UNDP Lutte Contre La Corruption
UNDP Lutte Contre La Corruption
UNDP Lutte Contre La Corruption
NOTE DE PRATIQUE
Fvrier 2004
TABLE DES MATIRES
TABLE DES MATIRES............................................................................................................................................................................i
RSUM ANALYTIQUE.........................................................................................................................ii
1.
INTRODUCTION .......................................................................................................................1
2.
LA CORRUPTION, FREIN AU DVELOPPEMENT; PROBLMES ET PORTE.........................3
2.1
2.2.
ANNEXES.............................................................................................................................................25
RSUM ANALYTIQUE
La corruption a, chose incontestable et inconteste, un impact ngatif sur le dveloppement. Elle
pse particulirement lourd, des preuves recueillies dans le monde entier ne permettent pas den
douter, sur les pauvres. La corruption freine le dveloppement conomique, rduit les services
sociaux et opre des prlvements sur les investissements destins linfrastructure, aux
institutions et aux services sociaux. En outre, elle favorise ltablissement dun environnement
antidmocratique caractris par lincertitude, limprvisibilit, lrosion des valeurs morales et le
manque de respect pour les institutions constitutionnelles et lautorit. Elle mine galement les
efforts visant la ralisation des Objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD). La
corruption reflte donc des carences dans les domaines de la dmocratie, des droits de lhomme et
de la gouvernance qui se rpercutent sur la pauvret et sur la scurit humaine.
Depuis 1997, le PNUD met en uvre des programmes de redevabilit, de transparence et
dintgrit (RTI) dans le cadre de ses interventions visant renforcer la gouvernance dmocratique,
le premier de ces programmes tant le Programme sur la redevabilit et la transparence
(Programme for Accountability and Transparency - PACT). Le document de politique du PNUD
intitul Fighting Corruption to Improve Governance [La lutte contre la corruption pour lamlioration
de la gouvernance] (1998) a soulign limportance de la prise en compte de la corruption en tant
que phnomne de dveloppement, mais sans prciser comment lon peut laborer des mesures
spcifiques en faveur de la RTI et contre la corruption et les intgrer de manire efficace dans les
programmes de dveloppement.
Les interventions du PNUD dans les domaines de la RTI et de la lutte contre la corruption ont
volu au cours des cinq dernires annes (1998 2003); parties essentiellement dun appui la
sensibilisation et au plaidoyer, elles se sont orientes vers la fourniture de conseils aux partenaires
nationaux selon des approches plus globales fondes sur les premiers enseignements tirs de
lexprience et des instruments politiques labors au sein de lorganisation. Sil reste encore
beaucoup faire, notamment pour renforcer les capacits internes du PNUD et pour en rviser les
structures de manire appuyer ses travaux et rendre compte comme il convient de ses
ralisations dans ce domaine. Le PNUD a beaucoup accompli en matire de codification et de
partage des connaissances pour renforcer la lutte contre la corruption et amliorer ses
programmes de RTI. La prsente note de pratique, avec la publication de rfrence sur la
redevabilit, la transparence et lintgrit et les tudes de cas, constitue une contribution
supplmentaire aux efforts du PNUD.
Dans Fighting Corruption to Improve Governance, limpartialit de lorganisation, ses partenariats et
limportance quelle attache la gouvernance sont mis en vidence en tant que composantes de la
valeur ajoute de sa contribution dans le domaine de la lutte contre la corruption. Cest toujours l
que rside notre principal avantage comparatif. La prsente note de pratique btit sur la capacit
du PNUD favoriser le partage de connaissances et dides novatrices et instaurer la confiance,
ce qui lui permet de mieux aider les gouvernements dfinir et appliquer des politiques
appropries grce un dialogue ouvert et participatif entre les principales parties prenantes. Elle
tire galement parti des initiatives damlioration de la gouvernance et de rduction de la
pauvret qui ont permis dtablir les conditions requises pour concevoir et mettre en uvre une
approche globale intgre. Elle souligne aussi limportance de notre neutralit qui nous aide agir
dans des situations politiques dlicates dans divers pays tout en promouvant lattachement aux
principes dmocratiques et le dveloppement de la dmocratie. Le PNUD est en mesure, ce
faisant, dintervenir par diffrents points dentre dans le domaine thmatique gnral de la RTI.
Lun des principaux dfis relever est celui de dterminer la faisabilit de changements rels,
compte tenu de lenvironnement politique. Il existe de larges possibilits de programmation
cratrice dans les pays qui sont gnralement propres et gouverns par des dirigeants
politiques attachs la rforme. En revanche, il en va autrement dans les pays o la corruption est
systmique et sest installe au point de devenir la norme. Il est extrmement important de
connatre les contraintes politiques auxquelles on fait face de mme que les ouvertures politiques
exploiter; comme le montrent les tudes de cas, ces ouvertures existent et il convient de les
cultiver soigneusement.
Le PNUD se trouve donc plac de manire privilgie pour associer une large gamme de parties
prenantes nationales aux efforts de lutte contre la corruption selon une approche holistique et
pour fournir des appuis et des conseils de qualit dans les huit domaines prioritaires suivants : 1)
Formulation, lancement et mise en uvre de stratgies anti-corruption nationales et locales; 2)
Renforcement de la responsabilisation interne; 3) Renforcement des capacits des entits et
institutions nationales comptentes en matire de RTI; 4) Attention particulire au renforcement
des mesures de RTI dans les situations de post-conflit; 5) Association des organisations de la
socit civile la programmation et llaboration des politiques de RTI; 6) Coordination des
initiatives anti-corruption au niveau des pays; 7) Mise en uvre et suivi de la Convention des
Nations Unies contre la corruption; 8) Codification des connaissances et mesure des performances.
1.
INTRODUCTION
2.
Dans son document de politique intitul Fighting Corruption to Improve Governance [La lutte contre
la corruption pour lamlioration de la gouvernance], approuv par le Conseil dadministration en
juillet 1998, le PNUD dfinit la corruption comme suit : msusage du pouvoir, de lautorit ou de
fonctions publiques en vue de lobtention davantages privs, au moyen de pots-de-vin, dextorsion, de
trafic dinfluence, de npotisme, de fraude, de paiements de facilitation ou de dtournement de
fonds. Bien que souvent considre comme le fait dinstances et de fonctionnaires gouvernementaux, la
corruption est galement rpandue dans le secteur priv. (Ce document est disponible
http://www.undp.org/governance/docsaccount/fighting_corruption_to_improve_governance.pdf.
Il analyse les divers types de corruption, petite et grande, ainsi que la diversit des perceptions et
des pratiques entre diffrentes cultures, lments auxquels la prsente note ne sarrte pas.)
