive et un
positionnement fond sur des produits de grande qualit protgs par de
nombreux brevets. Le dveloppement du rasoir Sensor dmarre en 1980 ; le
lancement intervient dix ans plus tard en 1990 pour un cot total de
dveloppement de 275 millions de dollars ; le lancement du Sensor Excel
intervient en 1993 aprs quatre annes de recherche et dveloppement ; le
produit est protg par 29 brevets concernant le manche du rasoir (systme
flex_grip ), le design de la cartouche, le montage individuel des deux lames sur
ressort Le lancement de Mach 3 intervient en 1998 aprs six ans de recherche
et un cot de dveloppement estim 750 millions de dollars.
En lanant de manire systmatique des produits nouveaux trs tudis, Gillette
parvient crer un privilge de prix trs significatif lui garantissant des marges
leves ; ainsi, en lan 2000, la marge oprationnelle de Gillette slevait 39 %
alors que la marge oprationnelle des rasoirs Bic slevait 13 %. Sur les vingt
dernires annes, la croissance moyenne de Gillette a t comprise entre 8 et
10 % et la croissance du rsultat dexploitation suprieure 10 % par an. Le
lancement du modle Fusion (mcanique) et du Fusion Power ( piles) a
grandement contribu la croissance du chiffre daffaires du groupe. Le systme
Fusion a dpass les 500 millions de dollars ds la premire anne tout en tant
commercialis environ 30 % plus cher que le modle prcdent (le Mach3).
Impulser la croissance
Quelle se matrialise par lvolution des produits, par le dveloppement des marchs, ou par une combinaison des deux
voies, la ligne de force est toujours la mme : capitaliser sur les
avantages concurrentiels actuels.
Les mouvements noncs ci-dessus, fonds sur les volutions
naturelles de marchs et de produits et lactivisme de lentreprise, sont susceptibles dapporter de la croissance lentreprise, mais une croissance limite. Si les actionnaires ou la
direction gnrale souhaitent un taux de croissance suprieur,
ils doivent recourir un processus de croissance plus agressif
et explorer les espaces adjacents.
Gographie
Innovation
Intgration aval
Locale
Expansion globale
Nouvelles
gographies
Nouvelles tapes de
la chane de valeur
Intgration amont
Ventes de capacit
Internet
Groupe Eyrolles
Distribution
Nouveaux besoins
Nouvelles activits
Nouveaux canaux
Substitution
Indirecte
Nouveaux modles
Micro-segmentation
des segments
actuels
Nouvelle gnration
Segments non
travaills
Services de support
Nouveaux segments
de clients
Nouveaux produits
Complments
Nouveaux segments
Nouveaut mondiale
Source = adapt de Chris ZooK, Profit from the Core (HBS Press, 2001)
99
Pour russir dans ces voies, elle doit matriser au moins deux
facteurs :
100
Groupe Eyrolles
Innover
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
101
Nouvelles Nouveaux
ides projets
Technologies
nouvelles ou
amliores
Nouveaux
produits
Relance
de produits
Produits
existants
Ides
March
Dveloppement
technique
Dveloppement
march
102
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
15
Ratio P/E
Moins de 10 %
11 30 %
31 50
Plus de 50 %
Source = Mercer
Cest pourquoi certaines entreprises mettent laccent sur linnovation en engageant de manire significative des efforts de
recherche et dveloppement :
Groupe Eyrolles
103
Saint Paul dans le Minnesota et jouissent dune grande libert de recherche, libert
organise autour de trois thmes directeurs :
toute ide est bonne investiguer ; si une ide sort trop dun champ de
recherche prdfini, le chercheur peut tre dtach et bnficier dun budget pour
poursuivre durant une priode convenue ses travaux dans la direction qui lui
semble la bonne. Une recherche qui ne dbouche pas nest pas condamnable.
Lerreur non plus. Rappelons en effet que linvention du Post-it rsulte dune
erreur de manipulation au cours dune exprience ;
afin de mobiliser les chercheurs et les inciter travailler en quipe, 3M utilise le
programme Six Sigma qui, grce un usage intensif des statistiques, permet
lentreprise de partager un langage commun et de mesurer les performances,
notamment en termes de temps. Cest ainsi que lagrment pour la crme
dermatologique Aldara a t obtenu auprs de la Food and Drug Administration
avec treize semaines davance ; la documentation concernant la recherche sur le
produit tant centralise sur un seul disque dordinateur remplaant quatre tonnes
de documentation papier ;
pour mieux comprendre les attentes de ses clients, voire anticiper leurs besoins,
3M dtache ses salaris temps complet chez certains dentre eux ; ils ont pour
mission de poser une seule question : Quels sont vos plus gros problmes
rsoudre ? Cette logique permet de sassurer que linnovation trouvera son
march et quaucun espace adjacent nest exclu a priori.
Pour stimuler linnovation et viter quelle ne se referme sur elle-mme, Nike a mis
en place un laboratoire de recherche et dveloppement en charge de poursuivre
linnovation long terme appel Explore . Jai cr Explore parce que je
craignais que linnovation chez Nike ne devienne trop insulaire , dclare le
directeur gnral Mark Parker. Cest grce ce programme que Nike a pu
1.
104
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
105
faire vivre ce portefeuille, IBM choisit des brevets qui sont partags et ouverts
tous : Aujourdhui notre stratgie holistique est base sur la libert daction et
sur le croisement de licence avec un grand nombre de partenaires. Cest dans cet
esprit que nous avons pris linitiative de crer le Patent Common (mise en
commun de brevets) dans lequel nous avons apport de nombreux brevets
dclarait Nicholas Donofrio, vice-prsident dIBM en charge de linnovation et de la
technologie, dans La Tribune du 21/12/2007.
106
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Internationaliser
Lobjectif est dtendre la couverture gographique nationale
ou internationale des activits existantes afin de gnrer de la
croissance :
Les pays mergents vont constituer pour LOral une opportunit historique de
croissance forte et durable , selon la direction gnrale. En 2006, le Brsil, la
Russie, le Mexique et la Chine ont contribu hauteur de 60 % la progression du
march mondial des cosmtiques. Lenrichissement de ces conomies devrait
favoriser lmergence de 70 millions de consommateurs chaque anne disposant
de revenus suffisants pour acheter des produits de beaut. En Inde, o le chiffre
daffaires a cr de 40 % en 2006, LOral dploie progressivement ses marques en
les adaptant au march local. Ainsi, le shampooing Fructis est vendu en sachet
pour 5 roupies. Pour Jean-Paul Agon, directeur gnral de LOral, la
mondialisation est une chance historique. Plus de 70 millions de personnes par an
accdent des revenus qui leur permettent dacheter nos produits .
Groupe Eyrolles
Lorsque les caractristiques marketing, rglementaires ou technologiques des nouveaux marchs sont proches du march
dorigine, la mme approche peut tre mise en uvre. Cependant, au sein dun mme pays, il peut exister des diffrents
significatives ; cest le cas en Allemagne et bien sr aux tatsUnis o, dun tat lautre, la rglementation peut varier trs
fortement (par exemple dans le cas de la banque de dtail ou
de la distribution des vins et spiritueux).
Si lobjectif est de dvelopper la couverture gographique internationale, plusieurs voies sont possibles : lexportation, la cration de filiale commerciale ou de filiale de distribution, la
cession de licence ou les alliances commerciales qui permettent
107
Commerce
lectronique
Seul ou avec associ et
prsence locale
Licencie
Commerce
lectronique
Sans prsence locale
Distribution
avec d'achat-vente
Distribution
avec contrat d'achat
en consignation
Distribution
hors contrat
Plan et budget
Reporting ad hoc
Transfert de personnes
Marketing/commercialisation
la discrtion du distributeur
Contrle croissant
Modes dinternationalisation
Dans le secteur des vins et spiritueux, la plupart des maisons de champagne ont
recours des agents locaux qui constituent un catalogue de produits et de
marques cohrent du point de vue de limage et de la clientle visite. Cest lagent
qui assure la commercialisation du produit (visites, commandes livraison,
facturation), le propritaire de la marque pouvant assurer le marketing local
(publicit ou oprations de relations publiques). linverse, les maisons qui ont
une part de march importante peuvent assurer elles-mmes lensemble du
processus par le biais de filiales ; ainsi, aux tats-Unis, Moet & Chandon, leader du
march du champagne est distribu par une filiale (Scheffelin).
Dans le secteur des produits lectroniques, caractris par des technologies, des
clientles et des canaux de distribution similaires dans beaucoup de pays, les
producteurs ont initialement utilis des agents locaux pour assurer la distribution
108
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
puis, quand le march est devenu suffisamment important, ils ont soit rachet ces
agents pour crer des filiales commerciales propres, soit cr ex nihilo leurs filiales.
Groupe Eyrolles
109
Fort
Forte
Stratgie de
collier de perles
Stratgie
d'intgration
internationale
Faible
Stratgie de
transformation
Stratgie d'exportation
Avantages
concurrentiel sur
des bases locales
Source : BCG.
Les stratgies dexportation menes avec succs par les producteurs japonais ou corens dautomobiles ou de matriel lectronique grand public sont caractristiques des secteurs o une
110
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
111
600
8 000
7 000
500
6 000
400
5 000
300
4 000
3 000
200
2 000
100
0
1 000
Lexus
Acura
Audi
Lexus Mercedes
Benz
BMW
Acura
Audi
Infiniti
La recherche de relais de croissance oblige beaucoup dentreprises explorer les espaces adjacents.
Groupe Eyrolles
112
Impulser la croissance
Cerent
IEng
Seagull
Altiga
TransMedia
PipeLinks
Clarity Wireless
Ventes (M$)
American Internet
Summa Four
$20
CLASS Data
NetSpeed
NETSYS
LightSpeed
Granite
$10
Internet Junction
StrataCom
Combinet
LightStream
$5
NTI TGV
Kalpana
Newport
Crescendo
Cascade
$0
'93
'94
INS
'95
Persistence
JetCell
InfoGear
Tasmania
V-Bits
Calista
Aironet
Amteva
WebLine
GeoTel
Cocom
Fibex
Monterey
Belle Systems
RadioLAN
OpenConnect TIBCO
Maker Comm.
VXtreme Software.com
Verisign
High
Speed
Access
OSI
'97
Qeyton
Pentacom
WorldwideAtlantech
Data Sys.
Broadcom
CyberCash
NETSYS
Visigenic
Terayon
DataBeam
'96
Pirelli S.p.A.
Netiverse
FLV Fund
GISG
MICA Tech.
Grand Junction
Compatible
Portal
Skystone Dagaz
Nashoba
HyNEX
Growth
Selsius
Ardent
Metaplex
SightPath
ArrowPoint
Komodo
Precept
WheelGroup
Telesend
$15
IP Mobile
PixStream
KPMG (EIS)
Globespan
MaxComm
StratumOne
Sentient
NuSpeed
Vovida
IPCell
Global Internet.com
'98
'99
'00
'01
FY
Acquisitions
Groupe Eyrolles
Investissements
113
114
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Contrat
Acquisition
Alliance
Alliance avec
change
d'actions
Alliance sans
change
d'actions
Co-entreprise
Fusion
Acquisition
Risques et
contrle
Asymtrique
Partag
Total
Dure
Court terme
Moyen long
terme
Dfinitif
Entit
juridique
Pas d'entit
nouvelle
Nouvelle entit
Changement de statut
des entits anciennes
Fusions et acquisitions
Les oprations de fusions-acquisitions permettent un domaine
dactivit stratgique de se renforcer ou dacclrer son dveloppement. Selon ltude de Joseph L. Bower, Not all M & A are
alike and that matters , Harvard Business Review, mars 2001 :
Groupe Eyrolles
Acqureur
Vendeur
Vetco gray
GE
GE Advanced Materiels
Apollo Management
GE
Apollo Management
Toshiba
GE supply
Rexel
GE
GE
Domenia credit
GE
Group of companies
Mall of Sofia
GE
Aviv, CCI
Prince Minerals
GE
na
Property Portfolio
GE
El Arbol
GE
Gresham
Selon une tude publie par JP Morgan en lan 2000, tude qui
analyse la performance des actions pendant les jours prcdant
et suivant lannonce dune opration de fusions-acquisitions,
116
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
117
1.
Mergers fail because the deciders are not in the heart of the details Its
like putting an engine in a car ; if you dont have the proper connections,
the car wont move. Mergers are successful when people involved are
maniac with details and precision.
118
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
4,0
5,1
4,2
2,0
4,3
3,7
3,0
2,7
1,1
1,2
1995
1996
2,1
1,9
1,8
1,3
1,5
2002
2003
0,0
1997
1998
1999
2000
2001
2004
2005
2006
2007
1. Includes announced deals (not withdrawn) >$25 million in value ; 2006 data as of December 11
Source : Thomson ONE Banker
Groupe Eyrolles
Alliances et partenariats
Les alliances et partenariats permettent de partager les
ressources et opportunits avec diffrents types de partenaires :
des partenaires en amont (comme la fait McDonalds avec CocaCola et Nestl), des partenaires dautres secteurs complmentaires (comme IBM avec des diteurs de logiciels ou des producteurs de matriel tlcom) parfois mme avec des concurrents,
afin doptimiser la gestion dactivits connexes lactivit de
base ; par exemple, Rmy-Cointreau qui na pas une taille
commerciale suffisante dans tous les pays a pendant une longue
119
Partenaires
ad hoc
L'Oral/Nestl
Fournisseurs
McDo/Nestl
Entreprise
Clients
Intel/IBM
Concurrents
Skyteam
Nestl, malgr sa taille, recherche de la croissance dans les espaces adjacents par
des accords avec des partenaires et semble stre fait une spcialit des accords de
partenariat puisque, outre laccord sign avec Colgate dans les gommes dentaires
en 2003 qui couvre le dveloppement, le marketing, la distribution et la vente sur
le plan mondial dune gamme de produits pour soins buccaux emporter , la
firme suisse a un accord de collaboration avec Coca-Cola pour le th glac, un
accord de collaboration avec General Mills pour les crales ou encore un accord
avec LOral pour les complments nutritionnels vise cosmtique.
120
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
Groupe Eyrolles
121
122
Groupe Eyrolles
Impulser la croissance
La matrise de la croissance
Impulser la croissance est un des rles cls du dirigeant dentreprise. Matriser la croissance et sassurer quelle rpondra aux
objectifs exige une construction systmatique qui, dans la
plupart des cas, empruntera les diffrents chemins de la
croissance : maximisation de la situation prsente, engagement
dans des espaces adjacents et croissance gnre par les mgatendances.
100
Grer les
oprations
+ 25 M
+ 100
Maximiser
l'existant
+ 25 M
- 75
80
+ 50
- 25
+5
60
40
20
Rduction
des cots
Baisse de
prix
Suivre le
march
Nouveaux
produits
Nouveaux
mtiers
Acquisition Croissance
totale des
profits
Groupe Eyrolles
123
lev
Niveau
de risques
Moyen
Limit
Court terme
Moyen terme
Long terme
Contribution
aux rsultats
124
Groupe Eyrolles
Chapitre 3
Groupe Eyrolles
GRER EN STRATGE
LES RESSOURCES FINANCIRES
125
126
Groupe Eyrolles
Bajaj Auto est un fabricant indien de deux-roues valoris 4,5 milliards de dollars
et qui a rapport en moyenne 55 % par an ses actionnaires au cours des cinq
dernires annes.
Naspers un groupe de mdias sud-africain qui investit au Brsil, en Russie et en
Afrique, valoris 5,6 milliards de dollars et qui a rapport 31 % par an ses
actionnaires sur les cinq dernires annes.
Groupe Eyrolles
127
Actif total
Capitaux propres
Dette
Bnfice avant intrt
Intrt
Bnfice net
Rentabilit des
capitaux propres
Dividendes
Rinvestissement
Croissance soutenable
Anne 1
Anne 2
Anne 3
100
100
10
10
110
110
11
11
121
121
12
12,1
10 %
10 %
10 %
10
11
10 %
12,1
10 %
128
Groupe Eyrolles
Anne 1
Anne 2
Anne 3
100
50
50
10
2
8
116
58
58
11,6
2,3
9,3
134,6
67,3
67,3
13,5
2,7
10,8
16 %
16 %
16 %
9,3
16 %
10,8
16 %
Groupe Eyrolles
129
Anne 2
Anne 3
100
50
50
10
2
8
16 %
4
8
-
108
54
54
10,8
2,2
8,6
16 %
4,3
9,3
8%
116,6
58,3
58,3
11,7
2,3
9,3
16 %
4,7
10,8
8%
Actif total
Capitaux propres
Dette
Bnfice avant intrt
Intrt
Bnfice net
Rentabilit des capitaux propres
Dividendes
Rinvestissement
Croissance soutenable
130
Groupe Eyrolles
30 %
1,3
1,2
1,1
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
20 %
10 %
44
50
55
60
65
70
74
Groupe Eyrolles
10 %
0,6
40 %
6
12,4
7,5 %
10 %
0,2
70 %
7
10,6 %
3,2 %
10 %
2,0
20 %
4
22 %
17,6 %
131
CP
: capitaux propres
RCP
: taux dintrt
D
= ------ ( R i )r + Rr
CP
Or, le financier traditionnel craint que lorsque le taux dendettement augmente, le risque financier augmente. Ce quil oublie
alors, cest que, si (et seulement si) un concurrent utilise larme
de lendettement pour capter la croissance et/ou casser les prix,
il y a aussi un risque concurrentiel, quil ne conjure que si luimme utilise larme financire. Il y a donc un juste quilibre
trouver dans chaque situation (graphique ci-dessous).
