Dumezil Le Festin de L Immortalite
Dumezil Le Festin de L Immortalite
Dumezil Le Festin de L Immortalite
,
LE FESTIN D'IMMORTALITE
TODE
affectueusement.
G. D.
INTRODUCTION
II. MTHODE
efforts de pense qui les ont prcdes. Les ides qui rgnent
aujourd'hU1, sur la gense des lgendes et des rites, sur l'origine
des religions et sur l'enfance des socits, sont peut-tre caduques,
et coup sr modifiables. Nous devons donc, ici, distinguer
avec soin les faits et leur explication, les thmes et cycles
que nous dterminerons et l'interprtation qu'ils com
portent. De mme que la grammaire compare, sans ignorer
la philosophie du langage, ne s'y subordonne pas, la mytho
logie compare, au moins dans ses premires dmarches,
ne doit pas demander sa voie la philosophie des religions.
Si l'ancienne cole n'a pas laiss plus de rsultats dfinitifs,
c'est que ses raisonnements s'appuyaient chaque pas sur
une philosophie qui, au premier contrle, s'est rvle incon
sistante. C'est l une loi commune du dveloppement de
n'importe q~telle science: le physicien s'intresse aux hypo
thses sur la 'matire, mais il a soin d'tablir des faits ind
pendants de toute spculation,. au dynamisme, ensuite, ou
l'atomisme de s'en accommoder. L'autonomie des phnomnes
mythologiques, que l'on constate dans l' histoire, envers les
philosophies successives des peuples, doit tre maintenue,
dans la science, envers les thories successives des coles.
III. DOCUMENTS
IV. L'AMBROISIE
l' homme tir de cette racine s'explique fort bien par un tabou
linguistique, par un euphmisme universellement pratiqu,.
Par exemple, pour ne pas quitter le domaine indo-europen,
le celtique, sauf un mot isol (irl. marb, mort adj.), a
perdu la mcine .* mer - ; et sans doute en est-il de mme du
tokharien B, langue de K outcha, o (e la mort est dsigne
par un mot nouvea~t, mtaphorique: srkalyne (rac. * sreu-,
cc couler ?) La disparition du mot ne prouve pas celle de
l'ide, mais seulement la crainte de lui donner de la ralit
en l' (c voquant )). Il n'en est que plus remarquable que,
sur une bonne partie du domaine indo-europen, l'tre
humain ait conserv un nom de mauvais augure; il a fallu
sans doute une tradition bien puissante, des lgendes et des
mythes bien populaires pour que le Grec, l'Armnien et
l'Arya aient continu s'appeler eux-mmes cc le Mortel )).
Nous allons retrouver un autre double groupement, un
autre cc isoglosse sinon un autre cc isomythe )), propos de
la Boisson des Dieux. Car les dieux indo-europens, les
cc non-terrestres ou les cc non-mortels)), ont une boisson
spciale: l'amrta hindou (cf. l'Amerett iranienne, gmie
alimentaire), l'p.f)pocr{cx, la bire d'immortalit des Tuatha
D Danann irlandais en sont de bons tmoignages, rapprocher
de la bire (01) des Ases scandinaves.
Mais quel tait le rapport exact entre cette boisson
des non-mortels et des non-terrestres, et le fait de leur
immortalit? La boisson procurait-elle l'immortalit? Ou
n'tait-elle que le privilge supplmentaire d'une catgorie
d'tres conus antrieurement, indpendamment comme
immortels ? Les 1ndo- Europens y voyaient-ils ~tne cause
ncessaire et suffisante, ou une consquence, presque m~ signe
extrieur de l'immortalit? Il y a incertitude: si, en effet,
l'amrta est bien, comme la Bire 'landaise, la boisson
d'immortalit )), l'p.f)pocr!o:.- et le nectar - (nous revien
drons plus tard sur ce point) risquent de n'tre, ds les
textes homriques, que cc la boisson des immortels )) et
INTRODUCTION XVII
v. PLAN
***
Nous ne nous excuserons pas de publier sur cette immense
question un travail qui, en la plupart des points, n'est qu'une
. esquisse )). Nous ne nous sommes pas propos, en effet, de
faire une revue exhaustive de tous les souvenirs ambroisiens
dans t0'fltes les branches de la famille indo-europenne, mais
de runir et de classer assez de tmoignages pour mettre hors
de doute l'existence initiale d'un cycle indo-europen. Nou,s
INTRODUCTION XIX
***
Pour ne pas :"alourdiT l'impt'ession, la transcription des
alphabets trangers a t simplifie. Les voyelles longues ont
t maTques pa'ftout d'un accent circonflexe. En sanscTit, on
n'a pas distingu les crbrales des dentales (Vishnu, Kirtin ... ),
ni le r voyelle du r consonne (amrta). En avestique, on n'a
pas distingu de l'e la voyelle muette (Amerett). En scandi
nave, les spirantes dentales ont t transcrites par th et dh
(Thrymskvidha). En polonais et en tchque, on n'a pas
maintenu les signes diacritiques qui donnent au z le son du j
franais (zywie, zivena). En russe, la voyelle iat' a t trans
crite par et le signe mou par une apostrophe (lVIar'ia Blaa
Lebed').
PREMIERE PARTIE
(1) Nous verrons d'ailleurs, dans la seconde partie (ch. r), que tel n'est
pas le cas des lgendes de l'ambroisie; les brhmanas en connaissent au moins
quelques-unes, mais les ont transportes sur le rival heureux de l'amrla : le
sOma.
LE CYCLE DE L'AMRTA 5
***
A. PRPARATION DE L' AJ',1RTA
***
La composition est trs claire. Mais le texte, comme il
arrive souvent dans l'pope hindoue, est tantt redondant
au point de dcourager le lecteur, tantt trangement ellip
tique: ainsi, il ne dit pas, nous l'avons vu, comment les dmons
LE CYCLE DE L'AMRTA
***
A. PRPARATION DE LA BIRE DE'S ASES
***
Ces pomes eddiques appellent les m mes remarques
que le pome (( brahmanique du Mahbhrata : nous avons
affaire une religion, un personnel divin trs volus; les
dieux qui tiennent ici le premier rle, Thor en particulier,
LE CYCLE DE LA BIRE DES ASES 15
Le Cycle de l'Ambroisie
***
A. PRPARATION DE L'AMBROISIE
*
* *
C. LA FAUSSE FIANC'E CHEZ LES DMONS
***
Mais une question prjudicielle se pose : cette donne
de la fausse fiance )), du dieu dguis tait-elle ds
l'poque indo-europenne, indpendante du cycle, comme dans
)'Edda, ou en fa,isait-'elle partie, comme chez les Hindous?
Qui a innov : les Hindous, en renforant le cycle d'un thme
tranger, ou les Germains en appauvrissant le cycle d'un
pisode?
En toute rigueur, nous ne devrions pas encore rpondre.
Mais, en dehors mme de tout argument d'anciennet, il y a
de fortes prsomptions pour que le tmoignage hindou repr
sente ici fidlement la tradition.
Nous coimaissons la signification affaiblie de la bire
scandinave: un rapt de cette bire n'aurait pas eu pour les
Ases la mme importance que la perte du marteau de Tho1',
perte qui doit, on l'a vu, causer lcur ruine bref dlai, et
leur remplacement par les gants. Ce schisme de l'pisode
de la fausse fiance s'explique donc bien comme une cons
quence nouvelle de l'affaiblissement de l'ambroisie en bire:
la bire a cd sa place, dans un thme lgendaire, un 0 bjet
divin, plus significatif.
Mais cette substitution, sous sa forme dernire en tous
cas, est forcment rcente : elle n'a pu se faire qu' partir
du jour o Thor, possesseur du lVIarteau, est devenu le grand
favori des lgendes norvgiennes. Avant Thor, avant le Marteau,
le thme de la fausse fiance )) devait tre rattach quelque
autre objet divin, gage lui aussi ou moyen d'hgmonie et de
24 DTERMINATION DU CYCLE DE L'AMBROISIE
***
Admettons donc, titre d 'hypothse trs vraisemblable,
que cet pisode, l'poque indo-europenne comme dans la
lgende hindoue, se rattachait bien au cycle de l'ambroisie.
L'examen de toutes les autres mythologies de la famille nous
justifiera bientt. Nous pouvons maintenant dfinir ainsi
l'ancien cycle:
A. PRPARATION DE L'AMBROISIE
2. Supplice du Dmon.
a) Les dieux supplicient le dmon (l'attachent un
rocher? le ptrifient ?).
b) [Thme du tremblement de terre, uni au prcdent ?]
***
Consignons, pour finir, les principaux points non rsolus
par la comparaison des deux premiers tmoignages, et que
pourra seul clairer l'examen des autres mythologies de la
famille :
Le Cycle de l'Ambroisie
indo-europennes
(1) Sur l'quivalence adra = Asum (Taill. Br. III,2, 1, 23), v. Segers
tedt, art, cil., (in de la 1" partie.
CHEZ LES HINDOUS 35
**
2. Le Cycle dans le Rmyana. - Le Rmyana ne fournit
qu'un tmoignage trs sommaire. Au premier livre, rpondant
aux questions de Rma, Vivmitra, {( le taureau des asctes
raconte les grands vnements de la jeunesse du monde, entre
autres le barattement de la Mer de Lait ". (Liv. l, ch. XLV,
1.12-45. Cit dans la traduction d'Alfred Rousse, Paris, 1903.)
Le rle de Vishnu, qui parat sous les noms de Hari
( jaune , c.--d. le Soleil ), de Kava (( le Chevelu ) y
est la fois plus ,'estreint et plus puissant: il n'intervient pas
dans la dlibration des diex, ni mme au dbut de l'op
ration. Il n'entre en scne que lorsque les dieux sont menaces
de mort par le poison Hlhala, et qu'ils demandent secours
iva (l. 22-24) puis lorsque la montagne-pilon s'est enfonce
dans l'ocan (l. 29), accident nouveau sur lequel nous revien
drons tout l'heure, Mais alors, non content d'aider les dieux,
il se multiplie ou tout au moins se ddouble: il s'incarne dans
la tortue qui soutient le Mandara, et en mme temps lui,
l'me des mondes, Kava, saisissant de sa main le sommet
du mont, lui, le suprme Purusha, se plaant au milieu des
dieux, baratte la mer de lait (l. 30-31), L'me des mondes ,
le suprme Purusha , voil qui souligne par un vocabulaire
philosophique la promotion de Vishnu au rang de sur-dieu.
Il a beau tre appel, de mme d'ailleurs que iva, le meilleur
des Sura (1. 24 pour iva; l. 25 pour Vishnu), il se spare
nettement d'eux : quand il les a aids, il disparat )) (l. 25),
rejoignant sans doute Brahrna dont il n'est pas question dans
le texte. Quand les Sura s'adressent lui, ils lui disent: Tu
es la voie de tous les tres, spcialement des habitants du
ciel. Secours-nous, toi qui es puissant! (l. 28-29,) D'Indra,
aucune mention n'est faite sauf au dernier 1. 45, o il est dit
qu'aprs la destruction des fils de Diti, Purandara, le Briseur
40 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
***
Avant de passer au Bhgavata-Purna, il nous faut signaler
une variante du text e du Ramyana qui vient d'tre tudi.
C'est celle que Fauche et Corresio ont suivie dans leurs traduc
tions franaise et italienne. Les lkas 1 5-18 de notre texte,
qui comprennent la dlibration des dieux et le barattement,
y sont dvelopps, dlays sans que le sens ni le mythe
y gagnent rien. E n rt:vanche, les lkas 18-31, qui racontent
l'histoire de la Tortue et celle du Poison ont disparu. Les
lkas 33-39, contenant le rcit des diverses naissances et
leurs commentaires tymologiques (Apsaras, Sura et Asura)
reparaissent t els quels, suivis du 1. 32, o parat le dieu
Dhanvantari : on se rappelle l'anomalie par laquelle, dans le
tex.-te prcdent, les naissances de Dhanvantari et de l'amrta
encadraient, l'une au dbut, l'autre la fin, tout es les autres
naissances. Ici, l'anomalie est moins frappante; il n'en reste
CHEZ LES HINDOUS 43
***
3. Le Cycle dans le Bhgavata-Purna. - Le cycle de
l'amrta occupe six chapitres du Bhgavata-Purna (livre VIII,
ch. VI-XI, cit ici d'aprs l'dition et la traduction de Bumouf,
t. III, P aris, 1847). Il y a pris, par dilatation ou multiplication
des pisodes, un dveloppement considrable, et tmoigne
d'une pense religieusc trs volue.
Vishnu y est le dieu vritable, qui a sa marche indpen
dante (VI, 26), auprs duquel les Sura ne sont que les rivaux,
les gaux naturels des Asura. Aussi sert-il, dans la scne du
dguisement , d'arbitre agr par les deux parties; dans
la lutte; il n'intervient que pour interdire ou neutraliser l'emploi
d'armes illicites, magiques ou autres (X, 51-52). Sans doute,
il favorise les Sura ; au dbut, il va jusqu' leur conseiller de
44 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
* **
L'pisode du Poison. - Avant de clore ce chapitre, nous
devons prciser les diverses formes du curieux pisode du
Poison, que nous avons jusqu' prsent rserv.
a) Dans le Mahbhrata, le poison nat presque aussitt
aprs l'amrta par suite d'un barattement excessif de l'ocan .
Les mondes perdent connaissance. Brahma s'adresse iva,
qui absorbe le poison.
b) Dans le premier texte tudi du Rmyana, c'est avant
l'apparition de l'amrta, au bout des mille premires annes
de barattement, que le poison sort; et il ne sort plus de l'ocan,
mais des bouches du serpent V su7ci. Les dieux vont supplier
iva; Vishnu appuie leur demande d'un argument de pr
sance: Tu es le premier des dieux, dit-il peu prs iva ;
c'est donc toi que revient le premier produit du travail
divin. Et iva s'excute.
c) Dans le second texte du Rmyana, il n'y a plus ni
Vishnu, ni iva. Le poison sort de l'ocan, et ce sont les serpents
qui l'avalent. De plus, l'pisode retrouve la place finale qu'il
occupait dans le lVIahbhrata.
d) Dans le Bhgavata-Purna, au contraire, le poison
Hlhala est le premier produit du barattement. Les cratures
supplient iva de les sauver; iva, pour satisfaire Hari
(= Vishnu) et pour faire le bien des cratures , avale
le poison. Pendant qu'il boit, (( les scorpions, les serpents, les
plantes vnneuses et les autres cratures malfaisantes s'em
parent de ce qui tombe de sa main .
Il semble bien qu'il y ait l un lment ancien du cycle
hindou. Nous trouverons bientt la preuve qu'il existait dj
l'poque indo-iranienne.
***
Telle est l'volution du cycle de l'Amrta. Il faut y joindre,
pour en marquer le dveloppement, une narration du Vishnu
purna (trad. Wilson, p. 75, sq.), qui rapppelle de prs celle
du lVIahbhrata. Seulement, avant le barattement, Dva
et Asura jettent dans la mer de lait diverses espces
4
50 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
***
4. Conclusions. - En rsum, ce qui a chang de sicle en
sicle, entranant ou facilitant maint changement de dtail,
c'est surtout la conception des dieux, en particulierde Vishnu.
Ces changements de dtail prolongent d'ailleurs ceux qui
s'taient produits l'poque prhistorique : les thmes en
voie de rgression - la Conqute des outils )) - ont disparu
ds le Rmyana. Le thme de la Tortue, issu du prcdent,
et se prsentant encore comme la conqute d'un outil
dans le l\1ahbhrata, a pris le dveloppement indpendant
que l'on sait. D 'autre part le thme de Vishnu dguis a
suivi l'volution de l'ide de My.