2.1
Causes de la corruption
Consquences de la corruption
la pauvret sur les pays qui en souffrent dj et qui ont besoin de toutes les ressources disponibles
pour financer leurs programmes sociaux et conomiques. Elle mine galement les efforts visant la
ralisation des Objectifs du Millnaire pour le dveloppement et constitue lun des grands obstacles
qui sopposent aux prestations efficaces de services publics.
La corruption :
Dtourne les recettes de ltat et rduit les dpenses sociales. La corruption dans les
organismes producteurs de recettes vient rduire la part de ltat et, par suite, les ressources
disponibles pour rpondre aux besoins sociaux, en particulier ceux des pauvres et notamment
par les filets de protection sociales, et pour appuyer le dveloppement. Elle dtourne
indment les fonds dj limits allous aux dpenses sociales au bnfice de quelques
individus.
Favorise limpunit des coupables et rduit lintgrit des pouvoirs publics. Les
fonctionnaires et les magistrats qui acceptent des pots-de-vin renforcent lemprise des lments
criminels et corrompus sur la socit et leur influence. La corruption au sein du systme judiciaire
favorise linstauration dune culture dimpunit et expose lincertitude et limprvisibilit ceux
qui recourent la justice, tout particulirement les pauvres et les dfavoriss.
Porte atteinte aux droits de lhomme. La corruption de ltat enferme celui-ci dans un cercle
vicieux o il perd rapidement son autorit et son aptitude gouverner pour le bien commun.
La corruption, par les dnis de justice quelle entrane, permet de faire taire les critiques et
laisse les atteintes aux droits de lhomme impunies. Quand la corruption rgne, les liberts et
les droits fondamentaux de la personne sont menacs et lexcution des contrats sociaux et
conomiques devient imprvisible.
Une tude de ladministration fiscale dun pays africain a rvl que le manque gagner
rsultant des droits de douane non perus slevait 70 milliards dunits de monnaie locale
(soit 134,5 millions de dollars EU) pour la priode 1993-1994, alors que les droits de douane
effectivement perus ntaient que de 28.4 milliards. Le manque gagner d la corruption
se chiffre donc pour cette priode 2,5 fois les recettes effectives.
Dans un pays dAsie, les pertes attribuables la corruption se situent, selon les estimations,
entre 30 % et 45 % du budget annuel allou par ltat. Un total de 30 % des fonds allous
pour le cinquime plan de dveloppement quinquennal (1989-1993) ont t dtourns. Le
secteur priv estime quau moins 30 % des cots de production consistent en des paiements
de redevances non officielles . Plus de 100 billions dunits de monnaie locale ont disparu
du Fonds dappui de la liquidit bancaire lorsque de la faillite de dizaines de banques prives
provoque par le pillage des avoirs par leurs propritaires et leurs cadres.
Daprs les chiffres des dpenses dinvestissement et les estimations des experts sur la
porte de la corruption dans les contrats, les fonds dtourns en lespace de neuf ans dans
un tat arabe se situent entre 20 % et 70 % de ces dpenses, soit 1,5 milliard de dollars EU.
Le cot de la corruption dans ce pays, en situation de post-conflit, est gal celui de la paix,
de la rconciliation, de la reconstruction et des nouvelles politiques.
Dans un pays dAsie, les comptes de ltat indiquent que, dans le dernier plan conomique,
sur un budget total de 80 milliards dunits montaires, la part des dpenses consacre aux
programmes dattnuation de la pauvret et de dveloppement rural tait de 240 millions
dunits montaires, soit 0,3 % du budget. La rponse la plus frquente la question o va
largent ? consiste citer le Premier ministre qui, propos de lchec des programmes de
dveloppement rural, a not que seuls 15 % des fonds allous par le gouvernement
lattnuation de la pauvret atteignent effectivement les bnficiaires . Rponse dont on
dduit que 85 % de ces fonds sont gaspills ou dtourns. Des auditions publiques ont
permis de prouver o, quand et comment les dtournements se produisaient et ont rvl
limmense dcalage qui existe entre les programmes prvus et leur ralisation effective; elles
ont galement mis en vidence la pratique dune fraude telle que 30 % seulement des fonds
arrivent au niveau des villages. Des calculs rapides font apparatre que, dans les rgions o
la pauvret (et son attnuation) est un secteur dintervention important, il pourrait sagir l, et
de loin, de la plus vaste escroquerie perptre lencontre des pauvres de ce pays.
Sources : Fjeldstad, 2002:3; Holloway, 2002; Adwan 2003, Roy and Dey 2001.
Accent mis sur la prvention et II. Accent mis sur lapplication des rglements
Formulation, lancement, mise en uvre et suivi de stratgies anti-corruption et de mesures
daccompagnement de niveau national et local
Dmonstration des mcanismes internes du PNUD en matire de responsabilisation et de
transparence
4.
IMPLICATIONS OPRATIONNELLES
4.1.
On trouvera ci-dessous un rsum synthtique des grandes leons mergentes tires dtudes de
cas du PNUD rcemment documentes, des rsultats dun exercice danalyse des activits des
bureaux de pays dans ce domaine thmatique et des expriences des pays ayant reu lappui du
Programme sur la redevabilit et la transparence (PACT - Programme for Accountability and
Transparency). Ces leons et principes sont rpartis en quatre catgories : justification, approches,
exigences et rle des bailleurs de fonds et de la communaut internationales. Les annexes 3 et 4
dcrivent en dtail les tudes de cas, les rsultats de lexercice danalyse et les travaux du PACT et
contiennent des hyperliens y renvoyant.
La lutte contre la corruption et lamlioration de la RTI sont des efforts de longue haleine,
mais qui doivent aussi tre entrepris au moment voulu (comme lindiquent les expriences
de la Tanzanie, de lquateur, de lArgentine, du Kirghizistan et du Nicaragua). Nombre defforts
anti-corruption se sont solds par des checs pour diverses raisons, notamment du fait dun
dsquilibre des priorits entre les mesures court terme et forte visibilit qui donnent de
llan aux initiatives dune part et les mesures systmiques exigeant davantage de ressources
et de temps qui sattaquent aux causes profondes du problme dautre part. Les auteurs des
stratgies de rformes anti-corruption doivent avoir une vision claire et des vises long terme
et comprendre que les changements fondamentaux ne peuvent pas sobtenir pour la
gnration prsente mais quils se manifesteront, au plus tt, pour la gnration suivante.
Toutefois, un assemblage appropri de mesures immdiates et moyen terme peut
contribuer, par les rsultats quil produit, jeter les fondations sur lesquelles on pourra tablir
une culture et un systme de redevabilit, de transparence et dintgrit. Voir lannexe 3 un
exemple de formulation de programme de rforme au Nicaragua.