132
Groupe Eyrolles
Risque
Risque concurrentiel
Risque financier
Groupe Eyrolles
133
3,50 40 ou plus
de 1 1,50
Croissance
Vedettes
Dilemmes
1,50 3,50
Infrieur 1,00
Vaches lait
Poids morts
134
Groupe Eyrolles
Les entreprises dont le portefeuille reflte des activits en position de leader et en forte croissance ont une valorisation boursire mesure par le ratio capitalisation boursire/fonds
propres leve, suprieure 3,5. linverse, les entreprises
domines et en faible croissance sont faiblement valorises.
Comme on la dj constat, la Bourse aime la croissance plus
que la rentabilit.
Groupe Eyrolles
135
Part de march
(gnration de liquidits)
Fort
Fort
Croissance du
march
(absorption de liquidits)
Faible
Faible
RCE lev
RCE faible
Croissance stable du
bnfice
Croissance instable du
bnfice
Cash-flow ngatif
croissant
RCE lev
RCE faible
Bnfice stable
Bnfice instable
?
?
10 %
Poids morts
Vaches lait
Croissance de la capacit (%)
136
Groupe Eyrolles
Politique de croissance
15.0%
12.5%
10.0%
7.5%
5.0%
2.5%
Vaches lait
Poids morts
0.0%
-1
Groupe Eyrolles
Liquidits et croissance
137
Vedettes
Vaches lait
Dilemmes
4
Surfaces
proportionnelles aux
ventes 1972
2
0
-1
46
138
Groupe Eyrolles
lorsque lentreprise est leader dans un secteur en forte croissance, elle doit maintenir sa position concurrentielle. Or, elle
bnficie sur cette priode dune valorisation boursire
leve ; si sa rentabilit intrinsque ne lui permet pas de
maintenir ou damliorer sa position concurrentielle, elle
peut faire appel au march sans diluer de manire significative les actionnaires dorigine ;
lorsque lentreprise est domine dans un secteur en forte
croissance, elle ne doit videmment pas distribuer de
dividendes ; sa valorisation boursire tant mdiocre,
recourir aux marchs entranerait une dilution importante des
actionnaires. Lendettement peut lui permettre dacclrer sa
croissance pour amliorer sa position concurrentielle, si le
leader la laisse faire ;
Groupe Eyrolles
139
Position concurrentielle
Forte
Forte
n e
io r
a t rop
t
en p
m aux
g
it
A u ap
c
s
de
F aible
Croissance
e
fic
n t
b n
s me
e
d te
n et
io nd
t
n e
te et
e
td s
n
e e
m d
se den
r
i
Ve div
es
t d es
n
r
e
m rop
e
p
c
or x
nf itau
e
R ap
c
faible
Portefeuille jeune
140
Groupe Eyrolles
Portefeuille mature
Temps
Groupe Eyrolles
Profil de liquidits
141
40
croissance soutenable
suprieure la croissance prvue
30
20
croissance soutenable
infrieure la croissance prvue
10
0
0
10
20
30
40
142
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
143
144
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
145
Chapitre 4
MOBILISER EN STRATGE
LES RESSOURCES HUMAINES
Groupe Eyrolles
147
Projet
28 000
26 000
24 000
22 000
20 000
1970
80
90
00
10
20
30
40
50
- 19,4 %
Slovnie
- 16,8 %
148
Groupe Eyrolles
Dans certains pays dEurope de lEst, cette volution est catastrophique avec une forte diminution de la main-duvre active,
comme le montrent les chiffres ci-dessous :
- 15,5 %
Hongrie
- 15,2 %
Lituanie
- 15,0 %
Pologne
- 13,3 %
Slovaquie
- 13,0 %
Groupe Eyrolles
149
changements frquents dorganisation des entreprises caractrises par des fusions, des cessions, des modifications incessantes
de primtres et un reengineering permanent entranent un besoin
de renouvellement permanent des comptences. Par ailleurs,
laugmentation spectaculaire du volume de connaissance, et
surtout de sa diffusion, combine son obsolescence de plus en
plus rapide, cre une pression considrable pour matriser les
comptences ncessaires et pertinentes linstant t.
Une tude mene aux tats-Unis par le ministre de Travail a
tabli une liste des professions qui seront les plus demandes
lavenir et pour lesquelles le risque de pnurie est avr :
comme on peut le constater dans le tableau ci-dessous, presque
toutes ces professions requirent plusieurs annes dtudes
aprs le baccalaurat ou son quivalent.
Top 20 occupations that will experience the greatest need to replace
retiring baby boomers through 2008
1. Airline pilots and navigators
2. Management analysts
3. Teachers, special education
4. Photographers
5. Teachers Aides
6. Industrial engineers
7. Eligibility clerks, social welfare
8. Personnel and labor relations
managers
9. Postal clerks, except mail
carriers
10. Supervisors, police and
detectives
150
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
les manipulateurs de symboles, cest--dire tous ceux qui traitent de linformation, de la connaissance, de la cration, de
lmotion, gagnants potentiels de la mondialisation, qui
entrent dans trois sous-catgories :
ceux qui sont dans une logique doffre, fonde sur la
matrise dune expertise ;
ceux qui ont une fonction dans lcoute de la demande ;
ceux qui font laller-retour entre les deux logiques (les
courtiers stratges) : cest sur eux que reposera de plus en
plus lavantage comptitif et pour lesquels le risque de
pnurie est patent.
Ce sont les manipulateurs de symboles qui sont la ressource
rare des annes venir.
Les stratgies dentreprise se trouvent donc confrontes
aujourdhui un problme de ressources humaines auxquelles
beaucoup ne sont ni habitues ni prpares. Certes, certaines
entreprises russissent mieux que dautres pallier cette
pnurie de comptences.
Schlumberger qui a recrut 6 000 ingnieurs et 12 000 techniciens entre 2004
et 2007 auprs de 200 universits dans 80 pays maintient, depuis trs longtemps,
une relation permanente et stable avec les principales universits dans le monde,
et peut ainsi faire face une forte demande de comptences pointues.
152
Groupe Eyrolles
Performance
"Grand
professionnel"
"Professionnel
adaptable"
"Haut potentiel"
"Futur
professionnel"
"Contributeur utile"
"toile montante"
"Non contributeur"
"Contributeur
potentiel"
"Diamant brut"
Groupe Eyrolles
Insuffisante
Trs adaptable
Peu adaptable
Potentiel
d'adaptation
Source : Matrix is
153
Groupe Eyrolles
154
Stratgie
Planifier
Identifier
Grer les
transitions
Slectionner
Retenir
Dvelopper
Identifier, dvelopper
et retenir le top 20%
Groupe Eyrolles
155
March
Stratgie
Organisation
Filire
Fonction
Poste
Comptence
156
Groupe Eyrolles
Mtier
Les comptences ainsi dfinies vont comprendre plusieurs rubriques tablies sur mesure pour lentreprise concerne. Ces rubriques sont centres autour des connaissances professionnelles
mais peuvent prendre en compte des lments tels que la
communication, le management, louverture internationale ;
pour chaque poste, la rubrique peut tre value comme tant
primordiale pour lexercice de la fonction, significative ou marginale, la rubrique Connaissances professionnelles ou Connaissances techniques tant toujours value comme primordiale.
Lors de lentretien annuel, le collaborateur de lentreprise et son
suprieur hirarchique vont pouvoir dfinir le positionnement
du titulaire du poste sur chacune des rubriques selon le schma
suivant :
Exemple : Dimension internationale
Requis par la fonction : niveau 4
Dvelopp par le titulaire
A.
B.
C.
D.
Commentaire de
l'a pprciateur
Plan d'actions
Groupe Eyrolles
157
158
Groupe Eyrolles
La filiale franaise dun groupe amricain subissait une trs forte rotation de son
encadrement : plus de 20 % par an. Les recrutements taient faits exclusivement
sur la base de comptences mtier , mais la gestion des carrires amenait les
cadres changer de poste environ tous les trois ans. Ils se retrouvaient donc dans
des postes exigeant des comptences mtier diffrentes des comptences
pour lesquelles ils avaient t recruts ; dans ces conditions, beaucoup prfraient
quitter la socit.
Groupe Eyrolles
159
Fonction
Rle
Organisation
Business/Stratgie
MBO
Mobilit
Gestion Salaire
Potentiel
160
Groupe Eyrolles
comptences mtier
Groupe Eyrolles
161
Comptences largies
Connaissance p rofessionnelle
Crativit
Connaissances des produits
Connaissance de l'environnement
Capacit travailler en quipe
Capacit rsoudre des problmes
Ouverture internationale
17 in Timbuktu
162
Groupe Eyrolles
Comptences requises
la comptence Futurisation permet de faire face un environnement volatil en anticipant des scnarios possibles et en
se dotant des moyens dtre la fois proactif et ractif ;
la comptence Networking souligne le besoin de travailler
en rseau et davoir les aptitudes techniques et psychologiques linteraction avec les autres ;
la comptence Realisation intgre la ncessit de concrtiser et de mener bien ses objectifs dans un contexte de
fortes pressions conomiques.
Comme on le constate, les comptences identifies sont loin
des comptences techniques traditionnelles, mais elles refltent
bien le choix du long terme fait par la socit.
Groupe Eyrolles
163
Cest cette approche qui a t mise en place par Areva pour 15 000
collaborateurs et qui permet de passer dune gestion par poste un peu rigide
une gestion par comptences beaucoup plus souple ; cela permet ainsi de faire
voluer les collaborateurs dune entreprise o lon reste longtemps .
164
Groupe Eyrolles
Fluidifier lorganisation
Les principales composantes dune organisation sont sa structure, ses acteurs et sa culture ; la structure est un systme formel
compos de lensemble des fonctions et relations dterminant
les missions de chaque unit de lorganisation et leurs modes
de collaboration. Elle ne devient vivante quavec le rle jou
par les collaborateurs de lentreprise qui en sont les acteurs.
Elle est donc compose dlments qui interagissent les uns par
rapport aux autres en vue datteindre un objectif, ce qui cre
une dpendance mutuelle entre les diffrents lments. Avec le
jeu des acteurs, le systme devient vivant et complexe. Il
volue en permanence, comme le constate le salari de retour
de vacances qui passe plusieurs heures comprendre ce qui a
chang et se fixer de nouveaux repres.
Groupe Eyrolles
165
Japon
Canada
Int'l Assign
Payroll
Latin America
Australia
Generalist
HRIS
Staffing
Mgmt Dev
HR Ops
Directeur
gnral
Ventes et
marketing
Production
Logistique
Procurement
R&D
Finance,
Ressources
humaines
Asia-pacific
Lanalyse de tels rseaux permet de cartographier les flux informels dchange dinformations et de connaissances dans
lentreprise et didentifier les sources de leviers. Elle montre
comment des systmes se mettent en place pour transgresser
les structures rigides et fluidifier lorganisation.
166
Groupe Eyrolles
ouvrage Organizational Learning : a Theory of Action Perspective (LOrganisation apprenante) publi en 1978.
Larme amricaine a t une des premires institutions
apprenantes en mettant en place un tel modle reposant sur
un processus (after action reviews), une organisation (center
for army lessons learned) et un outil en rseau (joint universal
lessons learned system). Le recours aux nouvelles technologies
facilite la mise en place des techniques organisationnelles et
des outils qui permettent de faire vivre de manire efficace les
organisations apprenantes.
Les approches dcrites ci-dessus rendent bien compte de la
ncessit croissante pour les entreprises de sadapter un environnement conomique changeant et instable. Il est donc
logique de rpondre cette instabilit en mettant en place des
dispositifs qui permettent damliorer la capacit de raction de
lentreprise.
Groupe Eyrolles
167
Activit D
Activit C
Activit B
Activit A
s
s lle
cit ne
pa tion
a
C sa
ni
ga
or
Com
pte
mtie nces
r
Plateforme stratgique
Source : BCG.
Lvolution constante des comptences mtier exige des capacits organisationnelles nouvelles susceptibles de favoriser leur
dveloppement et leur pleine utilisation. La matrise de ses
capacits organisationnelles devient elle-mme source davantage concurrentiel. Ces capacits sont trs diffrentes selon les
caractristiques conomiques et concurrentielles du secteur :
taux de croissance, concentration des acteurs, intensit de la
concurrence Parmi les capacits les plus critiques figurent la
capacit danticipation et de raction, la capacit de rponse
rapide au march, la capacit comprendre des marchs de
sensibilit diffrente, la capacit assurer les recrutements
pertinents et fidliser les meilleurs collaborateurs de lentreprise, la capacit assurer le travail en quipe et la dissmination approprie du savoir, la capacit matriser la qualit dun
processus, la capacit assurer la rgularit et la constance
dune prestation de services, enfin et surtout la capacit
apprendre qui dmultiplie toutes les autres. La formation joue
en effet un rle particulirement critique par les valeurs partages quelle diffuse, le progrs personnel quelle permet et la
mobilit verticale et horizontale interne quelle favorise. Cest
168
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
169
Pertinence de la
stratgie
Processus et outils
matriss
Matrise financire
Accompagnement et
dploiement
Motivation, envie de faire
Capacit partager et
voluer
Retour, soutien et suivi
Russir la mobilisation des comptences requiert la comprhension des diffrentes tapes par lesquelles va passer tout
individu impact par cette mobilisation et le changement plus
ou moins important qui en rsultera pour lui. Ces tapes sont
prsentes dans le schma intitul La valle du dsespoir .
170
Groupe Eyrolles
Cette quation souligne de manire trs claire que la mobilisation des comptences est dterminante. La vision peut tre
claire, la stratgie parfaite, les missions bien dfinies, lorganisation excellente, les outils performants, la matrise financire
vidente mais si les collaborateurs de lentreprise ne sapproprient pas ces diffrents lments, lefficacit de la stratgie sera
fortement diminue. La dmarche dappropriation est donc
essentielle. Le secret nest pas de combattre les rsistances
quune telle dmarche va susciter mais de crer un environnement valorisant pour chacun en favorisant, par exemple,
lapprentissage en quipe, le dialogue et non la discussion, la
construction dune vision partage, le respect de la prise de
risque, lacceptation des erreurs, lencouragement une pense
systmique La prsence des dirigeants sur le terrain est, tout
autant que leur capacit avoir une vision claire, une attente
des collaborateurs de lentreprise et un moteur dcisif de mobilisation.
La valle du dsespoir
VII
Inhibition
Acceptation
II
Dni
III
Colre
VI
Ouverture
IV
Marchandage
V
Dpression
Temps
La valle du dsespoir
Groupe Eyrolles
171
Refus
Acceptation
Rsistance
Exploration
Je ne
veux pas
Je ne suis pas
capable de
Je ne sais pas
La pyramide du refus
Groupe Eyrolles
La premire dentre elles est le manque dinformation : lindividu na pas eu connaissance de la vision ou de la mission, il
connat peu ou mal la nature du changement, les objectifs
poursuivis ne lui ont pas t prsents ou il les a mal
compris, il ignore les moyens mis en uvre et comprend mal
ce que ces dirigeants attendent de lui : ce manque dinformation ( je ne sais pas ) entrane un manque de motivation
et un dcouragement. Lindividu nest pas mobilis.
Causes de
rsistance au
changement
c ange
ons que
Actions
Consquences
Dficit de motivation
Dficit de savoir-faire
Dficit d'adhsion
Communication
Commu
nication
Formation
Assistance
Facilitation Coaching
technique
Actions de
transition au
changement
(court terme)
Actions
moyen
terme
Expliquer
Ngocier
Groupe Eyrolles
Expliquer
Lexplication est un processus continu qui sinscrit dans la
dure avec lobjectif de promouvoir lchange dinformations
entre les acteurs Elle passe par des actions de communication
qui met en scne tous les acteurs et tous les mdias en fonction
des objectifs viss et de la nature des cibles.
