LTE Et Le Réseau 4G Par (WWW - Heights Book - Blogspot.com) PDF
LTE Et Le Réseau 4G Par (WWW - Heights Book - Blogspot.com) PDF
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LTE et les
rseaux
4G
Ya n n i c k B o u g u e n
ric Hardouin
Franois-Xavier Wolff
1
1
11
15
20
24
26
27
31
32
CHAPITRE 2
33
33
37
48
50
52
CHAPITRE 3
59
60
73
78
85
91
94
96
96
VIII
97
98
CHAPITRE 4
99
100
110
112
118
CHAPITRE 5
Le MIMO......................................................................................................................................................
Le MIMO ................................................................................................................................................
Structure gnrale des traitements MIMO en LTE .................................................................................
Schmas MIMO normaliss en voie descendante...................................................................................
Schmas MIMO possibles en voie montante ..........................................................................................
Modes de transmission ............................................................................................................................
Rfrences ...............................................................................................................................................
119
119
132
135
142
143
144
CHAPITRE 6
147
147
154
156
158
160
CHAPITRE 7
161
163
167
178
CHAPITRE 8
181
182
183
184
188
190
193
IX
CHAPITRE 9
195
196
201
210
CHAPITRE 10
211
211
217
222
226
233
239
242
CHAPITRE 11
HARQ ...........................................................................................................................................................
Principe de lHARQ ................................................................................................................................
LHARQ en LTE .....................................................................................................................................
Procdure HARQ en voie descendante ...................................................................................................
Procdure HARQ en voie montante ........................................................................................................
Rfrences ...............................................................................................................................................
243
244
246
252
255
260
CHAPITRE 12
261
262
268
271
272
279
279
CHAPITRE 13
281
282
288
296
CHAPITRE 14
308
309
314
318
CHAPITRE 15
319
319
322
325
326
CHAPITRE 16
327
328
331
332
335
337
CHAPITRE 17
345
346
346
348
349
350
355
361
CHAPITRE 18
367
367
369
381
382
CHAPITRE 19
393
394
396
399
XI
La scurit..................................................................................................................................................
Quelques dfinitions ................................................................................................................................
Les principaux axes de scurit dans le systme EPS .............................................................................
Larchitecture de la scurit ....................................................................................................................
Lauthentification de labonn dans le systme EPS ..............................................................................
La gestion des cls et des contextes de scurit dans le systme EPS ....................................................
Le chiffrement et la protection de lintgrit au sein du systme EPS....................................................
La gestion de la scurit en mobilit .......................................................................................................
441
442
443
446
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453
458
465
CHAPITRE 21
475
475
477
477
478
487
CHAPITRE 22
489
489
492
495
CHAPITRE 23
LTE-Advanced...........................................................................................................................................
Introduction .............................................................................................................................................
Contexte rglementaire : rle de lIMT-Advanced .................................................................................
Cahier des charges du LTE-Advanced ....................................................................................................
Principales nouvelles fonctionnalits ......................................................................................................
Perspectives dvolution du LTE ............................................................................................................
Rfrences ...............................................................................................................................................
499
499
500
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503
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Annexe
Avant-propos
Ce livre a pour ambition de prsenter la technologie LTE normalise par le 3GPP, de manire
accessible et commente. Les concepts et techniques qui la sous-tendent sont expliqus en des
termes aussi simples que possible, de sorte que le lecteur non ncessairement familier avec les
systmes radio mobiles puisse acqurir une vue densemble de leurs principes de fonctionnement.
Le lecteur dj familier avec les technologies GSM et UMTS/HSPA trouvera une description
dtaille des principaux mcanismes normaliss en LTE, ainsi que les motivations des choix de
conception associs. Si certaines parties sont accessibles tous, la plupart dentre elles prsupposent que le lecteur possde une formation lmentaire en communications numriques. De mme, si
nous avons autant que possible limit lusage des mathmatiques, un nombre restreint de parties
supposent que le lecteur ait des connaissances en algbre linaire et probabilits.
Il est important dindiquer que ce livre est conu comme un compagnon explicatif aux spcifications du LTE, mais ne prtend pas sy substituer. En particulier, nous ne dcrivons pas dans tous
leurs dtails lensemble des mcanismes normaliss, mais donnons les cls des principaux pour que
le lecteur puisse dchiffrer par lui-mme les spcifications. Par ailleurs, ces dernires sont par
nature appeles voluer au cours du temps : de nouvelles fonctionnalits sont rgulirement introduites, des corrections (mineures) pouvant aussi tre apportes. Le livre se concentre sur les spcifications de la premire version du LTE (appele la Release 8 du 3GPP), un chapitre tant dvolu
son volution LTE-Advanced (dfinie partir de la Release 10).
Toutes les spcifications et rapports techniques du 3GPP auxquels nous nous rfrons dans cet
ouvrage sont disponibles en ligne ladresse http://www.3gpp.org/specification-numbering. Nous
citons galement souvent des documents discuts en runion de normalisation ; ces derniers sont
disponibles sur le site Internet du 3GPP, ladresse http://www.3gpp.org/ftp/.
Notons enfin que les opinions exprimes dans ce livre sont celles des auteurs et ne refltent pas
ncessairement celles de leur employeur.
Nous esprons que ce livre sera utile la comprhension de cette nouvelle technologie, appele
devenir incontournable dans le quotidien de chacun dans le futur.
1
LTE, la rvolution de lUMTS
Sommaire : Le contexte historique Les motivations pour lintroduction du LTE Le processus de
normalisation au sein du 3GPP Les exigences dfinies par le 3GPP Les bandes de frquences
pour le LTE Les services Les performances du LTE
Ce chapitre prsente, dans un premier temps, les tapes majeures du dveloppement des rseaux
mobiles, de leurs premiers pas dans les annes 1970 leurs dernires volutions. Ces rappels permettront de mieux apprhender le contexte dmergence du LTE (Long Term Evolution), qui constitue un
systme dit de quatrime gnration. Puis, les motivations pour la dfinition dune nouvelle gnration de systmes mobiles sont examines. Cest ensuite le processus de normalisation du LTE au sein
du 3GPP (3rd Generation Partnership Project) qui est dcrit, ainsi que les objectifs ayant prsid sa
conception. Nous prsentons alors les frquences alloues au LTE, ainsi que les services envisags
grce cette nouvelle technologie. Les performances atteintes par le LTE sont quantifies. Nous
terminons par un aperu des volutions du LTE depuis sa version initiale.
Un peu dhistoire
En lespace dune vingtaine dannes, lusage des services de communications mobiles a connu un
essor remarquable. La figure suivante illustre lvolution du nombre dabonns mobiles au regard
de la population mondiale : on compte fin 2011 prs de 6 milliards dabonns travers le monde,
soit 87 % de la population mondiale [UIT, 2012]. Cest vritablement un nouveau secteur de
lindustrie mondiale qui sest cr, regroupant notamment constructeurs de circuits lectroniques,
constructeurs de terminaux mobiles, constructeurs dinfrastructures de rseaux, dveloppeurs
dapplications et de services et oprateurs de rseaux mobiles.
Conues lorigine pour offrir un service de tlphonie mobile uniquement, les technologies de
communications radio mobiles ont considrablement volu et permettent dsormais une
connexion haut-dbit en situation de mobilit. Les rseaux mobiles compltent ainsi les rseaux
daccs rsidentiels tels que x-DSL (x-Digital Subscriber Line) et FTTH (Fiber To The Home) pour
laccs haut-dbit Internet. Les utilisateurs de terminaux mobiles peuvent naviguer sur le Web,
utiliser leurs applications et services prfrs, consulter leurs courriels, tlcharger des vidos, de la
musique, regarder la tlvision, partager des photos, tout cela sur le mme terminal et en mobilit.
Ainsi, cette dernire nest plus un frein laccs aux contenus numriques. Dans certains pays
dpourvus de rseau fixe fiable et dvelopp, les rseaux mobiles se substituent mme aux rseaux
rsidentiels et sont lunique moyen daccder Internet.
Figure 1-1
Une cellule est contrle par un metteur/rcepteur appel station de base, qui assure la liaison
radio avec les terminaux mobiles sous sa zone de couverture. La couverture dune station de base
est limite par plusieurs facteurs, notamment :
la puissance dmission du terminal mobile et de la station de base ;
la frquence utilise ;
le type dantennes utilis la station de base et au terminal mobile ;
lenvironnement de propagation (urbain, rural, etc.) ;
la technologie radio employe.
Une cellule est communment reprsente sous la forme dun hexagone ; en effet, lhexagone est le
motif gomtrique le plus proche de la zone de couverture dune cellule qui assure un maillage
rgulier de lespace. Dans la ralit, il existe bien entendu des zones de recouvrement entre cellules
adjacentes, qui crent de linterfrence intercellulaire.
On distingue plusieurs types de cellules en fonction de leur rayon de couverture, li la puissance
dmission de la station de base, et de leur usage par les oprateurs.
Les cellules macro sont des cellules larges, dont le rayon est compris entre quelques centaines de
mtres et plusieurs kilomtres. Les cellules macro couvrent lensemble dun territoire de manire
rgulire et forment ainsi lossature de la couverture dun rseau mobile. Elles sont contrles
par des stations de base macro dont la puissance est typiquement de 40 W (46 dBm) pour une
largeur de bande de 10 MHz. Leurs antennes sont places sur des points hauts, comme des toits
dimmeubles ou des pylnes.
Les cellules micro sont des cellules de quelques dizaines une centaine de mtres de rayon,
destines complter la couverture des cellules macro dans des zones denses ou mal couvertes.
Les stations de base associes sont appeles des stations de base micro et leur puissance est de
lordre de 10 W (40 dBm). Leurs antennes sont typiquement places sous le niveau des toits,
gnralement en faade de btiments.
Les cellules pico poursuivent le mme but que les cellules micro, mais sont associes des puissances plus faibles, de lordre de 0,25 5 W (24 37 dBm). Elles peuvent notamment servir
couvrir des hot spots, ou de grandes zones intrieures (indoor), tels que des aroports ou des
centres commerciaux. Les antennes des stations de base pico peuvent tre places comme celles
des stations de base micro, ou au plafond ou contre un mur lintrieur de btiments.
Les cellules femto sont de petites cellules dune dizaine de mtres de rayon, principalement
destines couvrir une habitation ou un tage de bureaux. Elles sont associes des puissances
faibles, de lordre dune centaine de mW (20 dBm), et sont gnralement dployes lintrieur
des btiments.
Chaque station de base requiert un site radio, habituellement acquis ou lou par loprateur de
rseaux mobiles, lexception des stations de base femto qui peuvent tre dployes par lutilisateur. On notera que seules les cellules macro sont gnralement dployes selon un motif cellulaire
rgulier, les autres types de cellules venant dans la plupart des cas seulement complter localement
la couverture, formant alors un rseau dit htrogne.
Figure 1-3
Lhistoire des rseaux mobiles est jalonne par trois tapes principales, auxquelles on donne
couramment le nom de gnration. On parle des premire, deuxime et troisime gnrations de
rseaux mobiles, gnralement abrges respectivement en 1G, 2G et 3G. Ces trois gnrations
diffrent principalement par les techniques mises en uvre pour accder la ressource radio.
Lvolution de ces techniques est guide par la volont daccrotre la capacit ainsi que les dbits
offerts par le systme dans une bande de frquences restreinte. En effet, les frquences sont des
ressources trs rares car convoites par de multiples applications (tlvision, radio, faisceaux hertziens, liaisons satellites, rseaux privs, communications militaires, etc.). Dans les diffrents pays
du monde, le spectre disponible au dbut des annes 1980 tait dj trs limit. Aussi le dveloppement des rseaux mobiles a t, et est toujours, principalement conditionn par la capacit des ingnieurs tirer le meilleur parti des ressources spectrales disponibles. Initialement, la capacit des
rseaux mobiles se traduisait par le nombre maximal de communications tlphoniques pouvant
tre maintenues simultanment sous couverture dune mme cellule. De nos jours, avec le dveloppement de lusage des services de donnes, la capacit dun rseau se matrialise aussi par le
nombre dutilisateurs pouvant tre connects simultanment aux services de donnes, ainsi que par
le dbit moyen par utilisateur lors dune session de transfert de donnes. Plus gnralement, la
capacit dun rseau peut tre reprsente par le dbit total maximal pouvant tre coul par une
cellule fortement charge.
La liaison entre lUE et la station de base est spcifique au sens de transmission entre ces deux entits.
En effet, lUE dispose typiquement dune puissance dmission infrieure celle de la station de base,
dantennes moins performantes et de ressources de calcul moindres, qui limitent la complexit des
traitements du signal mis en uvre. On distingue ainsi deux voies de communication :
la voie montante ou UL (UpLink), o lUE transmet vers la station de base ;
la voie descendante ou DL (DownLink), o la station de base transmet vers lUE.
Un autre lment caractrisant un systme mobile est la technique de sparation entre la voie
montante et la voie descendante. Cette technique est aussi appele le duplexage. Deux modes de
duplexage sont possibles.
Dans le duplexage en frquence ou mode FDD (Frequency Division Duplex), les voies montante
et descendante oprent sur des frquences diffrentes.
Dans le duplexage en temps ou mode TDD (Time Division Duplex), les voies montante et
descendante oprent sur les mmes frquences mais sont spares dans le temps. Le mode TDD
requiert une synchronisation temporelle entre les stations de base, exigence parfois complexe
garantir dun point de vue oprationnel.
De ces trois systmes, le GSM est celui qui a rencontr le plus large succs. Il fut dploy dans un
grand nombre de pays, permettant litinrance entre ces derniers. Ce succs fut rendu possible par
une dmarche de normalisation mise en place au niveau europen au dbut des annes 1990. Les
pays europens avaient su en effet tirer les enseignements des cueils de la 1G en matire dincompatibilit des systmes. Lassurance dune itinrance au sein des pays europens, ainsi que des
cots de production rduits via des conomies dchelle lies la taille du march, incitrent
dautres pays adopter cette technologie. Le GSM devint ainsi le premier systme dploy sur
quasiment lensemble du globe. En 2012, on compte 212 pays possdant au moins un rseau GSM.
Par ailleurs, les rseaux GSM dploys travers le monde couvrent plus de 90 % de la population
mondiale [GSMA, 2012].
Les systmes 2G ont pour principal point commun dtre bass sur des codages et des modulations
de type numrique : le signal de parole est transform en un train de bits avant modulation et transmission sur linterface radio. Lintroduction du numrique dans les technologies radio mobiles fut
llment qui permit le net accroissement de la capacit des rseaux, grce aux puissants traitements mathmatiques du signal quil autorise. Par ailleurs, des techniques daccs multiple plus
labores que le FDMA furent employes. GSM et PDC sont par exemple bass sur une rpartition
en frquences FDMA entre les cellules, combine une rpartition en temps sur la cellule appele
TDMA (Time Division Multiple Access). Dautre part, les voies montante et descendante sont spares en frquence (mode FDD). LIS-95 utilise une rpartition par codes appele CDMA (Code
Division Multiple Access). Ces techniques accrurent largement lefficacit spectrale des systmes,
cest--dire le dbit pouvant tre coul par Hertz par cellule. titre dexemple, une cellule GSM
peut supporter une cinquantaine dappels voix simultans et ce chiffre double quasiment si le
schma de codage de la voix est rduit au format demi-dbit (half-rate).
Le succs des systmes 2G fut et demeure considrable. Fin 2011, plus de deux tiers des utilisateurs
de services mobiles sont connects via un terminal 2G. Ce succs sexplique dune part par le gain
des rseaux en capacit, mais aussi par louverture du march des tlcommunications mise en
uvre dans de nombreux pays au cours des annes 1990. Cette nouvelle donne a introduit la
concurrence au sein de marchs jusqualors monopolistiques, rduisant de manire significative les
tarifs en vigueur. En outre, ladoption du GSM par un grand nombre de pays a conduit faire
baisser les cots de production des quipements, contribuant ainsi la dmocratisation de la technologie.
Les systmes 2G prsentent toutefois plusieurs limites. La plus importante est dordre capacitaire,
impliquant des rejets dappels aux heures les plus charges de la journe malgr la densification des
rseaux. La seconde est dordre fonctionnel. ses dbuts, le GSM utilisait un rseau cur
commutation de circuit par lequel laccs aux services de donnes tait particulirement lent. Afin
daccrotre les dbits fournis, le rseau daccs GSM fut connect un rseau cur appel GPRS
(General Packet Radio Service). Cette volution amliora la prise en charge des services de
donnes. En complment de ce dveloppement, la technologie daccs radio EDGE (Enhanced
Data rates for GSM Evolution) rendit possible des dbits de lordre de 240 Kbit/s par cellule grce
lamlioration des techniques daccs au canal radio. Toutefois, la fin des annes 1990, les
dbits fournis par les rseaux 2G taient encore trop limits pour que laccs aux services de
donnes soit fluide. Cette limitation fut lorigine de la dfinition des technologies 3G.
10
HSPA+ est un terme qui regroupe plusieurs volutions techniques visant principalement amliorer :
les dbits fournis aux utilisateurs et la capacit du systme ;
la gestion des utilisateurs always-on.
Le HSPA+ a t normalis par le 3GPP au cours des Releases 7 (2007) et 8 (2008). Lamlioration
des dbits et de la capacit est rendue possible par lintroduction de nouvelles techniques. En voie
descendante, la modulation 64QAM est dsormais prise en charge, de mme que la modulation
16QAM en voie montante. En complment, une cellule peut transmettre des donnes un utilisateur sur deux porteuses simultanment en voie descendante, laide de la fonctionnalit DCHSDPA (Dual Carrier HSDPA). Le spectre supportant la transmission nest donc plus limit
5 MHz mais 10 MHz. Les dbits fournis lutilisateur sont potentiellement doubls. De plus, la
largeur de bande plus leve permet au systme une gestion plus efficace des ressources spectrales.
La fonctionnalit MIMO (Multiple Input Multiple Output) est galement introduite pour amliorer
les dbits en voie descendante. Les utilisateurs always-on sont mieux pris en compte via des fonctionnalits regroupes sous le terme de CPC (Continuous Packet Connectivity). Le HSPA+ intgre
enfin une option darchitecture qui rduit la latence du systme via la suppression du contrleur de
stations de base pour les services de donnes. Les volutions HSPA+ apportent ainsi des gains trs
significatifs en termes de dbits, de capacit et de latence et renforcent la prennit des rseaux 3G.
tat des lieux de lUMTS
Le tableau suivant dresse une comparaison non exhaustive des technologies 3GPP hors LTE
jusqu la Release 8.
Comparaison des technologies GSM, UMTS Release 99, HSPA et HSPA+ Release 8
[UMTS forum, 2010]
GSM/GPRS/EDGE
UMTS Release99
HSPA
HSPA+ Release 8
Dbit maximal UL
118 Kbit/s
384 Kbit/s
5,8 Mbit/s
11,5 Mbit/s
Dbit maximal DL
236 Kbit/s
384 Kbit/s
14,4 Mbit/s
42 Mbit/s
300 ms
250 ms
70 ms
30 ms
200 kHz
5 MHz
5 MHz
FDMA/TDMA
CDMA
CDMA/TDMA
CDMA/TDMA
GMSK
8PSK
QPSK
BPSK
QPSK, 16QAM
BPSK, QPSK
900/2100
900/2100
900/2100
Latence
Largeur de canal
Technique daccs
multiples
Modulation DL
Modulation UL
LUMTS et son volution HSPA sont aujourdhui largement dploys sur tous les continents. Ils ont
rencontr un succs commercial croissant en lien avec le dveloppement de nouveaux usages (Internet
mobile, TV, vido, applications mobiles) mais aussi grce larrive de nouveaux terminaux favorisant ces usages (smartphones, cls 3G+, modules intgrs aux ordinateurs portables).
11
Vers le LTE
Le LTE a t envisag ds novembre 2004 comme lvolution long terme de lUMTS (do son
nom de Long Term Evolution), lors dun atelier organis par le 3GPP appel Future Evolution
Workshop. Cette volution tait alors destine maintenir la comptitivit de lUMTS sur un
horizon de dix ans et au-del [NTT DoCoMo et al., 2004]. Les travaux sur cette nouvelle norme ont
dbut au 3GPP en janvier 2005 avec une tude de faisabilit, qui sest conclue en septembre 2006
avec la dfinition des grands principes de la technologie LTE [3GPP 25.912, 2006]. Les travaux de
spcification proprement dit se sont alors drouls jusqu dcembre 2008, date o la premire
version des spcifications a t approuve. Le LTE est ainsi dfini dans la Release 8 du 3GPP. Du
fait du saut technologique quil reprsente par rapport au HSDPA, le LTE est considr comme
constituant une quatrime tape de lvolution des rseaux daccs mobiles, ou 4G. On peut ainsi
vritablement parler dune rvolution de lUMTS, plutt que dune volution.
linstar de chaque nouvelle gnration de rseau daccs, le LTE a pour objectif de proposer une
capacit accrue et fait appel une nouvelle technique daccs la ressource frquentielle. Cet
ouvrage dcrit la norme LTE, et explique les choix de conception effectus. En particulier, les
volutions technologiques par rapport au HSPA sont largement documentes.
Notons que le dveloppement de la famille de systmes CDMA2000 ne connatra pas dvolution
comparable au LTE. En effet, les oprateurs ayant dploy ces systmes ont fait le choix du LTE
pour la quatrime gnration de rseaux mobiles, de sorte que le dveloppement de la famille
CDMA2000 est destin sarrter.
La prochaine section prcise les motivations qui ont men la dfinition du LTE.
La capacit
En prambule, il convient de prciser les interactions entre capacit et dbit. Nous avons expliqu
que la capacit dune cellule correspond au trafic total maximal quelle peut couler en situation de
forte charge au cours dune priode donne. La capacit dune cellule est conditionne par lefficacit spectrale du systme et la ressource spectrale disponible. Comme nous lavons vu prcdemment, les techniques employes par les volutions HSPA impliquent un partage des ressources
entre les UE connects une mme cellule. Aussi, la prsence de plusieurs UE actifs sous une
mme cellule se traduit-elle par une rduction du dbit fourni chacun. En particulier, le dbit
moyen par utilisateur en situation de forte charge peut tre approch par la capacit divise par le
nombre dUE actifs dans la cellule. La capacit dun rseau limite donc la valeur des dbits dans un
scnario impliquant plusieurs UE actifs, ou le nombre dUE pouvant tre servis simultanment avec
un dbit donn.
12
Laccroissement des besoins de capacit est une constante dans lvolution des rseaux mobiles. En
effet, le progrs technologique des rseaux encourage de nouveaux types dusages, grce une
exprience utilisateur plus confortable et un cot pour labonn gnralement stable ou dcroissant.
Ces nouveaux usages, coupls la dmocratisation de leur accs, incitent en retour une utilisation
plus intensive des rseaux. Les besoins de capacit vont donc croissant, et la technologie se doit
dvoluer constamment pour les satisfaire.
Les gains associs aux volutions HSPA et HSPA+ ont renforc la capacit des rseaux par rapport la
Release 99 et au GSM. Toutefois, cet accroissement est jug trop faible terme par les oprateurs. La
mise sur le march de terminaux tels que les smartphones ou les cls 3G+ a entran lexplosion des
usages de services de donnes mobiles. Lutilisation de rseaux mobiles comme alternative aux rseaux
de donnes rsidentiels est aussi lorigine de la trs forte croissance du trafic de donnes mobiles. Le
facteur de croissance annuelle de ce dernier au niveau mondial tait suprieur 100 % en 2011 et ce
rythme devrait se maintenir dans les annes suivantes. Face cette augmentation du trafic, les oprateurs de rseaux 3G doivent activer de nouvelles porteuses sils souhaitent maintenir des dbits satisfaisants. Cette activation est envisageable sous rserve de disponibilit des ressources frquentielles
ncessaires. Or, dans de nombreux pays, le nombre de porteuses disponibles par oprateur est trop
limit pour permettre un accompagnement de la monte en charge des rseaux. Cette limitation se
traduit aux heures charges par des rejets dappels et par une rduction des dbits fournis aux abonns.
Fin 2004, date laquelle le LTE a t pour la premire fois discut au 3GPP, les prvisions de trafic
indiquaient dj clairement que les besoins de capacit augmenteraient significativement. On
constate a posteriori que cette anticipation sest vrifie. Une raison majeure ayant motiv lintroduction du LTE est par consquent le besoin daccrotre la capacit des rseaux mobiles.
Les dbits
Lvolution des dbits suit une progression semblable celle de la capacit, chaque nouvelle technologie de rseaux mobiles augmentant les dbits et suscitant une attente de dbits suprieurs. Il
tait ainsi galement clair ds 2004 que le LTE devrait fournir de trs hauts dbits [NTT DoCoMo
et al., 2004]. Au-del des limitations capacitaires, le dbit fourni un utilisateur dpend de ses
conditions radio, lies en particulier sa position dans la cellule, des techniques de transmission
employes et de la ressource spectrale disponible.