Une approche globale et intgre visant instaurer des rformes institutionnelles cls
ainsi quun changement culturel est ncessaire. Ceci peut comporter une combinaison de
programmes de rformes implicites et explicites, reposant sur les principes du renforcement
de la gouvernance dmocratique et mettant en uvre les efforts correspondants. Dans de
nombreux pays (Argentine, Philippines, Roumanie, Azerbadjan, Bolivie, Indonsie,
Kirghizistan, Nicaragua et Tanzanie), la lutte anti-corruption est une pice matresse de lordre
Il nexiste pas de modle unique de lutte contre la corruption et bien que les meilleures
pratiques puissent fournir des orientations, elles ne sont pas applicables sans adaptation
la spcificit de chaque pays (Kirghizistan, Lituanie). Dans la rgion Europe et CEI, o le
PNUD a men une vaste tude des facteurs influant sur la lutte anti-corruption, les meilleures
pratiques se sont avres utiles mais difficiles transfrer des contextes autres. Lemploi de
modles pr-tablis exige de la prudence et la mise en place de mesures de sauvegarde
oprantes conues au niveau local, comme dans le cas des Services denqute spciaux de la
Lituanie. Certains modles, en particulier ceux o la socit civile joue un rle majeur, sont
dune applicabilit plus universelle mais ont eu jusquici un impact partiel.
Les rformes anti-corruption doivent modifier les valeurs et les cadres thiques par
lducation et par une troite participation des jeunes pour simplanter dans la culture
sociale. Lintgration gnralise de normes de professionnalisme et dthique dans la
fonction publique fait intrinsquement partie de lassociation de toutes les parties prenantes
de la gouvernance pour btir une culture dintgrit et prvenir la corruption. La plupart des
efforts de rforme de ladministration publique comprennent des programmes de formation
visant induire des changements de comportement dans ce sens chez les fonctionnaires.
Toutefois, la transformation des valeurs et de la morale publique exige que la prochaine
gnration de dirigeants, les jeunes, y soient troitement associs ds les premiers stades.
Lducation de la jeunesse sur les questions de corruption est une tape importante du
renforcement de lintgrit publique (Liban).
Pour tre efficaces, les institutions consacres la lutte contre la corruption doivent tre
investies dun mandat et de pouvoirs clairement dfinis, disposer de ressources
suffisantes et tre indpendantes (Nigria, Honduras et Mongolie).
Toutefois, les
commissions anti-corruption (CAC) elles seules ne suffisent pas rsoudre le problme.
Ltablissement de CAC doit reposer sur une valuation systmatique des besoins et des
priorits du pays et sintgrer dans le cadre dune approche globale. Certains programmes de
rformes anti-corruption peuvent tre efficaces sans faire appel une CAC (ainsi quon le voit
dans des initiatives locales visant accrotre la participation, la redevabilit et la transparence,
comme Santa Rosa de Copan au Honduras et au Pedro Moncayo et Cayembe en quateur).
Voir aussi lannexe 3 : tudes de cas Les commissions anti-corruption dans la rgion Europe et CEI.
.
Il est fondamental, pour que les programmes de rforme soient efficaces, que les
dirigeants des instances gouvernementales et de la socit civile, appuys par une
coalition de parties prenantes, comprenant notamment les institutions politiques, soient
dtermins agir en vue dun accroissement de la redevabilit et de la transparence
(Argentine, Honduras, Bolivie et Indonsie). Pour le PNUD, ceci souligne galement
limportance de la mise en place dun rseau de champions de lanti-corruption large base,
et notamment de rseaux davocats de la lutte anti-corruption qui sexposent souvent de
graves dangers en sengageant dans cette lutte (Cambodge, Indonsie et Kirghizistan). Dans
certains pays, les autorits refusent de cooprer avec la socit civile et cela exige alors du
PNUD des efforts de mdiation accrus afin dlargir lappui en faveur de la lutte anti-corruption
(Moldavie). En revanche, lorsque la volont politique est absente, le PNUD peut tout de mme
obtenir des rsultats en uvrant plus troitement avec la socit civile (Maroc).
Il est essentiel de disposer de donnes et danalyses fiables pour cerner les problmes,
laborer des solutions et valuer les progrs (Tanzanie et Mongolie). Dans certains pays, les
insuffisances des informations statistiques limitent lefficacit des efforts de plaidoyer
(Moldavie et Mongolie). Dans dautres, les dcisions de politique ne sont pas toujours fondes
sur des faits objectifs. Il est crucial de mettre la disposition des parties prenantes nationales
et internationales les plus stratgiques, tels que les dcideurs politiques (Maroc et Mongolie)
de bonnes donnes valuatives au moyen dun systme dinformation et dune stratgie de
plaidoyer efficaces, produisant des informations fiables et opportunes. Outre les donnes et
les analyses solides, lvaluation de la conjoncture politique, sociale, culturelle et conomique
constitue une condition ncessaire de la bonne comprhension des divers paramtres du
phnomne de la corruption et des institutions concernes (Laos, Mongolie, Pakistan et
Philippines). Les valuations globales des capacits en matire de gouvernance effectues
dans le cadre du processus des BCP/UNDAF offrent une autre occasion de dterminer de
manire systmatique la vulnrabilit des pays la corruption.
Il est important dinformer le public, comme on le constate dans les cas des initiatives
efficaces en Tanzanie et en Indonsie. Linformation aide la population, qui se sent souvent
impuissante devant la corruption et incapable dy rsister dans la vie quotidienne, agir. Si les
gens ne sont pas conscients des normes cots sociaux et conomiques de la corruption et ne
savent pas ce qui est faisable dans la pratique, il est peu probable quils sattaquent au
problme. Des travaux supplmentaires doivent tre entrepris pour aider les gens identifier
des moyens pratiques de sopposer la corruption, par exemple en mettant en place un
mcanisme efficace permettant le dpt des plaintes et contribuant assurer la primaut du
droit (Indonsie et Mongolie). Les campagnes de sensibilisation du public constituent un point
de dpart important mais les efforts de lutte contre la corruption ne sauraient sen tenir ce
stade (Kirghizistan, Lituanie et Mongolie).
Les bailleurs de fonds et les organisations internationales peuvent appuyer les rformes
mais celles-ci doivent tre dinspiration locale et dues linitiative locale (Honduras,
Les bailleurs de fonds doivent galement donner le bon exemple et sassurer davoir
eux-mmes des systmes de redevabilit interne en place de manire indiquer leur
volont de lutter srieusement contre la corruption avec les pays partenaires. Voir aussi
lannexe 3 : tudes de cas Lexprience du PNUD-Bangladesh et la redevabilit des bailleurs de
fonds .
4.2.
Il faut, pour appliquer les leons et les principes exposs ci-dessus, mettre en uvre de manire
stratgique court, moyen et long terme un ensemble complexe de mesures. Cela exige une
grande habilit politique et une coordination attentive pour concilier les priorits parfois
contradictoires et satisfaire toutes les parties prenantes.