173
Communication
institutionnelle
Direction gnrale
Collectif
Individuel
Management oprationnel
Comit de direction
Communication
dappropriation
Communication
mtier
Oprationnel
Pour faire face ces diffrents types de communication, lentreprise peut recourir plusieurs modes de communication
complmentaires : communication interne, formation, coaching,
le rle de la formation tant souvent dterminant.
174
Groupe Eyrolles
Communication interne
Formation
Groupe Eyrolles
175
10
20
30
40
50
60
70
80
176
Groupe Eyrolles
Coaching
Ngocier
Groupe Eyrolles
177
Lcoute active
Pour contourner cette approche, parfois perue comme
complexe et difficile mettre en uvre faute de donnes, les
ngociateurs peuvent recourir lcoute active afin de
comprendre la position de lautre et en tirer parti : il peut alors
utiliser les techniques de reformulation : la reformulation-tape
qui est faite aprs chaque point ou la reformulation-synthse
qui est faite en fin de runion.
Il peut aussi mettre en uvre les techniques de questionnements pour faire sexprimer son interlocuteur ou pour lui faire
dvelopper les rponses obtenues ou enfin pour lorienter vers
certaines rponses en utilisant des questions de nature diffrente en fonction des buts poursuivis.
Questions
d'approfondissement
Questions
tactiques
1-Questions ouvertes
4-Questions miroirs
7-Questions affirmatives
2-Questions factuelles
5-Questions relais
8-Contre-questions
3-Questions fermes
6-Questions de contrle
9-Questions polmiques
178
Groupe Eyrolles
Questions
d'information
La ngociation
Certaines approches sappuient sur lobservation de ce qui ne
va pas quand une ngociation choue et proposent donc la
mise en place de mcanismes correcteurs.
Dautres, au contraire, proposent dobserver ce qui se passe
quand une ngociation ou une relation se droule bien et
didentifier un certain nombre dinvariants communs toutes
les situations positives. Chacun des invariants identifis lest
sous forme de structures de langages de base accompagnes de
tous les synonymes possibles et organises en rgles simples
dutilisation. La pratique permet dtablir une relation claire,
simple, directe, concrte, prcise, concise tout en tant polie,
respectueuse, courtoise, calme et chaleureuse. La comptence
relationnelle ainsi acquise permet daugmenter considrablement limpact personnel dans lentreprise.
Quelle que soit la mthode, toutes contribuent par lcoute, la
ngociation et lexplication la mobilisation des comptences.
Groupe Eyrolles
179
Chapitre 5
Groupe Eyrolles
181
Y parvenir, suppose de trouver le bon quilibre entre lefficacit quune telle dmarche requiert et la lourdeur des mcanismes qui peuvent la permettre, do la recherche jamais
aboutie de la meilleure organisation ou structure qui atteindra
cet quilibre.
les synergies qui contribuent rduire les cots en les partageant horizontalement ou verticalement avec dautres activits, ou en externalisant moindre cot certaines fonctions ;
les synergies qui vont permettre damliorer loffre par une
concentration accrue de ressources en capitalisant sur les
capacits, les comptences et les meilleures pratiques des
activits existantes et des activits nouvelles, et en orchestrant la concurrence multipoint ;
les synergies lies aux rapprochements dentreprises, et
notamment aux oprations de fusion-acquisition.
Lidentification de ce type de synergies passe par la comprhension de lensemble des activits qui interviennent dans la
chane de valeur afin de dceler les partages possibles ; ceuxci peuvent se concrtiser parmi les activits internes ou avec
des partenaires extrieurs.
182
Groupe Eyrolles
Production
Composants
Assemblage
Tests
Frais gnraux
Marketing / Ventes /
Distribution
Marque
Forces de ventes
Canaux
Fonctions de support
Finance
Comptabilit
IT
Ressources humaines
Juridique
Groupe Eyrolles
Essilor, malgr des situations de march trs diffrentes entre ses trois grands
continents (Europe, Amrique, Asie/Australie), diffuse ses meilleures pratiques et
innovations dans chacune de ses filiales.
183
Aluminium
Papier
Composants
Bauxite
Forts
Assemblage
Electrolyse
Pte papier
Succursales
Finition
Papier
Partage vertical
184
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
General Motors et Ford se sont dsengags la fin des annes 1990 de Delphi et
Visteon.
Un exemple spectaculaire dexternalisation est celui de lquipementier de tlcommunication Alcatel-Lucent qui, en deux
ans, sest dfait de 49 sites de production auprs de spcialistes
tels que Flextronic et sest ainsi spar de prs de 20 000
personnes. Lentreprise na pas ncessairement rduit ses cots
par cette opration du moins pendant les deux premires
annes, mais elle a gagn en flexibilit et a transform des cots
quasi fixes en cots variables.
185
Lexternalisation peut aussi se concrtiser par labandon dactivits aval : par exemple, dans le cas dun producteur qui
renonce lexploitation de ses magasins et met en place un
systme de franchise, systme dans lequel le franchis assure le
financement et lexploitation commerciale du magasin.
Aujourdhui, lexternalisation stratgique est devenue une
donne prise en compte par la plupart des entreprises. Le
graphique ci-dessous dcrit ltat des lieux :
Informatique
I
Emergence
II
Forte croissance
III
Maturit
IV
Etat stable
La russite de cette dmarche nest cependant pas systmatique, elle doit prendre place dans un processus de dcision
systmatique tel que celui dcrit ci-dessous :
186
Groupe Eyrolles
Stratgie
d'externalisation
Initiation
Slection
Rvaluation
Gestion
contractuelle et
oprationnelle
de la relation
Cycle
d'externalisation
Ngociation
Transformation
Externalisation
offshore
Centre offshore
captif
Externalisation
offshore
Proximit
gographie
Contrle
Elev
Centre captif
offshore
Externalisation
locale
Solutions
internes
Externalisation
locale
Services partags
internes
Locale
Limite
Groupe Eyrolles
Impact
Totale
Externalisation
187
Fort
188
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
189
Paper Towels
Facial Tissue
Paper
Napkins
Scott Paper
1966
1904
1931
1943
1958
Kimberly-Clark
1968
1924
1976
1924
1951
1966
1957
1965
1960
1909
1909
1909
Georgia Pacific
Johnson & Johnson
Tampax
Groupe Eyrolles
Tampons
Towel Wipes
1976
1924
1960
1983
1974
1927
1978
1981
1936
1975
1909
1972
Feminine
Napkins
1904 to 1909
1951 to 1960
1924 to 1943
1966 to 1983
1980
190
Disposable
Diapers
facile
8
Mise en uvre
Amliorer le suivi
des performances
de certaines filiales
Consolidation
des achats
Consolider la
logistique
11
Moyenne
Dployer un outil
de CRM partag
Renforcer le
savoir-faire marketing
de la cible
2
Dvelopper une
gamme de
produits lis
9
10
difficile
Extension de la
gamme de produits
Improve
amliorercurrent
les
practices
of selling
bonnes pratiques
mutual funds to bank
de ventes
customers
Transfert la cible
des meilleurs
pratiques dans
certains rseaux
40
400
Groupe Eyrolles
191
192
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
Entreprise B
Entreprise A
Marketing et
dveloppent
Finance et
Contrle
Production et
Logistique
Production
Commercial
Finance
Contrle de
gestion
Production
Usines
Franaises
France
Comptabilit
Commercial
Finance
Logistique
Usines
Etrangres
Export et
International
Contrle
Services
Logistique
Public Affairs
Stratgie
Prsident NewCo
Marketing
Commercial
Production
Finance
International
193
Marketing
Prvoir
Organiser
Excuter
Fonctionnels
Contrler
Oprationnels
194
Groupe Eyrolles
Les fonctions oprationnelles sont celles qui contribuent directement au service du client ; schmatiquement, elles sont
centres sur trois types de mission : recherche-dveloppement,
production et vente. Les services fonctionnels, quant eux,
assurent dune part la gestion de ressources en appui des fonctions oprationnelles (dfinition des politiques, allocation des
ressources, prparation de la mise en uvre de ces politiques
et suivi), et dautre part le pilotage de lassistance apporte en
matire de prvision, de planification et de contrle.
Direction
commerciale
Direction
financire
Direction
de la production
Direction des
ressources humaines
Groupe Eyrolles
Les avantages de ces structures sont dassurer une bonne coordination et de permettre des mcanismes de contrle simple.
Elles ne sont, en revanche, efficaces que dans les entreprises
simples de petite taille.
195
Inconvnients
Direction surcharge
Lenteur et filtrage des
communications
Pouvoir et dcisions trop
centraliss : dmotivation des
collaborateurs
Coordination difficile, tendance
la parcellisation des activits
Besoin de passerelles entre
services
Danger dmergence de la
bureaucratie
Direction
commerciale
Direction
financire
Direction des
ressources humaines
Direction
informatique
Direction
marketing
Direction
logistique
Direction
de la production
196
Direction
exportations
Groupe Eyrolles
Direction
gnrale
Division
A
Division
B
Services centraux
Division
C
Division
D
Groupe Eyrolles
197
Marketing
Direction
gnrale
Production
Ressources humaines
Europe
Stratgie
Communication
Amrique du Nord
Reste du monde
Division A
Division B
Division C
Division D
Division F
198
Groupe Eyrolles
Division E
Groupe Eyrolles
Un exemple classique du blocage gnr par ce genre dorganisation est le suivant : le directeur du pays est responsable de
tout ce qui concerne la scurit, lhygine et lenvironnement ;
il rclame un investissement dans une usine pour amliorer la
scurit et diminuer la pollution. Mais les investissements en
usine sont de la responsabilit du directeur de division qui a ses
propres objectifs de rentabilit et de cash-flow et qui, pour
assurer ses rsultats court terme, peut refuser linvestissement.
Ce type dorganisation se retrouve trs frquemment dans les
entreprises multinationales diversifies. Lutilisation des
nouvelles technologies soit pour donner accs des informations partages, soit pour multiplier les moyens de communication permet damliorer considrablement le fonctionnement
de ce type dorganisation. Cest pourquoi, malgr leurs lourdeurs et difficults de fonctionnement, les organisations matricielles sont souvent les mieux mme de coordonner les
activits complexes et diversifies des grandes entreprises.
199
Inconvnients
Danger de conflits de
responsabilit
Lourdeur des processus, grand
besoin de communication,
ngociations et runions de
coordination
Danger de compromis peu
satisfaisants
Ncessit de nombreux cadres
Groupe Eyrolles
200
Filiale locale
Positionnement des marques
Structure
rgionale
Sige
Oui
Oui
Packaging et habillage
Oui
Sous-marques
Oui
Possible
Autres marques
Oui
Possible
Oui
Oui
Oui
Oui
Acquisition
Proposition
Priorisation et autorisation
Recherche
Partielle
Oui
Dveloppement
L/T
C/T
Stratgie de production
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui (contrle)
Politique de prix
Oui
Oui
Oui (positionnement)
Oui
Oui
Oui
Relations publiques
Oui
Oui
Oui
Marketing planning
Oui
Oui
Oui (format)
Groupe Eyrolles
201
Anneau
Etoile
Centre
Locale
Coordonne
Centrale
Rapide
Plus lent
Rapide
chelle locale
chelle globale
Organisation de la convergence
tablissement de normes
mondiales
Lintrt de cette approche est de sadapter au mieux aux caractristiques de lentreprise en combinant les diffrentes solutions
organisationnelles. Le schma ci-dessous prsente la solution
retenue par un grand laboratoire pharmaceutique pour le
lancement international de nouveaux produits. La fonction
recherche et dveloppement est centralise afin de tirer le
meilleur parti des chercheurs et de bnficier deffet dchelle.
Pour les autorisations de mise sur le march, les units locales
sont responsables du suivi des essais cliniques mais bnficient
202
Groupe Eyrolles
Enfin, le centre regroupe lensemble des dcisions et la dfinition des procdures. Ce mode dorganisation simple favorise
les effets dchelle mais peut savrer inadapt ou lent
prendre en compte les caractristiques locales.
dun appui et dune coordination centralise : cest lorganisation en toile qui prime. Enfin, marketing et vente sont
dfinis et mis en uvre localement, mais les plans et les expriences sont partags avec les autres units locales selon lorganisation en anneau .
Recherche et
dveloppement
Autorisation de mise
sur le march
Marketing et vente
Exemple dorganisation
Groupe Eyrolles
203
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
205
206
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
207
Section 3
La stratgie dactivit
(business strategy)
Chapitre 1
ANTICIPER LA BIPOLARISATION
La direction gnrale a dtermin la stratgie du groupe. Celleci est symbolise par une vision partage par tous les dirigeants
du groupe, et notamment par tous les dirigeants dactivits ou
de divisions. Ceux-ci ont connaissance du portefeuille dactivits du groupe. Cest le portefeuille global de lentreprise qui
donne le cadre, cest lui qui dtermine la capacit financire
intrinsque de lentreprise, cest son quilibre qui est le garant
de la prennit de lentreprise.
Groupe Eyrolles
211
212
Groupe Eyrolles
Anticiper la bipolarisation
Maturit et dclin :
segmentation ou cot
Phases 1 et 2
Phases 3 et 4
Taille du march
Composants
marketing critiques
Lancement
Croissance
Produit
Distribution
Image
Maturit
Cot ou
diffrenciation
Dclin
Cot ou
diffrenciation
Temps
Groupe Eyrolles
213
Exprience ou maturit
Dans cette priode de forte croissance, les changements concurrentiels peuvent prendre place plus facilement quen priode de
maturit ; de nouveaux concurrents sont susceptibles de faire
leur entre tout instant. Nanmoins, la part de march a une
forte valeur car la descente de la courbe dexprience est trs
rapide, comme le cabinet dtudes Gartner le souligne en
commentant le march mondial des tlphones mobiles en
2006 : Les petits fabricants ont du mal tirer leur pingle du jeu.
Dans une industrie o les effets de volume sont ncessaires pour
compenser les baisses de prix, la concurrence est rude : les six
premiers acteurs concentrent 84 % des ventes de mobiles. Nokia
avec 35 % du march mondial, Motorola avec 21 % du march
mondial et Samsung avec 12 % du march mondial laissent peu
de chance des concurrents comme BenQ Mobile ou Sagem de
prosprer. Cependant, ces priodes de forte croissance accen-
214
Groupe Eyrolles
Anticiper la bipolarisation
Le phnomne de bipolarisation
Lorsque la croissance ralentit, on observe une double volution
des produits partir de la mme gamme initiale : dune part,
des produits qui rpondent une sophistication des usages, ce
qui entrane une augmentation des prix, et dautre part, des
produits qui rpondent une popularisation des usages avec
un abaissement continu des prix. La gamme initiale reste
prsente longtemps de manire importante grce une thmatique qui reconnat que le prix nest pas le plus bas et que la
qualit ou la diffrenciation nest pas la plus forte, mais que la
combinaison des deux en fait une offre trs acceptable. Cette
volution, trs caractristique des marchs matures, est symbolise par le schma ci-dessous :
Sophistication des usages
Augmentation des prix
Groupe Eyrolles
Gamme
initiale
215
+6
-22
50
+16
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
Machines laver
part de march (dollars)
100
+11
-16
50
+5
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
+24
50
-32
+8
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
Confection fminine
+9
50
+9
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
Comptitif
Milieu
Haut de
gamme
xx
Le phnomne de bipolarisation
216
Groupe Eyrolles
-18
Anticiper la bipolarisation
Automobile
+8
50
-12
+4
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
Tlvision
+33
50
-40
+7
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
Htels
+2
-15
50
+13
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
picerie
+1
-24
50
+23
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
E
Comptitif
Milieu
Haut
de gamme
xx
Groupe Eyrolles
Source : BCG.
217
Lvolution du march europen de lautomobile reflte parfaitement cette bipolarisation : Le haut de gamme a progress de
1990 2006 de 800 000 vhicules (2 millions de vhicules en
1990, 2,8 millions en 2006). Le bas de gamme, reprsent par les
catgories conomiques infrieures et moyennes infrieures a,
lui aussi, progress : la catgorie conomique infrieure est
passe de 4 millions de vhicules 5,15 millions de vhicules en
2006 ; la catgorie moyenne infrieure est passe sur la mme
priode de 3,65 4,8 millions dunits vendues. En revanche, la
catgorie moyenne suprieure est en forte chute : de 3 millions
dunits en 1990, elle est passe 1,8 million dunits en 2006.
218
Groupe Eyrolles
Une tude mene par le Boston Consulting Group montre effectivement que cette bipolarisation est systmatique mais que se
produit un rythme variable selon les secteurs. Ltude, mene sur
une douzaine de secteurs de grande consommation, montre que,
dans certains cas, la partie bas de gamme crot plus vite (par
exemple pour leau minrale ou les aliments en conserve) ;
linverse, dans le domaine de la viande, du meuble, de lamnagement de la maison ou des ordinateurs personnels, cest la
partie haut de gamme qui tend crotre le plus vite.
