Chimiebacinfo
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MINISTERE DE L’EDUCATION
CHIMIE
4ème année de l'enseignement secondaire
Sciences de l’informatique
Les auteurs
Khaled BOUJLEL
Professeur Universitaire
Les évaluateurs
Cet ouvrage de Chimie est destiné aux élèves des classes de quatrième année de l’enseigne-
ment secondaire, Sciences de l’Informatique. Il est rédigé conformément au nouveau
programme.
Dans ce manuel nous avons essayé de responsabiliser l’élève en l’impliquant dans la construc-
tion de son savoir, et ce, en lui proposant des activités appropriées qui sont à caractère théo-
rique ou expérimental. Pour profiter de l’interprétation donnée après chaque activité propo-
sée, le lecteur est appelé à réaliser des tâches expérimentales et à réfléchir aux questions qui
lui sont suggérées.
Les expériences proposées sont facilement réalisables. Elles font appel à un matériel simple et
à des produits chimiques qu’on peut manipuler sans risque si on respecte les règles d’hygiène
et de sécurité.
Des fenêtres accompagnent certains passages du cours en vue d’aider l’élève à se rappeler
certaines connaissances utiles à la compréhension des contenus et de fournir des outils néces-
saires pour le traitement des données.
Afin de permettre à l’élève de faire le point sur ses connaissances acquises, nous avons
proposé, avant chaque série d’exercices, une série de questions-tests dont la réponse est repé-
rable directement dans le cours.
Nous avons essayé également d’offrir un choix varié d’exercices en nombre raisonnable, et ce,
pour laisser l’initiative à l’enseignant de construire ses propres énoncés dont la réponse ne
sera pas, à l’avance, à la disposition des élèves.
Dans une perspective d’ouverture, des textes scientifiques en rapport avec le contenu du thème
abordé sont choisis et donnés à la fin du chapitre. Leur lecture est conseillée car elle permet
à l’élève d’élargir sa culture scientifique et d’avoir une ouverture sur le milieu environnant.
Les auteurs seraient reconnaissant aux lecteurs qui prendraient la peine de leur faire part des
remarques et suggestions, du point de vue contenu et approches, participant ainsi à améliorer
la production actuelle et les en remercient d’avance.
Les Auteurs
3
SOMMAIRE
Contenu Page
A. Réaction d'une solution d'un acide fort avec une solution de base forte 11
B. Etude d'une réaction d'oxydoréduction 18
Exercice résolu 25
L’essentiel du cours 26
Fiche expérimentale 27
Exercices d'évaluation 29
A. Détermination d'une quantité de matière par la mesure d'une masse, d'un volume
ou d'une concentration 35
B. La conductance 41
Exercice résolu 45
L’essentiel du cours 47
Fiche expérimentale 48
Exercices d'évaluation 50
Exercice documentaire 55
Document 56
THEME II : ELECTROCHIMIE
CHAPITRE 3 : PILE ELECTROCHIMIQUE : PILE DANIELL
A. Transfert direct d'éléctrons entre un oxydant et un réducteur 61
B. Pile électrochimique : PILE DANIELL 62
C. Autres exemples de piles électrochimiques 69
Exercice résolu 73
L’essentiel du cours 75
Fiche expérimentale 76
Exercices d'évaluation 77
Document 80
4
Contenu Page
CHAPITRE 4 : ELECTROLYSE
A. Le phénomène d'électrolyse : exemple de réaction imposée 83
B. Electrolyse à électrodes attaquables 86
C. Electrolyse à électrodes inattaquables 92
D. Les accumulateurs 95
Exercice résolu 101
L’essentiel du cours 103
Fiche expérimentale 104
Exercices d'évaluation 105
Exercice documentaire 109
Document 110
5
DECOUVREZ VOTRE LIVRE
LA CHIMIE ORGANIQUE
Les différents
chapitres du
thème
Le numéro et le
titre du chapitre
Une photographie
liée au chapitre CHAPITRE 5
LES ALCOOLS ALIPHATIQUES SATURÉS OBJECTIFS Les objectifs
- Nommer un alcool connaisant sa formule semi développée.
- Donner la formule semi-développée d'un alcool connaissant son nom.
- Distinguer les trois classes d'alcools.
- Distinguer un isomère de chaîne d'un isomère de position.
PRÉREQUIS
Isomérie
Les composés organiques de même formule brute et de formules semi-dévelop-
pées différentes sont des isomères.
suscité par
de façon à attribuer aux différentes ramifications les indices les plus faibles.
2. Le nombre d'atomes de carbone de la chaîne principale détermine le nom de
l'alcane.
Les prerequis
3. La formule semi-développée du 2,2-diméthylpropane est :
la photographie CH3
|
CH3–C–CH3 .
|
CH3
4. L'alcane dont la formule semi développée est donnée ci dessous a pour nom le
2-méthylbutane.
113
Exercice résolu
Enoncé
La masse molaire d'un monoalcool aliphatique saturé (A) est égale à 74 g.mol-1.
LES ALCOOLS ALIPHATIQUES SATURÉS
1. Déterminer la formule brute de (A).
2. Trouver les formules semi-développées et les noms des alcools répondant à cette
Un exercice
formule brute.
Le cours Le groupe hydroxyle -OH confère aux alcools des propriétés chimiques particulières qui défi-
nissent la fonction alcool: on dit que -OH est un groupe fonctionnel et le carbone qui le porte
est appelé carbone fonctionnel.
générale des alcanes pour
déterminer la formule
générale des alcools
celle de l'hydrocarbure saturé correspondant par substitution
d'un atome d'hydrogène par un groupe hydroxyle -OH. La
formule brute d'un hydrocarbure saturé est de la forme
La formule générale d'un alcool est de la forme: R-OH où R représente un groupe hydrocar- aliphatiques saturés. CnH2n+2 ; en conséquence la formule brute de l'alcool
boné. Dans le cas où R est un groupe alkyle (-CnH2n+1), l'alcool est dit alcool aliphatique saturé. correspondant est CnH2n+1OH.
Sa formule générale s'écrit alors : CnH2n+1 - OH. Si M désigne la masse molaire moléculaire de l'alcool (A) on
a:
Exemples M = (12 x n) + 1 x (2n +1) + 17 = 74.
D'où n = 4.
CH3–OH
Méthanol
CH3–CH2–OH
Ethanol
L'alcool (A) a pour formule brute C4H9OH.
- Appliquer les règles de 2. Les formules semi-développées possibles pour l'alcool (A)
Des conseils
CH3–CH–CH3
|
OH
CH3
|
CH3–CH2–C–CH3
|
OH
nomenclature des alcools. sont :
CH3–CH2–CH2–CH2–OH
CH3–CH2–CH–CH3
butan-1-ol
butan-2-ol
et une
|
Propan-2-ol 2-méthylbutan-2-ol
|
OH
CH3–CH–CH2–OH 2-méthylpropan-1-ol méthode de
CH3
Remarques
Une molécule organique peut présenter plusieurs groupes fonctionnels alcool (-OH) il
s'agit alors d'un polyalcool.
CH3
|
CH3–C–OH
|
2-méthylpropan-2-ol
résolution
CH3
Exemple : le glycérol CH2OH-CHOH-CH2OH
114 121
6
DÉCOUVREZ VOTRE LIVRE
L'ESSENTIEL DU COURS
• Un alcool est un composé dont la molécule comporte le groupe hydroxyle -OH lié à un
atome de carbone ne formant que des liaisons simples avec des atomes de carbone ou
d'hydrogène .La formule générale d'un alcool aliphatique saturé est CnH2n+1-OH.
L’essentiel • Le nom de l'alcool s'obtient en remplaçant le ''e'' final de l'alcane dont il dérive par le
suffixe "ol". Ce suffixe est précédé de l'indice de position du groupe hydroxyle sur la
chaîne principale.
R3
|
R1–C–OH
|
R2
R1, R2 et R3 sont des groupes alkyles qui peuvent être identiques ou différents.
• Les isomères de chaîne sont des composés organiques de même formule brute qui
présentent le même groupe fonctionnel greffé sur des chaînes carbonées de nature diffé-
rente. L'indice de position du groupe fonctionnel est le même pour ces isomères.
• Les isomères de position sont des composés organiques ayant la même chaîne carbonée
et des indices de position différents pour le groupe fonctionnel.
123
EXERCICE D'EVALUATION
FICHE EXPERIMENTALE VERIFIER SES ACQUIS
Une fiche 2. Modéliser, à l'aide des bâtonnets fournis, les liaisons entourant l'atome de carbone.
3. Dessiner la structure spatiale obtenue et préciser le type de géométrie ainsi que la valeur de
l'angle de liaison autour de l'atome de carbone.
de position du groupe hydroxyle –OH différents.
C. Q.C.M
A.1. En utilisant la boite de modèles atomiques, réaliser les modèles moléculaires de tous les
Choisir la bonne réponse.
CH3
|
Des exercices
alcools de même formule brute C4H10O. Ecrire la formules semi-développée de chacun des 1. . L'alcool de formule semi-développée CH3–CH–CH–CH3 a pour nom :
|
alcools modélisés.
A.2. Représenter ces composés en mettant en évidence les liaisons établies par l'atome de
carbone fonctionnel.
a) le pentan-2-ol ;
b) le 2-méthylbutan-3-ol ;
OH
d’évaluation
A.3. Indiquer la classe de chaque alcool et donner son nom. c) le 3-méthylbutan-2-ol.
A.4. Parmi les alcools trouvés, proposer un couple d'isomères de chaîne et un couple d'isomè-
res de position. 2. L'alcool primaire de formule brute C4H10O à chaîne ramifiée est :
B. Reprendre les mêmes activités dans le cas où la formule brute de l'alcool est C5H12O. a) le butan-1-ol ;
b) le 2-méthylpropan-1-ol ;
c) le butan-2-ol.
124 125
EXERCICE DOCUMENTAIRE
LES BIOCARBURANTS DOCUMENT
Les biocarburants sont des carburants d'origine végétale issus de la biomasse (d'où le surnom LE MÉTHANOL
de « carburants verts »). Il existe deux grandes catégories de biocarburants : les biocarburants
PRÉSENTATION
à base d'huile végétale et les biocarburants à base d'alcools.
Le méthanol, premier composé de la série des alcools, est de formule CH3OH. Il est connu
• Les biocarburants à base d'huile végétale depuis 1661 et sa structure a été déterminée en 1835. Cet alcool est produit en très grande
Les carburants à base d'huile végétale sont obtenus à partir de végétaux tels que le colza, le quantité (environ 25 millions de tonnes par an dans le monde) car il est utilisé dans plusieurs
tournesol, le soja, etc. secteurs industriels.
Le carburant obtenu à partir d'huile végétale est appelé Biodiesel. Le méthanol fond vers -95°C, bout à 64,7°C et il a une densité de 0,79 à la température de
Il peut être utilisé pur dans un moteur diesel, ou mélangés (entre 5 à 30% en volume) avec du 20°C. C'est un produit toxique dont l'absorption, sous forme liquide ou gazeuse, peut provo-
petrodiesel (diesel classique). quer la cécité.
documentaire
modifications du moteur sont nécessaires pour l'adapter à ce nouveau carburant plus corrosif.
Il existe des véhicules flex fuel, très fréquents au Brésil, qui peuvent utiliser deux ou trois CO (g) + 2 H2 (g) A CH3OH
types de carburants et qui peuvent ainsi fonctionner soit à l'essence soit à l'éthanol.
En fonction des proportions d'essence et d'éthanol, on note ces différents types de carburants UTILISATION
de la lettre "E" suivie du pourcentage d'éthanol dans le mélange.
Exemple : E85 (nommé Supéréthanol) qui contient 85 % d'éthanol en volume et 15 % d'es- La moitié de la production mondiale de méthanol est utilisée pour la synthèse du méthanal (ou
sence. E100 désigne ainsi l'éthanol pur.
L'éthanol peut être aussi transformé en ETBE (éthyl tertio butyl éther). Ce produit, résultant
de la synthèse de l'éthanol avec l'isobutène, peut être mélangé à l'essence à hauteur de 15 %
formaldéhyde) servant comme matière de base de la préparation des résines thermodurcissa-
bles. Les matériaux thermodurcissables sont des polymères très utilisés dans la fabrication des
ustensiles de cuisson, des tuyaux plastiques, etc.
11% de la production mondiale de méthanol est utilisée à titre de solvant surtout pour certai-
Un document
scientifique
en volume en remplacement du tétraéthylplomb. nes gommes et vernis.
Tout comme l'éthanol, le méthanol (ou alcool de bois) peut être utilisé comme substitut à l'es- 10% de la quantité produite est utilisée pour produire du méthyltertiobutyléther (MTBE) princi-
sence. Il peut être produit à partir du gaz naturel (avec un coût équivalent à celui de l'essence) pal additif des essences sans plomb. oxydation
CH3–OH CH3Cl
ou à partir de ressources renouvelables contenant du carbone (algues, résidus forestiers, Le reste de la production mondiale H
C==O (chlorométhane)
charbon et autres déchets organiques). Il peut être également mélangé à l'essence (M85, M100, du méthanol (soit 29 % environ de
etc.). la production totale) sert à la fabri- H déshydration substitutions
intermoléculaire
Le butanol est fabriqué à partir d'avoine, de betteraves et de canne à sucre. cation d'intermédiaires de synthèse (méthanal)
avec le 2-méthylpropan-2-ol
(le chlorométhane CH3Cl, la CH3–NH2
Questions méthylamineCH3–NH2, etc.) (méthylamine)
CH3
1. Qu'est-ce qu'un biocarburant ? La répartition de l'utilisation indus- (MTBE) |
2. Citer les alcools qui sont à la base des biocarburants. Donner leurs formules semi-développées. trielle de méthanol est récapitulée CH3–O–C–CH3
3. Citer quelques plantes qui sont à l'origine de la préparation des biocarburants à bases d'alcools. dans le document ci-contre : |
CH3
4. Peut-on utiliser l'éthanol pur comme carburant ?
5. Donner la proportion en éthanol du biocarburant E85.
128 129
7
MESURE D'UNE QUANTITE
DE MATIERE
– Définir l’équivalence.
– Citer les caractères d’une réaction de dosage.
– Déterminer une quantité de matière à partir des résultats d’un dosage acide-base
ou d’un dosage par oxydoréduction.
PREREQUIS
Réaction acide-base
1. Une base est une entité chimique capable de capter un ion hydronium H3O+ au
cours d’une réaction chimique.
2. Un acide fort s’ionise totalement dans l’eau.
3. Une base forte s’ionise partiellement dans l’eau.
4. L’équation chimique de la réaction d’une solution d’acide fort avec une solution
de base forte se réduit à : H3O+ + OH- → 2 H2O.
Réaction d’oxydoréduction
1. Un reducteur est une entité chimique capable de céder des électrons.
2. Lors d’une réaction d’oxydoréduction le réducteur subit une oxydation.
3. Une réaction d’oxydoréduction correspond à un transfert d’électrons entre l’oxy-
dant d’un couple redox et le réducteur d’un autre couple redox.
4. Les couples : Fe2+/Fe, MnO4-/Mn2+, S4O62-/ S2O32- et HCO3-/CO32- sont des couples
redox.
5. L’équation chimique : MnO4- + 6 H3O+ + Fe2+ → Mn2+ + Fe3+ + 12 H2O est
correctement écrite.
10
DÉTERMINATION D’UNE QUANTITÉ DE MATIÈRE
A L’AIDE D’UNE RÉACTION CHIMIQUE
I.2. Interprétation
Dans les solutions aqueuses (SA) et (SB) de départ la concentration molaire des ions hydronium
H3O+ et celle des ions hydroxyde OH- sont égales :
[H3O+](SA) = 10-2 mol.L-1 et [OH-](SB) = 10-2 mol.L-1.
Le pH du mélange est égal à 7, on en déduit que la molarité des ions hydronium H3O+ est égale
à 10-7 mol.L-1. Comme le produit ionique de l’eau [H3O+][OH-] est égal à 10-14 à la tempéra-
ture ambiante on en déduit que la concentration molaire des ions hydroxyde OH– est aussi
égale à 10–7 mol.L–1.
11
Cette diminution de la concentration des ions hydronium H3O+ et des ions hydroxyde OH- ne
peut pas être due à une simple dilution car, si c’était le cas, les concentrations molaire des ions
hydronium H3O+ et des ions hydroxyde OH- seraient égales à 5.10–3 mol.L-1 puisqu’on a multi-
plié le volume par deux. On doit donc admettre que les ions hydronium H3O+ ont réagi avec
les ions hydroxyde OH- selon une réaction totale et rapide.
L’équation chimique de la réaction qui s’est produite est :
Les ions sodium Na+ et les ions chlorure Cl- ne participent pas réellement à la réaction (ce sont
des ions spectateurs), cette réaction est donc spécifique des ions hydronium H3O+ et des ions
hydroxyde OH-. L’équation chimique précédente peut être simplifiée en écrivant :
Cette réaction acide base est souvent appelée réaction de neutralisation de l’acide par la base.
12
Ajouter par fraction de 1 mL la solution d’hydroxyde de sodium. Mesurer à chaque fois le pH
après avoir homogénéisé la solution par agitation et suivre la variation du pH et de la couleur
de la solution (figure 2). Pour un volume de base ajouté VB inférieur à VB.E la couleur de la
solution est jaune et son pH est inférieur à 7. VB.E désigne le volume de la solution de base
ajouté pour observer la couleur verte de la solution.
1. Indiquer comment varie le pH du mélange au fur et à mesure de l’addition de la solution de
base. Interpréter.
2. Quel est le caractère du mélange dans le cas où VB est supérieur à VB.E ? Expliquer.
3. Etablir la relation entre les quantités d’ions hydronium et d’ions hydroxyde dans le cas où
on observe l’apparition de la couleur verte de la solution.
I.4. Interprétation
Le pH augmente par addition de la soude ce qui correspond à une diminution de la concentra-
tion molaire des ions hydronium H3O+. Ces ions réagissent avec les ions hydroxyde OH-
apportés par la solution d’hydroxyde de sodium selon la réaction acide-base rapide et totale:
H3O+ + OH- → 2 H2O (1).
Pour VB < VB.E
La quantité d’ions hydroxyde OH- ajoutée (nOH- = CB.VB) est inférieure à la quantité initiale
d’ions hydronium H3O+ (nH3O+ = CA.VA = 10-4 mol). Dans cet état du système, les ions hydro-
xyde OH- (réactif limitant de la réaction (1)) disparaissent complètement et le milieu reste
acide ; ce qui explique la persistance de la coloration jaune du BBT.
Pour VB = VB.E
La quantité d’ions hydroxyde OH- ajoutée (nOH- = CB.VBE = 10-4 mol) est égale à la quantité
initiale d’ions hydronium H3O+. Dans cet état du système, les ions H3O+ provenant de la solu-
tion d’acide chlorhydrique et les ions OH- apportés par la solution d’hydroxyde de sodium sont
mélangés dans les proportions stœchiométriques de la réaction (1). On dit qu’on a atteint
l’équivalence acido-basique.
Comme le pH est égal à 7, la concentration molaire des ions hydronium H3O+ est tel que :
[H3O+] = [OH-] = 10-7 mol.L-1
la solution est alors neutre ce qui explique la coloration verte du BBT.
En conséquence les ions hydronium H3O+ provenant de la dissociation de l’acide chlorhy-
drique ont réagi complètement avec les ions hydroxyde OH- apportés par la base.
Tout se passe comme si les ions hydronium H3O+ et les ions hydroxyde OH- présents en solu-
tion sont issus de la réaction d’ionisation de l’eau :
H2O + H2O H3O+ + OH-.
Pour VB > VB.E
La quantité d’ions hydroxyde OH- ajoutée est supérieure à la quantité initiale d’ions
hydronium H3O+. Dans cet état du système, les ions hydronium H3O+ (réactif limitant de la
réaction (1)) disparaissent totalement. Par conséquent les ions hydroxyde ne sont pas complè-
tement consommés et le milieu est donc basique ; ce qui explique l'apparition de la couleur
bleue du BBT et la valeur du pH supérieure à 7.
13
I.5. L'équivalence acido-basique
a. Définition de l'équivalence
L'équivalence acido-basique est obtenue dans le cas où la quantité d'ions hydronium H3O+
susceptible d'être fournie par la solution d'acide est égale à la quantité d'ions hydroxyde OH-
susceptible d'être fournie par la solution de base.
A l'équivalence les réactifs H3O+ et OH- sont donc en proportion stoechiométrique. On a alors:
n(H + = CA . VA (a)
3 O )acide
Remarques
a) Les relations (a) et (b) ne sont valables que pour un monoacide et une monobase respec-
tivement.
14
I.6. Généralisation
Des expériences similaires avec d'autres solutions d'acides forts et de bases fortes conduisent
aux mêmes résultats. Ainsi l'équation chimique de la réaction entre l'acide et la base est de la
forme :
H3O+ + OH- → 2 H2O
et l'équivalence acido-basique est obtenue dans le cas où :
n ( H O+ ) = n (OH< )
3 acide base
II. APPLICATION : DOSAGE D'UN ACIDE FORT PAR UNE BASE FORTE ET
RECIPROQUEMENT
II.1. Définition
Le dosage d'une solution d'acide fort par une solution de base forte de concentration molaire
CB connue consiste à déterminer la concentration molaire inconnue CA de l'acide.
Réciproquement le dosage d'une solution aqueuse de base par une solution d'acide de concen-
tration molaire CA connue consiste à déterminer la concentration molaire inconnue CB de la
base.