En prsence dune corruption endmique, les efforts de rforme ponctuels et isols ne peuvent gure
avoir deffet. Les solutions partielles peuvent savrer dune certaine utilit dans les pays tradition
gouvernementale forte et honnte. Dans les autres pays, des rformes plus gnrales simposent, car
ils sont pris au pige de la corruption, celle-ci ne faisant que samplifier par un processus dautoalimentation. Lhistoire des efforts anti-corruption est pleine de programmes qui, aprs une russite
initiale, ont t mins ultrieurement par larrive au pouvoir de nouveaux dirigeants ou par des crises
conomiques et politiques. Il ny a pas de remdes instantans et certains, mais on peut tirer des
leons importantes et des conseils pratiques de lexprience de plusieurs pays (tels que ceux dont les
cas sont exposs ici) en matire de rforme.
La lutte contre la corruption tant politiquement dlicate et dune extrme complexit, la
quintuple stratgie que nous prconisons vise proposer aux bureaux de pays un menu
doptions simplifi pour aider les pays partenaires procder systmatiquement pour
formuler des programmes de rforme, srier les priorits, appliquer les programmes et en
assurer le suivi. Les cinq composantes de la stratgie, unies par des liens dinterdpendance, sont
les suivantes : 1) prvention, 2) application des lois et rglements, 3) participation du public et
formation de coalitions, 4) renforcement des institutions nationales garantes de lintgrit, et 5)
coopration avec la communaut internationale. Le programme de rforme du pays peut
comprendre des lments relevant de ces cinq points ou de certains dentre eux seulement,
compte tenu des besoins dfinis, des priorits tablies, des ressources disponibles et du calendrier
du programme de lutte contre la corruption. Ici encore, il nexiste pas de modle ou de solution
unique. Le succs dpend de la prsence dune ferme volont politique et de la participation du
public dans le cadre dune stratgie globale cohrente qui attaque les problmes sur plusieurs
fronts et qui runit la plus large gamme possible de parties prenantes. La plupart des pays,
toutefois, nont pas les moyens dengager toutes les actions simultanment et il appartient aux
rformateurs de srier les problmes et de dterminer les politiques les plus efficaces mettre en
uvre pour les rsoudre. Les points dentre varient eux aussi selon les rgions et les bureaux
rgionaux pourront les identifier de manire stratgique pour guider les bureaux de pays.
corruption doivent tenir compte des autres programmes de rforme tels que ceux qui concernent
la gestion financire et la fonction publique, et sy intgrer. La Note de pratique sur la rforme de
ladministration publique examine en dtail un grand nombre des mesures de prvention exposes cidessous; voir http://intra.undp.org/bdp/PAR/index.htm
Rduction maximale des pouvoirs discrtionnaires des dcideurs. Publier des directives
claires sur lexercice du pouvoir discrtionnaire, des manuels lintention du personnel, des
manuels de procdures, etc.
linformation
http://www.undp.org/policy/docs/policynotes/a2i-french-final-46490272200110579.pdf)
consquences ngatives de la corruption. Il est important dinculquer aux jeunes une culture
dimplication et de respect des principes et de les doter des aptitudes requises pour participer
un dbat constructif et des recherches sur la qualit de la gouvernance et son impact sur la
vie des gens.
Octroi de pouvoirs suffisants pour les enqutes et poursuites, conformment aux normes
internationales en matire de droits de lhomme.
Intgration de mcanismes transparents, qui liminent les privilges sans relations avec les
besoins du public dont les hauts fonctionnaires bnficient du fait de leurs fonctions, dans la
rforme des mesures dapplication des lois.
contexte. La base de dpart de ces campagnes consiste en un examen public du cadre juridique et
institutionnel et en une valuation de la nature et de la porte de la corruption dans la socit.
Les gens comprennent gnralement la gravit du problme de la corruption; il faut seulement les
convaincre de la possibilit de remdier au problme. Divers groupes de la socit civile
(dirigeants religieux, organisations daffaires, associations professionnelles et groupements ad hoc)
ont un rle jouer au niveau de lvaluation, du suivi et de la sensibilisation du public et peuvent
contribuer de la sorte obtenir du public quil participe activement la lutte contre la corruption
et aux activits de supervision.
Plusieurs mesures peuvent tre prises pour sensibiliser le public et mener des actions en faveur de
la formation de coalitions :
tablir un environnement propice la libert de la presse. Adopter des lois sur la libert de
linformation, abroger ou amender les lois contre la diffamation et les injures de manire ce
quelles ne puissent pas servir menacer la presse, liminer la censure de la presse et des
mdias, relever les normes professionnelles des journalistes, mettre un terme la
discrimination du gouvernement lencontre de certains mdias, et faire en sorte que les
employs de mdias appartenant ltat puissent se conformer aux normes professionnelles
relatives lindpendance et la responsabilit. (Voir aussi la Note de pratique sur laccs
linformation.)
Participation active du secteur priv. tant donn le rle croissant de ce secteur dans la
fourniture de biens et de services essentiels, une amlioration de la gouvernance et de la
transparence des entreprises constitue un instrument puissant de lutte contre la corruption. La
bonne gouvernance au niveau des entreprises exige ltablissement dun systme dans lequel
les pratiques des affaires sont dfinies non seulement par des rglements crits mais aussi par
des normes dthique des affaires et par des comportements responsables des entreprises. Le
secteur bancaire peut jouer ici un rle significatif, par des mesures institues pour assurer une
comptabilisation transparente des transactions, lutter contre le blanchiment des capitaux et
faciliter la restitution aux pays en dveloppement des fonds dtourns par les dirigeants
corrompus. Les codes de conduite des entreprises peuvent galement avoir une influence
positive, condition de faire authentiquement partie dune culture des entreprises et dtre
appuys par des activits de formation, de suivi et dapplication. (Note : La prsente Note de
Are independent corruption agencies an effective solution to the corruption problem? [Les organismes indpendants de lutte
contre la corruption constituent-ils une solution efficace ?] Communication faite la 9e Confrence internationale de lutte contre la
corruption par le Corruption and Anti-Corruption Strategies Research Project financ par le DfiD du Royaume-Uni, octobre 1999
(non publi).
Un systme judiciaire qui assure la primaut du droit et qui est de ce fait un rle puissant
jouer dans la lutte contre la corruption. (Se reporter pour plus de dtails la Note de pratique sur
laccs la justice.)