Anticiper la bipolarisation
comptitif
haut de gamme
%
60
40
Nombre de personnes
allant vers le haut
20
de gamme
- 20
Nombre de personnes
allant vers le comptitif
Meat
Ordinateurs personnels
Home
Ameublement
Cars
Restaurant
Literie
Cuisines
Caf
Gourmet food
Ice cream
Surgels
Chocolat
Soft drinks
Snack
Fast food
Conserves
- 60
Eaux en bouteille
- 40
Industrie
110
240
Transports
85
170
Alimentation
65
145
140
150
Sant
40
100
Restauration
70
160
Entretien de la maison
60
65
Confection et mode
35
70
605
1 100
Amnagement de la maison
Voyages et loisirs
Groupe Eyrolles
Segment comptitif
2005
($billions)
Total
219
Phases
3 et 4
En
Maturit et dclin :
segmentation ou cot
vir
on
Phases
1 et 2
ne
me
nt
co
Environnement
diffrenci
mp
ti
tif
Environnement
banalis
Lancement et croissance :
courbe d'exprience
Phases
3 et 4
Exprience ou maturit
Maturit et dclin :
segmentation ou cot
220
Groupe Eyrolles
Les carts de prix constats sur les marchs matures ne sont pas
de lordre du pourcentage mais sont frquemment dans des
ratios trs levs, tant pour les biens de consommation
courante que pour les biens dachat moins frquent.
Anticiper la bipolarisation
Prix/cot unitaire (
constant)
En
vi
co r o n n
mp em
ti e n
tif t
caddie
Environnement grandes marques
diffrenci
118,47 Caddie
N 1
Environnement caddie
marques propres
banalis
71,99 Caddie
N 2
caddie
premier prix
42,20 Caddie
N 3
Exprience (maturit)
Groupe Eyrolles
221
Diffrenciation
Comptitivit prix
Banalisation
Volume actuel ou potentiel
222
Groupe Eyrolles
Le modle de Porter
Groupe Eyrolles
Anticiper la bipolarisation
223
volution de la
capitalisation. 19942004
(en $ constant 2004)
($milliards)
10,2
9,7
1. Walmart
233,2
170,6
6,5
4,6
88,3
56,2
5,1
4,5
3. Target
41,5
35,7
4. Williams-Sonoma
4,0
3,3
4. Lowe's
43,8
33,8
10,3
3,2
5. Kohl's Corporation
15,7
13,8
2,2
2,0
6. Costco
17,2
13,1
7. Nordstrom
6,8
1,8
7. Stapies
14,0
12,1
8. Neiram Marcus
4,2
1,7
11,8
10,7
9. Saks
1,9
1,6
9. Family Dollar
6,2
5,3
10.Brinker International
3,4
1,6
10.Dollar General
6,3
4,5
54,6
34,0
478,0
356,0
1. Coach
5. Limited Brands
Total
Total
224
Groupe Eyrolles
capitalisation
boursire 2004
($milliard)
volution de la
capitalisation. 19942004
(en $ constant 2004)
($milliards)
Anticiper la bipolarisation
Lalternative stratgique
Dans des conditions de ralentissement de la croissance et de
bipolarisation des marchs, les objectifs stratgiques diffrent
de manire trs significative des objectifs caractristiques des
priodes de forte croissance : il sagit maintenant de faire des
choix clairs entre deux possibilits : soit poursuivre une stratgie agressive de baisse des prix en sassurant dune trs bonne
comptitivit toutes les tapes qui aboutissent la cration et
la commercialisation du produit, soit de procder une
segmentation fine du march et de se spcialiser sur des
segments bien identifis.
coutons la recommandation de Jack Welch, lemblmatique
prsident de General Electric : Mon conseil en matire de stratgie, cest de rechercher la dbanalisation. Acharnez-vous
proposer des produits et services qui se distinguent des autres et
les clients vous seront attachs comme par de la colle. Certes, il
y a des entreprises qui sont capables de lemporter en jouant sur
les leviers de cots et du service dans une ambiance extrmement comptitive (comme Dell et Wal-Mart) mais cest vraiment
difficile ; on na pas le droit lerreur.
Groupe Eyrolles
225
Le cot de la non-stratgie
Des exemples de choix forts et dtermins conduisant des
russites existent dans la plupart des secteurs ; le corollaire est
que le non-choix est coteux.
226
Groupe Eyrolles
Anticiper la bipolarisation
Diffrenciation
Comptitivit prix
Groupe Eyrolles
Banalisation
Levi's
50-80 $
Le cot de la non-stratgie
227
Groupe Eyrolles
228
Chapitre 2
Groupe Eyrolles
229
Produits
Distribution
Service
Marque
Client
Description
Menaces
Meilleures fonctionnalits
Meilleure adaptation aux besoins clients
Meilleur rendement l'usage
Gamme plus tendue
Copie
Innovation concurrentielle
Modification du besoin client
Distribution propre
Nouveau type de distribution
Schma de ristourne adapte
Raction concurrentielle
Modification du besoin client
Copie
Raction concurrentielle
Modification du besoin client
Raction concurrentielle
Modification du besoin client
Accident sur la marque
Sources de diffrenciation
230
Groupe Eyrolles
la diffrence des stratgies de prix qui sappuient sur un avantage concurrentiel unique la comptitivit par les cots et les
prix , les stratgies de diffrenciation sont trs varies. Un des
moteurs de ces stratgies est linnovation : cest elle qui permet
damliorer les produits, de crer de nouveaux produits,
dajouter des services, damliorer des fonctionnalits.
one ). Cest une des raisons des stratgies suivies par les
producteurs de tlphones mobiles qui multiplient les
nouveauts pour coller aux diffrents marchs :
Anticipant le ralentissement de la croissance du march mondial partir du milieu
des annes 2000, Nokia lanait environ 35 nouveauts par an couvrant toute la
gamme du Nokia 1100, simple et fiable, au 7600, minuscule et lger.
Son challenger Samsung suivait la mme voie dune manire encore plus agressive
en lanant 45 nouveauts en 2002, 62 en 2003 et 90 en 2004.
Concurrent 2 :
part de march 70 %
Rapidit de livraison
Prix
Qualit produit
Conseil technique
Groupe Eyrolles
231
232
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Dyson
Groupe Eyrolles
Playmobil
Dans le secteur du jouet, domaine difficile o la plupart des producteurs
dlocalisent leur production pour faire face la pression sur les cots et les prix, la
socit allemande Playmobil continue de faire fabriquer lensemble de sa gamme
en Europe. Chaque anne, ses rayons sont pris dassaut par les consommateurs au
moment de Nol. Depuis la cration de ses personnages articuls en 1974 (avec
une tte qui tourne et des bras et jambes habiles et des accessoires qui sadaptent
aux personnages quil sagisse de chevaliers indiens ou douvriers de la
construction), la socit reoit chaque anne des centaines de lettres denfants qui
lui font part de leurs ides : ainsi la ferme, un des thmes les plus vendus, a t
remise au got du jour avec des engins agricoles plus modernes ; de mme, la
locomotive du train est quipe dun phare qui sallume.
Le secret de Playmobil, cest lcoute attentive de sa clientle combine la qualit
des produits due la matrise de lensemble du processus de production. Les petits
personnages, dont prs de 2 milliards exemplaires ont dj t vendus, sont
fabriqus grce des technologies innovantes dinjection ; ainsi, pour lancer une
centaine de produits nouveaux, il faut fabriquer environ 750 moules, soit un
investissement denviron 20 millions deuros. La qualit du produit, difficile imiter,
cre une diffrenciation durable. Le chiffre daffaires continue de crotre : il est
pass, de 254 millions deuros en 2001 plus de 425 millions deuros en 2007.
233
Stadler
Stadler est une entreprise suisse qui ralise un chiffre daffaires en 2005 de 603 M
de francs suisses, soit le double de 2002 ; les ventes 2006 se sont leves 704 M
de francs suisses ; elle comptait 18 employs en 1989 et 1 750 en 2005 ; la
croissance est soutenue. Lentreprise fabrique des wagons et se trouve sur le
mme march que les trois grands : Siemens, Bombardier, Alstom. Les trois
grands recherchent des solutions pour rduire les cots travers les effets
dchelle ; nous sommes une firme de taille moyenne et nous avons une approche
stratgique diffrente , dclare M. Spuhler, prsident et actionnaire 70 %.
Nous produisons des familles de produit qui peuvent tre altres pour
sadapter aux besoins du client : cartement des voies, longueur des vhicules,
hauteur des accs, double tage, trains rgionaux, trains de banlieue (Source :
FT, 19 septembre 2006).
234
Groupe Eyrolles
Sans ncessairement investir financirement dans sa distribution, une entreprise peut privilgier certains canaux de distribution pour renforcer sa diffrenciation.
volution du privilge
de prix (indice)
volution du privilge
de prix (indice)
20
15
16
16
10
8
6
1980
1981
1982
1983
1984
Groupe Eyrolles
Top of mind
1984
1985
1986
1987
1988
Total
24
19
15
14
14
235
89
87
92
92
93
volution du privilge
de prix (indice)
Groupe Eyrolles
236
Source : Seagram.
Groupe Eyrolles
237
Une approche similaire consiste offrir des solutions dveloppes conjointement par le client et le fournisseur. Loffre nest
pas prdtermine lavance, elle volue en fonction la fois
des demandes manifestes par le client et de la manire dont
le fournisseur peut y rpondre.
BASF a mis en place avec un constructeur automobile une solution peinture qui
intervient plusieurs tapes du processus complet de fabrication des vhicules, de
la conception au service aprs-vente, en passant par lassemblage des vhicules : il
se substitue au constructeur automobile pour tout ce qui concerne la recherchedveloppement ayant trait la peinture et au revtement ; il opre lui-mme la
cabine peinture ; il a ainsi permis une rduction sensible de la consommation de
peinture par vhicule et des dchets de lordre de 20 %.
BASF se charge ainsi de traiter laspect environnemental de lapplication peinture ;
il est intervenu conjointement avec le dpartement marketing pour mettre au
point des nouveaux revtements (couleur, aspect, finition).
Enfin, BASF offre aux concessionnaires et aux carrossiers des services qui leur
permettent de rparer les accidents de tle grce des couleurs et des procds
qui facilitent lobtention rapide de la teinte exacte recherche. Ce faisant, il a
chang son mode de facturation : au lieu de vendre de la peinture au volume, le
principe de facturation retenue est le nombre de vhicules peints.
238
Groupe Eyrolles
Le magazine Biba sapplique avec succs attirer les femmes qui travaillent .
La marque de peinture Valentine a acquis le leadership du march en proposant
au march une approche nouvelle. Dans un march trs traditionnel o lacte de
peindre tait vcu comme un acte technique, voire laborieux, la marque a propos
un concept neuf qui a prempt une tendance forte : la dcoration . La
peinture est un des lments qui participe la personnalisation et la dcoration de
la maison ; le concept permet de passer de la peinture fonctionnelle (la marque
Avi faisait campagne sur le thme : plus vite, sche en quelques minutes, pas
dodeur) la peinture esthtique qui embellit le cadre de vie. Des nouveaux
produits sont lancs pour valoriser lactivit dcoration de lutilisateur. La
communication mettait en avant les produits innovants (crme de peinture, blancs
nuancs, premire touche, crme de laque). Une campagne de publicit forte,
originale et trs diffrente des campagnes habituelles du secteur ( la panthre )
visant fortement dvelopper sa notorit est lance. Celle-ci augmente
rapidement, passant de 19 % 26 % en deux ans, les autres marques cites tant
en baisse :
La marque a ainsi russi projeter une image de modernit, de dynamisme,
davant-gardisme en rupture avec son image vieillotte, les belles peintures , qui
illustrait les murs le long des routes nationales et dpartementales. Dans un univers
de la peinture banalis et peu valorisant, la communication capitalisant sur une
panthre noire apportait raffinement, reconnaissance, attribution, connivence,
motionnelle en capitalisant sur les valeurs fminines montantes et rendant justice
la femme en tant que planificatrice, cratrice, animatrice de lambiance et du
dcor du foyer. En suivant cette stratgie de diffrenciation, la marque a pu
reconqurir une position de leader ; elle a consolid son privilge de prix par
rapport ses concurrents ; sa rentabilit a fortement augment.
Groupe Eyrolles
Valentine
2e marque
3e marque
239
160
25
140
20
15
valentine
Avi
Ripolin
10
Indice de prix
120
100
Valentine
Avi
Ripolin
80
60
40
20
0
0
1986 1987 1988 1989 1990 1991
Source : AC Nielsen.
240
Groupe Eyrolles
En 2003, la maison de coiffure Frank Provost rachte les salons de coiffure JeanClaude Aubry en liquidation. Ceux-ci sont relooks aux normes Frank Provost
et le personnel form au savoir-faire Frank Provost. Cette transformation
provoque larrive de nouveaux clients et permet une hausse des tarifs. Le rsultat
est convaincant : le chiffre daffaires mensuel par employ dans les ex-salons Aubry
atteint 3 800 alors quil ntait que de 2 600 par an avant. une situation de
pertes succde une situation de profits.
Marque
Coca-Cola
Microsoft
IBM
General Electric
Intel
Nokia
Disney
McDonalds
Toyota
Mercedes
2005
67,5
59,9
53,4
46,9
35,5
26,5
26,4
26,0
24,8
21,2
2006
67,0
56,9
56,2
48,9
32,3
30,1
27,8
27,5
27,9
21,7
Source : Interbrand.
Groupe Eyrolles
Cest le cas de la socit italienne Interpump Group cre en 1978 sur la base
dune innovation technique : lutilisation de pistons en cramique dans les pompes
haute pression. Aujourdhui, lentreprise combine dans chacun de ses trois
segments trois sources de diffrenciation : des produits trs techniques, innovants
et fiables, un rseau de distribution capable de servir de nombreux clients de taille
moyenne ou petite, un niveau de service personnalis en fonction des besoins
souvent complexes du client.
Dans le segment des pompes haute pression (jusqu 400 bars) qui reprsente
environ 15 % du chiffre daffaires, la socit est le seul concurrent qui produit ses
pistons en cramique en interne ; ils permettent de maintenir les parois internes
des pompes beaucoup plus lisses que les matriaux traditionnels comme lacier, et
donc de diminuer considrablement les cots de maintenance et dimmobilisation ;
de plus, avec une offre de 400 rfrences, elle rpond aux demandes les plus
241
spcifiques et les plus complexes de ses clients ; enfin, les clients, en gnral des
entreprises de taille moyenne ou petite, sont servis par un rseau capillaire de
distributeurs. Avec 250 000 units vendues par an, la socit dtient 50 % du
march mondial et jouit dune marge stable de 30 %.
Dans le segment des composants de transmission de puissance (40 % du CA),
lentreprise sert des installeurs spcialiss (en gnral de taille moyenne ou petite)
dans le montage de mcanismes de transmission de puissance sur des vhicules
industriels ; chaque cas tant trs spcifique, lentreprise propose 1 800 rfrences
permettant de faire face la complexit et la varit de toutes les situations.
Grce un excellent service aprs-vente (tiers de cette activit), elle bnficie
dune part de march mondiale de 50 % et dune marge stable comprise entre
20 et 25 %.
Dans le segment des pompes trs haute pression (jusqu 4 000 bars), la
socit est la seule proposer ses clients un service aprs-vente dans les
24 heures dans le monde entier ; ces pompes trs techniques sont utilises, par
exemple, pour enlever la peinture des supertankers ou du Charles-de-Gaulle, ou
pour nettoyer les pistes daroport des traces de pneus laisses par les avions
latterrissage, applications dans lesquelles le cot dimmobilisation est trs lev et
donc la fiabilit du matriel et la rapidit de dpannage essentielles. Avec 1 200
units vendues par an, la socit dtient 40 % du march mondial et bnficie
dune marge de 30 %.
Mener des stratgies de ce type requiert une vigilance permanente et la capacit se dbarrasser des activits qui ne permettent pas la combinaison des diffrents facteurs. Ainsi,
Interpump a t amen vendre une activit dquipement de
nettoyage o la trilogie produit/client/service ntait pas pertinente.
Une fois la source ou les sources de diffrenciation la plus pertinente identifies, les objectifs ncessaires la conception et
la ralisation dune dmarche oprationnelle sont en place.
