Les Mystères de Mithra Franz Cumont PDF
Les Mystères de Mithra Franz Cumont PDF
Les Mystères de Mithra Franz Cumont PDF
B 29 C 3 C
M VST E R E S DE MiTHHA
C UMO, T # l1s
1153 ODOÔlOb
11
3 ! 1
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LES MYSTERES DE MITHRA
..
DU MEME AUTEUR
DE MITHRA
FRANZ CUMONT
TROISIEME EDITION
REVUE ET ANNOTÉE
CONTENANT VINGT-HUIT FIGURES ET UNE CARTE
BRUXELLES
H. LAMERTIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR
58-02., RUE COUDENBERG
igi3
PREFACE
prédominante de l'empire.
La civilisation hellénique ne parvint jamais à s'implanter
chez les Perses, et les Romains ne réussirent pas davantage
catholique.
PREFACE VII
trop asiatiques pour que l'esprit latin les accueillît sans répu-
la même époque dans l'Iran entre les deux rivaux resta pour
les chrétiens sans succès, sinon sans honneur, et, dans
es états des Sassanides, le zoroastrisme ne se laissa jamais
sérieusement entamer.
tement.
situation est à peu près celle où nous serions s'il nous fallait
er
I Décembre 1899.
AVERTISSEMENT
DE LA TROISIÈME ÉDITION
Pages
PRÉFACE v
CHAPITRE PREMIER
LES ORIGINES
CHAPITRE II
syrienne 61. —
Les esclaves orientaux 63. —
Propagation du mithria-
cisme dans les ports de la Méditerranée 64 —
dans la vallée du
Rhône 67. — Les esclaves l'introduisent en Italie 69 —
ainsi que dans
. —
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
LA LITURGIE, LE CLERGÉ ET LES FIDÈLES
Perte des livres sacrés du mithriacisme 153. — Fidélité au rituel
perse 154.— Les sept degrés d'initiation 155.— Origine des déguise-
ments en animaux 156. — Les Servants les Participants 158. — Les
et
CHAPITRE VI
MITHRA ET LES RELIGIONS DE L'EMPIRE
Tolérance du mithriacisme 184. —
Ses relations avec les cultes occi-
dentaux 186. — Isis, Jupiter Dolichénus 187. —
Son alliance avec la
Grande Mère 189. —
Le taurobole 190. —
La théologie aboutit au syn-
crétisme solaire 193. —
La dogmatique « chaldéenne » 194. —
Sa con-
formité avec la philosophie et les tendances politiques de l'empire 196.
— Effort suprême du paganisme vers le monothéisme 198 . —
Lutte des
mystères mithriaques et du christianisme 199. —
Analogie et différence
de leur propagation 200. —
Similitude de leurs doctrines 201. —
Y a-t-il
eu imitation? 204. —
Opposition de leurs tendances 207. —Décadence
du mithriacisme 209. —
Il est soutenu par les empereurs 210. —
Conver-
sion de Constantin 211. —
Restauration de Julien 212. —Une persé-
cution violente lui succède 214. —
L'aristocratie romaine reste fidèle à
Mithra 215. — Disparition de son culte 217. —
Idées qu'il a laissées;
le manichéisme est son héritier 218.
APPENDICE
Importance des monuments mithriaques dans l'art romain 221. —
Représentation de Mithra 222. —
Les dadophores 223. —
Perfection
minutieuse de certaines sculptures 223. —
Médiocrité de la plupart 224.
— Leur destination 225. —
Fabrication et transport des ex-voto
—
chrétien 237.
BIBLIOGRAPHIE MITHRIAQUE
DE igOO A 1912
Pages
Bas-rel ief d'Aquilée Front ispice
Mithra et Antiochus. Bas-relief du Nemroud-Dagh 15
Mithra tauroctone. Médaillon de Tarse . 28
3. Mithra tauroctone. Groupe du Briiish Muséum 37
4- Restauration d'un mithréum de Carnuntum 48
5. Grand bas-relief de Heddernheim 52
6. Mithra taurophore trouvé à Stockstadt 54
7 . Mithra tauroctone trouvé à Londres .... 56
8. Plan d'un mithréum d'Ostie 66
g. Mithra tauroctone. Grand bas-relief Borg-hèse . 81
io. Dédicace trouvée à Carnuntum 89
ii. Kronos mithriaque du musée des Offices. 108
12. Kronos mithriaque de Modène . 109
i3. Fragment de bas-relief trouvé à Virunum 113
14. Autel sculpté trouvé à Carnuntum 116
i5. Mithra tauroctone. Bas-relief de Sidon . 124
16 Dadophores du musée de Palerme 131
17. Fragment de Virunum
bas-relief trouvé à . 134
18. Mithra taurophore. Tasse de Lanuvium . 136
19. Grand bas-relief d'Apulum 140
20. Dédicace à Mithra Nabarzès (Sarmizégétusa) . 144
21. Communion mithriaque. Bas-relief de Konjica . 164
22. Mithréum trouvé sous l'église St-Clément . 168
23. Plan d'un mithréum trouvé à Heddernheim. 178
24. Squelette découvert dans le mithréum de Sarrebourg 216
25. Bas-relief travaillé à jour (Palerme"! .... 226
26-27 . Kronos léontocéphale de Sidon 235
.
CHAPITRE PREMIER
LES ORIGINES
(!) Ed. Meyer, Das erste Auftreten der Arier in der Geschichte
(Sitzb. Akad. Berlin), 1908, p. 14SS.; Kuhn's Zeitsch.f.vergl.Sprachw.,
XLII ; cf. Gesch. des Altertums, I2, zweite Hâlfte, pp. 579, 829, 837.
(
2
) C'est ce qu'a reconnu déjà Windischmann, Mithra, p. 52 ss. Ce
qui suit est emprunté à l'Avesta, et particulièrement au Yasht X, consacré
à Mithra.
MYSTERES DE MITHRA
(
3
)
Yasht X, 120, 122, cf. 88, 137.
LES ORIGINES
(!) Yasht X, io3. Cf. 89, 123, Voir sur ces vestiges de l'ancienne
conception Darmesteter, Ormuzd et Ahriman, p. 65 ss.
(*) Plut., De Iside et Osiride, 46-47, = M. M. M., t. II, p. 33.
MYSTERES DE MITHRA
(
2
)
Weissbach et Bang, Die altpersischen Keilinschriften, i8g3
(M. M. M., t. II, p. 87 ss.).
(
Mitra est déjà invoqué dans le traité avec les Mitani {supra p. 3,
3
)
(
2
)
Nous avons réuni ces noms théophores M. M. M., t. II, pp. *]5, 464.
(
3
)
Mois et jour de Mithra : M. M. M., t. II, p. 6 ; Darmesteter,
Avesta, I, p. 34 ss. II, pp. 3oi, 327.
;
( )
4 Ctésias ap. Athen., X, 45 (M'. M. M., t. II, p. 10).
(
5
)
Strab, X. 14, § 9, p. 53o C. (M. M. M., t. II, p. 49). Inscr. d'Amo-
rion, Rev. et. gr ., II, p. 18 = M. M. M., t. II, p. 91, n° 4. Talmud,
IO MYSTÈRES DE MITHRA
), et ce fait prouverait à
combien
lui seul il était vénéré parmi les peuples
du grand empire voisin.
La religion pratiquée par le monarque et toute
l'aristocratie qui l'aidait à gouverner son vaste
ne pouvait rester confinée dans quel-
territoire,
ques provinces de ses états. Nous savons qu'Ar-
taxerxès Ochus avait fait élever des statues à la
déesse Anâhita dans ses diverses capitales, aussi
bien à Babylone, à Damas et à Sardes qu'à Suse,
2
à Ecbatane et à Persépolis ( ).
Babylone surtout,
qui était la résidence d'hiver des souverains, était
peuplée d'un nombreux clergé officiel de «mages»,
qui avaient la préséance sur les prêtres indi-
gènes ( 3 ). Les prérogatives que le protocole leur
garantissait, ne devaient pas les soustraire à l'in-
fluence de la puissante caste sacerdotale qui se
maintenait à côté d'eux. La théologie savante et
systématique des Chaldéens s'imposa au maz-
déisme primitif, qui était un ensemble de tradi-
tions plutôt qu'un corps de doctrines bien définies.
Les légendes des deux religions furent rapprochées,
Aboda Zara, n^. [M. M. M., t. II, p. 457). Cf. Hùbschmann, Artnen.
Etymologie, p. 194; Hyde, Rel. vet. Pers., p. 245 ; Darmesteter, Avesta,
t. II, p. 443.
(!) Hérod., I, i3i; Xénoph., I. c. Ctésias, l. c. Les Grecs traduisent
d'ordinaire par des équivalents les noms des dieux perses. Seul celui
de Mithra est conservé.
(
2
)
Bérose ap. Clem. Alex., Protrept., c. 5 (p. 5o, 2 Stâhlin).
(
3
)
Curt., V, 1, 22; cf. M. M. M., t. I, p. 8,-n. 5.
LES ORIGINES * x
(!) Mitra est déjà identifié avec Shamash dans un texte cunéiforme de
la bibliothèque d'Assourbanipal (R. III, 69, n p 5,1.72); cf. Jensen,
Zeitschr. fur Assyriol., II, p. ig5
'-) Jastrow, Religion Babyloniens, p. 427 et pass. ;
Knudtzon,
Gebete an den Sonnengott, i8g3, p. 79 et pass.
(3) M. M. M., t. I, p. 9.
(
4
)
Ptol., Tetrabibl ,11, 2; Procl., Paraphr. in Ptol., p. g3,éd. Allatius.
12 MYSTÈRES DE MITHRA
Cf. Priscus, fr. 3i (I, p. 342, Hist. min., Dindorf). J'ai parlé de cette
Diaspora iranienne M. M . M. , t. I, p. 9 ss., p. 16 s. et Religions orien-
tales, 2 e éd., p. 2i3 ss.
(
5
) Mcrfouaaîoi répond exactement au syriaque « magushayê »
« mages » ; cf. M. M. M., t. I. 9, n. 5.
(
6
)
C'est ce qu'a prouvé définitivement la découverte d'inscriptions
bilingues, gréco-araméennes, en Cappadoce et en Arménie. Cf. Lidz-
barski, Ephemeris fur sem. Epigr., I, p. 60 s.; III, p. 65 ss, Cumont,.
C. R. Acad. Inscr., igo5, p 99 ss. Cf. p. 14, n. 2.
LES ORIGINES l3
(
l
) Saint Basile, /. c. [p. 12. n. 4].
LES ORIGINES 17
t . I, p. 160, n. 10).
(-) Elisée Vartabed dans Langlois, Historiens arm. ,
t. II, pp. 224,
237 (M. M. M., t. II, p. 5).
(
3
; Eznig von Kolb, Wider die Sekten, ùbers. von Schmid, Vienne,
1900, p. 109 (Cf. M. M. M., t. II, p. 3).
(
4
)
Elisée Vartabed, l. c, p. 194 (M. M. M. t. II, p. 5).
(
5
)
Ps. Plutarque, De fluviis, c. 23.
.
LES ORIGINES 19
(
2
)
Nous avons développé cette idée dans nos Religions orientales,
2 e éd., p. 200 ss.
(
3
)
Nous avons dressé la liste de ces assimilations, M. M. M., t. I,
p. i3o ss.
LES ORIGINES
(
3
)
Luc, Menipp., c. 6 ss. {M. M. M., t. II, p. 22).
(
4
)
Luc, Deor. conc, c. 9; Iup. Trag., c. 8, c. i3 (M. M. M.,ibid.).
(
5 > Basile, Epist. 238 ad Epiph. ; cf. supra p. 12, n. 4.
LES ORIGINES 25
(
x
) Cf. infra chapitre V.
