Cheikh Al'AlawiEtLesMissionnaires
Cheikh Al'AlawiEtLesMissionnaires
Cheikh Al'AlawiEtLesMissionnaires
Prsentation
Voici une traduction indite de trois articles publis au cours de lanne
1929 dans le journal al-Balgh al-Jazr dont le Directeur ntait autre
que Cheikh al-Alaw.
Le premier article est sign par un tunisien converti au christianisme
(protestantisme) Monsieur Hassan ben Mahmoud le tunisien, dit le
kabyle , qui raconte ses expriences avec les missionnaires qui
pullulaient en Afrique du Nord et sa rencontre avec le Cheikh al-Alaw.
L'article est particulirement intressant car il reflte les conversations
qu'eut le missionnaire avec le Cheikh al-Alaw, et les dtails de son
repentir, suivi par plusieurs sances de questions-rponses o le Cheikh
al-Alaw rpond avec des preuves irrfutables.
Cet article qui fit grand bruit, eut un cho auprs dun certain nombre de
missionnaires en raison des rponses incisives du Cheikh al-Alaw qui
ont agit sur eux dans le bon sens. Certains dentre eux ont
immdiatement quitt leur fonction et dautres taient encore sur le point
de le faire.
Une autre lettre reue par la rdaction dal- Balgh al-Jazr provenant
dun autre missionnaire, Monsieur Mbarek ben Slimane qui confirme les
affirmations du sieur Hassan ben Mahmoud et fut son tour publie
dans le journal. L aussi plusieurs sances de questions-rponses o le
Cheikh al-Alaw donne des preuves incontestables, de lancien ou le
nouveau Testament, sur les infonds de la Trinit . Son auteur, raconte
les raisons qui lont amen lapostasie et finalement son retour lIslam
avec deux femmes christianises depuis plus de douze annes, et
deux hommes quil avait gars pendant quil professait la doctrine de la
Trinit .
Prface
Hormis laspect Christique (maqm ssa) d'aprs les visions de ses
condisciples et limpression queurent certains occidentaux en le voyant
pour la premire fois, selon limage quils se font de Jsus, il est
ncessaire de souligner quen aucun cas le Cheikh al-Alaw navait
adhr au mystre chrtien de la Trinit comme le prtendent certains
justifiant leur allgation par la rencontre queut entre le Cheikh al-Alaw
et le pre Giacobetti qui tait aussi virulent contre lislam
quintellectuellement malhonnte. Cette rencontre neut quune seule
fois et ne produisit aucun effet, ctait au mois de juillet 1926 sur le
bateau qui les transportait dAlger Marseille.
Berque gnralisa cette ide avec ambigit dans son article (Cheikh Ben
Alioua Un mystique moderniste) bien quen lcartant au dbut, il dit :
Ben Alwa, loin d'adhrer la Trinit, en demandait au contraire
l'abandon au Christianisme. La vrit est que le Cheikh al-Alaw
nourrissait, l'gard de toutes les religions, une avide curiosit. Il
semblait avoir, des donnes scripturaires, voire de la tradition
patristique, des notions assez tendues. Il gotait particulirement
l'vangile de Jean et les pitres pauliniennes. Son sens mtaphysique, fort
dli, lui permettait de concilier le concept de pluralit avec celui de
l'unit des trois "personnes" dans une identit consubstantielle. Il
admettait la possibilit conceptuelle d'un Dieu. Il la rejetait toutefois.
Mais sa comprhension fit croire son adhsion. Il n'en reste pas moins
qu'il fut toute sa vie, comme beaucoup de mystiques musulmans,
profondment troubl par la hantise de Jsus. Les vangiles lui taient
familiers. Il s'tait, au cours de patientes mditations, nourri de leur
enseignement. Un jour qu'on analysait devant lui les conjectures de
l'exgse moderne, de Strauss M. Guignebert, il rvla son ddain du
criticisme religieux. Qu'importe, dit-il en substance, que l'vangile de
Jean soit ou non apocryphe et qu'on ne s'accorde pas sur les synoptiques
! Dieu n'a que faire de nos amusettes philologiques. La rvlation est
bien oblige, pour se manifester, d'emprunter les murs et le
vocabulaire d'une poque. Elle a procd d'abord par miracles pour
frapper les sens grossiers d'une humanit primitive .