Les valeurs des dbits fournis aux abonns ont nettement cr avec lintroduction des techniques
HSPA et HSPA+. Lintroduction de dbits suprieurs ceux fournis par les technologies HSPA est
toutefois une demande forte des utilisateurs et donc des oprateurs. Cette exigence est principalement guide par la volont doffrir en mobilit une exprience utilisateur comparable celle offerte
par les rseaux rsidentiels. Lutilisateur peut ainsi accder ses services favoris chez lui ou hors de
son domicile avec une fluidit homogne. En complment, le dbit est jug comme un facteur de
comparaison entre oprateurs et une course aux dbits est en marche dans certains pays. Enfin, des
dbits toujours plus levs ouvrent la porte lintroduction de nouveaux services, sources de
revenus et/ou de diffrenciation pour les oprateurs.
Lattente des oprateurs de fournir des dbits suprieurs ceux offerts par les rseaux HSPA sest
donc confirme au cours du temps, et est aujourdhui un des motifs de dploiement du LTE.
13
La latence
La latence dun systme est la mesure du dlai introduit par ce systme. On distingue deux types de
latence :
la latence du plan de contrle ;
la latence du plan usager.
La latence du plan de contrle reprsente le temps ncessaire pour tablir une connexion et accder
au service. La latence du plan usager reprsente le dlai de transmission dun paquet au sein du
rseau une fois la connexion tablie. Les notions de plan de contrle et plan usager seront dtailles
au sein du chapitre 2.
De manire gnrale, la latence traduit donc la capacit du systme traiter rapidement des
demandes dutilisateurs ou de services. Une latence forte limite linteractivit dun systme et
savre pnalisante pour lusage de certains services de donnes. LUMTS et ses volutions HSPA
offrent une latence du plan usager suprieure 70 ms, valeur trop importante pour offrir des
services tels que les jeux vido en ligne. Lamlioration de la latence est un des lments ayant
concouru la dcision de dfinir un nouveau systme.
Lmergence de lOFDM
Les travaux scientifiques sur la technique daccs OFDM (Orthogonal Frequency Division Multiplexing), considre pour les systmes de radiodiffusion ds la fin des annes 1980, se sont multiplis au dbut des annes 2000 dans loptique dune application aux rseaux mobiles. Ladaptation
de cette technique aux terminaux mobiles pour supporter de hauts dbits fut possible grce aux
progrs conjugus en traitement du signal et dans les quipements hyperfrquences. Lhistoire
rcente des rseaux mobiles montre quune nouvelle gnration est associe une nouvelle
mthode daccs aux ressources radio. Or, lOFDM offre plusieurs avantages pour des systmes
14
radio mobiles. En particulier, il bnficie dune grande immunit contre linterfrence entre
symboles cre par les rflexions du signal sur les objets de lenvironnement. En outre, lOFDM
permet de grer simplement des largeurs de bande variables et potentiellement grandes, ce qui,
comme nous lavons vu la section prcdente, tait une motivation de lintroduction du LTE.
Enfin, lOFDMA (Orthogonal Frequency Division Multiple Access) assure un partage ais des
ressources frquentielles entre un nombre variable dutilisateurs bnficiant de dbits divers. Pour
ces raisons, il fut dcid de baser le LTE sur lOFDM, en rupture avec le CDMA. Les progrs
scientifiques ont donc galement eu leur importance dans la dcision prise par le 3GPP de dfinir
un systme de nouvelle gnration. LOFDM et ses avantages seront dcrits en dtail au chapitre 6.
Le contexte industriel
Un lment cl ayant dclench les premiers travaux du 3GPP sur la dfinition dun nouveau systme
fut lmergence du systme WiMAX mobile (Worldwide Interoperability for Microwave Access
mobile), normalis par lIEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) et le WiMAX
Forum. Le 3GPP regroupe les entreprises qui ont accompagn le dveloppement des rseaux mobiles
bass sur le GSM ces vingt dernires annes. LIEEE et le WiMAX Forum regroupent quant eux
certaines de ces entreprises dites historiques , mais aussi des challengers qui avaient pour objectif
de pntrer le march des tlcommunications mobiles sur la base dune rupture technologique : le
WiMAX mobile, galement connu sous le nom IEEE 802.16e. Les travaux de dfinition du WiMAX
mobile commencrent au dbut des annes 2000 et aboutirent une premire version de spcifications
en 2005. Le WiMAX mobile, bas sur une technique daccs OFDM, offre alors une capacit suprieure celle fournie par lUMTS et son volution HSDPA Release 5. Les entreprises membres du
3GPP se devaient de ragir, et cest en 2005 que dbutrent les tudes sur le LTE. Certains membres
du 3GPP virent l lopportunit de reprendre des parts au sein dun march de la 3G domin par un
cercle restreint dentreprises, tant au niveau des terminaux quau niveau des infrastructures rseau. Un
dernier point majeur est celui des droits de proprit intellectuelle. LUMTS fut dvelopp sur la base
dune technique CDMA dont les brevets fondateurs sont dtenus par un nombre trs rduit de
socits. La redistribution des droits de proprit intellectuelle associs aux produits implmentant ces
15
brevets est donc particulirement ingale et affecte significativement les marges des entreprises ne
disposant pas dun portefeuille de brevets consquent. La dfinition dun nouveau systme bas sur
une technique bien connue du monde scientifique et industriel tait donc une opportunit pour quilibrer la balance des royalties entre les diffrents acteurs du monde des tlcoms. Au del des aspects
techniques, on constate donc que les enjeux industriels, stratgiques et financiers ont largement
contribu lavnement du LTE.
Prsentation du 3GPP
Le 3GPP est un consortium cr en 1998 linitiative de lETSI (European Telecommunications
Standards Institute). Le 3GPP a pour objectif de dfinir des spcifications permettant linterfonctionnement dquipements de constructeurs diffrents. Contrairement ce que son nom suggre, le
champ dactivits du 3GPP ne se limite pas la normalisation de systmes 3G. Son rle consiste
maintenir et dvelopper les spcifications des systmes :
GSM/GPRS/EDGE ;
UMTS (FDD et TDD) ;
LTE, ainsi que celles du rseau cur EPC.
Le 3GPP est compos dun groupe de coordination appel PCG (Project Coordination Group) et de
diffrents groupes de spcifications techniques appels TSG (Technical Specification Groups). On
retrouve quatre TSG au sein du 3GPP :
le CT (Core Network and Terminals) qui normalise les interfaces du terminal ainsi que ses capacits et est galement en charge de la normalisation des rseaux curs des systmes 3GPP ;
le GERAN (GSM/EDGE Radio Access Network) qui dveloppe laccs radio GSM/EDGE et les
interfaces associes permettant linterconnexion avec les rseaux daccs UMTS et LTE ;
le RAN (Radio Access Network) qui est en charge des spcifications des rseaux daccs UMTS
et LTE ;
le SA (Services and System Applications) qui dfinit les services ainsi que larchitecture globale
des systmes 3GPP.
Le 3GPP dfinit toutes les couches de chacun de ses systmes de communication. En outre, le 3GPP
normalise les mthodologies de test des quipements mettant en uvre ses technologies. Les tests sont
particulirement importants afin de vrifier quun quipement est conforme aux spcifications avant
sa mise sur le march, et pour vrifier quil satisfait des critres de performance minimaux.
Il convient dindiquer que le 3GPP nest pas un organisme de normalisation en tant que tel. Il
dfinit des spcifications techniques qui sont par la suite approuves et publies par des organismes
16
de normalisation rgionaux, propres un pays ou une rgion du monde. On peut citer six organismes de normalisation principaux qui travaillent la publication de ces normes :
ARIB (Association of Radio Industries and Business) et TTC (Telecommunication Technology
Comittee) pour le Japon ;
ATIS (Alliance for Telecommunications Industry Solutions) pour les tats-Unis ;
CWTS (China Wireless Telecommunication Standard Group) pour la Chine ;
ETSI (European Telecommunications Standards Institute) pour lEurope ;
TTA (Telecommunication Technology Association) pour la Core du Sud.
Figure 1-4
Organismes en charge
de la normalisation
des spcifications 3GPP
Les TSG sont eux-mmes rpartis en sous-groupes de travail. Ces groupes et sous-groupes sont forms
de reprsentants des acteurs (principalement industriels) du monde des rseaux mobiles, qui se runissent plusieurs fois par an. Ces acteurs doivent imprativement tre membres de lun des organismes de
normalisation partenaires du 3GPP. On y retrouve notamment des constructeurs de circuits lectroniques, des constructeurs de terminaux mobiles, des constructeurs dinfrastructures de rseau et des
oprateurs de rseaux mobiles. Les spcifications sont dfinies sur la base de contributions proposes et
prsentes par les membres individuels, discutes et souvent modifies afin daboutir un consensus.
Les modifications des spcifications approuves par les groupes de travail sont associes une
Release. Une Release correspond un ensemble de nouvelles fonctionnalits introduites dans la
norme par les groupes du 3GPP dans une priode de temps donne et reprsente un palier significatif dans lvolution des systmes. Le 3GPP a dfini neuf Releases entre 1998 et 2011 :
Release 97 : dfinition du GPRS ;
Release 99 : introduction de lUMTS ;
Release 4 : ajout de fonctionnalits au sein du rseau cur, notamment la sparation des couches
mdia et contrle pour le rseau cur circuit ;
Release 5 : introduction de lvolution HSDPA pour le rseau daccs UMTS ;
Release 6 : introduction de lvolution HSUPA pour le rseau daccs UMTS ;
Release 7 : introduction du HSPA+ MIMO ;
Release 8 : introduction des volutions HSPA+ CPC et DC-HSDPA, et premire Release du
rseau daccs LTE et du rseau cur EPC ;
17
Release 9 : volutions du DC-HSDPA, notamment en combinaison avec le MIMO, et introduction du DC-HSUPA ; seconde Release du LTE ;
Release 10 : volution multiporteuse du HSDPA (jusqu 4 porteuses, soit 20 MHz) et introduction de lvolution du LTE appele LTE-Advanced.
La Release 11 est en cours de dfinition au moment de ldition de cet ouvrage et est prvue pour
tre finalise en septembre 2012.
Cet ouvrage prsente le systme LTE/EPC : son architecture, son interface radio, les principales
procdures entre lUE et le rseau pour lenregistrement, la gestion des appels, la mobilit et la
scurit, les fonctionnalits dauto-optimisation et les cellules femto. En raison de la rupture du
LTE avec la technologie HSPA, laccent est mis sur les spcifications de la Release 8. Les fonctionnalits introduites dans les Releases ultrieures sont brivement indiques la fin de ce chapitre.
Une grande part de la Release 10 du LTE est prsente au sein du chapitre 23, o un aperu des
volutions du LTE attendues dans les futures Releases est galement esquiss.
Dans le cadre de ses travaux, le 3GPP travaille galement en collaboration avec dautres organismes de normalisation :
OMA (Open Mobile Alliance), qui a pour objectif de fournir des faciliteurs (enablers) de
services, indpendamment du rseau utilis pour y accder ;
IEEE, qui dfinit les spcifications WiFi 802.11 et WiMAX 802.16 ;
IETF (Internet Engineering Task force), qui dfinit les protocoles du monde dInternet ;
3GPP2, qui maintient et dveloppe les spcifications propres au CDMA2000 ;
ETSI/TISPAN, spcialis dans les rseaux fixes et convergents.
Le lecteur pourra se rendre ladresse http://www.3gpp.org/ pour obtenir plus dinformations
concernant lorganisation et les objectifs du 3GPP.
18
19
20
peuvent tre trouvs dans le document [3GPP 25.912, 2007], qui montre que toutes les exigences
ayant fond la conception du LTE sont satisfaites. Les performances du LTE sont discutes plus
loin dans ce chapitre.
21
22
Figure 1-5
Bandes
de frquences
alloues aux
technologies
IMT suite
la WRC-07
La bande de frquences 2,6 GHz est de largeur spectrale relativement importante, offrant la possibilit dutiliser des canaux frquentiels contigus de 10, 15 ou 20 MHz. Notons que cette bande avait
t identifie lors de la WRC-2000, mais ntait pas utilise jusqualors car elle ntait pas libre
dans de nombreux pays.
23
Pour le mode de duplexage FDD, on fait rfrence la notion de duplex pour voquer les bandes de
frquences distinctes qui supportent la voie montante et la voie descendante. Par exemple, un
duplex de 70 MHz correspond une bande de frquences de 70 MHz pour la voie descendante en
complment dune bande de frquences de largeur identique pour la voie montante. La bande
2,6 GHz a ainsi t organise en deux parties :
un duplex de 70 MHz de spectre FDD ;
50 MHz de spectre TDD.
La bande 800 MHz tant plus troite, il a t retenu de dfinir un duplex de 30 MHz de spectre pour
le mode FDD, sans rservation pour le mode TDD. Les directives europennes instituent par
ailleurs un cadre de neutralit technologique pour lutilisation des frquences, en lien avec la
dmarche engage par lUIT. Historiquement, les bandes de frquences taient affectes des technologies spcifiques. Les bandes 900 et 1 800 MHz ont t ddies la technologie GSM. Le lancement de lUMTS a t permis par lattribution de la bande 2,1 GHz. Le principe de neutralit
technologique guide lattribution des bandes de frquences 800 MHz et 2,6 GHz en Europe, les
licences nimposant pas lutilisation dune technologie spcifique. Il est en revanche habituel que le
rgulateur require des niveaux de performances minimaux lors des procdures dattribution de
frquences, conditionnant fortement la technologie dployer par les oprateurs.
24
Figure 1-6
Le dividende numrique a t valoris 2 639 087 005 euros. Les trois oprateurs retenus bnficient chacun dun duplex de 10 MHz. Cette autorisation est assortie dobligations spcifiques en
matire de couverture du territoire. Les oprateurs devront couvrir terme 99,6 % de la population.
Cette obligation est en outre assortie dun objectif complmentaire de couverture de 95 % de la
population de chaque dpartement. Enfin, les trois oprateurs devront se conformer un calendrier
de dploiement acclr pour les zones les moins denses du territoire. Ces obligations ont pour
objectif de contribuer lamnagement numrique du territoire franais.
La bande 2,6GHz
La bande 2,6 GHz a t moins prise par les oprateurs car elle possde de moins bonnes proprits
de propagation. Toutefois, la largeur de bande disponible 2,6 GHz est bien plus importante qu
800 MHz avec un duplex de 70 MHz rpartir entre les oprateurs. Elle autorise potentiellement
des dbits et une capacit levs pour les rseaux lutilisant. La bande 2,6 GHz est donc approprie
pour le dploiement de rseaux en zones denses.
Les rsultats de la procdure dattribution des bandes de frquences dans la bande 2,6 GHz ont t
communiqus en octobre 2011 comme dcrits sur la figure suivante [ARCEP, 2011-2].
Figure 1-7
La bande de frquences 2,6 GHz a ainsi t valorise 936 129 513 euros. Orange France et Free
Mobile bnficient dun duplex de 20 MHz tandis que SFR et Bouygues Tlcom en ont un de
15 MHz.
Les services
Introduction
La dfinition dune nouvelle gnration de systmes mobiles permet habituellement :
lintroduction de nouveaux services ;
lamlioration de certains services vis--vis des systmes de gnration prcdente.
25
Les systmes 1G ont propos le service voix pour un nombre limit dutilisateurs. Les systmes 2G
ont autoris le dveloppement du service voix avec une capacit nettement accrue. Ils ont galement
introduit le SMS, service devenu trs populaire dans le monde entier avec plusieurs milliards de
messages envoys chaque anne dans le monde. Les systmes 2G ont enfin autoris des services de
donnes faible dbit (infrieur 300 Kbit/s). Les systmes 3G ont accru la capacit des rseaux pour
le service voix et ont dvelopp les services de donnes grce des dbits nettement suprieurs ceux
fournis par les systmes 2G, le HSPA permettant rellement lavnement du haut dbit mobile.
26
Catgories dUE
La mise en uvre du LTE ncessite de nouveaux quipements de rseaux, comme de nouveaux
terminaux compatibles avec cette nouvelle technologie.
limage de ce qui est dfini en 3G, le dbit maximal auquel peut prtendre un utilisateur LTE est
dpendant de la catgorie de lUE quil utilise, laquelle dtermine sa complexit et donc son cot.
Diffrentes catgories dUE ont ainsi t dfinies ; plus prcisment, elles se diffrencient par :
les modulations supportes en voie descendante et en voie montante ;
le nombre de flux indpendants, appels couches spatiales, pouvant tre reus en voie descendante lorsque le multiplexage spatial ou SU-MIMO (Single User-MIMO) est employ (voir le
chapitre 5) ; la mise en uvre du SU-MIMO requiert que lUE et le rseau disposent dun
nombre dantennes au moins gal au nombre de couches spatiales transmises ;
27
CHAPITRE 1
la capacit de traitement au niveau de lUE pour mettre en uvre les traitements ncessaires la
dmodulation et au dcodage du signal reu, dont la complexit est conditionne par le dbit
maximal support ;
les quantits de mmoire ncessaires la mise en uvre de la combinaison HARQ et de lopration de la couche RLC (Radio Link Control).
En comparaison avec lUMTS, le nombre de catgories dUE LTE a t rduit au minimum afin de
limiter la segmentation du march et favoriser ainsi les conomies dchelle. Il existe cinq catgories dUE en Release 8, dont les caractristiques sont prsentes dans le tableau suivant.
Caractristiques des catgories dUE LTE
Dbit crte (Mbit/s)
Catgorie
dUE
DL
1
2
Modulations
UL
DL
UL
10
5
25
QPSK, 16QAM,
64QAM
QPSK, 16QAM
50
100
150
300
75
Nombre
dantennes
de rception
Nombre
maximal
de couches
spatiales en DL
50
50
LUE signale sa catgorie au rseau lors de sa connexion initiale. Outre les catgories, un ensemble
de capacits (capabilities) sont signales par lUE afin dindiquer sil supporte des fonctionnalits
optionnelles dans les spcifications. Ces capacits sont dfinies dans [3GPP 36.306, 2012].
Notons de plus que les UE LTE sont contraints une puissance dmission maximale de 23 dBm.
La largeur de canal devant tre gre par les UE est dfinie par bande de frquences : elle est de
20 MHz pour les bandes 800 MHz et 2,6 GHz.
Performances du LTE
Le 3GPP a men une tude de vrification des performances compltes du LTE lissue de son
tude de faisabilit [3GPP 25.912, 2007]. Cette valuation a notamment compar les performances
du LTE celles du HSPA Release 6, conformment aux exigences dfinies pour la conception du
LTE. Le HSPA ayant volu depuis, cette comparaison nest plus aussi pertinente aujourdhui,
aussi nous nous limitons dans cette section aux performances absolues du LTE.
Le 3GPP a plus rcemment effectu de nouvelles valuations des performances du LTE Release 8,
dans le cadre de la soumission du LTE-Advanced lUIT-R comme interface candidate au
processus IMT-Advanced (voir le chapitre 23). Les rsultats obtenus sappuient sur les fonctionnalits effectivement normalises en Release 8 et sont donc plus proches de la ralit que ceux de
[3GPP 25.912, 2007]. Par consquent, nous prsentons ces derniers rsultats dans cette section.
Notons bien quil sagit des rsultats du LTE Release 8 et non du LTE-Advanced. Les rsultats
complets de cette campagne dvaluation sont publis dans le document [3GPP 36.912, 2010].
28
UL
22 (64QAM)
7.5
44 (64QAM)
15.0
12 (16QAM)
2.5
12 (64QAM)
3.75
29
Voie
Configuration
dantennes
FDD
TDD
FDD
TDD
DL
22
2.23
2.17
0.079
0.083
42
2.53
2.52
0.100
0.096
44
3.41
3.28
0.143
0.154
12
1.33
1.24
0.047
0.045
14
2.00
1.83
0.075
0.064
UL
Bien entendu, les chiffres donns dans le tableau prcdent dpendent du scnario considr et
doivent donc tre considrs comme des ordres de grandeur des performances atteignables dans la
ralit. En particulier, nous verrons au chapitre 5 que la performance des traitements MIMO dpend
du type dantennes utilis. Les antennes simules ici sont des antennes de mme polarisation spares dune demi-longueur donde, qui favorisent le beamforming (et donc la performance en
bordure de cellule), mais sont moins favorables au SU-MIMO que des antennes polarisation
croise. Les rsultats pour ces dernires pourront ainsi tre sensiblement diffrents.
TDD
69
67
Sur une bande de 10 MHz, une cellule LTE correspondant au scnario indiqu pourra donc couler
690 appels voix simultans en FDD et 670 en TDD. Ces chiffres supposent bien sr quaucun autre
trafic nest prsent sur la cellule. Dans le cas contraire, ce nombre sera infrieur puisque les
ressources radio du systme devront tre partages entre les diffrents utilisateurs et services.
30
Latence
La latence a t dfinie plus tt la page 19.
La latence du plan usager svalue par la dure des procdures lies lmission et la rception dun
paquet sur linterface radio. On montre dans [3GPP 25.912, 2007] que la latence du plan usager est infrieure 5 ms en FDD, sous des hypothses ralistes. En TDD, la latence du plan usager dpend de la
configuration voie montante/voie descendante (voir le chapitre 3). Si pour certaines configurations la
latence est effectivement infrieure 6 ms en voie montante et en voie descendante pour des hypothses
ralistes, dautres configurations peuvent conduire une latence lgrement suprieure mais toujours
infrieure ou gale 6,2 ms en voie descendante et infrieure ou gale 9,5 ms en voie montante.
De mme, la latence du plan de contrle est value en calculant le temps ncessaire aux procdures dactivation de la connexion. Celles-ci dpendent en particulier des temps de traitement par
les diffrents nuds de larchitecture mis en jeu, ainsi que du temps de transport sur les interfaces
rseau associes (voir le chapitre 2 pour une description de ces nuds et interfaces, et le chapitre 17
pour une description des procdures). On montre que la latence du plan de contrle pour la transition entre ltat de veille et ltat actif est de 80 ms en FDD et de 85 ms en TDD.
Le tableau ci-dessous rsume les valeurs de latence des plans usager et de contrle, en FDD et
TDD.
Latence du plan usager et du plan de contrle sous des hypothses ralistes
Latence du plan de contrle pour la transition
de ltat de veille actif (ms)
TDD
6.2 en DL
9.5 en UL
FDD
80
TDD
85
Performance du handover
La performance du handover est mesure par le temps dinterruption du plan usager lors dun changement de cellule, ou, en dautres termes, le temps dinterruption de la communication que peut
subir un utilisateur. Ce temps est calcul analytiquement en fonction du dlai des procdures de
synchronisation et daccs alatoire sur la nouvelle cellule, dcrites aux chapitres 13 et 14. Les
temps dinterruption pour les modes FDD et TDD sont donns dans le tableau suivant.
Performance du handover
Temps dinterruption du plan usager lors dun handover (ms)
FDD
TDD
10.5
12.5
Ces temps dinterruption correspondent aux dures les plus courtes possibles, lorsque la procdure
daccs alatoire est ralise avec succs. En TDD, le temps dinterruption dpend de la configuration
31
voie montante/voie descendante ; celui donn dans le tableau correspond la configuration 1, qui
permet linterruption la plus courte.
On constate que ces temps dinterruption sont trs courts et ne peuvent tre dcels par lutilisateur.
Notons que ces temps dinterruption sont valables pour une cellule de destination situe sur la
mme frquence que la cellule source ou sur une frquence diffrente, que cette dernire soit sur la
mme bande de frquences ou sur une autre bande.
Au-del de la Release8
Cet ouvrage prsente en dtail le contenu de la Release 8 du LTE, dont le contenu a t finalis en
dcembre 2008. Depuis, la norme LTE a volu travers de nouvelles Releases (Release 9,
Release 10). Cette section fournit une brve synthse de leur contenu.
La Release9
La Release 9 a essentiellement consist complter les fonctionnalits de base introduites en
Release 8, et qui seront dtailles dans les chapitres suivants. En outre, elle a permis lintgration
dun certain nombre de corrections de la Release 8, profitant de lexprience acquise par les
constructeurs dans le cadre des premires implmentations matrielles.
Les volutions principales ont t dfinies dans les domaines suivants :
extension des techniques de transmission multi-antennes pour le TDD afin de permettre la transmission simultane de deux blocs de donnes pour 8 antennes dmission (beamforming doublecouches) ;
dfinition de protocoles de localisation, notamment motivs par la lgislation des tats-Unis qui
impose de localiser les appels durgence ;
dfinition dune architecture et de protocoles autorisant des services de diffusion et denvois
multiples, aussi appels MBMS (Multimedia Broadcast Multicast Service). Ces services permettent doptimiser lefficacit spectrale lors de la transmission dun contenu commun un groupe
dutilisateurs, comme de la tlvision ;
dfinition de nouvelles fonctionnalits dauto-optimisation ;
approfondissement des spcifications techniques des HeNB (Home eNodeB) notamment dans les
domaines de la mobilit, de la scurit et de larchitecture.