Presque tous les pisodes nouveaux, n'importe quelle
poque de l'VOlution, sont ns du ddoublement d'pisodes
existants.
Mais ce qu'il faut surtout remarquer c'est, sous ces chan
gements de dtail, la constance du cycle, qui conserve, dans
les derniers comme dans les premiers textes piques tous les
pisodes essentiels, avec leur enchanement ancien; c'est
surtout la fidlit avec laquelle la notion d'amrta se conserve
jusqu'au bout: j'poque o a pu se composer le Bhgavata
Purna, aucun peuple de la famille n'avait plus de souvenirs
aussi prcis, et depuis des sicles plus d'un avait dj appauvri
ou transmu la boisson divine.
Le tmoignage de l'pope hindoue, tout postrieur qu'il
est aux Vdas, nous a donc t d'un secours que rien ne pouvait
remplacer.
CHAPITRE II
***
1. L'HYMISKVIDHA
'".*.,..
.'
II. LA LOKASENNA
* **
III. LA THRYMSKVIDHA
***
CONCLUSIONS
li
CHEZ LES IRANIENS 63
* **
II. LA PRHISTOIRE D'AMERETAT
1
70 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
* **
E mprunts diveTs chapitres du Bundehesh, mais d'une
manire qui n'est pas arbitTaire, puisque Darmesteter, qui n 'y
cherchait point notre cycle, les avait dj rassembls, - ces
lments forment un tout. Il ne pourrait y avoir hsitation,
la rigueur, que pour le point d'insertion du dernier (conqute
de la mer), la phrase qui l'introduit tant un peu vague:
Le jour o l'ennemi fit son invasion ... Dans l'ensemble,
on y reconnat le Cycle de l'Ambroisie.
Mais cette version est, certes, une des plus volues de
toutes celles qui se sont offertes ou s'offriront nous, mme
CHEZ LES IRANIENS 71
***
1. Ormazd ofjre une alliance Ahriman, et l'objet de cette
alliance est trs prcis: afjmnchir les deux crations, le monde
des dmons comme celui des dieux, de la mort et de la vieillesse n,
de la faim et de la soif n, c'est--dire leur procurer, en langage
mazden, Haurvatt ct Amerctt, et, en langage prmazden,
un quivalent de l'amrta (1).
Cette proposition d'alliance recouvre exactement celle que
les Sura font aux Asum dans le cycle hindou. :\Iais ici 'alliance
ne se consomme pas: Ahriman, mauvais psychologue, croit
voir de la faiblesse sous la dmarche d'Ormazd, et refuse,
tandis que les Asum ne partent en guerre contre les Sum
qu'une fois l'amrta fabriqu. Il est vraisemblable que le cycle
indo-iranien comportait l'alliance; mais le mazdisme, fond
tout entier sur la lutte des deux principes, ne pouvait admettre
qu'Ahriman ft le collaborateur d'Ormazd, mme l'origine
des temps: de l'ancienne tradition, seule l'offre a t
garde. Cependant, on en trouve peut-tre une autre trace,
ngative: pend ant la cration d'Ormazd, Ahriman reste
dsarm, dit le Bundehesh, par les vingt et une paroles
de l'Ahuna Vairya, mais il n'est pas inactif; il complte, lui
aussi, son uvre; ce n'est que cette uvre acheve que la
(1) Une variante non mazdenne, que nous tudierons tout l'heure,
raconte, cette place, que l'un des deux personnages invita l'autre un tulin.
72 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
niques des luttes entre les Dva et les Asura, nous avons vu
que les Dva eurent d'abord le dessous, et qu'ils ne reprirent
l'avantage que le jour o Sma se mit leur tte. Il serait
certes difficile de prciser sous quelle forme l'pisode indo
europen, ou mme indo-iranien, se prsentait. Mais la corres
pondance des dtails ne peut gure tre fortuite.
4. Enfin, le thme du poison revient ici sous une forme
trop voisine de ce que nous avons vu dans l'Inde pour qu'il
n'y faille pas voir un lment au moins indo-iranien :
(( Les btes mortes restant dans la terre (sous la mer
Vourukasha) engendrrent corruption et poison, dit le Bun
dehesh (ch. 7). Pour l'en purifier, Tistrya entra dans la mer. ..
Le substitut de Tistrya-Cheval, l'Ane trois pieds, a mme
mission: (( Si l'ne trois pieds n'avait -t cr dans les
eaux, dit encore le Bundehesh (44, 4, 19; ch. 19 init.), toute
l'eau de la mer aurait t perdue par le poison qu'Ahriman
aurait mis pour dtruire les cratures d 'Ormazd ... Pour tout
dire, d'ailleurs, c'est en urinant que l'Ane purifie la mer, et
non comme iva en absorbant tout le poison dans son cou.
Mais les lments communs sont considrables: Hindous et
Iraniens savent qu' un moment donn du cycle, la mer nour
ricire a t infeste d'un poison, et qu'un dieu a d intervenir
pour sauver le monde.
* **
Voil donc le cycle tel que semble bien le livrer le tardif
Bundehesh. Encore une fois, ni les Slaves ni les Celtes, en dpit
.de l'ge plus rcent de leurs premiers textes, ne nous prsen
teront une verJ3ion aussi volue. Le vritable, le seul intrt
de ce texte est d'tablir la qualit indo-iranienne d'un celtain
nombre d'pisodes: il vient, sur divers points qu'on a !,!ots
au passage, confirmer, souligner le tmoignage de l'Arnrta
manthanam ou du rcit Purnique. Mais il renseigne peu sur
l'histoire vraisemblablement fort agite du cycle dans l'Iran.
**
*
CHEZ LES IRANIENS 81
A. PRPARATION DE L'Al\'IRTA
2. Conqute de la Mer:
0,.) Impuissance des dieux trouver les instruments nces
saires. (I. E.)
b) Un dieu va chez le personnage marin possesseur du
Rcipient des Eaux. (1. E.)
c) Il lutte contre lui sous diverses figures, avec des alter
natives de succs et d 'checs (I.I.et sans doute I. E.).
d) Grce un redoublement de vigueur que lui donne
un autre dieu (1. I.) (Inde: A, 3, a bis. Perse: A,
2, d), il triomphe et prend la mer (1. E.).
3. Prparation de l'Amrta:
a) Dieux et dmons brassent (?) la mer de concert (I. I.).
b) Naissance, avec l'amrta, de divers tres divins (I. I.).
c) Un poison sorti de la mer, menace le monde de ruine.
Un dieu le neutralise (1. I,).
? d)Thme des btes vnneuses (I. I. ? mettre en D ?).
CHEZ LES IRANIENS 83
***
1. Coexistence de variantes et de doublets rnultiples. - Nous
avons dj rencontr sur notre route des lgendes, des thmes
pourvus de doublets et de variantes. Mais nulle part ce phno
mne n'est si commun qu'en Gr~e ; d 'abord peut-tre parce
que les documents de toute origine y sont plus nombreux
qu'ailleurs, et aussi pour des raisons plus profondes. L'esprit
grec, si amoureux partout de clart et d 'harmonie, semble
s'tre complu l'anarchie croissante de ses fables; tout au
moins il s'y est facilement rsign, quitte y mettre tardi
vement, dans les livres de quelques mythographes un ordre
incertain et factice. Sans prtendre fixer en quelques lignes
les causes de cette richesse et de cette confusion mytholo
giques, on peut nonc er ainsi les principales :
a) Les prdcesseurs des Indo-Europens sur le sol grec,
autochtones, colons orientaux ou gens, ont d lguer
CHEZ LES GRECS 85
***
Les remarques qui prcdent nous dictent notre mthode :
nous nous attacherons d'abord, parmi les lgendes qui se
prsentent encore comme ambroisiennes, relatives notamment
l'origine et mtx vols de l'ambrosia, dgager celles qtti drivent
d'un ou de plusieurs pisodes du cycle indo-europen. On trouvera
les autres, quelle qu'en soit l'origine, longuement tudies
dans la monographie de Roscher : elles ne nous appartiennent
point.
Mais, attnue dans sa valeur, l'ambroisie tait susceptible
d'altration, de substitution mme; de mme que dans la
littrature vdique le sma a pris la place de l'amrta, et dans
telle lgende scandinave le Marteau de .prennit la place
de la bire des Ases, nous devons nous attendre trouver
quelqu'autre philtre d'immortalit, -quelqu'autre talisman
alimentaire install la place de l'ambroisie dans certaines
versions du cycle. O cherchei' ces versions? L'histoire de
Promthe nous en fournira une encore trs peu altre :
nous r econnatrons, dans le festin truqu de Mkone, dans les
vols alimentaires et le chtiment de Promthe, dans le vol du
'IT!6o d'immortaUt et l'expdition vengeresse de la Fausse
Femme, Pandore, l'enchanement attendu des pisodes ambroi
(1) Cf. l'expression homrique (H. in Vener. 231) cri't"<Jl 'r' a.p.~pocrrn 'rE.
Dans II. XIX, 347 sq. et Pind. Py/h. IX, 59 sq. 197, l'ambroisie, comme
le nectar, est une substance fluide.
CHEZ LES GRECS , 89
* **
Dans cette enqute, il faudra toujours nous souvenir
d'un fait que nous n'avons pas encore signal, mais que d'autres
tmoignages (italiques, celtiques, slaves, armnien) nous
rvleront bientt et que peuvent dj faire pressentir les
ftes bien connues du Sma et de la Bire chez les Hindous
vdiques et chez les Scandinaves : le cycle lgendaire de
l'Ambroisie est arriv sur le sol grec accompagn d 'un cycle
rituel, d'une fte printanire, communielle, au cours de laquelle,
par une reprsentation magico-religieuse des lgendes, les
hommes cherchaient s'assurer une vie longue, saine et
heureuse. Il est donc probable que, en Grce comme ailleurs,
chaque version du cycle que nous rencontrerons tait l'origine
la traduction d'une fte locale drive de la fte de l'Ambroisie.
Dans certains cas (traces, Athnes, d 'un cycle thsen en
corrlation avec les Tharglies), ces ftes nous sont attestes.
Le plus souvent nous ne les connaissons pas: c'est le cas pour
la version promthenne; c'est le cas surtout pour les versions
locales que les mythographes ont mises en uvre dans leurs
rcits d'ensemble de la Titanomachie et des Gigantomachies;
ni Phrcyde ni Apollodore n'ont consign les rites qui devaient
correspondre, en certain canton de la Grce, l'histoire du
<pil.fp.IXxov d'immortalit convoit par les Gants, et celle
de la Desse artificielle , Athna, faisant perdre aux Gants
leur immortalit.
.. 90 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
***
CHEZ LES GRECS 95
Les dieux parent leur crature l'envi, comme les Ases et les
Asines parent Thor dguis; Athna lui donne sa ceinture et
ses bijoux comme Freya Thor; et Herms la conduit chez
Epimthe comme le rus Loki conduit la fausse desse chez
Thrym; enfin, mme aveuglement, mme blouissement, mme
oubli de toute prcaution chez le gant Thrym et chez le
Titan Epimthe.
Quant Epimthe, il ne convient pas d'attacher ce
personnage grande importance : c 'est un reflet, un doublet
de son frre Promthe, n d'un jeu de mots dont l'histoire de
Pandore donne la clef. Mais dans d'autres formes de la lgende,
il disparat : c'est ainsi qUE; pour certains (pour Hsiode lui
mme, d'aprs Schol. Apoll. III, 1086 : "'\"( I1pofL'f\6iw x~l
I1~'10 U)P ~ u\o 6.EUX~)JWI 'Hcriooo b 7tpu)'t"(;) ,.~'tCt.dlW'1 cp'fj6"~) Pandore
devient tout simplement l'pouse de Promthe. Parmi
les quatre frres dont parle Hsiode (Thog. v. 508, sq.),
l' orgueilleux l) lJlenoitios et l' imprudent II Epimthe sont
de fort ples figures, qui ne servent qu' mieux mettre en
relief les personnalits vigoureuses d'Atlas et de Promthe.
. (1) Notez les termes par lesquels s'opposent lei les deux classes de con
vives: .6O:Va.'t Ot(H ... xo:,o:6vl)'to\ ... souvenir de la valeur neutre des festins
communs aux dieux et aux dmons avant l'invention de l'ambroisie?
102 LE CYCLE DE L ' AMBROISIE
(1) V. les arguments rapports par lC Bapp dans son article du Lexikon
de Hoscher.
(2) Notez que ce mme th me du festin truqu " ou des parts
changes" se trouve dans la lgende d'dipe, qui ses fils servent, dans
un festin de sacrifice, les bas morceaux de la victime. (V. C. Robert, rd. de
la My/h%gie de Preller, III, p. 904.) - On sait, par ailleurs, que les lgendes
de Thbes et celles de Sicyone ont bien des points communs. E n tout cas, ce
thme n'est pas ambroisien .
CHEZ LES GRECS 103
***
L'ambroisie indo-europenne tait l'occasion, la cause
mme d'un grave conflit entre deux catgories d'tres surhu
mains que nous avons appels, pour simplifier, dieux et dmons.
Il est donc tout naturel de chercher si les rcits grecs des luttes
divines nc conservent pas quelque chose du cycle ambroisien.
Malheureusement les conditions d'tude sont mauvaises :
d'abord, mme si ces Gigantomachies, Titanomachies, etc ...
contiennent des lments ambroisiens, elles contiennent coup
sr bien autre chose: c'est la matire courante de toutes les
mythologies, de tous les floklores, que de semblables luttes;
pierres, monts, fleuves, sanctuaires, lieux ou 0 bj ets vnrs,
risquent fort, en tout lieu de la terre, en Grce comme en Bre
tagne, comme en Polynsie, d'avoir leur lgende de dieu
vainqueur et de dmon terrass; de lointains souvenirs histo
riques semblent parfois intervenir (les Pallantides et Thse
en Attique) etc ... Puis les documents qui nous sont parvenus
sont dj trs labors: les Grecs se sont proccups de rpartir
en grandes et en petites guerres tous les rcits locaux de ces
luttes : Apollodore (Bibl., liv. 1) fait un compte dtaill des
six rvolutions clestes : Ouranos enchanant aux enfers ses
fils les Cyclopes; Cronos et les Titans dtrnant Ouranos;
Zeus et les dieux Cronides dtrnant Cronos et les Titans; les
dieux luttant contre les Gants; puis contre Typhon; puis
contre les Aloades. Or la division dc ces comba'ts en grands
pisodes, la distribution des petits comme sous-pisodes des
grands, tout ce travail est videmment artificiel: de mme que
les cent exploits d'Hracls se sont classs, sous des mains
habiles, dans le cadre des douze Travaux, de mme les innom
brables combats des dieux entre eux ou contre leurs ennemis
ont trouv place dans les six guerres nonces ci-dessus (1).
(1) Sur les lgendes des luttes divines, v. toujours l'ouvrage classique
de Mayer: Tilanm und Giganlen in der anliken Sage und Kunsl, Berlin, 1887.
CHEZ LES GRECS 109
(1) Claudien qui, dans sa Gigantomachie, semble puiser aux m mes sources
qu'Apollodore, crit (v. 40-41) :
Hic sibi pl'omillit Venel'em speraLque Diw1ae
Conjugium, casLamque cupiL vio/are Minervam.
Cf. aussi la nue que Zeu s envoie Ixion amoureux d'Hra, et j'histoire
es Aloades, perdus par une ruse d'Artmis dont l'un d' eux est amoureux.