Derwish al-Alaw
savoir mes tats dme, je lui ai rpondu tout simplement que javais une
sensation deuphorie et mon vux est que cette sance perdure, car en
vrit, je suis atteint dun mal qui me tourmente et je nai trouv aucun
musulman qui puisse morienter vers la vrit et me dtourner de ma
dviation. Je voulais lui parler de ce qui me pose problme, il me
rpondit quil tait au courant dune partie de mes interrogations et
mautorisa de partir en paix en me donnant rendez vous pour le
lendemain. Je le quittais en ayant des doutes et incertitudes sur ma
croyance chrtienne car je me sentais faible devant ses preuves
irrfutables et les lumires qui en manaient, que ce soit de lui ou de ses
disciples.
Au rendez-vous du soir, dans la mosque de sidi Ramadan , je
ressentais en moi une approche vers la vrit grce lcoute du Coran
et aux sermons du Maitre dont la plupart des sujets mtaient inconnus.
Je sus que la grce divine mtait enfin accorde, ce qui mamena au bout
du troisime jour de sa compagnie de prendre involontairement sa main
et professer lattestation de foi : je tmoigne quil ny a nulle divinit
hormis Allah et Mohammed est son messager . Lassistance remercia
Dieu et me flicita. Le Maitre me fit savoir que dsormais je suis devenu
un unitaire (mouwwahid) et que je dois le rester. Puis ils ont lev leurs
mains et pri pour moi. Il me dit aussitt : je sais que tu as encore
quelques interrogations et il est souhaitable quon se voit demain pour
en dcoudre pour que tu puisses retrouver la srnit et reconnatre la
vrit en toi-mme afin de ne plus tre tromp dans lavenir . Jai pris
en compte ses conseils et nous nous sommes spars en paix dans
lintention de nous revoir tous les un ou deux jours pendant quil sy
trouvait encore Alger.
Jtais embarrass par quelques questions qui taient privilgies chez
les missionnaires, mme si je savais quelles trouveraient des rponses
appuyes par des preuves irrfutables auprs du Maitre, je voulais
absolument les entendre pour men servir mon tour. Le Cheikh mavait
demand lors de notre dernire rencontre de lui apporter quelques livres
qui serviraient aux missionnaires et les diverses brochures quils
Baqara , verset 36
Baqara , verset 38
Baqara, verset 37
Il est dit aussi : je suis dans le Pre et que le Pre est en moi ! Les
paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-mme 7, etc., et les
versets quil est fils de Dieu sont nombreuses .
Il ma demand : est ce que les chrtiens croient tout ce qui a t rvl
dans lancien testament, je veux dire la Thora, le livre des Psaumes et
bien dautres ?
Jai dit: bien sur ! Surtout chez les protestants .
Il me dit aussitt : alors ils devraient diviniser beaucoup de prophtes
et un grand nombres dhumains, quels quils soient. Ils devraient
prendre en considration tout ce qui, en apparence, fait rfrence la
divinit des humains, car jen ai constat un bon nombre qui prouve ceci.
Jai lu dans le livre de l'Exode : Il parlera pour toi au peuple, ainsi il
sera comme ta bouche et tu seras pour lui comme son dieu 8.
Dans le mme livre : regarde ! Je fais de toi un dieu l'gard de
Pharaon et Aaron ton frre sera ton prophte 9.
Et ce qui est plus norme, ce qui est crit dans les Psaumes : J'avais dit :
Vous tes des dieux, Vous tes tous des fils du Trs-Haut 10.