II.2. Activité : Réalisation pratique du dosage d'un acide fort par une base forte
a. Réalisation d'un dosage approximatif
Soit à doser une solution aqueuse de chlorure d'hydrogène (acide fort) de concentration
molaire CA inconnue par une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium (base forte) de concen-
tration molaire CB égale à 0,1 mol.L-1. Pour cela :
- introduire dans un erlenmeyer (ou éventuellement un bécher) propre un volume VA (égal
à 10 mL par exemple) de la solution aqueuse de chlorure d'hydrogène mesuré à la pipette,
- ajouter deux ou trois gouttes de bleu de bromothymol (BBT) et noter la couleur de la solu-
tion (figure 3a),
- rincer la burette avec l'eau distillée puis avec un faible volume de la solution d'hydroxyde
de sodium,
- remplir la burette avec la solution d'hydroxyde de sodium en prenant soin de ne pas laisser
des bulles d'air et effectuer le réglage du zéro de la burette en vidant le surplus de solution dans
un bécher,
- placer l'erlenmeyer sur un agitateur magnétique après y avoir introduit un barreau aimanté,
- mettre en marche l'agitateur magnétique,
- ajouter par petites fractions la solution d'hydroxyde de sodium tout en agitant et surveiller
la couleur de la solution,
15
- arrêter l'addition de la solution de base au premier millilitre qui change la couleur du BBT
(figure 3b). Noter le volume VB de la solution de base ajouté.
(a) (b)
Figure 3 : Réalisation pratique du dosage d'une solution d'acide fort par une base forte
16
A l'équivalence acido-basique on a :
n(H + = n (OH< )base
3 O )acide
C B VB. E
CA =
VA
0,1x 12,3
Application numérique : CA = = 0,123 mol.L-1.
10
II.4. Réalisation pratique du dosage d'une solution de base forte par une solution d'acide fort
Pour réaliser le dosage de la soude par l'acide chlorhydrique il faut introduire la solution de
soude dans un bécher (ou dans un erlenmeyer) propre avec deux ou trois gouttes de bleu de
bromothymol (BBT) et ajouter goutte à goutte la solution d'acide chlorhydrique jusqu'au
virage de l'indicateur du bleu au jaune.
Exercice d'entraînement
Enoncé
On prépare une solution (S) de volume 1L par dissolution d'une masse m d'hydroxyde de
sodium environ égale à 4 g dans de l'eau distillée.
1. Déterminer la valeur approximative de la concentration molaire CB de cette solution.
2. Pour connaître, avec une meilleure précision, la valeur de cette concentration, on dose
un volume VB égal à 10,0 mL de la solution (S) par une solution d'acide chlorhydrique de
concentration molaire CA = 0,1 mol.L-1.
a) Ecrire l'équation chimique de la réaction de dosage.
b) Donner ses caractères.
3. Le volume de la solution nécessaire pour atteindre l'équivalence est VA.E = 10,5 mL.
Déterminer la concentration de la solution (S).
Donnée : masse molaire de l'hydroxyde de sodium M(NaOH) = 40 g.mol-1.
Solution
quantité d'hydroxyde de sodium dissoute n
1. CB = = NaOH
volume de la solution (S) V
17
Application numérique :
4
CB = = 0,1 mol.L-1 ; cette valeur de la concentration est approximative.
40 x 1
2. a) L'équation chimique de la réaction de dosage est : H3O+ + OH- → 2 H2O.
b) Cette réaction est rapide, totale et spécifique des ions hydronium H3O+ et des ions
hydroxyde OH- .
Figure 4. Décoloration de la
solution de permanganate.
En effet :
n(Fe2+) = 20 x 0,05.10-3 = 10-3mol.
et
n(MnO4-) = 5 x 0,04.10-3 = 2.10-4 mol.
La réaction entre une solution contenant des ions permanganate et une solution
de fer (II) en milieu acide est rapide, totale et spécifique des ions MnO4- et des
ions Fe2+.
19
1. Pour des volumes VOx inférieurs à un certain volume désigné par VOx.E le mélange est inco-
lore. Interpréter cette observation.
2. Pour des volumes VOx supérieurs à VOx.E le milieu réactionnel est de couleur violette.
a) Comparer n(Fe2+) = CRed.VRed à n(MnO4-)E = COx.VOx.E.
b) Expliquer la persistance de la couleur violette pour VOx supérieurs à VOx.E.
(a) (b)
Figure 5 : (a) Décoloration de la solution de KMnO4 par la solution de fer (II).
(b) Persistance de la coloration rose de la solution de KMnO4
I.4. Interprétation
L'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction qui s'est produite est :
MnO4- + 5 Fe2+ + 8 H3O+ → Mn2+ + 5 Fe3+ + 12 H2O (2).
Selon cette réaction les réactifs MnO4- et Fe2+ sont en proportion stoechiométrique si :
(n MnO< ) = 1 (n 2+ )
4 Fe
5
Comme la réaction est totale, si on introduit 1 mol de MnO4- pour 5 mol de Fe2+, les ions
MnO4- et Fe2+ disparaissent entièrement car ces réactifs seront en proportions stœchiométriques.
La couleur de la solution va donc dépendre des quantités de réactifs qui sont en présence. Pour
cela désignons par VOx.E le volume de la solution de KMnO4 ajouté pour observer la persis-
tance de la couleur violette de la solution.
Pour VOx < VOx.E
La quantité initiale d'ions Fe2+ est égale à nRed = CRed.VRed = 0,1.10-2 = 10-3 mol.
La couleur violette de la solution de KMnO4 disparaît instantanément car la quantité nOx d'ions
n
permanganate MnO4- introduite est inférieure à Re d soit 0,2.10-3 mol.
5
Les ions MnO4- constituent le réactif limitant ce qui explique la disparition de la coloration
violette.
20
Pour VOx > VOx.E
La quantité d'ions permanganate MnO4- introduite est supérieure à 0,2.10-3 mol, les ions MnO4-
sont en excès par rapport aux ions fer (II) Fe2+ et ne seront pas totalement consommés par la
réaction (2). Les ions Fe2+ disparaissent entièrement (c'est le réactif limitant) à la fin de la réac-
tion et l'excès de MnO4- colore la solution en violet.
Cette quantité de matière est égale au cinquième de la quantité initiale d'ions Fe2+ :
n Re d
nOx.E = .
5
n Re d 0,1.10 <2
Soit : nOx.E = = = 0,2.10-3 mol.
5 5
Dans cet état du système les ions MnO4- et les ions Fe2+ sont mélangés dans les proportions
stœchiométriques de la réaction (2) : on dit qu'on a atteint l'équivalence.
Au cours de la réaction des ions permanganate MnO4- avec les ions fer (II) Fe2+ l'équivalence
est réalisée lorsque les réactifs MnO4- et Fe2+ sont mélangés dans les proportions stœchiomé-
triques de la réaction d'oxydoréduction :
Soit VRed le volume de la solution de fer (II) de concentration molaire CRed et VOx.E le volume
de la solution de permanganate de potassium de concentration molaire COx nécessaire pour
obtenir l'équivalence.
21
La quantité nRed d'ions fer (II) fournis par le réducteur est :
n Re d
A l'équivalence : nOx =
5
CRed .VRed
soit : COx.VOX.E =
5
CRed .VRed
COx =
5.VOx.E
II.1. Définition
La manganimétrie est une technique volumétrique de dosage qui utilise comme réactif de
dosage une solution de permanganate de potassium en milieu acide.
Le dosage d'une solution contenant un réducteur Red par une solution de permanganate de
potassium de concentration molaire COx connue consiste à déterminer la concentration molaire
inconnue CRed du réducteur au moyen de la réaction d'oxydoréduction mettant en jeu les
couples redox Ox/Red et MnO4- / Mn2+.
Soit à doser une solution (SRed) de sulfate de fer (II) de concentration molaire CRed inconnue
par une solution (SOx) de permanganate de potassium de concentration molaire COx égale à
0,01 mol.L-1. Pour cela :
- introduire dans un bécher propre un volume VRed (égal à 10 mL par exemple) de la solu-
tion (SRed) de fer (II) mesuré à la pipette ;
- ajouter 5 mL environ, mesuré à l'éprouvette, d'une solution d'acide sulfurique de concen-
tration molaire égale à 1 mol.L-1 ;
22
- rincer la burette avec l'eau distillée puis avec un faible volume de la solution (SOx) ;
- remplir la burette avec la solution de permanganate de potassium et effectuer le réglage
du zéro de la burette en vidant le surplus de solution dans un bécher ;
- ajouter par fraction de 1 mL la solution (SOx) tout en agitant et surveiller la couleur de la
solution ;
- arrêter l'addition de la solution (SOx) au premier millilitre pour lequel la teinte violette
persiste. Noter le volume VOx de la solution (SOx) ajoutée.
- Refaire l'expérience en ajoutant d'abord, en une seule fois un volume V'Ox de la solution
de permanganate de potassium légèrement inférieur à VOx.
- Continuer à verser la solution de KMnO4 goutte à goutte jusqu`à persistance de la colo-
ration violette.
- Relever le volume ajouté à l'équivalence.
- Déterminer le volume moyen VOx.E de la solution oxydante ajouté à l'équivalence après
deux ou trois essais.
A l’équivalence on a :
(n Fe2+ )initial
(nMnO4- )ajouté =
5
CRed .VRed
Soit : COx.VOX.E =
5
5 COx VOx.E
CRed =
VRe d
23
Exercice d'entraînement
Enoncé
On dose un volume VRed = 20 mL d'une solution (S) de sulfate de fer (II) FeSO4, acidifiée
par l'acide sulfurique, par une solution de permanganate de potassium KMnO4 de concen-
tration C0x = 1,38.10-2 mol.L-1. L'équivalence est atteinte pour un volume versé de la solu-
tion de permanganate de potassium V0x.E = 14,5 mL.
1. Ecrire l'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction et préciser ses caractères.
2. Déterminer la concentration molaire CRed de la solution de sulfate de fer (II).
3. Déterminer la masse m de sulfate de fer (II) nécessaire pour préparer un litre de la solu-
tion (S).
Donnée : la masse molaire du sulfate de fer (II) FeSO4 est égale à 156 g.mol-1.
Solution
1. L'équation chimique de la réaction de dosage s'obtient en combinant les deux demi-
équations des deux couples redox MnO4-/Mn2+ et Fe3+/Fe2+ de telle manière que les
électrons s'éliminent.
5 x 1,38.10 -2 x 14,5
CRed = = 0,05 mol.L-1.
20
quantité de sulfate de fer dissoute nFeSO4 m
3. CRed = = =
volume de la soluution (S) V M FeSO4 V
• Une réaction de dosage doit être rapide, totale et spécifique de l'entité chimique à doser.
• Dans le cas du dosage d'un monoacide par une monobase, à l'équivalence acido-basique
on a :
CA.VA = CB.VB.E
- http://www.ilemaths.net/phys_1s-determination-quantite-matiere.php
- http://mdmaths.site.voila.fr/Chimie/site/lamole/quantite.htm
- http://www.yazata.com/?do=Documents_view&id=3833
- http://www.ac-grenoble.fr/phychim/prem/tp/prems/chaffard/rappels2.htm
26
FICHE EXPERIMENTALE
I. OBJECTIFS
Déterminer expérimentalement:
a) la concentration molaire CB init d'une solution commerciale d'un déboucheur des conduites
sanitaires par un dosage acido-basique;
b) la concentration molaire d'une solution (SRed) d'eau oxygénée par un dosage manganimé-
trique.
Les déboucheurs des conduites sanitaires sont des produits ménagers qui contiennent de l'hy-
droxyde de sodium ou de l'hydroxyde de potassium en solution aqueuse concentrée. Pour
déterminer leur concentration molaire nous les dosons par une solution aqueuse de chlorure
d'hydrogène.
Mélanger 10 mL de la solution commerciale du déboucheur avec suffisamment d'eau pour
obtenir 50 mL de solution diluée (S1). Doser 20 mL de cette solution (S1) par une solution
aqueuse de chlorure d'hydrogène de concentration molaire CA = 0,15 mol.L-1. Noter le volume
de la solution d'acide pour obtenir l'équivalence.
1. Ecrire l'équation chimique de la réaction de dosage.
2. Déterminer la concentration molaire CB de la solution (S1).
3. En déduire la concentration molaire CB init de la solution commerciale.
4. En déduire la masse m de soude dissoute dans un litre de déboucheur.
Nota
Les solutions de déboucheurs doivent être manipulés avec précaution en respectant les consi-
gnes suivantes :
- se munir de lunettes de protection ;
- utiliser une paire de gants ;
- se servir d'une poire à pipeter pour aspirer la solution par la pipette ;
- en cas de contact accidentel, laver immédiatement à l'eau. Si les yeux sont atteints les
laver aussi longuement à l'eau et consulter un ophtalmologue.
27
B. Détermination de la concentration d'une solution d'eau oxygénée
Soit à doser une solution d'eau oxygénée de concentration molaire CRed inconnue par une solu-
tion (SOx) de permanganate de potassium de concentration molaire COx égale à 0,01 mol.L1.
Pour cela :
- introduire dans un bécher propre un volume VRed (égal à 10 mL par exemple) de la solution
d'eau oxygénée mesuré à l'aide d'une pipette ;
- ajouter 5 mL environ, mesuré à l'éprouvette, d'une solution d'acide sulfurique de concentra-
tion molaire égale à 1,0 mol.L-1;
- rincer la burette avec l'eau distillée puis avec un faible volume de la solution (SOx) ;
- remplir la burette avec la solution de permanganate de potassium et effectuer le réglage du
zéro de la burette en vidant le surplus de solution dans un bêcher ;
- ajouter goutte à goutte la solution de permanganate de potassium jusqu`à persistance de la
coloration violette ;
- relever le volume ajouté à l'équivalence ;
- déterminer le volume moyen VOx.E de la solution oxydante ajouté à l'équivalence après deux
ou trois essais.
1. Ecrire l'équation chimique de la réaction de dosage sachant que les couples redox mis en jeu
sont MnO4-/Mn2+ et O2/H2O2.
2. Etablir la relation qui permet de calculer la concentration de la solution d'eau oxygénée à
l'équivalence.
3. Calculer la concentration molaire CRed de la solution d'eau oxygénée.
28
EXERCICES D'EVALUATION
VERIFIER SES ACQUIS
C. Q.C.M.
29
2. Une réaction de dosage doit être :
a) totale, lente et spécifique de l'entité chimique à doser;
b) totale rapide et spécifique de l'entité chimique à doser;
c) limitée et rapide.
30
UTILISER SES ACQUIS DANS DES SITUATIONS SIMPLES
Les masses molaires atomiques sont données dans le tableau périodique à la fin du manuel.
Le volume molaire des gaz sera pris égal à 24 L.mol-1.
Exercice n°1
Exercice n°2
On dose un volume VA = 20 mL d'une solution (SA) d'acide chlorhydrique par une solution
d'hydroxyde de sodium de concentration CB = 0,1 mol.L-1 en présence de BBT. Le virage de
cet indicateur coloré se produit pour un volume de la solution basique ajouté égal à 15 mL.
1. Ecrire l'équation chimique de la réaction acide-base.
2. Déterminer la concentration molaire CA de la solution (SA).
Exercice n°3
On dose un volume VRed = 20 mL d'eau oxygénée par une solution acidifiée de permanganate
de potassium de concentration COx = 0,1 mol.L-1. L'équivalence a lieu pour un volume de la
solution titrante VOx.E = 18,4 mL.
1. Ecrire l'équation chimique de la réaction de dosage sachant qu'elle met en jeu les couples
redox O2/H2O2 et MnO4-/Mn2+.
2. Calculer la concentration molaire CRed de la solution d'eau oxygénée.
Exercice n°4
31
UTILISER SES ACQUIS POUR UNE SYNTHESE
Exercice n°5
Les détartrants pour cafetière vendus dans le commerce contiennent, comme seule espèce
chimique ayant un rôle acido-basique, de l'acide sulfamique NH2SO3H(sd). On veut détermi-
ner le pourcentage en masse P d'acide sulfamique d'un tel détartrant. Pour cela, on prépare
100 mL d'une solution (S) contenant 1,00 g de détartrant. L'équation chimique de la réaction
de dissolution de l'acide sulfamique dans l'eau est :
On dose 10,0 mL de la solution (S) avec une solution d'hydroxyde de sodium de concentration
CB = 0,100 mol.L-1.
1. Ecrire l'équation chimique de la réaction acide-base.
2. Le volume à l'équivalence est de 9,9 mL. Déterminer la quantité nA d'acide dans le volume
de solution dosé, et dans 100 mL de la solution (S).
3. En déduire la masse d'acide correspondante.
4. En déduire le pourcentage massique d'acide sulfamique dans le détartrant étudié.
Le pourcentage massique P est égal au quotient de la masse de soluté par la masse de
massesoluté
détartrant : P =
massedétartrant
Exercice n°6
Le sulfate de fer (II) hydraté se présente sous la forme de cristaux verts de formule
FeSO4,nH2O. On se propose de déterminer n. Pour cela, on prépare une solution (S) de ce sel
de concentration massique C = 30,0 g.L-1.
1. Décrire le mode de préparation de 100 mL de (S).
2. Comment caractériser la présence d'ions fer (II) dans (S) ?
3. On dose un volume VRed =10,0 mL de la solution (S) par une solution acidifiée de perman-
ganate de potassium de concentration molaire COx = 0,020 mol.L-1.
a) Décrire le dispositif expérimental nécessaire pour réaliser ce dosage en précisant la
verrerie utilisée.
b) Comment peut-on repérer l'équivalence ?
c) Le volume versé à l'équivalence est VOx.E =10,8 mL. Déterminer la concentration
molaire de la solution (S).
d) En déduire la valeur du nombre n.
32
CHAPITRE 2
33
OBJECTIFS
– Déterminer la quantité de matière d'un solide, d'un liquide ou d'un gaz par
mesure de sa masse ou de son volume.
– Déterminer la quantité de matière d'une entité chimique en solution à partir de
sa concentration molaire.
– Déterminer la conductance (G) d'une solution électrolytique.
– Tracer la courbe d'étalonnage représentant G = f (C) à partir de la mesure de la
conductance de solutions titrées de même nature.
– Exploiter la courbe d'étalonnage G = f (C) pour déterminer la concentration
molaire inconnue d'une solution.
PRÉREQUIS
Le volume molaire VM d'une espèce chimique A est le volume occupé par une mole de cette
espèce. Il s'exprime en L.mol-1.
D'après cette définition le volume VA d'un échantillon de matière pure contenant l'espèce
chimique A et la quantité de matière nA correspondante sont reliés par :
V
VA = nA.VM ⇔ nA = A (2).
VM
Dans cette relation, VA s'exprime en L, nA en mol et VM en L.mol-1. Les volumes VA et VM sont
mesurés dans les mêmes conditions de température et de pression.
D'après la relation (2), la quantité de matière nA contenue dans un échantillon d'une espèce
chimique à l'état gazeux A peut être déterminée par la mesure du volume VA de l'échantillon à
température et à pression connues.
36
Exemple
Un échantillon de dihydrogène occupe un volume VH2 = 2 L mesuré à 20°C et sous une pres-
sion égale à 1,013.105 Pa. Le volume molaire des gaz dans ces conditions est VM = 24,0 L.mol-1.
La quantité de dihydrogène n H2 contenue dans l'échantillon est :
VH2 2
n H2 = = = 8,33.10-2 mol.
VM 24
• que la masse volumique ρA d'une espèce chimique A est égale au quotient de la masse
m
mA d'un échantillon de cette espèce par le volume VA qu'il occupe :ρA = A .
VA
• la densité dA d'une espèce chimique A par rapport à l'eau est égale au quotient de la
masse volumique ρA de cette espèce par la masse volumique ρeau de l'eau : dA = A .
eau
D'après la relation (1), la quantité de matière nA contenue dans l'échantillon de volume VA est:
m A A VA
nA = = (3)
MA MA
Dans cette relation VA s'exprime en L, ρA en g.L-1, M A en g.mol-1 et nA en mol.
Si on exprime la densité dA de l'espèce chimique A en fonction de sa masse volumique ρA et
la masse volumique de l'eau ; la relation (3) devient :
eau .d A .VA
nA = (4)
MA
Dans cette relation VA s'exprime en L, ρeau en g.L-1, M A en g.mol-1 et nA en mol.
Remarques
a) La masse volumique peut être exprimée en g.cm-3 dans le cas où le volume est exprimé en
cm3.
37
b) La masse volumique varie peu avec la température. Elle diminue quand la température
augmente à pression constante (à cause des phénomènes de dilatation). Cependant il existe
quelques rares exceptions dont l'une est l'eau liquide de 0°C à 4°C :
Température en °C 0 4 15 20 25
-3 0 ,99987 1,00000 0,99913 0,99823 0,99707
Masse volumique en g.cm
Pour des calculs sans grande précision on pourra prendre pour la masse volumique de l'eau
la valeur de 1 g.cm-3 même pour des températures autres que 4°C.
Exemples
a) La masse volumique de l'or solide est : ρAu = 19,3 g.cm-3 et sa masse molaire atomique est:
MAu = 197,0 g.mol-1.
Un échantillon d'or de volume VAu = 4 cm3 contient une quantité de matière nAu :
V 19, 3 x 4
nAu = Au Au = = 0,39 mol.