CHEZ LES GRECS 113
Nous avons d'autre part rencontr (v. supra, pp. 91, 87)
la trace de versions o Dionysos et o Dmtr jouaient un
grand rle. Ces deux noms ouvrent notre tude des perspec
tives infinies: quelle influence les lgendes ambroisiennes, les
rites ambrosiens ont-ils exerce sur les lgendes, sur les rites
dionysiens et dmtriens, et, par eux, sur l'orphisme?
On a vivement contest (v., p. ex., l'art. Dionysos dans
la Realenzyklopeadie de Pauly-Wissowa) les ides. qu'avaient
mises Rohde sur les rapports originels de la croyance grecque
l'immortalit et du culte thrace de Dionysos (Rohde, Psyche;
Ursprunge der Unsterblichlceitsglaubens. Der thrakische Dionysos
(1) Nous ne savons naturellement rien des lgen des (ni des rit es?)
qui pouvaient correspondre ch ez les Phn iciens l' histoire de Gilgam esh. En
tous cas, chez les Assyriens, cette histoire de Gilgamesh tait fort populaire :
H. Zimmern (Gilgamesh-Omina und Gilgamesh-orakel, Zeilsch. 1. Assyriol XXIV,
1910, pp. 166-171) en a publi un curieux doublet o le hros qui recherche
-la vie n'est autre qu e le roi Assourb nipal.
CHEZ LES GRECS 119
(1) Le duel marin est un des pi sodes hraclens les plus anciennement
figurs. Quelquefois le gni e marin est reprsent mi-homme mi-poisson, ce
qui indique peut-tre une in iluence iconographique orientale (telle est l'opinion
de Milcheefer, Antuenge der griech. Kunst, p. 84 sq.). Mais ce n'est pas sr, puisqu'on
a affaire un du el qui comporte, dans la lgen de mme, des mtamorphoses
animales du gnie marin. En tous cas, mme s' il y a eu in fluence iconographique
de l'Orient, on a remarqu ds lon gtem ps que cela ne prouve rien quant
l'ori gine du mythe. (Furtwaengler, art. Hrakls in der H.unst, Lexikon de
Ros cher, l, col. 2192 sq. - Furtwaengler donne la liste des figurations de
cette scn e.)
120 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
***
CONCLUSION SUR LES LGENDES GRECQUES DRIVES DU
CYCLE DE L'AMBROISIE
***
1. Vous trouverez des gens qui font d'Anna une nymphe
Atlantide, et la premire nourrice de Jupiter :
lnvenies qui te nymphen Atlantida dicant
Teque Jovi primos, Anna, dedisse cibos. (v. 659-660).
Fable de costume grec, d'allure grecque, sans aucun doute.
Mais ni potes ni mythographes n'ont jamais compt les
filles d'Atlas parmi les nourrices de Jupiter, et l'on sait pourtant
combien les noms de ces nourrices sont incertains, et leur
nombre extensible. Aucune des explications par peu prs
qu'on a proposes ne rend compte de cette singularit (1).
En particulier l'ide d'un jeu de mots entre Anna et l'authen
tique Atlantide Hagn (2) explique la rigueur la premire
moiti de la phrase d 'Ovide, mais nullement la seconde.
***
2. Voici cette seconde fable ~ nec a veri dissidet illa
(ide Jl, dit Ovide: c'tait au moment de la retraite de la plbe
sur le mont Sacr. Alors une vieille fem'me du faubourg de
Bovillre, pauvre, mais point paresseuse, se mit fabriquer de
sa main tremblante des gteaux rustiques qu'elle venait dis
tribuer au peuple, le matin, encore tout chauds-. Quand la
paix fut faite, on lui dcerna pour reconnatre ses services
le titre de Perenna et on lui leva une statue (1) parce
qu'elle avait cart la famine (v. 661-674).
Mais ce n'est pas toute la lgende: Ovide explique aussitt
aprs pourquoi ce jour-l les jeunes filles font entendre des
chansons raides (obscena); car, dit-il, elles se runissent (coeunt)
et chantent des horreurs bien dtermines (certa probra). Et
le pote joint troitement ce rit celui de la vieille de Bovillre :
Anna venait tout juste d'tre promue desse quand le dieu
Mars-Gmdivu8 vint lui dire: J 'ai consenti te loger, toi et
ta fte, dans le mois qui m'est consacr; rends-moi en change
un grand service. Je brle d'amour, moi le dieu porteur d'armes,
pour la desse porteuse d'armes, Minerve; et ce n'est pas
d'aujourd'hui! Arrange-toi pour runir deux divinits si bien
faites pour s'entendre; ce rle te convient, bonne vieille. ))
Anna promet, et trane de dlais en incertitudes la sotte
esprance du dieu. Comme il se fait plus pressant : J'ai
rempli ma mission, dit-elle. A force de prires, Minerv a fini
par se rendre. L'amoureux est en joie, il fait le lit - et
(1) Le mot statue est pent-tre ambitieux; il s'agit d' une fte plbienn e,
et presque partout ailleurs, sur le domaine indo-europen, la desse est
reprsente par un mannequin. Quoiqu'il en soit, Ovide crit: Signum dedere
Perenn.
CHEZ LES LATINS 131
voil qu'on lui amne Anna, mais le visage voil comme il sied
une nouvelle pouse. Il va lui prendre un baiser (1), roais
soudain il voit qui il a affaire ... Honte et colre tiraillent
son cur de dupe. La nouvelle desse raille l'amoureux transi
de Minerve, et Vnus n'a jamais tant ri. Telle est, dit en termi
nant Ovide, l'origine des jeux antiques et des chansons raides:
on trouve plaisant qu'Anna se soit ainsi . joue d 'un dieu
puissant (v. 675-696) (2).
(1) C'est ce dtail que font videmment allusion deux mots conservs
du mime de Lab'rius : " Con/abella oscu/um .
(2) Wissowa a toujours soutenu que cette lgende n'tait pas une lgende
italienne, m ais emprunte la Grce, ou bien, "allem Ansch einc nach , un
conte lascif invent de toutes pices (Enzyk/. de Paul y-"'issowa. r, col. 2224).
Nous avouons ne pas voir ces a pparences: nous ne voyons pas quel original
grec Ovide pourrait avoir puis. Puis il s' agit d'une vieille f te plbienn.e,
antrieure l'influence grecque, - allem Anscheine nach ... En quoi la lasci
vit de cette scne, enfin, l'empche-t-elle d'tre italique?
132 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
(1) Der junge Gott muss erst gewachsen und erstarkt sein, ehe er den
Alten u eberwinden und austreib en oder toedten kann. (loc. cil. , p.214.) V.
l'explication tout e voisine adopte par miss H.-J. Harrison (Th mis, p. 197) :
Anna Perenna, c'est " year-in-year-out >. M. A. Reinach (R ev. Hisl. Rel., 1914
l, P 342), propose de rectifier : ~ear - , year throllgh.
CHEZ LES LATINS 133
***
***
Il n'est gure vraisemblable, a priori, qu 'Ovide, ou le
lettr responsable de cette histoire nenne, ait fait compl
lB8 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
**
Tel est le cycle lavinien. Mieux conserv certains gards,
en dpit de son vtement littraire, que le cycle d'Anna de
Bovillre, il a perdu comme lui l'pisode du dmon chez les
dieux et celui de la mle finale, mais il connat encore l'exp
dition chez le dieu aquatique.
Les formes attestes, relativement trs rcentes, des
cycles romain ct lavinien ne permettent pas d 'tablir avec
sret la forme latine du cycle. Cependant, on a pu noter au
passage quelques concordances spciales :
1. La personnification en femme de l'*anna perenna, et
l'oubli presque total de la notion d 'immortalit.
2. La perte des deux pisodes du dmon chez les
dieux (2) et de la lutte des dieux et des dmons .
3. La nature fminine, et non masculine, de la fausse
desse )J.
4. Le culte d'Anna li un fleuve, Tibre ou Numicius
***
(1) Les Celtes, au contraire, nous le verrons, ont gard fidlement la
notion dn dieu dguis en femme.
(2) Mais nous allons trouver la preuve que certaines formes latines du
Cycle d'Anna connaissaient cet pisode (p. 142).
CHEZ LES LATINS 141
***
III. LA LGENDE DE SAINTE PTRONILLE
** ,~
(1) Nous reviendrons sur ce nom propos des lgendes celtiques corres
,p ondantes : v. plus bas, p. 190, n. 1.
CHEZ LES LATINS 145
(1) Le texte est trs elliptique: OUcrXEpWV 'rlVt'l TepocrTeEcronwv Tel 'rn
.....' 1 JI' ' , ...
'rwv rLPXE'rUTIJV cx.'(XlAlt'l O'.7tOcrXEcrEl 'rOl
~p ,
. WfLlXlOl ...
148 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
autrement que par esum (v. Cirilli, o.c., p.107 sq.).Les axamenta,
ces versets adresss tous les dieux saliens, n'taient-ils pas au
sens propre du mot des invitations (frquentatif de la
rac. ag-) au festin qui se prparait, la nourriture sacre
qui se cuisait dans la marmite ?
Mais l'ancle lui-mme, et la hasta des Saliens taient-ils
rellement des armes? Pour la hasta, c'est imyro bable : Ces
lances doivent avoir eu, dit M. Cirilli (o. c., p. 95), une longueur
modre, qui permettait de les manier d'une seule main et de
les employer comme baguettes pour frapper les boucliers en
cadence. Le bas-relief d'Anagnia sur lequel M. Bendorf a
reconnu des Saliens nous montre des guerriers arms d'une
baguette termine par une boule, et fort semblable au type de
la hasta pura qu'on trouve reproduite sur un denier de la
gens Arria. La hasta ressemble donc plutt un pilon qu'
une lance (1). Quant l'ancle, on connat les ~ymologies
que nous tenons des anciens: ancle, d'aprs Ovide, veut dire
ab omni parte recsum, sans angle , (angulus omnis abest).
Varron a une autre explication: ancle vient ab ambecisu J),
parce que la forme de l'objet est ab utrque parte incisa J).
D'autres songent au grec &yxuo, O:yxu7). Les mdailles
offrent tantt l'image des boucliers sans entailles, tantt
la forme deux encoches attendue d'aprs la description de
Varron (v. Roscher, Lex., s. v. ancle). On a suppos que la
forme variait dans les deux collges de Saliens. Est-ce nces
saire? La reprsentation figure a pu suivre l'tymologie au
lieu de la provoquer, et c'est peut-tre l'tymologie douteuse
am( b) - cid/le qui a fait natre des ancilia ou des reprsentations
d'ancilia encoches. Les savants modernes n'ont pas hsit
chercher dans les ancilia autre chose que des boucliers. Miss
Harrison, dans son Thmis (p. 198) leur attribue un caractre
lunaire, parce qu'ils taient chancrs en croissant. A. Reinach,
qui estime cette interprtation lgre (Rev. Rist. Rel., 1914,
1, p. 342, n. 1), ne semble pas non plus croire l'ancUe-bouclier.
Rendant compte de la dissertation de K. Latte (De saltationibus
(1) Nous ignorons Je sens du prnom sabin AllCUS,. qui est sans doute
apparent; cf. le roi de Rome Ancus Martius.
152 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
***
Aussi toute la lgende de l'ancle, dans les Fastes, semble
t-elle tre le compromis d'une ancienne lgende indigne de
l'ancle-cuve correspondant l'ancle du festin des Saliens,
. et des traditions grecques relatives au bouclier tomb du ciel,
aux , faux palladia, etc ... - Il y a mme un point o nous
saisissons ce travail sur le vif, un point o la contamination
reste gauchement inacheve: eest le double duel que Numa
livre d 'abord aux gnies aquatiques Faunus et Picus, puis
Jupiter.
Si nous avons raison, l'ancien ancle-cuve ne devait pas
tre en rapport avec la foudre, ni avec Jupiter. Comme celui
d'Anna, le cycle de l'ancle commenait sans doute par une
famine chez les R omains de Numa. Pour conjurer cette famine;
pour prparer le repas que, par la suite, devait commmorer
le festin dcs Saliens, Numa allait conqurir sur un gnie
aquatique, par un duel quelconque, le coculum (cf. cozeulo du
chant salien) ou l'ancle, le r cipient ncessaire. Mais quand,
par suite de l'oubli de l'ancienne nourritme (ou boisson)
rituelle, et sous l'influence des lgendes grecques, l'ancle eut
t considr comme un bouclier, comme un talisman tomb
du ciel, il fallut bien le mettre en relation avec la foudre (1),
avec Jupiter (cf. T Otl'ltST IIa.ntfo lOv) . L'ancien duel avec le
gnie aquatique ne fut pas oubli pour si peu, et l'on a, dans
les Fastes un rcit ainsi constitu :
1. Egrie conseille Numa de s'adresser, prs de leur
fontaine de l'Aventin, Picus et Faunus . Numa enchane
les gnies pendant leur sommeil; ils cherchent vainement
se librer par des mtamorphoses, puis se rsignent, - non
pas donner Numa ce dont il a besoin (de quoi piare fulmen),
mais voquer pour lui Jupiter, seul comptent en la matire.
2. Entre Jupiter et Numa, c'est un duel de toute autre
sorte. Numa demande Jupiter le renseignement qu ' il est
venu chercher: Da certa piamina fulminis. Jupiter rpond:
(1) On a vu cependant que l'accord n'tait mme pas fait sur ce point
parmi les anciens: Plutarque parle seulement d'une pidmie. Ces divergences
prouvent bien qu'originellement rien ne liait l'ancle la foudre.
CHEZ LES LATINS 155
***
1. LE CYCLE DE L'AMBROISIE CHEZ LES IRLANDAIS.
navie, comme les Gants sur le sol grec. Ce n'est que plus tard,
quand de pseudo-historiens chrtiens ' voulurent en faire une
des races de peuplement, qu'on leur supposa, comme Par
tholon, comme aux Fir-Bolg, une migration .
Mme aventure est arrive aux Tuatha D Danann.
Primitivement ce nom, qui signifie le peuple de la desse
Dana , dsignait les Dieux tout court, les hritiers des *deivo
indo-europens. Le mot d (dee) qu'il contient est d'ailleurs
le gnitif d'une forme fminine du mot dia, dieu , dont
l'usage irlandais est limit quelques expressions (v. H. Hubert,
prf. Czarnowski, Le Culte des Hros ... , p. XIX, p. 3). Selon
la conception celtique, ces dieux de la Vie et de la Lumire
sont aussi et avant tout les dieux de la science druidique et
de la science des potes ou file. Les moines chrtiens, qui vou
laient tout prix donner l'Irlande une histoire copie sur les
gnalogies bibliques, s'ingnirent les faire descendre
d'Adam; mais les textes ne manquent pas o les Tuatha D
Dan..'znn descendent directement du ciel (v. d'Arbois de
Jubainville, Le Cycle mythologique ... , p. 140-142).