Que peuvent dire les chrtiens sur ces versets trs clairs ? Sils les
prennent la lettre, Jsus naura plus lexclusivit de divinit. Sils disent
que ces versets sont sujets interprtation, alors ce qui est crit dans
lvangile est prioritairement sujet interprtation, car la Thora a t
approuve par Jsus en personne et tait prsente son poque, alors
que lvangile a t crit aprs son ascension bien des sicles aprs.
Donc, lexpression fils de Dieu nest pas exclusive dans lvangile.
Jsus (paix lui), lexprimait quelques fois au sens figur et quelques fois
il disait clairement quil est le fils de Dieu , mais cette expression
n'tait pas prise au pied de la lettre chez les isralites, autrement Dieu
6
Chapitre 6, verset 4
Chapitre 64, verset 8
13
Chapitre 14, verset 1
14
Chapitre 2, verset 7, 8
15
Chapitre 4, verset 22
12
16
Tha, verset 20
Comme Mose qui ressentit une peur lorsque son bton sest transform simplement en serpent par lordre
de Dieu.
Hajar, verset 15
Isra, verset 28
est son messager et que Jsus est Sa parole qu'Il envoya Marie, et un
souffle (de vie) venant de Lui", il nest ni Dieu ni fils de Dieu ! 20.
20
21
La Rdaction dal-Balgh :
Nous avons publi dans notre prcdant numro22 une lettre du jeune
homme, le trs noble, Monsieur Hassan ben Mahmoud le tunisien, dit
le kabyle , dans laquelle il dcrit lcho qua suscit son article publi
dans notre journal auprs dun certain nombre de missionnaires, et les
rponses incisives du Cheikh al-Alaw qui ont agit sur eux dans le bon
sens. Certains dentre eux ont immdiatement quitt leur fonction et
dautres sur le point de le faire. La direction de notre journal a reu une
lettre dun missionnaire (Mbarek ben Slimane) qui confirme les
affirmations du sieur Hassan ben Mahmoud, que nous publions. Son
auteur, raconte les raisons qui lont amen lapostasie et finalement son
retour lIslam. Nous prsentons cette lettre en prsent nos frres
musulmans en gnral et aux lecteurs dal-Balgh en particulier.
22
Numro 123
Adda Bentouns
25
26
Sa rponse me laissa sans voix. Puis jai dis : il nous reste autre chose ;
le Coran accentue l'loge envers la Thora et lvangile et approuve leur
existence parmi les deux communauts et ordonne le respect leur
gard. Il souligne dans plusieurs versets ce qui a t rvl dans ces deux
Livres, et malgr cela les musulmans leur tourne le dos soutenant les
falsifications qui leur ont t portes, ce qui reprsente un total contraste
par rapport ce qui est mentionn dans le Coran .
Il ma dit : vous devez savoir ceci : tant donn que le Coran approuve
les Livres antrieurs, en occurrence la Thora et lvangile, il est aussi
prdominant sur eux, cest--dire superviseur et conservateur de ce qui
est a t soustrait ou ajout. Ainsi il approuve ce que Dieu a rvl dans
les Livres antrieurs et dsapprouve ce qui na pas t rvl mais crit
par la main de lhomme comme le montre ce verset : Malheur, donc,
ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le prsentent
comme venant de Dieu pour en tirer un vil profit ! Malheur eux,
donc, cause de ce que leurs mains ont crit, et malheur eux cause
de ce qu'ils en profitent ! 27. Ce qui indique dun cot, que les isralites
nhsitaient pas oprer ce qui est soulign dans ce verset, et dun autre
cot le Coran na pas spcifi que la Thora, les Psaumes et lvangile, il y
a plus de soixante dix Livres dans lancien et le nouveau testament, on
dsigne la premire partie par la Thora et la deuxime partie par
lvangile, alors que lIslam ne reconnait de la Thora que ce qui a t
rvl Mose, et de lvangile que ce qui a t rvl jsus, et des
psaumes que ce qui a t rvl David. Ces trois Livres ont t
introduits dans lancien et le nouveau testament et combins avec les
commentaires des historiens, des scribes et des traducteurs, et tout ceci
est considr par eux comme saint , ils ne font pas, par exemple, la
diffrence entre les parole de Jsus et celle du traducteur ou de
lhistorien .