M Au 197, 0
b) Le chloroforme CHCl3 liquide a une densité d par rapport à l'eau égale à 1,48. Un échan-
tillon de chloroforme de volume V = 1 L contient une quantité de matière nchloroforme :
.d.V 1 x 1, 48 x 1000
nchloroforme = eau = = 12,39 mol.
M 119, 5
Exercices d'entraînement
Premier exercice
Enoncé
Une solution (S) d'éthanol C2H6O à 95% en volume contient 95 mL d'éthanol dans 100 mL
de solution. La densité de l'éthanol par rapport à l'eau est d = 0,79.
1. Calculer la masse molaire M de l'éthanol.
2. Calculer la quantité d'éthanol n contenue dans un volume V = 1 L de la solution (S).
Solution
1. La masse molaire de l'éthanol est :
M = 2 x MC + 6 x MH + MO = 2 x 12 + 6 x 1 + 16 = 46 g.mol-1.
2. Le volume V' d'éthanol contenu dans V =1 L de la solution (S) est :
95
V' = .V = 0,95 x 1000 = 950 mL = 950 cm3.
100
D'après la relation (4) la quantité n d'éthanol contenue dans 1 L de la solution (S) est :
eau . d.V ' 10 3 x 0,79 x 0,95
n= = = 16,3 mol.
M 46
38
Deuxième exercice
Enoncé
Solution
Désignons par m1 la masse de l'eau, par m2 la masse du saccharose, par m la masse d'un
échantillon de la solution de saccharose et par V le volume de cette solution.
D'après la relation de définition de la concentration molaire on peut écrire pour un cons-
tituant X :
nX m mX m
CX = or nX = X d'où : CX = . D'autre part on a ρsln = on en déduit :
V MX M X .V V
m
V= donc :
s ln
m . m s ln
CX = X s ln = X . s ln = %X .
M X .m m MX MX
Dans cette relation, la masse volumique de la solution est exprimée en g.L-1 et MX est
exprimée en g.mol-1.
Applications numériques
m1
- Le pourcentage en masse d'eau est égal à . La masse molaire de l'eau est :
m
M H 2 O = 18 g.mol-1.
m1 90
- Le pourcentage en masse d'eau est égal à = .
m 100
La masse volumique de la solution est ρsln = 1,038.103 g.L-1. D'où :
90 x 1,038 .10 3
CH 2O = = 51,9 mol.L-1.
100 x 18
m 10
- Le pourcentage en masse du saccharose est égal à 2 = .
m 100
La masse molaire du saccharose est : Msaccharose = 342,3 g.mol-1 ; d'où :
10 x 1,038 .10 3
Csaccharose = = 0,303 mol.L-1.
100 x 342,3
39
III. DE LA CONCENTRATION MOLAIRE A LA QUANTITE DE MATIERE
Exemple
Exercice d'entraînement
Enoncé
La concentration molaire C d'une solution aqueuse (S) de glucose est égale à 0,10 mol.L-1.
1. Calculer la quantité n de glucose contenue dans V = 100 mL de la solution (S).
2. Calculer la masse m de glucose dissous dans V = 100 mL de la solution (S).
On donne la masse molaire du glucose M = 180 g.mol-1.
Solution
1. La quantité de glucose n contenue dans V = 100 mL de la solution (S) est :
n = C . V = 0,10 x 0,1 = 0,01 mol.
2. La masse m de glucose dissoute dans 100 mL de la solution (S) est :
m = n . M = 0,010 x 180 = 1,80 g.
40
B. LA CONDUCTANCE
I. LA CONDUCTANCE D'UNE PORTION DE SOLUTION ELECTROLYTIQUE
I.1. Définition
La conductance G d'une portion de solution électrolytique est égale à l'inverse de sa résistance
électrique R : 1
G= . G s'exprime en siemens (S) et R en ohms (Ω)
R
Dans la suite on ne considérera que les portions de solutions électrolytiques qui se comportent
comme des conducteurs ohmiques obéissant ainsi à la loi d'Ohm U = R.I où U est la tension
appliquée aux bornes de la portion de solution, R est sa résistance et I représente l'intensité du
courant qui la traverse.
I I
U=R.I= soit : G = .
G U
Dans cette relation G s'exprime en siemens (S), I en ampères (A) et U en volts (V).
Figure 3a. Schéma du montage électrique permettant de mesurer Figure 3b. Dispositif expérimental permettant de mesurer
la conductance d'une solution électrolytique la conductance d'une solution électrolytique
Verser dans le bécher 100 mL d'une solution aqueuse (S) de chlorure de sodium NaCl. Utiliser
l'ampèremètre et le voltmètre sur le calibre alternatif. Régler le générateur de basses fréquen-
ces (GBF) en tension sinusoïdale de fréquence 500 Hz et de valeur efficace U = 2 V.
41
Rincer les électrodes à l'eau distillée et éliminer l'eau de rinçage délicatement avec du papier
filtre. Plonger complètement les électrodes dans la solution de chlorure de sodium.
Mesurer la tension U aux bornes des deux électrodes et l'intensité I du courant qui traverse le
circuit. Déterminer ensuite la valeur de la conductance G de la portion de solution électroly-
tique.
I.3. Facteurs ayant une influence sur la valeur de la conductance d'une portion
de solution
Remarque
42
II. DETERMINATION D'UNE CONCENTRATION PAR CONDUCTIMETRIE
Comme la conductance varie avec la concentration du soluté, cette variation peut être mise à
profit pour déterminer la concentration d'une solution contenant un électrolyte dissous.
II.1. Activité
A partir d'une solution de chlorure de sodium de concentration molaire égale à 0,05 mol.L-1,
préparer par dilution des solutions de différentes concentrations molaires (C). Mesurer pour
chaque solution la conductance en utilisant les mêmes électrodes et le même écartement, le
même volume de solution et en opérant à la même température. Compléter le tableau suivant:
43
Remarque
Exercice d'entraînement
Enoncé
On prépare une solution (S1) en diluant 5 fois une solution (S) d'un sérum physiologique
(qui est une solution aqueuse de chlorure de sodium NaCl). La conductance G1 de la solu-
tion (S1) obtenue est égale à 2,6.10-3 siemens. Pour tracer la courbe d'étalonnage, on
mesure dans les mêmes conditions la conductance de quelques solutions de chlorure de
sodium de différentes concentrations molaires. Les résultats sont :
Solution G(mS)
1. La courbe d'étalonnage
représentant la variation de
la conductance en fonction 2 mS
de la concentration molaire
2x10-2 mol.L-1
de l'électrolyte a l'allure
ci-contre :
C (mol.L-1)
44
2. D'après la courbe d'étalonnage G = f(C), la conductance G1 = 2,6.10-3 siemens
correspond à une concentration C1 ' = 3,1.10-2 mol.L-1. La concentration massique est :
C1 = C1 ' . MNaCl
C1 = 3,1.10-2 x 58,5 = 1,81 g.L-1.
3. Comme la solution (S1) est obtenue en diluant 5 fois la solution (S) de concentration
massique C, alors :
C
C1 = d'où C = 5.C1 = 5 x 1,813 = 9,07 g.L-1.
5
4. La valeur trouvée pour la concentration est environ égale à celle qui est indiquée sur
l'étiquette par le fabricant. La valeur de la concentration est donc en accord avec l'indi-
cation fournie.
Exercice résolu
Enoncé
La solution de chlorure de calcium Aguettant, proposée en ampoule de volume V = 10 mL,
contient 1g de chlorure de calcium hydraté CaCl2,xH2O dissous. On veut déterminer la
valeur de x par conductimétrie.
Pour étalonner la cellule conductimétrique, on dispose de quelques solutions de chlorure
de calcium de différentes concentrations C. Le tableau ci-dessous donne la conductance
G de ces différentes solutions :
45
Solution
Méthode et conseils
Solution
de résolution
46
L'ESSENTIEL DU COURS
• La quantité de matière n contenue dans un échantillon de masse m d'une espèce
chimique de masse molaire M est donnée par la relation :
m
n=
M
Dans cette relation m s'exprime en g, n en mol et M en g.mol-1.
• La quantité de matière n d'une espèce chimique dissoute dans une solution de concen-
tration C et de volume V se déduit de la relation :
n = C.V
Dans cette relation n s'exprime en mol, V en L et C en mol.L-1.
47
FICHE EXPERIMENTALE
DETERMINATION DE LA CONCENTRATION
D'UNE SOLUTION DE SERUM PHYSIOLOGIQUE
I. OBJECTIFS
II. MANIPULATION
Par dilution d'une solution (S0) de chlorure de sodium de concentration molaire égale à
0,05 mol.L-1, préparer 100 mL de solutions de concentrations molaires C variable. Pour cela,
prélever de la solution (S0) un volume v dont on déterminera la valeur compte tenu de la
concentration C désirée, l'introduire dans une fiole jaugée de 100 mL et compléter jusqu'au
trait de jauge avec de l'au distillée.
Reproduire et compléter le tableau suivant :
Solution (S1) (S2) (S3) (S4) (S5) (S6)
C(10-3 mol.L-1) 1,0 2,0 3,0 5,0 8,0 10,0
v (mL)
48
Vider le bécher et rincer,à l'eau distillée,le dispositif (bécher et électrodes).
Refaire les mêmes opérations avec les solutions (S2), (S3), (S4), (S5) et (S6) .
Regrouper les résultats obtenus dans le tableau suivant :
49
EXERCICES D'EVALUATION
VERIFIER SES ACQUIS
1. La mesure de la masse d'un échantillon d'une espèce chimique, de masse molaire connue,
permet de déterminer la quantité de matière contenue dans cet échantillon.
2. Deux flacons de même capacité, contenant respectivement du dioxygène gaz et du diazote
gaz pris dans les mêmes conditions de température et de pression, ne renferment pas la
même quantité de matière.
3. Une solution aqueuse de chlorure de sodium NaCl, de concentration 0,2 mol.L-1 et de
volume 200 mL, contient 10-2 mol de NaCl.
4. La conductance d'une portion de solution électrolytique est égale au quotient de la tension
U appliquée à cette portion de solution par l'intensité I du courant qui la traverse.
5. L'unité de la conductance dans le système international (SI) est le siemens (S).
6. La conductance d'une solution électrolytique ne dépend que de sa concentration.
C. Q.C.M
51
UTILISER SES ACQUIS DANS DES SITUATIONS SIMPLES
Les masses molaires atomiques sont données dans le tableau périodique à la fin du manuel.
Le volume molaire des gaz sera pris égal à 24,0 L.mol-1.
Exercice n°1
Exercice n°2
Exercice n°3
Exercice n°4
Pour prévenir la déshydratation d'un patient, on peut effectuer des injections de solution
aqueuse de fructose C6H12O6 de concentration molaire égale à 0,28 mol.L-1.
1. Déterminer la quantité de fructose contenue dans 500 mL de solution.
2. En déduire la masse de fructose correspondante.
Exercice n°5
52
UTILISER SES ACQUIS POUR UNE SYNTHESE
Exercice n°6
Exercice n°7
Exercice n°8
Pour pouvoir rejeter dans une rivière une eau polluée par les ions nitrate NO3- il faut que celle-
ci ait une concentration massique maximale de 50 mg.L-1 en ions nitrate.
1. Calculer la concentration molaire maximale [NO3-]max autorisée en ions nitrate.
2. Un industriel veut éliminer un volume de 10 m3 de déchets liquides dont la concentration
massique en ions nitrate est égale à 15 g.L-1.
53
a) Calculer la quantité d'ions nitrate dans le volume de déchets liquides.
b) Calculer le volume d'eau que l'industriel doit ajouter aux déchets pour que les déchets
liquides dilués puissent être déversés dans une rivière.
Exercice n°9
54
EXERCICE DOCUMENTAIRE
DE LA BETTERAVE AU SUCRE
Le texte ci-dessous présente les différentes étapes nécessaires pour la production du sucre à
partir de la betterave.
1. Réception et lavage de la betterave
Dès l'arrachage, la betterave est rapidement transportée par camion jusqu'à la sucrerie la plus
proche où elle est acheminée par tapis roulant vers un lavoir.
2. Découpage et extraction
Une fois lavée, la betterave est découpée en fines lanières appelées "cossettes". Les cossettes
circulent alors dans un long cylindre rempli d'eau tiède où le sucre est extrait et se trouve
mélangé à l'eau. Au terme de cette étape, on obtient un liquide chargé de sucre.
3. Purification
Le jus sucré obtenu doit être nettoyé de ses impuretés. On emploie pour cela du lait de chaux
et du dioxyde de carbone qui forment des précipités retenant ces impuretés. Le mélange filtré
produit un jus sucré clair et propre, constitué de 13% de sucre et de 87% d'eau environ.
4. Evaporation et cristallisation
Porté à ébullition dans des chaudières successives, le jus sucré se transforme progressivement
en sirop contenant environ 65% de saccharose. Lorsque le sirop atteint une concentration favo-
rable à la formation de cristaux (la concentration est supérieure à la solubilité : solution sursa-
turée), on introduit de très fins cristaux de sucre qui vont amorcer le processus de cristallisa-
tion. On obtient alors un sirop coloré contenant plusieurs cristaux en suspension appelé "masse
cuite".
5. Essorage et séchage
La masse cuite est acheminée dans des turbines tournant à grande vitesse. Le sirop coloré est
évacué tandis que le sucre blanc cristallisé est projeté contre les parois où il est déposé. Lavé
par pulvérisation d'eau et de vapeur, il sera ensuite recueilli et séché par de l'air chaud puis
refroidi. Le sucre est enfin prêt pour la consommation.
QUESTIONS
1. Les pourcentages de sucre et d'eau dans « le jus sucré » présentés dans le paragraphe 3 sont
des pourcentages en masse. En admettant que le sucre de betterave est essentiellement consti-
tué de saccharose, calculer la concentration molaire du saccharose dans le jus sucré.
2. Calculer la concentration molaire de saccharose dans le sirop obtenu avant cristallisation.
3. En Tunisie on consomme 220 000 tonnes environ de sucre par an. Calculer la masse de jus
sucré qu'il faut obtenir chaque année pour couvrir la consommation tunisienne.
Données : masse molaire du saccharose : M = 342 g.mol-1 ; masse volumique du jus sucré :
ρjus = 1,2 g.cm-3 ; masse volumique du sirop ρsirop = 1,5 g.cm-3.
55
DOCUMENT
LA MESURE EN CHIMIE
EVOLUTION DE LA MESURE
Depuis l'analyse de l'air réalisée en 1777 par Lavoisier, des progrès considérables ont été réali-
sés dans le domaine de la mesure en chimie.
L'analyse chimique d'une substance nécessite :
- une identification des entités chimiques présentes ;
- une détermination de leurs concentrations.
Les techniques utilisées sont multiples. Elles sont basées sur des phénomènes physiques ou
chimiques. Elles évoluent sans cesse et permettent aujourd'hui de mesurer de quantités indé-
celables il y a quelques années.
Les mesures (de pH, concentration massique, densité etc.) effectuées lors d'analyses permet-
tent de mettre en oeuvre des traitements pour corriger les valeurs non conformes aux normes.
Ainsi le résultat d'une analyse de sang d'un patient permettra au médecin de prescrire un trai-
tement adapté en vue d'abaisser par exemple le taux de cholestérol ou d'urée.
Afin d'éviter la croissance d'algues et la prolifération de microbes, le pH d'une eau de piscine
doit être maintenue entre 7,0 et 7,4 et sa teneur en chlore doit être comprise entre 1 et 2g.m-3.
Si l'analyse donne des valeurs différentes de celles qui sont imposées par la norme, le traite-
ment de l'eau de piscine par des produits chimiques appropriés devient nécessaire.
56
COMMENT MESURER EN CHIMIE
Une mesure ne nécessitant pas une grande précision peut être réalisée avec un matériel simple:
il s'agit d'une mesure approximative. On pourrait citer, à titre d'exemples, la mesure du pH à
l'aide d'un papier pH, la détermination du taux d'alcoolémie par éthylotest, etc.
En revanche, une mesure précise nécessite un matériel plus élaboré. Par exemple une mesure
du pH se fera avec un pH-mètre et une détermination plus précise du taux d'alcoolémie dans
le sang est faite par un éthylomètre basé sur l'absorption des radiations infrarouges par les
molécules d'alcool.
Une mesure en continu permet de suivre, en temps réel, l'évolution d'une grandeur bien déter-
minée. Elle nécessite l'utilisation d'un capteur adapté.
Dans le cas de l'air atmosphérique, il est utile de connaître la teneur en ozone O3, en dioxyde
d'azote NO2 et en dioxyde de soufre SO2. Ces mesures peuvent s'effectuer d'une manière conti-
nue grâce à un système télémétrique qui donne les résultats en temps réel.
En revanche, cette mesure en continu ne s'applique pas pour toutes les espèces chimiques.Un
prélèvement s'impose. L'analyse du prélèvement donne un résultat ponctuel.Dans le cas de l'air
la mesure par prélèvement s'applique pour certains polluants tels que les hydrocarbures et
autres composés organiques volatils.
L'analyse non destructive est recommandée dans le cas d'échantillons disponibles en faible
quantité ou devant subir plusieurs types d'analyses.
Par exemple la détermination de la teneur en ions chlorure Cl- dans le sang d'un patient peut
être réalisée par un ionomètre sans pour autant détruire l'échantillon qui peut servir pour d'au-
tres analyses.
Dans le cas où on dispose d'une grande quantité de l'échantillon à analyser, on préfère une
mesure destructive car elle est de loin la moins coûteuse.
Par exemple la détermination de la teneur en ions chlorure Cl- d'une eau minérale peut être
réalisée par un dosage argentimétrique.
57
ELECTROCHIMIE
CHAPITRE 4 : ELECTROLYSE
CHAPITRE 3
PILE ELECTROCHIMIQUE
PILE DANIELL
PRÉREQUIS
Réaction d'oxydoréduction
1. Une oxydation correspond à un gain d'électron.
2. Une réaction d'oxydoréduction est une réaction de transfert d'électrons.
3. Le couple (Cu2+, Cu) est un couple redox, il est symbolisé par Cu/Cu2+.
4. L'équation formelle associée au couple Cu2+/Cu est : Cu + 2 e- Cu2+.
5. L'équation bilan de la réaction d'oxydoréduction mettant en jeu les deux couples
redox Cu2+/Cu et Zn2+/Zn est Cu2+ + Zn Cu + Zn2+
60
PILE ELECTROCHIMIQUE
PILE DANIELL
I.1. Activité
Mélanger, dans un bécher, 10 mL d'une solution aqueuse de sulfate de zinc ZnSO4 0,1 M et
10 mL d'une solution aqueuse de sulfate de cuivre CuSO4 0,1 M.
Introduire dans le bécher une lame de zinc Zn et une lame de cuivre Cu (figure 1).
Mélange de sulfate de
cuivre et de sulfate de zinc
I.2. Interprétation
Le zinc se recouvre d'un dépôt rouge de cuivre alors que la lame de cuivre reste sans change-
ment visible. Le système précédemment décrit contient les entités chimiques écrites dans
l'équation suivante:
Cu2+ + Zn (sd) Cu (sd) + Zn2+ (1).
Le dépôt de cuivre métallique observé sur la lame de zinc provient de la réaction d'oxydoré-
duction entre les ions Cu2+ de la solution et le zinc métallique.
L'élément cuivre passe donc de l'état ionique Cu2+ à l'état métallique Cu. Cette transformation
n'aurait pas pu se produire s'il n'y avait pas eu un transfert d'électrons du zinc vers les ions
Cu2+.
61
Ainsi, un ion Cu2+, arrivant au contact du zinc métallique Zn, lui prend deux électrons et se
transforme en cuivre métallique Cu. Le zinc métallique se transforme en ion Zn2+ qui passe
en solution.
Dans ces conditions de température et de concentration la réaction directe (+ 1) est spontanée.
Dans cette expérience le zinc Zn et l'ion cuivre (II) Cu2+, étant en contact, se transforment en
ions zinc (II) Zn2+ et en cuivre métallique suite à un transfert direct d'électrons.
Est-il possible de réaliser la même transformation sans qu'il y ait contact direct entre le zinc
Zn et l'ion cuivre (II) Cu2+ ?
Dans un premier bécher contenant une solution de Pour décaper la lame de zinc il suffit de la
sulfate de cuivre (II) (CuSO4) de concentration C1 plonger pendant quelques secondes dans une
égale à 0,1 mol.L-1, plonger une lame de cuivre Cu solution d'acide chlorhydrique 0,1 M
bien décapée. environ. La lame de cuivre doit être décapée
Dans un deuxième bécher contenant une solution de selon la même procédure mais en utilisant
sulfate de zinc (ZnSO4) de concentration C2 égale à une solution d'acide nitrique 0,1 M environ.
0,1 mol.L-1, plonger une lame de zinc bien décapée Les lames sont ensuite lavées à l'eau distillée.
également. On peut aussi décaper les lames en les frot-
tant au papier abrasif.
Relier les deux solutions électrolytiques par un pont
salin. Brancher un milliampèremètre en série avec un
résistor (R) et un interrupteur (K) entre les deux lames
métalliques (figure 2). Le pont salin est obtenu :
a) soit en imbibant un papier filtre, replié en
1) Qu'observe-t-on dès la fermeture de l'interrupteur ? éventail, d'une solution de nitrate de potas-
2) Quels sont les changements subis par les consti- sium par exemple) ;
tuants de la pile après une certaine durée ? b) soit en introduisant la solution de nitrate
de potassium additionnée de gélose dans un
3) Ecrire l'équation chimique de la réaction qui se
tube de verre à travailler en forme de U.
produit spontanément quand la pile débite.