(
2
)
Cf. supra p. 12.
(
L'existence de livres liturgiques est attestée pour les temples
3
)
4
( )
Porphyre, De Abstin., IV, 16 (M. M. M., t. II, p. 42).
26 MYSTERES DE MITHRA
l
1Un exemple fameux de ces initiations est celle de Néron par le
)
initiaverat). Aux preuves que nous avons réunies (M. M. M., t. I, p. 23g)
de l'existence de « mystères » en Orient, on peut ajouter, pensons-nous,
le témoignage de l'inscription de Farasha, où les mots éucixeutfe MiGpr]
p. i35.
28 MYSTERES DE MITHRA
repose avant tout sur une quantité d'inscriptions qui nous révèlent,
souvent avec des dates précises, les lieux où le dieu perse a été adoré
et la qualité de ses fidèles. Leur témoignage est complété par celui des
monuments — temples et sculptures —
retrouvés en grand nombre
à Rome et dans certaines provinces. Nous ne pouvions songer dans ce
petit livre à citer et à discuter ces centaines de documents épigra-
phiques et archéologiques. Nous devons renvoyer pour ces preuves
détaillées à notre grand ouvrage. Nous nous bornerons ici à mentionner
quelques textes particulièrement importants ou nouvellement découverts.
Nous avons réuni en appendice la liste des principaux monuments
publiés depuis 1900.- M. Toutain a étudié récemment en détail et avec
une grande précision la diffusion du culte de Mithra dans les provinces
latines (op. cit. [appendice], pp. 144-177), mais en excluant Rome et
l'Italie de son champ d'observation. Il en est résulté, je crois, une vue
d'ensemble inadéquate ;
je ne pense pas que ses conclusions négatives
soient justifiées, et j'ai essayé de montrer pourquoi elles me paraissent
inadmissibles, Revue ht'st. des religions, t. LXVI (1912), p. 125 ss.
32 MYSTÈRES DE MITHRA
(!) Pirée M. M. M., t. II, p. 469,11° 220a; Athènes cf. supra, p. 23, n. 1.
: :
(
3
)
Aradus : Renan. M. M. M., t. II,
Miss, de Phénicie, p. io3 ;
(!) Nous avons réuni ces noms théophores, M. M. M., t. II, p. 83 ss.,
p. 466.
34 MYSTÈRES DE MITHRA
(') Sur tous ces cultes exotiques, cf. mes Religions orientales,
2 e éd., 1909.
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 35
(
2
)
Kan, De Iovis Dolicheni cultu, Groningue, igoi; cf. mes Religions
orientales, pp. 167 s., 217 s.
(
3
)
Plut., Vit. Pomp., 24 (M. M. M., t. II, p. 35 d). Que les mystères
mithriaques eussent en effet pénétré dans une région voisine du terri-
36 MYSTERES DE MITHRA
toire occupé par les Pirates, c'est ce que prouve la découverte intéres-
sante d'un bas-relief à Isparta [Baris] (cf. appendice). L'opinion de
Rohde qui rattachait à ces mystères certaines inscriptions de Lycaonie
(M. M. M., t. II, 172 n° 54g ss.),en acquiert une probabilité nouvelle, bien
que Ramsay (Studies in the Eastern Roman provinces, Aberdeen,
1906, p. 278) les interprète différemment : Aéuuv et àexôç désigneraient
non les grades mithriaque de « lion » et d' « aigle » mais le lion placé
sur la tombe et le fronton du monument sépulcral.
[}) Schùrer, Gesch. des Jùdischen Volkes im Zeitalter J. C, t. IIP,
1898, p. 3o.
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 37
(
5
) C I. L. IX, 4110, cf. 4109 (M. M. M., inscr i52-i53).
6 Cf. infra, p. 40.
( )
(
7
)
Dessau, Inscr. sel., 4191 ; M. M. M., inscr. 423.-
38 MYSTERES DE MITHRA
(') Jung, Fasten der Provinz Dacien, 1894, p. xiv. Cf. Cagnat
L'armée romaine d'Afrique, 1892, p. ig3.
4° MYSTÈRES DE MITHRA
(
Pour la diffusion du culte dans les Mésies et en Thrace voyez
2
i
(
3
)
Fiebiger, dans Pauly-Wissowa, Realenc, s. v « Classis », col. 2647.
(4) Eutrope, VIII. 6.
44 MYSTÈRES DE MITHRA
(
3
)
Sur ces villes où des troupes n'étaient pas cantonnées, cf. infra,
p. 72.
(
4
)
Une
dédicace d'Aquincum remonte à l'époque de Marc Aurèle
(C. L. III 3479). Un des mithréums est antérieur à 198 (appendice). Cf.
I.
(
4
) M. M. M., t. II, p. 492, mon. 228*". Le spelaeum découvert en
1912 dans les thermes de Caracalla à Rome paraît seul être plus vaste.
MYSTERES DE MITHRA
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 49
(
3
)
C. I. L. III, 4236 ; cf. M. M. M., mon. 223.
(
4
j C I. L, III, 4 5 4 3 cf. ; M. M. M., mon. 23i.
(5) C I. L. III, 143592s.
(6) C I. L. VIII, 2675 ; cf. M. M. M., t. I, p. 25 4 n. 5. ,
50 MYSTÈRES DE MITHRA
(
2 M. Drexel (Das Kastell Stockstadt, 1910, p. 77 ss.) conteste cette
i
), qui se trouvait
sur la voie militaire conduisant de Germanie à la
Méditerranée, et l'on a trouvé d'autres traces du
culte oriental dans la Suisse actuelle et le Jura
français. A Sarrebourg (Pons Saravi),
au débouché
de la passe des Vosges par laquelle Strasbourg
communiquait et communique encore avec les
bassins de la Moselle et de la Seine, on a exhumé
récemment un speiaeum datant du III e siècle (
2
).
( )
3 M. M. M., mon. 258.
(
4
)
M. M. M., mon. 2y3^> cf. mon. douteux 321 ss.;C. 1. L., XIII 3663.
(
5
)
M. M. M., mon. 274, cf. 274*".
56 MYSTERES DE MITHRA
Vents dans les écoinçons supérieurs, Sol sur son quadrige, et Luna sur
;
l'Occident. On
trouve en Italie, à Ravenne, à
les
Aquilée, àTergeste; à Salone, en Dalmatie, et
jusqu'à Malaga en Espagne. Leur activité mer-
cantile les entraînait même au loin dans l'intérieur
des terres, partout où ils avaient la perspective de
(!) Sur cette diaspora syrienne analogue à celle des Juifs, cf. Mommsen,
Rom. Gescli., t V2 , p. 467 ss.; Friedlânder, Sittengeschichte Roms, t. Iï s ,
(
2
)
Athénée, I, 36, p. 20 b. ; cf. M. M. M., t. I, p. 264, n. 2.
(
3
) Josèphe, B. Iud., VI, 9, 3 ; cf. Wallon, Hist. de l'esclavage, t.. II,
1847, p. 37 sq.
64 MYSTÈRES DE MtTHRA
(
3
)
C I. L. X, i5q (mithriaque ?) ; Kaibel, Inscr. Sic. et îtal., 891;
M. M. M., mon. 91, 95.
4
( ) Kaibel, Inscr. Sic. et Ital., 83o; Inscr. res Rom. fiert., I, 421.
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 65
(
2
)
Mon. 2g5, cf. Suppl. p. 523.
(3) M. M. M., mon. 87.
( )
4 Ibid., mon. 99, 100.
( )
5 M. M. M., mon. 116-7, C. I. L. V, 763 ss. (inscr. i65, 177, 2o5, 207).
(
6
)
Nous avons réuni les témoignages M. M. M., t. I, p. 266, n. 4.
66 MYSTERES DE MITHRA
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 67
occidentale. En
Syracuse et Palerme (*) le
Sicile, ;
(
2
) probablement à Carthage que Tertullien a connu, à la fin du
C'est
II e siècle, les mystères de Mithra (cf. infra, p. 82, n. 3). Oea (Tripoli),
cf. appendice; Rusicade, mon. 284; Icosium, I. L. VIII, q256; C
Cesarée, C
I. L. VIII, g322-3.
( )
5 C I. L. XII, 4118 et 5o3 ; M. M. M., mon. 325; Espérandieu.
Bas-reliefs de la Gaule, I, 1907, n° 94.
6
( )
M. M. M., mon. 281 ;
Espérandieu, op. cit., t. I, n» 142, cf. C I.
(
7
)
Mithréum d'Entrains, cf. appendice et C. I. L. XIII, 1906 ;
—
St- Aubin et Alésia, cf. infra appendice.
(
8 Labâtie (Mons Seleucus), mon. 280 Espérandieu, op. cit., n° 325.
) ;
Lucey, C
I. L. XII, 2441. Vieu (Venetonimagus), C. I. L. XIII, 2906,
mon. 397.
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 69
(
4
)
Interamna, M. M. M., mon. 86. Sentinum, mon. 98; C I. L. XI,
5736-7. Spoletium, mon. 97; C I.L. XI, 4774.
(
5
)
Sutrium, C I. L. XI. 5735, M. M. M., mon. i58. Volsinii, mon.
104. Arretium, C I. L. XI. 1821. Florentia, mon. ioi-io3 (mais leur ori-
gine n'est pas certaine).
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 71
(!) Bononia, mon. 106-7. Mutina, mon. 108. Regium Lepidi, cf. infra
appendice.
(2) Mediolanum, C. I. L.V,565ç>, 57g5-6, 58g3, cf. 5 4 65, 5477; M.M.M.,
mon. 109-110.
3 C. I. L. V, 7362, 7474, 8997.
( )
( )
4 C I. L. V, 5204, 4935, cf. 4948.
72 MYSTÈRES DE MITHRA
349 385 ss,, 410. Cf. mon. 220, 221, 232, 236 *", 304. Deux nouveaux
ss.,
(
1
) Cf. supra, p. 60.
(2j Tac, Hist., III, 24; cf. Hérodien, IV, i5.
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN 77
(
1
)
Lampride, Alex. Sev., c. 61 ; cf. Capitol., Vit. Maximin., c. u
( )
2 Cf. Religions orientales, 2 e éd., p. 154 ss.
(
3
)
Cat., De Agric, V, 4, cf. Riess dans Pauly-Wissowa, s. v. « Astro-
logia », col, 1816.
4
( )
Juvénal, VI, 55a.
7§ MYSTÈRES DE MITHRA
(
Abgar d'Osrhoène (C. I. L. VI, 1797); Artabaze d'Arménie (Ib.
3
)
qui nous sont connus dans les différentes régions de Rome; cf. aussi
infra appendice.
8o MYSTÈRES DE MITHRA
à la fin du II e siècle.
A cette époque, Mithra est sorti de la demi-
obscurité où il avait vécu jusque-là pour devenir
un des dieux favoris de l'aristocratie et de la cour.
Nous l'avons vu arriver d'Orient comme la divi-
nité méprisable d'Asiatiques émigrés ou, plus
souvent, transportés en Europe. 11 est certain
qu'il a fait ses premières conquêtes dans les
classes inférieures de la société, et c'est là un fait
(
J
) M. M. M., mon. 6.
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN
(
x
) Le plus ancien monument remonte à l'époque des Flaviens (69-96
ap. J.-C), (mon. n° 66, cf. supra p. 37). L'inscription VI, 3o8i8, est
/fZ-É-ffS"
82 MYSTÈRES DE MITHRA
(
3
)
Justin Mart., Apol., I. 66 ; Dial. cum Tryph., 70, 78. Un peu plus
tard Tertullien, De bapt., 5; De corona, i5; Adv. Marc, I, i3 ; De
praescr. liaeret., 40.