Jai dis : certes, il doit y avoir du vrai de ce que vous dites, car parmi les
prtres chrtiens il y a ceux qui le reconnaissent. Mais jaimerai que vous
me montrer une mthode reconnaitre les textes falsifis, qui sera pour
27
Baqara, verset 78
moi une preuve incontestable de ce que vous avancez, car je pense que
cela est plus concluant quune simple spculation .
Il ma dit : je vous montrerai et vous verrez que cest trs facile, mais
pour linstant je suis fatigu cause de la faiblesse que je ressens, et je
vois que vous aussi vous avez besoin de repos cause du voyage, et on
poursuivra laprs-midi sil plait Dieu. Allez en paix .
Je lai quitt impressionn par ce que je venais dentendre. Un de ses
fidles me demanda comment je me sentais, je lui ai dis que jtais
extrmement perplexe, il ma rpondu : on ne trouve la voie de la
vrit quaprs la perplexit . Jai rpondu : sil plait Dieu .
Aprs avoir djeun avec ses fidles, je les ai quitts les laissant
accomplir la prire du dbut de laprs-midi Dohr et me suis repos
dans une chambre jusquau milieu de laprs-midi Asr . Jai demand
ensuite la permission de revoir le Maitre, et elle me fut accorde.
Une fois installs, Il ma dit : sur quel point nous nous sommes arrts
ce matin ?
Jai dis : sur la question de la falsification de la Thora et de lvangile
et je lui ai exprim mon dsir de savoir plus.
Il ma dit : il vous est possible de le constater dans peu de temps, mais
dune faon vous considrer comme tranger la chrtient et ayant le
projet de ladopter comme culte. Considrez-vous aussi expert en
matire de copie et de traduction des originaux qui existent toujours : la
version hbraque, la version grecque et la version samaritaine. Il ne fait
aucun doute que vous allez choisir une des trois versions pour en faire
un modle de culte. Mais avant, vous avez comparez les trois versions et
vous vous tes arrt devant le Chapitre de la Gense de la version
hbraque qui dit quentre Adam et le dluge de No, il y a 1656 ans.
Vous prenez ensuite la version grecque et vous trouvez quelle dit
quentre Adam et le dluge de No, il y a 2260 ans. Il vous reste la
version samaritaine, vous la prenez et vous trouvez quelle dit quentre
Adam et le dluge de No, il y a 2307 ans. Aprs avoir constat ces
diffrences, vous entendrez les hbreux, les grecques et les syriaques
chacun dire que sa version est la parole de Dieu qui na gure chang et
elle est copie conforme de loriginal et inspire par Dieu, etc., et
maintenant que pensez vous de la priode qui spare Adam de No et
quest ce que vous pensez de ces trois versions ?
Jai dis : jai pens que la falsification ne concerne que deux sur les trois
versions
Il ma dit : comment arriverez-vous distinguer celle qui a chapp la
falsification ?
Jai dis : il ny a pas de possibilit de le savoir car le doute concerne les
trois la fois
Il ma dit : ne croyez pas que la diffrence concerne que la priode
Adam/No, mais vous trouverez dautres dans la plupart des versions
Jai dis : une seule diffrence suffit, car si la falsification est constate
dans un seul endroit du livre, tout le livre est susceptible dtre falsifi
Il ma dit : sans cette mthode comparer les livres, nul ne peut savoir
sils ont t falsifis ou pas, et comment le pourrait-il celui qui adopte
une seule version et ignore les autres, surtout que chaque glise par son
excs exclue sa version de toute falsification et la considre comme
authentique, traduite mot pour mot de loriginale, et aprs tout a elle se
donne le mal de le prouver avec tous les moyens quelle trouve
ncessaires .