Pour cela on dissout 5 g de nitrate de potas-
sium dans 50 mL d'eau. A cette solution on
ajoute 1g environ de gélose (agar-agar) et on
chauffe le mélange pendant quelques
minutes. On remplit tout de suite le tube en
U à l'aide d'une seringue avec la solution
chaude. On laisse le tube refroidir avant de
l'utiliser.
62
I.2. Interprétation
Il est donc possible en séparant le zinc Zn de l'ion cuivre Cu2+ (et le cuivre Cu de l'ion zinc
Zn2+) grâce à la réalisation de la pile, de mettre en évidence expérimentalement le transfert
d'électrons sous la forme d'un courant électrique. Pour cette pile, chaque couple redox est dans
un compartiment séparé: Cu2+/Cu est dans un compartiment et Zn2+/Zn est dans l'autre compar-
tiement.
Une demi-pile est formée d'un conducteur électronique (métal, alliage métallique ou
graphite) en contact avec un conducteur ionique (électrolyte).
L'apparition d'un dépôt de cuivre sur la lame de cuivre et la diminution progressive de la masse
de la lame de zinc témoigne d'une réaction chimique qui se déroule dans la pile.
Les électrons qui circulent à travers le circuit extérieur sont libérés, au niveau de la demi-pile
renfermant le couple redox Zn2+/Zn, par les atomes de zinc qui s'oxydent en ions zinc Zn2+,
et sont captés par les ions cuivre (II) Cu2+ qui se réduisent en Cu atomique au niveau de la
demi-pile renfermant le couple redox Cu2+/Cu. Au cours de cette transformation le transfert
des électrons du zinc métallique aux ions cuivre (II) Cu 2+ est indirect.
63
Les transformations qui se produisent effectivement dans chaque demi-pile sont :
La réaction spontanée qui se produit quand la pile débite du courant est symbolisée par l'équa-
tion :
Zn (sd) + Cu2+ → Zn2+ + Cu (sd)
Une pile électrochimique débite un courant parce qu'elle est le siège d'une réaction
d'oxydoréduction spontanée.
Remarques
1) Les bornes d'une pile sont ses deux extrémités, qui doivent être connectées aux conduc-
teurs extérieurs. Ces extrémités ne sont pas électriquement identiques. Pour cette raison
la pile est un dipôle dissymétrique. L'électrode siège d'une oxydation est appelée anode
et l'électrode siège d'une réduction est appelée cathode.
2) Si on ouvre le circuit à l'extérieur de la pile (en ouvrant l'interrupteur par exemple), le
courant ne passe plus et la réaction s'arrête également.
3) Lorsque la pile Daniell débite du courant il se produit spontanément la réaction d'oxydo-
réduction :
Zn (sd) + Cu2+ → Zn2+ + Cu (sd)
En conséquence, la concentration molaire des
ions Cu2+ diminue dans l'un des compartiments
e- e- e- e- e- e- e- e- e- e-
de la pile tandis que la concentration molaire des
e- e-
ions Zn2+ augmente dans l'autre. Le pont salin e- e-
PONT SALIN
assure donc la neutralité électrique des deux Cl– K+
solutions grâce au déplacement des ions disper-
sés dans la gélose. Si par exemple le pont salin
contient une solution de chlorure de potassium
2e- Zn2+ ZnSO4
gélifiée, les ions chlorure Cl- migrent vers la Zn
CuSO4
gauche et les ions potassium K+ migrent vers la
droite (figure 3) ce qui permet de conserver la
neutralité électrique de chaque compartiment. Figure 3 : Mouvement des porteurs de charge dans
la pile Daniell et dans le circuit extérieur
4) La fonction d'un pont salin peut être assurée par Paroi poreuse
une paroi poreuse appropriée :
64
I.3. Représentation de la pile Daniell et équation chimique associée
Zn Cu
Figure 4 Représentation schématique de la pile formée par les couples Cu2+/Cu et Zn2+/Zn
Dans cette représentation, le trait vertical représente une séparation entre deux phases et le
double trait représente le pont salin (ou la paroi poreuse). De chaque côté du pont salin se
trouve une demi-pile correspondant à un couple redox.
Remarques
1) Dans le symbole de la pile on indiquera les concentrations des entités chimiques ioniques
mises en jeu au cours du fonctionnement de la pile lorsqu'elles sont connues. Pour la pile
Daniell on écrit:
Zn|Zn2+ (C1) || Cu2+ (C2) |Cu.
2) Les traits de séparation entre phases ne doivent pas être confondus avec le trait incliné
utilisé dans le symbole d'un couple redox Ox/Red.
65
L'équation chimique associée à la pile Daniell représentée ci-dessus (figure 4) est :
Si on avait commencé par écrire l'équation chimique, il faudrait alors représenter la pile en
conformité avec cette écriture.
Les piles objets de l'étude abordée dans ce thème sont conventionnellement repré-
sentées soit par un schéma comportant des indications sur la nature des électrodes et
des solutions électrolytiques utilisées soit par le symbole Red1|Ox1 || Ox2|Red2 (Ox2
et Ox1 sont à l'état ionique et Red1 et Red2 sont à l'état métallique).
L'équation chimique associée à ce type de pile est de la forme :
Exercice d'entraînement
Enoncé
1/ Représenter par un schéma, la pile Daniell formée à partir des deux couples redox
Cu2+/ Cu et Zn2+/ Zn en plaçant le réducteur Cu à gauche dans le cas où on a :
[Cu2+] = 0,1 mol.L-1 et [Zn2+] = 0,02 mol.L-1
2/ Donner le symbole correspondant à ce schéma de pile.
3/ Ecrire l'équation chimique associée.
Cu Zn
Réponse
1/
I.4.a. Activité
Réaliser la pile Daniell décrite par la figure 4 et mesurer sa f.e.m E1 lorsque [Cu2+] = [Zn2+].
Zn Cu
Zn2+(C) Cu2+(C)
I.4.b. Interprétation
Un ampèremètre en série avec un résistor branché aux bornes de la pile indique, dans le cas
où [Cu2+] = [Zn2+], un déplacement d'électrons de la "borne zinc" vers la "borne cuivre".
La borne de droite (borne cuivre) est la borne positive car le courant électrique sort toujours
d'un générateur par la borne positive.
En conséquence : VbCu > VbZn et la force électromotrice E1 est positive.
Un voltmètre branché aux bornes de la pile ne débitant aucun courant indique, lorsque sa borne
"Com" est reliée à la borne de zinc, une d.d.p : Vb.Cu - Vb.Zn = 1,1V
E1 = Vb.Cu - Vb.Zn = + 1,1 V.
67
Les ions Cu2+ en contact avec la lame de cuivre captent ces électrons et se réduisent en cuivre
atomique qui se dépose sur l'électrode. Simultanément, le zinc Zn s'oxyde en ions Zn2+ en libé-
rant des électrons.
Comme l'équation chimique associée à la pile est :
On en déduit que c'est la réaction (+1) qui se produit spontanément quand la pile débite du
courant. Cette réaction correspond à l'oxydation du zinc et à la réduction de Cu2+ :
Remarque
Pour la pile Daniell symbolisée par : Cu | Cu2+(C) || Zn2+(C) | Zn, l'équation chimique
associée à cette pile est :
Cu Zn
Cu2+(C) Zn2+(C)
En changeant le schéma d'une pile on ne change pas les polarités de ses bornes : la borne posi-
tive est toujours la borne cuivre. Donc VbCu > VbZn. En conséquence :
E2 = Vb.D - Vb.G = Vb.Zn - Vb.Cu = - 1,1 V < 0
La force électromotrice E2 est négative.
A partir du sens de circulation du courant on déduit le sens de circulation des électrons. On
conclut que la réaction (- 2) a lieu spontanément dans la pile :
Cette réaction correspond à l'oxydation du zinc et à la réduction de Cu2+.
Zn (sd) + Cu2+ → Cu (sd) + Zn2+
Or la réaction (-2) est la même que la réaction (+1). En changeant le schéma d'une pile on ne
change pas la réaction qui se produit dans cette pile.
68
Il est évident que le choix arbitraire fait par l'expérimentateur pour la représentation de la pile
qu'il est en train d'étudier ne modifie ni la polarité des bornes, ni la nature de la réaction qui
s'y produit.
A partir des définitions et des conventions internationales que nous avons adoptées il est possi-
ble de dégager les conclusions essentielles suivantes :
a/ Si la borne positive est à droite de la pile, la f.é.m. E est positive et la réaction directe
de l'équation chimique associée est possible spontanément.
Les électrons circulent de gauche à droite dans le circuit extérieur de la pile.
b/ Si la borne positive est à gauche, la f.é.m. E est négative et la réaction inverse de
l'équation chimique associée est possible spontanément.
Les électrons circulent de droite à gauche dans le circuit extérieur.
Ces conclusions sont tout à fait générales pour toutes les piles.
I.1. Description
La pile Leclanché (appelée aussi pile saline) possède une f.é.m.nominale de 1,5 V. Elle est
constituée de deux compartiments.
a) Dans le premier compartiment on dispose d'une plaque de zinc Zn en contact direct avec un
électrolyte constitué d'une solution gélifiée de chlorure d'ammonium NH4Cl et de chlorure de
zinc ZnCl2. Cet électrolyte joue le rôle de pont conducteur entre les deux compartiments de la
pile. L'électrode de zinc constitue le pôle négatif ;
69
Les deux couples redox mis en jeu dans la pile Leclanché sont :
Zn2+/ Zn et MnO2/ MnO2H.
La pile Leclanché peut être symbolisée par:
Zn | Zn2+ || MnO2H | MnO2 | C (graphite).
Dans ce symbole le double trait symbolise l'électrolyte constitué d'une solution gélifiée de
chlorure d'ammonium NH4Cl.
Remarques
a) Quand la pile débite du courant le zinc Zn et le dioxyde de manganèse sont consommés
par la réaction (3). La pile est déchargée si l'une au moins des deux espèces disparaît
entièrement. Si la lame de zinc n'est pas assez épaisse, elle peut être percée l'électrolyte
se trouve alors en contact direct avec les appareils usagers. Comme cet électrolyte est
riche en ions hydronium cela pourrait endommager ces appareils électriques.
b) Les ions hydronium H3O+ nécessaires à la réaction (3) sont issus de la réaction des ions
ammonium NH4+ avec l'eau :
NH4+ + H2O H3O+ + NH3
70
II. LES PILES ALCALINES
Les piles alcalines sont des piles dont l'électrolyte est une solution de base forte gélifiée. Selon
la nature de l'électrolyte ou de l'un des constituants on distingue :
II.1.a. Description
La pile Mallory possède une f.é.m. nominale de 1,5 V. Elle est constituée par les couples redox
Zn(OH)42-/Zn et MnO2/MnO2H. Les électrodes sont en zinc métallique et en acier.
L'électrolyte est une solution d'hydroxyde de potassium gélifiée à 40 % en masse.
La pile Mallory peut être symbolisée par :
Dans ce symbole le double trait symbolise l'électrolyte constitué d'une solution d'hydroxyde
de potassium gélifiée.
Quand la pile débite du courant dans un circuit extérieur le courant sort par l'électrode d'acier
qui est la borne positive. Les électrons circulent donc de l'électrode de zinc vers l'électrode
d'acier. En conséquence on a :
- à l'anode :
Le zinc est oxydé en ions Zn2+ qui réagissent avec les ions hydroxyde de l'électrolyte pour
former le complexe Zn(OH)42- selon la demi-équation :
Zn + 4 OH- → Zn(OH)42- + 2 e-.
- à la cathode :
Le dioxyde de manganèse MnO2 est réduit en manganite MnO2H selon la demi-équation:
La réaction qui se produit spontanément lorsque la pile débite un courant électrique est repré-
sentée par l'équation chimique :
71
II.2. La pile à oxyde d'argent
II.2.a. Description
La pile à oxyde d'argent (pile bouton) possède une f.é.m. nominale de 1,55 V. Elle est consti-
tuée de deux compartiments (figure 7).
a) Dans le premier compartiment on dispose d'une plaque de zinc Zn en contact direct avec un
électrolyte constitué d'hydroxyde de potassium à 40% en masse gélifiée.
Cet électrolyte joue le rôle de pont conducteur entre les deux compartiments de la pile.
L'électrode de zinc constitue le pôle négatif ;
b) Dans le deuxième compartiment on a une tige en argent en contact direct avec de l'oxyde
d'argent Ag2O et du graphite en poudre. L'électrode d'argent Ag constitue le pôle positif .
Les deux couples redox mis en jeu dans la pile à oxyde d'argent sont :
Zn(OH)4 2-/Zn et Ag2O/Ag.
La pile à oxyde d'argent peut être symbolisée par:
Zn | Zn(OH)42- || Ag2O | Ag.
Quand la pile débite du courant dans un circuit extérieur le courant sort par l'électrode d'argent
qui est la borne positive. Les électrons circulent donc de l'électrode de zinc vers l'électrode
d'argent. En conséquence on a :
- à l'anode :
Le zinc est oxydé en ions Zn2+ qui réagissent avec les ions hydroxyde de l'électrolyte pour
former le complexe Zn(OH)42- selon la demi-équation :
Zn (sd) + 4 OH- → Zn(OH)42- + 2 e-.
72
- à la cathode :
L'oxyde d'argent Ag2O est réduit selon la demi-équation :
Ag2O (sd) + 2 e- + H2O → 2 Ag (sd) + 2 OH-.
La réaction qui se produit spontanément lorsque la pile débite un courant est représentée par
l'équation chimique :
Zn (sd) + Ag2O (sd) + 2 OH- + H2O → Zn(OH)42- + 2 Ag (sd) (5).
Remarques
a) La résistance interne des piles alcalines est beaucoup plus faible que celle des piles salines
tel que la pile Leclanché.
b) Les piles alcalines sont souvent commercialisées sous forme de pile “bouton“.
Exercice résolu
Enoncé
1/ Schématiser, avec toutes les indications utiles, la pile associée à l'équation chimique
Pb (sd) + Fe2+ Pb2+ + Fe (sd) (6)
2/ Donner le symbole de la pile étudiée.
3/ On réalise la pile avec [Fe2+] = 0,02 mol.L-1 et [Pb2+] = 0,01 mol.L-1. La mesure de la
f.é.m. donne E = - 0,27 V.
a) Préciser la polarité des bornes et le sens de circulation du courant dans le circuit exté-
rieur.
b) Quelle est la transformation chimique qui se produit quand la pile débite du courant?
Solution
Méthode et conseils
Solution
de résolution
- Les indications utiles qui 1/ Les réducteurs sont Pb et Fe. La demi-pile de droite est
sont à préciser dans le formée d'une lame de fer plongeant dans une solution conte-
schéma d'une pile sont : la nant Fe2+. La demi-pile de gauche est constituée d'une lame
nature des électrodes, la de plomb plongeant dans une solution contenant Pb2+.
nature des ions métal- Pb Fe
liques mis en jeu au cours
du fonctionnement de la
pile (avec leur concentra-
tions si elles sont données)
sans oublier le pont salin.
Pb2+ Fe2+
73
- Utiliser des traits verti- 2/ La pile est symbolisée par : Pb|Pb2+ || Fe2+|Fe
caux pour indiquer la
séparation entre les deux 3/ a) La force électromotrice est définie par :
phases (métal solide et
ions en solution aqueuse) E = Vb.D - Vb.G en circuit ouvert.
et un double trait vertical
pour indiquer la sépara- La borne de droite est la borne fer donc :
tion entre les deux demi-
piles. E = Vb.D - Vb.G = Vb.Fe - Vb.Pb
- La f.é.m. mesure la d.d.p or E est négatif ; en conséquence Vb.Fe - Vb.Pb < 0 : la borne
aux bornes de la pile en de gauche (borne plomb) est la borne positive et le courant
circuit ouvert. circule dans le circuit extérieur du plomb vers le fer.
- Une f.é.m. positive
I
indique que la borne
positive de la pile est à I
droite du schéma adopté. + –
Pb Fe
74
L'ESSENTIEL DU COURS
• Un dispositif qui permet d'obtenir du courant électrique grâce à une réaction chimique
spontanée est une "pile électrochimique".
• Une demi-pile est formée d'un conducteur électronique (métal, alliage métallique ou
graphite) en contact avec un conducteur ionique (électrolyte).
• Une pile électrochimique débite un courant parce qu'elle est le siège d'une réaction
d'oxydoréduction.
• La pile Leclanché est constituée des deux couples redox Zn2+/Zn et MnO2/ MnO2H
séparés par un électrolyte constitué d'une solution gélifiée de chlorure d'ammonium
NH4Cl et de chlorure de zinc ZnCl2.
• La pile à oxyde d'argent est constituée des couples redox Zn(OH4) 2-/Zn et Ag2O/Ag
séparés par un électrolyte constitué d'une solution gélifiée d'hydroxyde de potassium.
75
FICHE EXPERIMENTALE
I. OBJECTIFS
76
EXERCICES D'EVALUATION
VERIFIER SES ACQUIS
C. Q.C.M.
1. Pour déterminer le sens de circulation du courant dans le circuit extérieur d'une pile il faut
connaître :
77
UTILISER SES ACQUIS DANS DES SITUATIONS SIMPLES
Les masses molaires atomiques sont données dans le tableau périodique à la fin du manuel
Exercice n°1
1. Représenter par un schéma clair la pile formée par les couples redox Fe2+/Fe et Pb2+/Pb dont
l'électrode en plomb est placée à droite.
2. Donner le symbole correspondant à ce schéma de pile.
3. Ecrire l'équation chimique associée.
Exercice n°2
Exercice n°3
78
UTILISER SES ACQUIS POUR UNE SYNTHESE
Exercice n°4
1. Si on plonge un fil de cuivre dans une solution d'acide chlorhydrique à pH nul, on n'observe
pas de réaction. Dans les mêmes conditions un fil de plomb donne lieu à un dégagement de
dihydrogène.
a) Ecrire l'équation de la réaction qui s'est produite.
b) Classer les corps simples Pb, Cu et H2 par pouvoir réducteur croissant.
2. a) Déduire du résultat précédent, quel sera le pôle positif de la pile suivante :
Cu | Cu2+ (1M) || Pb2+ (1M) |Pb.
b) Ecrire l'équation de la réaction redox spontanée qui se produit quand la pile débite du
courant et schématiser la pile en indiquant le sens du courant et des électrons.
c) Ecrire l'équation de la réaction associée à cette pile. Déduire le signe de la f.é.m. de cette
pile.
Exercice n°5
On considère la pile Leclanché constituée par les couples redox Zn2+/Zn et MnO2/MnO2H.
L'électrolyte est une solution de chlorure d'ammonium où la quantité d'ions hydronium est
égale à 10-4 mol.
1. La solution d'électrolyte est-elle acide ? neutre ? ou basique ?
2. Ecrire l'équation chimique qui se produit pendant la décharge de cette pile.
3. a) En admettant que la plaque de zinc qui enveloppe la pile est de 0,01 mm d'épaisseur, de
4 cm de longueur et de 1 cm de largeur dites lequel des réactifs Zn ou H3O+ n'est pas en
excès en admettant que le dioxyde de manganèse est en grand excès par rapport à ces deux
entités.
b) La plaque de zinc peut-elle se perforer dans ces conditions ?
On donne la masse volumique du zinc : ρZn = 7,14 g.cm-3.
79
DOCUMENT
LA PILE ELECTRIQUE
Grâce à une réaction chimique, on sait depuis le début du 19ème siècle produire et stocker de
l'énergie électrique. La pile électrique qui met à notre disposition un petit stock d'énergie porta-
tive, ne cesse d'améliorer ses performances.
I. LES GRENOUILLES OUVRENT L'ERE DE L'ELECTRICITE
En 1786, Galvani médecin à Bologne, dissèque des grenouilles pour enseigner l'anatomie et
les suspend à un balcon en fer avec des pinces en cuivre pour les faire sécher. Le vent fait
osciller les pattes qui tressautent au contact du fer. En cherchant à expliquer ce phénomène,
Volta invente en 1800 la pile électrique formée d'un empilement de rondelles de cuivre et de
zinc alternées et séparées par des rondelles de drap imbibées de saumure (solution assez
concentrée de chlorure de sodium).
II. LA VALSE DES ELECTRONS
Il a fallu plus d'un siècle pour comprendre pourquoi les piles fournissent de l'énergie. Le
phénomène est complexe. Quand on plonge un métal dans une solution acide, saline ou alca-
line appelée électrolyte (les muscles des grenouilles de Galvani constituent un milieu électro-
lytique), celui-ci se dissout en émettant des ions positifs dans la solution tout en acquérant une
charge négative avec les électrons restants. Si on plonge dans l'électrolyte une seconde
électrode qui, par nature se dissout moins bien que la première, elle sera moins négative, d'où
la naissance d'une tension (exprimée en volts) entre les deux électrodes.
Ce phénomène s'arrête très vite, car les ions restent comme "collés" au métal devenu négatif:
on dit qu'il y a polarisation. Si on veut que le phénomène persiste, il faut d'une part évacuer les
électrons (c'est le courant proprement dit) et d'autre part neutraliser les ions positifs.
Globalement il se produit dans la pile une réaction d'oxydoréduction entre deux réactifs, un
oxydant et un réducteur qui ne sont pas en contact direct mais séparés d'une part par un fil
conducteur qui assure la circulation des électrons et d'autre part par un électrolyte qui laisse
passer les ions.
Le réducteur, généralement un métal, voit ses ions positifs passer dans l'électrolyte.