La Release10
La Release 10 est principalement marque par ladaptation du LTE afin de garantir latteinte des
exigences de la norme IMT-Advanced dfinie par lUIT. La version du LTE dfinie en Release 10
est ainsi connue sous lappellation LTE-Advanced. La description du LTE-Advanced fait lobjet du
chapitre 23.
3
Linterface radio du LTE
Sommaire : Rappels sur le canal radio Les modes de duplexage dfinis pour le systme LTE
(FDD et TDD) Larchitecture de linterface radio Les canaux logiques, de transport et
physiques Structure de trame et dimension frquentielle Caractristiques cls de linterface
radio Introduction aux traitements dmission et de rception
Figure 3-1
Ce chapitre dcrit les principes de linterface radio du systme LTE et fournit au lecteur les
connaissances ncessaires la comprhension de son fonctionnement.
Linterface radio assure le rle cl de transfrer par la voie des airs les donnes issues de la
couche IP associes au service demand par lutilisateur. Ce transfert doit respecter des exigences
de qualit de service (latence, dbit) malgr un medium extrmement variable, tout en optimisant
laccs une ressource spectrale limite. En outre, la disponibilit du spectre, variable selon les
rgions du globe, impose de pouvoir sadapter diffrents types de bandes disponibles.
Ce chapitre fournit une vue densemble de linterface radio du systme LTE et constitue une introduction aux chapitres 4 19 qui dcriront plus en dtail les couches physique et MAC. La section
Rappels sur le canal radio (p. 60) commence par rappeler les spcificits du canal radio. La
section Les modes de duplexage (p. 73) prsente ensuite les modes de duplexage dfinis pour le
60
systme LTE. La section Larchitecture de linterface radio (p. 78) dcrit larchitecture de
linterface radio, qui organise le transfert des donnes selon une structure en couches ayant chacune
un rle prcis. Les couches communiquent entre elles via des canaux, dont les caractristiques sont
adaptes au type des donnes vhicules et la faon dont elles sont transportes. Les diffrents
types de canaux sont prsents la section Les canaux (p. 85). Les sections Structure de trame
de linterface radio (p. 91) et La dimension frquentielle en LTE (p. 94) dcrivent respectivement la structure de trame de linterface radio et sa dimension frquentielle, puis la section Les
caractristiques cls de la couche physique (p. 96) prsente succinctement les caractristiques
cls de la couche physique. Enfin, les sections Introduction aux traitements dmission et de
rception (p. 96) et Synthse fonctionnelle (p. 97) fournissent une vue densemble respectivement des traitements mis en uvre en mission et rception pour la transmission de donnes, et des
fonctions assures par les protocoles spcifis pour lUE.
Mcanismes de propagation
Dans le cas des communications radio mobiles, le signal est port par une onde lectromagntique
qui se propage dans lair. La puissance reue au rcepteur dpend de plusieurs effets.
Les pertes de propagation (path loss, en anglais) traduisent lattnuation du signal en fonction de
la distance entre lmetteur et le rcepteur, et de lenvironnement de propagation. Dans lespace
libre (cest--dire lorsque londe ne rencontre aucun objet), les pertes de propagation varient
comme le carr de la distance entre metteur et rcepteur. Des attnuations supplmentaires
viennent sajouter du fait des obstacles dans le milieu, qui engendrent des rflexions, diffractions, diffusions et absorptions de londe. En particulier, la traverse de murs donne lieu des
pertes additionnelles dites de pntration. Pour un environnement donn, les pertes de propagation ne dpendent que de la distance d entre metteur et rcepteur, typiquement selon une loi du
type suivant, o A et B sont des constantes dpendant de lenvironnement :
P(d ) = A + B.log10(d ) (en dB) ;
Leffet de masque (ou shadowing) est une attnuation supplmentaire qui se produit lorsquun objet
de grande taille (par exemple une tour) sinterpose entre lmetteur et le rcepteur. Leffet de
masque varie donc en fonction des dplacements de lUE, mais cette variation est lente si on la
rapporte la dure dun intervalle de temps de transmission (qui dure une milliseconde en LTE).
61
Les vanouissements rapides (fast fading) dsignent des variations rapides de la puissance
instantane reue, autour de la puissance moyenne. Ces variations proviennent du dplacement
relatif de lUE et des objets dans son environnement, comme nous le verrons plus loin. Les
vanouissements profonds peuvent entraner des pertes de puissance reue de 35 dB en milieu
urbain [Jakes, 1994]. Nanmoins, ces variations peuvent aussi augmenter la puissance reue de
quelques dcibels. Pour un trajet de propagation dit distinguable (voir plus loin), deux vanouissements sont typiquement spars dune demi-longueur donde (soit 7,5 cm pour une frquence
porteuse de 2 GHz), do leur qualificatif de rapides. Ainsi, la puissance reue peut varier de
plusieurs dcibels sur quelques millisecondes si la vitesse de lUE est suffisante.
Contrairement aux vanouissements rapides, les pertes de propagation et leffet de masque affectent la puissance moyenne du signal et sont relativement invariants sur une distance ou dure faible.
La figure 3-2 rsume leffet de ces diffrents mcanismes sur la puissance de signal reue. On voit
que la puissance dcrot rgulirement mesure que lUE sloigne de leNodeB, du fait des pertes
de propagation (tapes 1 2, puis 4 5). La puissance chute ensuite brusquement lorsque le signal
est masqu par la tour (tape 3), avant de remonter lorsque lUE sen dgage. Les variations de
puissance instantane dues aux vanouissements rapides sont galement reprsentes sur un
horizon bref. Elles affectent bien entendu le signal sur toute la dure du parcours de lUE.
La figure 3-3 matrialise le chemin emprunt par le signal pour une position particulire de lUE.
Le signal est reu via plusieurs trajets du canal, chaque trajet suivant un chemin particulier en fonction des rflexions, rfractions et diffusions sur les obstacles rencontrs par londe. La figure reprsente trois trajets principaux, dits distinguables car ils peuvent tre isols les uns des autres par le
rcepteur. En ralit, les retards des trajets ne sont pas aussi bien marqus dans le temps, mais sont
distribus autour de valeurs moyennes. Cependant, il est toujours possible de modliser le canal
comme un ensemble fini de trajets distinguables dans le domaine temporel aprs chantillonnage du
signal [Proakis, 2000]. Chaque trajet distinguable est associ un retard et/ou un angle darrive
moyen particulier, qui le diffrencie des autres dans le domaine temporel et/ou le domaine spatial,
respectivement. En outre, chaque trajet distinguable est associ une certaine puissance moyenne,
qui dpend du chemin parcouru et des interactions que londe a subies avec lenvironnement. ce
titre, les trajets correspondant une vue directe entre lmetteur et le rcepteur, ou Line of Sight
(LOS), sont reus avec une puissance nettement suprieure celle des trajets reus via des
rflexions, diffractions ou diffusions (dits Non Line of Sight, NLOS).
Chaque trajet distinguable est la somme dun ensemble de rayons rflchis, diffracts ou diffuss
sur une mme zone dun obstacle donn. Notons que seuls les rayons extrmes de chaque trajet sont
reprsents sur la figure 3-3. Chaque rayon possde un retard et un angle darrive qui lui sont
propres, proches de ceux du trajet distinguable mais avec lesquels la diffrence est trop faible pour
pouvoir les sparer.
Les rayons sont lorigine du phnomne dvanouissements rapides, que nous dcrivons la
section suivante, tandis que les retards diffrents des trajets distinguables crent les phnomnes
dinterfrence entre symboles et de slectivit en frquence, dcrits la section Interfrence entre
symboles et slectivit en frquence (p. 65). Enfin, la dimension angulaire des trajets fait lobjet
de la section Aspects spatiaux (p. 66).
62
Figure 3-2
63
Figure 3-3
64
numriques, qui traduit le fait quun mme bit dinformation fait lexprience de plusieurs ralisations indpendantes du canal au cours de sa transmission.
RAPPEL La notion de combinaison cohrente
Deux ondes de mme frquence sont combines de manire cohrente si elles sont additionnes en phase.
Prenons lexemple de deux sinusodes de mme amplitude comme sur la figure ci-dessous : les additionner en phase maximise la puissance du signal rsultant, tandis que les additionner en opposition de
phase annule le signal rsultant.
Figure 3-4
Combinaison de deux
sinusodes en phase (haut)
et en opposition de phase
(bas)
Lordre de diversit dsigne le nombre de ralisations indpendantes du canal. Plus cet ordre est lev,
plus la probabilit est faible que toutes les ralisations soient affectes par un vanouissement profond,
ce qui augmente les chances davoir au moins une version du bit reu qui permette de le dtecter convenablement. Ainsi, laugmentation de lordre de diversit amliore la robustesse de la transmission.
Dans le domaine temporel, la diversit sobtient par la rception du signal via des trajets du canal
affects de manire indpendante par les vanouissements rapides, ou encore par des retransmissions.
On distingue aussi la diversit spatiale, obtenue via plusieurs antennes (dcorrles) dmission et/ou
de rception. Enfin, la diversit en frquence consiste transmettre un bit dinformation sur diffrentes parties de la bande de frquence, par exemple via le codage de canal, afin de rduire les effets
de la slectivit en frquence introduite la section suivante.
65
Figure 3-5
Principe de lgaliseur ZF
LIES et la slectivit en frquence introduisent ainsi une distorsion sur le signal reu, quil est
ncessaire de compenser afin de dtecter correctement le signal mis. Cette correction est assure par
une fonction du rcepteur appele galisation, car elle vise restaurer un canal quivalent plat en
frquence, ou, de manire quivalente monotrajet dans le domaine temporel. En effet, un trajet
unique ne modifie pas les proprits spectrales du signal. Notons que lgalisation assure galement
la compensation de la phase introduite par le canal lorsque linformation est porte par la phase
absolue de la porteuse (on parle alors de dmodulation cohrente). Lgalisation est typiquement
mise en uvre au moyen dun filtre appel galiseur. Plus la dispersion des retards du canal est
importante et plus le filtre devra avoir une rponse impulsionnelle longue, donc plus il sera complexe
sil est ralis dans le domaine temporel. Dans le cas dun canal sans bruit, lgaliseur optimal selon
le critre de la compensation de la slectivit en frquence inverse simplement la rponse en
frquence du canal comme illustr la figure 3-5. On dit alors que lgaliseur ralise un forage
zro de lIES (Zero Forcing, abrg en ZF), car dans le domaine temporel il supprime les chos du
signal. En prsence de bruit et/ou dinterfrence, le forage zro peut cependant conduire amplifier significativement la puissance du bruit et de linterfrence, et ainsi masquer les bnfices de la
compensation de la slectivit en frquence. On emploie donc gnralement plutt un critre de
conception de lgaliseur appel la minimisation de lerreur quadratique moyenne (Minimum Mean
66
Aspects spatiaux
Il existe un canal de transmission entre chaque antenne dmission et chaque antenne de rception.
De la mme manire que deux oreilles permettent de distinguer la direction de provenance dun
son, les antennes multiples lmetteur et/ou au rcepteur rvlent la dimension spatiale du canal.
Dans le domaine spatial, les angles de dpart caractrisent la corrlation des canaux entre les
antennes dmission et une antenne de rception.
RAPPEL Notion de corrlation
La corrlation entre deux variables alatoires traduit le degr de ressemblance moyenne entre ces
variables. La corrlation entre deux canaux h1 et h2 sexprime comme suit :
Cor(h1, h2) = E{ h1.h2*}
O E{} dsigne lesprance mathmatique et lexposant * indique la conjugaison complexe. Si on modlise h1 et h2 comme des variables alatoires de moyenne nulle et de variance unit, une corrlation unit
signifie que ces deux canaux sont identiques, tandis quune corrlation nulle signifie quils sont compltement indpendants ; entre ces deux extrmes, deux canaux peuvent tre plus ou moins corrls. En
pratique, on peut mesurer la corrlation par la moyenne temporelle du produit h1.h2*.
De mme, les angles darrive caractrisent la corrlation des canaux entre une antenne dmission
et plusieurs antennes de rception. Cette corrlation entre canaux, gnralement simplement
appele corrlation entre antennes, augmente avec lcart entre les angles extrmes, aussi appel
dispersion angulaire (angle spread). Cela sexplique en regardant la figure 3-6 (a). Le rayon 1
arrive sur le rseau dantennes avec un angle 1 faible par rapport laxe de symtrie du rseau,
tandis que le rayon 2 arrive avec un angle 2 bien plus lev. La distance 2 de chemin parcourir
par le rayon 2 entre les deux antennes est alors bien plus importante que pour le rayon 1, ce qui se
traduit par un cart de phase entre les signaux reus par chaque antenne galement plus important
pour le rayon 2. Un trajet distinguable est form dun ensemble de rayons. Plus la dispersion angulaire de ces rayons est importante et plus la somme de leurs phases respectives conduira des
vanouissements diffrents entre les antennes pour ce trajet.
En contraste, lorsque lUE est en vue directe de leNodeB, un seul trajet du canal domine largement
tous les autres en termes de puissance. Ce trajet est reu via des angles de dpart et darrive
uniques, conduisant des antennes fortement corrles.
Outre lenvironnement de propagation, la corrlation des antennes dpend des antennes ellesmmes, tout dabord via leur espacement. Reprenons la figure 3-6 et observons la diffrence entre
67
les cas (a) et (b). On voit que plus les antennes sont espaces et plus la diffrence de chemin des
rayons entre les antennes est importante. La somme de plusieurs rayons incidents avec des angles
donns conduit ainsi des vanouissements dautant plus diffrents que les antennes sont espaces.
En dautres termes, plus des antennes sont espaces et moins elles sont corrles.
Figure 3-6
Lautre facteur influenant la corrlation des antennes est leur polarisation. La polarisation caractrise la trajectoire de lextrmit du vecteur de champ lectrique lors du dplacement de londe
[Balanis, 2005]. Une antenne peut tre conue de faon produire et/ou recevoir une onde selon
une polarisation dtermine. On considre gnralement deux grands types dantennes pour les
rseaux mobiles : les antennes de mme polarisation (rectiligne), dites copolarises, et les antennes
de polarisations orthogonales, dites polarisation croise (cross-polarized). La figure suivante
illustre ces deux grands types, pour 2 et 4 antennes.
Figure 3-7
Tout ce que nous avons dit jusqu prsent sur le caractre spatial de la transmission sapplique
des antennes copolarises. En effet, la polarisation ajoute une nouvelle dimension la propagation.
Des antennes polarisation croise permettent en thorie dmettre des signaux indpendants sur chaque
polarisation et de les recevoir sans interfrence mutuelle, condition que le rcepteur utilise galement
68
des antennes polarisation croise. En ralit, les interactions avec les obstacles introduisent une dpolarisation des ondes, de sorte quune antenne de rception polarise selon une direction donne recevra une
contribution du signal mis par une antenne dmission polarise orthogonalement [Oestges,
Clerckx, 2007]. Nanmoins, les polarisations horizontale et verticale sont affectes trs diffremment par
les obstacles rencontrs lors de leur propagation, ce qui conduit des vanouissements trs diffrents
selon la polarisation. Les antennes polarisation croise sont ainsi typiquement faiblement corrles.
Les antennes polarisation croise constituent une configuration de choix pour les oprateurs, car
elles offrent une faible corrlation tout en autorisant des formes de radme compactes. En effet, les
antennes polarisation croise occupent une largeur environ deux fois moindre que des antennes
copolarises de mme nombre dlments. Cette caractristique est avantageuse, car des antennes
plus troites offrent moins de prise au vent et sont moins visibles dans lenvironnement. Lorsque
plus de deux antennes polarisation croise sont dployes, les paires dlments de mme polarisation peuvent tre plus ou moins espacs. Considrons, par exemple, la configuration (3) de la
figure prcdente : elle comporte deux paires dlments copolariss, corrls car rapprochs, ces
deux paires tant dcorrles car de polarisations diffrentes.
La corrlation entre antennes est un paramtre important des systmes possdant plusieurs antennes
en mission et plusieurs antennes en rception, ou MIMO (Multiple Input Multiple Output). En effet,
elle conditionne la diversit spatiale pouvant tre rcupre par les antennes multiples, ainsi que le
nombre de flux indpendants transmissibles sur les mmes ressources temporelles et frquentielles.
Ce dernier mcanisme est appel le multiplexage spatial et nous verrons au chapitre 5 quil est largement exploit en LTE. Attardons-nous un peu sur les ressorts physiques de ce mcanisme. Nous
venons de voir que dans le cas des antennes polarisation croise, deux flux indpendants seront, dans
un cas idal, transmis chacun sur une polarisation orthogonale et reus sans interfrence mutuelle.
Dans le cas des antennes copolarises, le multiplexage spatial peut se comprendre de manire intuitive
daprs la figure de la section Mcanismes de propagation (p. 60) montrant les trajets. Plus les
angles de dpart et darrive sont disperss, plus les trajets distinguables du canal ont de chances de
passer par des chemins diffrents, associs des obstacles diffrents, comme cest le cas sur la figure.
Si lmetteur et le rcepteur sont capables dorienter la transmission et la rception pour slectionner
chaque trajet individuellement, on comprend quil soit possible de transmettre plusieurs flux dinformation indpendants sur les mmes ressources temps-frquence, chaque flux tant port par un trajet.
Nous aborderons le multiplexage spatial sous langle mathmatique au chapitre 5 et montrerons que le
paramtre dterminant pour sa mise en uvre est la corrlation des antennes.
SINR
69
Dans cette quation, les diffrentes puissances mises en jeu sont mesures au niveau symbole, en
sortie des divers traitements de rduction dinterfrence du rcepteur (notamment de lgaliseur),
mais avant le dcodage de canal.
Le dbit pouvant tre offert un UE dpend directement de son SINR. Sous lhypothse dun canal
fixe et dune interfrence gaussienne, le dbit maximal pouvant tre atteint pour un SINR donn est
donn par la formule de Shannon, o B est la largeur de bande de la transmission (en Hz) :
(en bit/s)
Ce dbit maximal est appel la capacit du canal. La formule prcdente est relative la transmission dun seul bloc de donnes. Il existe dautres formules plus dtailles donnant la capacit du
canal pour des scnarios de transmission particuliers, notamment MIMO o plusieurs blocs de
donnes sont transmis sur les mmes ressources. On pourra trouver ces formules par exemple dans
[Tse, Viswanath, 2005]. Dans la pratique, le dbit de la transmission est adapt en rglant le type de
modulation et de codage de manire sapprocher au plus prs de la capacit du canal, avec une
certaine probabilit derreur sur le paquet transmis. La formule de Shannon, si elle reste thorique,
donne nanmoins les grandes tendances de lvolution du dbit en fonction du SINR.
Il existe plusieurs types dinterfrence :
linterfrence entre symboles, que nous avons dj prsente ; en LTE, cette interfrence nest
prsente que dans la voie montante en raison de lutilisation de lOFDM sur la voie descendante,
comme nous le verrons par la suite ;
linterfrence entre couches spatiales, cre par une transmission MIMO mono-utilisateur, ce
qui consiste transmettre plusieurs flux dinformation (ou couches spatiales) indpendants vers
un mme UE, sur les mmes ressources temps-frquence ;
linterfrence intracellulaire, cre par la transmission dautres UE dans la cellule ; en LTE, la
seule source dinterfrence intracellulaire est la transmission MIMO multi-utilisateurs, o plusieurs
UE sont servis sur les mmes ressources temps-frquence en tant spars dans lespace ;
linterfrence de canal adjacent, cre par une transmission sur une frquence adjacente celle
de la porteuse assigne lUE ;
linterfrence intercellulaire, cre par les cellules voisines.
Les interfrences lies au MIMO et linterfrence de canal adjacent seront dtailles respectivement
au chapitre 5 et la section Le mode FDD (p. 74) du prsent chapitre. Dans ce qui suit, nous
nous attardons sur linterfrence intercellulaire, car elle joue un rle cl dans la rpartition gographique du dbit sur la cellule.
Dans un rseau cellulaire, la cellule dans laquelle opre un UE est environne de cellules voisines,
qui typiquement rutilisent les mmes ressources temps-frquence pour la communication avec les
UE quelles servent. Ce faisant, les cellules voisines gnrent une interfrence qui affecte significativement les performances de la communication. Du fait de la gomtrie dun rseau cellulaire, un
70
UE qui sloigne de son eNodeB serveur pour sapprocher de la bordure de cellule est soumis
deux mcanismes affectant sa qualit de canal.
La puissance de signal utile reue de leNodeB serveur diminue en raison des pertes de propagation.
La puissance dinterfrence intercellulaire augmente, puisque lUE se rapproche des stations de
base interfrentes.
Cette observation conduit une caractristique fondamentale des rseaux cellulaires : allocation
de ressources gales, un UE en bordure de cellule reoit moins de dbit quun UE proche de
leNodeB. Il est possible de rduire cette ingalit en allouant plus de ressources aux UE en bordure
de cellule. Nanmoins, lamlioration de lquit entre UE seffectue alors au dtriment de la capacit de la cellule, puisque les ressources supplmentaires alloues aux UE en bordure de cellule
fourniraient plus de dbit si elles taient alloues des UE en meilleures conditions radio. Lallocation de ressources doit donc raliser un compromis entre la capacit de la cellule et le dbit des UE
en bordure de cellule. En rgle gnrale, ces derniers reoivent ainsi moins de dbit que les UE
proches de leNodeB. On notera quil nest pas ncessaire de se trouver en bordure de cellule pour
exprimenter de mauvaises conditions radio, par exemple cause de leffet de masque ou des pertes
de pntration.
Figure 3-8
71
r P haz
Dans cette expression, r est lchantillon de signal reu, a est le symbole de modulation mis
(suppos de variance unit), P est la puissance moyenne du signal mis, z est un chantillon dinterfrence et de bruit thermique, et h est le coefficient de canal, toutes ces grandeurs tant des scalaires
complexes relatifs la sous-porteuse considre. Rappelons que h intgre non seulement les effets de
la propagation, mais aussi ceux des traitements radiofrquence dmission et de rception.
Dans le cas du MIMO, on reprsente les coefficients du canal sous la forme dune matrice, dont
chaque colonne porte les coefficients des canaux entre les antennes de rception et une antenne
dmission donne. En dfinissant hnm comme le coefficient complexe du canal entre lantenne
dmission n et lantenne de rception m un instant donn, la matrice du canal pour 2 antennes
dmission et 2 antennes de rception est de la forme :
h
H 11
h12
h21
h22
H h 1
h
h
h 2 , avec h1 11 et h 2 21
h12
h22
72
r P Haz
P h1a1 h 2 a2 z
Nous verrons au chapitre 5 que le signal mis sur chaque antenne dmission en MIMO nest pas
ncessairement un symbole de modulation, mais peut tre une version prcode dun symbole ou
plusieurs (jusqu deux symboles pour deux antennes dmission et deux antennes de rception,
pour une transmission vers un UE donn). Le prcodage est utilis pour donner certaines proprits
spatiales au signal mis et a pour effet de transmettre chaque symbole de lensemble des antennes
dmission. Toutefois, il est souvent possible de se ramener lexpression ci-dessus en dfinissant
h comme un canal quivalent, rsultant de la combinaison du canal de propagation et du prcodage
appliqu un symbole particulier. De mme, il nest pas obligatoire de transmettre plusieurs
symboles de modulation sur les mmes ressources temps-frquence. Le modle prcdent
sapplique toujours dans ce cas, en mettant zro le symbole non transmis.
Il est galement utile dintroduire la notion de matrice de corrlation du signal reu, qui est notamment utilise pour la mise en uvre de certains traitements de rception. La matrice de corrlation
du signal reu est dfinie comme suit :
R E r rH
E
. dsigne lesprance mathmatique et lexposant H lopration de transposition et conjugaison
complexe. Sous lhypothse que le canal est dterministe et que les symboles de modulation sont
indpendants, on montre que la matrice R sexprime de la faon suivante, o P(i) et H(i) dsignent
respectivement la puissance par antenne et la matrice du canal de linterfreur i et N2 note la puissance du bruit thermique :
RPHH
P (i ) H
(i )
H (i ) N2
P h1 h1H P h 2 h 2H P (i ) H
(i )
H (i )
N2
La matrice de corrlation du signal reu peut en pratique sestimer par une moyenne temporelle et/ou sur
plusieurs sous-porteuses de la grandeur r rH, condition que le canal varie peu sur lhorizon considr.
La voie montante du LTE utilise un schma de transmission driv de lOFDM, appel SC-FDMA,
o une sous-porteuse ne porte plus un symbole de modulation, mais une combinaison linaire des
symboles de modulation du bloc transmis. En redfinissant ak (k = 1,2) comme cette combinaison
linaire, le modle prcdent reste valide pour une sous-porteuse en SC-FDMA.
LOFDM et le SC-FDMA seront dcrits en dtail au chapitre 6.