4
( )
Porphyre, De Antr. Nymph., c. 5; De Abstin., II, 56; IV, 16 (cf.
M. M. M., t. II, p. 3g ss. et t. I, p, 26 ss.). Cet Eubulus est très proba-
blement le philosophe platonicien cité par Porphyre, Vit. Plot., i5, 20,
qui après s'être adonné à l'astrologie, entreprit d'en réfuter les doctrines.
LA PROPAGATION DANS L'EMPIRE ROMAIN i3
3
faveur impériale. Lampride ( )
nous apprend que
Commode se fit initier et prit part aux cérémonies
(!) L'album d'un conventicule mithriaque à Sentinum (C, I. L., XI,
5737; M. M. M., inscr. 167), mentionne les noms d'un esclave et de deux
affranchis publics parmi les patrons du collège, au milieu de ceux
d'ingenui. Dans le mithréum de Stix Neusiedl, on a trouvé des dédi-
caces d'esclaves à côté de celles de seviri (C. I, L., III, 4538 ss., inscr.
379 ss.), etc.
(
x
) Sur les rapports du culte de la Magna Mater avec celui de Mithra,
cf. infra, ch. VI, p. 189 ss.
( )
Les dédicaces à Mithra émanent toujours de particuliers, et ne
2
donna à la propa-
élan cette conversion impériale
gande mithriaque. Depuis que le dernier des
Antonins eut ainsi rompu avec les vieux préjugés,
la protection de ses successeurs paraît avoir été
définitivement acquise à la religion nouvelle. Dès
les premières années du III siècle, elle
e
avait un
chapelain dans le palais des Augustes ( ), et l'on 1
(
2 Moret, Le caractère religieux de la royauté pharaonique, 1902
)
(
x
) Religions orientales, p. 126 s.
(
2
)
Mommsen, Staatsrecht, II 3 , p. y5g Jullian, Revue de philolo-
;
gie, i8g3, p. i3i s. Domitien se fit appeler dominus et deus, mais pas
officiellement (Gsell, Règne de Domitien, i8g3, p. 52). Sur ce titre,
cf. infra, p. 102.
(
3
)
Beurlier, Le culte impérial, 1891, p. 37 ss.
(
4
)
Ammien Marcellin, XV, 1, 3.
94 MYSTÈRES DE MITHRA
( )
2 Spiegel, Eran. Altertumskunde, II, p. 42 ss. Darmesteter, Zend
Avesta, I, p. 7; II, p. 644 s., etc.
Théologie 3
(
3
)
Baudissin dans Herzog-Hauck, Realenc. f. prot .
(
3
)
Humann et Puchstein, Reise in Nord Syrien, p. 338 s.
(
4
)
Hérod., III, 64, 65; Plut., Vit. Alex., 3o.
96 MYSTÈRES DE MITHRA
(
2
) Wissowa, Religion der Rôrner, 1902, p. 210.
MITHRA ET LE POUVOIR IMPÉRIAL 97
3
( )
Cass. Dion, XLIV, 6, 1; Orig., Contra Celsum, VIII, 65 (p. 281;
Koetschau), etc.
( )
4 Capitolin, Anton. Pius, 12; Marc. Anton., 7;'Spartien, Sever., 23;
cf. Ammien Marcellin, XXV, 2,4; XXX, 5,8.
98 MYSTÈRES DE MITHRA
Dagh (Michel, Recueil v35, 1. ii-i3) affirme que sa piété est la cause du
,
(!) Usener, l. c.
( )
3 Cumont, L'éternité des empereurs (Rev. d'hist. et de litt. relig.
t. I) 1896, p. 435 ss.
IOO MYSTÈRES DE MITHRA
(
2
)
Stephani, N imbus und Strahlenkranz (Mém. Acad. St-Pétersbourg),
185c, p. 114 [474] ss.; Beurlier, Ctdte impérial, p. 48 ss.
(
3
)
Cf. Hérodien, I, 7, 5; Mamertin, Paneg. Maxim., c. 3: « Illalux
divinurn verticem claro orbe complectens », etc.
(
4
)
Ammien Marc, XXIII, 6, 2.
MITHRA ET LE POUVOIR IMPERIAL IQI
(
3
)
Plutarque, Ad princ. erud., 3, p. 780 F; Themistius, p. 178,
éd. Dindorf ; Origène, Contra Celsum, V, 63, etc.
MYSTERES DE MITHRA
Or. IV, p. 145 c; Epist. 76, etc.Voir aussi sur les âmes royales, Her-
mès Trismégiste dans Stobée, Ed., I, 49 (p. 407 et p. 466, Wachsm.)
(3) Le titre apparaît d'abord sur les monnaies d'Aurélien, mais avant
gique des monuments mithriaques, qui sont ici notre principale source
d'information. Nous avons donc souvent dû nous borner à renvoyer à
l'étude détaillée que nous avons faite de leurs diverses représentations
dans notre grand ouvrage. Leur signification peut en général être éta-
blie avec certitude, mais certaines explications restent néanmoins plus
ou moins hypothétiques, notamment la succession des épisodes de la
légende de Mithra; cf. infra p. i32 ss.
2 Cf. cependant infra, p. 186 ss.
( )
io6 MYSTERES DE MITHRA
(
1
)
Cf. supra., p. i 7.
( )
2 Eudème dans Damascins, De principiis, § i25*« (p.- 322 Ruelle).
Sur ce système zervaniste, cf. M. M. M., t. I p. 18 ss. Tout récemment,
LA DOCTRINE DES MYSTÈRES 107
2
fiait à la fatalité du Sort
( ),
(
L
) Sur tout ceci voyez M. M. M. r
FIG. II. t. I, p. 78 ss.
KRONOS MITHRIAQUE 2 Théodore de Mopsueste, dans,
( )
DE FLORENCE Phot., Bibl., Si (I, p. 63, Bekker), cf..
M. M. M., t. I, p. 86 s.
LA DOCTRINE DES MYSTERES IO9
BAS-RELIEF DE MODEXE.
A ce jour lumineux,
où résident, resplendissants
de clarté, les dieux supérieurs, s'oppose un
domaine ténébreux situé dans les profondeurs de
la terre. Ahriman (Arimanius) ou Pluton, engen-
dré comme Jupiter par le Temps infini
2
( ), y règne
avec Hécate sur les monstres malfaisants produits
de leurs accouplements impurs ( 3 ).
Les démons, suppôts du roi des enfers, sont
montés à l'assaut du ciel, et ont tenté de détrôner
le successeur de Kronos. Mais ces monstres
rebelles, foudroyés comme les Géants grecs, par
le maître des dieux, ont été précipités dans les
abîmes dont ils avaient surgi (fig. i3) ( 4 ). Ils peu-
vent cependant encore en sortir, et vaguent à la
surface de la terre, pour y répandre les fléaux et
la corruption. Ces « anti-dieux » (àvriGeoi), sous le
commandement de la Puissance des ténèbres,
luttent contre les esprits célestes, envoyés ou
Schmid, 1900, p. 90 s.
(3) M. M. M., t. I, p. 140 s.
( ) M. M. M., t. I, 157 s.
4 Cette gigantomachie mithriaque est figurée
par exemple sur le bas-relief d'Osterburken (Mon. 246e, 5°) et sur celui
de Virunum (Mon. 2356, i°), que nous reproduisons fig. i3.
LA DOCTRINE DES MYSTERES n3
« anges » de la di-
vinité (
!
). A la fois
violents et rusés,
ils sont les auteurs
de toutes les cala-
mités qui fondent
sur le monde et
allument les pas-
sions mauvaises
dans le cœur des
hommes pour dé- ;
(
2
)
Représenté notamment sur le bas-relief de Sarrebourg (mon. 273^
c, 3°); cf. M. M. M., t. I, pp. So et 146.
3, § i5, p. 733 C
XV, cf. M. M. M., t. I, p. io3 ss.
3 Strab. ;
( )
rel. c. 5), montre que suivant cet auteur à côté du feu masculin, assimilé
,
avec les trois parties de l'âme, la raison (mens), localisée dans la tête,
la colère (ira), dans le cœur, le désir (libido), dans le foie. C'est la vieille
division de Platon voOç, Guuôç, èmSuuia transposée, et M. Ziegler
LA DOCTRINE DES MYSTERES n5
p. 55, n. 3.
(
3
)
C I. L., III, io 4 63; i5i8 4 24 ; cf. 13276 (p. 2328 1 ?2 ).
(
4
)
M. M. M., t. I, pp. 106, 166.
n6 MYSTERES DE MITHRA
LA DOCTRINE DES MYSTERES I 1 /
), et les quatre
Vents cardinaux, qu'on mettait en relation avec
les Saisons divinisées, étaient implorés comme des
génies tantôt bienfaisants et tantôt redoutables
(fig. i3) ( ). Non seulement on les craignait en tant
2
(
2 Les bustes des Vents occupent souvent, notamment en Allemagne
)
les coins des bas-reliefs (Heddernheim, mon. zSi, d i°, 253;'), cf. supra
p. 52, fig. 5; p. 109, fig. 12.
(
3
)
Cultes des Vents, M. M. M., t. I, pp. 91 à 97.
(
4
)
I a signification symbolique du cratère est attestée par Porphyre
{De antro N'ymph., 18), celle du lion par Tertullien (Adv. Marciun.,
I, 1 3 ; cf. Porph., De antro Nymph., 1 5j. Dieterich (Kltine Schriften,
1911, p. 260) a signalé un hymne
sur papyrus (Abraxas, pp. 5i et 97)
dont le début semble devoir être restitué Xaîpe bpdKOiv, dKuaîe \éwv, :
qpucriKai mjpàç àpxori, X a 'P e &è \euKOv ubuup. Sur le serpent et le cra-
tère, cf. Fr. Drexel, Das Kastell Faimingen, 1911, p. 94.
n8 MYSTERES DE MITHRA
x
( )
Le groupe du cratère, du lion et du serpent caractérise les monu-
ments d'Allemagne (fig. 5, p. 52). Dans les les pays danubiens on ne
trouve que le lion et le cratère réunis (infra, p. 140, fig. 19), et l'animal
est renversé la tête en bas, pour rappeler que le feu a la propriété,
de s'élever de bas en haut, contrairement aux autres corps. Un —
bas-relief funéraire récemment découvert près d'Oedenburg et dont la
composition est inspirée par les idées eschatologiques orientales, nous
montre dans trois registres superposés les bustes des Vents, des tritons
et dauphins (Eau) et enfin des lions (Feu) cf. Jahresh. Instit.
;
3
( )
Luna est souvent figurée avec cet attelage, par exemple sur le
bas-relief d'Osterburken (mon. 246). Ce n'est qu'à partir du II e siècle,
sous l'influence d'idées astrologico-religieuses que ce type se répand,
cf. M. M. M., t. I, p. 126 s. [Ajouter Héliodore, Aeth., X, 6; Olym-
piodore Schol. in Gorg. Platonis, éd. Jahn., p. 533 (190 P)] cf. Boll ;
(
3
)
Symboles (sept mon.
autels, coutelas, bonnets phrygiens, arbres),
i3, g5, 1 M. M. M., t. I, p. u5 s. Bustes des sept divinités
35, 193 a ; cf.
(
2
)
En Germanie
la bande zodiacale est généralement placée au-dessus
du Mithra tauroctone et suit le bord cintré de la grotte dont la voûte
était regardée comme un symbole du firmament; cf. p. 52, fig. 5
(mon. 246 b, 247 b, 248 e, 25 1 d, cf. 253 b, note, et 97, 5°). Ailleurs elle
entoure entièrement la scène de l'immolation du taureau; cf. p. 56, fig. 7;
p. 124, fig. i5 (mon. 220, 267a). Exceptionnellement sur un monument
de Bretagne (mon. 273 d), cette bande forme une ellipse ovoïde autour de
Mithra naissant du rocher et sur un bas-relief romain autour du Kro-
nos léontocéphale (supra p. 109, fig. 12). Parfois les douze signes sont
gravés en tout ou en partie sur le même Kronos entre les replis du
serpent; cf. M. M. M., t. I, p. 109 ss.