L'oxydant appelé dépolarisant est généralement un ion métallique, il reçoit les électrons par
l'intermédiaire du fil conducteur et produit le métal correspondant.
En résumé et dans les cas simples, la pile comprend :
- une électrode consommable (le réducteur) qui produit les électrons et les ions positifs ;
- un électrolyte permettant la circulation des ions ;
- un dépolarisant qui reçoit les électrons et produit le métal correspondant ;
- une deuxième électrode qui amène à l'oxydant les électrons ayant travaillé dans le circuit
électrique extérieur.
C'est la nature des électrodes et du dépolarisant qui fixe la tension de la pile. Il y a lieu de
signaler que les couples d'électrodes utilisables ne donnent généralement que 1 à 2 volts et que
si l'on veut obtenir des tensions supérieures il convient d'associer les piles en série pour former
des batteries.
D'après un article paru dans Molécules (magazine des industries chimiques de France).
80
CHAPITRE 4
ELECTROLYSE
PRÉREQUIS
Réactions spontanées
1. La décomposition de l'eau selon : 2 H2O → 2 H2 (g) + O2 (g) est une réaction spon-
tanée.
2. Une réaction d'oxydoréduction est une réaction de transfert d'électrons.
Piles électrochimiques
82
ELECTROLYSE
I.1. Activité
Introduire dans un bécher, du cuivre Cu en poudre fine et y ajouter 10 mL environ d'une solu-
tion aqueuse de dibrome Br2 (appelée couramment eau de brome) de concentration molaire
égale à 0,01 mol.L-1 environ (figure 1).
(a) (b)
Figure 1. Réaction du cuivre avec le dibrome.
(a) : Etat initial (b) : Au cours du temps.
I.2. Interprétation
La coloration jaune de la solution de dibrome est due aux molécules de dibrome Br2. La dispa-
rition progressive de cette coloration, l'apparition progressive de la coloration bleue et la dimi-
nution de masse de cuivre solide prouvent que le cuivre Cu est passé de l'état métallique Cu à
l'état ionique Cu2+ et que le dibrome Br2 s'est transformé en ion bromure Br -.
L'équation chimique de la réaction observée est :
-
Cu (sd) + Br2 → Cu2+ + 2 Br (1).
-
Il s'agit d'une réaction d'oxydoréduction mettant en jeu les couples redox Br2/Br et Cu2+/Cu.
83
Cette réaction se produit dès que les réactifs sont mis en présence, sans intervention extérieure:
on dit qu'il s'agit d'une réaction spontanée.
Une réaction est dite spontanée si elle se produit d'elle-même dès que les réactifs
sont mis en présence sans intervention extérieure.
I.1. Activité
Dans un tube en forme de U, verser une solution de bromure de cuivre (II) CuBr2 de concen-
tration molaire égale à 1,0 mol.L-1 environ. Plonger dans chaque branche du tube une électrode
en graphite. Du coté de l'électrode reliée à la borne positive du générateur ajouter quelques mL
de cyclohexane C6H12.
Relier les deux électrodes aux bornes d'un générateur de tension continue réglable (figure 2a).
Fermer l'interrupteur K et augmenter progressivement la tension UAC appliquée aux bornes des
deux électrodes jusqu'à l'obtention d'un courant d'intensité mesurable. Soit (UAC)min la valeur
de la tension minimale permettant la détection d'un courant. Augmenter ensuite la valeur de
UAC jusqu'à 5 V environ et laisser débiter le courant électrique pendant une dizaine de minute.
Figure 2a. Schéma du montage élec- Figure 2b. Dépôt de cuivre et formation
trique de l'électrolyse d'une solution de diborne.
de bromure de cuivre (II).
1. Pour quelle valeur minimale de la tension UAC appliquée aux bornes des deux électrodes
obtient-on un courant mesurable traversant le circuit électrique ?
2. Noter les changements de couleur au voisinage des deux électrodes.
3. Ecrire les demi-équations correspondant aux transformations qui se produisent aux deux
électrodes.
4. Ecrire l'équation chimique de la réaction qui se produit dans le tube en U.
5. Comment qualifie-t-on la réaction observée ?
84
I.2. Interprétation
Quand la tension UAC appliquée aux bornes des deux électrodes est inférieure à 0,8 volt
environ, qui est la tension minimale (UAC)min, l'ampèremètre indique une intensité du courant
électrique nulle et il ne se produit aucune transformation dans le tube en U.
Pour une tension imposée légèrement supérieure à 0,8 V, l'électrode reliée à la borne négative
du générateur se recouvre d'un dépôt rouge de cuivre métallique Cu; alors que la solution au
voisinage de l'électrode reliée à la borne positive du générateur devient jaune par suite de la
formation du dibrome Br2 dont une partie se dissout dans l'eau en formant l'eau de brome et
l'autre se dissout dans le cyclohexane (figure 2b).
Le cuivre ionique Cu2+ se transforme en cuivre métallique Cu et les ions bromure se transfor-
ment en dibrome moléculaire Br2 grâce à une tension imposée de l'extérieur. On dit alors qu'on
a réalisé une électrolyse.
Le sens du courant électrique est imposé par le générateur. Dans le circuit extérieur, formé des
électrodes et des fils conducteurs, le courant électrique est dû à un déplacement d'électrons. En
solution, le passage du courant est assuré par la migration des ions.
Les ions cuivre (II) Cu2+ se déplacent vers l'électrode reliée au pôle négatif du générateur c'est-
à-dire dans le même sens que le courant alors que les ions bromure Br- se déplacent dans le
sens contraire du courant c'est-à-dire vers l'électrode reliée au pôle positif du générateur
(figure 3).
I
e-
e-
ANODE CATHODE
Siège d'une Siège d'une
OXYDATION REDUCTION
Cations
Anions
a) A l'électrode reliée au pôle négatif du générateur les électrons provenant du circuit exté-
rieur sont captés par les ions cuivre (II) Cu2+ qui se réduisent en cuivre métallique selon la
demi-équation :
Cu2+ + 2 e- → Cu (sd) (2a).
Au cours d'une électrolyse, l'électrode reliée au pôle négatif du générateur est le siège d'une
réduction. Cette électrode est appelée cathode.
85
b) A l'électrode reliée au pôle positif du générateur les électrons sont libérés dans le circuit
extérieur par l'oxydation des ions bromure Br - en dibrome Br2 selon la demi-équation :
2 Br - → Br2 (g) + 2 e- (2b).
Au cours d'une électrolyse, l'électrode reliée au pôle positif du générateur est le siège d'une
oxydation. Cette électrode est appelée anode.
L'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction observée est obtenue en combinant les
deux demi-équations (2a) et (2b) :
Cu2+ + 2 e- → Cu (sd)
+
2 Br - → Br2 (g) + 2 e-
2 Br - + Cu2+ → Br2 (g) + Cu (sd) (2).
La réaction (2) observée, suite au passage du courant, est la réaction inverse de la réaction
spontanée (1) entre le métal cuivre et le dibrome en solution aqueuse. Elle a lieu grâce à un
apport continu d'énergie électrique fournie par le générateur: il s'agit d'une réaction imposée.
Remarques
1) Les ions positifs sont appelés des cations car ils migrent vers la cathode.
2) Les ions négatifs sont appelés des anions car ils migrent vers l'anode.
3) En augmentant d'avantage la tension UAC appliquée aux bornes des deux électrodes, on
peut obtenir du dioxygène à l'anode et du dihydrogène à la cathode en plus du dibrome et
du cuivre métallique.
86
Appliquer aux bornes des deux électrodes une tension continue UAC de 6 V environ (figure 4)
et laisser l'expérience se poursuivre pendant quelques minutes.
mA
mV
anode : cathode :
fil en cuivre plaque
très fin graphite
solution
de sulfate
de cuivre (II)
Figure 4. Schéma du montage électrique de l'électrolyse
d'une solution de sulfate de cuivre (II)
I.2. Interprétation
Au cours de l'expérience et après quelques minutes de fonctionnement on constate que l'anode
en cuivre est rongée et que la cathode s'épaissit. Si la durée de l'électrolyse est suffisamment
longue, l'anode peut disparaître complètement (figure 5).
(a) (b)
Figure 5. Electrolyse d'une solution de sulfate de cuivre (II).
(a) Au début de l'expérience (b) Après une dizaine de minute de fonctionnement
L'amincissement de l'anode prouve que le cuivre métallique Cu s'est transformé en ions cuivre
(II) Cu2+ selon la demi-équation :
Cu (sd) → Cu2+ + 2 e-.
On parle alors d'électrolyse à anode soluble.
87
A la cathode, les ions cuivre (II) Cu2+ sont réduits à l'état de cuivre métallique Cu selon la
demi-équation :
Cu2+ + 2 e- → Cu (sd).
Le bilan montre que les ions cuivre (II) consommés à la cathode sont régénérés à l'anode. Leur
concentration est donc constante ; ceci explique le fait que la solution ne change pas de couleur
au cours de l'électrolyse.
Tout se passe comme si l'électrolyse provoque simplement le transport du métal cuivre de
l'anode vers la cathode.
I.3. Relation entre la durée d'une électrolyse à anode soluble et la quantité de matière
déposée à la cathode
Considérons l'électrolyse à anode soluble d'une solution d'ions Mn+, se produisant à courant
constant. Désignons par I l'intensité du courant qui traverse l'électrolyseur et par Q la quantité
d'électricité mise en jeu pendant une électrolyse de durée t :
Q = I.t
La réduction d'une mole d'ions Mn+ nécessite la mise en jeu d'une quantité d'électricité équi-
valente à la charge en valeur absolue transportée par n moles d'électron soit une charge équi-
valente à Q' égale à :
Q' = n NA.e.
Quand la quantité d'électricité mise en jeu au cours de l'électrolyse est Q, la quantité nM d'ions
métalliques réduits en métal M et déposé sur la cathode est donc égale à :
Q Q
nM = = .
Q' 2F
88
Exercice d'entraînement
Enoncé
On réalise l'électrolyse d'une solution aqueuse de sulfate de cuivre (II) CuSO4 avec deux
électrodes en cuivre et en graphite. L'intensité du courant est constante pendant les dix
minutes que dure l'électrolyse et vaut I = 1,30 A.
1/ Ecrire les demi-équations correspondant aux transformations se produisant aux électro-
des. En déduire l'équation chimique de la réaction de cette électrolyse.
2/ Préciser le sens de circulation des électrons et du courant dans le circuit extérieur.
3/ Calculer la masse m du métal cuivre déposé à la cathode.
Réponse
1/ Il s'agit d'une électrolyse à anode soluble.
- A l'anode : oxydation du cuivre Cu (sd) → Cu2+ + 2 e-.
- A la cathode : réduction de Cu2+ Cu2+ + 2 e- → Cu (sd).
Q Q
nCu = = .
Q' 2F
mCu Q
nCu = = .
MCu 2F
1,3 x 10 x 60 x 63,5
mCu = = 0,257 g
2 x 96500
89
II. APPLICATIONS INDUSTRIELLES
II.1. Affinage des métaux
Certains métaux préparés par voies chimiques contiennent des impuretés. La nature et le pour-
centage massique de ces impuretés dépendent du minerai utilisé et du procédé de préparation.
Il est parfois nécessaire d'éliminer ces impuretés soit parce qu'elles affectent les propriétés du
métal; soit parce qu'elles sont elles-mêmes intéressantes surtout quand il s'agit des métaux
précieux (or, argent…) qu'on désire récupérer.
Principe de l'affinage du cuivre
La plus grande partie de la production mondiale de cuivre est utilisée pour la fabrication des
câbles électriques. Comme la conductivité électrique est altérée par la présence d'impuretés, la
purification du cuivre est donc une opération industrielle indispensable. Cette opération est
généralement réalisée par une électrolyse à anode soluble.
Pour cela la solution électrolytique est une solution de sulfate de cuivre (II) acidifiée à l'acide
sulfurique. L'anode est constituée du cuivre à purifier (97 à 98 % de cuivre) et la cathode est
une plaque de cuivre raffiné (99,9 % de cuivre).
Au cours de l'électrolyse on a les transformations suivantes :
- A la cathode la réduction des ions Cu2+ permet d'obtenir du cuivre métallique quasiment pur.
- A l'anode on oxyde le cuivre formant l'anode ainsi que les impuretés zinc Zn, plomb Pb et fer
Fe qui sont plus facilement oxydables que le cuivre. Les demi-équations formelles des réac-
tions à l'anode sont donc :
Zn (sd) → Zn2+ + 2 e-
Pb(sd) → Pb2+ + 2 e-
Fe (sd) → Fe2+ + 2 e-
Cu (sd) → Cu2+ + 2 e-
Les impuretés argent Ag et or Au ne s'oxydent pas au cours de cette électrolyse et tombent au
fond du bain électrolytique formant ainsi la boue anodique où ils sont récupérés (figure 6).
anode cathode
en cuivre en cuivre
impur à 99,9 %
L'opération d'élimination des
impuretés par voie électroly-
tique constitue l'affinage (ou
solution
la purification) du métal. de sulfate
de cuivre
« boues » et d'acide
argentifières sulfurique
L'affinage de certains métaux (cuivre, zinc, plomb et fer par exemple) est réalisé par électro-
lyse à anode soluble.
90
II.2. Galvanostégie
La galvanostégie consiste à déposer par électrolyse une couche métallique mince et adhérente
d'un métal sur des objets conducteurs pour les protéger de la corrosion ou pour les embellir.
L'objet à recouvrir par le métal M est immergé dans un bain contenant le cation Mn+ correspon-
dant et sert de cathode. L'anode est constituée par le métal M.
Par cette technique on peut par exemple déposer sur des objets métalliques, des couches de
nickel, d'argent, etc.
Le nickel peut être employé pour galvaniser des pièces en fer pour les protéger des réactions
d'oxydation par l'oxygène de l'air qui sont à l'origine de la corrosion du fer. On peut aussi l'uti-
liser pour couvrir les objets en laiton qui ont tendance à perdre facilement leur éclat métallique.
Le nickelage par électrolyse a lieu en utilisant une solution de chlorure de nickel NiCl2 et de
chlorure d'ammonium NH4Cl. La pièce à nickeler constitue la cathode et les anodes sont en
nickel pur.
L'argent est aussi employé pour galvaniser des corps métalliques (couverts, pièces décoratives,
etc.) dans un but esthétique ou pour les protéger de la corrosion.
L'argenture par électrolyse a lieu dans un bain électrolytique de sel d'argent soumis à un
courant électrique de faible intensité. Les anodes sont en argent pur et les cathodes sont cons-
tituées par les objets conducteurs à argenter (figure 7).
II.3. Galvanoplastie
Pour cela on réalise d'abord un moule (en plâtre par exemple) au relief très précis de l'objet à
reproduire. Pour que ce moule puisse servir de cathode on le rend conducteur en tapissant sa
surface intérieure par du carbone graphite. L'anode est constituée par le métal M à déposer et
le bain électrolytique contient le cation Mn+ correspondant. Par électrolyse le moule se recou-
vre d'un dépôt peu adhérant du métal M qu'on détachera par la suite (figure 8).
91
On réalise de cette manière la reproduction des statuettes en cuivre, des pièces d'orfèvrerie et
des médailles.
moule en plâtre le moule est rendu
conducteur (tapissé copie métallique
statue de la statue
de carbone graphite)
(original) anode
en cuivre
électrolyte
contenant l'ion
Cu2+
mA
V
Electrodes de
graphite
Solution de
chlorure
d'étain (II)
Figure 9a. Schéma du montage de l'électrolyse d'une Figure 9b. Dépôt d'étain
solution acidifiée de chlorure d'étain (II).
A la cathode, les ions étain Sn2+ sont réduits à l'état d'étain métallique Sn selon la demi-équation:
Sn2+ + 2 e- → Sn (sd).
A l'anode, les ions chlorure Cl- sont oxydés en dichlore Cl2 selon la demi-équation :
2 Cl - → Cl2 (g) + 2 e-
L'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction s'obtient en combinant les deux demi-
équations précédentes:
Sn2+ + 2 Cl - → Cl2 (g) + Sn (sd).
Au cours de cette électrolyse les électrodes ne subissent aucune transformation chimique, il
s'agit d'une électrolyse à électrodes inattaquables.
Le dichlore degagé est responsable de la décoloration de l’encre au voisinage de l’anode.
Remarque
En augmentant la tension UAC appliquée aux électrodes, on peut obtenir du dioxygène à
l'anode et du dihydrogène à la cathode en plus du dichlore et de l'étain. Le dioxygène et
le dihydrogène qui se forment sont issus de l'électrolyse de l'eau.
Exercice d'entraînement
Enoncé
On effectue l'électrolyse d'une solution aqueuse de bromure de cuivre (II) avec deux
électrodes inattaquables en graphite. Il se dépose du cuivre métallique à la cathode et il
se forme du dibrome Br2 à l'anode.
93
Solution
-
1/ Les couples redox mis en jeu lors de cette électrolyse sont Cu2+/ Cu et Br2 / Br .
A la cathode, les ions cuivre (II) Cu2+ sont réduits en cuivre métallique Cu :
Cu2+ + 2 e- → Cu (sd).
A l'anode, les ions bromure Br- sont oxydés en dibrome Br2 :
2 Br - → Br2 (g) + 2 e-
L'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction est :
Cu2+ + 2 Br - → Br2 (g) + Cu (sd).
3/ En utilisant la relation entre la quantité de matière formée nM et la quantité d'électri-
cité Q débitée sous un courant constant, on en déduit la masse de cuivre déposée:
Q.MCu I.t.MCu
m= =
2F 2F
Application numérique :
1 x 30 x 60 x 63,5
m= = 0,59 g
2 x 96500
L'électrolyse est un procédé très utilisé pour préparer des solides métalliques et des gaz très
purs bien qu'il soit coûteux car il consomme beaucoup d'énergie électrique.
Plus de la moitié de la production mondiale de zinc est obtenue par électrolyse. Le minerai de
zinc, constitué essentiellement de sulfure de zinc ZnS, est traité pour obtenir une solution de
sulfate de zinc ZnSO4.
94
L'électrolyse de la solution de sulfate de zinc acidifiée à
ZINC : Le zinc est un corps simple
l'acide sulfurique est effectuée dans de grandes cuves en de couleur grise bleuâtre, sa densité
béton. Les anodes sont en plomb et les cathodes sont en est égale à 7,14 et sa température de
aluminium. Cette électrolyse est conduite sous une tension fusion est de 420 °C à la pression
continue de 3,5 V avec une intensité de courant pouvant atmosphérique. Le zinc est employé
atteindre 8000 A. soit sous forme massive, soit allié à
Le métal zinc Zn est déposé à la cathode suite à la réduction d'autres métaux. Il est principale-
ment utilisé comme revêtement
des ions Zn2+ :
protecteur anti-corrosion des aciers
Zn2+ + 2 e- → Zn (sd). et en photogravure. On le trouve
Le zinc prélevé de la cathode est fondu dans des fours élec- également dans les plaques des piles
triques puis il est coulé en lingots. Le métal obtenu contient électrochimiques sèches.
plus de 99,95 % de zinc pur.
D. LES ACCUMULATEURS
I. DEFINITION
Lorsqu'une pile est usée, plutôt que de la jeter, il est possible théoriquement de la recharger,
c'est-à-dire de reformer, par électrolyse, les réactifs utilisés dans la pile et consommés partiel-
lement ou totalement au cours de son fonctionnement. Mais l'électrolyse peut produire des gaz
tels que le dihydrogène et le dioxygène qui peuvent déformer et détruire l'enveloppe de la pile.
Dans la pratique les piles ne sont pas rechargeables. Pour la plupart des piles commercialisées
l'électrolyse ne permet pas de redonner le système initial mais elles donnent souvent des
produits inutilisables.
Un accumulateur est une pile rechargeable c'est-à-dire qu'il est possible par apport d'énergie
électrique de reconstituer les réactifs chimiques initiaux une fois la réaction d'oxydoréduction
avec production d'énergie électrique est terminée.
PbO2/Pb et PbSO4/Pb.
Un accumulateur au plomb peut être symbolisé
séparateur en lame
par exemple par : de verre
- A la cathode
Le plomb est oxydé en ions Pb2+ qui s'associent avec les ions sulfate SO42- issus de la disso-
ciation ionique de l'acide sulfurique pour former le sulfate de plomb PbSO4 qui se dépose à la
surface de la cathode :
- A l'anode
b) Charge de l'accumulateur
En fournissant à l'accumulateur déchargé une énergie électrique au moins égale à celle qu'il a
perdue pendant la décharge, on peut réaliser la réaction inverse (-1) de la réaction de décharge (1):
Pendant ce processus l'électrolyte s'enrichit en ions hydronium H3O+ et on reforme les espèces
réactives PbO2 (sd) et Pb(sd) utiles pour que l'accumulateur puisse débiter de nouveau un courant.
II.2. Utilisation
Les batteries au plomb servent à alimenter les composants électriques des véhicules à moteur
à explosion, particulièrement le démarreur. L'alternateur produit un courant qui recharge la
batterie.
Les batteries de 12 V (comportant 6 éléments d'accumulateurs) sont généralisées sur les voitu-
res; alors que les véhicules lourds, les bus, les bateaux, etc. utilisent les batteries de 24 V.
Elles peuvent aussi permettre l'éclairage et le fonctionnement de certains appareils électriques
(poste T.V, gyrophare, etc.).
97
Théoriquement une batterie au plomb peut se prêter à une infinité de cycles de charge et
décharge. En réalité au cours du temps des phénomènes irréversibles réduisent la capacité de
la batterie à stocker l'énergie électrique et peuvent conduire à sa détérioration.