73
74
Le mode FDD
En mode FDD, les voies montante et descendante oprent sur deux frquences porteuses spares.
Cette sparation confre ce mode une grande immunit vis--vis des interfrences et simplifie
ainsi le dploiement du rseau. Au contraire, nous verrons que le mode TDD requiert des prcautions particulires dans ce domaine.
En contrepartie, une bande de garde est ncessaire entre les porteuses ddies aux voies montante et
descendante afin dviter linterfrence de canal adjacent de la bande dmission sur la bande de rception (voir ci-aprs), pour laquelle la puissance des signaux reus est gnralement trs faible. De plus, un
duplexeur est requis au sein du terminal ainsi qu la station de base, afin disoler la partie du modem
ddie lmission de celle ddie la rception, puisque toutes deux partagent les mmes antennes.
On notera que la bande ddie la voie montante est gnralement la bande basse, tandis que celle
ddie la voie descendante est gnralement la bande haute. En effet, lattnuation des ondes lectromagntiques en espace libre crot avec la frquence. Par consquent, un UE transmettant sur une
frquence basse requiert moins de puissance dmission pour tre reu la station de base avec un
niveau de puissance donn quun UE dun mme systme transmettant sur une frquence plus haute.
Lnergie tant une ressource rare pour lUE et moins critique pour la station de base, il est logique
dallouer la frquence basse la voie montante et la frquence haute la voie descendante. Dans
certains cas cependant, des contraintes de coexistence avec dautres systmes radio peuvent forcer la
voie montante oprer sur la bande haute et la voie descendante oprer sur la bande basse.
En outre, la sparation des voies montante et descendante en frquence permet aux UE et stations
de base dmettre et de recevoir simultanment en FDD. Cette caractristique aide tirer le
meilleur parti des mcanismes qui exploitent un change rapide dinformations de contrle entre
metteur et rcepteur. Citons par exemple lallocation de ressources dynamique, qui se base sur la
qualit instantane du canal mesure par le rcepteur (lUE en voie descendante). En effet, en TDD,
lenvoi dinformations dans une direction donne ne peut seffectuer que sur certaines sous-trames,
ce qui peut augmenter leur dlai de mise disposition.
Il existe une variante du mode FDD, appele FDD half-duplex. Dans ce mode, les UE ne peuvent
mettre et recevoir simultanment. Une manire simple de mettre en uvre le mode FDD half-duplex
75
lllustration de
linterfrence de
canal adjacent
est de diviser les UE en deux groupes, chaque groupe mettant lorsque les UE du deuxime groupe
reoivent, et inversement. Ce mode fait lconomie du duplexeur et rduit ainsi le cot des terminaux.
On notera que la station de base, elle, met et reoit toujours simultanment, de sorte que la perte
defficacit spectrale au niveau systme est limite. Cette perte nest cependant pas compltement
nulle, notamment en raison des restrictions imposes au scheduler pour servir un UE particulier. Le
mode FDD half-duplex na pas t utilis jusqu prsent pour les systmes radio mobiles, vraisemblablement en raison de la complexit dimplmentation la station de base dun scheduler adapt, et
de la rduction du dbit maximal quil entrane pour les UE.
Le mode TDD
En mode TDD, les voies montante et descendante utilisent la mme frquence porteuse, le partage
entre les deux directions seffectuant dans le domaine temporel. Le TDD offre plusieurs avantages :
tout dabord, le partitionnement du temps en sous-trames montantes et sous-trames descendantes
permet doptimiser le systme pour une ventuelle asymtrie du trafic entre les deux voies. Concrtement, le volume de trafic en voie descendante est gnralement plus important quen voie
montante. Loprateur peut alors configurer un plus grand nombre de sous-trames descendantes que
de sous-trames montantes.
76
Par ailleurs, lutilisation de la mme bande pour les voies montante et descendante offre lavantage
que le canal de propagation entre la station de base et lUE est identique sur les deux voies. La station
de base peut ainsi acqurir la connaissance du canal vu par lUE sans que ce dernier ait lui transmettre cette information. Cette proprit, appele rciprocit du canal, est particulirement utile pour
mettre en uvre des traitements de prcodage lmission en transmission MIMO. Toutefois, cette
proprit ne sapplique quau canal de propagation. Or, la connaissance du canal ncessaire lmetteur doit galement prendre en compte leffet des quipements radiofrquence (filtres, amplificateurs,
cbles) et des antennes sur la phase et lamplitude du signal. Ces quipements sont gnralement
sensiblement diffrents sur les chanes dmission et de rception dun quipement donn, ce qui
altre la rciprocit du canal de transmission complet. En pratique, une procdure dite de calibration
doit donc tre mise en uvre lmetteur (et dans certains cas au rcepteur galement) afin de
compenser les diffrences potentielles entre les chanes dmission et de rception [Huawei, 2009].
Enfin, lutilisation de la mme bande de frquences permet de mutualiser une partie des composants radiofrquence entre la voie montante et la voie descendante ; de plus aucun duplexeur nest
ncessaire, ce qui conduit des terminaux moins coteux quen FDD.
Cependant, la dpendance temporelle du mode TDD impose des contraintes au systme. Tout
dabord, toutes les stations de base dune mme zone gographique doivent tre synchronises en
temps, ce qui nest pas le cas pour le mode FDD qui requiert simplement une synchronisation en
frquence. La synchronisation en frquence peut tre fournie assez simplement par le lien de transmission qui connecte la station de base au contrleur de stations de base (en GSM ou UMTS) ou au
rseau cur (en LTE). La synchronisation en temps est plus complexe fournir par ce lien de transmission. Aussi, la solution la plus communment utilise pour fournir une synchronisation en temps
une station de base est le dploiement dun rcepteur GPS connect directement la station de base.
Les stations de base doivent en outre mettre en uvre la mme configuration dasymtrie entre voie
montante et voie descendante, ce qui limite la flexibilit de reconfiguration de cette asymtrie. En
effet, si deux quipements (station de base ou UE) proches se trouvaient dans des phases de
communication diffrentes, lmetteur brouillerait compltement le signal utile du rcepteur. La
figure suivante illustre ce cas de figure. Le rcepteur de lUE1 reoit un signal utile mis par
leNodeB1, affaibli en raison de leur loignement. LUE2 est lui aussi loign de sa station de base
servante, leNodeB2, et met donc une forte puissance pour compenser les pertes de propagation.
Ce faisant, lUE2 brouille la rception de lUE1, puisque tous deux sont proches et communiquent
simultanment sur la mme frquence porteuse.
Figure 3-11
77
En rgle gnrale, le risque dinterfrence de canal adjacent impose dutiliser des bandes de garde
entre une bande TDD et les bandes proches (TDD ou FDD) utilises par dautres systmes ou appartenant dautres oprateurs dans la mme zone gographique. Lorsque deux oprateurs TDD sont
prsents dans une mme zone gographique sans bande de garde suffisante, il est ncessaire de
synchroniser les rseaux en temps et daligner la configuration des sous-trames montantes et descendantes afin que les deux rseaux soient continuellement dans la mme phase de communication.
Enfin, lalternance entre voie descendante et voie montante implique dtablir un temps de garde
entre une sous-trame descendante et une sous-trame montante. Dune part, les quipements ont
besoin dun certain temps afin de basculer entre mission et rception. Dautre part, le temps de
propagation entre la station de base et un UE en bordure de cellule, puis entre cet UE et la station de
base, rend impossible la rception par la station de base dune sous-trame montante immdiatement
aprs lmission dune sous-trame descendante. Cet effet, illustr sur la figure suivante, est dautant
plus accentu que la cellule est grande. Un temps de garde est galement ncessaire leNodeB
pour la transition entre la rception dune sous-trame montante et la transmission dune sous-trame
descendante, pour la bascule des quipements. Le temps de garde reprsente une perte defficacit
pour le systme, puisquaucune transmission ne peut intervenir durant cet intervalle. Afin de limiter
cette perte, il est ncessaire de limiter le nombre de basculements entre voie descendante et voie
montante.
Figure 3-12
78
montante. De plus, les paramtres de base de la couche physique sont identiques pour les deux modes.
Cette harmonisation permet de rutiliser une grande part des implmentations pour les deux modes et
ainsi de rduire les cots de dveloppement.
Les structures de trame pour les modes FDD et TDD du LTE ainsi que les configurations voie
montante/voie descendante possibles en TDD seront donnes la section Structure de trame de
linterface radio (p. 91). La mise en uvre du mode FDD half-duplex sera galement aborde dans
cette section.
Piles protocolaires
des plans usager et
de contrle sur
linterface radio
En LTE comme en GSM et UMTS, les protocoles du plan usager de linterface radio correspondent
aux deux premires couches du modle OSI. La structure de linterface radio du systme LTE
possde de nombreuses similitudes avec celle dfinie pour lUMTS, comme le montre la figure 3-14.
La principale diffrence rside dans le rle de la couche PDCP (Packet Data Convergence
Protocol). En UMTS, son unique rle est de raliser une compression den-tte des paquets IP. Ce
protocole nest pratiquement pas utilis sur les rseaux UMTS actuels. En LTE en revanche, le
protocole PDCP est utilis systmatiquement, car il est impliqu dans la scurit de lAccess
Stratum (chiffrement et intgrit). On notera cependant que toutes ces couches, si elles portent le
mme nom en UMTS et en LTE, sont nanmoins trs diffrentes dans ces deux systmes.
79
Figure 3-14
80
Figure 3-15
La modlisation
en couches
protocolaires de
linterface radio
Par exemple, la couche PDCP de lUE traite un paquet reu de la couche IP et lui ajoute un en-tte,
contenant notamment un numro de squence PDCP. Cette unit de donne forme une nouvelle
PDU PDCP, qui doit tre transmise la couche PDCP distante (celle de leNodeB). Pour cela,
PDCP dlivre la PDU lentit de la couche RLC associ au service. Cette entit RLC reoit donc
une nouvelle SDU RLC, quelle peut ventuellement segmenter ou concatner avec dautres SDU
RLC prcdemment reues de la couche PDCP, afin de constituer une PDU RLC qui pourra tre
transmise sur linterface radio sans segmentation ultrieure. son tour, la couche RLC ajoute un
en-tte cette PDU quelle a forme, en-tte qui permet lentit distante de reconstituer la SDU
RLC dorigine en rassemblant les segments reus dans diffrentes PDU ou en identifiant les blocs
concatns dans cette PDU.
Ce transfert vertical de SDU entre couches du mme quipement seffectue via des points daccs
logiques entre couches, dsigns par le terme gnrique Service Access Points (SAP) et reprsents
par des ellipses sur la figure prcdente. Ils portent des noms spcifiques selon le niveau considr :
radio bearer au niveau RLC/PDCP, canal logique entre RLC et MAC, canal de transport entre MAC
et PHY.
La section suivante dcrit le rle des diffrentes couches de linterface radio, les canaux logiques et
de transport tant prsents la section Les canaux (p. 85).
81
La couche 1, appele galement Layer 1 (L1) ou couche PHY, reprsente la couche physique. Son
rle est dassurer la transmission des donnes sous une forme capable de se propager dans lair et de
rsister aux diffrentes perturbations inhrentes au canal radio mobile. Dun point de vue fonctionnel, la couche physique offre un service de transport sur linterface air la couche MAC.
La couche physique ralise les fonctions suivantes pour la transmission de donnes :
le codage de canal, qui protge les bits dinformation contre les erreurs de transmission, en
introduisant de la redondance dans la squence de bits transmis ;
la modulation, qui associe les bits transmettre des symboles de modulation capables
dimprimer une onde lectromagntique ;
les traitements spatiaux (dits MIMO), qui prcodent les symboles de modulation afin de les
transmettre de plusieurs antennes (par exemple pour donner une direction au signal mis) ;
la modulation multiporteuse, qui associe le signal transmettre sur chaque antenne des
porteuses multiples, selon le principe de lOFDM pour la voie descendante et du SC-FDMA en
voie montante.
Les oprations inverses sont effectues par la couche physique en rception, ainsi que des traitements de lutte contre linterfrence (par exemple lgalisation). En outre, la couche physique assure
des fonctions nimpliquant pas de transmission de donnes, mais ncessaires son fonctionnement,
ainsi qu certaines fonctions de la couche MAC :
les mesures radio, pour estimer le canal de transmission, la qualit du signal de la cellule
servante, ou encore les niveaux de puissance reus dune autre cellule, ou dun autre systme
radio ;
la synchronisation, afin dacqurir et de maintenir la synchronisation en temps et frquence avec
la porteuse de lmetteur ;
la dtection de cellule, afin de dtecter la prsence de cellules et de sy connecter, lallumage
de lUE ou pour prparer un handover ;
la signalisation dinformations de contrle entre eNodeB et UE.
Le codage de canal et la modulation seront dcrits au chapitre 4, le MIMO fera lobjet du chapitre 5
et les transmissions multiporteuses seront prsentes au chapitre 6. Les signaux physiques sur
lesquels seffectuent les mesures radio seront dtaills au chapitre 7, les indicateurs mesurs tant
introduits dans les chapitres relatifs aux fonctions qui les utilisent. La synchronisation et la dtection de cellule seront traites dans le chapitre 13. La signalisation dinformations de contrle sera
dcrite au chapitre 12.
82
La couche2
83
Figure 3-16
La sous-couche RLC assure les fonctions de contrle du lien de donnes dvolues la couche 2 du
modle OSI (Data Link Control) :
dtection et retransmission des PDU manquantes (en mode acquitt) permettant la reprise sur erreur ;
remise en squence des PDU pour assurer lordonnancement des SDU la couche suprieure
(PDCP) ;
utilisation de fentres dmission et de rception pour optimiser la transmission de donnes.
la diffrence de lUMTS, la couche RLC en LTE neffectue pas de contrle de flux : lUE et
leNodeB doivent tre capables de traiter les trames RLC tant quelles arrivent dans la fentre de
rception RLC.
Sous-couche MAC (Medium Access Control)
La sous-couche MAC permet laccs et ladaptation au support de transmission grce aux fonctions
suivantes :
le mcanisme daccs alatoire sur la voie montante ;
la correction derreurs par retransmission HARQ lors de la rception dun acquittement HARQ
ngatif ;
84
La couche RRC, pour Radio Ressource Control, sert au contrle de linterface radio. On peut en
effet constater sur le schma modlisant la structure de linterface radio, que la couche RRC est
connecte aux quatre autres couches, via des points daccs de contrle : RRC est responsable de la
configuration et du contrle des couches de niveau 1 (PHY) et 2 (MAC, RLC et PDCP). Cest la
spcificit de cette couche, vritable chef dorchestre de linterface radio.
Ce rle est possible grce lchange dinformations entre les entits RRC distantes, localises au
sein de lUE et de leNodeB, suivant les procdures du protocole RRC. Les messages RRC sont
traits par les couches PDCP, RLC, MAC et PHY avant dtre transmis sur linterface radio, puis
reconstitus, vrifis et interprts par lentit distante RRC. La signalisation RRC demande ainsi
un certain temps de traitement par lUE et est consommatrice de ressources radio, aussi ne peut-elle
pas tre utilise trop frquemment. Pour la couche physique, on parle alors de configuration semistatique lorsquelle est effectue par RRC.
Un UE prsent sur une cellule LTE est en mode veille (ou RRC_IDLE) lorsquil na pas de
connexion RRC active avec leNodeB. Dans ce cas, il dcode rgulirement les Informations
Systme diffuses par leNodeB sur la cellule, ainsi que les messages de notifications (paging).
Dans cet tat, lUE contrle de faon autonome sa mobilit. Lorsquil a tabli une connexion RRC,
il est en mode connect, galement appel RRC_CONNECTED sur linterface radio. RRC doit alors
grer la connexion active, la mobilit de lUE, le transfert de la signalisation NAS, la scurit AS
(gestion des cls) ainsi que les supports radio activs pour porter les donnes de service et ou la
signalisation (RRC et NAS).
RRC assure ainsi les fonctions suivantes :
la diffusion et le dcodage dInformations Systme de niveaux AS et NAS sur la cellule, pour
tous les UE en mode veille prsents sur celle-ci, donnant notamment les paramtres daccs la
cellule, de mesure et de reslection en mode veille ;
lenvoi et la rception de paging, pour ltablissement dappel destin un UE en mode veille,
pour informer les UE de la cellule que les Informations Systme sont modifies ou encore pour
les alerter en cas de force majeure (par exemple, en cas de tremblement de terre ou de tsunami) ;
85
Les canaux
Le concept de canal
Le systme LTE, de manire similaire lUMTS, utilise le concept de canal afin didentifier les
types des donnes transportes sur linterface radio, les caractristiques de qualit de service associes, ainsi que les paramtres physiques lis la transmission. Ces canaux sont des composantes
de larchitecture du systme et sont donc distinguer du canal de transmission (qui capture les
effets de la propagation radio) et du canal frquentiel (ou porteuse) dj rencontrs.
Les canaux de linterface radio sont des points daccs aux services proposs par une couche N : ils
permettent la couche N+1 de dlivrer cette couche N des donnes qui devront tre traites (et
ventuellement marques) selon les spcificits du canal.
On distingue trois classes de canaux, selon les couches du modle OSI auxquelles ils sont attachs.
les canaux logiques, qui oprent entre les couches RLC et MAC et sont dfinis selon le type
dinformation quils transportent (par exemple : signalisation du plan de contrle ou donnes du
plan usager) ;
les canaux de transport, qui oprent entre la couche MAC et la couche physique et sont dfinis
par la manire et les caractristiques selon lesquelles les donnes sont transportes par linterface
radio (par exemple la mthode daccs aux ressources radio) ;
86
les canaux physiques qui sont utiliss par la couche physique et sont dfinis par les caractristiques physiques de leur transmission (par exemple leur placement dans la trame).
Dans une configuration donne de linterface radio (dtermine par le protocole RRC), un canal
logique ne peut tre port que par un seul canal de transport, mais ce dernier peut transporter
plusieurs canaux logiques. La mme rgle sapplique pour les canaux de transport et les canaux
physiques. Enfin, certains canaux physiques ne sont associs aucun canal de transport ni canal
logique, car ils portent uniquement des informations relatives la couche physique.
Ceci est illustr par la figure suivante, sur laquelle trois canaux physiques sont reprsents (PDSCH
et PDCCH pour le sens descendant, PRACH pour le sens montant).
Figure 3-17
Nous dcrivons ci-aprs lensemble des canaux utiliss par linterface radio du LTE, pour chacune
de ces trois catgories.
87
Le tableau suivant prsente les diffrents canaux logiques dfinis pour linterface radio du LTE.
Canaux logiques fournis par la couche MAC
Canal logique
Acronyme
Canal de contrle
(plan de contrle)
Canal
de trafic
(plan usager)
Usage
Exemples dinformation
transmise
Broadcast
Control Channel
BCCH
Pour la diffusion
dinformations de contrle
sur la cellule
Identifiant de la cellule,
largeur de bande DL
Paging Control
Channel
PCCH
Pour la transmission de la
signalisation, quand elle ne
peut tre transmise sur un
canal ddi (DCCH)
Demande dtablissement
dune connexion RRC
Dedicated
Control Channel
DCCH
Lorsque la couche RLC construit une unit de donnes ou Protocol Data Unit (PDU), elle la
communique ensuite via le canal logique adquat la couche MAC. Cette dernire peut alors
ajouter dans len-tte MAC lidentifiant de ce canal, si ncessaire. Aprs les traitements par la
couche MAC, celle-ci dlivre la PDU MAC la couche physique via le canal de transport associ
au canal logique. Le marquage du canal logique dans len-tte MAC permet lentit MAC distante
de restituer cette information la couche RLC, qui traite et aiguille ensuite correctement cette unit
de donnes. Il est rendu ncessaire par le fait que, dans certains cas, plusieurs canaux logiques
peuvent tre multiplexs sur le mme canal de transport. Lidentification par lentit paire du canal
de transport nest donc pas suffisante pour un aiguillage correct des donnes. La correspondance
canal de transport canal logique est configure par la couche RRC lors de ltablissement de la
connexion RRC ou de sa reconfiguration.
88
Exemples
dinformation
transmise
Caractristiques
Usage
DL
Ressources, priodicit et
format de transport fixes et
prdfinis
Doit tre transmis sur toute la
zone de couverture de la cellule
Pour la diffusion
dinformations sur la cellule
Le BCH porte exclusivement
le BCCH, et en particulier le
Master Information Block
(MIB, voir remarque)
DL
Pour la transmission de
donnes ddies de
contrle et du plan usager
Utilis galement pour
transmettre les informations
de cellule non portes par le
BCH
Paging Channel
DL
Canal PCCH
UL
Prambule choisi de
faon alatoire par lUE
dans un jeu de
prambules prdfinis
Uplink Shared
Channel
UL
Pour la transmission de
donnes ddies de
contrle et du plan usager
Broadcast
Channel
Acronyme Sens
BCH
PCH
UL-SCH
89
(un lment de ressource est une sous-porteuse dun symbole OFDM) dans la sous-trame. De plus,
il est associ des caractristiques physiques particulires, comme une squence dembrouillage,
des schmas de codage et modulation, des schmas MIMO (en voie descendante uniquement). Le
format des canaux physiques sera dtaill au chapitre 8 pour la voie descendante et au chapitre 9
pour la voie montante.
Les tableaux suivants prsentent de manire synthtique les diffrents canaux physiques, pour la
voie montante et la voie descendante respectivement.
Canaux physiques pour la voie montante
Canal physique
Acronyme
Caractristiques
Usage
PUSCH
PUCCH
PRACH
Acronyme
Caractristiques
Usage
PDSCH
PBCH
PCFICH
PDCCH
Le PHICH est plac dans les premiers Porte les acquittements dHARQ
symboles OFDM de chaque soustrame
90
Association entre
canaux logiques,
de transport
et physiques
en voie montante
Figure 3-19
Association entre
canaux logiques,
de transport
et physiques
en voie descendante
91
Acronyme
Caractristiques
Usage
Demodulation Reference
Signal
DMRS
SRS
Acronyme
Caractristiques
Usage
Primary, Secondary
Synchronization Signal
PSS, SSS
92
Dans la structure de trame de type 1, chaque sous-trame est divise en deux slots de 0,5 ms chacun.
Les slots dune trame radio sont numrots de 0 19. En FDD, dix sous-trames sont disponibles
pour la voie montante et dix sous-trames sont disponibles pour la voie descendante par priode de
10 ms, puisque les voies montante et descendante oprent sur des frquences diffrentes. En FDD
half-duplex, un UE ne peut transmettre et recevoir simultanment, ce qui restreint le nombre de
sous-trames utilisables dans chaque direction de transmission.
Figure 3-20
En TDD, certaines sous-trames sont rserves pour la voie montante tandis que dautres le sont
pour la voie descendante. Il existe de plus une sous-trame spciale, qui contient notamment un
temps de garde ncessaire au basculement entre la voie descendante et la voie montante. Ce temps
de garde est not GP (Guard Period) sur la figure suivante. Le temps de garde ncessaire au basculement de leNodeB entre la rception dune sous-trame montante et lmission dune sous-trame
descendante est cr par leNodeB en avancant dans le temps les sous-trames montantes par rapport
aux sous-trames descendantes. LUE est inform de ce dcalage par la commande davance de
temps dcrite au chapitre 14, qui lui indique de dmarrer sa transmission un peu plus tt (ou un peu
plus tard). Une avance de temps par dfaut de 20 s est ainsi spcifie en TDD, car cette dure est
attendue comme la valeur maximale potentiellement ncessaire aux quipements pour basculer de
rception mission [3GPP RAN WG4, 2008]. Au plus, deux sous-trames spciales sont prsentes
par trame, afin de limiter la perte defficacit du systme due au temps de garde.
Figure 3-21
93
CHAPITRE 3
Les configurations TDD voie montante/voie descendante possibles en LTE sont donnes dans le
tableau suivant.
Configurations voie montante (U)/voie descendante (D). S note la sous-trame spciale
Configuration
voie montante/ voie
descendante
Numro de la sous-trame
0
5 ms
5 ms
5 ms
10 ms
10 ms
10 ms
5 ms
On note que les sous-trames 0 et 5 sont toujours rserves pour une transmission en voie descendante.
Outre le temps de garde, la sous-trame spciale porte les champs DwPTS (Downlink Pilot Time
Slot) et UpPTS (Uplink Pilot Time Slot), rservs pour les transmissions respectivement en voie
descendante et en voie montante. Malgr la signification de leurs acronymes, hrite de lUMTS
TDD, ces champs ne contiennent pas que des signaux de rfrence.
Le champ DwPTS porte de la signalisation de contrle (PCFICH, PDCCH, PHICH) ainsi que
des donnes (PDSCH) comme une sous-trame descendante normale, la diffrence prs quil est
plus court. De plus, il porte le Primary Synchronisation Signal (PSS).