Mais le stratge a une dernire fonction critique et souvent
nglige : celle qui consiste sassurer que lentreprise ne
sloigne pas de la direction quelle sest fixe. Si la stratgie est
de se focaliser sur la comptitivit prix, le dploiement stratgique doit sassurer que tout est mis en uvre pour baisser les
cots et dvelopper les volumes. Si la stratgie est de cultiver
242
Groupe Eyrolles
La veille stratgique
Groupe Eyrolles
243
Chapitre 3
Groupe Eyrolles
Les stratgies visant tablir une domination par la comptitivit des prix sont assez frquentes ; historiquement, cest sans
doute la Ford T qui en est le premier exemple : quand Henry
Ford la produite, il avait en tte que chaque salari de Ford
pourrait en acqurir une. Pour simplifier le processus de
production et rduire les cots, une seule couleur tait disponible avec le slogan : La Ford T est disponible dans toutes les
couleurs pourvu que ce soit noir ; rappelons le positionnement stratgique retenu : Je vais construire une voiture pour la
plus grande multitude. Elle sera si bon march que toute
personne gagnant un bon salaire sera capable den possder
une et de bnficier avec sa famille du plaisir de rouler dans les
grands espaces. Quand jaurai russi, tout le monde sera
capable de soffrir une voiture et tout le monde en aura une.
Cest cette stratgie qua men de manire systmatique Henry
Ford au dbut du sicle dernier : pendant prs de vingt ans, son
245
63
Rasoirs lectriques
63
65
quipement radiologique
65
Raquettes de tennis
70
73
Ordinateurs personnels
78
Cest ce type de stratgie qui a t mise en uvre par beaucoup dentreprises japonaises pour conqurir les marchs
mondiaux. Dans leur livre paru en 1987 intitul Kaisha, la
stratgie des entreprises japonaises, James Abegglen et George
Stalk ont fait une estimation des prix des producteurs japonais
246
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
247
)x
Produit
Bon trs bon produit de
base
Scurit Southwest
= ponctualit, Ryanair
Zara chic
Dell
Taux de rotation des actifs :
6 (vs 1 3 pour les concurrents)
Communication
Trs limite, Internet
Formation spcifique
Salaires comptitifs
Prix
Comptitif
Perception vs ralit
Travail intensif
Distribution
Distribution cots limits
Internet
Ratio passagers/employs
Southwest
2 424
Alaska Airlines
1 518
Delta Airlines
1 493
United
938
Lquation de la comptitivit
248
Ryanair
Un type d'avion
Vol 13 h/jour
(vs 7 h pour une compagnie
traditionnelle)
Groupe Eyrolles
Lavantage de cot
Le tableau ci-dessous identifie les sources davantages de cot
type quune entreprise peut mettre en uvre afin dassurer sa
comptitivit de manire prenne.
Sources
Description
Menaces
Facteur de
cots
chelle
Complexit
Exprience
Choix
oprationnels
Perte de flexibilit
Nouvelles technologies
Groupe Eyrolles
249
Groupe Eyrolles
Quinze ans aprs, cest Zara qui a modifi les rgles concurrentielles son tour
en crant le concept de collections renouveles constamment, et en tant
capable de ravitailler les dtaillants plusieurs fois par semaine. La dure
traditionnelle entre le design dun vtement et le moment o il est mis en
magasin est de lordre de neuf quatorze mois ; chez Zara, ce processus prend
environ trois semaines. Le rythme chez Zara nest pas donn par les collections
annuelles et les dfils ; chez Zara, 200 designers sont en liaison constante avec
les magasins pour saisir lair du temps et ragir rapidement la demande. Un
directeur de magasin peut proposer des modifications un article ou mme
proposer un nouveau modle qui sera valu par les designers de La Corogne.
Ainsi, Zara produit environ 10 000 nouveaux articles par an. Lorsquun article est
rapidement en rupture, le directeur du magasin peut passer une commande de
rassort lectronique. Il y a deux livraisons par semaine ; le taux de rotation du
stock est de 11, soit deux trois fois celui de lindustrie. Du fait de cette diversit,
les cots sont probablement suprieurs ceux de certains concurrents (environ
20 %), mais le poids des soldes et des invendus est plus faible (environ 15 %
contre 30/40 % pour la concurrence). La rentabilit des capitaux engags est
suprieure 40 %. et la croissance forte.
250
Rsultat net (M )
1 500
9,43
8,2
1 000
6,74
5,67
3,97
500
1 250
4,60
1 002
3,25
803
628
340
438
446
2002
2003
2001
xxx
2004
2005
2006
2007
Croissance dInditex/Zara
Groupe Eyrolles
251
Prix
Rel
sousperformance
Potentiel
concurrent
A
concurrent
B
concurrent
C
Position
concurrentielle
252
Groupe Eyrolles
La productivit du travail
Groupe Eyrolles
253
couleur : 15 mn contre 15 mn ;
shampooing : 5 mn contre 10 mn ;
coupe : 10 mn contre 20 mn ;
brushing : 7 mn contre 15 mn ;
soit un total de 37 mn contre 60 mn.
Les clients sont fidles et reviennent 9 fois par an contre 5 dans les enseignes
classiques ; ces enseignes qui reprsentent plusieurs centaines de salons jouissent
dune rentabilit moyenne de 12 % et ouvrent environ 50 salons par an.
254
Groupe Eyrolles
Marge
commerciale
Dell
Compaq
7,0 %
1,4 %
Frais
commerciaux
Dell
10,0 %
Compaq 14,0 %
R & D/CA
Retour sur
capitaux investis
Dell
Compaq
Dell
> 36 %
Compaq < 5 %
1,5 %
3,5 %
BFR/CA
Rotation
des actifs
Dell
5,2 %
Compaq 3,17 %
Dell
9,2 %
Compaq 10,1 %
Actifs
matriels/CA
Dell
Compaq
3,0 %
8,1 %
Groupe Eyrolles
Lquation de Dell
Pour produire la Logan, Renault a privilgi la seconde option.
Le constructeur a organis un systme de production multisites dans des pays
bas cot de main-duvre et avec des investissements a minima sur chaque site.
255
Aujourdhui, la Logan est produite dans plus dune demi-douzaine de pays dont la
Roumanie, la Russie, le Maroc, la Colombie, lInde, lIran, le Brsil avec une capacit
de production prvue en 2009 denviron 1 million de voitures. Toutes les usines
mettent en uvre le systme de production Renault, qui dfinit de manire trs
prcise les procdures organisationnelles et industrielles. Le systme de
production Renault (SPR) consiste reprer les meilleures pratiques industrielles
au sein de lalliance et les formaliser pour en faciliter le partage dans lensemble du
groupe. Ce vhicule de conception simple avec des processus industriels simples
et des organes prouvs bnficie ainsi dun bon niveau de qualit chez les
fournisseurs avec 23 dfauts pour un million de pices contre une moyenne de
40 dfauts pour les vhicules classiques. La marge oprationnelle moyenne sur la
Logan est suprieure 6 %, soit le double de la gamme Renault (2007).
256
Groupe Eyrolles
Les compagnies ariennes qui engagent une stratgie de comptitivit utilisent leur
principal actif leur flotte dune manire extrmement active ; en utilisant des
aroports secondaires non encombrs (et moins chers) favorisant une excellente
ponctualit, en demandant au personnel navigant commercial deffectuer le
nettoyage lescale (donc pas dattente du personnel sous-traitant retenu sur un
autre avion), les avions de Ryanair volent plus que ceux des compagnies
traditionnelles (+ 50 %) : la dure journalire de vols des avions est de douze
treize heures (2 vols de plus que les compagnies traditionnelles par jour et par
appareil avec, en gnral, un seul, voire deux types dappareil).
moins clairement dfinie : Gap, Manoukian sont tous en difficult : la marge brute
de Zara sest leve en 2006 53,5 % et celle de Gap 39 %. Les stocks plus
faibles de Zara gnrant un taux de rotation des actifs nettement suprieur la
concurrence, la rentabilit des capitaux engags est suprieure 40 %.
La perception de la comptitivit
Comme la fait remarquer Jack Welch : Certes, il y a des entreprises qui sont capables de lemporter en jouant sur les leviers de
cots et du service dans une ambiance extrmement comptitive
(comme Dell et WalMart) mais cest vraiment difficile ; on na
pas le droit lerreur.
Les stratgies de comptitivit sont en effet extrmement
exigeantes. Le moindre relchement est immdiatement peru
par les clients dont la seule motivation vis--vis de ce fournisseur le prix peut devenir ngative trs rapidement.
Le dpositionnement stratgique est relativement frquent ; il
est, en gnral, involontaire et non peru par lentreprise.
Groupe Eyrolles
Au dbut de lanne 2006, Wal-Mart a cess de mettre laccent sur son message
de prix bas afin dattirer les consommateurs sur des produits plus la mode,
pensant que les consommateurs staient totalement appropri le positionnement
everyday low prices . Ds lt, les ventes commenant flchir, le groupe
revient alors trs vite sa communication sur les prix, affichant dans tous les
magasins des signaux : Nous vendons moins cher (we sell for less) (Wall Street
Journal 12/09/2006). Curieusement, un an plus tard, la mme histoire se reproduit.
En effet, aprs avoir engag une nouvelle directrice pour le secteur du vtement
(15 % du CA), Claire Watts, Wal-Mart tente de monter en gamme son offre de
vtements, de biens dquipement et dlectronique et se dclare lui-mme un
vendeur de produits de bon rapport qualit-prix. Cette initiative se traduit
notamment par le lancement de Metro 7. Mais la demande pour les vtements ne
satisfait pas les attentes de lentreprise qui finit par renoncer ; Claire Watts remet
sa dmission et le groupe reconnat quil avait besoin de revenir des produits plus
basiques (Source : Herald Tribune, 21/06/07 Lauren Coleman-Lochner, Bloomberg
News).
257
Le multipositionnement stratgique
Le risque de dpositionnement stratgique est important. Une
fois la perception du client entache de suspicion, lentreprise
se trouve prise dans un engrenage quil est difficile darrter.
Mener bien une stratgie de comptitivit requiert une obstination et une constance quotidiennes : bref, une culture trs
spcifique. Les entreprises peuvent-elles mener simultanment
de front une stratgie de diffrenciation et une stratgie de
comptitivit ? Que faire quand une entreprise perd volontairement ou involontairement son positionnement stratgique ?
Comment sortir dun positionnement stratgique banal ?
Mme si elles ne sont pas trs nombreuses, certaines entreprises font cohabiter les deux types de stratgie mais en conservant des chanes de valeur bien spcifiques et spares.
Prenons quelques exemples :
50 % du chiffre daffaires est ralis par les montres de luxe : Omega, Breguet,
Longines, Jacquet Droz, Blancpain Cette activit, construite autour dune
stratgie de diffrenciation, reprsenterait plus des deux tiers des bnfices du
groupe ;
17 % du chiffre daffaires est constitu par des marques dentre de gamme telle
que Swatch, Flik flak, Endura au positionnement stratgique clair fond sur la
comptitivit ; cette activit reprsenterait moins de 20 % des rsultats du
groupe ;
258
Groupe Eyrolles
10 % du chiffre daffaires est constitu par des marques milieu de gamme : Calvin
Klein, Tissot, Hamilton, Certina, Mido ;
23 % du chiffre daffaires est gnr par la joaillerie et la fabrication de
mouvement.
Groupe Eyrolles
Les entreprises du groupe qui suivent une stratgie de diffrenciation ont des fonctionnements industriels et commerciaux
totalement diffrents.
Sur le plan industriel, pas de production en srie. Les ingnieurs du groupe mettent au point des mouvements extrmement sophistiqus, complexes, ainsi que des mouvements
prsentant des caractristiques exceptionnelles telles que,
par exemple, la Delirium Tremens (dont le nom est bien
259
La chane Marriott fait partie des rares entreprises qui russissent matriser le
succs aux deux ples du march, alors que son point dancrage initial est
lhtellerie bon march. lorigine, en 1927, J. Willard & Alice Marriott ouvre un
restaurant-bar A & W Washington ; lentreprise se dveloppe et prospre en
ouvrant des restaurants-bars ; en 1957, les deux partenaires ouvrent un htel
milieu de gamme The Twin Bridge Motor Hotel Arlington (Virginie) ;
aujourdhui, les htels milieu de gamme sous les marques Marriott et Renaissance
reprsentent encore 47 % de lactivit du groupe ; ce chiffre descendra 35 %
lhorizon 2008-2010 car le groupe, conscient du phnomne de bipolarisation,
investit beaucoup dans le haut de gamme avec la marque Ritz Carlton, acquise en
1995, et dans la partie comptitive du march avec la marque Courtyard by
Marriott. Aujourdhui, Marriott dispose de 60 htels Ritz-Carlton dans 19 pays
offrant 19 000 chambres en concurrence directe avec Four Seasons (62 htels
dans 26 pays et 16 000 chambres) ; par ailleurs, la part de loffre conomique dans
le portefeuille de Marriott a augment de 11 % sur la dernire dcennie avec un
million de chambres supplmentaires sous les marques Courtyard, SpringHill et
Fairfield. Le groupe najoute de la capacit que dans le haut de gamme et dans le
bas de gamme, reconnaissant que la rentabilit du milieu de gamme est infrieure
au cot du capital.
260
Groupe Eyrolles
Autre exemple, celui du groupe sudois Electrolux qui couvre toute la gamme des
produits lectromnagers. Comme le dclare le CEO dElectrolux, Hans Strberg :
Nous avons dcid que nous pouvions gagner de largent aux deux ples du
march condition de sparer les business models. Par exemple, une des
conditions est de sparer les forces commerciales. Dun ct, vous vendez des
rfrigrateurs de base ; vos commerciaux cherchent raliser du volume un
certain niveau de prix. Dun autre ct, vous travaillez avec des consommateurs et
des dtaillants qui vous achtent des solutions cuisine pour des besoins
spcifiques. La mme force de vente ne peut pas jouer les deux rles. Et mme si
la mme personne le pouvait, vous devez vous focaliser pour mieux servir le
dtaillant.
Groupe Eyrolles
261
Chapitre 4
UTILISER LE POTENTIEL
DE LA DCONSTRUCTION
Groupe Eyrolles
263
Le phnomne de dconstruction
264
Groupe Eyrolles
Fabrication
Assemblage
General Motors
Show /
information
Marketing
GM Buy Power
Ford
Chrysler
Delphi
Ford Auto
Components
Robert Bosch
Magna
Service
Maintenance
Rparation
Concessionnaires
Concessionnaires
C
Consumer
Reports
Prparation
Concessionnaires
C
Chrysler Pilot
Ventes
CarSmart
Autoweb.com
Auto Vantage
Auto-By-Tel
Sears
Midas
rparation locale
Car Point
Constructeur
C Contrat
Michelin
Bridgestone
TRW
Lear
Delco
Johnson
Controls
Republic
Alamo
National
Spirit
Jiffy Lube
Valvoline
MM
Gas station
AutoNation
Hertz
M March
Groupe Eyrolles
La chane intgre sest progressivement dissoute faisant apparatre de nombreux spcialistes dune des tapes de la chane
valeur ajoute. Certes, la plupart des producteurs continuent
dassurer la conception et le design, parfois en collaboration
265
266
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
Ordinateurs
IBM , Digital
Microprocesseurs,
circuits intgrs,
memoires
1985
Ordinateurs
systmes
logiciels
opratoires
applicatifs
Marketing,
ventes et
distribution
rseau
Design et construction
Oprations/maintenance
Interconnexion
1990
vente
ventes/marketing
gestion de comptes
facturationc
standards partags
concurrence fragmente
IBM
DOS et Windows
Microsoft Office
hypermarchs
Packard Bell
Compaq
Telecommunica
tions Inc.
Apple
UNIX
NeXt
AMD
WordPerfect
On-line
Others
par
correspondance
1997
rseau
Design et construction
Operations/maintenance
Interconnection
gestion de rseau
ventesl
ventel
gestion de rseau
services valeur ajoute
vente en gros
Mac OS
Cyrix
OS/2
Laboratoires pharmaceutiques
267
1980
Recherche Dveloppement
essais
cliniques
autorisation
de mise sur le
march
production
lectricit/nergie
ventes &
marketing
recherche
Developpement
essais
cliniques
autorisation
de mise sur le
march
laboratoires
academiques
production
Contrats de
production
chelle via la
ocnstruction
de trs grosses units
achats/ventes
Trading
Distribution
ventes
marketing
JVs/
licences
gnration
de
puissance
nergie
primaire
1990
1990
vente
ventes/marketing
gestion de comptes
facturationc
Voight
1995
Glencore
RWE
TCI
Microsoft
Power
generation
firmes de Biotech
Southern
Water
Mobil
BP
Shell
GE
Enron
Manweb
Scottish
Power
1995
dtaillants
Dell
Intel
WorldCom
Long distance capacity
for wholesale resellers
and large businesses
Internet
backbone
Qwest
Low-cost long
distance backbone
for wholesale
EDS
Clearing roaming
transitions
Premier Technologies
Least-cost routing
and integrated
messaging
MCI
Wireless
resale
Tel-Save Holdings
Small
businesses
On-line
residential
Retail
268
Retail
Network intelligence
Value added services
Wildfire
Integrated
messaging and
personal services for
wireless and wireline
resale
SITA (Equant)
Resold private
network capacity
AOL
IDT
RCN
High-cap
Octel (Lucent)
shared
Voice mail and
tenant
messaging
services
PhoneMizer
PC-based least
cost routing
Source: BCG
Groupe Eyrolles
Telco
Dial-around
Retail
Sales/marketing
Account mgt
Billing
MFS (Worldcom)
IXC
Urban fiber rings for
Backbone
business
NextWave
Mobile carriers
carrier
ISPs
Earthlink
PSI
The Well
ACC
Small universities
and colleges
Excel
Multi-level marketing
to mass market
Network
Design / build
Operations / maintenance
Resale / interconnection
VTel
Value-added
conferencing
MIDCOM
Small
businesses
Complexit du
message
(richness)
co
tra m
di pro
tio m
nn is
el
Impact de la
connectivit
et des
standards
Nombre de
rcipiendaires du
message
(reach)
Groupe Eyrolles
complte
L'intgrateur
M
M
Chane de
valeur
Marques
grand public
Solutions
industrielles
Le dsintermdiateur
partielle
M
Lien direct
Rintgration
Standards
Savoir
Actifs
chelle
M M
M M
M M
fort
rduit
Contrle
M March
Source : BCG.