Quant la desse Dana, ou Danu (gn. Danann), qui
donne ici son nom au clan des dieux, elle est l'hritire d'une
grande desse dont l'existence est atteste dans tout le monde
celtique~ En Irlande, elle est plus spcialement la mre de trois
dieux, Bran, Iuchair et IuchaTba, qu'on appelle Tri Dee
Donann, les trois dieux de Dona et qui sont les dieux de
l'inspiration littraire et artistique; dans le pays de Galles,
on rencontre galement plusieurs dieux, fils de Dn , notam
ment le grand dieu de la sagesse G-wydion et le forgeron Govynion
que nous retrouverons bientt (Rhys, The Hibbe1't Lectures,
1886, p. 90); enfin chez les Gaulois, Csar signale une
Minerve , desse des travaux et des arts (ll1inervam opeTum
atque m'tificiorum initia tradere). Un autre nom panceltique
de la desse n'a pas eu une moindre fortune: Dana est nomme
parfois Brigit chez les Irlandais; or quatre inscriptions de
Grande-Bretagne rvlent une desse BTigantia, qui se retrouve,
d!ll1s une inscription gauloise, sous la forme Brigindo. Ce nom,
qui reproduit curieusement la Brhat vdique et la Berezaiti
avestique, se rattache une racine indo-europenne * brgh
11
162 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
*'" *
A un pisode prs, c'est ce schma qui est l'origine
d'un texte bien connu, le rcit de la Bataille de Mag Tured,
CHEZ LES CELTES 165
C. LA FAUSSE DESSE
D. MLE GNRALE
***
Nous ne pouvons quitter l'Irlande sans poser une impor
tante question pour laquelle, malheureusement, les documents
* **
La version galloise la plus fidle et la plus complte du
cycle ambroisien nous semble tre celle qui, charge d'lments
chrtiens et entoure d 'inventions de toutes sortes, est au centre
du roman du Saint-Graal. Ce Graal, que les glises bretonnes
faillirent un temps transformer en arme dogmatique contre
l'autorit de l'Eglise de Rome, c'est le Vase merveilleux qui,
aprs avoir servi la Cne, avait reu le sang du Christ quand
le Centurion lui avait perc le flanc de sa lance, le Vase que
Joseph d'Arimathie, travers mille hasards, avait apport
en terre celtique avec la foi chrtienne, le Vase enfin qui prsi
dait au festin mystique des fidles. Lgende bizarre, hrtique
et dangereuse, puisqu'elle limine de la tradition eucharistique
CHEZ LES CELTES 179
(1) Une feuille du manuscrit tant ici enleve, Paulin Paris, dont nous
reproduisons l'adaptation en franais moderne, y a suppl J'aide de Ja
rdaction en prose.
184 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
D. LA FAUSSE FEMME
***
CHEZ LES CELTES 187
d'un des noms de Vishnu, Nt1ryana. Or, nous avons vu, dans l'Amrtaman
thanam que c' est sous ce nom que Vis/mu, dguis en femme, en Lakshmf,
accomplit un exploit tout comparable celui de Nerio. Le rapprochement
n ' est donc peut-tre pas artificiel, et le nom d' Homme-Femme , pour dsigner
la fausse fiance du dmon voleur remonte peut-tre l'poque indo-europenne.
Le cas de Nerio-Nm'ia-Nart1yanf serait alors ajouter aux nombreuses corres
pondances de t ermes reli gieux signales entre l'in do-iranien et l'italo-celtique
par M. Vendrys (1\1moires de la Socit de Linguistique, XX, 1918, p. 265 sq.)
CHAPITRE VII
13
194 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
***
Enfin, sur l'immense sol russe autant et plus qu'ailleurs,
divers doublets locaux du cycle, rattachs des hros et
dvelopps sur des modes diffrents, ont d coexister dans la
tradition populaire. Il n'est donc pas a priori impossible que
les bylines nous en aient conserv plusieurs versions. En fait,
il ne semble pas qu'en dehors de celles de Mikhalo Potyk,
le cycle y apparaisse quelque part avec ses articulations carac
tristiques. Sans doute, l'histoire d'Ilia de Mourom contient
plusieurs variantes d'une querelle alimentaire qui rappelle
avec une conclusion diffrente la scne indo-europenne du
dmon la table des dieux, et plus particulirement la forme
scandinave de cette scne, la Lokasenna : le prince Vladimir,
ignorant qu'Ilia est Kiev, ne l'a pas invit un banquet;
Ilia y vient quand mme, mais sous un faux nom, et Vladimir,
ne le reconnaissant pas, lui assigne une place indigne de lui.
Ilia se fche, insulte le prince et les paladins; une rixe surhu
198 LE CYCLE DE L'AMBROISIE
maine s'ensuit, et Ilia quitte Kiev pour toujours (1). Une autre
fois, - encore oubli lors des invitations du prince, - Ilia
rassemble tous les mendiants, tous les affams de Kiev; puis
avec son arc, il abat les cimes d'or de tous les difices, vend
les richesses ainsi acquises, et avec les sommes obtenues
achte du vin pour griser ses nouveaux amis. Pendant trois
jours, Kiev est plein de scandales inous. Vladimir alors invite
Ilia un second banquet, auquel celui-ci se rend, mais avec ses
mendiants... Tout s'achve dans une beuverie monstre: les
cabarets de la ville restent ouverts, trois jours durant, au
compte du prince (2). Sans doute, dans cette seconde variante,
Ilia avec ses affams, Vladimir avec ses invits s'opposent
comme, dans le cycle indo-europen, les dmons avides d'am
broisie et les dieux festoyant, ou comme, au festin grec de
Mkone, Promthe avec ses protgs et Zeus avec ses convives.
Sans doute encore, Ilia dtruisant toutes les coupoles d'or de
Kiev avec ses flches incandescentes et ces mendiants ravageant
la ville semblent tre des formes presque mythologiques de
dmons assaillant le sjour des dieux. Mais, outre que la conclu
sion en est toute diffrente de celle de l'pisode indo-euro
pen (3), l'pisode russe d'Ilia la table de Vladimir apparat
isol: l'histoire d'Ilia ne contient rien qui corresponde de prs
ou de loin aux autres thmes caractristiques du cycle:
conqute marine d'un objet alimentaire ayant quelque rapport
avec l'immortalit; expdition vengeresse d ' un dieu dguis
en desse; ptrification, ou crasement sous des rocs, du dmon
buveur.
(1) C'estlfla variante choisie par F. ct' Annade dans son adaptation.
D'autres bylines (Rybn. Il, 15) racontent encore que Maria est une princesse
de par deld la mer ", iz (sars(va zamorskago. Cf. un des noms de l'eau vivi
fiante, de la jivaa Doda : pit' zamorsko (Miller, o. c.,'p. 444).
CHEZ LES SLAVES 203
blanc avait quelque rapport avec la Vie qui dure, avec l' Immortalit.
L'ambroisie proprement dite tantoublie, ces notions ont trouv
dans les croyances populaires un autre support matriel, et
Maria s'est vu attribuer une aventure vivifiante , connue
des peuples les plus divers, une aventure qui se rencontre
dj dans la Bibliothque d'Apollodore (rsurrection de Glaucos,
fils de Mins) (1) : morte, son mari la ressuscite l'aide d'une
Eau vivifiante (iivaa voda) qu'il 0 blige un serpent lui apporter.
Thme nullement ambroisien, mais qui s'est videmment
introduit dans la tradition populaire pour expliquer le caractre
tenace que l'on reconnaissait Maria, et que l'oubli de l'am
broisie laissait sans justification: gnie de la vie, femme
immortelle. Une byline a mme conserv ces mots caractris
tiques, aprs la rsurrection de 111aria: Le peuple en fut
merveill, et le bruit se rpandit qu'elle devait tre immortelle.
,(D'Armade, o. c., p. 76.)
Donc, sous le vtement des thmes trangers qu'a attirs
l'analogie de certaines notions (Ambroisie et Eau vivifiante,
Femme Ressuscite et Femme Immortelle), nous retrouvons
un trs ancien schma, qui n'a pas son analogue dans le folklore
courant, et qui rappelle de prs l'histoire romaine et surtout
lavinienne d'Anna Perenna, desse nourricire, femme devenue
immortelle, femme enleve par le hros Ene sur le bord du
fleuve o la mer l'avait pousse:
Mikhalo, engag dans une expdition alimentaire pour les
hros de la table de Vladimir, conquiert dans la mer un gnie
fminin qui, ~ aprs une aventure o intervient l'eau vivi
fiante, - passe pour Immortel (2).
Il est remarquable que l'on rencontre en Russie, au
XVIIIe sicle, des souvenirs aussi prcis de la partie la plus
dlicate du cycle, de celle que, ds les tmoignages les plus
anciens, les Grecs avaient presque compltement oublie et
les Latins profondment altre. Mais ce sont les pisodes sui
B. LA FAUSSE FIANCE
(1) Il Y a cent soixante prtendants dans Rybn. I, 37; dans Rybn. Il,
15, ils sont quarante en tout.
CHEZ LES SLAVES 205
fait souvent penser dans le dtail: les Ases, pour viter la ruine
qui les menace, taient prts, eux aussi, envoyer Freya au
dmon Thrym, en change du manteau de Thor.
2. Mikhailo Potyk se dguise en femme et va trouver les
tsars. les tsarevitchs, etc. - Mikhalo entre en fureur et refuse
de livrer Mm"ia. Il rpond Vladimir " Donne, si tu veux,
ta princesse Apraia. mais moi je ne donnerai pas ma femme
de plein gr.
Otda svou bogatyrslcu Kniaginu Opraksiiu,
A ia ne otdam jeny s dobra !
Il revt une robe de femme par-dessus son armure et
chevauche vers les montagnes de Sorotchinski ; l, prenant son
arc et son carquois, il se porte au lieu o campent les tsars et
les tsarvitchs, etc ... Il les salue et se prsente: Je suis
Maria ... mais lequel d'entre vous choisirai-je pour mari? ...
Voil ce que je propose: je vais dcocher les flches de mon
carquois dans le pr que voil, et le premier qui m'en apportera
une, c'est celui-l que l'appartiendrai.
3. Mikhalo Potyk tue lcs tsars, les tsarvitchs, etc... -
Les tsars, les tsarvitchs, etc ... , lui rapportent successi
vement les flches: chacun, il coupe la tte.
Zatchal po tchistu poliu pozjivat' ,
Pendant que Mikhalo tuait les tsars, les rois, les fils de
rois et les tsarvitchs, le roi de Volhynie a enlev Maria. Le
hros poursuit les fugitifs. Maria voit approcher son mari.
Alors, arme d'une coupe de vin vert (breuvage magique) ml
de narcotique, elle va le saluer. Buvons, dit-elle, et retournons
Kiev. A peine a-t-il bu, Mikhalo s'endort .. alors Maria,
jetant par-dessus son paule le corps de son mari, s'crie:
Qu' l'endroit o va tomber Mikhailo surgisse une pierre
CHEZ LES SLAVES 207
***
Il serait vain, nous l'avons dit, de prtendre gnraliser
une mthode d 'explication des bylines. Nous nous bornons
donc constater que, dans ce cas particulier, un groupe de
bylines du cycle de Vladimil' raconte encore, humanise et
enjolive, mais reconnaissable, l'antique histoire fabuleuse de
l'ambroisie. Elles nous permettent d'entrevoir un coin de la
mythologie paenne des Slaves, dont quelques noms de dieux,
quelques rites plus ou moins bien attests ne donnaient pas
une ide vivante.
Le Cycle chez les Baltes?
14
CHAPITRE VIn
Le Cycle de l'Ambroisie
chez les Armniens
l LA MYTHOLOGIE ARMNIENNE
Le Cycle de l'Anlbroisie
chez les Koutchens
..
CHAPITRE X
Conclusions Indo-Europeennes
***
L'existence de deux classes ennemies d'etres surhumains
est bien etablie, de meme que la victoire d'une de ces classes
sur l'autre. Nous les avons appelees dieux et demons, sans
avoir egard d'ailleurs it leurs rapports avec les hommes, et nous
avons vu, dans Ie cycle, que divers phenomenes naturels
malfaisants etaient consideres comme l' reuvre d es demons.
C'est tout ce que nous pouvons dire d'eux.
Parmi les dieux, il serait difficile de definir des personna
lites. II y a a coup sur, dans Ie nombre des deesses, une tout
au mains, celle dont s'eprend Ie demon voleur d 'ambroisie.
Le principal heros divin du cycle, - celui qui dompte Ie genie
CONCLUSIONS INDO-EUROPEENNES 225
***
Pour mesurer l'originalite des Iegendes indo-europeennes
relatives a la nourriture des dieux, il suffit de jeter les yeux
sur une autre mythologie, comparable par les conditions de
temps et d 'espace: en dehors de legendes tres developpees
sur l'Arbre de vie, sur la source de vie (v. Causse, Rev. Hist.
Rel., 1920, t. 81, p. 289-315), Ie monde semitique a connu
une veritable ambroisie , un aliment divin, sur lequel no us
sommes peu renseignes, et qui n 'etait peut-etre que la trans
position dans Ie monde celeste des matieres du sacrifice. A
cette ambroisie se rattache un theme original: celui de l'immor
talite offerte par un dieu (ou une deesse) a un mortel et refusee
par ce martel.
A Eridou, dit un texte religieux (1), vit Adapa, Ie heros
pretre d'Ea. ( II prepare chaque jour les aliments et la boisson
d'Eridou. Un jour il est eleve jusqu'au ciel d'Anou et com
parait devant Ie dieu supreme. Ea lui avait donne cet ordre :
. Quand tu te tiendras en presence d' A nou
Un aliment de mort on te presentera,
Tu n'en mangeras pas. Des eaux de mort on t'offrira,
Tu n'en boiras pas... (2).
La Fete de l'Ambroisie
La Fete de l'Ambroisie
Les faits latins et armeniens nous ont montre que les
Iegendes ambroisiennes ne se suffisaient pas a elles-memes.
Elles s'accompagnaient de rites qui traduisaient en actes
les themes, - ou que les themes traduisaient en paroles.
Vexemple des Fastes et du livre de Manuk Abeghian permet
meme de supposer que si les legendes ambroisiennes se sont
si longtemps et si fidelement conservees sur tout Ie domaine
indo-europeen, c'est precisement parce qU'elles s'appuyaient
sur une solennite populaire, sur une fete.
Le mecanisme de ces drames religieux ou magico-religieux
est bien connu grace aux temoignages modernes des demi
civilises ; comme on peut s'y attendre, rites et themes, scenes
mimees et scenes recitees reagissent les uns sur les autres
au cours de l'evolution, et il serait imprudent d'essayer d'inter
preter les uns sans avoir egard aux autres. Aussi bien, l'impor
tancede l'ambroisie dans les legendes indo-europeennes ne
peut se comprendre que si l'on reconstitue par la pensee cette
fete printaniere de communion ou les hommes, tout en chantant
la victoire ambroisienne des dieux, essayaient de participer pour
leur compte it l'eternite, it la vigueur de leurs protecteurs.
Malheureusement, cette etude de rites presente des diffi
cultes particulieres que nous n'avons pas rencontrees it propos
des themes legendaires, et que nous ne nous sentons pas
persoimellement assez arme pour resoudre : dans nombre de
cas, des versions du cycle legendaire nous sont parvenues
sans que les auteurs aient consigne du meme coup les fetes
qui devaient les doubler; c'est ainsi qu'Hesiode ne dit rien
de la fete dont son episode prometheen semble bien n'etre
que la traduction; l'Amrtamanthanam apparait de meme isole,
morceau epique sans support rituel. Mais l'accident inverse
n'est pas moins frequent: dans bien des cas, la fete ambroi
sienne a dft survivre, avec cette tenacite propre aux rites
populaires, apres que les legendes proprement ambroisiennes
eurent ete oubliees ; on peut donc la rencontrer en quelques
points, soit separee de tout cycle legendaire, soit c1large'e de
236 LA FETE DE L' AMBROISIE
***
LA FETE CHEZ LES LATINS ET CHEZ LES ARMENIENS
LEGENDES RITES:
***
16
242 LA FETE DE L' AMBROISIE
(1) On se rappelle que, sur la Cisla de Preneste, les dieux reunis assi'stent
de meme au duel de Mars et de Miner1Je dont l'enjeu semble etre Ie dolium
plein d'une liqueur en fermentation. "The scene is one of great solemniLy and
significance , conclut de la miss Harrison (Tl!emis, p, 199).
CHEZ LES HINDOUS 249
(1) V. sur ce point, Hubert et Mauss, Melanges d' His/oil'e des Religions
p. 19, et D. 1.