Puis ajouta : si vous voulez, je mtalerai sur ce sujet pour que vous
soyez convaincu
Jai dis : je me contente de ce que vous avez dis, cela me suffit comme
preuves
Lorsque nous avons termin notre conversation, Monsieur Hassan le
kabyle est entr, il tait venu voir le Maitre avant son retour
Mostaganem. Javais lespoir de rencontrer ce Monsieur et le voil assis
devant moi. Aprs lchange des rvrences, je voulais savoir ses
sentiments actuels par rapport au pass.
28
Chapitre 3, verset 22
Chapitre 6, verset 4
30
Chapitre 4, verset 35
29
son annonce, par inspiration divine, quil est le sceau des prophtes et
aucun prophte napparaitra aprs lui jusqu la fin des temps. Cette
dclaration a t entendue par ses compagnons et ils y croyaient. Quant
nous, nous lobservons car quatorze sicles sont passs, alors que dans
les anciens temps aucune priode analogue et aussi longue na t tablie
sparant un prophte dun autre, et ainsi cela prouve le bien fond de sa
prophtie
La deuxime chose : le Coran a lanc un dfit aux contemporains du
Prophte () dapporter un chapitre analogue au Coran, et il a annonc
quils ne pourront pas le faire, ainsi que les gnrations ultrieures.
Ainsi, les humains se voient incapables de dfier le Coran jusqu la fin
des temps, et ce verset en est la preuve : Si vous avez un doute sur ce
que Nous avons rvl Notre Serviteur, tchez donc de produire une
sourate semblable et appelez vos tmoins que vous adorez en dehors
d'Allah, si vous tes vridiques, Si vous n'y parvenez pas et, coup
sr, vous n'y parviendrez jamais 31, Ainsi les lettres (ny-pas) attestent
de limpuissance des hommes raliser ce dfit lpoque du Prophte
(), et les lettres (ny-jamais) attestent de leur impuissance au-del de son
poque, et ce miracle restera quoi que le temps durera. Voyez comment
les compagnons croyaient seulement, et nous, nous lobservons. Les
sicles ont engendr des ennemis du Coran et pas un seul ne put
apporter mme pas un verset analogue .
Le Maitre stala sur ce sujet jusqu la prire du (Maghreb). En sortant, je
mmerveillais de la grandeur de lIslam et mme plus grandement de ce
que j'ai entendu sur lIslam et je dormi cette nuit-l en croyant ,
louangeant le Trs-Haut.
Au matin de mon deuxime jour, jallais voir le Maitre et lai trouv avec
quelques visiteurs. Aprs mtre install, il me demanda de mes
nouvelles et lui ai rpondu que jallais au mieux grce sa frquentation.
Puis il me demanda : jai lu dans les livres des chrtiens leurs critiques
des musulmans, que ceux-ci croient labrogation des lois prescrites
auparavant, et ainsi ils critiquent les annulations des lois prescrites dans
31
le Coran par le Coran, en disant que Dieu nest pas un homme qui
annule aujourdhui ce quil a prescrit hier, et aucune loi nest valable que
celles rvles Mose, et elles restent des lois constantes jusqu la fin
des temps. Alors comment expliquer les lois apportes par Mohammed
() qui sont distinctes des lois de Mose ?
Jai dis : certes ! Ils disent ainsi .
Il a dit : je ferai abstraction des preuves des annulations des lois dans
lancien Testament, car je me demande quelle serait la rponse des
chrtiens si on leur dit que la loi de Mose est venue avec des
prohibitions, des licites, des rgles, des rites religieux et autres devoirs
cultuelles, et la situation dans laquelle se trouvent les chrtiens, de
pratiquants parlant, na rien voir avec la loi de Mose, car ils ne
permettent pas ce qui est licite et permettent ce qui est illicite, et ne se
conforment pas au rituel religieux selon la loi de Mose. Alors comment
peuvent-ils parler de leur appartenance ses lois pendant quils ne
lobservent pas ?! Et la question qui se pose : la situation dans laquelle ils
se trouvent ; est vue comme une annulation ou une altration des lois ?