(
Les Dioscures apparaissent des deux côtés du Kronos léontocéphale
2
)
sur un bas-relief de Vienne (mon. 277, fig. 32o) et isolés sur un fragment
d'Oberflorstadt (mon. 25o /;, fig. 247). Sur leur signification astrono-
mique, voyez Philon, De decem orac, 12 (II, 189 M) Julien, Or. IV, ;
(
1
)
On a retrouvé à Milan l'épitaphe d'un sacerdos d(ei) S(olïs)
l(nvicti) M(ithrae) studiosus astrologiae (C. I. L. V, 5796).
(
2
) Cf. Religions orientales, 2 e éd., pp. 243, 25 1 ss.
LA DOCTRINE DES MYSTÈRES 127
(
2
)
Moïse de Khorène, I, 3i; Agathange, p. 71, 1. 47 de Lagarde;
Castor dans Eusèbe, Chron., éd. Schône, p. 54. Cf. M. M. M., 1. 1, pp. 143,
157. Moïse (/. c.) dit « Sie erzâhlten im Liede dass (Vahagn) mit
:
3
( )
Bas-relief de Mannheim (mon. 244) cf. M. M. M., t. I, p. 143.
;
LA DOCTRINE DES MYSTÈRES I29
( )
3 Cf. supra p. 9.
( )
4 Cf. supra p. 11.
( )
5 Cf. ma
Théologie solaire, p. [402], 6 ss.
(
6
)
Les nouveaux fragments manichéens de Tourfân l'invoquent
encore à ce Mithrasgrosser.
titre : Gôtterbote, Vermittier der Reli-
« . .
'HXiou.
(
2
)
Cf. M. M. M., t. I, p. 3o3 et Théologie solaire, p. 21 [467].
(
3
)
Les inscriptions prouvent que le génie qui élève sa torche s'appelait
Cautes, celui qui l'abaisse, Cautopatès (C I. L. III, 1046 1-2, 14354 3i_32 j
(
4
)
Dionys. Areop., Epist. 7 toO xpiuXacricnj MiOpou..
:
LA DOCTRINE DES MYSTERES i3i
(!) Certaines statues nous montrent Cautès portant une tête de taureau,
(!) L'essai de reconstitution que nous donnons ici d'après les monu-
ments figurés, n'est pas également certain dans toutes ses parties. Les
arguments plus ou moins solides sur lesquels il s'appuie, ont été exposés
en détail M. M. M., t. I, p. i5g ss.
(
2
)
Firmic. Mat., De err. prof, rel., c. 20; cf. Justin Martyr, Dial.
cum. Tryph., 70; Commodien, I, i3 : Invictus dépêtra natus; Lydus,
De mensib., IV, 3o : xôv TT6TpoYevf| MiGpav. Un monument récemment
découvert à Pettau (C I, L. III, 14354 29 ) porte, sous l'image de Mithra
sortant de la pierre, la dédicace Naturae dei, qui doit certainement se
traduire « A la naissance du dieu
: (cf. genitura, fetura, etc.). s>
—
L'interprétation proposée du mythe est due à Maionica (Mithras
Felsengeburt [Arch.-epigr. Mitt. Oesterr., II], 1878; cf. M. M. ,t. I, M
p. 160). Mais il se pourrait que la légende fût née seulement en Asie-
Mineure et "dérivât de la litholatrie primitive. Le récit de dieux ou héros
naissant de rochers s'y retrouve dans le culte d'Agdistis et se perpétue
dans les traditionsdu Caucase; cf. A. von Lôwis, Archiv f. Religions-
wiss., XIII (1910), p. 5og ss. Eisler, Ibid., XV (1912), p. 3o5 ss.
;
(
3
)
Les dédicaces Petrae genetrici sont nombreuses; cf. M. M. M.,
a en outre, C. L. III, 3 °.
t. II, p. 533, col. ; I. i
4 354
LA DOCTRINE DES MYSTERES i33
« Traversée » (Transitus)
4
( )
pénible du dieu tau-
rophore paraît être devenue une allégorie des
épreuves humaines. Mais, sans doute, le taureau
(
1
)
Cf. M. M. M., I, p. 169 ss. et Dieterich, Bonner Jahrbûcher,
CVIII (1902), p. 34 = Kleine Schriften, p. 262.
2 Cf. infra, p. 140, fig. 19.
( )
(
3
)
Commodien, Instr., I i3 : Vertebatque boves alienos semper in
antris, sicut Cacus. Porphyre, De antro Nytnph, 18 : BoukXôttoç Geôç :
Mithra tauroctone et aux animaux qui l'entourent, M. M. M., t.I, pp. 187-
198. Ce mythe procède d'ailleurs d'un rite. Le taureau était probable-
ment en Perse, comme en beaucoup d'autres pays, sacrifié chaque année
pour assurer la croissance du blé C'est ce « taureau du blé » (Kornstier)
.
p. 262. Le taureau paraît avoir été toujours sacrifié à Mithra (M. M. M.,
t. I, p. 18, n° 64) comme il l'était à sa compagne la déesse Mère dans
le taurobole.
(
2
) Cf. supra, p. 134, fig. 17 et infra, p. 140, fig. 19. La scène de
l'archer est une des plus fréquemment représentées, cf. M. M. M.,
t. I, p. i65 s.
LA DOCTRINE DES MYSTÈRES l3g
(
3
)
Les scènes du banquet et de l'ascension sont régulièrement figu-
rées sur le bord inférieur des monuments danubiens (fig 19, p. 140). On
les retrouve placées ailleurs en Allemagne (banquet Osterburken, :
berger debout et brebis taureau dans une cabane et dans une nacelle
; ;
III 14080 (p. 2328 33 ). Toute-puissance des dieux asiatiques, cf. Reli-
gions orientales, 2 e éd., pp. 190, 33i, n. 3o.
2
( ) Julien, Caesares, p. 336 C : tûjv évroXujv (MîOpou).
.
I4 2 MYSTÈRES DE MITHRA
(
1
) Cf. infra, ch. V, p. 161
(
Porphyre, De Abstin., IV, 16 Tertull., De praescript. haeret. 40.
2
)
;
efficace.
LA DOCTRINE DES MYSTÈRES 143
VOKVMa
's
C.I.L..XIV 3568.
2
( )
Nous avons discuté en détail les
croyances eschatologiques des mith-
riastes, M. M. M., p. 36 ss.,cf.
t. I,
[463] s.; p. 27 [473] s.; Rev. hist. et litt. relig., 1912, p. 536, n. 1.
LA DOCTRINE DES MYSTÈRES H^
daient ici-bas pour animer le corps de l'homme,
soit qu'une amère nécessité les obligeât à choir
dans ce monde matériel et corrompu, soit qu'elles
s'y fussent plongées de leur propre gré pour y
venir lutter contre les démons. Lorsqu'après la
mort, le génie de la corruption se saisissait du
cadavre, et que l'âme quittait sa prison humaine,
les dévas ténébreux et les envoyés célestes se dis-
putaient sa possession. Un
jugement décidait si
elle était digne de remonter au paradis. Lors-
qu'elle était souillée par une vie impure, les émis-
saires d'Ahriman l'entraînaient dans les abîmes
infernaux, où ils lui infligeaient mille tortures, ou
peut-être, comme marque de sa déchéance, était-
elle parfois condamnée à habiter les corps d'ani-
maux immondes (*). Si au contraire ses mérites
compensaient ses fautes, elle s'élevait vers les
régions supérieures. Les cieux étaient divisés en
sept sphères attribuées chacune à une planète.
Une sorte d'échelle, composée de huit portes
superposées, dont les sept premières étaient for-
mées de sept métaux différents, rappelait symbo-
liquement dans les temples l'itinéraire à suivre
pour parvenir jusqu'à la région suprême des
étoiles fixes ( ). En effet, pour passer d'un étage
2
P- 40.
(
2
) Origène, Contra Cels., VI, 21 (p. 92 Koetschau). Sept portes sont
dessinées dans le pavement d'un mithréum à Ostie (mon. 84, fig. 77).
Cf. M. M. M., 1. 1, p. 118.
I46 MYSTÈRES DE MITHRA
1
( )
Cette doctrine mithriaque a été rapprochée d'autres croyances
analogues et étudiée en détail par M. Bousset, Die Himmelsreise der'
Seele (Archiv f. Religionswiss., t. IV), 1901, p. 160 ss.— Nous en avons
parlé.aussi dans nos Religions orientales, 2 e éd., pp. 187, 369, n. 64, 41D
n. 25.
2
( )
Julien, Caes., p. 33g C
Sur le soleil, dieu psychopompe, cf. Reli-
gions orientales, 2 e éd., p. 368, n. 63; Dussaud, Notes de mythol.
syrienne, p. 23 ss. — On a trouvé, en 1910, dans le second mithréum
de Stockstadt une statue de Mercure portant Bacchus enfant, avec une
dédicace D(eo) i(nvicto) M(ithrae) Mercurio [ou Me?'Curioq(ue)] et une
LA DOCTRINE DES MYSTÈRES 147
(
2
) Plut., De Iside, 47 (cf. M. M. M.,
Les événements t. II, p. 35).
qui selon mazdéisme marqueront la fin du monde, sont racontés dans
le
Son succès
est dû. certainement pour une grande
part à la valeur de sa morale, qui favorisait émi-
nemment l'action. A une époque de relâchement
et de désarroi, les mystes ont trouvé dans ses pré-
ceptes un stimulant et un appui. La conviction
que le fidèle faisait partie d'une milice sacrée, char-
gée de soutenir avec le principe du bien la lutte
contre la puissance du mal, était singulièrement
propre à provoquer ses pieux efforts et à le trans-
former en un zélateur ardent.
Les mystères avaient encore une puissante
action sur le sentiment en offrant un aliment à
quelques-unes des aspirations les plus élevées de
l'homme le désir de l'immortalité et l'attente
:
(
!
) Cf. Revue d'histoire et de litte'r. religieuses, nouv. série, t. III
U912) p. 526 ss.
i5o MYSTERES DE MITHRA
LA LITURGIE, LE CLERGÉ
ET LES FIDÈLES
(') Cette affirmation serait fausse si l'on pouvait admettre avec Diete-
rich qu'un morceau mystique, inséré dans un papyrus magique de Paris,
est en réalité un fragment de liturgie mithriaque. A mon avis ce
morceau n'est ni liturgique ni mithriaque J'ai exposé les raisons de mon
.
trarpàç orfauoû.
r54 MYSTÈRES DE MITHRA
(
5
)
Cf. supra, p. 23 s.
(
6
)
lirmic. Mat., De err. pr.rel., 5: «ritu persico»; cf.Claudien,Z>e
consul. Stilich., I, 60 ; Porphyre, De antro Nymph., 5. Les mystères
mithriaques sont souvent dits uepolKà uuorr]pia (Origène, Contra
LA LITURGIE, LE CLERGE ET LES FIDELES 155
-steter, Zend Avesta, 1. 1, p. Lxni,pp.g8,i90 s., III, p. 145 ss. pass.). Il est
titres ont-ils été usités en Orient. Porphyre, De Abstin., IV, 16, parle
de deToi koù iépaxeç (aigles et faucons); cf. Dieterich, Bonner Jahrb.,
J902, pp. 37 et 35. Voyez aussi infra p. 1 83, n. 1.
i56 MYSTERES DE MITHRA
(
Robertson Smith, Religion of tlie Sémites, 2 e éd., pp. 86 ss., 436 ss.