270
Groupe Eyrolles
Le dsintermdiateur est celui qui, par une bonne connaissance du march, est capable dorganiser des marchs simples
et efficaces o offre et demande se rejoignent directement.
(Auto-by-tel, Ebay, Sabre).
Enfin, certaines entreprises sont capables de rester presque
totalement intgres et contrlent toutes les tapes de la chane
valeur. Cest lintgrateur, dont Procter & Gamble est un bon
exemple.
Groupe Eyrolles
271
modularit molle (cest--dire une architecture de micro-fonctions rassembles de manire molle et plutt peu formelle), et
dautre part, une communaut de confiance qui est une
proprit intellectuelle partage et dont la rputation sert de
motivation et de fondement la confiance.
Un des exemples probablement le plus rvlateur et le plus abouti est celui de lencyclopdie ;
autrefois lencyclopdie Universalis ou lEncyclopdia Britannica se prsentait sous la forme de
livres (une vingtaine de tomes pour la collection
complte) dont chaque article tait rdig par un
expert. Un tome de mise jour tait propos chaque anne.
Puis, ces encyclopdies ont t disponibles sous forme lectronique sur CD-Roms avant dtre mises en ligne, les articles tant
toujours rdigs par les experts. Aujourdhui, grce la Wikimedia Foundation, cre par Jimmy Donal Jimbo Wales en
2003, ce sont les utilisateurs qui contribuent la cration
dencyclopdie dynamique en rdigeant les articles. Selon son
fondateur, Wikipdia est une encyclopdie librement rutilisable que chacun peut amliorer . Cent mille personnes ont
ce jour contribu crire les cinq millions de pages de Wikipdia. Des tests laveugle ont situ la plupart des articles au
mme niveau de qualit que Britannica.
272
Groupe Eyrolles
V 1.0
V 2.0
Encyclopdia Britannica
Britannica Online
Wikipedia
Kiosk games
PC games
Second Life
Tower Records
CDNow
iTunes, LaLa
Blockbuster
Netflix
BitTorrent, YouTube
Radio
Pointcast
Podcasting
Yellow pages
Yahoo!
Google, del.icio.us
("Directories")
("Taxonomies")
("Folksonomies")
Diaries
Personal websites
Blogs, MySpace
Photo albums
Ofoto
Flickr
Realtor.com
Vonage
Skype, Fon
Groupe Eyrolles
273
Groupe Eyrolles
Un exemple de Supply Chain 2.0 est offert par Toyota qui a rompu avec un pass
trs papier/bureaucratique : Toyota et ses milliers de fournisseurs grent leur
collaboration sur une base de long terme dans le cadre de contrats largement
implicites ; lapprentissage permanent est trait comme une proprit intellectuelle
partage ouverte tous les partenaires de la chane. La rputation est moins le fait
des entreprises que celui des ingnieurs et des quipes qui changent
( communauts de confiance ) ; le travail est dcoup en tches et cycles
dhypothses-tests-mesures ( modularit molle ) conduits en parallle par des
quipes indpendantes ; ils sont formats et publis de telle sorte que tous les
membres de la communaut puissent capitaliser sur les rsultats. La connectivit
permettant les changes partenaire partenaire (peer-to-peer) cot trs faible a
permis un saut quantique dans le monde de fonctionnement trs labor de
Toyota.
274
Chapitre 5
INVENTER ET RINVENTER
ENCORE
Groupe Eyrolles
275
276
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
277
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
le premier est sa capacit reconnatre les diffrences significatives entre les segments et rduire au maximum les
cots quil encourt pour servir ces segments ;
le second est son aptitude reconnatre quen servant
plusieurs segments, il peut augmenter sa base dexprience
et rduire ses cots davantage et plus rapidement.
280
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
Prenons le cas de la socit A, leader sur le march des quipements mdicaux destination des hpitaux. Elle existe
depuis plusieurs dcennies et prsente une vaste gamme de
produits destins couvrir toutes les demandes. La socit B,
beaucoup plus rcente et plus petite, a identifi que le prix de
vente de la socit A est peu dpendant de la taille de la
commande et que les variations de prix entre les hpitaux de
moins de 30 lits et les hpitaux de plus de 100 lits taient
minimes. La socit B a des cots de production suprieurs
ceux de la socit A compte tenu de sa taille et de son exprience plus rcente.
281
Elle dcide de mettre en place une politique commerciale privilgiant les plus grands clients et notamment tous les hpitaux
et cliniques disposant de plus de 300 lits. Cette dmarche
commerciale lui permet daccrotre rapidement ses volumes, de
rduire lcart de cot de production avec la socit A mais
surtout davoir des cots unitaires administratifs et commerciaux nettement infrieurs ceux de la socit A.
Prix de B
SG&A
Production
282
Groupe Eyrolles
quipement mdical
100
Socit A
80
60
40
20
0
500+
Socit B
300-500
200-300
100-200
50-90
Moins de 50
Le renouveau permanent
Groupe Eyrolles
283
Les entreprises qui parviennent se renouveler ne se concentrent pas sur des produits, des marchs et des clients prcis ;
elles savent quelles devront, de toute faon, voluer avec le
march et avec la concurrence. Elles sattachent donc dfinir
leurs comptences essentielles et leur mission en termes larges
et immuables. Ainsi, Merck dfinit son mtier en disant quil a
pour objet de prserver la vie humaine et den amliorer la
qualit . Une telle dfinition laisse la place au changement
radical et la prise de risque, car chacun sefforce de remplir
ses missions quelles que soient les modifications concurrentielles.
Les entreprises capables de se rinventer et de dfier le temps
(souvent appeles les encore compagnies dans la littrature
amricaine) se rgnrent autour de deux axes :
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
285
286
Groupe Eyrolles
lui dit : Bonjour Monsieur, nous venons de dmnager. Mon mari a t mut de
Marseille Lille. Nous avons achet une grande maison et nous avons inscrit nos
trois enfants lcole du quartier. Je voudrais changer le carrelage des salles de
bains et de la cuisine ; pouvez-vous me conseiller ? Le consultant dco a
immdiatement la rponse la question de la cliente.
Cinq ans aprs le dmarrage de cette transformation stratgique, Leroy Merlin est
devenu le leader du march. Surtout, ses performances conomiques se sont
considrablement amliores puisquil bnficie aujourdhui dun ratio de 4 100
de chiffre daffaires au m2 trs suprieur celui de Castorama (2 700 /m2).
Groupe Eyrolles
287
financement et la promotion des projets sont prises par leurs pairs. une poque
o le marketing dtermine le calendrier de nombreux laboratoires, ceux de Merck
disposent toujours dune grande autonomie.
Groupe Eyrolles
Pour rester dans la course et ne pas se laisser rattraper puis distancer par les
nouveaux venus, les entreprises doivent sadapter en tirant les leons du cycle de
vie de lentreprise leader : dune part, rsister lindolence et aux comptabilits
analytiques non reprsentatives de lactivit et, dautre part, se prparer en
permanence se renouveler.
288
Section 4
Le dialogue stratgique
Chapitre 1
Groupe Eyrolles
291
Solutions
150
100
X 8/9 ans
Louis Gerstner
nomm directeur
gnral
50
01986
Renaissance
stratgique
Solutions
Culture
Culture
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000 2002
292
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
Le processus de planning stratgique adresse-t-il des questions difficiles ? Gnre-t-il des ides nouvelles et
innovantes ?
Lentreprise utilise-t-elle des mthodes de rflexion varies
afin de construire sa stratgie ?
294
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
Une bonne stratgie nest pas un actif perptuel ; elle doit sans
cesse tre revue pour sassurer que dans lenvironnement
combien changeant ! , elle conserve toute sa pertinence ; cest
pourquoi beaucoup dentreprises mettent en place des
processus stratgiques itratifs afin de faire face ce dfi
permanent. Malheureusement, ces processus ne dlivrent pas
toujours les rsultats attendus car ils sont souvent entachs de
plusieurs biais :
biais bureaucratique : le plan stratgique consomme beaucoup de temps, il revient cher et il nest pas efficace ; le point
de vue est trop financier ;
biais autocentrique : lentreprise se compare elle-mme ;
elle ne regarde pas lextrieur ; elle ne raisonne pas par
analogie ;
biais routinier : le processus se rpte chaque anne, les
mmes donnes gnrent le mme rsultat ; le processus est
sclrosant ; il ny a jamais de nouvelles ides ;
biais dresponsabilisant : les directeurs ne sont pas impliqus dans la dfinition de la stratgie ; les stratges sont dans
leur tour divoire ;
biais isolationniste : la stratgie ne se concrtise pas en
actions car il ny a pas de liens avec le plan oprationnel ; il
ny a pas de liens entre la vision, la stratgie et le terrain ;
dailleurs il ny a pas de liens avec les plans dincitation .
295
> 5 ans
Analyse des mga-tendances, articulation de scnarios
Anticipation
Influence sur le futur
Plan
stratgique
Mcanisme
d'intgration
3-5 ans
Articulation des questions/choix
Sources d'avantage concurrentiel
Chemin de cration de valeur (croissance, actifs)
Plan
annuel
1-3 ans
Ordre de priorits des initiatives
Cohrence plans et mesures
Dialogue et engagement
Cependant, ces horizons de temps ne sont pas figs et identiques pour toutes les entreprises. Dans le secteur minier, le long
terme signifie au moins dix ans voire vingt ou trente ans. Dans
les secteurs de la tlphonie mobile ou informatique, le long
terme peut tre parfois de lordre de trois ans. La plupart des
industries sont soumises des cycles plus ou moins longs. Par
ailleurs, selon sa taille et sa complexit, la vitesse de raction
dune entreprise peut varier sensiblement. En croisant ces deux
variables, on obtient les schmas ci-contre :
pour lentreprise de grande taille prsente dans une industrie
cycle long, lanalogie est celle du ptrolier : une grande
stabilit, une rcurrence des rsultats, de la fiabilit mais
aussi une difficult ragir rapidement et sadapter des
modifications brutales de lenvironnement ;
lentreprise de grande taille et complexe prsente dans une
industrie cycle court sapparente plutt au porte-avions :
296
Groupe Eyrolles
Cycle court
Vedette rapide
Porte-avions
Destroyer
Ptrolier
Cycle court
Vedette rapide
Porte-avions
Cycle long
Destroyer
Ptrolier
Type d'industrie
Cycle long
Faible
Fort
Taille et
complexit
Faible
Fort
Le temps relatif
Groupe Eyrolles
297
Objectifs
Outils et mthodes
Approche
Livrables
Positiver l'incertitude
Mga-tendances
Inductive
Scnarios
Nouveaux modles
Crative
Vision
Environnement
Dductive
Plan stratgique
Indicateur de
performances
Mcanismes conomiques
Moyen
terme
Segmentation
Forces et faiblesses
Menaces et opportunits
Court
terme
Traduire la stratgie
en actions
Dialogue stratgique
Bi-directionnelle
Tableau de bord
Plans annuels
Indicateur de
performances
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
Le cur de lanalyse repose sur la comprhension des mgatendances et des anticipations de nouveaux modles microconomiques afin de positiver les incertitudes et prparer le
futur long terme (voir chapitre suivant). Cette analyse doit
tre trs ouverte et latrale, la plus crative possible et intgrer
aussi bien des dirigeants et des directeurs de lentreprise que
des parties prenantes externes (associations sectorielles, fournisseurs, experts, etc.) ; la plupart des consquences envisages dans cette analyse doivent tre intgres dans des
scnarios concrets ; lattention doit plus particulirement
porter sur les grandes incertitudes et sur les scnarios ayant
un trs fort impact ; les consquences doivent tre values
en fonction des opportunits et des risques quelles gnrent ;
des actions offensives et dfensives doivent en tre dduites.
Un scnario na pas pour objet de modliser les situations
relles en poursuivant des tendances ; au contraire, il inclut
des ruptures et envisage des futurs multiples permettant
davoir une meilleure comprhension de lvolution des
rapports de force et den envisager les consquences pour
lentreprise.
Depuis trente ans, Shell tablit des scnarios pour mieux penser
son futur. La dernire tude ( Global scenarios to 2020 )
publie deux scnarios : le scnario business class , qui anticipe un monde avanant vers une intgration conomique
continue et le scnario prism , qui reflte le pouvoir persistant
des valeurs culturelles et souligne la multiplicit des approches
vers la modernit. Ces scnarios sont utiliss pour explorer les
manires dont les technologies et les systmes lis lnergie
299
Llaboration du plan stratgique passe par une valuation rigoureuse des marchs, des concurrents, des sources davantage
concurrentiel afin de dterminer la stratgie, dtablir des objectifs moyen terme et des indicateurs de performance, et de
dfinir les priorits parmi les initiatives dployer sur plusieurs
annes et cohrentes avec le long terme ; des critres de mesures
300
Groupe Eyrolles
Index 100
A. G. Lafley
nomm
directeur
gnral
250
Redfinition
de
l'avantage
concurrentiel
P&G
200
Leviers
pour
atteindre
les
objectifs
150
S & P 500
100
50
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Mesures des
amliorations
2005
Acclration de l'innovation
focus : tre le meilleur, mais
pas partout
Amlioration de la
productivit,
redimensionnement
R & D : plus tourne vers
l'externe, oriente
consommateur
Organisation : coopration
RH : partage d'objectifs,
casser la routine
Mesures partages entre le
terrain et la finance ; cration
de valeur
Groupe Eyrolles
301
302
Groupe Eyrolles
Diagnostic 2005
Renault perd sa place de n 1 en
Europe
Baisse de la marge
d'exploitation
Trou d'air dans le cycle
des produits
Groupe Eyrolles
Annonce des
engagements 2009 en 2006
Identification des sources de
cration de valeur et engagement
sur trois objectifs chiffrs
Marge d'exploitation : 6 %
Croissance : + 800 000
vhicules
Qualit : Laguna dans le top 3
de sa catgorie
Plan prvoyant le lancement de
26 nouveaux modles
Mcanismes d'intgration
et de cohrence
11 quipes transverses
Suivi de 31 indicateurs cls au
travers de l'organisation
Ressources humaines :
responsabilits et rcompenses
303
Planning central
Microsoft
Disney
GTE
Influence du
centre
Berkshire Hathaway
Holding financire
Faible, peu structur
Bureaucratie
Formalisme et structure
du processus stratgique
Groupe Eyrolles
Pas d'interfrence
avec les units
Groupe Eyrolles
305
Zones de progrs
3 horizons
Vision
Meilleures pratiques
Suivi
Comits permanents
Communication
Tableau de bord
Lextension de la rflexion
Lapproche traditionnelle de la rflexion stratgique, qui
combine une perspective externe (analyse des marchs,
306
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
1.
308
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
Chez Nokia, les revues stratgiques sont mensuelles avec, chaque fois, un
nombre limit de sujets mais qui peuvent tre abords sur plusieurs runions.
Groupe Eyrolles
ING a utilis des quipes ddies pour explorer de nouveaux territoires (cest ainsi
quest n ING Direct).
310
Chapitre 2
POSITIVER LINCERTITUDE
DU LONG TERME OU MENER
LA DMARCHE INDUCTIVE
Groupe Eyrolles
311
312
Groupe Eyrolles
Les mga-tendances
Groupe Eyrolles
313
314
Groupe Eyrolles
Il est impossible de faire voler des objets plus lourds que lair . Lord Kelvin,
Chairman, the Royal Society (1895)
Tout ce qui devait tre invent a t invent . Charles Duell, Directeur US
patent office (1899)
Les avions sont des gadgets amusants mais sans intrt militaire . Marchal Foch,
(1911)
Je pense quil y a un march mondial denviron cinq ordinateurs . Thomas
Watson, CEO, IBM (1943)
Future computers will weigh only a ton and a half maybe . Popular Mechanics,
anticipating the development of information technologies (1949)
Il ny a aucune raison pour que les gens veuillent avoir un ordinateur chez eux .