CHEZ LES HINDOUS 251
eurent peur de la mort, qui est la {in, qui est l'annee, qui est
Prajapati. (Te devah, etasmdd antakan mrtyoh samvatsarat
Prajapater bibhayam cakru1', etc ... rat. B. X., 4, 3, 3.)
2.1l s'agit d'une fCte alimentaire, d'une fete de communion.
Le sacrifice du sarna, dit lVL Oldenberg (l. cit., p. 452) est
une fete de boisson generale pour les dieux et pour les pretres.
( So ist das Somaopfer ein aUgerneines Trinlcfest fuCT Gcetter und
Priester. ))) La notion de pretre, de college sacerdotal semble
particuliere a. Ia societe indo-iranienne et itaIo-celtique, on Ie
sait (v. Vendryes, Mem. Soc. ling., X.<"X, p . 265 sq,), et cette
compotation generale des pretres ne doit etre qu'une limi
tation hindoue de Ia compotation plus generale encore par
laquelle les Indo-Europeens figuraient sur tcrrc Ie fest in des
dieux. - Ce qu'il importe des maintenant de noter, c'est que
Ie sacrifice s'adresse, dans une de ses trois palties au moins,
a taus les dieux )). II en est de meme du yar;na, du sacrifice
avestique : ce trait essentiel, recouvrant ce que nous avons
vu sur les autres points du domaine indo-europeen dans les
fetes d'origine ambroisienne, est d'autant plus significatif qu'il
ne se retrouve pas ailleurs dans la liturgie vedique ; puisqu'il
y a dans l' Inde, au printemps, une fete de communion qui
represente' le festin de taus les dieux, et qu'un telle fete,
existait, sous forme anibroisienne, a l'epoque indo-europeenne,
notre hypothese, qui derive la fete hindoue de la fete indo
europeenne, est au moins vraisemblable.
3. Les femmes prennent PaTt a la fete dtb sarna. - Sur Ie
plan divin, d'abord : Ie sacrifice s'adresse aux deesses aussi
bien qu'aux dieux (Oldenberg, o. c., p. 461). Puis sur Ie plan
humain : sans parler de la foule mixte qui se presse autour de
l'arene sacree, on voit, assise en bonne place a cote de son
epoux, la femme du personnage qui fait les frais de la cere
monie (Oldenberg, l. c.). Cette participation des femmes carac
terisait, on I'a vu, la fete indo-europeenne . .
~. Enfin la proximite d'un point d'eau fait ici encore par
tie des exigences du rituel, puisque Ie sacrifiant, aussitot apres
la ceremonie, doit prendre un bain dans une anse tranquille
formee par une eau courante (Hubert et Mauss. Mel. Hist
ReI., p. 69 et note 2).
252 LA FETE DE L' AMBROISIE
il Y avait au moins trois toasts dans les repas rituels (1), et cette
coutume s'est conservee dans les guildes chretiennes du Dane
mark et de la Suede. Ce nombre ne limite pas la quantite des
cornes qu'on pouvait vider au cours de la libation. Mais il
enferme la ce'l'lJmonie dans un cadre rigide. La fete commence
otficiellement avec le premier toast et finit avec le dernier. Elle
atteint son point culminant au moment du grand toast qu'on
boit avec une ferveur toute particuliere; a la fin du moyen
age, les guildes allument leurs cierges pour ce moment solennel...
Le toast dure aussi longtemps que la corne circule pour faire
Ie tour de l'assistance.)) Or, Ie plus souvent, Pun de ces trois
toasts est presente a l' ensemble des dieum, comme l'une des
pressees somiques, comme Ie festin qui constitue. l'une des
trois scenes centrales du drame ambroisien : ainsi dans Ie
recit, cite par M. Cahen, de l'apparition de saint Martin a
Olaf Tryggvason, il est question de boire successivement a
ThoT, a Odhin, aux Ases; de meme, dans la guilde sU(~doise
de saint Georges qui, elevant au carre l'ancien chiffre, porte
en tout neuf toasts groupes trois par trois, on offre les libations
de la dernieretriade a tous les saints, a sainte Gertrude, a.
saint Benoit .
Nous ignorons tout du rituel palen qui, chez les Celtes,
utilisait des chaudrons sacres comme celui de Gunderstrup,
et que lVI. Hubert (v. plus haut p. 248) compare au rituel
somique j l'ornementation du vase fait cependant assister a
une reunion des dieux pour la libation qui correspond it ce que
nOlls ont montre les Hindous et les Scandinaves. On ne peut
oublier non plus qu'a la table de Joseph ou d'Arthur, on fait
circuler trois fois Ie Graal nourricier (v. Wechssle1', die Sage
vom heiligen Graal, tableau synoptique des variantes, p. 213,
col. 4, 6, et 14, ligne 1).
Quant aux Latins, a cote des rejouissances populaires de
la fete d'Anna, ils ont peut-etre conserve dans Ie rituel alimen
taire de l'ancile une forme plus liturgique du rituel ambroisien.
. (1) M. eahen dlt " au moins., mais tous les exemples, chrHiens ou palens,
qu'il cite se fixent au chiffre trois. Il est des lors permis de supposer que, si
I'on rencontre une libation a quatre toasts ou plus, il s'agit d'une deformation,
d'une amplification comme en subissent tous les rites usuels.
254 LA FETE DE L' ATYlBROISIE
***
CHEZ LES GRECS
***
Ce sont precisement ces trois episodes qui ferment le
contenu rituel d'une fete printaniere, communielle, et mixte
qui se celebrait a Athenes et .e n bien d'autres points du monde
grec .: les Thargelies. Les documents ont ete recueillis pour
AthCnes par Mommsen (Feste der Stadt A then, p. 468-486)
et pour les autres villes grecques paT Nilsson (Griechische
Feste ... p. 105-115).
lis ont ete souvent etudies et interpretes, notamment par
Mannhardt (Antilce Wald-und Feldkulte ... , p. 214-258), par
miss H anison (Prolegomena,... p. 78 sq.) et par sir James
Frazer (Golden Bough, se ed., IX, p. 255 sq., 272). Ces auteurs
ont reconnu. meme dans les rites d'apparence expiatoire ,
de veritables rites vegetaux : les Thargelies sont bien, comme
tant d'autres fetes grecques, des fetes vegetales. Mais n'avaieut
elles pas, aneiennement, un sens plus precis? Nilsson (0. c.,
p. 111-il2) souligne deja la grosse difficulte que Fon rencontre
quand on veut interpreter cette fete: on ne peut expliquer quel
17
258 LA FETE DE L' AMBROISIE
(1) Dans les legelldes de Pandore, d'ailJeurs, une variante fait porter
pal' Pandore elle-meme Ie fameux 7t[eo~ dans son expedition chez Epimethee :
n'est-ce pas une confusion nee d'un rite analogue a celui d'ElpslC'l o)V"Ij , ou Ie
mannequin Ieminin porte, attache, la XU't"plX ou la XU},l~?
262 LA FiTE DE L' A)lBROISIE
***
Enfin, de meme que la jete printaniere chinoise etait une
fete yegetale, de meme la jete de l'Ambroisie devait avoir
egard Ii la jertilite des champs et Ii la croissance des plantes
utiles. Ainsi s'explique la presence, dans notre Cycle legen
daire, de deux episodes (l'expedition du dieu deguise en jemme,
l'etl1pulsion et la mise a mort du demon voleur) qui, dans leur
LA FETE DE L' AMBROISIE ET LES RITES PRINTANIER,S 271
***
II nous reste a comprendre comment ces rites de diverses
sortes (aquatiques, de communion, sexuels, de luttes... ), que
nous trouvons deja groupes dans des fetes printanieres non
indo-europeennes, ont pu, chez les Indo-Europeens, s'inter
preter de maniere a former Ie cycle l6gendaire de l'ambroisie ;
en d'autres termes,il nous faut essayer de comprendre comment
l'un de ces rites, Ie festin communiel, a pris dans l'ensemble de
la fete, du scenario, une place si importante que tous les autres
rites n'ont plus eteque la preparation ou Ie prolongement de
celui-Ia.
Mais Ie drame est Ie meme dans les deux cas: menace de famine
et de mOl't chez les dieux ou chez les hommes du clan; expedi
tion d'un heros sauveur chez un personnage marin qui fmit
par lui donner Ie moyen de conjurer la famine; retour triomphal
du heros; festin. Chez les Indo-Europeens, comme il s'agit
d 'une boisson a brasser, c'est une Cuve, c'est la Cuve de Ia
Mer que Ie heros rapporte de son expedition: adaptation origi
nale, mais reconnaissable du conte de l'initiation nourriciere.
Le duel Ii metamo1"phosesrecouvre bien d'ailleurs ce que l'on sait
en general des rituels d'initiation, OU l'initie affronte les objets,
les formes, les etres les plus divers et les plus mobiles. Par cette
premiere partie, Ie cycle indo-europeen semble deriver de vrais
mysteres de l'ambroisie , ou de mysteres d 'une boisson
rituelle censee representer l'ambroisie, mysteres comportant
naturellement une initiation, dans toute la valeur sociale de
ce mot.
***
Chez les demi-civilises de l'Amerique du Nord auxquels
precisement M. Davy a emprunte Ie schema de conte nourricier
qu'on vient de lire, c'est-a-dire chez les Kwakiutl, chez les
Tlinkit, chez les Halda, ces rites nourriciers, ces festins collectifs
jouent dans la vie sociale un role important, on peut meme dire
Ie premier role. En leur conservant leur nom indigene, les socio
logues en ont meme tire toute une theorie fort interessnate,
la theorie du potlatch (v. Davy, l. c., ; Mauss, Anthropologie,
1920, p. 396-397).
Le potlatch, suivant ces auteurs, a commence par etre
un cas particulier dans Ie systeme de prestations totales qui
reglait, a l'interieur de la tribu, les rapports entre les deux
phratries, c'est-a-dire entre les deux moities de la tribu, entre
les deux groupes de clans qui la constituent et qui forment
chacun une personnalite morale distincte, campent en des
lieux differents, etc ... Ce systeme de prestations totales domine
toute la vie des deux phatries: un homme de la phratrie A
ne peut epouser qu'une femme de la phratrie B : done ehaque
phratrie doit pourvoir l'autre de femmes. Et ainsi pour toutes
les eirconstances importantes de la vie: Le potlatch, dit
18
274 ESSAI n'INTERPRETATION
***
On a pu remarquer que chez les peuples indo-europeens, que
leur migration a conduits vers Ie suet, Ie nom fabuleux de
l'ambroisie s'est bien conserve, mais que la boisson designee
par ce nom a subi l'une des trois mesaventures suivantes:
ou bien la boisson divine a ete assimiJee a une nouvelle boisson
humaine, speciale au nouvel habitat de ces peuples (Ie *sauma
chez les Aryens ; Ie vin parfois chez les Grecs) ; ou bien eUe est
devenue une boisson imaginaire sans aucun repondant terrestre
(l'amTta epique; l'O:fJ-~pocr{(t grecque) ; ou bien eUe a ete per
sonnifiee (l'a-mesha-spentaAmeTetat; l'Oceanide 'Af'.13Focr[(t; Anna
Perenna). .
Inversement, chez les peuples indo-europeens qui sont
restes au nord, Ie nom mythique de l'ambroisie n'est plus en
usage, mais la boisson divine elle-meme est constamment
assimilee a une boisson humaine, a la bieTe (la biere des Tuatha
De Danann Irlandais; la biere des Ases scandinaves;
cf. la biere des festins de Vladimir-Soleil chez les Russes).
II serait hatif de tirer de ce seul phenomene une conclu
sion. Mais voici, en trois points, l'hypothese qu'il suggere :
1. A l'epoque de vie commune, les Indo-Europeens connais
saient, a cote de l'hydromel, une boisson jeTrnentee a base de
cb'eales (d'oTge, sans doute), dont peut-etre ils n'usaient que
solennellement, a la jete du printemps, et qui recevait de ce jait,
L' AMBROISIE ET LA BI:ERE 281
***
286 ESSAI D'INTERPRETATION
expedition contre I'homme, la creation, etc ... , et leur enIeve tout cela.
11 - IV. - Angra-Mainyu penetre dans Ie Ciel, d'ou Ahura
Mazda Ie precipite.
Melee des Daeva et des Yazala. Les Daeva sont ecrases et Angra
Mainyu attache au mont Arezura.
ABREVIATIONS:
Les chiffres renvoient aux pages; les chi fIres romains renvoient aux pages de I'In
troduction.
(lAtO, ylpwv, 78, 120, n. 1, 225. V. Protee, *amerela, *amesha (Ir.) = *amrla (I. I.),
Neree. 62, 71.
Alles (El/es), dieux scan din aves, 13. Amerelal (Amul'ddd, Murqdd, Maurol),
alliance initiale des dieux et des demons
amesha-spenla. - A. et Haurvaldl, 62;
confusion entre A. et H., 64, 88. -
(1. E.), 26, 223; des Deva et des Asura
Ambroisie personnitiee, 230. Valeurs suc
(Ind.), 5, 34 ; de Tanlale et des Olympiens,
cessives d' A. dans les textes iraniens,
91 ; de PromelMe et de Zeus, des Titans
et des dieux Cronides, 101 sq.; des 62-64: Immortali te " 63; gen ie des
piantes, 63, 66, 74; aliment de I'au-dela,
Fom6re et des Tualfla D Danann (Ir!.),
63; genie de I'abond'a nce, 64. - Prehi!
165. Ormazd oJIre alliance a Ahriman
toire d' A., 64 sq., 71 : A. et Ie Gaokerena,
qUi refuse, 67, 71 sq.
64 sq. - Pas de cycle d'A., pourquoi,
Aloades, geants grecs, 108, 112. 66, 78. - La creation d' A., 68. - A. en
AmallMe et l'ambrosia, 87. Armenie (Maurol), 211 n., 212.
ambroisie. - Le probleme de l'a., XV, Amesha-Spenla (Amshaspand), les Saints
XVII. - Le Cycle de I'ambroisie (I. E.), Immortels " genies mazdeens, les six
schema, 24 sq. - L'a. chez les divers pr~miers etres apres Ahura-Mazda, X,
peuples indo-europeens, v. Table dcs 62 sq., 66. Crees par Ah. M., 68, 72 sq.
Matieres et les mots suivants de I' Index: 223. - Nom et origine, analogies hin
ambrosia, Ameretal, amrla, Anna Perenna, doues, 73.
anushak kerakur, biere des Ases, biere a.fL<p,e:xA~" 262 sq .
de Goibnill, dolium , Graal, Alaria-Cygne *amrla (I. I.), 62, 66 sq., 71, 74 sq.
Blanc, iWaurot, pharmakon, pilllOS. - amrla (In de), boisson d'immortalite. ...,.. ?ens
Sens princip::tux d'evolution, 228 sq. du mot a l'epoque ved.ique, 3; conserve
A. et biere, v. biere; a. et hydromel, en marge du s6ma a l' epoque vedique, 36 ;
v. hydromel. Pourquoi I'a. doit Hre a. et selma, 3, 4 n., 31, 65, 88, 249 sq.
une boisson a base vegetale, 280. L' a. dans la litterature epique (v.