1
)
1896, p. 436 s.; Frazer, Totemism and exogamy, 1. 1, p. 26, III, pp. 275,
3i2, etc.
2 Cf supra,
( ) p. 145 s.
.
nel (
l
). Le Soldat de la sainte
(miles) faisait partie
milice du dieu invincible, et combattait sous ses
ordres les puissances du mal ( 2 ). La dignité de
Perse rappelait l'origine première de la religion
mazdéenne; celui qui l'avait obtenue était censé
appartenir à la race qui seule autrefois était
admise aux cérémonies sacrées 3 ), et il revêtait (
3
( )
Dieterich, Mithrasliturgie'*, p. i5i. « Der Name TTépaai muss der
Rest sein einer Anschauung innerhalb des ursprûng'lichen Mithras-
dienstes persischer Kultgenossen, die den eingeweihten Fremdling zum
Perser werden liess, wie die Juden ihre Proselyten Juden werden
hiessen ».
(
4
)
Cf. Dieterich, ibid et mon Catalogue des monum. lapid. du Cin-
quantenaire, 2 e édit. (igi3), n° i36.
5 Cf. Dieterich, l. c, p. 146 s.
( )
(
6
)
Porphyre, De Abstinentia, IV, i6.
LA LITURGIE, LE CLERGÉ ET LES FIDÈLES l5g
p. 535.
(
3
)
C I. L.,V 5795, cf. cependant II, 5728.
(
4
)
C I. L., VI, 727; III, 3384, 3 4 i5, 3959, etc. Cf., infra, p. 201, n. 3.
Abe\cpôç était employé aussi dans les communautés judéo-païennes du
3
(
3
)
De corona, i5 cf. Adv.Marcionem, I, i3. Apulée, Meta-
Tertull., ;
morph., XI, i5, fait dire de même par le prêtre d'Isis au néophyte :
« Da nornen sanctae huic militiae cuius non olim sacramento etiam ro-
gaberis ». Cf. sur l'emploi de sacramentum dans les mystères, Reitzen-
stein, Die hellenistischen Mysterienreligionen, 1910, p. 66 s.
4
( )
Tertullien, l. c. « Dicens Mithram esse coronam suam". C'est cer-
:
werde ich von ihm weichen » 17, 1 « Ich bin gekront von meinem Gott,
; :
LA LITURGIE, LE CLERGÉ ET LES FIDÈLES l6l
(
2
)
Tertull., De praescr.Expiationem delictorum de
haeret, 40 : «
lavacro repromittit » De Baptisnio, 5.
; Une fontaine coulait dans les —
temples cf. supra p. n5. On y a aussi retrouvé des sortes de béni-
;
(
Grég. Naz., Adv. lui., I, 70: KCtûaetç uuaTitcdç; cf. Anrich.,
4
)
(
Porphyre, Deantr. Nymph. î5. M. Allard {Julien l'A postât, 1. 11,
2
)
,
3
( )
Porph., De antro Nymph., c. i5 (M. M. M., t. II, p. 40).
4
( )
L'usage liturgique du miel a été élucidé récemment par Usener,
Milch und Honig (Hermès, LVII), 1902, p, 177 s. Cf. aussi l'inscription
Dessau, Inscr. sel., 4343, et M. M. M., t. I, p. 32o n. 4.
LA LITURGIE, LE CLERGÉ ET LES FIDÈLES l63
(
3
)
Justin, Afiol., 166; Tertull., De Praescr. haeret., 40 : « Célébrât
(Mithra) panis oblationem ».
4 supra
( ) Cf. p. i5g.
(
5Bousset, Hauptprobleme der Gnosis, p. 307, n. 1. On rom-
)
Cf.
pait déjà les pains (draona) en Perse; cf. Darmesteter, Zend Avesta,
t- I, p. 77-
164 MYSTÈRES DE MITHRA
ni £
CJ
LA LITURGIE, LE CLERGE ET LES FIDELES 165
(!) Ps. August., Quaest. vet. et novi Testam., CXIV, n (p. 3o8,
Souter)
(
2
)
Lampride, V. Commodi, c. 9; cf. M. M. M., t. I, p. 69.
(
3
)
Zacharie le Scholastique, Vie de Sévère d'Antioche, éd. Kugener,
Paris, 1903, p. 42; cf., M. M. M., t. I, p. 36i.
f
4
) Nonnus Mythogr., c. 47, (M. M. M., t. II, p. 27, fr. b) : beiSeiev
aÛTÔv ôaiov kcù àucxBfi
LA LITURGIE, LE CLERGÉ ET LES FIDÈLES l<^1
Quaest novi Test. CXIII, 26 (p. 3i5, 10, Souter) « In speleo ubi
vet. et , :
(
La série des inscriptions où des prêtres sont nommés, est réunie
2
)
M. M. M., t. II, pp. 535 s.; cf. Cagnat, Année épigr., igo3, n° 6.
3
( )
Ordo t-acerdotum: C I. L., VI, 2i5i.
4
( )
Un texte de Tertullien (De praescriptione haeret.,<\6) Quid ! quod :
(
5
)
Les ossements d'un grand nombre d'animaux immolés ont été
retrouvés dans les mithréums ; cf. M. M. M., t. I, p. 68 ss.; p. 63, n. 3:
p. 227, n. 9.
172 MYSTÈRES DE MITHJRA
).
(!) On a retrouvé des vases destinés aux libations; cf. M. M. M., I,.
p. 63.
— Sur l'emploi probable du faisceau sacré (baresman), cf. supra, p. 23.
(
2
)
C'est ce qui paraît ressortir d'un passage de Porphyre, De Abstin. r
II, Religions orientales, 2 e éd., p. 38g.
36; cf. Les bêtes sauvages, —
(sangliers, renards,loups), dont les ossements ont été recueillis, ne
peuvent guère avoir été sacrifiés qu'aux esprits du mal (M. M. M., t. I,
p. 69).
(
3
)
On a des dédicaces à Ahriman ; cf. M. M. M., t. I, p. i3g et
Loisy, Revue d'hist. et de litt. religieuses, 1912, p. 3g3.
(
4
)
Lucien, Necyom., c. 6. Cf. Catulle 90, 5 (Magus) Navos ut
:
(!) M. M. M., t. I, p. 63, n. 8,; p. 118 ss.; cf. Dieterich, Bonner Jahr-
( )
2 Cf. Commodien, Instr., I, 7,v. i5 ss.
3 Cf. supra, p. 9, p. 129.
( )
4 Cf. supra, p. 9 s.
( )
5 Cf. infra, ch. VI, p. 207.
{ )
174 MYSTERES DE MITHRA
),
(
3
)
C I. L., XIV, 286, cf. XI, 5737 = Dessau, Inscr. sel., 4 2i5.
4 Décurions C. L., VI, 717; III, 1154 (cf.
( )
: I. 1095), 7728.
.
(
2
)
M. M. M., t. I, p. C6.
(
3
) C I. L., III, 8i63 : templum omni re instructum V, 810 ; :
speleum cum omni apparatu; VI, y38 : sacrarium suis sumptibus cum
deo a solo exornatuni, etc., cf. XIV, 61.
(
4
)
C. I. L., VI, 556, 717, 734 = 30822 (M. M. M., t. II, p. 101,
n os 47-48bis).
(!) C I. L., VI 734; XIV, 61; cf. M. M. M., t. II, p. 536 (série de
restaurations).
2
( )
M. Georg Wolff a démontré que toutes ces appellations étaient
synonymes et qu'il ne fallait pas distinguer plusieurs espèces de sanc-
tuaires mithriaques (Ueber die architektonische Beschaffenheit der
Mithrasheiligtiïmer dans Das Castell Grosskrotzenburg, Cassel, 1882,
et du même Ueber Mithrasdienst und Mithreen, Francfort, 1909). Cf.
M. M. M., t. I, p. 56 ss.
(
3
)
Les différentes parties sont énumérées C. I. L. III, 1096: cryptam
cum porticibus et apparatorio et exedra. Cf. III, 3960 : porticus et appa-
ratorium, et VI, 747.
4
( )
C. I. L XIV, , 61 : aedem cum suo pronao. Cf. M. M. M., t. I,
p. 5g.
i 78 MYSTERES DE MITHRA
r ^,^...^r7 y
"s S
«
LA LITURGIE, LE CLERGÉ ET LES FIDÈLES 179
(
2
)
Cf. la restauration d'un mithréum de Carnuntum, supra, p. 48,
fig. 4.
3
( ) J'ai
combattu autrefois l'idée exprimée par J.-B. de Rossi, que les
bancs inclinés auraient servi aux fidèles de lits triclinaires pour la célé-
bration de leurs agapes (Notes sur un temple d'Ostie, 1889, p. 18 ;
qu'un homme pût s'y étendre. Mais M. Paul Wolters me fait observer
que dans les triclinia des habitations, les lits n'étaient guère plus
larges (Mazois, Ruines de Pompe'i, I, pi. 20, II, pi. 9, 3 et pi. 35) on :
certain qu'on accomplissait dans les spelaea beaucoup d'autres rites que
celui de la communion (initiations, etc.), je crois que les fidèles devaient
MYSTERES DE MITHRA
(
2semble cependant que les tombeaux trouvés à proximité des
)
Il
(
L
) L'exclusion des femmes fut de règle dans tout l'Occident; nous en
avons fourni les preuves M. M. M., t. I,un texte de
p. 33o. Toutefois
Porphyre (Deabstin., IV, femmes pouvaient recevoir
16) affirme que les
certains degrés d'initiation. Il doit s'appliquer aux communautés ou du
moins à une partie des communautés d'Orient, où, dans les cités, les
femmes participaient aussi en quelque mesure aux affaires publiques. On
a découvert récemment à Tripoli d'Afrique (Oea) le tombeau d'une lea
184 MYSTÈRES DE MITHRA
(quae lea iacet), qui semble bien être une «lionne» mithriaque ; cf.
Clermont-Ganneau, Comptes rendus acad. inscr. 20 mars igo3.
(
CHAPITRE VI
(
3
)
C
I. L., VI, 5oo ss 1779 ss., cf. 846. Cf. Religions orientales,
,
(
4 M. M. M., mon. 328bis, t. II, p. 5j6.
)
(
5 Epona et les Matronae à Heddernheim et à Friedberg (M. M. M.,
)
de Sarrebourg (M. M. M., mon. 273*^, t. II, p. 5ig). Toute une série —
d'images de divinités, parmi lesquelles Épona et peut-être Succellus, ont
MITHRA ET LES RELIGIONS DE L'EMPIRE 187
(!) C'est seulement à la fin du IVe siècle qu'on voit des Pères de
(
3
)
M. M. M., mon. 22Sbis, n, p. 5 i ; Drexel, Das Kastell Stock-
stadt, p. 26 ss.
MITHRA ET LES RELIGIONS DE L'EMPIRE 189
('-) Repas sacrés dans les deux cultes (Relig. orient., 2 e édit., p. 358,
n. 37). —
On a trouvé dans un temple de J. Dolichénus un nymphaeum
pour les ablutions (C. I. L., VI, 414), etc.
3
( )
Cf. supra, pp. 8 et 19. —
Un buste de Sabazius porte une repré-
sentation de Mithra tauroctone ; cf. M. M. M., mon. 104, et pour
l'interprétation Blinkenberg, Archàologische SUidien, 1904, p. 98.
(
4
)
C I. L., V, 5465 (dédicace d'un dendrophore) ; VI, 5oo, 504, 5og
à 5n, 1675.
(
5
)
Ostie : M. M. M., t. II, pp. 418 et 523. mon. 2g5, note. Ce mithréum
est antérieur à 142 ap. J.-C Saalburg — ; cf. appendice. Le metroon
fut consacré sous Antonin le Pieux.