Une question dlicate du point de vue politique est celle de la collaboration avec les acteurs non
gouvernementaux et de lappui leur fournir dans les situations o il semble trs difficile sinon
impossible daborder les problmes de la corruption avec le gouvernement. Il est important de se
rappeler que, dans la plupart des cas, le gouvernement nest pas monolithique et que le PNUD
peut trouver des champions au sein des instances gouvernementales, lesquels viendront
appuyer leurs homologues extra-gouvernementaux du secteur priv, des ONG, de lenseignement
et des organisations confessionnelles. (Ces questions sont traites en dtail dans le UNDP Source
Book on ATI [Guide de rfrence du PNUD sur la RTI}, Module 6: Who to Work with in ATI
Programming , dont on trouvera des extraits ci-dessous lannexe 8 : qui le PNUD peut-il sassocier
dans ses programmes ?)
corruption pour former un train de mesures holistique qui renforcera les systmes dintgrit
nationaux. Le PNUD peut tirer parti ici des efforts de rformes institutionnelles et sectorielles qui
visent en dernire analyse renforcer la redevabilit et la transparence (rformes implicites) et
instaurer un environnement propice la prvention de la corruption. Le PNUD possde une vaste
exprience en matire de soutien des mesures de rforme implicites (renforcement institutionnel)
dans le domaine de la gouvernance dmocratique qui dveloppent la redevabilit, la transparence
et lintgrit, mesures qui comprennent notamment la fourniture dappui au Bureau de lAuditeur
gnral, aux organismes nationaux chargs de la passation de marchs, aux administrations
douanires et fiscales, aux commissions de supervision parlementaires, aux organismes
dadministration lectorale, aux mdiateurs et aux commissions sur les droits de lhomme. (Voir
aussi la section 4.2.4. Renforcement des institutions nationales garantes de lintgrit et lannexe 2 : Les
acteurs cls de la lutte contre la corruption et leur rle). Un domaine dans lequel le PNUD jouit sans
doute dun avantage comparatif en ce qui concerne ces mesures de rforme implicites est la
transparence dans les marchs publics. Le PNUD a acquis une exprience considrable dans
la rgion Amrique latine et Carabes o il a appuy les pays partenaires prcisment dans ce
domaine, ce qui lui a permis de dgager ici des enseignements significatifs.
En se concentrant sur les interventions explicites qui renforcent les capacits dorganismes de RTI
spcifiques, le PNUD peut faire usage de ses ressources limites pour contribuer entretenir les
efforts de lutte contre la corruption dans une institution la fois. Diverses approches comprenant
la prvention, le renforcement des institutions nationales et lapplication des lois et rglements ont
t examines dans la section prcdente. Toutefois, lune des mesures pratiques spcifiques que
le PNUD pourra envisager est ltablissement de systmes dcisionnels fonds sur la rtroinformation dans les institutions cls des pays partenaires, tels que les ministres des finances et
du plan.
En tout tat de cause, le PNUD devra tirer des enseignements de son exprience en matire de
renforcement des capacits des institutions de gouvernance dmocratiques (rformes implicites),
examiner leur applicabilit aux organismes et institutions de RTI et veiller ce que les efforts de RTI
soient coordonns de manire effective et stratgique avec les programmes de bonne
gouvernance et de rduction de la pauvret.
4.3.4 Accent mis sur le renforcement des institutions de RTI dans les situations de postconflit
Le PNUD est de plus en plus sollicit au lendemain de conflits par les autorits transitoires de pays
qui lui demandent daider reconstruire les institutions et les processus de gouvernance. Il se
trouve ainsi plac en position privilgie pour intgrer les mesures de RTI dans le processus de
paix, de relvement national et de reconstruction des institutions. Dans ces situations, il se
prsente de nombreuses possibilits de changements radicaux et les programmes du PNUD visant
rformer la gouvernance doivent tirer parti de la dynamique sociale et politique favorable
laccroissement de la redevabilit, de la transparence et de lintgrit. Il est dune importance
cruciale, plus que dans les autres situations, de mettre en uvre des initiatives globales pour lutter
contre la corruption dans le nouveau systme de gouvernance, avant que les pratiques
problmatiques ne sinstallent. Le PNUD devrait donc sattacher analyser ces situations
particulires compte tenu des besoins spcifiques qui en dcoulent. Cest ainsi que les bureaux de
pays de lAfghanistan, du Kosovo, de la Rpublique centrafricaine et de la Rpublique
dmocratique du Congo laborent des programmes anti-corruption axs sur les besoins postconflit. Les leons et les bonnes pratiques retenir de ces expriences feront lobjet dune
synthse et dune codification et elles seront diffuses au sein de lorganisation afin de renforcer
les capacits de celle-ci en matire de lutte contre la corruption au lendemain des conflits. la
suite dun atelier initial sur la reconstruction et la corruption en priode daprs-guerre tenu la
11e Confrence internationale de lutte contre la corruption (IACC) Soul (mai 2003).
Les rsultats de ces valuations devront guider les actions du PNUD et informer la slection des
domaines prioritaires au cours de la priode quinquennale suivante.
ANNEXES
ANNEXE 1 : REDEVABILIT, TRANSPARENCE ET INTGRIT : DFINITIONS
La redevabilit et la transparence sont deux composantes indispensables de la gouvernance dmocratique
qui obligent ltat, le secteur priv et la socit civile axer leurs efforts sur les rsultats, dfinir des
objectifs clairs, laborer des stratgies efficaces, assurer le suivi des performances et fournir des
rapports sur celles-ci. Par la redevabilit et la transparence lgard du public, les instances
gouvernementales (ainsi que les entits de la socit civile et du secteur priv) peuvent assurer la cohrence
entre la politique publique et son application effective ainsi quune allocation efficiente des ressources.
La REDEVABILIT est le principe en vertu duquel les individus et les organisations sont dans lobligation de
sacquitter de leurs fonctions selon des critres de performances tablis, ces performances tant mesures
aussi objectivement quil est possible. Ce principe sapplique dans quatre domaines, savoir le domaine
financier, le domaine administratif, le domaine politique et le domaine social.
1. La redevabilit financire consiste en lobligation de ceux qui ont charge de ressources ou de fonctions
publiques, ou qui occupent dautres postes de confiance, de rendre compte de lemploi prvu et effectif
des ressources ou de lexercice prvu et effectif des fonctions du poste. La redevabilit financire assure
la transparence des processus et des procdures.
2. La redevabilit administrative passe par les dispositifs de contrle gouvernementaux internes
essentiels, qui assurent le bon fonctionnement du systme de freins et contrepoids mis en uvre par le
gouvernement constitutionnel et par une socit civile activement implique et qui compltent ce
systme, tels que les normes et motivations dans la fonction publique, les codes dthique, les sanctions
pnales et les procdures dexamen administratif.