A. semitique, offerte par une deesse Mahabharata, Ramayana, Bhagavata
a un mortel, qui la refuse, 227. Purana). Nait de l'Ocean baratte, 7, 17,
Origine de la notion d'ambroisie, 227-8 ; 18. L'a. et Dhanvanlari, 7, 41, 43. L'a.
exemple chinois, 268, 278. vole par les demons et repris par Vishnu
ambrOSia, a.fLf3po(J(~, XVI, 84 sq. d eguise en Lagshm', 7, etc ... i bu par
a. et neclar, 64, 87; a. et miel, 86, 119 ; Rdhu, 8, etc... , contiI'. a Vishnu par les
a. et amrla, 84; a. et s"ma, 109. - dieux vainqueurs, 8. - Le Cycle de I'a, "
Valeur attenu ee: a. et immortalite, 9. Le Cycle de I' a. et Ie Cycle d e la biere
86 sq. - Opinions de Roscher,. 86 sq. - des Ases, 15 sq. - Bonne et durable
Repartition des valeurs (liq., soL), entre conservation de I'idee d'ambroisie dans
ambrosia et neclar, 87 sq. - Cf. Amereldl I'amrla, 50, 229.
et Haurvaldl, 88. - Legendes de I'a. Amrtamanthanam, v. Mah iibharata.
derivees de ceJles de I'ambroisie, 88, 90-92. Amshaspand, v. Amesha-Spenla.
L'a. est rempiac ee par des abstractions Amurddd, v. Amereldl.
au cours de I'evolution de la legende de andie, 94, 127. Le Cycle de I' a. et Ie Cycle
Tanlale, 91, 124. - L'a. et Ie contenu de I'ambroisie, 146 sq. - Points de con
du pithos de Pandore, 99, 107, 124. tact en tre Ie Cycle de I' a. et celui d' Anna
L' a. assure ia victoire des dieux sur les Perenna; origine sabine du Cycle de I'a.,
Titans, 109. - L'a. et les r.ites vegetauJ( 146,157. - Hypothese egeenne (Cirilli ... ),
(pankarpia), 262, 282. 152 sq. - Etymologie, 149, 150 sq.
Ambrosia, Ocean ide, nourr.ice de Zeus Forme, 149, 153. - Andie et ancilia
et de Dionysos, 90 sq., 124. - Ct. Anna 146 sq. - Aneilia et palladia, 153 sq;
Perenna, 134; cf. Maria (R.), 199. ancile et foudre, 146,154 et n. - Elements
Rajeunie et chan gee de selle, 92. I\\imentaires du Cycle de I'.a., 146 sq.,
Ambrosia, fete, 254. 148, 238; a. et cozeulo t, 151,. 154 ;
INDEX 299
a. et Graal, 149, 153, 156 ; a. et chaudrons Maria (R.), 200, 201, 203. 204; A. P.
celtiques, 153; anette-cuve et anc1le et la Femme de Jade (Koutch.), 221.
bouclier, 147, 191; cf. les armes du for ann are perennareque, formule rituelle, son
geron-echanson Goibniu en Irian de, 169. sens, 128, 134. .
Rien de plebeien dans les legendes ni les anoish (Arm.), v. anus/wk.
rites de I' a., 157. Annona: A., Anna et ann us, 133.
anclare, anclabris, termes rituels, ct. anelle, Anou, dieu babylonien, 226 sq.
150 sq. anushak :i:erakur, ambroisie armenienne,
Ancus, prenom sabin, 151. emprunt aux Iraniens, 212.
Andar, contre-amsbaspand (Ir.), 68. apdm pati, 1) v. Maitre des Eaux (Ind.).
Ane a trois pieds (Ir.), 78, 80. - 2) traduction sanskrite de Haurvatdt
Anges. Lutte des Anges et des Paladins (Ir.), 63.
russes, 207. Les Anges armenieos, cf. les Apaosha, demon marin adversaire de Tistrya.
yazata iraniens, 210. 70, 223; ses metamorphoses, 78. .
Angra-Mainyu (Ahriman, Ahrmen), grand Aphrodite, donne la grace a Pandore, 96;
demon iranien, adversaire d' Ahura-Mazda, v. Venus.
67. Cree une partie du monde, 67, les Apollon, son caract ere purement hellenique,
contre- Amesha- Spenta, 68. - Refuse VI. Vainqueur de, monstres, 196; son
I'alliance d' Ah.-M. contre la mort, la arc, 197. Les coupes d' A. volees par
faim, la soif, etc... , 67, 71. - rmmobilise Pharmakos, 113; 257. A. et les Thargelies,
par Ah.-M., 68, 71. - Ang.-M. et la 263. Apolo sur Ie cofTret de Preneste, 145.
Djahi, 68, 74. II persecute la creation Apraxia, femme de Vladimir-Soleil (R.), 205.
d' Ah.-M., 69, 75; attaque Ie ciel, 68, 75 ; Apsaras (Ind.), genies ieminins; nees de
est vaincu et en chaine, 69, 76, 223; ses l'Ocean lors du barattement de l'amrta,
lamentations, 76 sq. ; cf. Loki, Promethee, 41 sq.
76. - Ahrm~n et son festin (dans Eznik), Arcadie, legendes semitiques en A. (Victor
81. Berard), 117 sq., 121, 123. L' A. et les
anna, nourrice (Lat.), 133. Pommes des H esperides, 117 sq.
Anna Perenna, deesse nourriciere des Latins, Ardibehesht, v. Asha Vahishta.
129, 132; AmbrOisie personnifiee, 126, Arezara, Arzar (11'.), mont ou est enchalne
133, 230 sq. - Etymologie, 133, 135. Angra-Mainyu vaincu, 69, 76.
Fete d' A. P., a Rome, aux ides de mars, Aristee, I'episode d' Aristee et Ie debut du
127 sq., 130, 211 (cf. fete armenienne), Cycle ambroisien, 120.
237 sq. Explication d'Ovide par divers Arjuna, heros hindou, 5.
jeux de mots, 128 sq., 132 ; A. Allantide, Armenie. Mythologie armenienne, 210 sq.;
nourrice de Jupiter, 129 sq. in fluences iraniennes, 210, 211 et n.
A. P. et Anna de Bovillae, sa legende Armes merveilleuses. 1) v. ancilia. 2) (Irl.)
plebeienne (Rome), XIV, 129 sq., 157, dans la bataille de Mag Tured, fabriquees
229 ; A. divinisee, 130, 135 ; sa statue par Ie forgeron-echanson Goibniu, 165, 169.
(mannequin ?), 130 n.; Anna, Mars et Cf. les ancilia, 169.
MineI've (v. Mars), 131, 135, etc.. . - Artemis et les Aloades, 112. - A. et les
Mime de Laberius, 128, 131 n. - Expli Tlzargeties, 263.
cations modernes, 131, 132 et n. Ases, dieux scan din aves, 11 sq., 21 sq.
Anna vieille femme, 132. - Explication - S'assemblent pour manger et trouvent
ambroisienne du Cycle d' Anna, 134. la chere maigre, 11; cf. I'a famine des
A. P. et Anna Soror (Lavinium), 129, Ptebeiens sur Ie mont sacre, 134, 166;
136 sq. - Fete lavinienr e d' A. P., 141. cr. la famine des Tuatha De Danann, 166.
A. P. et Anna Petronilla, 136, 141 sq., Banquettent chez lEg iI', 13, 14. Leur
157, 229. Petronilla et Petrus, 142. querelle avec Loki, 14, 20; ils supplicient
Analogies de details: A. P. et Ambrosia, Loki, 14, 20. Ils sont menaces de ruine par
Ameretdt, 133; A. P. et Athena, 113 n. ; la perte du Marteau de Thor, et deguisent
A. P. et ~jlJena (Sl.), 194, 200; A. P. et Thor en femme, 21, 23, etc. (v; Thor).
800 INDEX
Atlanlide, I' A. Hagn6, assimih\e it Anna se sert d'elle-meme, 13. Sens d'evoiution
d'Apollodore, 110.
115. La biere sur Ie domaine 1. E., 280 sq
AVesta, composition de l'A., X, 61. -
- Usage ancien de Ja b., 282.
INDEX 301
La b. dans les fHes scandinaves, 244 sq., (l er fev.); I'expedition de son plongeur
253. Sa placJl naturelle dans Ia fete prin sous la mer, 176, 230, 236, 245.
taniere 1. E ., 284. Bromios, surnom de Dionysos, 282.
ble, Ie ble cache par Zeus, 93, 103. - Le Bromie, Brome, Ocean ide. Cf. Ambrosie.
, depot de Demeler :i. Promethee et la B. et l'Orge, 282 sq.
revelation du ble " 103 sq. Bron, beau-frere de Joseph (Graal), 180,
beeuf noir, decapite par Thor dans son expe 183. B. Ie Riche Pecheur " 181.
dition ch'ez Hymir (Scand.), 13, 18, 54. Bundehesh, livre pehlvi. Composition et
Trace d'anciennes metamorphoses sources, 61, 62. - Le Cycle de I'ambroisie
animales, 79. dans Ie B., 62, 67 sq., 70 sq. - B. et
bogalyr, h eros (R.), 197, 199. Avest a , 62, 70.
Bona dea, 133. Bushga,ta. demon femelle (Ir.), 74 n.
* Banana, deesse supposee de la ville de Byggwir, dieu scandinave, 14.
Bononia, cf. Bona Dea, 133. bylines, chants epiques russes. Date, XII.
bouc boiteux (Scand.), 53 sq. - Origines tres diverses, 192, 195. B. et
Bovillae, faubourg de Rome, 129, 134. mythologie (Rambaud), 195 sq., 208.
V . Anna Perenna. Doublets locaux, 197. Les b. de MikhaHo
Bragi, sa querelle avec Loki (Scan d.), 14. Polyk et Ie Cycle de l'Ambroisie, 199 sq.,
Brahma, dieu hindou, 4. - Son role dans 208; v. Mikhallo Polyk.
Ie Cycle de l'amrla, 5 sq.; preside Ie Cabires, Promethee et Ai/naios, 103, 105.
conseil des dJeux (Mhbh.), 5, invite Cabiria, surnom de Demeler, 97 sq.
Vishnu II rendre la vigueur aux dieux Calypso, Ulysse et I'ambroisie, 87, 227.
fatigues, 6, 37, invite 9iva :i. absorber Canaan, pecheur (Graal); son chatiment,
Ie poison, 37, 49. - Dieu supreme 184.
(Mhbh.), 37. - N'intervient pas dans 9aoshyanl, Ie Sauveur (eschatologie maz
I'episode du Ramayana. 39. - Ne fait deenne), 72.
qu 'an avec Vishnu et 9iva (Bh. P.), 44. 9aval, contre-amsllaspand (In, 68.
Brahmanas (Ind.), Br. et mythologie, IX; Cerbere, sur Ie cofIret de Preneste, 144.
elements populaires et mythologiques des Cham, les FomtJre, fils de Ch. (Irl.), 160.
Chaperon Rouge (Ie Petit), Ie pot et Ie Loup ;
Br., 31, 35. - Deformation liturgique et
cf. Nanlosvella, l'olla et Sucellus, hypo
exegetique des legendes dans les Br.,
.these gauloise et indo-europeenne, 189 sq.,
31, 33. - C;:atapatha-br. : recits des luttes
divines, 32, 34. - Aitareya-br.: exploits 229.
de S 6ma, 33; histoire de S6ma, de Vdc Chariles, ornent Pandore, 96.
et de V i,vtlvasu, 35. Chaudiere orphique du festin omophagique,
115.
B'aiies , surnom de Dionysos , 282. Chaudron de Dagde (Ir!.), 167 sq.; de
brassage, v. biere et barattement. Kerridwen (Gall.), 177 sq.; cf. Cuve
Bress, Fom6re, roi des Tualha De Danann d' Hymir, 168 ; cf. olla de Sucellus, Graal,
(Irl.). - B. et la famine; B. expulse, 189. - Chaudrons celtiques et vase de
166. Promesses alimentaires de B ., 173. Gundestrup, 247 sq. - Chaudrons cel
Brha/1, deesse vedique, cf. Berezaili (Ir.), tiques et anelle, 153, 247.
Brigil (Irl.), 161. ChreLiens (famine, festin, etc.. . ), 180, v. Graal.
Brian, dieu fils de Dana (Irl.), 161. Christ apparait :i. Mordrain (Graal), 185.
Brig, mere du Fom6re Ruadan (Irl.), 170. - Christ et Graal, 178 sq., 187. - Le
Briganlia, Brigindo, noms celto-Iatins de Chrisl dans les legendes armeniennes, 210.
Brigil en Bretagne et en Gaule, 161. Christianisme. - Influence du Ch. sur la
Brig ii, deesse (Ir!.), autre nom de Dana. mythologie scandinave, celtique, Slave,
- Etymologie : cf. Brhal1 (Ind.), Berezaili XII sq.; sur les legendes scandinaves
(Ir.), 161 sq. - B. et sainle Brigi/e, (Leviathan et Midllgardh), 53; sur les
162, 176. legendes irian daises, 159; hostilite du
Brigile (Sainle) (Irl.), 159, 162, 176. Sa fete clerge chretien contre Goibniu et Ie festin
302 INDEX
dcguise en Freya (Scand.), Athena dans 42 sq.; d. Thor, 11, 23. - Monotheisma
la peau de Pallas, les ephebes de Th esee et pantMisme (Bh. P.), 44. - Un d.
deguis es en femmes (Gr.), Anna Perenna perdant son individualite (Ie dieu Tortue
en Minerve (Ital.), Gavida en femme -et Vishnu), 40, - d. crees par I'etymo
(Irl.), Ie Diable en FIegetine (Gall.), Ie logie, 41, - d. devenant demons (* dailla,
Loup en femme (conte du P. Chaperon Ir.), 67, 73. - Caractere epMmere des
Rouge), MikhaHo en Maria-Cygne-Blanc. noms de d. ; d. et themes, VI, sq.
*deivo, nom indo-europeen des dieux, 161. Theme de l'impuissance initiale dell
Dejanire, 116. di eux: VM., 32, 79; epopee hind., 5 sq.,
Demeter, rend Demophon immortel, 86, 93. 17,79; Scand., 11, 17; Ir., 79.
- Separe la doubl e nouniture des dieux, Dionysos, nourrisson d'Ambrosia, 90 sq.,
87, 104, 114. - Fait un depOt mystique 114. - Rajeunit et change de sexe
au Cabire Promethee, 103. - D. et Pandore, Ambrosia. 91 sq., 283. - Nourrisson de
103 sq. .,- D. dans les Thargelies et dans Bromie, 283 . - Le D. thrace et la notion
les Thalysies, 258, 263. d'hnmortalite (Rohde), 114 sq. - D. et
demons, les d. indo-europeens, 224 sq. I' orgel la biere : v. ces mot s.
V. Angra-Mainyu, Asura, Alias, Balor, Diouk Slepanovilch (R.), vainqueur de
Ddnava, Diablc, Enee, Fom6re, Geants, Chark Ie Geant, 196.
Mamuriu s, Mars, P echeurs, Promethee, Diti, mere des demon( Dailya (Ind.), 39 ,
Tantale, Titans, Tsarevitchs. - Promo 40, 41.
tion d'un demon au rang de demon Djahi, demone, fille d' Ahriman. Son expe
supreme: Angra-Mainyu, 67. Les demons dition contre la creation d' Ormazd, 68,
arm eniel1s, 210. 73 sq. ~ Cf. Vdc, 83, 140, 224.
Demophon, rendu immortel, 86.
Dobrinia Nikililch (R), convive de Vladimir,
deva, dieux hindous. v. Sura. - Lutte de5
200, - dans la lutte contre les An ges, est
D. et des Asura dans la litterature vMique, petrifie, 207 sq.
32 sq. - Le d~ va Ndrdyana (Mhbh.), 37. dolium de la cista de Preneste, son contenu,
- D. et Asura dans Ie Bh. Pur. : huma 144 sq.
nisatio~, 44 sq. D 6n, deesse galloise, cf. Dana (lrl.) , 161,
Dhanvantari, mMecin des dieux (Ind.). 190. - Les fils de D., 161 , 171, 174. -
- Sort de l'Ocean baratte en tenant Ie Cf. Kerridwel1, 178; N a.nlosuella, 189;
vase d'amrla (Mhbh.), 7; sort de I' Ocean NericrMaria, 190. .
avant l'amrla (RlIm.), 41, 43; Dh. est un doublets, definition, I, n. - v. themes.
fragment de la substance de Vishnu drames magico-religieux, leur mecanisme,
(Bh. P.), 44. 235 ; Ie d. ambroisien, 241. - Caract ere
Dia, dieu (Jrl.), usa ge restreint du mot, 161. dramatique de l' episode hCsiodique de
Diable deguise en femm e, chez Mordrain PromelMe-Pandore (J. Girard), 255 sq.