Jai dis : probablement la deuxime .
Il a dit : que ce soit la premire ou la deuxime, ils feraient mieux de
faire leur propre autocritique avant de critiquer les autres. Mais Jsus a
dit vrai dans lvangile : Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'il
de ton frre, et n'aperois-tu pas la poutre qui est dans ton il ? 32. Ce
qui est trange dans la foi chrtienne, est la violation de la majorit des
lois rvles dans la Thora, si ce nest pas la totalit, alors que Jsus a dit
dans lvangile : Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou
les prophtes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir 33.
Cette violation a commenc au moment o Pierre, qui nest ni prophte
ni homme infaillible, et les chrtiens nont aucune dcharge qui leur
permet de sacquitter des lois de Mose, que seulement ce que Pierre a dit
avoir vu dans une vision quune grande nappe est descendue du ciel
contenant des animaux purs et impurs. Il entendit galement une voix
32
33
qui lui disait : Pierre, lve-toi, tue, et mange . Ainsi tous les aliments
qui taient interdits de consommation dans lancien Testament furent
permis, aucune diffrence nest faite ; la chair d'une bte morte, le sang,
la viande de porc et ce sur quoi on a invoqu un autre que Dieu, la bte
touffe, la bte assomme ou morte d'une chute ou morte d'un coup de
corne, et celle qu'une bte froce a dvore. Tout ceci est licite pour eux
comme si la loi de Mose navait jamais exist ni approuve par Jsus.
Aussi toute forme de prire judaque : prosternation, gnuflexion, jeune
et laumne lgale ont t affranchies par caprice et non par loi divine .
Jai dis : en fait, ils disent que les postures corporelles et rituelles dans
la loi de Mose ne sont que symboliques par rapport lessentiel qui est
un appel entendu dans les profondeurs de ltre
Il a dit : ce ne sont que des raisonnements sophistiqus quils mettent
en avant lorsquils sont confront cette question, car ils savent trs bien
que Jsus avait un cur trs pur par rapport eux, et une parfaite
conscience compare la leur, et tout cela ne la pas empch dtre un
serviteur de Dieu, priait, se prosternait, pleurait, suppliait comme en
tmoigne lvangile et les chrtiens eux-mmes. Il en est de mme pour
les autres prophtes et messagers qui en plus de leurs prosternation,
obissaient Dieu, sinterdisaient limpuret et se permettaient tout ce
qui est sain, et nont t envoys par Dieu que pour cette raison, sinon
quel aurait t lintrt de leur message ?
Ds quil a finit, je me rendis compte de lerreur dans laquelle je me
trouvais. Puis mautorisa partir.
Au matin du troisime jour, on sest revus. Aprs quelques changes
varis, il ma dit : avez-vous une ide de ce que vous prchiez et
pensiez que vous guidez les gens dans la bonne voie ? Vous alliez voir le
musulman ayant une foi saine dans lunicit de Dieu, respectait tous les
prophtes et messagers et avait la certitude quils obissaient Dieu, et
vous lui proposiez de remplacer lunicit (de Dieu) par la Trinit, de lui
faire croire que les prophtes ntaient pas infaillibles. Ce musulman
tait purifi corporellement, propre au niveau de ses habits, vertueux,
dvot comme le lui recommande lislam, et vous lui disiez : si tu veux
la salut ternel, te suffit comme foi de dire que jsus est le fils de Dieu et
il est le dieu crucifi, etc... ; abandonne toute chose relative lIslam .
Ainsi, grce vos efforts et vos conseils, il cessera dtre unitaire, dtre
propre et purifi, sera corrompu, mangera du porc, consommera de
lalcool etc, cest ce que vous lui ordonniez de faire et lui promettiez la
grande rcompense et le salut ternel. Cest ce que vous faisiez, si vous le
savez, trs bien, sinon je vous en informe .