3. La redevabilit politique repose la base sur la tenue dlections libres et transparente et constitue un
point de dpart utile pour la surveillance. Dans les dmocraties lectorales, le peuple dispose dune
mthode rgulire et ouverte pour sanctionner ou rcompenser ceux qui occupent des postes de
confiance dans le secteur public. Au moyen dlections priodiques et de divers mcanismes de
contrle, les responsables lus et nomms sont tenus responsables de leurs actions dans lexercice de
leurs fonctions. Une autre faon dexercer une supervision plus spcifique consiste tablir un
mcanisme par lequel les trois pouvoirs (excutif, lgislatif et judiciaire) se surveillent mutuellement. En
outre, en confiant dune part la tche de la mobilisation et de laffectation des fonds et dautre part la
responsabilit de lexcution des dpenses des institutions distinctes, on sassure de ce que lintrt du
public soit mieux servi.
4. La redevabilit sociale rsulte de la demande et repose sur lengagement civique de citoyens
ordinaires et de groupes qui exigent des gouvernants et des institutions publiques quils rendent
compte de leurs actions et quils soient tenus responsables de lobtention de rsultats.
La TRANSPARENCE comprend tous les moyens qui facilitent laccs des citoyens linformation et la
comprhension des mcanismes dcisionnels. La transparence du secteur public commence par
lapplication claire de normes et par laccs linformation.
LINTGRIT est une composante cl qui complte la redevabilit et la transparence. Elle a pour corollaires
lincorruptibilit et labsence dinfluences extrieures, sources de dysfonctionnement; elle est synonyme
dhonntet. Dans la fonction publique, lintgrit exige que les titulaires de charges ne contractent pas
dobligations financires ou autres envers des personnes ou des organisations extrieures susceptibles
davoir sur eux une influence dans lexercice de leurs fonctions officielles. Lintgrit nest pas une fin en soi
mais une pratique qui mne la fourniture efficace de services et de prestations que le public est en droit de
recevoir de ceux qui le gouvernent.
Source : Country Assessment in Accountability and Transparency (CONTACT) guidelines [Directives pour lautovaluation des pays en matire de redevabilit et de transparence], PNUD, 2002
(http://www.undp.org/governance/contact_2001.htm)
Dirigeants aux
niveaux
central et local
Gouvernement
central
Administrateurs
(secteur public)
tous les
niveaux
Ensemble de
la fonction
publique
Ministre de
lducation
Pouvoir
judiciaire
Organismes
dexcution
Commission
anticorruption
Auditeur
gnral
Mdiateur
Comptable
gnral
Commission
des marchs
publics
Mdias
ACTEURS
CLS
Organisme
dadministrati
on lectorale
Socit civile
Secteur priv
Appui aux processus nationaux et aux consultations visant sensibiliser le public et laborer un
programme ou une stratgie anti-corruption : Tanzanie, Mongolie et Mozambique
Renforcement de la redevabilit interne et amlioration de la gouvernance des bailleurs de fonds :
Bangladesh
Amlioration de la redevabilit au niveau municipal : quateur et Mozambique 3
Appui aux commissions nationales anti-corruption : Honduras
Collaboration avec les partenaires de la socit civile : Moldavie et Gorgie 4
Assistance aux mcanismes de partenariat externe ou focalisation sur la coordination des bailleurs
de fonds : Indonsie et Tadjikistan 5
Analyse de la corruption dans un tat parti unique : le Laos 6 .
Les leons prsentes dans les tudes de cas, les valuations et les rapports de projets font lobjet
paralllement dune analyse plus dtaille pour laborer un dossier pratique du PNUD concernant la lutte
contre la corruption. Dans ce dossier, figure un document portant sur lexprience du PNUD dans la rgion
2
Des tudes de cas sur la rgion des tats arabes pourront tre menes une date ultrieure; elles feront suite au sondage du
POGAR ralis dans 6 pays, notamment en Jordanie, au Ymen, au Liban et au Maroc.
3
Essai pilote du carnet de notes de lInitiative sur la gouvernance urbaine (TUGI) men en juin 2003, dont les leons seront
documentes dans le cadre des tudes de cas commandites.
4
Dans les tudes de cas de la Moldavie et de la Gorgie, il sera fait usage de matriels de lOCDE provenant du projet des normes
des bailleurs de fonds.
5
Dans ltude de cas du Tadjikistan, il sera fait usage de matriels de lOCDE provenant du projet des normes des bailleurs de
fonds.
6
Ltude de cas du Laos a galement t utilise pour discuter de lanalyse du problme de la RTI lors de latelier de la souspratique sur la corruption du PNUD qui a eu lieu Soul en mai 2003.
Europe centrale et orientale et CEI. Les approches spcifiques du PNUD proposes dans la prsente note de
pratique sont guides par les leons mergentes dj codifies.
On trouvera ci-dessous des extraits des tudes de cas et des valuations prliminaires titre dillustration de
certains points prsents la section 4, Leons et principes daction.
1.
Les enqutes menes rcemment par le Bureau du procureur gnral du Nicaragua sur les agissements de
lex-prsident Aleman et du directeur des services du fisc sous ladministration de celui-ci ont montr
jusquo la lutte contre la corruption stendait dans ce pays. Ces enqutes ont port un rude coup au
systme du favoritisme. Ces enqutes et les rapports publis dans la presse, allis aux pressions concertes
du public pour obliger le parlement lever limmunit de lancien chef de ltat et pour amener le pouvoir
judiciaire agir, reprsentent lune des initiatives anti-corruption les plus efficaces de la rgion. Elles ont
ouvert la porte de profonds changements.
Dans certains autres pays, des enqutes et des poursuites promptement engages dans des affaires de
corruption de haut profil font la preuve de la volont politique de lutter contre la corruption et contribuent
cette lutte. Toutefois, dans ces pays, lindpendance et lintgrit du pouvoir judiciaire sont sujettes
caution et les poursuites naboutissent pas ncessairement des verdicts appropris, ce qui a pour effet de
renforcer le cynisme du public. Le traitement de laffaire au Nicaragua est une illustration prometteuse dun
processus par lequel lobjectif immdiat des poursuites judiciaires et celui long terme de la rforme de la
gouvernance et des cadres juridiques.
Source : David Pezzullo, Anti-Corruption Strategy for Nicaragua (2003)
2.
De plus en plus, des entits spcialises ont t tablies en tant que bases institutionnelles pour lutter contre
la corruption. Les demandes de cration dune entit indpendante sont souvent le symptme de
lincapacit et de limpuissance des institutions gouvernementales en place faire face au problme de
manire efficace. Quelles soient institues la suite dun scandale ou en rponse aux pressions de la
communaut internationale (Roumanie, Slovnie) et/ou de groupes de la socit civile (Montngro), elles
ont pour fonction de prvenir, dduquer et de former, mais rarement de mener des enqutes (Lituanie,
Serbie). Malheureusement, ces entits spcialises nont pas rpondu aux attentes (sauf en Lituanie) et rares
sont celles qui se sont rvles efficaces ce jour. Leur chec provient principalement dun manque de
volont politique, dune absence de stratgie nationale globale, de linsuffisance du cadre et des ressources
juridiques, dune indpendance et dune confiance du public limites, de labsence denvironnement porteur
et de savoir-faire et du dfaut de valeurs thiques fondamentales.