MYSTERES DE MIÏHRA
(
3
)
Mater : C. I. L., XIV, 37, 69; Mater sacrorum, cf. M. M. M.,
t. II, p. 178, n° 58o; p. 476, n° 574 b.: Ob honorent sacri matratus. —
Sorores : C I. L., VI, 377; cf. M. M. M., t. II, p. 173, n. 553.
MITHRA ET LES RELIGIONS DE L'EMPIRE ICI
l'avons dit (
l
), était attenant à une crypte
mithriaque.
Le symbolisme des mystères voyait certaine-
ment dansla Mater Magna la Terre nourricière,
que le Ciel féconde chaque année. De même les
autres gréco-romaines qu'ils avaient
divinités
accueillies, avaient dû changer de caractère pour
entrer dans leur système dogmatique. Tantôt on
les avait identifiées avec les héros mazdéens,et des
légendes barbares célébraient alors les exploits
nouveaux qu'ils avaient accomplis ( 2 ). Tantôt on
les considérait comme les agents qui produisaient
toutes les transformations de la nature. Alors, au
centre de ce panthéon redevenu naturaliste,
comme il l'avait été à ses origines, on plaçait le
Soleil, comme
maître suprême de l'univers.
La vénération pour le Soleil, née d'un senti-
ment de reconnaissance pour ses bienfaits quoti-
diens, accrue par de son rôle
l'observation
immense dans système cosmique, était l'abou-
le
tissement logique du paganisme. Lorsque la
réflexion savante s'attacha à expliquer les tradi-
tions sacrées, reconnut dans les dieux popu-
et
laires des forces ou des éléments de la nature,
elle dut nécessairement accorder une place pré-
dominante à l'astre, dont dépend l'existence
même de notre globe. « Avant que la religion fût
arrivée à proclamer que Dieu doit être mis dans
l'absolu et l'idéal, c'est-à-dire hors du monde, un
(!) Cf. supra, p. 189.
2 Ci. supra, p. 128
( ) ss.
194 MYSTÈRES DE MITHRA
). Les
excentricités et les violences de ce déséquilibré
rirent lamentablement échouer sa tentative, mais
elle répondait aux exigences du temps, et elle fut
bientôt reprise avec un meilleur succès. Aurélien
consacra, près de la voie Flaminienne, à l'est du
Champ de Mars, un édifice colossal au dieu tuté-
laire qui lui avait donné la victoire en Syrie ).
2
(
—
(!) Macrobe, Sat., I, 17 ss., cf. infra p. 216 n. 1. Macrobe s'inspire
en réalité de Porphyre ou de Jamblique, qu'il parait avoir connu par
l'intermédiaire de Cornélius Labéon cf. mon article Sol, l. c.
;
dem Mithraskulte und konnte er daher keinen oder nur einen spâten
Kontakt mit dem Hellenismus gewinnen, so war er dazu verurteilt eine
kulturlose Sekte zu bleiben, d. h. ein Konventikel ». Mais en réalité les
mystères persiques tentèrent d'opposer à la culture grecque une autre
culture qui, à certains égards, lui était supérieure, celle de l'Iran. Seu-
lement si celle-ci pouvait par ses qualités morales séduire l'esprit
romain, elle était dans son ensemble trop asiatique pour que les Occi-
dentaux l'accueillissent sans répugnance. Il en fut de même du mani-
chéisme (cf. Religions orientales, p. 201 sq., 228).
2
(
On s'en convaincra immédiatement en comparant notre carte à
)
celles de Harnack (op. cit.) «Dort ist weiss was hier schwarz ist und
:
umgekehrt. »
(
3
)
Cf. supra, p. i5g. Je noterai que l'expression même de « très chers
frères » était déjà usitée parmi les sectateurs de Jupiter Dolichénus
(CIL, VI, 406 = 30748 : fratres carissimos et conlegas hon[estissimos\)
et probablement aussi dans les associations mithriaques.
202 MYSTÈRES DE MITHRA
du Mithra
faisait « médiateur » l'équivalent du
Logos alexandrin ('). Comme lui, le Christ était
le |ueaÏTnç, l'intermédiaire entre son Père céleste et
les hommes, et, comme lui encore, il faisait partie
2
d'une trinité ( ). Ces rapprochements n'étaient
certainement pas les seuls que l'exégèse païenne
établît entre eux, et la figuredu dieu tauroctone,
se résignant à contre-cœur à immoler sa victime
pour créer et sauver le genre humain ( 3 ), avait
certainement été comparée à celle du Rédempteur
se sacrifiant pour le salut du monde.
D'autre part, les écrivains ecclésiastiques, repre-
nant une métaphore du prophète Malachie, oppo-
sent le « Soleil de justice » au « Soleil invincible»,
et consentent à voir dans le globe éblouissant, qui
éclaire hommes, un symbole du Christ,
les
« lumière du monde ». Faut-il s'étonner que la
foule des dévots n'ait pas toujours respecté les
distinctions subtiles des docteurs, et qu'obéissant
à une coutume païenne, elle ait offert à l'astre
radieux des hommages que l'orthodoxie réservait
à Dieu? Au V e siècle, non seulement des héré-
tiques mais de vrais fidèles s'inclinaient encore
vers le disque flamboyant, au moment où il se
levait sur l'horizon, et murmuraient la prière :
(
x
) Cf. supra, p. 129, 141.
2 Cf. supra, p. i3o.
( )
(
3
)
Cf. supra, p. i3y.
(•*) Saint Léon, Serm., XXVII, in Nativ. Dom., VII, 3 (P. L., LIV,
col. 218); Eusèbe d'Alexandrie, Or. VI, TTepi àaxpovôutjuv (P. G..
LXXXVI, col. 53). Cf. notre note sur symbole du Christ,
le Soleil,
(!) Orig., Contra Celsum, VI, 21 (p. 92, Koetschau); 24 (p. 94).
Cf. M. M. M., t. I, p. 25 ss.
(
z
j
Justin le Martyr, Apol., I, 66; Dial cum Tryfih.,jo, 78; Tertull.^
De corona, i5 ; De baptismo, 5; De praescr. haeret,\\ Pseudo August.,.
Quaest vet. etnov. Test., CXIV.
(
3
) Nous savons que le clergé de la Magna Mater reprochait aux.
chrétiens d'avoir emprunté à leur culte l'idée de la rédemption par le
sang de l'Agneau pascal cf. Rev. hist. ; litt. relig., VIII, 1903, p. 423,.
et Religions orient., 2 e édit., p. 106 s.
.
).
f
1
) croyance à l'Esprit du mal, pour le Baptême et
C'est le cas pour la
les agapes, etc. Nous avons montré que
les milites de Mithra et la
(
3
j Saint Justin, Dial. cutn Trj-ph., 60; cf. Prudence, Cathemerinon,
V, 1 ip. 26, Dressel).
(
4
)
Jean Ré ville (Études publiées en hommage à la faculté de
théologie de Montauban, 1901, p. 33g s.) suppose que toute la tradition de
Matthieu sur l'adoration des mages a été suggérée à l'imagination chré-
tienne par le mithnacisme, mais il reconnaît que nous n'avons aucune
preuve de cet emprunt. De même A Dieterich (Zeitschr. f. Neu-
test. Wiss., 1902. p. 1 ss. = Kleine Schriften, p. 272 ss.) a cherché,
non sans ingéniosité, à expliquer la formation du récit des rois mages,
qui serait un écho du voyage entrepris par Tiridate et ses prêtres à la
cour de Néron, et il croit que l'adoration des bergers s'est introduite
206 MYSTERES DE MITHRA
(
Usener, Gôttemamen, p. 186, n. 27;
2
) cf. cependant Duchesne,
Origines du culte chrétien, 2 e édit., p. 431 s.
MITHRA ET LES RELIGIONS DE L'EMPIRE 207
{}) Cf. supra, p. 173; M. M. M. t.I, p. 342, n. 4.; Usener, Sol invictus
=
(RheinMus. LX,) -pp. 466, 489. Weilinachtsfest, 2 e éd., ign,p.348 ss.;
Cumont, Comptes rendus Acad. Inscr., 1911, p. 292; Vacandard, Études
de critique et d'histoire religieuse, t. III, 1912, p. 16 ss.
2
( )
Cf. supra, p. i38.
3 Cf. l'appendice de ce volume,
( ) p. 237 s.
208 MYSTERES DE MITHRA
I,
On a souvent répété le mot de Renan {Marc Aurèle, p. 579)
1
) :
H
2 I O MYSTÈRES DE MITHRA
(
x
) Cf. supra, p. 197.
2 Cf. supra, p. 88.
( )
même partagées (
2
), elle cessèrent de constituer un
culte reconnu pour devenir un culte toléré. Ses
successeurs leur furent résolument hostiles. A une
défiance latente succéda une persécution ouverte.
La polémique chrétienne ne se borne plus à
ridiculiser les légendes et les pratiques des mys-
tères mazdéens, ni même à leur reprocher d'avoir
pour fondateurs les ennemis irréconciliables de
Rome ; elle réclame à grands cris la destruction
3
totale de l'idolâtrie ( ),
et ses exhortations sont
4
promptement ). Lorsqu'un rhéteur
suivies d'effet (
( )
3 Firmicus Maternus, De err. prof, relig., c. 4, 20, 28. — Firmicus,
qui était un païen et un astrologue converti, met dans ses attaques
toute l'outrance d'un homme qui doit donner des gages à son nouveau
parti.
(
4
)
Schulze, Untergang des Heidentums,t. I, 1887, p. 75.
212 MYSTERES DE MITHRA
.
que les marins eux-mêmes s'abste-
paysans et les
naient d'observer les astres, et tenaient tremblants
les yeux fixés à terre ( ), ces déclamations empha-
!
(
5 Or., IV, Eiç fiaoïXéa "HX.iov. Cf. Mau„ Die Religionsphilosophie
)
( ).
Les céré-
monies d'initiation eurent fortement prise sur ses
sentiments. Il se crut désormais placé sous le
Hertlein).
(
3 Grég. Naz., Or. IV, 52; Sozom., V, 2, 1; cf. Allard, Julien
)
(
4
)
Libanais, Or. XVIII, 127 (infra, appendice); Himérius, Or. VII,
p. 60 (Didot). Cf. Allard, l. c, p. 220.
(5) CIA, III, 172, 173.
exacte est donnée par YHistoria acephala, p. 68, édit. Maffei. Peut-être
un autre mithréum fut-il découvert en 3gi, sous le patriarchat
de Théophile; cf.Socrate, V, 16. Rufin,XI, 22, et infra appendice p. 248.
(
4
)
Eunape, Vit. soph., p. 63, Boiss.; Socrate, III, 1, 2.
( )
5 date de la destruction des temples est le plus souvent incer-
La
taine, mais les trouvailles de monnaies paraissent indiquer que la plu-
MIÏHRA ET LES RELIGIONS DE L'EMPIRE 210
excussit ?
(
3
)
Mon., 4 (Sidon), mon., i5, 19 (Rome).
(
4
)
Mon., 16 (Rome); cf.. mon., 246 a (Osterburken).
(
5
)
Mon., 2jSter, M. M. M. t. II, p. 5ig (Sarrebourg).
2l6 MYSTERES DE MITHRA
(
2
) Kessler, article Mani dans Herzog-Hauck, Realenc. 3
, p. 197.
De Stoop, Diffusion du manicJiéisme, 1909, p. 4 ss.
APPENDICE I (1)
L'ART MITHRIAOUE
J
( )
Cet appendice est un remaniement des pages 213-220 du tome I er
de nos M. M. M.