(Graal), 185 ; deguise en femme, cpez Ie Druj, geni~ reminin malfaisant (Ir.), 67,
Chatelain de la Coine (Graal), 186. 73, 74 n.
Diancechi, mMecin des dieux (Irl.) , 169, du el marin (aquatique), 1. E.: 18, 24, 26,
245. - D. et Dhanvanlari, 169. 223. - Evolution du duel marin
Didon, soour d'Anna, 129, 136. -Sa mort, dans I' Amrlamanlhanam, 7, 18. - Thor
136. Son spectre chez Anna, 138. Cf. la Hymir, 13, ' 18; Tistrya-Apaoslla, 69 sq .,
fausse femme, la Mdyd, 139. 77 ; H eracIes-Neree, Aristee-Protee, lYNnelas
Dieu (fils de), d~vo sant!lei (Lit.), 209. Prote e, 118, 119 sq.; Pygmalion-Ballus,
dieux. Indo~Europ eens, (*deivcr), 224 sq. 138 ; Numa-Picus, 146, 154 sq. ; MikhaHo
V. Ases, Cronides, Deva, Sura, Tuatha et Ie prince transmarin, 203 n. - Rites
D~ Dwzann, Saints. de duel, concours ... , dans les fetes prin
Determination d'un d. (1. E.), 25, 224. tanieres chinoi'ses, 268. - Sens: initia
- d. et demons, 225, .,-- deesse, 225 . - tion ? 272 sq.
Promotion d'un d. au rang de grand dieu : Dulb, fOl'geron des Fom3re (Irl.), 169.
.Ahura-Mazda, 67 sq. ; Vishnu, 37, 39 sq., dyades, coupleii d'objetll, de dieux... . :
304 INDEX
2::: sq., 2:>. Les trois formes dll theme, gllrta, bClIlTe clarine (Incl.). - Cnc des
224. - V. Vishnu, Thor, Vdc, Djafli, transformations de l'ocean baratH', 6.
Pandore, Athima, Ixion (nuee d'), Thesee Giganlomachies, 89, 224. Formation des G.,
(cphebes de), Anna (Perenna, Petronilla), 108. - G. d' Apollodore, 108, 110 sq.;
.Verio, Gavida, Diable (Graal), 111 iklla1io, sources (cf. G. de Clandien), 110, 112 n.
Vicak. - G. et II aissance d' AtMna, 111 sq. - '
Fir Bolg. demons irlanllais. , Emigration. G. et Cycle de l'ambroisie, 112.
des F. B., 161. Gi/gamesh et Herac/~s, 117 sq. - El Assollr
Flacclls, dans l'hisLoire de Prlronil/a, 142 sq. bdnipal, 118 n. - Refuse les pr('sents
Flegf:line (Graal), 186. surhumains d' Ish1ar, 227.
Fomore, demons irlandais, de la mort et de Glas Gaivlen, 174 sq. Cf. lind, fled Goibnenn,
la twit, 160. - Interpretation evheme 175 .
riste, (~migration sllpposee, 160 sq . . - Glaucos (Resurrection de). Cf. rcslIrrectioR
Parents des Tuatha de danann, 165, 225. de Maria-CY9ne-Blan c (R.), 203 et 11.
Leur defaite i.I Mag-Tured, 163-173, 191. Goib{!iu,' forgeron-echansoll des dieux (11'1.),
forgeron (genie) dans Ie cycle de l'ambroisie. cf. Hephaisios, Loki, ctc... , 94, 151, 163,
- V. Promethee, Hephaislos, Mamurius, 173 sq. -- V. Gouynion, Gavida. - Sa
Goibniu, Govynion-Gorannon, Loki. - Si biere d'immortalite, 151, 162 sq. - Cui
glJ ification de ce theme, 152. Le forge sine, science de G. " 162 sq., 230.
rOll liluan ien, 209. Animosite du clcl'gr chrfti cp conLl'e G.,
F ranClngl" (Scand .), chute d'eau, 14. 162, 176 n., 230. - G. lians la bataille
Frey, diet! scandinave, 14. de Mag Tnred, 163 sq. ; ses armes mer
Freya, deesse scandinave; intervient dans veilleuses, 165-168 sq. G. ct Ruadan,
la quel'eJlc dl1 festin d'lEgir, 14; reclamee 170 sq .
par Thrym pour femm e, refus e, 21, 74. ' Gorg6, 111 ; cf. Batar, 172.
Thor d6guisc en Freya va chez Thrym, Gosforth, les bas-reliefs de G. et Ie Cycle
21 sq. . de la Biere des Ases, 52 sq.
Frigg, decsse scandinave, femme d'Odhin, Gouynion, Govannon (GaU.), fils de DOll,
13 sq. forgeron, cf. Goibniu, 161, 163, 177.
Gabriel, al'chan ge, dans les legendes arme Duel avec Dytsa, 171.
niennes, 210. Gradivus, MOl's, 130, 148.
Gandharva, demons hindous, 35. 74. Graal. - Constitution du roman du G.,
Gaokerena (11'.), plante d'immortalite, 179 sq. - Le noyau dll roman el Ie cycle
repousse vieiJlcsse et mort, 64 sq. Rela de l'ambroisie, 179 sq. Etymologie, 179.
tiOllS avec Amel'etdl, 64, 65, avec haoma, - Effets alimentaires, 179, 187; etTcts
li5; se trouve dails la mer VOllrukasha, mystiques, 182, 230, 247. - G. et Cuve
(jJ, sq., 77. - LutLe pour Ie G., 65 sq. d'ambroisie, 159; et andie, 151, 247;
Game/a, oiseau de VislulU, 46. et olla de Sueetlus, 189 ; et vase de GUIl
GlIt hils, 61. Leur caractere antimytholo destl'up, 247. - FHe du G. et fHe ambroi
gique, X, 61, 230, 250. sienne, 247. Le rituel du G. et les trois
Gauida (Ir!.), forgeron ; G. et Goibniu, 163, tournees " 253.
166, 171, 174 sq . Cf. Thrymskvidha, hist. guerres divines. I. E., 25, 26, 224. - Deua
d' .Anna Perenna, de Pandore, 175. - Cf. et Asura (vM.), 32 sq.; Sura et ASUfd
J1ord/'ain et Ie Demon-femme, 186. (Mhbh.), 7 sq., etc ... ; Ormazd et Allriman,
Gcant.s (Grece), et pharmakon d'immorta Izeds et Deus (11'.), 68 sq., 7f) ; g. d. en
lite, 89, 110; G. et dieux, 108, 110 (v. Grece, 108 sq.; Tuatha D~ Danann ct
GigantoUlachie) ; .Iem supplice, 106, 112, Fom6re (Ir!.), 166 sq. ; Saints et Peche_urs
223; les Gcants it immorlalite conditioll (Graal), 184; Paladins et Anges (R.),
nelle et Athena, 111. 207 ; antollr du cnvier Havgir (Arm.),
Ge/jon,. divinite scanclinave, 14.
217. - Figuration rituelle, 240, 246.
George (Saint), vainqueur des monstres, 196.
Gundestrnp, vase de G., 247 sq. - Cf. la
Geryon, 120 n
scene de Ia <'ista de Pn\neste, 248 n.
306 INDEX
Ja L. empeche les Geallts de cl.1cillir avant Zivena, Ambrosia, 200 sq., 203, 204 sq.,
les clieux Ie pharl7lakon d'immortalite 230. Conquise comme l10urritllre pal'
(Grece), 110, 112. - Identifiee a Anna Mikhallo Polyk, 201 ; sur la mer, 202 et n.
Perenna (Lat.), 129; caractere lunaire - Maria-Cyglle-BlaHc, 202. - j'v/aria la
des ancilia (miss Harrisson), 149. Rusee, epouse traiLresse, 202, 206 sq. -
luxure, pecM de 1. (Graal), 180 sq., 189 II. Evo lution humairre, 201 sq. - " L'Immor
iHac Kineely (11'1.), 174 sq., deguise en telle Maria 1>, sa resurrection, 202 sq.
femme, son expedition (v. Gavida), 175, M. reclamee par les princes Ctrangers,
224. Mikilal/o deguisc en Maria, _204.
j.lac Samh/ain (Ir!.), 174. M. fail boire un breuvage lI1agique a
madlzu (Ind .), et amrla, 280. l'y[ ikha'i/o et Ie petri fie, 206 sq.
Mag Tnred (Irl.), Les deux hatailles de M. T., Marina, hero'ine des bylines l'llsses, 194.
165. - La secollde et Ie Cycle de "]'am Mars, dieu-demon, 135, 140, 144, 225.
broisie, 163-173, 191, 224. - Traits alill1en 10 M., Minerve ct Anna, 130 sq., 135,
laires de ce recit, 173. 224. - Cf. Tlirym, Freya et Thor (Scand.),
Mahabharata, epopce hindOllc, '1; ancienllete, 135, 175, 216 ; cf. Epimetillle et Pandorc,
5,36 et n. - Le barattelllenl de I'amria Balor et Mac Kineely deguise (Irl.), 175 ;
(Amrtamanthanam) dans Ie M., 5-10, cf. Ie chilteJain de la Coine, Flgetine et
:17-39 ; edition de Lassen, 4 ; composition ie Diable, 186; cf. les tsars, Maria et
et incoherences , 8 sq. ; ce (!lIe deviennent Mikhallo Polyk (R.), 205. - 2 0 M . et
]cs themes de " la conquHe des- olltils 1>, Mincrve-Nerio, 143 sq. - 30 M. sur Ie
17 sq.; role de Vishnu, 37; simplicite coflret de Preneste, 144 sq. - 4 0 M. ct
elll j'(~cit, 38; K amoralite I> elll recit, 42. Malllurius, 146 sq., 152.
Mah6.dcva, surnom de eiva, 44. j\larleau, v. jv/joelnil'.
iVlaia assimilee a _'lana Perenna, 130 )1. Mdlari{:vall, voleur de feu hindou, 92.
Maitre des Eaux (apam paUl, donne l'oce_an Mau/'ol, hel'be magique (Arm.). - M. et
aux dieux pour Ie barattement de l' amria Amereltll, origine iranienne, non maz
(Ind.), 5 sq., 18, 38, 78, 225. decnne, 211 n., 212. - R61e de cette herbe
maladies mortell es, repandues lors de l'ou dans la - fete armenienne (dans la Cuve
verture du pilllOs par Pandore, 98 sq.
Havgir), 213, 229, 240. - Cf. les h erbes
Mamers, nom sabin de Mars, 1'16.
jetees dam la Cuve de I'ocean (Ind.)
Mamuri-cnda (v. iVlarena), 194.
pour y preparer I'amrla, 2H.
Mamurius Velurius, 94, 142, 146 sq. j\16y6., l' ilIusion fascinante )} de VishnU
M. et iVlars, 146, 152. Fabrique les (Ind.). - Dans Ie Mhbh. : simple deguise
ancilia, 146, 223 . - Expulse a coups de ment femlllil1, 38. - Valeur pseudo-philo
baguettes, 147, 156 sq., 223; ancienne sophique du mot, 38; dans Ie Ram.:
forme probable de cel episode, 156, 240, M. = puissance ma gique, 41 ; sUPPlimtle
date anlJuelJe du rite correspondant, dans line autre varialltc, 43. - Dans Ie
240 n. ; caractere pl6btlien de ce rite, 241. Bh. P., synthese des deux conceptions, 48.
M. ct Loki, PrometMe, Goibniu, 94, 151, medecin des dieux, v. -Dhanvalllari (Ind.)
163. M. et N icodeme, 142, 147, 241. et Diancechl OrL) .
Mandara, mont (Ind.), scrt de baton pour
baratter I'ocean, 5 sq., 9, 17, 40; les *medhu, nom I. E. de I' hydromel. V. re l116i,
rlieux ne peuvent Ie deplacer, 5 sq., 17, et madhu, p.i au.
79; cst remis en place par les dieux, 8, M.ckonc, festin promelheen de M., 88, 94,
Lombe en cours de route (Bh. P .), 46. 102. - Legendes et rites , 102. - Le {estill
lI1arena-IVlarzana, deesse des Slaves occi de. :11. et Ie festin d'CEdipe, 102, II. - - Le
dentaux. - Cf. Muriena, Mamurienda, Titan de M., 102, 105. Cf. Ilia au {estin
194 sq ., 243; d . Zivena -- " Zywana, de Vladimir, 198.
194 sq ., Icgencle de iVlal'zana, 195. MeJite, 137 sq.
Maria (R.), M. et 1I1arena ... , 194. - Nourri lv.Ienelas, la flile de Prolee et l'ambrosia ,
t t1 re p ersonn ifiee, cf. .1nlla Perenna, 87, 119.
! , 'DEX 309
serpe nt . L es s. ,1'
a lent Ie poiso,] qui sort DO. '- - FHe elu S. et fel c de I'.ambroisie,
de I'ocean baraltc (Ham.), 18, 49. - Lcs s. 249 sq.
2 3~. .
sont crees pal' Ahriman (11'.), G9, 73 . - Soma, dieu . - Le roi S. (Ved.) ; assure
Le s. qui crache son venin sur Loki la vietoire des D<'tm stir Ics ASllra, 33, 80.
enchaine (Scand.), 14. - Le s. de la - Enleve parle Gandharva Vi,vdvasu,
Montagne (R.), 196. - V. lliidl1gard/!, rachcte par Ie mal'iage de Vae (Ved.), 35.
Vdsuki, ven eneuses (bHes et plantes). - Nan lors du barattement de l'Ocean.
sexe, changement de s : Ambrosie, 91 sq.. avec l' wnrla (.Mhbh.), 6.
283; Bromie, 283. So/'olchinski, monts CR.), 204 sq.
Sharever, amshaspand (Ir.), 68. Source de sante (Ir!.), 169, 170, 17:>, 245.
Sigllrdh, heros scan din ave, 196. Anncllie, SOilS Ie nom de Spandaramei,
Sigyn, femm e de Loki (Scand.), 14, 170. 211 n.
Simeon, pecheul' (Graal), son chil.timent Styx, Sel'mellt par Ie S. et ambrosia, 86 sq.
sismique, 184.
Succllus, dieu gaulois ; i'olla de S., 188,
Simos et ambrosia, 87.
191, 223, 246 . - Cr. Dagde, lSD, 229.
Sipylos, Ie mOll l. S. el Tan/ale, 91.
Sa peau de loup, 189.
Sirozah, livre irallien. 65.
Sismiques, !)l1<,nomcnes s. et volcaniques. Sur(i'.l/,ana, b eau a \'oir " nom du disque
- L eur place dans Ie Cycle de l'ambroisie, de Vishnu, 8.
225. - Dans Ie Cycle indo- eu ropeen, 20, su pplice , formes diverses Lll! sup-plice du
25 sq., 91, 223. - -- Rdhll, 7, 20. - Loki, demon voleur d'ambroisie, 223. V.