Source : Tomasz Anusiewicz, Fighting Corruption in Post Communist Countries: Where are we now? Where do we
go from here? PNUD, 2003 ( paratre)
3.
Estimation des besoins financiers pour appuyer une initiative anti-corruption : lexprience du
PACT
Bien quil nait pas t entrepris de recherches systmatiques pour dterminer les cots rels des
interventions de RTI et de lutte contre la corruption, on peut estimer grossirement les besoins de ressources
financires compte tenu du niveau et de la porte de linitiative et des partenaires (locaux ou internationaux)
qui y participent. Cest ainsi, par exemple, que les programmes initiaux de lutte contre la corruption
prcdemment appuys par le PACT, qui visent poser un diagnostic, peuvent coter de 50 000 100 000
dollars (voire davantage) selon quil sagit de sondages de perceptions des mnages ou dvaluations plus
dtailles de programmes de lutte contre la corruption ou de bonne gouvernance. Les programmes de
renforcement des institutions et des capacits, lexprience du PNUD dans dautres domaines le montre,
sont considrablement plus coteux. Toutefois, il sera important que les bureaux de pays accroissent les
ressources de programme existantes par effet de levier, puisent dans les connaissances et les capacits
locales (ce qui assurera aussi la formulation de solutions du cr ). Il est important aussi dobtenir des
rsultats rapides, car la preuve de lefficacit a non seulement pour effet de donner de llan aux efforts mais
aussi dattirer des ressources et des appuis supplmentaires de la part des partenaires et des bailleurs de
fonds..
4.
Le projet pilote des Municipalits transparentes, administr par le PNUD-quateur en coopration avec la
Commission quatorienne de lutte contre la corruption sur financement du DGTTF, a fait lessai dune
mthode participative et a propos un menu dinterventions favorables la transparence dans quatre
municipalits du pays. Dans ces municipalits, des plans daction globaux visant soumettre au moins
certaines parties du processus de budgtisation et de dpenses lexamen du public ont t formuls
conjointement par des reprsentants de la socit civile, des fonctionnaires municipaux et des responsables
municipaux.
court terme, cela permettra deux des quatre municipalits pilotes (Pedro Moncayo et Cayambe)
dlaborer un processus de budgtisation participatif trs complet sur une anne budgtaire entire avec
lassistance du PNUD. Linstitutionnalisation de la budgtisation participative aura pour effet de systmatiser
le cycle de planification, de budgtisation proprement dite et de passation de marchs.
Ruminahui et Esmeraldas, la mise en uvre des plans produits par ce projet pilote amliorerait
considrablement et institutionnaliserait le suivi public de la passation de marchs et de la budgtisation,
laccs linformation et lapplication des plans stratgiques. Par ailleurs, grce ce projet, la socit civile
ainsi que les fonctionnaires et responsables municipaux ont pu se rendre compte, grce une simulation de
budgtisation participative, du fonctionnement du processus et des avantages quil apporte. La
budgtisation participative est donc actuellement un objectif auquel ils aspirent.
Esmeraldas, les
conditions pralables requises pour son adoption ne seront pas runies avant un certain temps.
Ruminahui, vu le rythme des progrs des relations entre la socit civile et la municipalit et louverture des
processus dcisionnels, la budgtisation participative deviendra une ralit dici environ 3 ans. Les citoyens
comme les administrateurs considrent que ladoption de ces mesures moins exigeantes aboutira
ltablissement irrversible dun processus participatif car, comme la not le maire dune commune, une
fois que les citoyens sont inclus dans un processus, ils nen ressortent pas .
Source : tude de cas du PNUD sur lquateur (2003)
5.
La lutte contre la corruption peut constituer un instrument trs puissant dans les interventions du PNUD. Au
Bangladesh, par exemple, en passant lui-mme des paroles aux actes, le PNUD a confirm son attachement
la bonne gouvernance et son aptitude instaurer des changements. Sur arrire-fond dun pessimisme
gnralis lgard de la corruption que beaucoup considrent comme trop profondment enracine dans
la structure du pouvoir et dans les pratiques des affaires au Bangladesh, le PNUD a dmontr que des outils
de gestion appropris doubls dune volont politique rsolue peuvent rduire la corruption un minimum.
Les efforts de transformation du bureau de pays ont non seulement renforc la qualit de ses programmes
mais galement amlior son image auprs des partenaires du dveloppement (entits gouvernementales
et bailleurs de fonds) et le PNUD-Bangladesh est aujourdhui reconnu comme un partisan fiable, dtermin
et efficace des bonnes pratiques de dveloppement. Ce nest pas un effet du hasard que le bureau soit
devenu aussi plus efficace en matire de coordination des bailleurs de fonds et de plaidoyer contre la
corruption dans le contexte du pays.
Source : tude de cas du PNUD sur le Bangladesh (2003)
leffort dploy pour recueillir les expriences des pays et les contributions de ceux-ci aux actions de
suivi. Les principaux apports du PNUD ces forums de politique comprennent ltablissement de
rseaux de connaissances novateurs, le dgagement de leons de politique et llaboration dapproches
rgionales et la formation de coalitions rgionales pour combattre la corruption. la 11e IACC (Soul,
mai 2003), le PNUD a appuy des ateliers thmatiques (sur la reconstruction de laprs-guerre et la
corruption et sur les prochaines tapes concernant les instruments internationaux) et des ateliers
rgionaux (dveloppement humain et corruption dans les tats arabes; impunit politique des
dirigeants en Amrique centrale).
e) Formation de partenariats avec les principales parties prenantes internationales et rgionales, marque
notamment par la signature dun Mmorandum daccord avec Transparency International en 1998. Le
PNUD appuie galement le Partnership for Transparency Fund (PTF), qui runit Transparency
International, le PNUD et dautres bailleurs de fonds. Le PTF agit en faveur dune rle indpendante et
efficace de la socit civile au niveau de la conception, de la mise en uvre et du suivi de programmes
anti-corruption dans les pays en dveloppement. Il vise galement promouvoir les changes Sud-Sud
et dvelopper ses programmes par lacquisition de connaissances.
f)
Facilitation du renforcement des capacits nationales dans certains pays pilotes (Armnie, Bangladesh,
Maurice, Mongolie, Mozambique, Nigria et autres), avec notamment la fourniture actuelle et prvue
dappuis aux fins de la formulation de plans daction nationaux de lutte contre la corruption et de
prvention de la corruption.