2
( )
Fresques à Rome (M. M. M., mon. n; cf. infra, p. 241), à Spolète
(mon. 97); à Tripoli (infra, p. 246)—Mosaïques à Ostie (mon. 83a, 84^
et 293) et à Sentinum (mon. 298).
.222 MYSTERES DE MITHRA
On peut démontrer
)
que toutes nos représentations du
(
J
(
2
)
Cf. supra, p. 37, p. 81. Nous avons donné M. Aï. M., t. II, p. 546, une
liste des monuments datés.
(3) Cf. M.M.M., t. I, p. 182.
(
4
)
Helbig, Fùhrer durch die Satnmlungen in Rom, I 3 (1912), p. 497,
no 882.
L'ART MIÏHRIAQUE !23
(
1
)
M.M.M., mon. 2g5 d, ûg. 348; cf. t. II, p. 523, %. 490.
(
2
)
Amelung, Fiïhrer durch die Antiken in Florenz, 1897, n" i5i.
(
s
) M. M. M., mon. 27, pi. II.
224 MYSTÈRES DE MITHRA
(!) M M. M., mon. 79, fig. 67, et mon. 38, fig. 45.
194 et ig5.
15
226 MYSTERES DE MITHRA
tusa en Dacie ( ).
jMous y trouverons des échantillons de tous
!
(
2
)
M. M. M., t. II, mon. 267 et la note p. 390; cf. infra, p. 245.
(
3
) M. M. M., t. II, mon. 235 et la note p. 338. Cf. infra, p. 23o, n. 1.
( )
4 Cf. supra, pp. u3 et 134.
(
5 Wattenbach, Passio sanct. quatuor coronat., avec des notes de
)
du Danube (
1
). Ces constatations jettent un jour curieux sur
le négoce des ornements d'église au temps du paganisme.
Néanmoins la majorité de nos monuments a sans aucun
doute été exécutée sur place. La chose est évidente pour
ceux qui étaient sculptés dans la paroi des rochers aplanis
— malheureusement ils sont tous fort endommagés, mais —
la certitude d'une fabrication indigène ressort pour beaucoup
d'autres encore de la nature de la pierre employée ( 2 ). D'ail-
leurs la facture de ces morceaux révèle assez clairement
qu'ils ne sont pas dus aux maîtres étrangers d'un grand cen-
tre artistique, ni même à ces sculpteurs nomades, qui par-
couraient le pays en quête d'entreprises lucratives ou
glorieuses (
3
), mais aux modestes lapicides établis dans
quelque ville voisine.
Les monuments les plus considérables sont aussi ceux
dont l'origine locale est la mieux établie, car leur transport
eût entraîné à la fois des risques multiples et des frais exa-
gérés. La collection des grands bas-reliefs mithriaques
constitue ainsi une pour l'étude
série des plus intéressantes
de l'art provincial sous l'Empire. Sans doute, pas plus que la
masse des tablettes votives, ces sculptures destinées à être
exposées dans l'abside des temples à l'adoration des fidèles,
ne sont des chefs-d'œuvre, mais on ne les a cependant pas
traitées avec le même sans gêne, et l'on sent que leurs
auteurs s'y sont appliqués à faire de leur mieux. S'ils ne
peuvent guère prouver leur originalité dans l'invention des
sujets, ils témoignent de leur ingéniosité dans l'agencement
des figures, et de leur savoir faire dans l'exécution matérielle.
Il ne faut pas oublier d'ailleurs, en jugeant ces morceaux,
(
3
)
Friedlânder, Sittengesch., III 6 , p. 284 ss.
L'ART MITHRIAQUE 22Q,
(
2
)
M. M. M., mon. 245, 246, 25i d, suppl. 273^'.
(
3
) Friedlânder, Sitteng III 6 p. 276
, ,
ss. — Il y a notamment une
affinité manifeste entre nos bas-reliefs et le monument d'Igel.
(
4
)
M. M. M., t. II, mon. 246 et pi. VI.
23o MYSTERES DE MITHRA
2
( )
Drexel, Das Kastell Stockstadt, 1910, p. 77.
L'ART MITHRIAQUE 23l
(!) Mon. 173, 225 3., 226, 280, 284. Cf. supra,. p. 37, ûg. 3, p. 28, fig. 2.
(
2
)
Mon. 65, 217.
(
3
)
Mon. 3o.
(
4
)
Mon. 38, 119, i58.
(
5
)
Observation communiquée par M. Drexel.
(
6
)
Voy. p. ex. la note au monument 235.
(
7
)
Sidon : cf. infra p. 240; Londres : mon. 267; cf. infra p. 245. —
Cf. M. M. M. mon. 220.
232 MYSTÈRES DE MITHRA
(!) Voyez les exemples réunis par Drexel, p. 77. — Cf. supra, p. 23on. 1.
2 Cf. supra, p. 5i et la note.
( j
234 MYSTÈRES DE MITHRA
(
l
) Cf. infra, p. 240 — Quand j'ai examiné cette statue chez M. de
Clercq, il m'a montré un bouchon de marbre, qui s'appliquait exacte-
ment sur le trou de la tête, de façon à en dissimuler l'orifice et qui parait
perdu depuis.
s'être
236 MYSTERES DE MITHRA
(
1
)
Cf. supra, p. 140, fig. 19.
(
2
)
Cf. supra, p. 109, fig. 12.
(
3
)
M. M. M., I,p.88, n. 3 ; g3, n. 3; 90,11. 6 ; 96, n. 9; 99, n. 3; io3 n. 3 ;
OUVRAGES GÉNÉRAUX
Grill, Diepersische Mysterienreligion und das Christentum, igo3.
Roeses, Uber Mithrasdienst, Stralsund, igo5.
Dill, Roman Society from Nero to Marcus Aurelius, London, igo5,
p. 584-626.
S. Reinach, ha morale du mithraïsme dans Cidtes, mythes et reli-
gions, II (1906), p. 220 ss.
G. Wolff, Ueber Mithrasdienst und Mithrden, Frankfurt, 1909.
Glaser, Ueber die Religion des Mithras (Neue kirchl. Zeitschr.),XIX
(1908), pp. 1062-1070.
Martindale, The religion of Mithra dans Lectures on the History of
Religion, II, Londres, 19 10.
Kluge, Der Mithrakult, 191 1 (cf. Loisy, Rev. hist. lit. relig., 1912,
p. 392).
On trouvera un appendice important sur la diffusion du mithriacisme,
comparée à celle du christianisme, dans Harnack, Ausbreitung des
Christentums, II 2 p. 270 (cf. supra p. 201, n. 1). Autres parallèles
,
:
Die Religion des Mithras a été republié Kleine Schriften, p. 252 ss.
L'ouvrage étendu d'Eisler, Weltenmantel und Himmelszelt, Munich,
1910, contient des essais nouveaux d'interprétation de certaines repré-
sentations mithriaques et des rapprochements curieux des doctrines des
mystères avec la cosmogonie orphique (p. ex. 406 ss.). Cf. supra, p. 106,
n. 2 ; 107, n. 3.
J,
Toutain, Les Cultes païens dans l'empire romain, ire partie,
t. pp. 121-177, a consacré un chapitre au culte de Mithra et spéciale-
II,
ment à sa diffusion cf. supra, p. 3i, n. 1.
;
NOUVEAUX MONUMENTS
Nous ne donnons pas ici la liste des inscriptions découvertes depuis
ou
l'année 1900. Les latines sont reproduites dans le Corpus provisoire-
ment enregistrées dans l'Année e'pigraphique de Cagnat. — Quelques
textes grecs intéressants (Farasha, Amasia, etc.) ont été signalés dans
les notes du volume, pp. 14, n. 2 26, n. 1 28. n. 1.
; ;
ASIE
Rhodandos (Farasha) en Cappadoce. Mithréum (?) avec inscr.
bilingue gréco-araméenne Grégoire, C.-R. Acad. Inscr., 1908, p. 434 ss.
:
GRECE
Patras cf. supra, p. 32, n. 1.
;
ROME
Bas-relief de Mithra tauroctone découvert au Camp Prétorien et
i8g5, p. 178 ss cf. Rômische Mitt., XI, p. 218. Cette peinture a déjà été
;
ITALIE
Ostie. Nouveau mithréum, Notizie degli Scavi, 1909, p. 17; cf.
PAYS DANUBIENS
L'exploration archéologique des pays danubiens amène continuelle-
ment découverte de nouveaux monuments mithriaques. Il s'en trouve
la
d'inédits, notamment à Bucharest. Les notes suivantes n'ont pas la pré-
tention d'être complètes pour la Roumanie et la Serbie.
16
242 MYSTÈRES DE MITHRA
THRACE
G. Kazarow, Nouveaux monuments de Mithra en Bulgarie (Bulletin
de la Société archéologique bulgare, II, 1911, pp. 46-69), publie les bas-
reliefs suivants :
DALMATIE
Particulièrement important est le mithréum de Konjica, Patsch.,
Wissensch. Mitt. aus 'Bosnien und der Hercegovina, VI, 1898, p. 34 ss;
cf.CIL, III, 14222 1 14617 et supra, p. 164, fig. 21.
,
DACIE
Apulum. Le prof. Albert Cserni, directeur du musée de Carlsbourg
(Gyula Fehérvar) a eu l'obligeance de m'envoyer des photographies des
sculptures mithriaques qui y sont conservées. Outre les monuments
M. M. M., n os 192^", 193, 199 et 200, qui y ont été transportés, ce musée
possède actuellement un quatrième bas-relief de Mithra tauroctone,
malheureusement très mutilé, découvert à Maros-Porto, où il servait
de banc à une maison, et un groupe de ronde bosse d'un rocher entouré
d'un serpent analogue au n° 200, mais sans Mithra.
H
A ermannstadt Musée Bruckenthal, a) trois fragments (n os i557,
,
PANNONIE
Prétendu Éon mithriaque, à Agram ; cf. Reinach, Rép. de la sta-
tuaire, t. II, p. 477, n° 5, C'est en réalité un Icare, ce héros étant souvent
dans cette région placé sur les tombeaux; cf. Vjesnik, VII (igo3),
p. 229, n» 33 [note de M. Drexel].
Les monuments mithriaques d'Agram ont été reproduits Vjesnik,
VIII (i9o5j, p. 60 ss. [note de M. Drexel].
Poetovio (Pettau). M. Gurlitt y a découvert successivement deux
mithréums; cf. M. M. M., II, p 365, n° 22*"; CIL, III, i 4 34525-34
244 MYSTÈRES DE MITHRA
Wien, 1899, Beiblatt, p. 55 s., p. 58 s.; cf. aussi Ibid., p. 54, n° 5 (bas-
relieftrouvé dans une grotte au milieu d'un bois) et CIL, III,
14343 1 - 7.
Ertesitô, igo3, p. 234, cf. Ibid., p. 229 Cf. Hampel, A ttnuaire Musée
National hongrois, 1905, pi. communiquée par M. Ham-
V, n. 9 [indic.
pel]. Un moulage à Rome : Catalogo délia mostra archeologica nelle
Terme di Diocleziano, 1911, p. 68.
GERMANIE
Des fouilles récentes et surtout l'exploration méthodique des stations
du Limes ont enrichi encore notre collection déjà si considérable de
monuments allemands de Mithra. Je ne cite que les publications prin-
cipales. Les inscriptions sont dans le Corpus XIII.
Les monuments du Wurtemberg ont été repris par Sixt, Die
rômischen Inschriften und Bildwerke Wùrttembergs Stuttgart, 1900, ,
XVII, pp. 7ss.,2i ss.) et de Gross Krotzenburg (mon. 247, 2476/s; cf.
Limes, XX, no 23, pp. i3 ss., 29 ss.).
Zazenhausen (cf. mon. 3og). Bas-reliefs. Sixt, Fundberichte ans
Schwaben, VII (1900), p. 40.