Ken Olsen, CEO, Digital Equipment (1977)
Une mmoire de 640K devrait tre suffisante pour tout le monde . Bill Gates
(1981)
Groupe Eyrolles
315
gestation) ou leau (mene en association avec Nature Conservancy et ayant comme rsultat, par exemple, une simulation
grce linformatique du comportement des fleuves permettant
de comprendre leur cosystme et faciliter leur gestion).
Les bibliothques de mga-tendances sont nombreuses : de ces
bibliothques ont t extraits quelques exemples prsents cidessous ; une typologie des mga-tendances sera ensuite
propose afin de permettre au stratge de slectionner les
mga-tendances les plus pertinentes sa recherche ; enfin,
aprs quelques exemples slectionns auprs dentreprises,
une mthodologie dutilisation des mga-tendances sera
propose.
316
Groupe Eyrolles
manire encore plus accentue. Il ne sagit pas simplement dun dport vers lAsie
mais aussi de changements rgionaux.
La guerre des talents va se dplacer
Les changements sur le march du travail vont aller bien plus loin que la migration
aujourdhui observe de certains emplois vers des pays bas cots. Lvolution de
lconomie vers un besoin toujours accru de connaissances et de savoir va
accentuer la raret des comptences et des talents. Les 33 millions dlves
sortant des universits des pays en voie de dveloppement reprsentent le double
des diplms des pays dvelopps. Pour beaucoup dentreprises mais aussi de
gouvernements, la comprhension du march du travail et les stratgies de
recherche et de rtention des talents vont devenir cruciales.
Le rle et le comportement des grandes entreprises vont tre
scruts de trs prs
Compte tenu de limportance des grandes entreprises dans le monde et des
exigences conomiques, sociales et environnementales croissantes, les suspicions
envers elles vont augmenter. Les idologies traditionnellement admises dans
certains pays telles que la cration de valeur pour les actionnaires, la libralisation
des marchs, les droits de la proprit intellectuelle et le rapatriement des profits
ne sont pas ncessairement acceptes et encore moins partages dans toutes les
parties du monde. Des scandales financiers et des accidents environnementaux
semblent invitables ; ces dfaillances seront fortement mdiatises crant ainsi du
ressenti lencontre des grandes entreprises. Cette tendance nest certes pas
nouvelle mais lmergence dentreprises de trs grande taille et la rapidit de
circulation de linformation font que les pressions vont saccentuer
considrablement dans les dcennies venir.
Des nouvelles structures conomiques vont merger
Groupe Eyrolles
317
Quelque 1,2 milliard de personnes nen ont pas suffisamment. Mme dans les pays
dans lesquels leau est disponible en suffisance, celle-ci est souvent pollue. Leau
est la base de la vie et dcisive pour la prosprit ; dans lconomie galement,
plus rien ne fonctionne sans eau. La production dune automobile consomme ainsi
300 litres deau, et rien que la production dune bote de Coca-Cola, y compris la
boisson de 0,33 litre, ncessite 40 litres deau. En Chine, la pollution de leau est si
importante que des vnements graves surviennent chaque jour : plus de
300 millions de personnes consomment une eau non potable dans les zones
rurales, les niveaux deau baissent de 1,3 mtre par an ; ce rythme, les couches
aquifres de la Chine du Nord seront assches en moins de trente ans.
318
Groupe Eyrolles
Le trafic augmente
Le trafic augmente car les personnes et les biens matriels parcourent des
distances de plus en plus grandes autour du globe. Un Europen parcourait en
moyenne 17 km par jour en 1970, compars aux 35 km quotidiens trente ans plus
tard. La mobilit a son prix. La circulation routire enregistre des taux de
croissance annuels de 2 3 % et le nombre de voitures va quintupler jusquen
2030. Le ciel sera galement plus encombr : le nombre de passagers ariens
augmente de 5 % annuellement et le volume du fret arien va probablement
tripler durant ces trente prochaines annes.
Les personnes deviennent de plus en plus ges
Ce dveloppement, li une couverture mdicale toujours plus performante,
sollicite la sant publique car les prtentions aux soins mdicaux augmentent et les
cots associs galement. Le vieillissement de la population dans les pays les plus
dvelopps va ncessiter des ajustements defficacit du secteur public. Sans gain
de productivit, les cots lis aux retraites et la sant publique vont exploser.
Mais le problme ne se limite pas aux pays dvelopps : les pays en voie de
dveloppement vont devoir eux-mmes faire des choix en ce qui concerne les
services sociaux et le rle de la fonction publique dans le domaine de la sant et
des retraites.
Groupe Eyrolles
319
320
Groupe Eyrolles
Valeurs en pourcentage
n = 100
23
10
12
technologies
22
instabilit gopolitique
21
Mga-tendances dominantes
Les terra-tendances
Cette rubrique couvre des phnomnes de fond lis la dmographie, aux transports et aux communications ainsi que des
volutions qui en rsultent pour les systmes et les rseaux, et
les consommateurs.
Groupe Eyrolles
Dmographie
Population
volution de
lge
Fertilit
pidmies
Immigration/
migration
Problmes
ethniques
Systmes
ouverts/ferms
Communications
Proprit
Infrastructure :
intellectuelle
aroports/ports/rail/ Linux et autres
routes
project genome
Migration
humain
Transportsation (fast
trak)
Expditions/
logistiques
Urbanisation
Bande passante
321
Tendances
consommateurs
Compression du
temps
Bipolarisation de
la consommation
Obsit et sant
Complexit
croissance de la
vie courante
Schmas de
consommation
Les co-tendances
Les co-tendances sont de nature conomique et financire, et
couvrent des phnomnes dordre macroconomique tels que
lexistence de blocs commerciaux et leur dynamique, mais aussi
des phnomnes lis aux stratgies et aux adaptations des
entreprises tels que le dveloppement de loutsourcing ou la
notion dusine virtuelle.
conomie et
emploi
Flux financiers
et
investissement
Flux et blocs
commerciaux
Cration et
dispersion de
la richesse
Cration de
valeur :
industrie v.
service
entreprise,
administration
publique, ONG
Productivit
Offshoring et
outsourcing*
Entrepreneuriat
Lieu de travail
alternatif et
nomade
Self-service
(DIY)
Consolidation
(M & A)
Vhicules
traditionnels
dinvestissement
contre.
vhicules
alternatifs
Distribution
gographique :
flux
dinvestissement
Multipolarit
Rentabilit,
taille et
croissance des
instruments
financiers
Investissements
socialement
responsables
Biens contre
services
Schmas de
dpenses
Tarifs et
restrictions
Nouveaux blocs
commerciaux
E-commerce
Cration de
richesse globale
Investissements
domestiques et
offshore
Disparits
322
Groupe Eyrolles
Les techno-tendances
Plateformes et
connectivit
Technologies
Sciences de la
vie/sant
nergie et
puissance
Bande passante
E-commerce
Communauts
informatiques
Architecture
Hardware,
software
Rseaux
Connectivit
Nanotechnogies
ModularitSmart
devices
Sans fil
Dpenses de
sant
Biotechnologies
R & D/
Innovation
Sant, ge et
style de vie
Nouveaux
modles
marketing
Sources
dnergie et
utilisation
Prix de lnergie
Nouvelles
formes
dnergie
Nouvelles
croissances
Climat et crdits
carbone
Nouvelles
formes de
technologies de
transport
Chauffage
domestique
Les mta-tendances
Groupe Eyrolles
Satisfaction
contre
exigence
Sant
mentale
conomie
du plaisir
Psychotropes
Indicateurs
du bonheur
Nouvelles
formes de
communauts
Gouvernan
ce
Risques et
scurit
Rle de
lentreprise
Privatisation
Raccourcissement des
cycles de
leadership
Corruption
Rgulation
Dveloppement des
ONG, rle
de la socit
civile
ducation
Pertes des
assurances
tats en
faillite
Vols
didentit
Inscurit
prive
Contrefaon
Dsastres
naturels
Transparence
Externalisation
Nouveaux
moyens de
pression
Perception
de
puissance
accrue
323
324
Groupe Eyrolles
Dautres intervenants tels que EDS et Oracle sont aussi prsents, entrant ainsi en
concurrence avec les grandes firmes locales comme Tata Consultancy Services,
Infosys Technologies et Wipro pour le recrutement des meilleurs ingnieurs.
Groupe Eyrolles
325
Une mga-tendance est une abondance dune quantit conomique qui produit des dsquilibres, des goulots dtranglement
et des contraintes sur la cration de valeur. La rsolution de ces
contraintes cre des opportunits de capture de la valeur ;
lentreprise doit donc dterminer les domaines dignes dinvestissements en ligne avec ses capacits et ses comptences.
326
Groupe Eyrolles
Mga-tendances impactant
de nombreux segments
Changements
dmographiques
Dmocratisation du luxe
Mga-tendances
impactant la demande
Importance croissante du
besoin de scurit
Croissance de la Chine
Groupe Eyrolles
Rgulations
Scurit, barrires
techniques et
commerciales
Mga-tendances
impactant l'offre
Technologies spcifiques
Dconstruction
Amlioration des technologies
lies l'information
Bande passante
Rseau grande chelle
Slection de mga-tendances
327
Exemples
de mga-tendances
Le document ci-dessus montre une slection de mgatendances effectue selon ces axes.
Pour chacune des tendances retenues, le stratge se posera
quatre questions :
Opportunits
Logements
Abri
Terrains
Routes
Fleuves, lacs et mer
Mobilit
Urbanisation
Rail
Air
Eau
Consommables
nergie
Dchets
Lignes fixes
Communication
Sans fil
328
Groupe Eyrolles
La construction de scnarios
Lanalyse inductive propose ci-dessus est centre autour de la
thmatique des mga-tendances. Elle ncessite des tapes de
rflexion agressive, non conventionnelle, voire drangeante .
Ainsi conduite, elle va permettre au stratge de mettre en perspective opportunits et risques, et deffectuer une premire
contribution llaboration de la vision stratgique de lentreprise en lintgrant la construction de scnarios. Un scnario
nest pas une prvision. Lavenir, ce nest que du prsent
mettre en ordre, tu nas pas le prvoir, mais le permettre.
(Saint-Exupry)
Niveau d'incertitude
Caractristiques de la prvision
Multiple et incertain, ruptures, quelque
chose de diffrent peut surgir
Variables
Relations
Mthodes
laboration de scnarios
Qualitative et stochastique
( multivariables )
Dterministique et quantitative
Modles conomtriques et mathmatiques
Futur
Horizons de temps
Attitude vis--vis
du futur
Prvisions et prospective
Groupe Eyrolles
329
330
Groupe Eyrolles
Position de
dpart
Situation relle
Futur dsir
Point de vue
Objectif
Mthodes
hier
aujourd'hui
demain
hier
aujourd'hui
demain
Tendancielle
Mthode du scnario
Priphrique
Groupe Eyrolles
331
Anticipative/normative
Construit sur une image
du futur ou un ensemble
dobjectifs possibles ou
souhaitables ; relie le
futur au prsent par un
processus de causalit
inverse
Un nouveau calife
Le cycle de la terreur
Sries d'changes de
SMS entre 2
trafiquants d'armes
Source : Mapping the global future, CIA (cit par L. de Brabandre, op. cit.)
332
Groupe Eyrolles
L'esprit Davos
Lettre du prsident du
World Economic
Forum au prsident
sortant de la Fed (US
Federal Reserve)
Llaboration de la vision
Le processus dlaboration de la vision peut proposer deux
objectifs diffrents :
il peut tre une description des futurs pour lentreprise et
comprendre une description des principes de fonctionnement de lentreprise ;
Toyota a dfini ses sept piliers de la croissance qui entranent toutes les dcisions
de lentreprise.
Groupe Eyrolles
Une vision long terme doit, bien sr, rester valide pendant de
nombreuses annes. Aucune des entreprises qui se livrent
llaboration dune vision nenvisage de changer celle-ci dans
un dlai infrieur trois cinq ans.
333
Chapitre 3
Groupe Eyrolles
335
Lanalyse de lenvironnement
Bien apprhender lenvironnement passe par plusieurs tapes :
connatre lenvironnement et les pays o opre lentreprise,
comprendre lvolution du secteur et ses caractristiques, et
notamment sa croissance ; construire une reprsentation des
forces concurrentielles et en anticiper la dynamique, faire une
synthse de lensemble de ces informations.
Certaines entreprises qui ralisent limportance de cette fonction mettent en place des systmes de veille permanents
couvrant lensemble des lments qui composent le macroenvironnement de lentreprise : dmographie, technologie,
lgislation, et le micro-environnement : demande, offre, publics
concerns Le tableau ci-dessous visualise ces diffrents
lments :
Macro-environnement
gis
ltu
lat
Cu
ion
Micro-environnement
re
Entreprise
ie
om
ma
log
no
on
Organisation
De
ch
fre
Te
Of
nd
Produit
Service
ie
Publics
Dmographie
Groupe Eyrolles
336
Lenvironnement politique
Il sagit de comprendre le cadre lgal, juridique, fiscal et social
dans lequel volue lentreprise : droit du travail, fiscalit, rglementation du commerce extrieur, protection de lenvironnement Deux difficults majeures surviennent dans
lapprciation de lenvironnement politique :
la premire est lie linstabilit, quelle soit purement politique comme cest le cas de nombreux pays en dveloppement, ou quelle soit rglementaire comme de nombreux
pays dvelopps qui modifient frquemment la rglementation et son interprtation ;
Tout le monde a en tte lhistoire avorte de la fusion Schneider-Legrand o la
Commission europenne a dcid dinterdire la fusion mais a t dsavoue a
posteriori par le tribunal.
Groupe Eyrolles
Lenvironnement conomique
Lobjectif est didentifier et de comprendre les principaux paramtres intervenant au niveau macroconomique : croissance,
cycle conomique, taux dintrt, main-duvre, infrastructures. Tous ces lments peuvent tre quantifis et leur impact
pris en compte pour les choix stratgiques.
La dcision de Daimler-Chrysler dimplanter son usine de production des petites
voitures Smart dans le nord-est de la France tait guide par trois facteurs : la
337
Lenvironnement socioculturel
Cet aspect concerne les lments lis la dmographie,
lducation, au mode de vie, la distribution des revenus, la
disponibilit et la mobilit des comptences. Un des points
critiques qui concerne la plupart des pays occidentaux, les
tats-Unis et le Japon est la pnurie des comptences annonces pour les annes venir, rsultat direct de lvolution
dmographique et de la rigidit des mthodes pdagogiques.
Lenvironnement technologique
Il prend en compte le niveau et la qualit de la recherche et
dveloppement, les nouvelles dcouvertes, les nouveaux dveloppements, les transferts technologiques et le rythme dobsolescence, le niveau dinvestissement en technologie (public et
priv), la protection de la proprit intellectuelle Dans la
plupart des pays se sont cres des poches technologiques
dans lesquelles se concentrent les activits lies une technologie donne : Silicon Valley aux tats-Unis pour linformatique, Toulouse en France pour laviation, Oyonnax pour le
moulage plastique, Chartres/Orlans pour la cosmtologie,
lEssonne pour les biotechnologies, Grenoble pour llectrotechnique, Stuttgart pour les machines abraser Ces poches
technologiques ont un effet dattraction trs important car elles
constituent un environnement favorable.
338
Groupe Eyrolles
Temps
tape 1
tape 2
tape 3
tape 4
Lancement
Croissance
Maturit
Dclin
Source : Exploit the product life cycle , Theodore Levitt in HBR nov-dec 1965.
Cycle de vie
Groupe Eyrolles
339
Enfin vient la phase de dclin du secteur : le nombre de concurrents se rduit, des substituts viennent concurrencer les produits
ou les services existants ; il ny a plus dinvestissements. Les
restructurations aident la diminution du nombre de concurrents. Lobjectif durant cette priode de dclin est essentiellement
financier : il sagit de maximiser le flux net de liquidits.