Le champ UpPTS peut porter le PRACH de prambule court (dit de format 4, voir le chapitre 13)
et/ou des signaux de rfrence de sonde (SRS), ou uniquement des SRS en fonction de la
longueur du champ. Aucune donne ni signalisation ne peut tre transmise sur ce champ.
Les dures des champs DwPTS et UpPTS sont configurables et signales par les couches suprieures. Il existe 8 configurations possibles, se diffrenciant par diffrentes longueurs de GP et deux
longueurs possibles (courtes : 1 ou 2 symboles SC-FDMA) du champ UpPTS, le champ DwPTS
occupant la dure de la sous-trame restante. Les diffrentes configurations sont donnes dans
[3GPP 36.211, 2009, section 4.2].
Le mode FDD half-duplex requiert galement un temps de garde afin que lUE puisse basculer de
lmission la rception, et inversement. Pour la transition voie descendante vers voie montante, ce
temps de garde est cr par lUE en ne recevant pas la fin dune sous-trame descendante prcdant
immdiatement une sous-trame montante o il transmet. Cette perte doit tre compense par une
adaptation de lien approprie par leNodeB (voir le chapitre 4), ou par une retransmission. Pour la
transition voie montante vers voie descendante, le temps de garde est assur par leNodeB via la
commande davance de temps, comme en TDD. La manire de raliser le half-duplex nest pas
spcifie, cest au scheduler de leNodeB dassurer quun UE nest pas servi simultanment sur les
voies montante et descendante.
94
95
CHAPITRE 3
Un PRB dure 0,5 ms, soit un slot, et est constitu de plusieurs symboles OFDM (ou SC-FDMA).
Rappelons quun symbole OFDM reprsente le signal dans le domaine temporel correspondant un
bloc de symboles de modulation mis sur les diffrentes sous-porteuses de la bande du systme. La
dure dun symbole dpend de la valeur du prfixe cyclique (CP, dfini au chapitre 6). La largeur de
bande dun PRB est de 12 sous-porteuses, soit 180 KHz.
Une sous-porteuse dun symbole OFDM/SC-FDMA est appele un lment de ressource. Un
lment de ressource porte un symbole de modulation en OFDM.
Les ressources sallouent par paire de PRB, les PRB dune paire tant allous dans deux slots
conscutifs dune mme sous-trame. Le nombre de PRB dans la dimension frquentielle dpend de
la largeur de bande du canal, comme indiqu dans le tableau suivant.
Largeur de bande du systme en nombre de PRB
Largeur de bande du canal (MHz)
1.4
10
15
20
15
25
50
75
100
La largeur de bande disponible pour la transmission est appele la largeur de bande du systme.
Elle est infrieure la largeur de bande du canal, comme dcrit la figure suivante, afin de laisser
des bandes de garde de part et dautre pour limiter linterfrence de canal adjacent.
Figure 3-23
Les diffrents paramtres caractrisant les transmissions OFDM et SC-FDMA en LTE seront
dtaills au chapitre 6.
96
Principales
fonctions mises en
jeu en mission.
Les traitements
MIMO
lmission ne
sappliquent quen
voie descendante.
97
Figure 3-25
Les fonctions de la chane de rception indiques la figure prcdente ne sont pas spcifies, bien
qutant en grande partie dtermines par les traitements dmission. La norme spcifie cependant
les outils indispensables leur mise en uvre (comme les signaux physiques ncessaires lestimation du canal et la synchronisation). En revanche, les performances minimales de dmodulation
sont spcifies, dans les documents [3GPP 36.101, 2009] et [3GPP 36.104, 2009], pour les rcepteurs de lUE et de leNodeB respectivement. La vrification de latteinte des performances
requises est effectue par des tests sur les quipements selon une mthodologie dfinie au 3GPP.
Synthse fonctionnelle
La figure suivante prsente une synthse des fonctions assures par les diffrents protocoles
prsents dans la pile protocolaire dun UE LTE. Les protocoles EMM et ESM seront dcrits en
dtail dans le chapitre 15 ddi aux protocoles NAS.
Figure 3-26
98
Rfrences
[3GPP 36.101, 2009]
3GPP TSG RAN WG4, Response to LS on switch time requirements for LTE TDD,
Liaison R1-081181, 3GPP TSG RAN WG1 #52bis, avril 2008.
[Balanis, 2005]
[Huawei, 2009]
[Jakes, 1994]
[Proakis, 2000]
19
La mobilit en mode connect
Sommaire : Les principaux mcanismes de mobilit en mode connect Le handover en LTE La
mobilit intersystme ou comment assurer la continuit de service entre des systmes diffrents
Les mcanismes CS Fallback et SR-VCC
Ce chapitre a pour objectif dapporter au lecteur les lments essentiels de la mobilit en mode
connect, au sein du systme LTE dune part, et entre le LTE et les autres systmes 3GPP dautre part.
Au cours dun appel sur un rseau mobile, lusager peut tre amen se dplacer hors de la cellule sur
laquelle lappel a t tabli. Cette mobilit ne doit pas conduire la coupure de lappel. Pour assurer
cette continuit de service, le rseau mobile met en uvre des mcanismes basculant lUE vers la
meilleure cellule qui peut laccueillir. Ces mcanismes reposent gnralement sur des mesures radio
effectues par lUE sur la cellule serveuse et des cellules voisines. Le rseau choisit alors, essentiellement en fonction de ces mesures, la cellule cible et la faon de faire basculer lUE vers cette cellule.
Trois types de mcanismes peuvent tre distingus pour la mobilit en mode connect.
La reslection, qui repose sur les mmes principes que ceux utiliss en mode veille, est
employe par exemple en GPRS et en UMTS dans des tats transitoires ou dormants. LUE
envoie ou reoit peu de donnes (faible activit) et les priodes dinactivit lui permettent alors
de raliser des mesures sur des cellules voisines. Lors dune reslection, le rseau neffectue
aucune prparation sur la cellule cible.
La redirection consiste envoyer lUE vers une cellule cible, sans dialogue pralable entre la
station de base dorigine et celle de destination. Cette cellule cible peut se trouver sur une autre
frquence ou appartenir un autre systme. Aucune ressource radio, logique ou de transmission
nest rserve sur la cellule ou sur le systme cible. Cela rduit donc la probabilit de succs de
lopration. Par ailleurs, la procdure de bascule peut tre longue et conduire des pertes de
donnes, donc une dgradation de la qualit de service perue par lusager. En revanche, elle est
simple pour le rseau et nentrane pas de charge de signalisation entre les nuds source et cible.
394
395
UMTS pour les handover interfrquences. Pour rappel, en GSM un handover est ncessairement
interfrquence puisque les cellules voisines sont portes sur des frquences diffrentes. Au
contraire, si le second lien radio est tabli entre la cellule cible et lUE alors que le lien sur la cellule
source est toujours actif, la transmission radio ne sera pas interrompue. LUE a alors deux liens
radio actifs, qui portent les mmes donnes depuis et vers lUE, et qui lui offrent un gain de diversit : les deux liens empruntent des chemins radio diffrents et ne sont donc pas soumis aux mmes
perturbations. La station de base peut alors rduire sa puissance dmission vers lUE, ou la maintenir pour amliorer la rception de lUE. Le lien initial peut donc tre conserv au-del de cet ajout
et tre supprim par exemple lorsque sa qualit deviendra trop faible pour apporter une information
utile lUE (voir la figure suivante). Le terme soft handover a t choisi pour dsigner cette bascule
opre sans interruption du lien radio entre lUE et le rseau. Par opposition, on a alors consacr la
dnomination hard handover au type de handover prcdent, illustr sur la partie droite de la figure
suivante : le lien radio sur la cellule C1 est relch avant ltablissement du lien sur la cellule C2.
Figure 19-1
Principes du soft
handover et du hard
handover
Le principe du soft handover a t en premier lieu utilis dans les systmes CDMA de seconde
gnration. Il a t repris dans le systme UMTS (qui repose galement sur un accs rpartition
par les codes, ou CDMA) comme principal mcanisme de mobilit intrafrquence. Le soft
handover na en revanche pas t dfini dans la premire version (Release 8 3GPP) du systme
LTE.
Le tableau suivant prsente les mcanismes de mobilit couramment utiliss en mode connect, sur
les systmes GSM, GPRS/EDGE et UMTS, pour les diffrents types de mobilit (intrafrquence,
interfrquence et inter-RAT).
396
Type de mobilit
Intrafrquence
Interfrquence
Inter-RAT
GSM (voix)
non applicable
hard handover
hard handover
GPRS/EDGE
(donnes)
non applicable
reslection
et/ou hard handover *
reslection
et/ou hard handover *
UMTS (voix et
donnes)
soft handover
et/ou hard handover *
hard handover
397
La phase de mesure est toujours optionnelle. Dans le cas de la redirection, la phase de prparation
nexiste pas. Dans la suite, les explications donnes dcrivent la procdure de handover, sauf indication explicite.
La phase de mesure
Cette phase prcde la dcision de handover prise par le contrleur de station de base source et donc
le dclenchement effectif de ce handover. Les critres de dcision sont essentiellement bass sur la
qualit et/ou le niveau de signal des cellules voisines, mesurs par lUE. La station de base informe
au pralable lUE des lments suivants, dans un message de configuration :
les mesures attendues : par exemple le niveau ou la qualit de signal, la puissance reue ;
lobjet mesurer : cellule, frquence porteuse ;
le mode de remonte : priodique ou sur vnement.
La ralisation des mesures par lUE peut en outre ncessiter des amnagements dans la trame radio, en
particulier des priodes ddies la mesure dune autre frquence ou dun autre systme, grce auxquels
lUE ne manque pas les donnes transmises sur la cellule serveuse alors quil effectue ces mesures.
De faon gnrale, le temps que prend lUE pour mesurer les cellules voisines et lexactitude de ces
mesures sont des points cruciaux pour le succs du handover et la continuit de lappel. Ils dpendent notamment des performances radio intrinsques de lUE, de ses algorithmes de moyennage et
de la configuration judicieuse des mesures par loprateur. Les exigences de performance de lUE
pour le handover seront abordes la section du mme nom, p. 428.
En UMTS par exemple, lUE effectue ses mesures sur les cellules intrafrquences sans modification de la trame radio sur la cellule serveuse : il est capable de maintenir sa connexion radio avec
cette cellule et de raliser de faon simultane des mesures sur les cellules intrafrquences.
Pour les cellules UMTS portes par une autre frquence ou un autre systme (donc ncessairement sur
une frquence porteuse diffrente), il peut tre ncessaire de mnager des intervalles de temps vides
sur la trame en mission et rception. Ces intervalles, appels trous, ou gaps en anglais, permettent
lUE dajuster son rcepteur sur la frquence mesurer pendant une dure dtermine. la fin de
cette priode, lUE bascule nouveau sur la frquence dorigine et la cellule source. Ce mcanisme,
appel mode compress (ou Compressed Mode) impose dune part des coupures trs courtes pour
viter la dsynchronisation entre lUE et la station de base, et engendre dautre part des interfrences
supplmentaires lies au fait que la mme quantit de donnes doit tre transmise sur la trame radio,
mais dans un dlai rduit par les trous. Son utilisation est souvent ncessaire pour que lUE effectue
des mesures sur des frquences diffrentes (en particulier lorsque lUE na quune seule chane de
rception radio UMTS/GSM). En effet, en UMTS lUE a un lien radio ddi avec le NodeB et reoit
de celui-ci une trame continue, notamment pour le maintien dun contrle de puissance prcis.
Le contrleur de station de base intgre les mesures remontes par lUE dans son algorithme de
dcision. Si les critres de dclenchement sont vrifis, elle entame la phase de prparation dcrite
ci-aprs. La dcision repose par exemple sur les critres suivants :
Le niveau de signal dune cellule voisine mesure par lUE est suprieur un seuil prdfini et la qualit de la cellule serveuse est infrieure un autre seuil (pour un handover intersystme par exemple).
398
Le niveau ou la qualit du signal dune cellule voisine est meilleur(e) que celui/celle de la cellule
serveuse (pour un handover intra ou interfrquence par exemple).
On comprend que, pour que cette phase de mesure soit possible, loprateur doit paramtrer les cellules
intra et intersystmes voisines de la cellule serveuse, et ce pour toutes les cellules du rseau, ce qui
reprsente un effort consquent. Il doit galement dfinir les seuils dactivation des mesures et de
dclenchement du handover. Par exemple en UMTS, le mode compress et les mesures intersystmes
peuvent ntre activs que lorsque le signal de la cellule serveuse est dgrad, afin de limiter la consommation du terminal et les interfrences engendres sur la cellule serveuse. Les seuils mis en jeu peuvent
varier suivant la topologie du rseau. Un travail doptimisation est donc souvent ncessaire.
La phase de prparation
Lobjectif premier de cette phase est de maximiser les chances de succs de la procdure de
handover, par lchange dinformations entre les contrleurs de stations de base source et cible, en
pralable la ralisation de la bascule proprement dite. La prparation commence ds lors que le
contrleur source a pris la dcision de raliser un handover de lUE, sur la base des mesures remontes par celui-ci et de ses critres de dclenchement.
Elle consiste en un simple change de messages visant :
interroger le contrleur de la station de base grant la cellule cible sur la possibilit de raliser ce
handover ;
obtenir de sa part les informations et paramtres grce auxquels lUE accdera rapidement et de faon
fiable aux ressources de la cellule, par exemple la configuration des canaux logiques et de transport.
Cet change peut avoir lieu directement entre deux contrleurs du mme systme, sil existe une
interface entre ces nuds, ou par lintermdiaire dun ou plusieurs nud(s) du rseau cur. En
effet, dans le cas dun handover intersystme, chaque contrleur de station de base communique
avec le nud de son rseau cur (SGSN ou MSC en GSM/GPRS et UMTS, MME en LTE), nuds
qui relaient ensuite les informations entre systme source et systme cible. On notera cependant que
le MME et le SGSN peuvent tre physiquement intgrs dans un mme quipement.
La phase de prparation doit tre excute rapidement, puisquil sagit de la priode pendant
laquelle les conditions radio se dgradent pour lUE sur la cellule source. Cependant, cet change
est gnralement bref, dans la mesure o il seffectue sur les interfaces terrestres du rseau, sur
lesquelles la latence et le taux derreur sont souvent trs faibles.
lissue de cet change, le contrleur source peut commencer le transfert des donnes reues du
rseau cur vers le contrleur cible. On parle de data forwarding. Ces donnes sont stockes en
mmoire par le contrleur cible, avant larrive de lUE. Ce transfert de donnes doit veiller maintenir le squencement des paquets tel que reu du rseau cur.
La phase dexcution
Pour lexcution du handover, le contrleur source envoie un ordre de bascule lUE. Cette
commande est typiquement un message RRC, indiquant lUE la cellule cible (frquence, identi-
399
fiant) et des informations sur sa configuration, afin de permettre un accs rapide et fiable de lUE
aux ressources qui lui sont rserves ou qui sont partages au sein de la cellule entre les UE.
Ds la rception de cette commande, lUE procde la recherche de la cellule cible, sil ne reoit
pas dj son signal de faon simultane celui de la cellule source. Si la cellule cible est porte par
une frquence diffrente, lUE ajuste par exemple la frquence de son rcepteur pour dmoduler le
signal sur cette nouvelle frquence.
Une fois la cellule cible dtecte, lUE doit accder aux ressources radio de la voie montante afin de
transmettre au contrleur de la station de base cible un message signalant sa prsence et le succs de
la bascule radio. Ce message dclenche lenvoi par ce contrleur dune notification au rseau cur
lui indiquant que le chemin de donnes peut tre bascul. lissue de cette bascule du flux de
donnes, celles-ci ne transitent alors plus par le contrleur source, mais sont achemines directement du rseau cur au contrleur cible.
Dans le cas dun handover inter-RAT, la bascule radio est gouverne par une temporisation dclenche
par lUE la rception de la commande de handover : si cette temporisation scoule avant que lUE
nait pu accder la nouvelle cellule, la procdure choue et lUE retourne sur la cellule dorigine.
Rle de lUE
Le rle de lUE dans la procdure de handover est crucial deux gards :
pour raliser des mesures fiables sur son environnement et les remonter au contrleur de la
station de base ;
pour la bascule proprement dite sur la cellule cible.
La performance radio de lUE (justesse et dlai des mesures, dlai pour basculer sur la cellule cible)
est donc un lment cl du succs de cette procdure. Pour loprateur, il est primordial de sassurer
que les UE utiliss sur son rseau sont capables de raliser cette procdure radio dans un dlai
minimal, afin de limiter le temps dinterruption du service. Cet aspect de performance sera trait
la section Les performances de lUE en handover , p. 428.
400
La phase de mesures
Nous avons expliqu dans le chapitre 18 que lUE est capable, en mode veille, de dtecter les
cellules voisines intra et interfrquences sur la seule indication de leur frquence porteuse, vitant
ainsi la ncessit dindiquer sur la cellule serveuse une liste complte de cellules voisines LTE.
En mode connect, il faut considrer deux contraintes.
Les informations dont lUE a besoin pour dtecter une cellule voisine. Ici, les capacits de lUE
sont identiques au mode veille : lindication de la frquence porteuse lui suffit pour dtecter les
cellules prsentes sur cette frquence dans le voisinage de la cellule serveuse.
Le besoin ou non dintervalles de mesures amnags spcifiquement par leNodeB pour lUE
dans la trame radio (trous). Cette question ne se pose pas en mode veille puisque lUE ne reoit
pas de donnes en continu de leNodeB.
La dtection des cellules voisines LTE
LUE na pas besoin de recevoir une liste de cellules voisines LTE pour les dtecter. Cette dtection
met en jeu les signaux de synchronisation mis par chaque cellule et dcrits au chapitre 7. Par
ailleurs, leNodeB peut signaler une liste noire (ou blacklist) de cellules que lUE ne doit pas
mesurer. Signaler cette liste lUE pour les mesures limite sa consommation. En effet, mme si, in
fine, leNodeB dcide de ne pas raliser le handover vers une cellule cible faisant partie de la liste
noire, lUE dtectera et mesurera inutilement ces cellules si elles ne lui sont pas interdites.
Par ailleurs, pour la mesure proprement dite, lUE na pas besoin dintervalles de mesure (gaps)
pour les cellules intrafrquences : il est capable de mesurer ces cellules tout en continuant de recevoir des donnes sur la cellule serveuse, de faon simultane.
Pour les cellules interfrquences en revanche, ces intervalles de mesure peuvent tre ncessaires
lUE, suivant ses capacits : seul un UE pourvu de deux chanes de rception radio LTE peut simultanment raliser des mesures interfrquences et poursuivre la rception de donnes sur la cellule
serveuse. Une telle configuration matrielle implique un cot accru du terminal.
Mesures intrafrquences et interfrquences
En LTE, une cellule se caractrise dans le domaine frquentiel par sa frquence centrale fc et sa
largeur de bande. Deux cellules voisines peuvent donc avoir la mme frquence centrale mais une
largeur de bande diffrente, ou une frquence centrale diffrente avec la mme largeur de bande. Le
terme intrafrquence est rserv au cas de cellules partageant la mme frquence centrale, quelle
que soit leur largeur de bande respective (scnarios 1, 2 et 3 sur la figure 19-3). Au contraire, si
cette frquence est diffrente, on parlera de cellules interfrquences (scnarios 4, 5 et 6).
LUE effectue les mesures des cellules voisines sur une bande de frquence dont la largeur est indique par la cellule serveuse dans ses Informations Systme.
401
Figure 19-3
Lors de la configuration dune mesure, leNodeB associe un objet, cest--dire llment sur lequel
porte la mesure, une configuration de remonte, cest--dire la faon dont la mesure doit tre
remonte leNodeB. Lobjet de mesure peut tre la frquence LTE courante ou une autre
frquence LTE. LUE mesure pour chaque cellule dtecte le niveau de signal quil reoit de la
cellule. Cette mesure seffectue laide des signaux de rfrence communs la cellule (CRS, voir
le chapitre 7) et est appele RSRP (Reference Signal Received Power).
LUE ralise un filtrage sur les mesures de RSRP fournies par la couche physique et remonte cette
valeur filtre leNodeB ou la compare au seuil configur pour lvnement.
Ensuite, la remonte des mesures suit un des schmas suivants.
Sur vnement (dit event-triggered en anglais) : dans ce cas, lUE informe leNodeB lorsque
lvnement survient. Ce dernier est au pralable configur par leNodeB au moyen du protocole
RRC, qui indique notamment le ou les seuil(s) radio associ(s) au critre de dclenchement et la
dure T pendant laquelle ce critre doit tre vrifi (appele time-to-trigger). Lvnement suivant
peut par exemple tre utilis pour dclencher un handover intrafrquence : une cellule voisine
mesure devient meilleure de 6 dB que la cellule courante et le reste pendant T secondes .
De faon priodique : lUE envoie rgulirement leNodeB des rapports de mesures, conformment au format et la frquence dfinis par leNodeB lors de la configuration des mesures.
De faon priodique aprs un vnement : il sagit dune combinaison des deux modes prcdents. Une fois que le critre associ lvnement configur est atteint, lUE envoie des
rapports de mesures de faon priodique, dans la limite dun nombre prdtermin de rapports.
402
Lorsque le DRX est utilis en mode connect, la priode de mesure est limite la dure dactivit,
comme illustr la figure suivante. De ce fait, les exigences sur la prcision des mesures et la rapidit de dtection de nouvelles cellules voisines sont relches et elles dpendent de la dure du
cycle DRX. Maintenir les mmes exigences de performances avec et sans DRX impliquerait une
activit de mesure et de remonte identique et rduirait donc notablement le gain apport par ce
mcanisme.
Le mode DRX a t prsent en dtail dans le chapitre 14.
403
Figure 19-4
La phase de prparation
La prparation peut tre ralise entre les deux eNodeB via linterface X2 si elle existe, ou,
dfaut, par lintermdiaire du MME via linterface S1. Dans les deux cas cependant, la procdure
sur linterface radio est identique. Lutilisation de linterface S1 pour le handover est ncessaire
lorsque loprateur ne peut mettre en uvre dinterface X2 entre certains eNodeB. Cependant, les
dlais de prparation et de transfert des donnes peuvent tre plus longs puisque les messages transitent par le MME et traversent ainsi deux interfaces S1 (entre eNodeB source et MME, puis entre
MME et eNodeB cible). Si la cellule cible appartient au mme eNodeB, celui-ci nengage aucune
procdure de prparation.
La figure suivante reprsente la cinmatique des flux de signalisation dans le cas dune procdure
de handover via linterface X2.
Lors de la prparation, leNodeB source fournit, entre autres, les informations suivantes leNodeB
cible :
lidentifiant global de la cellule cible EGCI, permettant didentifier la cellule cible sans ambigut ;
la cause du handover (par exemple les conditions radio, la rduction de la charge, loptimisation
des ressources) ;
des paramtres de scurit, comme les algorithmes implments, la cl KeNB*, lidentifiant short
MAC-I (voir le chapitre sur la scurit) ;
la liste et la description des E-RAB configurer ;
le contexte RRC de lUE, qui dcrit notamment la configuration radio de la connexion RRC sur
la cellule source, les paramtres du cycle DRX si utilis ;
des informations sur lhistorique de mobilit de lUE, informant leNodeB cible de la liste des
16 dernires cellules visites par lUE, et, par exemple, de dplacements rcurrents entre des
cellules ( ping-pong ).
LeNodeB cible, la rception du message X2AP Handover Request, effectue le contrle dadmission : il vrifie quil dispose des ressources radio et systme pour accueillir lUE et, en particulier,
des E-RAB actifs sur la cellule source. Sil est capable dtablir au moins lun de ces E-RAB,
leNodeB doit rpondre positivement leNodeB source en lui indiquant le ou les E-RAB qui
peuvent tre maintenu(s). Il inclut dans sa rponse le message RRC destin lUE et qui sera envoy
par leNodeB source lors de la commande du handover. Ce message contient la configuration que
404
Figure 19-5
Diagramme
de flux
du handover
LTE via
linterface X2
405
lUE devra appliquer lors de son accs la cellule cible, notamment les radio bearers associs aux ERAB qui sont maintenus. LeNodeB cible retourne galement leNodeB source, pour chaque ERAB, le point de terminaison du tunnel GTP entre les deux eNodeB, si un transfert de leNodeB
source leNodeB cible des donnes descendantes (reues par leNodeB source de la S-GW) a t
demand par leNodeB source dans le message Handover Request.
La phase dexcution
Aprs la rception du message de rponse au Handover Request, leNodeB source dclenche le
handover par lenvoi lUE du message RRC Connection Reconfiguration, qui lui indique notamment :
la cellule cible (sa frquence, si diffrente, et son PCI) ;
son identifiant C-RNTI dans cette cellule ;
des paramtres de scurit (par exemple lalgorithme, sil doit changer) lui permettant de driver
les nouvelles cls de chiffrement et dintgrit RRC.