Les principales causes de dégradation d'une batterie au plomb sont :
a) la sulfatation
Le sulfate de plomb PbSO4(sd) formé au cours de la décharge par la réaction (1) se détache en
partie des électrodes et ne peut plus être transformé en dioxyde de plomb PbO2 (sd) pendant le
processus de charge: c'est la sulfatation.
La sulfatation réduit la capacité de la batterie à stocker l'énergie électrique et conduit lentement
à sa détérioration.
Lorsque le niveau de l'électrolyte dans une batterie diminue considérablement à cause d'une
utilisation intensive ou d'une température extérieure assez élevée, les électrodes entrent en
contact avec l'air et s'oxydent. A la longue, la capacité de la batterie à emmagasiner de l'éner-
gie électrique est affectée même si le niveau de l'électrolyte est ajusté.
III.1. Description
Un élément d'accumulateur cadmium nickel possède une tension nominale de 1,2 V et il est
constitué de :
a) plusieurs toiles en acier recouvertes de cadmium Cd. Ces toiles, reliées électriquement
entre elles, constituent le pôle négatif ;
Borne positive
98
Les deux couples redox mis en jeu dans l'accumulateur cadmium-nickel sont :
Cd(OH)2(sd)/Cd et NiOOH/Ni(OH)2.
Un accumulateur cadmium-nickel peut être symbolisé par:
NiOOH | Ni(OH)2 || Cd(OH)2(sd) |Cd.
Dans ce symbole le double trait symbolise l'électrolyte constitué de la solution d'hydroxyde de
potassium KOH.
a) Décharge de l'accumulateur
- A la cathode
L'oxyde de nickel hydraté est réduit en dihydroxyde de nickel (II):
NiOOH (sd) + e- + H2O → Ni(OH)2 + OH-
- A l'anode
Le cadmium Cd est oxydé en ions Cd2+ qui précipitent en dihydroxyde de cadmium
Cd(OH)2(sd) par suite de la présence des ions hydroxyde issus de la dissociation ionique de la
potasse :
Cd (sd) + 2 OH- → Cd(OH)2(sd) + 2 e-
b) Charge de l'accumulateur
En fournissant à l'accumulateur déchargé une énergie électrique au moins égale à celle qu'il a
perdue pendant la décharge, on peut réaliser la réaction inverse (-2) de la réaction de décharge (2):
Cd(OH)2(sd) + 2 Ni(OH)2 → 2 NiOOH (sd) + Cd + 2 H2O (-2).
Pendant ce processus on reforme les espèces actives NiOOH (sd) et Cd (sd).
III.2. Utilisation
Les piles cadmium-nickel servent à alimenter les appareils radio portables, les téléphones
mobiles, les caméras vidéo, etc.
Elles sont les plus utilisées parmi les piles rechargeables car elles ont plusieurs avantages:
a) elles permettent une charge rapide et simple;
b) elles permettent un grand nombre de cycle de charge-décharge ;
c) elles sont bon marché.
Toute fois ces piles présentent l'inconvénient d'utiliser le cadmium qui est un métal toxique et
polluant.
99
IV. L'ACCUMULATEUR NICKEL-METAL HYDRURE
IV.1. Description
Borne positive
Collecteur Séparateur
de courant
Electrode
positive
Electrode
négative
Borne négative
Figure 12. Vue éclatée du montage des grilles dans un accumulateur nickel-métal hydrure
A la charge, ce sont les transformations inverses qui se produisent aux électrodes de l'accumu-
lateur.
100
IV.2. Utilisation
Les accumulateurs Ni-MH sont conseillés pour alimenter les walkmans, les jouets, les radios,
etc.
Les piles Ni-MH sont à privilégier sur les piles Cd-Ni pour les raisons suivantes :
a) elles ne contiennent pas de cadmium et sont donc moins polluantes;
b) elles ont une capacité à emmagasiner de l'énergie électrique de 20 à 30 % supérieure à celle
d'une pile Cd-Ni ;
c) elles ont une durée de vie plus longue que les piles Cd-Ni.
Exercice résolu
Enoncé
Les fils d'aluminium utilisés comme conducteurs électriques sont recouverts de nickel Ni
afin d'éviter la formation d'une couche d'alumine isolante qui peut engendrer des problè-
mes de contact.
Pour le nickelage de ces fils, on plonge le fil d'aluminium et une tige de nickel qui jouent
tous les deux le rôle d'électrodes dans un bain électrolytique contenant l'ion nickel Ni2+.
Soit un fil d'aluminium de longueur L = 300 m et de diamètre d = 2,0 mm qu'on désire
recouvrir d'une couche de nickel d'épaisseur e = 1,5 μm par électrolyse pendant une durée
Δt = 1 min.
1/ Le fil d'aluminium à nickeler joue-t-il le rôle d'anode ou de cathode ?
2/ Ecrire les équations chimiques des transformations aux électrodes.
3/ Calculer la masse m de nickel déposée en une minute.
4/ Calculer l'intensité du courant électrique I nécessaire à un tel dépôt.
Données : la masse volumique du nickel ρNi est égale à 8,9.103 kg.m-3;
la masse molaire atomique du nickel est égale à 58,7 g.mol-1.
Méthode et conseils
Solution
de résolution
- La cathode est le siège 1/ L'électrolyse a pour but de recouvrir le fil d'aluminium par
d'une réduction. une couche de nickel suite à la réduction des ions nickel (II)
- L'anode est le siège d'une Ni2+.Or la cathode est l'électrode siège d'une réduction donc
oxydation. le fil d'aluminium à nickeler joue le rôle de cathode.
101
V = S.e avec S l'aire de la surface à recouvrir avec du nickel:
d 2
S=2π( ) + π.d.L
2
La relation (I) devient :
d 2
m = ρ.S.e = ρ.e[2 π ( ) + π.d.L] (II).
2
Comme la longueur du fil d'aluminium est très grande par
rapport à sa section on peut considérer comme négligeable le
d
terme 2 π ( )2 devant π.d.L.
2
La relation (II) peut alors s'écrire sous la forme :
m = ρ.π.d.L.e
Application numérique :
• L'électrolyse est une réaction imposée qui se produit grâce à l'énergie électrique fournie
par un générateur.
I. OBJECTIF
Réaliser l’électrolyse de l’eau et l’électrolyse d’une solution de chlorure de sodium et identi-
fier les produits obtenus.
II. TRAVAIL EXPERIMENTAL
A. Electrolyse de l'eau
Introduire dans une cuve d'électrolyse munie de deux électrodes en graphite de l'eau. Ajouter
une dizaine de millilitre d'une solution aqueuse d'acide sulfurique H2SO4 de concentration
molaire égale à 1 mol.L-1 pour assurer une bonne conductibilité électrique de la solution.
Coiffer chacune des deux électrodes d'un tube à essais rempli de la même solution d'acide
sulfurique. Relier les électrodes aux bornes d'un générateur de courant continu. Fermer le
circuit électrique au moyen d'un interrupteur. Augmenter progressivement la tension imposée
aux électrodes à une valeur Umin tel qu'un dégagement de bulles de gaz puisse être observé aux
deux électrodes. Augmenter la tension à une valeur tel que le débit de gaz soit plus important.
Laisser l'électrolyse se poursuivre et ne l'arrêter que si l'un des deux tubes est rempli complè-
tement de gaz.
B. Electrolyse d'une solution aqueuse de chlorure de sodium
En manipulant sous la hotte, introduire dans un tube en U munie de deux électrodes en graphite
une solution aqueuse de chlorure de sodium NaCl à 50 g.L-1 par exemple. Relier les électro-
des aux bornes d'un générateur de courant continu. Fermer le circuit électrique au moyen d'un
interrupteur. Augmenter progressivement la tension imposée aux électrodes à une valeur U'min
tel qu'un dégagement de bulles de gaz puisse être observé à l'électrode relié à la borne positive
du générateur. Ajouter quelques gouttes de phénolphtaléine à la solution en contact direct avec
la cathode. Noter le changement de couleur.
III. EXPLOITATION
A. Pour l'électrolyse de l'eau
- Relever la valeur de la tension minimale Umin.
- Identifier le gaz dégagé à l'anode en présentant à l'extrémité du tube une bûchette enflammée
présentant un point incandescent.
- Identifier le gaz dégagé à la cathode en présentant à l'extrémité du tube une bûchette enflammée.
- Ecrire les demi-équations des transformations s'effectuant aux électrodes. En déduire l'équa-
tion chimique de la réaction qui a eu lieu au cours de cette électrolyse.
A. Pour l'électrolyse de la solution aqueuse de chlorure de sodium
- Relever la valeur de la tension minimale U'min.
- Identifier le gaz dégagé à l'anode et expliquer le changement de couleur de l'indicateur coloré.
- Ecrire les demi-équations des transformations s'effectuant aux électrodes. En déduire l'équa-
tion chimique de la réaction qui a eu lieu au cours de cette électrolyse.
104
EXERCICES D'EVALUATION
VERIFIER SES ACQUIS
1/ Quelle est la différence entre une réaction spontanée et une réaction imposée ?
2/ Donner les définitions de l'électrolyse, de l'anode et de la cathode.
3/ Décrire l'électrolyse d'une solution aqueuse de bromure de cuivre (II).
4/ Ecrire l'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction de l'électrolyse d'une solution
aqueuse de chlorure d'étain (II).
5/ Définir l'électrolyse à anode soluble. Donner quelques applications industrielles de cette
électrolyse.
6/ Quelle est la différence entre la galvanostégie et la galvanoplastie ?
7/ Donner la définition d'un accumulateur. Citer trois exemples d'accumulateur.
1/ L'électrolyse est une réaction chimique imposée, due à la circulation d'un courant électrique
débité par un générateur.
2/ L'électrode à laquelle se produit la réduction est l'anode et l'électrode à laquelle se produit
l'oxydation est la cathode.
3/ Lors d'une électrolyse la quantité d'électrons consommée à la cathode est égale à celle
formée à l'anode.
4/ Au cours d'une électrolyse à anode soluble, la concentration en électrolyte augmente nette-
ment.
5/ Pour préparer du zinc métallique on fait l'électrolyse d'une solution de sulfate de cuivre (II)
avec des électrodes en cuivre.
6/ Un accumulateur est le siège d'une réaction spontanée lors de sa décharge et d'une réaction
imposée lors de sa charge.
7/ Parmi les piles rechargeables, les piles cadmium-nickel sont les moins nocives pour l'envi-
ronnement.
105
VERIFIER SES ACQUIS
C. Q.C.M.
3/ Pour recouvrir de nickel une pièce d'aluminium par électrolyse, il faut que l'anode soit en :
a) aluminium;
b) nickel;
c) graphite.
4/ Pour réduire une mole de Cu2+ en Cu par électrolyse, il faut une quantité d'électricité égale à:
a) 1 F;
b) 2 F;
c) 0,5 F.
5/ La batterie d'une voiture est un accumulateur qui met en jeu les couples redox :
a) Cd2+ /Cd et NiOOH/Ni(OH)2 ;
b) NiOOH/Ni(OH)2 et M/MH ;
c) PbO2/Pb et PbSO4 /Pb.
106
UTILISER SES ACQUIS DANS DES SITUATIONS SIMPLES
Les masses molaires atomiques sont données dans le tableau périodique à la fin du manuel.
Le volume molaire des gaz est égal à 24 L.mol-1.
Exercice n°1
On réalise l'électrolyse d'une solution aqueuse de bromure de cuivre (II) avec des électrodes
inattaquables en graphite. On observe un dépôt rougeâtre à l'une des électrodes. Les seuls
couples redox mis en jeu lors de cette électrolyse sont : Cu2+ / Cu et Br2 / Br -.
1. Quelles sont les entités chimiques initialement présentes en solution ?
2. Préciser sur un schéma le sens de déplacements des porteurs de charges.
3. Identifier le dépôt rougeâtre. Sur quelle électrode a lieu ce dépôt ? Écrire la demi-équation
de la transformation qui a lieu à l'autre électrode ?
4. Ecrire l'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction qui se produit pendant l'électro-
lyse. S'agit-il d'une réaction spontanée ?
Exercice n°2
On effectue l'électrolyse d'une solution aqueuse de chlorure de cuivre (II) CuCl2 avec deux
électrodes inattaquables en graphite. Il se dépose du cuivre métallique à la cathode et il se
forme du dichlore Cl2 à l'anode. L'électrolyse est effectuée en maintenant l'intensité du courant
I constante égale à 2 A.
1. Préciser les couples redox qui interviennent au cours de l'électrolyse.
2. Ecrire les demi-équations des transformations s'effectuant aux électrodes. En déduire
l'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction qui se produit pendant cette électrolyse.
3. Déterminer la masse m du métal cuivre et le volume V du dichlore obtenu après une heure
d'électrolyse.
Exercice n°3
La réaction d'oxydoréduction de l'électrolyse d'une solution aqueuse de chlorure d'étain (II)
SnCl2 est :
Sn2+ + 2 Cl - → Sn + Cl2
1. Faire un schéma annoté du montage permettant de réaliser cette électrolyse.
2. Ecrire les demi-équations des transformations se produisant à l'anode et à la cathode.
3. L'électrolyse dure 30 minutes et l'intensité du courant est maintenue constante égale à 2,80 A.
a) Déterminer la quantité d'étain déposé.
b) En déduire la masse d'étain déposé.
c) Déterminer le volume de gaz dégagé.
Exercice n°4
Les accumulateurs cadmium-nickel sont très utilisés en électronique portable. Ils font interve-
nir les couples Cd(OH)2/Cd et NiOOH/Ni(OH)2. Au sein de l'accumulateur la réaction sponta-
née est celle qui met en jeu les réactifs cadmium Cd et NiOOH.
1. Ecrire les demi-équations des transformations aux électrodes et l'équation chimique de la
réaction qui se produit pendant la charge. Dans ce cas l'accumulateur joue-t-il le rôle de pile
ou d'électrolyseur ?
107
2. Ecrire les demi-équations des transformations aux électrodes et l'équation chimique de la
réaction qui se produit pendant la décharge. Dans ce cas l'accumulateur joue-t-il le rôle de
pile ou d'électrolyseur ?
Exercice n°5
Par le procédé d'électrolyse à anode soluble, on souhaite purifier une barre de 15 g de cuivre
dont le pourcentage massique des impuretés est de 2,0 %.
1. Donner le principe de ce procédé.
2. Ecrire les demi-équations des transformations s'effectuant aux électrodes.
3. Déterminer la durée de l'électrolyse pour une intensité de courant constante égale à 2,0 A.
108
EXERCICE DOCUMENTAIRE
AFFINAGE ÉLECTROLYTIQUE DU CUIVRE
Les blisters sont coulés en feuilles de 350 kg, de1m2 de surface et de 13 à 50 mm d'épaisseur,
qui constituent les anodes d'un électrolyseur. Les cathodes sont formées de cuivre raffiné,
initialement minces et de masse égale à 8 kg.
Le bain d'électrolyse est une solution de sulfate de cuivre CuSO4 de concentration massique
égale à 124 g.L-1 et d'acide sulfurique H2SO4 de concentration massique égale à 185 g.L-1.
L'électrolyse, réalisée à 65°C et sous une tension de 0,2 à 0,3 V, dure de 21 à 28 jours. Pour
chaque anode soluble, on obtient deux cathodes de 140 à 150 kg d'une teneur minimale de 99,9
% de cuivre. La consommation d'énergie électrique est d'environ 250 kWh par tonne de cuivre.
Une raffinerie de cuivre qui produit 600 tonnes par jour, utilise 1092 cuves d'électrolyse avec
46 anodes par cuve.
Questions
1. Calculer la concentration molaire volumique des ions cuivre II Cu2+ dans le bain électroly-
tique.
2. Faire un schéma d'une électrolyse sur lequel apparaîtront le sens du courant électrique, le
sens de déplacement et la nature des porteurs de charge.
3. Ecrire les demi-équations des transformations s'effectuant aux électrodes sachant que seul le
couple Cu2+/Cu intervient.
109
DOCUMENT
Les piles usées sont des déchets dangereux. Elles sont à l'origine de rejets de métaux lourds
toxiques (mercure, plomb, cadmium, nickel, zinc) dans l'environnement. Lorsqu'ils se retro-
uvent dans la chaîne alimentaire, suite à leur dispersion dans la nature, ces métaux lourds
peuvent se révéler très toxiques pour l'être humain et l'animal. Ces matières sont en effet bien
souvent cancérigènes et peuvent occasionner des allergies, d'eczémas et des atteintes du
système nerveux.
Face à ces dangers réels, il serait impératif de changer notre comportement en matière d'utili-
sation des piles. Si les piles sont indispensables pour certains usages (pace maker, appareils
auditifs), de nombreux appareils peuvent s'en passer. Par exemple, les montres et les réveils
peuvent fonctionner à l'énergie mécanique. Les calculatrices peuvent utiliser de l'énergie
solaire etc…
Lorsqu'on est amené à faire un achat, préférer des appareils fonctionnant avec d'autres sources
d'énergie ou sur secteur. Ils sont plus écologiques et beaucoup plus économiques.
Il est conseillé de renoncer aux gadgets à piles (cartes de vœux musicales, baskets lumineu-
ses…) qui finissent souvent leur vie à la poubelle. Il est également conseillé d'offrir aux
enfants des jouets sans piles.
Si on ne peut faire autrement que d'utiliser des piles, choisissons des piles rechargeables. Leur
utilisation est déjà plus écologique. Parmi les piles rechargeables choisissons les piles NiMH
qui sont les moins nocives pour l'environnement ou à la limite des piles sans mercure.
Après utilisation, ne pas jeter les piles dans la nature ou dans la poubelle et participer à la
collecte pour le recyclage des piles.
110
LA CHIMIE ORGANIQUE
PRÉREQUIS
Isomérie
Les composés organiques de même formule brute et de formules semi-dévelop-
pées différentes sont des isomères.
CH3
|
CH3–C–CH3 .
|
CH3
CH3–CH–CH3 .
|
CH2
|
CH3
113
LES ALCOOLS ALIPHATIQUES SATURÉS
I.1. Définition
Un alcool est un composé organique oxygéné dont la molécule comporte le
groupe hydroxyle -OH lié à un atome de carbone ne formant que des liaisons
simples avec des atomes de carbone ou d'hydrogène.
Le groupe hydroxyle -OH confère aux alcools des propriétés chimiques particulières qui défi-
nissent la fonction alcool: on dit que -OH est un groupe fonctionnel et le carbone qui le porte
est appelé carbone fonctionnel.
La formule générale d'un alcool est de la forme: R-OH où R représente un groupe hydrocar-
boné. Dans le cas où R est un groupe alkyle (-CnH2n+1), l'alcool est dit alcool aliphatique saturé.
Sa formule générale s'écrit alors : CnH2n+1 - OH.
Exemples
CH3–OH CH3–CH2–OH
Méthanol Ethanol
CH3
|
CH3–CH–CH3 CH3–CH2–C–CH3
| |
OH OH
Propan-2-ol 2-méthylbutan-2-ol
Remarques
Une molécule organique peut présenter plusieurs groupes fonctionnels alcool (-OH) il
s'agit alors d'un polyalcool.
114
I.2. Quelques propriétés physiques des alcools
On se limitera dans ce qui suit à l'étude des propriétés des monoalcools aliphatiques saturés.
A la température ordinaire et sous la pression atmosphérique, les alcools aliphatiques saturés
sont liquides quand la chaîne carbonée contient jusqu'à 12 atomes de carbone. Pour un nombre
plus élevé d'atomes de carbone ils sont solides.
Le méthanol, l'éthanol, le propan-1-ol et le propan-2-ol sont miscibles à l'eau en toutes propor-
tions.
La solubilité dans l'eau des alcools aliphatiques saturés renfermant plus de trois atomes de
carbone, diminue lorsque la masse molaire augmente. Ainsi on ne peut dissoudre qu'environ
une mole de butan-1-ol et 0,3 mole de pentan-1-ol dans un litre d'eau.
Les alcools sont de bons solvants organiques, de ce fait ils sont très utilisés pour la dissolution
de plusieurs substances organiques.
Certains alcools sont toxiques, en particulier, le méthanol peut provoquer la cécité.
CH3–CH–CH3
|
3 2 1
CH3–CH2–CH2–OH OH
Propan-1-ol Propan-2-ol
3
CH3
4 3 2 |
CH3–CH2–CH–CH3 2
|
CH3– C–CH3
|
CH2–OH 1CH2–OH
1
2,2-diméthylpropan-1-ol
2-méthylbutan-1-ol
Exercice d'entraînement
Enoncé
1. Donner le nom des alcools suivants :
CH3
|
a) CH3–CH2–CH–CH2–CH3 ; b) CH3–CH–CH–CH3 .
| |
OH OH
OH OH
pentan-3-ol 3-méthylbutan-2-ol
116
III. CLASSES ET ISOMERIE DES ALCOOLS
Ce sont les alcools dont le carbone fonctionnel est lié à un seul atome d'hydrogène.
117
Exemples
H3C–CH–OH H3C–CH2–CH–OH
| |
CH2–CH3 CH2–CH3
Butan-2-ol Pentan-3-ol
R1, R2 et R3 sont des groupes alkyles qui peuvent être identiques ou différents.