Aprs avoir entendu ses propos, je ne faisais que mpriser ma personne,
et lui ai dis : Maitre, Satan ma tromp et me voici aujourdhui repenti,
regrettant mon pass et je demande Dieu la russite dans mon avenir.
Mais le plus grand regret que jprouve, cest davoir fais sortir deux
hommes de lIslam et sont aujourdhui comme vous le savez, ils habitent
Constantine, et je souhaite que Dieu les fait revenir vers la bonne voie .
Il ma dit : si vous pensez quils se sont gars par votre garement,
alors ils sauront tre guids par votre repentance, avec la permission de
Dieu. Ne vous dcouragez pas de leur donner conseil, et par Dieu que
nos desseins soient raliss .
Jai dis : sil ny avait pas ces deux hommes et une femme christianise
avec sa fille et qui travaillent avec les missionnaires, je ne me serai pas
permis de vous quitter .
Il ma dit : vous comptez partir quand ?
Jai dis : demain si vous le permettez
Il ma dit : que la paix vous accompagne, et donnez-nous de vos
nouvelles .
Au matin du quatrime jour, je fus accompagn la gare par quelques
amis de la zaoua, et je pris le train en ayant confiance en Dieu.
Aprs trois jours de mon arrive Constantine, jcrivis au Maitre
linformant de mes nouvelles et les dtails de mon retour :
Au nom dAllah, le Clment, le Misricordieux
34
La Rdaction dal-Balgh :
Monsieur Mbarek ben Slimane envoya une deuxime lettre annonant le
retour des deux hommes lIslam quil avait gars, en dtaillant sa
mission de rparation et demande que cette lettre soit publie dans notre
journal.
ben M). Ce dernier 35 ans et tait mari. Sa femme est dcde lui
laissant deux filles qui sont maintenant sous la charge de lassociation
protestante mthodiste.
Jai racont aux frres votre tristesse et celles de vos disciples leur sujet,
et je leur ai dis que vous esprez entendre une bonne nouvelle par leur
retour lIslam.
Aprs avoir remis mon entire confidence en Dieu, et soutenu par une
vision o je vous ai vu la veille, vous mavez donn un papier pli en me
disant de le donner mes deux amis qui nhsiteront pas laccepter. Jai
donc pris ce papier et je suis all les voir et on la ouvert ensemble et on
trouv crit en vert je tmoigne quil ny a nulle divinit hormis Allah,
Unique, sans associ et notre seigneur Mohammed est son serviteur et
messager , et ils ont accept de prendre le papier.
Je me suis runi avec eux le matin, puis laprs midi jusquau soir. Puis
nous nous sommes revus le lendemain qui tait un dimanche. Ils
voulurent aller la messe et je les ai accompagns par prcaution A
notre retour, nous avons pass toute la journe parler jusquau soir, et
finalement ils ont accept la Vrit et leur curs rayonnaient par ses
lumires Allah est le dfenseur de ceux qui ont la foi, Il les fait sortir
des tnbres la lumire 37, ils ont prononc lattestation de foi et se
sont repenti de la doctrine de la Trinit. A ce moment-l, jai rcit avec
le frre (R A ben M) quelques verset du Coran du dbut de Sourate Kahf
jusqu Sa parole : Quelle monstrueuse parole que celle qui sort de
leurs bouches! Ce qu'ils disent n'est que mensonge 38. Nous avons
cltur notre runion par demander pardon Dieu, par les invocations et
par les prires de proximits au profit de notre Prophte (). Grce
Dieu et chacun de nous partit le cur apais.
Nous nous sommes revus le lendemain et je leur ai lu larticle de
Monsieur Hassan le kabyle , qui leur a procur un immense
soulagement dtre revenu vers lIslam, mais je regrette quils naient pas
37
38