Lorsquil reoit ce message, lUE doit immdiatement tenter de basculer sur la cellule cible, mme
sil na pu acquitter la rception du message RRC (acquittements HARQ ou ARQ/RLC). Il rinitialise sa couche MAC et procde au rtablissement de ses couches RLC et PDCP. La couche RRC
configure alors les couches PHY, MAC, RLC et PDCP suivant les paramtres fournis par leNodeB
cible et transmis par leNodeB source dans le message RRC Connection Reconfiguration.
LUE drive ensuite la nouvelle cl KeNB*, soit partir de la cl KASME actuelle (cest--dire celle
utilise pour le calcul de la cl KeNodeB courante), soit partir de la nouvelle cl KASME si une
procdure NAS de scurit a t ralise. LeNodeB indique lUE lequel des deux mcanismes
utiliser pour cette drivation.
LUE procde alors laccs alatoire sur le canal RACH de la cellule cible et, en cas de succs,
transmet leNodeB le message RRC Connection Reconfiguration Complete, qui termine la procdure de signalisation. Laccs au canal RACH peut tre ralis avec un prambule ddi, si la
cellule cible la fourni la cellule source lors de la phase de prparation. Ce mode prsente lavantage dcarter un risque de collision avec des prambules dautres UE, ce qui augmente donc les
chances de succs de la procdure et tend rduire son dlai global (voir le chapitre 14 pour la
description de la procdure daccs alatoire).
Enfin, lUE arrte les remontes priodiques de mesures actives sur la cellule source et supprime
la configuration des intervalles de mesures utiliss pour les mesures interfrquences ou intersystmes. Cependant, dans le cas dun handover interfrquence, lUE conserve les vnements pralablement configurs sur la cellule source, en intervertissant simplement les frquences source et
cible dans la configuration de mesure.
La gestion du plan usager
Lors dun handover, la bascule de lUE de la cellule source vers la cellule cible saccompagne
dune interruption de la connexion radio et, par consquent, le transfert des donnes dans les sens
montant et descendant est temporairement suspendu.
406
Sans mcanisme de transfert des donnes entre eNodeB, les units de donnes reues de la S-GW
par leNodeB source aprs le dclenchement de la bascule de lUE sont perdues. La rmission de
ces donnes choit alors aux couches suprieures, si celles-ci mettent en uvre une transmission
fiable laide de mcanismes de retransmission (par exemple lorsque le protocole TCP est utilis).
Cependant, ces retransmissions sont de fait plus lentes, puisque ralises entre entits distantes (par
exemple de type client/serveur), et peuvent induire une diminution du dbit par les couches suprieures (mcanisme TCP slow start par exemple). Lexprience de lutilisateur est alors dgrade.
Pour viter ces pertes, un transfert des units de donnes PDCP (SDU PDCP) est possible de
leNodeB source vers leNodeB cible.
La couche PDCP est utilise, car la numrotation des SDU PDCP est maintenue entre les deux
eNodeB pour les radio bearers utilisant le mode RLC acquitt (RLC-AM), alors que la couche RLC
est toujours rinitialise lors du handover (le numro de squence RLC est donc remis zro). Cette
continuit dans la numrotation PDCP permet ainsi, pour ce type de radio bearer, de dlivrer en
squence les units de donnes la couche suprieure (paquets IP typiquement) et dviter de
renvoyer sur la cellule cible une unit de donne dj reue par lUE sur la cellule source.
Pour les radio bearers utilisant le mode RLC transparent (RLC-TM) ou non acquitt (RLC-UM), le
transfert des donnes leNodeB cible rduit linterruption du service mais ne peut garantir
labsence de perte de paquets ni la remise en squence la couche suprieure, la numrotation des
SDU PDCP ntant pas maintenue.
Pendant la bascule radio effectue par lUE et dcrite prcdemment, leNodeB source peut
commencer transfrer des donnes du plan usager leNodeB cible, si un tel transfert doit tre
appliqu pour lun des radio bearers basculs sur la cellule cible.
Pour un radio bearer utilisant le mode RLC-AM, leNodeB source indique leNodeB cible le
prochain numro de squence attribuer dans le sens descendant un paquet de donnes nayant
pas encore de numro de squence PDCP. LeNodeB source transmet galement les units de
donnes suivantes :
les SDU PDCP qui nont pas t intgralement transmises lUE ;
les SDU PDCP dont les units RLC nont pas toutes t acquittes par lUE ;
les nouvelles units de donnes reues de la S-GW, qui nont pas t traites par la couche
PDCP.
Les SDU PDCP compltes reues de lUE sont quant elles transfres par leNodeB source la SGW. Deux tunnels diffrents sont utiliss entre leNodeB source et leNodeB cible pour transfrer
les donnes du sens montant et celles du sens descendant.
Le transfert des SDU PDCP permet de raliser un handover sans perte de donnes. Il doit tre
conjugu lutilisation des rapports de rception dcrits la section suivante, pour raliser un
handover sans doublon.
407
Figure 19-6
Gestion du plan
usager lors du
handover en
LTE
La figure illustre par un exemple la gestion du plan usager lors dun handover avec transfert des
donnes PDCP de leNodeB source leNodeB cible :
0. Lors de lappel en cours sur la cellule source, leNodeB a pu envoyer lUE les SDU PDCP 1
4. Cependant, leNodeB source na pas reu dacquittement pour les SDU 3 et 4. Il les
conserve donc dans son buffer de transmission, de mme que la SDU 5 qui na pas t transmise lUE. Ce dernier a correctement reu les SDU 1, 2 et 4, et les a acquittes. En revanche,
il na pas reu la SDU 3 ; il a donc besoin de sa retransmission par leNodeB.
1. Lacquittement de la SDU 4 narrive pas leNodeB source, le lien radio entre lUE et
leNodeB source tant dj dgrad.
2. LeNodeB source envoie lUE lordre de bascule.
3. LeNodeB source commence alors le transfert des SDU PDCP vers leNodeB cible, en indiquant
leur numro de squence. Simultanment, il continue de recevoir de la S-GW des units de donnes
destination de lUE, quil transfrera galement leNodeB cible aprs le transfert de toutes les
SDU PDCP en attente. LeNodeB cible leur attribuera alors des numros de squence PDCP.
408
4. LeNodeB cible stocke les SDU reues, jusqu larrive de lUE sur la cellule. Il attribue un
numro de squence chaque unit de donnes reue de leNodeB source sans numro de
squence (SDU 6 par exemple, transmise ds rception de la S-GW par leNodeB source).
5. Lors de laccs de lUE, leNodeB cible informe la S-GW, qui bascule alors le plan de donnes
vers leNodeB cible. Celle-ci envoie leNodeB source un indicateur de fin de trafic.
6. LeNodeB cible transmet lUE les donnes PDCP en attente, ainsi que de nouvelles units de
donnes reues de la S-GW (SDU 7 et 8). On voit que lUE va recevoir une seconde fois la
SDU 4, ce qui constitue donc un doublon et une utilisation non optimale de linterface radio.
Les rapports de rception
Un mcanisme de rapport de rception vite en LTE la transmission sur la cellule cible de SDU
PDCP dj reues par lUE ou par leNodeB (doublons). Ce mcanisme ne peut tre utilis que
pour les radio bearers utilisant le mode RLC-AM, pour lesquels la numrotation des SDU PDCP est
continue entre la cellule source et la cellule cible, comme nous lavons expliqu prcdemment.
Si leNodeB source choisit dutiliser ce mcanisme pour un ou plusieurs E-RAB actif(s) de lUE, il
indique lUE dans le message de commande du handover les E-RAB pour lesquels lUE devra
envoyer un rapport de rception PDCP leNodeB cible une fois la bascule effectue. LUE doit
alors transmettre sur la cellule cible une unit de contrle PDCP, appele PDCP Status Report,
donnant ltat des rceptions des SDU PDCP pour ces radio bearers. Ce rapport nest donc pas
systmatique pour un radio bearer RLC-AM. Cependant, sil est demand, lUE doit lenvoyer
avant toute transmission de donnes sur la cellule cible. Il sert leNodeB cible pour dterminer
quelles SDU PDCP doivent tre renvoyes lUE.
Lors du transfert des donnes leNodeB cible, leNodeB source envoie galement un tat denvoi/
rception indiquant, pour chacun de ces E-RAB :
pour le sens descendant : le dernier numro de squence PDCP allou, indiquant leNodeB
cible quel numro attribuer la premire SDU PDCP qui nen a pas encore ;
pour le sens montant : le numro de squence SN1 de la dernire SDU PDCP reue en squence,
informant leNodeB cible quil ne doit pas transmettre la S-GW de SDU PDCP reue de lUE
avec un numro de squence infrieur ou gal. La SDU SN2 est donc la premire SDU non reue
par leNodeB source ;
pour le sens montant : les numros de squence des autres SDU PDCP reues de lUE aprs cette
SDU SN1, qui nont donc pas besoin dtre renvoyes par lUE sur la cellule cible.
Les deux dernires informations servent leNodeB cible pour prparer un PDCP Status Report
destination de lUE, pour quil ne renvoie que les SDU manquantes. LeNodeB source peut envoyer
cet tat denvoi/rception leNodeB cible directement via linterface X2 (dans le cas dun
handover via X2), ou par lintermdiaire du MME (handover via S1).
Avec ces deux rapports PDCP fournis par leNodeB source et par lUE lors de son accs, leNodeB
cible sait donc quelles SDU PDCP renvoyer et lesquelles attendre de lUE.
409
Figure 19-7
Rapport de
rception par l'UE
pour viter les
doublons PDCP
Cette figure reprend lexemple prcdent, mais ici lUE envoie un rapport de rception lors de son
accs la cellule cible. Cela informe leNodeB quil a reu la SDU 4 et donc quil doit la supprimer
du buffer denvoi. On vite ainsi un doublon sur linterface radio.
En synthse :
Un handover peut tre ralis sans perte de donnes sur un radio bearer si, dune part, un transfert de donnes est opr par leNodeB source pour ce radio bearer et, dautre part, le radio
bearer utilise le mode RLC-AM.
Le mcanisme de rapport de rception limite le renvoi sur linterface radio de donnes dj
transmises (vite les doublons) et amliore ainsi lefficacit radio du handover.
En cas dchec: la procdure de rtablissement
410
toire sur le canal RACH de la cellule cible aboutit. Si cette temporisation expire avant la fin de cette
procdure, lUE considre que le handover a chou et lance alors une procdure de rtablissement de
connexion RRC. LUE reprend alors la configuration RRC et PDCP utilise dans la cellule source et
supprime les configurations des couches physique et MAC tablies pour la cellule cible.
La perte du lien radio et le rtablissement de connexion en LTE
Lors de lappel, la position de lUE au sein de la cellule peut voluer et conduire une dgradation
du lien radio avec leNodeB. Lobjectif de loprateur est dviter que cette dgradation ne
conduise la perte de la connexion RRC et dassurer une continuit de lappel laide des procdures de mobilit. Toutefois, diffrents facteurs, comme la charge du rseau, un dplacement rapide
et soudain de lUE ou des perturbations lies lenvironnement (interfrences, obstacle mobile)
peuvent provoquer une dgradation brutale des conditions et une rupture du lien radio avant que
leNodeB ait pu dclencher un handover. Enfin, le paramtrage du rseau (seuils de handover
notamment) est une opration dlicate qui peut ncessiter sur certains sites une priode dobservation et doptimisation aprs le dploiement, priode pendant laquelle lUE peut tre expos des
pertes de couverture en fonction de son dplacement.
Il est donc primordial de pouvoir rtablir une connexion RRC si celle-ci est provisoirement rompue
du fait dune dgradation svre du lien radio. Une procdure a donc t dfinie, comme dans les
systmes GSM et UMTS, pour que lUE recouvre cette connexion avec une cellule.
Nous dcrivons dans cette section les diffrentes tapes de ce mcanisme, savoir :
1. la dtection dun problme sur le lien radio ;
2. la procdure de rtablissement elle-mme.
Dans la suite, nous supposerons que lUE a tabli un bearer EPS avec le rseau. Une connexion
RRC est donc tablie et la procdure de scurit a t effectue.
La dtection de la perte de lien radio
Lorsquune connexion radio est tablie avec leNodeB, lUE en surveille la qualit laide de mesures
effectues par la couche physique et remontes la couche RRC aprs application dun filtre.
La couche RRC de lUE dtecte un problme sur la couche physique lorsquelle reoit de celle-ci N
indications successives de perte de synchronisation. Une temporisation RRC (que nous appellerons
ici T1) est alors dmarre et nest arrte que si la couche physique remonte M indications conscutives de synchronisation avant que cette temporisation expire. Dans ce cas de figure, la couche RRC
considre que la synchronisation est rtablie et ne lance aucune procdure particulire. En
revanche, si la temporisation expire, ou si le nombre maximal de retransmissions RLC a t atteint,
la couche RRC de lUE considre que le lien radio est dfaillant et dmarre alors la procdure de
rtablissement de connexion RRC. Elle lance alors la temporisation T2. Si le rtablissement aboutit
avant lexpiration de T2, cette temporisation est arrte. Sinon, lUE passe en mode veille et le rtablissement de la session est alors du ressort des couches suprieures, voire de lutilisateur.
Les valeurs N, M, T1 et T2 sont configures par loprateur et diffuses sur les Informations
Systme de chaque cellule.
411
Figure 19-8
Lobjet de cette procdure est de rtablir la connexion RRC. Ceci implique dabord la reprise du
radio bearer de signalisation SRB1, portant les messages RRC avant la procdure de scurit RRC
et, ensuite, la ractivation de la scurit RRC. On notera que cette procdure est prvue pour
permettre un rtablissement de la connexion radio sur la cellule source ou la cellule cible du
handover, aprs un chec lors de laccs initial de lUE la cellule cible. Cette procdure ne peut en
effet aboutir que lorsque la cellule slectionne par lUE a t pralablement prpare par
leNodeB dorigine, cest--dire quelle a reu de celui-ci un ensemble dinformations sur lUE en
prparation un handover.
Cette procdure est dcrite dans la suite de cette section et illustre par la figure 19-9. Ici, une interface X2 existe entre les deux eNodeB et le handover est donc prpar via cette interface.
Nous supposons que la temporisation T1 a expir (perte du lien radio) et que lUE na pas reu la
commande de handover. LUE dclenche la temporisation de rtablissement T2 et procde la
slection de cellule. Lorsquune cellule E-UTRAN ligible est slectionne, lUE arrte T2 et
prpare le message RRC Connection Reestablishment Request. Si en revanche aucune cellule
ligible E-UTRAN nest trouve, ou si lUE slectionne une cellule dune autre technologie daccs
(GSM ou UMTS), il passe alors en mode veille et relche tous les radio bearers tablis en LTE.
Dans le message RRC Connection Reestablishment Request, lUE indique notamment :
son identifiant C-RNTI utilis dans la cellule dorigine ;
lidentifiant physique de la cellule dorigine (PCI) ;
un code didentification appel Short MAC-I.
Les deux premiers paramtres permettent leNodeB contrlant la cellule accde de retrouver le
contexte de lUE. Le cas chant, leNodeB vrifie que le code didentification Short MAC-I fourni
par lUE correspond celui reu de leNodeB dorigine avec le contexte de lUE, lors de la prparation du handover.
En effet, lors de cette prparation, leNodeB dorigine ne fournit pas les cls RRC de lUE utilises
pour la protection de lintgrit et le chiffrement des messages RRC, mais uniquement le paramtre
Short MAC-I quil a calcul laide de ces cls (voir le chapitre 20). LUE procde au mme calcul
412
au moment daccder la cellule. Le message RRC Connection Reestablishment Request nest donc
pas protg en intgrit, ni mme chiffr, et lidentification fiable nest rendue possible que par la
vrification de ce code. Sans cette identification scurise, un UE malveillant pourrait mettre fin
lappel de lUE auquel le CRNTI est attribu, en initiant une procdure de rtablissement sur une
cellule voisine.
Figure 19-9
Ce message est alors transmis la couche MAC de lUE, qui dmarre une procdure daccs alatoire
pour lenvoyer leNodeB, comme dans le cas dune procdure dtablissement de connexion RRC.
413
Lors de cette procdure daccs alatoire, un nouveau C-RNTI est allou lUE par la cellule
darrive. LUE reoit en retour le message RRC Connection Reestablishment, laide duquel il
drive les nouvelles cls de chiffrement et dintgrit RRC. Tous les messages suivants sont alors
protgs en intgrit et chiffrs laide de ces cls, avec les algorithmes de chiffrement et dintgrit utiliss dans la cellule dorigine. La cl de chiffrement du plan usager est galement calcule
par lUE la rception de ce message. partir de ce moment, la scurit entre lUE et leNodeB est
donc rtablie. Ce dernier peut maintenant procder au rtablissement des radio bearers de donnes,
via la procdure de reconfiguration de la connexion RRC. Le basculement du plan usager vers
leNodeB cible est alors demand par leNodeB source au MME et suit le mme mcanisme que
pour un handover.
Vitesse de dplacement et mobilit
En mode connect, un ajustement peut tre effectu en fonction de la vitesse de lUE sur la rapidit
de dtection dun vnement particulier. Dans ce cas, lUE modifie la dure de validation du critre
associ lvnement, appele time-to-trigger, selon sa vitesse de dplacement.
Il value sa vitesse en comptant le nombre de handovers raliss dans un intervalle de temps donn
et, selon le rsultat et la configuration indique par leNodeB, il considre quil volue une vitesse
faible, moyenne ou leve. Il ajuste alors le paramtre time-to-trigger dun coefficient associ
cette vitesse et fourni par leNodeB. Le mcanisme est donc identique celui utilis en mode veille
(voir le chapitre 18), la seule diffrence portant sur le paramtre affect, time-to-trigger tant
lquivalent en mode connect de Treselection. Les paramtres ncessaires la dtection de la vitesse
de dplacement (dure dvaluation, nombre de handovers pour chaque niveau de vitesse) et
ladaptation du time-to-trigger (coefficient pour chaque niveau de vitesse) sont indiqus par
leNodeB dans le message RRC Connection Reconfiguration, typiquement lors de la configuration
des vnements de mesure. Cependant, ce mcanisme est optionnel pour leNodeB et loprateur
peut faire le choix de ne pas lutiliser.
414
ce nouveau systme sont habituellement limites aux grands centres urbains dans un premier temps
et des surfaces gographiques limites de faon gnrale. Cela implique, pour une technologie
dite mobile, de mettre en place ds le dbut des mcanismes de continuit de service depuis le
nouveau rseau vers le rseau existant, a minima pour les services interactifs ou conversationnels
(appels voix et vido, streaming par exemple). Les oprateurs cherchent alors viter des modifications sur la technologie de rseau existante pour limiter les investissements sur une technologie non
prenne. Ainsi, il est primordial que la continuit de service vers le rseau existant soit assure sans
faire voluer ce dernier de faon significative. Cest une condition dterminante pour lacceptation
de la nouvelle technologie.
De faon similaire, lintrt des oprateurs est que la mobilit vers le nouveau systme, qui suit
aussi le principe nonc ci-dessus, soit conue de faon ce que les changements sur le systme
existant, invitables, soient limits et simples. Par exemple, les modifications sur la partie UMTS
de lUE pour permettre le handover vers le LTE doivent tre minimales.
Un autre point important dans le handover intersystme est que le systme source transmet les capacits de lUE au systme cible. Elles sont en effet utilises par ce dernier pour prparer une configuration adapte ces capacits (configuration radio, de scurit, de mesure) avant larrive de
lUE sur la cellule.
415
Redirection lors de ltablissement ou de la relche de la connexion RRC, similaire la redirection existant en UMTS. Ce mcanisme peut tre utilis en LTE par exemple lors dune procdure
de CS Fallback (voir la section Le mcanisme CS Fallback , p. 432) pour renvoyer lUE en
3G ou en 2G afin quil puisse y tablir un appel voix sur le domaine CS.
Lintrt et la mise en uvre effective de tel ou tel mcanisme dpend de la configuration du rseau
existant de loprateur (par exemple en fonction de lexistence et la couverture du rseau UMTS et/
ou des services proposs sur le rseau GSM/GPRS) et de sa stratgie (selon son choix ou non
dinvestir dans le rseau GSM/GPRS, la nature des premiers terminaux LTE etc.).
Mobilit entre les systmes LTE et UMTS
Les mcanismes de mobilit existant entre lUMTS et le LTE sont rsums par le schma suivant.
On voit que seul le handover permet de rester dans ltat connect sur le systme cible, tandis que la
redirection est possible, dans un sens comme dans lautre. Ces mcanismes sont dcrits dans la suite
de ce chapitre, tandis que la reslection a t dcrite dans le chapitre 18.
Figure 19-10
Les mcanismes de mobilit en mode connect dfinis en Release 8 entre les systmes LTE et
GSM/GPRS sont :
pour la mobilit du LTE vers le GSM/GPRS :
PS Handover ;
SR-VCC (appel voix) ;
redirection de type Cell Change Order.
pour la mobilit du GPRS vers le LTE :
PS Handover ;
reslection autonome en mode connect GPRS (Packet Transfer Mode) ;
redirection de type Cell Changer Order.
416
La figure suivante reprsente les mcanismes et les transitions dtats associes entre LTE et GSM/
GPRS.
Figure 19-11
417
Mesures
Une liste des cellules voisines UMTS et GSM
Si lUE na pas besoin de recevoir de liste de cellules pour raliser des mesures sur les cellules
voisines LTE, il nen est pas de mme pour les mesures intersystmes. En effet, la norme 3GPP
prvoit que lUE reoit de leNodeB une liste complte de cellules voisines UMTS et/ou GSM et
quil peut effectuer des mesures uniquement sur ces cellules. La principale raison de cette diffrence entre les cas intra et intersystmes est que la dtection autonome de cellule, prvue dans les
spcifications UMTS, na pas ou trs peu t utilise en UMTS et par consquent na t que peu
teste voire peu mise en uvre au sein des terminaux. Constructeurs et oprateurs tant soucieux de
rutiliser au maximum limplmentation UMTS existante pour la partie UMTS des terminaux LTE,
afin dacclrer larrive de ces terminaux et de limiter leur cot, il a t dcid de conserver le
mode de mesure existant, base sur une liste de cellules voisines fournie par le rseau.
Activation et remonte des mesures
La configuration des mesures intersystmes et des intervalles de mesure ventuels est dcide par
leNodeB, le plus souvent sur un critre de niveau de signal (RSRP) remont par lUE. En effet,
lorsque lUE na plus dans son voisinage de cellule LTE suffisamment bonne pour y basculer, le
niveau du signal radio reu par lUE sur la cellule serveuse peut continuer se dgrader sans que
leNodeB puisse dclencher de handover intra-LTE, jusqu la rupture du lien. Un seuil absolu de
ce niveau RSRP est de ce fait associ un vnement dclenchant la configuration de mesures
intersystmes. Si lUE remonte des mesures priodiques, ce seuil est configur au sein de
leNodeB. On notera que si lUE a besoin dintervalles de mesure pour raliser des mesures interRAT, il neffectuera pas ces mesures tant que ces intervalles ne seront pas configurs par leNodeB,
mme si les mesures sont configures et si le RSRP est infrieur au seuil s-Measure. Ce mcanisme
est similaire celui dcrit la section Configuration et remonte des mesures (p. 401) pour le
dclenchement des mesures interfrquences. Lvnement de type le RSRP de la cellule serveuse
est infrieur un seuil (appel vnement A2 dans [3GPP TS 36.331]) peut par exemple tre
utilis.
La configuration des mesures et des intervalles peut tre ralise dans la mme procdure, par
lenvoi du message RRC Connection Reconfiguration, qui indique notamment lUE lobjet de la
mesure inter-RAT (cest--dire la liste des cellules UMTS dans le cas prsent), le mode de
remonte (sur vnement, priodique) et enfin la quantit mesure sur ces cellules UMTS (soit le
RSCP, quivalent du RSRP, soit le rapport signal sur bruit Ec/No du canal pilote).
Un exemple de configuration est donn sur la figure suivante. Deux frquences porteuses UMTS
sont indiques comme objet de mesure, portant chacune trois cellules identifies par leur code
dembrouillage (Scrambling Code en anglais). Par ailleurs, deux configurations de remonte sont
fournies lUE (priodique et sur vnement). Dans le message RRC de configuration, leNodeB
indique lUE trois configurations de mesures, correspondant chacune un couple {objet de
mesure, configuration de remonte}. On voit que pour la frquence porteuse UMTS f2, deux configurations de mesures existent : lune avec une configuration de remonte sur vnement, lautre
avec une remonte priodique.
418
Figure 19-12
Exemple de configuration
de mesures sur la RAT
UMTS en LTE
On notera cependant que leNodeB peut utiliser plusieurs critres pour dcider du dclenchement
du handover, lalgorithme de dcision tant du ressort de limplmentation de la partie RRM (voir
le chapitre 2). Il nest en effet pas dfini dans les spcifications 3GPP, qui fournissent des outils
associs aux interfaces normalises (comme les lments ci-dessus) et il constitue un lment cl de
diffrenciation pour les constructeurs.