Exemples
CH3 CH2–CH3
| |
CH3–C–OH CH3–C–OH
| |
CH3 CH3
2-méthylpropan-2-ol 2-méthylbutan-2-ol
118
III.2. Isomérie des alcools
Exemples CH3–CH2–CH–CH3
|
CH3–CH2–CH2–CH2–OH
OH
(a) butan-1-ol (b) butan-2-ol
CH3
|
CH3–CH–CH2–OH CH3–C–OH
| |
CH3 CH3
(c) 2-méthylpropan-1-ol (d) 2-méthylpropan-2-ol
Les composés (a), (b), (c) et (d) sont des composés isomères car ils ont la même formule brute
C4H10O.
Les composés (a) et (c) sont des isomères de chaîne car ils ont le même groupe fonctionnel
hydroxyle à la même position (il est porté par le carbone numéro 1) et des chaînes carbonées
différentes (pour (a) la chaîne carbonée est linéaire, pour (c) elle est ramifiée) (figure 5).
Les composés (b) et (d) sont aussi des isomères de chaîne car ils ont le même groupe fonction-
nel hydroxyle porté par le carbone numéro 2 et des chaînes carbonées différentes (figure 6).
(a) (c)
Figure 5. Modèles éclatés du butan-1-ol (a) et du 2-méthylpropan-1-ol (c).
(b) (d)
Figure 6 : Modèles éclatés du butan-2-ol (b) et du 2-méthylpropan-2-ol (d).
119
III.2.b. Les isomères de position
Les isomères de position sont des composés organiques ayant la même chaîne carbonée et
des indices de position différents pour le groupe fonctionnel.
Exemple
(c) (d)
Figure 8 : Modèles éclatés du 2-méthylpropan-1-ol (c)
Exercice d'entraînement
et du 2-méthylpropan-2-ol (d).
Enoncé
On considère les alcools suivants :
a) CH3–CH2–CH2–CH2–OH ; b) CH3–CH–CH–CH3 ;
| |
CH3 OH
c) CH3–CH–CH2–CH2–OH ; d) CH3–CH–CH2–OH .
| |
CH3 CH3
Indiquer les composés :
1. isomères ;
2. isomères de chaîne ;
3. isomères de position.
Solution
1. Les composés (a) et (d) sont isomères car ils ont la même formule brute C4H10O. Il en est
de même pour les composés (b) et (c) dont la formule brute est C5H12O.
2. Les composés (a) et (d) sont des isomères de chaîne car l'indice de position du groupe
hydroxyde -OH est le même pour les deux dérivés isomères et les chaînes carbonées sont
différentes.
3. Les composés (b) et (c) sont des isomères de position car l'indice de position du groupe
hydroxyde -OH est différent pour les deux dérivés isomères et les chaînes carbonées sont iden-
tiques.
120
Exercice résolu
Enoncé
La masse molaire d'un monoalcool aliphatique saturé (A) est égale à 74 g.mol-1.
1. Déterminer la formule brute de (A).
2. Trouver les formules semi-développées et les noms des alcools répondant à cette
formule brute.
3. Préciser la classe de chacun de ces alcools.
4. Trouver, parmi ces alcools, les isomères de chaîne et les isomères de position.
5. Identifier l'alcool (A) sachant qu'il est à chaîne ramifiée et qu'il possède un isomère
alcool de même classe.
Solution
Méthode et conseils
Solution
de résolution
- Exploiter la formule 1. La formule brute d'un alcool aliphatique saturé dérive de
générale des alcanes pour celle de l'hydrocarbure saturé correspondant par substitution
déterminer la formule d'un atome d'hydrogène par un groupe hydroxyle -OH. La
générale des alcools formule brute d'un hydrocarbure saturé est de la forme
aliphatiques saturés. CnH2n+2 ; en conséquence la formule brute de l'alcool
correspondant est CnH2n+1OH.
Si M désigne la masse molaire moléculaire de l'alcool (A) on
a:
M = (12 x n) + 1 x (2n +1) + 17 = 74 g.mol-1.
D'où n = 4.
L'alcool (A) a pour formule brute C4H9OH.
- Appliquer les règles de 2. Les formules semi-développées possibles pour l'alcool (A)
nomenclature des alcools. sont :
CH3–CH2–CH2–CH2–OH butan-1-ol
CH3–CH2–CH–CH3 butan-2-ol
|
OH
CH3–CH–CH2–OH 2-méthylpropan-1-ol
|
CH3
CH3
|
CH3–C–OH 2-méthylpropan-2-ol
|
CH3
121
- Le carbone fonctionnel 3. Le butan-1-ol et le 2-méthylpropan-1-ol sont des alcools
d'un alcool primaire est lié primaires.
à, au moins deux atomes Le butan-2-ol est un alcool secondaire.
d'hydrogène. Le 2-méthylpropan-2-ol est un alcool tertiaire.
- Le carbone fonctionnel
d'un alcool secondaire est 4. Le butan-1-ol et le butan-2-ol ont la même chaîne carbo-
lié à un seul atome d'hy- née mais ils diffèrent par la position du groupe hydroxyle
drogène -OH. Ce sont des isomères de position.
– le carbone fonctionnel Le butan-2-ol et le 2-méthylpropan-2-ol ont des chaînes
d'un alcool tertiaire n'est carbonées différentes et le même indice de position du
lié à un aucun atome d'hy- groupe hydroxyle. Ce sont des isomères de chaîne.
drogène. 5. Le 2-méthylpropan-1-ol est un alcool à chaîne carbonée
ramifiée et il a le butan-1-ol comme isomère de même classe.
L'alcool (A) est donc le 2-méthylpropan-1-ol.
122
L'ESSENTIEL DU COURS
• Un alcool est un composé dont la molécule comporte le groupe hydroxyle -OH lié à un
atome de carbone ne formant que des liaisons simples avec des atomes de carbone ou
d'hydrogène .La formule générale d'un alcool aliphatique saturé est CnH2n+1-OH.
• Le nom de l'alcool s'obtient en remplaçant le ''e'' final de l'alcane dont il dérive par le
suffixe "ol". Ce suffixe est précédé de l'indice de position du groupe hydroxyle sur la
chaîne principale.
R3
|
R1–C–OH
|
R2
R1, R2 et R3 sont des groupes alkyles qui peuvent être identiques ou différents.
• Les isomères de chaîne sont des composés organiques de même formule brute qui
présentent le même groupe fonctionnel greffé sur des chaînes carbonées de nature diffé-
rente. L'indice de position du groupe fonctionnel est le même pour ces isomères.
• Les isomères de position sont des composés organiques ayant la même chaîne carbonée
et des indices de position différents pour le groupe fonctionnel.
123
FICHE EXPERIMENTALE
I. OBJECTIFS
Distinguer, à l'aide de modèles moléculaires, les trois classes d'alcools et différencier entre les
isomères de chaîne et les isomères de position.
II. MANIPULATION
1. Repérer dans la boite de modèles moléculaires les sphères modélisant un atome de carbone
avec une structure tétraédrique, un atome d'oxygène et un atome d'hydrogène.
2. Modéliser, à l'aide des bâtonnets fournis, les liaisons entourant l'atome de carbone.
3. Dessiner la structure spatiale obtenue et préciser le type de géométrie ainsi que la valeur de
l'angle de liaison autour de l'atome de carbone.
A.1. En utilisant la boite de modèles atomiques, réaliser les modèles moléculaires de tous les
alcools de même formule brute C4H10O. Ecrire la formules semi-développée de chacun des
alcools modélisés.
A.2. Représenter ces composés en mettant en évidence les liaisons établies par l'atome de
carbone fonctionnel.
A.3. Indiquer la classe de chaque alcool et donner son nom.
A.4. Parmi les alcools trouvés, proposer un couple d'isomères de chaîne et un couple d'isomè-
res de position.
B. Reprendre les mêmes activités dans le cas où la formule brute de l'alcool est C5H12O.
124
EXERCICE D'EVALUATION
VERIFIER SES ACQUIS
C. Q.C.M
a) le butan-1-ol ;
b) le 2-méthylpropan-1-ol ;
c) le butan-2-ol.
125
UTILISER SES ACQUIS DANS DES SITUATIONS SIMPLES
Les masses molaires atomiques sont données dans le tableau périodique à la fin du manuel
Exercice n°1
Exercice n°2
1. H3C–CH–CH2–CH3 . 2. H3C–CH2–CH2–CH2–OH .
|
CH2–OH
3. H3C–CH2–CH–CH3 . 4. H3C–CH2–CH–CH2–CH3 .
| |
OH OH
CH3
|
5. HO–C–CH3 .
|
CH3
Exercice n°3
a. 3-méthylbutan-2-ol.
b. 2,2-diméthylpropan-1-ol.
c. 2-méthylpropan-2-ol.
d. pentan-1-ol.
126
UTILISER SES ACQUIS POUR UNE SYNTHESE
Exercice n°4
La masse molaire d'un monoalcool (A) aliphatique saturé est égale à 88 g.mol-1.
1. Déterminer la formule brute de (A).
2. Trouver les formules semi-développées et les noms des alcools primaires répondant à cette
formule brute.
3. Ces alcools présentent-ils une isomérie de chaîne ou une isomérie de position ? Justifier la
réponse.
4. Identifier l'alcool (A) sachant qu'il est primaire à chaine carbonée ramifiée et qu'il ne
possède pas d'isomère de position.
Exercice n°5
Le pourcentage en masse de carbone d'un monoalcool (A) aliphatique saturé est égal à 60 %.
1. Déterminer la formule brute de (A).
2. Donner les formules semi-développées possibles et les noms des différents isomères de l'al-
cool (A).
3. Identifier l'alcool (A) sachant qu'il s'agit d'un alcool secondaire.
127
EXERCICE DOCUMENTAIRE
LES BIOCARBURANTS
Les biocarburants sont des carburants d'origine végétale issus de la biomasse (d'où le surnom
de « carburants verts »). Il existe deux grandes catégories de biocarburants : les biocarburants
à base d'huile végétale et les biocarburants à base d'alcools.
Questions
1. Qu'est-ce qu'un biocarburant ?
2. Citer les alcools qui sont à la base des biocarburants. Donner leurs formules semi-développées.
3. Citer quelques plantes qui sont à l'origine de la préparation des biocarburants à bases d'alcools.
4. Peut-on utiliser l'éthanol pur comme carburant ?
5. Donner la proportion en éthanol du biocarburant E85.
128
DOCUMENT
LE MÉTHANOL
PRÉSENTATION
Le méthanol, premier composé de la série des alcools, est de formule CH3OH. Il est connu
depuis 1661 et sa structure a été déterminée en 1835. Cet alcool est produit en très grande
quantité (environ 25 millions de tonnes par an dans le monde) car il est utilisé dans plusieurs
secteurs industriels.
Le méthanol fond vers -95°C, bout à 64,7°C et il a une densité de 0,79 à la température de
20°C. C'est un produit toxique dont l'absorption, sous forme liquide ou gazeuse, peut provo-
quer la cécité.
PRÉPARATION
Jadis, le méthanol était obtenu par distillation du bois. Actuellement, il est synthétisé indus-
triellement en très grande quantité à partir du dihydrogène H2 et du monoxyde de carbone CO,
en présence d'oxyde de zinc ZnO, à une température de 350°C et sous une pression de
300 bars, selon la réaction d'équation chimique :
UTILISATION
La moitié de la production mondiale de méthanol est utilisée pour la synthèse du méthanal (ou
formaldéhyde) servant comme matière de base de la préparation des résines thermodurcissa-
bles. Les matériaux thermodurcissables sont des polymères très utilisés dans la fabrication des
ustensiles de cuisson, des tuyaux plastiques, etc.
11% de la production mondiale de méthanol est utilisée à titre de solvant surtout pour certai-
nes gommes et vernis.
10% de la quantité produite est utilisée pour produire du méthyltertiobutyléther (MTBE) princi-
pal additif des essences sans plomb. oxydation
CH3–OH CH3Cl
Le reste de la production mondiale H
C==O (chlorométhane)
du méthanol (soit 29 % environ de
la production totale) sert à la fabri- H déshydration substitutions
intermoléculaire
cation d'intermédiaires de synthèse (méthanal)
avec le 2-méthylpropan-2-ol
(le chlorométhane CH3Cl, la CH3–NH2
méthylamineCH3–NH2, etc.) (méthylamine)
CH3
La répartition de l'utilisation indus- (MTBE) |
trielle de méthanol est récapitulée CH3–O–C–CH3
|
dans le document ci-contre : CH3
129
CHAPITRE 6
PRÉREQUIS
Combustion
1. La combustion est une oxydation par le dioxygène.
2. La combustion complète d'un composé organique donne du dioxyde de carbone
CO2 et de l'eau.
Oxydation et réduction
1. Une oxydation est une transformation qui correspond à un gain d'électron.
2. Une réduction est une transformation qui correspond à une perte d'électron.
131
L'OXYDATION MENAGEE DES ALCOOLS
I.1. Activité
1. Placer 1 à 2 mL d'éthanol C2H5OH dans une soucoupe (ou dans un bécher en verre pyrex).
Enflammer l'alcool à l'aide d'une allumette et présenter un verre à pied au dessus de la flamme
(figure 1a). Noter votre observation.
Quand la combustion est terminée, ajouter quelques millilitres d'eau de chaux dans le verre à
pied , boucher le récipient et agiter (figure 1b). Noter votre observation.
2. Expliquer vos observations.
Figure 1a. Réaction de combustion de l'éthanol Figure 1b. Test à l'eau de chaux
I.2. Interprétation
Les parois du verre à pied se recouvrent de buées résultant de la condensation de la vapeur
d'eau produite par la combustion de l'éthanol.
Le gaz qui trouble l'eau de chaux est le dioxyde de carbone CO2. Il trouble l'eau de chaux par
suite de la précipitation du carbonate de calcium CaCO3. La combustion de l'éthanol C2H5OH
produit de la vapeur d'eau et du dioxyde de carbone CO2. L'équation chimique de la réaction
de combustion est :
II. GENERALISATION
Des expériences similaires montrent que la combustion complète des alcools conduit à la
formation du dioxyde du carbone et de l'eau selon :
3n
CnH2n + 2O (lq) + O2 (g) → (n + 1) H2O (g) + n CO2 (g).
2
B. OXYDATION MENAGEE DES ALCOOLS
I. CAS DES ALCOOLS PRIMAIRES
le papier
I.1. Oxydation ménagée de l'éthanol par le dioxygène pH mouillé
rougit
de l'air
le papier
I.1.a. Activité imbibé
de réactif
de Schiff
1. Introduire dans un bécher quelques millilitres d'éthanol. rosit
Recouvrir le bécher d'une plaque de liège traversée par un éthanol
tube de verre (pour créer un effet de cheminée). Chauffer
modérément l'éthanol au moyen d'une plaque chauffante. Au Plaque chauffante
moment où l'ébullition du liquide commence à se produire,
Figure 2. Réaction d'oxydation ménagée
introduire par la cheminée une spirale de cuivre décapée et de l'éthanol par le dioxygène de l'air
chauffée au rouge et la maintenir au dessus du liquide.
Présenter un papier imbibé de réactif de Schiff et un papier Préparation du
REACTIF DE SCHIFF
indicateur de pH humidifié (figure 2).
Dissoudre 0,01 g de fuschine et 0,18 g de
2. Noter ce qui se produit au niveau du fil de cuivre. Une bisulfite de sodium dans 10 mL d'eau
distillée. Ajouter ensuite 0,2 mL d'acide
odeur se répand dans les environs ; indiquer à quoi elle vous chlorhydrique concentré. Conserver la
fait penser. Noter les changements de couleur du papier pH solution dans un flacon brun à l'abri de la
lumière.
et du papier imbibé par le réactif de Schiff. Interpréter.
133
I.1.b. Interprétation
Le gaz entourant la spirale de cuivre contient du dioxygène O2 et des vapeurs d'éthanol
C2H5OH. L'incandescence du fil de cuivre persiste car il se produit à son contact une réaction
exothermique qui élève la température.
La teinte rose du réactif de Schiff caractérise la formation d'un produit nouveau qui renferme
O
le groupe – C – H .
Ce groupe caractérise une famille de composés organiques dits aldéhydes de formule générale:
O
R–C–H
L'aldéhyde obtenu au cours de la réaction réalisée est l'éthanal dont la formule brute est C2H4O
et reconnu par son odeur de pomme. La formule développée de l'éthanal est :
H O
|
H–C–C
|
H H
La teinte rouge du papier indicateur de pH caractérise la présence d'un acide: dans notre expé-
rience l'acide obtenu est l'acide éthanoïque dont la formule brute est C2H4O2.
La formule développée de l'acide éthanoïque est :
H O
|
H–C–C
|
H O–H
134
Remarques
a) En fait les réactions (1) et (2) ont lieu simultanément, en d'autres termes une partie de
l'éthanal formé par la réaction (1) est oxydée par le dioxygène en acide éthanoïque
CH3COOH. Donc l'oxydation de l'éthanol en acide éthanoïque peut être considérée
comme se produisant en deux étapes (1) et (2).
b) L'éthanol C2H5OH, l'éthanal CH3CHO et l'acide éthanoïque CH3COOH présentent une
chaîne carbonée à deux atomes de carbone (figure 3) : en conséquence l'oxydation de l'al-
cool ainsi réalisée ne détruit pas la chaîne carbonée contrairement aux réactions de
combustion. Une telle oxydation est dite ménagée.
Préparation de
LA LIQUEUR DE FEHLING
135
Ajouter au contenu du tube quelques gouttes de liqueur de Fehling et chauffer modérément le
mélange (figure 5a). Noter les changements observés.
I.2.b. Interprétation
La décoloration de la solution prouve que les ions permanganate MnO4- (de coloration violet-
te) ont réagi avec le butan-1-ol et ont disparu totalement.
Le précipité rouge brique obtenu avec le test à la liqueur de Fehling caractérise la présence d'un
aldéhyde : c'est le butanal C4H8O (figure 6).
H H H O
| | |
H–C–C–C–C
| | |
H H H H
Le butan-1-ol C4H9OH est donc oxydé en butanal C4H8O par l'ion permanganate MnO4- qui se
réduit en ions manganèse (II) Mn2+ incolore. L'équation chimique de la réaction d'oxydoréduc-
tion est :
Il est possible de retrouver l'équation chimique (1) en considérant les deux demi-équations
correspondant aux couples redox MnO4-/Mn2+ et C4H8O/C4H9OH :
En multipliant (3a) par 2 et (3b) par 5 et en additionnant les résultats on obtient l'équation
chimique (3) de la réaction d'oxydoréduction précédente.
136
Remarque
Pour la mise en évidence des aldéhydes nous avons utilisé le réactif de Schiff dans le para-
graphe I.1 et la liqueur de Fehling dans le paragraphe I.2. A défaut de ces réactifs on peut
éventuellement utiliser le réactif de Tollens qui donne un miroir d'argent avec les aldéhy-
des. Tous ces réactifs sont équivalents et servent à prouver expérimentalement la présence
d'aldéhyde parmi les produits de la réaction.
Préparation du
REACTIF DE TOLLENS
I.2.d. Interprétation
Dans cette expérience les ions permanganate disparaissent partiellement; la réaction s'arrête
par épuisement du butan-1-ol ce qui explique la persistance de la coloration violette de la solu-
tion.
137
Le test à la liqueur de Fehling est négatif: l'oxydation du butan-1-ol ne donne pas du butanal
C4H8O.
Le virage au rouge du papier indicateur de pH caractérise la formation de vapeur d'acide : il
s'agit de l'acide butanoïque de formule brute C4H8O2 et dont la formule peut être aussi présen-
tée sous la forme C3H7CO2H.
L'équation de la réaction d'oxydoréduction est :
Il est possible de retrouver l'équation chimique (4) en considérant les deux demi-équations
correspondant aux couples redox MnO4- /Mn2+ et C3H7CO2H /C4H9OH suivantes :
En multipliant la demi-équation (4a) par 4 et la demi équation (4b) par 5 et en additionnant les
deux demi-équations résultantes on obtient l'équation chimique (4) de la réaction d'oxydoré-
duction précédente.
Remarque
Pour l'écriture de l'équation chimique (2) nous avons envisagé l'oxydation du butan-1-ol par
les ions permanganate directement en acide butanoïque C3H7CO2H. En fait le
butan-1-ol est oxydé d'abord en butanal C4H8O, qui à son tour est oxydé en acide butanoïque.
I.3. Généralisation
Les résultats des expériences précédentes sont observés avec d'autres alcools primaires.
L'oxydation ménagée d'un alcool primaire R-CH2OH conduit dans une première
étape à un aldéhyde RCHO qui peut être oxydé éventuellement en acide carboxy-
lique RCOOH dans une seconde étape.
Lorsque l'oxydant est en excès l'alcool est entièrement oxydé en acide carboxylique.
H O O O
| [O] [O]
R–C–OH R–C–H R–C–H R–C–OH
|
H
alcool primaire aldéhyde aldéhyde acide carboxylique
138
II. CAS DES ALCOOLS SECONDAIRES
II.1. Oxydation ménagée du butan-2-ol
II.1.a. Activité
Dans un erlenmeyer contenant 1 mL de butan-2-ol C4H9OH, ajouter dans
l'ordre 10 mL d'une solution d'acide sulfurique H2SO4 de concentration
molaire égale à 6 mol.L-1 et 10 mL d'une solution de permanganate de
potassium KMnO4 de concentration molaire égale à 0,05 mol.L-1.
Chauffer modérément le mélange sur une plaque chauffante pendant
quelques minutes.
Ajouter au contenu de l'erlenmeyer 10 mL de cyclohexane C6H12. Agiter
le mélange et laisser décanter. Récupérer la phase supérieure et la parta-
ger en deux portions.