Stockstadt. Mithréum très important, construit sans doute en
APPENDICE 245
XXII ss.
BRETAGNE
Londinium (mon. n° 267). Haverfied, On a mithraic relief found in
London (Archaeologia, LX, p. 43 ss.), 1906. Cf. Journal of Roman
studies, I lign), p. i63, pi. XXII-XXIV. Un « Attis » découvert à
Londres {ibid. p. 167, fig. 28) est peut-être un dadophore mithriaque.
Borcovicum (mon. 273). Bosanquet, The roman camp at Housesteads
(Archaeologia Aeliana, XXV), Newcastle, 1904, p. 225 ss.
Les monuments trouvés en Bretagne ont été réunis par Hicks dans
Bruton, The roman fort at Manchester, 1909, p. 34 ss.
246 MYSTÈRES DE MITHRA
GAULE
L'inscription 5u (CIL, XIII, 379) a été falsifiée, et il en résulte que
« jusqu'à nouvel ordre, Mithra n'est point venu dans les Pyrénées »
(Jullian, Revue des études anciennes, 191 1, p. 3o).
Intaranum, Entrains (Nièvre). Mithréum et sculptures Bull, soc :
n° 280 —
n° 422, Bourg-Saint-Andéol =
M. M. M., n° 279 n 142, —
Arles =
M. M. M., n° 281 —
n° 340, Vienne =
M. M. M., n° 277) et
ceux d'Entrains cités plus haut, contient un certain nombre de sculp-
tures qui pourraient être mithriaques (Dadophore Narbonne, 624 :
;
cf. 627 ss. Tète de Mithra (?) Toulouse; 1028, etc.; cf. 938. Tête de
:
ESPAGNE
AFRIQUE
APPENDICE 2 47
TEXTES NOUVEAUX
Pour compléter la série des textes grecs et latins relatifs au culte de
Mithra, que nous avons cités M. M. M., t. I, p. 36i ss nous ajouterons ,
quelques passages nouveaux qui ont été publiés depuis 1900, ou qui
nous avaient précédemment échappé.
Ambrosiaster, Comm in epist. ad Ephes., V, 8 (Migne, P. L., XVII,
col. 3g6 A) « Tenebrae ignorantia sunt... Denique pagani in tenebris
:
TTâaav ttôXiv Kai xdipav Kai -rràv ëGvoç biéireiç Kai KaGd-rrep tôv oûpa-
vôv Ttepixopeûeiç ëxwv Trepi aeauxôv xoùç xôpouç xwv àaxpujv, oûxai
T
Kai xr|v okouuévr|v izâoav biéireiç. MiGpav ae TTépaai Xéjovaw Qpov
AiyJTrxioi, au yàp eîç kûkXov xàç wpaç àfexç Aiôvuaov 0r|(3aîor
Ae\qpoi bè biirÀr) Trpoan.Yopia Tiuûiaiv, "ATTÔÀXuuva Kai Aiôvuaov
XéYovxeç. Trepi aè Gnpîa, Trepi aè Gudbeç, -rrapd aoû Kai ae\r|vr| xf|v
àKxîva Xaufîdvei. XaXbaîoi bè àaxpwv f|Yeuôva A-éyouaiv. Cf. sur ce texte
Reitzenstein, Poimandres, p. 281, et ma Théologie solaire, p. 454, n. 1.
Psellus cite à plusieurs reprises les mystères de Mithra :
Ta uèv yàp "EXeuaivia Kai r\ MiGpiaKr] xe\exr) xà uèv àvexa Kai TroiuTrfi
c
àbuxov Kai xô uèv âoeXjèq èKeîvo Kai uaviwbeç
YTravoiYvucriv
eïaeiaiyûvaiov xoîç xeXexdpxaiç xeipoiYWYOûuevov Trap'uiv Kai ô ixéyaç ,
c
'H\iov ôv MiGpav àTTOKaXoOai.
Rufin, Hist.eccl., XI, 22 (p. io25, éd. Mommsen) Basilica quaedam :
p. i53, n. 1 ;
c) Un fragment sur les hérésies, écrit entre 392 et 450, qui fait suite
INDEX ALPHABÉTIQUE
A Aphrodite,cf. Vénus
Apparatorium, 177.
Ablutions, 142, 161. Apulum, 45.
Absidata, 180. Aquilée, 65, 72, 227, 231
Acceptio, 160. Aquincum, 45.
Achéménides (pas divinisés), 92 s.; Aradus, 32.
cf. Rois. Araméen (langue), 12.
Administration, 74 s., 79. Ares, cf. Mars.
Aeternus (empereurs), 99; cf. Temps. Aretè, 112.
Afrique, 57 s., 67, 75. Aristocratie adore Mithra, 10, 13,
Ahura-Mazda, 2, 5, 7, 11, 14, 18, 21, 84, 215.
Ahriman, 112, 138, 141, 142, 145. Armée (culte dans 1'), 39, 76, 79.
Aigle, 155 n. 1. Arménie, 12 s., 17, 28 n. 1, 35.
Air, 116 ss. Arshtât, 6.
Alexandre du Capitole, 222. Art mithriaque, 221 ss. —
provincial,
Alexandrie, 32, 92, 213 ss. 228 —imité par l'art chrétien, 237.
Ame divisée en trois, 114 n. 3, 144 Artagnès, 14, 111, 128. cf. Verethra
n. 1 — préexistence, 144 — vie ghna.
future, 145 s. Artaxerxès, 8, 10.
Amshaspands, 2, 5. Artémis tauropole; 21, cf. Diane.
Anâhita (Anaïtis), 8, 10, 11, 14, 17 Atar, 111.
n. 1, 19, 23 n. 2, 25 n. 3, 111 — Atargatis, cf. dea Syria.
et Cybèle, 189. Ateliers de fabrication d'ex-votos,
Anankè, 111, cf. Fatalisme. 225 ss.
Anauni, 217. Athéna, cf. Minerve.
Andros, 32 n. 2. Athènes, 32.
Anges, 113. Atlas, 125 n. 3.
Animaux (culte des), 156 s. Attis, 19, 189, cf. Grande Mère.
Années (divinisées), 124. Aurélien, 88, 197, 210.
Anti-dieux, 113. Ascension de Mithra, 139.
Autistes, 170. Asha, 111.
Antiochus de Commagène, 14, 24, 95. Ashi Varluhi, 6.
252 MYSTERES DE MIÏHRA
Bel, 11.
Commagène, 13 s., 28 n. 1, 35, 40,
Bellone, 34.
Commode, 38. 83, 87 s.
Bergers à la naissance de M., 132. Communion, 163 ss.,
Confirmation, 161.
Bige de la Lune, 120 n. 3.
Conflagration du monde, 148.
Boulogne, 55.
Bretagne, 56s., 78.
Constance, 211.
Constantin, 211.
Constellations, 125; cf. Zodiaque.
c Continence, 142.
Calendrier perse, 9.
Corbeau, 136, 164 — (corax), grade
155 s., 159.
Cappadoce, 12 s., 23 s., 28 n 1,
2,
, 183.
Diane, 111, 114; cf. Artémis.
Feu, 18 — feu inextinguible, 23,
Dioclétien, 49, 88, 210.
100, 114, 171 —
feu féminin, 114
Dion Chrysostome, 22.
n. 1, 116 s. — ravage le monde,
Dioscures, 125.
147; cf. Conflagration.
Dolichénus (Jupiter), 35, 47, 188. Fin du monde, 147.
Drvàspa, 111. Firmicus Maternus, 211.
Fonctionnaires, 73 s., 82.
Fons perenm's, 115.
Fortuna, 95 — primigenia, 111 —
Eau, 115, 116 — usage rituel, 161, des rois, 95 s. 99 —
Augusti, 97
163. du peuple romain, 96; cf. Tychè.
Échelle symbolique, 145. Fourmi, 137.
Église et pouvoir divin des empe- Fravashi, 94.
reurs, 104; cf. Christianisme. Frères, 159 n. 4, 201 n. 3.
Heddernheim, 53.
Héliodore (Éthiopiques), 194 n. 2.
Q
Pallas (écrivain), 82. Quadrige de Zeus, 118 s — du
Pain consacré, 163. Soleil, 119
Pannonie (culte en), 45 s., 62, 72 —
carrières de P., 227.
Pàrendî, 6
R
Participants, 159.
Patras, 32 n. 1.
Rashnu, 6.
Patrons, 175.
Repas de Mithra, 139.
Père (Mithra),] 46— grade, 155, 158 s.
Repas sacré, 163 s., 188 n. 4
— Pater patrum, 159 Pères, 171. — Résurrection, 147 s.
Pergame, 222 s., 232.
Rétie, 50, 71.
Perses, 1 ss; cf. Achéménides.
Rhin (culte sur le , 54.
Perse (grade), 155 s., 158, 165.
Rhône (vallée du), 68.
Phénicie, 32.
Rituel en Perse, 6 s. — en Asie
Philostrate, 194 n.
Phrygie, 12, 19, 28. n. 1.
2.
Mineure, 23 ss., 26 s — en Occi-
dent, 153 ss.; cf. Hymnes.
Pierre génératrice, 132.
Rois (dévotion à Mithra), 8, 14 cf. ;
Scarbantia, 49.
Schwarzerden, 55.
INDEX ALPHABETIQUE 257
Scorpion, 137. T
Sculpture impériale, 224; cf. Art.
Séleucides, 95.
Tarragone, 59.
Sept (chiffre), 122.
Tarse, 28.
Sérapis, 188; cf. Isis.
Tatouages, lfil n. 4.
Serpent, 116 s., 137.
Taureau et Mithra, 135 s. — immo-
Servants, 158.
lation du T., 137 s., 191 s. — T. à
Sévères, 88; cf 196.
la fin du monde, 147 — T. de la
Shamash, 11, 21, 123, 129.
Lune, 120.
Sharêvar, 111.
Taurobole, 86, 190 s.
Sicile, 67.
Temples détruits, 209 s.. 214 ss.
Sidon,
Temps, 124 - T. infini, 107 s., 112.
32.
Siècles (divinisés), 124.
Terre 110, 115 ss. — (culte) 193.
Sodalicia, cf. Collèges.
Thaumaturgie, 169.
Sol cornes, 99 — conservator, 99 —
Thémis, 111.
invictus (culte), 196 ss.; cf. Soleil.
Théodose, 217.
Soldat {miles), grade, 155, 158, 160,
Théophores (noms), 33.
164, 240.
Thrace (culte en), 43.
Soleil, 120, 122 s., 146 — et Mithra, Tiridate, 26 n. 79 n. 3, 85.
18, 21, 133 s.- médiateur, 129 s. — 1,
Sol.
Tychè des 95 s.
rois, — des villes,
solaire, 193 s.; cf.
96 s.; cf Fortuna.
« Soleil de justice », 203.
Types traditionnels reproduits dans
Sorores, 190.
l'art, 233; cf. 106.
Sources, 115.
Spelaea, 167 s.
Sraosha, 5 s.
Stace, 36. V
Stigmates, 161 s.
Stoïcisme et Mithra, 22. Vallum d'Hadrien, 57.
Subventions au culte, 87. Vanainti, 111.
Succellus, 186 n. 5.
Varuna, 2.
Superstitions, 126 s.
Vayu, 8.
Syncrétisme, 186 ss.
Vespasien, 37, 45.
Syrie, 33 — cultes syriens, 62, 188
Vétérans, 59 ss., 79.
- marchands syriens, 61 ss.
Vents, 116.
Syrus (sens), 62.
Vénus (Aphrodite), 111, 114 n. 1,
122, 146.
Verethraghna, 5, 21; cf. Artagnès.
258 MYSTERES DE MITHRA