Intervalles de mesure et capacits de lUE
Le mode compress mis en uvre en UMTS nest pas ncessaire en LTE, puisque les UE sont
multiplexs par leNodeB dans le domaine temporel (et frquentiel) : leNodeB peut donc
sarranger pour ne pas envoyer de donnes pendant des intervalles de temps que lUE utilise pour
raliser les mesures attendues sur les cellules voisines UMTS. La ralisation des mesures intersystmes implique donc, pour lUE ne disposant pas de deux chanes compltes de rception, une interaction avec les oprations de scheduling (voir le chapitre 10). LeNodeB doit donc amnager des
intervalles de temps suffisants pour que lUE puisse mesurer les cellules indiques en respectant les
exigences de performance dfinies par le 3GPP, mais pas trop longs pour limiter leffet sur lexprience de lutilisateur (dbit utile et latence notamment).
Un avantage notable de ces intervalles de mesure par rapport au mode compress de lUMTS est
quils nengendrent pas directement dinterfrences sur la cellule, dans les sens montant et descendant.
LUE indique dans ses capacits radio (UE radio access capabilities) sil a besoin dintervalles
pour mesurer des cellules UMTS, pour chaque combinaison de bande LTE et UMTS. Par exemple,
si lUE gre les bandes I (2,1 GHz) et VIII (900 MHz) en UMTS, ainsi que les bandes
VII (2,6 GHz) et XX (800 MHz) en LTE, il devra ainsi prciser dans ses UE radio access capabilities sil a besoin dintervalles amnags pour mesurer :
des cellules UMTS sur la bande I, alors quil est en LTE sur la bande VII ;
des cellules UMTS sur la bande VIII, alors quil est en LTE sur la bande VII ;
des cellules UMTS sur la bande I, alors quil est en LTE sur la bande XX ;
des cellules UMTS sur la bande VIII, alors quil est en LTE sur la bande XX.
419
Cette section dcrit en dtail la phase de prparation du handover, sur dcision de leNodeB lorsque
les critres de dclenchement sont vrifis. Dans la plupart des cas, ce handover est dmarr suite
la rception dun vnement spcifique (voir la section prcdente) et/ou de mesures remontes par
lUE. Cependant, dautres facteurs peuvent dclencher un tel mcanisme, par exemple un tat de
congestion sur la cellule LTE serveuse et ses voisines immdiates.
Cette phase de prparation implique lUE, leNodeB, le RNC cible et le cur de rseau LTE et
UMTS, la fois pour la gestion du plan de contrle (signalisation) et pour celle du plan usager
(donnes). lissue de cette phase, le RNC et le SGSN sont informs de larrive de lUE et
prpars le recevoir.
Les tapes de cette phase sont dcrites ci-aprs, les numros correspondant ceux indiqus sur la
figure suivante.
1. En premier lieu, leNodeB dcide de dclencher un handover vers une cellule UMTS. Un plan
usager existe dans les sens montant et descendant pour le transfert de donnes, qui implique
lexistence des lments suivants : radio bearer(s) entre lUE et leNodeB, tunnels GTP entre
leNodeB, la S-GW et la P-GW.
2. LeNodeB envoie le message S1-AP Handover Required au MME pour quil demande des
ressources au RNC cible, au SGSN et la S-GW cible, si celle-ci change.
Ce message indique notamment :
le type de handover, "LTE-to-UTRAN" ici, permettant au MME de savoir quel protocole
suivre pour la formation du message suivant (vers le SGSN dans le cas prsent) ;
la cause de cette procdure, qui indiquera Handover desirable for radio reasons dans le
cas dun handover dclench par les conditions radio ;
lidentifiant Target ID de la cible, qui contient lidentifiant du RNC, de la zone de localisation (LAI) et de la zone de routage (RAI), et que le MME transmettra ensuite au SGSN ;
lindication si un chemin est disponible pour effectuer du Direct Forwarding (voir la section
Mcanismes de Direct Forwarding et de Direct Tunnel , p. 421) vers le RNC ;
le bloc transparent Source to Target RNC Transparent Container. Ce bloc suit le protocole
UMTS RANAP (entre RNC et rseau cur) et est format comme sil sagissait dun
handover entre deux RNC, leNodeB jouant ainsi le rle du RNC source, conformment au
principe nonc plus haut la source sadapte la cible . En outre, il est transparent pour
le rseau cur, cest--dire quil nest pas interprt par le MME ou le SGSN, mais est
insr par ces nuds dans les messages ultrieurs pour tre transmis tel quel au RNC cible.
Il fournit notamment lidentifiant de la cellule cible et un conteneur RRC, destin la
couche RRC du RNC et qui contient les capacits radio de lUE pour les deux systmes
(UMTS et LTE). Les capacits LTE sont utiles dans la perspective dun handover ultrieur
vers le LTE ; elles seront alors fournies leNodeB par le RNC de faon similaire.
420
Les lments de scurit (cls et algorithmes) seront fournis au RNC par le SGSN, aprs drivation des cls UMTS CK et IK par le MME (voir les tapes 3 et 4).
3. Le MME associe chaque contexte de bearer EPS un contexte PDP (quivalent en UMTS)
ainsi que des paramtres de QoS : les paramtres de QoS EPC sont traduits en paramtres de
QoS UMTS selon la correspondance dfinie par [3GPP TS 23.401]. Le MME envoie alors un
message Forward Relocation Request au SGSN, contenant notamment lIMSI de labonn, le
ou les contexte(s) PDP, lidentifiant Target ID fourni par leNodeB, le bloc Source RNC to
Target RNC Transparent Container, les cls CK/IK et ses propres coordonnes (adresse et
point de terminaison) pour lchange de signalisation avec le SGSN. Le MME peut dterminer
le SGSN cible partir de la zone de routage du domaine paquet (RA) incluse dans le paramtre
Target ID. Le MME informe galement le SGSN dans ce message si le Direct Forwarding est
utilis pour le transfert de donnes. On notera que, si lUE a un bearer ddi actif, celui-ci sera
dclin en UMTS sous la forme dun contexte PDP secondaire (Secondary PDP Context), quivalent du contexte EPS ddi dfini en LTE. Le maintien de ce bearer ddi lors dune mobilit
vers lUMTS implique donc la prise en charge de la fonctionnalit Secondary PDP Context par
le rseau UMTS et par lUE.
Figure 19-13
Cinmatique pour la phase de prparation du handover LTE vers UMTS (pas de changement de S-GW)
4. Le SGSN dtermine si une S-GW diffrente doit tre utilise (par exemple en cas de changement de PLMN). Nous supposerons ici que la mme S-GW est utilise. On notera que mme si
421
la S-GW change, elle reste le point dancrage du plan usager pour lUE. Le SGSN vrifie quil
peut accueillir le ou les RAB demand(s) (contrle dadmission). Le cas chant, il demande
son tour au RNC cible dtablir les ressources pour les Radio Acces Bearers correspondant aux
contextes PDP qui doivent tre maintenus en UMTS, par lenvoi du message RANAP Relocation Request. Ce dernier contient notamment les donnes de scurit, les paramtres du ou des
RAB (un RAB par contexte PDP), le bloc Source RNC to Target RNC Transparent Container
et lidentifiant de labonn (IMSI). On notera que le SGSN peut rduire la QoS associe un
RAB par rapport celle indique par le MME, en fonction de ses capacits propres et de sa
charge. Lenvoi des cls de scurit UMTS au RNC par le SGSN vite deffectuer une authentification UMTS AKA larrive de lUE sur la cellule UMTS et donc acclre la reprise du
transfert de donnes.
5. Le RNC alloue les ressources logiques, radio et rseau pour les RAB et radio bearers quil peut
tablir, lissue du contrle dadmission. Il retourne alors au SGSN dans le message RANAP
Relocation Request Acknowledge la liste de ces RAB qui peuvent tre maintenus. En outre, il
insre dans ce message le bloc Target RNC to Source RNC Transparent Container, destin
leNodeB (qui opre comme le RNC source ici) et qui nest ensuite modifi ni par le SGSN ni
par le MME. Ce bloc contient en fait le message RRC Handover to UTRAN Command, destin
lUE, qui prcise lalgorithme de chiffrement UMTS choisi, la configuration de la connexion
RRC et les paramtres des radio bearers tablis par le RNC, dont lUE a besoin lors de son
accs la cellule UMTS. partir de ce moment, le RNC doit tre prt recevoir des paquets de
donnes destination de lUE.
6. Le SGSN traite ce message du RNC et transmet au MME le message Forward Relocation
Response, qui contient le bloc transparent fourni par le RNC. Si le mode Direct Forwarding
nest pas utilis, le SGSN indique galement dans ce message les coordonnes du tunnel GTP
avec la S-GW (adresse IP et point de terminaison GTP) : si le mode Direct Tunnel est employ,
ces coordonnes correspondent une terminaison de tunnel sur le RNC, sinon, sur le SGSN.
Nous supposons que le mcanisme Direct Forwarding est utilis pour le transfert des donnes
entre leNodeB et le RNC. Si ce nest pas le cas, le MME indique la S-GW, sur rception de la
rponse du SGSN, les coordonnes communiques par ce dernier pour le tunnel GTP et les identifiants des bearers EPS concerns afin de permettre la S-GW de transfrer les donnes au
SGSN.
Mcanismes de Direct Forwarding et de Direct Tunnel
Deux mcanismes complmentaires peuvent tre utiliss pour acclrer lenvoi des donnes du plan
usager au RNC :
lun pour le transfert des donnes dj reues, de leNodeB vers le RNC lors du handover
uniquement (Direct Forwarding) ;
le second, plus gnral, pour la transmission directe des donnes depuis le GGSN ou la S-GW au
RNC (Direct Tunnel), ds quun service implique un transfert de donnes vers lUE.
Ces mcanismes sont illustrs par la figure suivante.
422
Figure 19-14
Le mcanisme Direct Forwarding dsigne ainsi le transfert de donnes du plan usager pendant le
handover, directement de leNodeB vers le RNC cible, sans transiter par la ou les S-GW. Dans le
cas contraire (Indirect Forwarding), ces donnes sont dabord envoyes par leNodeB la S-GW.
Ensuite, cette dernire transmet les donnes soit au SGSN, qui les envoie lui-mme au RNC, soit
directement au RNC si le mcanisme Direct Tunnel est utilis, via un tunnel GTP entre la S-GW et
le RNC. Ce mcanisme peut dj tre mis en uvre en UMTS, entre le GGSN et le RNC, afin de
rduire la latence des donnes et de diminuer la charge du SGSN. Ce tunnel, sil est utilis, est
maintenu pour la suite de lappel et jusqu sa relche.
En LTE, la sparation des plans de donnes et de contrle dans le rseau cur implique que les
donnes sont toujours transmises par la S-GW leNodeB et inversement, sans jamais transiter par
le MME.
On voit sur la figure que le tunnel (direct ou indirect) sert toujours dlivrer au RNC les donnes
issues de la P-GW, mais quil peut tre utilis galement pour transmettre les donnes envoyes par
leNodeB la S-GW dans le cas dun mode Indirect Forwarding (flche noire en pointills longs).
Excution du handover
ce moment de la procdure, leNodeB continue de recevoir des units de donnes sur le plan
usager, de la part de la S-GW (sens descendant) et de la part de lUE (sens montant). Le transfert de
donnes vers le RNC na pas commenc et leNodeB na pas encore command lUE de basculer
sur la cellule cible : il attend pour cela la rponse du RNC cible, qui est transmise par le MME.
Celle-ci indiquera leNodeB si le handover est possible et dclenchera lenvoi par leNodeB
lUE de la commande de bascule. Ds quil aura donn cet ordre lUE, leNodeB pourra dmarrer
le transfert vers le RNC des donnes reues de la S-GW et non transmises lUE, suivant le schma
423
de transfert permis par le rseau. Les donnes de lUE reues par leNodeB seront quant elles
toujours transmises la S-GW.
Laccs de lUE la cellule cible dclenchera dabord le basculement effectif du plan de donnes
sur le rseau UMTS (la S-GW envoie alors les donnes au SGSN, ou directement au RNC), ainsi
que la relche des ressources et de la session dans le rseau LTE (eNodeB, MME, S-GW). Le
handover sachve lorsque leNodeB a transfr toutes les donnes quil a en mmoire.
Dans cette phase dexcution, ltape la plus critique est la bascule radio de lUE, du fait du risque
dchec et de leffet de sa dure sur la qualit de lexprience utilisateur. Dune part, il est possible
que lUE ne reoive pas le message de commande, du fait dune dgradation (ou dune rupture) du
lien radio sur la cellule LTE. Si le lien continue de se dgrader, lappel en cours est interrompu.
Dautre part, la rception par lUE de la cellule UMTS a pu elle aussi voluer, rendant plus difficile
laccs de lUE aux ressources de la cellule. Ces deux phnomnes peuvent simplement tre provoqus par le dplacement de lutilisateur (par exemple le passage dun angle de rue), ou par lvolution de son environnement (cas dobstacles mobiles). Par ailleurs, le service en cours est interrompu
pendant une dure au moins gale celle de cette bascule, do limportance de sa dure. Selon le
service utilis, leffet sur lexprience de lutilisateur sera plus ou moins important : il peut tre
imperceptible entre deux messages de chat par exemple. Le transfert des donnes de leNodeB au
RNC pendant cette priode vise rduire linterruption du service, en permettant au RNC
denvoyer des donnes lUE ds son accs sur la cellule UMTS.
Les diffrentes tapes de la phase dexcution du handover sont dcrites plus en dtail, les numros
des tapes correspondant ceux indiqus sur la figure 19-15.
1. Le MME envoie leNodeB le message S1-AP Handover Command, qui contient essentiellement le message RRC envoy par le RNC (Handover to UTRAN, voir la phase de prparation).
2. Sur rception de ce message, leNodeB envoie lUE le message RRC Mobility from EUTRAN Command, dans lequel il insre le message RRC du RNC et indique lUE la cellule
UMTS cible. LeNodeB peut ds lors dmarrer le transfert des donnes au RNC. Nous supposons ici que le Direct Forwarding est utilis.
On notera que, la diffrence du handover intra-LTE, la couche PDCP est ici rinitialise et,
par consquent, les numros de squence ventuellement attribus par leNodeB aux units de
donnes PDCP ne sont pas conservs. Ceci implique que le RNC et lUE ne peuvent envoyer
lun lautre de rapport de rception PDCP. En outre, la couche PDCP dlivre la couche
suprieure, ds la commande de bascule, les SDU PDCP reues sur la cellule LTE, mme si la
remise en squence ne peut tre assure (SDU intermdiaire non reue).
Pour le sens descendant, leNodeB peut transmettre au RNC les SDU PDCP quil na pas
encore envoyes lUE, ou que ce dernier na pas acquittes (pour le mode RLC-AM uniquement), afin de limiter les pertes de donnes lors du handover. Ainsi, ces units de donnes
seront retransmises lUE par le RNC. Du fait de labsence de rapport de rception PDCP, il
est possible en mode RLC-AM que lUE reoive et dlivre deux fois le mme paquet la
couche IP (une fois sur la cellule LTE et une autre fois sur la cellule UMTS). On peut donc
avoir des doublons dans le sens descendant, mais les pertes de donnes peuvent tre vites
grce au transfert des donnes de leNodeB au RNC.
424
Figure 19-15
Cinmatique de la phase dexcution du handover LTE vers UMTS (pas de changement de S-GW)
Pour le sens montant, lUE considre les units de donnes PDCP dj transmises comme
reues par leNodeB. Cela constitue donc une diffrence avec le comportement de leNodeB,
qui peut transfrer au RNC les donnes non acquittes. De ce fait, des pertes de donnes
peuvent survenir dans le sens montant. Il sera du ressort des couches suprieures de les corriger
si besoin. En revanche, ce comportement vite des doublons dans le sens montant.
Ainsi, des doublons et des pertes de paquets peuvent avoir lieu lors du handover LTE vers
UMTS, alors quils sont vits lors dun handover intra-LTE.
3. LUE suspend le transfert de donnes sur la cellule LTE et bascule sur la cellule indique, sans
acquitter la rception des units RLC leNodeB. LUE recherche la cellule UMTS, rcupre
les Informations Systme diffuses par la cellule et ncessaires son accs, puis transmet au
RNC le message RRC Handover To UTRAN Complete sur les ressources de la cellule qui lui
ont t alloues. Ce message signale au RNC que lUE a russi accder ces ressources et
que le plan usager dans le rseau peut tre son tour bascul vers la cellule UMTS, afin de dlivrer lUE les nouvelles donnes reues par la S-GW. Le RNC peut alors commencer
envoyer des donnes lUE, mme si le transfert des donnes par leNodeB nest pas termin.
425
De mme, lUE peut son tour transmettre des donnes sur le ou les radio bearer(s) tabli(s),
en commenant par le premier paquet IP qui na pas encore t transmis.
4. Le RNC informe alors le SGSN de larrive de lUE par le message RANAP Relocation
Complete. partir de ce moment, le SGSN doit accepter les donnes envoyes par le RNC
pour cet UE (sens montant) et les transmettre immdiatement la S-GW. Le SGSN informe le
MME du succs de la procdure, ce qui conduira la relche des ressources associes lUE
dans le MME et leNodeB.
5. Le SGSN contacte ensuite la S-GW pour lui demander de basculer le flux de donnes : celles-ci
ne doivent plus tre envoyes leNodeB mais au RNC si le mcanisme Direct Tunnel est utilis,
au SGSN sinon. Dans le cas dun tunnel direct, le SGSN indique ladresse IP et le point de terminaison sur le RNC pour chaque bearer maintenu. Sur rception de ce message, la S-GW met
jour sa table de routage et oriente les donnes destines lUE vers le RNC. La S-GW peut
informer la P-GW du changement de RAT, en envoyant le message Modify Bearer Request.
Aprs ltape 5, le plan usager est bascul et implique lUE, lUTRAN, la S-GW, la P-GW et
ventuellement le SGSN si un tunnel direct nest pas employ.
chec du handover
Si lUE ne parvient pas tablir la connexion RRC sur la cellule UMTS, il doit revenir sur la cellule
LTE et appliquer la configuration utilise avant lordre de handover, lexception de la configuration des couches PHY et MAC, et entamer une procdure de rtablissement RRC (voir la section
Les performances de lUE en handover , p. 428).
Cependant, le handover LTE vers UMTS nest pas gouvern par une temporisation, la diffrence du
handover intra-LTE : lUE ne dmarre aucune temporisation la rception de la commande de
handover par leNodeB. Par consquent, le dlai daccs la cellule UMTS que sautorise lUE peut
varier dune implmentation lautre. Lorsque leNodeB dtecte le retour de lUE, il annule la procdure de handover en cours dans le rseau par lenvoi au MME du message S1-AP Handover Cancel.
426
Ce handover est trs semblable dans son droulement et les messages changs celui du LTE vers
lUMTS. Les principales diffrences avec celui-ci sont :
les cellules voisines GSM sont dsignes par leur frquence porteuse uniquement ;
lutilisation de conteneurs transparents changs entre stations de base, qui suivent le formalisme
GSM ( la source sadapte la cible ) ;
la gestion des donnes du plan usager ;
le mode daccs de lUE la cellule cible, qui suit la norme du systme GSM/GPRS.
Mesures
Pour valuer une cellule GSM, lUE mesure le niveau de signal reu sur la frquence porteuse GSM
signale par leNodeB (une porteuse par cellule). Cette grandeur, appele RSSI pour Received
Signal Strength Indication, indique la puissance mesure par le rcepteur radio du terminal sur
lensemble de cette frquence GSM. Il faut rappeler que la planification cellulaire en GSM repose
sur des frquences distinctes entre cellules voisines : une cellule GSM utilise une frquence
porteuse qui ne peut tre utilise par ses voisines immdiates. Ainsi, cette mesure de RSSI sur une
frquence porteuse est bien la mesure dune cellule, un endroit donn du rseau GSM.
Signalisation rseau et conteneurs
La phase de prparation suit les mmes tapes que pour le handover du LTE vers lUMTS. Les
principales diffrences rsident dans le fait que leNodeB et le MME doivent utiliser le formalisme
du GSM/GPRS. En particulier, le conteneur fourni par leNodeB au BSS est cod suivant le format
utilis entre deux BSS pour un handover GSM. De mme, le message RRC envoy par le BSS
leNodeB et destination de lUE est un message GSM, insr dans la commande de handover et
interprt par la couche RRC GSM de lUE avant laccs la cellule cible.
Ce message contient galement des informations NAS insres la vole par le SGSN lorsquil
reoit la rponse du BSS dans la phase de prparation et qui indiquent notamment lalgorithme de
chiffrement choisi. En effet, en GPRS le chiffrement est ralis par la couche LLC entre lUE et le
SGSN, et non entre lUE et la station de base, comme cest le cas en UMTS et en LTE.
Gestion du plan usager
la diffrence du RNC en UMTS, le BSS nutilise pas le protocole GTP pour le transfert des
donnes du plan usager avec le SGSN. De ce fait, la notion de tunnel direct entre GGSN (ou P-GW
en LTE/EPC) et BSS nexiste pas : ces donnes transitent ncessairement par le SGSN. Il en est
donc de mme pour le transfert des donnes de leNodeB vers le BSS : en cas de transfert direct
ct LTE (Direct Forwarding), les donnes transitent quand mme par le SGSN avant datteindre
le BSS ; pour le transfert indirect, elles passent en outre par la S-GW.
Accs au rseau GSM/GPRS
Laccs de lUE la cellule GSM/GPRS est suivi immdiatement dun change de messages de la
couche LLC entre lUE et le SGSN, notamment pour lactivation du chiffrement et la ngociation
427
des paramtres de la liaison LLC (Logical Link Control, niveau 2). Comme en UMTS, cet change
peut tre suivi dune procdure de mise jour de localisation (Routing Area Update) entre lUE et
le SGSN, aprs laquelle lchange de donnes peut reprendre.
Figure 19-16
428
Le handover UMTS vers LTE peut tre ralis pour les appels sur le domaine PS de lUMTS, pour
que lutilisateur bnficie dun dbit suprieur et dune latence rduite en LTE. Les appels voix
tablis sur le domaine circuit (CS) ne peuvent tre basculs sur le systme LTE, dabord parce quil
nexiste pas de tel domaine en LTE/EPC et ensuite parce que la procdure de transfert dappel CS
vers VoIP nest pas dfinie en Release 8.
Cela tant, si le rseau LTE/EPC ne permet pas de raliser des appels VoIP, par choix de loprateur cette fois (pas dinfrastructure IMS dploye par exemple), les appels VoIP tablis en UMTS
ne devront pas non plus tre envoys sur le systme LTE. On comprend quil est important que le
429
systme UMTS sache sil peut basculer ou non un RAB vers le systme LTE. Cest le rle de lindicateur E-UTRAN Service Handover, grce auquel le rseau cur indique au RNC que le RAB ne
doit pas tre bascul. Ce paramtre est par exemple signal lors de ltablissement dun RAB CS
pour un appel voix, que loprateur souhaite maintenir en UMTS.
Le handover peut tre utilis lorsque lUE est dans ltat Cell_DCH (un des tats RRC du mode
connect en UMTS). Dans les tats Cell_PCH et URA_PCH, lUE utilise la reslection de cellule,
comme en mode veille. Dans ltat Cell_FACH, lUTRAN doit faire passer lUE ltat Cell_DCH
avant deffectuer le handover. Ces tats UMTS sont dfinis dans [3GPP TS 25.331].
Mesures LTE et mode compress
Comme pour les mesures en mode veille, les cellules voisines LTE ne sont pas indiques individuellement lUE lorsque le RNC lui demande de remonter des mesures de cellules LTE. Seule la
frquence est fournie lUE, qui se dbrouille ensuite pour dtecter les cellules prsentes sur cette
frquence dans lenvironnement de la cellule UMTS. Ce fonctionnement est donc identique au cas
des mesures effectues en LTE sur des cellules voisines LTE.
Les UE LTE auront probablement besoin du mode compress pour effectuer des mesures sur des
cellules LTE alors quils sont connects lUMTS. Cette adaptation de la trame radio est dj
utilise aujourdhui par la grande majorit des UE UMTS pour raliser les mesures GSM ou UMTS
interfrquences en appel. Il sagit donc surtout pour le RNC de sassurer que la dure et la
frquence des intervalles sont suffisantes lUE pour dtecter des cellules LTE et les mesurer.
On peut sattendre ce que ces mesures LTE soient demandes lUE ds quil a une connexion RRC
active sur une cellule UMTS en zone de couverture LTE. Le RNC peut en effet prendre comme
critres pour faire cette demande la dclaration comme voisines dune ou plusieurs frquences LTE
dune part, et une priorit suprieure associe la RAT LTE dautre part. Ainsi, lUTRAN peut
activer ces mesures ds ltablissement de la connexion RRC ou dun radio bearer de donnes, afin de
basculer lUE sur la RAT LTE ds que le signal radio dune cellule est suffisant.