14 ,. 20. - Les Devs et Ahriman, 69, 75. - Alu'iman, Atlas, Loki, j\1amurius, I\1o'ise,
Prometlicc, 106. - Les Ger nts grecs, 112. Nieodeme, Pharmakos, Promethee, Rdhu,
- A Olse, Simeon, Canaan GraaJ) . 1 83 sq. Ruadan , Tanlale, Voleu ses d'eau (Arm.).
---;: Mikhallo Potljk, 206 sq. - . Les Voleuses Sura, les dieux hindous dans l'epopee,
pHrifiees (Arm.), 213. 5 sq., etc ... , V. amrla, festin, humanisa
Siva, deesse polabe, 198.
tion.
Surd, Surddevt, c1eessc de; liqueurs spiri
Skadhi, dieu scandillave, 14.
tneuses (Ind.), nalt avec l'amria de l'Ocel!l!l.
Skaldskaparmal, livre scan din ave, 57 sq.
baratte, 6. '
Smierc' (pol. ), Smrl (teh.), la" Mort)) (v. ce
SuraMi, vache celeste (Ind.), nalt avec
mo t), 1i~H , 2 /i3 . I'amrta de l'Occan baratH, G.
Snorri, Eciua cle S., 5CI, 57.
Svarbhdnu, lc mangeur de Soleil " demon
Solei!. - I.e S. 0.\ la Lune d6noncent Rdhu vedique, 20.
(Ind.), 8 , 20, 110; manges pal' Rdhu Tailmul'alh, heros iranien, 74.
f.eclipses), 8, 20. - Le S. ct la Lunc dans Taliessin, dieu gallois, 178.
la Giganlomachie d'ApoJlodore, 110, 112. Tanial e, 57, 88; ses vols. 91; ses chati
- AIzrmcn ei: Ormizd creent Ie S. (Emik), ments, 91, 223. - T. et Atlas, 91 ; T. et
81.- Vladimir-S., Clarte du S., Joie PrometMe, 103; T . et Pelops; cf. Atlas
du S., et c.(R.), 196 et n. - Les filles du S., et Zagreus, 115.
Saul/!s Dukle/e ( Lit.), 209. Taura (Tarie). la SoH " eonlre-ameshCl
S olovel Ie Brigan d (R), 196 sq. spenia oppose It Haurvaldl, 63.
S6ma (Ind. ). S. et ((mria (Ved.), 3, 4 n. 1, Taureau, creation du T. et de I'Homme
20, 31, 36, 65, 88. - Occasion de la luite (Ir.), 68 sq. ; Ie T.-poisson (Ir.), 78. ,
entre Diva et Asura (Ved.), 32. - Nourri Terre, G, mere des Geants. - La T. et 10
ture et principe d e vie des D~va. 32; pharmakon d'immortalite, 110. La T. mere
valeur mystique du S., 33, 230. Instru de GorgrJ, 111.
ment de la victoil'e des D ~ va sur les Asura, terrestre, Ie t. " 'designation de I' homme
32, 84; cf. l' ambrosia dans la Titano sur une partie du domaine indo-europeen
machi e, 109. '- S. et haoma (Ir.), 65, 250. (v. mortel). XV sq.
- Fete dt! S., 89 , 249 sq. - S. et biere. Thalysies et Thargclies, 258.
20
814 l :-'D E X
d " themes perscell s " (Tr1.), 174. Titanomachies, 89, 108, 224. - T. et festin
I ~ DEI 815
Tory, lie dll brigand Balot (Irl.), 174 sq. aux Sura lli :U1X Asura (Rilm.), 41;
TrapezfJ, pr1!tresse d' Athena Po/ias, 113 n. appartient allX Asura (Bll. P.), 46.
tremblements de terre, v. (pbenorn~nes) Vd6uki, serpent de Vishnu. Arrache le mont
sismiqnes. Mandara, 6, 17; sert de cilhle dans Ie
Tl'itogeneia, slIrnom d' Alhena, 113 n. barattement de l'ocean, 6, 49; crache du
Tl'iton, 120. poison pendant Ie barattement, 49.
tsars, tsal'evitchs dans I'histoire de Niik!laL/o Vedas. Les V et la mythologie, VlII.
Potyk (R.), 204-206. Le t. palen uCiversail'e La mythologie yed. u'a riell de prirnitit,
d'lvan Godinovitch, 206. 289. - V. et Brilhmanas, 31.
Tualha D~ Danann, XII I, 159, ancieus YegetaJes (Iegendes et fetes) . V. Biere,
dieux irIan dais de la vie et de la lumiere, Orge, Plantes. - Pandore et Demeter,
161; interpretation evhi!meriste. 161; legendes ambroisienn es et leg. cereales,
cf. les fils de D6n (Gall.), 161, 171, 174. 104. - Dionysos et les boissons cereales,
- Biere des T. D. D ., 151, 162, sq. ' 115. - Le festin v. cornrnuniel de Thesee
(v. Goibniu). Parents des Fomol'l!, 165, et de ses cornpagnons, 114. - Les .pro
225. - Leur victoire it Mag Tured, messes v. de Bress (Irl.) , 17 3 ; Ie lac des
163-173, 191. - Leur famine (Y. ce mot) ; herbes i'dandais, loch IUibe, 245. - Filte
cf. Ases et Plebeiens, 166. ambroisienne et fetes v., 242, 264, 270. -
Tuonetar, deesse du pays des morts (Finn.), Thargelies et fetes Y., 256 sq. - Devia
226, n. 2. - V. Biere. tion expiatoire d es fetes v., 257 et n.
Tvashlr, forgel'on vedique, forge la coupe - A.mbl'osia et pankal'pia Y., 262. - Fetes
de la boisson des dieux, 209. printanjeres et v. chinoises, 267 sq. -
Typhon, 108. Pourqlloi I'ambroisie devaiL etre llne bois
Tyr, dieu scandinaye, heritie.r dll " DYfl! son it base YegMaJe, 280.
indo-europeen, 15, 225. - Role encore venellenses (bctes et plantes), IncJe: 49,
important dans I'Hymiskvidha et la 76, 82; Iran., 69, 76, 82.
Lokasenna, 51 : i1 conseiIle it Thor cl'aller V~nus. 1 0 = Aphrodite dans la Giganto
prendre la Cuv e d'Hyinir, 12; accom machie, 112 n. - 2 0 Deesse latine, dans
pagne Thor chez Hymir, 12 sq.; essaie I'aventnre de Mru's-l11inel've-Anna, 131.
vainement de prendre la Cuve sur ses - 3 0 Deesse sabine Nerio, 143.
('paules, 79; intervient dans la querelJe Vicak, sort > (Arm.). Mannequin habille
(t
de Loki, 14. - II a dil jouer autrefois U ll en fiancee, 215 sq., 224, 229, 238. -
. r61e bien plu s important dans Ie Cycle Cf. Pandore, Anna Pel'el1na, Vishnu et
de ]a biere des Ases, 15, cf. 225. Thor de guises, 216 sq. - Le jeu des sorti,
Ucchairravas, cheval divin (Ind.), nalt de 215. - La chanson de la confection du
I'ocean baratte, avec l'amrLa, 6, 41. Vicak, 217. - Cf. la Femme de Jade
Ulysse et 'Calypso, 87. - U. refuse ram koutchi!enne, 221.
broisie, 227. Virvdmitra, 139.
du ba ratlement, 6 ; rend la vigueu r atix Volkh VseslauierJilcn, heros I'U3Se, 201 sq.;
diem.: fat igues, 6, 37, 79; deguise en 275.
Lakshml, reprend l'amrla a ux demons, Vo rrukasha, mer mythique ( 11'.). - Con
7, 22, 38, 135 (cf. Mikhallo Polyk, 205 sq., 1ient Ie Gaokerelw, 64, 65, 72. - Duels
224) ; decapite Raha, 7, 20, 76 ; massacre marins: Tislrya-Apaoslw, 69sC[.; Alar-A;!.
les demons et assure la victoire aux dieux, 72. - Interpretations des n aturistes, 65.
8, 34 ; re<;oit en depOt l' amrla, 8. - Conquete de la mer V., 69 sq., 77 sq.,
Dans Ie Ram., 39 sq. : Surnoms, dedou 21 4 n. - Contiellt la bonn e lumiere
blements, intervcntions, 39 sq. - Vishnu ,::osmique ", matiere' de la creation, 72.
et lndra, 40. - V. et sa maya, 41. Wainamoinen, heros du Kalevala (FiltH.),
V. Tortue, 40. - V. insiste au pres de ?26 n. 2, 285.
9iva pour qu'il absorbe Ie poison, 49. Wolan, nom d' Odhin chez les Alemans, 244.
N 'apparait pas dans la seconde version ya(na, Ie sacrifice avestique, 252.
de l'episod0, 43. yang, principe masculin de la nature chez
Dans Ie Bh. P., 43 sq.' V. est Ie seLl I Ie. Chinois, 265 sq.
grand dicLI, 43, 45. V alllc rlu monde ", Yazala, lzed, sortes d'Anges iraniens, 69.
44 ; He fait qu 'un avec Braluna et 9iva, 77, 79 ; cf. les Anges armeniens, 210.
,f,t. - Sermons de V. allX Sura, 15. yin, principe femini n de la nature chez les
V. Tor llle, ,16 . - V. et Caruda, 46. Chinois.
V. deguise sons sa mdyCl, 46-48 ; d. episode Zagreus et Dionysos; Z. mange par les
al'm/mien , 216 : d . Ia Tiuymskvidha, Ti tans, 115 .
.1 6, 216. Zairika, Zaric, " la Paim ", contre-Amesha
Vishnu-pu r i'w3, Je Cycle de I'amrla dans Speilla oppose a Amereldl, 63, 68.
Ie V. P ., 49 sq. Zeus, dieu lumineux, 225. - No urrisson
vivifiante (e all), et amllroisie (R.) , 202 n .. d' Ambrosia, 90 sq.; nourri (['ambrosia
203. par les Pleiades, 90. - Chatic TantaLe,
Vladimir-Solei!. - Au ccn tre des paladins 91. - Cache Ie hIe et refuse Ie feu aux
mythiqlles de Kiev, XIIT, 196. - Le hommes, 93, 96 ; la loi de Zeus dans les
testin de V., 200 , 229. - V. envoie " Travaux " d' Hesiode, 95 sq. - Fait
l'v1ikhai/o-Polyk en experlition alimeu fabriquer Palldore , 96; I'envoie chez
t aire, 200. - V. prH it livrer Matia Epimellll!e, 97 . - Ch:1tie Promethee, 97,
Cygne- Blanc aux tsars etrangers, 204. 106. - Conclue alliance, par l'ambrosia,
Vohu-Mdno, Ballman, amesha-spenla (11'.), avec les Hecalonchires dans La guerre des
(;4 , 68, 69. Titans (Hesiode), 109. - Dans la Gigan
vol - de I'ambroisie) 25, etc... ; de J'a17lrla, tomachie, 110 sq.: coupe Ie pharmakon
7, etc... ; du soma,. 34 ; de l' ambrosia, 91 ; d'immortalite, appel.1e HeraciCs, 110; fait
du feu, 92, 96; du pi/hos d'immortalite, naitre Alhena, 111 sq. - Z. et lxion, 112;
97 sq . ; des coupes d' Apollon, 113, 217 ; Z. et Porphyrion, 112. - Z. envoie Athena
de Zagreus, 115 ; des pommes des Hespe repren dre aux Titans Ie coeur de Zagreus.
rides, 116 sq.; dn marteau de Thor 115.
(Scan(;.), 21, etc... ; rJ'Anna Perenaa, 139; Ziva, la viYante " deesse slave occiden
de la lyre de Dagde (Ir1.), 172 ; de la Glas tale, 198.
Gaivlen (11'1.). 175 ; de Maria-Cygne Z iuena, Dziewanna (DIu gosz), deesse tcheque
Blanc (R.) , 208 ; de l'Eau (Arm.), 213 sq. et polonaise, 198, 243. - Etymologie.
volel1ses . Les Y. d'eau (Arm.), leu r rMe, H18 n. - Cf. A nna Perenna, 194 sq., 243.
213, 221 ; m en aces de petrification, 213, Zywie, dieu polon ais de la vie ?, 198 .
221, 223.
TABLE DES MATIERES
et S6ma ................................... . 31
Chap. II. - Le Cycle de I' Amaroisie chez Ics Cermains ... . 51-60
I. L'Hymiskviclha ............................... . 52
II I. La Thrymskviclba ............................. . 58
Chap. III. - Le Cycle de I' Ambroisie chez les Iraniens ... . 61-83
V. Conclusions ................................... . 81
Panclore ............................ . 95
Chap. VI. - Le Cycle de /' Ambroisie chez les Celtes ....... . 158-191
Chap. VII. - Le Cycle de l' Ambroisie chez les Slaves ..... . 192-209
INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297-316
ERRATA
P. 93 sq. L' union du vol dll ieu el des legelldes ambroisiennes dans Ie Cycle
de Pl'omethee. NOllS 1l0llS permeltons de renvoyer a ce propos
a notre travail Sllr Ie Crime des Lemniennes. On constatcra la,
clans Ie dtuel de Lemnos, l'union etroite de rites vegetaux,
comparables en plus d'un point II ceux de la fete indo-europeenne
de I' Ambroisic, et. de rites d'extinction et de (( reconq,wete du
feu, qUi rappellent la legende du feu cache par Zeus et derobe
pour les hommes par Promethee. PlllS generalement, on y vena
combien est fn\quente, dans les rituels saisonniers, a cote des
rites proprement vegeLaux (procession, execution du demon
vegetal, deguisements, festins ... ), la presence de rites ignes.
II n'est pas impossible que I'intervention du genie forgeron,
dans Ie Cycle indo-europeen, lors de la preparation de I' Ambroisie,
recouvre une ancienne donnee rituelle de ce genre. Mais, nulle
part, sauf dans la version prom ctheenne, on ne voit intervenir,
II cote dn vol du vase d'immortalite ('!ti6o, contenan t
l'absenee cle mort), Ull vol de ieu. L'analog'ie de Lemnos (et
cliverses autres) nous confirme dans I'idee que c'est lit lin element
egeen, nni all Cycl e indo-europeen it la faveur de l'aspect
alimenlail'e du feu.
P. 116 sq. La cueillelle des Pammes des Hesperides . Nous aUl'ions dO rappcler
que les monuments egeens (bagues de Mycene et de Vaphio ... )
prouvent que certaines ceremonies prchelleniques compor
taient I'arrachement d'un arbnste sacre, de rameaux charges '
de fruit s, et(' ... (v. en dernier lieu : Glotz, La Civilisation
Egeenne, 192:3, pp. 257 sq.). Le rituel arcadien des Pommes,
in !1llence Oll lion par les Semites, n'6tait donc pas isole. II .,en
est que plus significatif que l'episode du heros (H(mtclcs) ct
de la Cuve marine, qui est parmi les plus anciennement figures
sur les monuments grecs (". ci-dessus, p. 119, n. 1), ll'apparaisse
pas, II notre connaissance, sur les monuments du monde tgeen.
Tout se passe done bi-en comme si c'Hait lit un element indo
europeen, introduit par les Grees indo-europeens dans tin ritllel
anterieur.
P . 129. Anna Perenna el I' Allantide nourrice de Jupiler D. 010llS nous
sommes privcs ici d' un e Cllrieuse remarque : sur la foi de Meltzer,
HOUS declarons qu'i! n'y a jamais ell d' Al/anUde inscrite parmi
les nourrices de Zeus. Mais si, il y en a une, et une senle. Qu'on
se reportc it la page 90 de notre travail, et I' on vena que c'est
Ambros ia, fille d' Alias et de I'Oceanide Pleione, nonrrice de
Zens. Les vel'S d'Ovide :
Tnuenie8 qui Ie nymphen Allaniida dicanl