Ajouter à la première portion quelques gouttes de liqueur de Fehling et
chauffer le mélange. Observer et conclure.
Figure 8.
Ajouter quelques gouttes d'une solution de 2,4-dinitrophénylhydrazine Test à la 2.4-dinitrophé-
(DNPH) à la deuxième portion (figure 8). Observer et noter le change- nylhydrazine (DNPH)
ment qui se produit dans le milieu et conclure.
II.1.b. Interprétation
Le précipité jaune orangé obtenu avec la DNPH caractérise la présence du groupe fonctionnel
– C = O qui peut être contenu soit dans un aldéhyde (composé de formule générale
R1-CHO où R1 est un groupe alkyle) soit dans une cétone (composé de formule générale
R1-CO-R2 où R1 et R2 sont des groupes alkyles).
Le test à la liqueur de Fehling est négatif : l'oxydation du butan-2-ol ne donne pas d'aldéhyde.
Le butan-2-ol est oxydé en cétone: c'est la butan-2-one CH3-CO-C2H5 (figure 9) qui donne le
précipité jaune avec la DNPH mais ne réagit pas avec la liqueur de Fehling.
O
||
CH3–CH2–C–CH3
139
II.2. Généralisation
Des réactions d'oxydation réalisées avec les alcools secondaires autres que le butan-2-ol
conduisent à des résultats similaires à ceux de l'expérience précédente ce qui nous permet de
généraliser :
OH
|
L'oxydation ménagée d'un alcool secondaire R1–C–R2 conduit à la cétone cor-
O |
|| H
respondante R1–C–R2 .
OH O
| [O] ||
R1–C–R2 R1–C–R2
|
H
alcool secondaire cétone
III.1.a. Activité
Dans un erlenmeyer contenant 1 mL de 2-méthylpropan-2-ol et 10 mL d'une solution d'acide
sulfurique H2SO4 de concentration molaire égale à 6 mol.L-1, ajouter à l'aide d'une pipette
goutte à goutte une solution de permanganate de potassium KMnO4 de concentration molaire
égale à 0,05 mol.L-1.
Suivre la couleur prise par le mélange dès l'addition de la première goutte de KMnO4.
Observer la teinte du mélange au fur et à mesure que la quantité de KMnO4 augmente.
III.1.b. Interprétation
La persistance de la coloration violette prouve que les ions permanganate n'oxydent pas le
2-méthylpropan-2-ol.
III.2. Généralisation
Des expériences similaires réalisées avec d'autres alcools tertiaires permettent de confirmer
que ces derniers ne subissent pas d'oxydation ménagée.
140
IV. CONCLUSION
Les alcools primaires R-CH2OH sont oxydables de manière ménagée en deux étapes : l'alcool
est d'abord transformé en aldéhyde R-CHO, puis l'aldéhyde est oxydé en acide carboxylique
R-CO2H.
Les alcools secondaires R-CHOHR' sont oxydables de manière ménagée en cétone R-CO-R'.
Les alcools tertiaires ne subissent pas d'oxydation ménagée.
La réaction d'oxydation ménagée des alcools peut donc être utilisée pour déterminer la classe
d'un alcool.
Remarque
L'oxydation ménagée des alcools peut être aussi réalisée par le dioxygène de l'air en
présence de cuivre ou par un autre oxydant comme le bichromate de dipotassium K2Cr2O7
en milieu acide.
C. APPLICATIONS
I. L'ETHYLOTEST
L'éthylotest (ou alcootest) est un dispositif Lorsqu'une personne consomme de l'alcool, celui-ci passe
utilisé pour détecter la présence éventuelle de dans le sang lors de la digestion, relativement rapidement
vapeurs d'éthanol dans l'air expiré par les (1/2 heure) et presque en totalité. 90 % de cet alcool sera
détruit par le foie tout en ayant toutefois fait un petit tour par
personnes ayant consommé du vin ou un le cerveau et le système nerveux central provoquant l'ivresse
produit renfermant de l'éthanol d'une manière et la diminution des facultés intellectuelles. L'alcool restant,
générale (figure 10a). transporté par le sang vers les alvéoles, est éliminé par les
poumons. C'est cet alcool contenu dans les poumons qui est
L'éthylotest comporte un tube en verre conte- mesuré par les appareils de mesure (chimique ou électro-
nant une solution acidifiée de dichromate de nique). L'alcool est également éliminé par les urines et par la
potassium K2Cr2O7 imbibant du gel de silice. peau via la transpiration.
Si l'air expiré est chargé de vapeur d'éthanol C2H5OH celui-ci est oxydé en acide éthanoïque
CH3COOH et les ions bichromate Cr2O72- sont réduits en ions chrome (III) Cr3+ ce qui
provoque un changement de couleur du jaune orangé due à la présence des ions bichromate
Cr2O72- au vert due à la présence des ions chrome (III) Cr3+ (figure 10b).
Le dispositif contient, aussi, du nitrate d'argent (AgNO3) qui sert de catalyseur de la réaction.
Par contre, l'acide sulfurique est là pour absorber la vapeur d'eau contenue dans l'air expiré.
La décoloration du réactif est proportionnelle à la quantité d'alcool oxydé.
141
Figure 10a. Kit de mise en évidence Figure 10b. Dans le tube le réactif initialement
de la présence d'alcool dans le sang jaune orangé vire au vert en présence d'alcool
Exercice résolu
Énoncé
On dispose de deux monoalcools saturés (A) et (B) de masse molaire moléculaire égale à
74 g.mol-1. Par oxydation ménagée avec du permanganate de potassium KMnO4 en milieu
acide, l'alcool (A) donne un produit (A1) et l'alcool (B) donne un produit (B1). Les compo-
sés (A1) et (B1) donnent un précipité jaune orangé avec la D.N.P.H. Seul le composé (A1)
réagit avec le réactif de Schiff.
1. Déterminer la formule brute des alcools (A) et (B).
2. Trouver les classes des alcools (A) et (B).
3. Identifier l'alcool (B) et donner les formules semi-développées possibles de l'alcool (A).
4. Identifier l'alcool (A) sachant qu'il est l'isomère de position de l'alcool (B).
5. En déduire les formules semi-développées de (A1) et (B1).
6. Donner la formule semi-développée du composé (C) produit par l'oxydation ménagée
de l'alcool (A) en présence d'un excès d'oxydant.
142
Solution
Méthode et conseils
Solution
de résolution
- La formule brute des 1. Les composés (A) et (B) sont des alcools aliphatiques
alcools aliphatiques saturés saturés .Leur formule brute est de la forme CnH2n+2O.
est de la forme CnH2n+2O. Si M désigne la masse molaire des alcools (A) ou (B) on a :
M = (12 x n) + 1 x (2n +1) + 17 = 74 g.mol-1.
D'où n = 4.
Les deux alcools (A) et (B) ont pour formule brute C4H9OH.
O
||
CH3–CH2–CH2–CH
et
CH3–CH2–C–CH3
||
O
• L'oxydation ménagée des alcools primaires peut se faire en deux étapes. L'alcool est
d'abord transformé en aldéhyde, puis l'aldéhyde est oxydé en acide carboxylique.
- http://www.tc.gc.ca/Securiteroutiere/tp/tp1535/alcool.htm
- http://atchimiebiologie.free.fr/alcootest/alcootest.html
- http://www.tc.gc.ca/Securiteroutiere/tp/tp1535/alcool.htm#corps
- http://mendeleiev.cyberscol.qc.ca/carrefour/theorie/alcootest.html
144
FICHE EXPERIMENTALE
DETERMINATION
DE LA CLASSE D'UN ALCOOL
I. OBJECTIF
Déterminer la classe d'un alcool par recours à la réaction d'oxydation par le permanganate de
potassium en milieu acide.
II. EXPERIENCE
Dans trois tubes à essai numérotés I, II et III sont introduits dans un ordre aléatoire environ
1 mL de butan-1-ol, de butan-2-ol et de 2-méthylpropan-2-ol.
Verser dans chaque tube environ 10 mL d'une solution de permanganate de potassium KMnO4
de concentration molaire égale à 0,1 mol.L-1 préalablement tiédie et 2 mL d'une solution
d'acide sulfurique H2SO4 de concentration molaire égale à 1 mol.L-1. Homogénéiser les mélan-
ges à l'aide d'un agitateur en verre. La coloration violette disparaît dans deux tubes et persiste
dans l'autre.
Ajouter au contenu de chaque tube 10 mL de cyclohexane et agiter vigoureusement chaque
mélange. Laisser décanter et récupérer les phases organiques supérieures des tubes I, II et III.
Les numéroter respectivement I', II' et III'.
Fractionner chaque phase organique en trois portions et tester chacune de ces portions à la
DNPH, au réactif de Schiff et au réactif de Tollens.
145
EXERCICES D'EVALUATION
VERIFIER SES ACQUIS
C. Q.C.M.
a) un aldéhyde et de l'eau,
b) une cétone et de l'eau,
c) de l'eau et du dioxyde de carbone.
2. L'oxydation ménagée d'un alcool est une réaction au cours de laquelle la chaîne carbonée est:
a) détruite ;
b) conservée ;
c) coupée en deux chaînes plus courtes.
3. L'acide carboxylique à quatre atomes de carbone peut être obtenu par oxydation ménagée du:
a) butan-1-ol ;
b) 2-méthylbutan-1-ol ;
c) 2-méthylpropan-2-ol.
146
UTILISER SES ACQUIS DANS DES SITUATIONS SIMPLES
Les masses molaires atomiques sont données dans le tableau périodique à la fin du manuel.
Exercice n°1
Exercice n°2
La masse molaire d'un monoalcool (A) aliphatique saturé est égale à 60 g.mol-1.
1. Déterminer la formule brute de (A).
2. L'oxydation ménagée de (A) donne d'abord un produit (B) qui rosit le réactif de Schiff puis
un composé (C) qui fait rougir un papier indicateur de pH. Ecrire la formule semi-dévelop-
pée de l'alcool (A) et préciser sa classe.
3. Ecrire les formules semi-développées des composés (B) et (C).
Exercice n°3
147
UTILISER SES ACQUIS POUR UNE SYNTHESE
Exercice n°4
Exercice n°5
L'oxydation ménagée, par le permanganate de potassium KMnO4 en milieu acide, d'un alcool
(A) de formule brute C5H12O donne un composé (B) de formule brute C5H10O.
Le composé (B) donne un précipité jaune orangé avec la DNPH et ne réagit pas avec le réactif
de Schiff.
1. Préciser les groupes fonctionnels des composés (A) et (B).
2. Ecrire l'équation chimique de la réaction d'oxydoréduction en utilisant pour les composés
(A) et (B) les formules brutes.
3. Ecrire les formules semi-développées possibles pour (A) et pour (B).
4. Identifier les composés (A) et (B) sachant que (A) est un alcool à chaîne carbonée ramifiée.
Exercice n°6
Depuis 1987 la législation française autorise l'ajout de l'éthanol C2H6O dans les essences utili-
sées par les automobiles. La loi limite à 5 % (en volume) la proportion d'éthanol autorisée.
Afin de vérifier si un carburant contenant de 1'ethanol est conforme à la législation française,
on le fait réagir avec du permanganate de potassium en milieu acide. Seul 1'ethanol est oxydé:
il donne de 1'acide éthanoïque C2H4O2.
1. Ecrire l'équation de la réaction d'oxydoréduction sachant qu'elle met en jeu les couples
redox MnO4-/Mn2+ et C2H4O2/C2H6O.
2. L'oxydation ménagée de 10 mL de carburant nécessite 5,6.10-3 mole de permanganate de
potassium.
a) Calculer la concentration molaire de 1'ethanol dans le carburant.
b) Ce carburant est il conforme à la législation française ?
Donnée : la masse volumique de 1'ethanol est égale à 0,79 g.cm3.
148
Exercice n°7
Un éthylotest est constitué d'un tube de verre gradué de 8 cm de longueur et contenant 11,6.10-6
mole de dichromate de potassium acidifié déposé uniformément sur un support inerte. Un
ballon en plastique d'une capacité de l L, fixé à l'une de ses extrémités, doit être gonflé par
1'utilisateur qui souffle par 1'autre extrémité du tube. Lorsque l'air expiré est chargé de vapeurs
d'éthanol, 1'oxydation totale de cet alcool en acide éthanoïque provoque le virage de 1'orangé
au vert de tout ou une partie du contenu du tube. Le repère situé à la moitié du tube est atteint
pour une alcoolémie de 0,8 g.L-1 d'éthanol dans le sang.
1. Sachant que la réaction d'oxydation se fait à raison de 3 moles d'éthanol C2H6O pour 2
moles d'ion dichromate Cr2O72-, calculer la quantité d'éthanol par litre d'air expiré
correspondant à une alcoolémie de 0,8 g.L-1.
2. Un automobiliste a fait virer un alcootest sur une longueur de 5,5 cm; déterminer son alcoo-
lémie sanguine.
3. Sachant que le taux d'alcoolémie diminue en moyenne de 0,15 g.L-1 par heure, combien de
temps devra-t-il attendre avant de pouvoir reprendre la route avec une alcoolémie inférieure
au maximum autorisé, c'est-à-dire à 0,8 g.L-1 ?
149
EXERCICE DOCUMENTAIRE
L'ALCOTEST
Une fois ingéré, l'alcool se retrouve dans le sang et fait le tour de nos organes, sans oublier le
cerveau. Au niveau du foie une très grande quantité de cet alcool est très lentement métaboli-
sée. L'alcool restant est acheminé par le sang jusqu'aux alvéoles pulmonaires et se retrouve
donc dans l'air expiré. La quantité d'alcool présente dans l'air expiré est 2000 fois plus faible
que celle présente dans le sang. En mesurant la quantité d'alcool présente dans l'air expiré on
peut donc connaître celle présente dans le sang.
Il suffit ainsi d'injecter une quantité définie de solution orangée dans un ballon et de mesurer
au moyen d'une cellule photoélectrique l'intensité de la couleur après que quelqu'un ait soufflé
dedans. La donnée recueillie est alors convertie directement en taux d'alcoolémie du sang
(masse d'éthanol contenue dans un litre de sang) qui s'affiche sur un cadran.
Questions
1. Chercher dans le texte le coefficient de proportionnalité qui lie la quantité d'alcool présent
dans l'air expiré et la quantité d'alcool présente dans le sang.
150
REPONSES AUX EXERCICES
CHAPITRE 1
Exercice n°1
Exercice n°2
Exercice n°3
Exercice n°4
Exercice n°5
151
Exercice n°6
1. On dissout 3 g de ce sel dans 20 mL d'eau environ. La solution est transvasée dans une fiole
jaugée de 100 ml et le volume de la solution est complétée à l'eau jusqu'au trait de jauge.
2. Les ions Fe2+ donnent avec l'hydroxyde de sodium un précipité de couleur vert :
Fe2+ + 2 OH- → Fe(OH)2(sd)
3. a) La verrerie nécessaire est : burette graduée ; pipette de 10 mL ; bécher ou erlenmeyer.
b) L'équivalence est repérée par persistance de la coloration violette de la solution de
permanganate de potassium.
c) C(S) = 0,108 mol.L-1.
d) n = 7.
CHAPITRE 2
Exercice n°1
Exercice n°2
Exercice n°3
Exercice n°4
1. n = 0,14 mol.
2. m = 25,2 g.
152
Exercice n°5
1. n C = 4,26.10-4 mol.
2. V = 185 mL.
Exercice n°6
1. La courbe G = f(C) est un segment de droite qui passe par l'origine de coefficient directeur
0,25. G = 0,25 C.
2. C = 3,5.10-3 mol.L-1.
Exercice n°7
1. n = 2,77.10-3 mol.
2. a) HCO3- + H3O+ → CO2 (g) + 2 H2O.
b) m = 0,7 g.
c) n = 1,59.10-2 mol.
d) V = 0,382 L.
Exercice n°8
Exercice n°9
1.
2. La courbe est un segment de droite qui passe par l'origine de coefficient directeur 0,31.
G = 0,31C.
3. C = 4,77.10-3 mol.L-1.
153
CHAPITRE 3
Exercice n°1
2. Fe|Fe2+ || Pb2+|Pb.
3. Fe (sd) + Pb2+ Fe2+ + Pb (sd).
Exercice n°2
1. b) Zn|Zn2+ || Pb2+|Pb.
2. a) La borne de droite est la borne positive et le courant circule dans le circuit extérieur de
Pb vers Zn.
b) A gauche : Zn(sd) → Zn2+ + 2 e- A droite : Pb2+ + 2 e- → Pb (sd).
La réaction chimique qui se produit quand la pile débite du courant est
Zn(sd) + Pb2+ → Pb(sd) + Zn2+.
Exercice n°3
Exercice n°4
Exercice n°5
154
CHAPITRE 4
Exercice n°1
1. Les entités chimiques initialement présentes en solution sont Cu2+ et Br - issus de la disso-
ciation ionique de CuBr2 selon : CuBr2 → Cu2+ + 2Br -.
2. En solution, les ions Cu2+ migrent vers la cathode et les ions bromure Br - migrent vers
l'anode.
3. Il s'agit d'un dépôt de cuivre Cu. Le cuivre se dépose à la cathode A l'autre électrode on
obtient du dibrome selon : 2 Br - → Br2 (g) + 2 e-
4. 2 Br - + Cu2+ → Br2 (g) + Cu (sd). Il s'agit d'une réaction imposée.
Exercice n°2
1. Cu2+/Cu et Cl2/Cl-.
2. Cu2+ + 2 e- → Cu (sd) et 2 Cl- → Cl2 (g) + 2 e-. Cu2+ + 2 Cl- → Cl2 (g) + Cu (sd)
Q.MCu
3. mCu = = 2,37 g. V(Cl2) = 0,89 L.
2F
Exercice n°3
Exercice n°4
1. Pendant la charge on a :
- à la cathode : Ni(OH)2 (sd) + OH- → NiO(OH) (sd) + e- + H2O ;
- à l'anode : Cd(OH)2(sd) + 2 e- → Cd (sd) + 2 OH- .
L'équation chimique de la réaction est :
Cd(OH)2(sd) + 2 Ni(OH)2 (sd) → 2 NiO(OH)(sd) + Cd (sd) + 2H2O.
155
2. Pendant la décharge on a :
- à la cathode : NiO(OH) (sd) + e- + H2O → Ni(OH)2 (sd) + OH- ;
- à l'anode : Cd (sd) + 2 OH- → Cd(OH)2(sd) + 2 e- .
L'équation chimique de la réaction est :
2 NiO(OH)(sd) + Cd (sd) + 2 H2O → Cd(OH)2(sd) + 2 Ni(OH)2 (sd)
Exercice n°5
Exercice n°6
1. Il faut réaliser une électrolyse en utilisant une anode en argent et une cathode constituée par
la cuillère elle-même plongeant dans une solution de nitrate d'argent AgNO3.
2. A l'anode : Ag (sd) → Ag+ + e-. A la cathode: Ag+ + e- → Ag (sd).
3. mAg = 5,25 g.
4. t = 470 s = 7,8 min.
Exercice n°7
Exercice n°8
156
CHAPITRE 5
Exercice n°1
d) CH3-CH2-CH-CH2OH e) CH3-CH-CH2-CH2OH
| |
CH3 CH3
2-méthyl butanol 3-méthyl butanol
Exercice n°2
Exercice n°3
CH3 CH3
| |
1. CH3-CH-CH-CH3 (Alcool secondaire). 2. CH3-C-CH2OH (Alcool primaire).
| |
OH CH3
CH3
|
3. CH3-C-CH3 (Alcool tertiaire). 4.CH3-CH2-CH2-CH2-CH2OH(Alcool primaire).
|
OH
157
Exercice n°4
1. C5H11OH
2. CH3-CH2-CH2-CH2-CH2OH CH3-CH2-CH-CH2OH CH3-CH-CH2-CH2OH
| |
CH3 CH3
Pentanol 2-méthyl butanol 3-méthyl butanol
CH3
|
CH3-C-CH2OH
|
CH3
2,2-diméthyl propanol
Exercice n°5
1. C3H7OH.
2. CH3-CH2-CH2OH CH3-CH-CH3
|
OH
Propanol Propan-2-ol
3. C'est le Propan-2-ol.
CHAPITRE 6
Exercice n°1
La réaction 2 est une réaction de combustion. La réaction 4 est une réaction d'oxydation
ménagée.
Exercice n°2
1. C3H7OH
2. CH3-CH2-CH2OH (Alcool primaire).
3. (B): CH3-CH2-CHO et (C): CH3-CH2-CO2H.
158
Exercice n°3 CH3
|
1. CH3-CH2-CH2-CH2OH CH3-CH2-CH-CH3 CH3-CH-CH2OH CH3-C-OH
| | |
OH CH3 CH3
Butan-1-ol Butan-2-ol 2-méthyl 2-méthyl
propan-1-ol propan-2-ol
2. a) Il s'agit du Butan-2-ol.
b) (C): CH3-CH2-CO-CH3.
c) On utilise le test avec la 2,4-DNPH.
Exercice n°4
15
1. C5H12O + ––– O2 → 5 CO2 (g) + 6 H2O (lq).
2
2. a) m(CO2) = 4,4 g ; m(H2O) = 2,16 g.
b) V(O2) = 3,6 L.
Exercice n°5
CH3
|
(B): CH3-CH2-CH2-CO-CH3 CH3-CH2-CO-CH2-CH3 CH3-CH-CO-CH3
Exercice n°6
Exercice n°7