340
Groupe Eyrolles
Lancement
Croissance
Maturit
Dclin
Moyenne
Forte
Faible
Ngative
Fort
Fort
Faible
Nul
Limite
Vive
Dcroissante
Faible
Stabilit
Incertaine
Volatile
Croissante
Rigidifie
Barrire
volutive
Forte
Stratgie
Innover
Crotre
Consolider
Traire
Flux net de
liquidits
Ngatif
Ngatif
Positif
Positif ou ngatif
Technologie
production
Forces
commerciales
Productivit ou
diffrenciation
Matrise des
cots
Facteur critique
de succs
Groupe Eyrolles
Lanalyse de la concurrence
Une des approches les plus compltes de lanalyse concurrentielle est celle propose par Michael Porter ; elle consiste
considrer que toute entreprise cherche obtenir un avantage
concurrentiel et que, pour y parvenir, elle doit prendre en
compte et matriser cinq forces :
la rivalit existante entre les concurrents qui, elle-mme
soumise dautres forces, dfinit le niveau de lintensit
concurrentielle ;
la menace dentrants potentiels : quand lentre potentielle dans
un secteur est facile (pas ou peu de barrires lentre), les
concurrents existants sont peu protgs des nouveaux entrants ;
le rapport de force avec les clients : quand le nombre de
clients est faible, et donc leur pouvoir individuel fort, lattractivit du secteur est rduite ;
le rapport de force avec les fournisseurs : si le nombre de
fournisseurs est rduit, leur pouvoir sur les entreprises est
fort, diminuant ainsi lattrait du secteur ;
la menace des produits de substitution : lorsque les menaces
de substitution sont fortes, le secteur est peu attractif.
341
Entrants
potentiels
Fournisseurs
Intensit
concurrentielle
Clients
distributeurs
Produits de
substitution
342
Groupe Eyrolles
Eau du robinet,
eau minrale, vin
Concurrence gnrique
Concurrence
inter-segment
Concurrence
inter-produit
Pepsi, marques de
distributeurs de cola
Groupe Eyrolles
343
344
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
345
Attractivit du march
Risques
35%
30%
25%
20%
20%
15%
15%
15%
15%
10%
Taille
Profitabilit
du secteur
Instabilit
politique
Rglementation
Attractivit et risques
Puis les diffrents environnements ou pays dans lesquels intervient lentreprise sont valus en fonction de ces critres et
positionns dans une matrice attractivit/risques, permettant
dorienter les choix du stratge :
Forte
tats-Unis
Chine
Allemagne
France
Attractivit
Mexique BU 11
Inde
Malaisie
Thalande
Italie
Australie BU1
7
Espagne
Benelux
Canada
Indonsie
Taiwan
Faible
Limits
levs
Risques
Taille des cercles proportionnelle aux marchs
346
Groupe Eyrolles
La segmentation stratgique
La puissance conceptuelle du portefeuille dactivits est forte.
On ne saurait cependant trop insister sur le fait que, place
dans des mains inexpertes ou non objectives, il est tentant de
faire dire la matrice ce quon a envie quelle dise ; cet outil est
en fait extrmement dangereux sil est mal utilis. Il comporte
deux axes, et il importe de ne pas se tromper, ni sur lun ni sur
lautre.
Prenons, de faon caricaturale, lexemple de La Redoute, entreprise de vente par correspondance. On peut dire que La
Redoute fait de la grande distribution en France, domaine alors
en faible croissance o dautres acteurs (grandes surfaces)
sont plus gros quelle. Elle serait donc un poids mort .
La Redoute
Groupe Eyrolles
La Redoute
347
Les barrires financires peuvent tre un obstacle insurmontable pour des concurrents qui souhaitent entrer dans un
secteur nouveau pour eux. Lintensit capitalistique du mtier,
la taille de linvestissement ncessaire la production, le dsa-
348
Groupe Eyrolles
De manire schmatique, une barrire stratgique est constitue de tout lment intervenant dans la conception, la production ou la commercialisation dun bien ou dun service qui rend
difficile ou coteuse lentre dun nouveau concurrent sur ce
segment. Les barrires stratgiques sont de diffrentes natures.
Les barrires commerciales peuvent aussi se rvler des obstacles formidables pour le nouvel entrant : au nombre de cellesci, la puissance de la marque, la force du rseau de distribution,
la matrise logistique sont des lments dterminants. Par
exemple, presque toutes les marques de luxe constituent des
rseaux de magasins situs dans les quartiers les plus recherchs des grandes villes du monde. Cette stratgie cot lev
constitue une barrire commerciale visible mais aussi une
barrire financire plus insidieuse : lintensit capitalistique
croissante du secteur protge les acteurs existants et rend
coteuse larrive de nouveaux entrants, le prix du ticket
dentre augmentant.
Le niveau de prix peut aussi se rvler un obstacle majeur sil
contraint le nouvel entrant essuyer des pertes pendant de
longues priodes.
Intel, en menant une stratgie de prix agressifs et de renouvellement frquent de
produits avec des performances amliores, rend difficile lentre dun nouveau
venu dans ce secteur o seul le numro 2 AMD sen sort (dailleurs difficilement).
Groupe Eyrolles
349
prises capables dutiliser au mieux les comptences individuelles et collectives. Cest ainsi que certaines entreprises ont
une capacit mettre sur le march, de manire beaucoup plus
rapide que dautres, des nouveaux produits, ou mieux
recruter que dautres, ou encore capitaliser sur le savoir-faire
et les comptences.
Groupe Eyrolles
350
Taille de la ligne ?
Taille de l'usine ?
Position gographique ?
Groupe Eyrolles
Production
Vente
Marketing
B+C
B+C+D
Base d'exprience
A, B, C, D Produits
351
Des analyses similaires doivent tre conduites pour les concurrents afin de pouvoir apprhender les positions relatives de
cot, analyses ncessaires la matrise de la microconomie du
secteur. Lexemple simplifi ci-dessous montre les carts qui
peuvent tre gnrs par le partage ou non dactivits, ds lors
quelles restent homognes. Dans le cas prsent ci-dessous,
bien que les deux concurrents jouissent du mme volume du
produit A, le concurrent 1 bnficie dun avantage puisquil
partage une partie des cots du produit A avec le produit B,
alors que le concurrent 2 est absent du produit B.
Concurrent 1
Concurrent 2
Produit
Volume
Produit
Volume
100
100
100
Position de cots :
Position de cots :
40 %
90
100
40 %
80 %
80 %
60 %
60 %
Groupe Eyrolles
352
Position de cot
x
y
Forge
60
39
18
18
18
28
x et y
Usinage
Montage
x
1
2
y
Vente et SAV
x
1
100
90
Groupe Eyrolles
Conclusion
On vient de voir ci-dessus que lexercice de segmentation stratgique est parfois facile, parfois trs difficile. On peut retenir
quelques indications empiriques :
il est toujours utile de commencer par une matrice produit/
march. On peut ensuite la conforter aux ralits du march
et de la concurrence jusqu ce que, par itration, on arrive
un rsultat satisfaisant ;
le succs spectaculaire dun petit concurrent est toujours un
bon indice de segmentation (Embraer nest pas dans le mme
segment que le Boeing 747) ;
353
La synthse SWOT
Enfin, le stratge va faire une synthse des principaux points
mis en vidence dans les analyses prcdentes en rpertoriant,
dune part, forces et faiblesses, et dautre part, opportunits et
354
Groupe Eyrolles
pour bien segmenter il y a des outils utiles (que lon a vus cidessus), mais il ny a pas de recette magique ;
Il est toujours rassurant, quand on segmente, de trouver une
corrlation significative entre rentabilit du segment suppos
et part de march dans ce segment
Groupe Eyrolles
355
client : connaissance clients, veille marketing et concurrentielle, part de march, existence de marques et valorisation,
fidlit des clients lentreprise, qualit des produits, niveaux
de prix, taille des clients, force de rseau commerciale,
savoir-faire marketing, etc. ;
production : dlai de raction, flexibilit, capacit de raction, fiabilit, niveau de cots, comptitivit, etc. ;
R & D et proprit intellectuelle : hit ratio, lead time (temps
de gestation), brevets, potentiel et flux (pipe), protection juridique, etc. ;
comptences : gestion des ressources humaines, risques de
perte de comptences, systmes de promotion, transferts et
formation, existence dune universit dentreprise, gestion
des hauts potentiels, taux de dpart (attrition rate), etc. ;
capacit de lentreprise tirer parti des mga-tendances les
plus impactantes, ouverture, diversit culturelle, dispersion
des ges, etc. ;
objectifs poursuivis, stabilit, comit de direction et actionnariat, ressources financires, mobilit, etc. ;
puissance et valeur de la vision existante.
Le tableau SWOT prsent ci-dessous, permet en une seule
vision davoir un aperu densemble de la problmatique de
lentreprise.
Menaces
Internes
Forces
Faiblesses
Analyse SWOT
356
Groupe Eyrolles
Externes
Opportunits
Groupe Eyrolles
357
Chapitre 4
Groupe Eyrolles
359
360
Groupe Eyrolles
Livrables
Centre
Dfinit le
processus et
pose les
questions cl
Consolide, et
questionne
Approuve,
alloue les
ressources
Engager le dialogue
stratgique
Traiter les ponts
difficiles
Units
Dveloppe
le plan
prliminaire
Dveloppe le
plan dtaill
Lignes
directrices
du Budget
Groupe Eyrolles
361
"communication descendante
avec symboles ou rfrences"
Strategy
Operation
Assets
Customer
Sales
Operation
Assets
Colleagues
Customer
Process
slection des
initiatives
stratgiques
Process
22
initiatives
Operation
Sales
Assets
Communication
Customer
Process
Colleagues
Colleagues
N-1
Performance conomique
P. Pelata
Leader CMR
M. Gornet
T. Moulonguet
P. Blain
JL Ricaud
R. Deconinck
O. Desforges
P. Pelata
Dvelopper
l'offre
RDI
JL Ricaud
MF Duboz & K Katoh
JL Ricaud
JL Ricaud
P. Pelata
Accder au
march
Marketing
Ventes
Distribution
P. Blain
P. Blain
P. Blain
P. Pelata
P. Blain
Y. Vincent
Achats
Satisfaire
la demande
Industrie
Stratgie march
Performance
des
processus
Responsables
Autres
Logistique
Frais de structure
(tous processus)
Autres
Niveau de G&A
Dpenses SI
Niveau d'impts sur le revenu
199142-63-Pilot perf-28Apr07-EC-Par.ppt
Motivation du personnel
Qualit du management
Description
Objectives
Quality
Commercial excellence
Operational excellence
Eastern Europe
Customer intelligence
Talent upgrade
10
suivi et
actions
correctives
engagement
des
ressources
Alignement
des
rcompenses
T. Moulonguet
M. de Virville
M. de Virville
Confidential (not to be distributed outside Pfizer or BCG)
-6-
"tableau de bord"
INCENTIVES SCORECARD
Weight
Financial
performance
People
Development/
management
Strategic
initiatives
Group: 20%
BU: 30
30%
20%
Description
362
Groupe Eyrolles
Groupe Eyrolles
363
364
Groupe Eyrolles
les critres initialement retenus peuvent savrer inappropris. Il faut admettre que certains changements ou amnagements sont ncessaires dans la vie dentreprise. Ces
amnagements doivent tre mis en uvre en toute connaissance de cause des parties prenantes et altrer au minimum
la comparaison dans le temps des indicateurs ou, pour
certains dentre eux, avec des concurrents ou dautres entreprises.
Groupe Eyrolles
Les indicateurs doivent permettre aux dirigeants et aux directeurs oprationnels de prendre des dcisions et dentreprendre les actions susceptibles de corriger les carts si ceuxci devaient apparatre.
Par exemple, sur ce schma, un certain nombre de facteurs cls
de succs stratgiques ont t identifis : les premiers sont des
critres externes, les suivants sont dordre interne. Selon une
priodicit dfinir en fonction des caractristiques du march
et de la stratgie dentreprise, le tableau est complt en indiquant quels sont les critres qui sont en ligne avec le plan, ceux
qui sont en retard et ceux qui sont en avance. Un plan dactions
peut ensuite tre dfini afin de corriger les retards.
365
-3
-2
-1
Externe
Interne
En retard
FCS 1
FCS 2
FCS 3
FCS 4
FCS 5
FCS 1
FCS 2
FCS 3
FCS 4
FCS 5
En avance
Il convient aussi de sassurer que lavance sur un critre spcifique nest pas le rsultat dun surinvestissement ou dune surallocation de ressources. Il existe plusieurs catgories
dindicateurs : on distinguera les indicateurs indpendants ou
non intgrs qui permettent de suivre le droulement dune
stratgie sans ncessairement avoir de lien directement mesurable entre eux, les indicateurs en arborescence ou intgrs
dans lesquels lindicateur final est le rsultat direct du comportement des indicateurs qui en sont la cause, et les tableaux de
bord stratgique qui regroupent de manire ordonne les diffrents types dindicateurs.
Si la stratgie suivie est une stratgie de comptitivit, le stratge doit sassurer que le produit est le plus simple possible et
le reste tout au long de sa vie tout en satisfaisant ses fonctions
essentielles.
366
Groupe Eyrolles
Puisquune montre Swatch comprend environ 200 pices de moins quune montre
traditionnelle, le stratge doit sassurer que le produit reste bien le mme au cours
du temps et quune complexification latente ne prend pas place faisant ainsi
driver les cots ; il va donc mettre en place la mesure adquate (par exemple
volution du cot de production ou nombre de pices entrant en fabrication). Le
prix pay et peru par le consommateur doit tre comptitif : il doit donc sassurer
que lobtention du prix final se fait selon un processus lisible et que le prix peru
nest pas occult par de nombreuses interventions qui en diminuent la lisibilit
Groupe Eyrolles
367
cot d'acquisition
cots des
ventes
cots de
maintenance
Controlabilit
nombre de contacts
taux de revente
frquence de la
maintenance
nombre moyen de
maintenace par vhicule
Controlabilit
ventes de services
Contribution
frquence de
recommandation
Controlabilit
ventes clients
existants
potentiel de
ventes
transverses
Controlabilit
dlai de livraison
capacit d'utilisation
qualification des
employs
Controlabilit
ventes
ventes nouveaux
clients
Controlabilit
nombre de rclamations
par client
Ce type dindicateurs, dvelopp par des firmes intgres verticalement comme Dupont de Nemours (qui en est linventeur)
puis par des firmes multidivisionnaires comme General Motors,
permet de suivre la performance globale de lentreprise mais
368
Groupe Eyrolles
Il est videmment important de rpondre oui la question eston dans la cible ? , mais il ne faut jamais oublier de relier celleci une ralit plus large.
Les performances rcentes de Dupont ou GM sont illustratives de cette
focalisation sur un indicateur dconnect de son environnement.
Groupe Eyrolles
Conception/test
pilote
Fournisseurs/partenaires
Ralisation/production
Distribution
Indicateurs de rsultat
Recherche et
dveloppement
Indicateurs stratgiques
Marketing
Service au client
Clients
370
Groupe Eyrolles
Apprentissage
organisationnel
Valeur pour
l'actionnaire
Amlioration de la
profitabilit
Croissance du CA
Fidliser la base
installe grands
comptes
Dvelopper des
services et produits
innovants
Partenariat
technologique
Acquisition des
comptences
stratgiques
Dlais de
livraison
Optimiser notre
Suivi commercial
Vente de
solutions
Leadership
Qualit de
produits
Culture et
Sensibilisation
stratgique
Proposition
de valeur
Livraison
fiable
Amlioration
de la qualit
Alignement
stratgique
et motivation
Respect de
l'environnement
Citoyen
responsable
Relationnel
clients
Excellence
oprationnelle
Produits
innovants
Amlioration de la
marge par client
Management
de client
Augmenter la base
clients
Innovation
Processus
internes
Clients
Finance
Knowledge
Management
et Teamwork
Capital humain
IT
Groupe Eyrolles
371
Mditations
les vnements sont lcume des jours, ce qui mintresse cest la mer
PAUL VALRY
les ressources rares ont tendances saffecter spontanment aux activits en fonction des problmes quelles
soulvent et non pas des opportunits quelles
prsentent
PETER DRUCKER
INDEX
A
dbanalisation 225
dpositionnement 257
diffrenciation 229
dilemmes 59
dividendes 129
E
effet d'chelle 29
effet dexprience 24
endettement 129
espaces adjacents 99
externalisation 185
Groupe Eyrolles
C
chane de valeur 285
comptences stratgiques 155
comptitivit 245
concurrence 341
courbe d'exprience 24
cration de valeur 126
croissance 42, 213
croissance intrinsque 127
cycle de vie 213, 338
F
facteurs cls de succs 365
fusions-acquisitions 115, 189
H
horizons de temps 292
I
identit 66
373
Key
364
Performance
scnarios 329
segmentation stratgique 347
spcialisation 27
stratgie 66
structure des cots 350
SWOT 355
synergie 181
systmes concurrentiels 47
Indicator
M
mga-tendances 313
mission 66
modle conomique 32, 284
multipositionnement stratgique 258
T
tableau de bord 305, 369
talents 153
N
nouvel entrant 280
vaches lait 59
valeurs 66
valle du dsespoir 170
vedettes 58
vision 66, 333
Groupe Eyrolles
374
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