Prparation
430
Le RNC, recevant ce message RRC dans la rponse du SGSN, ne linterprte pas ; il nen est
dailleurs pas capable a priori, sagissant du protocole RRC LTE. Il lintgre la commande de
bascule quil envoie lUE (message RRC Handover From UTRAN Command).
Plan usager
Le RNC est autoris dmarrer le transfert leNodeB des donnes reues du SGSN ds quil a
envoy lordre de bascule lUE. Comme pour le sens LTE vers UMTS, les donnes peuvent tre
transfres directement de la station de base source (RNC) leNodeB cible sans transiter par le
SGSN et la Serving-GW, laide du mcanisme Direct Forwarding. En cas de transfert indirect, les
donnes transitent ncessairement par la S-GW et ventuellement par le SGSN, si le mcanisme
Direct Tunnel nest pas non plus utilis. Comme nous lavons voqu plus haut, il est possible que
des RAB actifs de lUE ne puissent pas tre basculs en LTE. Si lUE a un appel voix CS et une
session de donnes en cours, le handover ne pourra tre dclench, lappel voix CS ne pouvant tre
bascul en LTE. Le RNC indique lUE dans la commande de handover le ou les RAB maintenu(s). LUE doit alors dsactiver localement les autres RAB. Le MME peut galement refuser un
ou plusieurs RAB, en cas de congestion par exemple sur leNodeB ou sur le rseau cur.
chec du handover
Si lUE ne parvient pas accder aux ressources de la cellule LTE, il doit revenir la cellule UMTS
et la configuration prcdemment utilise, puis envoyer un message RRC au RNC afin de
linformer de cet chec. On prcisera cependant que la norme nindique pas de critre temporel et
lUE ne dclenche pas de temporisation la rception de lordre de bascule. Le dlai au bout duquel
lUE revient sur la cellule UMTS est li en fait au mcanisme daccs alatoire du LTE, lUE effectuant plusieurs tentatives sur la cellule LTE (voir le chapitre 14).
La redirection UMTS vers LTE
En UMTS, la redirection vers le systme LTE peut se faire de deux faons diffrentes :
lors de ltablissement de la connexion RRC, le RNC rejetant la demande de lUE et lui indiquant la cellule LTE reslectionner ;
la relche de la connexion RRC, par exemple la fin dun appel ou lorsque lUE est inactif.
Tout comme le handover, la redirection est toujours dcide par le RNC et lordre est signal explicitement dans un message RRC.
Dans le premier mode, le RNC prend sa dcision sur la base de la cause de connexion indique par
lUE dans le message RRC Connection Request et du paramtrage de loprateur. Il peut par
exemple rediriger vers le LTE les demandes de connexion pour des sessions de donnes et maintenir en UMTS les appels voix si le rseau LTE de loprateur ne permet pas de passer ce type
dappels. Cest le cas par exemple si loprateur na pas dploy de solution VoIP en LTE et
souhaite donc que les terminaux de type smartphones, dont la voix demeure un usage majeur,
tablissent leurs appels voix en UMTS plutt quen LTE. Il attribuera alors typiquement lUMTS
une priorit de reslection suprieure celle du LTE. Cependant, il devra envoyer en LTE les
appels de donnes, qui peuvent bnficier du dbit lev et de la latence rduite de ce systme. Ce
431
mcanisme de redirection peut alors tre utilis et fait lconomie dun handover de lUMTS vers le
LTE une fois la session de donnes tablie.
Pour cette redirection, le RNC indique lUE dans le message de rejet (RRC Connection Reject) la
ou les cellules LTE quil peut reslectionner ainsi quune dure pendant laquelle lUE ne devra pas
reslectionner de cellule UMTS. Cette dure dinhibition vise viter un phnomne de ping-pong
entre les couches LTE et UMTS, en particulier si la couche UMTS a une priorit de reslection
suprieure celle de la frquence LTE utilise. Le RNC peut galement fournir lUE une liste de
cellules interdites pour chaque frquence LTE indique.
Dans le second mode de redirection, le RNC indique lUE une ou plusieurs cellules LTE cible(s)
lors de la relche de la connexion RRC. Cette redirection peut tre utilise dans le scnario voqu
prcdemment : pour les UE centrs sur un usage de type modem, loprateur aura plutt intrt
les faire rester sur des cellules LTE pour quils bnficient dun accs immdiat aux dbits levs
offerts par le LTE. Si ces terminaux sont galement capables de passer des appels voix de faon
accessoire, le mcanisme CS Fallback pourra tre utilis.
Ces deux redirections ne doivent tre dclenches par le RNC que si la cellule UMTS est sous
couverture de cellules LTE, ce que le RNC dtermine grce des mesures remontes par lUE
avant la relche (dans le second mode), ou par la configuration de loprateur (si des cellules LTE
sont dclares comme voisines de la cellule UMTS).
La mobilit entrante GSM/GPRS vers LTE
Le handover GSM/GPRS vers LTE
Lorsque lUE a une session de donnes en cours, le BSS peut effectuer un handover vers le LTE,
sil supporte la procdure de PS handover. Comme pour lUMTS, ce handover est prcd ou non
de mesures pralables de lUE sur des cellules LTE. Ces dernires doivent alors tre indiques
explicitement lUE lors de la configuration des mesures LTE. La prparation du handover suit le
mme principe que pour le handover de lUMTS vers le LTE. Par ailleurs, comme pour le handover
LTE vers GPRS, les donnes du plan usager transitent par le SGSN et la S-GW avant darriver
leNodeB grant la cellule cible. LUE bascule sur la cellule cible LTE lorsquil reoit le message
de leNodeB RRC Connection Reconfiguration, inclus par le BSS dans lordre de handover
(message PS Handover Command).
La redirection GSM/GPRS vers LTE
La redirection GPRS vers LTE est utilise typiquement lorsque le handover nest pas implment
dans le rseau, ou que lUE ne le permet pas. Elle est ventuellement prcde de mesures sur des
cellules LTE et est dclenche par le BSS. Celui-ci envoie pour cela le message Packet Cell
Change Order indiquant la cellule cible LTE et ventuellement des priorits de reslection ddies
pour lUE (voir le chapitre 18).
Cette redirection de type Cell Change Order seffectue en Packet Transfer Mode, cest--dire
lorsque lUE a une session de donnes en cours. Elle peut tre utilise dans le but de transfrer tout
appel de donnes vers le LTE, ds lors que lUE est sous la couverture dune cellule LTE.
432
En GPRS, lUE peut effectuer des reslections de faon autonome en mode connect (Packet
Transfer Mode), les mesures tant ralises dans les intervalles de temps o il nest pas servi par le
scheduler.
Cette reslection en mode connect peut tre faite vers une cellule GPRS, UMTS ou LTE suivant
les mesures de lUE et le paramtrage indiqu par le BSS (cellules voisines, seuils et offsets). Les
priorits de reslection, si elles sont diffuses sur la cellule, sont appliques par lUE comme pour
la reslection en mode veille (Packet Idle Mode).
Le mcanisme CS Fallback
Origine et principe
Le systme LTE/EPC est entirement bas sur la commutation de paquets et ne comporte pas de
domaine commutation de circuits, contrairement au GSM/GPRS et lUMTS. Il a en outre vocation tre associ larchitecture de services IMS, dfinie par le 3GPP, pour laccs aux services
multimdias. En effet, lIMS propose une architecture fonctionnelle de services lmentaires
(prsence, carnet dadresses, appel voix/vido, change de donnes client--client), qui peuvent
ensuite tre utiliss et mutualiss par diffrents services multimdias volus. Cependant, lors de
llaboration de la Release 8 3GPP, plusieurs oprateurs souhaitaient pouvoir fournir un service
voix via les terminaux mobiles LTE ds louverture de leur rseau LTE, sans avoir dployer dans
le mme temps une architecture IMS, complexe et coteuse.
Pour cette raison, un mcanisme a t dfini pour basculer lUE, ds quun appel voix est lanc,
vers une technologie daccs traitant la voix en commutation de circuits (appele aussi voix CS par
opposition la VoIP). Ce mcanisme, appel CS Fallback, permet de renvoyer un appel voix lanc
par lUE ou destination de celui-ci vers le domaine CS du GSM ou de lUMTS.
Procdure: appel voix CS entrant en LTE
La figure 19-17 illustre la procdure CS Fallback dans le cas dun appel voix entrant. Les numros
indiqus renvoient aux tapes dcrites dans la suite de cette section.
1. Dans le cas dun appel entrant, le MME reoit du MSC un message de notification dappel CS
pour lUE.
2. Le MME transmet alors un message de paging tous les eNodeB inclus dans la zone de localisation de lUE (Tracking Area, ou liste de TA).
3. Chaque eNodeB envoie un paging sur les canaux radio communs des cellules associes la zone
de localisation de lUE. LeNodeB indique dans chaque paging le S-TMSI de lUE pour quil
sache que le message lui est destin. Ce message indique galement que la notification provient
du domaine CS, ce qui permet lUE de dduire quil sagit dune procdure CS Fallback.
4. Sur rception de cette notification, lUE tablit une connexion RRC et contacte le MME avec le
message EMM Extended Service Request, ddi au CS Fallback et encapsul successivement
dans la signalisation RRC puis dans un message S1-AP.
433
5. Le MME demande alors leNodeB de faire basculer lUE, en lui indiquant quil sagit dun
CS Fallback dans le message S1AP UE Context Setup. De faon simultane, le MME envoie le
message Service Request au MSC, via linterface SGs dfinie pour le CS Fallback.
6. LeNodeB peut alors rediriger lUE vers la cellule cible prdfinie, sans prparation pralable.
Cette redirection seffectue soit via une procdure de type Cell Change Order, soit via la relche
de la connexion RRC. Dans les deux cas de figure, leNodeB peut ventuellement demander
lUE deffectuer des mesures sur une ou plusieurs cellule(s) de la technologie cible avant de lui
envoyer la commande de bascule. Cette phase, si elle augmente les chances de succs de la procdure, conduit nanmoins un dlai plus long avant ltablissement effectif de lappel voix.
7. LUE tente alors daccder la cellule cible et procde comme pour ltablissement dun appel
voix CS sur le systme GSM ou UMTS, aprs avoir ralis une mise jour de localisation si la
zone de localisation CS (Location Area) ou PS (Routing Area) a chang.
Figure 19-17
Dans le cas dun appel voix lanc par lUE, les tapes 1 3 nont pas lieu et lenvoi du message
Extended Service Request est dclench par laction de lutilisateur et non par la rception du
message de paging. Le reste de la procdure est identique.
On notera galement que lappel entrant ou sortant peut survenir nimporte quand, y compris
lorsque lUE a une connexion active avec le rseau LTE et change des donnes avec celui-ci
434
(service en cours). Dans ce cas, loprateur a plusieurs possibilits en fonction des capacits de son
rseau et de sa stratgie :
raliser un handover PS vers une cellule GSM ou UMTS pour maintenir le ou les service(s) en
cours, si le rseau, lUE et la cellule cible le permettent ;
raliser une redirection vers une cellule GSM, ce qui a pour effet de suspendre la session de
donnes en cours jusqu laccs de lUE la cellule GSM si lUE et le systme GSM/GPRS
implmentent le Dual Transfer Mode (qui permet dtablir un appel voix et une session de
donnes simultanment), jusqu la fin de lappel voix sinon ;
raliser une redirection vers une cellule UMTS. La session de donnes en cours sera suspendue
jusqu laccs de lUE la cellule, la combinaison dappels CS et PS simultans tant prise en
charge nativement en UMTS.
Consquences sur lUE et le MME
Le pralable cette procdure est que lUE sattache au domaine circuit en mme temps quil
senregistre lEPS. Sans cela, le MSC recevant la notification dappel ou le SMS destination de
lUE ne saura router le message vers le bon MME. On parle alors denregistrement combin EPS/
CS. La ralisation de cette procdure ncessite donc la prise en charge de fonctions spcifiques,
principalement sur lUE, le MME et le MSC. En particulier, le MME et le MSC doivent tous deux
mettre en uvre une nouvelle interface (SGs), semblable linterface Gs dfinie entre SGSN et
MSC, pour lenregistrement combin, lenvoi de la notification dappel, le transfert du message
EMM et lenvoi ou la rception de SMS. Le MME doit par ailleurs indiquer leNodeB la ncessit
de basculer lUE. LUE doit quant lui tre capable de raliser un enregistrement combin,
dimplmenter les procdures CS Fallback pour les appels voix entrants et sortants, et la fonctionnalit ISR (voir le chapitre 18). LeNodeB doit pour sa part tre capable de dclencher la procdure
RRC adquate lorsquil reoit lindication CS Fallback du MME lors de ltablissement ou de la
modification du contexte de lUE.
Lorsque lUE ralise un enregistrement combin EPS/CS, le rseau LTE/EPC en dduit quil
implmente les mcanismes de CS Fallback. LUE na donc pas signaler une information de type
CS Fallback implment .
Autres services
Si le CS Fallback a t dfini en premier lieu pour tablir des appels voix CS lorsque que lUE a slectionn une cellule LTE, son primtre est plus tendu et recouvre dautres services initialement ports
en GSM et UMTS sur le domaine CS (par exemple services de localisation et services supplmentaires, voir [3GPP TS 23.272]). Cependant, tous ne donnent pas lieu une bascule vers le GSM ou
lUMTS. Ainsi, lUE peut envoyer et recevoir des SMS insrs dans la signalisation NAS sans utiliser
lIMS, mais sans tre non plus envoy sur une cellule GSM ou UMTS. On rutilise donc ici simplement le mode classique de transmission des SMS, employ dans tous les rseaux GSM et UMTS.
On notera que ce mcanisme CS Fallback, sil est utilis, doit aussi permettre de basculer dans le
domaine CS des appels durgence dclenchs sur le rseau LTE. LUE en informe le MME dans le
435
message EMM Extended Service Request en indiquant appel durgence comme service demand.
Le MME transmet son tour linformation leNodeB dans le message S1-AP Initial UE Context
Setup Request. LeNodeB peut, comme pour la bascule dun appel normal, demander lUE de
faire des mesures pralables, ou bien dclencher la bascule ds la rception du message S1-AP vers
une cellule prdfinie.
Comme nous lavons voqu dans la section prcdente, le systme LTE/EPC a t bti sur le mode
de transfert de donnes par paquets et nintgre pas de commutation de circuits, la diffrence du
GSM/GPRS et de lUMTS. Ainsi, un appel voix port par ce systme utilise ncessairement la voix
sur IP (VoIP), typiquement laide dune infrastructure IMS pour ltablissement et le contrle des
appels. Les rseaux GSM/GPRS et UMTS peuvent galement tre interconnects une infrastructure IMS et permettre des appels VoIP, si les quipements du rseau et les terminaux mettent en
uvre des fonctionnalits spcifiques, dfinies dans les volutions 3GPP de ces deux systmes.
Cependant, presque tous les rseaux GSM/GPRS et UMTS actuels utilisent principalement, voire
exclusivement, la voix commutation de circuits.
Cet tat de fait a conduit envisager un mcanisme garantissant une continuit de service dun appel
VoIP vers un appel voix CS, lorsque lutilisateur sort de la zone de couverture du rseau LTE. Ce
mcanisme ne peut se limiter un simple handover intersystme puisque la gestion entire de lappel
est diffrente entre ces deux modes : outre le fait que lappel VoIP est port par le domaine paquet, il
implique aussi lutilisation dune signalisation (SIP, pour Session Initiation Protocol, entre lUE et
lIMS), de protocoles de donnes (par exemple UDP/RTP) et de codecs diffrents. Ainsi, la bascule
vers un mode de voix circuit doit raliser le transfert complet du chemin de donnes de lUE au point
de sortie du rseau, et pas uniquement entre lUE et le rseau daccs. La signalisation dappel est
galement modifie, passant de SIP au protocole NAS Call Control (voir le chapitre 15). Le principe
de cette bascule est illustr la figure 19-18 : on peut voir que la signalisation de lappel comme le
plan usager sont modifis par le transfert SR-VCC. On peut remarquer que la signalisation de lappel
VoIP en LTE transite par la S-GW et non par le MME : cette signalisation SIP se termine dans lIMS,
elle est porte par un bearer EPS et nutilise pas les protocoles NAS du LTE entre lUE et le MME.
La procdure dfinie par le 3GPP pour ce transfert est nomme Single Radio Voice Call Continuity,
abrge en SR-VCC. Les termes Single Radio ont t ajouts pour prciser que lUE ne peut recevoir simultanment des messages ou des donnes sur deux systmes daccs radio diffrents (LTE
et UMTS par exemple). En effet, les premires procdures VCC ont t dfinies pour permettre la
bascule dun appel VoIP sur un accs WiFi vers le domaine circuit du rseau mobile (GSM ou
UMTS). Cette mobilit est alors base sur la capacit de lUE mettre et recevoir simultanment
sur ces deux accs radio qui ne sont pas coordonns et qui ne sont pas capables dchanger de la
signalisation ni des donnes. Dans le cas du SR-VCC, lUE change des donnes et de la signalisation avec un seul rseau daccs un instant donn et le rseau se charge du transfert des informations ncessaires au systme cible (contexte de lUE, paramtres de lappel etc.).
436
Figure 19-18
En Release 8, seule la procdure de transfert du LTE (ou du HSPA) vers le domaine CS de lUMTS
ou du GSM/GPRS est dfinie. Cest la plus importante pour la continuit de service puisquelle
permet de maintenir lappel voix au-del de la couverture VoIP.
Elle est illustre par la figure 19-19 et dcrite dans la suite de cette section.
LUE remonte une mesure sur une cellule voisine UMTS ou GSM, qui dclenche la dcision de
handover par leNodeB. LeNodeB demande alors au MME deffectuer le handover des bearers EPS
de lUE (via le message S1AP Handover Required). Le MME dtermine quau moins un des bearers
EPS est un bearer de voix, par exemple laide du QCI (typiquement gal 1 dans ce cas). Il le traite
alors sparment des autres bearers EPS actifs pour cet UE. Pour le bearer voix, il contacte le MSC
Serveur afin deffectuer le transfert de lappel voix vers le domaine CS. Pour les autres bearers, il
dclenche une prparation de handover dans le domaine PS (voir les sections prcdentes). Le
message envoy au MSC Serveur par le MME indique notamment le MSISDN de labonn (numro
de tlphone), son IMSI, la cellule GSM cible ou lidentifiant du RNC pour un transfert vers lUMTS,
un conteneur transparent destin au BSS ou au RNC et le contexte NAS de lUE qui inclut entre autres
la ou les cl(s) de scurit (par exemple CK et IK pour un transfert vers lUMTS).
Le MSC Serveur dclenche alors un handover inter-MSC vers le MSC cible, dtermin partir de
la zone de localisation LA de la cellule cible. Une fois ce handover vers le BSS ou RNC cible
effectu, le MSC Serveur contacte lIMS pour demander le transfert de lappel (message SIP
INVITE avec le MSISDN de labonn).
Enfin, le MME informe leNodeB quil est autoris poursuivre le handover. Ce dernier peut alors
dclencher la bascule vers la cellule cible ou attendre la rponse du SGSN pour le handover des
autres bearers, sil ne la pas encore reue.
437
Figure 19-19
Lors de son accs la cellule cible, lUE dispose dun contexte NAS (MM, CC) identique celui
quil aurait eu sil avait tabli son appel voix dans le domaine CS.
Consquences sur les quipements
La procdure SR-VCC requiert des fonctionnalits spcifiques de la part des diffrents quipements
impliqus.
Le MME doit tre capable de :
raliser la sparation du bearer voix et des autres bearers ;
dclencher la procdure de SR-VCC et ventuellement celle de PS handover si dautres bearers
sont actifs ;
coordonner ces deux procdures lorsquelles sont toutes deux effectues.
Le MSC Serveur doit quant lui :
demander le tranfert de session auprs de lIMS ;
coordonner ce transfert et la procdure de handover dans le domaine circuit.
Enfin, lUE doit tre capable de raliser cette procdure, et en particulier la bascule dun mode utilisant la signalisation SIP et un codec VoIP vers le mode circuit (signalisation NAS Call Control et
codecs AMR).
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Il nexiste pas dans la norme LTE/EPC de champ permettant lUE dindiquer explicitement quil
est capable de SR-VCC. Cependant, il doit ncessairement proposer au moins une des deux technologies daccs GSM/GPRS et/ou UMTS pour raliser la procdure de SR-VCC. Ainsi, le rseau
considre que lUE est capable de SR-VCC ds lors quil a tabli un appel VoIP via lIMS et quil
indique la prise en charge du GSM/GPRS et/ou de lUMTS.
Synthse
Le tableau suivant prsente une synthse des mcanismes de mobilit qui sont utiliss ltablissement ou en cours dappel, au sein dun mme systme ou entre deux technologies daccs diffrentes.
lexception du soft handover de lUMTS, tous les autres handovers indiqus dans ce tableau sont
du type hard handover et conduisent donc une rupture du lien radio lors de la bascule. Le sigle
PS HO dsigne un handover sur le domaine PS, impliquant un ou plusieurs rseau(x) daccs et un
ou plusieurs rseau(x) cur, tandis que CS HO dsigne un handover sur le domaine CS du rseau
cur. Ainsi, mme si les procdures sont diffrentes, les PS HO utiliss par exemple pour les cas
LTE vers UMTS et UMTS vers GPRS suivent les mmes principes (voir les sections prcdentes
de ce chapitre).
Principaux mcanismes de mobilit intra et intersystme en appel ou ltablissement dappel
Type
de service
vers
LTE
de
GSM/GPRS/EDGE
LTE HO
PS HO (VoIP?VoIP)
SR-VCC (VoIP?CS)
redirection CS Fallback
SR-VCC (VoIP?CS)
PS HO (VoIP?VoIP)
redirection CS Fallback
PS HO (VoIP?VoIP)
soft HO (intrafrq.)
hard HO (intra/interfrq.)
CS HO
PS HO (VoIP?VoIP)
CS HO
GSM HO
LTE HO
PS HO
redirection
PS HO
redirection
Cell Change Order
UMTS
PS HO
redirection
soft HO (intrafrq.)
hard HO (intra/interfrq.)
PS HO
Cell Change Order
GPRS/EDGE
PS HO
redirection
reslection
PS HO
redirection
reslection
GPRS HO
reslection
LTE
Voix
UMTS
GSM
LTE
Donnes
UMTS
Nous avons indiqu en italique les mcanismes dont lutilisation avec un rseau LTE nous semble
peu probable et ceux, pour les technologies UMTS et GSM/GPRS, qui sont peu utiliss dans les
rseaux existants. Il sagit des mcanismes de PS HO entre le LTE et le GSM dune part, et entre
lUMTS et le GSM dautre part.
439
Rfrences
[3GPP TS 36.331]
Spcification technique 3GPP TS 36.331, E-UTRA, Radio Resource Control (RRC), Protocol
specification, v8.16.0, dcembre 2011.
[3GPP TS 23.401]
[3GPP TS 23.272]]
32
Rfrences
[3GPP 25.912, 2006] Rapport technique 3GPP TR 25.912, Feasibility study for evolved Universal Terrestrial Radio
Access (UTRA) and Universal Terrestrial Radio Access Network (UTRAN), v7.1.0, octobre
2006.
[3GPP 25.912, 2007] Rapport technique 3GPP TR 25.912, Feasibility study for evolved Universal Terrestrial Radio
Access (UTRA) and Universal Terrestrial Radio Access Network (UTRAN), v7.2.0, aot 2007.
[3GPP 25.913, 2006] Rapport technique 3GPP TR 25.913, Requirements for Evolved UTRA (E-UTRA) and Evolved
UTRAN (E-UTRAN), v7.3.0, mars 2006.
[3GPP 36.306, 2012] Spcification technique 3GPP TS 36.306, E-UTRA, User Equipment (UE) radio access
capabilities, v.10.5.0, mars 2012.
[3GPP 36.814, 2010] Rapport technique 3GPP TR 36.814, E-UTRA, Further advancements for E-UTRA physical
layer aspects, v9.0.0, mars 2010.
[3GPP 36.912, 2010] Rapport technique 3GPP TR 36.912, Feasibility study for Further Advancements for E-UTRA
(LTE-Advanced), v9.3.0, juin 2010.
[ARCEP, 2011]
[ARCEP, 2011-2]
[GSMA, 2012]
[NTT DoCoMo et al., NTT DoCoMo et al., Proposed Study Item on Evolved UTRA and UTRAN, description dtude
2004]
RP-040461, 3GPP TSG-RAN #26, dcembre 2004.
[UIT]
[UIT, 2012]
UIT Tlcommunications, Global mobile-cellular subscriptions, total and per 100 inhabitants,
2001-2011, fvrier 2012.
[UIT-R, 2009]
Rapport UIT-R M.2135-1, Guidelines for evaluation of radio interface technologies for IMTAdvanced, dcembre 2009.