Exigent des responsables officiels quils fournissent rgulirement des dclarations indiquant les biens
quils possdent
Amliorent laccs linformation (et permettent aux citoyens dobtenir des informations de ltat)
Dfinissent les principes fondamentaux des prises de dcision dans ladministration publique
(objectivit, impartialit, galit, obligation de motiver les dcisions, droit dappel)
Les partenaires les plus vidents ne sont pas ncessairement ceux avec lesquels on souhaiterait
cooprer, tels que les commissions gouvernementales anti-corruption, les autorits officielles
charges des vrifications, les instances de mdiation. Leur intgrit peut dj avoir t
compromise ou elles peuvent avoir t conues de manire sassurer de leur chec ou de leur
inefficacit. Elles peuvent aussi, toutefois, compter parmi leurs membres des gens qui sont frustrs
par lincapacit o se trouvent leur organisation dagir en faveur de la bonne gouvernance et qui
souhaitent trouver dautres moyens dagir de manire efficace.
2.
Le deuxime groupe de partenaires le plus vident, les ONG actives dans la lutte contre la
corruption, nest pas non plus ncessairement idal. Ces organisations peuvent tre de dimensions
rduites et, si leur agressivit et leurs positions anti-gouvernementales peuvent leur donner une
forte visibilit, leurs interventions nont pas automatiquement dimpacts apprciables.
3.
Cela ne signifie pas quil nexiste pas de nombreux interlocuteurs valables parmi les ONG. Mais
les plus utiles sont des organisations runissant de nombreux adhrents au sein de la population
qui sont disposes forger des alliances avec dautres et dont les activits visent des objectifs
spcifiques tels que la fourniture de services publics aux pauvres ou la rduction des amendes
imposes par la police ou le raccordement aux rseaux dadduction deau.
4.
Les champions de la lutte contre la corruption sont difficilement identifiables et doivent faire lobjet
dun examen attentif. Toute organisation anti-corruption qui sen prend au gouvernement (ce que
font la plupart dentre elles) sexpose des contre-attaques cherchant prouver quelle est toute
aussi corrompue que dautres. Les gens aux mains propres sont rares dans les pays o rgne une
corruption systmique et ils doivent avoir les mains trs propres pour rsister aux attaques dont ils
sont la cible.
5.
Les bailleurs de fonds constituent une force anti-corruption possible, mais les impratifs spcifiques
des organismes bailleurs de fonds et leur dsir de rpandre la manne risquent damener des
divergences entre la rhtorique et la pratique en matire de bonne gouvernance. Nombre de ces
organismes rpugnent galement admettre quils ont pu tre fautifs et procder un nettoyage
interne au vu et su de tout le monde, encore que par un tel exemple, ils encourageraient fortement
dautres parties en faire autant.
6.
Toute organisation qui encourage les champions de la lutte contre la corruption et les aide faire
entendre leur voix doit le faire de manire responsable, car elle risque de mettre en pril la vie des
champions en question. Le PNUD, en fournissant son appui la bonne gouvernance dans les pays
o rgne une corruption systmique, doit savoir que la lutte contre la corruption est un travail
radical et rvolutionnaire et quelle comporte de graves dangers.
Source : UNDP Source Book on ATI [Guide de rfrence du PNUD sur la RTI], Module 6 : Who to Work With [Avec qui
travailler].
LIVRES
A Handbook for Fighting Corruption [Guide de la lutte contre la corruption] USAID
Lconomie morale de la corruption en Afrique J.P.Olivier de Sardan (Politique africaine 63 - Octobre)
Anti-Corruption in Transition a contribution to the policy debate [Lanti-corruption dans la transition : contribution au dbat
de politiques] Banque mondiale
Bribes A Natural History [Histoire naturelle des pots-de-vin] John Noonan
Combating Corruption in Asian and Pacific Economies [Combattre la corruption dans les conomies de lAsie et du Pacifique]
Sheila Coronel
Combattre la corruption - Enjeux et perspectives (daprs le Guide de rfrence 2000 de TI] Transparency International
Controlling Corruption [Lutte contre la corruption] Robert Klitgaard University of California Press
Corrupt Cities a practical guide to cure and prevention [Villes corrompues : guide pratique des remdes et de la prvention]
Banque mondiale
Corruption its causes, nature, and function [La corruption, ses causes, sa nature et ses fonctions] Syed Hussein Alatas
Corruption and Democracy in Thailand [Corruption et dmocratie en Thalande] Pasuk Phongpaichit and Piriyarangsan
Sungsidh
Country Governance Assessment Report Indonesia [Rapport dvaluation de la gouvernance des pays : Indonsie] Banque
asiatique de dveloppement
Liberalization and the new corruption [La libralisation et la nouvelle corruption] IDS Bulletin 1996
Participatory Corruption Appraisal The Partnership for governance reform in Indonesia [valuation participative de la
corruption Le partenariat pour la rforme de la gouvernance en Indonsie]
Stealing from the People The Partnership for Governance reform in Indonesia [Ils volent le peuple Le partenariat pour la
rforme de la gouvernance en Indonsie]
The Anti-Corruption Handbook [Guide de la lutte contre la corruption] Banque mondiale
The Other Path [Lautre chemin] Hermano de Soto
The Problem of Corruption [Le problme de la corruption] Syed Hussein Alatas
SITES INTERNET
a.
Banque mondiale
b.
ROSC (Reports on Observance of Standards and Codes) [Rapports sur lobservation des normes et codes]
http://www.imf.org/external/np/rosc/rosc.asp
Manuel sur la transparence des finances publiques http://www.imf.org/external/np/fad/trans/fre/manualf.pdf
c.
USAID
USAID - Conducting a DG Assessment - a Framework for Strategy Development [Conduite de lvaluation de DG - cadre
dlaboration de stratgie]
http://www.usaid.gov/democracy/techpubs/pnach305.pdf
USAID Strategic Assessments [valuations stratgiques] http://www.usaid.gov/democracy/center/sa.html
USAID Anti-Corruption Resources [Ressources anti-corruption] http://www.usaid.gov/deomcracy/anticorruption
d.
OCDE
http://www.oecd.org/home/
http://www.oecd.org/department/0,2688,fr_2649_34855_1_1_1_1_1,00.html
http://www1.oecd.org/fatf/FATDocs_fr.htm
http://www1.oecd.org/daf/nocorruptionweb/index.htm
http://www1.oecd.org/puma/ethics/index-fr.htm
e.
f.
BCP
BSCI
CAC
Commission anti-corruption
CEI
CONTACT
CPIC
DGTTF
(PNUD)
ECO
FMI
IACC
IGAC
OII
OMD
ONG
ONU
ONUDC
OSC
PACT
PNUD
RTI
TI
Transparency International
TIC
UNDAF